mercredi, 31 décembre 2008
Arès sort ses palmes 2008
Vous ne trouverez pas de classement ici, pas plus qu'une liste de mes détestations. J'estime plus intéressant de vous proposer un florilège savamment désordonné des films qui m'ont fait passer de bons moments dans les salles obscures durant cette année 2008.
- Meilleur film culinaire : Sweeney Todd
- Meilleure supercherie : Survivre avec les loups
- Meilleur film non musical : La Visite de la fanfare
- Film plébiscité par la corporation des coiffeurs et autres capilliculteurs : No country for old men
- Meilleure réflexion théorique sur l'érotisme du néo-libéralisme : It's a free world
- Dans la catégorie (régulièrement représentée) du "meilleur film qui illustre un aspect plus ou moins dramatique de la Seconde Guerre mondiale" : Les Faussaires
- Meilleure apologie de la fraternitude : There will be blood
- Meilleur putain de film sur la guerre en Irak : Battle for Haditha
- Meilleure critique de la misogynie en pays musulman : Le Cahier
- Grand prix des effets spéciaux (et du foutage de gueule) : Be kind rewind
- Meilleur film expérimental : Redacted
- Meilleure illustration des illusions engendrées par la confiance aveugle en la religion et/ou l'économie de marché non régulée : Les Toilettes du pape
- Meilleure superproduction à caractère historique : Mongol
- Révélation frissonnante de l'année : [Rec]
- Meilleure film avec/sur Jean-Claude Vandamme de tous les temps : J.C.V.D.
- Meilleur film dérangeant (et dérangé) : Teeth
- Meilleur film d'animation : Valse avec Bachir
- Meilleur film d'arts martiaux : Kung fu Panda
- Meilleur film de science-fiction : Wall-E
- Meilleur polar : Jar city
- Meilleur film sociétal : Dernier maquis
- Meilleur docu-fiction : L'Apprenti
14:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mardi, 30 décembre 2008
Australia
Attention, attention ! Voici une méga super production. C'est du cinéma hollywoodien à la sauce kangourou, une sorte de Autant en emporte le vent au pays du bush (non, pas le président). La distribution est à l'avenant. Nicole Kidman interprète une aristocrate coincée mais déterminée qui, évidemment, va se décoincer. Visiblement, on lui a demandé de surjouer. Elle en fait beaucoup. Elle n'en reste pas moins charmante et, parfois, drôle dans son ridicule assumé.
La salle était pleine de dames, venues là pour la plastique avantageuse d'Hugh Jackman, à qui les heures passées dans les salles de sport ont été très profitables. Ajoutez à cela le bronzage impeccable et la barbe de trois-quatre (cinq...) jours, et vous faites se pâmer une assistance féminine à l'avance conquise.
Les seconds rôles sont bien plantés. Les méchants sont très méchants... et endurants, notamment David Wehman (présent dans 300 et Le Seigneur des anneaux), qui parvient à pourrir la vie des héros durant près de 2h40 (et encore, des scènes ont sans doute été coupées). Les Aborigènes sont mis en valeur, en particulier le vieux sorcier, interprété par David Gulpilil, un acteur qu'on avait vu dans Le Chemin de la liberté, (ainsi que dans 10 canoës, 150 lances et 3 épouses) un très beau film sur les "enfants volés", sujet dont il est question dans le film, mais qu'il n'est pas le premier à aborder en détail, contrairement à ce que la promotion a pu laisser entendre.
Les décors sont magnifiques, même si, quand on voit cela dans une grande salle, on perçoit, dans certaines scènes, les trucages numériques. On appréciera quand même la séquence qui montre les bestiaux fuyant vers un précipice. Les parties traitant de la guerre et de l'attaque japonaise sont bien fichues. Il y a du savoir-faire derrière toute cette machinerie.
Mais c'est vraiment téléphoné. Dès le début, on sait comment tout cela va se terminer. Les péripéties, plus ou moins remuantes il faut le dire, sont là pour faire patienter les spectateurs dans l'attente de la conclusion, inévitable. Je crois qu'il faut prendre cela comme une grosse sucrerie, plutôt agréable à regarder (en plus, la version française n'est pas dégueu, c'est à souligner), très "politiquement correcte" sur le multiculturalisme, mais ce n'est pas un chef-d'oeuvre.
01:02 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
dimanche, 28 décembre 2008
La Légende de la forêt
Il s'agit d'un ensemble de 5 films, 4 courts-métrages et un moyen (le dernier), réalisés par Osamu Tezuka, un des maîtres du manga japonais (mort en 1989). Il s'est notamment fait connaître par la série Astroboy. Ici, il est moins corseté par les exigences des studios et laisse libre court à sa fantaisie.
"La Sirène" est inspiré du conte d'Andersen. Le dessin n'est pas très élaboré. Le propos est politique. A travers le destin de ce jeune homme amoureux de ce que tout le monde croit être un simple poisson, l'auteur dénonce les sociétés formatées et répressives... comme le fut le Japon dans la jeunesse de Tezuka. On notera les influences occidentales diverses dans la conception du dessin animé. (De manière générale, il semble que le mouvement expressionniste, en peinture comme au cinéma -on pense à Eisenstein- ait inspiré l'auteur.)
"La Goutte" est, dans le style, assez proche de La Panthère rose et de certains films de Tex Avery. Il est question des affres d'un naufragé, qui mène une quête désespérée d'eau potable. L'histoire, très classique à la base, prend vite un tour surréaliste.
