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samedi, 27 janvier 2024

Les Colons

   Le titre de ce film à prétention historique est ambigu. Le terme "colons" semble désigner les étrangers (européens ou nord-américains) venus tenter leur chance au Chili à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle. Ce sont plutôt des migrants, dont certains se sont mis au service des dominants, les criollos (ou créoles), descendants eux des colons installés dans les premiers temps de la conquête européenne. Cette alliance se fait au détriment des Indiens, dépossédés de leurs terres, pourchassés, voire violé(e)s, tué(e)s.

   Cet aspect-là, pour démonstratif qu'il soit, constitue la part intéressante du film, en particulier lorsqu'est mis en scène le fossé qui sépare les pauvres (qu'ils soient amérindiens ou pas) de l'élite dirigeante (fortunée), qu'elle soit conservatrice (comme le grand propriétaire Menéndez) ou progressiste (comme l'envoyé gouvernemental).

   La première partie prend la forme d'un western crépusculaire, puisqu'il s'accompagne d'exécutions et de viols. Les paysages sont jolis, mais mon Dieu que c'est poussif ! J'ai plus d'une fois piqué du nez. Je trouve aussi que le jeu de certains acteurs est maladroit. C'est dommage, parce que la cause est belle.

   Une séquence m'a particulièrement posé problème : celle qui fait intervenir des militaires en rupture de ban. Ils sont britanniques (notamment gallois). L'apparence de respect des règles va assez rapidement laisser la place à des pulsions moins civilisées. Dans cette séquence, j'ai ressenti de la part du réalisateur la double volonté de dépeindre ces Occidentaux de la manière la plus péjorative qui soit et de les humilier. Devant cette caméra, tous les vices sont européens (ou nord-américains). On tombe dans une forme de manichéisme.

   La seconde partie nous projette quelques années plus tard. Sur le fond, elle donne une autre saveur à l'histoire. Sur la forme, elle est moins intéressante.

   Le sujet était porteur, mais le résultat n'est pas particulièrement emballant.

Les Colons

   Le titre de ce film à prétention historique est ambigu. Le terme "colons" semble désigner les étrangers (européens ou nord-américains) venus tenter leur chance au Chili à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle. Ce sont plutôt des migrants, dont certains se sont mis au service des dominants, les criollos (ou créoles), descendants eux des colons installés dans les premiers temps de la conquête européenne. Cette alliance se fait au détriment des Indiens, dépossédés de leurs terres, pourchassés, voire violé(e)s, tué(e)s.

   Cet aspect-là, pour démonstratif qu'il soit, constitue la part intéressante du film, en particulier lorsqu'est mis en scène le fossé qui sépare les pauvres (qu'ils soient amérindiens ou pas) de l'élite dirigeante (fortunée), qu'elle soit conservatrice (comme le grand propriétaire Menéndez) ou progressiste (comme l'envoyé gouvernemental).

   La première partie prend la forme d'un western crépusculaire, puisqu'il s'accompagne d'exécutions et de viols. Les paysages sont jolis, mais mon Dieu que c'est poussif ! J'ai plus d'une fois piqué du nez. Je trouve aussi que le jeu de certains acteurs est maladroit. C'est dommage, parce que la cause est belle.

   Une séquence m'a particulièrement posé problème : celle qui fait intervenir des militaires en rupture de ban. Ils sont britanniques (notamment gallois). L'apparence de respect des règles va assez rapidement laisser la place à des pulsions moins civilisées. Dans cette séquence, j'ai ressenti de la part du réalisateur la double volonté de dépeindre ces Occidentaux de la manière la plus péjorative qui soit et de les humilier. Devant cette caméra, tous les vices sont européens (ou nord-américains). On tombe dans une forme de manichéisme.

   La seconde partie nous projette quelques années plus tard. Sur le fond, elle donne une autre saveur à l'histoire. Sur la forme, elle est moins intéressante.

   Le sujet était porteur, mais le résultat n'est pas particulièrement emballant.

Si seulement je pouvais hiberner

   C'est à peu près ce que déclare l'un des personnages de l'histoire (un des frères du héros), quand tous se retrouvent frigorifiés dans leur yourte sédentarisée, en banlieue d'Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie.

   Les hivers y sont beaux mais rudes. Les superbes paysages d'Asie centrale sont  parfois masqués par les fumées issues des systèmes de chauffage à l'ancienne, de vieilles chaudières à charbon, au rendement aléatoire... et  encore, quand on a du charbon.

   Se procurer cette source d'énergie fossile est l'un des objectifs prioritaires de la famille du héros, composée d'une mère et de ses quatre enfants : une fille et trois garçons. Le père est mort et la mère n'est pas bien vaillante. On comprend à demi-mots qu'elle peine à surmonter sa dépendance à l'alcool... et son peu d'appétence pour le travail.

   Du coup, c'est le fils aîné Ulzii qui prend de plus en plus en charge le ravitaillement de la famille. Pour cela, il doit jongler avec ses études. Le lycéen est doué en sciences. Il pourrait prétendre à beaucoup mieux que ses camarades de classe... à condition de réussir ce fameux concours de recrutement national, auquel son prof de physique est prêt à le préparer bénévolement. Mais, entre les tentations d'un ado et les soucis familiaux, la vie quotidienne place Ulzii devant des choix cornéliens, d'autant qu'une fierté excessive l'empêche de demander de l'aide, ne serait-ce qu'à un couple de vieux voisins compatissants.

   Dit comme ça, cela pourrait sembler misérabiliste. Pas du tout en fait. La description du quotidien de cette famille pauvre prend un tour documentaire. (Les enfants sont bien dirigés.) On découvre aussi les inégalités croissantes qui traversent la capitale, entre quartiers modernes, récemment aménagés, disposant de tout le confort, et quartiers plus traditionnels, pas dénués de charme, mais terriblement précaires.

   C'est de surcroît bien filmé, avec de beaux plans d'ensemble de la ville ou de ses abords et des scènes bien troussées en intérieur, les yourtes se révélant propices à une mise en scène plus intimiste.

09:41 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Si seulement je pouvais hiberner

   C'est à peu près ce que déclare l'un des personnages de l'histoire (un des frères du héros), quand tous se retrouvent frigorifiés dans leur yourte sédentarisée, en banlieue d'Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie.

   Les hivers y sont beaux mais rudes. Les superbes paysages d'Asie centrale sont  parfois masqués par les fumées issues des systèmes de chauffage à l'ancienne, de vieilles chaudières à charbon, au rendement aléatoire... et  encore, quand on a du charbon.

   Se procurer cette source d'énergie fossile est l'un des objectifs prioritaires de la famille du héros, composée d'une mère et de ses quatre enfants : une fille et trois garçons. Le père est mort et la mère n'est pas bien vaillante. On comprend à demi-mots qu'elle peine à surmonter sa dépendance à l'alcool... et son peu d'appétence pour le travail.

   Du coup, c'est le fils aîné Ulzii qui prend de plus en plus en charge le ravitaillement de la famille. Pour cela, il doit jongler avec ses études. Le lycéen est doué en sciences. Il pourrait prétendre à beaucoup mieux que ses camarades de classe... à condition de réussir ce fameux concours de recrutement national, auquel son prof de physique est prêt à le préparer bénévolement. Mais, entre les tentations d'un ado et les soucis familiaux, la vie quotidienne place Ulzii devant des choix cornéliens, d'autant qu'une fierté excessive l'empêche de demander de l'aide, ne serait-ce qu'à un couple de vieux voisins compatissants.

   Dit comme ça, cela pourrait sembler misérabiliste. Pas du tout en fait. La description du quotidien de cette famille pauvre prend un tour documentaire. (Les enfants sont bien dirigés.) On découvre aussi les inégalités croissantes qui traversent la capitale, entre quartiers modernes, récemment aménagés, disposant de tout le confort, et quartiers plus traditionnels, pas dénués de charme, mais terriblement précaires.

   C'est de surcroît bien filmé, avec de beaux plans d'ensemble de la ville ou de ses abords et des scènes bien troussées en intérieur, les yourtes se révélant propices à une mise en scène plus intimiste.

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mercredi, 24 janvier 2024

Godzilla Minus One

   Curieusement, ce film japonais a "bénéficié" de deux sorties sur grand écran, en France. La première, dans une combinaison très limitée de salles, est survenue en décembre dernier. Sans doute en raison de l'engouement suscité par le film, il a été décidé de le reproposer, à un plus large public... et c'est tant mieux.

   L'intrigue n'a pas été chamboulée par rapport aux classiques de la franchise (qui compte plus trente films mettant en scène la grosse bébête radioactive). Du côté d'Hollywood, en 1998, Roland Emmerich attribuait aux essais nucléaires français du Pacifique la naissance du monstre. Plus récemment, en 2014, Gareth Edwards remontait aux origines (l'après Seconde Guerre mondiale), en convaincant à moitié. Sans trop en dire, je peux quand même affirmer qu'ici, on sous-entend que la (re)naissance de Godzilla est un poil plus ancienne...

   Cela nous amène à l'un des grands intérêts de l'histoire : la peinture du Japon de 1945-1946, entre destructions, famine et familles déconstruites. On suit notamment un ancien kamikaze (qui n'a pas pu aller jusqu'au bout) et une mère célibataire qui sort de l'ordinaire. Après une introduction en fanfare (avec la grosse bête), l'intrigue prend des chemins à la fois sociologiques et psychologiques. On est loin des gros sabots états-uniens.

