mardi, 23 juin 2009
Dernière saison - Combalimon
Voici un nouveau documentaire agricole qui synthétise en quelque sorte bien de ses prédécesseurs... ainsi que quelques films de fiction à la base bien documentés. Il a été tourné dans le département du Cantal, sur le territoire de la commune de Saint-Urcize, mais dans une région frontalière. Voici de quoi vous repérer :
Nous sommes sur l'Aubrac cantalien, tout près de la Lozère (dans le film, Jean, le paysan, téléphone à une connaissance de Nasbinals) et de l'Aveyron (il n'est pas excessif d'affirmer que Saint-Urcize est située dans l'arrière-pays de Laguiole). C'est dans ce (magnifique) département que notre fermier a acheté nombre de ses vaches : dans le film, il dit avoir été en affaire avec quelqu'un de Thérondels, sans doute la commune aveyronnaise du Carladez, une région proche de l'Aubrac et il parle d'un marchand de bestiaux du nom de Latieule, un patronyme typiquement aveyronnais.
Le film commence par une séquence qui nous mène à un vêlage, celui d'une vache Aubrac. Au départ, on ne sait pas trop à quoi s'attendre ; ce n'est que lorsque l'on distingue le cul de l'animal que l'on se rend compte que quelque chose dépasse... juste avant que l'animal ne se couche et ne commence à mettre bas. C'est toujours un moment impressionnant.
Puis il est question de la solitude de ce vieux célibataire (qui plus est fils unique) de 66 ans, qui a conclu un drôle de mariage avec une Camerounaise qui a pris depuis la poudre d'escampette. Son ami lozérien a lui aussi connu une mauvaise expérience, avec une Marocaine semble-t-il. C'est un sujet délicat, qu'une fiction comme Je vous trouve très beau avait abordé avec un certain tact (la promise étant, dans ce cas, originaire de Roumanie). En gros, les anciennes colonies françaises voire les D.O.M.-T.O.M. (et même l'Ile Maurice) ont été pourvoyeurs d'épouses pour les paysans esseulés. Les mariages ne se sont pas toujours déroulés dans la plus grande harmonie, loin de là...
Ensuite, une séquence plus attendue nous présente les difficiles négociations menées autour de la vente du bétail. Déjà que la conversion des euros ne simplifie pas les choses, mais, de surcroît, le héros raisonne encore en anciens francs ! Cette partie fait peut-être écho au premier volet de la trilogie Profils paysans de Raymond Depardon, dans lequel une séquence de ce type est visible.
Enfin, il est question de la transmission de l'exploitation. Pierre Barrès ne veut pas voir ses terres accaparées par les "gros" de la région, avec lesquels il semble avoir eu maille à partir dans le passé. Mais c'est qu'on ne se bouscule pas au portillon ! Il y a bien une stagiaire, fort sympathique, volontaire, mais pourra-t-elle tenir le coup ? Le vieux paysan en doute (un peu à l'image du personnage joué par Michel Serrault dans le très beau Une hirondelle a fait le printemps)... d'autant plus qu'au lieu d'élever des vaches, elle veut implanter des brebis et transformer leur lait en fromage.
Le film s'achève sur cette incertitude, porteuse d'espoir, même si je doute qu'elle lui ait succédé.
Deux documents, quasi jumeaux, permettent d'appréhender le film : le dossier de presse oiginal (à mon avis) et le dossier pédagogique réalisé par "zéro de conduite". Le site eurozoom permet aussi de visionner des extraits du film.
Laissez-vous tenter ! C'est une vraie réussite (contrairement à d'autres), avec beaucoup d'humour et un personnage principal très attachant.
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lundi, 22 juin 2009
Toto qui vécut deux fois
C'est un film italien, en noir et blanc, dont l'action se déroule sans doute en Sicile... mais en fait symboliquement au Proche-Orient, puisque les évangiles sont très souvent parodiés. Cela a d'ailleurs valu quelques ennuis au film qui, dans un premier temps, a été censuré en Italie, avant de finalement sortir avec une interdiction aux moins de 18 ans.
Les auteurs me donnent l'impression d'être un peu les équivalents ritals de l'équipe de Groland... Côté références, s'il y a une évidente filiation avec le "vieux" cinéma d'avant les années 1960 (le noir et blanc est très joli, les effets d'ombre et de lumière travaillés), on peut aussi évoquer un cousinage avec un film plus récent, d'Ettore Scola : Affreux, sales et méchants.
Les personnages principaux sont donc moches (édentés, obèses...), sales, teigneux voire violents : des groupes mafieux font régner leur loi... mais parfois tout ne se passe pas comme prévu. Qu'est-ce qui travaille toutes ces personnes ? Le cul et le fric. Il est donc normal que l'arrivée d'une prostituée (interprétée, comme les vieilles femmes, par un homme à la sensualité que je qualifierai de... débordante) suscite un grand enthousiasme dans ce bourg du bout du monde, où nombre de mâles esseulés se retrouvent dans les toilettes du cinéma pour se masturber...
Ah, oui, j'oubliais : si vous êtes en quête d'humour raffiné, passez votre chemin. C'est d'ailleurs ce qu'ont fait quatre spectateurs de la séance à laquelle j'ai assisté. Deux lycéennes n'ont pas voulu aller plus loin que le premier quart d'heure, qui voit se succéder une scène de zoophilie, la branlette collective au cinoche et l'érection progressive d'un âne. Un (jeune) couple est parti peu de temps après, sans doute dépassé par la puissance des dialogues qui oscillent entre scatologie et pornographie... Petites natures ! (Ils ont donc raté la bluette homosexuelle et la sodomie du faux ange par trois obèses, qui les auraient certainement ravis.)
Ceci dit, tout n'est pas réussi. Le lien entre les séquences est parfois ténu et, malgré la relative brève durée du film (1h30, en cette période d'inflation pelliculaire, c'est court), on perçoit quelques temps morts. Mais, bon, si vous n'êtes pas trop coincés et que vous avez envie d'une bonne tranche de rigolade, vous pouvez vous laisser tenter...
14:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
dimanche, 21 juin 2009
Amerrika
C'est une nouvelle lecture du "rêve américain", à la sauce du XXIème siècle, le contexte proche-oriental en plus : l'héroïne est une Palestinienne (mais issue de la minorité chrétienne) qui quitte la Cisjordanie peu avant l'invasion de l'Irak par les troupes yankees. Cela nous vaut d'intéressantes scènes au début, notamment sur le comportement des soldats israéliens. Précisons que la réalisatrice est une Américaine d'origine jordanienne. Ainsi qu'elle le déclare dans le dossier de presse, la part d'autobiographie est grande dans le film.
Il y a donc un fond dramatique à cette histoire : l'occupation israélienne de la Cisjordanie (avec ses conséquences multiples), l'unilatéralisme de la politique étrangère de George W. Bush et le racisme de certains Blancs américains. Fort heureusement, plusieurs personnages sont introduits pour nuancer ce dernier point (le proviseur, le jeune collègue au piercing et l'employée de banque notamment).
C'est aussi une comédie, qui joue sur le supposé sentimentalisme des Orientaux et pointe les difficultés d'intégration, le déclassement social. On vit les joies et les peines de ces migrants à travers notamment les yeux de l'héroïne (magnifiquement interprétée par Nisreen Faour), qui souffre d'un handicap supplémentaire : elle est obèse.
Tous les acteurs sont formidables. Certains visages paraîtront familiers à ceux qui ont déjà vu de bons films (classés "art et essai") consacrés au Proche-Orient. Ainsi, la soeur de Mouna, Raghda, est interprétée par Hiam Abbas, remarquée, entre autres, dans La fiancée syrienne ou encore Paradise now.
22:50 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
samedi, 20 juin 2009
Jusqu'en enfer
Sam Raimi revient à ses premières amours : le film d'épouvante. Pour le scénario, il s'est fait aider par le frangin Ivan (qui a déjà mis la patte aux scénars de L'armée des ténèbres et de Spiderman 3).
