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jeudi, 03 février 2011

Combat de titans à La Salvetat-Peyralès

   Attention, attention ! Les prochaines élections cantonales vont être le théâtre d'affrontements sans merci !... et, pour lire ce billet dans le contexte approprié, il est souhaitable d'écouter en fond la musique du film Rocky !

   Ca y est ? Vous y êtes ? Passons à la suite.

   L'enjeu est le canton de La Salvetat-Peyralès, situé dans l'ouest du département :

Salvetat canton.jpg

   Il est composé de cinq communes : Lescure-Jaoul, La Salvetat-Peyralès, Tayrac, Castelmary et Crespin.

   Voici les deux candidats (principaux) en lice :

Ichard-At.jpg

   A ma gauche se trouve Catherine Ichard, soutenue par le Parti socialiste. A ma droite se trouve André At, vice-président du Conseil général, soutenu par l'UMP. Il est le sortant. Il est connu pour son caractère assez affirmé, que l'on peut percevoir jusque dans la formulation de ses voeux, exercice pourtant d'une banalité affligeante. Au détour d'une phrase, il déclare : "nul n'est condamné au nivellement par le bas et à l'assistanat". C'est là que l'on se rend compte qu'il a un profil moins lisse que certains de ses collègues UMP de la majorité départementale qui, bien que n'en pensant pas moins, n'oseraient pas, à moins de trois mois d'un scrutin important, s'exprimer publiquement ainsi.

   A l'affrontement homme-femme s'ajoute donc l'opposition de styles et de parcours. Si les deux sont issus du monde agricole, André At est l'archétype de l'élu local traditionnel, notable enraciné dans son territoire, alors que Catherine Ichard incarne une nouvelle tendance, celle d'Aveyronnais qui ont quitté jeunes le département, ont vécu diverses expériences et reviennent, une fois adultes, refaire leur vie "au pays", par choix.

   Les prémices de la campagne laissaient présager une opposition de programmes, Catherine Ichard, à l'image de toute la gauche aveyronnaise, pilonnant la majorité actuelle sur sa proximité avec le gouvernement Fillon, responsable de la disparition des services publics dans le monde rural. Du coup, à droite, on  a changé son fusil d'épaule et on a entamé le refrain de la défense de la ruralité.

   Récemment (le 27 janvier), dans Centre Presse, on a pu lire un article dans lequel André At joue semblable partition :

At CPresse 27 01 2011.JPG

   Il a par contre usé d'une formule à double tranchant, celle de "bouclier rural". On voit bien quelle est l'idée derrière, mais, dans la bouche d'un élu UMP, cela n'est pas sans évoquer le fumeux "bouclier fiscal", clé de voûte (décriée) de la politique économique sarkozyenne...

   Le choix du suppléant est aussi révélateur de la "tactique". Quoi qu'on en dise, ce poste est, dans la très grande majorité des cas, décoratif, le numéro 2 ne jouant un rôle que lorsque le titulaire du mandat vient à démissionner (pour cause de cumul des mandats par exemple, comme cela est arrivé à Rodez-Ouest, où le maire et nouveau conseiller régional Christian Teyssèdre a cédé la place à Nicole Laromiguière). Voir l'article L221 du code électoral.

   La suppléante d'André At (l'article L210-1 du code électoral contraint à désigner une personne de sexe différent) est, ô surprise, agricultrice (comme Catherine Ichard), sur la commune de La Salvetat-Peyralès (comme Catherine Ichard), André At étant lui maire de Crespin.

   De son côté, la candidate soutenue par le Parti socialiste a dû choisir un homme pour suppléant. Au départ, La Dépêche du Midi (très au fait des informations touchant l'ouest du département) croyait que ce serait François Saurel, maire de Lescure-Jaoul depuis 1995. Ce sera finalement Michel Lacassagne, qui a l'inconvénient de travailler à Villefranche-de-Rouergue... mais qui est pompier volontaire au centre de secours local, ce qui compense largement !

   Quelle sera la clé du scrutin ? Je n'en sais trop rien. J'ai l'impression que ce n'est pas autour d'André At mais de sa rivale que cela va se jouer. En gros, le conseiller général sortant est connu, il a ses partisans et ses détracteurs (qui ne voient pas d'un bon oeil tous les travaux routiers réalisés sur le canton). La question est de savoir quel est le degré d'implantation de Catherine Ichard (qui s'est réinstallée en 2002) et quelle sera l'attitude des électeurs de la commune de La Salvetat-Peyralès, de loin la plus peuplée du canton.

vendredi, 28 janvier 2011

C'est la folie dans le canton de Rodez-Est !

   Ce canton est réputé être le plus à droite de l'agglomération ruthénoise. Pourtant, en 2004, il fut conquis par le socialiste Stéphane Bultel, un peu aidé il est vrai par les divisions de la droite locale.

   Sept ans plus tard, la situation semble s'être inversée. Les socialistes et leurs alliés ont triomphé sur le Piton : Christian Teyssèdre tient la mairie, Ludovic Mouly la Communauté d'agglomération et les dernières consultations électorales ont placé la gauche en tête au niveau du département. Mais celle-ci ne cesse de se chamailler.

   Du coup, le sortant Stéphane Bultel a la partie un peu plus compliquée qu'en 2004. Il a déjà deux concurrents "à gauche" : Emmanuel Liraud pour le Front de Gauche (en 2004, Françoise Toledano représentait le Parti communiste) et Emily Teyssèdre-Jullian (en tandem avec le Vert Bruno Berardi, qui n'avait pas atteint 9% en 2004), élue du Monastère, qui a déjà été candidate aux européennes de 2009 pour le compte du Modem (tendance Cap21). Stéphane Bultel aura-t-il un-e candidat-e du PRG dans les pattes comme en 2004 ? Mystère. Pas de nouvelles non plus du NPA pour l'instant.

   A droite, Bernard Saules pensait avoir réussi à faire le vide autour de lui. Il est, à l'heure actuelle, le seul candidat affilié à la majorité départementale. Aucun divers droite à l'horizon (pour l'instant). On n'entend pas plus parler du FN, mais il serait étonnant qu'il ne soit pas représenté.

   Reste la candidature surprise, celle de Gérard Galtier, oui, le principal rédacteur du Nouvel Hebdo. Il a annoncé sa candidature dans le numéro 160 de vendredi 28 janvier. Il ne se réclame que du "Parti d'en Rire".

   D'abord, pourquoi sur ce canton-là ? Est-ce parce qu'il y habite ? Est-ce en raison de la personnalité des autres candidats ? Qu'en pensent les autres rédacteurs du Nouvel Hebdo ? Peut-être certains d'entre eux ne voient-ils pas d'un bon oeil cette candidature, alors que Bernard Saules a jusqu'à présent eu plutôt bonne presse.

   Je pense que c'est la configuration du second tour (si second tour il y a) qui nous éclairera. Si c'est un face-à-face Bultel-Saules, on observera les consignes de vote données par chacun. S'il y a triangulaire (au premier tour, il faudra obtenir 12,5% des inscrits pour pouvoir se maintenir au second) deux possibilités sont à envisager :

- soit Bernard Saules se retrouve face à Stéphane Bultel et Emily Teyssèdre-Jullian (celle-ci devant récolter, en cas d'un taux de participation de 70%, environ 18% des suffrages exprimés... et même davantage si l'on tient compte des bulletins blancs et nuls... pas facile) et dans ce cas, ce sont les électeurs des autres candidats (ainsi que les abstentionnistes du premier tour) qui feront la différence

- soit Stéphane Bultel affronte Bernard Saules et Gérard Galtier (si sa candidature prend) et là, tout est possible.

   On peut aussi imaginer une quadrangulaire, opposant Bultel, Teyssèdre-Jullian, Saules et Galtier. Pour en arriver là, il faudrait qu'au premier tour, les votes soient répartis de manière très équilbrée entre les quatre candidats (et que les autres ne récoltent que des miettes), ou que la participation, très forte, permette aux "candidats secondaires" d'atteindre les fameux 12,5 % des inscrits.

   J'en termine là en sachant bien que je n'ai pas du tout abordé les programmes. Ce sera pour une prochaine fois, quand la liste définitive des candidats sera connue.

lundi, 24 janvier 2011

Madame Ladroite, Service Public et les élections cantonales

Madame Ladroite, fière de son royaume,

Vieille souveraine de son département,

Voyait jusque-là sans aucun désagrément

Service Public souffrir d'horrible Sarkome.

 

Dans les campagnes de sa généralité,

Montaient les plaintes de ses fidèles sujets.

Adieu Trésor Public, tribunaux, hôpitaux !

Adieu maternités, écoles et préaux !

 

Deux-mille-huit vit les élections sénatoriales.

Et les anciens vassaux, lassés qu'on les exploite,

Sonnèrent des barons de Madame Ladroite

L'humiliante retraite, gifle magistrale.

 

Très sonnée, Madame Ladroite se dépense,

Adapte son discours en vue des cantonales.

De Service Public elle défend l'existence,

Tandis qu'à Paris ses amis tuent le cheval.

 

 Vérité en deçà de ce Massif Central

Erreur au-delà et, sans la moindre pudeur,

On tente de troubler l'esprit de l'électeur.

Henri-Blaise de La Fontaine

dimanche, 23 janvier 2011

Des communes bien gérées ?

   La nouvelle avait produit un petit effet dans le landernau grand-ruthénois. D'après le classement publié par le magazine Challenges, Rodez et Onet-le-Château font partie des communes urbaines les mieux gérées de France, puisqu'elles figurent dans la liste des 42 qui obtiennent la meilleure évaluation : trois étoiles.

   Attention toutefois : seul le nombre d'étoiles classe les communes ; ensuite, à l'intérieur de chaque catégorie, elles sont disposées par ordre alphabétique.

   Les étoiles correspondent à des notes, établies selon des critères en apparence précis :

- les charges courantes rapportées aux recettes réelles de fonctionnement

- le stock de la dette rapporté aux recettes de fonctionnement

- la charge annuelle de la dette (capital et intérêts) rapportée aux recettes de fonctionnement

- la mesure de l'écart entre les prévisions budgétaires et les réalisations

- la mesure de l'impact de la fiscalité directe votée par la collectivité

   Ce sont donc des critères essentiellement quantitatifs, avec une part de qualitatif. Comparons les résultats détaillés des deux communes :

Onet Rodez gestion 2010.jpg

   En terme de "rigidité", Rodez est mieux notée qu'Onet. Ses charges courantes sont estimées moins fortes par rapport aux recettes de fonctionnement. Cela pourrait expliquer pourquoi le maire d'Onet a annoncé vouloir augmenter les impôts. Ceci dit, avec deux étoiles, il a encore de la marge. Mais peut-être y va-t-il franco en 2011 pour pouvoir alléger la pression fiscale autour de 2013-2014, avant les élections...

   L'endettement est plus élevé à Rodez (c'est le critère de "solvabilité" qui permet de s'en rendre compte), ce que reconnaît Christian Teyssèdre. Dans ce domaine, il gère un "héritage", celui de l'équipe précédente.

   Cela se vérifie donc au niveau du critère du "service" (de la dette). Si la commune est endettée, elle a les moyens (pour l'instant) de régler ses comptes. Dans quelle mesure la réalisation des chantiers entrepris (en particulier le surcoût occasionné par la construction du musée Soulages) ne va-t-elle pas dégrader la situation financière de Rodez ?

   En termes de "fiscalité" et de "réalisation", les deux communes sont au même niveau. Le sous-entendu est qu'elles disposent encore de marges de manoeuvre... ce que les contribuables locaux seront ravis d'apprendre (en gros, elles peuvent encore se permettre d'alourdir la pression fiscale).

   C'est bien beau, tout ça, mais si on comparait avec une municipalité de droite, de préférence aveyronnaise ? J'en ai trouvé une dans le classement : Villefranche-de-Rouergue, notée une étoile (page 15).

