dimanche, 31 décembre 2023
Les "Riton" 2023
L'année sur le point de se terminer fut riche en plaisirs cinématographiques. Une cinquantaine de films m'ont particulièrement "emporté" (comme l'an dernier). Sur cette cinquantaine, une vingtaine furent (pour moi) particulièrement marquants. Il m'est impossible d'en extraire un podium, tant la qualité fut présente dans les salles obscures, dans des genres différents... et encore, je ne parle que des films que j'ai pu voir. J'ai en raté quelques-uns, pas toujours mauvais...
Sans surprise, la catégorie des "films d'animation" est très fournie. Ce genre est devenu pour moi l'une raisons qui me poussent à me rendre dans les salles obscures.
- Riton du retour du Grand Maître : Le Garçon et le héron (un de mes films de l'année)
- Riton de l'animation mythologique : Pattie et la colère de Poséidon
- Riton de la mise en images de légendes populaires : La Maison des égarées
- Riton de l'adaptation d'un comic book : Spider-Man across the spider-verse
- Riton de l'animation picturale : Hokusai
- Riton de l'animation d'inspiration japonaise : Mars Express
- Riton de l'animation extra-terrestre : Mad God
- Riton de l'animation au ras des pâquerettes : Marcel le coquillage (un de mes films de l'année)
- Riton de l'animation qui met le nez des Français sur une partie de leur passé : Interdit aux chiens et aux Italiens
- Riton de l'animation qui élève : Elémentaire
- Riton de l'animation qui fait voyager : Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire
- Riton de l'animation qui fait bouger : Détective Conan : le sous-marin noir
Voilà qui nous conduit aux films réalisés par de bons cuisiniers, qui ont compris que le public ne venait pas au cinéma pour se faire chier.
- Riton du film à la sauce tomate : John Wick IV
- Riton du film à la sauce napolitaine : Equalizer 3
- Riton du film à la sauce barbecue : Mayday
- Riton du film à la sauce harissa : Babylon (un de mes films de l'année)
- Riton du film à la sauce piquante : Les Gardiens de la galaxie 3
- Riton du film à la sauce moule-burnes : The Flash
- Riton du film qui "fait revenir" ses personnages : Indiana Jones 5
- Riton du film cuisiné à l'ancienne : Mission : impossible - Dead Reckoning I (un de mes films de l'année)
- Riton du film qui embroche : Les Trois Mousquetaires (D'Artagnan comme Milady, tous deux faisant partie de mes films de l'année)
C'est souvent grâce à des films d'action ou de super-héros que j'ai ri. La comédie est un genre sinistré au cinéma. Elle rapporte de l'argent (parce qu'elle ne coûte pas très cher à produire)... mais elle m'emballe rarement. Dans ce naufrage (qui n'est pas que français), je distingue les œuvres suivantes.
- Riton du film de jeune con : Alibi.com 2
- Riton du film de vieux con : Testament (un de mes films de l'année)
- Riton de la comédie sociétale qui a fait grincer quelques dents : Une Année difficile
Cela m'amène aux "films de genre" (plutôt polars ou thrillers), un type d’œuvre qui a lui aussi tendance à m'attirer dans les salles obscures.
- Riton du film sardonique : Sick of myself
- Riton du film dentaire : Earwig
- Riton du film mordant : Les Meutes
- Riton du film angoissant : Missing : disparition inquiétante
- Riton du film d'enquête : Marlowe
- Riton du film à choix multiples : Le Tourbillon de la vie
- Riton du film à choix unique : Soudain seuls (un de mes films de l'année)
- Riton du film à choix cornéliens : Les Ombres persanes (un de mes films de l'année)
La fiction nous ramène souvent à la réalité. Celle-ci nous a été habilement présentée par plusieurs œuvres à caractère documentaire.
- Riton moyen-oriental révoltant : 7 hivers à Téhéran (un de mes films de l'année)
- Riton ukrainien accablant : Pierre Feuille Pistolet
- Riton américain intrigant : Reality (un de mes films de l'année)
- Riton écologiste à moitié rassurant : Les Gardiennes de la planète
- Riton germanique apaisant : Anselm : le bruit du temps
- Riton japonais réjouissant : La Famille Asada (un de mes films de l'année)
- Riton polonais émouvant : Promenade à Cracovie
Les films historiques sont un prolongement naturel des documentaires. Ils ont été particulièrement variés cette année.
- Riton du film qui nous en apprend encore sur la Seconde Guerre mondiale : Natural Light (un de mes films de l'année)
- Riton du film qui nous rappelle ce que fut la terreur stalinienne : Le Capitaine Volkonogov s'est échappé (un de mes films de l'année)
- Riton du film qui évoque de manière originale une dictature disparue : Chili 1976
- Riton du film qui montre un aspect inquiétant des démocraties libérales : La Syndicaliste
- Riton du biopic : L'Abbé Pierre
- Riton du film victimaire : Emmett Till
- Riton du film qui transcende une tragédie : Killers of the Flower Moon (un de mes films de l'année)
Pour terminer ce palmarès, je vais distinguer des longs-métrages que je qualifierais de "délicats". Tous sont marqués par une certaine subtilité, toutefois pas mise en scène de la même manière.
- Riton du film terrestre : L'Improbable Voyage d'Harold Fry
- Riton du film aérien : The Lost King (un de mes films de l'année)
- Riton du film climatique : En plein feu (un de mes films de l'année)
- Riton du film de destinée : La Voie royale
- Riton du chant du cygne : Vivre (un de mes films de l'année)
- Riton du film de résurrection : Sur les chemins noirs (un de mes films de l'année)
- Riton du film sur les beautés simples de la vie : Perfect Days (un de mes films de l'année)
Je n'ai pas placé par hasard deux œuvres "japonaises" en début et fin de palmarès. Ce sont deux des plus beaux films que j'ai vus ces dernières années. Ils ne seraient sans doute pas loin du podium, si je parvenais à en établir un.
20:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Les "Riton" 2023
L'année sur le point de se terminer fut riche en plaisirs cinématographiques. Une cinquantaine de films m'ont particulièrement "emporté" (comme l'an dernier). Sur cette cinquantaine, une vingtaine furent (pour moi) particulièrement marquants. Il m'est impossible d'en extraire un podium, tant la qualité fut présente dans les salles obscures, dans des genres différents... et encore, je ne parle que des films que j'ai pu voir. J'ai en raté quelques-uns, pas toujours mauvais...
Sans surprise, la catégorie des "films d'animation" est très fournie. Ce genre est devenu pour moi l'une raisons qui me poussent à me rendre dans les salles obscures.
- Riton du retour du Grand Maître : Le Garçon et le héron (un de mes films de l'année)
- Riton de l'animation mythologique : Pattie et la colère de Poséidon
- Riton de la mise en images de légendes populaires : La Maison des égarées
- Riton de l'adaptation d'un comic book : Spider-Man across the spider-verse
- Riton de l'animation picturale : Hokusai
- Riton de l'animation d'inspiration japonaise : Mars Express
- Riton de l'animation extra-terrestre : Mad God
- Riton de l'animation au ras des pâquerettes : Marcel le coquillage (un de mes films de l'année)
- Riton de l'animation qui met le nez des Français sur une partie de leur passé : Interdit aux chiens et aux Italiens
- Riton de l'animation qui élève : Elémentaire
- Riton de l'animation qui fait voyager : Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire
- Riton de l'animation qui fait bouger : Détective Conan : le sous-marin noir
Voilà qui nous conduit aux films réalisés par de bons cuisiniers, qui ont compris que le public ne venait pas au cinéma pour se faire chier.
- Riton du film à la sauce tomate : John Wick IV
- Riton du film à la sauce napolitaine : Equalizer 3
- Riton du film à la sauce barbecue : Mayday
- Riton du film à la sauce harissa : Babylon (un de mes films de l'année)
- Riton du film à la sauce piquante : Les Gardiens de la galaxie 3
- Riton du film à la sauce moule-burnes : The Flash
- Riton du film qui "fait revenir" ses personnages : Indiana Jones 5
- Riton du film cuisiné à l'ancienne : Mission : impossible - Dead Reckoning I (un de mes films de l'année)
- Riton du film qui embroche : Les Trois Mousquetaires (D'Artagnan comme Milady, tous deux faisant partie de mes films de l'année)
C'est souvent grâce à des films d'action ou de super-héros que j'ai ri. La comédie est un genre sinistré au cinéma. Elle rapporte de l'argent (parce qu'elle ne coûte pas très cher à produire)... mais elle m'emballe rarement. Dans ce naufrage (qui n'est pas que français), je distingue les œuvres suivantes.
- Riton du film de jeune con : Alibi.com 2
- Riton du film de vieux con : Testament (un de mes films de l'année)
- Riton de la comédie sociétale qui a fait grincer quelques dents : Une Année difficile
Cela m'amène aux "films de genre" (plutôt polars ou thrillers), un type d’œuvre qui a lui aussi tendance à m'attirer dans les salles obscures.
- Riton du film sardonique : Sick of myself
- Riton du film dentaire : Earwig
- Riton du film mordant : Les Meutes
- Riton du film angoissant : Missing : disparition inquiétante
- Riton du film d'enquête : Marlowe
- Riton du film à choix multiples : Le Tourbillon de la vie
- Riton du film à choix unique : Soudain seuls (un de mes films de l'année)
- Riton du film à choix cornéliens : Les Ombres persanes (un de mes films de l'année)
La fiction nous ramène souvent à la réalité. Celle-ci nous a été habilement présentée par plusieurs œuvres à caractère documentaire.
- Riton moyen-oriental révoltant : 7 hivers à Téhéran (un de mes films de l'année)
- Riton ukrainien accablant : Pierre Feuille Pistolet
- Riton américain intrigant : Reality (un de mes films de l'année)
- Riton écologiste à moitié rassurant : Les Gardiennes de la planète
- Riton germanique apaisant : Anselm : le bruit du temps
- Riton japonais réjouissant : La Famille Asada (un de mes films de l'année)
- Riton polonais émouvant : Promenade à Cracovie
Les films historiques sont un prolongement naturel des documentaires. Ils ont été particulièrement variés cette année.
- Riton du film qui nous en apprend encore sur la Seconde Guerre mondiale : Natural Light (un de mes films de l'année)
- Riton du film qui nous rappelle ce que fut la terreur stalinienne : Le Capitaine Volkonogov s'est échappé (un de mes films de l'année)
- Riton du film qui évoque de manière originale une dictature disparue : Chili 1976
- Riton du film qui montre un aspect inquiétant des démocraties libérales : La Syndicaliste
- Riton du biopic : L'Abbé Pierre
- Riton du film victimaire : Emmett Till
- Riton du film qui transcende une tragédie : Killers of the Flower Moon (un de mes films de l'année)
Pour terminer ce palmarès, je vais distinguer des longs-métrages que je qualifierais de "délicats". Tous sont marqués par une certaine subtilité, toutefois pas mise en scène de la même manière.
- Riton du film terrestre : L'Improbable Voyage d'Harold Fry
- Riton du film aérien : The Lost King (un de mes films de l'année)
- Riton du film climatique : En plein feu (un de mes films de l'année)
- Riton du film de destinée : La Voie royale
- Riton du chant du cygne : Vivre (un de mes films de l'année)
- Riton du film de résurrection : Sur les chemins noirs (un de mes films de l'année)
- Riton du film sur les beautés simples de la vie : Perfect Days (un de mes films de l'année)
Je n'ai pas placé par hasard deux œuvres "japonaises" en début et fin de palmarès. Ce sont deux des plus beaux films que j'ai vus ces dernières années. Ils ne seraient sans doute pas loin du podium, si je parvenais à en établir un.
20:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films
samedi, 30 décembre 2023
Les Trois Mousquetaires : Milady
Sortie quelques mois après le premier volet, cette seconde partie de l'adaptation du roman d'Alexandre Dumas (père) met en avant le personnage de l'espionne de Richelieu, l'envoûtante, la machiavélique, la rebelle Milady de Winter, incarnée avec toujours autant de talent par Eva Green. (Allez, un César !)
