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mercredi, 31 mai 2023

Comptine mortelle

   Dimanche dernier, France 3 a commencé la diffusion d'une nouvelle mini-série britannique, inspirée d'un roman policier d'Anthony Horowitz. Les trois premiers épisodes ont été diffusés le 28 mai, les trois derniers le seront dimanche 4 juin prochain. Dès à présent, les six sont disponibles sur le site de France TV.

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   De nos jours, à Londres, une brillante et pugnace éditrice (qui  a sacrifié une partie de sa vie privée à sa carrière) apprend que l'écrivain à succès qui fait le bonheur de sa boîte a achevé un nouveau roman policier mettant en scène le populaire détective Atticus Pünd. Cependant, il apparaît que le tapuscrit de Magpie Murders qu'elle a reçu a été amputé de son dernier chapitre, celui des révélations. La situation se complique quand on apprend le décès subit de l'écrivain, dont on se demande s'il s'agit d'un accident, d'un suicide ou d'un assassinat. L'éditrice part en quête du dernier chapitre... et de réponses quant au décès de l'écrivain, la solution se trouvant peut-être dans ce fameux dernier roman, où il semble avoir mis beaucoup de lui-même.

   Cela nous vaut une alternance de scènes, certaines se déroulant à notre époque, d'autres dans les années 1950. Elles illustrent l'intrigue du roman, que les lecteurs imaginent au fur et à mesure qu'ils le lisent. Pour couronner le tout, certains des comédiens incarnant des personnages contemporains sont présents dans les scènes du passé... pas forcément dans un rôle approchant !

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   Ainsi, à gauche ci-dessus, se trouve l'adjoint du détective Pünd (assis à droite). Il est joué par l'acteur qui, à notre époque, incarne le jeune amant de l'écrivain défunt. Évidemment, ces incarnations doubles, légèrement décalées, sont parfois (souvent ?) porteuses de sens.

   J'ai avalé les six épisodes (en version originale sous-titrée, c'est encore plus savoureux). Je me suis régalé, d'abord parce que j'avais deux énigmes policières à résoudre pour le prix d'une, ensuite parce que le tableau des deux époques et de leurs travers est brossé avec talent.

   S'ajoute à cela la performance des acteurs, au premier rang desquels ceux qui interprètent les deux principaux protagonistes, qui -en théorie- ne peuvent se rencontrer (et qui pourtant vont communiquer...) : Lesley Manville (une pointure outre-Manche) donne sa ténacité, sa verve et son grain de folie à l'éditrice Susan Ryeland, tandis que Tim McMullan incarne placidement (et malicieusement) le détective que rien ne déroute et qui mène sa petite enquête, à son rythme.

   Cerise sur le gâteau : les épisodes sont parsemés d'allusions à de célèbres anciens. Et pour cause : Anthony Horowitz (auteur du roman et de l'adaptation télévisuelle) est un spécialiste d'Agatha Christie, dont il a supervisé l'adaptation de plusieurs aventures d'Hercule Poirot pour la chaîne ITV (avec l'inénarrable David Suchet dans le rôle du détective). C'est aussi un bon connaisseur d'Arthur Conan Doyle, à tel point que les ayant-droit de celui-ci lui ont demandé d'écrire deux romans mettant en scène l'univers de Sherlock Holmes. (Je recommande tout particulièrement La Maison de soie.)

   On ne s'étonnera donc pas que l'écrivain à succès des années 2020 s'inspire d'Agatha Christie pour certains de ses romans, tandis que l'intrigue de la série, elle, louche sur une nouvelle de Conan Doyle, Le Manoir de l'Abbaye.

   De la même manière, voir l'éditrice enquêter au volant de sa rutilante MG peut nous faire penser à Ariadne Oliver, le double de fiction d'Agatha Christie... mais ce personnage pourrait aussi bien faire allusion au vieil inspecteur Morse, qui ne se déplace que dans une Jaguar rouge. Ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, les épisodes contenant d'autres clins d’œil.

   Si vous aimez les polars à l'anglaise et les intrigues fouillées, rigoureuses et un peu décalées, ne boudez pas votre plaisir !

dimanche, 14 mai 2023

Le retour de Morse

   Je pense qu'à l'origine, les producteurs de la série racontant les débuts de l'oxfordien enquêteur Endeavour Morse (dans les années 1960-1970) n'avaient pas prévu, dans le meilleur des cas, d'aller au-delà du trente-troisième épisode, diffusé en France en février 2022.

   Mais la série a rencontré le succès, pas uniquement au Royaume-Uni d'ailleurs. Pour moi, ce prequel s'est révélé de meilleure qualité que ses deux devancières (Inspecteur Morse et Inspecteur Lewis). Cet engouement nous vaut une ultime saison, la neuvième, dont la diffusion a commencé la semaine dernière, sur France 3.

   Dans Prélude (visible sur le site de France télévisions jusqu'en juin prochain), les policiers sont confrontés à trois morts suspectes, l'une liée à un choc anaphylactique, une autre à une injection de drogue, la troisième se révélant la plus sordide... et réveillant de vieux démons chez l'inspecteur-chef Thursday. De son côté, Morse (de retour de cure de désintoxication) prend plaisir à enquêter dans le milieu musical, celui de l'orchestre d'Oxford.

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   Aux amateurs de rétro, je signale que l'appareil photographique utilisé par le médecin-légiste, le flegmatique docteur DeBryn, est un (authentique ?) Polaroid SX70, sorti en 1972, à l'époque où se déroule l'action. (Ah, ce souci du détail !...)

   Notons qu'à la fin de l'épisode (réalisé par Shaun Evans, l'acteur qui incarne le sergent perspicace), tous les meurtres ne sont pas élucidés. Le titre est bien à double détente : référence musicale (marque de fabrique de cette série mélomane) et indication que les trois épisodes de cette saison forment un tout, le premier jouant le rôle d'une introduction.

   Ce dimanche soir (14 mai), la tension monte d'un cran avec Mascarade. L'intrigue devient plus foisonnante, avec des références à Orange mécanique (de Stanley Kubrick)... et à la quatrième saison de la série, au cours de laquelle les enquêteurs étaient péniblement venus à bout d'une affaire mêlant pédophilie et corruption, sans avoir pu coincer tous les responsables.

   Cet épisode est aussi émaillé d'humour, les policiers étant amenés à fréquenter le milieu de la télévision. On assiste au tournage d'une série policière populaire, dans laquelle un vieil enquêteur (aux prises parfois avec son supérieur hiérarchique) met le pied à l'étrier à un jeune policier timide. C'est évidemment une mise en abyme, en forme de clin d’œil, Thursday et Morse regardant de haut ces policiers d'opérette.

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   J'ajoute que cette dernière saison est l'occasion d'assister au retour de vieilles connaissances, notamment un ancien policier corrompu (devenu détective privé) et un ex-adjoint de Thursday, dont on présume qu'il va épauler les enquêteurs dans leur lutte contre le réseau qui se trouve derrière la plupart des crimes.

   C'est toujours aussi bien joué et filmé avec le désir de faire des images de qualité. C'est prenant de bout en bout.

lundi, 01 mai 2023

Le retour de l'ours

   Le mois dernier, j'ai recommandé le sympathique nanard Crazy Bear, dont l'intrigue s'inspire d'un fait divers remontant aux années 1980. Eh bien cette histoire a resurgi samedi dernier, lorsque M6 a diffusé le quatrième épisode de la vingtième saison de la série NCIS, intitulé (en français) Les Jolis Coeurs.

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   L'enquête se déroule en partie dans un parc naturel américain, où l'on retrouve le cadavre d'un marine. Un peu plus tard, l'un des protagonistes doit échapper aux assauts d'un ours furibard. L'homme, au centre ci-dessus, est membre de la police des parcs... et c'est l'ex-petit ami de l'une des nouvelles enquêtrices du NCIS, la bimbo Jessica Knight (à gauche ci-dessus).

   Le fait que l'ours ait consommé une substance hallucinogène joue un rôle dans l'intrigue, au cours de laquelle le chef de l'équipe, l'agent Parker (à droite sur la photographie) rappelle l'histoire de "Cocaine Bear", que, dans l'épisode, on surnomme "Pablo Ourscobar" (en français) ou "Pablo Escobear" (en anglais).

   Cela épice un peu ces aventures un peu quelconques, la série ayant perdu beaucoup de son intérêt après les départs de plusieurs acteurs : Emily Wickersham, Maria de Bello et surtout Mark Harmon, l'insubmersible Gibbs, désormais trop vieux pour le rôle.

   Concernant l'ours, cet épisode ayant été diffusé aux États-Unis en octobre 2022, il a donc précédé la sortie sur les écrans de Crazy Bear (en février 2023 outre-Atlantique). La coïncidence n'en est pas moins troublante. Je me demande si les scénaristes de l'épisode n'avaient pas entendu parler du tournage du long-métrage.

mercredi, 05 avril 2023

La tête à l'envers

   Le 16 mars dernier, l'image avait fait le tour des rédactions. A l'Assemblée nationale, un peu plus de vingt minutes après le début de la séance, la Première ministre Elisabeth Borne venait de monter à la tribune, pour engager la responsabilité de son gouvernement. Dans un premier temps, elle fut empêchée de prendre la parole par une Marseillaise venue des rangs des députés de La France Insoumise, qui s'étaient auparavant levés, brandissant chacun(e) une pancarte.

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   Ces députés viennent de recevoir une (légère) sanction. Toutefois, plus que cette médiocre péripétie de la vie parlementaire française, ce sont deux détails de la scène qui ont attiré mon attention. En effet, quand on regarde de près certaines photographies prises à cette occasion, on s'aperçoit que deux députés brandissent leur pancarte... à l'envers !

