samedi, 19 mars 2011
François Mitterrand, décidément gros queutard
Voilà une révélation qui n'en est pas une, va-t-on me dire. Certes. L'ancien président de la République socialiste, tout comme son prédécesseur et son successeur immédiats, entretenait une relation ambiguë avec son pénis. Un événement récent est venu le confirmer.
Le décès d'Annie Girardot a donné lieu à de nombreux articles nécrologiques. Ceux-ci se sont souvent plus à raconter les déboires professionnels (et alcoolisés...) de l'actrice, s'attardant moins sur sa vie sentimentale plutôt agitée. Il fallait lire attentivement le portrait publié dans Le Monde du 2 mars dernier, sous la plume de Jean-Luc Douin. Voici ce qu'on pouvait y trouver :
A cette date (1978), le premier secrétaire du jeune Parti socialiste vivait une exaltante double vie, se partageant entre le ménage officiel et sa maîtresse, Anne Pingeot, dont il venait d'avoir une fille, Mazarine, née en 1974. Et donc, de temps à autre (un peu à l'image de Victor Hugo qui, en plus de son épouse régulière et de sa maîtresse attitrée, s'autorisait quelques extras avec des femmes de rencontre), celui qu'on n'appelait pas encore "Tonton" culbutait une actrice à la mode ou une journaliste en vue.
Le bonhomme était peut-être encore plus cynique (et égocentrique) que cela. Si l'on se fie à ce qu'a écrit la fille d'Annie Girardot, la saynète en caleçon se serait déroulée "au début des années 1970", soit juste avant ou juste après la naissance de Mazarine.
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jeudi, 17 février 2011
Gros dégueulasse Academy
Je ne me sens pas la fibre particulièrement écologiste, mais je n'en suis pas moins sensible à l'évolution de mon environnement. En bon citoyen, j'effectue quelques gestes dans ce sens. Régulièrement, je vais donc déposer mes vieux journaux, mes bouteilles et autres bocaux de verre dans les bornes affectées à cet usage. Comme j'habite le quartier du Faubourg, je vais (en général) avenue de Bamberg : on peut même se garer facilement à proximité, dans les deux sens de circulation.
Le problème est que toutes les personnes qui ont le même réflexe que moi ne vont pas jusqu'au bout de la démarche. Voici donc ce que j'ai pu voir il y a peu :
Du côté des vieux papiers (le container bleu), rien n'est à noter. Par contre, du côté du dépôt de verre, c'est la pagaille ! Quelques abrutis de base ont cru malin de se débarrasser sur place des bouchons en plastique. Je sais bien que lorsqu'il faut garder longtemps les bouteilles ou les bocaux chez soi, il vaut mieux laisser le tout verrouillé, de crainte que le logement ne s'emplisse d'effluves particulièrement nauséabonds. Mais, après avoir placé les bouteilles dans le container, ces gros porcs auraient pu repartir avec les bouchons pour les jeter dans la poubelle idoine. C'est vraiment dégueulasse !
Bon, comme on ne vit pas dans un monde idéal, où la population adopte spontanément des comportements civiques, il faudrait que la municipalité ait la bonne idée de placer une poubelle classique à côté des containers. Cela ne devrait pas poser de gros problème logistique, puisque le centre technique municipal est juste derrière !
Reste la question des bouteilles de bière abandonnées à l'extérieur du container... alors que celui-ci était à peine rempli (d'après ce que j'ai pu en juger quand j'y ai envoyé une floppée de bouteilles de jus de pruneaux).
Au départ, comme la mosquée est située en face, je me suis demandé si un musulman un peu cachottier n'aurait pas profité de l'inattention de ses coreligionnaires pour se débarrasser en douce de la cargaison avant de se rendre dans ce lieu saint.
Et puis, aujourd'hui, quand j'ai appris que quelques cons de base se sont défoulés sur les murs de la mosquée, je me suis dit qu'il y avait peut-être un lien entre ce dépôt de canettes et les tags. C'était la première fois que je voyais ce genre de bouteilles abandonnées à cet endroit, d'autant plus que le container n'était pas rempli. N'y aurait-il pas eu, dans l'esprit des indélicats, volonté de provoquer les croyants sincères sortant de la mosquée (ou s'y rendant) par la vue de ces récipients d'alcool ? Ce premier passage pourrait aussi avoir servi de repérage, avant les tags.
Après tout, faute de mieux (les traces ont été vite effacées des murs de la mosquée), les services d'identification criminelle pourraient aller jeter un coup d'oeil à ces bouteilles, si elles se trouvent encore à côté des containers.
19:31 Publié dans Société, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, société, actualité
vendredi, 21 janvier 2011
Les maux de la presse française
On a coutume de dire que la chute des ventes de la plupart des journaux est liée à la baisse de la qualité rédactionnelle ainsi qu'à la concurrence des gratuits (20minutes, Metro, Direct), qui captent, outre des lecteurs, des annonceurs publicitaires. A cela il faut ajouter les sites internet d'information. Certains journaux ont toutefois compris qu'il était stupide de mettre en ligne l'intégralité de la version papier (du moins gratuitement).
Ce n'est qu'un aspect du problème. Ici comme ailleurs, les coûts de production ne sont pas à négliger. Ainsi, au Monde, un peu moins de 25 % du budget est consacré à l'équipe journalistique. Mais alors, qu'est-ce qui peut pomper la majorité des fonds ? Les coûts de fabrication et de distribution. L'imprimerie du Monde connaît des difficultés et le quotidien, comme la majorité des organes de presse français, est confronté au quasi-monopole de diffusion de Presstalis (les anciennes NMPP), contrôlée à 49 % par Lagardère, mais surtout noyautée par un groupe d'employés récalcitrants, très portés sur la grève et le blocage.
On en a encore eu une illustration à la fin de 2010. La diffusion des journaux parisiens (à l'exception de Marianne, distribué par les MLP) a été bloquée (alors qu'en province, les abonnés ont pu recevoir leur exemplaire). A cette occasion, l'hebdomadaire Challenges a publié, en date du 22 décembre 2010, un excellent article qui n'a pas eu le retentissement qu'il méritait.
Qu'y apprend-on ? Que les employés de la filiale parisienne de Presstalis gagnent en moyenne 4 500 - 5 000 euros par mois !... et, tenez-vous bien, pour un travail de 32 heures par semaine... durant 42 semaines, ces forçats bénéficiant de 10 semaines de congés payés ! Et l'on s'étonne après qu'avec de telles charges la presse ne puisse se passer des aides de l'Etat ! (Au passage, ami jeune, si tu as envie d'un boulot kiffant, valorisant, super bien payé et pas trop fatigant, c'est le moment d'envisager une reconversion !)
Tout n'est pas nouveau dans cet article. Je me rappelle d'un entretien diffusé dans le journal de 13 heures de France Inter, il y a quelques années de cela (à l'occasion d'un autre mouvement d'humeur de ces prolétaires méritants). L'invité, membre du Syndicat du Livre (qui, soyons honnête, n'est pas toujours responsable du merdier), avait reconnu que les employés avaient des conditions de travail "très correctes". Il me semble même qu'il avait dit combien il gagnait (autour de 3 500 - 4 000 euros par mois, si je me souviens bien).
Des gisements d'économies existent aussi au sein même des journaux. Ainsi, les récents chamboulements survenus à la tête du Monde ont favorisé la sortie d'informations jusque-là restées confidentielles. Très confraternellement, c'est Le Point qui, dans un article fouillé, s'est fait un plaisir de révéler le poids pris par les services administratifs du "quotidien de référence" (qui en reste une, quoi qu'en disent les mauvaises langues) : entre les inutiles payés 100 000 euros par an et les voitures de fonction avec chauffeur (plus de 40 au total), on voit qu'il y a de quoi récupérer de la "maille"...
Même si ces problèmes ne doivent pas occulter la trop faible indépendance éditoriale de notre presse et la carence du travail d'enquête approfondi, on oublie trop souvent que les journaux sont d'abord des entreprises.
21:38 Publié dans Economie, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : société, france, presse, journalisme
jeudi, 13 janvier 2011
L'abattage rituel
Vous avez sans doute entendu parler de la campagne d'affichage organisée notamment par la Fondation Bardot (mais d'autres associations de défense des animaux s'y sont jointes... curieusement, on ne parle pas de celles-ci) :
C'est l'animal qui a d'abord attiré mon attention. Oui, c'est sans doute une Aubrac ! L'honnêteté me pousse à ajouter que ce n'est pas l'animal le plus victime de l'abattage rituel. Mais il est tellement photogénique ! C'est assez révélateur du procédé. A la base, je sympathise avec cette cause, mais je n'aime pas être manipulé.
Pour savoir de quoi il est question, de manière très concrète, le mieux est de se rendre sur le site de la Fondation Bardot. On peut y voir une vidéo très dure (avis aux âmes sensibles...), qui montre bien ce qu'est un abattage rituel, avec les conséquences pour les animaux, pleinement conscients de ce qui va leur arriver (ce qui est peu montré par le film, mais ce que sait toute personne qui a une fois dans sa vie fréquenté un abattoir et vu des bêtes trembler dans l'attente de leur mort... Non elles ne souffraient pas de vache folle !) et de ce qui leur arrive ensuite.
