dimanche, 04 octobre 2009
Un nouveau label pour les librairies
Entre les Français qui sont moins nombreux à acheter des livres, les "gros lecteurs" qui se font plus rares, la concurrence d'internet (grâce auquel on peut avoir accès à des textes tombés dans le domaine public... mais aussi grâce auquel on peut "faire ses courses", certains libraires en ligne étant particulièrement dynamiques) et la crise économique, les "petites" librairies sont menacées. Par exemple, le site des éditions Luigi Castelli recense celles qui ont fermé dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
En 2007, Antoine Gallimard a rendu un rapport sur les librairies indépendantes, à l'issue d'une mission que lui avait confiée la ministre de la Culture Christine Albanel. Le constat qu'il dressait était inquiétant.
Ses propositions ont été suivies d'effet puisqu'un label L.I.R. (Librairie Indépendante de Référence) vient d'être créé. Son obtention est soumise au respect de critères très précis. 406 établissements l'ont décroché. En consultant la liste, je me suis rendu compte que seuls quatre établissements aveyronnais figurent dans la liste, dont les trois vraies librairies de Rodez, une spécialisée dans la B.D. (elle dispose d'un bon fonds), l'autre plus tournée vers le périscolaire et enfin la principale, la Maison du Livre, dont le directeur préside le Syndicat de la Librairie Française. Evidemment, l'Espace culturel Leclerc de Rodez n'est pas sur la liste. En Midi-Pyrénées, dans chaque département, on trouve au moins un établissement labellisé.
A titre de comparaison, j'ai regardé quelle est la situation dans une autre région... au hasard la Lorraine. On peut noter qu'en Meuse, aucun établissement n'est labellisé. On en trouve deux dans les Vosges, trois en Meurthe-et-Moselle et autant en Moselle. La principale librairie de Nancy, le Hall du Livre (qui a été rachetée par Privat et a rejoint le groupe propriétaire du site chapitre.com), ne figure pas dans la liste. Elle n'est plus considérée comme indépendante. (D'ailleurs, quand on recherche son site internet, on tombe sur ça.) On peut s'amuser à chercher longtemps dans la liste, à voir qui en est absent. Une seule librairie corse est mentionnée, deux en Guyane, une en Martinique, aucune en Guadeloupe... mais six à la Réunion ! Cela peut être aussi un outil de référence pour ceux qui, lorsqu'ils se rendent dans une ville inconnue, veulent "acheter intelligent".
14:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, culture
vendredi, 02 octobre 2009
Du lait cru en veux-tu, en voilà !
J'ai déjà causé à plusieurs reprises de cette délicieuse substance, le lait cru, que des agriculteurs tentent de remettre au goût du jour (tout en améliorant leurs revenus) à l'aide de distributeurs automatiques.
Et donc, samedi 26 septembre, une distribution gratuite a eu lieu pas très loin de l'hypermarché Géant Casino, sur le parking d'en face plus précisément, juste à côté des Halles de l'Aveyron. Le quotidien Midi Libre en a rendu compte, tout comme son "petit frère" Centre presse, dont voici la recension :
Le sujet fait parler de lui, puisque dans la revue Réussir lait élevage vient de paraître un article faisant un premier bilan de ce type d'installation. Apparemment, les zautorités ont tendance à freiner, alors que cela fonctionne bien dans d'autres pays. Vous verrez dans l'article quel est le prétexte utilisé (c'est le même qui a failli empêcher le lycée agricole aveyronnais dont il est question plus haut de mener à bien son projet).
Satanés technocrates !
21:38 Publié dans Aveyron, mon amour, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, nature
jeudi, 01 octobre 2009
Un livre épatant
Mercredi, en fin d'après-midi, j'ai profité du soleil caressant pour déambuler dans les rues de Rodez. J'ai poussé jusqu'à la Maison du livre, une excellente librairie, la 64e de France par son chiffre d'affaires en 2008, d'après le classement de Livres hebdo. (Son directeur, Benoît Bougerol, préside le Syndicat de la Librairie Française.)
En flânant dans les rayons, je suis tombé sur ceci :
C'est ce qu'on appelle un "livre-concept" : la forme du livre est liée au sujet qu'il traite. Ainsi, en 2008, pour les 40 ans de Mai68, les éditions Fetjaine (une filiale des éditions de La Martinière, connues pour le soin apporté aux ouvrages publiés... ainsi que pour les prix pratiqués, pas à la portée de toutes les bourses) avaient sorti un "livre-pavé". Je l'avais feuilleté en librairie et, peu convaincu, ne l'avais pas acheté. Par contre, l'exemplaire sorti (par le même éditeur) en 2009, pour les 20 ans de la chute du mur de Berlin, m'a convaincu. Ce "livre-brique" est en effet très réussi.
On peut en consulter quelques pages sur le site de l'éditeur. Le livre a été conçu comme une série de diapositives historiques, organisées autour de photographies d'époque, commentées avec concision et pertinence (malgré une ou deux petites choses sur lesquelles on pourrait chipoter). Les lecteurs avertis remarqueront la coquille de la page 11, dans le texte qui localise l'une des photos.
Certaines sont connues, comme celles qui montrent les débuts de la construction du mur :
Ici, l'armée est-allemande (dit la légende) surveille les travailleurs du bâtiment qui ont été réquisitionnés.
Le livre est intelligemment conçu : il remonte à 1945 et aborde donc le blocus terrestre de Berlin-Ouest de 1948-1949. A cette occasion, j'ai appris que les Américains avaient donné un nom de code aux opérations de ravitaillement aérien :
Il s'agit donc de l'opération Vittles ("Victuailles").
Après 1961, le mur prend de l'ampleur (il a petit à petit remplacé les barbelés initiaux) et finit par entourer complètement Berlin-Ouest, qui était enclavée dans l'Allemagne de l'Est, la R.D.A. :
Si, du côté est-allemand, approcher du mur était quasi impossible (le livre explique en détails pourquoi), du côté ouest, l'attitude était plus relâchée, parfois étonnamment :
Bref, un livre facile à lire, truffé d'anecdotes et d'illustrations judicieusement choisies... pour 16,90 euros !
22:41 Publié dans Histoire, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, photo
dimanche, 27 septembre 2009
L'Affaire Farewell
"Farewell" est un nom de code, attribué à un officier du K.G.B. idéaliste, qui a décidé de trahir le régime soviétique pour mieux servir son pays. Comme il a été en poste en France, qu'il parle français et qu'il admire la culture française, c'est aux services secrets français qu'il s'adresse pour dévoiler les secrets de son organisation.
L'un des ressorts comiques (pas inventé) est que son "agent traitant" n'est pas un professionnel (c'est un ingénieur travaillant chez Thomson)... et c'est d'ailleurs pour cela qu'il n'a pas été repéré ! Guillaume Canet joue donc les candides au pays des Soviets, face à un Emir Kusturica impressionnant, tout de granite. L'autre fil rouge comique, en quelque sorte, est l'ampleur de la pénétration soviétique en Occident. Grâce à Sergeï Grigoriev (alias Farewell), Français puis Américains vont comprendre d'abord à quel point ils ont été bernés pendant des années, puis à quel point leur adversaire est finalement affaibli.
Les seconds rôles sont excellents. On a bien choisi les acteurs qui campent Mitterrand et Reagan. David Soul (oui, Hutch !) et William Dafoe sont parfaits en membres de l'administration américaine. Les femmes sont très bien aussi, même si l'on doit noter qu'elles sont au second plan. Cette histoire d'espionnage est d'abord une affaire de burnes !
Christian Carion, bien que né à Cambrai, n'a pas tourné que des bêtises ! J'avais préféré son Une Hirondelle a fait le printemps à Joyeux Noël, film tout à fait honorable mais plus inégal que le précédent. J'ai retrouvé dans L'Affaire Farewell des qualités entrevues dans ces deux derniers. Carion nous propose quelques très belles scènes "en pleine nature", notamment sous la neige. En intérieur, il manie avec dextérité les contrastes, jouant sur les visages des protagonistes pour accentuer une atmosphère particulière. C'est d'abord un film à suspense, même si les initiés connaissent déjà la fin. C'est aussi un film d'espionnage : on n'apprendra cependant rien d'étourdissant sur les techniques mises en oeuvre, les deux héros étant finalement assez basiques dans leur relation clandestine... et, pour tout dire, maladroits.
Il faut, pour terminer, évoquer la musique d'accompagnement. Elle est formidable et signée Clint Mansell, illustre inconnu pour moi, mais qui a une bonne cote dans le métier apparemment.