Paradoxalement, ce personnage n'est pas si présent que cela. Cela confirme que les deux films n'en font qu'un, l'insistance mise sur tel ou tel protagoniste étant plutôt de pure forme : D'Artagnan occupe une aussi grande place dans le second volet que dans le premier.
Toutefois, chaque apparition de Milady est déterminante. Dans le premier tiers de l'histoire, la séquence qui lui fait retrouver le cadet de Gascogne recèle son lot de surprises. Elle est surtout virevoltante. Plus tard arrive la scène que les connaisseurs de l'histoire attendent : le face à face avec Athos (différent du roman, la scène se concluant d'une manière qui ménage l'avenir). Un moment de grâce est atteint en Angleterre, où l'on découvre Milady sous un autre visage (pour la seconde fois, victime, pas uniquement bourreau), avec aussi une incroyable scène dans la grange.
Les autres comédiens sont convaincants. François Civil m'a semblé plus à l'aise que dans le précédent opus, mais toujours moins marquant que Romain Duris, Pio Marmaï et Vincent Cassel, qui constituent un formidable trio. J'y ajouterais Marc Barbé et surtout Eric Ruf, impeccable en cardinal de Richelieu.
C'est toujours aussi feuilletonnesque. Le film regorge de péripéties, de cascades, de trahisons. Les dialogues sont bien écrits, souvent "piquants". Sur le fond, c'est moins joyeux, plus noir que le premier volet, ce qui me convient. Sur le plan visuel, c'est peut-être encore meilleur. J'ai passé un excellent moment... et j'aimerais bien qu'il y ait une suite (vingt ans après ?), comme la fin semble le suggérer.
18:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Les Trois Mousquetaires : Milady
Sortie quelques mois après le premier volet, cette seconde partie de l'adaptation du roman d'Alexandre Dumas (père) met en avant le personnage de l'espionne de Richelieu, l'envoûtante, la machiavélique, la rebelle Milady de Winter, incarnée avec toujours autant de talent par Eva Green. (Allez, un César !)
Paradoxalement, ce personnage n'est pas si présent que cela. Cela confirme que les deux films n'en font qu'un, l'insistance mise sur tel ou tel protagoniste étant plutôt de pure forme : D'Artagnan occupe une aussi grande place dans le second volet que dans le premier.
Toutefois, chaque apparition de Milady est déterminante. Dans le premier tiers de l'histoire, la séquence qui lui fait retrouver le cadet de Gascogne recèle son lot de surprises. Elle est surtout virevoltante. Plus tard arrive la scène que les connaisseurs de l'histoire attendent : le face à face avec Athos (différent du roman, la scène se concluant d'une manière qui ménage l'avenir). Un moment de grâce est atteint en Angleterre, où l'on découvre Milady sous un autre visage (pour la seconde fois, victime, pas uniquement bourreau), avec aussi une incroyable scène dans la grange.
Les autres comédiens sont convaincants. François Civil m'a semblé plus à l'aise que dans le précédent opus, mais toujours moins marquant que Romain Duris, Pio Marmaï et Vincent Cassel, qui constituent un formidable trio. J'y ajouterais Marc Barbé et surtout Eric Ruf, impeccable en cardinal de Richelieu.
C'est toujours aussi feuilletonnesque. Le film regorge de péripéties, de cascades, de trahisons. Les dialogues sont bien écrits, souvent "piquants". Sur le fond, c'est moins joyeux, plus noir que le premier volet, ce qui me convient. Sur le plan visuel, c'est peut-être encore meilleur. J'ai passé un excellent moment... et j'aimerais bien qu'il y ait une suite (vingt ans après ?), comme la fin semble le suggérer.
18:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
jeudi, 28 décembre 2023
Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire
Cette animation espagnole louche sur les films noirs et l'ambiance à la Agatha Christie (le héros, l'inspecteur Sun, étant un double parodique -et arachnéen- d'Hercule Poirot).
Le pari des créateurs est de faire des araignées les personnages principaux de ce film... et donc de les rendre plutôt sympathiques... ainsi qu'une pléiade de bestioles qui n'ont pas toujours bonne réputation : mouches, crickets, cafards, puces, fourmis...
Cela passe sans problème parce que l'image est de qualité. L'assemblage des corps d'insectes ou d'arachnoïdes et de visages humains fonctionne bien, avec des yeux particulièrement expressifs (une qualité qu'on retrouve d'habitude dans les productions Pixar). On peut ajouter que les dialogues sont nourris de jeux de mots en lien avec la nature des protagonistes.
L'intrigue est très classique : un meurtre mystérieux est commis au cours d'un voyage en avion (entre Shanghai et San Francisco). Les passagers de très petite taille empruntent le même vol que les humains, mais dans une partie différente de l'aéronef, les deux mondes finissant parfois par se croiser, lors de scènes particulièrement enlevées.
L'inspecteur Sun, au moins autant veinard qu'habile en déduction, va s'appuyer (au début bien malgré lui) sur une nouvelle apprentie, du genre "collante", une araignée sauteuse très futée. Leur association est sympathique et elle montre un duo amical en formation, l'adulte prenant de plus en plus en considération les initiatives de la jeune.
L'enquête réserve son lot de mystères. Elle est menée au pas de charge par Sun et son acolyte, sur fond musical jazzy. On retrouve dans l'histoire des personnages typiques du roman noir : l'homme d'affaires richissime, la femme fatale, le détective, les employés plus ou moins fiables, le voyou quasi insaisissable, le patron un peu trop présent dans l'enquête... La galerie de suspects est étoffée. Un étrange complot semble être à l’œuvre...
Cela dure moins d'1h30. C'est visuellement bien fichu et l'on ne s'ennuie pas. Les aspects un peu sombres de l'histoire sont gommés par la fin, qui rassurera les petits. Ce film est l'une des bonnes surprises de cette fin d'année 2023.
09:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire
Cette animation espagnole louche sur les films noirs et l'ambiance à la Agatha Christie (le héros, l'inspecteur Sun, étant un double parodique -et arachnéen- d'Hercule Poirot).
Le pari des créateurs est de faire des araignées les personnages principaux de ce film... et donc de les rendre plutôt sympathiques... ainsi qu'une pléiade de bestioles qui n'ont pas toujours bonne réputation : mouches, crickets, cafards, puces, fourmis...
Cela passe sans problème parce que l'image est de qualité. L'assemblage des corps d'insectes ou d'arachnoïdes et de visages humains fonctionne bien, avec des yeux particulièrement expressifs (une qualité qu'on retrouve d'habitude dans les productions Pixar). On peut ajouter que les dialogues sont nourris de jeux de mots en lien avec la nature des protagonistes.
L'intrigue est très classique : un meurtre mystérieux est commis au cours d'un voyage en avion (entre Shanghai et San Francisco). Les passagers de très petite taille empruntent le même vol que les humains, mais dans une partie différente de l'aéronef, les deux mondes finissant parfois par se croiser, lors de scènes particulièrement enlevées.
L'inspecteur Sun, au moins autant veinard qu'habile en déduction, va s'appuyer (au début bien malgré lui) sur une nouvelle apprentie, du genre "collante", une araignée sauteuse très futée. Leur association est sympathique et elle montre un duo amical en formation, l'adulte prenant de plus en plus en considération les initiatives de la jeune.
L'enquête réserve son lot de mystères. Elle est menée au pas de charge par Sun et son acolyte, sur fond musical jazzy. On retrouve dans l'histoire des personnages typiques du roman noir : l'homme d'affaires richissime, la femme fatale, le détective, les employés plus ou moins fiables, le voyou quasi insaisissable, le patron un peu trop présent dans l'enquête... La galerie de suspects est étoffée. Un étrange complot semble être à l’œuvre...
Cela dure moins d'1h30. C'est visuellement bien fichu et l'on ne s'ennuie pas. Les aspects un peu sombres de l'histoire sont gommés par la fin, qui rassurera les petits. Ce film est l'une des bonnes surprises de cette fin d'année 2023.
09:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
mercredi, 27 décembre 2023
Soudain seuls
J'ai fini par voir cette histoire de couple, adaptée d'un roman de la navigatrice Isabelle Autissier (que je n'ai pas lu). Tournée en Islande, elle évoque le périple d'un homme et d'une femme dans le sud de l'océan Atlantique, jusque dans ces îles (argentines ou chiliennes) d'où, parfois, on peut voir le début de la banquise.
Le début est sans surprise, balisé, mais bien joué. On sent que cela tangue un peu, sur le bateau comme dans le couple. Les péripéties du voyage contribuent à faire éclater la crise. Cela débouche sur une soirée, dans le refuge, au cours de laquelle on se dit ses quatre vérités / on cherche à être le plus vexant possible avec l'autre. En revanche, ce qui est moins vraisemblable, c'est la rapide succession des hauts et bas dans la relation. C'est peut-être le principal point faible de ce film : la réalisation et le montage ne sont pas parvenus à transmettre la possibilité de ces évolutions.
Un autre basculement est à l’œuvre au cours de cette histoire. Au début, on nous présente un couple assez traditionnel : Ben est un homme d'action, un sensitif, qui aime vivre au contact des forces de la nature, tandis que Laura semble plus intellectuelle, plus réfléchie. Dans un premier temps, l'homme semble plus adapté à la survie dans le nouveau contexte, celui de l'échouage sur une île déserte, où l'on ne croise que des manchots. Petit à petit, on comprend que le rapport de force s'inverse. Laura s'endurcit ; la jolie et douce blonde du début se transforme en guerrière du quotidien. Les deux acteurs (Gilles Lellouche et Mélanie Thierry) sont formidables.
J'ai aimé cette ambiance de bout du monde, ces paysages magnifiques et cette vie âpre, où les instincts primaires ont tendance à prendre le dessus sur l'éducation et le vernis de civilisation. La conclusion est belle, bien que, pour moi, invraisemblable.
ATTENTION !
DIVULGÂCHAGE !
POURQUOI JE TROUVE UNE PARTIE DE L'INTRIGUE INVRAISEMBLABLE.
Dans la troisième partie du film, Laura part seule dans la montagne, en quête d'un poste de secours censé se trouver sur l'île, puisqu'elle est classée en zone naturelle. Le fait qu'au bout d'efforts intenses elle puisse parvenir à la base est bien rendu à l'écran... mais le fait qu'après ce périple de plusieurs jours, suivi d'environ une semaine de rétablissement (dans la base), elle parte à la recherche de Ben... et le retrouve vivant me paraît irréaliste. Quand elle l'a quitté, il ne lui restait que peu de réserves de nourriture... et il n'était pas en état de s'en procurer de nouvelles.
10:06 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Soudain seuls
J'ai fini par voir cette histoire de couple, adaptée d'un roman de la navigatrice Isabelle Autissier (que je n'ai pas lu). Tournée en Islande, elle évoque le périple d'un homme et d'une femme dans le sud de l'océan Atlantique, jusque dans ces îles (argentines ou chiliennes) d'où, parfois, on peut voir le début de la banquise.
Le début est sans surprise, balisé, mais bien joué. On sent que cela tangue un peu, sur le bateau comme dans le couple. Les péripéties du voyage contribuent à faire éclater la crise. Cela débouche sur une soirée, dans le refuge, au cours de laquelle on se dit ses quatre vérités / on cherche à être le plus vexant possible avec l'autre. En revanche, ce qui est moins vraisemblable, c'est la rapide succession des hauts et bas dans la relation. C'est peut-être le principal point faible de ce film : la réalisation et le montage ne sont pas parvenus à transmettre la possibilité de ces évolutions.
Un autre basculement est à l’œuvre au cours de cette histoire. Au début, on nous présente un couple assez traditionnel : Ben est un homme d'action, un sensitif, qui aime vivre au contact des forces de la nature, tandis que Laura semble plus intellectuelle, plus réfléchie. Dans un premier temps, l'homme semble plus adapté à la survie dans le nouveau contexte, celui de l'échouage sur une île déserte, où l'on ne croise que des manchots. Petit à petit, on comprend que le rapport de force s'inverse. Laura s'endurcit ; la jolie et douce blonde du début se transforme en guerrière du quotidien. Les deux acteurs (Gilles Lellouche et Mélanie Thierry) sont formidables.