C'est un film conforme aux "canons" du genre : certains personnages font ce qu'ils ne devraient pas faire, les acteurs sont souvent filmés de dos et la musique est là pour ficher les jetons quand il faut. Comme on est au XXIème siècle, les effets spéciaux numériques déchirent : ils rendent certaines séquences gores à souhaits... et instillent parfois une note d'humour. Mais, bon, ne vous attendez à rien d'extraordinaire d'un point de vue filmique. C'est du travail correct. Seule la séquence du cimetière (avec actrice principale en T-shirt mouillé dans la boue... mmm) sort du lot, d'un point de vue photograhique.
Le meilleur du film est son propos sociologique, voire politique. C'est une critique du travail des banques (la crise des subprimes est dans toutes les têtes aux States) et du carriérisme. C'est donc l'intransigeance de la banque qui est à la source de la malédiction... et la féroce compétititon que se livrent deux des employés ne va pas arranger les choses. De la même manière, au passage, le réalisateur choisit d'épingler le conservatisme social d'une partie de la grande bourgeoisie.
On peut dire que Raimi s'est compliqué le travail : au lieu de choisir la facilité, avec une héroïne siliconée, débile, gosse de riche et pétasse, il a bâti un personnage attachant, celui d'une ancienne grosse devenue jolie, fille de fermier qui s'est élevée à la force du poignet.
Comme dans tout bon film d'épouvante, la fable morale n'est pas loin. A la base, le spectateur prend connaissance de la force de la malédiction à travers un ancien cas (que l'on relie plus tard directement à l'histoire principale), lié à un vol. Toute faute, tout péché doit être expié.
On remarquera que le surnaturel surgit des groupes de population situés à la marge : les gitans, les Mexicains (l'action se passe en Californie). Je ne révèlerai pas la fin, mais plusieurs pistes sont suggérées dans la seconde moitié du film... et celle retenue par les scénaristes se devine assez aisément.
22:07 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
vendredi, 19 juin 2009
Le sens de la vie pour 9,99 $
C'est un film d'animation australo-israélien, fondé sur la technique du stop motion (dite aussi animation image par image... oui, comme dans Wallace et Gromit, Chicken run -sauf qu'il ne s'agit pas ici de pâte à modeler- mais aussi Les Noces funèbres), à partir de marionnettes. Imaginez le boulot que cela a dû représenter, même si le film dure un peu moins d'1h20 !
C'est la chronique douce-amère d'un quartier et plus précisément d'un immeuble, qui pourrait se trouver à Tel Aviv (ou peut-être Sydney... voire New York). On y croise un veuf esseulé, qui tente de nouer des contacts avec les autres habitants, notamment un jeune homme qui vit avec son père. Celui-ci est une caricature de petit bureaucrate, replié sur lui depuis que sa femme l'a quitté (et quel bide !). Son fils tente de lui redonner goût à la vie... et puise son inspiration un peu partout, notamment dans des bouquins, comme celui qui a donné son titre au film.
Mais le personnage le plus original de cette petite famille est sans conteste le fils aîné, qui bosse dans une boîte de recouvrement. Cela nous vaut, au passage, quelques scènes assez dures sur la saisie mobilière. Mais ce personnage va surtout se distinguer par l'histoire d'amour qui naît entre lui et un mannequin qui emménage dans l'immeuble. Cette partie du film, au départ la plus terre à terre, devient franchement surréaliste.
C'est d'ailleurs la marque de fabrique du film : le balancement régulier entre la description minutieuse des rapports humains au sein d'un petit groupe de voisins et les envolées fantastiques. Ainsi, l'un des habitants de l'immeuble (qui se fait larguer par sa copine l'institutrice) est parfois rejoint par trois petits compagnons facétieux (ah, le pet enflammé !...)... surtout quand il a picolé et/ou fumé des joints...
Le summum est atteint à travers le personnage de l'ange, qui n'a pas grand chose d'angélique. Je vous laisse le plaisir de découvrir les péripéties liées à ce deus ex machina qui n'arrange pas vraiment les choses. Ici l'humour est noir, grinçant.
L'émotion est plus grande lorsqu'il est question du veuf, mais surtout quand le petit garçon apparaît à l'écran. L'histoire bâtie autour des économies et du petit cochon est très belle, accordant une place grandissante à cette tirelire inanimée qui imprime l'imaginaire enfantin.
Le portrait social ne serait pas complet sans que ne soit évoquée la force du consumérisme, à travers le démarchage téléphonique. Ces enquêtes de consommation, sorte de fil rouge du film, donnent lieu à des moments assez cocasses.
Notons que la qualité de l'animation est grande. Aux effets cinématographiques proprement dits sont couplés les mouvements des marionnettes, criants de vérité (de la marche aux pleurs en passant par les caresses). A la fin, on en voit même faire quelques plongeons dans un lac !
Ajoutez à cela une musique subtile et légère, et vous obtenez une grande réussite !
Voici l'adresse du site officiel :
11:02 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mardi, 16 juin 2009
Herbe
Et un documentaire agricole de plus ! Depuis trois-quatre ans, le genre fait florès, et les Français ne sont pas à la remorque de cette tendance. Cela donne des films aussi réussis que We feed the world, Notre pain quotidien, L'apprenti ou Les brebis font de la résistance, mais aussi des demi-échecs comme La vie moderne.
Ici, comme dans d'autres films, le point de vue est militant. On compare deux manières de pratiquer l'agriculture, en Bretagne. Ceci dit, c'est honnête : chacun peut exposer son point de vue. Du coup, l'élevage bovin est vu de manière moins anecdotique... mais ce n'est guère passionnant. Alors que le sujet m'intéresse à la base, j'ai vraiment eu du mal à rester accroché à ce film. Il souffre vraiment de la comparaison avec d'autres documentaires ou semi-documentaires consacrés au monde agricole. Franchement, vu le battage qui a été fait autour, c'est une déception.
20:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema, film
samedi, 13 juin 2009
Des robots au Japon
On peut s'intéresser à une émission de reportages diffusée sur France 5 : Echappées belles. Celle du samedi 6 juin 2009 propose d'abord une virée à Liverpool. Vous pouvez passer les 45 premières minutes pour arriver au dernier quart d'heure, consacré au Japon.
On nous y propose des vues urbaines du Japon (d'Osaka et Kobe en particulier) et une réflexion sur le développement de la robotique, très en pointe au pays du soleil levant. Le premier androïde que l'on voit n'est pas encore très abouti, mais je vous garantis que vous serez surpris-e par le second.
La dernière petite séquence japonaise nous mène dans un parc public, où les promeneurs croisent en toute décontraction de petits cervidés, les cerisiers en fleur n'étant pas loin...
13:19 Publié dans Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : de tout et de rien
vendredi, 12 juin 2009
Nous resterons sur terre
Le principe est le suivant : on a interrogé quatre "personnalités éminentes" (Wangari Maathai, Mikhaïl Gorbatchev, Edgar Morin, James Lovelock) et on a "monté" leurs réponses, de manière à les confronter à des images tournées aux quatre coins du monde (dans 21 pays, je crois). Les intervenants ont été choisis parce chacun incarne un type d'engagement : la fondatrice d'O.N.G. dans un pays en développement, le politique, l'intellectuel, le scientifique.
Les images ont été tournées dans des lieux "remarquables" ou sur des sites qui subissent d'importantes dégradations : on nous propose des montagnes de déchets empilés, des zones victimes de la déforestation ou de l'exploitation pétrolière...
Le visuel est très joli. Dans une grande salle, c'est appréciable. Mais... qu'est-ce que c'est ennuyeux ! Les interventions des "spécialistes" sont assez pontifiantes, se limitent trop à des idées générales. Du coup, j'ai failli m'endormir !
12:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma
mercredi, 10 juin 2009
Petit mensonge de la soirée électorale
Petit, mais très souvent répété ! Sur le coup, je n'ai pas vraiment fait attention. Par la suite, je me suis bien dit que le propos, répété en choeur par presque tous les intervenants U.M.P., qui avaient bien appris leur leçon, méritait que l'on s'y attarde.
