mercredi, 26 février 2025
La Vie devant moi
Cette fiction à caractère documentaire traite de la survie de la famille de Tauba Zylbersztein, connue plus tard sous le nom de Thérèse Birnbaum, née en 1928, morte en 2009.
Une fois n'est pas coutume, un film sur la Shoah n'est pas centré sur la déportation ou l'extermination, mais sur la persévérance, l'endurance et l'entraide qui ont permis à un couple et une adolescente de passer plus de deux ans cachés au nez et à la barbe des nazis et de leurs collaborateurs, en plein Paris.
Au niveau de la distribution, on a du lourd : Adeline d'Hermy et Guillaume Gallienne (tous deux de la Comédie Française) incarnent les parents, Sandrine Bonnaire et Laurent Bateau interprètent les deux "bons Français" catholiques, qui vont risquer leur vie en cachant et alimentant la famille juive.
On pense inévitablement à l'histoire d'Anne Frank, réfugiée avec les siens dans l'Annexe. Promiscuité, enfermement, chaleur, froid, faim, ennui, crainte au moindre bruit... Les vieux spectateurs ont déjà vu/lu tout cela, mais une bonne redite ne fait pas de mal, d'autant que c'est correctement mis en scène et bien interprété.
Petit à petit, le personnage principal devient celui de la fille du couple juif, la jeune Taub, qui grandit, mûrit, prend des initiatives. Elle est incarnée par Violette Guillon, qui, jusqu'à présent, s'est surtout fait remarquer dans des comédies oubliables (C'est quoi cette mamie ?, C'est quoi ce papy ?, 10 jours sans maman et - peut-être le pire de tous - 10 jours encore sans maman).
A noter que les scènes de fiction sont parfois entrecoupées d'images d'archives, le film se concluant sur une histoire d'amour née à la Libération... et qui dura plus soixante ans ! (Voilà qui est peut-être encore plus extraordinaire que l'histoire de la survie de la famille...)
19:22 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
La Vie devant moi
Cette fiction à caractère documentaire traite de la survie de la famille de Tauba Zylbersztein, connue plus tard sous le nom de Thérèse Birnbaum, née en 1928, morte en 2009.
Une fois n'est pas coutume, un film sur la Shoah n'est pas centré sur la déportation ou l'extermination, mais sur la persévérance, l'endurance et l'entraide qui ont permis à un couple et une adolescente de passer plus de deux ans cachés au nez et à la barbe des nazis et de leurs collaborateurs, en plein Paris.
Au niveau de la distribution, on a du lourd : Adeline d'Hermy et Guillaume Gallienne (tous deux de la Comédie Française) incarnent les parents, Sandrine Bonnaire et Laurent Bateau interprètent les deux "bons Français" catholiques, qui vont risquer leur vie en cachant et alimentant la famille juive.
On pense inévitablement à l'histoire d'Anne Frank, réfugiée avec les siens dans l'Annexe. Promiscuité, enfermement, chaleur, froid, faim, ennui, crainte au moindre bruit... Les vieux spectateurs ont déjà vu/lu tout cela, mais une bonne redite ne fait pas de mal, d'autant que c'est correctement mis en scène et bien interprété.
Petit à petit, le personnage principal devient celui de la fille du couple juif, la jeune Taub, qui grandit, mûrit, prend des initiatives. Elle est incarnée par Violette Guillon, qui, jusqu'à présent, s'est surtout fait remarquer dans des comédies oubliables (C'est quoi cette mamie ?, C'est quoi ce papy ?, 10 jours sans maman et - peut-être le pire de tous - 10 jours encore sans maman).
A noter que les scènes de fiction sont parfois entrecoupées d'images d'archives, le film se concluant sur une histoire d'amour née à la Libération... et qui dura plus soixante ans ! (Voilà qui est peut-être encore plus extraordinaire que l'histoire de la survie de la famille...)
19:22 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
mardi, 25 février 2025
Bridget IV
Il y a fort longtemps (« Je vous parle d'un temps, que les moins de vingt ans, ne peuveuuu pas connaîtttrreuuu... »), une amie m'avait fait découvrir le Journal de Bridget Jones, qui m'avait beaucoup plu. Cela m'a incité, quelques années plus tard, à aller voir son adaptation cinématographique, un peu décevante par rapport au bouquin, mais portée par les interprétations de Renée Zellweger, Shirley Henderson, Hugh Grant, Colin Firth, Jim Broadbent... La comédie est un genre que l'on prend très au sérieux, de l'autre côté de la Manche ! Très déçu par le deuxième film, je m'étais arrêté là. J'ai retenté ma chance avec ce quatrième et sans doute dernier volet des aventures de la fantasque Londonienne.
La première heure (presque 1h10) prend la forme d'une comédie, dans le genre de celles qu'on a déjà vues. Veuve depuis quatre ans, Bridget est tombée dans un état proche de celui dans lequel elle se retrouvait jadis, après une rupture : elle s'habille n'importe comment, mange n'importe quoi, picole sec... et vit dans un beau bordel. Le problème est que, cette fois-ci, elle a deux enfants à charge, ceux qu'elle a eus avec feu Mark Darcy, qu'elle revoit, tel un fantôme, de temps à autre.
C'est drôle parce que Renée a toujours autant d'allant (et de charme), même si je regrette qu'on la fasse un peu trop souvent sourire bêtement. Ce sourire revient parce que, suite aux conseils de son toxique entourage, elle décide de se prendre en mains et de repartir à la chasse au mâle. C'est évidemment source de situations aussi cocasses qu'embarrassantes (pour l'héroïne). Deux beaux (jeunes) spécimens (musclés) se présentent à elle... ainsi que son ex de toujours, Daniel Cleaver, désormais "vieux beau", toujours aussi libidineux. Grant est vraiment savoureux dans le rôle, d'autant que, dans cet épisode, il prend une épaisseur supplémentaire, venue avec l'âge.
Cela indique le ton qui domine la seconde partie, plus dans l'émotion. Il est question de vieillesse, de solitude, de deuil, celui de Bridget, mais aussi celui de son fils aîné. Je trouve que ces questions ne sont pas traitées par dessus la jambe. C'est assez délicat et cela cohabite très bien avec le reste, parfois graveleux, sans être vulgaire. Joli tour de force.
Cela ne va pas révolutionner la comédie, mais cela fait passer un bon moment.
P.S.
Le générique de fin est accompagné d'abord de photographies, puis d'extraits des précédents films de la saga Bridget Jones.
20:57 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Bridget IV
Il y a fort longtemps (« Je vous parle d'un temps, que les moins de vingt ans, ne peuveuuu pas connaîtttrreuuu... »), une amie m'avait fait découvrir le Journal de Bridget Jones, qui m'avait beaucoup plu. Cela m'a incité, quelques années plus tard, à aller voir son adaptation cinématographique, un peu décevante par rapport au bouquin, mais portée par les interprétations de Renée Zellweger, Shirley Henderson, Hugh Grant, Colin Firth, Jim Broadbent... La comédie est un genre que l'on prend très au sérieux, de l'autre côté de la Manche ! Très déçu par le deuxième film, je m'étais arrêté là. J'ai retenté ma chance avec ce quatrième et sans doute dernier volet des aventures de la fantasque Londonienne.
La première heure (presque 1h10) prend la forme d'une comédie, dans le genre de celles qu'on a déjà vues. Veuve depuis quatre ans, Bridget est tombée dans un état proche de celui dans lequel elle se retrouvait jadis, après une rupture : elle s'habille n'importe comment, mange n'importe quoi, picole sec... et vit dans un beau bordel. Le problème est que, cette fois-ci, elle a deux enfants à charge, ceux qu'elle a eus avec feu Mark Darcy, qu'elle revoit, tel un fantôme, de temps à autre.
C'est drôle parce que Renée a toujours autant d'allant (et de charme), même si je regrette qu'on la fasse un peu trop souvent sourire bêtement. Ce sourire revient parce que, suite aux conseils de son toxique entourage, elle décide de se prendre en mains et de repartir à la chasse au mâle. C'est évidemment source de situations aussi cocasses qu'embarrassantes (pour l'héroïne). Deux beaux (jeunes) spécimens (musclés) se présentent à elle... ainsi que son ex de toujours, Daniel Cleaver, désormais "vieux beau", toujours aussi libidineux. Grant est vraiment savoureux dans le rôle, d'autant que, dans cet épisode, il prend une épaisseur supplémentaire, venue avec l'âge.
Cela indique le ton qui domine la seconde partie, plus dans l'émotion. Il est question de vieillesse, de solitude, de deuil, celui de Bridget, mais aussi celui de son fils aîné. Je trouve que ces questions ne sont pas traitées par dessus la jambe. C'est assez délicat et cela cohabite très bien avec le reste, parfois graveleux, sans être vulgaire. Joli tour de force.
Cela ne va pas révolutionner la comédie, mais cela fait passer un bon moment.
P.S.
Le générique de fin est accompagné d'abord de photographies, puis d'extraits des précédents films de la saga Bridget Jones.
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dimanche, 23 février 2025
Mercato
Un film sur le football, avec pour héros un personnage incarné par Jamel Debbouze... voilà qui a priori n'avait rien d'alléchant. Mais le traitement sous forme de thriller et l'assez bon souvenir laissé par le dernier film vu de Tristan Séguéla (Docteur ?) m'ont incité à tenter l'expérience.
Ma principale crainte était que Debbouze en fasse des caisses, dans le genre trublion. Certes, son personnage (Driss) a de la gouaille (et c'est crédible, vu le contexte), mais l'humoriste s'est effacé derrière le rôle, tout en tension. Lui, le vétéran du transfert de joueurs, risque de tout perdre : son statut professionnel, sa famille, voire la vie. Le film prend donc la forme d'un compte à rebours (d'abord en jours, puis en heures)... et, franchement, c'est palpitant.
Derrière la caméra, Tristan Séguéla s'inspire visiblement de films venus de l'autre côté de l'Atlantique. La qualité de l'image est bonne et la musique d'ambiance au diapason (si l'on excepte quelques morceaux de rap, horripilants). L'action est rythmée, durant les deux heures. On n'a pas le temps de s'ennuyer.
