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samedi, 03 juillet 2021

Hitman & Bodyguard 2

   Fête du cinéma, acte III.

   Quatre ans après la bonne surprise du premier volet des aventures du tueur professionnel et du garde du corps, le duo revient sur nos écrans... sous la forme d'un trio.

cinéma,cinema,film,films

   Le personnage de Sonia Kincaid (la remuante épouse du tueur) était déjà présent dans le précédent film, mais à un rang secondaire, quoique déjà assez marquant. Les scénaristes ont choisi de la mettre au premier plan, avec ses atouts... percutants.

   Je pense que Salma Hayek a "kiffé" ce personnage. La pulpeuse quinquagénaire incarne avec un plaisir évident cette petite racaille en talons et à forte poitrine, dont le langage "coloré" a de quoi faire rougir un charretier !

   À ses côtés, les deux héros masculins font presque pâle figure. Pourtant, Samuel Jackson se démène comme il peut pour rendre crédible son personnage de super-tueur sans scrupule. De son côté, Ryan Reynolds réussit à nous faire oublier qu'il incarne aussi Deadpool. Il est ici Michael Bryce que, dans la version française, Sonia appelle "Brisse" ou "Brissounnet" ! Dans cet épisode de leurs aventures, le garde du corps s'en prend plein la gueule : il se fait mitrailler, frapper, renverser... sans jamais succomber.

   L'autre nouveauté réside dans l'évocation du passé de deux des membres du trio. Je laisse à chacun le soin de découvrir qui est Aristote Papadopoulos (Antonio Banderas) par rapport à Sonia et quel lien unit le personnage incarné par Morgan Freeman à l'un des deux hommes.

   Au passage, je trouve la prestation de ces deux pointures (Banderas et Freeman) peu convaincante. Il faut dire qu'il n'était pas facile de remplacer Gary Oldman (l'antagoniste du premier volet). Si l'on ajoute à cela une intrigue de base (la vengeance d'un milliardaire grec contre l'Union européenne) pas très crédible, le bilan est mitigé. C'est un bon film d'action, spectaculaire, souvent drôle (et grossier). Mais le scénario (pourtant coécrit par Tom O'Connor, qui a oeuvré sur Un Espion ordinaire) n'est vraiment pas terrible.

11:36 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Hitman & Bodyguard 2

   Fête du cinéma, acte III.

   Quatre ans après la bonne surprise du premier volet des aventures du tueur professionnel et du garde du corps, le duo revient sur nos écrans... sous la forme d'un trio.

cinéma,cinema,film,films

   Le personnage de Sonia Kincaid (la remuante épouse du tueur) était déjà présent dans le précédent film, mais à un rang secondaire, quoique déjà assez marquant. Les scénaristes ont choisi de la mettre au premier plan, avec ses atouts... percutants.

   Je pense que Salma Hayek a "kiffé" ce personnage. La pulpeuse quinquagénaire incarne avec un plaisir évident cette petite racaille en talons et à forte poitrine, dont le langage "coloré" a de quoi faire rougir un charretier !

   À ses côtés, les deux héros masculins font presque pâle figure. Pourtant, Samuel Jackson se démène comme il peut pour rendre crédible son personnage de super-tueur sans scrupule. De son côté, Ryan Reynolds réussit à nous faire oublier qu'il incarne aussi Deadpool. Il est ici Michael Bryce que, dans la version française, Sonia appelle "Brisse" ou "Brissounnet" ! Dans cet épisode de leurs aventures, le garde du corps s'en prend plein la gueule : il se fait mitrailler, frapper, renverser... sans jamais succomber.

   L'autre nouveauté réside dans l'évocation du passé de deux des membres du trio. Je laisse à chacun le soin de découvrir qui est Aristote Papadopoulos (Antonio Banderas) par rapport à Sonia et quel lien unit le personnage incarné par Morgan Freeman à l'un des deux hommes.

   Au passage, je trouve la prestation de ces deux pointures (Banderas et Freeman) peu convaincante. Il faut dire qu'il n'était pas facile de remplacer Gary Oldman (l'antagoniste du premier volet). Si l'on ajoute à cela une intrigue de base (la vengeance d'un milliardaire grec contre l'Union européenne) pas très crédible, le bilan est mitigé. C'est un bon film d'action, spectaculaire, souvent drôle (et grossier). Mais le scénario (pourtant coécrit par Tom O'Connor, qui a oeuvré sur Un Espion ordinaire) n'est vraiment pas terrible.

11:36 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

vendredi, 02 juillet 2021

Présidents

   Fête du cinéma, acte II.

   Anne Fontaine, dont j'ai beaucoup aimé l'un des précédents films (Les Innocentes) s'est lancée dans une opération casse-gueule : filmer une comédie politique qui ne sombre pas dans la caricature... une gageure quand on sait que ses deux personnages principaux sont des décalques de Nicolas Sarkozy et François Hollande.

cinéma,cinema,film,films,politique,france

   Le premier (à droite ci-dessus) est incarné par un Jean Dujardin en pleine forme. Certes, il en fait parfois un peu trop au niveau des tics, mais je trouve que, des caricaturistes et comédiens (par exemple Denis Podalydès dans La Conquête) qui ont "singé" l'ancien maire de Neuilly, il est le plus convaincant, tout en nous livrant une véritable interprétation.

   La (bonne) surprise vient de Grégory Gadebois (vu dans un rôle très différent dans J'accuse) dont le jeu, à l'image de "François", se révèle plus complexe que ce qu'il apparaît de prime abord.

   La confrontation puis la connivence entre les deux hommes sont réjouissantes à voir. Les dialogues fourmillent de bons mots et les deux acteurs ont visiblement pris du plaisir à les dire. Les situations cocasses sont nombreuses.

   Sur le fond, le scénario ménage quelques surprises. Les deux personnages principaux évoluent au cours de l'histoire... tout comme le regard qu'ils portent sur leur compagne. À un moment, je me suis demandé jusqu'où la réalisatrice allait pousser la transgression...

   C'est l'occasion de parler des deux actrices : Pascale Arbillot et Doria Tillier.

cinéma,cinema,film,films,politique,france

   La première incarne Isabelle, la terrienne, vétérinaire, plutôt taiseuse, la tête sur les épaules... et compagne de François, bien entendu. La seconde interprète Natalie, une... chanteuse lyrique (ce qui ne manque pas de sel, quand on pense à la personne qu'elle représente...), une grande bourgeoise, citadine, volubile... mais attention, hein, de gauche !

   Je trouve ces deux personnages très réussis et leur insertion dans l'intrigue masculine des plus plaisantes... sans parler de la conclusion de l'histoire, en forme de pied-de-nez ! Je vous laisse le plaisir de la découvrir.

   Je me suis ré-ga-lé.

Présidents

   Fête du cinéma, acte II.

   Anne Fontaine, dont j'ai beaucoup aimé l'un des précédents films (Les Innocentes) s'est lancée dans une opération casse-gueule : filmer une comédie politique qui ne sombre pas dans la caricature... une gageure quand on sait que ses deux personnages principaux sont des décalques de Nicolas Sarkozy et François Hollande.

cinéma,cinema,film,films,politique,france

   Le premier (à droite ci-dessus) est incarné par un Jean Dujardin en pleine forme. Certes, il en fait parfois un peu trop au niveau des tics, mais je trouve que, des caricaturistes et comédiens (par exemple Denis Podalydès dans La Conquête) qui ont "singé" l'ancien maire de Neuilly, il est le plus convaincant, tout en nous livrant une véritable interprétation.

   La (bonne) surprise vient de Grégory Gadebois (vu dans un rôle très différent dans J'accuse) dont le jeu, à l'image de "François", se révèle plus complexe que ce qu'il apparaît de prime abord.

   La confrontation puis la connivence entre les deux hommes sont réjouissantes à voir. Les dialogues fourmillent de bons mots et les deux acteurs ont visiblement pris du plaisir à les dire. Les situations cocasses sont nombreuses.