Sauf que... la majorité des images viennent de Belgique ! On peut les voir, présentées dans un ordre différent, dans une vidéo mise en ligne (fin 2009) sur le site de La Dernière Heure, un quotidien belge francophone "populaire". (Attention, certaines séquences sont vraiment immondes.) On y retrouve aussi des arguments semblables à ceux avancés dans le film présenté par la Fondation Bardot. Seuls les chiffres de l'abattage rituel diffèrent.
Ainsi, en France, 62 % des ovins-caprins seraient tués de cette manière, contre 92 % (pour les moutons) en Belgique. Au niveau des bovins, c'est le cas de 43 % des veaux et de 28 % des bêtes adultes en France (contre respectivement 22 % et 11 % en Belgique).
Bon, d'accord, je suis conscient que la défense des animaux n'est pas la seule motivation de Brigitte Bardot et de certains de ses proches, qui profitent de ces conditions scandaleuses pour à nouveau dénoncer les supposés "barbares"... bref les pas-chrétiens, pas-de-chez-nous, pas comme il faut. (Sur la Toile, on peut trouver une critique juive, argumentée -et intéressante, bien que partiale- de la campagne.)
Il n'empêche. Ces religions sont-elles construites sur des bases si fragiles que le simple étourdissement des animaux destinés à l'abattoir puisse en ébranler les fondements ? En France, en tout cas, il faudrait que la bigoterie (qu'elle soit juive, musulmane, chrétienne ou autre) soit conduite à s'effacer devant le bien-être animal.
15:06 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, france, actualite, actualité
mardi, 19 octobre 2010
Burqa or not burqa ?
En cette fin d'après-midi, je me suis retrouvé rue des Iris, à Onet-le-Château. J'étais tranquillement en train d'écouter un vieux "tube" de Blondie quand l'image a surgi devant mes yeux, au détour d'un virage.
Sur le trottoir, à ma droite, marchait un couple. L'homme, très barbu, était vêtu à l'orientale. Il s'appuyait sur une poussette, à côté de ce qui devait être son épouse (une de ses épouses ?). Le problème est que je ne peux pas me permettre d'être affirmatif, vu qu'elle avait adopté la tenue "chauve-souris" (le mari se contentant de la "chauvitude"...).
Tous deux se dirigeaient vers le magasin Lidl, voire l'hypermarché Géant. Quand je pense que la loi interdisant le voile intégral (dans ce cas, un niqab plutôt qu'une burqa) vient d'être votée !
17:12 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ^politique, société, france, femme
mercredi, 08 septembre 2010
Le fiston de Zidane
Il se prénomme Enzo. C'est l'aîné des enfants du couple. Comme papa, il est passionné de football... et il évolue dans le club de la région de Madrid (la famille réside officiellement en Espagne depuis huit ans). Du coup, les rumeurs vont bon train sur l'avenir de l'adolescent. S'il est aussi doué qu'on le dit, il pourrait bientôt atterrir dans une sélection nationale... mais laquelle ?
Il a beau être né en France de parents citoyens français, il vit en Espagne, y est scolarisé. Une partie de sa famille, du côté de sa mère, est d'ailleurs originaire de ce pays. Il y en a trace dans son nom complet : Enzo Alain Zidane Fernandez (la maman est Véronique Fernandez). C'est un système propre aux pays hispaniques. Ainsi, le Premier ministre espagnol, qui a pour identité complète José Luis Rodriguez Zapatero, est le fils d'un Rodriguez et d'une Zapatero. Autre exemple : Che Guevara, dont le véritable nom est Ernesto Rafael Guevara de la Serna (la maman est une de la Serna).
Notons toutefois que, si la belle-famille de Zidane a des origines espagnoles, elle est devenue aveyronnaise. Le champion lui aurait payé une belle maison à Onet-le-Château. Il arrive donc qu'on le croise à l'aéroport de Marcillac (les personnes à qui c'est arrivé confirment la réputation de simplicité et de discrétion du bonhomme). L'hiver dernier, il a été vu sur le nord Aveyron.
L'ancien champion de football veille aussi à la sécurité matérielle de sa propre famille, comme on peut le découvrir dans un passionnant dossier de L'Express.
Si vous lisez l'anglais, je vous recommande un portrait publié en 2004 par le magazine britannique The Observer. Il mérite vraiment le détour.
17:30 Publié dans Société, Sport | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : société, football, actualité
samedi, 21 août 2010
La France y perd son latin
... ainsi que son grec ! C'est le lot des langues anciennes, dont les enseignants ont vocation à disparaître des collèges et des lycées, ainsi que le regrettent des pétitionnaires publiés par Le Monde. Dans le texte qu'ils ont signé, ils déplorent les mesures discriminatoires dont ces langues sont déjà victimes dans le secondaire.
Cela ne date pas d'aujourd'hui. Je suis assez âgé pour avoir connu, au collège, en classe de 5e, une initiation à ces deux langues. Je me souviens très bien que la prof de français avait démarré l'année avec le grec, avant de consacrer la majeure partie de l'horaire d'initiation au latin, où elle se sentait plus à l'aise. Cela m'a plu. Du coup, en 4e, j'ai choisi l'option latin.
J'étais dans la 5e 6 (dont on pourrait compter sur les doigts d'une main les élèves qui ont fini par obtenir un bac). Dans les 5es 1 et 2, les classes "bourgeoises" (celles où se retrouvaient, comme par hasard, les enfants de médecins, avocats, notaires, dentistes, ingénieurs, enseignants...), dont les élèves (ou plutôt leurs parents) avaient choisi l'allemand en première langue, on avait mis les "meilleurs" profs de français. Ils avaient donc suivi une véritable initiation au grec. Les élèves de ces classes se sont tout naturellement trouvés dans les 4es 1 et 2 et les 3es 1 et 2, avec allemand en première langue et latin-grec ou grec en option. (Je précise que tout ceci se passait dans un établissement public...)
Quelques années plus tard, me voilà au lycée, dans une Seconde plutôt composée d'élèves à profil scientifique. Je fais partie de ceux qui ont gardé l'option latin, même si cela nous a été déconseillé. Même chose en 1ère S. Là, on était encore moins nombreux (une douzaine, dans mon souvenir). Une partie des cours avait été programmée entre midi et 14h... En Terminale, ce fut encore pire : on a tenté de nous empêcher de suivre l'option latin : elle n'était pas inscrite à l'emploi du temps et une seule classe avait été formée sur tout le lycée. A force de râler, les parents finissent par obtenir une amélioration... mais les élèves de ma classe n'ont jamais pu suivre l'intégralité des cours. Nous avons quand même présenté l'examen et été notés avec indulgence (à mon avis).
Pour les élèves des séries scientifiques qui voulaient garder le grec, ce fut impossible. Je crois que, sur tout l'établissement, il devait y avoir 5-6 élèves, pour lesquels venait un prof d'un autre lycée (le seul prof de grec du département, je crois).
Et pourtant... quand on veut écrire correctement le français (et comprendre ce que l'on écrit), acquérir quelques notions de latin et de grec est particulièrement judicieux. Et que dire de la culture gréco-latine ? Elle est très riche et pourrait être très utile encore aujourd'hui.
Tout ça pour dire que le mépris avec lequel les ronds-de-cuir de l'Education Nationale traitent les langues anciennes n'est pas récent : j'ai passé mon bac à l'époque où Michel Rocard était Premier ministre... (Nom de Diou !)
Aujourd'hui, ce sont les langues anciennes qui trinquent, mais, dans un avenir proche, c'est l'histoire-géographie qui va y passer, d'après ce que j'ai compris de la réforme des lycées. Sûr qu'avec des jeunes plus incultes et analphabètes, les démagogues de tout poil ont un bel avenir politique dans notre pays.
14:49 Publié dans Politique, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, société, france, culture
mercredi, 11 août 2010
Coca Cola et la grammaire
Il y a environ trois ans, la célèbre firme agroalimentaire a lancé une nouvelle version de sa boisson, sans sucre. Ce lancement s'est accompagné de petits films publicitaires, comme celui-ci.
A la fin, on peut y voir une énorme bourde grammaticale :
Sans être un expert en langue française, on peut légitimement être suffoqué par cette ânerie sur grand écran. (On pourrait aussi ergoter sur la possible absence de l'accent sur le "e" de "zéro".) Le problème est que les publicitaires persistent et signent dans les nouveaux films, très spectaculaires, comme celui de 2009 et celui qui passe actuellement à la télévision.
Peut-être pensent-ils que cela fait "rebelle"... ou alors il y a confusion avec l'usage du mot "sans", qui est parfois suivi d'un nom commun au pluriel, comme dans l'expression "un ciel sans nuages", pour dire que, s'il y en avait, ils seraient plusieurs. Tel emploi n'existe pas avec "zéro"... même si l'on sait bien que, quand il y en a, les sucres sont nombreux...
17:00 Publié dans Société, Télévision | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : société, usa, santé
mardi, 03 août 2010
Athlétisme et politiquement correct
Les récents championnats d'Europe d'athlétisme, qui se sont déroulés en Espagne, à Barcelone, ont donné lieu à un traitement médiatique particulier. On s'est (à raison) réjoui des excellents résultats français (à nuancer toutefois : ce ne sont que des championnats d'Europe et, dans nombre de disciplines, le niveau mondial est bien plus élevé que ce que l'on a vu en Catalogne) ainsi que de la bonne mentalité des champions nationaux (les quelques "flambeurs" ont déçu, sur 400 mètres et au triple saut).