01:16 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, cinema, histoire
samedi, 26 septembre 2009
L'armée du crime
C'est le nouveau film de Robert Guédiguian, consacré aux résistants du "groupe Manouchian", du nom du meneur, d'origine arménienne. On peut penser que l'histoire personnelle du réalisateur, né à Marseille d'une mère allemande et d'un père arménien, a pesé sur le choix du sujet. L'engagement politique des protagonistes a sans doute contribué à lui rendre leur cause sympathique : ils sont tous communistes, militants ou sympathisants... parfois peu orthodoxes (l'un des propos du film est de montrer que les dirigeants communistes clandestins n'ont pas ménagé les membres du groupe, dont la réussite s'est parfois construite contre les ordres venus d'en haut).
C'est aussi une histoire de familles, celles que l'on perd (exterminée par les Turcs pour Manouchian, par les nazis pour les membres juifs de son commando), celle que l'on se crée. On retrouve là le style Guédiguian, appuyé sur des séquences de repas qui mettent en scène cette fraternité basée sur la proximité idéologique et la convivialité. Ces scènes d'intérieur font partie des mieux jouées. Je pense notamment à celle au cours de laquelle interviennent deux policiers français (qui se demandent un peu où ils débarquent)... qui finissent par porter un toast à Philippe Pétain !
On appréciera aussi le soin apporté à la description de certains aspects matériels de la lutte clandestine, comme l'impression de tracts, les changements de "planque" ou la difficulté de se procurer armes et munitions. Les scènes violentes sont très réalistes, sans que l'on en rajoute inutilement (on a ainsi une vision concrète des traitements indignes infligés par les flics collabos... mais on aurait pu montrer bien plus horrible).
On pourra aussi penser que le style est un peu appuyé et que, un peu trop souvent, le film baigne dans un sentimentalisme gauchisant déplacé. Ceci dit, j'ai apprécié le souci d'éviter l'héroïsation de la violence. Simon Abkarian (découvert dans Chacun cherche son chat, très bon dans Le Chant des mariées, mais dont le talent a surtout éclaté dans J'ai vu tuer Ben Barka ; en tendant l'oreille, on reconnaît sa voix dans celle du père de l'héroïne de Persepolis) excelle à rendre les contradictions du personnage, poète de tempérament, mais victime de l'histoire qui va se transformer en justicier (et apprendre à bien tirer au pistolet... sur une affiche représentant Pétain !... moment croquignolesque). La séquence montrée comme celle du premier attentat est vraiment bien pensée de ce point de vue-là (avec retour sur les lieux et vision des victimes).
Le reste de la distribution est irréprochable. J'ai retrouvé avec plaisir Virginie Ledoyen dans un vrai rôle... même si j'estime que le personnage féminin le plus réussi du film est Monique, brillamment interprétée par Lola Naymark (à mon avis, on reparlera de cette pulpeuse rouquine). Côté masculin, c'est Robinson Stévenin (découvert dans Mauvaises fréquentations) qui rayonne, même si les autres ne déméritent pas.
En dépit de toutes ces qualités, le film est un peu poussif. Il peine à démarrer et l'on sent bien que Guédiguian n'est pas aussi à l'aise dans la réalisation des scènes d'extérieur. Quelque chose pourra aussi étonner certains spectateurs : plus qu'une monographie de ce groupe de résistants communistes, ce long-métrage est une dénonciation implacable de la collaboration sous toutes ses formes. Les comédiens incarnant les policiers et hauts fonctionnaires français sont remarquables, des plus âgés (comme Darroussin) aux plus jeunes (comme Yann Tregouët). Aux images de fiction se superposent parfois les extraits (authentiques) de Radio Paris, notamment les éructations du sinistre Philippe Henriot.
Guédiguian nous offre un panorama assez noir des Parisiens sous l'occupation, nombre d'entre eux (par antisémitisme, anticommunisme primaire, cupidité, ambition, petitesse...) se faisant les auxiliaires zélés de la bête immonde.
Le film s'achève sur cette célèbre "affiche rouge" qui, curieusement, n'a pas été utilisée pour le promouvoir :

12:16 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, cinema, histoire
samedi, 19 septembre 2009
Du lait cru gratuit pas cher !
Il ya quelques temps de cela, j'ai découvert l'existence d'un distributeur de lait cru à Onet-le-Château, commune voisine de Rodez. De temps à autre, je viens m'y approvisionner... comme ce samedi matin. Avant moi, un père accompagné de sa fille remplissait sa bouteille. Il a montré à sa progéniture comment qu'il fallait faire pour que ça marche bien. La gamine a souri en entendant le meuglement sortir de la machine pendant que le lait s'écoulait.
Bah, tiens, comme je suis un grand enfant, je vous en propose un nouvel enregistrement :
Ensuite, j'ai rempli ma propre bouteille. J'ai même aidé une mamie à se servir du distributeur (du paiement de la bouteille en plastique au versement du lait) ! C'est vous dire si je suis un type bien (et modeste) !
Mais pourquoi en parler à nouveau ? Eh bien à cause d'un magazine gratuit (rempli de publicités et de programmes télé du plus haut intérêt), distribué dans la plupart des communes du Grand Rodez. Il s'appelle A l'oeil. Curieusement, il a commencé à paraître juste après la défaite de la droite aux élections municipales de 2008... Un militant local du Modem a soulevé un lièvre à propos de ce magazine...
Il n'est toutefois pas sans qualité. Dans le numéro du 11 au 24 septembre 2009, j'y ai trouvé l'encart publicitaire suivant :
Et donc, samedi 26 septembre, de 9h à 13h (tant pis pour les lève-tard !) il sera procédé à une distribution gratuite de lait cru au distributeur, dans la limite d'un litre par foyer. Sympa, non ?
12:45 Publié dans Aveyron, mon amour, Société, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, cuisine, detoutetderien
vendredi, 11 septembre 2009
Brüno
Sacha Baron Cohen est de retour. Cette fois-ci, au lieu d'incarner un Kazakh machiste et antisémite (le délicieux Borat), il s'est mis dans la peau d'un homosexuel à paillettes, prétendûment autrichien (d'où les références délicates à ses deux concitoyens les plus célèbres au monde... l'un est encore en vie, l'autre, bien que décédé, fait encore beaucoup parler de lui...).
C'est très laborieux au début. Déjà que je n'ai eu aucune envie d'aller voir des daubes genre People ou Jet set, ce n'est pas pour qu'on me refourgue la même camelote en douce ! C'est peut-être l'une des limites du film : au-delà de la gaudriole et de la dénonciation des travers de ses contemporains, Cohen semble tout de même éprouver de la fascination pour son personnage.
Cela démarre vraiment quand on nous montre par le menu détail le contenu des relations qu'entretient Brüno avec son "mignon"... jubilatoire ! Mais notre héros se fait larguer et il débarque aux Etats-Unis, suivi de l'assistant de son ancien assistant, fou amoureux de lui... et, accessoirement, caricature de l'homo admiratif moche. La séquence qui voit Paula Abdul (ancienne danseuse, ancienne chanteuse qui a connu son heure de gloire -assez brève) se faire interroger sur son action caritative, assise sur un ouvrier mexicain, est du plus bel effet !
Cohen excelle à dénoncer la course au vedettariat et les faux-semblants du show-biz. Cela se poursuit à Milan, lors d'un défilé (bien réel, comme on peut l'apprendre sur le site Allociné, riche en anecdotes de tournage), puisqu'il interroge un mannequin sur les difficultés du métier... surtout le demi-tour en bout de piste ! La séquence se termine façon éléphant dans un magasin de porcelaine...
Notons toutefois que Sacha Baron Cohen a fortement tendance à recycler les ficelles de Borat. Sa participation (visible en fin de film) à un spectacle de catch, au cours duquel, déguisé en beauf à rouflaquettes, il étale son homophobie supposée, n'est pas sans rappeler la séquence du rodéo dans le précédent film. Dans les deux cas, le héros, dans un premier temps, flatte les bas instincts de la foule, avant de s'en faire rejeter. La bagarre qui l'oppose à son ancien acolyte a aussi un petit côté "déjà vu". Comment ne pas penser à la baston de l'hôtel, dans Borat, qui voit le personnage principal s'étriper avec son manager (qui finit par le laisser tomber, comme l'assistant de Brüno l'a fait). On pourrait continuer longtemps comme cela, en citant par exemple le cas des photos "de famille", complètement détournées dans les deux films (et à fortes connotations sexuelles).