Villefranche gestion.jpg

   La commune gérée par Serge Roques souffre ainsi de trop grandes charges de fonctionnement par rapport à ses recettes réelles. La charge annuelle de la dette semble aussi très importante pour une commune de cette taille.

   C'est curieux tout de même : quand l'étude de Challenges a été publiée, on a beaucoup commenté les résultats de Rodez et Onet-le-Château (peut-être parce que les maires en ont causé les premiers) ; on a peu (pas) commenté l'intérieur du classement, où l'on peut trouver, notées à une étoile, les communes de Castres et Lavaur (gérées par deux élus UMP qui font régulièrement parler d'eux), mais aussi celle de Millau (pan sur la gauche aussi, tiens !) et, plus bas encore, Cahors dont la situation financière semble inquiétante.

samedi, 22 janvier 2011

Groland en pleine forme

   A cause de ce satané football, on avait été privé d'émission la semaine dernière. La fine équipe nous est revenue pleine d'allant.

   Dans la première partie de l'émission, on a droit à une satire de la position française pendant la révolution de Tunisie. Elle est suivie d'une séquence fort réjouissante, qui s'appuie sur des poupées gigognes grolandaises... à l'effigie des présidents de la Ve République :

Gigognes 22 01 2011 a.jpg

   De droite à gauche, on a successivement Charles de Gaulle (1), Georges Pompidou (2), Valéry Giscard d'Estaing (3), François Mitterrand (4) et Jacques Chirac (5). C'est alors que Jules-Edouard Moustic se rend compte qu'il en manque un, qu'il finit par trouver :

Gigognes 22 01 2011 b.jpg

   Le "petit dernier" se retrouve à l'extrême-gauche (!) de l'écran. On reconnaît bien là l'esprit moqueur de l'équipe de Groland. En effet, d'habitude, c'est la personnalité la plus ancienne qui est la plus petite, au coeur de la poupée. C'est le cas des matriochkas russes, comme celles dont j'ai fait l'acquisition il y a bientôt quatre ans.

   C'est aussi le cas des poupées russes fabriquées de nos jours et consacrées aux président français. L'ancienne version (vendue environ 40 euros), qui court de Charles de Gaulle à Jacques Chirac, représentait ce dernier en grand et le premier en tout petit. (Ironie de l'affaire : leur importance historique a été exactement l'inverse.)

Gigognes russes 1.jpg

   La dernière version (vendue moins cher !) court de Georges Pompidou à Nicolas Sarkozy, ce dernier  figurant sur la poupée englobant toutes les autres. On comprend que les auteurs de Groland.con aient tenu à inverser la règle !

Gigognes russes 2.jpg

   La deuxième partie de l'émission pète le feu ! On découvre une nouvelle journaliste de l'équipe, Marine Kuntz, digne fille de Francis... On assiste à une vague d'arrestations gigantesque... fondée sur un fichier de délinquants très spécial... Ensuite, c'est au tour de Frankiki d'illustrer les difficultés des jeunes sur le marché du travail. Le reportage suivant (co-réalisé par "Jean Dutourd"...) nous présente un chef d'entreprise qui ne se laisse pas facilement décontenancer et dont les employés participent de manière active à la survie de la boîte...

   Ajoutez à cela quelques "brèves" savoureuses et vous avez une idée du coktail explosif de cru du 22 janvier 2011.

Le musée Soulages et les finances ruthénoises

   C'est dans Le Ruthénois de cette semaine (le numéro 47) que j'ai trouvé l'information. Elle est noyée dans un article consacré aux voeux du maire de Rodez, Christian Teyssèdre. Mais, au moins, elle figure dans le comtpe-rendu, alors que je ne l'ai pas lue dans les autres journaux aveyronnais. Voici un extrait de l'article "Les voeux de Christian Teyssèdre à ses administrés" :

Soulages coûts 2.jpg

   Deux éléments sont à relever. Tout d'abord, le maire de Rodez semble avoir compris que l'estimation du coût de la construction du musée à 25 millions d'euros n'est pas définitive et que, ainsi que le maire d'Onet-le-Château l'a déjà laissé entendre, il va falloir "cracher au bassinet". Et à qui incombera la tâche de compléter le financement ? Ben pas à l'Etat ni à la région, pas plus au Conseil général. C'est la Communauté d'agglomération du Grand Rodez ainsi que le chef-lieu départemental qui risquent de devoir gérer la "douloureuse" (entre cinq et dix millions supplémentaires...). Du coup, le maire de Rodez déclare : "Il est maintenant nécessaire d'obtenir tous ensemble une subvention européenne." C'est, indirectement, un bel aveu. Ceci dit, les contribuables ruthénois ne pourront que se réjouir si Christian Teyssèdre arrive à obtenir le financement de l'Union européenne.

   La deuxième information importante concerne les coûts de fonctionnement des musées ruthénois, qui seront donc au nombre de trois. L'engagement est pris de limiter ces coûts à 1,6 million d'euros, alors que, ces dernières semaines, cette même estimation circulait... mais pour le seul musée Soulages. On parlait de 3 millions d'euros pour les trois. Cela nous ferait donc une économie de près de 50 % ! Si l'on suit les propos du maire, c'est sur les bâtiments et le personnel que la réduction des coûts risque de porter. Affaire à suivre...

   En attendant que le musée soit achevé, la propagande continue. Ainsi, le projet d'associer les élèves de deux écoles ruthénoises est entré en phase de réalisation. Bon courage aux gamins... Les adultes ne sont pas négligés non plus. Ces jours-ci, c'est la commune de Druelle qui fait l'objet de toutes les attentions. Et c'est là que cela devient comique. La Dépêche du Midi et Le Ruthénois ont, grosso modo, publié le même article, illustré par la même photographie montrant Ludovic Mouly en pleine concentration (Le Ruthénois en a ajouté une seconde).

   Premier gag : les deux articles reprennent les propos du président de la Communauté d'agglomération affirmant que, "contrairement aux rumeurs, il n'y avait aucune surenchère sur ce projet." J'ai peut-être mal compris, mais cela me paraît en contradiction avec ce que les lecteurs du journal ont pu voir quatre pages auparavant, venant du maire de Rodez.

    Deuxième gag : les légendes de la photographie. Voici celle de La Dépêche :

Druelle 10 01 2011 a.jpg

   Et voici celle du Ruthénois :

Druelle 10 01 2011 b.JPG

   La nuance n'est pas la même. Ainsi, la rédaction du Ruthénois semble avoir voulu montrer l'intérêt manifesté par la population... alors qu'une assistance d'environ 100 personnes, pour une conférence largement annoncée, dans un bassin de 60 000 habitants, n'a rien d'exceptionnel.

   Bon, j'arrête d'être méchant avec Le Ruthénois, dont le dernier numéro est très intéressant. Il contient une entrevue avec Jean-Claude Luche, à comparer avec celle de Christian Teyssèdre publiée par le magazine A l'oeil, devenu mensuel. Toujours dans l'hebdomadaire du Piton, on lira avec profit le deuxième volet d'une nouvelle rubrique, consacrée aux châteaux de l'agglomération, en liaison avec la publication d'un livre de Gérard Astorg.

Trop de flatterie tue la flatterie

   Je sens que je vais m'intéresser de plus en plus à la campagne des élections cantonales. En Aveyron, elle promet d'atteindre des sommets de franchise et d'honnêteté ! Aujourd'hui, je vais l'aborder par un côté très anecdotique : une tribune publiée par un conseiller général dans un hebdomadaire aveyronnais.

   L'hebdomadaire en question est le Bulletin d'Espalion, vénérable journal dédié aux informations locales, les quelques nouvelles nationales et internationales lui étant fournies par une agence de presse, la même dont sont clients Le Ruthénois et Le Progrès St-Affricain. Signalons que la neutralité affichée par le Bulletin masque difficilement un net penchant en faveur de la majorité départementale conduite par Jean-Claude Luche.

   Cela nous amène tout naturellement à une tribune publiée par l'un des vice-présidents du Conseil général, Jean-Michel Lalle (qui est aussi maire de Rodelle et président de la Communauté de communes de Bozouls) , intitulée "Bravo... continuons" :

Lalle 21 01 2011.JPG

   L'auteur est un prof à la retraite (étrange comme l'enseignement peut constituer un vivier d'élus UMP dans l'Aveyron, de l'ancien président du Conseil général Jean Puech au député Alain Marc en passant donc par Jean-Michel Lalle). Il dispose donc sans doute d'une indéniable expérience en matière de "fayotage", qu'il met ici en pratique.

   La raison de cette tribune est le supposé succès rencontré par Jean-Claude Luche dans sa politique routière. La future création du "barreau de Saint-Mayme" va contribuer à rapprocher le Nord Aveyron de Rodez, notamment le canton de Bozouls, dont l'élu n'est autre que M. Lalle.

   Admirons la prose de l'ancien prof, qui remercie "Jean-Claude Luche, pour sa détermination et son volontarisme sur ce dossier. Sans lui, rien n'eût été possible." La deuxième couche arrive à la fin : "Avec pragmatisme, à l'écoute de tous, sachant réunir tout le monde avec une énergie positive, Jean-Claude Luche a fait en sorte que ce qui était souhaitable et du domaine de l'utopie soit devenu à la fois possible et réalité." Là, on se dit que le conseiller général a peut-être abusé d'une substance illicite. En effet, il qualifie le projet routier d'utopie (à mettre sur le même plan, sans doute, que la construction de la Tour Eiffel ou l'invention d'Internet) et considère que les travaux sont déjà quasi terminés... alors que le début du chantier n'est prévu que pour 2012... si tout va bien. Poussé par l'enthousiasme, Jean-Michel Lalle s'emmêle un peu les stylos quand il évoque la présidence de Jean-Claude Luche, qu'il fait remonter à 2007... alors que Jean Puech n'a officiellement passé la main qu'en février 2008, son successeur ayant encore dû patienter un bon mois (et s'extirper du panier de crabes de la droite locale). Du coup, ce n'est pas un bilan de quatre ans qu'il aurait fallu saluer, mais d'un peu moins de trois ans.

   Et puis, et puis... emporté par son élan, Jean-Michel Lalle semble attribuer à Jean-Claude Luche (la rédaction de la phrase est volontairement ambiguë) une action dont le mérite revient en fait à la majorité socialo-communiste du Conseil régional de Midi-Pyrénées et du Conseil général du Tarn : la progression des travaux sur la RN 88, entre Albi et Rodez, notamment au niveau de Tanus.

   Au-delà de la flatterie, il s'agit d'une manifestation d'autosatisfaction de la majorité départementale (d'où le titre de la tribune). Tout le monde a compris que la majorité départementale est déjà en campagne et qu'elle fait feu de tout bois. (Jean-Michel Lalle n'en est d'ailleurs pas à sa première salve. Il vient tout juste de "flinguer" deux conseillers généraux d'opposition, Stéphane Bultel et Anne Gaben-Toutan.)

jeudi, 20 janvier 2011

L'ombre de Jean Puech plane...

   ... sur le barreau de Saint-Mayme ! Ce projet, mis en avant par l'actuel président du Conseil général de l'Aveyron, Jean-Claude Luche (et sur l'opportunité duquel j'ai émis des réserves), n'est pas si neuf que cela.

   C'est le conseiller général socialiste Stéphane Bultel qui a mis le doigt dessus, au cours d'un entretien accordé à la radio locale Totem, le 12 janvier dernier, dans l'émission Le Grand Réveil. On peut accéder à cet entretien à partir du site du groupe socialiste au Conseil général.

   D'après Stéphane Bultel, le "barreau" était dans les cartons depuis fin 2004, à l'époque où Jean Puech présidait le Conseil général. L'achèvement aurait été programmé pour 2011... alors que le projet qui fait l'actualité ne doit connaître un début de réalisation qu'en 2012.