   Sur le fond, le scénario ménage quelques surprises. Les deux personnages principaux évoluent au cours de l'histoire... tout comme le regard qu'ils portent sur leur compagne. À un moment, je me suis demandé jusqu'où la réalisatrice allait pousser la transgression...

   C'est l'occasion de parler des deux actrices : Pascale Arbillot et Doria Tillier.

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   La première incarne Isabelle, la terrienne, vétérinaire, plutôt taiseuse, la tête sur les épaules... et compagne de François, bien entendu. La seconde interprète Natalie, une... chanteuse lyrique (ce qui ne manque pas de sel, quand on pense à la personne qu'elle représente...), une grande bourgeoise, citadine, volubile... mais attention, hein, de gauche !

   Je trouve ces deux personnages très réussis et leur insertion dans l'intrigue masculine des plus plaisantes... sans parler de la conclusion de l'histoire, en forme de pied-de-nez ! Je vous laisse le plaisir de la découvrir.

   Je me suis ré-ga-lé.

The Deep House

   Fête du cinéma, acte I.

   À quatre euros la place, on peut tenter quelques expériences. Depuis dix-quinze ans, l'été n'est plus le désert cinématographique auquel on nous avait habitués, jadis. C'est le moment où, en France, certains distributeurs sortent de petits films de genre, policiers ou d'épouvante.

   Ici, nous sommes quelque part entre [Rec], Le Projet Blair Witch et Paranormal Activity. Les héros, Ben et Tina, forment un couple (dissemblable) de jeunes citadins éduqués avides de sensations... et de célébrité (par le biais des réseaux sociaux). Ils recherchent les lieux abandonnés peu connus... et à la réputation sulfureuse. Le début de l'histoire nous les montre dans un ancien sanatorium, qui semble avoir été surtout hanté par des tagueurs peu talentueux. Notons que la coupure entre cette séquence et le début de la quête de la "maison du lac" est abrupte (sans raison), avec un mauvais montage son.

   Sinon, ce n'est pas mal filmé, en particulier dès qu'on est sous l'eau. C'est la principale réussite du film : avoir créé une ambiance chelou en milieu aquatique, sans requin ni piranha ni alligator ni prédateur extraterrestre. Les réalisateurs jouent de temps en temps avec les spectateurs, qui se demandent quand cette ambiance angoissante va dégénérer...

   Malheureusement, ces qualités (indéniables) sont gâchées par la caractérisation des personnages principaux : le mec est un adulescent qui, évidemment, va entrer là où il ne faut pas entrer, ouvrir ce qu'il ne faut pas ouvrir et s'attarder quand il faudrait décamper. Sa copine n'est pas mieux : à partir du moment où la tension monte, Tina alterne les cris et les pleurs. Je trouve pathétique qu'au XXIe siècle, on crée un personnage féminin aussi caricatural... Et puis, que fait-elle avec ce mec ?

   Les vieux de la vieille dans mon genre, qui (comme les réalisateurs, je présume) ont déjà vu quantité de films de ce type, auront tendance à deviner un peu trop vite ce qu'il va se passer. Je reconnais toutefois une certaine recherche dans le scénario, au niveau de l'histoire de la maison et de ses occupants.

   Autre avantage : si, comme moi, vous voyez ce film un jour de grande chaleur, son ambiance vous rafraîchira.

   P.S.

   Si, après 1h20, il vous reste un peu de courage, attendez la fin du générique...

   P.S.

   Lorsque le générique de fin défile, soyez attentifs : vous noterez la présence d'un "conseiller covid-19" lors du tournage (qui a eu lieu dans le sud-ouest de la France, entre le Tarn et l'Hérault) !

23:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

The Deep House

   Fête du cinéma, acte I.

   À quatre euros la place, on peut tenter quelques expériences. Depuis dix-quinze ans, l'été n'est plus le désert cinématographique auquel on nous avait habitués, jadis. C'est le moment où, en France, certains distributeurs sortent de petits films de genre, policiers ou d'épouvante.

   Ici, nous sommes quelque part entre [Rec], Le Projet Blair Witch et Paranormal Activity. Les héros, Ben et Tina, forment un couple (dissemblable) de jeunes citadins éduqués avides de sensations... et de célébrité (par le biais des réseaux sociaux). Ils recherchent les lieux abandonnés peu connus... et à la réputation sulfureuse. Le début de l'histoire nous les montre dans un ancien sanatorium, qui semble avoir été surtout hanté par des tagueurs peu talentueux. Notons que la coupure entre cette séquence et le début de la quête de la "maison du lac" est abrupte (sans raison), avec un mauvais montage son.

   Sinon, ce n'est pas mal filmé, en particulier dès qu'on est sous l'eau. C'est la principale réussite du film : avoir créé une ambiance chelou en milieu aquatique, sans requin ni piranha ni alligator ni prédateur extraterrestre. Les réalisateurs jouent de temps en temps avec les spectateurs, qui se demandent quand cette ambiance angoissante va dégénérer...

   Malheureusement, ces qualités (indéniables) sont gâchées par la caractérisation des personnages principaux : le mec est un adulescent qui, évidemment, va entrer là où il ne faut pas entrer, ouvrir ce qu'il ne faut pas ouvrir et s'attarder quand il faudrait décamper. Sa copine n'est pas mieux : à partir du moment où la tension monte, Tina alterne les cris et les pleurs. Je trouve pathétique qu'au XXIe siècle, on crée un personnage féminin aussi caricatural... Et puis, que fait-elle avec ce mec ?

   Les vieux de la vieille dans mon genre, qui (comme les réalisateurs, je présume) ont déjà vu quantité de films de ce type, auront tendance à deviner un peu trop vite ce qu'il va se passer. Je reconnais toutefois une certaine recherche dans le scénario, au niveau de l'histoire de la maison et de ses occupants.

   Autre avantage : si, comme moi, vous voyez ce film un jour de grande chaleur, son ambiance vous rafraîchira.

   P.S.

   Si, après 1h20, il vous reste un peu de courage, attendez la fin du générique...

   P.S.

   Lorsque le générique de fin défile, soyez attentifs : vous noterez la présence d'un "conseiller covid-19" lors du tournage (qui a eu lieu dans le sud-ouest de la France, entre le Tarn et l'Hérault) !

23:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

mercredi, 30 juin 2021

Shorta

   Dans une métropole occidentale, de fortes tensions agitent des "quartiers sensibles", situés en périphérie et peuplés majoritairement de "minorités visibles". Deux policiers vont se retrouver impliqués dans une flambée de violence urbaine.

   Les cinéphiles français penseront à La Haine (de Mathieu Kassovitz), aux Misérables, de Ladj Ly. Certaines séquences ressemblent fortement à ce que j'ai vu dans le second. Mais l'action se déroule à Copenhague, au Danemark.

cinéma,cinema,film,films,société

   La caméra, nerveuse, suit les deux héros, Jens et Mike. Le premier est calme, pondéré, respectueux des règles. Le second s'emporte facilement, n'hésite pas à bousculer et ne s'embarrasse pas trop du règlement. Ce jour-là, ils sont associés pour patrouiller dans l'agglomération, avec pour consigne de ne surtout pas entrer dans le quartier d'où est originaire le garçon victime d'une bavure policière. (L'histoire commence d'ailleurs par une scène montrant ce jeune Africain maîtrisé par des policiers et s'écriant "Je ne peux pas respirer"... une allusion transparente à l'affaire George Floyd.)

   Et là, vous vous dites : cent euros qu'ils entrent dans le quartier et que ça va dégénérer ! Et je vous réponds : lancez-vous dans l'écriture de scénarios ! Parce qu'effectivement, les deux policiers, sous l'impulsion de Mike (qui ne veut pas laisser la zone à la merci des racailles du coin), pénètrent dans le "quartier sensible".

   À partir de là, cela devient haletant. Les réalisateurs excellent à susciter un climat de tension, bien aidés il faut dire par les interprètes, ceux des flics comme ceux des délinquants et des habitants "ordinaires" du quartier. Car, au-delà des scènes d'action réussies, ce film mérite le détour pour le portrait qu'il brosse des personnes vivant dans ce qui ressemble à un ghetto.