   Je rassure les fans de film à grand spectacle : on en a pour son argent, avec de bons effets spéciaux... ce qui confirme qu'il n'est pas nécessaire de mettre "un pognon de dingue" dans les technologies numériques pour créer une œuvre à la fois spectaculaire et vraisemblable.

   Godzilla joue un double rôle. D'un côté, il est le destructeur, à la fois créature de la démesure humaine et son prédateur ultime. D'une autre côté, il est le déclencheur, celui dont la présence oblige les humains à faire des choix, à mûrir, s'engager... C'est l'occasion pour nous de voir évoluer une famille recomposée, vaille que vaille. C'est assez touchant sans être hyper souligné.

   En revanche (le film étant plutôt destiné au public est-asiatique), je n'ai guère apprécié certains scènes surexpressives, dans l'autoflagellation ou le larmoiement.

   Cela reste néanmoins un film hautement recommandable.

17:09 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Godzilla Minus One

   Curieusement, ce film japonais a "bénéficié" de deux sorties sur grand écran, en France. La première, dans une combinaison très limitée de salles, est survenue en décembre dernier. Sans doute en raison de l'engouement suscité par le film, il a été décidé de le reproposer, à un plus large public... et c'est tant mieux.

   L'intrigue n'a pas été chamboulée par rapport aux classiques de la franchise (qui compte plus trente films mettant en scène la grosse bébête radioactive). Du côté d'Hollywood, en 1998, Roland Emmerich attribuait aux essais nucléaires français du Pacifique la naissance du monstre. Plus récemment, en 2014, Gareth Edwards remontait aux origines (l'après Seconde Guerre mondiale), en convaincant à moitié. Sans trop en dire, je peux quand même affirmer qu'ici, on sous-entend que la (re)naissance de Godzilla est un poil plus ancienne...

   Cela nous amène à l'un des grands intérêts de l'histoire : la peinture du Japon de 1945-1946, entre destructions, famine et familles déconstruites. On suit notamment un ancien kamikaze (qui n'a pas pu aller jusqu'au bout) et une mère célibataire qui sort de l'ordinaire. Après une introduction en fanfare (avec la grosse bête), l'intrigue prend des chemins à la fois sociologiques et psychologiques. On est loin des gros sabots états-uniens.

   Je rassure les fans de film à grand spectacle : on en a pour son argent, avec de bons effets spéciaux... ce qui confirme qu'il n'est pas nécessaire de mettre "un pognon de dingue" dans les technologies numériques pour créer une œuvre à la fois spectaculaire et vraisemblable.

   Godzilla joue un double rôle. D'un côté, il est le destructeur, à la fois créature de la démesure humaine et son prédateur ultime. D'une autre côté, il est le déclencheur, celui dont la présence oblige les humains à faire des choix, à mûrir, s'engager... C'est l'occasion pour nous de voir évoluer une famille recomposée, vaille que vaille. C'est assez touchant sans être hyper souligné.

   En revanche (le film étant plutôt destiné au public est-asiatique), je n'ai guère apprécié certains scènes surexpressives, dans l'autoflagellation ou le larmoiement.

   Cela reste néanmoins un film hautement recommandable.

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dimanche, 21 janvier 2024

Stella, une vie allemande

   Une jeune femme répète un spectacle musical (jazzy) avec son groupe d'amis musiciens. Ils sont jeunes, bien de leur personne, assez doués, avec une forte envie de croquer la vie à pleines dents. Certains (dont l'héroïne éponyme) espèrent signer un contrat avec un producteur de Broadway... mais, voilà : nous sommes en 1940, en Allemagne (nazie)... et ces musiciens (tout comme la chanteuse) sont juifs.

   L'intrigue (inspirée d'une histoire vraie, celle de Stella Goldschlag, que je conseille de ne pas lire avant d'avoir vu le film) est découpée en deux parties. La première est, à mon avis, la moins intéressante. C'est celle qui contient les scènes les plus traditionnelles, voire convenues, auxquelles le réalisateur tente d'apporter un peu d'originalité caméra à l'épaule. Le résultat n'est guère convaincant. Ainsi, on perçoit trop bien que les musiciens ne jouent pas vraiment pendant les scènes de répétition. Seule la chanteuse sonne juste. Il faut dire que Paula Beer irradie dans ce long-métrage, où elle est filmée sous toutes les coutures, dans tous les états. Elle confirme tout le bien que je pense d'elle depuis Frantz.

   Mais on a déjà vu (en mieux) les scènes de débrouille, celles de vagues d'arrestation ou de dissimulation. C'est peut-être utile pour les jeunes générations, mais les vieux cinéphiles (et lecteurs) n'auront pas le plaisir de la découverte. Certaines scènes m'ont même paru grotesques, comme la fiesta dans un riche appartement berlinois, en plein bombardement, ou le rapport sexuel à moitié consenti, dans la ferveur de l'instant.

   Le film bascule lors de l'arrestation par la Gestapo, qui enclenche une série de tortures que la caméra aborde frontalement. C'est à la limite du soutenable... et beaucoup plus réaliste que bien des œuvres antérieures consacrées au sujet, dans lesquelles souvent on élude ou on ne montre que les conséquences des mauvais traitements.

   Cette violence explicite est toutefois nécessaire pour faire comprendre le basculement de l'héroïne. Au départ, elle n'est qu'une jeune femme un peu frivole, prête à bien des concessions pour continuer à profiter de la vie, en dépit des circonstances. Elle passe d'un homme à l'autre, chaparde, truande... mais, dans cette seconde partie, son comportement devient extrêmement discutable.

   Le réalisateur ne juge pas... du moins, pas immédiatement. (On sent quand même son point de vue au moment du deuxième procès, après guerre.) Il laisse sa chance à son personnage, très bien incarné par Paula Beer. C'est un peu longuet, mais l'histoire est bigrement forte. Je ne la connaissais pas. Elle m'a vraiment retourné et je trouve que, d'un point de vue général, elle pose de bonnes questions, entre autres : qu'est-on prêt à faire pour survivre ?

Stella, une vie allemande

   Une jeune femme répète un spectacle musical (jazzy) avec son groupe d'amis musiciens. Ils sont jeunes, bien de leur personne, assez doués, avec une forte envie de croquer la vie à pleines dents. Certains (dont l'héroïne éponyme) espèrent signer un contrat avec un producteur de Broadway... mais, voilà : nous sommes en 1940, en Allemagne (nazie)... et ces musiciens (tout comme la chanteuse) sont juifs.

   L'intrigue (inspirée d'une histoire vraie, celle de Stella Goldschlag, que je conseille de ne pas lire avant d'avoir vu le film) est découpée en deux parties. La première est, à mon avis, la moins intéressante. C'est celle qui contient les scènes les plus traditionnelles, voire convenues, auxquelles le réalisateur tente d'apporter un peu d'originalité caméra à l'épaule. Le résultat n'est guère convaincant. Ainsi, on perçoit trop bien que les musiciens ne jouent pas vraiment pendant les scènes de répétition. Seule la chanteuse sonne juste. Il faut dire que Paula Beer irradie dans ce long-métrage, où elle est filmée sous toutes les coutures, dans tous les états. Elle confirme tout le bien que je pense d'elle depuis Frantz.

   Mais on a déjà vu (en mieux) les scènes de débrouille, celles de vagues d'arrestation ou de dissimulation. C'est peut-être utile pour les jeunes générations, mais les vieux cinéphiles (et lecteurs) n'auront pas le plaisir de la découverte. Certaines scènes m'ont même paru grotesques, comme la fiesta dans un riche appartement berlinois, en plein bombardement, ou le rapport sexuel à moitié consenti, dans la ferveur de l'instant.

   Le film bascule lors de l'arrestation par la Gestapo, qui enclenche une série de tortures que la caméra aborde frontalement. C'est à la limite du soutenable... et beaucoup plus réaliste que bien des œuvres antérieures consacrées au sujet, dans lesquelles souvent on élude ou on ne montre que les conséquences des mauvais traitements.

   Cette violence explicite est toutefois nécessaire pour faire comprendre le basculement de l'héroïne. Au départ, elle n'est qu'une jeune femme un peu frivole, prête à bien des concessions pour continuer à profiter de la vie, en dépit des circonstances. Elle passe d'un homme à l'autre, chaparde, truande... mais, dans cette seconde partie, son comportement devient extrêmement discutable.

   Le réalisateur ne juge pas... du moins, pas immédiatement. (On sent quand même son point de vue au moment du deuxième procès, après guerre.) Il laisse sa chance à son personnage, très bien incarné par Paula Beer. C'est un peu longuet, mais l'histoire est bigrement forte. Je ne la connaissais pas. Elle m'a vraiment retourné et je trouve que, d'un point de vue général, elle pose de bonnes questions, entre autres : qu'est-on prêt à faire pour survivre ?

samedi, 20 janvier 2024

Krisha et le Maître de la forêt

   Ce conte sibérien est une animation sud-coréenne réalisée en stop-motion : les personnages sont des poupées, qui ont été animées image par image. Cela a donc demandé un travail fou, une méticulosité de dingue. Le résultat est visuellement assez impressionnant.

cinéma,cinema,film,films

   Deux trames narratives se croisent : la vie des nomades Nénètses, en particulier celle d'une famille, dont la mère tombe malade, et l'expédition d'un duo de chasseurs, menée par un officier soviétique sans scrupule (qui déplore le peu de motivation des nomades à rejoindre les kolkhozes).

   De la part du réalisateur, on sent la volonté de montrer que la nature est belle... et cruelle. Le froid extrême qui règne dans ce grand Nord sibérien peut se révéler mortel, sans compter la présence des loups, les plus dangereux prédateurs... avec les humains.