Les acteurs sont bons. On retrouve Hakim Jemili (à l'affiche de Docteur ?), dans le rôle d'un ancien grand espoir du football, devenu une sous-vedette capricieuse. Quelques autres personnages de joueurs sont montrés comme n'étant pas très futés. A l'opposé, l'une des stars de la discipline est présentée comme un type très réfléchi... et surtout amoureux du ballon rond. (Il est incarné par Birane Ba, de la Comédie Française.)
La caractérisation des personnages casse donc parfois (un peu) les codes... mais pas dans la séquence de rap, qui m'a semblé caricaturale. (Ceci dit, une personne qui s'y connaît mieux que moi m'a susurré que c'était plus vrai que nature.) J'ai bien aimé qu'à un moment de l'intrigue, l'une des compagnes de joueur (une jeune femme au physique très avantageux, en général silencieuse) intervienne dans une conversation houleuse... pour dire des trucs extrêmement censés, au grand étonnement d'ailleurs d'une partie de la gent masculine qui l'entoure !
L'ambiance des stades de football est bien restituée, tout comme l'immensité des enjeux financiers, qui se présentent parfois très tôt : un gamin convoité par plusieurs club n'a que onze-douze ans... Le fond de l'histoire n'est toutefois pas très fouillé : celles et ceux qui s'intéressent un tant soit peu à l'actualité de ce sport n'apprendront sans doute pas grand chose. Pour d'autres, ce film fera peut-être office de déniaisement.
En plus, on voyage entre Paris, Lille, Reims, Madrid, Dubaï... et Salzbourg. L'histoire est pimentée d'humour (notamment dans les relations père-fils). J'ai passé un bon moment.
Mercato
Un film sur le football, avec pour héros un personnage incarné par Jamel Debbouze... voilà qui a priori n'avait rien d'alléchant. Mais le traitement sous forme de thriller et l'assez bon souvenir laissé par le dernier film vu de Tristan Séguéla (Docteur ?) m'ont incité à tenter l'expérience.
Ma principale crainte était que Debbouze en fasse des caisses, dans le genre trublion. Certes, son personnage (Driss) a de la gouaille (et c'est crédible, vu le contexte), mais l'humoriste s'est effacé derrière le rôle, tout en tension. Lui, le vétéran du transfert de joueurs, risque de tout perdre : son statut professionnel, sa famille, voire la vie. Le film prend donc la forme d'un compte à rebours (d'abord en jours, puis en heures)... et, franchement, c'est palpitant.
Derrière la caméra, Tristan Séguéla s'inspire visiblement de films venus de l'autre côté de l'Atlantique. La qualité de l'image est bonne et la musique d'ambiance au diapason (si l'on excepte quelques morceaux de rap, horripilants). L'action est rythmée, durant les deux heures. On n'a pas le temps de s'ennuyer.
Les acteurs sont bons. On retrouve Hakim Jemili (à l'affiche de Docteur ?), dans le rôle d'un ancien grand espoir du football, devenu une sous-vedette capricieuse. Quelques autres personnages de joueurs sont montrés comme n'étant pas très futés. A l'opposé, l'une des stars de la discipline est présentée comme un type très réfléchi... et surtout amoureux du ballon rond. (Il est incarné par Birane Ba, de la Comédie Française.)
La caractérisation des personnages casse donc parfois (un peu) les codes... mais pas dans la séquence de rap, qui m'a semblé caricaturale. (Ceci dit, une personne qui s'y connaît mieux que moi m'a susurré que c'était plus vrai que nature.) J'ai bien aimé qu'à un moment de l'intrigue, l'une des compagnes de joueur (une jeune femme au physique très avantageux, en général silencieuse) intervienne dans une conversation houleuse... pour dire des trucs extrêmement censés, au grand étonnement d'ailleurs d'une partie de la gent masculine qui l'entoure !
L'ambiance des stades de football est bien restituée, tout comme l'immensité des enjeux financiers, qui se présentent parfois très tôt : un gamin convoité par plusieurs club n'a que onze-douze ans... Le fond de l'histoire n'est toutefois pas très fouillé : celles et ceux qui s'intéressent un tant soit peu à l'actualité de ce sport n'apprendront sans doute pas grand chose. Pour d'autres, ce film fera peut-être office de déniaisement.
En plus, on voyage entre Paris, Lille, Reims, Madrid, Dubaï... et Salzbourg. L'histoire est pimentée d'humour (notamment dans les relations père-fils). J'ai passé un bon moment.
samedi, 22 février 2025
Un Jour en septembre (DVD)
C'est le titre d'un "vieux" documentaire de Kevin Macdonald (qui, à l'époque, n'avait pas encore réalisé Le Dernier Roi d’Écosse), sorti en 1999 et lauréat de l'Oscar, dans sa catégorie, en 2000 (devant le Buena Vista Social Club de Wim Wenders).
C'était l'année où avaient été distingués Sam Mendes et Kevin Spacey (pour American Beauty), mais aussi (en tant que second rôle) Michael Caine et Angelina Jolie, Pedro Almodovar (pour Tout sur ma mère), les décors de Sleepy Hollow (de Tim Burton), les effets spéciaux du premier Matrix... sans oublier You'll be in my heart, la chanson composée par Phil Collins pour le film d'animation Tarzan (un Disney, bien entendu). Étaient repartis bredouilles les œuvres suivantes : Le Talentueux Mr Ripley (avec Matt Damon), Révélations (de Michael Mann), Sixième Sens (le meilleur Shyamalan ?), La Ligne verte (avec Tom Hanks), Magnolia (de Paul Thomas Anderson) et Dans la peau de John Malkovich (de Spike Jonze)... Quelle année !
Le documentaire de Macdonald m'est revenu en tête en raison de la sortie récente de 5 septembre, consacré lui aussi au massacre de Munich, pendant les Jeux Olympiques d'été de 1972.
Voir les deux films à peu de distance l'un de l'autre fait surgir leurs ressemblances. Ils contiennent tous deux des images d'actualité de l'époque... mais la fiction sortie ce mois-ci comporte des scènes, jouées par des acteurs, d'une troublante vérité, proche du mimétisme quand on a les originaux sous les yeux.
L'avantage du documentaire de Macdonald est de ne pas se limiter à la vision de l'équipe d'ABC. Il a croisé les archives avec les déclarations de témoins américains, allemands et israéliens, s'appuyant notamment sur les interventions du chef de Mossad (à l'époque Zvi Zamir) et de la veuve d'un des membres de l'équipe olympique. Du côté allemand, même 27 ans après, on sent souvent la gêne, parce qu'il est évident que les services de sécurité, qu'ils soient bavarois au fédéraux (dépendant de Berlin) n'ont pas été à la hauteur. Sur les lieux du carnage final, certains se sont même fait tirer dessus par leurs compatriotes, qui les ont pris pour des membres du commando terroriste.
Celui-ci a aussi droit à la parole, à travers le dernier survivant du groupe, Jamal Al-Gashey, fier de ce qu'il a "accompli"... mais se terrant pour échapper aux tueurs du Mossad.
Sur le fond, quelques nuances distinguent le documentaire de la fiction. Ainsi, aujourd'hui, on sait que les sportifs en goguette, qui ont fait entrer par mégarde les terroristes dans le village olympique, n'étaient pas états-uniens mais canadiens.
Le documentaire a marqué les esprits pour plusieurs raisons. Il est le résultat d'un travail fouillé, pas unilatéral dans le traitement des informations. Il a été tourné avec un réel souci pédagogique, pour faire comprendre les tenants et les aboutissants au plus grand nombre, avec notamment quelques animations pour expliquer le dénouement. Il a choqué certains à cause des plans des deux premières victimes (aux visages floutés). Il contient enfin une révélation, celle que l'échange des trois terroristes rescapés (réalisé deux mois plus tard) entre la RFA et les Palestiniens qui avaient pris en otage un avion reliant Beyrouth à Francfort... était en réalité une opération d'enfumage, les autorités ouest-allemandes étant peu désireuses de se coltiner l'organisation d'un procès, surtout au regard des menaces que les mouvements terroristes faisaient planer sur le pays.
P.S. I
Un site allemand a réalisé une sorte de mémorial virtuel dédié aux onze victimes du massacre, chacune ayant droit à une page souvenir (fort bien documentée), en allemand et en anglais :
David Berger (né en 1944)
Zeev Friedman (né en 1944)
Yossef Gutfreund (né en 1931)
Eliezer Halfin (né en 1948)
Yossef Romano (né en 1940)
Kehat Schor (né en 1919)
Amitzur Shapira (né en 1932)
Mark Slavin (né en 1954)
Andrei Spitzer (né en 1945)
Yakov Springer (né en 1921)
Moshe Weinberg (né en 1939)
Ce n'est pas l'un des moindres paradoxes de cette affaire : aucune des victimes n'est née dans l’État israélien (recréé en 1948). Les deux plus jeunes du groupe (Slavin et Halfin) ont vu le jour en URSS, tout comme Friedman. Quatre autres sont nés en Europe de l'Est : Springer (en Pologne), Gutfreund, Schor et Spitzer (dans la Grande Roumanie). Berger et Romano sont plus atypiques : le premier est né aux États-Unis (à Cleveland), le second dans la Libye italienne (à Benghazi). Restent Weinberg et Shapira, qui ont vu le jour dans la Palestine mandataire (sous autorité du Royaume-Uni), à Haïfa et Tev Aviv.
Le plus terrible est que ceux qui sont nés en URSS, Pologne et Roumanie sont très souvent des rescapés de la Shoah. Ils ont échappé aux nazis (et à leurs collaborateurs polonais, roumains...), pour tomber, des années plus tard, sous les balles de Palestiniens.
P.S. II
Le DVD ne contient aucun supplément (à part la bande-annonce).
P.S. III
Un certain Raymond Depardon figure au générique : il était en charge de la photographie.
20:22 Publié dans Cinéma, Histoire, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
Un Jour en septembre (DVD)
C'est le titre d'un "vieux" documentaire de Kevin Macdonald (qui, à l'époque, n'avait pas encore réalisé Le Dernier Roi d’Écosse), sorti en 1999 et lauréat de l'Oscar, dans sa catégorie, en 2000 (devant le Buena Vista Social Club de Wim Wenders).