   Dans le même temps, on voit les personnages évoluer. Le flic brutal laisse entrevoir une parcelle d'humanité, tandis que le boy-scout n'est pas loin de perdre les pédales. On sent que les auteurs ont voulu démontrer que la violence ne peut pas régler les problèmes. La volonté de préserver des vies rapproche les adultes de toutes origines, le football pourrait être une passerelle entre les "Danois de souche" et les autres. (Attention toutefois : Mike est un fervent supporteur du Réal -et admire Karim Benzema !- alors que le jeune Amos préfère les équipes anglaises.)

   Même si, pour des spectateurs français, ce film a un goût de déjà-vu, même si les intentions des auteurs sont un peu trop visibles, il est très bien fichu et constitue un spectacle prenant.

Shorta

   Dans une métropole occidentale, de fortes tensions agitent des "quartiers sensibles", situés en périphérie et peuplés majoritairement de "minorités visibles". Deux policiers vont se retrouver impliqués dans une flambée de violence urbaine.

   Les cinéphiles français penseront à La Haine (de Mathieu Kassovitz), aux Misérables, de Ladj Ly. Certaines séquences ressemblent fortement à ce que j'ai vu dans le second. Mais l'action se déroule à Copenhague, au Danemark.

cinéma,cinema,film,films,société

   La caméra, nerveuse, suit les deux héros, Jens et Mike. Le premier est calme, pondéré, respectueux des règles. Le second s'emporte facilement, n'hésite pas à bousculer et ne s'embarrasse pas trop du règlement. Ce jour-là, ils sont associés pour patrouiller dans l'agglomération, avec pour consigne de ne surtout pas entrer dans le quartier d'où est originaire le garçon victime d'une bavure policière. (L'histoire commence d'ailleurs par une scène montrant ce jeune Africain maîtrisé par des policiers et s'écriant "Je ne peux pas respirer"... une allusion transparente à l'affaire George Floyd.)

   Et là, vous vous dites : cent euros qu'ils entrent dans le quartier et que ça va dégénérer ! Et je vous réponds : lancez-vous dans l'écriture de scénarios ! Parce qu'effectivement, les deux policiers, sous l'impulsion de Mike (qui ne veut pas laisser la zone à la merci des racailles du coin), pénètrent dans le "quartier sensible".

   À partir de là, cela devient haletant. Les réalisateurs excellent à susciter un climat de tension, bien aidés il faut dire par les interprètes, ceux des flics comme ceux des délinquants et des habitants "ordinaires" du quartier. Car, au-delà des scènes d'action réussies, ce film mérite le détour pour le portrait qu'il brosse des personnes vivant dans ce qui ressemble à un ghetto.

   Dans le même temps, on voit les personnages évoluer. Le flic brutal laisse entrevoir une parcelle d'humanité, tandis que le boy-scout n'est pas loin de perdre les pédales. On sent que les auteurs ont voulu démontrer que la violence ne peut pas régler les problèmes. La volonté de préserver des vies rapproche les adultes de toutes origines, le football pourrait être une passerelle entre les "Danois de souche" et les autres. (Attention toutefois : Mike est un fervent supporteur du Réal -et admire Karim Benzema !- alors que le jeune Amos préfère les équipes anglaises.)

   Même si, pour des spectateurs français, ce film a un goût de déjà-vu, même si les intentions des auteurs sont un peu trop visibles, il est très bien fichu et constitue un spectacle prenant.

mardi, 29 juin 2021

The Father

   J'ai longtemps hésité avant d'aller voir ce film. Au départ, je n'avais aucune envie de retrouver sur grand écran une situation faisant écho à ce qui se passe dans ma famille. Et puis... le bouche-à-oreille étant très bon, j'ai profité d'une séance en version originale sous-titrée.

   Tout d'abord, quel bonheur que d'entendre ces acteurs britanniques s'exprimer dans un bon anglais ! C'est un plaisir pour les oreilles... plaisir contrarié à intervalle régulier par une musique (à cordes) lancinante, indicatrice qu'il se passe quelque chose de bizarre.

   C'est le grand point fort de ce film : la mise en condition des spectateurs, confrontés à une réalisation et un montage conçus pour semer la confusion, à l'image de ce qui se passe dans la tête du personnage principal. Un coup, c'est un dialogue répété dans un contexte différent, un autre coup c'est la pièce qui semble ne pas être la même... quand ce ne sont pas les personnages qui changent physiquement ! Si l'on se prend au jeu, cela devient une énigme digne d'Agatha Christie.

   Cela fonctionne bien parce que l'interprétation est impeccable. La plupart des seconds rôles ont été vus ailleurs, à la télévision ou au cinéma. Mais le film repose principalement sur un formidable duo, constitué d'Olivia Colman (la fille) et Anthony Hopkins (le père), une nouvelle fois magistral. Il incarne la vieillesse défaillante avec son charisme et ses rides, jusqu'à la décrépitude finale, qui m'a vraiment ému.

   Je trouve épatant qu'un tel phénomène de société (la maladie d'Alzheimer) ait été traité avec cette envergure cinématographique.

The Father

   J'ai longtemps hésité avant d'aller voir ce film. Au départ, je n'avais aucune envie de retrouver sur grand écran une situation faisant écho à ce qui se passe dans ma famille. Et puis... le bouche-à-oreille étant très bon, j'ai profité d'une séance en version originale sous-titrée.

   Tout d'abord, quel bonheur que d'entendre ces acteurs britanniques s'exprimer dans un bon anglais ! C'est un plaisir pour les oreilles... plaisir contrarié à intervalle régulier par une musique (à cordes) lancinante, indicatrice qu'il se passe quelque chose de bizarre.

   C'est le grand point fort de ce film : la mise en condition des spectateurs, confrontés à une réalisation et un montage conçus pour semer la confusion, à l'image de ce qui se passe dans la tête du personnage principal. Un coup, c'est un dialogue répété dans un contexte différent, un autre coup c'est la pièce qui semble ne pas être la même... quand ce ne sont pas les personnages qui changent physiquement ! Si l'on se prend au jeu, cela devient une énigme digne d'Agatha Christie.

   Cela fonctionne bien parce que l'interprétation est impeccable. La plupart des seconds rôles ont été vus ailleurs, à la télévision ou au cinéma. Mais le film repose principalement sur un formidable duo, constitué d'Olivia Colman (la fille) et Anthony Hopkins (le père), une nouvelle fois magistral. Il incarne la vieillesse défaillante avec son charisme et ses rides, jusqu'à la décrépitude finale, qui m'a vraiment ému.

   Je trouve épatant qu'un tel phénomène de société (la maladie d'Alzheimer) ait été traité avec cette envergure cinématographique.

dimanche, 27 juin 2021

Tokyo Shaking

   Il y a une vingtaine d'années, Sylvie Testud incarnait, dans Stupeur et tremblements, une Française perdue au sein d'une entreprise japonaise, au pays du soleil levant. Aujourd'hui, Karin Viard interprète Alexandra, une cadre supérieure, envoyée par une banque hexagonale redresser sa succursale japonaise. Si la Française a vite compris que Tokyo est régulièrement soumise à des secousses sismiques, ce jour-là, le 11 mars 2011, la situation va sortir de l'ordinaire.

   L'arrière-plan est mondialo-japonais. Certes, on entrevoit certains aspects de ce pays fascinant et de la vie de ses habitants mais, ce qui frappe au premier coup d'oeil, c'est le fonctionnement international de l'entreprise... et de la vie privée de ses employés. Ceux-ci sont majoritairement japonais et français. Cependant, lorsqu'on jette un oeil à la liste du personnel, on s'aperçoit qu'il y a aussi des Britanniques, des Indiens, un Congolais... sans parler des nounous et des femmes de ménage, presque toutes philippines.