Les médias ont cependant choisi leurs héros. Paradoxalement, le sprinteur Lemaître, qui ramène trois médailles d'or, n'a pas été autant encensé que cela. Les chaînes de télévision ont plus insisté sur le 3000 mètres steeple et les trois médailles obtenues par une sprinteuse, Myriam Soumaré, originaire de Villiers-le-Bel.
C'est là que le "politiquement correct" a fait son oeuvre. Si la sprinteuse a bien réalisé un exploit, en remportant une médaille de chaque métal (l'or au 200 mètres, alors qu'elle a couru au couloir 8), les reportages qui lui sont consacrés la montrent, lorsqu'elle est "en civil", portant un foulard islamique (ou une sorte de bandana). Ce n'est apparemment pas le cas pendant les courses, y compris en meeting :
Mais, lorsque sont prises les photographies après la remise des médailles du 100 mètres, elle en porte un (mais pas après le podium du 200) :
Une question se posait : quel allait être son accoutrement lors de la cérémonie organisée à l'Elysée en l'honneur des médaillés français ? Dans le reportage diffusé sur TF1 (et sur nombre de photos), elle apparaît tête couverte (dans un coin de l'image, à la tout fin de l'extrait). Soit on lui a demandé d'ôter le foulard pour la cérémonie officielle (faut-il rappeler que la France est une république laïque ?) et, une fois celle-ci terminée (et le président parti), elle l'a remis, soit elle a toujours porté ce truc (mais impossible de trouver le président et l'athlète voilée sur la même photo -qui a sans doute été coupée-... ce n'est pas un hasard) et les photographes et caméramen se sont efforcés de limiter sa présence à l'image...
Les médias ont aussi beaucoup insisté (à juste titre) sur la belle course de B. Tahri et M. Mekhissi, deux athlètes qui ont allié talent et intelligence, obtenant les deux premières places après avoir décroché tous leurs adversaires. Seuls ceux qui ont regardé la course en direct ont pu voir l'attitude du vainqueur après l'arrivée : il s'est agenouillé et a remercié Allah :
Bon, vous me direz, ce n'est pas plus crétin que ceux qui portent des croix ostensibles, se signent avant le départ ou qui regardent le ciel à l'arrivée. Voilà une nouvelle preuve de la superstition des sportifs professionnels, en qui il faut éviter de voir des modèles pour la jeunesse.
16:04 Publié dans Société, Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, france, europe, médias
samedi, 19 juin 2010
Un voyou dans une équipe de mafieux ?
Je vais bien sûr causer des propos attribués au footballeur Nicolas Anelka, mis en exergue par le quotidien sportif L'Equipe. Tout d'abord, je vais me répéter, mais je persiste à penser que les joueurs de l'équipe de France sont dans l'air du temps sarkozyste.
En effet, si les propos qui lui sont prêtés sont confirmés, on peut affirmer que son "Va te faire enculer, sale fils de pute" n'est qu'un digne prolongement du "Casse-toi, pauv' con" présidentiel. Le buteur du championnat anglais et notre chef de l'Etat partagent aussi l'amour de l'argent et des belles choses qui vont avec, ce qui a conduit Anelka, tel un vulgaire Johnny Hallyday, à tenir des propos peu amènes pour la France.
Reste que le footballeur a manqué de respect à un entraîneur qui semblait auparavant avoir plutôt ses faveurs. En l'insultant devant ses coéquipiers, il a contribué à la décrédibiliser, alors que l'équipe va déjà mal. Un esprit mal intentionné pourrait voir dans cet incident la résurgence du passé banlieusard de Nicolas Anelka. La vedette (et ses deux frères, qui veillent jalousement sur sa carrière), qui a de surcroît refusé de s'excuser, a adopté un langage et un comportement plus "dignes" d'une "racaille" que d'un modèle pour la jeunesse.
Notons toutefois que, s'il ne nie pas l'altercation, le joueur conteste l'exactitude des propos rapportés par L'Equipe. Peut-être sa colère est-elle tombée... ou peut-être a-t-il pris conscience de l'indignation soulevée par ses injures. Qui sait si les contrats publicitaires en jeu ne l'ont pas aussi incité à faire preuve de plus de modestie... (On remarque que le joueur de Chelsea, club dont le propriétaire est l'oligarque russe Roman Abramovitch, a réservé l'exclusivité de ses premières déclarations au quotidien français France Soir, passé sous la coupe d'Alexandre Pougatchev, fils d'un autre oligarque surnommé "le banquier de Poutine"...)
En tout cas, on ne peut pas dire que le capitaine de l'équipe de France (elle-même divisée en clans) ait laissé tomber son coéquipier. Au lieu de dénoncer les insultes, il s'en prend à un hypothétique "traître". En gros, les joueurs et le staff auraient dû garder le silence sur l'altercation, respectant une sorte d'omerta ! On nage en plein délire ! On se rend compte à quel point les "valeurs" des sportifs qui sont censés représenter la France ne sont pas celles des citoyens de base.
Dans cette affaire, les plus à plaindre sont les joueurs qui ont envie de "mouiller le maillot", sans faire de chichi, et qui sont sous la coupe des forts en gueule, supposés être les meilleurs ou les plus exemplaires.
21:27 Publié dans Société, Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : football, france, foot, coupe du monde 2010
lundi, 03 mai 2010
La catin, le vautour et le blaireau
Damoiselle Catin, au corps mince et formé
Soutenue par Vautour, muni des bonnes clés
Dans un joli palais trouva moyen d'entrer
Pour assouvir Blaireau, qui s'en laissa coûter.
Dans son nid parisien, Vautour le magnifique
Rêve de briller dans la lucarne magique.
Il y fit figurer damoiselle Catin
Qui fort se déhancha, médiatique tapin
Sous un zodiacal nom qui n'était pas le sien.
Pauvre petit Blaireau, son désir assouvi
Réalise trop tard que la catin mineur(e)
Lui coûtera moins que Femme de footballeur
Et que ses burnes, même vides
Paraissent plus que sa tête remplies.
19:48 Publié dans Bouts rimés, Société, Sport | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : société, femme, fille, football, actualité, sport, humour, poésie
jeudi, 25 février 2010
Retour sur une campagne antitabac
Rappelons d'abord que c'est l'association Droit des Non-Fumeurs qui est à l'origine de cette campagne. Les trois affiches semblent construites de manière identique :
A chaque fois, c'est un-e adolescent-e qui est la cible, puisque c'est la seule personne dont on distingue le visage. Dans les trois cas, c'est une personne blanche (en conformité avec la majorité de la population française métropolitaine) qui est la victime... mais aussi l'agresseur (regardez les mains). Les pubards ont sans doute voulu faire simple et limiter le risque de polémique ethnique : il n'était donc pas question de présenter une personne "de couleur" dans le rôle de l'agresseur. Mais on aurait pu diversifier davantage au niveau des victimes. (On a peut-être craint un téléscopage avec des réflexions sur les "banlieues".)
Il est aussi intéressant de noter le sous-entendu : cette scène fait allusion à la pédophilie et à la prostitution. Les agresseurs (ou clients) sont des hommes mûrs (l'un d'entre eux avec du bide), appartenant sans doute à la classe moyenne.
Toutefois, une nuance apparaît sur les affiches individuelles :
14:28 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : société, france, santé
mercredi, 06 janvier 2010
Une campagne de la LICRA un peu "limite"
Je fais allusion à une campagne de "communication" dont les citadins ont pu voir les résultats sur les panneaux publicitaires qui défigurent nos centres-villes. Alors qu'elle semble avoir été lancée fin novembre 2009, je n'en ai eu un aperçu qu'au tout début de janvier 2010, un soir, en me baladant dans les rues désertes de Rodez.
Je suis tombé sur cette affiche-là :
Je vois bien quel est le message véhiculé, mais, franchement, j'ai ressenti un petit pincement au coeur... peut-être parce que ma mère, quand elle a eu fini sa scolarité obligatoire (je vous parle d'un temps, que les moins de soixante ans, ne peuveuuux pas connaîîtreuux), a "fait la bonniche" pour des bourgeois du coin, comme elle s'est plu jadis à le conter à ses enfants.
Quand on doit gagner sa vie, il n'y a pas de sot métier... même si certains sont plus épanouissants que d'autres. Je me demande tout de même ce que pense la femme de ménage d'ascendance africaine qui passe devant ce genre d'affiche. Est-elle satisfaite de voir sa condition et le déterminisme social qui pèse sur sa progéniture dénoncés ? Se sent-elle rabaissée par le sous-entendu, à savoir que gagner sa vie en nettoyant les cochonneries des autres est une vibrante manifestation d'échec ?
Ce soir, je suis repassé devant le panneau ruthénois en question (il est situé tout en haut de la rue Saint-Cyrice et jouxte un petit parking). A deux jours d'intervalle, l'affiche avait changé. Le contrat était-il arrivé à terme ou bien a-t-on retiré une publicité politique jugée douteuse ?