Reste le propos politique, la dénonciation de l'homophobie. Parfois, il tape à côté, comme avec ce prof de karaté qui, bien qu'interloqué par la tournure que prend sa leçon d'autodéfense, fait son job sans faire montre d'aucun préjugé. C'est par contre bien vu au niveau des échangistes, groupe qui pourrait passer pour très "ouvert" sur le plan sexuel... mais uniquement d'un point de vue hétéro. (Cela se termine par une scène "coup de fouet", en compagnie d'une bimbo siliconée... bon ça, c'est du scénarisé.) Les religieux qu'il consulte (quand il fait mine de devenir hétéro... tout un programme !) sont à l'écoute... dans une certaine mesure (le plus jeune des deux a eu du mal à tenir la route, visiblement). On voit aussi Brüno en Israël se faire courser par des ultra-orthodoxes (alors que les intervenants israéliens et palestiniens qu'il essaie de concilier m'ont paru faire preuve d'une étonnante mansuétude à son égard... pas terrible cette séquence, en plus), ou encore l'ex candidat aux présidentielles Ron Paul le fuir en éructant des imprécations. (Ceci dit, je me demande comment j'aurais réagi à sa place.) Le passage qui montre sa participation à une émission de télé-réalité américaine, au public quasi exclusivement noir... et conservateur, vaut son pesant de strass. La séquence qui confronte l'apprentie vedette au panel de téléspectateurs moyens américains est par contre en partie ratée, tout comme celle qui se passe dans le centre d'entraînement de la garde nationale, pourtant riche en potentialités.
La toute fin du film voit Brüno concrétiser ses rêves : devenir célèbre et enregistrer un disque (la chanson est une merde innommable), en compagnie des grandes vedettes dont le film a pu paraître se gausser auparavant : Bono (qui se demande ce qu'il fait là), Sting (qui tire aussi la tronche), Elton John (étonnant de professionnalisme... et pas décontenancé le moins du monde par la nature de son "siège" !), un mec que je n'arrive pas à identifier... qui se donne à fond (un certain Chris Martin... ah, si : c'est le mec de Coldplay !) et un rappeur noir en qui j'ai fini par reconnaître (à la voix) Snoop Dogg, qui a l'air très détaché de tout cela.
Entre les séquences chocs, cela bande un peu mou (pour rester dans le ton du film)... mais celles-là méritent le détour, tant le rire qu'elles suscitent est "héneaurme". On sourit à l'audition de la bande originale de Titanic, évidemment détournée. On ne boude pas son plaisir quand la scène qui montre le héros se faire prendre (par les services sociaux) l'enfant qu'il a acheté en Afrique (contre un I-Pod haut de gamme, tout de même !) est filmée au ralenti, façon attention-séquence-émotion-oh-mon-dieu-que-c-est-horrible-mais-regardez-le-bien-ne-va-t-il-pas-pleurer ?
P.S.
Le sous-titrage n'est pas terrible. Il m'a semblé laisser des parties entières de dialogues de côté et l'interprétation (nécessaire dans toute traduction) ne m'est pas apparue toujours appropriée.
16:52 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma
jeudi, 10 septembre 2009
Enregistrer la radio sur internet
Bon, je débarque sans doute et je vais peut-être passer pour un dinosaure, en retard d'une révolution, mais, jusqu'à il y a pas longtemps, je me contentais d'enregistrer en analogique, à partir de ma mini-chaîne (elle commence à avoir des rhumatismes, la mémé), sur des cassettes.
J'ai fini par découvrir un moyen simple, utilisable par des non spécialistes, d'enregistrer les radios diffusées sur la Toile. Le logiciel s'appelle Screamer Radio... et il est gratuit ! Les manipulations de début sont décrites sur le site de Science et Vie Micro (SVM pour les intimes). Honnêtement, c'est assez facile. Il faut juste faire attention au moment d'enregistrer tous ces machins (savoir où qu'c'est qu'on a fourré tout l'truc notamment), donner un nom repérable au fichier principal, créer un raccourci etc.
Après... ben après, on teste ! On cherche à savoir quelles sont les radios référencées (y en a du "mon dentier" !). On tente de les écouter... et on découvre, quand même, que toutes ne sont pas accessibles. (J'ai été limite interloqué par une radio algérienne où il m'a semblé qu'une femme donnait des conseils de vie quotidienne aux auditeurs qui l'appelaient.) On enregistre ses préférées, de manière à ne plus avoir à se fair iech les autres fois.
On passe ensuite à la phase enregistrement. Au début, j'ai eu un peu de mal à distinguer la phase "écoute" de la phase "enregistrement". J'ai très vite fini par comprendre quand cette touche indiquait que l'enregistrement était en marche !
Gros avantage du système : dans le fichier choisi au préalable, les plages enregistrées sont classées par radio (dans de petits dossiers). Cool !
J'ai failli oublier : c'est au format MP3.
Comme il y en a qui ne sont jamais contents, SVM a pensé à ceux qui veulent enregistrer chanson par chanson, sans se fouler pour autant. (Faut quand même fournir quelques efforts, dans ce cas bien précis.)
Bonne écoute !...
16:55 Publié dans Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, internet, culture
dimanche, 06 septembre 2009
Un Français au service des Etats-Unis
C'était un diplomate du Quai d'Orsay, qui, alors que Charles de Gaulle était président de la République, a décidé de renseigner la C.I.A., en particulier sur le projet de de Gaulle de quitter le commandement militaire intégré de l'O.T.A.N..
J'ai appris l'existence de cet homme par l'émission Rendez-vous avec X du samedi 5 septembre 2009. On peut la réécouter sur le site de France Inter. Cependant, dans cette émission, le fameux "Monsieur X" ne donne pas le nom du traître, tout en laissant des indices susceptibles de permettre à qui le veut d'en retrouver l'identité. Il dit notamment qu'il portait un nom à particule. Je me suis donc livré à de menues recherches, qui m'ont mené au site du Point, qui propose un long article sur les archives secrètes de la C.I.A.. Un journaliste-enquêteur français, Vincent Nouzille, les a exploitées et en a tiré un livre, Des secrets si bien gardés, les dossiers secrets de la Maison Blanche et de la C.I.A. sur la France et ses présidents, 1958-1981.
Au fait, le diplomate s'appelait Jean de La Grandville.
21:59 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, histoire
Groland mag'zine
C'est le retour de la fine équipe de Canal +. Pendant juillet-août, les adeptes de drogue dure ont pu revisionner en accéléré les émissions de l'année écoulée.
La première de l'année 2009-2010 est dans le ton des précédentes, avec humour "héneaurme", recours à des acteurs non professionnels... et parfois pro (un célébrissime acteur français joue les guest). Cette fois-ci, on nous a épargné les éructations de Siné. Il est malade ou ils se sont fâchés ?
Au programme : grippe A et antisarkozysme secondaire, puisque cela passe par l'intermédiaire de cet Etat fictif, le Groland (dont certains véhicules circulent sur nos belles routes de France, cela ne vous aura pas échappé), dont le président a un comportement qui n'est pas sans évoquer celui de l'ancien maire d'une commune peu désargentée de la banlieue parisienne.
J'ai aussi particulièrement apprécié la séquence sur la fiscalité, qui doit parodier une émission de TF 1, mais où, surtout, Francis Kuntz fait preuve de sa goujaterie habituelle !
Un bémol toutefois : la scène avec la souris, non simulée m'a-t-il semblé.
14:51 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : société, rentrée, culture
vendredi, 04 septembre 2009
Numéro 9
C'est produit par Tim Burton, dont on retrouve la "patte" dans le côté noir de l'intrigue et, formellement, au niveau de l'animation des personnages.
C'est d'abord une bonne histoire, qui puise dans les classiques de la science-fiction (La Guerre des mondes, E.T., Star wars, L'Armée des douze singes...). La réalisation elle-même se veut un décalque de ce qui se pratique dans le cinéma : panoramiques, travellings, zooms, champs/contrechamps sont peut-être familiers aux spectateurs, mais leur utilisation avec une telle maîtrise dans un film d'animation est à signaler.
On n'a pas cherché à compliquer inutilement l'intrigue. Cela tourne autour de manipulations robotiques, de dictature, avec l'action d'un héros, plutôt ordinaire à la base (si l'on excepte sa "constitution"). C'est assez linéaire, basique dirais-je, sans être simpliste. Cela se suit donc facilement.