   Progressivement, la communauté des expatriés (occidentaux) se désagrège, au fur et à mesure que la situation s'aggrave. De leur côté, les employés japonais sont tenus de donner l'exemple. Voilà notre héroïne prise entre deux feux : son intérêt familial la pousse à agir avec la même lâcheté prudence que la plupart des expatriés, tandis que sa conscience professionnelle (et son humanité) lui suggère de rester en compagnie du personnel local, avec lequel elle a tissé des liens.

cinéma,cinema,film,films

   Parmi ses collaborateurs, trois profils sortent du lot : Amani le jeune prodige congolais (qui voudrait rester dans la boîte et croit en la méritocratie), Kimiko, l'assistante d'Alexandra (admiratrice de la culture française et employée dévouée), et Dominique Besse, le patron de la succursale (Philippe Uchan, très bien), faux-cul au possible, qu'on a souvent envie de gifler.

   Le film n'est pas extraordinaire, mais il nous offre une double plongée : dans le monde de la banque et au sein du Japon urbain. On en voit principalement les tours de l'hypercentre tokyoïte. Toutefois, l'héroïne finit par se rendre en banlieue, dans la famille de Kimiko, ce qui nous vaut l'une des plus belles séquences de cette histoire attachante.

23:35 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Tokyo Shaking

   Il y a une vingtaine d'années, Sylvie Testud incarnait, dans Stupeur et tremblements, une Française perdue au sein d'une entreprise japonaise, au pays du soleil levant. Aujourd'hui, Karin Viard interprète Alexandra, une cadre supérieure, envoyée par une banque hexagonale redresser sa succursale japonaise. Si la Française a vite compris que Tokyo est régulièrement soumise à des secousses sismiques, ce jour-là, le 11 mars 2011, la situation va sortir de l'ordinaire.

   L'arrière-plan est mondialo-japonais. Certes, on entrevoit certains aspects de ce pays fascinant et de la vie de ses habitants mais, ce qui frappe au premier coup d'oeil, c'est le fonctionnement international de l'entreprise... et de la vie privée de ses employés. Ceux-ci sont majoritairement japonais et français. Cependant, lorsqu'on jette un oeil à la liste du personnel, on s'aperçoit qu'il y a aussi des Britanniques, des Indiens, un Congolais... sans parler des nounous et des femmes de ménage, presque toutes philippines.

   Progressivement, la communauté des expatriés (occidentaux) se désagrège, au fur et à mesure que la situation s'aggrave. De leur côté, les employés japonais sont tenus de donner l'exemple. Voilà notre héroïne prise entre deux feux : son intérêt familial la pousse à agir avec la même lâcheté prudence que la plupart des expatriés, tandis que sa conscience professionnelle (et son humanité) lui suggère de rester en compagnie du personnel local, avec lequel elle a tissé des liens.

cinéma,cinema,film,films

   Parmi ses collaborateurs, trois profils sortent du lot : Amani le jeune prodige congolais (qui voudrait rester dans la boîte et croit en la méritocratie), Kimiko, l'assistante d'Alexandra (admiratrice de la culture française et employée dévouée), et Dominique Besse, le patron de la succursale (Philippe Uchan, très bien), faux-cul au possible, qu'on a souvent envie de gifler.

   Le film n'est pas extraordinaire, mais il nous offre une double plongée : dans le monde de la banque et au sein du Japon urbain. On en voit principalement les tours de l'hypercentre tokyoïte. Toutefois, l'héroïne finit par se rendre en banlieue, dans la famille de Kimiko, ce qui nous vaut l'une des plus belles séquences de cette histoire attachante.

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samedi, 26 juin 2021

Billie

   J'ai enfin pu voir ce documentaire consacré à la chanteuse afro-américaine, film qui complète de manière intéressante le biopic Billie Holiday, une affaire d'État sorti il y a peu.

   L'avantage du documentaire est de nous donner à voir et à entendre la vraie Billie (ainsi que les autres protagonistes de sa vie), avec sa voix à nulle autre pareille. La comparaison des deux films confirme l'appréciation de la performance d'Andra Day : elle a magnifié Bille Holiday... et atténué, par sa beauté, la déchéance physique de sa fin de vie.

   Le documentaire en dit un peu plus sur son enfance et sa jeunesse. Il propose une version légèrement différente des ennuis de la chanteuse avec les autorités fédérales, concernant l'infiltration d'un Afro-américain dans son entourage et la cause de son arrestation : l'un de ses producteurs aurait voulu ainsi la protéger, en la forçant à suivre une cure de désintoxication. Plus loin dans le film, par contre, on perçoit l'envie de se débarrasser d'une gêneuse, dont la seule existence est une offense à la ségrégation.

   Une autre particularité du documentaire est sa double focale : sur Billie Holiday bien sûr, mais aussi sur Linda Lipnack Kuehl, une journaliste qui projetait d'écrire un livre sur la chanteuse et qui est morte (dans des conditions mystérieuses) avant d'avoir pu achever son projet. Son travail préparatoire avait été effectué à partir de cassettes audio, qui ont été retrouvées. Ces enregistrements d'entretiens se sont révélés précieux. On en entend d'ailleurs plusieurs extraits dans le film.

   La mise en parallèle de ces vies ne manque pas d'intérêt. La journaliste (blanche, juive) ne venait pas du tout du même milieu Lady Day. Mais le destin brisé de cette artiste talentueuse lui parlait. C'était d'abord une femme victime des hommes (producteurs, compagnons, époux...), dans une relation de dépendance dont elle ne semblait pas vouloir sortir. À son sujet, le documentaire évoque une forme de masochisme, ajoutant de la complexité à son histoire.

   Sans être aussi flamboyant que le biopic, le documentaire mérite le détour.

Billie

   J'ai enfin pu voir ce documentaire consacré à la chanteuse afro-américaine, film qui complète de manière intéressante le biopic Billie Holiday, une affaire d'État sorti il y a peu.

   L'avantage du documentaire est de nous donner à voir et à entendre la vraie Billie (ainsi que les autres protagonistes de sa vie), avec sa voix à nulle autre pareille. La comparaison des deux films confirme l'appréciation de la performance d'Andra Day : elle a magnifié Bille Holiday... et atténué, par sa beauté, la déchéance physique de sa fin de vie.

   Le documentaire en dit un peu plus sur son enfance et sa jeunesse. Il propose une version légèrement différente des ennuis de la chanteuse avec les autorités fédérales, concernant l'infiltration d'un Afro-américain dans son entourage et la cause de son arrestation : l'un de ses producteurs aurait voulu ainsi la protéger, en la forçant à suivre une cure de désintoxication. Plus loin dans le film, par contre, on perçoit l'envie de se débarrasser d'une gêneuse, dont la seule existence est une offense à la ségrégation.

   Une autre particularité du documentaire est sa double focale : sur Billie Holiday bien sûr, mais aussi sur Linda Lipnack Kuehl, une journaliste qui projetait d'écrire un livre sur la chanteuse et qui est morte (dans des conditions mystérieuses) avant d'avoir pu achever son projet. Son travail préparatoire avait été effectué à partir de cassettes audio, qui ont été retrouvées. Ces enregistrements d'entretiens se sont révélés précieux. On en entend d'ailleurs plusieurs extraits dans le film.

   La mise en parallèle de ces vies ne manque pas d'intérêt. La journaliste (blanche, juive) ne venait pas du tout du même milieu Lady Day. Mais le destin brisé de cette artiste talentueuse lui parlait. C'était d'abord une femme victime des hommes (producteurs, compagnons, époux...), dans une relation de dépendance dont elle ne semblait pas vouloir sortir. À son sujet, le documentaire évoque une forme de masochisme, ajoutant de la complexité à son histoire.

   Sans être aussi flamboyant que le biopic, le documentaire mérite le détour.

vendredi, 25 juin 2021

Cruella

   Disney s'est lancé dans la relecture de ses mythes animés, parfois sous la forme de films avec de véritables acteurs. C'est le cas ici, avec ce qui se présente comme un prequel des 101 Dalmatiens.