   C'est visible par les petits et les grands, mais ce n'est pas "nunuche". On voit les nomades consommer de la viande et du sang de renne, ainsi que l'affection qui les lie aux bêtes de leur troupeau. Il y a donc du sang à l'image, y compris quand les chasseurs s'en prennent à un ours mythique, ce "Maître de la forêt" dont les adultes attentifs identifieront l'équivalent humain, en tendant l'oreille.

   C'est donc à la fois fantastique et réaliste, à l'image des anciens contes (notamment européens). Les deux enfants vont devoir surmonter des difficultés pour tenter de sauver leur mère (peut-être victime de l'anthrax). Le garçon agaçant du début (du genre capricieux) se met à penser un peu aux autres et Krisha apprend à surmonter ses pulsions (agressives ou pleurnichardes) pour parvenir à ses fins.

   Cela dure 1h10 et c'est vraiment chouette.

   P.S.

   Les Nénètses (ou Nenets) ont fait l'objet d'un semi-documentaire, il y a une douzaine d'années : Neko, dernière de la lignée.

17:34 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Krisha et le Maître de la forêt

   Ce conte sibérien est une animation sud-coréenne réalisée en stop-motion : les personnages sont des poupées, qui ont été animées image par image. Cela a donc demandé un travail fou, une méticulosité de dingue. Le résultat est visuellement assez impressionnant.

cinéma,cinema,film,films

   Deux trames narratives se croisent : la vie des nomades Nénètses, en particulier celle d'une famille, dont la mère tombe malade, et l'expédition d'un duo de chasseurs, menée par un officier soviétique sans scrupule (qui déplore le peu de motivation des nomades à rejoindre les kolkhozes).

   De la part du réalisateur, on sent la volonté de montrer que la nature est belle... et cruelle. Le froid extrême qui règne dans ce grand Nord sibérien peut se révéler mortel, sans compter la présence des loups, les plus dangereux prédateurs... avec les humains.

   C'est visible par les petits et les grands, mais ce n'est pas "nunuche". On voit les nomades consommer de la viande et du sang de renne, ainsi que l'affection qui les lie aux bêtes de leur troupeau. Il y a donc du sang à l'image, y compris quand les chasseurs s'en prennent à un ours mythique, ce "Maître de la forêt" dont les adultes attentifs identifieront l'équivalent humain, en tendant l'oreille.

   C'est donc à la fois fantastique et réaliste, à l'image des anciens contes (notamment européens). Les deux enfants vont devoir surmonter des difficultés pour tenter de sauver leur mère (peut-être victime de l'anthrax). Le garçon agaçant du début (du genre capricieux) se met à penser un peu aux autres et Krisha apprend à surmonter ses pulsions (agressives ou pleurnichardes) pour parvenir à ses fins.

   Cela dure 1h10 et c'est vraiment chouette.

   P.S.

   Les Nénètses (ou Nenets) ont fait l'objet d'un semi-documentaire, il y a une douzaine d'années : Neko, dernière de la lignée.

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samedi, 13 janvier 2024

Dream Scenario

   Il y a deux ans, à Cannes, Kristoffer Borgli s'était fait remarquer avec Sick of myself, un petit bijou d'ironie mordante. Dans son nouveau film, il traite encore de la célébrité, mais sous un autre angle : ici elle survient par accident.

   C'est l'histoire de Paul Matthews, un prof de biologie évolutive dans une fac modeste. D'un côté, on peut dire qu'il a réussi. C'est un intellectuel installé à un poste d'autorité, son épouse (incarnée par une vieille connaissance : Julianne Nicholson, vue jadis dans New York, section criminelle) est belle et intelligente et il vit dans une superbe maison. Mais il n'a pas obtenu la reconnaissance académique qu'il estime mériter et ses cours en amphi ne suscitent pas l'enthousiasme des quelques étudiants qui les suivent.

   Lorsque Paul commence à apparaître dans les rêves des personnes qu'il connaît... puis dans ceux de celles qu'il ne connaît pas, il devient un phénomène de société. C'est savoureux (d'autant qu'au départ Paul semble ne jouer aucun rôle particulier dans les rêves), très bien joué par Nicolas Cage, convaincant en quinqua un peu empâté, un peu chauve, pas vraiment sexy.

   Cela dérape quand le Paul Matthews des rêves se met à agir dans ceux-ci, soit de manière positive (il provoque de profonds émois chez certaines dames), soit de manière négative (il est violent, voire il tue).

   La scène de bascule est celle qui se déroule chez la ravissante employée d'un groupe de communication, avec lequel l'enseignant est entré en contact pour promouvoir le livre qu'il ne parvient pas à écrire. Borgli a conçu une scène "déconstructive". En effet, elle semble prendre le chemin de ce qu'on a déjà beaucoup vu dans d'autres films ou séries : une belle jeune femme, fascinée par le héros (pourtant pas bien excitant), s'apprête à se donner à lui... sauf que les choses ne se passent pas comme prévu. Je n'en dirai pas plus, mais sachez que le déboutonnage de pantalon a provoqué une double salve d'éclats de rires dans la salle.

   A partir de là, le ton change. La vie du prof devient un enfer. C'est beaucoup moins drôle que dans la première partie, mais cela en dit autant voire plus. Le réalisateur décoche ses flèches contre une forme de politiquement correct, notamment la volonté du doyen de la fac de ne pas faire de vague. Le superficiel bruit médiatique du début tourne quasiment au harcèlement d'un homme qui n'a rien fait pour mériter cela... tout comme il n'avait rien fait pour mériter la célébrité. Mais les conséquences ne sont pas de même nature, ni de même intensité.

   L'histoire se conclut de manière ironique, en France. C'est sympa, mais l'intensité a baissé, je trouve.

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Dream Scenario

   Il y a deux ans, à Cannes, Kristoffer Borgli s'était fait remarquer avec Sick of myself, un petit bijou d'ironie mordante. Dans son nouveau film, il traite encore de la célébrité, mais sous un autre angle : ici elle survient par accident.

   C'est l'histoire de Paul Matthews, un prof de biologie évolutive dans une fac modeste. D'un côté, on peut dire qu'il a réussi. C'est un intellectuel installé à un poste d'autorité, son épouse (incarnée par une vieille connaissance : Julianne Nicholson, vue jadis dans New York, section criminelle) est belle et intelligente et il vit dans une superbe maison. Mais il n'a pas obtenu la reconnaissance académique qu'il estime mériter et ses cours en amphi ne suscitent pas l'enthousiasme des quelques étudiants qui les suivent.

   Lorsque Paul commence à apparaître dans les rêves des personnes qu'il connaît... puis dans ceux de celles qu'il ne connaît pas, il devient un phénomène de société. C'est savoureux (d'autant qu'au départ Paul semble ne jouer aucun rôle particulier dans les rêves), très bien joué par Nicolas Cage, convaincant en quinqua un peu empâté, un peu chauve, pas vraiment sexy.

   Cela dérape quand le Paul Matthews des rêves se met à agir dans ceux-ci, soit de manière positive (il provoque de profonds émois chez certaines dames), soit de manière négative (il est violent, voire il tue).

   La scène de bascule est celle qui se déroule chez la ravissante employée d'un groupe de communication, avec lequel l'enseignant est entré en contact pour promouvoir le livre qu'il ne parvient pas à écrire. Borgli a conçu une scène "déconstructive". En effet, elle semble prendre le chemin de ce qu'on a déjà beaucoup vu dans d'autres films ou séries : une belle jeune femme, fascinée par le héros (pourtant pas bien excitant), s'apprête à se donner à lui... sauf que les choses ne se passent pas comme prévu. Je n'en dirai pas plus, mais sachez que le déboutonnage de pantalon a provoqué une double salve d'éclats de rires dans la salle.

   A partir de là, le ton change. La vie du prof devient un enfer. C'est beaucoup moins drôle que dans la première partie, mais cela en dit autant voire plus. Le réalisateur décoche ses flèches contre une forme de politiquement correct, notamment la volonté du doyen de la fac de ne pas faire de vague. Le superficiel bruit médiatique du début tourne quasiment au harcèlement d'un homme qui n'a rien fait pour mériter cela... tout comme il n'avait rien fait pour mériter la célébrité. Mais les conséquences ne sont pas de même nature, ni de même intensité.

   L'histoire se conclut de manière ironique, en France. C'est sympa, mais l'intensité a baissé, je trouve.

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jeudi, 11 janvier 2024

Moi capitaine

   Environ cinq ans après Dogman, Matteo Garrone revient avec un autre film sociétal coup-de-poing, consacré cette fois aux migrants africains, ici principalement sénégalais.

   La première partie se passe autour de Dakar. On y découvre les héros de l'histoire, dont, durant tout le film, on aura du mal à dire s'ils sont frères ou bien cousins, les sous-titres naviguant entre ces deux possibilités. Ce début ne m'a pas enchanté. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire et à suivre cette intrigue en wolof (sous-titré), mâtiné de termes français. De plus, certains acteurs (visiblement non professionnels) ne sont pas convaincants.

   Pour moi, le film décolle vraiment quand les garçons arrivent aux franges du Sahara, au début d'un périple qui se révèlera plus dangereux et compliqué que ce qu'ils avaient imaginé au départ. Garrone fait montre de son savoir-faire, filmant le désert à la fois comme un piège sournois et un espace empreint de beauté.