   Dubitatif, après avoir écouté l'entretien, je me suis mis à fouiller dans les anciens numéros du magazine édité par le Conseil général. A l'époque, il s'appelait Grand Aveyron. Le numéro 85, de décembre 2004, porte un titre ronflant en première page : "ROUTES le plan du Conseil général pour les dix ans à venir". On n'en apprend pas beaucoup plus pages 6-7. Ah, si : le vice-président Pierre Raynal (qui s'exprime évidemment au nom de Jean Puech) précise que le Conseil général a proposé (je rappelle que ces propos ont été tenus en 2004) aux services de l'Etat "de réaliser le tronçon Rodez-Laissac sous maîtrise d'ouvrage déléguée". Cela ne vous rappelle rien ?

   Il a fallu attendre avril 2005 et le numéro 89 pour obtenir plus de détails. Voici ce que l'on peut lire (notamment) page 11, sous le titre "Accentuer l'ouverture du Nord-Aveyron" :

Grand A extrait 2.jpg

   5 à 6 ans avant les annonces fracassantes qui ont suscité l'enthousiasme des médias, tout était déjà dit (ou presque : le projet a été retouché). Alors, pourquoi ce retard ? Est-ce, ainsi que l'affirme Stéphane Bultel, parce qu'il n'y a là qu'effet d'annonce ? C'est possible, mais je pense que des conflits de personnes ont fortement pesé.

   Comme dans d'autres domaines, l'analyse de Jean-Louis Chauzy peut nous être d'une grande utilité. En décembre 2004, il était déjà président du C.E.S.R. et il portait un regard sans concession sur les rivalités puériles dont l'Aveyron était le théâtre.

   Je pense que l'hostilité qui régnait entre le président du Conseil général (et sénateur) Jean Puech et Marc Censi, maire de Rodez et président du District (puis de la Communauté d'agglomération),  a considérablement retardé le désenclavement routier du département. Sinon, comment comprendre autrement que la route qui mène de Rodez à Villefranche-de-Rouergue ait pu jouir d'autant d'attentions du Conseil général (dont le président était accessoirement élu de Rignac, une commune située sur le trajet de l'axe routier... modeste bourgade qui a d'ailleurs fini par bénéficier d'une déviation !) ?

   Cela s'est fait évidemment au détriment du contournement de Rodez et de son prolongement vers Sévérac-le-Château. Il me semble que, contrairement à ce qu'affirme Stéphane Bultel dans l'entretien radiophonique, la majorité conduite par Jean Puech puis par Jean-Claude Luche a bien mis en oeuvre une partie de l'ambitieux programme routier annoncé en 2004-2005, mais en suivant un calendrier qui, peut-être, n'a négligé ni les affinités locales ni les échéances électorales...

lundi, 17 janvier 2011

Le "barreau" de Saint-Mayme (le retour)

   Ca y est ! Cela va se faire ! Les choses semblent s'accélérer depuis octobre 2010. Et la presse locale de se réjouir et de tresser des couronnes de louanges au président du Conseil général Jean-Claude Luche (on félicite un peu moins le maire d'Onet-le-Château, Fabrice Geniez et on profite de l'occasion pour parler un peu positivement du président de la Communauté d'agglomération, Ludovic Mouly).

   Qu'en est-il exactement ?

   Il faut tenir compte de plusieurs éléments : la route nationale 88, la rocade de Rodez et le projet de grand contournement :

Grand contournement.jpg

   Sur le plan, j'ai surligné à grands traits, en noir, le trajet de la RN 88, rocade de Rodez incluse. En vert, j'ai ajouté le projet de tracé du fameux barreau, tel qu'on a pu le voir dans Centre Presse et La Dépêche du Midi.

   Quel sera l'intérêt du barreau ? Il va "soulager" la liaison Lioujas-Sébazac-Concourès-Onet-le-Château, déviant sur la portion la plus orientale de la rocade ruthénoise une partie du flux qui passe actuellement par les ronds-points de La Roque et de Saint-Marc. Il va donc surtout faciliter la vie des habitants du Nord Aveyron (qui votent -jusqu'à présent- assez massivement pour la majorité départementale...) et d'une partie des automobilistes parcourant le Grand Rodez. Il pourrait même contribuer à calmer les aigreurs de certains habitants du quartier de la Vieille Gare, à Onet, qui en ont marre de se trouver sur un intinéraire de délestage improvisé par des automobilistes circulant entre Rodez et Sébazac.

   Par contre, je prédis un gros problème de transit au niveau du rond-point (ou de l'échangeur) qu'il faudra construire sur la dernière partie de la rocade, avant La Roquette. Le flux descendant de Lioujas va y rencontrer le flot de véhicules circulant entre Rodez et Sévérac. Quid de la transformation du paysage, de la protection de l'environnement ? Cette partie de l'agglomération est encore verdoyante... et sert accessoirement d'éponge en cas de pluies abondantes (c'est toujours autant qu'on ne retrouve pas sur la route). De nombreuses incertitudes pèsent sur les aménagements, le financement et la gestion des différentes parties du projet, inquiétudes dont se fait l'écho le blog de l'opposition (de droite) castonétoise, qui soutient néanmoins l'initiative.

   L'habileté de J-C Luche est de raccorder le "barreau" au projet de grand contournement de Rodez (grossièrement dessiné en tirets rouges sur le plan). Il ferait avancer le doublement de la RN 88, un axe important du territoire, puisqu'il relie Toulouse à Lyon, par le Massif Central. Cela voudrait donc dire que le rond-point (ou échangeur) du Causse-Comtal (situé légèrement au sud de Concourès sur le plan) deviendrait un pôle majeur de la circulation (auto)routière aveyronnaise. Des études d'impact ont-elles été engagées ? Mystère.

   Reste que si les portions en tireté ne sont pas réalisées à moyen terme, le "barreau" n'aura rien réglé, juste donné du travail à des entreprises du BTP (ce qui n'est pas à négliger) et très provisoirement soulagé un secteur limité de l'agglomération ruthénoise, peut-être au détriment de l'environnement local.

   Du coup, il y a de mauvais esprits pour penser que J-C Luche a magistralement "enfumé" son monde (de la presse quotidienne, à l'exception peut-être de La Dépêche du Midi, aux hebdomadaires, satiriques ou pas, en passant par une brochette de politiques de gauche).

   Je trouve qu'il mène très bien sa barque. Il joue sur les rivalités à gauche et sur l'absence de "tête de liste" officielle du PS pour la présidence du Conseil général. Je pense qu'il parie sur un candidat "urbain". Il axe donc sa campagne sur la défense de la ruralité, son opposition de gauche pouvant ainsi apparaître comme l'émanation des villes et comme un facteur d'instabilité.

jeudi, 13 janvier 2011

L'abattage rituel

   Vous avez sans doute entendu parler de la campagne d'affichage organisée notamment par la Fondation Bardot (mais d'autres associations de défense des animaux s'y sont jointes... curieusement, on ne parle pas de celles-ci) :

Campagne Bardot 2010.jpg

   C'est l'animal qui a d'abord attiré mon attention. Oui, c'est sans doute une Aubrac ! L'honnêteté me pousse à ajouter que ce n'est pas l'animal le plus victime de l'abattage rituel. Mais il est tellement photogénique ! C'est assez révélateur du procédé. A la base, je sympathise avec cette cause, mais je n'aime pas être manipulé.

   Pour savoir de quoi il est question, de manière très concrète, le mieux est de se rendre sur le site de la Fondation Bardot. On peut y voir une vidéo très dure (avis aux âmes sensibles...), qui montre bien ce qu'est un abattage rituel, avec les conséquences pour les animaux, pleinement conscients de ce qui va leur arriver (ce qui est peu montré par le film, mais ce que sait toute personne qui a une fois dans sa vie fréquenté un abattoir et vu des bêtes trembler dans l'attente de leur mort... Non elles ne souffraient pas de vache folle !) et de ce qui leur arrive ensuite.

   Sauf que... la majorité des images viennent de Belgique ! On peut les voir, présentées dans un ordre différent, dans une vidéo mise en ligne (fin 2009) sur le site de La Dernière Heure, un quotidien belge francophone "populaire". (Attention, certaines séquences sont vraiment immondes.) On y retrouve aussi des arguments semblables à ceux avancés dans le film présenté par la Fondation Bardot. Seuls les chiffres de l'abattage rituel diffèrent.

   Ainsi, en France, 62 % des ovins-caprins seraient tués de cette manière, contre 92 % (pour les moutons) en Belgique. Au niveau des bovins, c'est le cas de 43 % des veaux et de 28 % des bêtes adultes en France (contre respectivement 22 % et 11 % en Belgique). 

   Bon, d'accord, je suis conscient que la défense des animaux n'est pas la seule motivation de Brigitte Bardot et de certains de ses proches, qui profitent de ces conditions scandaleuses pour à nouveau dénoncer les supposés "barbares"... bref les pas-chrétiens, pas-de-chez-nous, pas comme il faut. (Sur la Toile, on peut trouver une critique juive, argumentée -et intéressante, bien que partiale- de la campagne.)

   Il n'empêche. Ces religions sont-elles construites sur des bases si fragiles que le simple étourdissement des animaux destinés à l'abattoir puisse en ébranler les fondements ? En France, en tout cas, il faudrait que la bigoterie (qu'elle soit juive, musulmane, chrétienne ou autre) soit conduite à s'effacer devant le bien-être animal.

mercredi, 05 janvier 2011

Plus c'est gros, mieux ça passe...

   Hier, à lecture de Centre Presse, les bras m'en sont tombés. Au coeur du journal figure la correspondance, à l'intérieur de laquelle sont insérés, à cette époque de l'année, les voeux des politiques de tout bord. Mardi 4, c'était le tour d'Alain Marc :

A Marc CPresse 2.jpg

   Une fois passé l'agacement provoqué par la présence de la coquille dans le "chapô", j'ai été estomaqué par les propos tenus (que l'on peut retrouver sur le blog du député aveyronnais). Il s'y dit défenseur de la valeur travail, de la "constance dans l'effort"... lui qui a fait valoir ses droits à la retraite à 53 ans !

   Au départ, je n'y avais pas cru. L'information circulait dans la manifestation contre la réforme des retraites où je m'étais infiltré, il y a quelques mois de cela. Dubitatif, j'ai cherché à vérifier la chose. Sur la Toile, il y avait bien le blog du NPA qui allait dans ce sens, mais cela ne me suffisait pas. Sur le site du Conseil général de l'Aveyron, la fiche d'Alain Marc comportait une erreur sur l'année de naissance (1959 au lieu de 1957) et donnait "Conseiller pédagogique" comme profession. La confirmation est venue tout simplement de la consultation de la fiche du député sur le site de l'Assemblée nationale. Sur la ligne "Profession", il est écrit : "Retraité de l'enseignement". Pour quelqu'un qui est né en janvier 1957 (2 ans et 1 jour après Nicolas Sarkozy), c'est précoce !

   En toute cohérence, il a voté la loi qui repousse à 62 ans l'âge minimal de départ du vulgum pecus (aussi bien la première mouture du 15 septembre 2010 que le texte final du 27 octobre).

   Du coup, je me suis un peu intéressé à lui. Sur le site de la chaîne parlementaire, j'ai trouvé une vidéo de présentation du député, qui mérite d'être analysée. (Ne rigolez pas, tout ça est financé avec notre pognon !)

   Cela commence par une séquence en voiture. Alain Marc roule en clio, parce qu'il est près du peuple. Très vite, il se met à parler en occitan, parce que c'est un vrai élu du terroir rouergat... né à Paris, détail qui, curieusement, n'apparaît pas sur la petite bio mise en ligne sur le site du Parti radical... mais qui figure obligatoirement sur la fiche du député.