De quoi s'agit-il ? Tout simplement de l'affirmation que les élections européennes de 2009 auraient vu, pour la première fois, la victoire du parti présidentiel depuis qu'elles s'effectuent au suffrage universel direct (c'est-à-dire depuis 1979, ce qui ne nous rajeunit pas). En fait, plusieurs des intervenants que j'ai entendus à la radio (Nadine Morano, Rachida Dati et Xavier Bertrand notamment) ont joué sur l'ambiguïté de la formule : est-ce la première fois tout court ou est-ce la première fois depuis les élections de 1979 ?
Evidemment, ce n'est pas la vraie première fois. En 1979, la liste menée par Simone Veil était arrivée en tête lors du scrutin européen... ce qui, incidemment, avait sans doute contribué à l'arrivée de l'ancienne ministre à la tête du Parlement européen. Or, elle conduisait une liste estampillée U.D.F., le parti du président Valéry Giscard d'Estaing. A l'époque, elle avait dû faire face aux attaques virulentes des colistiers de Jacques Chirac (ancien Premier ministre), qui lui menait une liste R.P.R. ...
Au passage, on notera que, 5 ans plus tard, c'est sous la direction de l'ancienne magistrate que les deux frères ennemis de la droite concourent aux élections européennes de 1984. La mémoire est parfois injuste. On n'a souvent retenu de ce scrutin que l'émergence du Front National, qui, sous la houlette de Jean-Marie le Pen, avait recueilli un peu moins de 11 % des suffrages exprimés. On a un peu vite oublié l'écrasante victoire de la liste conduite par Simone Veil, qui avait réuni 43 % des voix, le P.S. étant loin avec un peu moins de 21 %. Avouez que cela avait autrement plus de gueule que les poussifs 27 % des listes U.M.P. en 2009 !
En 1989, rebelote !... Pas totalement en réalité. Si une liste d'union R.P.R.-U.D.F. arrive bien en tête à l'occasion des élections européennes, elle a subi la concurrence d'une liste centriste, menée par Simone Veil. "Momone" n'a pas hésité à se présenter contre son ancien mentor, V.G.E., qui conduisait la liste d'union. Du coup, la victoire de "l'ex" a été assez étriquée.
Bon, tout ça pour dire que nos journalistes ont manqué quelque peu de répartie quand ils ont recueilli les réactions des politiques. J'ai bien entendu, sur France inter (France info ?) je crois, un des animateurs reprendre Nadine Morano quand elle s'est mise à débiter sa leçon, mais j'aurais aussi apprécié que le recul critique s'appuie sur une meilleure connaissance des scrutins passés. C'est tout de même leur boulot !
Pour terminer, on peut ajouter que la volonté de comparer le résultat des élections européennes au bord politique de l'occupant de l'Elysée n'est pas toujours pertinente... en particulier en période de cohabitation. Ainsi, on peut estimer que la victoire de la liste menée par Dominique Baudis en 1994 confirmait la domination des duettistes R.P.R.-U.D.F., au pouvoir depuis 1993 (avec le gouvernement Balladur). La même réflexion peut être faite à propos du scrutin de 1999. La liste socialiste arrive en tête, alors que le pays est dirigé depuis déjà deux ans par la coalition de "gauche plurielle". Plus qu'avec l'orientation du président, c'est avec la tendance gouvernementale qu'il faut comparer les résultats... quitte à froisser quelques susceptibilités.
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samedi, 06 juin 2009
Le Voyage de Primo Levi
Primo Levi était un Italien juif, déporté à Auschwitz, où sa compétence scientifique (il était chimiste) lui a sans doute sauvé la vie : il a travaillé dans le troisième camp, celui dit de Buna-Monowitz (comportant une usine de caoutchouc). Il raconte cela dans son plus célèbre livre : Si c'est un homme.
Mais le film que j'ai vu traite d'un autre aspect de sa déportation : le périple accompli en Europe entre sa libération, en janvier 1945, et son retour en Italie, plus de huit mois plus tard. Ce voyage est le sujet d'un autre livre de Primo Levi : La Trève, qui a été adapté au cinéma en 1997 par Francesco Rosi (avec John Turturo).
L'originalité de ce Voyage est d'être un parcours contemporain sur les traces de Primo Levi. Au début, une carte dynamique décrit le parcours chaotique de l'ancien déporté, qui va être celui du film. Des images d'archives (montrant le plus souvent Primo Levi) sont insérées entre les séquences tournées au XXIème siècle.
Tout commence donc par Auschwitz, pour se poursuivre en Europe de l'Est, revenir en Europe centrale et finalement aboutir en Italie du Nord. Je dois dire que le résultat est très inégal. Si le début est assez fort, le suite, qui se déroule en Pologne et en Ukraine, est assez décevante... et mal filmée. Je ne sais pas si c'est dû à la copie du film ou au fait qu'il ait en partie été tourné en vidéo numérique, mais c'est assez laid à regarder. De surcroît, je ne vois pas trop ce que le 11 septembre 2001 vient faire là-dedans. Montrer Ground zero n'apporte rien ; c'est plutôt même, à mon avis, un facteur de confusion pour le spectateur moyen.
L'intérêt remonte au moment du retour en Europe centrale, notamment à l'occasion du passage par l'Autriche et l'Allemagne. Les auteurs nous mènent dans une réunion électorale... celle d'un parti néo-nazi !
L'image est beaucoup plus soignée dans la dernière partie du film, qui se déroule en Italie. Le parcours de Primo Levi est mis en parallèle avec celui d'un autre Italien emporté dans la tourmente de la Seconde guerre mondiale : Mario Rigoni Stern. Pour bien apprécier ce passage, peut-être faut-il un peu connaître le sujet. C'est d'ailleurs une remarque que l'on pourrait étendre au film : si cette période de l'histoire vous intéresse, vous y trouverez de l'intérêt, sinon, vous risquez d'être fortement déçu-e-s, au vu de la faible qualité cinématographique.
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vendredi, 05 juin 2009
La fête à Berlu
Quand on en a vu quelques unes, on comprend pourquoi l'actuel président du Conseil italien fait tout pour que les photographies de la petite sauterie organisée chez lui avec des mineures ne soient pas publiées.
On peut en voir 5 (pas une de plus, hein !) sur le site du quotidien espagnol El Pais. Je ne suis pas un grand spécialiste des séjours de détente dans les propriétés de milliardaire, mais il me semble tout de même que ce qui est montré est assez explicite. Les vieux porcs pétés de thunes semblent être toujours à la recherche de l'éternelle jeunesse...
12:14 Publié dans Politique étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
mercredi, 03 juin 2009
Arnaque au téléphone
Depuis quelques jours, je reçois une série d'appels d'un numéro masqué. Je n'ai jamais répondu à ces appels, pour la bonne et simple raison qu'ils surviennent quand je suis hors de mon domicile. Je précise : je ne possède que la téléphonie sur internet. Je sais donc que j'ai reçu ces appels parce que mon compte client m'informe des appels que j'ai manqués. Dans un premier temps, j'ai juste su qu'on m'avait téléphoné à telle heure (le numéro étant masqué).
La deuxième phase est (actuellement) la suivante : ces appels se font insistants, puisqu'ils laissent une trace dans ma boîte vocale (cela sonne donc au moins 5 fois). Voici un exemple de message :
Pour ceux qui ne sont pas parvenus à le lire, en voici la transcription :
"I do not understand. Bonjour. Ceci est un appel important de E.D.F. concernant la facture d'électricité de M. Monteillet Bernard. Veuillez appuyer sur la touche "étoile" de votre téléphone pour continuer...".
Je précise que je ne m'appelle pas plus Bernard que Monteillet, même si je suis un monsieur. Cela ne peut pas non plus être réellement un appel de mon fournisseur d'électricité, qui recourt à ce genre de procédé avec ses clients mauvais payeurs. Or, je suis mensualisé et mon compte est à flot. J'ajoute que, comme je suis sur liste rouge, aucune personne inconnue ne devrait avoir accès à mon numéro.