   La meilleure partie est sans conteste le séjour en Libye, qui commence par un "détroussage" nocturne  en plein désert, suivi d'une période de semi-esclavage. Le début nous montre des passeurs et une mafia cruels au possible, avant qu'un peu de nuance ne soit introduite. Tous les Libyens ne sont pas des salauds et un peu d'humanité émerge, notamment aussi parce que certains des migrants ébauchent une forme de solidarité. Une belle relation naît entre un maçon (guinéen je crois) et le plus jeune des Sénégalais, Seydou.

   Concernant ce personnage (et celui de son cousin, Moussa), un basculement se produit. Au départ, l'aîné est le plus entreprenant et semble en position de force. Au fur et à mesure du périple, le cadet mûrit, prend de l'assurance... et des décisions parfois draconiennes, alors que l'aîné se retrouve en position de faiblesse.

   On attend avec impatience la dernière partie, censée montrer la traversée de la Méditerranée, direction l'Italie. Elle est clairement moins réussie, le discours militant prenant (pour moi) nettement le dessus sur le projet cinématographique. L'ensemble n'en constitue pas moins une œuvre forte, clairement engagée, perfectible, mais qui pose de bonnes questions.

   P.S.

   Sur le même thème, je recommande La Pirogue (à mon avis plus réussi).

Moi capitaine

   Environ cinq ans après Dogman, Matteo Garrone revient avec un autre film sociétal coup-de-poing, consacré cette fois aux migrants africains, ici principalement sénégalais.

   La première partie se passe autour de Dakar. On y découvre les héros de l'histoire, dont, durant tout le film, on aura du mal à dire s'ils sont frères ou bien cousins, les sous-titres naviguant entre ces deux possibilités. Ce début ne m'a pas enchanté. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire et à suivre cette intrigue en wolof (sous-titré), mâtiné de termes français. De plus, certains acteurs (visiblement non professionnels) ne sont pas convaincants.

   Pour moi, le film décolle vraiment quand les garçons arrivent aux franges du Sahara, au début d'un périple qui se révèlera plus dangereux et compliqué que ce qu'ils avaient imaginé au départ. Garrone fait montre de son savoir-faire, filmant le désert à la fois comme un piège sournois et un espace empreint de beauté.

   La meilleure partie est sans conteste le séjour en Libye, qui commence par un "détroussage" nocturne  en plein désert, suivi d'une période de semi-esclavage. Le début nous montre des passeurs et une mafia cruels au possible, avant qu'un peu de nuance ne soit introduite. Tous les Libyens ne sont pas des salauds et un peu d'humanité émerge, notamment aussi parce que certains des migrants ébauchent une forme de solidarité. Une belle relation naît entre un maçon (guinéen je crois) et le plus jeune des Sénégalais, Seydou.

   Concernant ce personnage (et celui de son cousin, Moussa), un basculement se produit. Au départ, l'aîné est le plus entreprenant et semble en position de force. Au fur et à mesure du périple, le cadet mûrit, prend de l'assurance... et des décisions parfois draconiennes, alors que l'aîné se retrouve en position de faiblesse.

   On attend avec impatience la dernière partie, censée montrer la traversée de la Méditerranée, direction l'Italie. Elle est clairement moins réussie, le discours militant prenant (pour moi) nettement le dessus sur le projet cinématographique. L'ensemble n'en constitue pas moins une œuvre forte, clairement engagée, perfectible, mais qui pose de bonnes questions.

   P.S.

   Sur le même thème, je recommande La Pirogue (à mon avis plus réussi).

samedi, 06 janvier 2024

Mon Ami Robot

   Cet étonnant film d'animation espagnol (par le réalisateur de Torremolinos 73) a pour cadre officiel le New York des années 1970-1980, ses quartiers populaires, un peu crasseux (marqués par la délinquance) et ses lieux récréatifs (peut-être Coney Island). Mais c'est aussi une histoire futuriste, dans laquelle les habitants peuvent s'acheter un robot de compagnie à monter soi-même. C'est enfin une animation recourant au classique effet de substitution, les animaux (dont le héros, Dog) remplaçant les humains, chaque espèce représentant un type de population différent.

   Le scénario est plus élaboré que ce à quoi je m'attendais. Après la description d'une solitude urbaine, le film passe au compte de fées de l'amitié, jusqu'au drame. Arrivé à ce point, je me demandais comment les scénaristes allaient pouvoir tenir leur histoire pendant encore plus d'une heure... eh bien ils ont réussi leur pari. Le héros comme son robot de compagnie, séparés, vont faire des rencontres, chacun de son côté. Ces rencontres sont plus ou moins enthousiasmantes... d'autant qu'il faut parfois se méfier de ce que l'on nous montre à l'écran. Est-ce la réalité des personnages, ou bien autre chose ?... La dernière partie nous réserve de nouvelles péripéties.

   L'animation m'a aussi agréablement surpris. C'est moins simpliste que cela en a l'air, de prime abord. Il faut s'intéresser aux décors (notamment urbains), vraiment chiadés. Il y a aussi quelques effets remarquables, comme ce dessin à la buée, sur la vitre d'un bus, qui se révèle différent de ce que l'on croit, une fois achevé et complètement révélé. Je pense aussi à la "séquence des marguerites", virtuose.

   C'est drôle dans la première partie, puis émouvant, à plusieurs titres. C'est compréhensible par les petits et les grands. (Dans la salle où j'ai vu le film, cela allait de 7 à 77 ans.) Pour moi, c'est une réelle bonne surprise, parce que j'avais peur que les critiques aient quelque peu survendu le film.

23:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Mon Ami Robot

   Cet étonnant film d'animation espagnol (par le réalisateur de Torremolinos 73) a pour cadre officiel le New York des années 1970-1980, ses quartiers populaires, un peu crasseux (marqués par la délinquance) et ses lieux récréatifs (peut-être Coney Island). Mais c'est aussi une histoire futuriste, dans laquelle les habitants peuvent s'acheter un robot de compagnie à monter soi-même. C'est enfin une animation recourant au classique effet de substitution, les animaux (dont le héros, Dog) remplaçant les humains, chaque espèce représentant un type de population différent.

   Le scénario est plus élaboré que ce à quoi je m'attendais. Après la description d'une solitude urbaine, le film passe au compte de fées de l'amitié, jusqu'au drame. Arrivé à ce point, je me demandais comment les scénaristes allaient pouvoir tenir leur histoire pendant encore plus d'une heure... eh bien ils ont réussi leur pari. Le héros comme son robot de compagnie, séparés, vont faire des rencontres, chacun de son côté. Ces rencontres sont plus ou moins enthousiasmantes... d'autant qu'il faut parfois se méfier de ce que l'on nous montre à l'écran. Est-ce la réalité des personnages, ou bien autre chose ?... La dernière partie nous réserve de nouvelles péripéties.

   L'animation m'a aussi agréablement surpris. C'est moins simpliste que cela en a l'air, de prime abord. Il faut s'intéresser aux décors (notamment urbains), vraiment chiadés. Il y a aussi quelques effets remarquables, comme ce dessin à la buée, sur la vitre d'un bus, qui se révèle différent de ce que l'on croit, une fois achevé et complètement révélé. Je pense aussi à la "séquence des marguerites", virtuose.

   C'est drôle dans la première partie, puis émouvant, à plusieurs titres. C'est compréhensible par les petits et les grands. (Dans la salle où j'ai vu le film, cela allait de 7 à 77 ans.) Pour moi, c'est une réelle bonne surprise, parce que j'avais peur que les critiques aient quelque peu survendu le film.

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Une Affaire d'honneur

   Après avoir tant joué dans des œuvres dites "de cape et d'épée", Vincent Perez a décidé d'en réaliser une. Son intrigue ne se déroule pas sous la monarchie, mais au début de la IIIe République. Les années 1880 sont celles de la consolidation républicaine, mais avec une profusion de duels, l'exercice étant désormais fort prisé de la bourgeoisie dominante... masculine.

   Trois histoires vont se croiser. il y a tout d'abord celle du maître d'armes (fictif) Clément Lacaze, ancien militaire, vétéran de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. C'est l'une des plus fines lames de France et c'est son orgueil. Son neveu se retrouve embarqué dans une histoire sordide : pensez donc, il s'est épris de la jeune épouse d'une gloire militaire nationale. S'ajoutent à cela les actes d'une militante féministe (qui elle a bien existé) : Marie-Rose Astié de Valsayre. En plus de revendiquer le droit de vote des femmes, elle milite pour l'abolition du décret napoléonien qui interdit le port du pantalon aux dames (à Paris)... et elle se pique de manier l'épée, comme les messieurs.

   J'ai été pris par cette triple intrigue parce que les acteurs sont très bons, en particulier Roschdy Zem, impérial en figure hiératique de l'escrime. Doria Tillier (un peu maigrichonne pour être totalement crédible en bretteuse) convainc en féministe libertaire. Vincent Perez fait un très bon antagoniste, tout comme Damien Bonnard, qui semble avoir pris plaisir à incarner un gros blaireau. A l'arrière-plan, on remarque notamment Guillaume Gallienne. Tout cela sent la "qualité française"... et ce n'est pas ennuyeux.

   La mise en scène s'est évertuée à reconstituer les rituels de duel (à l'épée, au pistolet, au sabre), tout en ménageant le suspens (jusqu'à la fin), même si l'on sent un peu trop venir le drame du début. Les quatre séquences de combat sont fort bien conçues.

   Si je devais mettre un bémol, ce serait à cause de l'ébauche de romance entre Lacaze et Astié que Perez et sa scénariste ont voulu insérer. Bof, bof...

   Si on laisse de côté cet aspect secondaire de l'intrigue, on passe un très bon moment.