C'était l'année où avaient été distingués Sam Mendes et Kevin Spacey (pour American Beauty), mais aussi (en tant que second rôle) Michael Caine et Angelina Jolie, Pedro Almodovar (pour Tout sur ma mère), les décors de Sleepy Hollow (de Tim Burton), les effets spéciaux du premier Matrix... sans oublier You'll be in my heart, la chanson composée par Phil Collins pour le film d'animation Tarzan (un Disney, bien entendu). Étaient repartis bredouilles les œuvres suivantes : Le Talentueux Mr Ripley (avec Matt Damon), Révélations (de Michael Mann), Sixième Sens (le meilleur Shyamalan ?), La Ligne verte (avec Tom Hanks), Magnolia (de Paul Thomas Anderson) et Dans la peau de John Malkovich (de Spike Jonze)... Quelle année !
Le documentaire de Macdonald m'est revenu en tête en raison de la sortie récente de 5 septembre, consacré lui aussi au massacre de Munich, pendant les Jeux Olympiques d'été de 1972.
Voir les deux films à peu de distance l'un de l'autre fait surgir leurs ressemblances. Ils contiennent tous deux des images d'actualité de l'époque... mais la fiction sortie ce mois-ci comporte des scènes, jouées par des acteurs, d'une troublante vérité, proche du mimétisme quand on a les originaux sous les yeux.
L'avantage du documentaire de Macdonald est de ne pas se limiter à la vision de l'équipe d'ABC. Il a croisé les archives avec les déclarations de témoins américains, allemands et israéliens, s'appuyant notamment sur les interventions du chef de Mossad (à l'époque Zvi Zamir) et de la veuve d'un des membres de l'équipe olympique. Du côté allemand, même 27 ans après, on sent souvent la gêne, parce qu'il est évident que les services de sécurité, qu'ils soient bavarois au fédéraux (dépendant de Berlin) n'ont pas été à la hauteur. Sur les lieux du carnage final, certains se sont même fait tirer dessus par leurs compatriotes, qui les ont pris pour des membres du commando terroriste.
Celui-ci a aussi droit à la parole, à travers le dernier survivant du groupe, Jamal Al-Gashey, fier de ce qu'il a "accompli"... mais se terrant pour échapper aux tueurs du Mossad.
Sur le fond, quelques nuances distinguent le documentaire de la fiction. Ainsi, aujourd'hui, on sait que les sportifs en goguette, qui ont fait entrer par mégarde les terroristes dans le village olympique, n'étaient pas états-uniens mais canadiens.
Le documentaire a marqué les esprits pour plusieurs raisons. Il est le résultat d'un travail fouillé, pas unilatéral dans le traitement des informations. Il a été tourné avec un réel souci pédagogique, pour faire comprendre les tenants et les aboutissants au plus grand nombre, avec notamment quelques animations pour expliquer le dénouement. Il a choqué certains à cause des plans des deux premières victimes (aux visages floutés). Il contient enfin une révélation, celle que l'échange des trois terroristes rescapés (réalisé deux mois plus tard) entre la RFA et les Palestiniens qui avaient pris en otage un avion reliant Beyrouth à Francfort... était en réalité une opération d'enfumage, les autorités ouest-allemandes étant peu désireuses de se coltiner l'organisation d'un procès, surtout au regard des menaces que les mouvements terroristes faisaient planer sur le pays.
P.S. I
Un site allemand a réalisé une sorte de mémorial virtuel dédié aux onze victimes du massacre, chacune ayant droit à une page souvenir (fort bien documentée), en allemand et en anglais :
David Berger (né en 1944)
Zeev Friedman (né en 1944)
Yossef Gutfreund (né en 1931)
Eliezer Halfin (né en 1948)
Yossef Romano (né en 1940)
Kehat Schor (né en 1919)
Amitzur Shapira (né en 1932)
Mark Slavin (né en 1954)
Andrei Spitzer (né en 1945)
Yakov Springer (né en 1921)
Moshe Weinberg (né en 1939)
Ce n'est pas l'un des moindres paradoxes de cette affaire : aucune des victimes n'est née dans l’État israélien (recréé en 1948). Les deux plus jeunes du groupe (Slavin et Halfin) ont vu le jour en URSS, tout comme Friedman. Quatre autres sont nés en Europe de l'Est : Springer (en Pologne), Gutfreund, Schor et Spitzer (dans la Grande Roumanie). Berger et Romano sont plus atypiques : le premier est né aux États-Unis (à Cleveland), le second dans la Libye italienne (à Benghazi). Restent Weinberg et Shapira, qui ont vu le jour dans la Palestine mandataire (sous autorité du Royaume-Uni), à Haïfa et Tev Aviv.
Le plus terrible est que ceux qui sont nés en URSS, Pologne et Roumanie sont très souvent des rescapés de la Shoah. Ils ont échappé aux nazis (et à leurs collaborateurs polonais, roumains...), pour tomber, des années plus tard, sous les balles de Palestiniens.
P.S. II
Le DVD ne contient aucun supplément (à part la bande-annonce).
P.S. III
Un certain Raymond Depardon figure au générique : il était en charge de la photographie.
20:22 Publié dans Cinéma, Histoire, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
jeudi, 20 février 2025
Un parfait inconnu
Ah, qu'elle était belle l'époque durant laquelle on pouvait rouler à moto sans casque, fumer dans les lieux publics, baiser à tire-larigot sans capote... et gagner plein de sous avec des chansons contestataires ! En se focalisant sur la période qui vit Robert Zimmerman devenir vraiment Bob Dylan, James Mangold (auquel on doit, entre autres, Logan, Le Mans 66 et le dernier Indiana Jones), né en 1963, nous livre ce que certains djeunses pourraient appeler (de manière réductrice) "un film de boomer".
Du coup, c'est au moins autant une œuvre de cœur qu'un mini-biopic, centré sur les années 1961-1965, avant donc la mort de Woody Guthrie (l'un des modèles de Dylan)... mais juste après la sortie de l'un de ses "tubes", Like a Rolling Stone, qui a marqué un tournant dans sa carrière... et dont les paroles ont inspiré le titre du film (en anglais).
Ce n'est toutefois pas une hagiographie. Mangold dépeint certes un jeune musicien tenaillé par son art... mais aussi soucieux de richesse, de célébrité... et de conquêtes féminines. Sur la plan politique, il est montré comme ambigu, ce que fait bien sentir (parfois de manière implicite) le jeu de Timothée Chalamet (pour une fois très bon). Mais il n'est pas le seul à se distinguer. Toute la distribution est brillante, d'Edward Norton (en vétéran de la folk traditionnelle, militante, qui voit un petit jeune décrocher la célébrité après laquelle il semble avoir couru) à Monica Barbaro (surprenante Joan Baez), en passant par Elle Fanning, Boyd Holbrook (excellent Johnny Cash)... et tant d'autres.
Les événements historiques ne constituent qu'un arrière-plan, jamais réellement creusé. Cela commence avec un petit goût de Guerre froide et des relents de maccarthysme. Cela continue avec le mouvement des Droits civiques et la Guerre du Vietnam. Celles et ceux qui sont allés voir ce film en pensant y trouver un brûlot politique ont dû être déçus. C'est plutôt une nouvelle illustration de la marche vers le sommet d'un p'tit gars venu de la base, une histoire très américaine en fait. (C'est le moment de préciser qu'en réalité, Robert Zimmerman est issu de la classe moyenne.)
Je me dois de signaler que, si l'on n'aime pas la musique folk, il vaut mieux s'abstenir, parce qu'elle occupe une place considérable, peut-être la moitié des 2h20. Moi qui ne suis pas un fan du genre (sans y être allergique), j'ai été séduit.
En dépit de sa longueur et de quelques scènes intimes moins réussies que le reste, le film mérite incontestablement le détour.
22:14 Publié dans Cinéma, Histoire, Musique, Politique étrangère | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire, musique
Un parfait inconnu
Ah, qu'elle était belle l'époque durant laquelle on pouvait rouler à moto sans casque, fumer dans les lieux publics, baiser à tire-larigot sans capote... et gagner plein de sous avec des chansons contestataires ! En se focalisant sur la période qui vit Robert Zimmerman devenir vraiment Bob Dylan, James Mangold (auquel on doit, entre autres, Logan, Le Mans 66 et le dernier Indiana Jones), né en 1963, nous livre ce que certains djeunses pourraient appeler (de manière réductrice) "un film de boomer".
Du coup, c'est au moins autant une œuvre de cœur qu'un mini-biopic, centré sur les années 1961-1965, avant donc la mort de Woody Guthrie (l'un des modèles de Dylan)... mais juste après la sortie de l'un de ses "tubes", Like a Rolling Stone, qui a marqué un tournant dans sa carrière... et dont les paroles ont inspiré le titre du film (en anglais).
Ce n'est toutefois pas une hagiographie. Mangold dépeint certes un jeune musicien tenaillé par son art... mais aussi soucieux de richesse, de célébrité... et de conquêtes féminines. Sur la plan politique, il est montré comme ambigu, ce que fait bien sentir (parfois de manière implicite) le jeu de Timothée Chalamet (pour une fois très bon). Mais il n'est pas le seul à se distinguer. Toute la distribution est brillante, d'Edward Norton (en vétéran de la folk traditionnelle, militante, qui voit un petit jeune décrocher la célébrité après laquelle il semble avoir couru) à Monica Barbaro (surprenante Joan Baez), en passant par Elle Fanning, Boyd Holbrook (excellent Johnny Cash)... et tant d'autres.
Les événements historiques ne constituent qu'un arrière-plan, jamais réellement creusé. Cela commence avec un petit goût de Guerre froide et des relents de maccarthysme. Cela continue avec le mouvement des Droits civiques et la Guerre du Vietnam. Celles et ceux qui sont allés voir ce film en pensant y trouver un brûlot politique ont dû être déçus. C'est plutôt une nouvelle illustration de la marche vers le sommet d'un p'tit gars venu de la base, une histoire très américaine en fait. (C'est le moment de préciser qu'en réalité, Robert Zimmerman est issu de la classe moyenne.)