   Au passage, signalons qu'une mise à jour de la photographie illustrant la notice s'impose :

Photo vieille.jpg

   Pour un peu, on penserait que la personne qui a signé les voeux, et dont Centre Presse publie une photographie récente, n'est pas la même :

Photo 2011.jpg

   Mais, cessons ces enfantillages et revenons au mini-documentaire de LCP. Alain Marc est d'abord filmé à Saint-Affrique, où il reçoit divers solliciteurs, jeunes, vieux, seuls, en couple voire en groupe. Le député paraît évidemment compétent, polyvalent, à l'écoute, et semble très proche de ses concitoyens. Si l'on se fie à l'horaire incrusté sur certaines images, ce jour-là, il est sur la route dès 8h15, commence à recevoir du monde à 9h, jusqu'à midi passé. On vient le voir pour tout et n'importe quoi... Plus qu'au député, c'est au conseiller général (et même au vice-président du Conseil général) que l'on s'adresse en fait. Et vive le cumul des mandats !

   Vite, il saute dans sa voiture et se dirige vers Millau (faut-il ajouter qu'apparaissent à l'écran et le viaduc et un paysage de causse ?), où il se remet au boulot, à sa permanence, dès 14h. Derrière lui, sur le mur du bureau, une discrète affichette rappelle sa proximité avec l'un des "parrains" de la droite aveyronnaise, Jacques Godfrain :

Marc-Godfrain.jpg

   Ce n'est qu'après 18 h que cela se termine. Cette précision horaire nous est donnée après un éloge du travail formulé par le député. Pour sûr, ce n'est pas le genre de mec à prendre sa retraite à 53 ans !

   Même au volant, ce superman aveyronnais continue à traiter une affaire par la voie téléphonique (avec le kit main libre, ce qui est légal, mais pas sans danger). Il a ensuite rendez-vous à une inauguration, où il se rend le plus rapidement possible (séquence d'action intense qui voit le député dépasser plusieurs véhicules)...

   Un dernier gag, en forme de clin d'oeil. Peu avant la fin du film, un message est diffusé sous forme de bandeau, en bas de l'écran :

Marc-Woerth.jpg

   A notre jeune retraité a donc succédé, sur la chaîne parlementaire, l'artisan de la loi qui en repousse l'âge minimal à 62 ans !

dimanche, 02 janvier 2011

Un vrai rebelle aveyronnais !

   Et là, j'en vois qui se disent : "Il va nous faire un billet sur José Bové." Eh bien non ! Le rebelle dont je  vais causer n'est pas député européen, mais président du Conseil général de l'Aveyron. Il s'agit de Jean-Claude Luche. 

     Plutôt classé au centre-droit, il avait rejoint l'U.M.P. et c'est sous cette étiquette qu'il a été élu à la tête du département, en 2008. Mais, en 2010 (alors que le parti présidentiel a connu plusieurs déconvenues électorales, font remarquer les mauvaises langues), coup de tonnerre : J.-C. Luche annonce ne pas être sûr de renouveler son adhésion à l'UMP. Peu de temps auparavant, il n'hésitait pas à déclarer : "Je suis un insoumis".

   Et là, le 2 janvier, patatras ! Qu'est-ce qu'on apprend ? Que M. Luche est élevé au grade de chevalier de la Légion d'honneur ! L'information a été publiée par La Dépêche du Midi, à la suite de la présentation des vœux du président du Conseil général. Curieusement, le confrère Midi Libre s'est contenté des vœux. Est-ce de l'autocensure ? Est-ce par manque de temps, la publication de l'information étant simplement reportée ? Est-ce parce que seuls les journalistes du quotidien de Toulouse sont allés éplucher la liste des nommés et promus ?

    Voici ce que l'on peut trouver page 12 :Luche décoré.jpg

 

    (Au passage, signalons que les "48 ans d'activités professionnelles et de fonctions électives" font remonter le début de carrière de M. Luche à 1962-1963... Il avait alors 10-11 ans !)

   En remontant page 11, on découvre que la nomination figure au contingent du ministère de l''Intérieur, de l'Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration. Voilà qui paraît légitime, compte tenu des attributions du ministre... sauf qu'un paragraphe à part est prévu pour les nominations au titre des Collectivités territoriales et de l'Outre-mer (page 13) :

Luche décoré 2.jpg

   Le nom de J -C Luche ne figurant pas dans ce paragraphe, j'en conclus que sa Légion d'honneur lui est bien attribuée par le ministère de l'Intérieur. La question est : qui décorera le rebelle Jean-Claude Luche ? Brice Hortefeux ou Philippe Richert, qui a en charge les collectivités territoriales ?

   P.S.

   Quand on s'amuse à consulter la liste en entier, on peut faire d'autres trouvailles.

   Ainsi, Philippe Matière, qui dirige l'entreprise du même nom (implantée notamment à Arpajon-sur-Cère et Bagnac-sur-Célé) est nommé chevalier (voir page 15, sur le contingent du secrétaire d’État chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises). Côté aveyronnais, c'est l'ancien président de la Chambre d'Agriculture Jean Laurens qui est élevé au grade de chevalier, sur le contingent du ministère de l'Agriculture (voir page 22 ; curieusement il n'est pas qualifié d'ancien président, alors que son successeur a été élu et est entré en fonction). On note aussi la nomination (sur le contingent du Premier ministre ; page 4) d'une Aveyronnaise (originaire de Sébrazac), Lucette Triadou, qui s'est illustrée dans les Pyrénées orientales.

lundi, 27 décembre 2010

Bigard sarkozyste ou pas ?

   Il me faisait bien rigoler, Bigard, à ses débuts. Je dois dire qu'à partir du "lâcher du salopes", j'ai décroché. Cela fait donc un petit moment. Plus tard, j'ai essayé de regarder le spectacle du Stade de France. Je reconnais qu'il y a eu un gros boulot derrière, j'ai même ri plusieurs fois, mais le charme n'agit plus comme auparavant.

   En plus, il s'est mis en tête d'afficher ses relations politiques (je ne parlerai même pas de ses délires conspirationnistes). Franchement, je me contrefiche de savoir pour qui les acteurs, chanteurs, humoristes, imitateurs votent ! Se prendraient-ils pour des maîtres à penser ? N'est pas Desproges qui veut.

   Bon, voilà notre Bigard catalogué sarkozyste en 2007... mais l'étiquette porte la scoumoune : presque tous les artistes qui l'ont revendiquée ont vu leur carrière connaître un sérieux coup de mou. Du coup, aujourd'hui, peut-être aussi parce que le locataire de l'Elysée a moins de succès qu'il y a trois-quatre ans, Bigard a déclaré dans VSD que non, pas du tout, il n'avait jamais été un fervent supporteur du président, qu'il avait été en quelque sorte récupéré et que, de toute manière, il ne l'avait rencontré "que trois fois"... dont une place de la Concorde, en 2007 :

Bigard Concorde Gala.jpg

   Et vous allez me dire qu'ils se sont forcément déjà vus une paire de fois avant, puisqu'ils habitaient la même commune, Neuilly-sur-Seine. (Dans l'un des sketches de l'humoriste, il est même question du Monoprix de cette commune.)

   Et puis il y a eu cette fameuse visite au Pape :

Bigard Pape.jpg

   Et puis, en fouillant dans un vieux paquet de journaux, je suis tombé sur un Paris Match d'août 2007, dans lequel j'ai trouvé ceci :

Bigard Hortefeux PMatch 08 2007.JPG

   Ne sont-ils pas mignons tous les deux ? Ah, oui, la légende dit : "Le 14 août, Brice Hortefeux et son ami Jean-Marie Bigard se rendent au Feu Follet, le restaurant que l'humoriste a ouvert à Mougins. " (Depuis, il a revendu, l'affaire s'étant cassé la figure.)

   Bon, je ne vais pas continuer là-dessus pendant des plombes. Entre 2005 et 2008, il semble avoir été (très) proche du clan Sarkozy, dont il s'est (apparemment) détaché depuis. C'est peut-être pour des raisons idéologiques, peut-être parce qu'il a changé... ou peut-être par opportunisme (ce n'est plus "porteur").

   En tout cas, aucune des personnes qui partageait avec lui le déjeuner de VSD n'a semble-t-il cru bon de le contredire ou ne serait-ce que le titiller. Non, les vieilles gloires que sont Cavanna, Wolinski et Berroyer ont plutôt paru le soutenir. (Triste fin pour ceux qui ont pu incarner, à une époque, la liberté de penser et le non-conformisme. Notons que le repas organisé par VSD a été l'occasion pour chacun de faire sa promo, Cavanna venant pour Le pire de Hara Kiri, joli bouquin... qui a été imprimé en Chine.)

16:18 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, humour

vendredi, 17 décembre 2010

Le maire de Rodez, la presse et l'îlot Bonald

   C'est l'un des grands chantiers de la ville, dont la réalisation est reportée depuis des années, de nouveaux obstacles surgissant au fur et à mesure que les précédents sont surmontés !

Rodez Bonald.JPG

   Cette semaine, le maire de Rodez s'est livré à une belle opération de communication, relayée dans la presse locale. Je me suis particulièrement intéressé aux photographies publiées par celle-ci. Le maire figure bien évidemment dessus.

   La ballade a commencé par un petit tour des lieux. C'est vraisemblablement pendant cette phase qu'a été prise la photographie publiée dans Midi Libre :

Ilot Bonald 14 12 2010.jpg

   Le maire, pris en contre-plongée, semble être en pleine démonstration, sous l'oeil admiratif de son adjointe. Mais que diable tient-il dans la main gauche ? Un plan du pâté de maison ? Un exemplaire de la Déclaration d'Utilité Publique ? Un courrier de l'architecte des Bâtiments de France ? Une version imprimée des meilleures pages de mon blog ? Mystère...

   La visite s'est poursuivie à l'intérieur de ce qui reste de l'îlot Bonald (que l'auteur de l'article de Midi Libre, qui sortait peut-être d'une rencontre avec Fabrice Geniez, qualifie curieusement "d'îlot Balard"). C'est le moment choisi par les photographes de La Dépêche du Midi et du Ruthénois (peut-être une seule et même personne, en réalité) pour immortaliser l'événement.

Ilot Bonald 14 12 2010.jpg

DSCN2985.JPG

   Les mêmes bâtisses figurent à l'arrière-plan. Quelques secondes séparent sans doute les deux clichés. Sur le premier, paru dans La Dépêche, Christian Teyssèdre utilise son bras droit pour désigner tel ou tel bâtiment. Comme il est cadré au niveau du haut des cuisses, on ne distingue pas sa main gauche... clairement visible sur la photographie publiée dans Le Ruthénois. Et, ô surprise, il tient quelque chose dans cette main. Agrandissez l'image et vous reconnaîtrez la "une" de... Centre Presse ! Oui, le concurrent ! Comme quoi, on est confraternel, au Ruthénois !

    P.S.

   Si vous avez l'idée d'utiliser Google maps pour localiser les lieux mentionnés dans les articles, je vous conseille de zoomer à fond sur l'îlot Bonald. Voici ce sur quoi vous allez tomber :

Rodez Bonald 2.jpg

   Est-il nécessaire de préciser qu'aucun magasin Conforama ne se trouve au coeur du vieux Rodez ? (On peut par contre en trouver un en banlieue, à Sébazac-Concourès.)

mardi, 14 décembre 2010

Du "turn-over" au conseil municipal de Rodez

   Petit rappel. A l'issue de sa victoire aux élections municipales de 2008, la liste conduite par Christian Teyssèdre a obtenu 28 élus, sur 35 possibles.

   Depuis cette date, trois changements sont intervenus. En février 2009, Pierre Raynal a remplacé Joëlle Gauthier. En mai 2010, Habiba El Bakouri a remplacé Chantal Combelles, qui a préféré se retirer suite aux désaccords survenus dans la gestion du dossier de l'école François Fabié. Tout récemment, en septembre 2010, Gilbert Antoine a remplacé Andréa Goumont, devenue employée de la mairie (ce qui a provoqué quelques remous). A ce propos, je note que, trois mois plus tard, le nouveau conseiller municipal n'est toujours pas convenablement intégré au trombinoscope :

Nouveau conseiller municipal 2010.jpg

   (Le petit dessin est de moi, comme vous l'avez sûrement deviné. Hé non, ce n'est pas un Picasso ignoré des spécialistes et trouvé au fond d'un vieux grenier !)