Une Affaire d'honneur

   Après avoir tant joué dans des œuvres dites "de cape et d'épée", Vincent Perez a décidé d'en réaliser une. Son intrigue ne se déroule pas sous la monarchie, mais au début de la IIIe République. Les années 1880 sont celles de la consolidation républicaine, mais avec une profusion de duels, l'exercice étant désormais fort prisé de la bourgeoisie dominante... masculine.

   Trois histoires vont se croiser. il y a tout d'abord celle du maître d'armes (fictif) Clément Lacaze, ancien militaire, vétéran de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. C'est l'une des plus fines lames de France et c'est son orgueil. Son neveu se retrouve embarqué dans une histoire sordide : pensez donc, il s'est épris de la jeune épouse d'une gloire militaire nationale. S'ajoutent à cela les actes d'une militante féministe (qui elle a bien existé) : Marie-Rose Astié de Valsayre. En plus de revendiquer le droit de vote des femmes, elle milite pour l'abolition du décret napoléonien qui interdit le port du pantalon aux dames (à Paris)... et elle se pique de manier l'épée, comme les messieurs.

   J'ai été pris par cette triple intrigue parce que les acteurs sont très bons, en particulier Roschdy Zem, impérial en figure hiératique de l'escrime. Doria Tillier (un peu maigrichonne pour être totalement crédible en bretteuse) convainc en féministe libertaire. Vincent Perez fait un très bon antagoniste, tout comme Damien Bonnard, qui semble avoir pris plaisir à incarner un gros blaireau. A l'arrière-plan, on remarque notamment Guillaume Gallienne. Tout cela sent la "qualité française"... et ce n'est pas ennuyeux.

   La mise en scène s'est évertuée à reconstituer les rituels de duel (à l'épée, au pistolet, au sabre), tout en ménageant le suspens (jusqu'à la fin), même si l'on sent un peu trop venir le drame du début. Les quatre séquences de combat sont fort bien conçues.

   Si je devais mettre un bémol, ce serait à cause de l'ébauche de romance entre Lacaze et Astié que Perez et sa scénariste ont voulu insérer. Bof, bof...

   Si on laisse de côté cet aspect secondaire de l'intrigue, on passe un très bon moment.

mercredi, 03 janvier 2024

Kina & Yuk, renards de la banquise

   Les latitudes extrêmes sont au programme des salles obscures, ces temps derniers... mais c'est plutôt l'hémisphère austral qui a été à l'honneur jusqu'à présent, que ce soit dans le documentaire (Voyage au Pôle Sud), la fiction intimiste (Soudain seuls) ou le film à grand spectacle (Aquaman 2).

cinéma,cinema,film,films

   Ici, direction le Grand Nord canadien, plus précisément le Yukon, où évoluent des renards de la banquise, de photogéniques petites boules de fourrure, à la fois prédateurs et gibiers pour de plus gros mammifères.

cinéma,cinema,film,films

   Kina la blanche est la femelle, gravide. Sur le point de mettre bas, elle a besoin de plus de nourriture que d'habitude... et d'une tanière sûre, à l'abri des intempéries comme des prédateurs. Le mâle Yuk (au pelage brun) est à la fois son compagnon de jeux et son protecteur.

   Le début nous montre le couple en pleine idylle, gambadant dans les folles prairies de l'insouciance plaines enneigées du monde arctique. Très vite, les amoureux vont être séparés, à cause de l'imprudence de Yuk (et du vilain réchauffement climatique).

   A partir de ce moment-là, la caméra suit séparément les deux renards... et l'on s'aperçoit vite que le réalisateur s'est surtout attaché à la renarde. Kina doit d'abord échapper au renard roux, un congénère certes, mais d'une race différente... et qui ne dédaigne pas becqueter de la viande goupilesque.

   Encore plus dangereux sont les loups, qui errent aux alentours de Jack City, où la renarde trouve refuge. Elle veille aussi à se tenir à l'écart des étranges bipèdes et des monstres sur roues qui peuplent cette ville.

   Fort heureusement pour elle, elle va se faire une copine, nommée Rita.

   Je n'en dévoilerai pas plus. Les péripéties sont assez nombreuses. Elles retiennent l'attention des petits, sans surprendre les grands. Les images sont superbes, les animaux quasi magnifiés... avec réalisme toutefois. Les loups sont montrés tels qu'ils sont : de redoutables prédateurs, qui ne craignent que les ours (qui les dédaignent) et les êtres humains (qui délèguent leur défense à des chiens qui sont rarement de taille). Le réalisateur s'est cependant gardé de montrer des images choquantes, en particulier celles de la manière dont les carnassiers sauvages se nourrissent.

   C'est hyper-balisé sur le fond et de grande qualité sur la forme, comme le précédent film de Guillaume Maidatchevsky, Aïlo, une odyssée en Laponie.

17:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Kina & Yuk, renards de la banquise

   Les latitudes extrêmes sont au programme des salles obscures, ces temps derniers... mais c'est plutôt l'hémisphère austral qui a été à l'honneur jusqu'à présent, que ce soit dans le documentaire (Voyage au Pôle Sud), la fiction intimiste (Soudain seuls) ou le film à grand spectacle (Aquaman 2).

cinéma,cinema,film,films

   Ici, direction le Grand Nord canadien, plus précisément le Yukon, où évoluent des renards de la banquise, de photogéniques petites boules de fourrure, à la fois prédateurs et gibiers pour de plus gros mammifères.

cinéma,cinema,film,films

   Kina la blanche est la femelle, gravide. Sur le point de mettre bas, elle a besoin de plus de nourriture que d'habitude... et d'une tanière sûre, à l'abri des intempéries comme des prédateurs. Le mâle Yuk (au pelage brun) est à la fois son compagnon de jeux et son protecteur.

   Le début nous montre le couple en pleine idylle, gambadant dans les folles prairies de l'insouciance plaines enneigées du monde arctique. Très vite, les amoureux vont être séparés, à cause de l'imprudence de Yuk (et du vilain réchauffement climatique).

   A partir de ce moment-là, la caméra suit séparément les deux renards... et l'on s'aperçoit vite que le réalisateur s'est surtout attaché à la renarde. Kina doit d'abord échapper au renard roux, un congénère certes, mais d'une race différente... et qui ne dédaigne pas becqueter de la viande goupilesque.

   Encore plus dangereux sont les loups, qui errent aux alentours de Jack City, où la renarde trouve refuge. Elle veille aussi à se tenir à l'écart des étranges bipèdes et des monstres sur roues qui peuplent cette ville.

   Fort heureusement pour elle, elle va se faire une copine, nommée Rita.

   Je n'en dévoilerai pas plus. Les péripéties sont assez nombreuses. Elles retiennent l'attention des petits, sans surprendre les grands. Les images sont superbes, les animaux quasi magnifiés... avec réalisme toutefois. Les loups sont montrés tels qu'ils sont : de redoutables prédateurs, qui ne craignent que les ours (qui les dédaignent) et les êtres humains (qui délèguent leur défense à des chiens qui sont rarement de taille). Le réalisateur s'est cependant gardé de montrer des images choquantes, en particulier celles de la manière dont les carnassiers sauvages se nourrissent.

   C'est hyper-balisé sur le fond et de grande qualité sur la forme, comme le précédent film de Guillaume Maidatchevsky, Aïlo, une odyssée en Laponie.

17:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

dimanche, 31 décembre 2023

Les "Riton" 2023

   L'année sur le point de se terminer fut riche en plaisirs cinématographiques. Une cinquantaine de films m'ont particulièrement "emporté" (comme l'an dernier). Sur cette cinquantaine, une vingtaine furent (pour moi) particulièrement marquants. Il m'est impossible d'en extraire un podium, tant la qualité fut présente dans les salles obscures, dans des genres différents... et encore, je ne parle que des films que j'ai pu voir. J'ai en raté quelques-uns, pas toujours mauvais...

   Sans surprise, la catégorie des "films d'animation" est très fournie. Ce genre est devenu pour moi l'une raisons qui me poussent à me rendre dans les salles obscures.

- Riton du retour du Grand Maître : Le Garçon et le héron (un de mes films de l'année)

- Riton de l'animation mythologique : Pattie et la colère de Poséidon

- Riton de la mise en images de légendes populaires : La Maison des égarées

- Riton de l'adaptation d'un comic book : Spider-Man across the spider-verse

- Riton de l'animation picturale : Hokusai

- Riton de l'animation d'inspiration japonaise : Mars Express

- Riton de l'animation extra-terrestre : Mad God

- Riton de l'animation au ras des pâquerettes : Marcel le coquillage (un de mes films de l'année)

- Riton de l'animation qui met le nez des Français sur une partie de leur passé : Interdit aux chiens et aux Italiens

- Riton de l'animation qui élève : Elémentaire

- Riton de l'animation qui fait voyager : Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire

- Riton de l'animation qui fait bouger : Détective Conan : le sous-marin noir

 

   Voilà qui nous conduit aux films réalisés par de bons cuisiniers, qui ont compris que le public ne venait pas au cinéma pour se faire chier.

- Riton du film à la sauce tomate : John Wick IV

- Riton du film à la sauce napolitaine : Equalizer 3

- Riton du film à la sauce barbecue : Mayday

- Riton du film à la sauce harissa : Babylon (un de mes films de l'année)

- Riton du film à la sauce piquante : Les Gardiens de la galaxie 3

- Riton du film à la sauce moule-burnes : The Flash

- Riton du film qui "fait revenir" ses personnages : Indiana Jones 5

- Riton du film cuisiné à l'ancienne : Mission : impossible - Dead Reckoning I (un de mes films de l'année)

- Riton du film qui embroche : Les Trois Mousquetaires (D'Artagnan comme Milady, tous deux faisant partie de mes films de l'année)

 

   C'est souvent grâce à des films d'action ou de super-héros que j'ai ri. La comédie est un genre sinistré au cinéma. Elle rapporte de l'argent (parce qu'elle ne coûte pas très cher à produire)... mais elle m'emballe rarement. Dans ce naufrage (qui n'est pas que français), je distingue les œuvres suivantes.