Je me dois de signaler que, si l'on n'aime pas la musique folk, il vaut mieux s'abstenir, parce qu'elle occupe une place considérable, peut-être la moitié des 2h20. Moi qui ne suis pas un fan du genre (sans y être allergique), j'ai été séduit.
En dépit de sa longueur et de quelques scènes intimes moins réussies que le reste, le film mérite incontestablement le détour.
22:14 Publié dans Cinéma, Histoire, Musique, Politique étrangère | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire, musique
mercredi, 19 février 2025
Daffy et Porky sauvent le monde
Petit bain de jouvence pour moi, à l'occasion de la sortie en salles de ces nouvelles aventures de deux personnages des Looney Tunes (ou Merry Melodies), à savoir Daffy Duck et Porky Pig. J'ai pu constater que, dans la salle, ceux qui ont connu les courts-métrages déjantés de jadis accompagnaient ceux qui, peut-être, découvraient cet univers.
L'intrigue comique est mâtinée d'horreur et de science-fiction. Les spectateurs avisés reconnaîtront les références à Deep Impact, La Nuit des morts-vivants... ainsi qu'au style des courts-métrages anciens. C'est souvent surréaliste, sans être effrayant... mais ce n'est pas super-bien fait. J'ai vite arrêté de compter les faux-raccords et autres erreurs de mise en image. Il faut être indulgent pour supporter cela... et surtout le personnage de Daffy Duck, à qui j'ai souvent eu envie de coller des gifles. L'intrigue met en scène son amitié tumultueuse avec Porky, qui finit par se fâcher avec lui... mais, je vous rassure, la fin est consensuelle, Daffy ayant lui-même (un peu) mûri.
D'autres messages sont délivrés à nos chères têtes blondes/brunes/rousses/châtain/chauves. Ainsi, Porky refuse la facilité (suggérée par Daffy) qui consisterait à attendre que tombe un chèque du gouvernement (une aide sociale) pour régler leurs problèmes. Les deux acolytes se lancent dans le monde du travail, avec un succès que je laisse à chacun le plaisir de découvrir. Ils finissent par trouver leur bonheur dans un emploi peu gratifiant, sans doute mal payé, mais qui leur convient.
... et c'est là que vous vous dites : mais c'est un film de droite ! Oooooooooooooooooh, ouiiiiiii ! (C'est si rare dans le secteur de l'animation, où fourmillent les gauchistes de diverses obédiences.) Je pense que le sous-texte est en partie trumpien (ou muskien). En effet, Daffy, en plus de se comporter comme un crétin, adopte les théories les plus farfelues. A un moment, il est clairement présenté comme un complotiste... et c'est lui qui, d'une certaine manière, a raison ! Quand j'aurai ajouté que le grand méchant est certes un personnage en apparence hostile, mais qui veut en réalité sauver la planète (grâce à la technologie), vous vous demanderez s'il est bien nécessaire d'emmener votre progéniture ingurgiter une telle propagande insidieuse.
Le film n'est pourtant pas sans qualités. A un court instant, on voit Daffy jouer à l'influenceuse (et c'est hilarant). Un peu plus loin, l'entrée en lice du principal personnage féminin (la charmante Petunia Pig, qui donne très envie de goûter à ses jambons) est délicieusement parodique. Malheureusement, la suite n'est que rarement aussi emballante. Je signale toutefois le procédé utilisé par les héros pour combattre le méchant : une substance à base d’œuf pourri, qui fait vomir les humains zombifiés... Kiffant.
Le public, adulte comme jeune, a au final assez peu ri. J'ai trouvé que le film nous avait été un peu survendu, peut-être en raison de la nostalgie de nombreux adultes. Jadis, les courts-métrages étaient d'esprit contestataire, un peu anars (de gauche). Aujourd'hui, au moins de l'autre côté de l'Atlantique, la disruptivité semble avoir été récupérée par le camp adverse.
19:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Daffy et Porky sauvent le monde
Petit bain de jouvence pour moi, à l'occasion de la sortie en salles de ces nouvelles aventures de deux personnages des Looney Tunes (ou Merry Melodies), à savoir Daffy Duck et Porky Pig. J'ai pu constater que, dans la salle, ceux qui ont connu les courts-métrages déjantés de jadis accompagnaient ceux qui, peut-être, découvraient cet univers.
L'intrigue comique est mâtinée d'horreur et de science-fiction. Les spectateurs avisés reconnaîtront les références à Deep Impact, La Nuit des morts-vivants... ainsi qu'au style des courts-métrages anciens. C'est souvent surréaliste, sans être effrayant... mais ce n'est pas super-bien fait. J'ai vite arrêté de compter les faux-raccords et autres erreurs de mise en image. Il faut être indulgent pour supporter cela... et surtout le personnage de Daffy Duck, à qui j'ai souvent eu envie de coller des gifles. L'intrigue met en scène son amitié tumultueuse avec Porky, qui finit par se fâcher avec lui... mais, je vous rassure, la fin est consensuelle, Daffy ayant lui-même (un peu) mûri.
D'autres messages sont délivrés à nos chères têtes blondes/brunes/rousses/châtain/chauves. Ainsi, Porky refuse la facilité (suggérée par Daffy) qui consisterait à attendre que tombe un chèque du gouvernement (une aide sociale) pour régler leurs problèmes. Les deux acolytes se lancent dans le monde du travail, avec un succès que je laisse à chacun le plaisir de découvrir. Ils finissent par trouver leur bonheur dans un emploi peu gratifiant, sans doute mal payé, mais qui leur convient.
... et c'est là que vous vous dites : mais c'est un film de droite ! Oooooooooooooooooh, ouiiiiiii ! (C'est si rare dans le secteur de l'animation, où fourmillent les gauchistes de diverses obédiences.) Je pense que le sous-texte est en partie trumpien (ou muskien). En effet, Daffy, en plus de se comporter comme un crétin, adopte les théories les plus farfelues. A un moment, il est clairement présenté comme un complotiste... et c'est lui qui, d'une certaine manière, a raison ! Quand j'aurai ajouté que le grand méchant est certes un personnage en apparence hostile, mais qui veut en réalité sauver la planète (grâce à la technologie), vous vous demanderez s'il est bien nécessaire d'emmener votre progéniture ingurgiter une telle propagande insidieuse.
Le film n'est pourtant pas sans qualités. A un court instant, on voit Daffy jouer à l'influenceuse (et c'est hilarant). Un peu plus loin, l'entrée en lice du principal personnage féminin (la charmante Petunia Pig, qui donne très envie de goûter à ses jambons) est délicieusement parodique. Malheureusement, la suite n'est que rarement aussi emballante. Je signale toutefois le procédé utilisé par les héros pour combattre le méchant : une substance à base d’œuf pourri, qui fait vomir les humains zombifiés... Kiffant.
Le public, adulte comme jeune, a au final assez peu ri. J'ai trouvé que le film nous avait été un peu survendu, peut-être en raison de la nostalgie de nombreux adultes. Jadis, les courts-métrages étaient d'esprit contestataire, un peu anars (de gauche). Aujourd'hui, au moins de l'autre côté de l'Atlantique, la disruptivité semble avoir été récupérée par le camp adverse.
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mardi, 18 février 2025
Haut les mains
Comme l'intrigue fait intervenir un cambrioleur (sur le retour), on est tenté de penser, de prime abord, que le titre fait allusion à un braquage au sens littéral, alors que je pense qu'il faut le prendre au sens symbolique : certaines personnalités ont réalisé un véritable hold-up sur l'écologie et tentent de se faire passer pour ce qu'elles ne sont pas. Le propos est radical, souvent caricatural, mais c'est assumé.
Au centre de l'histoire se trouve Bernard, un cambrioleur quinquagénaire, un peu has been sur les bords... mais qui a gardé un doigté incomparable, qui lui permet de faire monter au septième ciel ses partenaires sexuelles d'ouvrir n'importe quel type de coffre. Il est tombé sous la coupe d'un flic véreux et misogyne, un gros porc dans tous les sens du terme, incarné avec une certaine gourmandise par Stéphane Debac.
Dans des circonstances que je me garderai de détailler, Bernard se retrouve mêlé aux actions d'un groupuscule écolo-féministe, "piloté" (de manière presque démocratique) par une femme forte, Olympe, formidablement interprétée par Émilie Caen. Elle est épaulée par deux djeunses qui sont des caricatures de citadins engagés pseudo-révolutionnaires : un garçon déconstruit (un geek non masculiniste, ce qui mérite d'être souligné) et une amazone qui n'a que les mots "patriarcat" et "boomer" à la bouche. Aussi agaçant ce personnage soit-il, je dois reconnaître qu'il est très bien incarné par Tracy Gotoas et qu'il évolue positivement en cours de route.
C'est d'ailleurs le cas de tous les protagonistes. Bernard le maladroit, le lâche (très bonne prestation de Vincent Elbaz), finit par se laisser pousser des couilles, Olympe fend l'armure, Simon sort de ses écrans et Zora s'ouvre davantage aux autres.
Le début contient quelques répliques grinçantes, quand les djeunses et leur mentor raillent le quinqua qu'ils présument pétri de préjugés... dont ils ne sont eux-mêmes pas dépourvus.
J'ai failli oublier un personnage important : Flamby, un... lapin, qui joue un rôle non négligeable dans l'intrigue.
Voilà pourquoi ce film m'a globalement plu. D'abord, parce que j'y ai ri, à plusieurs reprises. Ensuite, parce que la cause est belle : le plan global consiste à révéler la véritable nature d'un présentateur télé présumé écolo, futur ministre, à la tête d'une fondation renommée (toute ressemblance avec Nicolas H. étant évidemment fortuite). Enfin parce que la réalisatrice Julie Manoukian (dont j'avais plutôt bien aimé Les Vétos) égratigne (avec humour) le camp qu'elle apprécie.
La manière dont les activistes arrivent à leurs fins n'est évidemment pas réaliste, mais l'on passe un bon moment.
19:01 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Haut les mains
Comme l'intrigue fait intervenir un cambrioleur (sur le retour), on est tenté de penser, de prime abord, que le titre fait allusion à un braquage au sens littéral, alors que je pense qu'il faut le prendre au sens symbolique : certaines personnalités ont réalisé un véritable hold-up sur l'écologie et tentent de se faire passer pour ce qu'elles ne sont pas. Le propos est radical, souvent caricatural, mais c'est assumé.
