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dimanche, 13 septembre 2020

Murdoch, force 13 !

   Depuis la semaine dernière, France 3 diffuse la treizième saison des Enquêtes de Murdoch. Je n'en ai pas parlé plus tôt parce que j'ai été un peu déçu par les deux premiers épisodes (diffusés le 6 septembre). Pourtant, ils ont pour arrière-plan des questions sociétales fortes. Ainsi, "Pour la cause" évoque le sort des femmes et le militantisme féministe. Plus classiquement, "Dockers en colère" aborde les revendications des salariés. Mais, en dépit de ces contextes travaillés, j'ai trouvé les énigmes policières peu captivantes. Le seul intérêt est l'introduction d'un nouveau personnage, appelé à seconder l'inspecteur Murdoch : il s'agit de Robert Parker, sans doute destiné à remplacer Llewellyn Watts :

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   Mais revenons aux épisodes de ce soir, qui sont d'une tout autre facture. J'ai particulièrement aimé "Jeunesse éternelle", qui commence par la découverte du cadavre d'une personne qui semble n'avoir pas vieilli en douze ans :

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   L'intrigue, très bien ficelée, oscille entre mystère et vulgarisation scientifique. Toujours féru d'innovation, l'inspecteur Murdoch se montre précurseur dans le domaine des télécommunications... et adopte les méthodes du Français Alphonse Bertillon, qu'il applique avec une machine très bizarre :

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   Les scénaristes n'ont pas oublié d'instiller des moments de comédie. Ainsi, au cours de cet (excellent) épisode, l'inspecteur va collaborer avec un collègue à la retraite assez exubérant. Mais, surtout, il rencontre ses nouveaux voisins, snobs, excentriques et... envahissants.

   L'épisode 4, intitulé "Le père prodigue", est lui aussi de qualité. Une mort aussi subite qu'étrange survient au cours d'une conférence. Le mystère s'épaissit lorsqu'on découvre l'identité de la victime. A l'intrigue policière s'ajoute un événement inattendu : l'agent George Crabtree rencontre... un autre George Crabtree !

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   Pour être complet, je dois signaler que les scénaristes ont visiblement décidé de pimenter la vie de couple de William et Julia (Ogden, toujours médecin, en butte aux préjugés sexistes). Ainsi, la nouvelle voisine semble bigrement apprécier l'inspecteur catholique, tandis qu'à l'hôpital où elle travaille, Julia est troublée par l'un de ses collègues.

lundi, 13 juillet 2020

The Mallorca Files

   Ce soir, France 2 diffuse les deux derniers épisodes de la première saison de cette série britannique, produite par la BBC, à qui l'on doit aussi Meurtres au paradis, qui a visiblement inspiré cette nouvelle comédie policière.

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   Comme la tradition le veut désormais depuis une vingtaine d'années, les héros forment un duo paritaire d'enquêteurs, l'une étant plutôt rigide (au départ), l'autre plus fantasque. Bien entendu, leur relation professionnelle débute sur un mode tendu, avant qu'un rapprochement ne s'esquisse au fil des épisodes. Bien des lecteurs de ce billet auront reconnu la trame de séries comme Castle, Mentalist ou encore Magnum (nouvelle mouture, dont le seul intérêt est la prestation de Perdita Weeks en Higgins au féminin).

   Ici, le charme des îles Baléares (en particulier de Majorque) remplace le paradis guadeloupéen. L'équivalent du très strict Richard Poole est Miranda Blake, lieutenante britannique obsédée par son travail et maniaque du contrôle. Je dois dire que l'actrice Elen Rhys porte très bien la chemise boutonnée jusqu'au col, les souliers et le pantacourt (qui laisse entrevoir ses ravissantes chevilles). Bien entendu, au fur et à mesure que le temps passe, elle va un peu se "décoincer" au contact de son collègue volubile.

   Celui-ci (à gauche sur l'image du dessus) est un Allemand, Max Winter (incarné par Julian Looman, un peu agaçant). Il s'est très bien acclimaté à l'archipel espagnol. Ce grand costaud aime les plaisirs de la vie : la bonne chère, la bière et sa compagne espagnole. (Dans quel ordre ? Mystère.) Il a tendance à mener ses enquêtes "à la coule", même si, au fond, il est presque aussi obstiné que sa nouvelle collègue par la recherche de la vérité.

    Les intrigues n'ont rien de décoiffant, mais le contexte insulaire nous offre parfois de superbes plans méditerranéens. La musique d'accompagnement est aussi très agréable. Mais, je ne cache pas que, pour moi, le principal attrait de cette série est le personnage de Miranda (et la manière dont elle est campée par Elen Rhys). Non seulement elle a un charme fou, mais, en plus, par les expressions de son visage, la comédienne fait passer pas mal de choses :

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   J'ajoute qu'il vaut mieux écouter les épisodes en version originale sous-titrée, la VF n'étant pas de très bonne qualité. Il serait vraiment dommage de se priver du délicieux accent anglais d'Elen Rhys !

   Sur le site de France Télévisions, quatre épisodes sont encore visibles : les deux de la semaine dernière et les deux de ce soir.

   L'intrigue de "Le roi de la petite reine" (épisode 7) se déroule dans le milieu du cyclisme, avec le dopage en question. On appréciera aussi les chamailleries entre les deux enquêteurs, dont la conclusion survient au cours d'une improbable course de vélos.

   "Du sang dans l'arène" (épisode 8) nous plonge dans le monde de la corrida... et chez les machos de l'île. L'intrigue est assez bien ficelée, avec, de surcroît, plusieurs moments cocasses (notamment avec un taureau). C'est aussi l'épisode durant lequel un début de rapprochement survient entre les deux héros.

   "L'homme le plus recherché de Majorque" (épisode 9) tourne autour d'un meurtre que l'on croyait élucidé. Le fond de l'affaire se révèle plus compliqué et plus sombre.

   La saison 1 se termine par l'un des meilleurs épisodes (le dixième), intitulé "Télé contre réalité". Au centre de l'attention se trouve une émission du genre Star Academy. C'est souvent drôle et même un poil sarcastique sur les travers du monde contemporain. Durant cet épisode, la grande question est de savoir si Miranda, dont le purgatoire aux Baléares est sur le point de s'achever, va quitter l'archipel pour retrouver sa patrie londonienne... à moins que les charmes insulaires ne la fassent changer d'avis. Suspens...

   C'est joliment fait, cela ne prend pas la tête et se déguste comme un bon verre de blanc (frais), à l'ombre, sur une chaise longue.

samedi, 11 juillet 2020

La Fête de la Bite

   Ce titre racoleur fait écho à la Une de M, le magazine du Monde, vendu avec le numéro de ce samedi :

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   Cette Une renvoie à l'un des articles principaux, qui traite d'une fête traditionnelle, liée à la fertilité dans le culte shinto. La pratique s'était étiolée. Elle a été remise au goût du jour à la fin du XXe siècle, avec un "léger" accent mis sur les aspects spectaculaires, en particulier la procession du phallus (puisqu'il s'agit d'un sexe en érection, et pas d'une vulgaire teub rabougrie). En japonais, on parle de "pénis de fer" (kanamara).

   Le regain de cette fête a donné un coup de fouet à la libido au tourisme local. Sur place, on vend des friandises aux formes suggestives et il n'est pas rare de croiser des personnes curieusement vêtues...

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   Certains habitants regrettent la fête d'autrefois, d'autant qu'elle est aussi devenue un point de ralliement de la "communauté" LGBT. Quoi qu'il en soit, cette année, pour cause de pandémie, ce sera peau de zob !

   P.S.

   Le magazine contient d'autres articles intéressants, notamment celui consacré à un migrant africain bloqué en Grèce... et admis à Sciences Po Paris.

vendredi, 03 juillet 2020

Jean Castex et les élections

   Les portraits du nouveau Premier ministre se succèdent à un rythme effréné. Les adversaires politiques d'Emmanuel Macron ont tendance à le présenter plutôt comme un technocrate d'obédience sarkozyste, les "macronistes" comme un grand commis de l'Etat ancré localement.

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   Cet enracinement se trouve dans les Pyrénées-Orientales (même s'il est originaire du Gers), dans la commune de Prades. Depuis 2008, Jean Castex en était le maire. C'est d'un cheveu (24 voix) qu'il a remporté sa première victoire aux municipales (au second tour). A l'époque, il a évincé de justesse le maire sortant, le PRG Jean-François Denis.