21:27 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, france, société
samedi, 19 septembre 2009
Du lait cru gratuit pas cher !
Il ya quelques temps de cela, j'ai découvert l'existence d'un distributeur de lait cru à Onet-le-Château, commune voisine de Rodez. De temps à autre, je viens m'y approvisionner... comme ce samedi matin. Avant moi, un père accompagné de sa fille remplissait sa bouteille. Il a montré à sa progéniture comment qu'il fallait faire pour que ça marche bien. La gamine a souri en entendant le meuglement sortir de la machine pendant que le lait s'écoulait.
Bah, tiens, comme je suis un grand enfant, je vous en propose un nouvel enregistrement :
Ensuite, j'ai rempli ma propre bouteille. J'ai même aidé une mamie à se servir du distributeur (du paiement de la bouteille en plastique au versement du lait) ! C'est vous dire si je suis un type bien (et modeste) !
Mais pourquoi en parler à nouveau ? Eh bien à cause d'un magazine gratuit (rempli de publicités et de programmes télé du plus haut intérêt), distribué dans la plupart des communes du Grand Rodez. Il s'appelle A l'oeil. Curieusement, il a commencé à paraître juste après la défaite de la droite aux élections municipales de 2008... Un militant local du Modem a soulevé un lièvre à propos de ce magazine...
Il n'est toutefois pas sans qualité. Dans le numéro du 11 au 24 septembre 2009, j'y ai trouvé l'encart publicitaire suivant :
Et donc, samedi 26 septembre, de 9h à 13h (tant pis pour les lève-tard !) il sera procédé à une distribution gratuite de lait cru au distributeur, dans la limite d'un litre par foyer. Sympa, non ?
12:45 Publié dans Aveyron, mon amour, Société, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, cuisine, detoutetderien
mardi, 07 juillet 2009
Un distributeur de lait cru en Aveyron !
Hé, oui ! Tout arrive... y compris dans l'Aveyron. Certains agriculteurs cherchent à développer les "circuits courts", notamment la vente directe. Cela leur permet de supprimer un ou plusieurs intermédiaires... et de gagner davantage sans vendre forcément plus cher. Ce système est connu pour les fruits et légumes, les fromages.
Depuis quelques mois, en France, les initiatives se multiplient dans le secteur laitier. Toutefois, à tout seigneur tout honneur, il convient de rappeler que ce sont les Italiens qui ont lancé la mode du distributeur de lait cru. Côté français, on a beaucoup parlé d'un éleveur bio du Rhône, y compris à la télévision. D'autres éleveurs (pas forcément bio) s'y sont mis, par exemple en Normandie ou encore en Auvergne et Savoie.
Les voisins du Tarn et du Tarn-et-Garonne ayant rejoint le mouvement, l'Aveyron ne pouvait pas rester à l'écart ! L'originalité du cas tient dans le fait que c'est un lycée agricole qui est à l'origine de la chose. Le distributeur a d'ailleurs été placé à proximité de la ferme du lycée, sur le parking d'une zone commerciale du Grand Rodez, à Onet-le-Château plus précisément. Pour ceux qui auraient l'occasion de s'y rendre, on peut repérer l'emplacement à l'aide de deux bâtiments :
les Halles de l'Aveyron
... et l'hypermarché Géant Casino (visible à l'arrière-plan, sous la flèche)
Voici la "bête" vue de face :
A gauche se trouve un distributeur de bouteilles en plastique vides (de contenance : 1 litre), à 20 centimes d'euro pièce... mais on peut apporter la sienne ! Juste à droite se trouve le guichet du lait. On choisit le volume désiré : 10 centilitres, 20 cl, 50 cl, 1 litre... voire plus ! On paie, en faisant l'appoint : c'est 1 euro le litre, ou, si vous préférez, 10 centimes les 10 centilitres.
Ensuite, après quelques secondes d'attente, on peut, juste à droite, ouvrir le volet. On place la bouteille (ou le gobelet) sous le robinet à lait. On peut alors appuyer sur le bouton "START" (cela veut dire "démarrage", en aveyronnais), qui est vert. Si vous prenez au moins 1 litre, vous aurez le bonheur d'entendre meugler :
Rassurez-vous : aucun animal n'est enfermé là-dedans !
Pour ceux qui ont du mal à comprendre la marche à suivre, un dispositif a été aménagé. En appuyant sur un autre bouton, le client aura le bonheur d'entendre une voix à l'accent est-européen fortement prononcé lui décrire le processus (Voix de l'Est.WMA). Emotion garantie !
Tout à droite, le client un peu maladroit trouvera des serviettes en papier... très utiles aussi si l'on a le nez qui coule !
Enfin, précisons que le lait est délivré à la température de 4 degrés Celsius... parfois légèrement plus. (Un écran numérique nous informe de la température régnant à l'intérieur.) Par les temps caniculaires qui courent, c'est diablement rafraîchissant... et agréable au goût. Les plus anciens qui me lisent se rappelleront le lait de leur enfance. Les plus jeunes sentiront la différence avec le lait U.H.T. (moi, je n'en bois plus).
Bon appétit !
18:10 Publié dans Aveyron, mon amour, Société, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : société, de tout et de rien
samedi, 21 février 2009
La crise guadeloupéenne vue par "Le Monde"
Depuis une quinzaine de jours, les articles se multiplient sur le sujet. Nombre de ceux publiés par Le Monde sont fort intéressants. Parmi ceux qui sont accessibles en ligne, un, très récent, donne de la profondeur historique :
http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2009/02/19/quatre-...
Dans la version papier du journal du même jour, la page de droite était consacrée à l'économie des Antilles. Plusieurs encadrés accompagnent le texte. ceux sur le chômage et les prix dans les D.O.M. (comparés à ceux de la métropole) sont fort instructifs. Mais l'une des vignettes de présentation des territoires comporte une erreur (cliquez sur l'image pour l'agrandir) :
Peut-être y a-t-il d'autres approximations, en tout cas, je n'ai relevé qu'une erreur de calcul. Regardez bien :
C'est en comparant les deux premières vignettes que l'incohérence m'a sauté aux yeux. Alors que la Guadeloupe compte moins de jeunes que la Martinique, sur un territoire pourtant un peu plus vaste, le pourcentage de ceux-ci serait plus élevé ? Non, bien sûr ! J'ai refait le calcul pour la Martinique. 36 % de la population est âgée de moins de 20 ans, si l'on se fie aux statistiques données par le quotidien.
Sur la population martiniquaise, j'ai trouvé les résultats des enquêtes de recensement de l'I.N.S.E.E.
Pour revenir au Monde, un autre article intéressant est en accès libre :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/02/13/antille...
Toujours sur le même sujet, il peut être utile de lire l'entretien accordé il y a peu par Christiane Taubira (députée de Guyane) au Journal du dimanche :
Sur l'économie de la banane, le site de R.F.O. propose un article détaillé.
17:06 Publié dans Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : de tout et de rien
dimanche, 21 décembre 2008
Un site qui déchire sa race
Il est grand temps de placer vos chaussons numériques sous le sapin virtuel, afin de profiter d'une nouvelle pépite internet :
http://images.google.com/hosted/life
A partir de "Google images", il est désormais possible d'effectuer une recherche sur la base de données photographiques du magazine Life, aujourd'hui disparu. Selon le groupe Time, qui en est propriétaire, la plus grande majorité des clichés n'a jamais été publiée. Dans le lot, on trouve les photographies de série (une seule ayant été choisie pour la publication) et beaucoup d'autres, parfois surprenantes.
J'ai par exemple trouvé une image très parlante sur le travail des Françaises durant la Première Guerre mondiale :
Je la juge très intéressante parce qu'elle tranche des habituelles photographies d'usine, nous rappelant qu'en 1914-1918, les Français étant majoritairement agriculteurs, ce sont les travaux agricoles que les femmes ont d'abord été amenées à exercer... parfois sans l'appui de la force animale, à cause des réquisitions.
Quand on recherche des documents sur des personnalités françaises, on peut trouver quelques perles :
Ici, c'est le magazine Time (la couverture) qui est mis à contribution. En décembre 1962, Charles de Gaulle triomphe : il a imposé l'élection du président de la république au suffrage universel direct (en remportant un référendum contesté) et il s'est débarrassé des opposants grâce à la dissolution réussie de l'Assemblée nationale.
Il est possible de voir un de Gaulle plus jeune, dans une situation plus prosaïque.
On peut effectuer ses recherches par dizaines d'années... et remonter ainsi jusqu'à la guerre de Sécession ("Civil War" pour nos amis Yankees).
En flânant sur le site, j'ai dégoté une photographie pittoresque prise en Chine.
Parfois, l'image se veut pédagogique.
Vous remarquerez que chaque image est datée et légendée. Vraiment, un sacré bon boulot !
15:13 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : de tout et de rien, politique
vendredi, 12 septembre 2008
Le premier numéro de "Siné Hebdo"
Je l'ai lu, après l'avoir acheté... 2 euros... tiens, comme Charlie hebdo, dont le nouveau satirique semble s'inspirer, au moins dans la forme. La première page est en grande partie occupée par un autoportrait de Siné, qui semble adresser un message très amical à Philippe Val... en mode majeur...