Au centre de l'histoire se trouve Bernard, un cambrioleur quinquagénaire, un peu has been sur les bords... mais qui a gardé un doigté incomparable, qui lui permet de faire monter au septième ciel ses partenaires sexuelles d'ouvrir n'importe quel type de coffre. Il est tombé sous la coupe d'un flic véreux et misogyne, un gros porc dans tous les sens du terme, incarné avec une certaine gourmandise par Stéphane Debac.
Dans des circonstances que je me garderai de détailler, Bernard se retrouve mêlé aux actions d'un groupuscule écolo-féministe, "piloté" (de manière presque démocratique) par une femme forte, Olympe, formidablement interprétée par Émilie Caen. Elle est épaulée par deux djeunses qui sont des caricatures de citadins engagés pseudo-révolutionnaires : un garçon déconstruit (un geek non masculiniste, ce qui mérite d'être souligné) et une amazone qui n'a que les mots "patriarcat" et "boomer" à la bouche. Aussi agaçant ce personnage soit-il, je dois reconnaître qu'il est très bien incarné par Tracy Gotoas et qu'il évolue positivement en cours de route.
C'est d'ailleurs le cas de tous les protagonistes. Bernard le maladroit, le lâche (très bonne prestation de Vincent Elbaz), finit par se laisser pousser des couilles, Olympe fend l'armure, Simon sort de ses écrans et Zora s'ouvre davantage aux autres.
Le début contient quelques répliques grinçantes, quand les djeunses et leur mentor raillent le quinqua qu'ils présument pétri de préjugés... dont ils ne sont eux-mêmes pas dépourvus.
J'ai failli oublier un personnage important : Flamby, un... lapin, qui joue un rôle non négligeable dans l'intrigue.
Voilà pourquoi ce film m'a globalement plu. D'abord, parce que j'y ai ri, à plusieurs reprises. Ensuite, parce que la cause est belle : le plan global consiste à révéler la véritable nature d'un présentateur télé présumé écolo, futur ministre, à la tête d'une fondation renommée (toute ressemblance avec Nicolas H. étant évidemment fortuite). Enfin parce que la réalisatrice Julie Manoukian (dont j'avais plutôt bien aimé Les Vétos) égratigne (avec humour) le camp qu'elle apprécie.
La manière dont les activistes arrivent à leurs fins n'est évidemment pas réaliste, mais l'on passe un bon moment.
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lundi, 17 février 2025
Captain America - Brave New World
Le sous-titre de ce trente-cinquième (!) long-métrage de l'univers Marvel fait allusion au célèbre roman d'Aldous Huxley, connu en France sous le titre Le Meilleur des mondes. Toutefois, même s'il est question d'eugénisme dans les deux histoires, la ressemblance s'arrête là.
L'intrigue est construite autour de complots, plus précisément d'un complot principal, à double emboîtement. Désormais (depuis Endgame), Sam Wilson (ex-Faucon) a succédé à Steve Rogers dans le costume de Captain America. L'un des sous-textes aborde la question de la légitimité de Wilson à cette place... c'est-à-dire, au second degré, la légitimité d'un acteur noir à incarner ce symbole de l'Amérique (blanche). C'est notamment sensible dans un dialogue entre Wilson et le président Ross (Harrison Ford, presque aussi mal coiffé que Donald Trump) et, beaucoup plus tard, à la fin, dans une scène entre deux compagnons d'armes (Wilson et son acolyte), sortes de nouveaux Batman et Robin.
Le nouveau Captain America va donc tenter de sauver l'Amérique le monde du délire d'un génie psychopathe, qui a préparé son coup de longue main. Cela nous vaut une brochette de coups de théâtre et de scènes spectaculaires. (J'ai vu le film dans une salle dotée du son dolby atmos et, franchement, ça dépote.)
A part cela, un esprit pointilleux pourra remarquer quelques faux-raccords et de menues invraisemblances, qui permettent notamment à nos héros de réchapper à (presque ?) toutes les tentatives de meurtre dont ils sont la cible.
Je trouve aussi que cela manque de femmes. A part la cheffe de la sécurité du président (une -charmante- brindille qui peut mettre une raclée à une demi-douzaine de soldats surentraînés), elles n'occupent que des rôles secondaires. L'humour est aussi peu présent. On est loin du brio d'anciens films Marvel. Mais cela constitue quand même un honnête spectacle... prélude à une suite. L'unique scène post-générique (placée à la toute fin) annonce la reformation des Avengers... et l'intrusion du Multivers dans l'intrigue d'un prochain film.
23:22 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Captain America - Brave New World
Le sous-titre de ce trente-cinquième (!) long-métrage de l'univers Marvel fait allusion au célèbre roman d'Aldous Huxley, connu en France sous le titre Le Meilleur des mondes. Toutefois, même s'il est question d'eugénisme dans les deux histoires, la ressemblance s'arrête là.
L'intrigue est construite autour de complots, plus précisément d'un complot principal, à double emboîtement. Désormais (depuis Endgame), Sam Wilson (ex-Faucon) a succédé à Steve Rogers dans le costume de Captain America. L'un des sous-textes aborde la question de la légitimité de Wilson à cette place... c'est-à-dire, au second degré, la légitimité d'un acteur noir à incarner ce symbole de l'Amérique (blanche). C'est notamment sensible dans un dialogue entre Wilson et le président Ross (Harrison Ford, presque aussi mal coiffé que Donald Trump) et, beaucoup plus tard, à la fin, dans une scène entre deux compagnons d'armes (Wilson et son acolyte), sortes de nouveaux Batman et Robin.
Le nouveau Captain America va donc tenter de sauver l'Amérique le monde du délire d'un génie psychopathe, qui a préparé son coup de longue main. Cela nous vaut une brochette de coups de théâtre et de scènes spectaculaires. (J'ai vu le film dans une salle dotée du son dolby atmos et, franchement, ça dépote.)
A part cela, un esprit pointilleux pourra remarquer quelques faux-raccords et de menues invraisemblances, qui permettent notamment à nos héros de réchapper à (presque ?) toutes les tentatives de meurtre dont ils sont la cible.
Je trouve aussi que cela manque de femmes. A part la cheffe de la sécurité du président (une -charmante- brindille qui peut mettre une raclée à une demi-douzaine de soldats surentraînés), elles n'occupent que des rôles secondaires. L'humour est aussi peu présent. On est loin du brio d'anciens films Marvel. Mais cela constitue quand même un honnête spectacle... prélude à une suite. L'unique scène post-générique (placée à la toute fin) annonce la reformation des Avengers... et l'intrusion du Multivers dans l'intrigue d'un prochain film.
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samedi, 15 février 2025
L'Espion de Dieu
Cette production américaine, tournée en Europe, rend hommage à un opposant méconnu du nazisme (en dehors des cercles religieux), Dietrich Bonhoeffer, un jeune théologien protestant. Il est incarné (à l'âge adulte) par Jonas Dassler, remarqué il y a quelques années dans La Révolution silencieuse. Le problème est qu'on a affublé le personnage soit d'une horrible perruque, soit d'une coiffure plombée à la laque, qui lui donne un air limite ridicule. (On lui a aussi excessivement maquillé les yeux.)
C'est un peu à l'image du film. Les intentions généreuses (rendre hommage à des hommes et femmes courageux, qui ont souvent connu un destin tragique) sont plombées par les maladresses... et les erreurs historiques.
Ainsi, dans la première partie, lorsque le frère aîné du héros part pour la guerre (la Première Guerre mondiale), on ne nous épargne pas le plan éculé, excessivement mélo, du gamin courant derrière la voiture qui emmène son frère... Même les scènes de cache-cache entre les frangins sont mal filmées.
Cela s'améliore par la suite. Le jeune pasteur est envoyé un an aux États-Unis. Il se retrouve à New York, plus précisément à Harlem. Cela nous vaut de belles scènes de culte chanté (au temple)... et de sorties, le soir, en club de jazz (au public majoritairement afro-américain). Pour que le tableau ne soit pas trop idyllique, on a inclus une séquence sur la ségrégation : on a beau être dans un État progressiste, et dans la ville peut-être la plus métissée du monde, les Noirs n'y ont pas tous les droits. Il manque cependant les conséquences de la crise de 1929. Les protagonistes sont de surcroît tous un peu trop bien habillés...
Cela se gâte avec le retour en Allemagne. C'est pourtant l'époque clé, celle qui voit le jeune théologien refuser les compromissions avec le nouveau pouvoir nazi, entraînant d'ailleurs avec lui le pasteur Martin Niemöller (l'auteur du célèbre Quand ils sont venus chercher...), qui fut dans un premier temps assez sensible aux sirènes d'extrême-droite. La division des protestants (entre partisans du IIIe Reich et opposants à ce néo-paganisme déshumanisant) est correcte, mais mise en scène de manière maladroite.
Ce n'est cependant pas le pire. Je ne sais pas si c'est dû au scénario ou à des erreurs de montage, mais c'est rempli d'anachronismes. Ainsi, dès 1934, on nous montre des Juifs embarqués de force par la Gestapo, comme si leur déportation avait commencé. A deux reprises dans des dialogues se tenant entre 1934 et 1938, des personnages évoquent la guerre et la possibilité d'être envoyé sur le front de l'est... alors que le conflit n'a pas été déclenché ! La liste n'est (hélas) pas exhaustive...
C'est vraiment dommage, parce que ces Allemands chrétiens antinazis méritaient mieux que ce traitement approximatif. On sent que les promoteurs de ce film ont surtout voulu faire l'éloge des "vraies valeurs", quitte à tordre un peu l'Histoire.
11:09 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
L'Espion de Dieu
Cette production américaine, tournée en Europe, rend hommage à un opposant méconnu du nazisme (en dehors des cercles religieux), Dietrich Bonhoeffer, un jeune théologien protestant. Il est incarné (à l'âge adulte) par Jonas Dassler, remarqué il y a quelques années dans La Révolution silencieuse. Le problème est qu'on a affublé le personnage soit d'une horrible perruque, soit d'une coiffure plombée à la laque, qui lui donne un air limite ridicule. (On lui a aussi excessivement maquillé les yeux.)