C'est aussi très joli à regarder. On a visiblement été très attentif aux effets de transparence et de miroir (merci le numérique !). Mais le reste du "dessin" est tout aussi somptueux, avec ces petits personnages fabriqués à partir de morceaux de sacs de toile, de fils et de circuits basiques. (La parenté avec Coraline m'est apparue évidente.) C'est tellement réussi que j'ai eu l'impression de pouvoir palper ces bonhommes comme je pouvais le faire jadis avec les sacs à patates de mes grands-parents !
P.S.
De retour du cinéma, en voiture, j'ai failli percuter un ravissant petit chat crème et blanc, un peu à l'image de celui-ci :
J'arrivais à proximité d'une agglomération. J'étais donc en train de décélérer et sur le point de passer en feux de croisement (j'étais en feux de route). Fort heureusement, je n'ai pas procédé à la manipulation. Cela a permis au chat qui commençait à traverser, sur ma gauche, de me voir arriver. Il s'est cabré en plein milieu de la route et a esquissé un demi-tour. De mon côté, j'ai collé à droite (ça va, pas de fossé à signaler). Je l'ai évité ! Heureusement, sinon cela aurait gâché ma fin de soirée.
23:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
dimanche, 23 août 2009
Vidéo de l'explosion du barrage russe
Il s'agit de l'accident (l'attentat ?) survenu en Sibérie. La centrale de Saïano-Chouchenskaïa (construite sur le cours du Ienisseï, pas très loin de la frontière mongole) a été victime d'une explosion dont le bilan est, à l'heure où j'écris, de plus de 60 victimes.
J'ai lu dans Le Monde (dans la version papier datée de samedi-dimanche) qu'il existe une vidéo de l'explosion, tournée par un Russe. Il m'a fallu du temps pour la trouver : aucun des sites d'information qui abordent la catastrophe ne diffuse cette vidéo... que l'on peut trouver sur youtube ! Alors, (auto)censure ?
17:14 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, nature, russie
samedi, 22 août 2009
Conférence sur les volcans
Ce soir, c'était sortie culturelle ! J'ai donc quitté la capitale aveyronnaise pour gagner Bozouls, charmant bourg d'un peu moins de 3000 habitants. Il est traversé par une rivière, le Dourdou, dont le méandre est LA curiosité de la région, le fameux "trou". Comme c'est ombragé, l'été, c'est une balade des plus agréables. Vu du ciel, cela donne ceci :
Le site attire les géologues. Récemment, un musée consacré à leur discipline a été ouvert : il s'agit de Terra Memoria. De plus, chaque année, au mois d'août, se tient un festival des sciences de la Terre, qui associe excursions, animations et conférences. J'ai assisté à l'une d'entre elles, consacrée aux volcans. L''intervenant était Henry Gaudru. Il a notamment publié un dico très pratique sur la question :
Dans la salle, pour faire patienter le public, un diaporama était projeté, portant notamment sur l'Aveyron vu du ciel. Ensuite a démarré la conférence (à 21h, au lieu des 20h30 annoncés... encore une manifestation du tristement célèbre "quart d'heure aveyronnais"...)
Gaudru est un type jovial, qui connaît son sujet. S'il maîtrise très bien les termes techniques, il s'exprime de manière assez familière à l'oral (avec des fautes d'expression). Cela rend peut-être son exposé plus accessible aux profanes mais, comme le public (très attentif... et un peu tétanisé par la chaleur, pourtant atténuée par deux climatiseurs et un ventilateur... fallait bien choisir sa place, les gars !) était visiblement majoritairement constitué d'adultes déjà murs et ayant suivi des études universitaires, j'ai parfois senti un peu de flottement. Cela restait toutefois très intéressant, en particulier lorsque Gaudru abordait des cas particuliers. Comme il a pas mal roulé sa bosse, il avait toujours des anecdotes piquantes à raconter sur tel ou tel volcan.
A la fin de son intervention, certains des bénévoles qui font tourner le festival sont passés dans les rangs du public pour nous proposer de l'eau fraîche. Grâce leur soit rendue !
00:29 Publié dans Aveyron, mon amour, Science | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, culture
vendredi, 21 août 2009
Une blague sympa pour le ramadan
Pour pouvoir mettre en pratique cette petite plaisanterie et en goûter toute la saveur, il faut habiter ou se rendre dans (... mais là faut vraiment être motivé... ou un peu timbré) une ville où l'on croise facilement des personnes qui pratiquent le ramadan. Attention toutefois, il ne s'agit absolument pas de s'en prendre aux individus (chaque croyant a le droit de pratiquer les rites dans lesquels il se reconnaît, pour peu qu'ils ne nuisent à personne).
Le calendrier nous aide : il faut que le ramadan tombe en été. Vous le savez sans doute, pendant cette période, du lever au coucher du soleil, le pratiquant doit s'abstenir de manger, de boire, de fumer et d'avoir des relations sexuelles (même avec sa main !). En hiver, quand il faut se retenir de 8h à 17h, c'est jouable, surtout que le temps ne donne pas envie de consommer d'eau. Mais, comme l'année musulmane (articulée autour des cycles de la Lune) est plus courte que l'année du calendrier occidental (solaire) d'une dizaine de jours, chaque année, le début de ce pilier de l'islam survient une dizaine de jours plus tôt que l'année précédente... et finit par tomber en été !
J'en viens à ma petite blague. Je me rends en centre-ville, entre 17h et 19h, quand il y a du monde dans les rues et que le soleil n'est pas couché. Je commande une mâgnifique glace à l'italienne (dans un cornet gaufré, svp) et je commence à la déguster lentement, dans un lieu de grand passage. De temps en temps, je jette un coup d'oeil aux passants... C'est délicieux !
13:25 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, france
lundi, 10 août 2009
Whatever works
Le héros est un vieux Newyorkais juif, causeur comme on en fait peu, aimant polémiquer, faisant moult gestes devant ses interlocuteurs, sachant envoyer des flèches empoisonnées à qui l'énerve... mais ce n'est pas Woody Allen ! Évidemment, Larry David, qui incarne le professeur Boris Yelnikoff (à la retraite), génie raté, largué par son épouse, est un double du réalisateur, dont il s'est évertué à copier la gestuelle. Il y parvient assez bien... mais le vrai Woody était quand même mieux.
Notre jazzman obsédé sexuel quitte donc le cinéma feutré londonien pour revenir à ses premières amours : la comédie de mœurs. On nous sert donc une rafale de dialogues piquants (à savourer en version originale sous-titrée, of course), des situations cocasses où s'entrechoquent des personnages hauts en couleur. Souvent, on n'est pas loin du théâtre de boulevard.
C'est bien joué, filmé avec une bonne maîtrise du panoramique et du champ / contrechamp. Par contre, je n'ai pas aimé les phases durant lesquelles le héros s'adresse à la caméra.
La première partie du film voit notre "presque-Woody" s'amouracher d'une belle ingénue. Le trait est un peu appuyé, mais cela fonctionne. Au bout de trois quarts d'heure, alors que l'action semble s'essouffler, voilà que débarque la mère de la jeune mariée. La catho coincée va vivre une véritable révolution culturelle, qui nous vaut les moments les plus réussis du film. Le pompon est atteint quand le père débarque à son tour... avec des conséquences évidemment burlesques, le principal changement n'étant pas une réelle surprise pour les spectateurs qui sont entrés dans la logique du film.
Bref, sans que ce soit un chef-d’œuvre, on passe un bon moment, on rit, même si le professeur Allen est un peu casse-couilles avec son anti-leçon de morale.
17:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
samedi, 01 août 2009
Là-haut
C'est la dernière production de chez Pixar (après Cars, Ratatouille et Wall-E)... la prochaine étant déjà annoncée, avant le court-métrage qui précède le film : il s'agit de Toy story 3. Quant au court-métrage, il est tout mignon de sa race : il nous conte l'histoire de la naissance des bébés de toutes espèces, façonnés dans le ciel par de gros nuages débonnaires, enveloppés dans un linge puis transportés à leurs parents par de dévouées cigognes... l'une d'entre elles ayant une tâche particulièrement ardue, vu la "production" que lui confie le vieux nuage grisonnant maladroit !
Vient ensuite la première partie de Là-haut. Elle narre une histoire d'un amour fou, celui qui naît entre le petit Carl Fredricksen et une sympathique gamine exploratrice édentée qui devient par la suite son épouse. On les suit jusqu'à la vieillesse et le décès de celle-ci. Commence alors l'histoire telle qu'elle a été présentée au grand public : il ne fallait pas alarmer les petits avec ce côté tristounet, pourtant très réussi, émouvant et drôle.