Page 2, on trouve une sorte de déclaration d'intentions de Siné, suivie d'une brochette de caricatures (pas démentes), page 3. (On pourra noter que, sur l'ensemble du journal, la grossesse de Rachida Dati a été une source considérable d'inspiration. Il serait beaucoup habile de tourner en dérision le côté "paillette" du personnage, de montrer à quel point elle est surfaite, voire creuse- d'accord, pas au niveau du ventre.) Par contre, les "brèves" (intitulées "Les petites nerveuses") sont savoureuses. Je vous en livre une : "Margareth Thatcher atteinte d'Alzheimer. Elle ne parvient plus à joindre Pinochet au téléphone."
La suite est plutôt décevante : les articles sont moins le résultat d'un travail journalistique que des professions de foi. On n'apprend donc pas grand chose... sauf peut-être dans la contribution d'Arthur (???), qui, à propos de l'extinction des dinosaures, s'emmêle les pinceaux entre les millions et les milliards d'années (page 8).
J'ai bien aimé le "strip" sur le sans-papiers qui voit finalement sa demande rejetée. La correspondance d'Israël de Michel Warschawski peut devenir instructive (mais l'illustration qui accompagne l'article m'inspire de la crainte). A signaler aussi le début d'un roman policier signé Serge Quadruppani, bien foutu. Cela ne suffira sans doute pas à me convaincre d'acheter les numéros suivants.
La chronique supposée antisémite de Siné, publiée dans Charlie hebdo, est accessible (en partie) sur le site Rue89.
La dernière chronique "charliehebdesque" de Siné, qui n'a pas été publiée, est lisible sur le site du Nouvel Observateur.
Les réactions de Cavanna et Charb sont accessibles sur le même site.
15:34 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, de tout et de rien
mardi, 05 août 2008
Conjugaison criminelle
Je suppose que vous avez tous entendu parler du meurtre du petit Valentin, à Lagnieu. (C'est dans le département de l'Ain, région Rhône-Alpes.) Je compatis à la peine des parents, etc etc. Vraiment. Sincèrement. Cela ne m'empêche pas d'être énervé par le tohu-bohu médiatique autour de cette affaire... jusqu'à l'incompétentissime Rachida Dati qui vient exposer son minois devant moult journaleux, histoire qu'on ne l'oublie pas à la faveur de la torpeur estivale.
J'ai été attentif à la marche organisée en hommage au gamin. Quand j'en ai vu le compte-rendu à la télévision, une chose m'a frappé. Le lendemain, dans la gazette locale, j'ai trouvé une photographie confirmant ma première impression. On peut voir une image équivalente à l'adresse suivante :
http://www.ouest-france.fr/Meurtre-de-Valentin-interpella...
Regardez bien... Vous ne remarquez rien ? Bon, je vais vous aider :
Deuxième vue de la scène :
"QUE JUSTICE TE SOIS RENDU" !!!
Je veux bien tenir compte de l'émotion des participants, voire de la période estivale propice au relâchement des neurones (pour ceux qui en sont dotés), mais quand même !!
15:57 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : de tout et de rien
jeudi, 07 juin 2007
Eva Joly au "Fou du roi"
Aujourd'hui, l'ancienne juge d'instruction faisait partie des invités de l'émission de France Inter. J'écoute de temps à autre ce programme, parce j'apprécie le talent de certains chroniqueurs, même si je suis très souvent agacé par le côté "pipole". Ce jeudi, j'ai goûté l'intervention de Daniel Morin, qui parle si bien des femmes. Eva Joly en chanson, c'était détonnant !
Mais le principal intérêt de l'émission résidait dans les propos de l'ancienne juge. Quelle rigueur morale ! Quel sens de l'intérêt public ! On est sidéré de voir à quel point la France est engoncée dans les magouilles et les privilèges de la caste affairo-politico-médiatique, alors qu'en Norvège, par exemple (le pays d'origine de Mme Joly), on est autrement conséquent en matière de respect des règles (peut-être un peu trop d'ailleurs... mais cela laisse une considérable marge de progression aux Français !).
Je ne sais pas si cette émission est téléchargeable, mais j'en recommande vivement l'audition !
Le site de Radio France :
15:10 Publié dans Politique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
dimanche, 18 février 2007
Des "jeunes" qui délinquent... (2)
J'ai de nouvelles informations. Tout d'abord, les "jeunes" en question ne le sont pas tant que cela, puisqu'ils sont majeurs tous les deux, l'un ayant même la vingtaine bien tassée.
Concernant les faits qui leur sont reprochés : c'est apparemment pendant la projection des bandes annonces et des publicités qu'ils ont commencé à fumer. On leur a demandé de sortir s'ils voulaient se livrer à leur "vice". Ils sont retournés dans la salle après avoir fini leur clope à l'extérieur, non sans avoir frappé une cabine téléphonique avec leurs pieds. Il se pourrait que l'un des deux gugusses ait uriné dehors.
De retour en salle, pour le début du film, ils se sont remis à fumer, l'un des deux s'étant même complètement affalé sur un autre spectateur assis à ses côtés. C'est là qu'ils se sont fait définitivement expulser. Quelques minutes plus tard, de retour à nouveau après avoir acheté la pizza, ils ont été autorisés à entrer dans le hall d'accueil du cinéma pour récupérer leurs casques de scooter. C'est là qu'ils ont de nouveau tenté de voir le film. Cela s'est terminé par des injures et une dégradation volontaire :
En effet, l'un des types a jeté son casque contre la vitre (sécurisée quand même) de la caissière.
La morale est sauve : les policiers les ont vite attrapés et ils ont passé la nuit au poste... en attendant mieux : les cinémas de Rodez ont décidé de porter plainte, ce qui est bien la moindre des choses. Dernière info : les deux gugusses sont connus des services de police, même s'ils ne s'étaient pas récemment manifestés par leur comportement anticivique.
15:40 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
samedi, 17 février 2007
Des jeunes qui délinquent... à Rodez !
Non, mais ! Vous vous rendez compte ! Dans quel monde vivons-nous ?! Bon, voici les faits. Ce soir (samedi 17 février 2007), vers 21h, j'étais en train de manger tranquillement une succulente pizza, chez moi, quand j'ai entendu une sirène familière à mes oreilles. Sur le coup, je n'ai pas réagi. Le samedi soir, il n'est pas rare de voir les "Bleus" intervenir, notamment quand l'ivresse publique est un peu trop manifeste.
Un peu plus tard, j'ai quitté mon appartement et, passant devant le cinéma Le Club, j'ai vu un petit attroupement. Les commerçants qui vendent des pizzas juste en face m'ont renseigné. Du coup, je suis remonté prendre mon appareil photo.
Que s'est-il passé ? Un incident s'est produit dans la salle où était projeté Taxi 4. Deux jeunes se seraient montrés particulièrement bruyants... et ils se sont mis à fumer !... oui, dans la salle !! Du coup, ils se sont fait expulser. Ils ont alors traversé la rue et ont commandé une pizza. D'après les commerçants, ils ont été corrects, ont payé, mais, visiblement, ils avaient du mal à s'exprimer clairement. Que voulez-vous qu'il se passât ? Ils ont retraversé la rue et ont tenté de pénétrer à nouveau dans la salle de cinéma ! Grosse engueulade, du coup. Les flics ont été appelés. Les deux jeunes ont eu le temps de s'enfuir sur leur scooter. Je ne sais pas ce que la poursuite a donné.
22:45 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
jeudi, 29 juin 2006
Gardarem la Macha Béranger !
Une odieuse clique, méprisant le talent
Sur le service public exerce un vil pouvoir ;
Nous priver de la Madone des suicidaires
Mener la station jusqu'au fond de l'abattoir
Voilà le projet à l'oeuvre sur France Inter.
Je me souviens, début des années quatre-vingts
Quand ce poste de radio en cadeau me vint
Avec écouteurs, porte pour avoir accès
Aux grandes émissions nocturnes, en stéréo.
Nuit théâtrale, je découvris tes tréteaux
Et une rauque voix, surmontée de chapeaux.
Je ne fus pas vraiment un auditeur fidèle
Mais la nuit encore et toujours quand sur la route
Les kilomètres j'engloutissais, de plus belle
Cette voix grave, reconnaissable entre toutes
Faisait vibrer les enceintes de la 106.
13:00 Publié dans Bouts rimés, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
dimanche, 01 janvier 2006
Un vrai pays civilisé
1er janvier : le premier titre du journal de 13h de France-inter porte sur le passage à 2006 (selon le calendrier grégorien, toutefois). On a droit à un super-méga reportage sur l'envoi de textos (c'est désormais un marronnier). Pauvres enfants gâtés dont le plus grave souci, en cette nuit, est l'envoi (et la réception, preuve qu'on n'est pas "seul au monde") d'un maximum de messages insipides... Ensuite, on passe aux voitures brûlées. 450. Plus que l'an dernier. Beaucoup plus. Mais, non, tout va bien ! Ca aurait pu être pire ! On a mobilisé tout plein de policiers (bonne année, au fait !) et l'état d'urgence était appliqué... pour rien ? Visiblement, des consignes ont été données aux forces de l'ordre : pas d'affrontement ! Du coup, les journalistes parisiens poussent un soupir de soulagement (et ne s'attardent pas sur un problème qui aurait naguère monopolisé au moins la moitié d'un journal), tandis que les habitants des quartiers "chauds" ont dû passer un réveillon un peu moins agréable que celui de la bourgeoisie médiatique... [Allez, je nuance : l'émission Périphérique, qui succède au journal, est consacrée à Clichy-sous-Bois, deux mois après les émeutes. Cinq grosses minutes durant lesquelles on entend des adolescents et de jeunes adultes du coin, qui disent des choses bien plus intelligentes que les expéditeurs de textos.]