"Le film cassé" est un hommage à Hollywood, aux premiers films d'animation, à leur côté "bricoleur génial". Cela fourmille d'inventions visuelles (attention, cela peut dérouter les petits, comme l'ensemble des films d'ailleurs). C'est l'histoire d'un cowboy qui sauve sa belle d'une mort certaine. Mais c'est bien plus que cela !
"Le Saut" est une expérience originale : un film entièrement perçu de manière subjective par les spectateurs, qui sont mis dans la peau de l'être bondissant qui fait le tour du monde. Ses sauts (d'amplitude variée) lui font découvrir une foultitude de pays et de paysages... et le mettent souvent dans des situations délicates. C'est à la fois drôle et touchant.
"La Légende de la forêt" a donné son nom à l'ensemble. C'est le plus long des cinq. C'est un pamphlet écologiste d'une virulence étonnante pour l'époque. Les bûcherons et l'entreprise de construction sont dépeints comme des monstres. On notera en particulier la volonté du concepteur de donner les traits d'Adolf Hitler au patron du B.T.P.. A travers ce détour européen, Tezuka stigmatise la "modernisation" forcée à laquelle le Japon s'est livré après la Seconde Guerre mondiale. En ce sens, il est un précurseur de Hayao Miyazaki, dont le superbe Princesse Mononoke doit beaucoup à ce film. Ici, le graphisme est très élaboré, tout en restant varié. Le tour de force est d'avoir parfaitement réussi à faire coïncider des pans entiers de la symphonie n°4 de Tchaikovsky avec les éléments de l'intrigue. Cela m'a rappelé un des Bugs Bunny, où l'image est mariée à l'ouverture du Barbier de Séville (l'action se passant évidemment dans un opéra ; pour un court extrait http://www.starzik.com/mp3/titres/The_Rabbit_of_Seville_L...).
Bah tiens, on peut écouter l' Ouverture à cette adresse :
http://franckmusic.blog4ever.com/blog/lirarticle-267362-1...
En plus, je termine par un échantillon de Kulture. Elle est pas belle la vie ?
09:30 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
Le Chant des mariées
L'action se passe à Tunis, au coeur de la Seconde Guerre mondiale. Les deux héroïnes sont deux amies, une "européenne" juive, l'autre arabe et musulmane. Toutes deux rêvent du prince charmant. Les événements vont confronter leurs aspirations à la réalité. Les dialogues ont été écrits principalement en arabe dialectal et en français (on entend aussi de l'allemand et de l'hébreu).
L'histoire tourne autour des discriminations. Il y a l'antisémitisme des vichyssois, des Allemands et le racisme colonial. Il y a aussi le fossé des richesses entre communautés, ainsi qu'à l'intérieur de chaque communauté. Mais ce sont les femmes qui sont, dans tous les cas, des victimes : elles ne choisissent par leur mari et doivent suivre, au quotidien, les prescriptions édictées pour elles par les hommes. Néanmoins, le propos n'est pas si tranché que cela : la musulmane comme la juive vont découvrir qu'au-delà de leur soumission juridique, elles ont la possibilité d'agir.
La caméra s'attache beaucoup aux corps, dans des plans qui risquent fort d'indisposer les culs-bénits d'Afrique du Nord. Cela commence par une belle scène de hammam, où l'on peut voir presque tout de l'anatomie (gracieuse) de ces actrices. De nombreux gros plans s'attardent sur le grain de peau, dans cette scène comme dans les autres. La séquence la plus marquante est sans conteste celle qui voit l'épilation totale (non simulée), avec les moyens de l'époque, de l'une des futures mariées... zoom sur la foufoune à la clé. Ce n'est en rien dégradant ni voyeur. Cela se justifie pleinement, même si je sens chez la réalisatrice la volonté d'aller jusqu'au bout, quitte à choquer.
A l'opposé de ces parties dénudées, on trouve des scènes d'extérieur (autre qualité : les espaces sont bien maîtrisés), dans lesquelles les musulmanes sont drapées de blanc. C'est là qu'on voit l'habileté de la réalisation : ces voiles intégraux peuvent être tour à tour perçus comme des prisons, des protections... voire des objets quasi sensuels.
La scénariste a aussi créé deux beaux personnages d'adultes : le père de Nour, musulman pieux mais pas intégriste et la mère de Myriam (incarnée par la réalisatrice Karin Albou), femme-courage qui fait ce qu'elle peut en ces moments difficiles. Tous deux sont très bien interprétés.
Bon, il y a bien quelques maladresses (souvent relevées par la critique professionnelle), mais, vraiment, ce long-métrage vaut le détour. Il donne une vision nuancée d'un aspect méconnu de cette période de l'histoire. (Comment a-t-on vécu la guerre et l'occupation dans cette portion de l'empire colonial français où préexistaient de nombreuses tensions ?) Il est de surcroît filmé avec rigueur et inventivité : les plans sont pleins de sens, comme celui qui voit l'une des filles sortir de sous le lit où sa mère l'avait cachée ; elle émerge entre les jambes de celle-ci, comme dans une deuxième naissance. La scène au cours de laquelle le père pieux se rend compte que sa fille, supposée anabalphabète, profite chaque jour de sa sieste pour lire le Coran, est elle aussi magnifique, avec ce jeu sur la focale, en interaction avec les dialogues. Il y a des tas d'autres moments de ce genre.
00:26 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 26 décembre 2008
Y a-t-il eu de la neige à Noël ?