C'est un peu à l'image du film. Les intentions généreuses (rendre hommage à des hommes et femmes courageux, qui ont souvent connu un destin tragique) sont plombées par les maladresses... et les erreurs historiques.
Ainsi, dans la première partie, lorsque le frère aîné du héros part pour la guerre (la Première Guerre mondiale), on ne nous épargne pas le plan éculé, excessivement mélo, du gamin courant derrière la voiture qui emmène son frère... Même les scènes de cache-cache entre les frangins sont mal filmées.
Cela s'améliore par la suite. Le jeune pasteur est envoyé un an aux États-Unis. Il se retrouve à New York, plus précisément à Harlem. Cela nous vaut de belles scènes de culte chanté (au temple)... et de sorties, le soir, en club de jazz (au public majoritairement afro-américain). Pour que le tableau ne soit pas trop idyllique, on a inclus une séquence sur la ségrégation : on a beau être dans un État progressiste, et dans la ville peut-être la plus métissée du monde, les Noirs n'y ont pas tous les droits. Il manque cependant les conséquences de la crise de 1929. Les protagonistes sont de surcroît tous un peu trop bien habillés...
Cela se gâte avec le retour en Allemagne. C'est pourtant l'époque clé, celle qui voit le jeune théologien refuser les compromissions avec le nouveau pouvoir nazi, entraînant d'ailleurs avec lui le pasteur Martin Niemöller (l'auteur du célèbre Quand ils sont venus chercher...), qui fut dans un premier temps assez sensible aux sirènes d'extrême-droite. La division des protestants (entre partisans du IIIe Reich et opposants à ce néo-paganisme déshumanisant) est correcte, mais mise en scène de manière maladroite.
Ce n'est cependant pas le pire. Je ne sais pas si c'est dû au scénario ou à des erreurs de montage, mais c'est rempli d'anachronismes. Ainsi, dès 1934, on nous montre des Juifs embarqués de force par la Gestapo, comme si leur déportation avait commencé. A deux reprises dans des dialogues se tenant entre 1934 et 1938, des personnages évoquent la guerre et la possibilité d'être envoyé sur le front de l'est... alors que le conflit n'a pas été déclenché ! La liste n'est (hélas) pas exhaustive...
C'est vraiment dommage, parce que ces Allemands chrétiens antinazis méritaient mieux que ce traitement approximatif. On sent que les promoteurs de ce film ont surtout voulu faire l'éloge des "vraies valeurs", quitte à tordre un peu l'Histoire.
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vendredi, 14 février 2025
Maria (Callas)
Je ne suis pas fan d'opéra mais, tout petit déjà, il m'est arrivé d'être fasciné en entendant un air, soit un instrumental, soit un chant de femme. La Callas avait ce pouvoir, associant une voix exceptionnelle à un incontestable charisme (ou une aura), ce que l'on peut en partie constater grâce aux images d'archives placées en fin de film. C'est d'autant plus cruel pour Angelina Jolie, dont les efforts méritoires ne parviennent pas à redonner entièrement vie à la Diva grecque.
Elle n'est pas aidée par la mise en scène, trop sage, trop plan-plan. Pablo Larrain, qui m'avait laissé plutôt de bons souvenirs (avec Tony Manero, Santiago 73, No ou encore Neruda), retombe dans les travers de son Jackie. C'est empesé, limite poussiéreux parfois, alors que la soprano a vécu intensément, en particulier sa vie d'artiste. Pourtant, le choix de cette comédienne n'est pas incongru. Sa minceur extrême, son profil anguleux ne sont pas sans évoquer son illustre modèle, quand bien même l'actrice est d'une beauté plus classique que la cantatrice.
L'implication d'Angelina Jolie se constate dans les parties chantées qu'elle interprète, où sa voix a été mixée avec celle de La Callas. Le résultat est un peu étrange : le son est superbe, mais la comédienne donne l'impression de mimer... sauf dans son chant du cygne, à la toute fin.
Les plus beaux moments du film sont donc les parties musicales, chantées ou non. Je dois reconnaître qu'à ces instants précis, comme je n'étais pas emballé par ce que je voyais, j'ai eu tendance à fermer les yeux, pour juste profiter du son.
Ce (très) long-métrage propose quelques moments de grâce, notamment dans les retours en arrière, qui montrent la soprano au sommet de son art... ou même bien avant, pendant l'occupation allemande de la Grèce, quand elle chantait pour l'occupant. A cette occasion, je crois que c'est une jeune cantatrice grecque qu'on entend interpréter un passage de Carmen (une rareté dans le film, qui propose surtout des extraits d’œuvres italiennes, d'après ce que j'ai pu reconnaître).
Au niveau des dialogues (entendus en version originale), je suis mitigé. Certains sont trop littéraires, mais il y a régulièrement quelques bons mots, comme lorsque le pianiste qui fait répéter l'héroïne affirme qu'elle a réussi un exploit, celui de pousser un technicien de l'opéra parisien (sans doute syndiqué) à interrompre sa pause déjeuner pour régler un projecteur... Auparavant, à la soprano qui s'excusait pour son retard, il avait répondu : « Non, vous n'êtes pas en retard. Vous êtes La Callas. Ce sont les autres qui sont en avance. » Tout aussi piquante (mais moins élégante) est la réplique d'Onassis, lors de l'anniversaire hyper-médiatisé du président Kennedy. A sa compagne qui s'étonne que l'on porte aux nues une chanteuse somme toute médiocre (Marilyn Monroe), il répond que peu importe comment elle chante, puisqu'on ne regarde que son corps... alors qu'on se désintéresse de celui de La Callas, tant on est captivé par sa voix...
Attention toutefois : ce biopic (partiel) édulcore selon moi certains aspects de la vie de l'héroïne. Le passage sur la période de l'occupation de la Grèce me paraît très déformé et il y a de gros manques, en particulier sur la période post-Onassis. Ceci dit, j'ai trouvé intéressants les personnages de la cuisinière et de l'homme à tout faire. Ils permettent de pointer le côté capricieux de l'artiste lyrique, qui n'avait pas que des qualités. Ce n'est donc une hagiographie qu'on nous livre, mais un film tout de même imparfait.
22:23 Publié dans Cinéma, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, musique
Maria (Callas)
Je ne suis pas fan d'opéra mais, tout petit déjà, il m'est arrivé d'être fasciné en entendant un air, soit un instrumental, soit un chant de femme. La Callas avait ce pouvoir, associant une voix exceptionnelle à un incontestable charisme (ou une aura), ce que l'on peut en partie constater grâce aux images d'archives placées en fin de film. C'est d'autant plus cruel pour Angelina Jolie, dont les efforts méritoires ne parviennent pas à redonner entièrement vie à la Diva grecque.
Elle n'est pas aidée par la mise en scène, trop sage, trop plan-plan. Pablo Larrain, qui m'avait laissé plutôt de bons souvenirs (avec Tony Manero, Santiago 73, No ou encore Neruda), retombe dans les travers de son Jackie. C'est empesé, limite poussiéreux parfois, alors que la soprano a vécu intensément, en particulier sa vie d'artiste. Pourtant, le choix de cette comédienne n'est pas incongru. Sa minceur extrême, son profil anguleux ne sont pas sans évoquer son illustre modèle, quand bien même l'actrice est d'une beauté plus classique que la cantatrice.
L'implication d'Angelina Jolie se constate dans les parties chantées qu'elle interprète, où sa voix a été mixée avec celle de La Callas. Le résultat est un peu étrange : le son est superbe, mais la comédienne donne l'impression de mimer... sauf dans son chant du cygne, à la toute fin.
Les plus beaux moments du film sont donc les parties musicales, chantées ou non. Je dois reconnaître qu'à ces instants précis, comme je n'étais pas emballé par ce que je voyais, j'ai eu tendance à fermer les yeux, pour juste profiter du son.
Ce (très) long-métrage propose quelques moments de grâce, notamment dans les retours en arrière, qui montrent la soprano au sommet de son art... ou même bien avant, pendant l'occupation allemande de la Grèce, quand elle chantait pour l'occupant. A cette occasion, je crois que c'est une jeune cantatrice grecque qu'on entend interpréter un passage de Carmen (une rareté dans le film, qui propose surtout des extraits d’œuvres italiennes, d'après ce que j'ai pu reconnaître).
Au niveau des dialogues (entendus en version originale), je suis mitigé. Certains sont trop littéraires, mais il y a régulièrement quelques bons mots, comme lorsque le pianiste qui fait répéter l'héroïne affirme qu'elle a réussi un exploit, celui de pousser un technicien de l'opéra parisien (sans doute syndiqué) à interrompre sa pause déjeuner pour régler un projecteur... Auparavant, à la soprano qui s'excusait pour son retard, il avait répondu : « Non, vous n'êtes pas en retard. Vous êtes La Callas. Ce sont les autres qui sont en avance. » Tout aussi piquante (mais moins élégante) est la réplique d'Onassis, lors de l'anniversaire hyper-médiatisé du président Kennedy. A sa compagne qui s'étonne que l'on porte aux nues une chanteuse somme toute médiocre (Marilyn Monroe), il répond que peu importe comment elle chante, puisqu'on ne regarde que son corps... alors qu'on se désintéresse de celui de La Callas, tant on est captivé par sa voix...
Attention toutefois : ce biopic (partiel) édulcore selon moi certains aspects de la vie de l'héroïne. Le passage sur la période de l'occupation de la Grèce me paraît très déformé et il y a de gros manques, en particulier sur la période post-Onassis. Ceci dit, j'ai trouvé intéressants les personnages de la cuisinière et de l'homme à tout faire. Ils permettent de pointer le côté capricieux de l'artiste lyrique, qui n'avait pas que des qualités. Ce n'est donc une hagiographie qu'on nous livre, mais un film tout de même imparfait.
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mercredi, 12 février 2025
5 septembre
Été 1972. Pour la première fois depuis 1936, l'Allemagne (en l'occurrence celle de l'Ouest, la RFA) accueille les Jeux olympiques. L'ambiance est au beau fixe : l'Europe vit encore au rythme des « Trente Glorieuses », la guerre du Vietnam s'achève et l'Allemagne (version RFA) est redevenue une grande puissance économique... et sportive, puisque la Mannschaft a remporté la Coupe du monde de football en 1954 (et se prépare à récidiver en 1974).