J'ai aimé cette ambiance de bout du monde, ces paysages magnifiques et cette vie âpre, où les instincts primaires ont tendance à prendre le dessus sur l'éducation et le vernis de civilisation. La conclusion est belle, bien que, pour moi, invraisemblable.
ATTENTION !
DIVULGÂCHAGE !
POURQUOI JE TROUVE UNE PARTIE DE L'INTRIGUE INVRAISEMBLABLE.
Dans la troisième partie du film, Laura part seule dans la montagne, en quête d'un poste de secours censé se trouver sur l'île, puisqu'elle est classée en zone naturelle. Le fait qu'au bout d'efforts intenses elle puisse parvenir à la base est bien rendu à l'écran... mais le fait qu'après ce périple de plusieurs jours, suivi d'environ une semaine de rétablissement (dans la base), elle parte à la recherche de Ben... et le retrouve vivant me paraît irréaliste. Quand elle l'a quitté, il ne lui restait que peu de réserves de nourriture... et il n'était pas en état de s'en procurer de nouvelles.
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mardi, 26 décembre 2023
Une Equipe de rêve
Taila Watiti a embarqué une bande de potes à Hawaï, pour y tourner une fiction commémorant le parcours (réel) de l'équipe de football des Samoa américaines en 2011, lors des éliminatoires de la coupe du monde devant se dérouler au Brésil.
Avant cela, on découvre l'humiliation subie par cette équipe, dix ans plus tôt, face à l'Australie (0-31). L'arrivée d'un nouvel entraîneur, européen, ancien joueur de haut niveau, caractériel, est censée remettre les Samoans sur de bons rails. Cet entraîneur est interprété par Michael Fassbender, qui s'en sort bien dans un rôle atypique pour lui.
Le début est comique quand on constate la nullité faiblesse du niveau des joueurs. Non seulement ils disposent de peu de qualités individuelles, mais ils peinent à évoluer ensemble, sur le terrain. Ne parlons pas de leur peu d'acharnement à l'entraînement... Il faut dire que tout ce petit monde cumule deux ou trois emplois à côté, afin de pouvoir vivre sa passion du football.
Bien évidemment, au départ, entre l'entraîneur et les joueurs, cela ne va pas fonctionner. Bien évidemment, par la suite, l'Européen psycho-rigide va s'adapter aux coutumes locales, tandis que, grâce à des méthodes d'entraînement peu conventionnelles, il va parvenir à faire de sa bande de bras cassés une équipe capable d'enfin défendre ses chances sur le terrain. Au passage, le coach va régler ses problèmes personnels, plus profonds qu'on ne l'image au départ.
Compte tenu de la charge comique quelque peu dévalorisante qui pèse sur les joueurs (et certains autres habitants), je pense que ce film n'aurait pas pu voir le jour sous la houlette d'un réalisateur blanc. Le fait que Watiti soit un métis maori a dû jouer en sa faveur... en plus de sa réputation et de sa capacité à récolter les fonds, bien entendu. (Ceci dit, le gugusse, qui m'avait favorablement impressionné avec Thor : Ragnarok, m'a déçu avec Jojo Rabbit et Thor : Love and Thunder.)
Du côté sociétal, il faut noter la mise en valeur d'un joueur transgenre, interprété par un acteur lui-même transgenre, Kaimana, très convaincant dans le rôle.
Il ne faut pas se laisser décourager par l'introduction, durant laquelle un pasteur s'adresse à la caméra. Le réalisateur n'a pas pu s'empêcher de faire une apparition peu subtile dans son film. (N'est pas Hitchcock qui veut...) C'est le narrateur de l'histoire.
La suite est de meilleure qualité, sans produire d'étincelle. On navigue entre Rasta Rockett et Meurtres au paradis, sans en atteindre le niveau.
Une Equipe de rêve
Taila Watiti a embarqué une bande de potes à Hawaï, pour y tourner une fiction commémorant le parcours (réel) de l'équipe de football des Samoa américaines en 2011, lors des éliminatoires de la coupe du monde devant se dérouler au Brésil.
Avant cela, on découvre l'humiliation subie par cette équipe, dix ans plus tôt, face à l'Australie (0-31). L'arrivée d'un nouvel entraîneur, européen, ancien joueur de haut niveau, caractériel, est censée remettre les Samoans sur de bons rails. Cet entraîneur est interprété par Michael Fassbender, qui s'en sort bien dans un rôle atypique pour lui.
Le début est comique quand on constate la nullité faiblesse du niveau des joueurs. Non seulement ils disposent de peu de qualités individuelles, mais ils peinent à évoluer ensemble, sur le terrain. Ne parlons pas de leur peu d'acharnement à l'entraînement... Il faut dire que tout ce petit monde cumule deux ou trois emplois à côté, afin de pouvoir vivre sa passion du football.
Bien évidemment, au départ, entre l'entraîneur et les joueurs, cela ne va pas fonctionner. Bien évidemment, par la suite, l'Européen psycho-rigide va s'adapter aux coutumes locales, tandis que, grâce à des méthodes d'entraînement peu conventionnelles, il va parvenir à faire de sa bande de bras cassés une équipe capable d'enfin défendre ses chances sur le terrain. Au passage, le coach va régler ses problèmes personnels, plus profonds qu'on ne l'image au départ.
Compte tenu de la charge comique quelque peu dévalorisante qui pèse sur les joueurs (et certains autres habitants), je pense que ce film n'aurait pas pu voir le jour sous la houlette d'un réalisateur blanc. Le fait que Watiti soit un métis maori a dû jouer en sa faveur... en plus de sa réputation et de sa capacité à récolter les fonds, bien entendu. (Ceci dit, le gugusse, qui m'avait favorablement impressionné avec Thor : Ragnarok, m'a déçu avec Jojo Rabbit et Thor : Love and Thunder.)
Du côté sociétal, il faut noter la mise en valeur d'un joueur transgenre, interprété par un acteur lui-même transgenre, Kaimana, très convaincant dans le rôle.
Il ne faut pas se laisser décourager par l'introduction, durant laquelle un pasteur s'adresse à la caméra. Le réalisateur n'a pas pu s'empêcher de faire une apparition peu subtile dans son film. (N'est pas Hitchcock qui veut...) C'est le narrateur de l'histoire.
La suite est de meilleure qualité, sans produire d'étincelle. On navigue entre Rasta Rockett et Meurtres au paradis, sans en atteindre le niveau.
Miss Fisher et le tombeau des larmes
Hier, en deuxième partie de soirée, après Downton Abbey, France 3 a diffusé Miss Fisher et le tombeau des larmes, l'adaptation en long-métrage de la série Miss Fisher enquête. Cette production australienne, très plaisante, raconte les aventures d'une femme célibataire, libre et fortunée, farouchement indépendante, qui joue les détectives à l'autre bout du monde durant l'Entre-deux-guerres.
L'intrigue de ce qui ressemble à un épisode double (censé, peut-être, conclure une série qui n'a pas eu droit à une quatrième saison) transporte les héros d'Australie au Royaume-Uni et (surtout) au Proche-Orient, plus précisément dans la Palestine sous mandat britannique. (Les téléspectateurs attentifs remarqueront que dans ce territoire ne semblent vivre que des Arabes et des Britanniques, sans aucune tension autre qu'une montée des revendications indépendantistes...)
D'abord engagée pour sauver la nièce d'un cheikh d'un destin funeste, l'intrépide détective va tenter d'élucider la mort étrange de presque tous les habitants d'un village. En parallèle, une énigme pose problème aux héros (Miss Fisher et son commissaire chéri, quelque peu malmené dans cette histoire) : celle d'un mystérieux tombeau, entouré d'une malédiction.
L'ambiance de la série est bien restituée, avec une touche d'Agatha Christie. Les personnages secondaires sont plutôt bien campés, même si l'on sent que l'attention de la scénariste comme du réalisateur s'est concentrée sur Essie Davis, toujours aussi pétillante dans le rôle principal... et quelle diversité de tenues, à la fois sexy et colorées !
C'est rythmé, émaillé d'humour, bref, divertissant.
P.S. I
Les fans de la série regretteront que certains de ses personnages récurrents (comme Dottie et Collins) n'apparaissent que fugacement.
P.S. II
C'est visible en replay jusqu'au 2 janvier 2024.
10:12 Publié dans Cinéma, Proche-Orient, Télévision | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision, télé, médias, séries télé, séries télévisées
Miss Fisher et le tombeau des larmes
Hier, en deuxième partie de soirée, après Downton Abbey, France 3 a diffusé Miss Fisher et le tombeau des larmes, l'adaptation en long-métrage de la série Miss Fisher enquête. Cette production australienne, très plaisante, raconte les aventures d'une femme célibataire, libre et fortunée, farouchement indépendante, qui joue les détectives à l'autre bout du monde durant l'Entre-deux-guerres.
L'intrigue de ce qui ressemble à un épisode double (censé, peut-être, conclure une série qui n'a pas eu droit à une quatrième saison) transporte les héros d'Australie au Royaume-Uni et (surtout) au Proche-Orient, plus précisément dans la Palestine sous mandat britannique. (Les téléspectateurs attentifs remarqueront que dans ce territoire ne semblent vivre que des Arabes et des Britanniques, sans aucune tension autre qu'une montée des revendications indépendantistes...)
D'abord engagée pour sauver la nièce d'un cheikh d'un destin funeste, l'intrépide détective va tenter d'élucider la mort étrange de presque tous les habitants d'un village. En parallèle, une énigme pose problème aux héros (Miss Fisher et son commissaire chéri, quelque peu malmené dans cette histoire) : celle d'un mystérieux tombeau, entouré d'une malédiction.
L'ambiance de la série est bien restituée, avec une touche d'Agatha Christie. Les personnages secondaires sont plutôt bien campés, même si l'on sent que l'attention de la scénariste comme du réalisateur s'est concentrée sur Essie Davis, toujours aussi pétillante dans le rôle principal... et quelle diversité de tenues, à la fois sexy et colorées !
C'est rythmé, émaillé d'humour, bref, divertissant.
P.S. I
Les fans de la série regretteront que certains de ses personnages récurrents (comme Dottie et Collins) n'apparaissent que fugacement.
P.S. II
C'est visible en replay jusqu'au 2 janvier 2024.
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lundi, 25 décembre 2023
Jeff Panacloc - A la poursuite de Jean-Marc
- Comment ça, tes gamins ne veulent pas aller au jardin public ? Ils ne vont tout de même pas rester plantés devant la télé ou les jeux vidéos ?
- Rien ne les oblige à faire tout comme les autres. Si certains veulent aller au parc, qu'ils y aillent !
- Si je peux me permettre... Il y aurait bien la solution d'une sortie ciné, pour tout le monde ou ceux qui ne vont pas au jardin public... C'est moi qui invite !
- Ça dépend de ce que tu les emmènes voir, Riton... pas un de tes film scabreux, j'espère !
- Euh... non. Je pensais aux Trois Mousquetaires - Milady.
- Trop violent.
- Ou alors Aquaman 2 ?
- Plutôt pour des ados, ça.
- Migration ?
- Déjà vu.
La conversation risquait de s'éterniser. Il fallait proposer une solution de compromis, entre le film enfantin et l’œuvre plus mature.
- Et pourquoi pas Jeff Panacloc ? C'est tout public.
- C'est quoi, ça ? Une comédie améric...
- ... Maiiis non, voyons ! C'est l'histoire du ventriloque et de sa marionnette, un peu comme Tatayet autrefois.
Et voilà comment on se retrouve dans une salle obscure avec deux préadolescents, ravis d'échapper à la promenade au jardin public.
C'est le moment où le « tonton cinéphile » doit reconnaître qu'il a présenté le film de manière un peu biaisée. Par exemple, il a oublié de préciser que Jean-Marc (le singe-marionnette) est d'une abominable grossièreté, affectionnant les blagues scabreuses, souvent à connotation sexuelle. Le (jeune) public a été ravi...