Eh bien oui ! Elle est tombée la nuit du 25 au 26 décembre. Ce n'est qu'aujourd'hui, en fin de matinée, que je m'en suis aperçu. Comme j'avais la flemme (les vacances ça sert d'abord à se lever tard), j'ai attendu le début de l'après-midi pour sortir prendre des photographies. La température n'étant pas très basse, le soleil aidant, une bonne partie avait déjà fondu.
Du faubourg, je suis descendu vers le quartier de Cardaillac (on y trouve un paquet de belles baraques), d'où l'on peut voir le sommet du piton ruthénois. On distingue la crête de la cathédrale ainsi que, plus bas, un centre d'hébergement (les bâtiments aux couleurs vives). C'est le côté non ensoleillé, l'ubac. De là, on arrive très vite à Layoule :
L'été, cette cascade est presque à sec et les canards s'y prélassent. Un peu plus loin, quand on s'éloigne de la zone de promenade, on tombe sur deux autres petites cascades, que j'ai prises en photo du vieux pont :
Et j'ai poursuivi ma balade, sur le chemin habituel. J'adore sentir et entendre mes pieds crisser sur la neige en couche encore assez épaisse. Quand on se trouve à l'ombre, il suffit de tourner le dos pour voir le côté éclairé (l'adret) :
Sauf erreur de ma part, sur cette butte se trouve toute une série de prés (dont certains font face à un lotissement de maisons sur des terrains en pente) où, à la belle saison, on peut voir gambader (le matin et le soir en général) divers équidés.
Ensuite, je suis passé devant la zone de cultures maraîchères, dans un état évidemment inhabituel (mais pas pour la saison) :
Les terrains cultivés longent l'Aveyron (pratique pour l'arrosage). A l'arrière-plan, on distingue une partie du quartier de Layoule (pris sous un autre angle il y a quelques jours).
J'arrive au Monastère. Placé sur un pont gothique (du XIVème siècle), j'ai une vue fort intéressante :
16:56 Publié dans Aveyron, mon amour, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : de tout et de rien
jeudi, 25 décembre 2008
Qui est Philippe Marini ?
En voila une question qu'elle est bonne ! Et d'abord, pour quoi me la posè-je ? Jusqu'à novembre dernier, je ne m'étais pas intéressé à cet homme politique, mais sa proposition d'amendement visant à permettre à certains épargnants de déduire de leurs impôts une partie de leurs pertes à la bourse m'a sidéré. On peut trouver une présentation (plutôt favorable) de ce projet (qui avait été adopté par la commission des finances du Sénat) sur le site du Figaro :
http://www.lefigaro.fr/impots/2008/12/08/05003-20081208AR...
Je ne possède pas d'actions cotées en bourse, mais j'ai discuté de la chose avec des personnes qui en ont et elles ont trouvé cette proposition abracadabrantesque : d'abord parce qu'elles assument les risques de leurs placements boursiers, ensuite parce que les "petits" porteurs ont massivement conservé leurs titres. Il leur reste à attendre la remontée des cours... (Tant pis pour les blaireaux qui ont cédé à la panique !)
Du coup, je me suis connecté au (très bon) site internet du Sénat (http://www.senat.fr/). Je me suis intéressé à la biographie de P. Marini ainsi qu'à ses propositions de loi.
Ce n'est pas un nouveau né en politique : il est maire de Compiègne depuis 1987 (il précise sur son site qu'il est conseiller municipal depuis 1977) et sénateur de l'Oise depuis 1992 (il a été réélu en 2001, pourra l'être à nouveau en 2011... oui, n'oubliez pas, le calendrier a été décalé d'un an... ce qui, soit en dit en passant, ne se justifiait réellement que pour la série de 2007, renouvelée finalement en 2008).
A la base, c'est un inspecteur des finances, passé par Sciences Po et l'E.N.A. Une fois au palais du Luxembourg, il s'est donc logiquement dirigé vers la commission des finances, dont il est le rapporteur général. (N'oubliez pas que cette commission a voté sa proposition sur les "moins-values" boursières.)
En un peu plus de 15 ans, il est l'auteur d'une quarantaine de propositions de loi. Six d'entre elles ont un objet directement lié à la bourse :
- créer des fonds de pension (1992-1993)
- améliorer l'information des actionnaires (1995-1996)
- les pactes d'actionnaires (1996-1997)
- les offres publiques d'acquisition (1998-1999)
- l'adaptation du droit boursier (2001-2002)
- le développement de l'épargne-retraite (2007-2008)
J'ai aussi remarqué son intérêt pour les questions liées aux "gens du voyage". Plusieurs propositions abordent ce sujet :
- une sur le stationnement des "gens du voyage" (session de 1994-1995)
- une sur la procédure d'expulsion en cas de stationnement illégal (session de 2001-2002)
- une l'occupation illégale de terrains affectés à une activité économique (session de 2007-2008)
Concernant cette dernière, j'ai l'impression qu'elle est une sorte de nouvelle charge sur le même sujet, les deux précédentes ayant été déclarées caduques.