Le reste du film est donc consacré aux pérégrinations du duo formé par le veuf aigri (auquel Charles Aznavour prêtre sa voix -avec talent- dans la version française) et le scout maladroit mais plein de bonne volonté. Ils rencontrent un drôle d'oiseau... et une tripotée de clébards qui causent ! Cela nous vaut d'excellents gags, tant visuels que dialogués.
L'animation est très réussie (cela va devenir banal de le dire, mais bon, c'est tout de même le minimum syndical concernant un dessin animé), les péripéties nombreuses (le pépé a tout de même une sacrée santé, moi je vous le dis !). Le fond est aussi très intéressant, avec une dénonciation de la folie immobilière qui a saisi les grandes villes et une vision pas forcément louangeuse du monde des explorateurs (pourtant idéalisé dans la première partie). Se nouent aussi des liens qui vont contribuer à la formation d'une nouvelle famille.
15:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mardi, 21 juillet 2009
Une info mal connue sur une photo très célèbre
Il est question des premiers pas humains sur la Lune, en juillet 1969. Tout le monde a vu cette photographie, parfois tronquée, qui montre un astronaute quasi au garde-à-vous devant le drapeau des Etats-Unis (qui n'est pas en train de voleter : il est rigide et déformé, soit dit en passant), à proximité du module lunaire (surnommé "Eagle", me semble-t-il).
Tout le monde (ou presque) croit que c'est Neil Armstrong, dont on peut vaguement distinguer le visage qui, à l'intérieur du casque, s'est tourné vers l'objectif. C'est ainsi que la photographie est souvent légendée, y compris, par exemple, tout récemment, sur le site du Monde (alors que la même image est correctement annotée dans Le Monde 2 daté du samedi 18 juillet 2009).
Que nenni ! On peut par exemple s'en rendre compte en se rendant sur l'excellent site de l'ancien magazine Life, où l'on peut avoir accès à nombre de photographies passionnantes. Lisez la ligne des crédits : "Photo : Neil A. Armstrong" Ce n'est donc pas lui qui est devant l'obectif, mais Edwin "Buzz" Aldrin, le plus célèbre "second" de l'histoire de la conquête spatiale.
Pour en savoir plus, je vous conseille l'ouvrage d'Olivier de Goursac, Lune, paru récemment aux éditions Tallandier. En voici la couverture :
01:16 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, histoire
vendredi, 17 juillet 2009
Departures
A la base, ce film contient plusieurs éléments susceptibles de me rebuter :
- les héros sont, au départ, d'horribles bobos tokyoïtes (c'est pas sexuel, voyons, ça veut juste dire qu'ils vivent dans la capitale nippone !), lui violoncelliste dans un orchestre en perte de vitesse, elle informaticienne-graphiste très cool
- les relations à l'intérieur des couples, même jeunes, sont marquées par une répartition des tâches et une hiérarchie dans la prise de décision assez archaïques
- le rythme est lent, le film est peut-être trop long (2h10)
Et pourtant... et pourtant, j'ai beaucoup aimé.
C'est d'abord un film très stylisé. Le cérémonial, sous toutes ses formes (toilette mortuaire, funérailles, consommation du thé, repas traditionnels...), occupe une grande place dans ce film, qui regarde un peu du côté d'Ozu.
Comme il est question du deuil (les héros sont croque-mort) et que c'est filmé avec dignité (avec une prédisposition pour les décès de femmes), c'est souvent émouvant, le réalisateur voulant montrer que ces Japonais, souvent méprisés parce qu'ils exercent une activité "impure" (ce sont des burakumin), jouent en fait un rôle important dans le travail de deuil et dans l'exorcisation des tensions familiales.
C'est aussi une aventure individuelle, celle de ce violoncelliste à qui sa méticulosité va être d'un grand secours pour pratiquer son nouveau métier. Cela nous vaut quelques séquences cocasses, comme la séquence de pose pour le film publicitaire (ne vous laissez jamais filmer dans une position inconvenante, vous risqueriez de le regretter plus tard !), son "dépucelage" mortuaire (une vieille femme morte depuis deux semaines... je ne vous raconte pas l'état du corps et de l'appartement, où elle vivait seule) et, plus tard (mais c'est montré en premier dans le film), sa première toilette mortuaire officielle (on ne sait jamais ce sur quoi on peut tomber quand on tripote un cadavre...).
C'est aussi une tranche de vie du Japon de l'envers, plutôt rural et traditionnel, quasi bloqué par la neige l'hiver, où l'on trouve encore des bains publics à l'ancienne (très belles séquences) et où habite au moins un habitant écoutant de la musique classique européenne sur un vieux tourne-disques !
Le héros navigue tranquillement entre l'amour de la musique (toutefois trop présente : elle accentue inutilement le côté mélo du film) et la quête longtemps inavouée d'une figure paternelle, entre son géniteur qui l'a abandonné jadis (et dont il est sans nouvelle) et son nouveau patron, avec lequel il finit par entretenir des liens quasi filiaux.
00:41 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mercredi, 15 juillet 2009
Bancs publics (Versailles, rive droite)
Des frères Podalydès j'ai bien aimé Liberté-Oléron et Le mystère de la chambre jaune. Ici se clôt un triptyque commencé avec Versailles, rive gauche (un moyen métrage hilarant) et Dieu seul me voit (Versailles chantiers), lui aussi amusant. L'histoire se déroule en trois lieux : l'entreprise où travaillent les secrétaires-comptables, le jardin public et le magasin Brico-Dream.
C'est l'apparition d'une banderole sinistre "UN HOMME SEUL", accrochée au balcon d'une fenêtre de l'immeuble d'en-face, qui suscite la curiosité du personnel de l'entreprise... et réveille quelques douleurs. (La solitude moderne est au coeur du sujet.) Toute cette première partie est délicieuse, même si parfois cela manque de rythme. Ce n'est qu'à la fin du film que l'on saura qui habite cet appartement.
La deuxième partie se déroule dans un jardin public, toujours à Versailles bien sûr, plus précisément pendant la pause de midi. Si le réalisateur fait preuve d'un incontestable brio dans l'entrecroisement des petites situations du parc, force est de constater que le résultat est artificiel : cette bulle de petits bobos gaulois (le seul "non blanc" est l'employé communal qui vient effeuiller les allées, à l'image de ce qui se passe dans l'entreprise, où l'on décrouvre à la fin qu'elle emploie un technicien de surface "de couleur"... dont l'apparition risque de dénouer bien des langues !), où même le clodo est hyper culturé, est un peu agaçante. On a aussi un peu l'impression qu'il s'agit d'une accumulation de sketches, le plus drôle étant sans conteste celui de la drague avec Elie Seymoun (une sorte de parodie de ses propres productions).
La troisième partie, la plus intéressante, se passe dans le magasin, dirigé par un patron charismatique (Bruno Podalydès en personne) plein de bagout. Les clients sont souvent de vraies taches, des casses-pieds de première, tel celui interprété par Benoît Poelvoorde (excellent !). Le retour dans les bureaux, pour le pot de départ à la retraite d'une secrétaire, n'est pas très bon : Arditi surjoue et l'ensemble est mal fagoté. Il me semble que le metteur en scène a été paralysé par le prestige des invités et qu'il n'a pas osé leur demander de refaire certaines scènes (comme celles avec Catherine Deneuve), d'où l'impression d'inabouti.
Bref, un film inégal, souvent drôle, mais qui aurait gagné à un peu plus de rigueur.
14:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
vendredi, 10 juillet 2009
L'âge de glace 3 - le temps des dinosaures
En deuxième semaine, chaque soir, la grande salle est pleine. On y trouve beaucoup de petits, toujours accompagnés d'au moins un parent (quand ce ne sont pas les deux). Les "grands" ne sont pas absents... mais les personnes âgées sont très rares. C'est donc un film fédérateur, mais plutôt dans la tranche d'âge 5-50 ans.
Au passage, qu'est-ce qu'ils peuvent bouffer comme cochonneries, ces jeunes ! A 21 h ! Ou alors ils n'ont rien dîné... Ceci dit, comme ils ont été très nombreux à assaillir la vendeuse de confiseries, après les bandes-annonces, on a surtout entendu les crissements des paquets pendant les publicités et au tout début du film. Cela s'est vite calmé...