L'histoire est celle de la rencontre (fictive) entre Jean-Marc et son "maître", Panacloc donc. Celui-ci est un brave gars, pas très dynamique ni vraiment futé, mais dont le charme et la gentillesse ont séduit la fille d'un richissime industriel (interprété par un Nicolas Marié toujours aussi cabotineur). Au cours du film, l'un des personnages suggère que la dulcinée a peut-être aussi été conquise par le « gros engin » de son fiancé...
Jean-Marc lui est une créature de laboratoire qui ne pense qu'à s'échapper et connaître la vraie vie. S'en suit une course-poursuite entre les deux héros et une bande de militaires psychopathes, la pire d'entre eux étant une lieutenante incarnée avec gourmandise par Claude Perron.
La mise en scène de Pierre-François Martin-Laval ne va pas rester dans les mémoires (ce qui n'étonnera pas de la part de celui dont on ne retiendra comme œuvre peut-être que Fahim). Je relève surtout l'énergie des acteurs et les punchlines grossières qui sortent de la bouche peluchée de Jean-Marc. Le public a aussi beaucoup ri aux (prévisibles) mésaventures du précédent fiancé (qui ne désespère pas de retrouver son ancien "poste").
Le film est tout à fait oubliable, mais l'on passe un bon moment.
P.S.
ATTENTION ! PETIT DIVULGÂCHAGE !
La conclusion du film pourrait sembler belle (et politiquement correcte) : le fiancé lâche la blanche fille de bourges (un peu cul pincé) pour épouser la charmante mécano (métisse), l'ex-fiancée se consolant dans les bras de son précédent prétendant, issu du même moule qu'elle. En gros, les prolos avec les prolos et les riches avec les riches. Bonjour la mixité sociale !
21:48 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Jeff Panacloc - A la poursuite de Jean-Marc
- Comment ça, tes gamins ne veulent pas aller au jardin public ? Ils ne vont tout de même pas rester plantés devant la télé ou les jeux vidéos ?
- Rien ne les oblige à faire tout comme les autres. Si certains veulent aller au parc, qu'ils y aillent !
- Si je peux me permettre... Il y aurait bien la solution d'une sortie ciné, pour tout le monde ou ceux qui ne vont pas au jardin public... C'est moi qui invite !
- Ça dépend de ce que tu les emmènes voir, Riton... pas un de tes film scabreux, j'espère !
- Euh... non. Je pensais aux Trois Mousquetaires - Milady.
- Trop violent.
- Ou alors Aquaman 2 ?
- Plutôt pour des ados, ça.
- Migration ?
- Déjà vu.
La conversation risquait de s'éterniser. Il fallait proposer une solution de compromis, entre le film enfantin et l’œuvre plus mature.
- Et pourquoi pas Jeff Panacloc ? C'est tout public.
- C'est quoi, ça ? Une comédie améric...
- ... Maiiis non, voyons ! C'est l'histoire du ventriloque et de sa marionnette, un peu comme Tatayet autrefois.
Et voilà comment on se retrouve dans une salle obscure avec deux préadolescents, ravis d'échapper à la promenade au jardin public.
C'est le moment où le « tonton cinéphile » doit reconnaître qu'il a présenté le film de manière un peu biaisée. Par exemple, il a oublié de préciser que Jean-Marc (le singe-marionnette) est d'une abominable grossièreté, affectionnant les blagues scabreuses, souvent à connotation sexuelle. Le (jeune) public a été ravi...
L'histoire est celle de la rencontre (fictive) entre Jean-Marc et son "maître", Panacloc donc. Celui-ci est un brave gars, pas très dynamique ni vraiment futé, mais dont le charme et la gentillesse ont séduit la fille d'un richissime industriel (interprété par un Nicolas Marié toujours aussi cabotineur). Au cours du film, l'un des personnages suggère que la dulcinée a peut-être aussi été conquise par le « gros engin » de son fiancé...
Jean-Marc lui est une créature de laboratoire qui ne pense qu'à s'échapper et connaître la vraie vie. S'en suit une course-poursuite entre les deux héros et une bande de militaires psychopathes, la pire d'entre eux étant une lieutenante incarnée avec gourmandise par Claude Perron.
La mise en scène de Pierre-François Martin-Laval ne va pas rester dans les mémoires (ce qui n'étonnera pas de la part de celui dont on ne retiendra comme œuvre peut-être que Fahim). Je relève surtout l'énergie des acteurs et les punchlines grossières qui sortent de la bouche peluchée de Jean-Marc. Le public a aussi beaucoup ri aux (prévisibles) mésaventures du précédent fiancé (qui ne désespère pas de retrouver son ancien "poste").
Le film est tout à fait oubliable, mais l'on passe un bon moment.
P.S.
ATTENTION ! PETIT DIVULGÂCHAGE !
La conclusion du film pourrait sembler belle (et politiquement correcte) : le fiancé lâche la blanche fille de bourges (un peu cul pincé) pour épouser la charmante mécano (métisse), l'ex-fiancée se consolant dans les bras de son précédent prétendant, issu du même moule qu'elle. En gros, les prolos avec les prolos et les riches avec les riches. Bonjour la mixité sociale !
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dimanche, 24 décembre 2023
Aquaman et le royaume perdu
Il a fallu cinq ans à la Warner pour sortir la suite d'Aquaman. En cette période de fêtes, on imagine certains super-héros dégustant d'énormes escargots à l'ail... d'où, sans doute, le retour à l'écran des fourchettes géantes.
Le début se veut disruptif. On y découvre un Aquaman marié (à Mera) et père de famille. Quand il ne remplit pas sa fonction de roi des Atlantes, il vit sur Terre, boit des bières avec son vieux papa... et s'occupe de son rejeton. Ce n'est pas la première fois qu'on nous présente un personnage héroïque confronté aux soucis du quotidien, mais le combat d'Aquadad contre le pipi d'Aquababy ne manque pas de saveur.
La suite est plus classique... et bien mise en scène. On nous propose une séquence de "casse" (sous-marine) très enlevée et une autre d'évasion tout aussi réussie (en plein désert), avec un peu d'humour. Les effets spéciaux sont éblouissants et l'on prend plaisir aux retrouvailles des deux demi-frères.
Dans cet épisode, l'Antarctique va jouer un rôle particulier. Une partie du début y fait référence et la fin de l'histoire va nous y ramener. C'est là que se trouvent les vestiges du septième royaume d'Atlantis, une localisation qui n'étonnera en rien les lecteurs de La Nuit des temps, de René Barjavel.
Je n'ai en revanche guère apprécié l'un des arguments principaux du film : la lutte contre le réchauffement climatique provoqué par le méchant. La manière dont celui-ci s'y prend pour provoquer des catastrophes atmosphériques m'est apparue trop farfelue. Ceci dit, tout ce qui se passe sur l'île volcanique est plaisant à voir, entre les chamailleries des frères, la présence d'animaux fantastiques (dont un poulpe espion... assez facétieux) et le combat contre les vilains.
Sur très grand écran, c'est vraiment joli à voir... et cela permet aux vieux cinéphiles de supporter l'impression de déjà-vu au niveau scénaristique. Je ne vais pas trop en dire, mais cela ressemble quand même bigrement au Seigneur des anneaux.
Autre avantage de ce divertissement balisé : au contraire de nombre de ses semblables (qui nous embarquent pour 2h30-3h de bagarres numérisées), ce film de super-héros ne dure qu'1h50.
09:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Aquaman et le royaume perdu
Il a fallu cinq ans à la Warner pour sortir la suite d'Aquaman. En cette période de fêtes, on imagine certains super-héros dégustant d'énormes escargots à l'ail... d'où, sans doute, le retour à l'écran des fourchettes géantes.
Le début se veut disruptif. On y découvre un Aquaman marié (à Mera) et père de famille. Quand il ne remplit pas sa fonction de roi des Atlantes, il vit sur Terre, boit des bières avec son vieux papa... et s'occupe de son rejeton. Ce n'est pas la première fois qu'on nous présente un personnage héroïque confronté aux soucis du quotidien, mais le combat d'Aquadad contre le pipi d'Aquababy ne manque pas de saveur.
La suite est plus classique... et bien mise en scène. On nous propose une séquence de "casse" (sous-marine) très enlevée et une autre d'évasion tout aussi réussie (en plein désert), avec un peu d'humour. Les effets spéciaux sont éblouissants et l'on prend plaisir aux retrouvailles des deux demi-frères.
Dans cet épisode, l'Antarctique va jouer un rôle particulier. Une partie du début y fait référence et la fin de l'histoire va nous y ramener. C'est là que se trouvent les vestiges du septième royaume d'Atlantis, une localisation qui n'étonnera en rien les lecteurs de La Nuit des temps, de René Barjavel.
Je n'ai en revanche guère apprécié l'un des arguments principaux du film : la lutte contre le réchauffement climatique provoqué par le méchant. La manière dont celui-ci s'y prend pour provoquer des catastrophes atmosphériques m'est apparue trop farfelue. Ceci dit, tout ce qui se passe sur l'île volcanique est plaisant à voir, entre les chamailleries des frères, la présence d'animaux fantastiques (dont un poulpe espion... assez facétieux) et le combat contre les vilains.
Sur très grand écran, c'est vraiment joli à voir... et cela permet aux vieux cinéphiles de supporter l'impression de déjà-vu au niveau scénaristique. Je ne vais pas trop en dire, mais cela ressemble quand même bigrement au Seigneur des anneaux.
Autre avantage de ce divertissement balisé : au contraire de nombre de ses semblables (qui nous embarquent pour 2h30-3h de bagarres numérisées), ce film de super-héros ne dure qu'1h50.
09:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
samedi, 23 décembre 2023
Voyage au pôle Sud
Jadis, avec La Marche de l'empereur, Luc Jacquet m'a procuré certaines de mes plus belles émotions cinématographiques. Six ans après le "tome 2" (L'Empereur), il revient avec un nouveau documentaire, mi-naturaliste mi-autobiographique, en forme de testament.
Le début nous emmène en Amérique du Sud, de plus en plus au sud, jusqu'au détroit de Magellan... et au-delà. Ici, le choix du noir et blanc s'avère pertinent, avec ces paysages filmés comme si nous étions en des temps homériques... mais sans humain (à part le réalisateur, fort heureusement pas trop présent à l'écran).
Cela se poursuit par le voyage en bateau et la rencontre avec la banquise... et des manchots papous, plus petits que leurs célèbres cousins. Jacquet sait que nombre de ses spectateurs attendent de retrouver ses "héros"... et il fait durer le plaisir, le coquin.
Dans un premier temps, les animaux les plus présents à l'écran sont les phoques, filmés avec une évidente tendresse et un grand souci du détail. On les voit se prélasser sur la banquise, se gratter, se faire des câlins... et même rêver ! L'un des caméramans a réussi à capturer un moment extraordinaire, qui nous montre l'un de ces phoques sans doute en plein sommeil paradoxal. Celles et ceux qui ont déjà vu un chat rêver ne seront pas (trop) surpris.
L'équipe montée autour du réalisateur est en quête d'une colonie particulière de manchots empereurs. Pour la trouver, il va falloir quitter le confort (relatif) du bateau pour s'aventurer un peu au-delà... mais le résultat en vaut la peine. Jacquet finit par tomber sur une tribu de sosies de Napoléon Bonaparte d'Apténodytes, bien plus expressifs que Joaquin Phoenix dans le dernier film de Ridley Scott.
Le documentaire ne s'arrête pas là. Jacquet s'aventure dans l'intérieur du continent et conclut sur de superbes images... hélas en noir et blanc. Certains plans somptueux auraient mérité un peu de couleur (utilisée épisodiquement).
Le film n'en constitue pas moins un salutaire bain de fraîcheur cinématographique.
17:54 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Voyage au pôle Sud
Jadis, avec La Marche de l'empereur, Luc Jacquet m'a procuré certaines de mes plus belles émotions cinématographiques. Six ans après le "tome 2" (L'Empereur), il revient avec un nouveau documentaire, mi-naturaliste mi-autobiographique, en forme de testament.
Le début nous emmène en Amérique du Sud, de plus en plus au sud, jusqu'au détroit de Magellan... et au-delà. Ici, le choix du noir et blanc s'avère pertinent, avec ces paysages filmés comme si nous étions en des temps homériques... mais sans humain (à part le réalisateur, fort heureusement pas trop présent à l'écran).