Au total, 25 de ses propositions sont désormais "caduques". En général, cela veut dire que, au début de la troisième session qui suit celle où elles ont été déposées, le Sénat n'a toujours pas statué dessus. (http://www.senat.fr/role/caducite.html)
Je ne voudrais pas paraître médisant, mais on dirait que la majorité des petits camarades de P. Marini (qui siège dans le groupe U.M.P.) ne semble pas souvent s'intéresser à ses idées. Encore que... Il convient de nuancer, en observant le devenir des propositions qui ne sont pas caduques. Certaines ont été adoptées par le Sénat, voire même sont devenues lois :
- un texte sur les candidatures multiples aux élections cantonales (avec des visées un peu plus larges toutefois), de la session 1997-1998, devenu une loi en 2000 (voyez le temps qu'il faut...) ; je remarque au passage que l'une des suggestions phares du texte, qui visait à harmoniser les règles de présentation des candidats au second tour des différentes élections, n'a pas été retenue ; du coup, aux législatives, il faut toujours recueillir 12,5 % des inscrits, contre 10 % aux cantonales... et 10 % des exprimés aux municipales (dans les communes peuplées de 3 500 habitants et plus) ; P. Marini voulait infléchir les scrutins dans un sens majoritaire (qui n'est pas le sens du courant... le système a au contraire besoin de davantage de proportionnalité), imposant partout la barre de 15 % des inscrits ; comme je suis un peu mauvais esprit, je pense que, vu le contexte dans lequel cette proposition avait été faite, P. Marini avait peut-être dans la tête l'idée de limiter la capacité de nuisance du Front national, qui était grande à l'époque
- un texte sur la création d'un Conseil des prélèvements obligatoires (session de 2004-2005)
- un texte sur les fiducies (même session, même si la loi n'a été définitivement votée qu'en 2007... champagne !)
- une résolution sur l'adoption d'un texte européen (session de 2006-2007... loi de 2008)
Le sénateur de l'Oise semble donc disposer de plus d'influence depuis l'année 2004 environ. De surcroît, une de ses anciennes propositions est devenue une loi du gouvernement Fillon. En effet, durant la session 1999-2000, P. Marini avait proposé la création du R.M.A. "revenu minimum d'activité", adopté par le Sénat, mais pas par l'Assemblée nationale (majorité de "gauche plurielle" oblige). Ce R.M.A. me paraît être un peu l'oncle du R.S.A. créé en 2008.
13:43 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
mercredi, 24 décembre 2008
Burn after reading
Curieusement, le titre anglais a été maintenu pour la sortie en France. Je m'en réjouis, mais je pense toutefois à ceux qui maîtrisent mal la langue de Barack Hussein Obama. Peut-être aurait-il été souhaitable d'ajouter un sous-titre en français (cela ne coûte pas cher, y compris sur les affiches), d'autant plus que le film n'est pas sorti qu'en version originale sous-titrée. C'est pourtant celle-ci que j'ai vue.
J'ai pris plaisir à "écouter" ces acteurs, aux voix caractéristiques (visiblement, certains ont été choisis autant pour leur "gueule" que pour leur accent). C'est que cela cabotine à fond ! On rit assez souvent, pour deux raisons. La première est la loufoquerie de l'histoire : comment deux événements sans importance (la mutation d'un agent de la C.I.A. et la volonté de l'épouse de divorcer) vont déboucher sur une suite d'imbroglios. Attention, faut bien suivre.
L'autre source de comique est la désillusion sentimentale, alliée aux ravages de la quarantaine. C'est un film très noir en fait, limite désespéré, où les femmes se battent pour rester jeunes et veulent encore croire à la vie, tandis que les hommes semblent ne plus croire en grand chose. Bien entendu, la cupidité se greffe là-dessus.
Le résultat est néanmoins décevant. Cela manque de tonus. Le film s'étire en longueur. Peut-être n'a-t-on pas osé trop couper au montage (ou alors on a au contraire beaucoup trop sabré). Plaisant mais pas marquant, Burn after reading restera, à mon avis, comme un film mineur des frères Coen.
00:39 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mardi, 23 décembre 2008
Les Ailes pourpres
Cette jolie métaphore évoque les flamants roses. Dans le documentaire, une analogie est faite avec le phénix. Cela tombe bien : l'animal fabuleux porte un nom dont l'étymologie renvoie à la couleur pourpre... C'est du Disney, donc la vie familiale est à l'honneur. De la musique a été ajoutée pour souligner les moments importants. En général, cela passe, mais j'en ai été parfois agacé (je préfère entendre les vrais sons de la nature). Le commentaire dit par Zabou est pertinent, accessible, et peu envahissant.
La principale qualité du film est bien entendu l'ensemble des prises de vue qu'il propose. Qu'elles soient aériennes ou terrestres, c'est ravissant, avec notamment ces oiseaux en vol dont l'image se reflète dans le lac situé juste au-dessous d'eux. Les gros voire très gros plans, sont d'une grande qualité. On a l'impression de pouvoir toucher du doigt ce magnifique plumage ou cette coquille que l'on peine à percer de l'intérieur.
On apprend aussi des tas de trucs : l'origine du nom des oiseaux, leur espérance de vie, l'explication de la couleur du plumage (étonnante), la description des phénomènes très particuliers liés au lac Natron.
De surcroît, la nature n'est pas décrite comme un univers de pureté toute faite. Sa cruauté est montrée sans détour, en particulier à travers l'action des prédateurs des flamants : les marabouts (le sort qu'ils font subir aux bébés paraît ignoble, mais c'est la "loi de la jungle"), les mangoustes et les hyènes (impressionnantes scènes de chasse à la clé).
On a heureusement droit à quelques moments de comédie, autour des premiers pas des bébés et des parades amoureuses des mâles. Un régal d' 1h15 ! (Ouf, ce n'est pas trop long !)