Evidemment ça pue l'arnaque au numéro surtaxé. Enfin, c'est ce que je me suis dit. En cherchant sur la Toile, j'ai trouvé d'autres réponses possibles :
- une tentative de détournement de ligne (j'y crois peu)
- une tentative de débauchage de la part d'un concurrent d'E.D.F. (non mais, on vit dans un monde...)
En attendant de pouvoir un jour répondre en direct à l'un de ces appels enthousiasmants, je me suis rendu sur mon compte Orange (plus précisément sur "mon téléphone sur internet") et j'ai activé un service que je juge assez commode : le filtrage des appels sortants. Ainsi, je me suis interdit d'appeler, depuis ma livebox, un numéro surtaxé. (C'est juste pour le cas où je ne serais pas assez vigilant.) Pas mal, non ?
18:35 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : de tout et de rien, société
dimanche, 31 mai 2009
Des documents de base sur le nazisme
Quand même ! C'est fou ce qu'on peut trouver comme trucs intéressants sur la Toile ! La première "pépite" que je vous propose est un film de propagande très connu des historiens, peu du grand public. Son auteur est (était) une authentique cinéaste : Leni Riefenstahl, qui fut d'abord encensée avant d'être fortement critiquée. Un site lui est consacré, sur lequel vous pourrez lire sa biographie, en anglais et en allemand. Pour une vision moins angélique, on peut consulter un article du Monde diplomatique d'octobre 2002.
Le film dont elle est l'auteure a pour titre Le Triomphe de la volonté (Triumph des Willens dans la langue de Goebbels). Il date de 1934. Il dure 1h44. Ne le cachons pas : c'est une apologie du nazisme débutant. Je trouve étonnant qu'il soit visible, dans sa version originale sous-titrée en français, sur google videos. Pour un Français du XXIème siècle, c'est un témoignage intéressant de la fascination que pouvait exercer le régime hitlérien : même si c'est une mise en scène, il ne faut pas rejeter comme fausses toutes les séquences où la foule apparaît en liesse. Un bon régime totalitaire sait aliéner les masses. De manière peut-être plus traditionnelle, on notera la volonté de maîtrise qui ressort du film. Aux vues architecturales structurées s'ajoutent les scènes de groupes, où tout paraît souvent si géométrique...
Pour compléter cette séance, que demander de mieux qu'une petite lecture ? Le Québécois Jean-Yves Dupuis a eu l'idée de republier la traduction en français de Mein Kampf, en format pdf (et remise en forme). Tout un chacun a donc le loisir de télécharger le tome 1 (précédé d'un pertinent "Avertissement au lecteur") et le tome 2. Cette réédition fait en fait partie d'un plus vaste projet, dit Bibliothèque électronique du Québec, qui vise à republier des textes tombés dans le domaine public. (Par contre, je ne sais pas trop quoi penser du personnage : soit il a la manie de la persécution, soit sa vie a été, par moments, un véritable enfer !)
17:27 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
dimanche, 24 mai 2009
Un aspect méconnu de la Seconde guerre mondiale
Il s'agit des viols commis par les soldats américains dans la deuxième moitié de la Seconde guerre mondiale, en Europe. (Ne vous leurrez pas, les Japonaises ont aussi "dégusté".) Ces viols ont été commis d'abord au Royaume-Uni, sans doute aussi en Italie (et pas que par des Américains : certaines unités françaises se sont aussi rendues coupables de ce forfait, notamment après la bataille de Monte Cassino) puis, un peu plus nombreux, en France métropolitaine, dès les lendemains du Débarquement, enfin, encore plus nombreux, en Allemagne (même si, de ce point de vue, on ne semble pas atteindre l'horreur des viols systématiques perpétrés par les soldats de l'Armée rouge en 1945). J'en ai pris connaissance grâce à un livre de J. Robert Lilly :
Ce livre est aujourd'hui disponible en collection de poche, dans la Petite Bibliothèque Payot. On peut avoir un aperçu assez détaillé dans un excellent article de J. Robert Lilly et François Le Roy, paru dans la revue Vingtième siècle, en 2002.
Un documentaire a été tiré de ces recherches. (Merci France 3 !) On peut en voir deux longs extraits aux adresses suivantes :
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mercredi, 20 mai 2009
La coucougnette du dictateur
La monorchidie, vous connaissez ? Non ? Eh bien sachez que ce terme désigne le fait, pour un individu de sexe masculin, de ne posséder qu'un testicule. Oui... le pauvre ! J'ai une pensée émue pour tous ces anonymes, ces "n'a-qu-une-couille" qui déploient des trésors d'imagination pour dissimuler une infirmité qui pourrait faire d'eux la risée du quartier.
Je ne sais pas si cela va les consoler, mais des types très connus ont souffert de ce handicap. J'ai ainsi récemment appris que c'était le cas de Francisco Franco :
Une blessure par balle, reçue dans le "bas ventre", au Maroc, en 1916, serait la cause de l'infirmité. On reconnaît là la pertinence de la Providence Divine qui, pour châtier ceux (espagnols comme français, soit dit en passant) qui "pacifiaient" le Maroc à coups de massacres (et encore, on a vu pire avec la guerre du Rif, dans les années 1920), a cruellement frappé celui qui allait devenir leur chef (Franco n'est devenu général qu'en 1926, à l'issue de la guerre du Rif où il s'est distingué... aux yeux des dirigeants espagnols de l'époque).
Mais le plus célèbre des "n'a-qu'une-burne" est sans conteste Adolf Hitler, dont on a parfois dit qu'il était né ainsi. C'est, depuis des années, un sujet de controverse, que les historiens spécialistes du nazisme répugnent à traiter. Faute d'historien, on peut se tourner vers le site internet d'un quotidien de référence (!) outre-Manche, le Sun :
Ironie de l'histoire, c'est à peu près dans les mêmes circonstances (et à la même époque) que Franco que le futur dictateur allemand perdit une partie de sa virilité, lors de la bataille de la Somme, en 1916.
Et vive la France !
12:26 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
samedi, 16 mai 2009
Les brebis font de la résistance
Le film a beau être sorti en salles un 1er avril, ce n'est pas un canular ! Une version tronquée (de 50 minutes environ) avait été diffusée auparavant sur France 3 (on en retrouve certaines séquences comme celle avec le jeune couple venu de Montpellier, celle de l'ancien éleveur catho de droite "converti" ou encore celle du boulanger).
Le sujet est le Larzac, ses agriculteurs, leurs engagements. Si le film remonte à la lutte des années 1970, il n'en fait pas un historique détaillé. (D'après la réalisatrice, présente à la séance à laquelle j'ai assisté, une oeuvre de ce type serait en préparation.) Plus qu'un documentaire militant, c'est un vrai long métrage de cinéma. Un grand soin a été apporté à l'image, que ce soit au cadre ou à la photographie. Les animaux sont mis en valeur, presque comme des personnages : ce sont des brebis bien sûr, mais aussi des chèvres (moins qu'on ne le croit, le plateau étant essentiellement occupé par des ovins), des ânes... et même des chiens et des chats !
L'essentiel repose tout de même sur les témoignages des hommes et femmes, anciens et plus jeunes. C'est la difficulté du métier qui est soulignée, difficulté finalement supportable parce que tous ces "acteurs" (au vrai sens du terme) ont conscience de donner un sens à leur existence... et de vivre dans un cadre magnifique.
J'ai aussi aimé ce film parce qu'il accorde une assez grande place au travail manuel, celui des éleveurs bien sûr (de la conduite du troupeau à la traite, en passant par les soins et la mise-bas), mais aussi la transformation des produits (avec la fabrication de fromage, de pain...) et même la construction de bâtiments (certaines des actions symboliques de la lutte des années 1970 ayant consisté à restaurer -collectivement le plus souvent- des bâtiments d'élevage).
A lire : le dossier de presse, bien fichu.