   J'avais déjà signalé cette absence de diligence (qui se vérifie aussi dans la mise en ligne, tardive et pas systématique, du compte-rendu des réunions du Conseil municipal) à propos des deux précédemment intégrés, puisqu'en mai 2010, ni ce pauvre Pierre Raynal ni Habiba El Bakouri n'avaient droit à leur photographie sur le site de la mairie.

   Tout cela nous mène au quatrième changement, qui va être officialisé vendredi 17 décembre 2010. Sur le site de la mairie, on peut lire ceci dans l'ordre du jour de la séance :

Remplacement adjointe 2010.jpg

   Cette fois-ci, il est question de la démission d'une adjointe. Les spéculations vont bon train, puisque, au moment où j'écris ces lignes, cinq femmes occupent ce poste :

- Monique Herment-Bultel, que personne n'imagine voir quitter le navire

- Marie-Claude Carlin (Pourquoi partirait-elle ?)

- Nicole Laromiguière (qui a bénéficié en 2010 de la démission de Christian Teyssèdre -pour cause de cumul des mandats- devenant ainsi conseillère générale de Rodez-Ouest... les mauvaises langues disent que, sur le Piton, certaines autorités aimeraient bien écarter cette radicale de gauche pour permettre à une autre conseillère de devenir adjointe)

- Sabrina Maurel-Alaux, revenue au coeur de l'action après un long congé (Pourquoi donc démissionnerait-elle ?)

- Jacqueline Santini

   Les paris sont ouverts ! Il est vrai qu'une formule a la cote : la démission de Nicole Laromiguière, qui serait remplacée par Sarah Vidal, que l'on voit souvent s'exprimer au nom du Conseil municipal ces temps-ci. Est-ce un signe ?

   Ceci dit, je suis peut-être en train d'écrire n'importe quoi. Il est tout aussi probable que, pour des raisons personnelles (familiales, professionnelles), une autre adjointe décide de se retirer. Je pense néanmoins qu'elle sera remplacée par une femme et que, parmi les sept conseillères municipales teyssèdristes (même s'il se dit qu'Anne-Christine Her ferait sans doute parfaitement l'affaire), Sarah Vidal semble tenir la corde... elle qui a longtemps tenu la chandelle pour Sabrina Maurel-Alaux !

samedi, 11 décembre 2010

Journalistes et politiques : une dérangeante proximité

   L'attention est en général focalisée sur quelques couples médiatiques : Anne Sinclair et Dominique Strauss-Khan, Christine Ockrent et Bernard Kouchner, Béatrice Schönberg et Jean-Louis Borloo, plus récemment Audrey Pulvar et Arnaud Montebourg (et, de manière brève, Marie Drucker et François Baroin). Vu que les deux professions se côtoient régulièrement, ce genre de situation est inévitable. Plus que les exclusions d'antenne, c'est la transparence qui est importante. Déjà qu'on nous cache pas mal de choses sur les relations intestines entre journalistes et politiques (voir les documentaires de Pierre Carles), il ne faudrait pas qu'en plus on apprenne un jour ce que le petit monde médiatique sait depuis longtemps, à savoir que telle vedette de télé partage la vie de l'un de ses invités récurrents.

   Je pense que c'est à un autre niveau qu'il faut être vigilant. A gauche comme à droite, pour la com', on embauche des spécialistes de l'information. Cela s'est vérifié au plan national, avec les recrutements opérés par l'équipe sarkozyste (au Point, au Figaro et au Parisien) et aussi, l'an dernier, par le départ pour le Conseil régional de Poitou-Charentes de Françoise Degois, à l'époque au service politique de France Inter... où elle suivait le Parti socialiste. Que penser de leur supposée indépendance journalistique passée ? Que penser de l'impartialité de leurs collègues restés journalistes, peut-être en attendant de rejoindre l'équipe d'un-e autre élu-e ?

   L'Aveyronnais confiant pouvait se dire que ce genre de pratiques ne touche que les "hautes sphères" parisiennes. Hé bien, non ! L'été dernier, l'un des sujets de conversation, sur Rodez, était le transfert d'une journaliste du quotidien Centre Presse à la Communauté d'agglomération du Grand Rodez. Cette année, toujours à gauche, une correspondante de Midi Libre est, d'après La Dépêche du Midi, sur le point de devenir chargée de communication de la mairie de Saint-Affrique.

   Assez perfidement, le quotidien édité à Toulouse remarque que les journaux du groupe concurrent (qui publie notamment Centre Presse et Midi Libre) semblent être un vivier à la fois pour la gauche et la droite aveyronnaises.

   C'est là que je me dis que l'on peut se réjouir de la diversité de la presse locale. Sans cette petite rivalité, qui peut dire si l'information serait sortie ?

lundi, 29 novembre 2010

"Midi-Pyrénées info" numéro 40

   Aujourd'hui, j'ai trouvé dans ma boîte aux lettres le dernier numéro de la gazette publiée (grâce aux contribuables) par le Conseil régional de Midi-Pyrénées.

   Page 3, mon attention fut attirée par un article titré "L'axe routier Rodez-Toulouse entièrement en 2x2 voies à l'horizon 2015". C'est habile. Cela laisse entendre que tout le boulot consiste à relier les deux agglomérations, alors que la route nationale 88 mène de Toulouse non pas à Rodez... mais à Lyon. L'équipe de Malvy a raison de rappeler que la région a dû pallier la démission de l'Etat, pour qui les exonérations fiscales des riches sont plus importantes que l'aménagement du territoire. Le magazine se garde cependant bien d'évoquer le dernier morceau de la partie midi-pyrénéenne de l'axe routier, entre Rodez et l'autoroute A75. Et là, que ce soit pour le grand contournement du chef-lieu aveyronnais comme pour le dernier tronçon, ce n'est pas l'horizon 2015 qu'il faut fixer, mais plutôt 2020 voire 2025...

   Page 4, l'autosatisfaction de la majorité socialo-communisto-écolo-radicale peut paraître justifiée : les lycéens ont, depuis cette année, la possibilité d'acquérir un ordinateur portable à bas prix (celui-ci variant en fonction du revenu fiscal de leurs parents, une bonne idée ma foi). Cette opération, bien relayée par la presse locale (qui a, par exemple, parlé de la remise des ordinateurs dans deux lycées publics du Grand Rodez, Monteil et La Roque) s'appelle OrdiLib'.

   Reste pour les lycéens et leurs familles à mettre à jour régulièrement une partie des logiciels installés sur la machine... et donc à s'abonner à l'internet, de préférence à haut débit. Attention aussi à la protection de ce beau jouet. Seule la durée permettra de dire si ce fut une belle et grande initiative ou simplement une opération de com' de plus. Un signe ? Le successeur de Georges Frêche à la tête du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, va dans le même sens.

   Le dossier principal est consacré à la gastronomie, avec le salon SISQA en ligne de mire. (N'oublions pas que le "repas gastronomique des Français" vient d'être inscrit par l'Unesco au patrimoine immatériel de l'humanité.)

   Je regrette toutefois qu'aucun produit aveyronnais ne soit cité... On a par contre droit à un article sur l'AOC Rocamadour (très bon fromage, soit dit en passant)... un éclairage lotois qui ne doit sans doute rien au fait que le vice-président en charge de l'Agriculture, Vincent Labarthe, soit élu du côté de Lacapelle-Marival, dans un département cher au coeur de Martin Malvy.

   Il est toutefois question de l'Aveyron à deux reprises, lorsque sont évoqués les travaux ferroviaires réalisés autour de Capdenac-Gare et en toute fin de magazine, où une pleine plage est consacrée à l'inévitable Pierre Soulages et au futur musée. Evidemment, n'attendez aucun recul critique sur ce projet dispendieux et mal calibré.

 

lundi, 22 novembre 2010

Le musée Soulages ne fait toujours pas l'unanimité...

   ... loin s'en faut ! Le problème est que la vox populi ne transperce pas le rideau médiatique, qui, en général, ne délivre que la version des partisans du projet. Cependant, de temps à autre, une voix discordante parvient à se faire entendre.

   Tel est le cas de Jean-Louis Chauzy, qui s'est publiquement interrogé sur le financement de la construction et surtout du fonctionnement du futur musée. Pour avoir accès à l'intégralité de l'argumentation du président du C.E.S.E.R. de Midi-Pyrénées, il fallait se tourner vers la presse non officielle, à savoir Le Nouvel Hebdo (numéro 147) :

Nouvel Hebdo 147.JPG

   L'hebdomadaire satirique revient d'ailleurs régulièrement sur le sujet, parfois de manière très détaillée et argumentée, comme Jean-Louis Chauzy. On ne peut pas en dire autant de leurs détracteurs.

   Ainsi, le quinzomadaire gratuit A l'oeil du 18 novembre dernier s'est ému des prises de position de M. Chauzy :

Chauzy A l'oeil 18 11 2010.JPG

   Une grande déception perce dans cet entrefilet, peut-être rédigé par le maître-d'oeuvre du journal, Jean-Philippe Murat, élu conseiller municipal de Rodez en 2008, troisième sur la liste conduite par... Jean-Louis Chauzy. Peut-être conviendrait-il plutôt de s'interroger sur le bien-fondé de sa prise de position. Pourquoi M. Chauzy devrait-il forcément avoir tort ?

   Celui-ci a aussi suscité l'ire de l'auteur d'un site d'information politique engagé, RodezNews. Le ton fut d'abord acrimonieux, l'auteur s'en prenant à "une poignée de grincheux qui ne connaissent probablement pas grand chose à l'art et à l'économie en général" (sympa pour Gérard Galtier et Jean-Louis Chauzy). Contestant le point de vue de ceux qui estiment que d'autres projets étaient bien plus porteurs et urgents à réaliser (comme le grand contournement de Rodez), le rédacteur se lâche : "Voilà une vision bien aveyronnaise qui ignore la réalité du monde d'aujourd'hui." C'est dingue mais cela m'a rappelé les propos outranciers du nouveau directeur de l'Office du tourisme de Rodez, publiés dans Le Ruthénois numéro 26.

   Le billet écrit une semaine plus tard est plus mesuré, même si les opposants au projet y sont qualifiés de "frileux". (Il est néanmoins vrai que les températures ont brusquement chuté au début du mois de novembre.) Ce texte est plus argumenté que le précédent et l'on sent sous la plume (le clavier ?) de l'auteur un véritable intérêt pour l'oeuvre de Pierre Soulages. Il témoigne cependant du même optimisme béat qui dégouline des médias, fantasmant sur le nombre de visiteurs, censé rapidement atteindre et dépasser les 100 000 par an. Il table sur la renommée mondiale du peintre qui, si elle est incontestable à l'heure actuelle, peut rapidement s'étioler après sa mort. L'histoire mondiale de la peinture est remplie de cas d'artistes "officiels", couverts d'éloges de leur vivant et dont les oeuvres sommeillent aujourd'hui paisiblement dans les remises des musées, tandis que des génies ignorés (ou méconnus) de leur vivant ont obtenu la gloire posthume. Gardons-nous des enthousiasmes fabriqués...

   De la même manière, il ne faut pas surestimer l'aura du site de Conques qui, soit dit en passant, est bien davantage due à la préservation de l'achitecture médiévale qu'à l'apport de Pierre Soulages. La "proximité" est toute relative : 45 kilomètres (et trois quarts d'heure de route en voiture par temps sec, une heure pour un bus... s''il n'a pas choisi de partir plutôt sur Albi ou Millau...) sépareront les cartons du musée des vitraux de l'église abbatiale. (Plus que Rodez, c'est Conques qui a tout à gagner à la construction du musée. Son maire en attend l'inauguration avec une impatience non dissimulée.)