   Il a dû donner toute satisfaction à ses administrés, puisque, six ans plus tard, en 2014, sa liste l'a emporté dès le premier tour, avec 70 % des suffrages exprimés. Son ancien adversaire PRG figurait pourtant sur la liste de gauche qui lui était opposée, mais en dernière position.

   Rebelote en 2020 : la liste du maire sortant a recueilli plus de 75 % des suffrages exprimés au premier tour.

   Entre ces deux échéances, Jean Castex a complété sa fonction municipale avec deux autres mandats. En 2010, il était tête de liste de la droite aux élections régionales (de Languedoc-Roussillon), dans les Pyrénées-Orientales. En 2015, en binôme avec Hélène Josende (autre maire divers droite du département), il a été élu conseiller départemental, au second tour, dans le nouveau canton "Les Pyrénées Catalanes", face à un binôme de gauche.

   La seule tache dans ce beau parcours électoral est son échec aux législatives de 2012. A l'époque, la victoire de François Hollande à l'élection présidentielle avait suscité une "vague rose" aux législatives qui avaient suivi. Dans la troisième circonscription des P.O., Jean Castex avait été battu par la socialiste Ségolène Neuville. (Signalons qu'en 2017, celle-ci a été balayée au premier tour, devancée par ses concurrentes LREM et FN. Jean Castex n'était pas candidat.)

   D'après le quotidien L'Indépendant, en 2018, on avait songé à lui pour le poste de ministre de l'Intérieur.

jeudi, 25 juin 2020

Le second tour des municipales à Rodez

   Ce dimanche, les électeurs de 31 des 285 communes aveyronnaises sont appelés à voter. Alors qu'une grande incertitude pèse sur le scrutin à Millau et Saint-Affrique, c'est plutôt sur le chef-lieu départemental que l'attention s'est portée, ces dernières semaines. Il est vrai que, compte tenu de la très forte abstention lors du premier tour à Rodez, une surprise n'est pas exclure. Quoi que...

   Sur les quatre listes en compétition le 15 mars dernier, trois se sont qualifiées pour le second tour, la quatrième, menée par Jean-Philippe Murat, n'ayant pas atteint les 10 % des suffrages exprimés. Mais, ayant dépassé les 5 %, elle aurait pu fusionner avec l'une des trois autres. A ma connaissance, ce n'est pas le cas : la composition des listes qualifiées n'a pas changé... et aucune consigne de vote ne semble avoir été donnée.

   Je me suis amusé à comparer les résultats (nombre de voix et pourcentages des suffrages exprimés) du premier tour des trois derniers scrutins (ceux de 2008, 2014 et 2020) :

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   A chaque fois, la liste menée par Christian Teyssèdre est arrivée en tête. En 2008, il n'y a même pas eu de second tour, vu que l'union de la gauche ruthénoise avait recueilli dès le premier tour la majorité absolue des suffrages. Aux scrutins suivants, le nombre de voix obtenues par la liste Teyssèdre n'a cessé de diminuer : on est passé de 5 243 à 3 857 puis 2 378. Mais, en 2014 comme en 2020, le maire sortant avait des rivaux sur sa gauche (deux listes en 2014, une en 2020). Le paradoxe est que, même si le nombre de voix recueillies par la liste Teyssèdre a baissé de 38 % entre 2014 et 2020, le pourcentage obtenu a progressé (de plus de quatre points). Cela indique que les voix perdues par la liste Teyssèdre ne se sont pas (massivement) portées sur ses concurrents, mais se sont perdues dans l'abstention.

   En 2020, la liste "challenger" est celle de Rodez Citoyen. A première vue, sa progression est spectaculaire puisque, malgré la forte abstention, elle a recueilli 50 voix de plus que celle (écologiste de gauche) de Bruno Bérardi six ans plus tôt, doublant presque son pourcentage. En y regardant de plus près, c'est moins impressionnant.

   En effet, en 2014, une troisième liste de gauche était en lice, celle menée par Guilhem Serieys. Je ne vais pas rentrer dans les polémiques qui ont agité la presse locale par communiqués interposés, mais, pour celles et ceux qui connaissent un peu la vie politique ruthénoise, il ne fait aucun doute que la sensibilité représentée par les colistiers de Guilhem Serieys en 2014 est présente chez Rodez Citoyen... et certainement pas sur les listes Teyssèdre et Julien ! Par exemple, sur la liste menée par Mathieu Lebrun, on retrouve en 3e et 25e positions A. César et G. Halb, qui, en 2014, figuraient respectivement en 17e et 3e places sur la liste Serieys. (Une mienne connaissance a même surnommé cette liste la "liste Roquets rouges" !) Si l'on est rigoureux, il faut donc comparer le résultat de Rodez Citoyen avec le cumul 2014 des listes Bérardi et Serieys. Cela donne une baisse de 28 % des voix (1 250 contre 1 740 six ans plus tôt). L'engouement pour la liste Rodez Citoyen est donc nettement moins fort que ce qui a été claironné dans la presse.

   Terminons avec la liste de droite. Curieux hasard des chiffres, elle a obtenu 20,20 % des suffrages exprimés... en 2020 ! Au-delà du clin d'oeil, c'est un gros échec pour les conservateurs locaux, qui perdent 62 % des voix par rapport à la liste Censi (Yves) de 2014, au résultat pourtant déjà décevant. La tactique de Christian Teyssèdre semble avoir porté ses fruits (en accueillant des colistiers issus de la droite, il a phagocyté une partie de son électorat)... ou bien il faut y voir un manque d'enthousiasme de l'électorat ruthénois conservateur pour la (tête de) liste qui portait ses couleurs.

   Malgré tout, dimanche, un afflux massif des électeurs pourrait changer la donne. Je vois mal la liste Julien l'emporter. La véritable alternative est entre la liste menée par le maire sortant (fort de son bilan) et celle conduite par Mathieu Lebrun, riche en promesses sociales (dont le financement est loin d'être assuré).

dimanche, 21 juin 2020

La réouverture des salles de cinéma

   A Rodez, c'est dès lundi que le public va enfin pouvoir retrouver les salles obscures. Au programme figurent des longs-métrages déjà à l'affiche en mars dernier (avant le début du confinement), ainsi que quelques nouveautés.

   Parmi les ressorties françaises à l'affiche du CGR de Rodez, il n'y a (pour moi) rien d'exceptionnel, mais quelques productions honnêtes. Les amateurs d'histoire se tourneront vers De Gaulle, de facture très classique. Plus piquant est La Bonne Epouse (dont l'action se déroule juste avant Mai 68), qui fut pour moi une agréable surprise. Celles et ceux que l'humour facile ne rebutent pas se risqueront à 10 jours sans maman, une comédie basique, moins calamiteuse que ce que je redoutais. Enfin, les amateurs d'univers poétique goûteront Une Sirène à Paris, une réussite surtout sur le plan visuel.

   A ce florilège j'aurais pu ajouter Radioactive, le biopic de Marie Curie réalisé par Marjane Satrapi... en anglais, le film étant l'adaptation d'un roman graphique britannique. Il a été boudé par les critiques français... mais il vaut bien mieux que ce qu'ils en ont dit.

   C'est sans surprise du côté anglo-saxon qu'il faut chercher les meilleures ressorties. Dark Waters est un excellent film militant, fouillé, très bien interprété. A l'opposé du spectre politique, Le Cas Richard Jewell est un très bon film "de droite". J'ai gardé pour la fin une petite perle, The Gentlemen, que j'ai bien envie d'aller revoir en version originale sous-titrée.

   Cela nous mène tout naturellement aux oeuvres de pur divertissement. C'est aussi à cela que sert le cinéma : oublier ses soucis, se vider la tête et plonger pendant 1h30 à 2h dans un univers totalement étranger. Le Voyage du Dr Dolittle est à classer dans la catégorie "tout public", avec de superbes trucages numériques. L'Appel de la forêt joue sur le même registre, avec Harrison Ford à la place de Robert Downey Jr, les chiens et les loups remplaçant la ménagerie fantastique de Dolittle.

   Aux amateurs de sensations fortes, je recommande plutôt Invisible Man, avec Elisabeth Moss. C'est aussi en raison de la présence d'une actrice au générique que je suis allé voir Birds of Prey. Margot Robbie s'est éclatée dans le rôle d'Harley Quinn, une vilaine exubérante que je me contenterai de qualifier de "chipie"...