15:03 Publié dans Aveyron, mon amour, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma
vendredi, 15 mai 2009
Millénium
C'est l'adaptation du premier des trois tomes écrits par feu Stieg Larsson. Je ne les ai pas lus. Ce fut donc une totale découverte pour moi. Comme le livre est épais, le film est long (2h20), parfois lent (les mauvaises langues diront qu'on retrouve là la "patte germano-nordique") mais jamais ennuyeux.
C'est d'abord une enquête policière, réalisée par un journaliste-vedette en disgrâce pour le compte d'un riche industriel auquel il est lié par des souvenirs d'enfance. Toutefois, le véritable héros du film est le personnage présent sur l'affiche, la jeune Lisbeth Salander, sorte de surdouée de l'informatique, psychologiquement instable, assez "gothique" en apparence. D'ailleurs, de manière générale, on peut dire que l'histoire a un fond féministe. La grande violence de certaines scènes (parfois odieuses) sert à dénoncer principalement les comportements machistes... voire pires.
Le film est aussi un portrait historico-social de la Suède et d'une partie de ses élites. L'attitude de celles-ci pendant la Seconde guerre mondiale est mise sur la sellette, tout comme les circuits contemporains d'argent sale, de corruption... tradition et modernité en quelque sorte.
A ce sujet, le fait que l'enquête soit menée avec pour principaux outils des ordinateurs puissants reliés à internet est passionnant, bénéficiant d'une bonne mise en scène. Toutes proportions gardées, je crois que ce film, par l'usage des outils de traitement de l'image qui y est fait, se situe dans la continuité du Blow up d'Antonioni, dans lequel l'intrigue était étroitement liée à la photographie (argentique... une autre époque).
12:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma
jeudi, 14 mai 2009
Louise Michel
La bande à Groland a encore frappé. Si vous voulez savoir ce qu'un ex-taulard analphabète grimé en gonzesse peut bien faire avec une ancienne lanceuse de marteau qui a trop tâté des hormones, eh bien ce film est pour vous !
Il s'agit d'un pamphlet social. Sont dénoncés les patrons voyous et les financiers prédateurs. Fait exceptionnel pour un film de fiction, certains vont subir le châtiment suprême. Yolande Moreau est l'instrument de cette vengeance immanente, le bras armé de ce groupe d'ouvrières du textile qui se font entuber par leur employeur et son DRH magouilleur.
On retrouve les recettes qui ont fait le succès de Grolandsat : acteurs pas toujours professionnels, humour à froid, laideur assumée, sens du détail croustillant, refus de l'héroïsation (les personnages principaux sont des ratés, mais eux, au moins, ne cherchent pas à vivre aux dépens des autres).
Une poignée de potes vient faire un peu de figuration : Benoît Poelvoorde, Mathieu Kassovitz (qui coproduit), Siné, Philippe Katerine, Denis Robert... et même Albert Dupontel, qu'on est tout surpris de voir figurer au générique... mais faut rester jusqu'à la fin !
23:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma
dimanche, 10 mai 2009
Romaine par moins 30
Le "moins 30" (degrés Celsius) fait à la fois allusion aux températures polaires que subit régulièrement le Québec et à la supposée frigidité de l'héroïne. Ce film est un peu un "A la recherche de l'orgasme perdu". Sandrine Kiberlain se donne à fond et réussit aussi bien à incarner la Parisienne dépressive et dépassée par les événements que la virago indépendante qui ne veut pas s'en laisser compter.
Les scènes d'intérieur sont savoureuses, souvent cocasses (c'est l'adjectif qui convient le mieux au film, je crois), que ce soit dans les toilettes d'un avion, la salle de bains d'un appartement, une chambre, un bar ou un chalet. En extérieur, c'est la neige bien évidemment qui joue le plus grand rôle. On a droit à de beaux moments, comme celui de la rencontre de Kiberlain avec un renne ou, plus prosaïque, celui qui met en scène les différentes machines (d'une surprenante variété) qui ont pour fonction de dégager la neige qui encombre les rues.
Les personnages que croise l'héroïne sont très en général gratinés. Cela va de l'hôtesse de l'air phobique qui fait pipi au lit (superbe composition d'Elina Löwensohn, vue jadis dans les films de Hal Hartley) au barman don juan en passant par le chauffeur de taxi un peu homme des cavernes (hilarante séquence qui voit Romaine se marier !), la policière zen enceinte, le médecin acupuncteur qui fraude le fisc et la colocataire fêtarde qui a des hémorroïdes.
C'est parfois graveleux sans être vulgaire (cela nous change, pauvres Français gavés de comédies à la subtilité éléphantesque)... et c'est fou comme le fait de malaxer de la pâte peut parfois procurer de plaisir !
14:04 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma
samedi, 09 mai 2009
Soeur Sourire
Domini-que-ni-que-nique s'en allait tout simplement, routier, pauvre et chantant... en tout chemin, en tout lieu, il ne parle que du bon dieu, il ne parle que du bon dieuuu. Cela ne vous dit rien ? Bon ben c'est que vous êtes trop jeunes ! Cette chanson a été un méga tube à son époque (dans les années 1960)... et même après !
Elle s'appelait Jeannine Deckers, était belge et a connu un destin singulier. Cette biographie filmée (un biopic, comme qu'on dit dans le milieu des gens autorisés) lui rend hommage. La belgitude est renforcée par la présence de la délicieuse et talentueuse Cécile de France (excellente dans Un secret). Je trouve assez piquant qu'on ait choisi cette actrice, certes belge, mais incarnant d'abord le charme et la sensualité, pour jouer cette religieuse atypique. Elle se révèle épatante dans le rôle... et elle chante ses chansons elle-même (souvent en play-back pour le film, mais apparemment, c'est elle qui les a enregistrées en studio).
La première grosse moitié du film est une comédie. On y voit la jeune Jeannine étouffer dans le carcan de la Belgique traditionnelle au tournant des années 1950-1960 (très beau portrait de famille, soit dit en passant), préférant finalement l'ordre des Dominicains, pourtant rigoriste, à la vie terne de femme au foyer qui semble l'attendre. Il y a un petit côté Jeanne d'Arc dans cette déjà plus adolescente croyante et rebelle, un peu garçonne et très charismatique.
Les scènes du couvent sont très belles et (comme tout le reste du film d'ailleurs) bien jouées. On rit souvent... en particulier quand le groupe de nonnes est confronté au "star système" (maison de disques, journalistes, télévisions...) !
La deuxième partie est consacrée à la seconde vie de celle qui n'est plus soeur Luc-Gabriel ni soeur Sourire. Je connaissais mal cet aspect de son existence, même si j'avais des souvenirs de sa tentative de retour au tout début des années 1980 (le "tube" était ressorti, réarrangé façon "moderne"... beurk !). Le ton est mélodramatique. Jeannine découvre la vraie vie, avec ses joies et ses tristesses, ses lâchetés, ses déceptions. Elle a tenté beaucoup de choses... et on ne l'a guère aidée. Le film veut montrer que des gens se sont enrichis grâce à son talent (le couvent, la maison de disques en particulier) et qu'ils ne lui ont pas renvoyé l'ascenseur le moment venu.
Le film la fait mourir un peu plus jeune que dans la réalité et exagère peut-être ses difficultés financières. Cela n'en reste pas moins du bel ouvrage. Le réalisateur a su marier plusieurs styles : le film mêle agréablement les scènes de commerce, de couvent, de music-hall et les moments intimes (à deux en général, l'héroïne se retrouvant avec sa cousine, son amie, son prétendant, son imprésario ou sa collègue de couvent et de chant). Ne vous fiez pas aux critiques snobs !
Une archive sur le décès de soeur Sourire :
http://www.ina.fr/divertissement/chansons/video/CAB850121...
11:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film
dimanche, 03 mai 2009
Katyn
Encore un film pour lequel il faut faire preuve de patience et de persévérance... pour parvenir à le voir en salles ! A peine plus de 10 cinémas en France le programment ! Peut-être l'aspect historique a-t-il rebuté distributeur et public, d'autant plus que le sujet n'est pas très connu : un massacre (en fait une série de massacres) des "élites" polonaises (catholiques, les nazis se chargeant des Polonais juifs -10% de la population tout de même, ce dont le film ne parle jamais, même allusivement), en 1940, par la police politique soviétique (le N.K.V.D., ancêtre du K.G.B.). Par l'effet de la propagande communiste, les massacres ont été parfois attribués à l'Allemagne nazie... on ne prête qu'aux riches.
Pourtant, dans sa grande majorité, le film n'est guère violent. Il est tourné principalement du point de vue des Polonais, des familles comme des officiers emprisonnés. Je ne pense pas que Wajda ait eu cet objectif mais, involontairement, son film montre que les Soviétiques ont mené une "guerre de classes" contre la "bourgeoisie" polonaise catholique, un peu à l'image du "traitement" administré naguère en U.R.S.S. aux koulaks, paysans supposés aisés. On sent toutefois que le réalisateur a perçu cet aspect du drame vers la fin, après la guerre, quand il met en scène l'ancienne servante devenue une dame qui compte grâce à l'ascension sociale de son époux, ancien résistant communiste. En face, l'ancienne employeuse, issue de la grande bourgeoisie de Cracovie, connaît des fins de mois difficiles. Comme par hasard, l'ancienne servante et son mari endossent le costume des parvenus grossiers, tandis que la dignité est forcément du côté de la famille du capitaine dont on est sans nouvelle.
C'est globalement bien joué, même si j'ai un tiqué parfois devant l'expression exacerbée des sentiments. On semble avoir donné pour consigne aux acteurs d'être le plus explicite possible : on vise le grand public, en Pologne. La réalisation n'est pas neutre. Le film est un long hommage aux martyrs (catholiques) de la Pologne, prenant la forme d'un requiem au moment où l'on propose aux spectateurs la mise à mort des officiers (grâce à la découverte d'un carnet). Les symboles religieux sont mis en valeur : Wajda ne dénonce pas seulement l'envahisseur russe (ennemi séculaire de la nation polonaise), il s'attaque au communisme athée et semble sous-entendre qu'il y a eu volonté d'extermination du peuple polonais (certaines scènes ont visiblement été tournées de manière à mettre en parallèle le sort des officiers polonais avec celui des Européens juifs exterminés par les nazis et leurs collaborateurs). Si, sur ce point, on ne peut pas suivre le réalisateur (qui, de surcroît, me paraît très indulgent vis-à-vis des Allemands), le film n'en garde pas moins une grande force évocatrice.
15:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film
samedi, 02 mai 2009
Une nouvelle série policière sur TF1
... pourtant, je n'ai pas de poste de télévision... et je ne suis pas plus abonné à la télévision sur internet ! En fait, je me suis mis à utiliser le site http://www.tv-replay.fr (auparavant nommé tvarevoir.fr), d'abord pour regarder les Guignols de l'info. En fouillant ici et là, on peut aussi dénicher des documentaires sympatoches, principalement ceux diffusés sur Arte. J'aime bien aussi la série N.C.I.S. (consacrée à une sorte de police spéciale des marines états-uniens), sur M6. Il suffit d'attendre un ou deux jours après la première diffusion... et de ne pas trop tarder : une semaine après, il faut payer pour revoir ces programmes.
La série que j'ai découverte est programmée sur TF1. Il s'agit de Profilage. En gros, à Paris, dans une brigade criminelle (on a souvent des plans de la cathédrale Notre-Dame, vue de derrière... alors que la Préfecture de Police se trouve de l'autre côté), une psychologue est affectée à l'unité d'un commandant encore jeune, dynamique, souvent abrupt (mais il a bon fond). Il est marié, a un gosse. Dans son équipe travaillent un spécialiste de l'informatique, un médecin légiste et un autre officier de police judiciaire. Le tout est chapeauté par un commissaire noir (diversité oblige ?... peut-être une allusion à la place des Antillais dans la fonction publique francilienne) qui semble lié à la psychologue.
L'un des attraits de la série est la confrontation entre le rigorisme procédurier des policiers de métier et la créativité désordonnée de la criminologue qui, de surcroît, ne porte jamais une jupe au-dessous de mi-cuisse (très jolies jambes, soit dit en passant) et associe des couleurs parfois assez invraisemblables dans son accoutrement. Elle porte des chaussures immondes... mais, comme elle est très jolie, on lui pardonne. (L'actrice, Odile Vuillemin, a un jeu qui semble s'inspirer de celui de Sylvie Testud, à laquelle elle n'est pas sans ressembler.) Ah oui, j'oubliais : elle semble dotée d'un instinct particulier, qui lui permet de se mettre à la place des victimes et des assassins. On comprend vite aussi qu'une souffrance intérieure la perturbe (elle suit une psychothérapie). Ces enquêtes policières très sérieuses sont donc émaillées de moments de franche comédie... et de mystère.
La partie enquête est soignée. Vraiment, on a travaillé les scenarii, ménageant des rebondissements. On semble avoir voulu combiner les attraits de deux types de séries policières états-uniennes, celles dont les héros sont des policiers scientifiques (genre Les Experts) et celles qui mettent en scène l'intervention du paranormal dans les faits divers. Je trouve cela réussi. La musique est entraînante, bien dosée... et les vues de Paris très chôlies.
14:47 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : de tout et de rien
jeudi, 30 avril 2009
X-Men origins : Wolverine
C'est un peu une sorte de "X-Men begins". L'action se situe avant la célèbre trilogie et est centrée sur un personnage qui, au départ, n'était pas une vedette de la série : Serval, autrement dit Wolverine. Des ponts sont tracés avec les films qui suivent, mais qui ont été tournés auparavant. C'est le même procédé que pour Star wars.
Il faut d'abord savoir que c'est hyper violent. On s'entretue, ou tente de s'entretuer, à tire-larigot. Les effets spéciaux ont beau être réussis, cela devient lassant à la longue... d'autant que le côté "je suis quasiment invincible - ben tu vas voir que moi je suis encore plus invincible que toi", ça fait un peu "regarde ma quéquette hein n'est-ce pas que c'est la plus longue". L'intérêt du comics résidait au contraire dans la fragilité des personnages, à la fois physique et psychologique.
Ici, seul le scénario, habile voire machiavélique, vaut le détour. J'en exclus toutefois une des premières séquences, qui voit le héros successivement participer, en compagnie de son frère, à la guerre de Sécession, la Première guerre mondiale, la Seconde, enfin celle du Vietnam. Cela ne vous rappelle rien ?
De surcroît, l'esthétique du jeu vidéo a envahi la série... et on sent la volonté de se rapprocher d'autres films consacrés à des individus "extraordinaires", dotés de super pouvoirs. Du coup, les X-Men en perdent un peu leur originalité. Il n'y a guère que les dames qui sortiront vraiment enchantées, tant Hugh Jackman a pris soin de soigner sa musculature (il avait déjà bien commencé pour Australia !)...
J'espère que le film consacré à la jeunesse de Magnéto aura un peu plus d'envergure.
23:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film
dimanche, 26 avril 2009
Revoir des programmes télévisés
Je viens de découvrir un site internet très utile. Il permet de (re)voir certains des programmes déjà diffusés sur l'une des six chaînes suivantes : TF1, France 2, France 3, France 4, France 5, Canal +, Arte M 6. On peut choisir par thème : série, sport, informations, documentaires, magazines, divertissements, jeunesse. (En fait, le site est une sorte de hall d'accueil, qui redirige ensuite l'internaute vers le site de la chaîne qui diffuse le programme choisi.)
Attention toutefois, ne vous attendez pas à retrouver Les Experts, par exemple. Il me semble que tout ce qui peut représenter un filon commercial est exclu de la rediffusion. Ainsi, quand une série très populaire est concernée, il ne s'agit que des saisons assez anciennes (pour Desperate Housewifes notamment).
Autre limite : la rediffusion n'est accessible que durant quelques semaines (voire une seule).