   Cette relecture est un biopic de la jeune Cruella, Estella de son véritable prénom. Orpheline en butte au harcèlement de gamins idiots, enfant des rues à l'intelligence précoce, elle nourrit un profond désir de revanche sociale, qui va se mâtiner d'une volonté de vengeance.

   Aux manettes se trouve Craig Gillespie, qui s'est déjà illustré avec Moi, Tonya. Il peut s'appuyer sur deux magnifiques actrices : Emma Stone (dans le rôle titre) et Emma Thompson, qui incarne un personnage qu'on croirait sorti tout droit de Le Diable s'habille en Prada... une référence encore plus évidente quand on découvre le nom que porte le dernier véhicule de l'héroïne.

cinéma,cinema,film,films

   L'univers de la mode, sa dureté et ses paillettes, constituent l'arrière-plan de l'intrigue. On a soigné les décors (réels et numériques), ainsi que les costumes. On a même mis en scène une véritable battle de défilés, qui culmine dans un concert de rock. (J'ai aussi apprécié le plan qui montre la robe de Cruella se dérouler à l'arrière d'un camion à ordures.) Car l'héroïne est rock'n'roll, rebelle... mais (hélas) terriblement attachée à la superficialité de la haute-couture.

   En fait, Estella/Cruella est une sorte de Joker au féminin, passé à la moulinette Disney. On sent quand la volonté de maintenir l'intrigue dans le cadre de la "bienséance familiale" a pesé sur le scénario (notamment quand il est question des dalmatiens et de la vengeance finale). Toutefois, j'ai été agréablement surpris par certains aspects transgressifs. À plusieurs reprises, on sent qu'Emma Stone jubile en incarnant cette voleuse en talons.

   Le paradoxe est que celle qui est connue pour être la méchante (dans Les 101 Dalmatiens) est ici d'abord une victime. La relation de fascination-répulsion qui se noue entre elle et la "Baroness" est bien mise en scène. Les deux principaux personnages féminins écrasent la distribution, où les hommes font figure de (bons) faire-valoir, à commencer par Mark Strong. Disney oblige, on notera la quasi-absence d'érotisme, une romance étant à peine esquissée entre Estella et l'un de ses acolytes... noir ! Mais, attention, hein, pas de bisou !

   J'ajoute que la musique est chouette. C'est rythmé, joli à voir, avec des rebondissements. On ne sent pas les 2h15 passer... et certains chiens sont mignons tout plein !

00:39 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Cruella

   Disney s'est lancé dans la relecture de ses mythes animés, parfois sous la forme de films avec de véritables acteurs. C'est le cas ici, avec ce qui se présente comme un prequel des 101 Dalmatiens.

   Cette relecture est un biopic de la jeune Cruella, Estella de son véritable prénom. Orpheline en butte au harcèlement de gamins idiots, enfant des rues à l'intelligence précoce, elle nourrit un profond désir de revanche sociale, qui va se mâtiner d'une volonté de vengeance.

   Aux manettes se trouve Craig Gillespie, qui s'est déjà illustré avec Moi, Tonya. Il peut s'appuyer sur deux magnifiques actrices : Emma Stone (dans le rôle titre) et Emma Thompson, qui incarne un personnage qu'on croirait sorti tout droit de Le Diable s'habille en Prada... une référence encore plus évidente quand on découvre le nom que porte le dernier véhicule de l'héroïne.

cinéma,cinema,film,films

   L'univers de la mode, sa dureté et ses paillettes, constituent l'arrière-plan de l'intrigue. On a soigné les décors (réels et numériques), ainsi que les costumes. On a même mis en scène une véritable battle de défilés, qui culmine dans un concert de rock. (J'ai aussi apprécié le plan qui montre la robe de Cruella se dérouler à l'arrière d'un camion à ordures.) Car l'héroïne est rock'n'roll, rebelle... mais (hélas) terriblement attachée à la superficialité de la haute-couture.

   En fait, Estella/Cruella est une sorte de Joker au féminin, passé à la moulinette Disney. On sent quand la volonté de maintenir l'intrigue dans le cadre de la "bienséance familiale" a pesé sur le scénario (notamment quand il est question des dalmatiens et de la vengeance finale). Toutefois, j'ai été agréablement surpris par certains aspects transgressifs. À plusieurs reprises, on sent qu'Emma Stone jubile en incarnant cette voleuse en talons.

   Le paradoxe est que celle qui est connue pour être la méchante (dans Les 101 Dalmatiens) est ici d'abord une victime. La relation de fascination-répulsion qui se noue entre elle et la "Baroness" est bien mise en scène. Les deux principaux personnages féminins écrasent la distribution, où les hommes font figure de (bons) faire-valoir, à commencer par Mark Strong. Disney oblige, on notera la quasi-absence d'érotisme, une romance étant à peine esquissée entre Estella et l'un de ses acolytes... noir ! Mais, attention, hein, pas de bisou !

   J'ajoute que la musique est chouette. C'est rythmé, joli à voir, avec des rebondissements. On ne sent pas les 2h15 passer... et certains chiens sont mignons tout plein !

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jeudi, 24 juin 2021

Un Espion ordinaire

   Régulièrement, la Guerre froide revient sur les écrans de cinéma. L'histoire (vraie) que nous conte ce film n'est pas sans lien avec L'Affaire Farewell (dont l'action est postérieure), La Taupe (pour le contexte britannique) et Le Pont des espions (qui se passe à la même époque).

cinéma,cinema,film,films,histoire

   Commercial rusé à la langue agile, Greville Wynne (Benedict Cumberbatch, impeccable) défend les intérêts d'entreprises industrielles britanniques en Europe centrale et orientale, à la fin des années 1950. Son profil anodin fait de lui une potentielle recrue pour le MI6, agissant pour le compte de la CIA. Une fois engagé, cet "amateur" est envoyé à Moscou, où un ponte du GRU (le renseignement militaire soviétique, moins connu que le KGB) est sur le point de faire défection.

   Au-delà de l'ambiance des films d'espionnage, c'est l'humour qui marque cette première partie. La principale qualité requise dans le nouveau travail de Greville est... de bien tenir l'alcool, ce pour quoi il ne manque pas de dispositions. Vous en déduisez sans peine que, de ce quadragénaire un peu enveloppé, à l'horrible moustache, il n'émane guère d'érotisme. Mais, petit à petit, le gars se prend au jeu. Il a les nerfs solides et juge qu'il faut qu'il se maintienne en forme. Les spectatrices énamourées vont avoir l'occasion de constater l'amélioration de la condition physique du nouvel espion... tout comme l'épouse de celui-ci, qui trouve que, depuis qu'il se rend à Moscou, son mari se montre bien plus actif au lit... (Tout cela est bien entendu à écouter en version originale sous-titrée, pour savourer le sens britannique de l'understatement.)

   La crise des missiles de Cuba (en octobre 1962) sert de cadre à la deuxième partie. Je trouve que l'arrière-plan historique est bien rendu. Les techniques d'espionnage prennent une place déterminante.

   Dans la dernière partie du film, on voit le personnage principal (et donc le comédien) subir une spectaculaire transformation physique (que je ne détaillerai pas ici). C'est aussi l'occasion, pour le réalisateur, d'insister davantage sur le rôle du KGB dans l'URSS de Khrouchtchev, un dirigeant perçu comme modéré en France, mais qui a plutôt l'image d'un extrémiste dans le monde anglo-saxon.

   Je trouve que c'est un bon film d'espionnage et un film humaniste, qui rend hommage à l'action de deux hommes de bonne volonté, un dans chaque camp.

Un Espion ordinaire

   Régulièrement, la Guerre froide revient sur les écrans de cinéma. L'histoire (vraie) que nous conte ce film n'est pas sans lien avec L'Affaire Farewell (dont l'action est postérieure), La Taupe (pour le contexte britannique) et Le Pont des espions (qui se passe à la même époque).

cinéma,cinema,film,films,histoire

   Commercial rusé à la langue agile, Greville Wynne (Benedict Cumberbatch, impeccable) défend les intérêts d'entreprises industrielles britanniques en Europe centrale et orientale, à la fin des années 1950. Son profil anodin fait de lui une potentielle recrue pour le MI6, agissant pour le compte de la CIA. Une fois engagé, cet "amateur" est envoyé à Moscou, où un ponte du GRU (le renseignement militaire soviétique, moins connu que le KGB) est sur le point de faire défection.