Cela se poursuit par le voyage en bateau et la rencontre avec la banquise... et des manchots papous, plus petits que leurs célèbres cousins. Jacquet sait que nombre de ses spectateurs attendent de retrouver ses "héros"... et il fait durer le plaisir, le coquin.
Dans un premier temps, les animaux les plus présents à l'écran sont les phoques, filmés avec une évidente tendresse et un grand souci du détail. On les voit se prélasser sur la banquise, se gratter, se faire des câlins... et même rêver ! L'un des caméramans a réussi à capturer un moment extraordinaire, qui nous montre l'un de ces phoques sans doute en plein sommeil paradoxal. Celles et ceux qui ont déjà vu un chat rêver ne seront pas (trop) surpris.
L'équipe montée autour du réalisateur est en quête d'une colonie particulière de manchots empereurs. Pour la trouver, il va falloir quitter le confort (relatif) du bateau pour s'aventurer un peu au-delà... mais le résultat en vaut la peine. Jacquet finit par tomber sur une tribu de sosies de Napoléon Bonaparte d'Apténodytes, bien plus expressifs que Joaquin Phoenix dans le dernier film de Ridley Scott.
Le documentaire ne s'arrête pas là. Jacquet s'aventure dans l'intérieur du continent et conclut sur de superbes images... hélas en noir et blanc. Certains plans somptueux auraient mérité un peu de couleur (utilisée épisodiquement).
Le film n'en constitue pas moins un salutaire bain de fraîcheur cinématographique.
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mercredi, 20 décembre 2023
Perfect Days
J'ai enfin pu accéder à la dernière fiction de Wim Wenders (qui m'a récemment enchanté avec son documentaire Anselm : le bruit du temps).
Les dix premières minutes sont sans dialogue. On y découvre l'anti-héros, Hirayama, quinquagénaire taiseux, solitaire, qui vit dans un appartement modeste, aménagé (avec d'autres) dans ce qui ressemble à un ancien entrepôt. Très vite, on comprend qu'il a habilement tiré profit du moindre centimètre carré de son habitat. Chaque chose est à sa place.
Le matin, il se réveille au bruit du balayeur. Il enchaîne le même rituel, qui le conduit du brossage de dents à sa camionnette de fonction, en route pour nettoyer les toilettes publiques de Tokyo.
Une fois par semaine, cette succession d'actes habituels cède la place au jour de "repos", consacré au ménage, à la lessive, aux courses... et au développement des photographies prises avec un appareil argentique.
Hirayama est consciencieux, méticuleux. Il nettoie avec soin les cabinets de toilettes, du sol au plafond, en passant par les glaces et les parois extérieures. (On notera toutefois que les "lieux", quand il les prend en charge, ne sont pas d'une saleté repoussante. Viens en France, mon gaillard, on verra si tu kiffes autant !)
La mise en scène est d'une grande limpidité, ce qui ne signifie pas qu'elle soit insignifiante. A l'image de son personnage principal (interprété par Koji Yashuko, prix amplement mérité à Cannes), Wenders est parfois sur un nuage. Il réussit à rendre sa dignité aux gestes du quotidien et met en scène la beauté du simple (à moins que ce ne soit la simplicité belle).
Ce personnage m'a un peu rappelé un facteur, que j'ai connu autrefois. On avait discuté de nos boulots respectifs et lui s'était déclaré content de son sort. Certes, il se levait très tôt le matin, mais il aimait l'ambiance des débuts de journée endormis. Il adorait faire sa tournée, discutant au passage avec les gens. Il terminait son travail en début d'après-midi ; il avait ainsi le reste de la journée à lui, sachant qu'il lui fallait se coucher tôt.
Hirayama est de cette trempe. Après son travail, il va aux bains publics, boire un coup, se balade, lit un peu. C'est un habitué des commerces qu'il fréquente. Avec cette routine, il s'est constitué un triple cocon : celui de l'appartement, celui du travail et celui des loisirs. Tout cela est filmé avec empathie. On perçoit comme une petite musique du bonheur, rythmée par des titres anglo-saxons, souvent de style glam-rock.
Bien que côtoyant des centaines de ses contemporains, le héros semble vivre sur une autre planète, sans télévision, ni ordinateur, ni smartphone, écoutant de vieilles cassettes, achetant des livres d'occasion, se déplaçant le plus souvent à bicyclette. Cette "sobriété heureuse" a visiblement séduit au moins autant que les qualités strictement cinématographiques du film.
Et puis... cette rassurante petite routine va un peu se gripper. A cause de ce jeune collègue (IN-SU-PPOR-TABLE), paresseux et égocentrique. A cause de la nièce envahissante, qui compte sur l'oncle dont la famille a honte pour vaincre son mal-être. Il y a aussi de belles rencontres, comme celle de la petite copine du collègue, celle de la tenancière du bistrot et celle de son ex-mari. On attend (espère) aussi la rencontre avec l'auteur(e) du jeu glissé dans un recoin d'un cabinet.
C'est beau, apaisant, parfois un peu agaçant (quand le petit con est à l'écran), parfois longuet. (Wenders étire un peu trop ses effets.) Mais c'est un film à nul autre pareil, d'un septuagénaire à l'apogée de son art, qui ne cherche à suivre aucune mode, aucun conformisme ambiant.
22:40 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Perfect Days
J'ai enfin pu accéder à la dernière fiction de Wim Wenders (qui m'a récemment enchanté avec son documentaire Anselm : le bruit du temps).
Les dix premières minutes sont sans dialogue. On y découvre l'anti-héros, Hirayama, quinquagénaire taiseux, solitaire, qui vit dans un appartement modeste, aménagé (avec d'autres) dans ce qui ressemble à un ancien entrepôt. Très vite, on comprend qu'il a habilement tiré profit du moindre centimètre carré de son habitat. Chaque chose est à sa place.
Le matin, il se réveille au bruit du balayeur. Il enchaîne le même rituel, qui le conduit du brossage de dents à sa camionnette de fonction, en route pour nettoyer les toilettes publiques de Tokyo.
Une fois par semaine, cette succession d'actes habituels cède la place au jour de "repos", consacré au ménage, à la lessive, aux courses... et au développement des photographies prises avec un appareil argentique.
Hirayama est consciencieux, méticuleux. Il nettoie avec soin les cabinets de toilettes, du sol au plafond, en passant par les glaces et les parois extérieures. (On notera toutefois que les "lieux", quand il les prend en charge, ne sont pas d'une saleté repoussante. Viens en France, mon gaillard, on verra si tu kiffes autant !)
La mise en scène est d'une grande limpidité, ce qui ne signifie pas qu'elle soit insignifiante. A l'image de son personnage principal (interprété par Koji Yashuko, prix amplement mérité à Cannes), Wenders est parfois sur un nuage. Il réussit à rendre sa dignité aux gestes du quotidien et met en scène la beauté du simple (à moins que ce ne soit la simplicité belle).
Ce personnage m'a un peu rappelé un facteur, que j'ai connu autrefois. On avait discuté de nos boulots respectifs et lui s'était déclaré content de son sort. Certes, il se levait très tôt le matin, mais il aimait l'ambiance des débuts de journée endormis. Il adorait faire sa tournée, discutant au passage avec les gens. Il terminait son travail en début d'après-midi ; il avait ainsi le reste de la journée à lui, sachant qu'il lui fallait se coucher tôt.
Hirayama est de cette trempe. Après son travail, il va aux bains publics, boire un coup, se balade, lit un peu. C'est un habitué des commerces qu'il fréquente. Avec cette routine, il s'est constitué un triple cocon : celui de l'appartement, celui du travail et celui des loisirs. Tout cela est filmé avec empathie. On perçoit comme une petite musique du bonheur, rythmée par des titres anglo-saxons, souvent de style glam-rock.
Bien que côtoyant des centaines de ses contemporains, le héros semble vivre sur une autre planète, sans télévision, ni ordinateur, ni smartphone, écoutant de vieilles cassettes, achetant des livres d'occasion, se déplaçant le plus souvent à bicyclette. Cette "sobriété heureuse" a visiblement séduit au moins autant que les qualités strictement cinématographiques du film.
Et puis... cette rassurante petite routine va un peu se gripper. A cause de ce jeune collègue (IN-SU-PPOR-TABLE), paresseux et égocentrique. A cause de la nièce envahissante, qui compte sur l'oncle dont la famille a honte pour vaincre son mal-être. Il y a aussi de belles rencontres, comme celle de la petite copine du collègue, celle de la tenancière du bistrot et celle de son ex-mari. On attend (espère) aussi la rencontre avec l'auteur(e) du jeu glissé dans un recoin d'un cabinet.
C'est beau, apaisant, parfois un peu agaçant (quand le petit con est à l'écran), parfois longuet. (Wenders étire un peu trop ses effets.) Mais c'est un film à nul autre pareil, d'un septuagénaire à l'apogée de son art, qui ne cherche à suivre aucune mode, aucun conformisme ambiant.
22:40 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
samedi, 16 décembre 2023
Hunger Games - La Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur
Je n'ai lu aucun des romans de Suzanne Collins. J'ai fini par voir la quadrilogie d'origine (poussé par une mienne connaissance d'un âge moins avancé que le mien), mais je ne l'avais pas chroniquée. En gros, j'avais apprécié la mise en scène d'un régime totalitaire appuyé sur de la télé-réalité, mais les errements sentimentaux du personnage principal (interprété de surcroît par une actrice peu expressive au possible) avaient fini par me lasser.
Je n'avais donc pas l'intention de rempiler avec ce préquelle... mais le bouche-à-oreille étant bon (voir notamment ce qu'en dit dasola), je me suis laissé tenter.
Le début m'a fait un peu peur, parce que j'ai eu une impression de déjà-vu, avec la chanson en prime. Il ne faut pas le cacher : ce volet de la saga a un petit goût de The Voice. (Beurk...)
Où réside l'intérêt ? Dans la formation intellectuelle et morale du futur dictateur Coriolanus Snow. On est 64 ans avant le temps du premier épisode sorti en salles et le jeune Snow, bien qu'issu d'une famille de l'élite, connaît une forme de déclassement social depuis le décès de son père. Il tente de s'élever par les études... mais c'est sa participation forcée (en tant que mentor) aux dixièmes Hunger Games qui pourrait lui servir de tremplin. Les choses se compliquent pour lui quand il commence à éprouver des sentiments pour sa "protégée", une semi-roulure du District 12 (celui de la future Katniss Everdeen... tiens, tiens), évidemment incarnée par une pure beauté.
La suite est vraiment prenante. C'est un excellent film d'aventures, avec manigances, trahisons, coups fourrés, rebondissements, ruptures de rythme, de l'émotion, de l'action, du sang... et pas un poil de sexe. J'ai juste noté un gros temps mort, dans la troisième partie. On aurait pu et dû faire plus court... et un peu mieux travailler le profil psychologique du "héros". En gros, un jeune homme ambitieux, revanchard, privé de ses parents, connaissant un amour contrarié et ne devant sa survie qu'à la prise de décisions cornéliennes va devenir le maître du monde. (Je suis sûr qu'un jour ou l'autre, Hollywood va nous pondre un biopic pour nous expliquer qu'Adolf Hitler a connu une jeunesse difficile et, qu'au fond, c'était un type plutôt sympa. Quand on voit comment a été géré le récent scandale de l'université Harvard, on comprend qu'une partie de la supposée élite états-unienne commence à pourrir par la moelle.)
Si on laisse de côté le fait qu'une future ordure fasse l'objet d'un film conduisant les spectateurs à éprouver de l'empathie pour lui, on peut se laisser aller à ces 2h30 divertissantes. C'est bien fichu.
P.S.
ATTENTION !
DIVULGÂCHAGES
EN VUE !
A plusieurs reprises, de petits détails sont insérés, soit pour préparer les épisodes suivants, soit pour relier de manière plus évidente ce préquelle à la saga d'origine.