- Riton du film de jeune con : Alibi.com 2

- Riton du film de vieux con : Testament (un de mes films de l'année)

- Riton de la comédie sociétale qui a fait grincer quelques dents : Une Année difficile

 

   Cela m'amène aux "films de genre" (plutôt polars ou thrillers), un type d’œuvre qui a lui aussi tendance à m'attirer dans les salles obscures.

- Riton du film sardonique : Sick of myself

- Riton du film dentaire : Earwig

- Riton du film mordant : Les Meutes

- Riton du film angoissant : Missing : disparition inquiétante

- Riton du film d'enquête : Marlowe

- Riton du film à choix multiples : Le Tourbillon de la vie

- Riton du film à choix unique : Soudain seuls (un de mes films de l'année)

- Riton du film à choix cornéliens : Les Ombres persanes (un de mes films de l'année)

 

   La fiction nous ramène souvent à la réalité. Celle-ci nous a été habilement présentée par plusieurs œuvres à caractère documentaire.

- Riton moyen-oriental révoltant : 7 hivers à Téhéran (un de mes films de l'année)

- Riton ukrainien accablant : Pierre Feuille Pistolet

- Riton américain intrigant : Reality (un de mes films de l'année)

- Riton écologiste à moitié rassurant : Les Gardiennes de la planète

- Riton germanique apaisant : Anselm : le bruit du temps

- Riton japonais réjouissant : La Famille Asada (un de mes films de l'année)

- Riton polonais émouvant : Promenade à Cracovie

 

   Les films historiques sont un prolongement naturel des documentaires. Ils ont été particulièrement variés cette année.

- Riton du film qui nous en apprend encore sur la Seconde Guerre mondiale : Natural Light (un de mes films de l'année)

- Riton du film  qui nous rappelle ce que fut la terreur stalinienne : Le Capitaine Volkonogov s'est échappé (un de mes films de l'année)

- Riton du film qui évoque de manière originale une dictature disparue : Chili 1976

- Riton du film qui montre un aspect inquiétant des démocraties libérales : La Syndicaliste

- Riton du biopic : L'Abbé Pierre

- Riton du film victimaire : Emmett Till

- Riton du film qui transcende une tragédie : Killers of the Flower Moon (un de mes films de l'année)

 

   Pour terminer ce palmarès, je vais distinguer des longs-métrages que je qualifierais de "délicats". Tous sont marqués par une certaine subtilité, toutefois pas mise en scène de la même manière.

- Riton du film terrestre : L'Improbable Voyage d'Harold Fry

- Riton du film aérien : The Lost King (un de mes films de l'année)

- Riton du film climatique : En plein feu (un de mes films de l'année)

- Riton du film de destinée : La Voie royale

- Riton du chant du cygne : Vivre (un de mes films de l'année)

- Riton du film de résurrection : Sur les chemins noirs (un de mes films de l'année)

- Riton du film sur les beautés simples de la vie : Perfect Days (un de mes films de l'année)

  

   Je n'ai pas placé par hasard deux œuvres "japonaises" en début et fin de palmarès. Ce sont deux des plus beaux films que j'ai vus ces dernières années. Ils ne seraient sans doute pas loin du podium, si je parvenais à en établir un.

20:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Les "Riton" 2023

   L'année sur le point de se terminer fut riche en plaisirs cinématographiques. Une cinquantaine de films m'ont particulièrement "emporté" (comme l'an dernier). Sur cette cinquantaine, une vingtaine furent (pour moi) particulièrement marquants. Il m'est impossible d'en extraire un podium, tant la qualité fut présente dans les salles obscures, dans des genres différents... et encore, je ne parle que des films que j'ai pu voir. J'ai en raté quelques-uns, pas toujours mauvais...

   Sans surprise, la catégorie des "films d'animation" est très fournie. Ce genre est devenu pour moi l'une raisons qui me poussent à me rendre dans les salles obscures.

- Riton du retour du Grand Maître : Le Garçon et le héron (un de mes films de l'année)

- Riton de l'animation mythologique : Pattie et la colère de Poséidon

- Riton de la mise en images de légendes populaires : La Maison des égarées

- Riton de l'adaptation d'un comic book : Spider-Man across the spider-verse

- Riton de l'animation picturale : Hokusai

- Riton de l'animation d'inspiration japonaise : Mars Express

- Riton de l'animation extra-terrestre : Mad God

- Riton de l'animation au ras des pâquerettes : Marcel le coquillage (un de mes films de l'année)

- Riton de l'animation qui met le nez des Français sur une partie de leur passé : Interdit aux chiens et aux Italiens

- Riton de l'animation qui élève : Elémentaire

- Riton de l'animation qui fait voyager : Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire

- Riton de l'animation qui fait bouger : Détective Conan : le sous-marin noir

 

   Voilà qui nous conduit aux films réalisés par de bons cuisiniers, qui ont compris que le public ne venait pas au cinéma pour se faire chier.

- Riton du film à la sauce tomate : John Wick IV

- Riton du film à la sauce napolitaine : Equalizer 3

- Riton du film à la sauce barbecue : Mayday

- Riton du film à la sauce harissa : Babylon (un de mes films de l'année)

- Riton du film à la sauce piquante : Les Gardiens de la galaxie 3

- Riton du film à la sauce moule-burnes : The Flash

- Riton du film qui "fait revenir" ses personnages : Indiana Jones 5

- Riton du film cuisiné à l'ancienne : Mission : impossible - Dead Reckoning I (un de mes films de l'année)

- Riton du film qui embroche : Les Trois Mousquetaires (D'Artagnan comme Milady, tous deux faisant partie de mes films de l'année)

 

   C'est souvent grâce à des films d'action ou de super-héros que j'ai ri. La comédie est un genre sinistré au cinéma. Elle rapporte de l'argent (parce qu'elle ne coûte pas très cher à produire)... mais elle m'emballe rarement. Dans ce naufrage (qui n'est pas que français), je distingue les œuvres suivantes.

- Riton du film de jeune con : Alibi.com 2

- Riton du film de vieux con : Testament (un de mes films de l'année)

- Riton de la comédie sociétale qui a fait grincer quelques dents : Une Année difficile

 

   Cela m'amène aux "films de genre" (plutôt polars ou thrillers), un type d’œuvre qui a lui aussi tendance à m'attirer dans les salles obscures.

- Riton du film sardonique : Sick of myself

- Riton du film dentaire : Earwig

- Riton du film mordant : Les Meutes

- Riton du film angoissant : Missing : disparition inquiétante

- Riton du film d'enquête : Marlowe

- Riton du film à choix multiples : Le Tourbillon de la vie

- Riton du film à choix unique : Soudain seuls (un de mes films de l'année)

- Riton du film à choix cornéliens : Les Ombres persanes (un de mes films de l'année)

 

   La fiction nous ramène souvent à la réalité. Celle-ci nous a été habilement présentée par plusieurs œuvres à caractère documentaire.

- Riton moyen-oriental révoltant : 7 hivers à Téhéran (un de mes films de l'année)

- Riton ukrainien accablant : Pierre Feuille Pistolet

- Riton américain intrigant : Reality (un de mes films de l'année)

- Riton écologiste à moitié rassurant : Les Gardiennes de la planète

- Riton germanique apaisant : Anselm : le bruit du temps

- Riton japonais réjouissant : La Famille Asada (un de mes films de l'année)

- Riton polonais émouvant : Promenade à Cracovie

 

   Les films historiques sont un prolongement naturel des documentaires. Ils ont été particulièrement variés cette année.

- Riton du film qui nous en apprend encore sur la Seconde Guerre mondiale : Natural Light (un de mes films de l'année)

- Riton du film  qui nous rappelle ce que fut la terreur stalinienne : Le Capitaine Volkonogov s'est échappé (un de mes films de l'année)

- Riton du film qui évoque de manière originale une dictature disparue : Chili 1976

- Riton du film qui montre un aspect inquiétant des démocraties libérales : La Syndicaliste

- Riton du biopic : L'Abbé Pierre

- Riton du film victimaire : Emmett Till

- Riton du film qui transcende une tragédie : Killers of the Flower Moon (un de mes films de l'année)

 

   Pour terminer ce palmarès, je vais distinguer des longs-métrages que je qualifierais de "délicats". Tous sont marqués par une certaine subtilité, toutefois pas mise en scène de la même manière.

- Riton du film terrestre : L'Improbable Voyage d'Harold Fry

- Riton du film aérien : The Lost King (un de mes films de l'année)

- Riton du film climatique : En plein feu (un de mes films de l'année)

- Riton du film de destinée : La Voie royale

- Riton du chant du cygne : Vivre (un de mes films de l'année)

- Riton du film de résurrection : Sur les chemins noirs (un de mes films de l'année)

- Riton du film sur les beautés simples de la vie : Perfect Days (un de mes films de l'année)

  

   Je n'ai pas placé par hasard deux œuvres "japonaises" en début et fin de palmarès. Ce sont deux des plus beaux films que j'ai vus ces dernières années. Ils ne seraient sans doute pas loin du podium, si je parvenais à en établir un.