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   A (l'extrême) gauche se trouve Sébastien Delogu, élu des Bouches-du-Rhône.

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   Depuis le mois dernier, il est visé par deux plaintes pour acte de violence. Il est aussi en conflit avec celle qui est toujours officiellement sa suppléante, Farida Hamadi. Vu le profil du gars, je me suis dit que cette inversion de sens était sans doute involontaire. Néanmoins, un esprit facétieux pourrait faire remarquer qu'à l'envers, 64 donne presque 49...

   Le jour même, un journaliste de gauche (sans doute présent dans les tribunes) avait pointé le geste maladroit sur son compte twitter. La photographie donne l'impression que le député croit tenir la pancarte dans le bon sens.

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   Un peu plus haut dans l'hémicycle se trouve Michel Sala, élu du Gard.

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   Il ne brandit pas la même pancarte que son collègue LFI Delogu, mais son geste est tout aussi "désorienté" que le sien. Le plus cocasse est que personne ne semble l'avoir relevé... en tout cas pas le média local (Objectif Gard) qui mentionne l'action de M. Sala, sans l'illustrer d'une des photographies prises dans l'hémicycle, ce qui évite sans doute d'embarrasser le député...

lundi, 03 avril 2023

Leçons d'Ariège

   Avec le recul, le résultat du second tour se lisait déjà dans celui du premier, comparés à la précédente élection législative dans cette circonscription ariégeoise, en 2022. L'analyse est facilitée par le fait que les cinq candidats principaux étaient identiques aux deux scrutins.

   La grande perdante est la candidate LFI, Bénédicte Taurine. Au premier tour, entre 2022 et 2023, elle a perdu un peu plus du tiers des voix qui s'étaient portées sur elle, passant de 10347 à 6778 suffrages. Entre temps, la participation a baissé de 30 % ou, si vous préférez, l'abstention est passée de 43,58 % à 60,40 %.

   Mais la candidate qui a subi le plus cinglant revers est la macroniste Anne-Sophie Tribout, éliminée dès le premier tour, alors que l'an dernier, elle s'était qualifiée pour le second. Entre temps, son score est passé de 6237 à 2323 voix, soit une chute de près de 63 % !

   L'autre grosse gamelle est celle de François-Xavier Jossinet, de Reconquête, qui a perdu  47 % de ses voix en un an (passant de 1134 à 602). Peut-être une partie d'entre elles s'est-elle portée sur le candidat RN Jean-Marc Garnier, qui n'a perdu que 842 voix entre les deux scrutins (passant de 6229 à 5387, soit une baisse de 13,5 %). Cela ne fut toutefois pas suffisant pour se qualifier pour le second tour (qu'il avait raté de neuf voix en 2022).

   Celle qui a damné le pion aux trois précédents est la socialiste dissidente Martine Froger, qui a réussi le petit exploit de gagner des voix (95), passant de 5647 à 5742 suffrages en un an. Cela lui a permis de se qualifier pour le second tour, pour lequel elle semblait disposer de réserves plus importantes que sa concurrente LFI, qui ne la devançait que de 1036 voix. Mais, là encore, un sursaut de participation pouvait tout changer.

   Ce n'est pas ce qui s'est passé. Hier dimanche, la participation a légèrement baissé (peut-être en raison de l'abstention d'une partie de l'électorat d'extrême-droite... intuition à vérifier), passant de 39,60 % à 37,87 %. En 2023, au second tour, l'abstention fut donc largement supérieure à celle du second tour de 2022 (62,13 % contre 46,98 %).

   Concernant le duel, le principal enseignement est l'effondrement (en moins d'un an) de la candidate LFI, Bénédicte Taurine, passant de 14746 à 7776 voix, soit une baisse de 47 % !  (Le nombre de suffrages exprimés lui n'a diminué que de 27 % entre les deux seconds tours.) Contrairement à ce que j'ai lu ou entendu de la part de représentants de LFI, la principale cause de la défaite de la députée sortante n'est pas une improbable coalition d'électeurs de centre-gauche, du centre, de droite et d'extrême-droite, c'est le rejet net de Mme Taurine par une partie de l'électorat de gauche. (Cela dit, pour être totalement honnête, la lecture des résultats commune par commune m'incite à penser qu'il y a sans doute un petit report RN sur la candidate socialiste dissidente : dans les communes où le candidat RN a réalisé de très bons scores au premier tour, au second, la participation a chuté et le score de Mme Froger a davantage progressé que celui de Mme Taurine.)

    Face à elle, Martine Froger fait un peu moins bien que la candidate macroniste en 2022 : 11758 voix contre 11917. Il semble qu'une partie de l'électorat de droite n'ait pas fait de différence entre les deux concurrentes (de gauche) du second tour et ait préféré s'abstenir... ou voter blanc/nul : 2155 au second tour, contre 955 au premier (mais c'était plus de 3800 au second tour de 2022).

   Le bilan de cette élection législative partielle est donc multiple. C'est d'abord une petite claque pour la majorité gouvernementale, qui voit l'électorat de centre-gauche "rentrer au bercail" socialiste, sans doute en raison de la droitisation du pouvoir macroniste, qui semble désormais beaucoup plus proche de feue l'UMP que du PS. C'est aussi  un nouvel échec du RN (malgré le jeu de vases communicants avec Reconquête). C'est enfin une gifle pour LFI et ses alliés de la Nupes. L'électorat de gauche ne s'est pas laissé dicter son vote.

vendredi, 10 mars 2023

Safe

   TF1 vient d'achever la rediffusion d'une mini-série qui n'avait pas retenu l'attention quand elle était passée pour la première fois sur le petit écran français, en 2018. Les cinq derniers épisodes (sur huit) son disponibles sur le site MyTF1.

   Et pourtant, il y a du "lourd". La série a été créée par Harlan Coben et l'on a recruté une brochette de très bons acteurs pour en incarner les personnages principaux : Michael C Hall (eh oui : Dexter !), Armanda Abbington (vue notamment dans Jackson Brodie et Sherlock), Marc Warren (le commissaire Van der Valk), Karen Bryson (que je viens de voir dans White Wall)... et une petite Frenchie, Audrey Fleurot, qui incarne... une prof de français sexy. (Fort heureusement, son personnage se révèle plus complexe que ce qu'on pouvait craindre, de prime abord.)

   L'histoire a pour cadre une gated community britannique, un de ces quartiers fermés réservé aux familles qui en ont les moyens... et le désir de se préserver de la violence du monde moderne. Un soir, une adolescente profite du week-end amoureux de ses parents pour organiser une teuf d'enfer à son domicile. Drogue et alcool circulent à flot... jusqu'à ce qu'un corps inerte soit retrouvé dans la piscine.

   A partir de là, l'intrigue est complètement éclatée. Les réalisateurs ne nous offrent que des visions partielles de cette nuit et des jours qui l'ont suivie. Ces "tranches de vie" correspondent aux récits qui sont faits aux enquêteurs ou au père de Jenny, un chirurgien veuf qui recherche désespérément sa fille, qu'il n'a pas revue depuis qu'elle est partie à cette soirée.

   Sans pathos (sauf un peu dans le dernier épisode), la mise en scène nous fait petit à petit découvrir l'envers du décor, la vie privée pas toujours reluisante d'une bourgeoisie en apparence lisse et bien-pensante. Dans le même temps, on progresse dans la connaissance des faits... mais d'autres mystères surgissent. Il s'avère peu à peu que le meurtre du jeune homme et la disparition de sa petite amie sont liés à un drame survenu des années plus tôt. Je n'en dis pas plus, mais sachez que c'est prenant de bout en bout.

   Le dernier épisode constitue un véritable tour de force. Alors que, dans certaines mini-séries, il est parfois bâclé (quand les scénaristes ne savent pas trop comment conclure leur histoire), il est ici particulièrement élaboré. On nous y livre la version des faits de deux des principaux personnages (qu'ils ne pouvaient révéler plus tôt pour des raisons parfaitement logiques, liées au scénario). Cela nous invite à revoir certaines des scènes des quatre premiers épisodes. C'est très bien fichu, avec des rebondissements quasiment jusqu'à la fin.

   Je recommande vivement.

dimanche, 12 février 2023

Le retour de McDonald & Dodds

   Ce soir, France 3 diffuse Le Petit Homme qui n'était pas là, le premier épisode de la deuxième saison de cette série policière britannique atypique. (Il est déjà disponible en ligne.) Le public français l'avait découverte il y a près d'un an et demi.

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   L'intrigue des épisodes se déroule dans la région de Bath, ville touristique (et rugbystique) de l'ouest de l'Angleterre. Pour une Londonienne pur jus comme la capitaine de police Lauren McDonald, c'est un lieu agréable où passer un week-end voire de courtes vacances, mais un peu trop "provincial" et excentré pour y vivre en permanence... et y faire carrière.

   J'ai retrouvé avec plaisir le duo a priori mal assorti que forment la policière rentre-dedans et le précautionneux lieutenant Dodds. Tous deux s'entendent mieux qu'au début de leur collaboration. Une certaine complicité semble naître entre les deux protagonistes, mise en scène avec subtilité.

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   Dans cet épisode, le plus cocasse est que la capitaine va avoir l'étrange impression de se retrouver coincée entre deux collaborateurs jumeaux. En effet, à la suite d'un accident de montgolfière, le Bureau des affaires aériennes dépêche un expert, pour épauler la police criminelle. Il se révèle aussi maniaque et bizarre que le partenaire de la policière, ce qui nous vaut quelques moments assez croustillants.