   Je ne voudrais pas terminer ce billet sans conseiller un "film de mecs" : Bad Boys for life. C'est pas subtil, bruyant, clinquant, mais assez bien foutu. Pour digérer, en attendant mieux.

mercredi, 17 juin 2020

L'infirmière "pacifique" et les loups de banlieue

   Peu importe son nom. Peu importe son âge. Peu importe sa situation familiale. Cette personne nous a été présentée comme une martyre de la violence policière, extraits vidéo à l'appui. La plupart du temps, ces extraits son tronqués (comme d'hab', ai-je envie de dire). Les ardents défenseurs de la manifestante "oublient" de nous montrer ceci :

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   ... ou encore cela :

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   ... encore moins ceci :

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   Dans la vidéo diffusée sur BFM TV, on voit même un autre manifestant (qui ne jette rien sur les policiers) lui faire une remarque, ce que la dame semble prendre très mal. Durant ces quelques minutes, elle est en pleine santé... et ne se plaint pas de son asthme.

   J'ai envie de rapprocher cet événement anecdotique des tensions intercommunautaires qui ont éclaté à Dijon, entre des personnes clairement identifiées comme "d'origine tchétchène" et d'autres, la plupart du temps présentées uniquement comme habitant un quartier populaire... l'expression n'incluant visiblement pas les habitants d'origine tchétchène... peut-être, dirons les mauvaises langues, parce qu'ils ne sont pas d'origine africaine.

   D'après l'un des articles du Monde, on comprend qu'il y a hostilité entre des jeunes d'ascendance maghrébine (certains trempant dans le trafic de drogues) et d'autres, d'origine tchétchène. Normalement, la police devrait régler ce genre de problème. Mais la mode est au dénigrement des forces de l'ordre. Dans certains quartiers, dès que des policiers tentent de faire correctement leur travail, on assiste à des levées de bouclier, du coup la hiérarchie conseille plutôt la "retenue"... et c'est l'anarchie qui menace.

   Cette fois-ci, c'est la population d'ascendance maghrébine qui aurait eu besoin de la protection de la police contre l'expédition punitive menée par des Tchétchènes. Ces derniers temps, on a beaucoup entendu crier au loup (contre les supposées violences policières) mais, quand le véritable loup se présente (des voyous lourdement armés, prêts à faire de gros dégâts), on se lamente du manque de réactivité de la même police, sur laquelle, les jours voire les heures précédentes, on crachait allègrement.

mardi, 16 juin 2020

Tandem (à moitié) fictif

   C'est ce soir que France 3 achève la rediffusion de la saison 3 de la série Tandem (dont la quatrième saison nous a été proposée en avril-mai derniers). Pour moi, c'est une découverte, puisque je n'ai commencé à regarder cette série que cette année.

   Le premier des quatre épisodes (le neuvième de la saison) s'intitule "Port d'attache". Il constitue un moment charnière dans l'évolution de la série, puisqu'il voit le départ de la (charmante) lieutenante Camille Barbier (incarnée par Nelly Lawson, dont on a pu aussi, à l'occasion, apprécier le timbre de la voix). Son cadeau de départ est quelque peu surprenant :

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   Elle est remplacée par la pétulante Inès Zaïdi (Baya Rehaz), dont le personnage a pris de la consistance dans la saison 4 :

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   L'intrigue, pas inintéressante, entremêle de vieilles histoires de famille et la photographie.

   L'épisode 10 ("Diamants noirs") marque une montée de tension dans la brigade, puisque la menace que représente le colonel semble se préciser. Pour la déjouer, le capitaine Marchal va mettre au point un astucieux stratagème (fondé sur sa connaissance des principes qui régissent la fonction publique... je n'en dis pas plus). Dans le même temps, l'équipe enquête sur une mort qui paraît (presque) en tout point accidentelle. On est dans le milieu de la truffe et, là encore, les histoires de famille jouent un rôle important.

   Pour moi l'épisode suivant "Le chemin des templiers" est le meilleur de la soirée, mais aussi le meilleur de la saison... et sans doute l'un des meilleurs de l'ensemble de la série. D'une part, j'ai beaucoup aimé le fond de l'intrigue, qui baigne dans les légendes qui touchent aux chevaliers templiers... et la cité d'Aigues Mortes constitue un superbe écrin pour les plans tournés en ville. D'autre part, la mise en place du stratagème imaginé par Marchal pour éviter la mutation de son ex-compagne donne lieu à des scènes particulièrement cocasses :

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   La saison se conclut par "La peur au ventre", un épisode inhabituellement sombre, au cœur duquel se trouve la violence faite aux femmes. Le commandant Soler se retrouve en première ligne, contestée par son colonel et, malgré cela, prête à enfreindre les ordres pour secourir des femmes battues :

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   C'est riche en émotions. Les deux acteurs principaux (Astrid Veillon et Stéphane Blancafort) sont toujours aussi formidables. Leur complicité fait plaisir à voir.

   P.S.

   D'après les programmes télévisuels, il semble qu'à partir de la semaine prochaine France 3 ait décidé de diffuser une autre série. Je n'aurai donc pas l'occasion de voir les épisodes de la saison 1. Dommage.

   P.S. II

   J'ai oublié de signaler un autre atout de la série : sa musique d'accompagnement, signée Arno Alyvan. Il a notamment particulièrement réussi l'habillage audio des scènes comiques.

jeudi, 04 juin 2020

Retour à Londres

   Hier soir, la chaîne 6ter a diffusé le 21e et dernier épisode de la sixième saison de la série Elementary, "Une issue improbable". On y découvre la conclusion de l'arc narratif impliquant Michael Rowan, le tueur en série qui s'était rapproché de Sherlock. Les scénaristes ont particulièrement bien ménagé le suspens concernant l'identité d'un assassin.

   Mais là n'est pas le seul intérêt de l'histoire. On finit par retrouver Holmes sortant d'un immeuble dont l'adresse n'est sans doute inconnue d'aucun des fans de la série :

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    Quelques instants plus tard, on nous montre les deux héros marchant dans une rue qui ne peut être que britannique :

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   Sauf que... voici ce qui se trouvait (en 2018) à l'emplacement présumé du 221b Baker Street, à Londres :

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   C'est un boulevard à grande circulation, où les rez-de-chaussée sont occupés par des commerces. Cela n'a rien à voir avec la rue fictive, visiblement située dans un quartier résidentiel bourgeois. En fait, d'après le site IMDb, l'épisode a été intégralement tourné aux Etats-Unis (ce dont on se doutait, pour des raisons budgétaires), plus précisément à New York.

   Mais l'histoire ne s'arrête pas là, puisque c'est la deuxième fois que les héros de la série se rendent dans le pied-à-terre londonien du détective. La première fois, c'était dans le premier épisode de la saison 2... et ce n'était ni le même type de rue, ni le même type d'immeuble que celui qui est visible dans l'épisode final de la saison 6 :

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   Cet immeuble-ci se trouve bien à Londres, mais pas au 221b Baker Street. Toujours d'après l'IMDb, il est situé au 85 Redchurch Street.

   Quoi qu'il en soit, cette nouvelle parenthèse londonienne est la bienvenue, et l'on attend désormais avec impatience la diffusion des treize épisodes de la septième et ultime saison.

mercredi, 27 mai 2020

Le Canard délivré

   Deux semaines que j'attendais cela : le retour du Canard enchaîné chez les marchands de journaux. Déjà, durant la période de confinement (à partir de l'exemplaire daté du 25 mars), il avait fallu supporter de ne lire qu'un demi-numéro (quatre pages au lieu de huit).

   Le 13 mai, ô surprise, les présentoirs étaient vides... et le sont restés jusqu'à ce matin. La raison en est un mouvement de grève de l'inénarrable syndicat du Livre, mouvement qui a aussi frappé les quotidiens nationaux et les magazines.

   Comme les autres médias en ont très peu parlé (paralysés par la trouille qu'inspire ce syndicat aux méthodes qui n'ont pas grand chose à voir avec la démocratie), je conseille à ceux que le sujet intéresse d'aller lire une excellente enquête publiée il y a deux ans dans l'hebdomadaire Le 1. Vous y découvrirez peut-être avec surprise le montant des salaires de certains des employés de Presstalis... N'hésitez pas à aller en toucher deux mots à votre buraliste / marchand de journaux préféré. Nul doute qu'il aura des anecdotes croustillantes à vous distiller sur des personnes à l'utilité contestable, mais palpant 4-5000 euros par mois...