Ces jeux sont restés célèbres pour la prise d'otages (israéliens) organisée par un commando palestinien, qui a été très mal gérée par les autorités allemandes. Les conséquences de ce drame ont été traitées par Steven Spielberg, dans Munich, il y a vingt ans. L'originalité de ce film-ci est de nous présenter les événements du point de vue de l'équipe de journalistes sportifs envoyée par la chaîne américaine ABC pour couvrir les épreuves olympiques.
C'est donc à travers le vécu du rédac' chef, du réalisateur, du présentateur, des reporters, caméramans, techniciens, preneurs de son, interprètes que l'on suit l'évolution de la situation... et c'est un excellent choix. Cela transforme ce semi-documentaire en thriller palpitant, même quand on en connaît la fin.
C'est remarquablement interprété, par Peter Sarsgaard, Ben Chaplin, John Magaro, Leonie Benesch (et le Frenchie Zinedine Soualem, dans un rôle secondaire). Dans la VF, on a eu l'intelligence de ne doubler que les dialogues en anglais, laissant certains passages en allemand sous-titré.
C'est surtout très bien filmé, avec un soin minutieux pour reconstituer le grain et la forme des images de l'époque. (Des extraits d'archives entrecoupent parfois les plans de la fiction.) C'est criant de vérité, les décors comme les costumes ressuscitant de manière crédible le début des années 1970.
Sur le fond, cela dit des choses sur les relations homme-femme au travail, le voyeurisme, la course au scoop. (L'imprudence des journalistes a peut-être empêché la police allemande de libérer une partie des otages.) On apprend aussi deux-trois choses sur la manière dont on réalisait une émission de télévision à l'époque. Ces aspects techniques, bien qu'intervenant au second plan, sont parfois captivants.
C'est pour moi l'un des meilleurs films sortis en ce début d'année 2025.
22:38 Publié dans Cinéma, Histoire, Proche-Orient, Sport | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire, sport, sports
5 septembre
Été 1972. Pour la première fois depuis 1936, l'Allemagne (en l'occurrence celle de l'Ouest, la RFA) accueille les Jeux olympiques. L'ambiance est au beau fixe : l'Europe vit encore au rythme des « Trente Glorieuses », la guerre du Vietnam s'achève et l'Allemagne (version RFA) est redevenue une grande puissance économique... et sportive, puisque la Mannschaft a remporté la Coupe du monde de football en 1954 (et se prépare à récidiver en 1974).
Ces jeux sont restés célèbres pour la prise d'otages (israéliens) organisée par un commando palestinien, qui a été très mal gérée par les autorités allemandes. Les conséquences de ce drame ont été traitées par Steven Spielberg, dans Munich, il y a vingt ans. L'originalité de ce film-ci est de nous présenter les événements du point de vue de l'équipe de journalistes sportifs envoyée par la chaîne américaine ABC pour couvrir les épreuves olympiques.
C'est donc à travers le vécu du rédac' chef, du réalisateur, du présentateur, des reporters, caméramans, techniciens, preneurs de son, interprètes que l'on suit l'évolution de la situation... et c'est un excellent choix. Cela transforme ce semi-documentaire en thriller palpitant, même quand on en connaît la fin.
C'est remarquablement interprété, par Peter Sarsgaard, Ben Chaplin, John Magaro, Leonie Benesch (et le Frenchie Zinedine Soualem, dans un rôle secondaire). Dans la VF, on a eu l'intelligence de ne doubler que les dialogues en anglais, laissant certains passages en allemand sous-titré.
C'est surtout très bien filmé, avec un soin minutieux pour reconstituer le grain et la forme des images de l'époque. (Des extraits d'archives entrecoupent parfois les plans de la fiction.) C'est criant de vérité, les décors comme les costumes ressuscitant de manière crédible le début des années 1970.
Sur le fond, cela dit des choses sur les relations homme-femme au travail, le voyeurisme, la course au scoop. (L'imprudence des journalistes a peut-être empêché la police allemande de libérer une partie des otages.) On apprend aussi deux-trois choses sur la manière dont on réalisait une émission de télévision à l'époque. Ces aspects techniques, bien qu'intervenant au second plan, sont parfois captivants.
C'est pour moi l'un des meilleurs films sortis en ce début d'année 2025.
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dimanche, 09 février 2025
Paddington au Pérou
Ce troisième (et dernier ?) volet des aventures de l'ourson humanisé sort un peu plus de sept ans après Paddington 2. La distribution compte à nouveau Hugh Bonneville, Madeleine Harris, Samuel Joslin et Jim Broadbent (avec la participation fugace de Sanjeev Bhaskar et Ben Miller). Cependant, un important changement est survenu au niveau de la famille Brown : la mère n'est plus incarnée par Sally Hawkins (qu'on a entre temps remarquée dans The Lost King), mais par Emily Mortimer, que l'on voit plutôt à la télévision (au cinéma, pour moi, pas depuis Hugo Cabret). L'actrice s'en sort correctement, même si je préférais voir Sally Hawkins dans le rôle.
Parmi les nouveaux arrivants figurent Antonio Banderas et Olivia Coleman. Le premier interprète un baroudeur un peu dérangé, la seconde une nonne au tempérament fantasque, qui rappellera immanquablement aux spectateurs français la sœur Clotilde du Gendarme de Saint-Tropez (inoubliable France Rumilly). C'est peu de dire que ce personnage nous réserve quelques surprises...
Quant aux ours, jeunes comme adultes (et vieillards), ils sont remarquablement animés. La qualité du pelage (vu en gros plan sur très grand écran) est exceptionnelle et le travail sur les expressions du visage de grande qualité.
J'ai aussi noté des efforts de mise en scène, perceptibles dès la première scène, que l'on revoit bien plus tard, sous un autre angle, une fois un mystère éclairci. Paddington, retourné chez les Brown, qu'il voit grandir/vieillir, est inquiet à propos de sa tante, qui a disparu. Voilà toute la famille embarquée pour le Pérou, où les (més)aventures vont se succéder. C'est souvent drôle, clairement fantasque, irréaliste, mais plein de douceur et de bonne humeur. Y contribue sans doute le doublage de Guillaume Gallienne (Paddington, dans la VF).
Dans la salle, petits et grands rient, pas toujours aux mêmes moments (certains clins d’œil étant destinés aux adultes). On finit par découvrir le véritable secret de l'Eldorado... et, si l'on est patient (jusqu'à la scène qui interrompt le générique puis, tout à la fin), on assiste au retour d'un personnage vu dans un épisode précédent.
Peut-être qu'après tout la production envisage une suite. C'est tout le mal qu'on souhaite à cette sympathique franchise.
21:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Paddington au Pérou
Ce troisième (et dernier ?) volet des aventures de l'ourson humanisé sort un peu plus de sept ans après Paddington 2. La distribution compte à nouveau Hugh Bonneville, Madeleine Harris, Samuel Joslin et Jim Broadbent (avec la participation fugace de Sanjeev Bhaskar et Ben Miller). Cependant, un important changement est survenu au niveau de la famille Brown : la mère n'est plus incarnée par Sally Hawkins (qu'on a entre temps remarquée dans The Lost King), mais par Emily Mortimer, que l'on voit plutôt à la télévision (au cinéma, pour moi, pas depuis Hugo Cabret). L'actrice s'en sort correctement, même si je préférais voir Sally Hawkins dans le rôle.
Parmi les nouveaux arrivants figurent Antonio Banderas et Olivia Coleman. Le premier interprète un baroudeur un peu dérangé, la seconde une nonne au tempérament fantasque, qui rappellera immanquablement aux spectateurs français la sœur Clotilde du Gendarme de Saint-Tropez (inoubliable France Rumilly). C'est peu de dire que ce personnage nous réserve quelques surprises...
Quant aux ours, jeunes comme adultes (et vieillards), ils sont remarquablement animés. La qualité du pelage (vu en gros plan sur très grand écran) est exceptionnelle et le travail sur les expressions du visage de grande qualité.
J'ai aussi noté des efforts de mise en scène, perceptibles dès la première scène, que l'on revoit bien plus tard, sous un autre angle, une fois un mystère éclairci. Paddington, retourné chez les Brown, qu'il voit grandir/vieillir, est inquiet à propos de sa tante, qui a disparu. Voilà toute la famille embarquée pour le Pérou, où les (més)aventures vont se succéder. C'est souvent drôle, clairement fantasque, irréaliste, mais plein de douceur et de bonne humeur. Y contribue sans doute le doublage de Guillaume Gallienne (Paddington, dans la VF).
Dans la salle, petits et grands rient, pas toujours aux mêmes moments (certains clins d’œil étant destinés aux adultes). On finit par découvrir le véritable secret de l'Eldorado... et, si l'on est patient (jusqu'à la scène qui interrompt le générique puis, tout à la fin), on assiste au retour d'un personnage vu dans un épisode précédent.
Peut-être qu'après tout la production envisage une suite. C'est tout le mal qu'on souhaite à cette sympathique franchise.
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vendredi, 07 février 2025
Companion
Cela commence de manière anodine. Trois couples vont passer le week-end ensemble, dans la superbe villa de l'un d'entre eux, perdue en forêt... mais dotée de tout le confort moderne. (Faut pas déconner, non plus !) On se déplace en véhicule électrique autonome, on boit de grands crus, on mange des mets exquis, entouré d’œuvres d'art contemporain. Bref, on nage en pleine boboïtude à l'américaine.
... sauf que, très vite, une sorte de malaise s'installe. Iris est la nouvelle venue, la compagne que Josh vient présenter à ses meilleurs amis. Elle appréhende un peu, d'autant que certains d'entre eux la regardent ou lui parlent bizarrement. Assez subtilement, le réalisateur Drew Hancock nous fait comprendre que les personnages n'attendent pas tous la même chose de ce week-end entre potes... et que certains ignorent le projet des autres. Je pense ne pas trop divulgâcher en annonçant que cela va rapidement dégénérer.
On tombe donc dans ce que j'appellerais un revenge gore, un peu à l'image de Blink Twice, sorti l'an dernier. Certains aspects de l'intrigue font aussi penser à Robot and Frank, ou encore Ex Machina.