00:12 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
lundi, 22 décembre 2008
L'Apprenti
Le monde agricole, auquel le cinéma français s'est si peu consacré jadis, suscite depuis plusieurs années un regain d'intérêt. Depardon a développé sa série (trop passéiste à mon avis) Profils paysans (dont le troisième volet est sorti récemment). Quelques fictions ont abordé, plus ou moins maladroitement, la vie rurale (on peut citer Une Hirondelle a fait le printemps). Mais, en gros, depuis les films de Georges Rouquier (Farrebique et Biquefarre... faudra bien que j'en cause un jour), le niveau est plus faible.
Ici, on se trouve à la croisée du documentaire et de la fiction. La manière dont le film a été construit est très bien expliquée dans les "secrets de tournage" d' Allociné. En gros, le réalisateur a choisi un vrai paysan et un vrai apprenti, qu'il a fait se rencontrer, et qu'il filme aussi avec leurs proches. Cela permet de comprendre comment certains moments ont pu être filmés : dans la réalité, cela aurait été particulièrement voyeur, mais comme c'est une demi-fiction, certains propos et certaines actions peuvent être portées à l'écran... sinon, les personnages n'auraient sans doute pas accepté.
Avis aux oreilles un peu bouchées : il faut être attentif à certains dialogues qui, prononcés avec l'accent franc-comtois (pas très éloigné de l'accent vosgien), sont parfois difficilement compréhensibles.
Bon, 1h25, c'est un peu long, mais c'est globalement remarquable. C'est d'abord une tranche de vie, celle d'un adolescent de 17-18 ans, "hors cadre familial" comme on dit dans le métier (ça veut dire qu'il n'est pas fils d'agriculteur), pour qui l'élevage semble être une voie toute tracée. Vous remarquerez que, dans le film, il n'est pas montré à son avantage dans l'exercice de son futur métier (il est particulièrement maladroit avec les bovins). Le côté docu ressort à travers les travaux réguliers (notamment le soin des bêtes) mais aussi des événements extraordinaires (comme la mise à mort d'une truie ou la mise bas d'une vache... un peu comme dans Une Hirondelle a fait le printemps... sauf que là c'étaient des chèvres).
Le paysan est une fort belle figure : plutôt solitaire, débrouillard, un peu paternel (son apprenti voit très peu son géniteur, qui s'est séparé de sa mère), cultivé aussi. On apprend vers la fin que la vie ne l'a pas épargné non plus.
Le héros est un "rebelle" mal dans sa peau. Il vit mal la séparation de ses parents et méprise un peu son père. Il roule à mobylette sans casque, se saoule la gueule avec ses potes, pense aux gonzesses, peu à son travail à l'école (une maison familiale rurale). Ah, j'oubliais : c'est un fan de Johnny Hallyday. Mais qu'est-ce qu'il chante mal !
On notera aussi que le montage a parfois un sens moral : l'apprenti s'amuse-t-il a projeter des cailloux (avec un lance-pierres) sur les poules qu'il finit par se vautrer lamentablement dans la boue ; fait-il le fier avec ses bouteilles de bière que, quelques heures plus tard, on le retrouve à vomir dans la rue ; se la joue-t-il James Dean du Doubs avec sa mobylette que celle-ci ne tarde pas à tomber en panne. Vous aurez donc compris que l'on rit souvent grâce à ce film, qui réussit à instruire en distrayant.
03:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
dimanche, 21 décembre 2008
Un site qui déchire sa race
Il est grand temps de placer vos chaussons numériques sous le sapin virtuel, afin de profiter d'une nouvelle pépite internet :
http://images.google.com/hosted/life
A partir de "Google images", il est désormais possible d'effectuer une recherche sur la base de données photographiques du magazine Life, aujourd'hui disparu. Selon le groupe Time, qui en est propriétaire, la plus grande majorité des clichés n'a jamais été publiée. Dans le lot, on trouve les photographies de série (une seule ayant été choisie pour la publication) et beaucoup d'autres, parfois surprenantes.
J'ai par exemple trouvé une image très parlante sur le travail des Françaises durant la Première Guerre mondiale :
Je la juge très intéressante parce qu'elle tranche des habituelles photographies d'usine, nous rappelant qu'en 1914-1918, les Français étant majoritairement agriculteurs, ce sont les travaux agricoles que les femmes ont d'abord été amenées à exercer... parfois sans l'appui de la force animale, à cause des réquisitions.
Quand on recherche des documents sur des personnalités françaises, on peut trouver quelques perles :
Ici, c'est le magazine Time (la couverture) qui est mis à contribution. En décembre 1962, Charles de Gaulle triomphe : il a imposé l'élection du président de la république au suffrage universel direct (en remportant un référendum contesté) et il s'est débarrassé des opposants grâce à la dissolution réussie de l'Assemblée nationale.
Il est possible de voir un de Gaulle plus jeune, dans une situation plus prosaïque.
On peut effectuer ses recherches par dizaines d'années... et remonter ainsi jusqu'à la guerre de Sécession ("Civil War" pour nos amis Yankees).
En flânant sur le site, j'ai dégoté une photographie pittoresque prise en Chine.
Parfois, l'image se veut pédagogique.
Vous remarquerez que chaque image est datée et légendée. Vraiment, un sacré bon boulot !