   Revenons à nos canetons. Ne voyant pas mon hebdomadaire préféré venir, je suis allé à lui, sur internet. J'ai payé pour le lire en ligne. Le journal n'est pas téléchargeable, il est juste consultable... et uniquement durant sa semaine de parution. On peut zoomer fortement sur les pages pour afficher les différents encadrés en grand. Mais, pour un vieux lecteur comme moi, attaché à la version papier, ce fut un calvaire. Je n'ai réussi à lire que trois pages, mal de crâne à la clé.

   Le numéro paru ce mercredi 27 mai ne contient pas d'article-enquête fracassant, mais les fulgurances satiriques (écrites comme dessinées) dont il est parsemé sont toujours aussi réjouissantes.

lundi, 25 mai 2020

Incendie "gilet-jaunesque"

   L'événement a fait la Une de la presse locale, notamment de Centre Presse : dans la nuit de samedi à dimanche, le campement d'un groupe de "gilets jaunes" locaux (qui venaient de s'y réinstaller) a été victime d'un incendie, qu'on pense volontaire :

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   De manière un peu emphatique, le quotidien aveyronnais qualifie de "QG" une installation précaire (et... illégale), où les manifestants ont eu du mal à réunir une dizaine de personnes pour faire bloc sur la photographie destinée à être publiée dans le journal.

   On l'imagine sans peine, à l'heure actuelle, les hypothèses vont bon train. Avant d'y revenir, il est bon de prendre un peu de recul, parce que ce n'est pas la première fois qu'un tel incident se produit à Rodez, sur un rond-point occupé par les "gilets jaunes".

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   Dans cette zone, située au nord et nord-ouest du centre-ville de Rodez, trois ronds-points ont été successivement / simultanément occupés par des manifestants gilettés. Leur premier "QG" fut situé à Saint-Félix (noté S-F sur le plan), véritable carrefour où aboutissent la route d'Albi, la voie permettant de rejoindre la route de Villefranche-de-Rouergue et de Decazeville, l'une des entrées de Rodez (quartier Saint-Éloi), ainsi que la rocade passant par Onet-le-Château pour déboucher sur la partie de la RN 88 menant à Sévérac-d'Aveyron. Au plus fort du mouvement gilet-jaunesque, ce fut un point noir de la circulation locale... que les automobilistes ruthénois bien renseignés avaient appris à contourner.

   Cela n'a pas empêché la tension de monter, jusqu'en janvier 2019 (une autre nuit de samedi à dimanche... tiens donc !), lorsque le baraquement des "gilets jaunes" a pris feu. Si, du côté des manifestants, on dénonçait une action hostile, à Rodez, la population pensait plutôt (peut-être de manière injuste) que les libations qui s'étaient déroulées en cet endroit pourraient avoir provoqué un malencontreux accident. Une autre hypothèse n'a quasiment pas été abordée (en public) : la présence, à proximité, d'un quartier réputé "sensible" de la commune de Rodez, celui de Saint-Éloi Ramadier. On en voit les immeubles à l'arrière-plan du reportage diffusé sur France 3 (auquel on peut accéder par le lien précédent).

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   Attention. Loin de moi l'idée de suggérer que, parce qu'il existe, à proximité de ce rond-point, un quartier populaire multiethnique, c'est dans celui-ci qu'il faut rechercher le(s) coupable(s) du délit. Mais, un an plus tôt (en janvier 2018), le centre social de ce quartier avait lui aussi été victime d'un incendie volontaire. Il n'est pas inenvisageable qu'un groupe de jeunes désoeuvrés ait voulu faire joujou avec les allumettes et les palettes de bois des "gilets jaunes". Depuis, pas de nouvelle.

   C'est après ce premier incendie que les "gilets jaunes" ont décidé de s'installer ailleurs (loin du parking du McDonald's, dont le directeur était peut-être lassé de cette proximité gênante... et des places occupées toute la journée par les véhicules de certains manifestants). Dans un premier temps, c'est au rond-point des Moutiers (noté LM sur le plan visible plus haut) que se sont implantés les continuateurs, avant qu'un groupe scissionniste n'aille s'installer plus à l'ouest, au giratoire de Calcomier (noté C sur le plan).

   Localement, on a beaucoup glosé sur les raisons de la division. Certains ont évoqué une opposition géographique, entre d'un côté les "gilets jaunes" du centre de Rodez et du Faubourg (aux Moutiers) et de l'autre ceux originaires du nouveau quartier de Bourran (qui auraient privilégié Calcomier, plus proche de chez eux). Ce genre de raisonnement pourrait fonctionner si les manifestants étaient des ressortissants ruthénois. Il me semble que les deux groupes avaient des origines communales plus diverses. Comme cause de la scission, on a aussi avancé une divergence de stratégie militante. Au final, il semblerait que différentes sensibilités politiques aient eu de plus en plus de mal à cohabiter. Aux Moutiers se seraient installés les "gilets jaunes" se voulant apolitiques (ce que de très mauvaises langues traduisaient par "plutôt d'extrême-droite", RN-DLF-UPR). Calcomier serait devenu le pôle le plus engagé dans le militantisme politique (sous-entendu à l'extrême-gauche, LFI-PCF-NPA-LO).

   On se rapproche des discussions sur le sexe des anges, d'autant qu'on parle de groupes très réduits (de l'ordre de quelques dizaines de personnes, à leur apogée). Mais ces groupes ont suscité la colère de nombreux automobilistes (parmi ceux qui ne klaxonnaient pas au passage... mais aussi parmi ceux qui klaxonnaient hypocritement, pour passer plus facilement).

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   A l'été 2019, ce fut au tour du campement des Moutiers (ci-dessus), tout aussi illégal que le précédent, d'être victime d'un mystérieux incendie. Celui de Calcomier II vient de subir le même sort, suscitant autant d'interrogations.

S'agit-il d'un accident, résultat d'un geste malheureux d'un "gilet jaune" resté tardivement sur place (et qui n'oserait pas l'avouer à ses camarades) ?

S'agit-il d'un acte volontaire commis par des "gilets jaunes" dissidents ?

S'agit-il d'un acte volontaire des occupants eux-mêmes, tentant par là de se présenter en victimes ?

S'agit-il d'un acte volontaire commis par des personnes opposées au mouvement (et redoutant la mise en place de nouveaux barrages) ? Si oui, ces personnes sont-elles impliquées dans les autres incendies ?

   Ce lundi soir, le site a retrouvé son calme. Les services de la mairie de Rodez semblent avoir nettoyé les lieux et des barrières de protection ont été posées. Il reste à espérer que l'enquête apportera des réponses claires.

samedi, 23 mai 2020

Haut les masques !

   Soucieux de favoriser l'emploi local, je me suis décidé à acheter des masques de couturières, en tissu. Je les ai trouvés à Rodez, en centre-ville, à proximité du bureau de Poste et de la Maison du livre. La boutique s'appelle Au Fil à coudre.

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   En voici un, vendu cinq euros... et réversible, selon la couturière. En théorie, donc, un côté peut servir le matin, l'autre l'après-midi. Je suis toutefois dubitatif. Si l'on retourne le masque l'après-midi, on risque de mettre en contact avec son visage une partie qui a récupéré (et, normalement, filtré) les effluves extérieurs. Néanmoins, le masque pouvant subir une dizaine de lavages, il évite d'utiliser autant de masques jetables, fabriqués en Chine. Cela m'amène à dresser un petit bilan comparatif :

 

   LES PLUS DU MASQUE EN TISSU

- Il est plus joli que les masques "chirurgicaux".

- Il sent meilleur.

- Il est plus doux au toucher (sur le visage).

- Il est réutilisable (après lavage).

- Il est "made in France" et même "made in Aveyron" (..."made in Rodez").

 

LES MOINS DU MASQUE EN TISSU

- Il épouse moins bien la forme du visage que les masques jetables.

- Etant plus épais, il est plus pénible à porter en période de chaleur.

- Le doute subsiste quant à son efficacité à filtrer les particules contaminées les plus fines.