... parce que c'est super bien foutu ! Il me semble que la qualité de l'animation a encore progressé ! Désormais, le dessin fait jeu égal avec le cinéma, auquel il rend hommage d'ailleurs. On peut d'amuser à relever les références (mais cela finit par devenir fastidieux... mieux vaut jouir du spectacle et rester concentré : certains gags, plus subtils que les autres, ont visiblement été concoctés pour un public adulte) : au choix, piochez dans les films avec poursuite automobile, les films de science-fiction, les comédies sentimentales et surtout Star wars. Une des répliques verse dans le littéraire : elle cite la Divine comédie de Dante !
Plusieurs personnages subissent une évolution notable dans ce troisième volet : Scratch rencontre une Scratchette... et tombe amoureux. Les étapes de cette love story à queue touffue font partie des meilleurs moments du film. De son côté, dame mammouth est enceinte des oeuvres de Manny (la voix de Gérard Lanvin m'est apparue étrange dans cet épisode, comme changée). Diego le battant n'est plus aussi fringant que par le passé... mais on aura l'occasion de s'apercevoir qu'il a de beaux restes.
Sid le paresseux commence à m'énerver sérieusement. Ce n'est plus seulement un gaffeur, c'est vraiment un con... gentil certes, mais un con quand même. Va falloir renouveler le personnage dans l'épisode suivant.
On remarquera que les couples formés donnent deux visions des rapports masculin-féminin. Chez les écureuils, la femme est montrée comme quelqu'un d'assez superficiel, dans un vision assez conservatrice de la relation. Chez les mammouths, c'est la femelle qui a le plus de bon sens et de courage.
Si les parents ont sans doute apprécié, en ce qui me concerne, toutes les considérations sur l'enfantement, le statut de parent m'ont laissé froid... pour ne pas dire franchement barbé. Par contre, j'ai trouvé les bébés dinosaures très marrants.
Quelques séquences sont particulièrement hilarantes, comme celle mettant en scène la plante carnivore, ou encore la première rencontre de Sid avec la maman dinosaure (quel morveux ce paresseux !).
La plus spectaculaire est celle qui montre la poursuite en dinosaure volant, digne des combats spatiaux de la Guerre des étoiles. Et puis il arrive si fréquemment aux scénaristes de glisser un "détail qui tue", tellement drôle...
23:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mardi, 07 juillet 2009
Un distributeur de lait cru en Aveyron !
Hé, oui ! Tout arrive... y compris dans l'Aveyron. Certains agriculteurs cherchent à développer les "circuits courts", notamment la vente directe. Cela leur permet de supprimer un ou plusieurs intermédiaires... et de gagner davantage sans vendre forcément plus cher. Ce système est connu pour les fruits et légumes, les fromages.
Depuis quelques mois, en France, les initiatives se multiplient dans le secteur laitier. Toutefois, à tout seigneur tout honneur, il convient de rappeler que ce sont les Italiens qui ont lancé la mode du distributeur de lait cru. Côté français, on a beaucoup parlé d'un éleveur bio du Rhône, y compris à la télévision. D'autres éleveurs (pas forcément bio) s'y sont mis, par exemple en Normandie ou encore en Auvergne et Savoie.
Les voisins du Tarn et du Tarn-et-Garonne ayant rejoint le mouvement, l'Aveyron ne pouvait pas rester à l'écart ! L'originalité du cas tient dans le fait que c'est un lycée agricole qui est à l'origine de la chose. Le distributeur a d'ailleurs été placé à proximité de la ferme du lycée, sur le parking d'une zone commerciale du Grand Rodez, à Onet-le-Château plus précisément. Pour ceux qui auraient l'occasion de s'y rendre, on peut repérer l'emplacement à l'aide de deux bâtiments :
les Halles de l'Aveyron
... et l'hypermarché Géant Casino (visible à l'arrière-plan, sous la flèche)
Voici la "bête" vue de face :
A gauche se trouve un distributeur de bouteilles en plastique vides (de contenance : 1 litre), à 20 centimes d'euro pièce... mais on peut apporter la sienne ! Juste à droite se trouve le guichet du lait. On choisit le volume désiré : 10 centilitres, 20 cl, 50 cl, 1 litre... voire plus ! On paie, en faisant l'appoint : c'est 1 euro le litre, ou, si vous préférez, 10 centimes les 10 centilitres.
Ensuite, après quelques secondes d'attente, on peut, juste à droite, ouvrir le volet. On place la bouteille (ou le gobelet) sous le robinet à lait. On peut alors appuyer sur le bouton "START" (cela veut dire "démarrage", en aveyronnais), qui est vert. Si vous prenez au moins 1 litre, vous aurez le bonheur d'entendre meugler :
Rassurez-vous : aucun animal n'est enfermé là-dedans !
Pour ceux qui ont du mal à comprendre la marche à suivre, un dispositif a été aménagé. En appuyant sur un autre bouton, le client aura le bonheur d'entendre une voix à l'accent est-européen fortement prononcé lui décrire le processus (Voix de l'Est.WMA). Emotion garantie !
Tout à droite, le client un peu maladroit trouvera des serviettes en papier... très utiles aussi si l'on a le nez qui coule !
Enfin, précisons que le lait est délivré à la température de 4 degrés Celsius... parfois légèrement plus. (Un écran numérique nous informe de la température régnant à l'intérieur.) Par les temps caniculaires qui courent, c'est diablement rafraîchissant... et agréable au goût. Les plus anciens qui me lisent se rappelleront le lait de leur enfance. Les plus jeunes sentiront la différence avec le lait U.H.T. (moi, je n'en bois plus).
Bon appétit !
18:10 Publié dans Aveyron, mon amour, Société, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : société, de tout et de rien
lundi, 06 juillet 2009
Jeux de pouvoir
Voilà un polar dont on a soigné le casting. Les mecs, au choix, peuvent s'identifier au politique vertueux, mince, beau gosse dans son costard à plusieurs milliers de dollars (Ben Affleck, très bon... et toujours aussi bien doublé) ou au reporter pointilleux, un peu à l'arrache, bedonnant et amateur d'alcool (Russelt Crowe, très convaincant... tout comme sa voix française). Aux femmes, on propose la jeune journaliste bloggueuse ambitieuse, au départ plutôt intéressée par les ragots (Rachel McAdams, déjà remarquée dans Serial noceurs), la directrice du journal, pugnace et hantée par le chiffre des ventes de sa feuille de chou (Helen Mirren, ex-cel-lente... mais on le sait depuis longtemps... cherchez à voir The Queen si vous en doutez) ou encore l'épouse (jadis infidèle) trompée, impeccablement interprétée par Robin Wright Penn. Les héros masculins sont donc un peu mieux valorisés, à mon avis.
Le réalisateur Kevin Macdonald (remarqué pour Mon meilleur ennemi et surtout Le dernier roi d'Ecosse) excelle à restituter l'atmosphère d'une salle de rédaction (ce n'est pas le premier, ceci dit) et réussit à introduire dans son film plusieurs éléments illustrant les difficultés de la presse aujourd'hui : la baisse des ventes, la concurrence de la télévision, d'internet, la tentation du sensationnalisme... Comme dans tout bon polar, la vie intime des personnages s'entremêle avec l'histoire principale. L'action se déroule principalement la nuit, dont l'atmosphère est agréablement rendue par la photographie, soignée. Quelques moments d'action, bien mis en scène, relancent efficacement l'intérêt de cette longue (presque deux heures) fiction. Il s'agit évidemment de dévoiler la face sombre de la vie politique états-unienne au temps de George W. Bush. C'est l'emprise croissante des sociétés de sécurité (et de combat) privées qui est dénoncée ici (on pense à la célèbre Blackwater, qui a fait du dégât en Irak).
Je mettrai un bémol : le retournement final, que je ne révèlerai pas. Selon moi, il complique inutilement l'histoire et introduit l'idée que la manigance peut s'infiltrer partout. Cela donne au film un tour plus cynique (plus réaliste ?), moins classiquement hollywoodien.
12:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
dimanche, 05 juillet 2009
La crise iranienne en B.D.
Le procédé n'est pas nouveau : il s'agit du détournement d'une oeuvre artistique. La "victime" en est Marjane Satrapi, auteure de l'excellent Persépolis, dont l'adaptation animée a remporté le prix du Jury, en 2007, au festival de Cannes.
D'après le site du quotidien gratuit 20minutes, ce sont deux Irano-américains qui ont eu cette idée.
Le résultat est visible, sous forme de diaporama, sur le site flickr.
On peut aussi accéder aux vignettes individuellement... et même les enregistrer !