Ainsi, lorsque le couple de "héros" gambade dans les folles prairies de l'insouciance, la jeune Lucy Gray évoque sa fleur préférée, la katniss. Elle disparaît à la fin de cet épisode... et l'on ne peut pas croire que les scénaristes ne l'ont pas gardée sous le coude, ne serait-ce que pour accoucher. (Même si l'on n'a jamais vu les tourtereaux aller jusqu'à l'acte, il va sans dire qu'ils ont déjà joué au docteur...) Compte tenu de l'écart qui sépare ce film de la saga ayant pour héroïne Katniss Everdeen, il semble plausible d'imaginer qu'on va faire d'elle une descendante de Lucy et Coriolanus (une petite ou arrière-petite-fille ?). Le geai moqueur est-il apparenté à l'oiseau chanteur ? Le suspens est insoutenable...
21:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Hunger Games - La Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur
Je n'ai lu aucun des romans de Suzanne Collins. J'ai fini par voir la quadrilogie d'origine (poussé par une mienne connaissance d'un âge moins avancé que le mien), mais je ne l'avais pas chroniquée. En gros, j'avais apprécié la mise en scène d'un régime totalitaire appuyé sur de la télé-réalité, mais les errements sentimentaux du personnage principal (interprété de surcroît par une actrice peu expressive au possible) avaient fini par me lasser.
Je n'avais donc pas l'intention de rempiler avec ce préquelle... mais le bouche-à-oreille étant bon (voir notamment ce qu'en dit dasola), je me suis laissé tenter.
Le début m'a fait un peu peur, parce que j'ai eu une impression de déjà-vu, avec la chanson en prime. Il ne faut pas le cacher : ce volet de la saga a un petit goût de The Voice. (Beurk...)
Où réside l'intérêt ? Dans la formation intellectuelle et morale du futur dictateur Coriolanus Snow. On est 64 ans avant le temps du premier épisode sorti en salles et le jeune Snow, bien qu'issu d'une famille de l'élite, connaît une forme de déclassement social depuis le décès de son père. Il tente de s'élever par les études... mais c'est sa participation forcée (en tant que mentor) aux dixièmes Hunger Games qui pourrait lui servir de tremplin. Les choses se compliquent pour lui quand il commence à éprouver des sentiments pour sa "protégée", une semi-roulure du District 12 (celui de la future Katniss Everdeen... tiens, tiens), évidemment incarnée par une pure beauté.
La suite est vraiment prenante. C'est un excellent film d'aventures, avec manigances, trahisons, coups fourrés, rebondissements, ruptures de rythme, de l'émotion, de l'action, du sang... et pas un poil de sexe. J'ai juste noté un gros temps mort, dans la troisième partie. On aurait pu et dû faire plus court... et un peu mieux travailler le profil psychologique du "héros". En gros, un jeune homme ambitieux, revanchard, privé de ses parents, connaissant un amour contrarié et ne devant sa survie qu'à la prise de décisions cornéliennes va devenir le maître du monde. (Je suis sûr qu'un jour ou l'autre, Hollywood va nous pondre un biopic pour nous expliquer qu'Adolf Hitler a connu une jeunesse difficile et, qu'au fond, c'était un type plutôt sympa. Quand on voit comment a été géré le récent scandale de l'université Harvard, on comprend qu'une partie de la supposée élite états-unienne commence à pourrir par la moelle.)
Si on laisse de côté le fait qu'une future ordure fasse l'objet d'un film conduisant les spectateurs à éprouver de l'empathie pour lui, on peut se laisser aller à ces 2h30 divertissantes. C'est bien fichu.
P.S.
ATTENTION !
DIVULGÂCHAGES
EN VUE !
A plusieurs reprises, de petits détails sont insérés, soit pour préparer les épisodes suivants, soit pour relier de manière plus évidente ce préquelle à la saga d'origine.
Ainsi, lorsque le couple de "héros" gambade dans les folles prairies de l'insouciance, la jeune Lucy Gray évoque sa fleur préférée, la katniss. Elle disparaît à la fin de cet épisode... et l'on ne peut pas croire que les scénaristes ne l'ont pas gardée sous le coude, ne serait-ce que pour accoucher. (Même si l'on n'a jamais vu les tourtereaux aller jusqu'à l'acte, il va sans dire qu'ils ont déjà joué au docteur...) Compte tenu de l'écart qui sépare ce film de la saga ayant pour héroïne Katniss Everdeen, il semble plausible d'imaginer qu'on va faire d'elle une descendante de Lucy et Coriolanus (une petite ou arrière-petite-fille ?). Le geai moqueur est-il apparenté à l'oiseau chanteur ? Le suspens est insoutenable...
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Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan
Même si c'est peut-être principalement pour une raison commerciale, je trouve que la ressortie en salles du premier volet des aventures des mousquetaires est une excellente idée, le film étant tout de même conçu pour être d'abord vu au cinéma.
Parmi les bonnes idées des scénaristes, il y a la volonté de s'émanciper un peu de la trame écrite jadis par Alexandre Dumas (et ses "assistants"...). Ainsi, dans le roman, le jeune d'Artagnan en route pour Paris ne croise pas aussi tôt le chemin de Milady. De même, Athos n'est pas enfermé à cause d'un complot contre sa personne... mais cela donne du tonus à un début d'intrigue qu'on croit connaître par cœur.
C'est aussi dû au talent des acteurs. On sent notamment que Pio Marmaï et Romain Duris ont "kiffé" incarner respectivement Porthos et Aramis, de surcroît servis par de bonnes répliques. Vincent Cassel est ténébreux à souhait en Athos. Je trouve toutefois François Civil un ton en-dessous dans le rôle de d'Artagnan... mais la romance qui s'ébauche avec Constance Bonacieux est à la fois drôle et touchante, grâce sans doute au talent (et au charme) de Lyna Khoudri.
Cela m'amène au principal personnage féminin (appelé peut-être à devenir le principal personnage tout court) : Milady, qui était déjà fascinante dans le roman et à laquelle Eva Green apporte sa beauté vénéneuse... mmm.
Je ne voudrais cependant pas oublier les rôles secondaires (parfois déterminants dans l'intrigue) : Louis Garrel est très bon en Louis XIII, Marc Barbé impeccable en capitaine de Tréville... et Eric Ruf sulfureux en cardinal de Richelieu, un personnage particulièrement maltraité par Dumas, dont l’œuvre n'a pas grand chose d'historique. Celui qui, ici, est sur le point de devenir le principal ministre du roi, a consacré une grande partie de son labeur politique à lutter contre les factions et les complots, au service du royaume et non de ses intérêts propres.
Fort heureusement, Dumas comme ses adaptateurs (contrairement à Ridley Scott) n'ont pas de prétention historique. Ils sont là pour nous divertir. On a donc droit à un foisonnement de péripéties, des complots, des poursuites, des enlèvements, des duels (sanglants quand il le faut... ce n'est pas un film de Bisounours). C'est spectaculaire, enlevé (réalisation très efficace)... et joli à voir.
J'ai beaucoup entendu parler du grain de l'image et de son aspect un peu sombre. Franchement, sur un grand écran, ce n'est aucunement gênant. (Évidemment, en téléchargement, cela doit moins "donner"...) Peut-être plusieurs scènes ont-elles été un peu moins éclairées pour masquer le fait que, dans certains plans (lors des combats à l'épée et de la poursuite à cheval), les acteurs ont parfois été remplacés par des doublures. Le procédé a d'ailleurs parfaitement fonctionné, puisqu'il est quasiment impossible de voir quand on a procédé à une substitution.
Ce furent deux heures de grand spectacle, feuilletonnesque, et j'attends la suite avec impatience.
13:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan
Même si c'est peut-être principalement pour une raison commerciale, je trouve que la ressortie en salles du premier volet des aventures des mousquetaires est une excellente idée, le film étant tout de même conçu pour être d'abord vu au cinéma.
Parmi les bonnes idées des scénaristes, il y a la volonté de s'émanciper un peu de la trame écrite jadis par Alexandre Dumas (et ses "assistants"...). Ainsi, dans le roman, le jeune d'Artagnan en route pour Paris ne croise pas aussi tôt le chemin de Milady. De même, Athos n'est pas enfermé à cause d'un complot contre sa personne... mais cela donne du tonus à un début d'intrigue qu'on croit connaître par cœur.
C'est aussi dû au talent des acteurs. On sent notamment que Pio Marmaï et Romain Duris ont "kiffé" incarner respectivement Porthos et Aramis, de surcroît servis par de bonnes répliques. Vincent Cassel est ténébreux à souhait en Athos. Je trouve toutefois François Civil un ton en-dessous dans le rôle de d'Artagnan... mais la romance qui s'ébauche avec Constance Bonacieux est à la fois drôle et touchante, grâce sans doute au talent (et au charme) de Lyna Khoudri.
Cela m'amène au principal personnage féminin (appelé peut-être à devenir le principal personnage tout court) : Milady, qui était déjà fascinante dans le roman et à laquelle Eva Green apporte sa beauté vénéneuse... mmm.
Je ne voudrais cependant pas oublier les rôles secondaires (parfois déterminants dans l'intrigue) : Louis Garrel est très bon en Louis XIII, Marc Barbé impeccable en capitaine de Tréville... et Eric Ruf sulfureux en cardinal de Richelieu, un personnage particulièrement maltraité par Dumas, dont l’œuvre n'a pas grand chose d'historique. Celui qui, ici, est sur le point de devenir le principal ministre du roi, a consacré une grande partie de son labeur politique à lutter contre les factions et les complots, au service du royaume et non de ses intérêts propres.
Fort heureusement, Dumas comme ses adaptateurs (contrairement à Ridley Scott) n'ont pas de prétention historique. Ils sont là pour nous divertir. On a donc droit à un foisonnement de péripéties, des complots, des poursuites, des enlèvements, des duels (sanglants quand il le faut... ce n'est pas un film de Bisounours). C'est spectaculaire, enlevé (réalisation très efficace)... et joli à voir.
J'ai beaucoup entendu parler du grain de l'image et de son aspect un peu sombre. Franchement, sur un grand écran, ce n'est aucunement gênant. (Évidemment, en téléchargement, cela doit moins "donner"...) Peut-être plusieurs scènes ont-elles été un peu moins éclairées pour masquer le fait que, dans certains plans (lors des combats à l'épée et de la poursuite à cheval), les acteurs ont parfois été remplacés par des doublures. Le procédé a d'ailleurs parfaitement fonctionné, puisqu'il est quasiment impossible de voir quand on a procédé à une substitution.
Ce furent deux heures de grand spectacle, feuilletonnesque, et j'attends la suite avec impatience.
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vendredi, 15 décembre 2023
Napoléon pour les nuls
- Dis tonton, pourquoi tu n'aimes pas ce film ?
- Eh bien, ma petite Apolline, tout d'abord parce qu'il est farci d'erreurs historiques... un comble pour ce qui se présente comme un biopic !
- Des erreurs... comme quoi ?
- Dès le début, dans la séquence sur Marie-Antoinette. Tu te rappelles ?
- Oui, elle a pourtant bien été guillotinée ?
- Oui, et en présence d'une foule hostile (voire hargneuse), ce que même des dirigeants révolutionnaires ont regretté. L'ex-reine de France a fait preuve à cette occasion d'une incontestable dignité... un beau contraste avec ce que fut son comportement passé.
- Alors, c'est vrai ?
- Pas totalement. Tout d'abord, d'après ce qu'on voit dans le film, elle aurait été exécutée dans la cour d'un château (Versailles ?)... alors que la scène a eu lieu à 30-40 kilomètres de là, en plein centre de Paris, place de la Révolution (actuelle place de la Concorde). De plus, quand elle a été conduite sur le lieu de l'exécution, ses cheveux avaient été coupés (pour éviter qu'ils ne gênent le tranchant de la guillotine)...
- C'est super glauque !
- Les gros plans faits (dans le film) sur la main du bourreau retenant les cheveux le sont encore plus... parce qu'ils sont historiquement faux !
- Et Napoléon, il était bien là ?
- Eh non ! A cette époque, il se trouvait déjà à Toulon. En revanche, la manière dont est mise en scène la prise de la ville (et le départ des Anglais) n'est pas très éloignée de la réalité.
- Il a bien utilisé des canons alors ?
- Oui.
- Comme sur les pyramides ?