 

Je compte continuer à utiliser les deux types de masques... d'autant que, la semaine prochaine, les habitants des communes de Rodez Agglomération vont bénéficier d'un masque lavable gratuit.

mardi, 19 mai 2020

Tandem de ruptures

   La comédie policière diffusée par France 3 se révèle être la série la plus rafraîchissante du moment. Ce mardi soir sont diffusés deux nouveaux épisodes inédits.

   Le premier, "Le jeune homme et la mer" (le neuvième de la saison 4), a pour arrière-plan le milieu du kitesurf. L'intrigue policière est correctement conçue mais, là encore, ce sont les péripéties de la vie privée des personnages principaux qui donnent toute sa saveur à l'épisode. Les parents de la commandante Léa Soler sont séparés. Son père (le colonel de la brigade) squatte chez Paul, son ex-gendre, avec lequel il s'entend bien. Il décide même de retourner sur le terrain, ce qui crée quelques situations cocasses. Toutefois, les meilleurs moments restent ceux qui confrontent les deux héros, l'une des scènes se concluant de manière particulièrement drôle :

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   Le second épisode inédit s'intitule "Or blanc". Il a pour cadre le monde viticole... et celui du jeu. C'est toujours globalement bien construit, avec en bonus de savoureuses pointes d'humour. C'est au tour de Léa d'accueillir chez elle l'un de ses parents séparés... sa mère, avec laquelle elle était un peu fâchée. Dans le même temps, elle doit gérer les débuts agités de son fils Thomas chez les pompiers... et les fantaisies vestimentaires du lieutenant Erwan Lebellec, qui lui aussi héberge sa mère, un personnage fantasque que l'on a découvert la semaine dernière.

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  On attend avec impatience les derniers épisodes de la saison, qui seront diffusés la semaine prochaine.

samedi, 16 mai 2020

Le retour des touristes dans l'Aveyron

   Cet après-midi, dans les rues de Rodez, même si le soleil jouait à cache-cache avec les nuages, on pouvait distinguer (malgré les masques) quelques nouveaux visages, dont l'apparition coïncide avec celle de véhicules aux plaques d'immatriculation non aveyronnaises.

   Cela correspond à ce qu'on peut lire dans un article du Monde : les réservations en ligne (de logements de particuliers) pour les mois de juillet-août sont en augmentation dans plusieurs départements ruraux, dont l'Aveyron (+ 22 %). La version numérique de l'article est illustrée d'infographies éclairantes.

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   Sur la carte, on peut constater que la région Midi-Languedoc concentre 113 000 des 844 100 propriétés mises en location en France métropolitaine (soit plus de 13 %, dans une région qui abrite environ 9 % de la population de Métropole). Seules les régions PACA, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine (de peu) font mieux.

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   Au sein de la région Midi-Languedoc, on remarque que 65-70 % des propriétés mises en location se trouvent à  la campagne, ce qui avantage les départements ruraux comme l'Aveyron.

   Le succès de ce mode de tourisme pourrait contribuer à relancer l'économie des départements concernés. Le déconfinement progressif et mesuré pourrait déboucher sur un été profitable pour tous.

jeudi, 14 mai 2020

Des enquêteurs au poil

   La chaîne de télévision 6ter continue de diffuser la saison 6 d'Elementary. On se rapproche (plus ou moins) tranquillement de sa conclusion avec les épisodes inédits de mercredi dernier.

   L'intrigue policière de "La Tête ailleurs" (l'épisode 15) n'est pas la plus passionnante qui soit... mais la découverte du détail anatomique qui permet d'identifier le tueur ne manque pas de sel. Les relations entre les personnages principaux retiennent davantage l'attention. Le choix du successeur de l'inspecteur Marcus Bell donne lieu à quelques moments cocasses et même à une mini-scène de ménage (délicieusement décalée) entre les deux héros :

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   L'épisode 16 (intitulé "Irrésistible Skyler") est vraiment très bon. Un meurtre mystérieux mène les détectives au coeur d'un supposé complot, entre intervention militaire et chercheurs sourcilleux. La solution va venir... d'une "poupée sexuelle" interactive, dont la présence contribue à rendre certaines scènes riches en sous-entendus :

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   Ces deux épisodes sont des intermèdes légers, au cours d'une saison qui va (re)prendre un tour plus sombre.

mardi, 12 mai 2020

Tandem mortel

   La série policière de France 3 nous propose ce soir Le poids de la vérité, un épisode double particulièrement savoureux. L'intrigue est vraiment bien construite, avec de multiples détours. Mais, surtout, les héros passent presque au second plan, laissant un peu plus de lumière au personnage d'Erwan (l'un des lieutenants de la brigade, très consciencieux)... ainsi qu'à celui de sa mère :

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   Cette malicieuse mamie, indépendante et charmeuse, vient mettre un peu d'animation dans la vie trop réglée de son fils. Elle va aussi filer un sacré coup de main aux enquêteurs. Elle est incarnée par Pétronille Moss, épatante dans le rôle.

   Du coup, même si la résolution de l'intrigue est un peu décevante, on passe un très bon moment, d'autant que de nouveaux bouleversements surviennent dans la vie privée des personnages principaux.

lundi, 11 mai 2020

Hommage à Jean Moulin

   C'était à la Une du quotidien aveyronnais Centre Presse, vendredi 8 mai :

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   Était-ce un anniversaire particulier pour le fondateur du CNR, ancien préfet de l'Aveyron ? A priori, non. Il est né le 20 juin 1899 et l'on pense qu'il est décédé des suites des tortures infligées par la Gestapo le 8 juillet 1943. Mais, bon, la capitulation allemande (qui n'a pas mis fin à la Seconde Guerre mondiale, rappelons-le : les combats ont continué en Asie-Pacifique) constitue une sorte d'aboutissement de l'oeuvre résistante de Jean Moulin.

   Un problème surgit à la lecture de la légende de la photographie placée en Une :

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   L'an dernier (tout comme en 2015...), je m'étais amusé à relever les approximations dont ce jour emblématique est victime, au niveau national aussi bien que local. Comme les Alliés refusaient de signer le moindre traité de paix avec l'Allemagne hitlérienne, la conclusion des combats (en Europe) ne pouvait venir d'un armistice, mais d'une capitulation.

   La photographie est par contre intéressante. Peu connue, elle a été prise lors d'un passage de Jean Moulin à Conques. Sur une autre photographie (visible dans le corps de l'article, qui occupe toute la page 5 du numéro de Centre Presse), on le voit en ces lieux, pas très loin de l'église abbatiale, en compagnie de sa mère. Comme tant d'autres, le haut-fonctionnaire républicain a été séduit par la beauté et l'authenticité du village aveyronnais.

   Si certaines de ces photographies sont méconnues, la plupart ont pourtant été déjà présentées au public, en particulier en 2013, année du soixante-dixième anniversaire de sa mort. Ainsi, à Rodez, une chouette exposition était visible aux Archives départementales (où a été prononcée, quatre ans plus tard, une passionnante conférence sur les préfets de l'Aveyron). A Paris, le musée Jean-Moulin avait proposé quelque chose de plus complet. On peut ajouter un dossier téléchargeable sur le site du ministère de l'Intérieur.

   La plupart des photographies (en particulier celles qui montrent Jean Moulin avec ses proches) sont issues de la "collection Escoffier", des cousins de l'ancien préfet évoqués dans un numéro spécial (aujourd'hui introuvable) de la revue Études héraultaises. A tous les Aveyronnais un peu âgés, le nom de cette famille fait immédiatement penser à une ancienne préfète (ancienne sénatrice et ancienne ministre), Anne-Marie Escoffier (née Simon), qui fut membre du PRG, un parti héritier de celui dont fut proche Jean Moulin. Mais je n'ai connaissance d'aucun lien entre André Escoffier (l'époux de l'ancienne préfète) et les cousins de Jean Moulin.

   Quoi qu'il en soit, cet homme-clé de la Résistance a laissé sa trace à Rodez et dans l'Aveyron. On pense évidemment au collège ruthénois qui porte son nom. On pense aussi au récent portrait réalisé en son honneur, et qui a rejoint le salon qui porte son nom. Pas très loin de là, sur un mur extérieur, figure un médaillon (inauguré par Charles de Gaulle en 1961)... qui a jadis subi une petite retouche :

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   Le chiffre 3 semble avoir été gratté ou blanchi. En réalité, à l'origine, je crois que c'est l'année 1944 qui avait été gravée, tant on était peu sûr de la date exacte du décès de Jean Moulin. Les Allemands eux-mêmes ont à l'époque entretenu le mystère à ce sujet. Par la suite, quand il est devenu certain qu'il était mort peu de temps après avoir été torturé par les gestapistes (début juillet 1943), l'année de décès a été corrigée sur le bas-relief.