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samedi, 30 décembre 2023

Les Trois Mousquetaires : Milady

   Sortie quelques mois après le premier volet, cette seconde partie de l'adaptation du roman d'Alexandre Dumas (père) met en avant le personnage de l'espionne de Richelieu, l'envoûtante, la machiavélique, la rebelle Milady de Winter, incarnée avec toujours autant de talent par Eva Green. (Allez, un César !)

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   Paradoxalement, ce personnage n'est pas si présent que cela. Cela confirme que les deux films n'en font qu'un, l'insistance mise sur tel ou tel protagoniste étant plutôt de pure forme : D'Artagnan occupe une aussi grande place dans le second volet que dans le premier.

   Toutefois, chaque apparition de Milady est déterminante. Dans le premier tiers de l'histoire, la séquence qui lui fait retrouver le cadet de Gascogne recèle son lot de surprises. Elle est surtout virevoltante. Plus tard arrive la scène que les connaisseurs de l'histoire attendent : le face à face avec Athos (différent du roman, la scène se concluant d'une manière qui ménage l'avenir). Un moment de grâce est atteint en Angleterre, où l'on découvre Milady sous un autre visage (pour la seconde fois, victime, pas uniquement bourreau), avec aussi une incroyable scène dans la grange.

   Les autres comédiens sont convaincants. François Civil m'a semblé plus à l'aise que dans le précédent opus, mais toujours moins marquant que Romain Duris, Pio Marmaï et Vincent Cassel, qui constituent un formidable trio. J'y ajouterais Marc Barbé et surtout Eric Ruf, impeccable en cardinal de Richelieu.

   C'est toujours aussi feuilletonnesque. Le film regorge de péripéties, de cascades, de trahisons. Les dialogues sont bien écrits, souvent "piquants". Sur le fond, c'est moins joyeux, plus noir que le premier volet, ce qui me convient. Sur le plan visuel, c'est peut-être encore meilleur. J'ai passé un excellent moment... et j'aimerais bien qu'il y ait une suite (vingt ans après ?), comme la fin semble le suggérer.

18:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Les Trois Mousquetaires : Milady

   Sortie quelques mois après le premier volet, cette seconde partie de l'adaptation du roman d'Alexandre Dumas (père) met en avant le personnage de l'espionne de Richelieu, l'envoûtante, la machiavélique, la rebelle Milady de Winter, incarnée avec toujours autant de talent par Eva Green. (Allez, un César !)

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   Paradoxalement, ce personnage n'est pas si présent que cela. Cela confirme que les deux films n'en font qu'un, l'insistance mise sur tel ou tel protagoniste étant plutôt de pure forme : D'Artagnan occupe une aussi grande place dans le second volet que dans le premier.

   Toutefois, chaque apparition de Milady est déterminante. Dans le premier tiers de l'histoire, la séquence qui lui fait retrouver le cadet de Gascogne recèle son lot de surprises. Elle est surtout virevoltante. Plus tard arrive la scène que les connaisseurs de l'histoire attendent : le face à face avec Athos (différent du roman, la scène se concluant d'une manière qui ménage l'avenir). Un moment de grâce est atteint en Angleterre, où l'on découvre Milady sous un autre visage (pour la seconde fois, victime, pas uniquement bourreau), avec aussi une incroyable scène dans la grange.

   Les autres comédiens sont convaincants. François Civil m'a semblé plus à l'aise que dans le précédent opus, mais toujours moins marquant que Romain Duris, Pio Marmaï et Vincent Cassel, qui constituent un formidable trio. J'y ajouterais Marc Barbé et surtout Eric Ruf, impeccable en cardinal de Richelieu.

   C'est toujours aussi feuilletonnesque. Le film regorge de péripéties, de cascades, de trahisons. Les dialogues sont bien écrits, souvent "piquants". Sur le fond, c'est moins joyeux, plus noir que le premier volet, ce qui me convient. Sur le plan visuel, c'est peut-être encore meilleur. J'ai passé un excellent moment... et j'aimerais bien qu'il y ait une suite (vingt ans après ?), comme la fin semble le suggérer.

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jeudi, 28 décembre 2023

Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire

   Cette animation espagnole louche sur les films noirs et l'ambiance à la Agatha Christie (le héros, l'inspecteur Sun, étant un double parodique -et arachnéen- d'Hercule Poirot).

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   Le pari des créateurs est de faire des araignées les personnages principaux de ce film... et donc de les rendre plutôt sympathiques... ainsi qu'une pléiade de bestioles qui n'ont pas toujours bonne réputation : mouches, crickets, cafards, puces, fourmis...

   Cela passe sans problème parce que l'image est de qualité. L'assemblage des corps d'insectes ou d'arachnoïdes et de visages humains fonctionne bien, avec des yeux particulièrement expressifs (une qualité qu'on retrouve d'habitude dans les productions Pixar). On peut ajouter que les dialogues sont nourris de jeux de mots en lien avec la nature des protagonistes.

   L'intrigue est très classique : un meurtre mystérieux est commis au cours d'un voyage en avion (entre Shanghai et San Francisco). Les passagers de très petite taille empruntent le même vol que les humains, mais dans une partie différente de l'aéronef, les deux mondes finissant parfois par se croiser, lors de scènes particulièrement enlevées.

   L'inspecteur Sun, au moins autant veinard qu'habile en déduction, va s'appuyer (au début bien malgré lui) sur une nouvelle apprentie, du genre "collante", une araignée sauteuse très futée. Leur association est sympathique et elle montre un duo amical en formation, l'adulte prenant de plus en plus en considération les initiatives de la jeune.

   L'enquête réserve son lot de mystères. Elle est menée au pas de charge par Sun et son acolyte, sur fond musical jazzy. On retrouve dans l'histoire des personnages typiques du roman noir : l'homme d'affaires richissime, la femme fatale, le détective, les employés plus ou moins fiables, le voyou quasi insaisissable, le patron un peu trop présent dans l'enquête... La galerie de suspects est étoffée. Un étrange complot semble être à l’œuvre...

   Cela dure moins d'1h30. C'est visuellement bien fichu et l'on ne s'ennuie pas. Les aspects un peu sombres de l'histoire sont gommés par la fin, qui rassurera les petits. Ce film est l'une des bonnes surprises de cette fin d'année 2023.

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Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire

   Cette animation espagnole louche sur les films noirs et l'ambiance à la Agatha Christie (le héros, l'inspecteur Sun, étant un double parodique -et arachnéen- d'Hercule Poirot).

cinéma,cinema,film,films

   Le pari des créateurs est de faire des araignées les personnages principaux de ce film... et donc de les rendre plutôt sympathiques... ainsi qu'une pléiade de bestioles qui n'ont pas toujours bonne réputation : mouches, crickets, cafards, puces, fourmis...

   Cela passe sans problème parce que l'image est de qualité. L'assemblage des corps d'insectes ou d'arachnoïdes et de visages humains fonctionne bien, avec des yeux particulièrement expressifs (une qualité qu'on retrouve d'habitude dans les productions Pixar). On peut ajouter que les dialogues sont nourris de jeux de mots en lien avec la nature des protagonistes.

   L'intrigue est très classique : un meurtre mystérieux est commis au cours d'un voyage en avion (entre Shanghai et San Francisco). Les passagers de très petite taille empruntent le même vol que les humains, mais dans une partie différente de l'aéronef, les deux mondes finissant parfois par se croiser, lors de scènes particulièrement enlevées.

   L'inspecteur Sun, au moins autant veinard qu'habile en déduction, va s'appuyer (au début bien malgré lui) sur une nouvelle apprentie, du genre "collante", une araignée sauteuse très futée. Leur association est sympathique et elle montre un duo amical en formation, l'adulte prenant de plus en plus en considération les initiatives de la jeune.

   L'enquête réserve son lot de mystères. Elle est menée au pas de charge par Sun et son acolyte, sur fond musical jazzy. On retrouve dans l'histoire des personnages typiques du roman noir : l'homme d'affaires richissime, la femme fatale, le détective, les employés plus ou moins fiables, le voyou quasi insaisissable, le patron un peu trop présent dans l'enquête... La galerie de suspects est étoffée. Un étrange complot semble être à l’œuvre...

   Cela dure moins d'1h30. C'est visuellement bien fichu et l'on ne s'ennuie pas. Les aspects un peu sombres de l'histoire sont gommés par la fin, qui rassurera les petits. Ce film est l'une des bonnes surprises de cette fin d'année 2023.

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mercredi, 27 décembre 2023

Soudain seuls

   J'ai fini par voir cette histoire de couple, adaptée d'un roman de la navigatrice Isabelle Autissier (que je n'ai pas lu). Tournée en Islande, elle évoque le périple d'un homme et d'une femme dans le sud de l'océan Atlantique, jusque dans ces îles (argentines ou chiliennes) d'où, parfois, on peut voir le début de la banquise.

   Le début est sans surprise, balisé, mais bien joué. On sent que cela tangue un peu, sur le bateau comme dans le couple. Les péripéties du voyage contribuent à faire éclater la crise. Cela débouche sur une soirée, dans le refuge, au cours de laquelle on se dit ses quatre vérités / on cherche à être le plus vexant possible avec l'autre. En revanche, ce qui est moins vraisemblable, c'est la rapide succession des hauts et bas dans la relation. C'est peut-être le principal point faible de ce film : la réalisation et le montage ne sont pas parvenus à transmettre la possibilité de ces évolutions.