   Au-delà de l'ambiance des films d'espionnage, c'est l'humour qui marque cette première partie. La principale qualité requise dans le nouveau travail de Greville est... de bien tenir l'alcool, ce pour quoi il ne manque pas de dispositions. Vous en déduisez sans peine que, de ce quadragénaire un peu enveloppé, à l'horrible moustache, il n'émane guère d'érotisme. Mais, petit à petit, le gars se prend au jeu. Il a les nerfs solides et juge qu'il faut qu'il se maintienne en forme. Les spectatrices énamourées vont avoir l'occasion de constater l'amélioration de la condition physique du nouvel espion... tout comme l'épouse de celui-ci, qui trouve que, depuis qu'il se rend à Moscou, son mari se montre bien plus actif au lit... (Tout cela est bien entendu à écouter en version originale sous-titrée, pour savourer le sens britannique de l'understatement.)

   La crise des missiles de Cuba (en octobre 1962) sert de cadre à la deuxième partie. Je trouve que l'arrière-plan historique est bien rendu. Les techniques d'espionnage prennent une place déterminante.

   Dans la dernière partie du film, on voit le personnage principal (et donc le comédien) subir une spectaculaire transformation physique (que je ne détaillerai pas ici). C'est aussi l'occasion, pour le réalisateur, d'insister davantage sur le rôle du KGB dans l'URSS de Khrouchtchev, un dirigeant perçu comme modéré en France, mais qui a plutôt l'image d'un extrémiste dans le monde anglo-saxon.

   Je trouve que c'est un bon film d'espionnage et un film humaniste, qui rend hommage à l'action de deux hommes de bonne volonté, un dans chaque camp.

mercredi, 23 juin 2021

Un Homme en colère

   Cet homme est Patrick Hill, le nouvel employé d'une société de transport de fonds. Au début de l'histoire, on se demande ce que peut bien vouloir dire le titre. "H", comme le surnomment ses collègues, est du genre mutique, pas emporté... du moins tant qu'on ne le menace pas. (Ce personnage de baroudeur peu causant est taillé sur mesure pour Jason Statham, qui n'a ainsi que peu de répliques à prononcer.) Évidemment, ce type un peu spécial n'est pas là par hasard...

   Plusieurs retours en arrière permettent aux spectateurs de comprendre le contexte, en particulier de l'événement clé, l'attaque d'un fourgon blindé par laquelle débute l'histoire. On va voir cette séquence sous trois angles différents. La première fois, on suit les convoyeurs, avec caméra à l'intérieur du fourgon. La deuxième fois, on découvre quel est le lien entre le héros et ce braquage. La troisième fois, on nous présente l'équipe de "molosses" qui a réalisé le coup.

   Cette première partie témoigne d'un incontestable savoir-faire. Aux manettes, Guy Ritchie (qui, jadis, avait fait débuter Statham dans Arnaques, crimes et botanique) varie les plans et les angles de vue. Cela donne un film d'action rythmé, quasiment sans temps mort, dont l'apogée se situe dans le super-braquage monté par l'équipe de "molosses".

   La vengeance à l'oeuvre rappellera quelque chose aux spectateurs français... puisque ce film est un remake du Convoyeur, de Nicolas Boukhrief. À Albert Dupontel, Jean Dujardin, François Berléand et Julien Boisselier ont succédé Statham, Jason Donovan, Josh Hartnett et Scott Eastwood. Le héros-justicier se montrant redoutablement efficace au combat (plutôt avec des flingues), on ne peut pas ne pas faire le lien avec le récent Nobody.

   En dépit de l'habileté de Guy Ritchie à mettre en scène et utiliser les véhicules, j'ai trouvé cet Homme en colère moins bon que Nobody : il n'y pas une once d'humour et quasiment pas d'émotion réelle dans ce film sous tension. Il n'en constitue pas moins un très bon divertissement pour les amateurs du genre.

00:11 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Un Homme en colère

   Cet homme est Patrick Hill, le nouvel employé d'une société de transport de fonds. Au début de l'histoire, on se demande ce que peut bien vouloir dire le titre. "H", comme le surnomment ses collègues, est du genre mutique, pas emporté... du moins tant qu'on ne le menace pas. (Ce personnage de baroudeur peu causant est taillé sur mesure pour Jason Statham, qui n'a ainsi que peu de répliques à prononcer.) Évidemment, ce type un peu spécial n'est pas là par hasard...

   Plusieurs retours en arrière permettent aux spectateurs de comprendre le contexte, en particulier de l'événement clé, l'attaque d'un fourgon blindé par laquelle débute l'histoire. On va voir cette séquence sous trois angles différents. La première fois, on suit les convoyeurs, avec caméra à l'intérieur du fourgon. La deuxième fois, on découvre quel est le lien entre le héros et ce braquage. La troisième fois, on nous présente l'équipe de "molosses" qui a réalisé le coup.

   Cette première partie témoigne d'un incontestable savoir-faire. Aux manettes, Guy Ritchie (qui, jadis, avait fait débuter Statham dans Arnaques, crimes et botanique) varie les plans et les angles de vue. Cela donne un film d'action rythmé, quasiment sans temps mort, dont l'apogée se situe dans le super-braquage monté par l'équipe de "molosses".

   La vengeance à l'oeuvre rappellera quelque chose aux spectateurs français... puisque ce film est un remake du Convoyeur, de Nicolas Boukhrief. À Albert Dupontel, Jean Dujardin, François Berléand et Julien Boisselier ont succédé Statham, Jason Donovan, Josh Hartnett et Scott Eastwood. Le héros-justicier se montrant redoutablement efficace au combat (plutôt avec des flingues), on ne peut pas ne pas faire le lien avec le récent Nobody.

   En dépit de l'habileté de Guy Ritchie à mettre en scène et utiliser les véhicules, j'ai trouvé cet Homme en colère moins bon que Nobody : il n'y pas une once d'humour et quasiment pas d'émotion réelle dans ce film sous tension. Il n'en constitue pas moins un très bon divertissement pour les amateurs du genre.

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lundi, 21 juin 2021

The Last Hillbilly

   Ce documentaire réalisé par deux Français nous expose la vie de "Hillbillies", sortes de "crétins des Alpes" à la mode états-unienne. Ils habitent au fin fond du Kentucky, un État voisin de celui dans lequel fut tourné un autre documentaire présentant des électeurs de Donald Trump, Monrovia, Indiana.

   C'est là que le bât blesse. Pour qui a vu les deux films, il est évident que le plus récent est le moins bien fichu : moins bien filmé (c'est de la vidéo ordinaire... et sur grand écran, ça se voit), moins riche sur le fond et moins neutre (on sent parfois un peu de condescendance dans le regard porté sur ces ruraux pas très séduisants et aux moeurs simples).

   Il y a bien une scène intéressante de-ci de-là mais, franchement, ça ne dure qu'1h15 et, en sortant, on a l'impression d'y avoir passé la demi-journée. Ce film a été clairement survendu par la critique.

   P.S.

   Pour être totalement honnête, je dois signaler que les passages avec Brian face à la caméra ne manquent pas d'intérêt. Il y fait preuve d'une belle lucidité (allant à l'encontre de certains préjugés)... mais c'est bien maigre par rapport au reste du film.

The Last Hillbilly

   Ce documentaire réalisé par deux Français nous expose la vie de "Hillbillies", sortes de "crétins des Alpes" à la mode états-unienne. Ils habitent au fin fond du Kentucky, un État voisin de celui dans lequel fut tourné un autre documentaire présentant des électeurs de Donald Trump, Monrovia, Indiana.