   Comparé aux fausses gloires sportives ou télévisuelles actuelles, Jean Moulin est un exemple autrement plus inspirant pour les jeunes... et les moins jeunes.

mardi, 05 mai 2020

Double tandem

   France 3 poursuit la diffusion de la quatrième saison de la série Tandem. Les épisodes programmés ce soir sont bien conçus. Dans le premier ("Peaux rouges"), c'est l'intrigue policière qui m'a le plus intéressé. La directrice d'une carrière de bauxite (une SCOP, une entreprise en autogestion si vous préférez) est retrouvée morte. Elle venait d'être élue à ce poste, par ses collègues... et c'est la fille d'un ancien mineur, disparu sans laisser de traces des années auparavant.

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   Les péripéties sentimentales m'ont moins convaincu. Le scénario joue un peu trop sur un quiproquo : l'une des proches du capitaine Marchal est enceinte, mais celui-ci (toujours aussi bien interprété par Stéphane Blancafort) se trompe de personne. Toutefois, comme les acteurs cabotinent malicieusement, ça passe.

   L'épisode 6 ("Plantes mortelles") est presque aussi intéressant. L'intrigue tourne autour d'une plante inconnue, qui pourrait être la cause d'un incendie, d'un conflit professionnel... et d'un meurtre. Les enquêteurs en viennent à s'intéresser à l'ambroisie, une espèce invasive allergisante. Ils finissent par contacter une association fondée par des parents de malades. Dans ses locaux figure une grande carte murale :

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   Cette carte n'est pas fictive. C'est un décalque de celle publiée sur le site du ministère de la Santé. On remarque que l'Aveyron et la plupart des départements de l'ex-région Languedoc-Roussillon (Lozère, Hérault, Aude et Pyrénées-Orientales) sont peu touchés par le phénomène. Pourtant, l'un des exemples de victime est aveyronnais : la pointe qui part de l'une des photographies mène à la région de Millau-Nant (dans le sud-est de l'Aveyron) :

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   Je rassure tout le monde : c'est un cas fictif, comme sans doute tous ceux qui sont disposés autour de la carte de France métropolitaine. Mais cela joue un rôle dans la résolution de l'enquête.

   Du côté de la vie privée des personnages principaux, un couple est en difficulté, tandis qu'un autre semble sur le point de se former...

lundi, 04 mai 2020

Un meurtre clairvoyant

   La neuvième saison de la série Meurtres au paradis se conclut ce soir (sur France 2) par un épisode intitulé "Témoin aveugle". Son intrigue policière est plus complexe que ce que les vingt premières minutes laissent entrevoir. C'est aussi (enfin) l'occasion de voir Aude Legastelois (alias le sergent Madeleine Dumas) dans ses oeuvres. En effet, la comédienne possède un talent caché : elle maîtrise la boxe thaï, ce dont nous avons la preuve au cours de l'épisode :

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   Quant à l'enquêteur principal, Neville Parker (incarné par Ralf Little), il se demande s'il doit rester sur l'île ou bien retrouver son confort anglais monotone. On peut dire qu'il est dans ses petits souliers, voire qu'il a le moral dans les chaussettes :

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   Vivement la saison 10 !

samedi, 02 mai 2020

Le retour d'"Elementary"

   Alors que la septième et dernière saison de la série "holmsienne" s'est conclue l'été dernier aux Etats-Unis, en France, M6 avait interrompu la diffusion de la sixième saison en plein automne, sans doute en raison d'audiences décevantes. Depuis, on a eu droit à des rediffusions, sur 6ter, la "petite soeur", la troisième chaîne du groupe (avec M6 et W9). Mercredi a vu enfin la programmation d'aventures inédites.

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   La première s'intitule "La Trève". C'est l'épisode 11 de la saison 6. L'intrigue tourne autour d'un trafic de cigarettes et de ses juteux profits. Dans le même temps, Holmes enquête pour savoir si la femme qu'il a follement aimée (la sulfureuse Jamie Moriarty) n'a pas le projet de faire assassiner son père, dont il semble se rapprocher à cette occasion.

   Dans la foulée a été diffusé "Los ladrones" (l'épisode 12), dont l'histoire est assez complexe. Il est d'abord question d'un enlèvement et de sexe en ligne. Les détectives vont se lancer sur les traces d'un gang de motards, mais aussi à la recherche de curieux inventeurs. En parallèle, on suit l'évolution de l'intrigue fil rouge. Holmes est sur le point d'entrer en contact avec Moriarty... tout en se divertissant avec l'étude d'une mort mystérieuse (particulièrement insolite) :

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mardi, 28 avril 2020

Tandem archéologique

   France 3 poursuit la diffusion de la quatrième saison de la série Tandem (commencée la semaine dernière). Le premier épisode programmé ce soir (intitulé "Fouilles mortelles") a pour cadre un site archéologique, riche en vestiges du peuple gallo-romain des Samnagenses.

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   La difficulté à prononcer le nom de ce peuple (qui a bien existé) est l'un des running gags de l'épisode, à l'intrigue bien construite. L'arrière-plan archéologique a été soigné, avec l'insertion dans le récit d'une statuette (qui pourrait représenter une divinité celte ou romaine) susceptible de jouer un rôle dans la résolution de l'affaire :

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   Néanmoins (si mes observations sont exactes), le site où une partie de l'épisode a été tourné n'a rien à voir avec les Gallo-Romains. Il se trouve à Gigean (entre Montpellier et Sète), où subsistent les vestiges de l'abbaye de Saint-Félix-de-Montceau. C'est un peu plus loin, à Murviel-les-Montpellier, que se trouvent les traces de l'ancien chef-lieu des Samnagenses, sur le site du Castellas.

   L'épisode inédit suivant est tout aussi bien construit. Il s'intitule "Les mots de Judith" et a l'illettrisme pour arrière-plan. Mais, pour moi, plus que les méandres (pas trop sinueux) de l'enquête, c'est le cabotinage des deux acteurs principaux, Astrid Veillon et Stéphane Blancafort, qui donne tout son sel à cette série. On sent que le capitaine est toujours amoureux de son ex-épouse (la commandante). De son côté, celle-ci déploie des trésors de discrétion pour concilier sa nouvelle vie sentimentale et ses obligations familiales.

vendredi, 24 avril 2020

Candice à la ramasse

  ...un peu comme d'hab', ai-je envie de dire. Mais force est de constater que la huitième saison de la série Candice Renoir (diffusée sur France 2) n'a pas démarré sous un jour radieux pour son héroïne, toujours interprétée avec beaucoup d'allant par Cécile Bois.

   Le troisième épisode, intitulé "Abondance de biens ne nuit pas", reste dans le ton. L'ex de Candice ne la reconnaît toujours pas (alors qu'elle est follement amoureuse de lui), ses enfants ont presque tous quitté le cocon familial... et, au boulot, le nouveau collègue a du mal avec les méthodes peu orthodoxes de sa commandante.

   L'équipe d'enquêteurs est mobilisée pour retrouver un jeune homme disparu. Leurs recherches vont les conduire dans une étrange demeure, où réside un homme souffrant du syndrome de Diogène, aussi appelé syllagomanie.

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   Cet épisode est bien construit et il en rappelle un autre (vraiment virtuose) de la série Les Experts (ceux de Las Vegas), intitulé "Capharnaüm". On peut actuellement le (re)voir en replay, sur le site MyTF1.

mardi, 21 avril 2020

Tandem

   C'est le titre d'une série policière française, dont la diffusion de la quatrième saison commence ce soir sur France 3.

   Le premier épisode ("Résurrection") démarre par la découverte d'un cadavre à côté d'une cuve de saponification. Ce meurtre fait ressurgir une autre mort mystérieuse, plus ancienne. Les enquêteurs vont se plonger dans les querelles familiales liées au fonctionnement d'une petite entreprise.

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   Ces deux enquêteurs sont gendarmes... et ex-époux. A gauche se trouve la commandante Léa Soler, à droite le capitaine Paul Marchal.  Astrid Veillon et Stéphane Blancafort sont les principaux atouts de cette comédie policière très balisée. On sent que les deux acteurs s'entendent bien. J'apprécie leur cabotinage.