16:13 Publié dans Politique étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, culture
vendredi, 03 juillet 2009
The chaser
Fête du cinéma, acte V.
Et pourquoi pas un polar sud-coréen en version originale sous-titrée ? Le suspense ne porte pas sur l'identité du tueur sadique, puisqu'il est arrêté au bout d'une demi-heure environ. Il se retrouve en garde à vue et avoue tout... sauf l'identité du propriétaire du véhicule qu'il conduisait et sa nouvelle adresse à Séoul. Du coup, la police n'a aucune preuve contre lui. Il lui faut donc retrouver les corps... d'autant plus que la dernière prostituée à laquelle il s'est attaqué n'est peut-être pas encore morte.
C'est le mac de celle-ci, un ancien policier (sans doute aussi son ancien amant... et peut-être le père de son enfant, qu'elle cache à tout le monde), qui mène la "chasse". Ce n'est pas un type sympathique : il est violent, narcissique... et pas très futé au fond (on en a de multiples preuves dans le film).
Les thèmes s'entremêlent : c'est une chronique à la fois sociale (sur le vécu des prostituées), policière (les forces de l'ordre n'en sortent pas grandies...), politique (idem pour le maire de Séoul) et amoureuse. C'est dynamique, enlevé. Tout est bien filmé, des scènes d'intimité aux poursuites en passant par les bastons, souvent de nuit. C'est aussi très violent, sanglant même, avec une évidente surenchère, tant au niveau de l'imagerie meurtrière (ah ces coups de marteau qui n'en finissent pas) que du scénario, finalement assez peu hollywoodien (si un jour il prend l'envie à producteur de Los Angeles de faire un remake, je peux vous prédire quelles sont les scènes qu'il va modifier). Le dernier quart d'heure m'apparaît plutôt raté.
C'est dommage parce que le film est plein de qualités... mais il est assez putassier... un comble pour un long métrage centré sur le devenir de prostituées !
19:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma
jeudi, 02 juillet 2009
Let's make money !
Ouaiiiis, t'as raison, faisons-nous un max de thunes ! Erwin Wagenhofer, remarqué pour son pertinent We feed the world (Le marché de la faim), remet le couvert et, cette fois-ci, il s'attaque au noeud du problème : le pognon, sa concentration et sa circulation.
Dès le début, il montre et fait parler un de ces requins de la finance, pour qui les questions d'éthique n'entrent absolument pas en ligne de compte dans le travail effectué. Ce portrait est très intéressant par ce qui est montré à l'écran : un homme assez âgé s'informant tout en courant sur un tapis roulant, puis soulevant de la fonte, ensuite dans son véhicule, enfin au bureau. Comme à son habitude, le réalisateur n'ajoute pas de commentaire ; il laisse ce type, intelligent, livrer le fond de sa pensée (comme avec le patron de Nestlé dans son précédent film). La suite du documentaire va se charger d'apporter la contradiction.
Une séquence, dont on a beaucoup parlé, fait particulièrement sens : il s'agit du "parcours de l'or", de l'extraction au stockage des lingots, en passant par leur fabrication. L'objectif de Wagenhofer est de montrer l'inégalité à l'oeuvre : les entreprises et les banques occidentales s'enrichissent sur le dos du travail des habitants du "tiers monde", dont ils exploitent les richesses. Le propos peut sembler manichéen mais, si le film est clairement orienté, il ne ment pas. Il se contente de mettre l'accent sur un aspect de la réalité. (Je suis néanmoins très dubitatif quant à l'explication qui est donnée de la cause de la seconde guerre d'irak.)
Côté spéculateurs, on a ceux qui planquent leur pognon à Jersey, en toute légalité, ceux qui étranglent les pays en développement à coup de crédits et ceux qui "investissent" dans l'immobilier, en Espagne par exemple, en Andalousie, où la gestion de l'eau n'obéit plus qu'à une seule règle : le profit des dominants. La crise qui secoue ce pays depuis plus d'un an désormais a frappé tout spécialement le secteur immobilier, le paradoxe étant que la plupart des propriétaires de ces appartements surgis du désert ne comptent pas les habiter, mais les revendre avec profit (ou, à la rigueur, vivre sur les loyers versés). Le pire est que nombre d'épargnants ont, souvent sans le savoir, souscrit à des placements orientés vers ce type de spéculation.
Côté exploités, on a les Indiens, qui ont la chance d'habiter un pays qui ne cesse de se développer, un pays où, lorsqu'on est un digne entrepreneur allemand par exemple, on peut développer sa boîte comme on veut, grâce notamment à une main-d'oeuvre docile (même si, dans certains secteurs, elle "coûte" de plus en plus cher). Je rapprocherais cet intervenant de l'ingénieur agronome de We feed the world, qui prétend comme lui à l'impartialité et sait mettre en valeur quelques points positifs à propos d'un sujet sur lequel on sent que l'auteur du film a un point de vue très différent.
L'expert politique qui tient le rôle de Jean Ziegler dans l'autre film est ici un député allemand. Ses propos, sans être inintéressants, marquent moins que les images des séquences qu'ils accompagnent.
01:39 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mardi, 30 juin 2009
L'aube, le soir ou la nuit
Il s'agit bien entendu du livre écrit par Yasmina Reza à partir des notes qu'elle a prises durant la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2007. Je n'ai acheté le bouquin que très récemment, à sa sortie en poche. A la base, je ne pensais pas apprendre grand chose sur une période que j'ai bien suivie dans la presse.
Confirmation : ce court livre ne révèle pas de secret, enfin rien qui ne soit connu de ceux qui s'intéressent à la politique française... rien sauf le lien qu'a entretenu l'auteure avec un rival de l'actuel président. En effet, à plusieurs reprises il est fait mention d'un certain "G", homme influent, conscient de son importance, dont Y. Reza parle avec une tendresse indéniable. Au départ, vu le profil, j'ai songé à Dominique de Villepin. Mais ça ne collait qu'à moitié. Et puis je me suis souvenu que la dramaturge est "de gauche" (la gauche caviar, faut pas déconner non plus !). Mon attention s'est donc portée sur un autre gros queutard, que l'on peut rattacher à l'initiale G : Dominique (Gaston) Strauss-Kahn. La confirmation est venue du blog de Pierre Assouline (et d'un article du Sunday Times).
Voilà pour la chronique "pipol" (encore que... cela nous donne un éclairage supplémentaire sur la nomination de D.S.K. au F.M.I.). Passons au contenu du livre à présent. Il est peu volumineux. Y. Reza a choisi d'évacuer les déboires conjugaux de N. Sarkozy, mais aussi tous ces attouchements qui font le sel d'une campagne (ça nique dans les entourages de candidats !). Elle a aussi, je crois, choisi de laisser de côté tout ce qui pouvait entamer la crédibilité du personnage. Entendons nous bien : elle ne passe pas sous silence les nombreux défauts de l'ancien ministre de l'Intérieur, mais les aborde systématiquement de manière positive, rendant presque le personnage attachant.
Elle a visiblement succombé au charme, passant du vouvoiement au tutoiement. C'est honnête de sa part de ne pas le cacher. Elle le fait comprendre en nuance : au début elle écrit vouloir s'attacher au voussoiement (pour garder de la distance), mais très vite, on comprend qu'elle est passée au tutoiement. Par contre, on peut lui reprocher de ne pas avoir pris de recul par rapport à sa propre évolution. Comme elle a écrit son livre quelques semaines après la fin de la présidentielle, elle aurait pu apporter quelques éléments de réflexion sur sa propre incapacité à rester distanciée.
C'est devenu tel qu'elle prend fait et cause pour son poulain quand la presse ou les intellectuels le dénigrent. Je ne citerai pas ici les attaques systématiques dont elle gratifie Michel Onfray. Je préfère aborder le cas de deux journaux. Il est d'abord question du Canard enchaîné. A la page 75 (de l'édition de poche), il est écrit : "La visite de Madrid a été en partie gâchée par un article infamant et dérisoire du Canard enchaîné." Bigre ! Voilà que la "probité" de l'ancien maire de Neuilly est remise en cause. L'article en question, publié dans l'édition du 28 février 2007, traite de l'appartement de l'île de la Jatte. Le voici :
Depuis, l'affaire a fait l'objet d'une enquête préliminaire... prestement close...
Toujours aussi courageuse, Y. Reza s'en prend ensuite à une tribune anti-Sarkozy, publiée dans Libération le 30 avril 2007. A vous de juger, rétrospectivement, si l'on peut se contenter d'évoquer la "faiblesse du texte" (page 118).