15:29 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : de tout et de rien
samedi, 25 avril 2009
Chomsky et compagnie
Pour ceux qui ne le connaissent pas, il faut d'abord préciser que Noam Chomsky, linguiste internationalement reconnu, est devenu une sorte d'icône altermondialiste intello, parce qu'il a, très tôt, formulé une dénonciation argumentée de la politique étrangère des États-Unis. Il est aussi très critique vis-à-vis de l'économie de marché telle qu'elle existe aujourd'hui. Il n'est pas communiste pour autant. On pourrait dire que c'est un franc-tireur de la gauche critique.
C'est pour cette raison, je pense, que l'équipe de l'émission Là-bas si j'y suis (diffusée du lundi au vendredi sur France inter, accessible aussi sur la Toile) a décidé de rencontrer N. Chomsky... et deux autres intellectuels, un Belge et un Canadien (du Québec). Le tout a été enregistré en 2007.
Alors, qu'est-ce que cela donne ? Un vrai film tout d'abord, parce qu'un documentaire qui se contenterait du jeu de questions-réponses entre Daniel Mermet et ses interlocuteurs serait vite ennuyeux... surtout que cela dure deux heures (à mon avis, c'est nécessaire... et encore, c'est une synthèse). La séquence du début est très bien et, à plusieurs reprises, dans le film, on sent quand même la volonté de travailler l'image, de ne pas se contenter du texte.
En s'appuyant sur les travaux de Chomsky, notamment sa comparaison de la manière dont les médias ont rendu compte des exactions des États-Unis et de l'U.R.S.S. (ou de leurs alliés) pendant la Guerre froide, les auteurs veulent faire émerger l'idée que les médias de masse nous mentent, souvent par omission d'ailleurs. Dans le flot d'informations qui circule désormais, les actions de tri et de hiérarchisation prennent une importance capitale. C'est globalement convaincant.
A ce sujet, j'ai bien aimé l'anecdote du comptage de passes. En gros, en regardant la vidéo suivante (qui dure moins d'une minute), essayez de compter les passes que les blancs et les noirs se font. L'idéal est que, dans le même temps, à côté de vous, une autre personne regarde la vidéo sans compter les ballons. Partagez vos réactions à la fin !
Le film est aussi intéressant par ce qu'il dit de l'autocensure et de la complaisance journalistiques. Il n'y a pas de complot pour cacher la vérité ou mettre les opinions dissidentes (pas forcément minoritaires) sous l'éteignoir. Mais, soit les professionnels de l'information (ici surtout télévisée) sont complètement en accord avec les idées dominantes, soit ils ont intégré les limites qu'il vaut mieux ne pas dépasser pour rester en cour... et espérer faire carrière. Quelques extraits viennent appuyer le propos. Je recommande tout particulièrement le passage qui voit Arno Klarsfeld apporter un soutien aussi bruyant qu'infondé à l'intervention des États-Unis en Irak.
Le film ne laisse pas de côté LA question polémique, celle du soutien de Chomsky à la publication des thèses négationnistes, bien qu'il ne les partage pas. Ici l'on voit le fossé qui peut opposer des intellectuels européens à ce penseur somme toute très américain, pour qui la liberté d'expression doit être pleine et entière, se référant notamment au premier amendement à la Constitution des États-Unis :
"Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreigne la liberté de la parole ou de la presse, ou le droit qu'a le peuple de s'assembler paisiblement et d'adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre."
Le film, tout en empathie avec Chomsky, prend plutôt parti pour lui dans la controverse qui l'a opposé à l'historien Pierre Vidal-Naquet. Peut-être que tous les spectateurs ne le ressentent pas ainsi, mais, en ce qui me concerne, j'aurais aimé un peu plus de recul critique vis-à-vis des propos de Chomsky sur ce sujet en particulier.
Un autre point est à noter. Au début de l'entretien, D. Mermet fait réagir le professeur au massacre, commis juste avant leur rencontre, dans une université de Virginie (à l'époque, le massacre avait semé le trouble chez les Coréens, des États-Unis et d'ailleurs). Peut-être est-ce dû à la tonalité de l'entretien, aux thèmes qui devaient être abordés. En tout cas, au lieu d'évoquer la menace que constitue pour les citoyens américains la facilité de se procurer des armes dans son pays, Chomsky fait immédiatement une comparaison avec un massacre ignoré de mineurs chiliens et de leurs familles. Je vois bien où il veut en venir : les médias voguent sur le "sensationnel", au détriment de la réflexion. Le massacre commis par l'étudiant coréen n'est hélas pas un phénomène isolé, méconnu, alors que la violence exercée, avec le soutien des États-Unis, en Amérique latine, a été longtemps largement passée sous silence.
Sur le site de Noam Chomsky, on peut accéder (en anglais) à nombre des articles qu'il a écrits, y compris un très récent sur l'attitude de Barack Obama sur le conflit du Proche-Orient.
14:06 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film
jeudi, 23 avril 2009
La Journée de la jupe
Isabelle Adjani (un peu boulotte, un peu refaite, énergique et fragile) est donc de retour au cinéma, dans un film "sociétal", sur un sujet qui recommence à intéresser les cinéastes hexagonaux : le malaise de l'école. Ici, il est question d'un collège... avec des élèves qui ont l'air d'avoir 18 ans au moins. Je veux bien qu'ils aient redoublé une paire de fois, mais tout de même... Ceci dit, les acteurs "jeunes" sont excellents.
Le personnage interprété par Adjani est un antihéros, une antihéroïne pour être plus précis : côté vie privée, elle s'est fait quitter par son mari et on finira par apprendre qu'elle est fâchée avec sa famille. Côté boulot, c'est la catastrophe : ses élèves ne la respectent guère et, en tant que prof de français, elle a toutes les peines du monde à obtenir un temps de cerveau disponible de 5 minutes sur une heure de cours. Ne parlons pas de la hiérarchie (Jackie Berroyer, excellent en principal fuyant ses responsabilités), ni des collègues : ce nid de gauchistes est prêt à tout accepter de la part des élèves qui, en réalité, ont d'abord besoin d'autorité.
Ce film repose donc sur l'utilisation et le détournement des clichés. Sonia-Adjani se fait d'abord copieusement bordéliser et même insulter. Un coup de théâtre survient (dans une salle de spectacle, comme cela tombe bien !), que la prof met à profit pour... finalement tenter d'enseigner. Mais tout se complique avec l'intervention de la police (avec une brochette de flics excellents, notamment Denis Podalydès et Yann Collette)... et ce pistolet qui change de mains, faisant émerger des vérités que l'on croyait enfouies.
Si la première partie se voit comme une comédie (alors qu'elle dit des choses très graves à la fois sur la vie des jeunes des cités et sur le métier d'enseignant dans les "établissements sensibles") parfois grossière (il aurait fallu que quelques scènes soient rejouées, cela sonne parfois faux), la deuxième surprend (au bout de 3/4 d'heure, je me suis demandé comment le réalisateur allait pouvoir tenir 1h30) par ses rebondissements (dont l'un des derniers fait peut-être écho à la propre vie d'Adjani) et l'émotion qui finalement étreint le spectateur pas trop cynique.
Alors, est-ce un film ou un téléfilm ? Ben, entre les deux. Pour que ce soit un film à part entière, il aurait fallu un peu peaufiner les dialogues. Mais c'est quand même plus qu'un téléfilm. Sonia-Adjani est mise en scène un peu sous toutes les coutures. J'ai aussi apprécié que le réalisateur multiplie les sources d'images. Au-delà, force est de constater que, de Entre les murs à ce film, l'enseignant-e de français semble incarner le dernier rempart de la civilisation contre l'ignorance et la barbarie.