   Le deuxième épisode ("Dernière danse") mêle monde du spectacle vivant et maladie d'Alzheimer. C'est assez touchant. Mais, là encore, ce sont les péripéties (comiques) de la vie privée des deux héros qui suscitent l'intérêt. La commandante cache à son entourage qu'elle a noué une nouvelle relation. Cela se complique quand ses parents débarquent chez elle, le père étant lui-même officier de gendarmerie !

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   Notons qu'il est incarné par Patrick Descamps, l'un des très bons seconds rôles des écrans français. On peut notamment le voir dans la mini-série Transferts, actuellement rediffusée par Arte.

Con (pas) finement

   Les situations de crise sont révélatrices de la nature humaine. On y remarque davantage le civisme, l'entraide, mais aussi le haine, le fanatisme, la bêtise.

   Concernant la pandémie de covid-19, j'ai été frappé par deux attitudes extrêmes, aussi nuisibles l'une que l'autre. La première est l'égoïsme de personnes qui ne se sentent pas concernées (menacées) par le virus. Ces personnes sortent de chez elles aussi souvent qu'elles le veulent. Certaines sont même parties en vacances pendant la période de confinement. A l'opposé, on trouve des personnes qui estiment que tout le monde devrait rester claquemuré chez soi et que tous ceux qui sortent (en particulier dans leur quartier), quel que soit leur motif, sont des traîtres. J'aimerais savoir quels sont, parmi ces intransigeants, ceux qui disposent d'un bout de terrain ou d'un jardin à côté de leur domicile...

   Cela n'est pas sans conséquences. Aussi étrange et scandaleux cela puisse-t-il paraître, depuis plusieurs semaines, des infirmières se font régulièrement insulter voire menacer de mort. Cette attitude n'est hélas pas totalement une nouveauté, mais, jusqu'à présent, c'était plutôt sur son lieu de travail que le personnel médical se faisait agresser.

   Ce comportement touche désormais d'autres catégories. Les joggeurs sont devenus des cibles faciles de la vindicte populaire. Mais le plus étonnant pour moi fut ce que m'a récemment raconté une employée d'un commerce ruthénois. Elle m'a affirmé que, chaque jour, elle se faisait insulter au moins une fois par des personnes qui l'accusent de propager la maladie en continuant à travailler. Pire, il est arrivé qu'on lui balance une poubelle ou un sac-poubelle (rempli). Dans son quartier de résidence, l'ambiance doit être hyper-sympa !

   PS

   Pour se détendre, je suggère de regarder les vidéos de Caroline Estremo, infirmière aux urgences de Purpan (à Toulouse). Il y a quelques années, sa gouaille et son charme ont "fait le buzz" comme on dit. Depuis, elle s'est lancée dans le "seule en scène".

dimanche, 19 avril 2020

Le Covid-19 au miroir de la grippe espagnole

   Dans le numéro de ce dimanche du quotidien aveyronnais Centre Presse, on peut lire un article (signé Jean-Michel Cosson) consacré à la grippe espagnole, avec un éclairage particulier sur le département de l'Aveyron. Cet article fait suite à ceux des semaines précédentes (publiés aussi dans La Dépêche du Midi), l'un consacré à la lèpre, l'autre au choléra (toujours avec un angle aveyronnais).

   L'article consacré à la grippe dite espagnole n'est pas exhaustif (pour approfondir, je conseille d'aller puiser aux sources que j'ai mentionnées il y a deux semaines). Mais il établit avec notre époque quelques points de comparaison qui me semblent très pertinents.

   Ainsi, alors comme aujourd'hui, ce sont les déplacements humains qui ont favorisé le développement de la pandémie. Au XXe comme au XXIe siècle, on a tardé à prendre des mesures drastiques. La vox populi a aussi répandu l'idée qu'il existait des remèdes miracles, fluatine et rheastar à l'époque, (hydroxy)chloroquine aujourd'hui. Enfin, des théories du complot ont émergé. En 1918-1919, on accuse des agents allemands, en 2020 un laboratoire chinois (sans la moindre preuve).

   O tempora, o mores !

mardi, 14 avril 2020

Gros fight en Midi-Languedoc

   Au regard de la densité de l'actualité "coronavirienne", certaines informations ont tendance à passer inaperçues. C'est un peu le cas de celle-ci : Carole Delga a viré Virginie Rozière de la présidence du Comité régional du tourisme, à l'issue d'un vote (prétendûment unanime) de la commission permanente du Conseil régional.

   Tout d'abord, d'après France 3, il semblerait que les membres de la commission n'aient pas été unanimes. Le site de la télévision publique présente aussi la réaction de l'évincée, vice-présidente du Conseil régional, qui fut en 2015 tête de liste dans l'Hérault pour "Notre Sud en commun" (soutenant la candidature de Carole Delga à la présidence de Midi-Languedoc).

   Les relations entre les deux femmes se sont gâtées depuis. Des personnes connaissant mal la vie politique régionale pourraient être tentées de penser que la redistribution des cartes politiques à l'issue de l'élection d'Emmanuel Macron pourrait être la cause de la brouille. Or, en 2017, au premier tour, Virginie Rozière a appelé (tout le comme le PRG et  bien entendu le PS) à voter pour Benoît Hamon, le candidat officiel du Parti socialiste, vainqueur de la primaire.

   Des tensions sont apparues lors de la campagne des élections européennes, en 2019. Députée sortante, Virginie Rozière avait choisi de rallier la liste conduite par Raphaël Glucksmann, ce qui n'était pas du goût de Jean-Michel Baylet, patron du groupe La Dépêche et du PRG, le parti d'origine de la députée. Précisons qu'en 2017, Jean-Michel Baylet a défendu dès le premier tour la candidature d'Emmanuel Macron... et qu'il est, "en même temps", un soutien de Carole Delga au Conseil régional, même si celle-ci n'apprécie guère l'exécutif en place à Paris.

   Ces tensions se sont accrues à l'occasion de la demi-campagne des municipales 2020. A Montpellier, Virginie Rozière a finalement rallié la liste "gauche écologiste", où elle figurait en cinquième position. Or, Carole Delga a choisi de soutenir la liste menée par le socialiste Michaël Delafosse (sur laquelle figure, en cinquième position, une certaine Julie Frêche... la fille de Georges). A l'issue du premier tour (qu'il faudra peut-être rejouer), les résultats montrent un grand éparpillement des voix de gauche, empêchant sans doute la liste Delafosse de mener la danse.

   Le troisième acte (qui a sans doute précipité la disgrâce de Virginie Rozière) est le limogeage d'un certain Jean Pinard. En 2018, celui-ci avait été nommé par Carole Delga directeur du Comité régional du tourisme. Il se trouvait donc sous la tutelle de la vice-présidente du Conseil régional en charge de ce domaine, à savoir Virginie Rozière. Au-delà des compétences du bonhomme (reconnues), il était évident à tous que le candidat sélectionné était "hautement compatible" avec la majorité de gauche du Conseil régional. (Auparavant, en Auvergne, il avait occupé des fonctions similaires sous les présidences -socialistes- de Pierre-Joël Bonté et René Souchon.)

   Or, le 20 février dernier, de sa propre initiative, Virginie Rozière a renvoyé Jean Pinard, accusé de harcèlement moral (et présumé innocent jusqu'à la preuve du contraire). Je crois qu'on peut affirmer que, lorsque Carole Delga a appris que Pinard avait été viré, elle a vu rouge. (L'un des plaisirs procurés par cette affaire est que le patronyme de l'ex-directeur se prête magnifiquement aux jeux de mots raffinés, qui fuseraient dans les couloirs du Conseil régional.) Son vin sang n'a fait qu'un tour. Virginie Rozière a-t-elle poussé le bouchon un peu trop loin ? Ne s'est-elle pas emportée en voulant prouver qu'elle avait pris de la bouteille ? A-t-elle pensé que Carole Delga laisserait Pinard en carafe ? Le mystère demeure.