15:13 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : de tout et de rien, politique
samedi, 20 décembre 2008
De l'euro à l'Europe
Si vous êtes attentifs à la monnaie que l'on vous rend dans les commerces, vous vous êtes sans doute aperçus de l'arrivée d'une nouvelle pièce de 2 euros célébrant la présidence française de l'Union européenne :
En regard, j'ai placé une pièce française de 1999. Si les 12 étoiles du drapeau européen encerclent toujours les symboles centraux, les références à la République française (l'Hexagone, la devise et l'arbre de vie... mais pas les lettres "RF") ont été remplacées par l' "événement" de 2008. Jusque là, rien à redire (ou si peu). Ma surprise fut grande lorsque j'observai l'autre face (le côté pile en fait... soyons rigoureux, que diable !) de la nouvelle pièce... ce qui m'amena à la comparer avec l'ancienne :
Sur l'ancienne pièce, au-dessus, seuls les 15 pays membres de l'Union européenne en 1999 (année de création de l'euro, la mise en circulation officielle ne datant que de 2002, amis jeunes et/ou incultes) étaient représentés. A l'époque, quelques esprits sarcastiques avaient ironisé sur le jusqu'au-boutisme qui avait consisté à faire figurer Le Royaume-Uni, le Danemark et la Suède sur une monnaie qu'ils avaient refusée. (Ceci dit, le laxisme a été systématisé au niveau des billets, sur lesquels la carte dessinée n'a plus rien à voir avec la construction européenne : http://www.banque-france.fr/fr/instit/billets/histeuro/eu...)
Mais, en 2008, non seulement cette tendance n'a pas été réfrénée, mais elle s'est accentuée, puisque, comme vous pouvez le constater sur la pièce du dessous, tous les pays situés entre l'Atlantique et l'Oural sont représentés. On remarque notamment, au nord, l'apparition de la Norvège, qui n'est pas membre de l'Union (et, a fortiori, de la zone euro), tout comme la Suisse et plusieurs pays d'Europe de l'Est (on va jusqu'à la Russie de l'Ouest !). Nos technocrates européens ne sont tout de même pas allés jusqu'à inclure l'Afrique du Nord et la Turquie. Faut-il incriminer le manque de place où d'ambition ?
17:55 Publié dans Politique étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
vendredi, 19 décembre 2008
Caos calmo
Nanni Moretti est de retour avec une histoire a priori casse-gueule et une distribution très internationale : une foultitude d'Italiens certes (au premier rang desquels Alessandro Gassman, le fils de Vittorio), mais aussi une belle brochette de Frenchies (Hippolyte Girardot, Denis Podalydès et Charles Berling, les deux premiers s'exprimant à l'occasion dans la langue de Marco Materazzi) et quelques "guests" anglo-saxons (Roman Polanski, à la fin, mais surtout la délicieuse Valéria Golino, la plus américaine des Ritales).
J'aime bien aller voir les films de Moretti pour trois raisons :
1) Comme il ne sont distribués (sauf exception) qu'en version originale sous-titrée, c'est l'occasion d'écouter parler dans cette langue si musicale que je ne maîtrise pas.
2) C'est bourré d'humour, mais par petites salves, souvent inattendues.
3) On y voit plein de jolies femmes, ici âgées de 20 à 50 ans (je ne compte pas les gamines, tout de même).
J'ai "marché" dans cette histoire de cadre sup' que la mort de sa femme (qu'il n'aimait guère finalement) rapproche de sa fille. C'est qu'il s'en passe des choses dans ce petit parc qui jouxte l'école primaire ! Le héros réfléchit sur sa vie, sur le monde comme il va, sans pesanteur, et le monde finit par venir à lui.
L'humour est là dès la première séquence, avec une tranche de comédie à l'italienne (la partie de raquettes entre les deux frangins... les scènes présentant les deux personnages sont en général particulièrement réussies). La fille est vraiment très bien interprétée, attachante avec son côté "plus mûre que son âge", et qui, une fois le choc du décès de la mère passé, semble étrangement ne plus se soucier d'elle.
Un des ressorts de la comédie est l'attraction qu'exerce Pietro-Moretti : son comportement étrange suscite l'intérêt, l'épreuve qu'il traverse suscite la compassion et l'expansion de sa "fibre paternelle" donne à des tas de jolies femmes l'envie de lui mettre le grappin dessus. Le fil rouge comique est un acte d'humanité : au passage d'un jeune handicapé qu'accompagne, chaque matin, sa mère, le héros actionne à distance la condamnation centralisée des portes, à la grande joie du garçon, qui salue amicalement la voiture (de marque allemande, faut pas déconner).
Le principal bémol que je mettrais est sociologique : Moretti l'ancien cinéaste engagé signe ici une oeuvre de "bobo" (contrairement à ce qu'une présentation d'avant-séance tentait de faire accroire, il ne s'agit nullement d'un brûlot anticapitaliste) ; faute de pouvoir changer le monde, les intellos de gauche se replient sur la vie familiale et/ou sentimentale (ça tombe bien, ils ont du pognon et du charme). On peut aussi trouver invraisemblable la facilité avec laquelle le héros parvient chaque jour à se garer à proximité immédiate de la charmante école, où sa fille ne risque pas de croiser des enfants d'ouvriers...
Bon, à part ça, vous attendez peut-être que je cause de LA scène ? Ben, y a pas grand chose à en dire. Ce n'est pas du sexe explicite et ce n'est guère joli à voir. De surcroît, le personnage féminin n'y est pas traité avec respect, par le héros comme par le metteur... en scène.
23:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mercredi, 17 décembre 2008
Pour elle
Voici un polar sentimental, qui s'appuie sur deux piliers principaux : l'interprétation et le scénario. Commençons par ce que le film n'est pas.
Le personnage joué par Diane Kruger étant arrêté puis condamné pour meurtre, plusieurs possibilités s'offraient aux scénaristes. Ils auraient pu choisir de faire de l'héroïne une coupable. L'intérêt du film aurait constitué en la progressive découverte de la supposée double vie de l'épouse habile par le mari berné. Cela aurait eu l'avantage de fournir un rôle de délicieuse salope à Diane Kruger, un peu lassante à force d'incarner des nunuches.