   Alors, pourquoi tant d'hostilité envers Jean-Louis Chauzy ? Après tout, il n'a fait qu'exprimer de manière mesurée et argumentée une opinion dissidente, acte salutaire dans une démocratie digne de ce nom. Je vois peut-être le mal partout, mais je me suis demandé s'il n'y avait pas là résurgence d'une opposition plus ancienne. Le site RodezNews est tenu par Joseph Donore, qui fut lui aussi candidat aux municipales de 2008 à Rodez. (Décidément, on n'y échappe pas ! A toutes fins utiles, je précise que je ne figurais sur aucune des quatre listes en course...) Il était numéro 7 sur la liste menée par Frédéric Soulié (divers droite... UMP dissidente disaient les mauvaises langues), rivale donc de celle conduite par Jean-Louis Chauzy. Sauf erreur de ma part, le virus de la politique l'avait saisi aux cantonales de 2004, quand il avait essayé (vainement) de déboulonner le conseiller général sortant de Mur-de-Barrez Francis Issanchou. Et, en consultant l'excellent ouvrage de Roger Lajoie-Mazenc, Maires de famille , je suis tombé sur une notice consacrée à Joseph Donore : il avait déjà tenté de se faire élire conseiller général en 1998 (il avait terminé cinquième du premier tour) et avait envisagé de présenter une liste aux municipales de 2001, à Mur-de-Barrez. (Et c'est là que je réalise que le bouquin de Lajoie-Mazenc a été préfacé par... Jean-Louis Chauzy ! C'est un complot !)

   Bon, tout ça pour dire que j'ai déniché un article intéressant dans le Centre Presse de samedi :

CPresse 20 11 2010.jpg

   J'ai trouvé réjouissant qu'un chaud partisan du musée prenne la plume pour demander à ce qu'on écoute les arguments de Jean-Louis Chauzy. Preuve que tout n'est pas perdu dans notre bon vieil Aveyron...

mardi, 16 novembre 2010

"Le Monde", fillonniste honteux ?

   La lecture du "quotidien de référence" réserve parfois quelques surprises, surtout quand on compare les versions papier et électronique, la seconde étant réputée plus "réactive"... mais plus sujette à des bourdes aussi.

   Le 14 novembre, parmi les nombreux articles consacrés au remaniement orchestré par Nicolas Sarkozy et ses conseillers, on pouvait en lire un (un portfolio) titré ainsi :

Fillon 14 11 2010.jpg

   Il s'agit, vous l'avez sans doute remarqué, de la reprise d'un article de 2007, déjà bien "lèche-fillon"... tellement qu'il a suscité les réactions sarcastiques de lecteurs... et que, dès le lendemain, il n'était plus possible d'y accéder, alors qu'il avait donné lieu à 18 commentaires (il aurait donc dû figurer dans le classement qui s'affiche sur la partie droite de la page), le dernier datant du 15 novembre, à 7h23.

   Intrigué, j'ai effectué une recherche à partir de la page d'accueil du Monde... sans parvenir à retrouver l'article. C'était parce que je m'étais limité à la dernière semaine. Ce n'est qu'en puisant dans les archives de 2007 que l'on peut accéder à l'article, pourtant republié quelques jours auparavant. (Pour retrouver l'article sans passer par le journal, il suffit d'utiliser votre moteur de recherche internet habituel et de taper "Fillon gaulliste social".)

   Aurait-on eu un peu honte de ce zèle premierministrophile ?

 

vendredi, 22 octobre 2010

"Le Ruthénois" numéro 34

   Cette semaine, l'hebdomadaire met en vedette le président de la communauté d'Agglomération du Grand Rodez, Ludovic Mouly, auquel est consacrée l' "Interview de la semaine". Dans celle-ci, il calme le jeu avec le maire d'Onet-le-Château (Fabrice Geniez) et se montre lucide sur la proposition du président du Conseil général de l'Aveyron (Jean-Claude Luche) concernant le barreau de Saint-Mayme. Il est par contre assez maladroit quand il est questionné sur sa nouvelle directrice de la stratégie et de la communication. Il ne répond pas vraiment sur le fond et a bien de la chance que Benjamin Lamaillé ne creuse pas le sujet.

   Ensuite, les jeunes sont à l'honneur, à travers les manifestations contre la réforme des retraites et un article consacré à l'ambiance de ville, vu côté étudiant. Selon les personnes interrogées (pas forcément représentatives), c'est grâce aux bistrotiers que cela bouge un peu ! Visiblement, ils n'apprécient pas que des adultes critiquent le barouf produit par certains groupes alcoolisés du jeudi soir... Mais, à part ça et si on laisse de côté le climat (moi j'aime), en gros, ils se plaisent bien chez nous.

   Juste au-dessous, on peut trouver un entretien avec Guilhem Serieys, qui, sur la fin, renonce à la langue de bois pour déclarer : "Il nous faut également arriver à faire comprendre à certains étudiants et à certains établissements qu'il y a d'autres moyens de s'amuser que d'habiller les première année avec des sacs poubelles..." Entièrement d'accord ! (Rappelons au passage que le bizutage, quel que soit le nom qu'on lui donne, est interdit par la loi.)

   Page 6, il est question de la page Facebook de Jean-Claude Luche, qui semble avoir servi de tribune à quelques olibrius d'extrême-droite. Le Ruthénois a l'élégance de signaler le rôle joué par le site Aligorchie, qui a dénoncé la chose.

   L'autre grande affaire de la semaine est la pose de la première pierre du futur musée Soulages, qui a donné lieu à un battage médiatique parfois pénible. Cette page 23, abondamment illustrée, est un bon exemple d'usage de la brosse à reluire et d'optimisme béat. Ainsi, Nathalie Dijols (qu'on a connue plus inspirée), nous gratifie de quelques envolées, comme celles-ci :

"Ce mercredi, les fines gouttes de pluie ont laissé place à de douces éclaircies... Un signe... Ce jour fut lumineux et mémorable." (Vite ! Un seau d'eau !)

"Pierre Soulages est un sage, un dieu vivant"

   A la lecture de ces lignes hagiographiques, on se demande si le Panthéon de Paris ne serait pas un peu trop petit pour abriter, plus tard, la dépouille de ce grand homme...

vendredi, 15 octobre 2010

Le barreau de Saint-Mayme

   C'est un sujet qui "fait causer" dans le Grand Rodez... et même au-delà, dans une bonne partie de l'Aveyron. A la base, il y a un constat : le matin et le soir, entre Espalion et le chef-lieu départemental, cela bouchonne sévèrement. La solution serait de lancer (enfin !) le grand contournement de Rodez. Le problème est que c'est un chantier d'Etat, puisque la voie de communication concernée est la route nationale 88. Comme l'Etat se désengage de beaucoup de choses, certains pensent que c'est aux collectivités territoriales de prendre la suite. Faute de grives, on se contenterait de merles et, privés de l'excitation provoquée par la construction du grand contournement, les Aveyronnais devraient se contenter d'avoir le barreau... de Saint-Mayme, sur le territoire de la commune d'Onet-le-Château :

StMayme Dépêche 06 10 2010.jpg

 

   La mise en chantier de ce "raccourci" routier a été l'objet d'une mini-polémique. Le président (UMP mais pas trop) du Conseil général, Jean-Claude Luche, a lancé l'idée, reprise par le maire socialiste d'Onet (accessoirement vice-président de la communauté d'agglomération) Fabrice Geniez qui, au passage, égratigne ses bons amis du PS.

   Tout cela survient sur fond de précampagne électorale : les cantonales approchent et l'incertitude planant au-dessus des résultats incite aux propos et actions spectaculaires, histoire de marquer les esprits. D'un côté, on accuse les élus socialistes du Grand Rodez de freiner sur le sujet pour ne pas servir la soupe à J-C Luche. De l'autre, on s'étonne que celui-ci débarque avec des propositions concrètes à moins de six mois des élections. Enfin, le maire d'Onet-le-Château est accusé de jouer perso.

   Tout cela n'enlève rien au fait qu'il y a un vrai problème de circulation, l'agglomération ruthénoise étant située sur un axe majeur, reliant Toulouse à Lyon. A mon avis, le projet du "barreau", quels que soient ses mérites, ne résoudra rien ou ne fera que déplacer légèrement le problème. Je rejoins donc les réflexions de l'ancien maire de Rodez, Marc Censi, qui a publié une tribune dans l'hebdomadaire Le Ruthénois :

Censi StMayme.JPG

   C'est au-delà de l'Aveyron qu'il faut réfléchir, en coordination avec le Conseil régional de Midi-Pyrénées... et bien entendu les services de l'Etat, sur lesquels une coalition d'élus locaux de tous bords devrait exercer d'amicales pressions.

   P.S.

   Dans ce même numéro du Ruthénois, une page fort intéressante (sans doute publiée aussi dans Le Progrès Saint-Affricain du 14 octobre) est consacrée au contournement de Pont-de-Salars, dont on nous précise le coût : 23 millions d'euros, pour gagner entre 1 et 5 minutes sur le trajet menant à Millau... Cela fait cher, tout de même !

mercredi, 13 octobre 2010

Combien de manifestants ?

   La polémique fait rage. La police est accusée de sciemment sous-estimer le nombre de manifestants, délaissant sa mission de service public pour adopter une attitude partisane. (Cela révulse jusqu'à certains flics !) De leur côté, les syndicats sont soupçonnés de gonfler exagérément les chiffres de la mobilisation.

   Cela se ressent aussi au niveau de l'Aveyron, plus précisément de Rodez. Dès hier, Force Ouvrière affirmait que le cortège ruthénois (où je me suis caché) avait réuni 16 000 personnes, information relayée notamment par la radio Totem.

   Aujourd'hui, les quotidiens donnent des estimations différentes. La Dépêche du Midi confronte les chiffres avancés par FO à ceux donnés par la police (qui n'a pas communiqué dessus) :

Manifs 13 10 2010.jpg

   Le plus croquignolet, dans cet article, est l'écart qui sépare les estimations à propos de Marseille : 24 500 personnes selon la police... 230 000 selon les syndicats ! Alors, soit on n'a pas arrêté d'abuser du pastis dans les commissariats phocéens, soit la réputation de galéjade des militants locaux est encore largement au-dessous de la vérité ! 

   Midi Libre ne se mouille pas trop, mais semble quand même relativiser fortement l'estimation fournie par FO :

Manifs 13 10 2010.jpg

   Centre Presse fait de son côté assaut d'honnêteté, les journalistes reconnaissant ne pas être des habitués de ce genre de décompte. Le quotidien aveyronnais nous livre quand même son estimation :

Manif 13 10 2010.JPG

   On retrouve les chiffres fournis par la police... Finalement, seule La Dépêche se mouille, jugeant certes les chiffres syndicaux trop élevés, mais ceux de la police nettement inférieurs à la réalité. D'après des participants réguliers aux manifs, il apparaît peu probable que moins de 10 000 personnes aient été présentes mardi 12. On arrive donc à quelque chose entre 10 000 et 16 000 (13 000 selon La Dépêche).

mardi, 12 octobre 2010

Au coeur de la manif'

   Me voilà en pleine opération d'infiltration, tel un Harry Roselmack blanc aveyronnais ! Pour me fondre dans le paysage, je ne me suis pas lavé les cheveux pendant une semaine, je suis sorti avec une barbe de deux jours (c'est mon côté George Michael !) et j'ai pris soin de faire figurer du rouge dans mon accoutrement, histoire qu'on ne me soupçonne pas d'antibolchevisme primaire.

   Le rendez-vous, place d'Armes, à Rodez, était fixé à 14h30. En toute logique, c'est après 16 heures que le cortège s'est élancé. Apparemment, il a fallu attendre que les derniers bus aient débarqué leur flot de manifestants. (Certains sont venus d'Aubin !)