Bref, cette fausse histoire d'amour est d'abord un film sociétal, qui traite de la place des femmes dans les couples modernes (pas si modernes que cela, en fait, certains jeunes hommes, d'apparence cool, étant ce que la délicieuse Ally McBeal appelait des « chauvinist pigs »). Pour traiter cette histoire MeeToo, on l'a mâtinée de science-fiction, avec l'irruption de l'intelligence artificielle. C'est habilement fait, à tel point qu'on en vient à se demander ce qui constitue réellement l'humanité de certains personnages. Le côté gore fait monter la sauce, de manière fort réjouissante, ma foi, avec une belle série de rebondissements... et, comme l'actrice principale, Sophie Thatcher, n'est pas désagréable à regarder, je dois dire que j'ai passé un excellent moment.
21:29 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
Companion
Cela commence de manière anodine. Trois couples vont passer le week-end ensemble, dans la superbe villa de l'un d'entre eux, perdue en forêt... mais dotée de tout le confort moderne. (Faut pas déconner, non plus !) On se déplace en véhicule électrique autonome, on boit de grands crus, on mange des mets exquis, entouré d’œuvres d'art contemporain. Bref, on nage en pleine boboïtude à l'américaine.
... sauf que, très vite, une sorte de malaise s'installe. Iris est la nouvelle venue, la compagne que Josh vient présenter à ses meilleurs amis. Elle appréhende un peu, d'autant que certains d'entre eux la regardent ou lui parlent bizarrement. Assez subtilement, le réalisateur Drew Hancock nous fait comprendre que les personnages n'attendent pas tous la même chose de ce week-end entre potes... et que certains ignorent le projet des autres. Je pense ne pas trop divulgâcher en annonçant que cela va rapidement dégénérer.
On tombe donc dans ce que j'appellerais un revenge gore, un peu à l'image de Blink Twice, sorti l'an dernier. Certains aspects de l'intrigue font aussi penser à Robot and Frank, ou encore Ex Machina.
Bref, cette fausse histoire d'amour est d'abord un film sociétal, qui traite de la place des femmes dans les couples modernes (pas si modernes que cela, en fait, certains jeunes hommes, d'apparence cool, étant ce que la délicieuse Ally McBeal appelait des « chauvinist pigs »). Pour traiter cette histoire MeeToo, on l'a mâtinée de science-fiction, avec l'irruption de l'intelligence artificielle. C'est habilement fait, à tel point qu'on en vient à se demander ce qui constitue réellement l'humanité de certains personnages. Le côté gore fait monter la sauce, de manière fort réjouissante, ma foi, avec une belle série de rebondissements... et, comme l'actrice principale, Sophie Thatcher, n'est pas désagréable à regarder, je dois dire que j'ai passé un excellent moment.
21:29 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
lundi, 03 février 2025
Le Choix du pianiste
Sans doute inspirée d'une histoire vraie (celle d'un musicien français qui a continué à exercer son art sous l'occupation allemande), l'intrigue de ce film nous est présentée sous la forme d'une alternance de deux époques, celle allant de 1925 à la Seconde Guerre mondiale d'une part, celle se déroulant à la Libération d'autre part.
Le point commun entre les deux époques est le personnage de François Touraine (Oscar Lesage, pas terrible), jeune pianiste virtuose qui tombe amoureux de sa prof de musique, Rachel, qui est juive.
Cette communion de deux êtres, autour de la musique classique, est peut-être ce qu'il y a de mieux dans le film. C'est en partie dû au talent de Pia Lagrange, qui interprète Rachel. Je trouve aussi que les scènes des années 1925, 1930, 1935 sont les plus réussies (les moins ratées ?), notamment lorsqu'un morceau de musique est intégré au déroulement de l'intrigue (alors que la musique d'accompagnement est plutôt pénible, soulignant ostensiblement certaines événements). Les deux comédiens principaux ont bénéficié de bonnes doublures piano (l'une d'entre elles s'appelant Lecocq, je crois).
Cette histoire, belle de prime abord, est d'abord gâchée par des dialogues approximatifs et une mauvaise direction d'acteurs. A part Pia Lagrange, il n'y a pas grand monde à sauver... peut-être Philippe Torreton (en industriel patriarcal) et Andréa Ferréol, hélas trop brièvement vue en (grand)maman juive. Le reste de la distribution ne fait pas d'étincelle, du côté français comme du côté allemand. Je crois pouvoir affirmer qu'aucune des scènes se déroulant après la guerre n'est vraiment réussie. Il y a toujours quelque chose de maladroit, d'inabouti, qui me gêne.
Bref, c'est un beau gâchis.
16:55 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
Le Choix du pianiste
Sans doute inspirée d'une histoire vraie (celle d'un musicien français qui a continué à exercer son art sous l'occupation allemande), l'intrigue de ce film nous est présentée sous la forme d'une alternance de deux époques, celle allant de 1925 à la Seconde Guerre mondiale d'une part, celle se déroulant à la Libération d'autre part.
Le point commun entre les deux époques est le personnage de François Touraine (Oscar Lesage, pas terrible), jeune pianiste virtuose qui tombe amoureux de sa prof de musique, Rachel, qui est juive.
Cette communion de deux êtres, autour de la musique classique, est peut-être ce qu'il y a de mieux dans le film. C'est en partie dû au talent de Pia Lagrange, qui interprète Rachel. Je trouve aussi que les scènes des années 1925, 1930, 1935 sont les plus réussies (les moins ratées ?), notamment lorsqu'un morceau de musique est intégré au déroulement de l'intrigue (alors que la musique d'accompagnement est plutôt pénible, soulignant ostensiblement certaines événements). Les deux comédiens principaux ont bénéficié de bonnes doublures piano (l'une d'entre elles s'appelant Lecocq, je crois).
Cette histoire, belle de prime abord, est d'abord gâchée par des dialogues approximatifs et une mauvaise direction d'acteurs. A part Pia Lagrange, il n'y a pas grand monde à sauver... peut-être Philippe Torreton (en industriel patriarcal) et Andréa Ferréol, hélas trop brièvement vue en (grand)maman juive. Le reste de la distribution ne fait pas d'étincelle, du côté français comme du côté allemand. Je crois pouvoir affirmer qu'aucune des scènes se déroulant après la guerre n'est vraiment réussie. Il y a toujours quelque chose de maladroit, d'inabouti, qui me gêne.
Bref, c'est un beau gâchis.
16:55 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
samedi, 01 février 2025
Une Nuit au zoo
Le titre de cette animation franco-belgo-canadienne fait immanquablement penser à La Nuit au musée. Il n'y est pourtant pas question de statues de cire qui prennent vie, à la fin du jour. Mais les pensionnaires du zoo vont connaître un destin comparable puisque, une nuit, après la fermeture de l'établissement, une irruption extra-terrestre va sortir tout ce petit monde de son endormissement... mais pour progressivement les transformer en zombies.
C'est bourré de clins d’œil aux films d'épouvante, de La Nuit des morts-vivants à Alien, en passant par Les Dents de la mer, le méconnu Critters... et même Madagascar (sans les à-côtés nauséabonds) : les héros de l'histoire forment une troupe hétéroclite d'animaux, qui vont devoir apprendre à collaborer pour s'en sortir. Ici, la girafe est remplacée par une autruche, le lion par un puma... et l'on a même un lémurien et une hippopotame, mais naine !
L'action est menée par le puma et une jeune louve au grand cœur, qui finit par rallier le grand costaud à son projet : sauver les animaux infectés, grâce à un procédé totalement abracadabrantesque (mais que je laisse à chacun le plaisir de découvrir).
Sur le fond, le film propose donc un double niveau de lecture, entre l'aventure d'une troupe qui doit (apprendre à) se serrer les coudes (pour les enfants) et les nombreux clins d’œil cinéphiles (destinés aux adultes). On a même droit, en cours de route, aux commentaires de Xavier (le lémurien), qui provoquent un effet de mise en abyme.
L'attelage m'a toutefois semblé bancal. Le côté un peu enfantin des relations entre les personnages empêche les adultes de s'y retrouver pleinement et l'aspect film d'horreur, bien qu'atténué par l'apparence des animaux zombifiés, risque de ne pas convenir au plus jeune public.
C'est dommage, parce que, sinon, cela constitue un honnête divertissement, avec une belle morale.
10:56 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Une Nuit au zoo
Le titre de cette animation franco-belgo-canadienne fait immanquablement penser à La Nuit au musée. Il n'y est pourtant pas question de statues de cire qui prennent vie, à la fin du jour. Mais les pensionnaires du zoo vont connaître un destin comparable puisque, une nuit, après la fermeture de l'établissement, une irruption extra-terrestre va sortir tout ce petit monde de son endormissement... mais pour progressivement les transformer en zombies.
C'est bourré de clins d’œil aux films d'épouvante, de La Nuit des morts-vivants à Alien, en passant par Les Dents de la mer, le méconnu Critters... et même Madagascar (sans les à-côtés nauséabonds) : les héros de l'histoire forment une troupe hétéroclite d'animaux, qui vont devoir apprendre à collaborer pour s'en sortir. Ici, la girafe est remplacée par une autruche, le lion par un puma... et l'on a même un lémurien et une hippopotame, mais naine !
L'action est menée par le puma et une jeune louve au grand cœur, qui finit par rallier le grand costaud à son projet : sauver les animaux infectés, grâce à un procédé totalement abracadabrantesque (mais que je laisse à chacun le plaisir de découvrir).
Sur le fond, le film propose donc un double niveau de lecture, entre l'aventure d'une troupe qui doit (apprendre à) se serrer les coudes (pour les enfants) et les nombreux clins d’œil cinéphiles (destinés aux adultes). On a même droit, en cours de route, aux commentaires de Xavier (le lémurien), qui provoquent un effet de mise en abyme.
L'attelage m'a toutefois semblé bancal. Le côté un peu enfantin des relations entre les personnages empêche les adultes de s'y retrouver pleinement et l'aspect film d'horreur, bien qu'atténué par l'apparence des animaux zombifiés, risque de ne pas convenir au plus jeune public.
C'est dommage, parce que, sinon, cela constitue un honnête divertissement, avec une belle morale.
10:56 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films