Et on passe au troisième sujet : l'intervention de Jacques Chirac, traitée plus rapidement que la veille au soir, ce qui est normal, surtout si ladite intervention (pas mauvaise dans la forme, soit dit en passant, on sentait le texte ciselé) ne contient rien de très intéressant. Allez, pour faire croire qu'on a de l'esprit critique, on donne la parole à quelqu'un qui "descend" le président (ici, Philippe de Villiers, qui a toujours tendance -la faute au format médiatique, certes, mais c'est quand même un trait dominant de sa technique de com'- à chercher la formule assassine au lieu d'argumenter). On se dit qu'on se dirige vers les sujets fondamentaux. Ouiiiii : un calendrier de plombiers français dénudés (non disponible dans le commerce). Ce n'est qu'après cette avalanche de raffinement journalistique que les tensions russo-ukrainiennes sont évoquées... pas pendant très longtemps. Vite, on repasse au "lourd" : comment perdre les kilos accumulés pendant les fêtes... du moins pour ceux qui ont dignement festoyé. Pour les autres, circulez, y a rien à voir !
Retour sur la préparation de la "saint sylvestre" : le renforcement ostentatoire (ostensible ?) de la présence policière avait, on le sent bien, plusieurs buts précis : rassurer les touristes (pas de bordel autour de la Tour Eiffel ! C'est l'image de la France qui est en jeu, Tudieu !), montrer aux "bons électeurs" que le gouvernement fait son boulot... et faire les gros yeux aux éventuels fauteurs de troubles (mon gars, si tu veux faire l'imbécile, regarde ce qui t'attends)... tout en sachant que ces gesticulations font l'effet d'un chiffon rouge aux yeux de certains délinquants. Quand j'y réfléchis, je me dis que des électeurs vont penser un peu rapidement que l'état d'urgence (qui n'est que partiellement appliqué) n'est pas une mesure suffisante, vu ce qui se passe en dépit de son instauration (et de son maintien). Vous avez dit 21 avril ?...
20:15 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 20 décembre 2005
La Poste et moi
Hier, en fin de journée, je me suis retrouvé dans le bureau de poste de mon quartier. Il est petit, ce bureau, ne comporte que deux guichets. L'affluence était considérable : au moins 12 personnes s'entassaient dans les 10 m². Je pris ma place dans la file. L'ambiance était trouble : d'un côté on sentait l'aigreur de ceux qui étaient contraints à une attente de 10-15 minutes (ce n'est pas la mort , quand même !), de l'autre la conversation s'était engagée entre les "usagers-bientôt-clients"... grâce aux efforts méritoires d'un papy gouailleur (non, pas moi). L'attente (pas loin d'une demi-heure dans mon cas) ne parut pas si longue. Au vu de la queue, plus personne (ou presque) n'osait entrer dans le bureau. A un moment, une jeune femme noire et son enfant arrivèrent. Elle passa devant la file. Je ressentis la tension dans la foule : n'allait-elle pas tenter de nous doubler sous quelque prétexte fallacieux ? En fait, elle s'est dirigée vers le coin du bureau, où une table et deux chaises sont mises à la disposition des clients qui doivent remplir diverses formalités.
Lorsque mon tour arriva, je me fis remettre le paquet envoyé par une personne chère à mon coeur. Au guichet officiait un quasi-retraité que je n'avais jamais vu là auparavant. Il eut du mal à trouver le colis que j'avais repéré facilement, vu que mon nom était écrit en gros dessus (le même que celui qui figure sur ma pièce d'identité, que j'avais tendue audit quasi-retraité). Il le fit même tomber !!! Soupir dans la foule qui se pressait derrière moi. Je gardai mon calme et un visage avenant : je savais qu'il ne contenait pas d'objet fragile. Je pus sortir alors que le bureau continuait à gagner en usagers pressés.
Petite remarque : j 'ai dû me déplacer au bureau parce que, selon le papier trouvé dans ma boîte aux lettres, j'étais absent lors du passage de la factrice. Il se trouve juste que j'étais chez moi en cette fin de matinée-là... ce dont la factrice aurait pu se rendre aisément compte en sonnant à mon interphone, ce qu'elle n'a pas fait. Ben oui. Il aurait ensuite fallu monter au premier étage ! Feignasse ! Encore, je ne lui en veux pas trop : elle remplace une personne qui ne passait que vers 11h45 !! Elle arrive une demi-heure avant. Je dois dire que je ne regrette pas l'ancien facteur, parti à la retraite il y a trois ans : il livrait le courrier très tard, lui aussi... et je découvris un jour pourquoi. Un samedi matin, vers 11h30, je sortis faire quelques courses dans le quartier. Quelle ne fut pas ma surprise de croiser, à une centaine de mètres de mon immeuble, ledit facteur quittant un bar (je ne vous dis pas l'haleine). Par contre, je garde un excellent souvenir du facteur qui desservait le quartier où j'ai habité auparavant. Il était sérieux, propre et, malgré la fusion des tournées opérées à son époque, il livrait le courrier assez tôt.
18:10 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 08 décembre 2005
"Le Monde" et la banlieue
Dans le numéro daté de jeudi 8 décembre (comme je suis un abonné provincial, je ne l'ai en main que jeudi soir, de retour du boulot, alors qu'à ce moment-là, les Franciliens et les habitants de grandes villes comme Toulouse ou Nancy ont déjà pu acheter en kiosque -et même lire !- le numéro daté de vendredi 9), Ariane Chemin retrace le dernier jour de la vie des deux adolescents morts électrocutés à Clichy-sous-Bois. Ariane Chemin doit travailler à la rubrique "France". Je me souviens plutôt d'articles qu'elle a signés sur des sujets politiques au sens strict (ça a pu évoluer récemment). Il y a plusieurs mois, elle avait publié un livre sur une promotion de Sciences Po Paris, me semble-t-il. Elle a dû passer par là (comme pas mal de personnes qui "comptent" comme on dit... relations trop incestueuses entre les médias, les "managers" et les politiques...). J'ai bien aimé quand "Le Monde" a pris à rebrousse-poil l'opinion toute faite (émise par la direction de la police et le ministre responsable de celle-ci) qui veut que les personnes interpellées à la suite des émeutes seraient très majoritairement déjà fichées par les services de police et de justice. Chiffres à l'appui, l'article du "Monde" montrait qu'au contraire, parmi les incendiaires et caillasseurs arrêtés (d'accord, les plus habiles ont filé entre les doigts de la police... ceux-là étaient fichés sans doute), les néophytes sont majoritaires.
Je suis moins satisfait de l'article d'Ariane C. . Suivons son fil. Le père de la première victime est éboueur à la Ville de Paris. (Le père de l'autre aussi.) On ne signale pas la profession de la mère, sans doute au foyer. Comme le père d'un autre ado, il semble assez strict. (Très bien ! En plus, cela casse un peu l'image des "parents démissionnaires".) Mais le gamin me semble bien gâté pour un fils d'éboueur. Il possède une playstation, un survêtement qu'il repasse (un bon gars, mais cela veut aussi dire que, s'il en prend soin, il a dû coûter cher... un produit de marque ?) et une paire de Nike (autour de 100 euros sur un site internet de vente à prix cassé). La famille possède visiblement un abonnement à un bouquet de chaînes satellites et un lecteur de dvd récent, puisqu'il lit les DivX (que le jeune s'est fait graver). On est quand même assez à l'aise, ce qui nous éloigne de la vision misérabiliste de la banlieue. Les copains de la deuxième victime l'ont filmé avec une caméra. Là aussi, pas de misère en vue. Je pense que la journaliste n'a cité ces détails que pour rendre compte du vécu de ces jeunes (ça fait vrai). Elle aurait pu prendre un peu plus de recul... y compris sur d'autres éléments.
Ainsi la deuxième victime voulait rentrer au plus vite chez ses parents et surtout éviter une interpellation par la police de peur d'être envoyé en Tunisie (au "bled" qui plus est), d'où est originaire son père et où il est sans doute né. On ne vit donc pas si mal que cela en France, dans la banlieue. De surcroît, on pourrait s'attendre à ce qu'une femme journaliste s'attarde un peu sur le sexisme à l'oeuvre. Elle écrit bien "Il fait beau. Tout le monde traîne dehors, c'est-à-dire tous les garçons." Quid des filles ? Pourquoi les mecs seraient-ils autorisés à davantage faire de conneries ? A. Chemin reste en surface. Par contre, quand il s'agit d'établir les responsabilités des policiers, l'article est très fouillé. On s'oriente visiblement vers de la "non assistance à personne en danger". J'apprécie ce travail d'enquête (et d'interprétation), mais il est unilatéral. Ce n'est pas ce que l'on attend d'un(e) journaliste impartial(e).