   Devant la cathédrale, la foule était bigarrée. J'ai été étonné par le nombre relativement important de jeunes (lycéens et étudiants), qui étaient toutefois minoritaires. Le gros des troupes était constitué d'actifs des deux sexes, auxquels s'est jointe une kyrielle de retraités.

   Comme le soleil était de la partie, certaines tenues étaient légères... et les filles jolies ! Je pense que l'on doit à la présence des jeunes quelques éléments qui ont rendu cette manif' plus gaie, moins conventionnelle (tout est relatif...) qu'à l'habitude. Une jeune femme (aux ravissantes couettes) se promenait en couche-culotte (rassurez-vous, elle portait un pantalon en dessous). Un groupe de garçons avait bricolé un panneau sur lequel on pouvait lire "LES VIEUX AU BOULOT - LES JEUNES AU BISTRO ?". Moins inspiré (et plus politisé...), un autre brandissait une pancarte établissant un lien entre Nicolas Sarkozy et le groupe de Bilderberg.

   La zique était à l'unisson, puisqu'on a eu droit à quelques morceaux revendicatifs de rock et de rap. De temps à autre, un pétard éclatait... parfois de manière tellement bruyante que l'on pouvait se demander si Al Qaida n'avait pas décidé de se joindre au mouvement ! On peut par contre déplorer le lâchage de P.Q. qui, une fois la marche terminée, a dû donner un surcroît de travail aux employés municipaux.

   Bon, c'était pas tout ça, mais il fallait s'y mettre... pas avant toutefois d'avoir entendu la tirade de chaque représentant syndical... Purée, ce fut long ! Apparemment, bon nombre de manifestants (plutôt les anciens) tenaient à ces discours militants.

   Ensuite, le cortège s'est mis en route, par la rue Gambetta, puis les boulevards Guizard, Laromiguière, Fabié, Flaugergues, Puech, de la République, Belle-Isle et d'Estourmel :

 

Manif 12 10 2010.jpg

   Notons au passage le souci des organisateurs de faciliter la tâche des policiers : comme la manifestation est passée sous les fenêtres du commissariat, on peut espérer que le comptage sera d'une rigueur incontestable.

   Au cours de la manif, des estimations différentes ont circulé. Ce serait la plus suivie de ces dernières semaines. Alors, par combien de personnes ? 10 000 ? 15 000 ?

vendredi, 08 octobre 2010

"Le Nouvel Hebdo" numéro 144

   L'éditorial de Gérard Galtier revient sur la série d'articlounnets (parue dans Midi Libre) consacrée aux 40 personnes qui feraient "bouger" Rodez. (Le même procédé a été appliqué par le quotidien languedocien aux villes de Sète et de Bagnols-sur-Cèze.) D'ailleurs, la liste des "bougeurs" a, à Bagnols comme à Rodez, suscité des commentaires acerbes. Les femmes sont très peu représentées et on a droit à une brochette de notables dont on se demande souvent en quoi ils font bouger la ville... Je ne pense pas idéaliser le passé en affirmant qu'à l'époque d'Aveyron Magazine (et de Femmes d'ici), Hugues Robert mettait davantage l'accent sur les "vrais gens".

   Un long article évoque le bilan des cinq premiers mois d'existence du Centre Pompidou de Metz, sujet traité par Le Monde. C'est l'occasion de tracer un parallèle avec le futur musée Soulages.  En gros, je me retrouve dans les analyses du Nouvel Hebdo.

   De là, on peut rebondir sur le réaménagement de l'îlot Combarel (ancien siège de l'hôpital, déménagé il y a quatre ans à Bourran). Voilà un projet structurant qui aurait dû mobiliser les énergies (et la fiscalité...) de la commune ! Mais cela patine... et il me semble que les appétits immobiliers ne sont pas étrangers à cette lenteur. Il faut dire que c'est un sacré lobby à Rodez. Il n'y a qu'à regarder la manière dont le quartier de Bourran a été cochonné pour se rendre compte que l'intérêt général a peut-être, sous les anciennes municipalités, été quelque peu malmené.

   Si l'îlot Combarel excite tant la convoitise, c'est qu'il est situé à proximité immédiate du Vieux Rodez :

Rodez plan.jpg

   Je précise, pour les personnes peu familiarisées avec le centre-ville de Rodez, que l'espace occupé par l'ancien hôpital (la croix rouge), est très proche de la cathédrale (cerclée de noir), qui marque l'entrée dans la ville ancienne.

   Cependant, je ne partage pas le point de vue exprimé dans l'article de l'hebdomadaire satirique. Qu'on ne vienne pas nous faire chier avec un nouveau quartier étudiant en plein centre ! Certains espèrent dynamiser le coin, faire jouer la douce musique des tiroirs-caisses, alors que d'autres craignent la montée exponentielle des nuisances sonores (demandez aux riverains de la place Saint-Cyrice ce qu'ils en pensent)... et je ne parle pas des traînées d'urine ni des galettes de vomi. Le centre-ville est déjà bien assez malpropre comme cela ! Vous ne voudriez pas qu'il se mette à ressembler à celui de Toulouse, notamment les week-ends, où il n'est pas sans évoquer une ville d'Amérique latine après une semaine de grève des éboueurs...

   La quiètude fait partie de la qualité de vie ruthénoise. Si certains s'ennuient, qu'ils aillent voir ailleurs !

   Plus anecdotique, un autre article revient sur la polémique née à propos du débit de la cascade de Salles-la-Source. Franchement, cette affaire me laisse dubitatif. Je ne suis pas satisfait de la manière dont elle a été traitée par la presse locale. Au départ, cela me paraissait assez limpide (si j'ose dire). Mais je me demande si l'on ne nous cache pas quelque chose... une histoire de gros sous par exemple.

   En bas de la page 1, je pense que, sous le pseudonyme Jean Bon, c'est Gérard Galtier qui pointe les hypocrisies qui entourent l'extension d'une porcherie, à Brasc. Là encore, je me demande si l'on n'est pas en train de nous bourrer le mou. Rien ne serait pire que de découvrir, dans quelques années, que l'eau de certaines sources aveyronnaises est devenue impropre à la consommation...

   Page 3, sous la plume de Donato Pelayo, est publié un point de vue sur l'émotion provoquée par le lapsus de Rachida Dati. L'auteur se demande dans quelle mesure ce n'est pas une "erreur" volontaire, histoire de créer l'événement... ou, qui sait, pour masquer au grand public une affaire sur le point d'éclater.

   Il y a encore deux-trois bricoles piquantes dans le numéro de cette semaine, comme cette complainte de l'habitant de Decazeville qui ne trouve plus aucun urinoir public en ville. Voilà qui risque de faire couler de l'encre... On pourra aussi s'intéresser aux échos de précampagne électorale. En gros, dans l'Aveyron, la droite est à bout de souffle, mais la gauche peine dans les derniers virages. Rien n'est joué pour les cantonales de 2011.

samedi, 25 septembre 2010

"Le Nouvel Hebdo" numéro 142

   Je trouve le numéro de cette semaine particulièrement riche. Cela commence par l'éditorial de Gérard Galtier, dans lequel il revient sur la polémique à propos des Roms... et égratigne les élus grands-ruthénois de gauche, qui se sont peut-être un peu trop poussés du coude à cette occasion, et ont été bien servis par la presse locale, aussi bien La Dépêche que Midi Libre ou encore Le Ruthénois de cette semaine (tous répétant la même erreur à propos de la loi Besson). Ceci dit, je ne trouve pas scandaleux qu'ils sautent sur l'occasion pour clamer que, eux au moins, font leur part du boulot. Mais j'apprécie que Le Nouvel Hebdo rappelle que, même lorsque les pouvoirs publics font des efforts en faveur des "gens du voyage", ce n'est pas forcément payé en retour...

   On passe à l'exclu de la semaine : les "notes" d'Hugues Robert, ancien rédacteur en chef du Ruthénois. En guise d'introduction, on apprend que peu nombreuses semblent avoir été les personnes qui se sont souciées du devenir du journaliste après son licenciement. En page 4, il se lâche et livre (en partie) le font de ses pensées. Si je le trouve pertinent quand il évoque le milieu politique local (quoique moins avisé à propos de Martin Malvy), je suis gêné par sa manière d'exprimer son rejet de Nicolas Sarkozy : "Je quitte la France et reviendrai quand Nicolas Sarkozy aura quitté le pouvoir. Le pays devient irrespirable." Si j'étais médisant, je dirais qu'il habille son nouveau départ professionnel africain dans un habit de résistant un peu factice. Cela m'a rappelé des propos entendus récemment, dans la bouche de gens "de gauche", disant qu'ils avaient honte de leur pays etc etc. Quand bien même on serait révulsé par certains aspects de la politique sarkozyenne, il y a dans ce pays, en haut comme en bas, à droite comme à gauche, quand on y regarde bien (pas sous le coup de l'émotion), des sujets de contentement ou du moins des raisons d'espérer un avenir meilleur. Mais il est tellement plus facile de dire que tout va mal, que c'est de pire en pire, tout ça à cause d'un seul homme. Avec la presse et les journalistes, Hugues Robert a la dent dure, avec raison selon moi. J'attends avec impatience qu'il revienne en détail sur l'aventure du Ruthénois.

   Dans son billet, Tempy évoque à nouveau le projet Soulages. Il rappelle les premières estimations du coût du musée, données en 2006, à l'époque où Marc Censi était encore le patron de la commune et de l'agglomération. Progressivement, on  est passé de 10 à 16 millions d'euro, puis 21, 23 et maintenant 30 à 35...

   Il y a encore plein de petites choses intéressantes dans ce numéro du Nouvel Hebdo. Par contre, on aurait pu se passer sans peine des communiqués de presse de la fin. Ils permettent néanmoins d'apprendre à quel point le sport professionnel est subventionné, jusque dans nos contrées. Je suis d'avis que cet argent, comme celui qu'il est prévu de dépenser pour le musée Soulages, aurait trouvé mieux à s'employer (à l'équipement de l'hôpital, comme le suggère Tempy, mais aussi au grand contournement de Rodez, au développement du transport ferroviaire...).

dimanche, 12 septembre 2010

"Le Nouvel Hebdo" numéro 140

   Gérard Galtier y revient assez longuement sur l'assassinat de Jean-Paul Chardenoux, déjà abordé dans le numéro 138 (et le 139). Sans vouloir aller trop loin, il relève des éléments qui mériteraient quelques éclaircissements. Au fait, le corps retrouvé sur l'Aubrac est-il bien celui du gendarme disparu ? Si on avait envoyé Grissom et son équipe d'experts, l'affaire serait sans doute déjà résolue !

   L'éditorial évoque la polémique politicienne, plutôt pour prendre la défense de Jean-Claude Luche. Je sais bien qu'il est difficile de distinguer l'action propre à la fonction de chef d'un exécutif local (maire, président de communauté ou président de Conseil général) de la propagande électorale mais, quand même, on le voit un peu partout, ce monsieur Luche. Quand c'est un maire qui insiste pour présider à l'inauguration du moindre rond-point, c'est pathétique, quoique peu coûteux. Mais quand un élu voyage (à nos frais) dans tout le département moins d'un an avant des élections "à fort enjeu", on peut quand même se poser des questions.

   Un long article accuse le duo aux commandes de la commune et de l'agglomération de Rodez de manquer d'imagination et de se contenter de placer ses pas dans ceux de Marc Censi. Ce n'est qu'en partie exact. L'accent mis sur le sport comme atout touristique est à porter au crédit de la nouvelle équipe, qui a aussi modifié la carte scolaire locale (Fabié a fermé mais deux nouvelles écoles seront livrées, contre une seule grande prévue auparavant). Pas facile de tracer un chemin de rupture en deux ans, surtout quand le bilan de l'équipe précédente n'est pas si mauvais.