Quelques mots sur le style, pour terminer. La volonté de ne pas trop réécrire les notes prises sur le fait (ou de laisser cette impression) est évidente. Entre la posture pseudo-surréaliste (garder le matériau brut) et la tentation du Verbatim à la Jacques Attali, l'auteure penche plutôt pour l'intello-reportage, délaissant la plupart du temps les guillements, ce qui donne un texte parfois confus, où il est difficile de démêler ce qui revient à telle ou telle personne. Je ne sais pas si c'est volontaire ou l'expression de l'inconscient, mais cela traduit assez bien la proximité trouble de Yasmina Reza avec son sujet.
12:33 Publié dans Livre, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, de tout et de rien
Toute l'histoire de mes échecs sexuels
Fête du cinéma, acte III. C'est un documentaire autobiographique, réalisé par le Britannique Chris Waitt. Celui-ci, plutôt beau garçon, assez "cool", qui, de l'avis général, embrasse bien et qui nous fait comprendre que son anatomie pénienne est plus que satisfaisante, se demande pourquoi il s'est tant fait plaquer par les filles. Ce film est donc une sorte d'auto-enquête.
C'est très drôle parce que l'auteur ne cache pas ses défauts : il est feignant, plutôt sale, répugne à toute sorte d'engagement et arrive systématiquement en retard à ses rendez-vous... quand il ne les a pas purement oubliés. Techniquement, c'est essentiellement du champ / contrechamp, les scènes étant filmées tantôt par le caméraman qui accompagne Waitt, tantôt par lui-même.
Le projet cinématographique met du temps à prendre forme parce que ses ex refusent tout simplement de le revoir. Et, quand par bonheur l'une d'entre elles accepte, c'est l'occasion de découvrir combien il a pu être naze ! Non seulement ces moments dégradants n'ont pas été coupés au montage, mais le film résulte plutôt de leur assemblage. On finit même par apprendre que notre héros est un mauvais coup au pieu... et que, depuis plusieurs années, il souffre d'impuissance !
Pour tenter de résoudre ses problèmes, il recourt aux services de sa maman (excellentes séquences qui voient celle-ci lui dire -gentiment- ses quatre vérités ou remettre un peu d'ordre dans ses affaires)... et se met en quête d'une nouvelle petite amie. Je vous rassure : il finit par en dégoter une, un peu barge d'ailleurs, mais après avoir récolté des dizaines de rateaux !
Avant cela, il a fini par essayer le viagra... un peu trop même, puisqu'à la suite de l'absorption d'une dizaine de cachets bleus, il se retrouve avec une méga érection douloureuse ! Il faut dire que notre héros souffre beaucoup : entre les réflexions acides de ses ex et son incapacité à bander, il est perdu et même la petite séance sado-maso au cours de laquelle il se fait fouetter les parties génitales n'est pas parvenue à lui remettre les idées en place !
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lundi, 29 juin 2009
Dans la brume électrique
Fête du cinéma, acte II. Cette manifestation est l'occasion de voir des films que l'on a ratés à leur sortie... de préférence en version originale sous-titrée, comme c'est le cas ici. Faut pas oublier que l'action se passe dans la Louisiane d'après l'ouragan Katrina, même si aux meurtres contemporains se superpose une affaire vieille de 40 ans...
Il s'agit donc d'un polar. Si l'histoire est américaine, le réalisateur est français, puisqu'il s'agit de Bertrand Tavernier. Eh bien, je vous assure, si on ne le sait pas avant de voir le film, on est persuadé que le réalisateur est un authentique yankee. Tavernier s'est parfaitement coulé dans le style (qu'il affectionne) des metteurs en scène des films de ce genre.
Comme c'est un bon polar, l'histoire marie le suspense à la chronique sociale. Honnêtement, si vous êtes amateur-trice de films ou romans policiers, vous découvrirez le fin mot de l'énigme assez rapidement. Cela permet de se concentrer sur le contexte, les relations interraciales comme on dit là-bas et le décor des bayous... le tout agrémenté par la présence d'une équipe hollywoodienne vraiment insupportable.
Bien entendu, Tommy Lee Jones (déjà excellent dans No country for old men et Dans la vallée d'Elah) incarne un flic bourru, franc-tireur, pas très respectueux du règlement. Les méchants sont très méchants. C'est plein de pourris qu'il faudrait zigouiller à coup de carabine !
L'originalité du film tient dans son onirisme, le côté surnaturel, avec l'intervention d'un général sudiste (dont il faut prendre la peine d'écouter les paroles, parfois à double sens). Les tons bleutés ou bruns donnés à l'image renforcent le sentiment d'étrangeté : dans cette Louisiane crépusculaire, voire lunaire, les comportements déviants se développent... mais l'important est de rester fidèle à ses "valeurs"...
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dimanche, 28 juin 2009
Coraline
Fête du cinéma, acte I. Voilà un événement qui, à l'origine, visait plutôt un public d'ados lycéens, d'étudiants et/ou de vacanciers. Pas facile de voir beaucoup de films quand, sur les trois jours que durait cette manifestation auparavant, on en travaillait deux. La décision d'étaler la "fête" sur une semaine complète, démarrant un samedi, est donc une bonne nouvelle pour tous les actifs passionnés de cinéma.
En route donc pour cette animation très particulière, très "tim-burtonienne", qui mêle le conte féérique et l'épouvante macabre (cela fiche quand même un peu les jetons). On retrouve l'esprit des Noces funèbres, à ceci près que les héros sont des enfants. Les adultes montrés de manière positive sont des marginaux, des foldingues sympathiques. Mais que dire des parents de l'héroïne, caricatures de bobos, rivés à l'écran de leur ordinateur, le père très djeunse attardé, à côté de ses pompes, la mère dominatrice qui se refuse à faire la cuisine. On sent une critique assez forte de la "nouvelle bourgeoisie" américaine progressiste. Par contraste, les parents de substitution, assez emballants au premier abord, sont très "tradi" : ils prient avant le repas, consacrent du temps à leur fille, font du jardinage... et c'est la mère qui cuisine.
Mais cette façade lumineuse cache de noirs desseins. Ce film joue donc bien le rôle des contes de fées : il donne des leçons de vie à ses spectateurs, les met en garde contre les travers humains et invite à regarder au-delà des apparences.
La forme est absolument splendide. Les décors sont somptueux et l'animation d'une qualité exemplaire, avec plein de trouvailles visuelles (on a évidemment ajouté des effets numériques aux mouvements des poupées) : cela va du piano à mains aux souris qui forment un mot en passant par le jardin visager, le cadre photo animé ou encore les canons à barbe à papa. Le scénario ménage de multiples rebondissements, certains dus au deus ex machina de cette histoire... un chat ! Miaouuuu !
22:54 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
samedi, 27 juin 2009
Lascars
Ouahh, sur la vie d'ma mère, ta race que c'est un film qui cause de la lieu-ban ! Ouais, avec la tchatche et tout ! Tain les filles, que des bombasses ! Et les keums comme ils se la jouent, les mythos, grave !
On risquait fort de tomber dans les clichés... l'important étant de s'en relever ! Alors oui les dialogues de djeunses dominent ce film, oui les jeunes femmes sont "kiffantes" et ressemblent davantage à des fantasmes de mecs qu'aux femmes de la vraie vie, oui la fascination pour la célébrité et le pognon anime les personnages.
Mais c'est plus que cela. Le graphisme tout d'abord est original. C'est le résultat d'un mélange entre "l'art de rue", les tags et le dessin animé commercial japonais. C'est détonnant, expressionniste à souhaits, parfois même surréaliste (je pense notamment à une poursuite en bagnole). Je recommande aussi toutes les scènes où apparaissent des policiers... qui, à un moment, nous gratifient d'une "danse des canards" (revue et corrigée par les "Schmitts") pas piquée des hannetons...
C'est surtout très drôle. Les mecs sont des losers patentés... qui se démènent comme de beaux diables pour s'en sortir : le film, s'il ne cache pas certaines des difficultés qui touchent les "quartiers sensibles", a une tonalité globalement positive, même s'il frôle parfois le drame. C'est son grand talent.
Côté voix, les acteurs et actrices s'en sont donnés à cœur joie. On sent chez eux une véritable jubilation à incarner ces personnages tranchés, à la langue bien pendue.
Attention toutefois : c'est un peu cru, c'est un vrai film d'ados et d'adultes. Dans la salle où je l'ai vu, une maman et son fils de 6-8 ans sont partis au bout d'un quart d'heure.
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