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dimanche, 20 novembre 2005
Subtilité médiatique
Dimanche. Je viens d'écouter le 13h de France-inter. (Voilà ce que c'est que de ne pas changer de station après Le jeu des 1000 euros !) Ca commence par le congrès du P.S.. Après tout, c'est le principal parti d'opposition. Le problème est qu'il n'est question que des rivalités de personnes, sauf, à la rigueur, quand le projet de VIe république est évoqué, aussitôt pour parler de la déception de son promoteur. On s'en fout ! Quel est le débat d'idées ? Si ce n'est qu'un affrontement d'ambitions, passez à la suite, merde !
Ben, la suite, justement. Un sondage. Je suis toujours sidéré de constater la suffisance des directeurs d'instituts alors que, dans plusieurs pays, de multiples consultations populaires (élections, référendums...) ont été l'occasion de vérifier la faible fiabilité de ce mode d'étude d'opinion (sans parler des traficotages opérés pour "redresser" certains résultats d'enquêtes). Que penser de la qualité de la préparation d'un journal radio dont le deuxième sujet principal est le résultat d'un sondage ? N'y a-t-il aucune autre information, en France et dans le reste du monde, qui vaille la peine de passer avant cette galéjade ? Faites votre boulot, les gars !
De surcroît, le journaleux (je n'appelle pas ça un journaliste) reprend sans aucune distance critique le titre employé par l'organe de presse qui publie les résultats de l'enquête d'opinion : on se demande en gros si la France (comprendre les Français : on n'aurait interrogé que des personnes -au fait, combien ?- de nationalité française... toutes électrices ?) vire à droite. Pourquoi ? Tout simplement parce que, d'après ce sondage, les Français soutiennent massivement la politique de répression des émeutes urbaines. Depuis quand le maintien de l'ordre est-il l'apanage de la droite ? Je ne conteste pas l'idée que le Gouvernement n'a pas une méthode très claire (et semble naviguer à vue... celle des sondages ?... Noooon !!!!), mais là, cela devient inquiétant. Cela voudrait dire qu'une personne authentiquement "de gauche" (et on fait quoi des centristes et non affiliés ?) se doit d'être contre la répression de la délinquance (ah, qu'il est doux de vivre dans les beaux quartiers et de travailler dans une radio sociale-démocrate !).
Après cette édifiante introduction, on a droit au commentaire du directeur d'un institut de sondages. Là, j'ai coupé la radio (et je suis allé faire la vaisselle). C'est à cause de ce genre de médiocrité que je n'écoute quasiment plus les informations sur France-inter. Autant aller sur France-info, R.M.C. ou France-culture, qui est encore la radio la moins envahie par le "people", cette plaie de l'information contemporaine. (Quitte à choisir, je préfère encore la presse écrite. Même si je n'adhère pas complètement à la manière dont l'information est traitée, par exemple, par Le Monde, j'y trouve plusieurs éclairages et de la matière, pas un survol.)
J'ai eu un peu la même réaction lorsque j'ai entendu, cette semaine, que la situation dans les quartiers "sensibles" redevenait "normale" voire "calme"... puisque seulement 100 ou 120 véhicules avaient été brûlés la nuit précédente ! Non ce n'est pas normal ! Encore moins calme ! Certes, tout au long de l'année, une part des véhicules incendiés est due à des tentatives d'escroquerie à l'assurance ou à la volonté d'effacer des preuves après un braquage, notamment. Mais cela n'explique pas tout. Pour la majorité des habitants des villes touchées par les émeutes, le quotidien reste angoissant, ce dont se foutent royalement les jolies voix qui débitent leur texte politiquement correct à l'antenne...
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samedi, 12 novembre 2005
Police et banlieues (3)
Petit à petit, la situation s’éclaircit, mais il reste des points encore obscurs, dont certains qui auraient besoin d’une enquête journalistique.
L’âge des électrocutés est connu : 15, 17 et 17 ans. Par contre, les versions sont contradictoires quant au déroulement de la soirée qui a joué le rôle d’étincelle. Les propos du rescapé me paraissent ambigus, du moins dans ce que j’en ai lu. Il semble que les trois revenaient d’une partie de football. Mais la première incertitude réside dans le fait de savoir si un ou plusieurs d’entre eux sont entrés sur le chantier et sur ce qui s’y est éventuellement passé. Quant à la police, aurait-elle dû aller voir sur le site du transformateur ? Les deux personnes arrêtées à proximité ont pu être prises pour les fuyards. A ce sujet, je reste convaincu que cette fuite est étrange. Bon, admettons que les policiers du coin ne soient pas toujours corrects avec les jeunes… mais c’est un peu court. Ils ont sans doute eu peur de passer la nuit en garde à vue : ils ont peut-être eu conscience d’avoir fait une connerie sur le chantier (ou du moins d’être dans leur tort).
Concernant la grenade, dont les effets ont frappé la mosquée, il apparaît, sur une photographie publiée dans Le Monde (du 10 novembre), qu’elle a éclaté à l’extérieur (on voit les points d’impact). Elle a été vraisemblablement tirée par des C.R.S. : connaissaient-ils ou pas l’existence de cette mosquée ? Ils disent que non. A vérifier.
Il ne me semble pas avoir lu ni entendu une remarque à propos du fait que les émeutiers sont quasi exclusivement des garçons. Pourquoi ce non-dit ? Cette information permettrait pourtant de mieux comprendre les ressorts psychologiques qui sont à l’œuvre dans ces quartiers : les garçons ne sont pas traités comme les filles. Les parents semblent plus stricts avec celles-ci, peut-être par peur de leur voir arriver quelque chose si elles sortent le soir (ce qui est la preuve qu’ils n’ont pas confiance dans le comportement des mecs du coin). On peut en outre y voir une forme de sexisme. Réfléchissons aussi à leur rapport à l’école. Les filles réussissent mieux. Les garçons sont davantage en situation d’échec, eux qui sont un peu les petits rois à la maison. C’est vexant, humiliant de se prendre des mauvaises notes (voire des remarques des enseignants) devant les autres ; le redoublement, l’orientation subie sont autant de frustrations pour ces garçons. Je ne vois donc rien d’étonnant à l’acharnement mis à incendier des bâtiments scolaires. Ce sont aussi des symboles de l’autorité, très mal vécue par ces garçons petits-rois, qui n’acceptent pas plus le contrôle dans les transports en commun.
Evitons toutefois de généraliser. Ces émeutiers ne représentent qu’une infime minorité. A Clichy-sous-Bois, par exemple, on en a dénombré au maximum 200… pour 28 000 habitants (moins de 1 % de la population). Une partie de ces 200 venait d’autres communes voire d’autres départements. Mais, bon, soyons méchants. Partons du principe que ces 200 sont de Clichy et qu’il faut comparer à la population susceptible de participer à ces manifestations violentes, je veux parler des " jeunes ". D’après ce que j’ai lu et entendu, les personnes arrêtées sont soit des mineurs, soit des majeurs âgés de 18 à 25 ans. A Clichy (je me base sur les statistiques publiées sur le site internet de cette ville, intéressant au demeurant), la moitié de la population est âgée de moins de 25 ans. Cela nous donne 200 émeutiers sur 14 000, même pas 1,5 %. Et là, j’entends dire que les bébés et autres couches-culottes ne sont pas concernés. Alors, enlevons les minots : 4 000 ? (Pas trop, parce qu’il y a eu un paquet de 10-15 ans parmi les traînards.) Restent 10 000. 200 sur 10 000. 9 800 jeunes de moins de 25 ans n’ont pas participé aux incendies et autres caillassages, soit 98 % ! Ce sont ces personnes (jeunes et adultes non caillasseurs) qui se sont senties insultées par les propos de Nicolas Sarkozy. Monsieur le ministre de l’Intérieur devrait savoir qu’en tenant ce genre de discours (où il est question de passer ces quartiers " au kärcher ", de les débarrasser de la " racaille "), il solidarise les habitants des banlieues contre sa personne, phénomène assez valorisant pour son ego (et son traitement médiatique) certes, mais contre-productif si l’objectif est de ramener l’ordre. Il faut au contraire couper la (majorité de la) population des délinquants qui vivent au milieu d’elle.
Je n’ai pas non plus beaucoup entendu parler des propriétaires des voitures incendiées, au début en tout cas. Ensuite, les journalistes ont fini par s’apercevoir ben que ces voitures appartenaient en très grande majorité à des habitants du coin, de toutes origines et de conditions sociales modestes. Ce sont eux les premières victimes, victimes à la fois de l’abandon dans lequel sont laissés ces quartiers, des incendiaires et des petits caïds (trafiquants en tous genres) qui tentent d’imposer leur " loi ". Là, un reportage du Monde m’a un peu agacé. Dans l’édition du 8 novembre, on a droit à un portrait de ces " jeunes " qui frise la complaisance. (Heureusement que des filles sont interrogées ensuite.) Le pire dans l’article est le moment où un aide cuisinier est questionné devant ceux-là mêmes qui ont incendié sa voiture ! Même si la haine des flics joue un rôle fédérateur (voir la photo du véhicule de police), je pense que si cette personne avait été interrogée à part, de manière anonyme, peut-être que l’article aurait gagné en profondeur d’analyse… Et que dire de la photographie qui l’illustre ! Si ce n’est pas du cirque !