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   L'intrigue est vraiment fouillée, tortueuse, à double voire triple détente. (Cela semble être une marque de fabrique de cette série, qui bénéficie d'une grande qualité d'écriture.) Un meurtre survenu trente-cinq ans plus tôt est sans doute à l'origine de tout.

   C'est à suivre de préférence en version originale sous-titrée, pour pouvoir savourer les délicieux accents British.

   P.S. I

   En attendant la rediffusion des premiers épisodes (en deuxième partie de soirée, dans les semaines qui viennent), on peut revoir (uniquement en version française, hélas) Un Désert de miroirs, déjà programmé en 2021.

   P.S. II

   Dans la nuit de dimanche à lundi, c'est la mini-série Manhunt que rediffuse France 3, à la suite de l'épisode inédit de "McDonald & Dodds".

vendredi, 10 février 2023

L'Abîme

   C'est le titre de la nouvelle mini-série de France 2, dont les deux premiers épisodes ont été diffusés mercredi dernier. L'intégralité est déjà disponible sur le site france.tv. J'ai vu les six épisodes en deux salves.

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   L'intrigue tourne autour d'un couple de classe moyenne aisée, Elsa et Laurent Lacaze. Elle est agent immobilier, pas très sociable et très discrète sur son passé. Lui est un architecte plutôt bien en cour, encore très amoureux de son épouse après quelque chose comme vingt ans de relation. Il est aussi très proche de leur fille unique, une adolescente un peu casse-couilles sur les bords.

   La disparition d'Elsa, un matin, alors qu'elle doit conclure une importante vente, met en branle la gendarmerie locale... et va nous mener de surprise en surprise. Au moins deux meurtres sont commis... et Laurent découvre petit à petit le passé que sa femme lui a dissimulé.

   J'ai accroché en raison des mystères qui enrobent l'histoire (il est aussi question d'un frère disparu, dont le corps n'a jamais été retrouvé) et de l'interprétation. Les deux héros sont incarnés par des acteurs que j'apprécie : Sara Mortensen (que j'attends avec impatience de retrouver dans Astrid et Raphaëlle) et Gil Alma (dans un rôle très différent de celui qu'il joue dans César Wagner).

   Les seconds rôles bénéficient aussi d'interprètes de qualité : Hélène Seuzaret (une habituée des séries policières), Christopher Bayemi (vu récemment dans A l'instinct) et Samuel Labarthe, l'inoubliable commissaire Laurence des Petits Meurtres d'Agatha Christie.

   De plus, l'intrigue est servie par un cadre superbe, une partie des Alpes-de-Haute-Provence et des Bouches-du-Rhône (pas très loin de l'étang de Berre), avec notamment l'ancienne poudrerie de Saint-Chamas.

   J'ai littéralement "avalé" les trois premiers épisodes. Le suspens est bien mené, la tension bien gérée... même si deux des protagonistes parviennent un peu trop facilement à échapper aux gendarmes. Mon intérêt est retombé quand j'ai pensé avoir compris qui se cachait derrière la machination. J'avais de gros soupçons dès le quatrième épisode... et plus aucun doute au début du cinquième, le moins bon de la série.

   Je trouve néanmoins que le sixième épisode conclut l'histoire de manière satisfaisante.

mercredi, 18 janvier 2023

La Guerre des Lulus (tomes 1, 2 et 3)

   Cette bande dessinée en huit tomes (plus un épisode double hors série) vient de faire l'objet d'une adaptation cinématographique (dont je parlerai bientôt).

   Elle nous conte l'histoire d'un quatuor de garçons, tous orphelins : Lucien, Luigi, Ludwig et Lucas. Ils se sont rencontrés dans un orphelinat, tenu par des religieux et situé dans le département de l'Aisne.

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   Le premier tome s'intitule La Maison des enfants trouvés. L'action se déroule en 1914 (année qui donne son sous-titre à l'album). Après avoir présenté les principaux personnages, les auteurs (Régis Hautière et Hardoc) nous font suivre les débuts de la Première Guerre mondiale, au niveau des enfants, une bande de petits canaillous qui aime vivre des aventures indépendamment des autres. Il leur faut assurer leur subsistance... et échapper aux Allemands, qui progressent dans la région. Bientôt, ils rencontrent une jeune fille belge, séparée de sa famille. Luce vient grossir les rangs de la tribu des Lulus.

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   Le deuxième tome s'intitule sobrement Hans. Il a pour cadre l'année 1915, au cours de laquelle les héros font la rencontre d'un déserteur allemand, qui va leur rendre bien des services. Ils deviennent plus habiles dans leur quête de nourriture et découvrent les joies de la baignade en groupe. C'est aussi le moment (délicat) où Luce devient adolescente. Les enfants, toujours confrontés à la faim (et aux poux), touchent de plus près les horreurs de la guerre. J'ai beaucoup aimé cet épisode, qui prend le risque de présenter un soldat allemand de manière plus favorable qu'un « poilu ». Voilà qui ne manque pas de courage.

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   Dans le troisième tome, on retrouve nos héros en 1916. Ils ont décidé de quitter leur forêt d'origine, pour se rapprocher des villes. En chemin, ils croisent un drôle de sabotier, avant de débarquer clandestinement dans un familistère (d'où le titre du volume : Le Tas de briques). Cette structure originale, qui permet aux ouvriers, grâce à un riche philanthrope, d'échapper un peu à leur condition, a réellement existé. Dans l'album, le familistère n'est pas qu'un décor, il constitue presque un personnage à part entière. Les rebondissements sont multiples. C'est passionnant à lire.

samedi, 07 janvier 2023

César Wagner

   C'est le titre d'une série créée par France Télévisions en 2020. Le sixième épisode, intitulé « L’œil du lynx », a été diffusé hier vendredi. Il est disponible en ligne jusqu'en mai prochain.

   L'action se déroule dans la région Grand Est, de préférence autour de Strasbourg, même si ici on nous emmène dans la forêt des Vosges, où chasseurs et écologistes sont en conflit. Le meurtre d'une journaliste militante intervient en période de forte tension.

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   L'enquête est dirigée par un capitaine de police hypocondriaque et maniaque, incarné par Gil Alma. Il s'appuie sur ses subordonnés, notamment une lieutenante consciencieuse mais assez peu conventionnelle, interprétée par Coralie Russier. Mais l'aide la plus importante semble provenir de la pétillante médecin-légiste, jouée par Olivia Côte. Ses interactions avec le capitaine sont souvent cocasses, en tout cas toujours remuantes. Elle est autant exubérante et spontanée que lui est prudent et réservé. J'aime beaucoup ce duo, qui n'est pas sans rappeler celui formé par Audrey Fleurot et Mehdi Nebbou dans HPI.

   Les scénaristes ont travaillé les seconds rôles, parmi lesquels on trouve un substitut du procureur casse-pieds, la maire de Strasbourg (et mère du capitaine !) ainsi qu'un médecin empathique et homosexuel.

   Dans cet épisode-ci, il faut signaler la présence de quelques invités remarquables : Patrick Chesnais en chasseur bourru (un rôle sur mesure) et Elodie Frenck, la Marlène des Petits Meurtres d'Agathie Christie (saison 2).

   L'intrigue est suffisamment complexe pour retenir l'attention des amateurs de polar. S'ajoutent à cela des scènes forestières inspirées, certaines d'entre elles nous permettant d'apercevoir un des lynx qui y résident :

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   PS I

   Je profite de l'occasion pour signaler que le fabuleux documentaire Lynx, sorti en 2022, est disponible en DVD... et qu'il figure à mon palmarès de l'année écoulée.

   PS II

   Si la série vous tente, sachez que vous pouvez visionner d'anciens épisodes sur le site de France Télévisions : « Sombres desseins » (troisième de la série, disponible jusqu'au 9 mars), « Tout l'or du Rhin » (épisode 4, en ligne jusqu'au 5 mars) et « Un doigt de mystère » (épisode 5, diffusé en octobre 2021).

mercredi, 28 décembre 2022

Vortex

   C'est le titre d'une mini-série inédite, que la chaîne France 2 est sur le point de diffuser, en janvier 2023, et dont les six épisodes sont déjà disponibles sur le site FranceTV.

   2025. Ludovic Béguin, commandant de police, démarre une enquête sur un meurtre maquillé en suicide. Le cadavre de la victime était sur une plage, la même que celle sur laquelle avait été retrouvé le corps de son épouse Mélanie, 27 ans plus tôt. A l'époque, on avait conclu à un accident.

   Plusieurs détails mettent la puce à l'oreille du policier, en particulier quand il commence à exploiter l'analyse de la scène de crime à partir du programme de réalité virtuelle dont son service vient de se doter. Au cours d'une immersion dans la version numérique de la plage, un bug se produit... et une faille temporelle le met en contact avec sa compagne telle qu'elle était, 27 ans auparavant, quelques semaines avant sa mort. Si l'on accepte cet aspect (hautement invraisemblable) de l'intrigue, la suite devient passionnante.

   Le Ludovic de 2025 et la Mélanie de 1998 vont se lancer dans une incroyable enquête, en veillant à ne pas alerter leur entourage... et à faire attention aux conséquences de leurs actes. Plusieurs épisodes mettent en scène ce qu'on appelle l'effet papillon, où comment une légère modification du passé a des conséquences démesurées sur le "présent".

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   Cela fonctionne parce que le duo d'acteurs principaux (Tomer Sisley et Camille Claris) est très convaincant. Ils sont bien épaulés par une pléiade de seconds rôles chevronnés. La musique accompagne parfaitement une histoire servie par de bons effets spéciaux.

   Même si parfois il y a quelques longueurs, j'ai apprécié les arborescences de l'intrigue. Le policier a refait sa vie et a eu un deuxième enfant avec sa nouvelle compagne, tandis que la fille de Mélanie connaît des destins variés en fonction de la version du futur qui découle de l'intervention de ses deux parents, à distance. La partie polar est elle aussi plutôt réussie, les scénaristes nous proposant plusieurs coupables possibles.

   L'écriture est assez maline pour suggérer la possible existence d'une boucle temporelle : la mort de Mélanie en 1998 pourrait être la conséquence de l'intervention du Ludovic de 2025, provoquée par la découverte de l'existence d'un tueur en série... à la naissance duquel son enquête va peut-être contribuer.

   A cet égard, le dernier épisode m'a agréablement surpris. On semblait s'acheminer vers une fin convenue, un peu trop larmoyante. Le dernier "effet papillon" est le plus surprenant et il permet de conclure l'histoire de manière assez originale.

   P.S.

   Les téléspectateurs soucieux de la bonne expression française risquent d'être irrités par la manière dont le héros rédige l'un de ses rapports, au cours du premier épisode de la série :

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   Je ne sais pas si cela fait partie du scénario ou si c'est dû à l'approximative maîtrise du français de Tomer Sisley ou d'un(e) employé(e) de la production, mais ce rapport est, dans sa seconde partie, truffé de fautes.

dimanche, 20 novembre 2022

Barnaby façon Agatha Christie

   Actuellement, c'est au tour de l'inspecteur de Midsomer d'agrémenter les dimanches soirs de France 3. L'épisode programmé ce 20 novembre, intitulé "La mort n'est pas un jeu" (disponible sur le site de France Télévisions), s'inspire des règles mises en œuvre par la « reine du polar ».

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   Tout d'abord, l'intrigue prend la forme d'un Whodunit (« Qui l'a fait ? ») : un cadavre est découvert au cours d'une murder party, organisée dans la demeure isolée d'un riche entrepreneur. L'auteur(e) du crime est forcément encore sur place, l'île sur laquelle est construite la maison se retrouvant isolée à cause d'une tempête, celle-ci ayant rendu inutilisable le mini-ferry.

   Du coup, le débonnaire inspecteur Barnaby et son adjoint Winter sont eux aussi coincés sur l'île... sans vêtement de rechange, un élément pas anodin quand on sait à quel point les deux enquêteurs sont soucieux de leur apparence.

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   Faute de moyen de communication moderne, l'enquête doit être menée à l'ancienne, un peu comme à l'époque d'Agatha Christie. Le plus cocasse dans l'histoire est que ce sont deux enquêtes qui sont menées simultanément, puisqu'un Hercule Poirot d'opérette se retrouve lui aussi coincé sur l'île. (Il incarnait le détective de la murder party.) Va-t-il aider les authentiques policiers ou bien leur compliquer la tâche ? Je laisse à chacun le plaisir de le découvrir.

   La galerie de suspects est bien dans le style Agatha Christie (avec de petits ajustements contemporains) : les membres de la famille, les collègues de travail, les amis proches, les employés et quelques personnes de passage. Presque tout ce petit monde cache au moins un secret. Il est souvent question d'aspirations contrariées, sur le plan financier, professionnel ou familial.

   L'intérieur de la maison est filmé comme dans les séries policières classiques. Les décors sont à l'avenant... et la musique d'accompagnement est clairement une référence aux aventures d'Hercule Poirot.

   Le scénario est suffisamment bien écrit pour ménager longtemps le suspens.

   J'ai adoré !

jeudi, 10 novembre 2022

Les 25 de Deschamps

   Hier, le sélectionneur des Bleus a annoncé la composition du groupe qui se rendra au Qatar pour participer à la coupe du monde de football. Cette composition appelle plusieurs remarques.

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   L'effectif est constitué de joueurs évoluant dans cinq championnats différents. Seuls 6 sur 25 jouent en France, autant qu'en Espagne. C'est à peine plus que ceux évoluant en Angleterre et en Allemagne (5). L'Italie complète la liste.

   23 des 25 joueurs sont nés en France, soit 92 % de l'effectif. C'est un de plus qu'en 2016. (Mais il n'y avait que 23 sélectionnés à l'époque.) Sont nés à l'étranger l'un des gardiens (Steve Mandanda, à Kinshasa) et l'un des milieux (Eduardo Camavinga, en Angola). Il s'agit donc bien d'une équipe française, quasi exclusivement métropolitaine :

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   Presque la moitié de l'effectif est né dans la région Ile-de-France (6 à Paris, 5 en banlieue). On note que la moitié sud de la Métropole est peu représentée, le Sud-Ouest totalement absent.

   Une autre particularité de cette équipe est l'ascendance immigrée de la majorité de ses membres : 16 des 23 joueurs (70 %) sont nés d'au moins un parent étranger, 11 d'entre eux ayant deux parents non-français au moment de lors naissance.

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   Ces parents sont massivement venus d'Afrique, quelques-uns d'Europe du Sud, deux des Philippines (les parents d'Alphonse Areola) et une d'Haïti (la mère de Presnel Kimpembe). Sept des dix pays africains (Maroc, Algérie, Mauritanie, Mali, Sénégal, Côte d'Ivoire et Cameroun) sont d'anciennes possessions coloniales françaises. S'ajoutent deux anciens territoires portugais (Guinée-Bissau, Angola) et la République Démocratique du Congo, francophone mais ex-colonie belge.

   Cette composition témoigne de l'attraction exercée par la France principalement sur des populations de pays en développement. Cette attraction dépasse les limites de l'ancien empire colonial.

mercredi, 26 octobre 2022

L'Aveyron au 13 heures de TF1

  Ce mercredi, le journal présenté par l'Aveyronnaise Marie-Sophie Lacarrau a fait honneur à son département d'origine.

   Parmi les reportages tournés "en régions" (et qui font la saveur de cette tranche d'information), deux d'entre eux (inclus dans un sujet consacré aux conséquences de la sécheresse pour les agriculteurs de montagne), ont pour cadre une commune rouergate, plus précisément du nord du département :

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   Après une introduction chez un paysagiste auvergnat, c'est chez deux éleveurs de vaches Aubrac que les caméras nous transportent.

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   Je me dois hélas de relever une approximation cartographique : c'est la commune de Saint-Chély qui se trouve "au-dessus" de celle de Saint-Côme, et pas l'inverse, contrairement à ce qu'indique l'illustration proposée par TF1.

dimanche, 23 octobre 2022

Jean Teulé

   L'écrivain-dessinateur-journaliste vient de nous quitter, d'une "belle mort" (un arrêt cardiaque, c'est toujours mieux qu'une longue agonie cancéreuse ou alzheimerienne). C'était un personnage de notre monde médiatico-culturel, à la fois très connu et un peu à la marge.

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   Je l'avais découvert à la télévision, dans les années 1980, comme chroniqueur dans l'excellente émission L'Assiette anglaise, présentée par Bernard Rapp. Comme le lien précédent mène à un numéro dans lequel Teulé n'intervient pas, en voici d'autres, qui donnent un bon aperçu du ton qu'il employait : "Commémoration de la mort de Louis XVI" (un reportage un peu décalé), "Loto tragique" (Teulé, qui a pris du galon, a désormais son fauteuil en plateau) et "Le mystère de l'inconnu du photomaton", qui a sans doute inspiré les scénaristes du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain.

   Je ne lisais pas régulièrement l'écrivain. De lui, j'ai notamment aimé Fleur de Tonnerre, consacré à la tueuse en série Hélène Jégado. Notons que son Magasin des suicides a été adapté au cinéma par Patrice Leconte.

   On peut le réentendre dans un florilège de l'émission Affinités culturelles, diffusé ce dimanche sur France Culture.

samedi, 15 octobre 2022

Meurtres à Nancy

   Cet épisode inédit de la collection Meurtres à... (déjà disponible sur france.tv) est diffusé ce soir sur France 3. Il a pour écrin la ville de Nancy, où je me suis déjà rendu... et qui mérite vraiment le détour.

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   Le côté carte postale est souvent l'aspect le plus intéressant de ces fictions policières pas très bien fagotées, parfois mal jouées. Sans surprise, le début et la fin de l'histoire se déroulent place Stanislas (légèrement décalée du centre, sur le plan ci-dessus). A l'image, on reconnaît les superbes grilles dorées (certaines donnant accès au Parc de la Pépinière, lui aussi très joli) :

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   Ici, les enquêteurs sortent du lieu où un cadavre a été découvert, supposé être une salle de vente, en fait le bâtiment de l'opéra (situé à proximité de la mairie et en face du musée des Beaux-Arts). Les scènes d'intérieur ont en réalité été tournées plus loin, en périphérie, dans l'ancienne faculté de pharmacie, située à côté d'un hôpital (voir la flèche sur le plan du début). Le même bâtiment a été utilisé pour tourner les scènes de squat et il a fait office de cité administrative, où est localisé le commissariat :

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   Le même procédé était à l’œuvre dans un précédent épisode, Meurtres à Albi, où l'ancien siège de la CPAM était devenu l'hôtel de police.

   Au niveau culturel, c'est la Villa Majorelle, symbole de l'architecture Art nouveau, qui est mise en valeur. La production a obtenu de pouvoir y tourner plusieurs scènes... sous certaines conditions :

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   Les captures d'écran de deux scènes consécutives permettent de mettre en évidence un faux raccord. Le personnage féminin ci-dessus est l'administratrice de la Villa. On la voit entrer dans la bâtisse, ses bottines aux pieds. Un peu plus tard, on la retrouve téléphonant, à l'intérieur, dans les escaliers... les pieds recouverts de sur-chaussures. Les téléspectateurs attentifs remarqueront que, dans une autre scène, la guide et les visiteurs de la Villa sont eux aussi munis de ces accessoires, désormais obligatoires (mais qui ne l'étaient pas à l'époque où j'ai visité les lieux, bien avant le covid).

   Une autre construction emblématique est proposée aux yeux des téléspectateurs : la Porte de la Craffe, jadis lieu d'emprisonnement des sorcières... et qui joue un rôle dans la résolution de l'intrigue policière.

   Celle-ci est au départ bien construite. Les meurtres semblent liés au monde des antiquaires et font référence à la sorcellerie, puisant dans l'histoire locale. En revanche, la résolution de l'affaire est abracadabrantesque. Il faut aussi se montrer très indulgent quant au fonctionnement de la police et de la justice. Ce n'est clairement pas une fiction réaliste.

   L'interprétation est inégale. En général, c'est assez caricatural. Je sauverais deux comédiennes, : Selma Kouchy (qui a fait les beaux jours de Magellan) et Nelly Lawson (connue pour sa participation à la série Tandem). Par contre, Cristiana Réali...

   La caractérisation des personnages est vraiment peu subtile, tout comme la volonté de bâtir un arrière-plan sociétal "inclusif". La police y est multiculturelle, très féminisée... mais en réalité ? D'après un bilan établi fin 2020 par la Direction centrale de la police nationale, les femmes représentent moins d'un tiers des effectifs (29 %). C'est au sein du RAID (8 %) et des CRS (11 %) qu'elles sont les moins présentes. En revanche, elles sont ultra-dominantes dans le corps administratif (78 %) et chez les scientifiques (autour de 60 % selon les services). Eh, oui ! Les fameux « cotons-tiges » (comme les surnomment parfois des collègues facétieux) sont le plus souvent des femmes (ce qui n'apparaît guère dans les séries policières). On peut ajouter que le médecin-légiste (surtout s'il a moins de cinquante ans) est de plus en plus souvent une doctoresse.

   Chez les gradés, l'épisode diffusé ce soir sur France 3 met en scène une parité (deux femmes -dont la commissaire- et deux hommes). De manière générale, ces dernières années, dans les fictions policières françaises, on constate une inflation de capitaines, de commandantes et de femmes commissaires. La réalité est plus nuancée, surtout dans les catégories d'âges élevés. La commissaire incarnée par Cristina Réali, qui a sans doute environ 55 ans, est sortie de formation une trentaine d'années auparavant. Je pense qu'à cette époque, les femmes étaient minoritaires dans les promotions. En ce qui concerne l'échelon inférieur, celui des officiers (commandant, capitaine, lieutenant), la féminisation est forte, comme en témoigne la liste des reçus au concours de 2022 : 60 % de la promotion est composée de jeunes femmes.

   En revanche, la lecture des noms et prénoms semble indiquer (même s'il convient de rester prudent en ce domaine), que la diversité ethno-culturelle est assez faible. Cela contredit quelque peu la vision transmise par l'épisode de ce soir qui, au sein de la brigade d'enquête, met en valeur deux jeunes lieutenants (un homme et une femme) « issus de la diversité ». Mais l'insertion du personnage de Chloé Guérin a un autre avantage, celui de faire découvrir (très ponctuellement) un autre quartier de Nancy, moins glamour que les précédents : le Haut-du-Lièvre, où se trouverait la plus longue barre de HLM de France.

vendredi, 23 septembre 2022

Astrid et Raphaëlle, fin (provisoire)

   Ce soir, France 2 diffuse le dernier épisode de la saison 3 de cette passionnante série. Intitulé « En souterrain », il plonge le duo d'enquêtrices dans une affaire particulièrement déstabilisante.

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   Le meurtre d'un SDF va en effet les conduire à interroger le passé d'Astrid, plus précisément celui de son père, un commandant de police mort dans des circonstances mystérieuses, événement qui, à l'époque, avait traumatisé la jeune autiste.

   Celle-ci travaillait déjà à la documentation criminelle. C'est le seul dossier enregistré depuis son arrivée dont elle ne s'était pas chargée de scanner les pages, ce qui explique qu'elle n'en ait pas acquis une connaissance approfondie. Pour mener cette pénible enquête à son terme, elle va devoir surmonter certaines de ses hantises, soutenue par la bienveillante et remuante Raphaëlle (Lola Dewaere, toujours bien dans son rôle, et qui semble avoir compris que la vraie vedette de la série est Sara Mortensen). La complicité entre les deux femmes est plus évidente que jamais.

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   Dans cet épisode un peu plus long que d'habitude (60 minutes, au lieu de 49 à 54 les semaines précédentes), le personnage interprété par Valérie Kapriski prend une épaisseur supplémentaire. (On devrait le retrouver dans la saison 4, déjà en tournage.) A signaler aussi, parmi les invités, Olivier Rabourdin, un des meilleurs acteurs de second rôle du cinéma français, vu récemment dans Benedetta et Boîte noire.

   On sera indulgent avec le fait que l'épisode se conclue d'une manière plutôt invraisemblable concernant la vie d'Astrid. Mais, peu de temps avant la fin, à travers les barreaux d'une cellule, surgit un coup de théâtre, qui promet des rebondissements à venir...

   Vivement la saison 4 !

dimanche, 18 septembre 2022

Docteur Vera & Mam Stanhope

   Ce dimanche soir, France 3 diffuse l'avant-dernier épisode de la onzième saison des Enquêtes de Vera, intitulé "Urgence médicale" (déjà disponible en ligne).

   L'action se déroule entre la ville portuaire (fictive) de Cornmouth et celle de Durham (au sud de Newcastle, dans le comté voisin du Northumberland). Un matin, le cadavre d'un médecin est retrouvé dans une voiture incendiée, au fond d'une carrière.

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   Comme à son habitude, le scénario multiplie les pistes : du mari jaloux aux collègues de travail, en passant par la famille d'une patiente décédée et l'existence d'un trafic local, on ne manque pas de suspects ni de sujets d'interrogation.

   Cet épisode a la particularité de mettre en scène une étonnante diversité ethnique au sein de cette province reculée. Aux "Anglais de souche" (certains avec sans doute des ancêtres scandinaves) s'ajoutent des personnes d'origine chinoise, caribéenne et moyen-orientale. Le monde médical (au sens large) est particulièrement multiculturel, signe peut-être qu'ici comme ailleurs, à la campagne, on peine à recruter.

   Le fond de l'histoire est un peu sordide. L'intrigue est retorse. Pour y croire pleinement, il faut partir du principe que plusieurs personnes parviennent à mentir avec conviction à la police, et ce le lendemain ou le surlendemain du meurtre.

   Ce n'est pas le meilleur épisode de la saison, mais il est prenant.

vendredi, 16 septembre 2022

Astrid et Raphaëlle sur les roses

   Ce vendredi soir, France 2 diffuse un seul épisode inédit de la série policière (suivi de rediffusions de la saison 2). Sans être aussi emballant que ceux programmés le 2 septembre dernier, « Les Fleurs du mal » (déjà disponible en ligne) est très intéressant à suivre, à plusieurs niveaux.

   Il y a bien sûr l'enquête, autour du décès mystérieux d'une biologiste versée en botanique, avec une histoire de poison à double (voire triple) détente, assez palpitante à suivre.

   Il y a aussi les péripéties de la vie privée des deux jeunes femmes, l'une ébauchant une relation intime, l'autre se demandant comment récupérer l'homme qu'elle a laissé s'éloigner.

   Comme d'habitude, certaines scènes sont particulièrement cocasses, avec des comédiens qui ne se prennent pas trop au sérieux, ainsi lorsqu'on voit la commandante de police dialoguer avec Paco, un... mimosa très spécial, qu'elle va finir par utiliser comme détecteur de mensonges...

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   A signaler parmi les invités la présence désormais régulière de Valérie Kapriski (dont le personnage a pris une autre tournure) et celle, occasionnelle, de Philippe Duquesne (ex-Deschiens), dans le rôle du frère de la victime.

   P.S.

   Le succès de la série se confirme de semaine en semaine. Vendredi dernier, Astrid et Raphaëlle a réuni environ 5,5 millions de téléspectateurs, terrassant le début de la nouvelle saison de Danse avec les stars.

dimanche, 11 septembre 2022

Les enquêtes de Vera

   Il s'agit de Vera Stanhope, inspectrice-chef (DCI dans la V.O.) dans le Northumberland, cette région anglaise limitrophe de l’Écosse, très humide, partagée entre villes pas franchement gaies et campagnes austères, tantôt superbes, tantôt lugubres...

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   Ses enquêtes occupent la case du dimanche soir de France 3 (réservée aux séries britanniques, allemandes ou scandinaves). La policière est un mélange de Columbo et du capitaine Marleau (cette dernière ayant peut-être été un copiée sur elle, l'exubérance de Corinne Masiero en plus). Brenda Blethyn incarne avec bonhomie cette policière célibataire âgée, parfois très empathique, mais qui sait diriger avec poigne une équipe d'enquêteurs majoritairement masculine.

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   Les cinéphiles se souviennent de la comédienne, remarquée jadis dans Secrets et mensonges (de Mike Leigh), Orgueil et préjugés et Saving Grace.

   Après une interruption de plusieurs mois, France 3 a repris la diffusion de la onzième saison la semaine dernière. Il est encore possible de voir en replay l'épisode 3 ("De Mère en fils"), qui se passe dans l'univers des dockers et de la délinquance urbaine. (Le port concerné est celui de Blyth, au nord-est de Newcastle.)

   Ce dimanche soir, l'ambiance est nettement plus rurale dans "A vol d'oiseau". Il est question d'une professeure des écoles retrouvée morte au bas d'une falaise. Elle était mariée à un éleveur, vétéran d'Afghanistan. Comme d'habitude, l'intrigue est fouillée, nous plongeant dans la sociabilité particulière de cette zone à la fois maritime et agricole. On met du temps à dénouer tous les fils, la liste des suspects ne cessant de s'allonger. (Une fois qu'on connaît la solution, on a très envie de revoir le début de l'histoire, tourné et monté de manière à rester énigmatique.)

   Accessoirement, on peut suivre les épisodes aussi bien en version originale (pour profiter de la diversité des accents, ceux des natifs de la région étant assez prononcés) qu'en version française, le doublage étant de bonne qualité.

   En deuxième partie de soirée, la chaîne rediffuse "Morts sur la lande", l'un des premiers épisodes de la série, assez âpre lui aussi.

vendredi, 02 septembre 2022

Astrid et Raphaëlle, saison 3

   Depuis la semaine dernière, France 2 diffuse les épisodes inédits de la série réunissant le plus improbable des duos d'enquêtrices. Je les avais découvertes en 2019 et j'avais été enchanté par la saison 1. Ce soir ont été programmées deux nouvelles histoires particulièrement bien troussées.

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   Dans « Natifs » (troisième épisode de la saison), il est question d'Amérindiens venus du Canada en France une vingtaine d'années auparavant, des Atikamekw ("avec un double-vé", comme se plaît à le préciser Astrid). On découvre un cadavre, mais l'on se doute qu'il en existe un deuxième, caché quelque part... Le plus difficile sera de déterminer qui est le véritable assassin. (Notons que la tribu mentionnée dans l'intrigue existe réellement.)

   Parallèlement aux enquêtes se développe un autre fil narratif : Astrid a été admise à l’École de Police... mais sa formation promet de ne pas être de tout repos. Ce versant de l'intrigue voit l'introduction d'un nouveau personnage, incarné par Valérie Kapriski.

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   L'épisode suivant, intitulé « La Chambre ouverte » a pour cadre principal un institut psychiatrique, plus précisément le secteur 13, réservé aux patients les plus dangereux. Une mort en apparence accidentelle s'y produit, mais la sagacité des enquêtrices va leur permettre de dénouer les fils d'une énigme particulièrement tortueuse. Pour ce faire, elles vont recevoir l'aide  d'un homme qu'elles ont naguère contribué à faire arrêter : un écrivain criminel, vu dans la saison 1 et interprété par Stéphane Guillon.

   Les deux premiers épisodes de cette nouvelle saison sont toujours accessibles sur le site de France Télévisions. « Plan global » se moque gentiment des complotistes. « Memento Mori », tourné dans un monastère, est plus captivant.

   Toujours sur le site de France Télévisions (et gratuitement), on peut revoir l'intégralité de la saison 2.

   Le duo formé par Lola Dewaere et Sara Mortensen fonctionne toujours aussi bien. Je suis épaté par l'interprétation de la seconde... et j'apprécie la manière dont les scénaristes font évoluer le personnage. Apparemment, on ne s'oriente pas vers une "normalisation" de la documentaliste autiste. Grâce à sa partenaire, elle parvient à mieux se mouvoir dans le monde des "neurotypiques"... mais elle conserve sa personnalité déroutante.

   A signaler aussi la bonne prestation de Sylvie Filloux en jeune autiste (Astrid adolescente). Si l'on ajoute à ces qualités un réel effort de recherche au niveau de la mise en scène (notamment de l'autisme de l'héroïne), on obtient ce qui est sans doute l'une des meilleures séries actuellement diffusées par la télévision française.

   P.S.

   Vendredi dernier, les deux premiers épisodes de la saison 3 ont réalisé un carton d'audience, avec cinq millions de téléspectateurs.

jeudi, 18 août 2022

Fenaille, vingt ans déjà

   Le musée archéologique ruthénois célèbre la double décennie passée depuis sa réouverture (saluée à l'époque, entre autres, par un article du Monde). Présentée jusqu'au 22 septembre 2022, une exposition temporaire évoque les achats effectués ces vingt dernières années, achats qui ont contribué à enrichir encore les collections du musée, dont seule une portion est accessible en permanence au public.

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   C'est l'occasion, pour une partie des visiteurs, de découvrir qu'il a (fugacement) existé une "place Larzac", à Rodez, tout près du centre historique... Je n'en dis pas plus.

   Parmi les achats offerts à la curiosité du public, nombre font référence à l'affaire Fualdès, qui a elle-même fait l'objet d'une (superbe) exposition intégrale, il y a cinq ans.

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   Cette maquette retiendra l'attention des visiteurs : réalisée avec une grande minutie, elle reproduit un bâtiment aujourd'hui disparu, la "maison Bancal" où, selon la version officielle (fausse), l'ancien procureur impérial Antoine-Bernardin Fualdès aurait été égorgé. En regardant de près, on peut constater qu'on a poussé très loin le souci du détail, notamment dans la réalisation de la pièce du bas.

   On retrouve l'Affaire dans la dernière salle de l'expo temporaire. Des gravures et des manuscrits sont exposés sous vitre, permettant de constater que l'enquête et les procès ont suscité une grande curiosité.

   Entre ces deux pôles, les concepteurs de l'exposition ont disposé divers objets (statues, pièces de monnaie, peintures...), nous transportant de l'Antiquité à l'époque moderne. Je recommande les mallettes pédagogiques conçues jadis par un enseignant, afin de permettre à ses élèves de mieux comprendre la bataille d'Alésia.

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   A signaler aussi plusieurs vues de Rodez (du XIXe siècle). Celle se trouvant ci-dessus, anonyme, est datée du milieu du XIXe siècle. Elle rappelle un tableau de 1847 figurant dans les collections du musée... et que l'on peut ensuite rechercher en montant dans les étages. (Il est aussi possible d'en acheter la reproduction sur carte postale, à la boutique du musée, très bien achalandée.) L'un des bâtiments représentés permet de dater approximativement le tableau : il s'agit du Palais de Justice, entré en fonction en 1846.

   Une fois ce parcours achevé, on peut se balader dans les étages, dans les collections permanentes. On a agrémenté la section statues-menhirs de quelques prêts de musées parisiens. En voici un exemple, une stèle akwanshi, datée du XVe siècle, issue du Nigeria :

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   Ces éléments sont visibles au musée jusqu'au 6 novembre prochain.

samedi, 30 juillet 2022

La première femme vainqueure aux Jeux Olympiques

   Aujourd'hui, en lisant Le Monde, un détail a piqué ma curiosité. Au détour d'un article consacré à l'équipe états-unienne de cyclisme féminin, le nom de Cynisca est apparu. (Elle a été choisie pour dénommer la nouvelle équipe américaine.) Née sans doute vers 440 avant JC, elle a remporté à deux reprises la course de chars lors des Jeux Olympiques antiques, vraisemblablement en 396 et 392 avant JC.

   Certains de mes lecteurs, férus d'histoire, pourraient arguer de l'impossibilité de ces victoires, les femmes étant exclues de ces Jeux, des participants comme du public (sous peine de mort). En revanche, les femmes non mariées pouvaient participer à des jeux spécifiques, dits héréens (les Heraia).

   Ce serait négliger un détail : aux Jeux était déclaré vainqueur non le conducteur du char, mais son propriétaire (et entraîneur). Cynisca, sœur du roi de Sparte Agesilas II, a bel et bien possédé un équipage, à l'entraînement duquel elle aurait veillé. Les historiens ont longtemps débattu du rôle réel de cette aristocrate. Les auteurs de l'Antiquité (souvent misogynes) avaient tendance à présenter la candidature de Cynisca comme un moyen pour son frère de ridiculiser les Jeux et leur prétention à couronner une forme de « mérite ». Des études plus récentes (et plus poussées) tendent à montrer que Cynisca aurait agi avec une relative indépendance, sans doute avec le soutien discret et bienveillant de son frère, qui voyait là un moyen de rehausser le prestige de sa cité et de sa lignée. Il convient donc de se garder de tout anachronisme : les victoires de l'équipage de Cynisca sont celles d'une Spartiate et d'une (riche) aristocrate plus que celles d'une femme.

   Elle a été glorifiée de son vivant et après sa mort, avant de tomber progressivement dans l'oubli. D'autres femmes réussirent à inscrire aussi leur nom au palmarès : la Spartiate Euryléonis et la Macédonienne Bérénice, devenue reine d’Égypte.

   Cynisca n'a pas attendu le XXIe siècle pour voir son image utilisée à des fins féministes. Ainsi, au début du XIXe siècle, l'écrivaine Sophie de Renneville (qui a notamment participé à l'Athénée des dames) l'a représentée en conductrice de char :

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   Si vous avez lu attentivement le début de ce billet, vous savez que cette représentation est mensongère, puisque les femmes ne pouvaient pas participer aux Jeux Olympiques. Peut-être faut-il plutôt y voir une allégorie...

   Plus récemment, à l'occasion des Jeux de Tokyo, une série a été produite, sous forme de mini-manga. Elle met en scène Moa, une adolescente sportive (sans doute japonaise), qu'un génie facétieux (baptisé Oly) envoie régulièrement dans l'Antiquité. L'un des épisodes lui fait rencontrer Cynisca :

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   Dans cette historiette, si l'on voit à plusieurs reprises l'héroïne conduire un char, c'est dans la vie quotidienne et à l'entraînement (ce qui est plausible). Pas en compétition. (C'est la tâche assignée au jeune garçon se trouvant à sa droite, qu'elle va devoir former.) Toutefois, ce petit film est entaché de deux erreurs majeures : Cynisca y assiste à la course finale (faux) et elle semble être âgée (au plus) d'une vingtaine d'années, la moitié de son âge à l'époque des faits.

 

mercredi, 27 juillet 2022

Notre héritage commun

   C'est le titre français d'une exposition itinérante, qui se déplace entre la Lorraine, la Belgique et l'Allemagne, depuis l'an dernier. Ces jours-ci (et jusqu'au 9 août 2022), elle se trouve dans le village de Spincourt, situé à une trentaine de kilomètres de Verdun (au nord-est).

   Elle est composée de deux séries d'éléments. La première est une projection immersive (images et sons), organisée dans un conteneur (!) aménagé spécifiquement à cet effet. On y entre par tout petits groupes (4 personnes). On déambule entre des écrans et des miroirs sur lesquels sont projetés des documents d'époque (le début du XXe siècle, la Première Guerre mondiale, l'Entre-deux-guerres et la Seconde Guerre mondiale). Cela dure environ un quart d'heure et c'est suffisamment grand public pour capter l'attention d'une personne qui n'y connaît pas grand chose (expérience faite avec mon accompagnatrice). Si l'on s'intéresse à cette époque de l'histoire, on y trouvera évidemment son compte.

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   La seconde partie de l'exposition se trouve à l'extérieur, juste à côté du conteneur, pas très loin de la mairie du village. Ce sont des panneaux assez classiques, garnis d'illustrations d'époques (photographies, cartes, affiches de propagande...) accompagnées de textes explicatifs (en français, anglais, allemand et flamand semble-t-il). C'est un peu plus destiné aux passionnés d'histoire, mais, en flânant, chacun peut y trouver son bonheur. Les panneaux abordent les mêmes périodes historiques que la partie immersive, mais de manière différente. On a ajouté des informations sur la construction européenne, histoire peut-être de rappeler à des citoyens oublieux que, lorsque le nationalisme étroit l'a emporté sur l'esprit de coopération, notre continent a couru à sa ruine.

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   En semaine, le conteneur est accessible de 9h à 17h. Je crois que les samedis et dimanches, les horaires sont légèrement décalés (9h30-17h30)... et c'est gratuit !

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samedi, 23 juillet 2022

Cabu et le Vel' d'Hiv'

   Je viens de lire le catalogue rééditant des dessins publiés en 1967 par feu Jean Cabut, caricaturiste de talent victime il y a quelques années du fanatisme religieux. A l'occasion d'une exposition (visible au Mémorial de la Shoah jusqu'en novembre prochain), les éditions Tallandier ont décidé de ressortir cette brochette de croquis en noir et blanc, assortie d'une présentation et d'explications d'un historien, Laurent Joly (aussi auteur d'un intéressant bouquin pointant les approximations d'Eric Zemmour concernant la Seconde Guerre mondiale).

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   Pour celles et ceux qui connaissent un peu l’œuvre de Cabu (et qui n'avaient jamais vu ces dessins auparavant), c'est d'abord l'étonnement qui va se manifester, tant leur style diffère du gros de la production du caricaturiste. C'est donc très original... et superbe. Mon préféré est une scène d'arrestation et de fuite, au cœur de Paris :

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   La gestion du cadre (et de la perspective), la gestuelle des personnages et le jeu sur le noir et blanc sont d'une brillante sobriété.

   Apparemment, les lecteurs ont été souvent marqués par les scènes de groupe, dans la rue, au niveau des bus ou au sein du Vélodrome d'Hiver. Cabu s'est évertué à donner un visage à chaque personne arrêtée, négligeant volontairement les témoins et les policiers, très peu présents sur les croquis.

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   Les commentaires de Laurent Joly pointent ici et là quelques approximations du dessinateur, liées à l'état des connaissances historiques à l'époque (1967). Ainsi, pour réaliser l'un des croquis représentant l'intérieur du Vel d'Hiv (avec les personnes arrêtées), il s'est inspiré d'une photographie montrant... des collabos, incarcérés à leur tour, en 1944.

   Le bouquin (et, sans doute, l'exposition) n'en reste(nt) pas moins d'une grande qualité.

   On peut compléter cette lecture par celle d'une série d'articles publiée dans Le Monde : « Les miraculés du Vel' d'Hiv ». Autant que les victimes et les collabos, cet ensemble de papiers évoque les rescapés, les évadés, les chanceux... et les bons samaritains qui ont fait honneur à notre pays.

   On retrouve certains des témoignages utilisés dans ces articles dans un podcast de France Culture (en huit parties) : « La rafle du Vel d'Hiv, récits d'un crime français ».

   On peut compléter avec un autre podcast (lui aussi en huit parties), de France Inter celui-là : « La rafle du Vel d'Hiv, une affaire d’État ». On le doit à Stéphanie Duncan, une habituée des émissions historiques sur cette chaîne.

 

vendredi, 17 juin 2022

Le concours continue !

   Les résultats du premier tour des élections législatives ne cessent de susciter des commentaires (plus ou moins profonds). Cette année, il me semble que le nombre de candidatures atypiques/farfelues (rayer la mention inutile) est plus important que d'habitude. L'une des « minimares » publiées dans le dernier numéro du Canard enchaîné affirme en avoir relevé 14, exemples à l'appui :

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   Le premier, Nicolas Muller (candidat du Mouvement de la ruralité, ex-CPNT) semble s'être un peu emmêlé les pinceaux dans la gestion de sa campagne (qui n'a visiblement pas rencontré le succès).

   Le deuxième, Olivier Roussel, est resté un inconnu pour la quasi-totalité des habitants de sa circonscription. Il semble que ses bulletins aient été absents des bureaux de vote parce qu'il n'avait pas les moyens d'en financer l'impression. (Pourquoi se présenter à l'élection, alors ? Il aurait fallu y songer avant.)

   La troisième, Annie Chassain, étiquetée « divers gauche », est arrivée dernière dans la quatrième circonscription de Charente-Maritime. Au second tour, le député sortant Raphaël Gérard (LReM) est opposé à un candidat RN. Bien que celui-ci le talonne, la candidate Nupes arrivée troisième s'est refusée à toute consigne de vote, d'après la recension effectuée par Le Monde. (On ne s'étonnera pas d'apprendre que cette candidate Nupes est membre de LFI...)

   La quatrième, Élisa Moré, étiquetée « régionaliste », s'est elle aussi présentée dans une circonscription (vosgienne) qui verra un candidat de la « Majorité présidentielle » affronter un RN au second tour. Mais, là, la candidate Nupes éliminée, Charlotte Moreau, sans appeler à voter Ensemble, a déclaré que le vote RN était exclu.

   Toujours dans Le Canard enchaîné, un peu plus bas, sur la même page, il est question d'un autre de ces « candidats à 0 voix » :

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   Son cas rappelle celui de l'Aveyronnais Thierry Noël, qui avait adopté la même attitude... avec le même résultat (1 seule voix recueillie... mais 0 espérée). Les deux hommes ne sont toutefois pas de la même sensibilité politique, comme on peut l'apprendre dans le dernier numéro de L'Agglorieuse, l'hebdomadaire satirique de Montpellier :

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   La démarche de Jean-Luc Duret est bien expliquée dans un article de L'Est Républicain.

   Je termine ce florilège par un cas déjà présent dans un article auquel menait un lien inséré dans l'un de mes précédents billets. Ce cas est cité dans le même numéro de L'Agglorieuse, avec une perspective "historique" :

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   En faisant des recherches sur ce candidat, je suis tombé un billet de blog qui évoque le binôme qu'il formait avec son suppléant... Bruno le Gaulois ! Soit cette candidature est une farce, soit le gars m'a l'air bien allumé !

   ... ou alors, il y a anguille sous roche, me suggère le petit malin assis au fond de la classe, près du radiateur climatiseur. En effet, dans la quatrième circonscription de l'Hérault, l'un des principaux candidats n'était autre que... Sébastien Rome (Nupes-LFI). En ajoutant à la liste (déjà bien fournie) une candidature farfelue, presque homonyme, aurait-on cherché à détourner de Nupes les suffrages d'électeurs mal renseignés ou un peu trop prompts à saisir le premier bulletin dont l'intitulé ressemble à celui pour lequel ils sont venus voter ? Ce serait tomber un peu vite dans le complotisme. Notons toutefois qu'une situation similaire (plus caricaturale encore) s'est produite dans la neuvième circonscription de Paris, où les électeurs ont eu à choisir entre treize prétendant(e)s... dont deux Sandrine Rousseau. Cela n'a pas empêché la candidate Nupes-LFI d'arriver largement en tête.

mardi, 14 juin 2022

Des candidats à 0 voix

   Hier, j'ai reparlé du cas du candidat aveyronnais qui n'a recueilli qu'une voix, au premier tour des législatives, dans la troisième circonscription de l'Aveyron. Eh bien, certains ont fait encore mieux ! Voici ce sur quoi je suis tombé ce matin en lisant Midi Libre :

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(Je sais : la photo est dégueulasse.)

   Vous noterez que, contrairement à son homologue aveyronnais, ce candidat semble avoir veillé à ce qu'aucun bulletin imprimé à son nom ne figure dans les bureaux de vote. Sa démarche n'en est pas moins étrange... et un peu méprisante pour l'exercice du suffrage universel.

   En cherchant un peu, j'ai trouvé d'autres cas de "candidat sans voix", notamment quatre en Bretagne. Les raisons de leur "bulle électorale" ne sont pas les mêmes...

   ... Mais le phénomène est encore plus développé que ce que je croyais, en Midi-Languedoc : on y compterait dix candidats "sans voix" et sept ayant recueilli moins de dix suffrages (dont l'Aveyronnais Thierry Noël).

lundi, 13 juin 2022

Le candidat à une voix

   Hier, j'ai ironisé à propos d'un candidat écologiste de la troisième circonscription de l'Aveyron. Celui-ci n'a obtenu qu'une seule voix au premier tour des élections législatives. Aujourd'hui, en lisant Centre Presse, j'ai découvert que, non seulement la seule voix qui s'est portée sur lui n'était pas la sienne... mais qu'il avait pour objectif de n'en recueillir aucune !

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   Je confirme que c'est dans bien dans la commune de Nant (située dans le Sud-Est de l'Aveyron, aux confins du Gard et de l'Hérault) que Thierry Noël (qui n'y réside pas) a obtenu sa seule voix :

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   La démarche de ce partisan de la décroissance m'apparaît quelque peu contradictoire. Sa candidature, quand bien même elle n'avait vocation à recueillir aucun suffrage, a eu pour conséquence l'impression de bulletins (et peut-être de professions de foi). Pas terrible comme bilan carbone (sans parler du gaspillage de papier et d'encre) !

   D'autre part, je ne suis pas certain que la seule et unique personne à avoir voté pour lui l'ait fait par adhésion à ses idées tout en méconnaissant son souhait de finir à 0. Il n'est pas impossible qu'un mauvais esprit résidant à Nant ait voulu ainsi l'empêcher de réaliser son pari. (« C'est le genre de connerie qu'un sale type comme toi pourrait faire » m'a déclaré une personne qui me connaît bien.) Je rassure ce monsieur : je vote à Rodez et j'y ai dimanche dernier exprimé un suffrage qui ne va peut-être pas dans le sens de ses aspirations profondes.

dimanche, 12 juin 2022

Aveyron : la Nupes bien placée... mais sans député ?

   C'est l'un des enseignements que l'on peut tirer des résultats du premier tour des élections législatives, dans le département de l'Aveyron. Voyons ce qu'il en est dans le détail.

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   Dans la première circonscription (qui s'étend de Rodez à l'Aubrac), le sortant LReM Stéphane Mazars est sans surprise arrivé en tête... et même très largement, recueillant presque deux fois plus de voix que son principal concurrent (un jeune Nupes que, dans le coin, on s'est mis à surnommer "le roi du paracétamol"...).

   Toutefois, par rapport à 2017, Stéphane Mazars a perdu environ 12% des voix qui s'étaient portées sur lui. C'est peut-être l'effet de l'abstention (et c'est beaucoup moins que nombre de ses collègues de la majorité présidentielle). En comparaison, la chute de la droite est bien plus importante : - 45 % pour Magali Bessaou par rapport à Yves Censi. (Les t-shirts près du corps n'ont pas suffi...)

   Paradoxalement, alors que, dans les jours qui viennent, on risque de nous présenter le score de Léon Thébault (Nupes) comme une performance, en comparant celui-ci avec ceux de l'ensemble des candidats de gauche (opposés à Stéphane Mazars) en 2017, on s'aperçoit qu'il y a plutôt baisse, en nombre de voix : 8922 contre 9597 (répartis entre cinq candidats, ceci dit). La baisse de 7 % ressemble plutôt à une stagnation, surtout si l'on tient compte du contexte de l'abstention (passée, en gros, de 42 % à 46 %). Néanmoins, pour un jeune homme de 21 ans, se qualifier pour le second tour à son premier essai reste une prouesse.

   La vraie progression spectaculaire a été réalisée par l'extrême-droite. En cinq ans, le FN-RN a gagné plus de 2000 voix (+ 67 %). La progression est même de 110 % si l'on inclut les suffrages qui se sont portés cette année sur Reconquête. On sait donc où sont passées une partie des voix de droite qui ont manqué à la candidate LR (pourtant soutenue par les caciques locaux).

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   Dès l'annonce de résultats partiels sur la deuxième circonscription, on a pu lire et entendre sur divers médias des déclarations triomphalistes de l'extrême-gauche. En effet, le candidat Nupes arrive en tête... mais pas aussi largement que certaines estimations le laissaient présager. Le score de l'extrême-gauche est toutefois en nette progression par rapport à 2017 (+ 28 % si l'on compare avec les suffrages obtenus par LFI et les écologistes, à l'époque : 10534 contre 8228). L'ensemble de la gauche (en incluant tout le PS et le PRG) est aussi en progression (de 12795 à 14369, soit + 12 %).

   Cependant, la question se pose du devenir des voix qui se sont portées sur Eric Cantournet au premier tour. Celui-ci a refusé l'union sous domination LFI. Son électorat est sans doute écartelé entre la Nupes et LReM. Celle-ci sera présente au second tour, avec un candidat qui a recueilli 45 % de voix de moins que sa prédécesseure en 2017. (Gros désaveu pour Anne Blanc.) Mais le principal déçu de ce premier tour est sans doute André At (LR), finaliste théorique il y a cinq ans, et qui a vu son score baisser de 27 %. Je doute fort que ces électeurs-là se tournent vers le candidat Nupes.

   Ici encore la plus forte progression est celle du RN : + 51 % par rapport à 2017 (en comptant uniquement les suffrages RN : 3212 et 4865), + 89 % en incluant les suffrages qui se sont portés sur Reconquête. Dans cette circonscription-là, lors de la dernière présidentielle, j'ai constaté une certaine porosité entre une partie des électorats de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen. La haine du macronisme sera-t-elle le ciment de la victoire électorale de Nupes ?

   Tant qu'on est sur l'extrême-droite, je signale l'échec cinglant du candidat des Patriotes dans cette circonscription (753 voix... soit 2 %). L'ophtalmologue s'est bien mis le doigt dans l’œil jusqu'au coude...

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   Terminons par la troisième circonscription, orpheline d'Arnaud Viala, qui semble avoir eu raison de s'approprier le fauteuil de président du Conseil départemental : le candidat LR Christophe Saint-Pierre (ancien maire de Millau) termine troisième et est éliminé. Par rapport à 2017, LR a recueilli 53 % de voix en moins (6818, contre 14525) ! On peut penser qu'une partie s'est reportée sur l'extrême-droite : le candidat RN a progressé de 73 % en voix par rapport à 2017... et l'extrême-droite de 111 % si l'on inclut les suffrages qui se sont portés sur Reconquête. La droite aveyronnaise s'est donc fait siphonner une partie de son réservoir électoral par les marinistes et les zemmouriens, ce qui devrait inciter ses dirigeants à quelques remises en question.

   Le second tour opposera les candidats Nupes et LReM. Le premier réalise une progression de 36 % par rapport aux voix obtenues par les candidats de gauche en 2017 (10493 contre 7742). En revanche, le candidat LReM a rassemblé 26 % de voix de moins que son prédécesseur en 2017 (9741 contre 13122)... mais il est peut-être mieux placé pour l'emporter. Je pense que le candidat Nupes dispose de peu de réserves. Je ne crois pas à un sursaut des abstentionnistes d'ici au second tour... mais je peux me tromper. La principale question est le devenir des voix du RN. Dans cette circonscription-là (fortement marquée par l'implantation militaire), je vois mal des électeurs attachés au respect de l'ordre voter pour un candidat membre d'un parti dont certains dirigeants tiennent des propos anti-flics.

   Je ne voudrais pas terminer ce billet de manière trop acrimonieuse. Voilà pourquoi je signale aux amoureux du détail croustillant la dernière place, dans la troisième circonscription. Elle est occupée par un écologiste indépendant (qui s'était déjà présenté en 2015 et 2017), qui a recueilli... une voix (qu'on présume être la sienne) ! Mes amitiés à la famille et aux proches du candidat.

mardi, 07 juin 2022

Tandem "soulagien"

   La chaîne France 3 diffuse actuellement la sixième saison de la comédie policière Tandem, dont les héros (un couple d'officiers de gendarmerie divorcés, mais qui continuent à travailler dans la même brigade) sont incarnés par Astrid Veillon et Stéphane Blancafort.

   J'ai découvert cette série à sa quatrième saison, pendant le premier confinement. Je lui suis resté fidèle, contrairement à d'autres (françaises comme américaines) qui, pour moi, se sont essoufflées. J'aime le mélange d'intrigue policière et de comédie familiale, pimentées parfois d'un poil d'Histoire ou de légendes locales.

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   Dans le cinquième épisode de la sixième saison (diffusé ce mardi soir, sous le titre "Cœur de pirate"), ce ne sont pas les démêlés des héros qui ont le plus retenu mon attention, mais une anecdote concernant deux personnages secondaires : à gauche Thomas (le fils des gendarmes qui, au grand dam de ses parents, effectue un stage dans la brigade), à droite Célestin (un enquêteur zélé mais un peu casse-couille, qui essaie toujours de se faire bien voir de la hiérarchie). Le premier ne sait comment attirer l'attention de Nour, la cousine d'une collègue de son père. Il joue la carte culturelle :

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   Le second se propose de lui donner des conseils. Voici ce qu'on entend au cours de l'épisode :

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   Donc, draguer une fille en lui proposant d'aller voir une expo Soulages, c'est un peu ringard (en tout cas, sûrement intello)...

   Au niveau culturel, l'épisode ne manque pas d'intérêt, puisqu'il est question du trésor du pirate Barberoussette... non, pas Barberousse. Barberoussette (alias Gaspard Dot) a bien existé et il n'a pas laissé que de bons souvenirs dans la région. Ah, j'aime quand, au cours d'une enquête, il est question d'archéologie (comme dans le troisième épisode de la saison 4) ou des Templiers (dans le onzième épisode de la saison 3) !