   De très mauvaises langues suggèrent que Carole Delga a sauté sur l'occasion pour marquer son territoire et, dans l'optique des élections régionales de 2021, affirmer son leadership sur la gauche midi-languedocienne. On sait que ces élections s'annoncent compliquées pour la présidente sortante, avec un RN sans doute haut et la concurrence (probable) d'une liste LREM sur laquelle pourraient figurer d'anciens alliés. Elle a donc besoin de rassembler son camp d"origine... et de grappiller quelques grains de raisin voix ici et là, à gauche... et à droite, comme le prouve son récent engouement pour Jacques Chirac.

lundi, 13 avril 2020

Un nouvel inspecteur pour "Meurtres au paradis"

   Il débarque ce soir sur France 2, dans le cinquième épisode de la saison 9, intitulé "De Manchester à Sainte-Marie". Il s'agit de Neville Parker, originaire de Manchester, interprété par Ralf Little.

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   Pour construire ce personnage, les scénaristes ont emprunté des traits à deux de ses prédécesseurs : Richard Poole (incarné par Ben Miller) et Humphrey Goodman (incarné par Kris Marshall). L'enquêteur britannique est donc allergique au climat et à la nourriture de l'île... et il est parfois comiquement maladroit :

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   Il n'en est pas moins un très bon enquêteur, attentif au moindre détail. Sa sagacité est mise à rude épreuve dès son arrivée à Sainte-Marie, avec un assassinat maquillé en suicide. C'est un mystère assez classique de "chambre close" (ici doublement close). On comprend assez vite qui est mêlé au meurtre. La partie la plus intéressante consiste à déterminer comment le crime a pu être commis.

   Dans la foulée, on peut (re)voir certains des premiers épisodes où intervient son prédécesseur, Jack Mooney (dont le départ a été mis en scène la semaine dernière). Le contraste entre les styles des deux hommes est saisissant.

vendredi, 10 avril 2020

Astrid et Raphaëlle, la rencontre

   Au vu du succès rencontré par la saison 1 de cette nouvelle série policière, France 2 a décidé de reprogrammer ce soir l'épisode pilote (Puzzle), déjà diffusé il y a un an (presque jour pour jour).

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   Je trouve intéressant de (re)voir cet épisode à la lumière de ceux de la saison 1. On y (re)vit la rencontre entre les deux héroïnes, au Centre de documentation criminelle (même si l'un des personnages en sait déjà un peu sur l'autre).

   Les semaines passées, quand j'avais regardé les épisodes de la saison 1, je les avais jugés mieux construits que le pilote, avec de surcroît une évolution des héroïnes. Cette rediffusion m'a donné l'occasion de redécouvrir cette première aventure, à laquelle j'ai trouvé plus de saveur que lors de sa première programmation.

lundi, 06 avril 2020

Meurtres au paradis... géographique

   Ce soir, France 2 diffuse un nouvel épisode inédit (le quatrième de la saison 9) de la rafraîchissante série britannique (tournée en Guadeloupe, rappelons-le). Une fois n'est pas coutume, je trouve que le titre français ("La Lettre à Elise") est mieux choisi que l'original ("Pirates of the Murder Scene", que l'on pourrait traduire par "Les Pirates de la scène de crime"). Il fait allusion à un élément-clé de l'intrigue, qui va permettre aux enquêteurs de résoudre l'affaire.

   L'histoire est comme d'habitude bien construite, avec des mystères à éclaircir et une bonne dose d'humour, véhiculé notamment par le personnage de Ruby Patterson (la nièce du commandant), incarnée avec fougue par Shyko Amos, qu'il faut absolument suivre en version originale.

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   Ici encore, l'épisode mérite d'être suivi en raison de l'arrière-plan socio-culturel sur lequel il est construit. Il y a bien sûr (comme quasiment à chaque épisode) quelques expressions idiomatiques qui donnent de la saveur au propos. C'est l'occasion (pour les non anglophones) de découvrir le sens de "dead as a doornail" ("mort comme un clou de porte", adapté en "raide mort" dans la VF) qui, sans surprise, qualifie l'état d'un cadavre.

   Sur le plan géographique, on comprend à certains détails que la production a soigné le contexte. L'action se déroule en partie dans la commune (fictive) de Port-Royal. On est allé jusqu'à créer une localité portant ce nom, visible sur le smartphone de l'un des personnages :

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   On retrouve cette localisation un peu plus tard, avec un code postal, sur le permis de conduire d'un autre personnage :

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   Notons que, même s'il est rédigé en anglais, ce permis témoigne d'une organisation administrative française, avec un code postal (97635) typique de notre outremer. Il ne correspond toutefois à aucune commune de Guadeloupe (où les codes postaux sont en 97100), ni de Martinique (97200), ni de Guyane (97300), ni de La Réunion (97400), ni de Saint-Pierre-et-Miquelon (97500). Par contre, à Mayotte, les codes postaux sont en 97600. Mais, aucun ne correspond à 97635. On passe de 97630 à 97640 :

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  De plus, à ma connaissance, aucune commune de l'outremer français ne se nomme Port-Royal. En cherchant bien, on trouve, en Guadeloupe, celle de Port-Louis (dans le nord-ouest de Grande-Terre) et un lieu dit, Palais-Royal, plus au sud, aux Abymes :

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   Si l'on cherche un Port-Royal bien réel dans les Caraïbes, il faut regarder... en Jamaïque, ancienne possession coloniale britannique. L'actuelle capitale, Kingston, est construite à côté de l'ancienne, jadis une plaque tournante de la piraterie, et qui fut ravagée par plusieurs catastrophes naturelles. (Il est possible que certaines scènes de l'épisode 4 y aient été tournées, ce qui expliquerait la localisation "Port Royal" visible sur le smartphone.)

   Quant à l'île la plus ressemblante à Sainte-Marie, ce pourrait être Montserrat, située au nord-ouest de la Guadeloupe, et qui fut pendant des siècles l'objet de la rivalité entre la France et l'Angleterre. (Cet aspect a d'ailleurs servi de trame de fond à l'intrigue d'un épisode de la saison 5.)

   Pour terminer sur l'épisode 4, il faut dire qu'il amorce un nouveau changement dans la distribution. Un an après le départ de Joséphine Jobert, c'est au tour d'Ardal O'Hanlon de quitter la série. Je ne peux pas dire que je regretterai celui que je surnommais "Pépère". Je suis toujours d'avis que le meilleur acteur dans le rôle de l'inspecteur fut Ben Miller (en duo avec Sara Martins) durant les deux premières saisons. La semaine prochaine, si tout va bien, les téléspectateurs français découvriront un nouvel enquêteur, au tempérament très différent de celui de son prédécesseur.

dimanche, 05 avril 2020

La peste à Paris

   C'est le sujet d'un passionnant article paru hier dans le supplément magazine du Monde, dont il a d'ailleurs fait la Une :

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   Ces dernières semaines, on a beaucoup entendu parler d'une autre pandémie (que celle de covid-19), celle de grippe espagnole, en 1918-1919. Or, en 1920, à Paris, alors que le pays peine à sortir de la guerre, une jeune scientifique (Yvonne de Pfeiffel) constate la réapparition d'un mal qu'on croyait disparu en Occident.

   L'article est signé Zineb Dryef, à qui l'on doit un ouvrage historique sur les rats à Paris. On y suit la progression des travaux des scientifiques de l'époque. On y (re)découvre l'extrême pauvreté dans laquelle vivaient les habitants de la ceinture de taudis qui entourait jadis la capitale. On y retrouve aussi (hélas) la pulsion antisémite, activée par des hommes politiques peu scrupuleux. (Toute ressemblance avec le XXIe siècle est bien entendu fortuite...)

   Au final, la maladie a fait peu de victimes, mais elle n'a pas totalement disparu.

   PS

   Sur la grippe espagnole, il est désormais facile de trouver de quoi assouvir sa soif de connaissances. Sur le site de France Culture, on peut encore écouter une émission datant de 2018. Elle est un peu longue (52 minutes environ), pas très palpitante dans la forme, mais fort intéressante sur le fond (avec notamment des échanges approfondis sur le bilan humain de la pandémie).

   Plus grand public est La Marche de l'histoire (diffusée sur France Inter), dont l'émission du 10 mars dernier était consacrée à la pandémie. Le format est plus court (28 minutes) et Jean Lebrun est un animateur talentueux (qui, de surcroît, prépare bien ses sujets).

   Un autre récent article du Monde aborde un aspect méconnu : les conséquences de la grippe espagnole sur le sport (notamment en France et aux Etats-Unis).

   Enfin, sachez que le virus de cette grippe n'a pas été supprimé. Il a même été reconstitué en laboratoire.