   C'est là que le bât blesse. Pour qui a vu les deux films, il est évident que le plus récent est le moins bien fichu : moins bien filmé (c'est de la vidéo ordinaire... et sur grand écran, ça se voit), moins riche sur le fond et moins neutre (on sent parfois un peu de condescendance dans le regard porté sur ces ruraux pas très séduisants et aux moeurs simples).

   Il y a bien une scène intéressante de-ci de-là mais, franchement, ça ne dure qu'1h15 et, en sortant, on a l'impression d'y avoir passé la demi-journée. Ce film a été clairement survendu par la critique.

   P.S.

   Pour être totalement honnête, je dois signaler que les passages avec Brian face à la caméra ne manquent pas d'intérêt. Il y fait preuve d'une belle lucidité (allant à l'encontre de certains préjugés)... mais c'est bien maigre par rapport au reste du film.

L'Oubli que nous serons

   Ce film colombien (adapté d'un roman autobiographique) nous raconte, par petites touches, la vie adulte d'Hector Abad Gomez, un médecin progressiste, père de six enfants (cinq filles et un garçon), dans une Colombie en pleine mutation. Les épisodes les plus anciens (situés au début des années 1970) ont pour cadre la République libérale, tandis que les séquences des années 1980 ont pour arrière-plan la violence, que ce soit celle des paramiliaires que celle des groupes communisants. (On note toutefois que l'essor des cartels de la drogue a été évacué de l'intrigue.)

cinéma,cinema,film,films,histoire

   Si l'interprétation n'est pas toujours parfaite, il faut néanmoins signaler la performance de Javier Camara, qui a la tâche d'incarner le charismatique médecin. Celui-ci était quasiment un saint laïc : époux fidèle (et pas macho), père attentionné, enseignant compréhensif et docteur humaniste, payant de sa personne pour aider les plus pauvres.

   La première partie du film nous présente sa personnalité et le milieu familial. On est dans la bourgeoisie progressiste, hostile au conservatisme sans être sensible aux mouvements marxisants. Sur le plan politique, Gomez est un libéral, au sens IIIe République (française) : anticlérical, croyant dans le progrès scientifique (la vaccination, les règles d'hygiène...), mais pas révolutionnaire. Du coup, il est dénigré à la fois par les cathos autoritaires (qui le trouvent trop moderne) et les fans des guérilléros (qui le trouvent trop timoré).

   Ce père est vu par les yeux de son seul fils, enfant gâté puis jeune homme apolitique, qui finira par comprendre toute la portée de l'engagement de son père.

   C'est joliment filmé. Les années 1970 sont présentées comme un âge d'or, dans une famille où l'on goûte à la société de consommation, sans être opprimé (ou si peu) par le carcan religieux. La situation se gâte dans les années 1980, jusqu'à la conclusion, trop mélodramatique selon moi.

   En dépit de quelques longueurs et maladresses, ce film mérite le détour, pour l'histoire inconnue et exemplaire qu'il nous raconte.

L'Oubli que nous serons

   Ce film colombien (adapté d'un roman autobiographique) nous raconte, par petites touches, la vie adulte d'Hector Abad Gomez, un médecin progressiste, père de six enfants (cinq filles et un garçon), dans une Colombie en pleine mutation. Les épisodes les plus anciens (situés au début des années 1970) ont pour cadre la République libérale, tandis que les séquences des années 1980 ont pour arrière-plan la violence, que ce soit celle des paramiliaires que celle des groupes communisants. (On note toutefois que l'essor des cartels de la drogue a été évacué de l'intrigue.)

cinéma,cinema,film,films,histoire

   Si l'interprétation n'est pas toujours parfaite, il faut néanmoins signaler la performance de Javier Camara, qui a la tâche d'incarner le charismatique médecin. Celui-ci était quasiment un saint laïc : époux fidèle (et pas macho), père attentionné, enseignant compréhensif et docteur humaniste, payant de sa personne pour aider les plus pauvres.

   La première partie du film nous présente sa personnalité et le milieu familial. On est dans la bourgeoisie progressiste, hostile au conservatisme sans être sensible aux mouvements marxisants. Sur le plan politique, Gomez est un libéral, au sens IIIe République (française) : anticlérical, croyant dans le progrès scientifique (la vaccination, les règles d'hygiène...), mais pas révolutionnaire. Du coup, il est dénigré à la fois par les cathos autoritaires (qui le trouvent trop moderne) et les fans des guérilléros (qui le trouvent trop timoré).

   Ce père est vu par les yeux de son seul fils, enfant gâté puis jeune homme apolitique, qui finira par comprendre toute la portée de l'engagement de son père.

   C'est joliment filmé. Les années 1970 sont présentées comme un âge d'or, dans une famille où l'on goûte à la société de consommation, sans être opprimé (ou si peu) par le carcan religieux. La situation se gâte dans les années 1980, jusqu'à la conclusion, trop mélodramatique selon moi.

   En dépit de quelques longueurs et maladresses, ce film mérite le détour, pour l'histoire inconnue et exemplaire qu'il nous raconte.

La Nuée

   Il s'agit d'un film de genre (fantastique, épouvante), français. Tout part d'une situation "normale" : une agricultrice a du mal à joindre les deux bouts et à s'occuper seule ses deux enfants. Sa particularité est d'élever des sauterelles, dont elle fait de la farine, réputée riche en protéines. Mais ça paie peu.

cinéma,cinema,film,films

   Cette agricultrice, à la fois douce et entêtée, est interprétée par une actrice formidable, Suliane Brahim, que j'ai découverte naguère dans la série Zone blanche. Les seconds rôles sont eux aussi bien campés, avec une mention particulière pour Marie Narbonne, qui incarne la fille de l'héroïne. Contrairement à ce que l'on peut voir dans nombre de fictions françaises, ici, les enfants ne sont pas des têtes à claques qu'on a envie de gifler toutes les cinq minutes.

   L'autre personnage principal de cette histoire est l'exploitation "insecticole". Au début, on ne voit qu'une géode de plastique (à armature métallique), bientôt accompagnée de serres annexes, de plus en plus nombreuses.

   ... parce que l'exploitation se développe. Pourtant, au début, elle semble au bord de la faillite. Alors ? Entre temps, un accident s'est produit dans la géode, accident dont les conséquences vont aller en s'amplifiant, au fur et à mesure que l'héroïne découvre à quel point elle peut développer son élevage... grâce à des méthodes peu orthodoxes.

   Le film, étrange jusqu'à présent, prend un tour franchement flippant : quelque part entre L'Invasion des chauve-souris, Les Oiseaux de Hitchcock et Frankenstein, on nous embarque dans le délire d'une démiurge, une reine-sauterelle accompagnée du bruit strident de ses "créatures". (J'en profite pour signaler l'excellent travail effectué sur le son.)

   Bref, au lieu de se taper une énième resucée de clichés horrifiques (avec Conjuring XV ou Annabelle XXIII), je conseille plutôt l'expérience de ce premier long-métrage de Just Philippot, un nom à retenir.

21:26 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

La Nuée

   Il s'agit d'un film de genre (fantastique, épouvante), français. Tout part d'une situation "normale" : une agricultrice a du mal à joindre les deux bouts et à s'occuper seule ses deux enfants. Sa particularité est d'élever des sauterelles, dont elle fait de la farine, réputée riche en protéines. Mais ça paie peu.

cinéma,cinema,film,films

   Cette agricultrice, à la fois douce et entêtée, est interprétée par une actrice formidable, Suliane Brahim, que j'ai découverte naguère dans la série Zone blanche. Les seconds rôles sont eux aussi bien campés, avec une mention particulière pour Marie Narbonne, qui incarne la fille de l'héroïne. Contrairement à ce que l'on peut voir dans nombre de fictions françaises, ici, les enfants ne sont pas des têtes à claques qu'on a envie de gifler toutes les cinq minutes.

   L'autre personnage principal de cette histoire est l'exploitation "insecticole". Au début, on ne voit qu'une géode de plastique (à armature métallique), bientôt accompagnée de serres annexes, de plus en plus nombreuses.