Les scénaristes ont choisi de faire de l'héroïne une innocente. Elle n'est pas victime d'un complot (j'aurais bien vu un truc franchement tarabiscoté, mais bon... chacun son trip). L'histoire ne consiste pas non plus en la recherche de la vraie coupable, que l'héroïne a croisée le soir du meurtre. Les auteurs ont opté pour une intrigue plus romanesque (qui n'a pas forcément plu aux critiques).
Le récit est cassé, débutant par une séquence intervenant en fait vers le milieu de l'histoire. C'est par le son que l'on découvre d'abord ce passage, qui nous est narré dans le détail plus tard dans le film. Le principe du retour en arrière est bien maîtrisé.
Le film s'articule autour de quelques moments forts ; la quête de l'argent et la fuite sont les deux plus marquants, en dépit de quelques invraisemblances. Si vous êtes indulgents, cela passera. On peut noter que l'interprétation est bonne, les seconds rôles excellents.
On a beaucoup glosé sur la manie du héros (joué, tout en nerfs, par Vincent Lindon) de transformer le mur d'une des pièces de son appartement en tableau de bord, sur lequel il dessine ou agrafe. Même si c'est une resucée, j'ai trouvé cela assez bien vu (et mis en scène) : cela donne une bonne idée de la monomanie qui s'empare de ce personnage... et cela débouche aussi sur un des gags du film. Un soir, Vincent Lindon s'aperçoit que son fils s'est mis à griffonner sur l'un des murs de sa chambre : "Je fais comme toi, papa !" dit-il. Ledit papa finit par le coucher en lui disant "Au lit, Picasso !".
14:12 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : culture
mardi, 16 décembre 2008
Il a neizé à Rodej...
... ainsi que dans le reste de l'Aveyron. La capitale ruthénoise a été frappée tout le dimanche. Ah, qu'il est bon de rester bien au chaud, chez soi, pendant que tant d'imbéciles se retrouvent coincés sur la route !
Bon, c'est pas tout ça, mais, lundi, en fin d'après-midi, comme le froid persistant avait maintenu l'essentiel de la couverture neigeuse, je me suis lancé dans une petite balade autour de Rodez.
Certains quartiers de la ville avaient pris un tour inquiétant :
Cette photographie a été prise a proximité du lieu dit "Layoule", qui jouxte l'Aveyron, comme on peut le voir sur l'image suivante :
La plus grande partie de l'espace est occupée par le camping de Layoule, évidemment fermé à cette époque. J'aime bien aussi cette vue, légèrement décalée par rapport à la précédente :
A partir de là, on peut descendre, se rapprocher de la rivière, en quittant Rodez pour la commune périurbaine de Le Monastère (toute la quiètude de la campagne à deux pas du centre-ville bruyant et pollué). Certaines bâtisses méritent le détour, comme celle-ci :
Sise entre la route et l'Aveyron, avouez qu'elle ne manque pas de cachet !... Poursuivant ma promenade, j'ai traversé le bourg ancien du Monastère, dépassé la tannerie Arnal pour longer une série de prés en pente. Voici ce qui se présenta à mes yeux :
A l'arrière-plan, on distingue des immeubles situés à l'extrême-limite du centre-ville de Rodez. Dans ce pré tentaient de paître deux chevaux qui, dès qu'ils m'eurent aperçu, s'approchèrent des fils barbelés :
Celui-là est vite venu me faire coucou, prenant la pose avant de s'éloigner en quête de nourriture. Son compagnon se fit encore plus majestueux :
Le brume neigeuse confère une sorte de halo mystérieux à l'animal, encore plus impressionnant en vrai que sur la photographie. J'ai fini par quitter ces deux charmants quadrupèdes pour poursuivre ma balade. Pas très loin de là, laissant un centre électrique EDF dans mon dos, j'ai pris cette vue assez pittoresque :
J'aime bien cette association cimetière - abbaye (le clocher disparaissant en partie dans le brouillard). J'ai continué ma route, contournant par le Sud la colline ruthénoise avant de regagner ma grotte, avec dans les jambes la fatigue (légère) d'une saine promenade.
17:31 Publié dans Aveyron, mon amour, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : de tout et de rien
lundi, 15 décembre 2008
Mesrine, l'ennemi public numéro 1
Le paradoxe est que c'est dans le premier volet du diptyque que Mesrine apparaissait comme une sorte de danger public et que c'est dans le second qu'il semble fleureter dangereusement avec la mort. Le point de vue est néanmoins plus politique ici. Mesrine symbolise la rébellion et s'acoquine avec des gauchistes. Cependant, contrairement à ce que l'on pouvait voir dans Mesrine, l'instinct de mort, la dureté des conditions pénitentiaires n'est pas apparente ici. Chacun a sa chambre bien à soi... voire la télévision (un fort bel écran pour le héros d'ailleurs !). De nombreux gardiens semblent aux petits soins pour le braqueur de banques.
C'est toujours aussi bien réalisé. Richet est particulièrement habile dès qu'il est question de voitures (les nostalgiques retrouveront avec émotion les bagnoles de l'ancien temps... que les moins de vingt ans...). La dernière séquence, qui correspond au début du premier film (elle s'achève par l'exécution de Mesrine) nous propose, par un montage alterné (les flics / le couple), une vision autre que celle fournie par la technique d'écran partagé utilisée dans le 1. Les références aux années 1970 sont toujours aussi présentes.