   Reste le projet Soulages, pour lequel la continuité est (hélas) totale. Le Nouvel Hebdo cite le dernier numéro du quinzomadaire gratuit A l'oeil, où l'on peut trouver ceci :

DSCN2804.JPG

   Cela ne fait que confirmer les craintes déjà exprimées par de nombreuses personnes, craintes dont je me suis fait l'écho dans les billets classés dans la catégorie On se Soulages !

   Le projet d'inscrire une partie du vieux Rodez au patrimoine mondial de l'humanité me paraît beaucoup plus porteur... et moins risqué. Une contribution de Jean-Louis Chauzy, président du C.E.S.R. (Conseil économique et social régional) de Midi-Pyrénées (et ancien candidat malheureux aux municipales de Rodez en 2008), pose assez bien le problème, je trouve.

De Pierre Perret à Nicolas Sarkozy

   D'habitude, je n'aime pas les attaques sur le physique des gens. Je me suis même déjà pris le chou  avec des collègues au sujet de Sarkozy quand les attaques ciblaient uniquement sa taille.

   Mais là, franchement, la parodie que je vous propose d'écouter est vraiment bien fichue. Comme vous vous en doutez sûrement après avoir vu le titre, c'est la chanson Le Zizi qui a été détournée. L'interprète est censée être Carla Bruni... Y a eu un gros boulot sur les rimes, moi j'vous l'dis !

mardi, 31 août 2010

"Le Nouvel Hebdo" numéro 138

   Cette semaine, Gérard Galtier revient en détail sur le fait divers qui a ensanglanté Espalion... et semble vouloir le relier à la mystérieuse disparition d'un gendarme sur l'Aubrac. Une affaire à suivre ?

   L'hebdomadaire satirique publie deux réactions aux propos tenus par le maire d'Onet-le-Château Fabrice Geniez dans Le Ruthénois n°25. L'une de ces réactions est aussi lisible dans Le Ruthénois n°26, à ceci près que ce dernier journal donne le nom de l'auteur, Jean Aimar (peut-être le pseudo "J'en ai marre") tandis que, dans Le Nouvel Hebdo, il est seulement présenté comme un "déçu de la gauche".

   Il est aussi question des séquelles de la construction du centre nautique ruthénois Aquavallon, qui a eu des conséquences sur la topographie des alentours. Notons que c'est là un héritage de la gestion de l'équipe Censi...

   Toujours page 1, Tempy ironise sur la manière dont la presse a traité du passage (éclair) de Frédéric Mitterrand à Rodez : les déclarations concernant l'amélioration de l'engagement de l'Etat dans le financement du musée Soulages sont à prendre avec précaution...

   Page 4, Gérard Galtier plonge dans ses souvenirs et raconte sa rencontre avec les anciens du Larzac au moment de la sortie de l'un de ses livres, consacré à leur lutte. Une page d'histoire.

lundi, 30 août 2010

"Le Ruthénois" numéro 26

   Voici donc le premier numéro de l'hebdomadaire non dirigé par Hugues Robert. Signalons que d'autres membres de l'équipe sont (volontairement) partis : la petite Lou Ravelli (qui l'avait annoncé dans le numéro 25), Georges Abitbol (mais on peut retrouver KaG sur la Toile) et Jean-Michel Cosson. A son sujet, on ne sait pas s'il a profité du changement au niveau de la rédaction pour se consacrer uniquement au travail d'élu local ou si son départ est lié au licenciement d'Hugues Robert.

   L'"interview de la semaine" est consacrée au nouveau directeur de l'Office de tourisme de Rodez, Bruno Da Silva, qui officiait auparavant à Laguiole. Il a du caractère, du style. Il m'a l'air assez dynamique... mais je ne partage pas forcément ses idées. Il m'est notamment apparu assez méprisant vis-à-vis des Français en général et des Aveyronnais en particulier quand il a répondu aux questions portant sur le projet Soulages :

"Je comprends que les gens, dans un milieu aveyronnais classique, puissent être hermétiques à l'art. Je pense qu'en France les gens n'ont pas une ouverture assez grande à la culture."

   Si je traduis, en gros, les Aveyronnais sont plutôt des ploucs incultes ! Est-ce parce qu'on est un rural dans l'âme ou qu'on a des origines paysannes qu'on est insensible à l'art ? Je ne crois pas. Par là, M. Da Silva sous-entend peut-être que ceux qui s'opposent au projet Soulages (ou qui se permettent ce crime de lèse-majesté : émettre des réserves) n'y connaissent rien.

   D'autre part, la deuxième partie de son propos comprend une contre-vérité flagrante : il y a peu de pays dans le monde où la culture est autant l'objet de soins du public et des autorités qu'en France... Peut-être que le manque d'enthousiasme des Français pour l'art ultra-contemporain choque notre directeur de l'Office du tourisme ? Ce n'est pas parce qu'on ne saute pas sur sa chaise comme un cabri à la mention du nom de Soulages qu'on n'aime pas l'art. C'est aussi affaire de goût. On peut être un-e esthète et ne pas apprécier un bon paquet d'oeuvres contemporaines. De surcroît, la Culture, ce n'est pas seulement celle des élites. Bref, les propos de M. Da Silva auraient mérité d'être sérieusement nuancés.

   La suite du journal compte une série d'articles en rapport avec la venue de Frédéric Mitterrand à Rodez. Page 4, on a droit à quelques anecdotes ironiques, ce qui nous change des flagorneries publiées dans Midi Libre : MLibre FMitterrand 20 08 2010.pdf  (Au départ, j'avais inséré un lien vers le site... d'où l'article a été retiré... mais j'en avais fait une copie !)

   Mais j'ai parlé trop vite, car, dès la page 9, on sent bien qu'il est trop sympa ce ministre ! Seul, peut-être, le dessin de Stéphanie Gras, qui le représente en chaussons et pyjamas, prend du recul. Ce n'est cependant pas fini : toute la page 19 est consacrée à cette visite ! C'est une série de passages obligés : Fenaille (avec Aurélien Pierre, "responsable" du musée comme il est dit : il n'y a plus de conservateur depuis le départ d'Annie Philippon), Denys-Puech en compagnie de la nouvelle conservatrice Carole Bouzid, la cathédrale de Rodez (et ses nouveaux vitraux), le palais épiscopal et, enfin, bien entendu, le projet Soulages.

   A ce sujet, Carole Bouzid nous sort une bien belle bourde :

"Ces trois musées [...] correspondent à trois périodes artistiques... Fenaille et l'archéologie, Puech et l'art actuel et enfin Soulages et l'abstraction, l'art moderne et contemporain."

   Au passage, signalons que Fenaille n'est pas dédié exclusivement à l'archéologie, loin de là. Mais, surtout, des propos de la conservatrice (peut-être mal rapportés ?) l'on pourrait déduire que l'art actuel n'est pas l'art moderne et contemporain et donc qu'il n'y a pas d'art moderne et contemporain à Denys-Puech et qu'il n'y aura pas d'art actuel à Soulages. Tout cela est très confus !

   De passage sur le foirail, Frédéric Mitterrand a une réflexion pleine de bon sens : "Vous allez être obligés de couper tous ces arbres", ce qui, visiblement, a laissé sans voix ses prestigieux accompagnateurs.

   En fin de page, il est question du complément de financement qu'aurait promis le ministre. J'ai déjà écrit ailleurs que ces promesses, déjà évoquées par Centre Presse,  ne sont pas fermes... Attendons de voir l'argent arriver avant de nous réjouir.

   Mais au revenons au journal. Page 5, il est beaucoup question d'agriculture, notamment d'Agrifolies 2010. Je trouve que la manière dont les gens de la FNSEA essaient de faire parler de leur métier est assez révélatrice de leur perte d'influence dans la société. Ils en sont réduits, pour la retape, à s'appuyer sur la présence de deux participants d'émissions de télé-réalité : Elodie Gossuin (Miss France 2001 et ancienne de la Ferme Célébrités... à qui, ceci dit, on doit reconnaître un honorable mandat de conseillère régionale de Picardie) et Nicolas Vacquier, le sympathique candidat de L'Amour est dans le pré.

   Page 6 est publiée une réaction, signée, aux propos tenus par le maire d'Onet-le-Château Fabrice Geniez dans le numéro 25. Si vous achetez Le Nouvel hebdo n°138, vous pourrez lire le même texte (à deux détails près), signé "Un déçu de la gauche". Etrange, non ?

   Au-dessus, on peut lire une tribune du président de la communauté d'Agglomération du Grand Rodez, Ludovic Mouly, qui répond à plusieurs articles d'Hugues Robert et s'en prend assez vertement à sa personne (sans le nommer). Plusieurs éléments sont abordés dans ce texte. Celui qui m'intéresse est le point qui a suscité les réflexions des internautes d'Aligorchie, à savoir le recrutement d'une directrice de la stratégie et de la communication (issue de la presse locale).

   Dans son "Droit de réponse", c'est sur ce sujet que Ludovic Mouly est le moins précis. Il écrit : "comme pour toutes les embauches, les procédures et le droit sont strictement respectés." Le contraire aurait été surprenant. Mais c'est quand même vague. La nouvelle directrice est-elle devenue fonctionnaire territoriale ? Si oui,  a-t-elle été reçue à un concours lui permettant de briguer ce poste ou a-t-elle été recrutée d'une autre manière ? Si elle n'est pas devenue fonctionnaire territoriale, elle a dû être engagée avec un contrat de droit privé. Dans ce cas, l'agglomération a dû passer une annonce et auditionner les candidats. Combien de personnes ont postulé ?

   Notons que la tribune comporte une faute de français :

Mouly-Robert.jpg

   Ne croyez pas que je cherche à dénigrer Ludovic Mouly. Je signale simplement cette erreur, parce qu'à mon avis, elle révèle peut-être que ce texte a été rédigé par quelqu'un qui était en colère.

   Une fois ces sujets "lourds" passés, on peut se détendre page 7... avec ce qui ressemble fort à un publireportage, consacré à une entreprise vendant de l'engrais. Ce genre de pratique existe dans la presse quotidienne. On pouvait espérer que Le Ruthénois en serait exempt.

   Page 13 se trouve la principale nouveauté : une page En France et dans le monde, où l'on trouve de nouvelles signatures. Sont-ce des journalistes du Progrès Saint-Affricain ? J'écris cela parce que je me suis rendu compte que l'article sur les archives départementales, signé Bruno Aufrère, paru dans le numéro 25 du Ruthénois, est sans doute issu de l'hebdomadaire sud-aveyronnais, plus précisément du numéro daté du 5 août 2010 (regardez en bas de page). Je n'ai d'ailleurs pas du tout aimé l'article de Serge Plenier descendant en flèche Eva Joly. Elle n'est pas parfaite mais c'est une femme de convictions (on aurait besoin de plus de gens de sa trempe en politique comme en justice), qui mérite le respect.

   Au final, je suis un peu déçu par la nouvelle mouture du journal.

samedi, 28 août 2010

La grenouille ruthénoise qui veut se faire aussi grosse que le boeuf albigeois

Une grenouille ruthénoise vit en Albigeois un boeuf

Qui lui sembla disposer d'un musée de belle taille.

Elle, qui n'en avait que deux gros comme un oeuf,

Envieuse elle dépense, et s'endette, et travaille,

S'appuyant sur les professionnels de la plume

Pour marteler sa propagande, légère comme une enclume...

Tout ça pour égaler le rival tarnais en grosseur,

Disant : "Regardez bien, ma soeur ;

Est-ce assez pour lui clouer le bec ?

- Que nenni ; vous n'atteignez pas Toulouse-Lautrec.

- Et maintenant que j'ai tout misé sur Soulages ?

- Vous n'en approchez point avec ce personnage.

La chétive pécore s'entêta et par le musée le déficit se creusa,

Si bien que sur les rustres du village davantage de contributions on préleva.

Henri Cool de Source

"Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :

Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,

Tout prince a des ambassadeurs

Tout marquis veut avoir des pages."