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mardi, 21 avril 2009
OSS 117, Rio ne répond plus
Hubert Bonisseur de la Bath revient, plus hâbleur que jamais. Dans ce nouvel opus des aventures de ce sous-James Bond à la française (clins d'oeil à l'illustre Connery à la clé), il est toujours aussi infatué de lui-même, sexiste, xénophobe (sa confrontation récurrente et savoureuse aux bandits chinois constitue le fil rouge de l'histoire)... et même un peu antisémite. Evidemment, le film joue sans cesse sur le second degré... et même, semble-t-il, sur le troisième voire le quatrième. Qu'est-ce que c'est malin ! Le spectateur antiraciste comme l'indécrottable franchouillard pourront goûter les saillies des personnages, même si scénaristes comme réalisateur ont pris franchement le parti de déboulonner la statue du héros.
Evidemment, on rit... pas forcément tous aux mêmes endroits d'ailleurs. Quelques scènes font toutefois l'unanimité, comme cette hilarante poursuite en déambulateur qui, au début, nous donne à voir le physique d'OSS sous un jour inattendu... L'abattage de Dujardin (à qui on fait même incarner un trapéziste !) est pour beaucoup dans la réussite de cette comédie. Hazanavicius a réussi a donner une vraie force cinématographique à son rire "gargantuesque". Il force un peu trop sur les expressions du visage, mais bon, quand on est pris dans le rythme, cela passe. Notons cependant quelques "blancs" dans le film. S'ils sont parfois justifiés (le réalisateur a pris quelques risques dans les dialogues), il est incontestable que toutes les répliques ne font pas mouche, quelques-unes étant même ratées.
L'ambiance des années soixante est rendue avec soin. Costumes, musique, voitures, meubles font partie de l'univers décalé d'OSS, pour notre plus grand plaisir (je songe à acquérir le CD de la bande originale, tant les partitions m'ont plu). Le côté "kitsch" est poussé à l'extrême : la réalisation se la joue rétro, avec cet écran partagé (bien utilisé ma fois), avec ces scènes filmées dans des voitures derrière lesquelles défile un paysage factice, avec ces pétarades censées évoquer les ricochets des balles (qui, bien entendu, n'atteignent jamais le héros) ou encore avec ces qui combats qui puent la mise en scène, le summum étant atteint lors de la mini-partie de catch entre Bonisseur et un sbire masqué du méchant nazi. On appréciera aussi le coup de la même scène jouée deux fois, à deux époques différentes, allusion aux facilités que se permettaient nombre de films de genre de jadis.
Côté paillettes, je relève un gros effort de casting : le film regorge de "canons" de toute sorte. S'ils font régulièrement tourner la tête de notre espion préféré, l'information la plus "sensible" est qu'il semble découvrir une nouvelle facette de sa sexualité... un aspect qui, si mes oreilles ne m'ont pas trahi, serait promis à un bel avenir dans le troisième volet...
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dimanche, 12 avril 2009
Ponyo sur la falaise
C'est le dernier animé de Miyazaki (le père, parce que le fils avait officiellement assumé la direction des Contes de Terremer, où la patte du papa était néanmoins décelable). L'action se passe à notre époque, au Japon, en zone littorale (côté sud du pays). Le père est marin-pêcheur, la mère auxiliaire de vie dans une maison de retraite. Le fiston est le héros de l'histoire. Il partage la vedette avec le personnage éponyme, la sirène (personnage apparenté à Kiki, la petite sorcière) qu'il va nommer Ponyo.
Le dessin est toujours aussi bien léché. On retrouve, dans les mouvements, les qualités qui ont fait le succès notamment de Princesse Mononoke et de Nausicaä, de la vallée du vent. L'influence de la culture européenne se fait aussi toujours sentir. Ainsi, dans les profondeurs de l'océan vit un personnage qui doit beaucoup au capitaine Nemo de Jules Verne (en moins cynique toutefois)... et l'une des séquences les plus enlevées, sur une musique calquée sur celle de Wagner, nous permet d'assister à une formidable chevauchée des super-poissons.
Une grande attention a été portée aux mouvements des personnages. J'ai notamment en tête une scène où l'on voit Sosuke se débarrasser précautionneusement des jumelles qu'il porte en bandoulière ou une autre au cours de laquelle Ponyo ôte le seau qu'elle tient au bras. Même la psychologie enfantine est abordée avec un grand sérieux... sous un jour presque exclusivement positif toutefois : si l'on excepte un bébé affamé plein de morve, ces bambins sont plus adorables et attendrissants les uns que les autres. (Une chose m'a frappé : le héros -dans la version française- ne s'adresse pas à ses parents en les appelant "papa" ou "maman", mais en utilisant leurs prénoms.)
Les scénaristes ont donc choisi de mettre l'accent sur l'histoire enfantine, plutôt que sur le monde des adultes. Les personnages les plus en phase avec le héros sont paradoxalement les retraitées percluses de rhumatismes. Il a donc été décidé de ne pas développer l'histoire du côté du père de la sirène, dont on sent à un moment du film qu'il semble avoir un projet assez cataclysmique, projet que l'évasion de sa fille fait, au propre comme au figuré, tomber à l'eau.
Du coup, le film reste au niveau de la gentillesse, nimbée dans un halo de fantastique. C'est sympathique, mais cela ne vole pas aussi haut que les précédents films de Miyazaki.
01:10 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema, films
jeudi, 09 avril 2009
Agnus Dei
Le titre est le nom d'une prière et signifie "agneau de Dieu". C'est une référence à Jésus et à sa mort. Une victime sacrificielle est donc au cœur de l'histoire. Il s'agit du mari de l'héroïne qui revient de France en Argentine. Le film va se charger de nous faire comprendre, par petites touches, comment on en est arrivé là et pourquoi l'enlèvement du grand-père affable, en 2002, fait remonter à la surface la période de la dictature militaire, plus précisément l'année 1978 (celle de la coupe du monde de football en Argentine).
Ce sont les mêmes acteurs qui incarnent les personnages principaux à 24 ans d'intervalle (sauf pour la petite-fille). Du coup, on a beaucoup joué sur les coiffures, les vêtements et le maquillage pour montrer le temps qui passe. Cela fonctionne, en gros.
La construction est habile. La trame est celle de l'année 2002, émaillée de retours en arrière... pas forcément placés dans l'ordre chronologique. Cela complique un peu le suivi du film, mais c'est pertinent : les séquences "anciennes" interviennent quand leur souvenir revient à l'un des personnages... avec quelques accommodements toutefois, histoire de ménager un peu de suspense.
Ceux qui ne connaissent pas les années 1976-1983 en Argentine ne vont pas apprendre grand chose : ce n'est pas une leçon d'histoire. Par contre, ils verront comment une dictature peut transformer la vie d'une famille de classe moyenne, y compris 25 ans après les faits.
15:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film
mercredi, 08 avril 2009
Monstres contre aliens
Les "aliens" sont, bien entendu, des extra-terrestres...mais tout le monde n'étant pas anglophone, il aurait peut-être été utile de modifier le titre. C'est la dernière production des studios Dreamworks. C'est donc un dessin animé visible à plusieurs niveaux. C'est d'abord une comédie sympatoche pour petits et grands, avec des personnages hauts en couleurs. L'espèce de matière flasque cyclopéenne se taille un franc succès chez les jeunes (pis chez certains "grands" aussi). Parfois, cela part dans tous les sens... en tout cas, c'est "animé" !
Au second degré, c'est émaillé de clins d'œil, par exemple à Rencontres du troisième type, à Star Wars... C'est aussi une critique gentille du monde des adultes, avec ce président des États-Unis qui se prend pour Bruce Willis et qui s'avère être un gros gaffeur pétochard. On se moque aussi sans méchanceté de ces films hollywoodiens dans lesquels les extra-terrestres ont toujours le bon goût de débarquer... aux États-Unis.
C'est aussi un joli portrait de femme. L'un des monstres est "Suzanne". Rien ne la destinait à devenir un super-héroïne. Elle devait visiblement devenir une épouse dévouée à son journaleux de mari... mais tout dérape et ce film est aussi l'histoire de son affirmation, de l'acquisition de son indépendance. Cela ne va pas changer le monde, mais cela contribue à mettre quelques idées à l'endroit dans la tête de nos chers bambins.
00:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film