Les acteurs sont excellents. On sent que Vincent Cassel jubile dans le rôle du brigand, tandis que Ludivine Sagnier minaude et s'exhibe avec entrain. Même Mathieu Amalric est crédible en François Besse. Pour Gérard Lanvin, c'est selon. Tout le monde n'appréciera pas sa composition de gauchiste du Sud-Ouest.
Le film ne fait pas de Mesrine un saint. Sa violence, son mépris des règles, sont apparents. A ce propos, je trouve la séquence de torture du journaliste de Minute un peu complaisante. On sent la volonté de mettre en scène la "punition" du raciste. Cela frôle le "politiquement correct", ce qui, vu le sujet, est plutôt malvenu.
Autre bémol : si on utilise beaucoup les flingues dans ce film, presque personne ne meurt. Mesrine et ses acolytes sont régulièrement blessés mais, curieusement, leurs tirs ne semblent que rarement atteindre leurs cibles. D'autre part, j'aurais aimé que l'on nous montre davantage la traque mise en place par le commissaire Broussard (Olivier Gourmet, en bon pro, mais sous-utilisé). A deux reprises, il arrive à localiser précisément le fugitif. Le film ne nous explique pas comment, pas plus qu'il ne revient sur l'organisation du piège final.
15:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mardi, 09 décembre 2008
Madagascar 2
La vie de Barack Obama a-t-elle inspiré les scénaristes ? Toujours est-il que, dans ce film d'animation, il est question d'un "roi américain" aux origines africaines qui se retrouve sur la terre de ses ancêtres. Ici s'arrête la ressemblance : le héros est un bringueur bling bling, très éloigné de l'avocat devenu président des Etats-Unis.
J'ai retrouvé avec plaisir les pingouins, délicieux de cynisme, de culot et d'ingéniosité. (... et actifs dès le générique de début ! N'arrivez donc pas en retard, sous peine de manquer ce charmant trait d'autodérision signé DreamWorks.) C'est fou ce qu'une animation numérique peut faire dire au visage d'un pseudo-animal ! L'increvable mamie est le pendant humain du quatuor bicolore. L'un des meilleurs moments du film est sans conteste leur confrontation, à l'occasion d'une excursion touristique dans la savane. Les amateurs goûteront aussi les flambées de violence garanties 100 % retraitée, qui voient plusieurs personnages masculins très "virils" perdre de leur superbe face à l'énergique porteuse de sac à main... (Pas touche, non mais !)
Pour rendre le film plus digeste pour le jeune public, on a meublé entre les séquences détonantes. On n'a pas lésiné sur les bons sentiments, l'amour parental, filial, le désir de reconnaissance... Si vous ajoutez à cela le tropisme "boîte de nuit" (c'est qu'on fait vibrer son corps, gracieux ou pas, sur les rythmes de la night !), le film peut s'avérer parfois ennuyeux, mais cela reste une agréable distraction.
20:33 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
lundi, 08 décembre 2008
L'Echange
Au départ, cela ne me "branchait" pas trop d'aller voir ce film. Oui, malgré Clint Eastwood, malgré les échos favorables, cette "histoire vraie", très mélo sur le fond, avec vedette oscarisable en bonus, me rebutait. Et puis, j'ai eu l'occasion de voir le film en version originale sous-titrée, alors, je me suis laissé tenter.
Eastwood est un nostalgique. Cela transparaît dans le tableau qu'il brosse de la Californie de la fin des années 1920 (juste avant la Dépression). L'image a été soignée : on est à la limite du noir et blanc. C'est bleuté ou pastel. Parfois une couleur ressort, tel le rouge qui garnit les lèvres légendaires d'Angelina Jolie. Celle-ci est au demeurant impeccable, même si, à mon avis, elle en fait un peu trop dans la première partie du film (et elle a été dirigée de manière caricaturale à la fin : voyez ce regard qui émerge à peine de l'ombre du chapeau).
Les années 1920 furent une période prospérité aux États-Unis. Le film met en scène plusieurs représentants de la classe moyenne émergente (responsables de standard, officiers de police, avocats, journalistes...), dans une ville (Los Angeles) où les automobiles circulent harmonieusement entre les lignes de tramway. Tout cela est "beau, propre et riche"... et blanc (pas de minorités en vue). Mais, derrière cette façade de propreté se cachent pas mal de turpitudes, que l'affaire Collins (l'enlèvement du gamin) va révéler.
Le grand talent d'Eastwood est d'avoir réussi à mêler l'intrigue familiale et personnelle à la peinture d'une société. Il est très américain quand, après avoir montré la pourriture qui la gangrène, il met en valeur les personnes qui "rachètent" ces errements et qui vont permettre au bon droit de triompher... dans une certaine mesure. (Et vive la liberté d'expression, vive la défense des droits civils, vive la mobilisation citoyenne !)
Si le film est un peu long (2h20... Notre bon vieux Clint prend son temps), c'est parce que le réalisateur veut dérouler toute la pelote et mettre à jour tous les ressorts. Il est vrai qu'une troisième histoire se greffe sur celles de la disparition de l'enfant et de la corruption de la police locale. Franchement, je ne m'y attendais pas... Cela donne encore plus de force au film.
Certains en France n'ont pas apprécié le rôle positif joué par un pasteur très interventionniste (incarné assez sobrement par John Malkovich), pas plus que la manière positive dont la peine de mort est présentée dans le film. A chacun de juger.
13:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema