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jeudi, 26 juin 2025

L'argent ne fait pas tout, au rugby

   Samedi se jouera la finale du Top14, le championnat de France de rugby. Seront opposées les deux équipes considérées comme les meilleures de cette année : le Stade Toulousain (qui a fini premier de la saison régulière) et l'Union Bordeaux-Bègles (qui a terminé deuxième... mais a remporté la Coupe des champions, après avoir éliminé Toulouse en demi-finale).

   Sur le plan économique, la présence du Stade en finale semble des plus logiques, puisque ce club a le plus gros budget du Top14, avec environ 50 millions d'euros. (C'était 39 millions en 2021-2022.) L'UBB arrive loin derrière, en septième position, avec quelque 34 millions d'euros. Voyons ce qu'il en est des autres clubs français s'étant distingués cette année. (Ce sont ceux qui se sont qualifiés pour les phases finales.)

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   Sur le schéma ci-dessus, chaque numéro correspond au classement du club en terme de budget. Ainsi, lors des barrages (sortes de "demi quarts de finale"), Bayonne (4e de la saison régulière), a éliminé Clermont (5e), dont le budget était pourtant plus élevé d'environ 20 % (35,5 millions contre 29,6). En demi-finale, la logique, tant économique que sportive, s'est imposée, même si les Bayonnais n'ont pas démérité.

   Dans l'autre partie de tableau, l'invité surprise des barrages était Castres, l'antépénultième budget du Top 14 (malgré le soutien des laboratoires Pierre Fabre). Le club tarnais, 6e de la saison régulière, avait arraché le dernier billet qualificatif, coiffant au poteau le Stade Rochelais, 5e budget du Top14. Les Castrais ont été battus par le Racing Club de Toulon, 4e budget du Top14 et troisième de la saison régulière.

   En demi-finale, les quatre-cinq millions de budget supplémentaires du club varois n'ont pas suffi, face à Bordeaux-Bègles. De gros afflux financiers n'ont pas suffi non plus au Stade Français (2e budget du Top14) et à Lyon (3e budget), qui ont terminé respectivement 12e et 11e de la saison régulière, le LOU ayant toutefois disputé la finale du Challenge européen (la "petite" coupe d'Europe), perdue contre les Anglais de Bath.

   La finale de samedi permettra de conclure sur cet aspect : soit l'expérience et la richesse du banc permettront au Stade Toulousain de l'emporter (auquel cas on pourra disserter sur le poids de l'argent dans le rugby professionnel : il y a 16 millions de plus, côté budget, chez les Toulousains), soit l'UBB confirmera son accession au plus haut niveau et le fil rouge de ma chronique en sortira renforcé.

   Ces choses dites, sur le fond, les sommes qui circulent dans le rugby professionnel ne sont pas du même niveau que celles que l'on trouve dans le football. Ainsi, si l'on compare les budgets des clubs du Top14 à ceux des clubs de Ligue 1, on s'aperçoit que le club de rugby le plus riche (le Stade Toulousain) a la masse financière de Brest ou Saint-Étienne (14e et 13e budgets). Quant à Bordeaux-Bègles, ses 34 millions le placent entre Montpellier et Auxerre (15e et 16e budgets), loin, très loin du premier budget de Ligue 1, celui du PSG : 860 millions d'euros... à comparer aux 472 millions que représentent, cumulés, les budgets des 14 clubs de l'élite du rugby hexagonal.

lundi, 23 juin 2025

Enquêtes au paradis

   Ce lundi, France 2 commence la diffusion d'une nouvelle série, dérivée de Meurtres au paradis. Il y a quelques mois, on avait déjà eu droit à la décevante Mystères au paradis (Beyond paradise), qui a pour héros l'un des anciens inspecteurs de la série principale, retourné dans son Angleterre natale. Cette fois-ci, c'est en Australie que le spin-off a été tourné, avec une protagoniste inédite, l'inspectrice Mackenzie Clarke, interprétée par Anna Samson.

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   Cette comédienne (inconnue au bataillon) est une Australienne d'origine britannique, ce qui a dû peser dans son recrutement, le personnage qu'elle interprète évoluant entre les deux pays. Pour une raison qu'on ignore au début de la saison 1, elle a quitté sa petite ville d'origine (une station balnéaire de la côte sud-est de l'Australie, entre Sydney et Wollongong) six ans auparavant.

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   Dans le premier épisode (diffusé ce lundi), Un meurtre impossible, l'héroïne est de retour au pays, là aussi pour une raison qu'on ignore. (Dans la version originale, la série a pour titre Return to paradise.) Le lien avec la série mère est établi grâce à un coup de fil passé à son supérieur, au Royaume-Uni, dans lequel les fans reconnaîtront l'inspecteur Jack Mooney, qui a officié pendant trois saisons à Sainte Lucie.

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   Celle que l'on surnomme "Mac" va devoir prolonger son séjour en Australie, où elle n'est pas forcément bien accueillie par ceux qui la connaissent. Elle va s'intégrer à l'équipe de police locale, composée de personnages hauts en couleur : le cheffe de poste est assez autoritaire, l'autre inspecteur est un un sympathique barbu, bedonnant, pas très brillant enquêteur. Ils sont assistés par un agent d'origine maorie et une "volontaire civile", une enseignante retraitée habilitée à aider les forces de l'ordre. Prénommée Reggie, elle est un peu la commère du poste de police.

   A cette petite équipe se joint, de temps à autre, le médecin-légiste, un bogosse musclé (et surfeur)... qui n'est autre que l'ex-petit ami de l'héroïne.

   Dans le deuxième épisode, intitulé Raide mort, les policiers enquêtent sur le décès suspect d'un influenceur, à l'issue d'une course locale. Le mystère n'est pas très difficile à éclaircir (contrairement à celui du premier épisode), mais l'intérêt réside dans les méthodes employées par Mac. Cette jeune femme est brillante, tenace, obsédée par le moindre détail. Elle n'est cependant pas très douée pour les relations humaines. Ses interactions avec ses collègues comme avec les autres habitants de la ville ne manquent pas de saveur.

   C'est aussi au cours de cette épisode que l'on découvre un nouveau personnage important, Frankie... un chien, plus précisément une chienne, de race Kelpie :

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   L'animal est adorable, très attachée à Mac.

   Dans les semaines à venir, les épisodes 3 à 6 de la saison 1 seront diffusés. Dans l'épisode 3 (Au bout du rouleau), dont l'intrigue a pour cadre un salon de coiffure, l'enquêtrice va devoir faire preuve de toute sa sagacité pour parvenir à démontrer comment l'assassin a commis son crime. Même si la conclusion est un peu "tirée par les cheveux", elle ne manque pas de saveur.

   Dans l'épisode 4 (Un Climat mortel), les policiers doivent élucider le meurtre d'un activiste écologiste. L'un des indices clés est quelque peu... odorant :

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   Dans l'épisode 5 (Le Tir du Bushranger), il est question d'une partie de bowling en plein air, un jeu à mi-chemin entre le curling et la pétanque, qui se joue sur... du gazon. L'intrigue fait intervenir une légende locale, celle d'un bandit de grand chemin qui redistribuait aux pauvres une partie de ce qu'il volait aux riches. (Cela semble inspiré de la vie d'un certain Ned Kelly.)

   Dans le sixième et dernier épisode de la saison 1 (Le Fantôme de la mine), Mac et ses collègues tentent de résoudre un problème en apparence insoluble : le faux suicide d'un homme enfermé à double tour dans une pièce ne disposant que d'une issue. Ce meurtre en chambre close est un classique des fictions policières. L'enquête est menée tambour battant par Mac, attentive au moindre détail.

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   J'aime beaucoup la manière dont la comédienne incarne cette policière atypique. Elle est d'une beauté peu classique, avec son vissage osseux, et elle porte avec beaucoup d'élégance le gilet de costume. C'est évidemment à écouter en version originale sous-titrée, notamment pour profiter des accents.

   A la fin de cette saison, l'héroïne hésite à retourner à Londres. En Australie, ils ont déjà eu droit à la saison 2. J'espère qu'elle débarquera bientôt sur la télé publique.

vendredi, 20 juin 2025

A l'instinct

   C'est le titre d'une nouvelle série policière, dont l'épisode pilote avait été diffusé en 2023, sur France 2. (Il est reprogrammé vendredi 27 juin prochain.) Deux épisodes inédits nous sont proposés ce mois-ci, avec une distribution modifiée.

   Commençons par l'épisode pilote, accessible en ligne (comme les suivants, d'ailleurs). Il met en scène la rencontre entre deux capitaines presque diamétralement opposés, le Guyanais Téva Royer et la Métropolitaine Ana Kerjouan. Le premier est noir, instinctif, calme, attentif aux informations données par la nature (et pas fermé au surnaturel). La seconde est blanche, cartésienne, branchée technologie, nerveuse et pointilleuse quant à la procédure.

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   J'ai eu un peu peur au début. J'avais l'impression qu'on me proposait un énième duo d'enquêteurs mal assortis, destinés finalement à bien s'entendre (voire plus si affinités). De plus, je trouvais un peu gênante cette forme d'essentialisation, l'homme noir paraissant surtout physique, la femme blanche plus intellectuelle. Mais le binôme d'acteurs (Christopher Bayemi - Charlie Bruneau) emporte le morceau. Ils sont très bons, percutants et le scénario est suffisamment élaboré pour maintenir l'attention.

   La semaine dernière, en regardant le nouvel épisode, En eaux profondes, j'ai eu la surprise de constater que la distribution avait été modifiée. Exit la capitaine nantaise et toute son équipe. Bayemi/Royer, installé en région lyonnaise, travaille désormais avec une commandante brute de décoffrage (qui cache un cœur tendre, bien entendu), incarnée par Juliette Plumecocq-Mech. Elle, je l'adore et je trouve que son association avec Christopher Bayemi fonctionne particulièrement bien.

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   L'intrigue est tortueuse : deux accidents mortels se produisent, à un an d'intervalle, au même endroit. Ce n'est évidemment pas un hasard, mais il va falloir beaucoup d'obstination aux enquêteurs pour dénouer les fils de l'écheveau. Un étrange centre thérapeutique semble jouer un rôle dans cette histoire, tout comme la pratique de l'hypnose.

   Ce vendredi 20 juin est diffusé le troisième épisode, La Mort en marche. On retrouve avec plaisir le binôme formé la fois précédente, avec des liens qui commencent à se tisser... mais pas comme dans les autres séries policières auxquelles nous avons été accoutumés. L'intrigue est très mystérieuse, faisant intervenir des croyances traditionnelles des Antilles (plus précisément d'Haïti), notamment le vaudou. C'est habilement mis en scène, sans effet tape-à-l’œil et l'on a droit à une scène très forte entre les deux héros.

   Ce n'est pas tout à fait du niveau d'Astrid et Raphaëlle, mais c'est bien meilleur que HPI, Capitaine Marleau et les demi-bouses du samedi soir.

dimanche, 01 juin 2025

Les mercenaires de la victoire

   La finale de la Ligue des champions, qui a opposé le Paris-Saint-Germain à l'Inter Milan est riche d'enseignements... non sportifs, au sens strict. Tout d'abord, c'est la deuxième fois qu'un club appartenant à un fonds d'investissement moyen-oriental remporte le trophée : le PSG appartient majoritairement au Qatar Sports Investments et le vainqueur de 2023, Manchester City, est la propriété des Émirats arabes unis.

   Cet afflux d'argent moyen-oriental a permis de recruter de nombreux joueurs (présumés) de talent, aux salaires élevés. Ainsi, samedi soir, au coup d'envoi, le PSG alignait onze joueurs dont le total des salaires annuels atteint 111 millions d'euros (d'après les informations glanées sur footmercato), s'étalant de 4,5 millions (Pacho) à 18 millions (Dembélé), soit un écart de 1 à 4. En comparaison, le jeune Français Mayulu (19 ans), rentré en fin de partie, fait figure de prolétaire, avec "seulement" 720 000 euros (hors contrats publicitaires)... En face, l'Inter alignait une équipe ne pesant (d'après mes calculs) "que" 87 millions... petits joueurs ! Notez qu'au sein du Onze italien, les écarts sont plus grands (de l'ordre de 1 à 7), les salaires s'étalant de 2,5 à 16,7 millions d'euros. On semble moins généreux avec le "petit personnel" de l'autre côté des Alpes !

   La composition de l'équipe de départ est tout aussi révélatrice. Concernant le PSG, la nationalité la plus répandue était... la portugaise, avec 3 joueurs, et 4 lusophones si l'on ajoute le Brésilien Marquinhos... qui a acquis aussi la nationalité française. Lui inclus, le total de joueurs français monte lui aussi à trois, avec Dembélé et Doué. (Les autres tricolores sont entrés bien plus tard en jeu, quand le match a été "plié".) Italie, Espagne, Maroc, Géorgie et Équateur complètent l'effectif, ce qui donne ceci :

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   Concernant l'Inter Milan, c'est presque aussi varié, avec 4 Italiens... et 2 Français (Pavard et Thuram, celui-ci né en Italie). Suisse, Arménie, Turquie, Pays-Bas et Argentine complètent les nationalités de départ. Parmi les joueurs entrés en cours de match se trouvent un Allemand, un Albanais, un Brésilien, un Polonais (né en Italie) et un Italien. 

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   Qu'en conclure ? D'abord que les deux équipes finalistes ont massivement misé sur un effectif européen, où les "nationaux d'origine" (Français pour le PSG, Italiens pour l'Inter) sont minoritaires. Le deuxième enseignement est la quasi-absence des joueurs africains. Les dirigeants ont peut-être voulu éviter le risque d'absence, pour participer à la Coupe d'Afrique des Nations ou aux qualifications de la Coupe du monde. 

   Je suis allé voir du côté des clubs demi-finalistes : aucun joueur africain ne figure dans l'effectif du FC Barcelone et un seul (un Ghanéen) chez Arsenal. Je suis donc remonté aux quart-de-finalistes. Aucun joueur africain ne figure dans l'effectif du Bayern et d'Aston Villa. Au Real Madrid évoluent deux Marocains, au Borussia Dortmund un Guinéen, un Algérien et un Marocain.

lundi, 19 mai 2025

Les territoires de Wauquiez et Retailleau

      La récente élection du président des Républicains a vu la victoire écrasante de Bruno Retailleau, actuel ministre de l'Intérieur. D'après les chiffres publiés sur le site de LR, il a obtenu 74,31 % des suffrages exprimés, avec un taux de participation approchant les 81 % chez les quelque 122 000 adhérents du parti gaulliste.

   Cette victoire est plus ou moins large selon les départements. A partir des chiffres du vote des fédérations, j'ai construit la carte suivante (pour la France métropolitaine, mais je parlerai tout de même un peu de l'outremer) :

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   J'ai colorié en rouge les départements où Bruno Retailleau a obtenu un score plus élevé que sa moyenne nationale. On pourrait presque tracer une ligne droite allant de Bordeaux à Strasbourg. Le ministre de l'Intérieur a été plébiscité par les adhérents du Nord et de l'Ouest, auxquels il faut ajouter ceux des départements de la frange la plus au sud de la Métropole.

   Sans surprise, c'est en Vendée que Bruno Retailleau réalise son meilleur score, avec 97,4 % des suffrages exprimés.

   En orange, j'ai colorié les départements où il avait obtenu la majorité absolue, mais moins que sa moyenne nationale. Dans cette catégorie se trouvent certains départements ruraux et/ou montagnards, comme l'Aveyron, où Bruno Retailleau n'a réuni "que" 70 % des suffrages exprimés.

   En bleu figurent les onze départements qui, à rebours de la tendance nationale, ont placé Laurent Wauquiez en tête. Le résultat est encore plus marquant que pour son concurrent : neuf de ces onze départements se trouvent dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, présidée de 2016 à 2024 par... Laurent Wauquiez. Il faut y adjoindre la Lozère (région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée) et les Hautes-Alpes (en PACA). En revanche, les électeurs du Rhône et des deux Savoie ont préféré placer Bruno Retailleau en tête.

   Là encore, sans surprise, c'est en Haute-Loire que Laurent Wauquiez réalise son meilleur score, avec 96,2 % des suffrages exprimés. Concernant ce département, il est piquant de constater qu'on y a recensé 1856 votants, soit davantage qu'en Haute-Garonne, dans l'Hérault, le Nord, l'Essonne, la Seine-et-Marne ou encore le Val-de-Marne. Pour mémoire, la Haute-Loire compte à peine plus de 220 000 habitants, contre plus d'un million, voire plus de deux millions pour les autres cités. Il y a quelques semaines, on s'était posé des questions à propos du rapide triplement du nombre d'adhérents de LR. Des observateurs expérimentés de la vie politique française évoquaient une sorte de "retour au bercail" d'électeurs de droite qui avaient déserté le parti gaulliste ces dernières années. D'autres voix se risquaient à évoquer la possibilité d'inscriptions militantes, destinées à influer sur le résultat final (au cas où il serait serré). Au vu de l'ampleur de la victoire de Bruno Retailleau (et des appels lancés à l'unité de la droite), je pense qu'on ne creusera pas trop les dessous de cette "ruée sur les cartes" de membre de LR...

   Outremer, les résultats sont aussi contrastés qu'en Métropole. La  circonscription formée par la Polynésie, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna a placé Laurent Wauquiez en tête, tandis que Mayotte et la Réunion ont plébiscité Bruno Retailleau. Quant aux collectivités françaises d'Amérique (Guyane, Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélémy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon), elles ont massivement choisi le ministre de l'Intérieur, avec 72,8 % des suffrages exprimés. Difficile de dire si, à Saint-Pierre-et-Miquelon (où la proposition farfelue de Laurent Wauquiez d'y envoyer les OQTF a suscité des réactions hostiles), on a davantage voté en faveur de Bruno Retailleau. En tout cas, la déroute de Laurent Wauquiez a inspiré les intelligences artificielles sollicitées par quelques internautes facétieux :

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dimanche, 18 mai 2025

Quatre mariages...

   ... et quelques enterrements. Ce soir, sur France 3, la série McDonald & Dodds se conclut par un épisode mêlant mystère, cocasserie et émotion : Il y a de l'amour dans l'air.

   En pleine saison des mariages, le week-end, trois meurtres surviennent lors de trois noces différentes. Le mode opératoire n'est jamais le même et les victimes (comme leurs familles) n'ont a priori rien à voir les unes avec les autres.

   Cette hécatombe péri-nuptiale mobilise toutes les forces de police de la région, la capitaine McDonald étant de surcroît perturbée par son récent retour de vacances et d'étranges cauchemars, qui semblent la relier à un aspect de l'enquête.

   Le scénario est solide, les acteurs sont bons, les dialogues bien écrits, les vues de Bath toujours aussi jolies. Parmi les "invités" de cet ultime épisode, les amateurs de séries policières britanniques reconnaîtront un visage familier, vu autrefois dans Inspecteur Barnaby (ancienne et nouvelle mouture).

   Quant au quatrième mariage, durant tout l'épisode, on a une petite idée de qui il pourrait concerner. Il faut toutefois attendre la toute fin pour en être certain. A l'époque de l'écriture, les scénaristes n'étaient pas assurés qu'il y aurait une cinquième saison. Par prudence, ils ont voulu apporter une conclusion provisoire. Mais ces deux-là vont sans doute me manquer :

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dimanche, 11 mai 2025

La Règle de trois

   C'est le titre de l'épisode inédit de la série McDonald & Dodds que diffuse France 3 ce soir. (Il est déjà disponible en ligne.) C'est l'avant-dernier de la saison 4... et l'avant-dernier tout court, puisqu'il n'y a pas eu (jusqu'à présent) de saison 5.

   Cela commence de manière inhabituelle, puisqu'on voit l'équipe de policiers conclure une enquête, sur le meurtre d'une journaliste, au cours d'une soirée qui s'est déroulée chez elle. Le binôme d'officiers est tout content d'avoir assemblé témoignages et preuves matérielles, à défaut d'avoir des aveux de la coupable présumée.

   Ils ont à peine le temps de se réjouir des (rares) félicitations de leur supérieure hiérarchique (une commissaire pète-sec) qu'ils apprennent qu'un nouveau meurtre s'est produit. La victime est une femme disparue il y a 38 ans... et les premiers éléments de cette nouvelle enquête la relient à la précédente, au point de remettre en cause ses conclusions.

   Le scénario est l'un des plus retors qu'il m'ait été donné de voir dans une série policière. Le titre fait allusion à un élément décisif de l'intrigue. Au total, il n'y a pas eu deux, mais trois meurtres, et le chiffre trois revient malicieusement, à plusieurs reprises, au cours de l'enquête : à l'entrée d'une maison, sur une petite pièce à conviction, sur la porte d'une salle d'interrogatoire...

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   Les dialogues sont toujours aussi savoureux (de préférence en version originale sous-titrée). Dans cet épisode, le sergent Dodds aide sa collègue à régler quelques soucis familiaux... et doit résoudre un autre mystère, celui de la disparition, au poste, de son fauteuil attitré, qu'il avait réglé pour lui. La conclusion de cette investigation secondaire sera à peine moins surprenante que celle de l'autre...

jeudi, 08 mai 2025

Les origines françaises du nouveau Pape

   Ces derniers jours, en France, certains beaux esprits glosaient sur la possibilité que le successeur de François Ier soit français. Le nom de l'archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline circulait... Presque personne n'a vu venir le discret préfet du Dicastère pour les évêques, Robert Francis Prevost, né à Chicago en 1955. (Le Monde en faisait toutefois hier l'un de ses treize favoris.)

   Léon XIV est donc le premier Pape états-unien, mais il a des origines métissées. Sa mère, Mildred Agnes Martinez, née aussi à Chicago, avait des grands-parents espagnols. Son père, Louis Marius Prevost, autre enfant de Chicago, avait des origines franco-italiennes. Il était le fils de Jean Lanti Prevost (1876-1960) et Suzanne Louise Marie Fabre (1894-1979).

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   Tous deux ont vu le jour en France. La seconde pourrait être originaire du Languedoc, où le nom Fabre était déjà très répandu à l'époque. Il faudrait que de distingués généalogistes se plongent dans les archives pour trouver le certificat de naissance de la grand-mère paternelle du nouveau Pape. Qui sait, peut-être était-elle aveyronnaise ?

dimanche, 04 mai 2025

McDonald & Dodds, saison 4

   Presque un an jour pour jour après la diffusion de la troisième saison, France 3 nous propose le début de la quatrième... et, hélas, dernière saison de cette piquante série britannique.

   Au programme, ce dimanche soir, un seul épisode inédit : Jinxy chante le Blues, qui nous balade entre le Mississippi de 1932 et la ville de Bath (dont l'équipe de rugby vient de se qualifier pour la finale du Challenge européen), de nos jours.

   Tout le talent des scénaristes a consisté à bâtir une intrigue mêlant la naissance du Blues dans l'Amérique ségrégationniste à la vie en apparence tranquille (voire "pépère") des habitants de classe moyenne d'une cité bourgeoise.

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      Tala Gouveia (McDonald) et Jason Watkins (Dodds) campent toujours aussi bien leurs personnages aux tempéraments aussi complémentaires que contrastés. Cette fois-ci, l'enquête touche personnellement l'inspecteur Dodds, puisque l'une des victimes est un ami proche. Parmi les suspects du double meurtre figurent un chauffeur de bus, une brochette de passagers (notamment un ancien militaire et une aide à domicile), un duo d'antiquaires et un historien (anglo-américain) du Blues.

   Le scénario est particulièrement retors, les acteurs convaincants et la mise en scène efficace, parfois inventive, sur certains détails.

   Je me suis régalé, ce qui me fait d'autant plus déplorer l'arrêt de la série, décidé par la chaîne ITV en raison d'audiences insuffisantes.

   P.S. 1

   En accédant à l'article auquel mène le lien ci-dessus, vous apprendrez que d'autres captivantes séries britanniques sont toujours "en service", à commencer par Unforgotten et The Bay. Toutefois, la télévision française en a interrompu la diffusion, nous privant (pour l'instant) des saisons les plus récentes.

   P.S. 2

   Les téléspectateurs français vont bientôt revoir Tala Gouveia, puisqu'elle figure au casting de la saison 14 de Meurtres au paradis (dans l'épisode 6). France 2 en démarre la diffusion ce lundi 5 mai. On espère que cette nouvelle saison sera, à tout le moins, plus élaborée que le "produit dérivé" qui nous a été récemment servi : Mystères au paradis (Beyond Paradise dans la V.O.), avec Kris Marshall (l'inspecteur-chef Goodman retourné au Royaume-Uni). J'ai trouvé ce spin-off plutôt fade.

jeudi, 03 avril 2025

37 secondes

   C'est le temps qu'aurait mis le chalutier le Bugaled Breizh pour couler, dans une mer peu agitée, le 15 janvier 2004. C'est aussi le titre de la mini-série consacrée au drame, en partie documentaire, en partie fictionnelle, dont Arte vient d'engager la diffusion. (L'intégralité des épisodes est déjà accessible.)

   A l'époque, je m'étais intéressé à l'affaire et, quelques années plus tard, j'avais même acheté le bouquin cosigné par un journaliste de l'émission Complément d'enquête.

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   Dans la mini-série, le nombre des personnages, leur identité réelle et une partie de leurs relations (pour ce que j'en sais) ont été modifiés, pour servir la dramaturgie. En revanche, pour ce qui a trait au naufrage, le scénario reconstitue assez minutieusement les détails de l'enquête et des procès. Je trouve ce mélange excellemment réussi.

   Au niveau des acteurs, on a clairement misé sur un duo gagnant, composé de Mathieu Demy (en avocat tenace et bienveillant) et Nina Meurisse (déjà très bien dans L'Histoire de Souleymane), qui crève l'écran en employée d'une usine de poissons, belle-sœur d'un des disparus et qui va devenir l'une des chevilles ouvrières de la lutte pour faire éclater la vérité.

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   Il m'est impossible ici de nommer la pléiade de seconds rôles bien incarnés. Des employées de l'usine au premier juge d'instruction (campé par Pierre-François Garel), en passant par un amiral à la retraite, un peu vieille France... mais farouchement attaché à la justice (Laurent Poitrenaux, génial), on se régale devant ce foisonnement de personnages qui sonnent authentiques.

   Les épisodes rendent aussi hommage à une France d'en-bas, composée de travailleurs modestes (certes, un peu trop portés sur l'alcool), aux personnalités attachantes, malgré leurs défauts. C'est d'ailleurs une autre qualité du film : ne pas tomber dans l'angélisme. Les familles des victimes constituent un groupe hétérogène, travaillé par des tensions.

   Enfin, ces six épisodes proposent un superbe portrait d'une femme, Marie Madec (visiblement inspirée de Nathalie Gloaguen). Celle-ci a subi une forme de déterminisme géographique et social : issue d'un milieu modeste, elle n'a guère prolongé sa scolarité et elle s'est finalement mise en ménage avec un mec du coin, pas le pire, mais sans doute pas le meilleur. Son investissement dans le combat judiciaire va lui ouvrir de nouveaux horizons... La mise en scène et le montage suggèrent qu'elle a une raison encore plus personnelle de vouloir faire toute la lumière sur cette affaire : c'est elle qui a persuadé, le jour du naufrage, son jeune beau-frère de partir en mer sur le Bugaled...

   C'est fort, parfois émotionnellement très remuant, et instructif. Cette fiction française est digne des meilleures productions britanniques. (Encore une fois bravo Arte !)

mardi, 25 mars 2025

Carpe Diem

   Saisir le jour présent, c'est ce qu'a décidé de faire Tom Villeneuve, qui sort de 17 ans de taule, pour un crime (l'assassinat de son épouse) qu'il jure ne pas avoir commis. En prison, il a repris ses études et, à peine libéré, ouvre son cabinet d'avocat. Il a bien sûr en tête l'idée de relancer la procédure concernant son affaire, mais il compte aussi faire bénéficier de son expérience particulière des accusés qui n'ont pas toujours les moyens de lutter à armes égales avec la police ou la justice.

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   Dans le rôle de cet avocat hors-norme, Samuel Le Bihan est en pleine forme. Il incarne avec générosité et fougue (à défaut d'être un acteur irréprochable) ce personnage sans complexe, plutôt bien sapé, grande gueule et assez courageux.

   Il se constitue rapidement une petite équipe, composée de deux assistants :

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    A gauche ci-dessus se trouve Simon (Henri Giey, très bien dans un rôle convenu), un fils à sa maman, plutôt coincé, mais travailleur et bon juriste. Il admire son nouveau patron, au contraire de sa collègue, Sigourney, une pétulante jeune avocate, qui, au départ, ne voit sa collaboration avec Villeneuve que comme un tremplin dans sa carrière juridique. Elle est incarnée par Jisca Kalvanda, que je trouve excellente. Elle contribue à dynamiser certaines scènes.

   Deux autres personnages vont assister, plus ou moins volontairement, le nouvel avocat : le directeur de l'hôtel de luxe où il s'incruste et une charmante (mais vigilante) capitaine de police, qui se met petit à petit à croire à son histoire... et ne semble pas totalement insensible à son charme :

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   Le premier est merveilleusement incarné par Marc Andreoni, tout en faconde et obséquiosité. La seconde a le charme et la perspicacité de Barbara Schulz, dont on peut actuellement voir (sur grand écran) Le Secret de Kheops.

   D'autre seconds rôles viennent épicer l'intrigue : un voisin de quartier ventripotent (qui s'incruste régulièrement dans le vieux conteneur qui sert de bureau aux juristes), un beau-père d'apparence hyper-rigide (interprété avec son talent habituel par Féodor Atkine) et deux policiers pas très futés (surnommés Starsky et Hutch par le héros)...

   Le tout se déroule aux alentours de Nice, filmée comme une petite Floride méditerranéenne, très colorée, sur une musique entraînante. Les enquêtes ne sont pas bâclées et l'humour est omniprésent.

   Quelques mois après le début de la diffusion d'Elsbeth et de Panda, TF1 confirme un certain goût dans le choix de ses comédies policières.

   P.S.

   Les six épisodes constituant la première saison de Carpe Diem sont disponibles (gratuitement) sur TF1+.

vendredi, 14 mars 2025

Bientôt Les Grosses Têtes à Rodez ?

   Cet après-midi, en voiture, je passais d'une station de radio à l'autre lorsque mon attention fut attirée par la mention de Colette Soulages, la veuve de Pierre, qui a eu 104 ans aujourd'hui. Elle a fait l'objet d'une question posée pendant l'émission Les Grosses Têtes par l'animateur Laurent Ruquier.

   Très vite, la conversation a dérivé sur l’œuvre du peintre et sur la ville qui abrite le musée qui lui est consacré : Rodez !

   Dans un premier temps, Laurent Ruquier (qui, il y a une douzaine d'années, s'était enquis de la couleur de la cathédrale ruthénoise) a déploré les difficultés pour se rendre dans le chef-lieu aveyronnais (pour un Parisien, sans doute).

   Mais, très vite, il a lancé l'idée d'enregistrer un numéro de son émission à Rodez même, au Musée Soulages... ce qui a suscité des réactions contrastées chez ses chroniqueurs. Quoi qu'il en soit, l'appel a été publiquement lancé au maire de Rodez. Cela pourrait constituer un joli coup médiatique.

   Allez, M. Teyssèdre, chiche !

mercredi, 05 février 2025

L'Art du crime (saison 8)

   Le flic taiseux et l'historienne d'art un peu fantasque sont de retour sur la télévision publique. J'ai découvert les personnages interprétés par Nicolas Gob et Eléonore Bernheim il y a quelques années et je dois dire que j'attends toujours avec une certaine impatience la suite de leurs aventures.

   Lundi 3 février, France 2 a diffusé Mission Raphaël, dont l'intrigue tourne autour de l’œuvre du peintre italien... et d'une romancière à succès, interprétée par Catherine Marchal. Celle-ci apporte un peu de piment à l'épisode, marqué aussi par quelques pointes d'humour bien senties. En effet, les œuvres de la romancière sont des romans de gare, associant enquête policière et sentimentalisme à l'eau de rose. A l'écran, l'un des protagonistes s'imagine projeté dans l'un de ces romans, transformé en une sorte de soap opera (façon Les Feux de l'amour) :

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   En dépit de cette trouvaille, la partie relations personnelles m'est apparue faiblarde. En revanche, les aspects artistiques sont très intéressants (ce qui est un peu la marque de fabrique de la série). J'ai aussi aimé les scènes au cours desquelles l'historienne dialogue avec une sorte de fantôme du peintre. Cela pourrait être ridicule, mais c'est au final assez fin. Quant au versant policier de l'intrigue, il prend l'allure d'un thriller, plutôt plaisant.

   Lundi prochain, 10 février, ce sera le tour de La Deuxième Odalisque, épisode au cœur duquel se trouvent plusieurs tableaux de Jean-Auguste-Dominique Ingres. (Je profite de l'occasion pour signaler que le musée qui lui est consacré, dans sa ville natale, Montauban, mérite le détour.)

   A l'utilisation de l'histoire de l'art dans une enquête policière s'ajoute un aspect ultra-moderne : la conception d'un jeu en réalité virtuelle, autour de la vie et de l’œuvre du peintre. J'ai trouvé cette association très stimulante, sur la forme comme sur le fond.

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   Je dois cependant mettre un gros bémol à mon enthousiasme, à cause de la mise en scène des relations entre les deux protagonistes. Il n'arrêtent pas de se renifler le derrière, jouant, d'une saison à l'autre, à suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis. C'est devenu particulièrement lassant. Peut-être faudrait-il qu'un nouveau scénariste rejoigne l'équipe, pour améliorer cet aspect des intrigues, lors de la prochaine saison.

   P.S.

   Tous les anciens épisodes sont accessibles sur le site de France Télévisions.

lundi, 03 février 2025

Meurtres à Tournai

   Cet épisode de la collection diffusée (en général) le samedi soir sur France 3 sort un peu du lot. Il a été programmé le 1er février dernier. Il est accessible jusqu'en août prochain sur le site de France Télévisions.

   De manière traditionnelle, il met en scène un duo disparate d'enquêteurs, ici un Français et une Belge. Sans surprise, leurs relations, au départ tendues, vont petit à petit s'améliorer. Jusque-là, rien de nouveau. La bonne nouvelle est qu'on nous a épargné le cliché des deux ex qui se retrouvent sur une enquête. Pas de flirt à l'horizon entre eux. Chacun  vit sa vie privée de son côté... ouf !

   Un autre intérêt réside dans les lieux de l'enquête policière, dans la région de Tournai, en Belgique. De nombreuses scènes ont été tournées dans des péniches, certaines amarrées sur le Canal du centre, où l'on peut voir un célèbre ascenseur à bateau, celui de Strépy-Thieu :

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   D'autres péripéties se déroulent dans le Musée des Beaux-Arts de Tournai (accessible en visite virtuelle). Les policiers y découvrent une mystérieuse abeille, qui semble avoir un lien avec les meurtres :

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   Il s'agit de l'une des deux "abeilles de Childéric" (le père de Clovis, qui avait fait de Tournai sa capitale, bien avant que son fiston ne choisisse la ville qui ne s'appelait pas encore Paris).

   Je trouve que ces aspects historiques donnent un peu de relief à l'intrigue policière, assez mystérieuse. Du côté des enquêteurs, j'ai été plus convaincu par Alexia Depicker que par David Kammenos, de surcroît affligé d'une horrible moustache. A noter aussi la présence d'un sympathique personnage à quatre pattes, que l'on aperçoit dans les bras d'une suspecte :

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   Le téléfilm constitue un honnête divertissement du samedi soir.

lundi, 20 janvier 2025

Un mystérieux résistant aveyronnais

   Il a fait l'objet d'un article, aujourd'hui, dans Centre Presse. Il s'agit d'Antonin Rocamora, un illustre inconnu. Il s'était engagé très jeune, avant ses dix-huit ans (en sachant qu'à l'époque la majorité était fixée à 21...), dans la nouvelle armée française (celle dirigée par de Lattre de Tassigny)... et il est mort, quelques mois plus tard, il y a bientôt 80 ans, en Alsace, comme le précise la fiche qui lui est consacrée sur le site Mémoire des hommes :

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   Le lecteurs aveyronnais noteront la coquille concernant la commune de naissance, qui n'est pas « Anet le Château » mais Onet-le-Château.

   En consultant les archives en ligne de l'Aveyron (partie recensements de la population), je n'ai pas trouvé trace du moindre Rocamora, dans la commune d'Onet, en 1931 comme en 1936.

   La naissance dans cette commune-là ne fut peut-être que le fruit du hasard. Le nom Rocamora me semble d'origine espagnole. C'est peut-être dans le bassin (du côté d'Aubin) qu'on a des chances de trouver trace de la famille.

dimanche, 05 janvier 2025

Le retour de César Wagner

   Ce mois de janvier voit le retour sur France 2 du plus atypique des capitaines de police français, dont j'ai découvert les aventures il y a deux ans. La chaîne publique nous propose des rediffusions et, surtout, deux épisodes inédits.

   Vendredi 3 janvier, nous avons eu droit au dixième volet de ses aventures, intitulé Les Raisins de la Koehler, un jeu de mots entre le titre du roman de Steinbeck et le nom de famille de la supérieure hiérarchique de Wagner, la commissaire, interprétée par Joséphine de Meaux (actuellement à l'affiche d'Un Ours dans le Jura). L'enquête policière met en cause des cousins de celle-ci, l'un d'entre eux étant interprété par Bruno Solo (qui en fait un peu trop en vigneron bourru).

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   L'intrigue est assez tortueuse... et comique. Olivia Côte (Élise) est toujours aussi savoureuse en médecin-légiste déjantée et les T.O.C. du capitaine sont assez bien mis en scène, avec une nouveauté dans cet épisode : l'utilisation d'une montre connectée, dont le capitaine pense qu'elle l'aidera à gérer son stress. C'est une source régulière de gags... et l'objet va jouer un rôle dans la résolution de l'énigme.

   Vendredi prochain, 10 janvier, sera diffusé Hors jeu, le onzième épisode. Son intrigue a un fond assez sinistre, fait de harcèlement dans le milieu sportif. S'y mêle un aspect cocasse : le concours de morts bizarres qui oppose les légistes de France et de Navarre. S'ajoute à cela un contexte très délicat pour Élise : son père est frappé par cette saloperie d'Alzheimer.

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   Dans le rôle, j'ai eu le plaisir de revoir Rufus et j'ai trouvé Olivia Côte très touchante, dans un autre registre que celui de la gaudriole. J'ai été d'autant plus touché que je suis passé par là. Il est terrible de voir une personne que l'on aime changer complètement de personnalité, puis dépérir de manière inéluctable.

   Au-delà de certains aspects macabres, sans que je puisse trop l'expliquer, je trouve que la série distille une bonne humeur communicative, à laquelle contribue sans doute une agréable musique d'ambiance.

vendredi, 13 décembre 2024

Génération 1951

   Après avoir nommé le plus vieux Premier ministre de la Cinquième République (et celui qui a duré le moins longtemps : trois mois), Emmanuel Macron surprend à nouveau en désignant François Bayrou, né le 25 mai 1951, soit seulement quatre à cinq mois après Michel Barnier ! Les deux hommes sont en effet de la même année... et ils ne sont pas les seuls.

   Au cas où le président de la République envisagerait de se limiter à ce millésime pour désigner les chefs de gouvernement, voici quelles sont les possibilités qu'il lui reste (pour peu qu'ils/elles survivent jusqu'à une éventuelle démission de François Bayrou).

   En tête de liste figure le philosophe (et ancien ministre de l’Éducation nationale, comme François Bayrou) Luc Ferry, né le 3 janvier (1951). C'est l'aîné de la bande, plus âgé encore que Michel Barnier. Tous les autres sont plus jeunes...

   ... à commencer  par Catherine Trautmann, ancienne ministre de la Culture de Lionel Jospin, née le 15 janvier.

   Lui succède (dans l'ordre chronologique des naissances) Jean-Louis Borloo, né le 7 avril et qui fut plusieurs fois ministre, sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. L'âge excepté, il aurait un bon profil de chef de gouvernement transpartisan.

   Un peu plus jeune est Corinne Lepage, née le 11 mai (pile deux semaines avant François Bayrou !), qui fut ministre dans le gouvernement d'Alain Juppé (sous Jacques Chirac).

   L'été nous fait mettre la barre à gauche avec d'abord Claude Bartolone, ancien ministre de Lionel Jospin (comme C. Trautmann) et ancien président de l'Assemblée nationale, qui fut naguère approché par Emmanuel Macron. Il est né le 29 juillet...

   ... deux semaines avant son camarade Jean-Christophe Cambadélis, qui a vu le jour le 14 août. Longtemps député, il a dirigé le PS peu avant Olivier Faure.

   Ironie de l'histoire, "Camba" est né cinq jours avant l'un de ses futurs camarades trotskystes de l'OCI, un certain Jean-Luc Mélenchon. Bien que figurant dans la liste des candidats virtuels à Matignon, je doute fort que ce dernier y soit un jour nommé...

   Un autre natif du Maroc (de Casablanca, contre Tanger pour Mélenchon) est dans le même cas. En effet, Roger Karoutchi, né le 26 août (1951), encore sénateur, a récemment dû céder la place à plus jeune que lui, à la tête du groupe LR.

   D'autres personnes auraient pu figurer sur cette liste, si elles n'étaient pas décédées prématurément : Olivier Dassault et Marielle de Sarnez, alter ego politique de... François Bayrou.

   J'ajoute que cette année 1951 n'a pas donné naissance qu'à des figures du monde politique. De nombreux artistes connus (décédés ou encore vivants) font partie de cette "génération 1951". Du côté des dames, on trouve : Anjelica Huston, Lynda Carter (la première Wonder Woman), Bonnie Tyler, Marie-Anne Chazel, Rose Laurens, Tonie Marshall... et La Cicciolina !

   Du côté des messieurs, on a Jean-Pierre Bacri, Fabrice Lucchini, Gérard Jugnot, Jacques Villeret, Gilbert Montagné, Jean-Jacques Goldman, Jules-Edouard Moustic, Plantu, Enki Bilal, Sting, Mark Harmon (Gibbs !), Mark Hamill, Michael Keaton, Phil Collins et Robin Williams !

   Quel cru !

lundi, 02 décembre 2024

Les blaireaux du Palais Bourbon

   Alors que la dette publique française a dépassé les 3 200 milliards d'euros (soit 112 % du PIB), alors que le gouvernement français emprunte désormais à un taux plus élevé que celui de la Grèce, qui fut il n'y a pas si longtemps en quasi-faillite, alors que plus de 10 % des dépenses publiques (soit 52 milliards d'euros) sont utilisés (en 2024) au remboursement de la dette, au sein de l'Assemblée nationale semble en train de se former une incroyable coalition (celle qui risque de voter la censure du gouvernement Barnier) : l'alliance des extrêmes et de leurs affidés (LFI dominant la gauche et le RN la droite), pour refuser à la fois de diminuer les dépenses et d'augmenter les impôts.

   L'intérêt national et celui des générations futures est jeté aux orties par une majorité d'ambitieux et/ou d'imbéciles. Dans le meilleur des cas, conscients de l'état des comptes du pays, ils repoussent à leur (éventuelle) arrivée au pouvoir les réformes difficiles, choisissant de torpiller un septuagénaire sans ambition personnelle... mais qu'ils voient (peut-être) comme un rival plus jeune que Donald Trump, capable de la leur jouer comme Edouard Balladur jadis avec Jacques Chirac (ce dernier ayant quand même fini par être élu président, en 1995). Eh, oui, il n'est question que d'ambition personnelle...

   Dans le pire des cas, ce sont des incultes en économie, imaginant qu'à l'instar de ce qui s'est passé pendant la période Covid, ils pourront user de "l'argent magique", à volonté. C'est faire une double erreur. La première est que le contexte n'est plus le même. Dans la majorité des pays, l'économie s'est remise en marche... et la dette s'est réduite.

   La seconde erreur est de croire que l'appel aux créanciers est sans risque, sans contrepartie et sans limite. Or, plus de 50 % de notre dette publique est détenue par des "non-résidents", des banques et des investisseurs étrangers, qui pourraient très bien choisir, soit de prêter désormais à un taux de plus en plus élevé (ce qui semble être la tendance la plus récente), soit de se détourner de la France pour investir dans des pays réputés plus sûrs ou plus sérieux en matière de gestion.

   L'inconscience de certains de nos élus est bien croquée par l'un de mes caricaturistes préférés, Xavier Gorce, passé il y a quelques années du Monde au Point, et qui tient un blog sur lequel, du lundi au vendredi, un dessin est publié chaque jour. Voici celui daté de ce lundi :

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   Ici, il fait allusion au forcing des maires (par l'intermédiaire notamment des sénateurs), souvent aussi présidents d'intercommunalité, pour conserver le maximum de leur dotation d’État. Il faut dire que, comme l'a détaillé une étude parue en avril dernier, entre 1997 et 2022, l'emploi public a considérablement augmenté dans la FPT, contrairement à ce qui s'est passé dans la fonction publique d’État :

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   On me répondra que les transferts de responsabilités effectués par les gouvernements successifs de l’État vers les collectivités territoriales peuvent expliquer cette évolution... en partie.

   En observant attentivement le graphique ci-dessus, vous remarquerez qu'un regain de hausse s'est produit à partie de 2016. C'est à cette époque qu'est entrée en application la loi Notre, censée simplifier (un peu) le millefeuille territorial français (et mieux répartir les compétences entre les diverses collectivités territoriales). Concrètement, le nombre de régions a diminué (grâce à des regroupements) et toutes les communes ont été obligées de rejoindre une intercommunalité (communauté de communes, d'agglomération ou métropole), celle-ci de taille désormais plus importante (et donc issue de la fusions de plusieurs ex-intercommunalités). Logiquement, la suppression des doublons et les économies d'échelle auraient dû aboutir à une diminution de l'emploi public dans les collectivités... Pour cela, il aurait fallu que certains élus locaux renoncent à une certaine forme de clientélisme...

   Sur la caricature de Xavier Gorce, vous noterez le souci du détail, puisque l'indégivrable qui incarne le maire porte bien son écharpe conformément à la loi : de l'épaule droite au côté gauche, le bleu proche du cou.

   P.S.

   En guise de dessert, je vous propose le dessin de vendredi dernier, tout aussi sarcastique :

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dimanche, 24 novembre 2024

Vera, force 13 !

   Presque un an jour pour jour après le début de la diffusion de la saison 12, la suivante est lancée ce dimanche soir sur France 3. En plus de nous permettre de retrouver l'inspectrice-cheffe Vera Stanhope et les paysages du Northumberland, cette programmation a le grand avantage de nous débarrasser des aventures insipides de policiers danois.

   La soirée commence donc par un épisode inédit, Délit de fuite, dont l'intrigue se déroule entre Newcastle et la petite ville fictive de Bentham, associée à un pont sur lequel est retrouvé le cadavre d'un jeune homme :

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   D'après un site créé par des cinéphiles installés au Royaume-Uni, il s'agit du pont de Wylan, autrefois traversé par une voie ferrée et aujourd'hui réservé aux piétons. Ce bourg se trouve à quelques kilomètres à l'ouest de Newcastle :

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   L'intrigue de cet épisode est particulièrement tortueuse, un poil sordide même. Le marché local est le lieu où se croisent tous les protagonistes, commerçants ou simples maraîchers. Chacun a ses petits secrets, qu'ils soient récents ou remontent à un passé lointain. Patiemment, Vera et son équipe vont démêler les fils de l'intrigue... en bénéficiant d'une aide inattendue, celle de l'ancien sergent Joe Ashworth, désormais lieutenant, et revenu au pays pour des raisons qu'on met du temps à nous dévoiler.

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   Dans cet épisode (et, semble-t-il, les suivants), il prend la place de... son remplaçant, le sergent Aiden Healy, parti pour l'Australie.

   Ce retour aux sources est aussi annonciateur d'une fin prochaine. A la saison 13 succèdera l'ultime saison (n°14). Brenda Blethyn n'est plus toute jeune. Pensez donc : elle a 78 ans, l'âge de Donald Trump !

   P.S.

   En deuxième et troisième parties de soirée, France 3 rediffuse deux très bons épisodes de la saison 11, Le Témoin idéal et La Voie de la guérison.

vendredi, 08 novembre 2024

Astrid et Raphaëlle, saison 5

   Une semaine après un médiocre épisode inédit (un croisement avec Alexandra Ehle, une série de moindre qualité), Astrid et Raphaëlle sont pleinement de retour sur France 2, pour la cinquième saison de leurs aventures. Ce vendredi soir, on nous a proposé un épisode double, la première partie étant intitulée "On ne meurt qu'une seule fois".

   J'ai apprécié de retrouver Sara Mortensen en documentaliste autiste, que les scénaristes ont l'habileté de ne pas faire évoluer à vitesse grand V (contrairement à ceux de la série américaine Good Doctor, qui m'a vite lassé). J'ai été moins convaincu par les péripéties de la grossesse de son acolyte qui, de surcroît, a tendance à se comporter comme une adolescente, alors qu'elle a plus de quarante ans.

   L'intrigue de cet épisode double est fouillée, avec un mystérieux tueur de la Mafia et l'intervention des services secrets, aussi bien français qu'états-uniens. Les références à d'anciens films (notamment les James Bond) ou d'anciennes séries (je pense au Bureau des légendes) sont nombreuses, avec un angle parodique. C'est ce qui m'a gêné. L'intrigue perd en vraisemblance, les interventions des espions étant souvent ridicules. De surcroît, je trouve qu'ils sont mal joués, y compris du côté français, avec un Aurélien Wiik très décevant. (Il était bien meilleur dans Meurtres en Berry.)

   Je rassure les fans de la série : les épisodes suivants (que j'ai tous vus) sont bien meilleurs. Ainsi, vendredi prochain sera diffusé "Mandala", dont l'intrigue a pour cadre un monastère bouddhiste. J'y ai retrouvé les qualités de la série : une enquête sur fond de mystère, la mise en scène du travail de déduction d'Astrid, de l'humour bienvenu... et, fait notable, une plus grande participation du personnage du commissaire, interprété par Jean-Louis Garçon.

   L'épisode 4, intitulé "Le Dernier des Aztèques", est passionnant. Il tourne autour de l'archéologie, de l'Amérique centrale... et du mythe de l'Eldorado. Au cours de l'enquête, Astrid est amenée à consulter le Codex Borbonicus, un somptueux manuscrit peint datant du début du XVIe siècle. (Je regrette toutefois que les dialoguistes n'aient pas fait préciser par la documentaliste qu'il vaudrait mieux appeler Mexicas ce peuple de la Méso-Amérique.)

   Changement total d'ambiance dans l'épisode 5 ("Le Baptême des morts"), qui nous transporte chez les Mormons. L'enquête policière est assez classique, avec notamment des secrets qui remontent du passé. J'ai apprécié qu'au passage les auteurs égratignent l'extrémisme religieux, qui n'est pas exclusivement mormon : certains comportements observés durant l'épisode existent dans d'autres communautés religieuses... En fils rouges de la saison, on a les relations de Raphaëlle avec sa mère (la policière étant montrée sous un jour plus mature), le possible mariage d'Astrid... et le retour d'un passé enfoui.

   "Loup y es-tu ?" est une fausse relecture des histoires de loup-garou. Dans cet épisode, le surnaturel se teinte fortement de social, avec l'évocation du sort de migrants et la défense des droits des femmes. Contrairement à ce qu'on peut constater dans nombre de fictions contemporaines (notamment françaises), je trouve que ces sujets sensibles sont amenés et traités avec une relative subtilité.

   L'intrigue de l'épisode 7 ("On achève bien les jockeys") évolue dans le monde hippique... et nous replonge dans le passé d'Astrid. C'est l'occasion de retrouver une jeune comédienne talentueuse, Sylvie Filloux, qui incarne Astrid jeune.

   La saison se conclut avec "Un Mariage et quatre enterrements", un nouvel épisode au titre en forme de clin d’œil (ici au film Quatre mariages et un enterrement). Cela commence comme chez l'inspecteur Colombo, puisqu'on voit l'assassin organiser son meurtre. Mais la suite nous réserve quelques surprises, avec notamment le retour d'une vieille connaissance de nos héroïnes (hélas toujours aussi mal interprété). L'histoire se termine sur un cliffhanger... ce qui nous laisse sur notre faim... mais annonce forcément une saison 6 !

samedi, 26 octobre 2024

Les grosses bites d'Ethiopie

   Si, en juin dernier, on m'avait dit : cette année, à Rodez, « l'été s'ra chaud », j'aurais pensé qu'on m'annonçait une période caniculaire, pas la nouvelle exposition temporaire du Musée Fenaille, visible pendant encore une semaine.

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   Du VIIIe au XVe siècle, en certaines parties de l'Éthiopie, ont été érigées de grandes stèles, soit à forme humaine (anthropomorphes), soit en forme de phallus (ithyphalliques, terme dont je recommande l'usage pour briller dans les dîners).

   Mais, avant d'en arriver là, au sous-sol du musée ruthénois, il faut passer par la pièce où sont évoqués les modes de vie, avec notamment une grande paroi vitrée derrière laquelle sont disposés divers objets de la vie quotidienne, qu'elle soit religieuse ou profane. Cette partie est absolument passionnante... et inattendue.

   Beaucoup d'objets ont été fabriqués à partir de substances animales : ivoire d'éléphant, cuir de chèvre, corne de bovidé, dents de léopard. On peut ainsi voir un magnifique bouclier, en cuir de buffle :

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   Je recommande aussi un chapelet dont les perles sont issues de dents d'hippopotame, un appui-tête en corne de buffle, une amulette en parchemin, un ex-voto réalisé à partir de pattes d'un céphalopode (incroyable)... ou encore cet objet :

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   Il s'agit bien d'un crucifix, dont la branche principale possède un bout arrondi pour servir de... cure-oreille ! Était-ce pour mieux entendre la parole divine ? Mystère...

   Dans les salles suivantes, il va enfin être sérieusement question des stèles, dont certaines ne sont pas sans rappeler celles qui sont exposées au dernier étage du musée Fenaille : les fameuses statues-menhirs, qui sont toutefois bien plus anciennes. (Elles remontent à l'Âge du bronze, il y a 4000-5500 ans.)

   Pour être honnête, je dois signaler qu'en plus des deux "familles" mentionnées plus haut, on distingue aussi les stèles dites historiées, les stèles à épées, les stèles tambours et les stèles "au masque". Certaines semblent avoir été implantées de manière quasi isolée, d'autres sont forcément liées à une occupation humaine, à travers une nécropole. (Le documentaire -précédemment diffusé sur Arte- projeté dans l'auditorium du musée permet de suivre plusieurs campagnes de fouilles.)

   Au niveau des conclusions, il convient de rester prudent, mais il semblerait que les stèles phalliques soient plus anciennes que les anthropomorphes (certaines des premières ayant même été réutilisées pour fabriquer les secondes : les cultes ont évolué). Ces dernières sont plus souvent associées à une nécropole ou au moins une tombe. Peut-être que les premières, symboles de fertilité, ont d'abord servi à marquer le territoire d'une communauté d'agriculteurs, alors que l'apparition des secondes a coïncidé avec la formation de groupes villageois plus étoffés, aux pratiques plus élaborées... mais ce ne sont que des suppositions.

   Dans la dernière salle d'exposition, il est toujours question des stèles, mais aussi d'éléments matériels de la vie quotidienne, notamment tout ce qui touche au café. L'analyse se prolonge jusqu'à notre époque, qui voit des objets en plastique (fabriqués en Chine) remplacer parfois les productions de l'artisanat traditionnel.

   C'est donc une exposition à voir, avant de se lancer dans la (re)découverte des collections du musée, dans les étages supérieurs.

vendredi, 25 octobre 2024

L'aire de l'IG "couteau de Laguiole"

   Le feuilleton de la création de l'indication géographique pour le célèbre couteau français a connu de nouveaux rebondissements ces dernières semaines.

   Pour rappel : depuis le début du XXIe siècle, les fabricants français dénoncent la contrefaçon, le marché étant inondé de produits bas de gamme, fabriqués au Pakistan ou en Chine (et importés par des sociétés... françaises). 2013 a vu les débats parlementaires tourner autour du projet de loi consacré à la consommation, qui a débouché sur davantage de possibilités de créer des IG pour des produits non alimentaires, à condition, bien sûr, qu'elles soient rigoureusement territorialisées.

   Depuis, deux projets s'opposent, celui mené par des couteliers de Thiers (appuyés par certains assembleurs aveyronnais... qui sont peut-être leurs clients) et celui mené exclusivement par des couteliers aveyronnais, certains procédant à pratiquement toutes les étapes de la fabrication sur place (en gros : La Forge, Honoré Durand et Benoit l'Artisan).

   En 2022, la première manche a été remportée par le CLAA (l'association dominée par les Auvergnats). Mais, en juillet dernier, la Cour d'Appel d'Aix a donné raison à leurs adversaires aveyronnais. Mais la messe n'est peut-être pas encore dite, puisque le CLAA compte se pourvoir en cassation.

   En attendant, l'INPI a publié le cahier des charges de l'appellation aveyronnaise, ce qui a incité le quotidien aveyronnais Centre Presse à consacrer un article à l'aire géographique de l'appellation. C'est là que le bât blesse... parce que la liste de communes (24 au total) publiée par le quotidien est erronée !

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   Elle comprend bien 24 noms... mais deux communes sont mentionnées à deux reprises : Castelnau-de-Mandailles et Prades-d'Aubrac. Voici la carte à laquelle on aboutit à partir de cette liste :

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   En vert sont coloriées les communes de l'aire IG (selon Centre Presse). J'ai marqué en rouge la commune de Rodez (le chef-lieu départemental). Comparons avec la carte figurant dans le cahier des charges officiel :

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   Vous remarquerez que le petit trou blanc figurant sur la précédente n'apparaît plus ici, puisqu'il y a bien 24 communes coloriées, incluant donc Campouriez et Saint-Amans-des-Cots.

   Mme Franco aurait dû se relire plus attentivement.

mardi, 22 octobre 2024

Exposition sur Pigüé

   Jusqu'au mercredi 30 octobre, la mairie de Rodez héberge (au premier étage) une petite (mais fort intéressante) exposition consacrée à la ville fondée jadis, à la fin du XIXe siècle, par des Aveyronnais émigrés en Argentine. Le 5 décembre prochain, cela fera 140 ans.

   En douze panneaux (clin d’œil à l'Aveyron ?), on nous présente l'histoire de cette fondation... en fait en treize panneaux, puisqu'une introduction a été ménagée, avec le plan de l'exposition et quelques informations préliminaires.

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   On y trouve notamment l'écusson de la ville, qui fait allusion à ses richesses agricoles, celles qu'ont développées les immigrants aveyronnais, le bourg central étant lui plus artisanal et commercial.

   Les premiers panneaux insistent sur le rôle de deux personnages : Clément Cabanettes, l'initiateur du projet, et François Issaly, arrivé un peu plus tard et qui devint son bras droit. Il a survécu plus de vingt ans à Cabanettes (mort avant d'avoir atteint 60 ans) et, surtout, il a laissé un impressionnant journal intime (composé de plusieurs milliers de pages), dont un florilège a été édité il y a une dizaine d'années. (Un exemplaire est consultable à la médiathèque de Rodez.)

   La suite de l'exposition ne cache pas les difficultés de la traversée puis de l'installation. Il fallut rejoindre les lieux, au départ assez isolés. (Plus tard, les Aveyronnais ont obtenu qu'une ligne de chemin de fer soit prolongée jusqu'à Pigüé.)  Les deux premières années furent particulièrement ardues.

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   L'un des panneaux détaille la composition du premier groupe de migrants, partis de Bordeaux sur le Belgrano. Aujourd'hui encore, une relative incertitude règne sur le nombre exact de personnes ayant participé au trajet. Entre le nombre prévu et le nombre réel de partants, il y aurait eu une déperdition, les autorités françaises rechignant à laisser notamment partir des hommes jeunes qui n'étaient pas encore à jour de leurs obligations militaires. (Nous sommes en 1884.) La traversée a duré plusieurs semaines et il semble qu'il y ait eu quelques naissances... ou bien que certains enfants en bas âge n'aient pas été déclarés au départ. Bref, on nous parle d'une quarantaine de familles (40 ? 47 ?) et de 143 à 180 personnes, presque toutes aveyronnaises d'origine. Les rares exceptions sont des personnes originaires du Cantal (Jussac), de Lozère (Nasbinals) et des Pyrénées (Basses comme Hautes). Quant aux Aveyronnais, ils venaient des communes en rouge ci-dessous :

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(cliquer sur la carte pour l'agrandir)

   Comme j'ai colorié toutes les communes de la même manière quel que soit le nombre de personnes parties dans le premier convoi, la superficie élevée de certaines d'entre elles les fait injustement ressortir : très peu venaient de la région de Millau (au sud-est). Les gros contingents sont partis de la zone Bozouls-Espalion (au nord-est de Rodez), d'une partie de la vallée du Lot et d'un arc de cercle rural situé au sud de Rodez.

   (Les lecteurs aveyronnais qui observeront attentivement cette carte remarqueront que je n'ai que partiellement colorié les communes de Baraqueville et Conques-en-Rouergue -qui n'existaient pas à l'époque, les passagers du Belgrano venant précisément de Vors et de Saint-Cyprien-sur-Dourdou.)

   La fin de l'exposition évoque l'entraide (matérialisée par la création d'une société de secours mutuel) ainsi que les liens maintenus tant bien que mal avec la France métropolitaine et l'Aveyron.

   (Je signale que les panneaux informatifs alternent avec des tableaux évoquant les migrations actuelles...  bof.)

   L'accès à l'exposition est gratuit, aux horaires d'ouverture de la mairie de Rodez.

dimanche, 20 octobre 2024

Brokenwood, saison 9

   France 3 achève ce dimanche soir (presque un an après la saison 8) la diffusion de la neuvième saison de cette série policière néo-zélandaise atypique.

   Introduit par une reprise de Born to be wild, l'épisode programmé en première partie de soirée (la suite consistant en des rediffusions) s'intitule La Mariée était en cuir (Motorcycle Mamas dans la version originale, toujours aussi savoureuse). Les cinéphiles noteront que les traducteurs ont voulu faire un clin d’œil à un film de François Truffaut.

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   Au cœur de l'histoire se trouve une bande de motardes, toutes anciennes détenues. L'homme que l'une d'entre elles devait épouser est retrouvé mort le matin du mariage. Les suspects sont nombreux, au sein de la bande comme à Brokenwood même. L'enquête, bien menée, à son rythme, réserve des surprises... et quelques moments cocasses. Cela conclut agréablement une saison à la hauteur des précédentes.

   Sur le site de France Télévisions, on peut (re)voir les cinq autres épisodes composant la saison 9.

   Le premier, intitulé Brokenwood, le musical, se déroule dans le milieu de la comédie musicale, avec ses aspirations et ses ridicules. Il aborde un délicat sujet de société (qui continue hélas de défrayer la chronique) et, développe, en parallèle, un aspect de la vie personnelle du lieutenant Chalmers, tout en traitant, par la bande, de la place des Maoris.

   Le deuxième épisode, On ne choisit pas sa famille, baigne dans les secrets intimes et les faux-semblants. On y croise plusieurs personnages rencontrés les saisons précédentes. L'intrigue est assez tordue, avec un petit côté Agatha Christie.

   Le troisième épisode, Les Petites Sœurs de Sainte-Monica, nous plonge dans l'ambiance d'un couvent dont les pensionnaires ont fait vœu de silence... jusqu'à ce que l'une d'entre elles soit assassinée. Cela fait un peu déjà-vu, mais l'histoire est traitée avec délicatesse et ironie. Les nonnes réservent pas mal de surprises... et les enquêteurs rivalisent d'esprit pour créer, en anglais, des jeux de mots à propos des bonnes sœurs (en jouant sur la sonorité none).

   Le quatrième épisode, Comme chien et chat, traite de l'assassinat d'une vétérinaire. Chiens, chats, chevaux et ... une tortue (celle du commerçant ambulant Frodon), sont au programme. Au-delà de l'aspect criminel, ce volet est particulièrement marqué par le côté décalé propre à la série : plusieurs habitants sont vraiment bizarres... sans forcément représenter un danger.

   Le cinquième épisode se démarque de l'ensemble. Intitulé En plein cœur, il déroule deux histoires en parallèle. D'un côté, on suit le commandant Shepherd dans sa quête de la signature des papiers du divorce par sa précédente épouse, qui vit dans un coin reculé de Nouvelle-Zélande (ce qui est la moindre de ses étrangetés). Pendant ce temps, une fois n'est pas coutume, son équipe enquête sans lui, sur une affaire des plus mystérieuses : le décès, dans un motel, d'un homme, d'un arrêt cardiaque provoqué par un fragment de balle, entré dans son corps par... le périnée. Durant cet épisode, la médecin-légiste (d'origine russe, et désespérément amoureuse du commandant) s'en donne à cœur joie.

   J'ai été ravi d'apprendre que la dixième saison a déjà été diffusée aux antipodes. Nous aurons donc l'occasion de suivre (le plus tôt possible, j'espère) les nouvelles aventures de la fine équipe néo-zélandaise.

   P.S.

   L'intrigue de lépisode 5 a la particularité de tourner autour d'un périnée, une partie de l'anatomie dont il est très rarement question dans les fictions. La dernière fois que j'en avais entendu parler, c'était dans l'adaptation cinématographique (délicieusement grossière) d'Alerte à Malibu.

   Les Français qui ont un peu de mémoire se rappelleront qu'au début du mandat de Nicolas Sarkozy (2007-2012), on a beaucoup glosé sur le périnée présidentiel...

samedi, 05 octobre 2024

Les riches de l'Aveyron

   Un article du quotidien aveyronnais Centre Presse, mis en ligne ce matin, a attiré mon attention. S'appuyant sur les données fiscales de 2022-2023, Quentin Marais a établi un palmarès des communes (15 sur 285) où résident le plus grand nombre de ménages ayant le revenu fiscal le plus élevé (supérieur à 100 000 euros par an) :

Palmarès CP 05 10 2024.jpg

   Sans surprise, Rodez arrive largement en tête, avec 352 foyers fiscaux ayant déclaré, en 2023, un revenu annuel 2022 supérieur à 100 000 euros. Ce classement m'est apparu trompeur, puisque le podium, comprenant Rodez, Millau et Onet-le-Château, est constitué des trois communes les plus peuplées du département (d'après l'INSEE) ! Je me suis donc mis en tête d'affiner la comparaison. Voici ce à quoi je suis arrivé :

Tableau de synthèse.jpg

(cliquer sur le tableau pour l'agrandir)

   Dans un premier temps, j'ai comparé le nombre de foyers très riches à la population municipale de chaque commune. Je n'ai pas calculé des pourcentages, notamment parce que cela m'aurait conduit à mélanger des chèvres (des foyers) avec des choux (des comptages individuels d'habitants). J'ai préféré calculer des ratios, en divisant le nombre d'habitants par le nombre de foyers très riches.

   Cela donne un classement très différent. Plus le résultat est bas, plus le poids des foyers très riches est important dans la population communale. Le trio de tête est composé de Salles-la-Source (où la population est 47 fois plus nombreuse que le nombre de foyers fiscaux très riches), Rodez (69) et Olemps (70), trois communes de l'aire urbaine de Rodez.

   Cela ne me satisfaisait pas complètement. Il m'est apparu plus pertinent encore de calculer la part que représentent ces foyers très riches dans le nombre total de foyers de chacune de ces communes. J'ai trouvé ces données sur un site gouvernemental. Les résultats (nombre total de foyers fiscaux et pourcentage de foyers très riches) figurent dans les deux dernières colonnes du tableau figurant plus haut dans ce billet.

   Salles-la-Source arrive de nouveau en tête : 3,9 % des foyers fiscaux y ont déclaré, en 2023, plus de 100 000 euros de revenus. Elle précède Druelle-Balsac (2,6 % de foyers à très hauts revenus) et Sébazac-Concourès (2,4 %). Pas très loin derrière se trouvent Olemps et Rodez (2,3 %), puis Onet-le-Château et Flavin (2,2 %). Ces sept communes sont situées dans l'aire urbaine de Rodez.

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   Sur la carte des communes aveyronnaises ci-dessus, j'ai colorié ces sept communes en rouge, marquant en jaune les huit autres composant le groupe des quinze mis en valeur par l'article de Centre Presse.

   Je reconnais que cette analyse comporte au moins deux défauts. Tout d'abord, je n'ai pas calculé le pourcentage de foyers ayant déclaré un revenu élevé pour toutes les communes aveyronnaises. Je pense que d'autres pourraient se glisser dans le top 15.

   Enfin, pour mesurer la richesse des foyers, il faudrait, en plus des revenus (déclarés), tenir compte du patrimoine (mobilier comme immobilier).

mardi, 17 septembre 2024

L'Aveyron fictif de France 2

   France 2 est sur le point d'achever la diffusion d'une mini-série (en six épisodes) intitulée L'Éclipse. Elle a été majoritairement tournée en Aveyron, sur l'Aubrac et dans la commune de Bozouls (célèbre pour son canyon, que la plupart des locaux et quelques esprits égrillards persistent à nommer « le trou »).

   Le premier problème est que les auteurs du scénario ont choisi de localiser la cité du Causse Comtal (marquée par les roches calcaires) sur l'Aubrac (à soubassement partiellement volcanique). Vu de Paris (voire de Montpellier), cela peut sembler identique, mais, localement, on fait bigrement la différence entre les deux territoires (l'Aubrac étant grossièrement paré de vert ci-dessous).

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   De surcroît, à part quelques vues aériennes "décoratives", le réalisateur ne fait rien de ce cadre splendide, autour duquel il aurait pourtant été possible de bâtir une histoire sur fond de légende...

   Un troisième élément m'a fait tiquer (toujours dès le premier épisode, censé planter le cadre avec un minimum de rigueur...). On voit deux des jeunes protagonistes prendre un bus, supposé relier l'Aubrac à Rodez :

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   Il s'agit d'un bus ruthénois, plus précisément de la communauté d'agglomération de Rodez... donc un véhicule qui ne circule que dans les huit communes membres. Bozouls n'en fait pas partie, mais elle est bien située sur une ligne qui relie l'Aubrac à Rodez, la ligne 201, dont les bus (financés par le Conseil régional) sont... rouges :

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   Tel n'est pas le véhicule qu'on voit circuler dans la série, peut-être en raison du manque de disponibilité, peut-être parce que la production a signé un partenariat uniquement avec les collectivités les plus locales : le générique de fin remercie (entre autres) la commune de Bozouls, la communauté de Rodez et le département de l'Aveyron (le conseil départemental ayant sans doute participé au financement... mais pour quelle somme, mystère).

     J'en profite pour signaler que ce générique de fin comporte une erreur (ou maladresse). Tel qu'il est présenté, il sous-entend que la commune de Marchastel est située dans l'Aveyron, alors qu'elle est en Lozère (une commune portant le même nom se trouvant dans le Cantal).

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   On pourrait m'opposer la "licence poétique", qui permet aux créateurs de s'émanciper du contexte réel, pour mieux porter leur œuvre. Si encore celle-ci était emballante... Les jeunes personnages de la série n'ont pas grand chose à voir avec les habitants du cru. Le plus mal caractérisé est le fils de l'une des gendarmes, un fumeur de joint qui écoute du rock, coiffé et habillé plutôt comme un citadin. J'ai de plus été sidéré par le laxisme des parents représentés dans la série, sans parler des interférences entre leur vie privée et l'enquête en cours. Dans la vraie vie, celle-ci leur aurait été rapidement retirée, pour être confiée à une Section de recherches (par exemple celle de Montpellier).

   Je pourrais m'acharner davantage, relever d'autres incohérences (comme l'absence de réseau, moins répandue qu'on ne le croit, ou encore le fait que, pour écouter de la musique, les jeunes soient limités à un auto-radio... on connaît les enceintes connectées, sur l'Aubrac !)... Je pourrais aussi mettre en valeur les qualités de la série (qui n'est pas totalement nulle), notamment les vues paysagères et certaines scènes d'intérieur pas trop mal réussies.

   D'un point de vue scénaristique, le dernier épisode n'est pas le plus mauvais : il permet de revoir (sous un autre angle) certaines scènes du début. C'est assez saisissant, mais pas suffisant pour faire de l'ensemble de la série une œuvre de référence.

jeudi, 22 août 2024

Petit mensonge historique sur France Culture

   L'été demeure propice à l'enrichissement intellectuel, sur les radios publiques. Ainsi, actuellement, sur France Culture, on peut profiter, au choix, d'une "Grande Traversée" en compagnie de Christophe Colomb, d'une série documentaire consacrée aux Guerres de religions (en France, au XVIe siècle)... ou se contenter d'avoir raison avec... Charles de Gaulle.

   C'est l'audition du quatrième épisode de ce dernier programme qui, ce midi, m'a fait dresser l'oreille. Présenté par Xavier Mauduit, il  a confronté les visions de Jean-Luc Barré, biographe de Charles de Gaulle (marqué à droite), et de Ludivine Bantigny, universitaire marxisante. L'animateur leur a longuement laissé la parole, leur permettant de développer leurs arguments. C'était très intéressant... jusqu'à la toute fin, qui a évoqué les élections législatives de juin 1968.

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  (Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

   Consécutives à la dissolution prononcée par le président de Gaulle, elles ont vu débarquer à l'Assemblée nationale une majorité absolue de députés UDR (gaullistes), alors que les précédentes élections (celles de 1967) avaient failli aboutir à ce qui aurait été appelé la première cohabitation.

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   A ce sujet, Jean-Luc Barré mettait (fort justement) l'accent sur la nette victoire du parti au pouvoir, dans des conditions démocratiques, tandis que Ludivine Bantigny affirmait (à raison) que la forme du scrutin (uninominal majoritaire à deux tours) avait favorisé le parti au pouvoir, alors que, selon elle, gauche et droite représentaient un poids équivalent dans le corps électoral... C'est là que le bât blesse.

   Voici le résultat du premier tour des législatives de 1968 (d'après le site france-politique.fr) :

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   Comme on peut le constater, contrairement à ce qu'a affirmé l'historienne, la gauche et la droite ne faisaient pas jeu égal en juin 1968. A eux seuls, les gaullistes ont rassemblé près de 44 % des suffrages exprimés, auxquels il faudrait ajouter ceux (entre 4 et 5 %) qui se sont portés sur les Républicain indépendants (de Valéry Giscard d'Estaing), classés la plupart du temps dans les "divers droite". Au premier tour des législatives de 1968, l'ensemble des candidats de droite a donc bien recueilli la majorité des voix, autour de 50 %... contre environ 37 % (40 % en incluant les trotskystes) pour la gauche (PCF + FGDS + divers gauche).

   Il reste le cas des centristes du PDM (la mouvance de Jean Lecanuet, en jaune dans le tableau ci-dessus, en bleu clair sur les diagrammes semi-circulaires), qui refusent de soutenir systématiquement le gouvernement, mais qui n'ont pas moins refusé de rejoindre l'alliance de gauche. Lorsqu'il y a eu second tour, les voix des centristes se sont plutôt portées sur les candidats gaullistes. (J'ajoute qu'au vu du profil des élus de ce camp, il serait de nos jours plutôt classé à droite par les oracles de la gauche intellectuelle...)

   Les invités auraient aussi pu évoquer la règle d'âge (pour pouvoir voter) : en 1968, elle était de 21 ans. Or, il ne fait pas mystère que, parmi les millions de manifestants anti-gaullistes de mai-juin 1968, il s'en trouvait beaucoup qui n'avaient que 18, 19 ou 20 ans. Le corps électoral de juin 1968 était plutôt de droite... et sans doute plus à droite que la société française. Enfin, il ne faut pas négliger le "vote de la peur" de la part de certains Français, pas forcément marqués à droite, mais que la tournure des événements de 68 a inquiétés.

mardi, 20 août 2024

L'épouse aveyronnaise du résistant parisien

   Sous la plume de Philippe Broussard, Le Monde vient d'achever la publication d'une passionnante série d'articles consacrée à un mystérieux photographe, qui a pris, durant l'Occupation, des centaines de clichés en plein Paris (ce qui était interdit).

   Mort en déportation (sans doute à cause d'une dénonciation...), Raoul Minot n'a pas eu droit au statut de résistant, réclamé en vain, après-guerre, par son épouse, Marthe, que l'un des articles présente comme étant « originaire de l'Aveyron ». On n'en sait guère plus sur elle, si ce n'est qu'elle a été enterrée dans le caveau de la famille de son époux, à Montluçon, dans l'Allier.

   Voilà qui fait des deux membres du couple de nouveaux exemples des habitants du Massif central "montés" à Paris. En effet, Marthe Julienne Nathalie Minot est née Bedos, le 8 février 1894, à Pont-de-Salars, dans l'Aveyron, pas très loin de Rodez.

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   Les parents étaient installés dans le village de Crespiaguet, situé dans la partie sud-ouest de la commune. Il semblerait que d'autres membres de la famille (du côté paternel ou maternel) aient vécu dans les environs, entre Le Vibal, Arvieu et Ségur.

   Notons que Marthe a eu sept frères et sœurs (tous plus âgés qu'elle), situation assez courante dans les familles aveyronnaises de l'époque. D'après Geneanet, deux de ses frères se sont mariés à Paris, l'un en 1915, l'autre en 1917 (ce dernier avec une fille Laur, peut-être elle aussi d'origine aveyronnaise). Les deux frères semblent avoir été associés (à Paris) en tant que marchands de vin. Marthe a-t-elle rejoint ses frères "montés" à la capitale avant elle ou bien sont-ils tous les trois partis ensemble ? Mystère. Le décès de leur mère, deux semaines après la naissance de la petite dernière (Marthe), en février 1894, a dû jouer un rôle. Le père, Louis Bedos, s'est remarié en 1897, avec Marie Bouloc, elle aussi habitante de Pont-de-Salars, mais issue d'un autre lieu-dit, Camboulas, très proche de Crespiaguet.

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  Pour la petite histoire, je signale que le père de Marthe a eu d'autres enfants avec sa seconde épouse. Deux sont signalés par Geneanet. Il en manque au moins un : Gabriel Marie Joseph Bedos -orthographié Bédos par le dictionnaire Maitron- né en 1898, au Monastère, mort il y a bientôt 80 ans, le 26 août 1944. Ce demi-frère de Marthe était lui aussi résistant ! Sur le site Mémoire des hommes, il est marqué comme victime civile... alors qu'une plaque commémorative lui est dédiée, à Montmorency :

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   Un décès a peut-être aussi contribué à la migration de Raoul Jean Minot, futur époux de Marthe Bedos. L'article du Monde précise qu'il a été engagé au Printemps en mars 1911. Comme il est né (à Montluçon) en septembre 1893, il était à l'époque âgé de 17 ans. D'après Geneanet, on ne trouve plus trace de ses parents, Marie-Antoinette et Jean, après 1907. Le père (né en 1856) étant mécanicien tourneur, il ne serait pas surprenant que son décès soit survenu autour de la cinquantaine.

   Un décès précoce d'au moins un des parents, associé sans doute à une grande précarité économique, expliquerait le départ pour Paris de ces jeunes habitants du Massif Central. Le grand magasin a peut-être joué le rôle de site de rencontre...

   Quoi qu'il en soit (toujours d'après Geneanet), le mariage aurait été conclu en 1921, en banlieue (ouest) parisienne, à Louveciennes, aujourd'hui dans les Yvelines, à l'époque en Seine-et-Oise. Cette commune n'est pas très éloignée de Courbevoie, sise dans les Hauts-de-Seine, à l'époque dans le département de la Seine. C'est là que le journaliste du Monde a retrouvé la trace du couple, entre les deux guerres mondiales.

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   Marthe Bedos-Minot est décédée en 1960. Philippe Broussard n'est parvenu à retrouver qu'une petite-nièce et un petit-neveu. Pourtant, le couple a bien eu une fille, Jacqueline. Qu'est-elle devenue ? Est-elle partie vivre à Montluçon avec sa mère ou bien est-elle restée en région parisienne ? En cherchant sur la toile, je suis tombé sur une Jacqueline Minot, née en 1926, morte en 2023 dans le XIVe arrondissement de Paris. Son année de naissance est compatible avec l'existence du couple. L'identité déclarée au moment du décès indique qu'elle n'était pas mariée. Mais, a-t-elle eu des enfants ?

   Une dernière question se pose. Marthe a-t-elle joué un rôle dans le fantastique travail de documentation réalisé par son époux ? A plusieurs reprises, le journaliste du Monde souligne qu'il paraît peu probable que Raoul Minot ait agi seul. Il évoque la possibilité de la participation de gendarmes résistants. Mais, sur au moins une des photographies, on peut voir une main gantée tenir le coin d'une affiche, permettant au photographe de réussir son cliché.

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   Cette main ne pourrait-elle pas être celle de Marthe ? Quoi de plus innocent en  effet qu'un couple en promenade (peut-être même avec une enfant) ? Cela pourrait constituer une bonne couverture pour masquer une activité photographique interdite.

   Aussi riche soit-elle, la série d'articles du Monde ne répond pas à toutes les questions... On attend la suite !

mardi, 13 août 2024

Joséphine Baker

   On reparle de l'artiste engagée à l'occasion du 80e anniversaire du débarquement de Provence, au cours duquel, rappelons-le, les troupes anglo-américaines ont été épaulées par la nouvelle armée française, issue de la fusion de plusieurs unités de résistants (à divers degrés). Membre de la France Libre, Joséphine Baker a accompagné ces troupes et a même chanté pour elles, comme à Belfort (dans le nord-est de la France métropolitaine), comme le rappelle un récent article du quotidien L'Est Républicain, illustré par une photographie dont voici un détail :

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   (Outre la présence des drapeaux, à l'arrière-plan, vous noterez, au premier plan, celle d'une floppée de bouteilles d'un liquide sans doute alcoolisé, signe que la soirée avait été placée sous le signe de la détente festive.)

   Pour en savoir plus sur cette grande dame (dont l'action ne s'est pas limitée à la Seconde Guerre mondiale), on peut profiter de la diffusion, cet été, sur France Inter, d'une série (en neuf épisodes) consacrée à la chanteuse-résistante-militante des droits humains.

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   Si l'on manque de temps, on peut se contenter d'un documentaire, Joséphine Baker, première icône noire, qu'Arte rediffuse bientôt et qui est déjà disponible sur son site internet et ce jusqu'au 31 août prochain.

mardi, 30 juillet 2024

Se cultiver avec Radio France

   J'écoute la radio principalement en déplacement, qu'il soit professionnel ou personnel. Je recours aussi au podcast (que l'on a naguère tenté d'appeler balladodiffusion). Cet été, deux des radios publiques proposent, en exclusivité ou en rediffusion, des programmes fort intéressants.

   Commençons par la moins connue, France Culture. En semaine, actuellement, dès 9 heures, on peut écouter Les Grandes Traversées. Le florilège en cours de diffusion est centré sur Al Capone, mais l'on peut aussi écouter avec profit ceux qui l'ont précédé, consacrés à Indira Gandhi puis Mohamed Ali.

   A 12h, pas besoin de changer de radio. On nous propose une demi-heure quotidienne sur Pierre Mendès France, dans le cadre du programme Avoir raison avec... Le parcours de celui qui fut, entre autres, un bref et efficace chef de gouvernement sous la IVe République, est riche d'enseignements.

   En revanche, à 13h30, il faut basculer sur France Inter, pour profiter des rediffusions de Rendez-vous avec X, un programme parfois un peu trop complotiste à mon goût, mais souvent nourri de sources pertinentes.

   A 14h, on retourne sur France Cul', pour Mécaniques du journalisme. Je recommande tout particulièrement l'épisode sur Bellingcat.

   A 15h, on repasse sur Inter, pour Face à l'histoire, de Philippe Collin. Il vient de nous régaler avec « Résistantes », qui met en valeur l'engagement de Lucie Aubrac, Renée Davelly (chanteuse), Geneviève de Gaulle (nièce de Charles), Simonne Mathieu (plus connue comme joueuse de tennis) et Mila Racine. Depuis peu, il nous propose la rediffusion du « Fantôme de Philippe Pétain » un ensemble de dix épisodes qui croise les regards des historiens à la fois sur le Maréchal et le régime de Vichy. (Les séries consacrées à Vladimir Poutine et Jean-Marie Le Pen méritent aussi le détour.)

   A celles et ceux qui n'ont pas la possibilité d'écouter en direct, deux possibilités s'offrent : les redifs du soir, à 20h30 ou 21h... ou bien le podcast, meilleur ami de l'internaute peinant à se plier aux contraintes d'une grille horaire.