- Pas du tout. Il n'a pas fait tirer sur ces monuments... Les canons de l'armée française n'auraient pas été capables, à l'époque, de faire de genre de dégâts.
- Et Joséphine, c'était bien sa meuf ?
- Ah, ça, oui. Il en a même été raide dingue à une époque. Sur la fin de sa vie, malgré les rancœurs et les reproches, il avait gardé des sentiments pour elle. Mais, contrairement à ce qui est montré dans le film, c'est lorsqu'il se trouvait à l'île d'Elbe (lors de son premier exil) qu'il a appris sa mort, pas en arrivant en France métropolitaine.
- Elle l'a trompé, non ?
- Oui !... et plus d'une fois... tout comme lui, d'ailleurs.
- Avec la fille que sa mère lui a présentée ?
- Oui, mais cela ne s'est pas passé comme dans le film. Celui-ci montre Letizia Bonaparte comme une entremetteuse, alors que la liaison entre Napoléon et la jeune noble est plus née du hasard que d'un plan visant à vérifier sa capacité à avoir des enfants.
- Ils ont bien eu un fils ?
- Oui et on l'a appelé Léon (sans "Napo" devant). Il paraît qu'il ressemblait physiquement à son père biologique... mais qu'il n'avait pas ses qualités intellectuelles.
- Dis tonton, Napoléon s'est bien remarié avec une Autrichienne et ils ont eu un enfant ?
- Oui Apolline. La relation de couple entre l'empereur et la jeune Marie-Louise (petite-nièce de Marie-Antoinette !), qui avait 22 ans de moins que lui...
- Le vieux cochon !
- Oh, on a connu pire, avant et après. Ceci dit, le couple se serait bien entendu. Leur fils, celui qu'on a surnommé "le Roi de Rome" puis "l'Aiglon", n'a pas vécu très longtemps. Né en 1811, Napoléon II, emprisonné par les Autrichiens, appelé désormais duc de Reichstadt, était de santé fragile. Il est mort en 1832.
- Et avec Joséphine, Napoléon n'a pas eu d'enfant ?
- Non, et le film le montre bien. Elle avait eu deux enfants de son premier mariage, avec Alexandre de Beauharnais... dont Hortense, qui a épousé un frère de Napoléon (Louis), dont elle a eu un fils... le futur Napoléon III !
- Mais c'est Dallas, ton histoire, tonton !
- Et tu ne sais pas tout. Figure-toi que Joséphine était plus âgée que Napoléon. Étant née en 1763, elle avait six ans de plus que lui, contrairement à ce que montre le film (au moment de la signature du contrat de mariage). Autre erreur : la représentation du sacre. C'est bien Napoléon qui a posé la couronne sur sa tête et sur celle de Joséphine, mais cela n'a pas provoqué de mouvement de surprise dans l'assemblée, puisque ce rituel avait été négocié et programmé avec les services du Pape Pie VII. En outre, Ridley Scott, qui ne veut présenter Napoléon que comme un restaurateur de monarchie, "oublie" la suite de la cérémonie, quand le nouvel empereur prête serment de fidélité aux valeurs de la Révolution et promet de conserver les propriétés acquises sur les biens de l’Église et de la noblesse (ce qu'on a appelé les "biens nationaux").
- Dis donc, il n'aurait pas quelque chose contre la France, ce Ridley Scott ?
- Tu poses une bonne question, Apolline. On avait eu la même impression avec son Robin des Bois, une nouvelle version de la légende. Rappelle-toi, tu l'as vu à la télé.
- Oui. D'ailleurs, c'était pas terrible.
- Ici, il n'y a quasiment aucun personnage français à sauver. Napoléon est un dictateur, un général sanguinaire, un mauvais mari, mauvais amant. Les Françaises sont des "femmes faciles" (gros cliché qui a la vie dure chez les Anglo-Saxons). Les révolutionnaires sont soit des barbares soit des corrompus. Louis XVIII est un abruti... Cela se ressent jusque dans la représentation des batailles.
- Elles sont pourtant impressionnantes.
- Je le reconnais... et c'est peut-être la seule raison d'aller voir ce film, en salle. Il est toutefois dommage que Scott ait "zappé" la campagne d'Italie, au cours de laquelle le jeune officier corse a fait des merveilles avec peu de moyens. Mais la mise en scène de la bataille d'Austerlitz, bien qu'émaillée d'inexactitudes, ne manque pas de souffle. De même la campagne de Russie, bien qu'écourtée à l'extrême, témoigne d'un réel savoir-faire. Quant à Waterloo, elle n'est présentée que d'un point de vue favorable aux Anglais, qui ont sans doute été sauvés sur le fil par les Prussiens, tandis que Napoléon, malade, était moins alerte que d'habitude... et qu'il n'a pas pu compter sur les renforts attendus.
- En clair, c'est pas si nul que ça, mais c'est plus du roman que de l'histoire.
- Tu as tout compris.
19:33 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
Napoléon pour les nuls
- Dis tonton, pourquoi tu n'aimes pas ce film ?
- Eh bien, ma petite Apolline, tout d'abord parce qu'il est farci d'erreurs historiques... un comble pour ce qui se présente comme un biopic !
- Des erreurs... comme quoi ?
- Dès le début, dans la séquence sur Marie-Antoinette. Tu te rappelles ?
- Oui, elle a pourtant bien été guillotinée ?
- Oui, et en présence d'une foule hostile (voire hargneuse), ce que même des dirigeants révolutionnaires ont regretté. L'ex-reine de France a fait preuve à cette occasion d'une incontestable dignité... un beau contraste avec ce que fut son comportement passé.
- Alors, c'est vrai ?
- Pas totalement. Tout d'abord, d'après ce qu'on voit dans le film, elle aurait été exécutée dans la cour d'un château (Versailles ?)... alors que la scène a eu lieu à 30-40 kilomètres de là, en plein centre de Paris, place de la Révolution (actuelle place de la Concorde). De plus, quand elle a été conduite sur le lieu de l'exécution, ses cheveux avaient été coupés (pour éviter qu'ils ne gênent le tranchant de la guillotine)...
- C'est super glauque !
- Les gros plans faits (dans le film) sur la main du bourreau retenant les cheveux le sont encore plus... parce qu'ils sont historiquement faux !
- Et Napoléon, il était bien là ?
- Eh non ! A cette époque, il se trouvait déjà à Toulon. En revanche, la manière dont est mise en scène la prise de la ville (et le départ des Anglais) n'est pas très éloignée de la réalité.
- Il a bien utilisé des canons alors ?
- Oui.
- Comme sur les pyramides ?
- Pas du tout. Il n'a pas fait tirer sur ces monuments... Les canons de l'armée française n'auraient pas été capables, à l'époque, de faire de genre de dégâts.
- Et Joséphine, c'était bien sa meuf ?
- Ah, ça, oui. Il en a même été raide dingue à une époque. Sur la fin de sa vie, malgré les rancœurs et les reproches, il avait gardé des sentiments pour elle. Mais, contrairement à ce qui est montré dans le film, c'est lorsqu'il se trouvait à l'île d'Elbe (lors de son premier exil) qu'il a appris sa mort, pas en arrivant en France métropolitaine.
- Elle l'a trompé, non ?
- Oui !... et plus d'une fois... tout comme lui, d'ailleurs.
- Avec la fille que sa mère lui a présentée ?
- Oui, mais cela ne s'est pas passé comme dans le film. Celui-ci montre Letizia Bonaparte comme une entremetteuse, alors que la liaison entre Napoléon et la jeune noble est plus née du hasard que d'un plan visant à vérifier sa capacité à avoir des enfants.
- Ils ont bien eu un fils ?
- Oui et on l'a appelé Léon (sans "Napo" devant). Il paraît qu'il ressemblait physiquement à son père biologique... mais qu'il n'avait pas ses qualités intellectuelles.
- Dis tonton, Napoléon s'est bien remarié avec une Autrichienne et ils ont eu un enfant ?
- Oui Apolline. La relation de couple entre l'empereur et la jeune Marie-Louise (petite-nièce de Marie-Antoinette !), qui avait 22 ans de moins que lui...
- Le vieux cochon !
- Oh, on a connu pire, avant et après. Ceci dit, le couple se serait bien entendu. Leur fils, celui qu'on a surnommé "le Roi de Rome" puis "l'Aiglon", n'a pas vécu très longtemps. Né en 1811, Napoléon II, emprisonné par les Autrichiens, appelé désormais duc de Reichstadt, était de santé fragile. Il est mort en 1832.
- Et avec Joséphine, Napoléon n'a pas eu d'enfant ?
- Non, et le film le montre bien. Elle avait eu deux enfants de son premier mariage, avec Alexandre de Beauharnais... dont Hortense, qui a épousé un frère de Napoléon (Louis), dont elle a eu un fils... le futur Napoléon III !
- Mais c'est Dallas, ton histoire, tonton !
- Et tu ne sais pas tout. Figure-toi que Joséphine était plus âgée que Napoléon. Étant née en 1763, elle avait six ans de plus que lui, contrairement à ce que montre le film (au moment de la signature du contrat de mariage). Autre erreur : la représentation du sacre. C'est bien Napoléon qui a posé la couronne sur sa tête et sur celle de Joséphine, mais cela n'a pas provoqué de mouvement de surprise dans l'assemblée, puisque ce rituel avait été négocié et programmé avec les services du Pape Pie VII. En outre, Ridley Scott, qui ne veut présenter Napoléon que comme un restaurateur de monarchie, "oublie" la suite de la cérémonie, quand le nouvel empereur prête serment de fidélité aux valeurs de la Révolution et promet de conserver les propriétés acquises sur les biens de l’Église et de la noblesse (ce qu'on a appelé les "biens nationaux").
- Dis donc, il n'aurait pas quelque chose contre la France, ce Ridley Scott ?
- Tu poses une bonne question, Apolline. On avait eu la même impression avec son Robin des Bois, une nouvelle version de la légende. Rappelle-toi, tu l'as vu à la télé.
- Oui. D'ailleurs, c'était pas terrible.
- Ici, il n'y a quasiment aucun personnage français à sauver. Napoléon est un dictateur, un général sanguinaire, un mauvais mari, mauvais amant. Les Françaises sont des "femmes faciles" (gros cliché qui a la vie dure chez les Anglo-Saxons). Les révolutionnaires sont soit des barbares soit des corrompus. Louis XVIII est un abruti... Cela se ressent jusque dans la représentation des batailles.
- Elles sont pourtant impressionnantes.
- Je le reconnais... et c'est peut-être la seule raison d'aller voir ce film, en salle. Il est toutefois dommage que Scott ait "zappé" la campagne d'Italie, au cours de laquelle le jeune officier corse a fait des merveilles avec peu de moyens. Mais la mise en scène de la bataille d'Austerlitz, bien qu'émaillée d'inexactitudes, ne manque pas de souffle. De même la campagne de Russie, bien qu'écourtée à l'extrême, témoigne d'un réel savoir-faire. Quant à Waterloo, elle n'est présentée que d'un point de vue favorable aux Anglais, qui ont sans doute été sauvés sur le fil par les Prussiens, tandis que Napoléon, malade, était moins alerte que d'habitude... et qu'il n'a pas pu compter sur les renforts attendus.
- En clair, c'est pas si nul que ça, mais c'est plus du roman que de l'histoire.
- Tu as tout compris.
19:33 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
dimanche, 10 décembre 2023
Fremont
Le titre de cette fiction un peu austère, en noir et blanc, fait référence à une ville californienne, située au nord de la célèbre Silicon Valley... mais où vivent (et travaillent) des personnes moins fortunées que les geeks qui transforment notre monde.
On y trouve paraît-il la plus importante communauté afghane des États-Unis, y compris l'héroïne de l'histoire, Donya, ex-traductrice pour l'armée d'Oncle Sam, qui a réussi à fuir son pays avant de finir entre quatre planches...
En s'installant aux States, elle a préservé sa liberté, mais connaît une forme de déclassement social : elle est simple employée dans une usine de fabrication de cookies fortune, ces petits gâteaux d'origine chinoise, dont la coque contient un papier sur lequel est inscrite une courte formule, en général sujette à plusieurs interprétations.
Cette entreprise appartient à un couple de Sino-Américains, l'époux étant le fils du fondateur. Il est bienveillant avec la nouvelle employée, peut-être parce qu'elle est jolie, peut-être parce qu'elle est sérieuse... peut-être parce qu'elle lui rappelle ses propres débuts. C'est une autre migrante asiatique, qui tente de faire son trou au pays de la libre entreprise. L'épouse est beaucoup moins amicale avec le "petit personnel", comme on va pouvoir s'en rendre compte tout au long du film.
Celui-ci est constitué d'un montage de plans presque tous fixes, souvent en champ-contrechamp, dans un nombre limité de lieux : l'usine de cookies, les logements des employées, le cabinet du psychiatre, le restaurant communautaire... On respire un peu plus vers la fin, quand la jeune femme tente de forcer son destin... (Je n'en dis pas plus.)
Le début n'est pas le plus agréable à suivre. Il faut s'habituer au style du réalisateur (qui mise beaucoup sur l'implicite, le non-dit)... et supporter la description d'un quotidien au départ peu épanouissant.
Petit à petit, cela s'éclaire, non pas tant parce que la situation s'améliore soudainement, mais parce que Donya se prend davantage en mains. Le cinéaste introduit aussi de rafraîchissantes petites pointes d'humour. Tout d'abord, il y a les circonstances dans lesquelles l'héroïne va connaître une promotion, au sein de l'entreprise. Il y a ensuite la drôle de relation médecin-patiente qui se noue, à tel point qu'on finit par se demander qui analyse l'autre ! Il y a aussi la découverte des messages dans les petits gâteaux... et les conséquences insoupçonnées de la tentative effectuée par Donya. (On ne sait jamais entre quelles mains peut tomber "son" message...) Il y a encore le comportement du patron du petit resto, accro à une sorte de télénovela afghane, et qui donne des conseils à sa cliente régulière. Il y a enfin la réaction de la jeune femme, à la fin, délicieuse.
La plus belle des rencontres n'est pas celle qu'elle avait prévue, et c'est à ce moment-là que la caméra se fait plus libre et que la vie de la jeune femme gagne en saveur.
J'ai trouvé cela très beau.
P.S. I
En lisant Le Canard enchaîné de cette semaine, j'ai appris que la personne qui incarne Donya, Anaita Wali Zada, est une ancienne présentatrice de télévision, qui a dû fuir l'Afghanistan en 2021. Ses débuts d'actrice sont prometteurs.
P.S. II
Avec mon ticket d'entrée (pour la séance de ce film), j'ai reçu un cookie fortune, qui contenait le message suivant :
(Ce serait extrait d'une de ses œuvres : Discours sur les sciences et les arts.)
Je crois qu'une puissance immanente m'incite à enfin parler d'un biopic qui ne m'a guère enchanté.
19:47 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, femmes
Fremont
Le titre de cette fiction un peu austère, en noir et blanc, fait référence à une ville californienne, située au nord de la célèbre Silicon Valley... mais où vivent (et travaillent) des personnes moins fortunées que les geeks qui transforment notre monde.
On y trouve paraît-il la plus importante communauté afghane des États-Unis, y compris l'héroïne de l'histoire, Donya, ex-traductrice pour l'armée d'Oncle Sam, qui a réussi à fuir son pays avant de finir entre quatre planches...
En s'installant aux States, elle a préservé sa liberté, mais connaît une forme de déclassement social : elle est simple employée dans une usine de fabrication de cookies fortune, ces petits gâteaux d'origine chinoise, dont la coque contient un papier sur lequel est inscrite une courte formule, en général sujette à plusieurs interprétations.
Cette entreprise appartient à un couple de Sino-Américains, l'époux étant le fils du fondateur. Il est bienveillant avec la nouvelle employée, peut-être parce qu'elle est jolie, peut-être parce qu'elle est sérieuse... peut-être parce qu'elle lui rappelle ses propres débuts. C'est une autre migrante asiatique, qui tente de faire son trou au pays de la libre entreprise. L'épouse est beaucoup moins amicale avec le "petit personnel", comme on va pouvoir s'en rendre compte tout au long du film.
Celui-ci est constitué d'un montage de plans presque tous fixes, souvent en champ-contrechamp, dans un nombre limité de lieux : l'usine de cookies, les logements des employées, le cabinet du psychiatre, le restaurant communautaire... On respire un peu plus vers la fin, quand la jeune femme tente de forcer son destin... (Je n'en dis pas plus.)
Le début n'est pas le plus agréable à suivre. Il faut s'habituer au style du réalisateur (qui mise beaucoup sur l'implicite, le non-dit)... et supporter la description d'un quotidien au départ peu épanouissant.
Petit à petit, cela s'éclaire, non pas tant parce que la situation s'améliore soudainement, mais parce que Donya se prend davantage en mains. Le cinéaste introduit aussi de rafraîchissantes petites pointes d'humour. Tout d'abord, il y a les circonstances dans lesquelles l'héroïne va connaître une promotion, au sein de l'entreprise. Il y a ensuite la drôle de relation médecin-patiente qui se noue, à tel point qu'on finit par se demander qui analyse l'autre ! Il y a aussi la découverte des messages dans les petits gâteaux... et les conséquences insoupçonnées de la tentative effectuée par Donya. (On ne sait jamais entre quelles mains peut tomber "son" message...) Il y a encore le comportement du patron du petit resto, accro à une sorte de télénovela afghane, et qui donne des conseils à sa cliente régulière. Il y a enfin la réaction de la jeune femme, à la fin, délicieuse.
La plus belle des rencontres n'est pas celle qu'elle avait prévue, et c'est à ce moment-là que la caméra se fait plus libre et que la vie de la jeune femme gagne en saveur.
J'ai trouvé cela très beau.
P.S. I
En lisant Le Canard enchaîné de cette semaine, j'ai appris que la personne qui incarne Donya, Anaita Wali Zada, est une ancienne présentatrice de télévision, qui a dû fuir l'Afghanistan en 2021. Ses débuts d'actrice sont prometteurs.
P.S. II
Avec mon ticket d'entrée (pour la séance de ce film), j'ai reçu un cookie fortune, qui contenait le message suivant :
(Ce serait extrait d'une de ses œuvres : Discours sur les sciences et les arts.)
Je crois qu'une puissance immanente m'incite à enfin parler d'un biopic qui ne m'a guère enchanté.
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samedi, 09 décembre 2023
Migration
Séance familiale et pop corn pour ce film d'animation du studio Illumination (celui auquel on doit, entre autres, les Minions). Il est réalisé par Benjamin Renner, auteur du Grand Méchant Renard et (surtout) d'Ernest et Célestine.
Le bouche-à-oreille a dû faire son effet : personne n'est arrivé en retard, pour ne pas rater le court-métrage introductif, intitulé Mooned. On y retrouve l'un des protagonistes du premier Moi, moche et méchant... et quelques Minions, pour agrémenter le tout. Cela confirme la sortie prochaine de Moi, moche et méchant 4.
Ensuite débute l'histoire de la famille canard (colvert), que le papa aimerait voir cantonnée à sa sécurisante mare, loin des dangers représentés par la forêt proche et le reste du monde, plus lointain. Ce film réussit à jouer sur le double niveau de lecture, l'un pour les enfants, l'autre pour les adultes. Ainsi, le couple de parents bat de l'aile (si j'ose dire), papa canard étant très casanier, alors que maman cane aimerait voyager, peut-être pour retrouver la fougue de leur relation naissante. De leur côté, sans surprise, les canetons (un mâle ado et une femelle plus jeune) rêvent d'aventure et sont inconscients des dangers.
L'animation est de toute beauté. On a soigné les plumages et les visages, avec de grands yeux expressifs... dotés d'impressionnants sourcils. (Il ne faut bien sûr pas s'attendre à un rigoureux traité d'ornithologie.) L'humour est présent, à travers le personnage de l'oncle (en général ridicule) et les réflexions de la benjamine, qui excelle à susciter le malaise chez son aîné. Dans la salle, jeunes et moins jeunes rient, pas forcément aux mêmes moments. (Les -pas trop- petits sont surtout sensibles aux gadins et coups de théâtre.)
La famille finit par décoller, direction la Jamaïque... avec quelques détours. En chemin, nos héros vont croiser d'étranges hérons, des pigeons pas très propres (mais plus sympas qu'il n'y paraît), un perroquet, des congénères adeptes du yoga... Ils vont aussi découvrir New York, avec ses gratte-ciel, ses lumières et ses dangers. C'est évidemment une métaphore d'humains provinciaux débarquant dans la grande ville.
Sans surprise, les jeunes vont faire des bêtises, les parents (tenter de) se rapprocher de leurs enfants. Tout ce petit monde vit ce voyage comme un roman d'apprentissage, dont ils sortiront transformés, meilleurs... à condition d'échapper au méchant de l'histoire : un cuisinier réputé de Big Apple, ignoble personnage qui ne s'exprime que par rugissements et borborygmes. C'est le principal point faible de l'intrigue, un discours anti-viande manichéen, qui avance avec de gros sabots.
Le film n'en est pas moins un très agréable divertissement.
En sortant de là, je suis allé au resto et j'ai commandé du confit de canard. Je me suis régalé !
22:22 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Migration
Séance familiale et pop corn pour ce film d'animation du studio Illumination (celui auquel on doit, entre autres, les Minions). Il est réalisé par Benjamin Renner, auteur du Grand Méchant Renard et (surtout) d'Ernest et Célestine.
Le bouche-à-oreille a dû faire son effet : personne n'est arrivé en retard, pour ne pas rater le court-métrage introductif, intitulé Mooned. On y retrouve l'un des protagonistes du premier Moi, moche et méchant... et quelques Minions, pour agrémenter le tout. Cela confirme la sortie prochaine de Moi, moche et méchant 4.
Ensuite débute l'histoire de la famille canard (colvert), que le papa aimerait voir cantonnée à sa sécurisante mare, loin des dangers représentés par la forêt proche et le reste du monde, plus lointain. Ce film réussit à jouer sur le double niveau de lecture, l'un pour les enfants, l'autre pour les adultes. Ainsi, le couple de parents bat de l'aile (si j'ose dire), papa canard étant très casanier, alors que maman cane aimerait voyager, peut-être pour retrouver la fougue de leur relation naissante. De leur côté, sans surprise, les canetons (un mâle ado et une femelle plus jeune) rêvent d'aventure et sont inconscients des dangers.
L'animation est de toute beauté. On a soigné les plumages et les visages, avec de grands yeux expressifs... dotés d'impressionnants sourcils. (Il ne faut bien sûr pas s'attendre à un rigoureux traité d'ornithologie.) L'humour est présent, à travers le personnage de l'oncle (en général ridicule) et les réflexions de la benjamine, qui excelle à susciter le malaise chez son aîné. Dans la salle, jeunes et moins jeunes rient, pas forcément aux mêmes moments. (Les -pas trop- petits sont surtout sensibles aux gadins et coups de théâtre.)
La famille finit par décoller, direction la Jamaïque... avec quelques détours. En chemin, nos héros vont croiser d'étranges hérons, des pigeons pas très propres (mais plus sympas qu'il n'y paraît), un perroquet, des congénères adeptes du yoga... Ils vont aussi découvrir New York, avec ses gratte-ciel, ses lumières et ses dangers. C'est évidemment une métaphore d'humains provinciaux débarquant dans la grande ville.
Sans surprise, les jeunes vont faire des bêtises, les parents (tenter de) se rapprocher de leurs enfants. Tout ce petit monde vit ce voyage comme un roman d'apprentissage, dont ils sortiront transformés, meilleurs... à condition d'échapper au méchant de l'histoire : un cuisinier réputé de Big Apple, ignoble personnage qui ne s'exprime que par rugissements et borborygmes. C'est le principal point faible de l'intrigue, un discours anti-viande manichéen, qui avance avec de gros sabots.
Le film n'en est pas moins un très agréable divertissement.
En sortant de là, je suis allé au resto et j'ai commandé du confit de canard. Je me suis régalé !
22:22 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films