   ... parce que l'exploitation se développe. Pourtant, au début, elle semble au bord de la faillite. Alors ? Entre temps, un accident s'est produit dans la géode, accident dont les conséquences vont aller en s'amplifiant, au fur et à mesure que l'héroïne découvre à quel point elle peut développer son élevage... grâce à des méthodes peu orthodoxes.

   Le film, étrange jusqu'à présent, prend un tour franchement flippant : quelque part entre L'Invasion des chauve-souris, Les Oiseaux de Hitchcock et Frankenstein, on nous embarque dans le délire d'une démiurge, une reine-sauterelle accompagnée du bruit strident de ses "créatures". (J'en profite pour signaler l'excellent travail effectué sur le son.)

   Bref, au lieu de se taper une énième resucée de clichés horrifiques (avec Conjuring XV ou Annabelle XXIII), je conseille plutôt l'expérience de ce premier long-métrage de Just Philippot, un nom à retenir.

21:26 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

dimanche, 20 juin 2021

Les deux Alfred

   Revoilà les frères Podalydès, dans une comédie sociétale parfois ubuesque, quelque part entre Jacques Tati et Groland. Je ne suis pas un inconditionnel de leur style, que je trouve inégal. Mais, parfois (comme dans Adieu Berthe), c'est réussi.

   L'intrigue est centrée sur une boîte de communication 2.0, qui va embaucher Alexandre (Denis Podalydès), ancien imprimeur au chômage, dont le mariage avec une sous-marinière bat de l'aile. (Faites bien attention à la fin : on finit par voir la dame, dont le visage ne vous sera pas inconnu.)

   C'est l'occasion pour Bruno Podalydès d'ironiser sur le langage en cours dans les start-up et boîtes de com', ainsi que sur la surabondance d'outils numériques. Le réalisateur s'amuse comme un petit fou avec les ordinateurs, les smartphones, les drones, les tablettes, les montres connectées, pour notre plus grand plaisir. C'est souvent cocasse, d'autant que les dialogues sont plutôt bien écrits.

   Le meilleur arrive avec une voiture autonome, dont l'utilisation est source de savoureuses péripéties. C'est aussi l'occasion de voir apparaître Sandrine Kibelain, la nouvelle "binôme n+1" d'Alexandre. Dès que la comédienne apparaît à l'écran, je trouve que le film acquiert un punch fou. Elle sait aussi jouer sur le registre de l'émotion : son personnage est plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord.

   J'ajoute à cela le personnage masculin le plus intéressant (pour moi) : Arcimboldo, incarné par Bruno Podalydès en personne. C'est un auto-entrepreneur précaire, spécialisé dans tous les "nouveaux métiers" de service numérique. Avec Alexandre prend forme un compagnonnage bon enfant, que l'on suit avec plaisir. C'est l'occasion de découvrir, pour celles et ceux qui l'ignoreraient, que, dans la famille Podalydès, le meilleur acteur n'est pas forcément celui que l'on croit.

   Même si, de temps à autre, il y a quelques facilités, je suis sorti de là de fort bonne humeur.

11:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Les deux Alfred

   Revoilà les frères Podalydès, dans une comédie sociétale parfois ubuesque, quelque part entre Jacques Tati et Groland. Je ne suis pas un inconditionnel de leur style, que je trouve inégal. Mais, parfois (comme dans Adieu Berthe), c'est réussi.

   L'intrigue est centrée sur une boîte de communication 2.0, qui va embaucher Alexandre (Denis Podalydès), ancien imprimeur au chômage, dont le mariage avec une sous-marinière bat de l'aile. (Faites bien attention à la fin : on finit par voir la dame, dont le visage ne vous sera pas inconnu.)

   C'est l'occasion pour Bruno Podalydès d'ironiser sur le langage en cours dans les start-up et boîtes de com', ainsi que sur la surabondance d'outils numériques. Le réalisateur s'amuse comme un petit fou avec les ordinateurs, les smartphones, les drones, les tablettes, les montres connectées, pour notre plus grand plaisir. C'est souvent cocasse, d'autant que les dialogues sont plutôt bien écrits.

   Le meilleur arrive avec une voiture autonome, dont l'utilisation est source de savoureuses péripéties. C'est aussi l'occasion de voir apparaître Sandrine Kibelain, la nouvelle "binôme n+1" d'Alexandre. Dès que la comédienne apparaît à l'écran, je trouve que le film acquiert un punch fou. Elle sait aussi jouer sur le registre de l'émotion : son personnage est plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord.

   J'ajoute à cela le personnage masculin le plus intéressant (pour moi) : Arcimboldo, incarné par Bruno Podalydès en personne. C'est un auto-entrepreneur précaire, spécialisé dans tous les "nouveaux métiers" de service numérique. Avec Alexandre prend forme un compagnonnage bon enfant, que l'on suit avec plaisir. C'est l'occasion de découvrir, pour celles et ceux qui l'ignoreraient, que, dans la famille Podalydès, le meilleur acteur n'est pas forcément celui que l'on croit.

   Même si, de temps à autre, il y a quelques facilités, je suis sorti de là de fort bonne humeur.

11:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Hospitalité

   Cette fable japonaise met en scène une famille de classe moyenne, un couple d'imprimeurs vivant avec la soeur du mari et la fille issue d'un premier mariage. Dans le quartier, on s'observe mutuellement et la remise en ménage de l'imprimeur avec une femme beaucoup plus jeune que lui fait jaser.

   Ces chers voisins n'ont pas fini de déblatérer, puisque le couple va successivement héberger (à son corps défendant) un nouvel employé, la supposée épouse de celui-ci... et une kyrielle d'autres personnes dont on comprend à demi-mots que ce sont des squatteurs, du genre de ceux que le comité de quartier tente de faire expulser du jardin public.

   Il s'agit donc d'une fiction engagée, de gauche, qui tourne à la farce dans sa dernière partie. J'ai bien aimé le début, avec la description du quotidien des imprimeurs, des tensions familiales et de la pesanteur sociale. Un mystère plane autour du nouvel employé, fils d'un ancien investisseur de l'imprimerie, mais qui s'incruste de plus en plus dans la vie du ménage... C'est à ce moment-là que j'ai décroché. Jamais je n'aurais laissé ce type agir ainsi. On peut certes partir du principe que la civilité japonaise, poussée à son point extrême, peut mener à ce genre de situation inextricable. Mais, à force de grossir le trait, le réalisateur sombre dans le ridicule et ne sait pas comment conclure son histoire.

00:35 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, japon

Hospitalité

   Cette fable japonaise met en scène une famille de classe moyenne, un couple d'imprimeurs vivant avec la soeur du mari et la fille issue d'un premier mariage. Dans le quartier, on s'observe mutuellement et la remise en ménage de l'imprimeur avec une femme beaucoup plus jeune que lui fait jaser.

   Ces chers voisins n'ont pas fini de déblatérer, puisque le couple va successivement héberger (à son corps défendant) un nouvel employé, la supposée épouse de celui-ci... et une kyrielle d'autres personnes dont on comprend à demi-mots que ce sont des squatteurs, du genre de ceux que le comité de quartier tente de faire expulser du jardin public.

   Il s'agit donc d'une fiction engagée, de gauche, qui tourne à la farce dans sa dernière partie. J'ai bien aimé le début, avec la description du quotidien des imprimeurs, des tensions familiales et de la pesanteur sociale. Un mystère plane autour du nouvel employé, fils d'un ancien investisseur de l'imprimerie, mais qui s'incruste de plus en plus dans la vie du ménage... C'est à ce moment-là que j'ai décroché. Jamais je n'aurais laissé ce type agir ainsi. On peut certes partir du principe que la civilité japonaise, poussée à son point extrême, peut mener à ce genre de situation inextricable. Mais, à force de grossir le trait, le réalisateur sombre dans le ridicule et ne sait pas comment conclure son histoire.

00:35 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, japon