Je ne veux pas trop jeter la pierre au Monde, qui couvre bien ces événements, je trouve. Exemple : dans l’édition des 6-7 novembre, il est fait mention du nombre de voitures brûlées durant les dix premiers mois de l’année : 28 000… oui, 28 000 ! Aujourd’hui, on a dû dépasser les 32 000… Revenons sur ces 28 000. Cela veut dire 2 800 par mois en moyenne. Plus de 90 par jour ! C’est énorme. Cela veut dire que, même si les récents événements sortent de l’ordinaire, ce n’est que le point d’orgue d’un phénomène qui, Sarkozy ou pas, ravage ces quartiers. Je n’étais pas au courant de l’ampleur de ces destructions alors qu’elles touchent vraiment beaucoup de personnes ! Cela me fait penser que les politiques n’ont pas mesuré l’ampleur de la tâche (ou bien ils s’arrangent pour que ce soit supportable pour la majorité qui vote, qui vit ailleurs, ainsi que l’affirme un des articles de presse étrangère de l’excellent dossier publié par Courrier international).
Retour sur la police, pour terminer. Je trouve très bien (et on ne peut plus normal) que ceux qui se comportent mal soient sanctionnés, et vite. J’espère que ce n’est pas juste un (contre) feu de paille, et que cela continuera une fois que tout se sera calmé (si cela se calme vraiment un jour). Cependant, je ne partage pas le point de vue de ceux qui exigent la démission de Sarkozy. Certes, il a commis des erreurs, mais il n’est pas responsable du bordel (juste un peu, quand même). Il n’est pas là pour se rendre populaire auprès des délinquants. De plus, il est bon, je trouve, que l’on ait un peu peur de la police, du moins si l’on a quelque chose à se reprocher. La police doit avoir un comportement suffisamment correct pour que le citoyen lambda (blanc, noir, gris, jaune, vert…) lui fasse confiance, mais elle ne doit pas être faible. Je me demande si les forces de l’ordre n’ont pas reçu des consignes pour éviter tout risque de bavure. (Oui, je crois, je viens de jeter un coup d'oeil aux hebdos.) Cela expliquerait la lenteur avec laquelle la situation se rétablit. A moins que… l’a-t-on laissé sciemment pourrir ?
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mercredi, 02 novembre 2005
Police et banlieues, suite
J'ai envie de faire un peu le point. Revenons à l'origine : à Clichy-sous-Bois, des policiers font leur travail, puisqu'ils procèdent à l'interpellation d'un groupe de personnes en infraction avec la loi : ils tentaient de pénétrer dans une baraque de chantier. Mouvement général de fuite.
Première question : les trois jeunes électrocutés par la suite faisaient-ils partie de ce groupe ? (Remarque : apparemment, âgés de 15, 17 et 21 ans, ils n'étaient pas connus des services de police, ce qui plaide en leur faveur.)Quelle que soit la réponse, il est évident que l'intervention de la police était légitime. J'ai entendu à la radio une personne prétendre que c'est la présence de la police qui est la cause des troubles ! C'est plutôt le contraire : si davantage de policiers étaient présents au quotidien (des policiers, donc, qui connaîtraient le quartier), peut-être que ces jeunes n'auraient pas eu l'opportunité d'enfreindre la loi en tentant de pénétrer dans la baraque de chantier. Ceci dit, aussi, si tant de personnes ne connaissaient pas des conditions de vie difficiles, la propension à délinquer serait sans doute beaucoup plus faible.
Deuxième question : pourquoi les trois jeunes ont-ils fui la police ? S'ils ont participé à la tentative de cambriolage, on comprend. Dans ce cas, il faut le dire, malgré le deuil. Par contre, s'ils n'étaient pas mêlés à celle-ci ?... Avaient-ils une raison d'avoir peur des policiers ? En clair : à Clichy-sous-Bois, des policiers sont-ils coutumiers du non-respect de la déontologie ? Tiennent-ils régulièrement des propos racistes en présence de ces jeunes ?
Troisième question : comment la foule de 200 personnes s'est-elle réunie ? Il semblerait que les téléphones portables aient joué un rôle. Ces personnes ne sont donc pas si pauvres que cela. D'autre part, cela veut dire que les émeutiers (ne nous voilons pas la face avec des périphrases) ne sont pas tous originaires de la commune. (J'ai même entendu parler des véhicules dans lesquels ils seraient venus à Clichy, véhicules immatriculés dans d'autres départements franciliens : s'ils ne sont pas volés, cela relativise encore leur "pauvreté".) Dans quelle proportion ? Il faudrait avoir un bilan des interpellations. Bien qu'imparfait, il donnerait à voir certaines tendances.
Quatrième question : quand les pompiers ont-ils été agressés ? Dès leur arrivée au transformateur ? Avant ? Après ? ce n'est pas clair en fonction des articles que j'ai lus. C'est important pour savoir si leur agression a été un obstacle à leur mission de secours ou si elle a été une sorte de vengeance puérile.
Cinquième question : qui a tiré la (les) grenade(s) lacrymogène(s) et dans quelle direction ? Si ce sont des C.R.S. qui sont les auteurs de ce geste, s'agit-il d'une provocation de policiers racistes, d'un acte de défense ou bien d'une erreur : connaissaient-ils l'existence de la mosquée à proximité ? (Si c'est non, cela confirme la nécessité d'avoir, sur le terrain, davantage de policiers qui connaissent le quartier, ses habitants, ses us et coutumes : faut savoir ce qu'est le ramadan !) Si le jet de grenade ne vient pas des policiers ?...
Quelques remarques pour terminer. Nicolas Sarkozy me fait un peu l'effet d'un pompier pyromane. Je partage complètement son appréciation des auteurs des troubles : ce sont des voyous. Le terme "racaille" me semble trop péjoratif, surtout dans la bouche d'un ministre. (Encore que... j'ai naguère un peu "vaqué" du côté de Vitry-sur-Seine, où le terme de "caillera" était d'usage courant, plutôt dans un sens positif, sens qu'a eu "voyou" à une époque : le rebelle -déliquant certes, libre et sauvage, qui fait phantasmer certaines filles... ) Là, il a manqué de sens politique : sa fonction est d'abord de maintenir ou de rétablir l'ordre. A l'usage de la force s'ajoute la parole, ce en quoi il a failli.
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vendredi, 28 octobre 2005
Police et banlieues
Je me trouve dans un entre-deux. D'un côté, j'approuve les propos tenus par Dominique Barella, de l'Union Syndicale des Magistrats, sur la nécessité de réprimer sans faiblesse les délits (voire les crimes) commis par des policiers. Une police irréprochable est à même d'exiger le respect sans faille des lois par les citoyens. M. Barella y est peut-être allé un peu fort, à mon avis, mais je pense que sa virulence est peut-être due aux attaques dont les juges sont l'objet depuis quelques mois (en particulier de la part de membres des gouvernements qui se sont succédés). Le tout est de ne pas généraliser : il existe des juges incompétents, corrompus (pas forcément les mêmes, ce serait trop facile) ; il existe des policiers pourris. Je n'aime pas trop voir des syndicats faire bloc autour d'un membre de leur "corporation" quand celui-ci est mis en cause. Le premier devoir d'un flic est de mettre fin aux agissements d'un collègue dangereux pour ses concitoyens. Idem pour un juge.
Ceci dit, je suis aussi particulièrement agacé quand, dès qu'il arrive quelque chose à des "jeunes" dans une commune de "banlieue" (gros sous-entendu : ils sont "d'origine étrangère"), la police est quasiment déclarée suspecte. D'accord, vu le nombre de bavures qui se sont produites dans le passé, les journalistes (qui, dans leur majorité, ne semblent pas s'être jamais essayés à comprendre les banlieues) sont portés à soupçonner quelque chose à chaque "incident". Mais, enfin, j'espère qu'ils sont assez intelligents pour faire la part des choses ! Quand deux types fuient pour échapper à un contrôle de police et finissent par s'électrocuter eux-mêmes, je trouve scandaleux d'en attribuer la responsabilité aux agents ! Je suis désolé pour les proches (ce n'est jamais agréable de perdre quelqu'un), mais arrêtons la démagogie : qu'ils soient poursuivis ou pas, si ces deux types ne s'étaient pas enfuis, s'ils n'avaient pas refusé un contrôle de police, le drame ne se serait sans doute pas produit. La question reste : pourquoi se sont-ils enfuis ?
Quant aux voitures brûlées, à l'ambiance d'émeute qui a régné par la suite, elle permet hélas de comprendre pourquoi ceux qui en ont les moyens se barrent de ce genre de quartiers. Imaginez un peu la vie quotidienne de la majorité des habitants, oui, ceux qui ne cassent pas, n'incendient pas, perdent parfois leur bagnole. 200 petits (grands) cons sont-ils représentatifs d'une ville ? D'après le site internet de Libération, les 200 ont commencé par s'en prendre aux pompiers venus secourir les trois jeunes électrocutés. Faut-il ajouter un commentaire ?
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