   Un autre basculement est à l’œuvre au cours de cette histoire. Au début, on nous présente un couple assez traditionnel : Ben est un homme d'action, un sensitif, qui aime vivre au contact des forces de la nature, tandis que Laura semble plus intellectuelle, plus réfléchie. Dans un premier temps, l'homme semble plus adapté à la survie dans le nouveau contexte, celui de l'échouage sur une île déserte, où l'on ne croise que des manchots. Petit à petit, on comprend que le rapport de force s'inverse. Laura s'endurcit ; la jolie et douce blonde du début se transforme en guerrière du quotidien. Les deux acteurs (Gilles Lellouche et Mélanie Thierry) sont formidables.

   J'ai aimé cette ambiance de bout du monde, ces paysages magnifiques et cette vie âpre, où les instincts primaires ont tendance à prendre le dessus sur l'éducation et le vernis de civilisation. La conclusion est belle, bien que, pour moi, invraisemblable.

 

ATTENTION !

DIVULGÂCHAGE !

POURQUOI JE TROUVE UNE PARTIE DE L'INTRIGUE INVRAISEMBLABLE.

 

   Dans la troisième partie du film, Laura part seule dans la montagne, en quête d'un poste de secours censé se trouver sur l'île, puisqu'elle est classée en zone naturelle. Le fait qu'au bout d'efforts intenses elle puisse parvenir à la base est bien rendu à l'écran... mais le fait qu'après ce périple de plusieurs jours, suivi d'environ une semaine de rétablissement (dans la base), elle parte à la recherche de Ben... et le retrouve vivant me paraît irréaliste. Quand elle l'a quitté, il ne lui restait que peu de réserves de nourriture... et il n'était pas en état de s'en procurer de nouvelles.

10:06 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Soudain seuls

   J'ai fini par voir cette histoire de couple, adaptée d'un roman de la navigatrice Isabelle Autissier (que je n'ai pas lu). Tournée en Islande, elle évoque le périple d'un homme et d'une femme dans le sud de l'océan Atlantique, jusque dans ces îles (argentines ou chiliennes) d'où, parfois, on peut voir le début de la banquise.

   Le début est sans surprise, balisé, mais bien joué. On sent que cela tangue un peu, sur le bateau comme dans le couple. Les péripéties du voyage contribuent à faire éclater la crise. Cela débouche sur une soirée, dans le refuge, au cours de laquelle on se dit ses quatre vérités / on cherche à être le plus vexant possible avec l'autre. En revanche, ce qui est moins vraisemblable, c'est la rapide succession des hauts et bas dans la relation. C'est peut-être le principal point faible de ce film : la réalisation et le montage ne sont pas parvenus à transmettre la possibilité de ces évolutions.

   Un autre basculement est à l’œuvre au cours de cette histoire. Au début, on nous présente un couple assez traditionnel : Ben est un homme d'action, un sensitif, qui aime vivre au contact des forces de la nature, tandis que Laura semble plus intellectuelle, plus réfléchie. Dans un premier temps, l'homme semble plus adapté à la survie dans le nouveau contexte, celui de l'échouage sur une île déserte, où l'on ne croise que des manchots. Petit à petit, on comprend que le rapport de force s'inverse. Laura s'endurcit ; la jolie et douce blonde du début se transforme en guerrière du quotidien. Les deux acteurs (Gilles Lellouche et Mélanie Thierry) sont formidables.

   J'ai aimé cette ambiance de bout du monde, ces paysages magnifiques et cette vie âpre, où les instincts primaires ont tendance à prendre le dessus sur l'éducation et le vernis de civilisation. La conclusion est belle, bien que, pour moi, invraisemblable.

 

ATTENTION !

DIVULGÂCHAGE !

POURQUOI JE TROUVE UNE PARTIE DE L'INTRIGUE INVRAISEMBLABLE.

 

   Dans la troisième partie du film, Laura part seule dans la montagne, en quête d'un poste de secours censé se trouver sur l'île, puisqu'elle est classée en zone naturelle. Le fait qu'au bout d'efforts intenses elle puisse parvenir à la base est bien rendu à l'écran... mais le fait qu'après ce périple de plusieurs jours, suivi d'environ une semaine de rétablissement (dans la base), elle parte à la recherche de Ben... et le retrouve vivant me paraît irréaliste. Quand elle l'a quitté, il ne lui restait que peu de réserves de nourriture... et il n'était pas en état de s'en procurer de nouvelles.

10:06 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

mardi, 26 décembre 2023

Une Equipe de rêve

   Taila Watiti a embarqué une bande de potes à Hawaï, pour y tourner une fiction commémorant le parcours (réel) de l'équipe de football des Samoa américaines en 2011, lors des éliminatoires de la coupe du monde devant se dérouler au Brésil.

   Avant cela, on découvre l'humiliation subie par cette équipe, dix ans plus tôt, face à l'Australie (0-31). L'arrivée d'un nouvel entraîneur, européen, ancien joueur de haut niveau, caractériel, est censée remettre les Samoans sur de bons rails. Cet entraîneur est interprété par Michael Fassbender, qui s'en sort bien dans un rôle atypique pour lui.

   Le début est comique quand on constate la nullité faiblesse du niveau des joueurs. Non seulement ils disposent de peu de qualités individuelles, mais ils peinent à évoluer ensemble, sur le terrain. Ne parlons pas de leur peu d'acharnement à l'entraînement... Il faut dire que tout ce petit monde cumule deux ou trois emplois à côté, afin de pouvoir vivre sa passion du football.

   Bien évidemment, au départ, entre l'entraîneur et les joueurs, cela ne va pas fonctionner. Bien évidemment, par la suite, l'Européen psycho-rigide va s'adapter aux coutumes locales, tandis que, grâce à des méthodes d'entraînement peu conventionnelles, il va parvenir à faire de sa bande de bras cassés une équipe capable d'enfin défendre ses chances sur le terrain. Au passage, le coach va régler ses problèmes personnels, plus profonds qu'on ne l'image au départ.

   Compte tenu de la charge comique quelque peu dévalorisante qui pèse sur les joueurs (et certains autres habitants), je pense que ce film n'aurait pas pu voir le jour sous la houlette d'un réalisateur blanc. Le fait que Watiti soit un métis maori a dû jouer en sa faveur... en plus de sa réputation et de sa capacité à récolter les fonds, bien entendu. (Ceci dit, le gugusse, qui m'avait favorablement impressionné avec Thor : Ragnarok, m'a déçu avec Jojo Rabbit et Thor : Love and Thunder.)

   Du côté sociétal, il faut noter la mise en valeur d'un joueur transgenre, interprété par un acteur lui-même transgenre, Kaimana, très convaincant dans le rôle.

   Il ne faut pas se laisser décourager par l'introduction, durant laquelle un pasteur s'adresse à la caméra. Le réalisateur n'a pas pu s'empêcher de faire une apparition peu subtile dans son film. (N'est pas Hitchcock qui veut...) C'est le narrateur de l'histoire.

   La suite est de meilleure qualité, sans produire d'étincelle. On navigue entre Rasta Rockett et Meurtres au paradis, sans en atteindre le niveau.

Une Equipe de rêve

   Taila Watiti a embarqué une bande de potes à Hawaï, pour y tourner une fiction commémorant le parcours (réel) de l'équipe de football des Samoa américaines en 2011, lors des éliminatoires de la coupe du monde devant se dérouler au Brésil.

   Avant cela, on découvre l'humiliation subie par cette équipe, dix ans plus tôt, face à l'Australie (0-31). L'arrivée d'un nouvel entraîneur, européen, ancien joueur de haut niveau, caractériel, est censée remettre les Samoans sur de bons rails. Cet entraîneur est interprété par Michael Fassbender, qui s'en sort bien dans un rôle atypique pour lui.

   Le début est comique quand on constate la nullité faiblesse du niveau des joueurs. Non seulement ils disposent de peu de qualités individuelles, mais ils peinent à évoluer ensemble, sur le terrain. Ne parlons pas de leur peu d'acharnement à l'entraînement... Il faut dire que tout ce petit monde cumule deux ou trois emplois à côté, afin de pouvoir vivre sa passion du football.

   Bien évidemment, au départ, entre l'entraîneur et les joueurs, cela ne va pas fonctionner. Bien évidemment, par la suite, l'Européen psycho-rigide va s'adapter aux coutumes locales, tandis que, grâce à des méthodes d'entraînement peu conventionnelles, il va parvenir à faire de sa bande de bras cassés une équipe capable d'enfin défendre ses chances sur le terrain. Au passage, le coach va régler ses problèmes personnels, plus profonds qu'on ne l'image au départ.

   Compte tenu de la charge comique quelque peu dévalorisante qui pèse sur les joueurs (et certains autres habitants), je pense que ce film n'aurait pas pu voir le jour sous la houlette d'un réalisateur blanc. Le fait que Watiti soit un métis maori a dû jouer en sa faveur... en plus de sa réputation et de sa capacité à récolter les fonds, bien entendu. (Ceci dit, le gugusse, qui m'avait favorablement impressionné avec Thor : Ragnarok, m'a déçu avec Jojo Rabbit et Thor : Love and Thunder.)

   Du côté sociétal, il faut noter la mise en valeur d'un joueur transgenre, interprété par un acteur lui-même transgenre, Kaimana, très convaincant dans le rôle.

   Il ne faut pas se laisser décourager par l'introduction, durant laquelle un pasteur s'adresse à la caméra. Le réalisateur n'a pas pu s'empêcher de faire une apparition peu subtile dans son film. (N'est pas Hitchcock qui veut...) C'est le narrateur de l'histoire.

   La suite est de meilleure qualité, sans produire d'étincelle. On navigue entre Rasta Rockett et Meurtres au paradis, sans en atteindre le niveau.