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jeudi, 10 janvier 2013

Deux légionnaires de plus

   Deux noms ont échappé à ma vigilance lorsque, la semaine dernière, j'ai épluché la liste des nouveaux promus aveyronnais dans l'ordre de la Légion d'honneur... et, pour l'un des deux, je suis (presque) impardonnable. Ma seule excuse est que je me suis concentré sur les nouveaux nommés, c'est-à-dire les chevaliers. Mon regard est passé très vite sur les plus haut gradés... ce qui m'a fait rater Catherine Painvin, créatrice jadis de Tartine et Chocolat (une chaîne de boutiques de vêtements pour enfants), aujourd'hui gérante d'un établissement de chambres d'hôte dans le village d'Aubrac.

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   Comme Christian Braley et Manuel Cantos, elle est nommée au titre de la "promotion du travail". C'est dans cette même catégorie que figure un autre nouveau chevalier aveyronnais, Michel Poux :

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   Je ne connaissais pas ce chef d'entreprise, fondateur de la SOFOP (Sud-Ouest Fabrication d'Outillages de Précision), société qui elle est assez renommée. Aujourd'hui, c'est son fils Grégory qui a repris le rênes de la boîte.

   Pour la petite histoire : quand le quotidien Midi Libre avait demandé à ses lecteurs d'élire celui qui était pour eux le chef d'entreprise emblématique de l'Aveyron, Grégory Poux avait été inclus dans les douze propositions :

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mardi, 01 janvier 2013

Une nouvelle légion de décorés

   Le Journal Officiel du 1er janvier 2013 contient une série de décrets prouvant que, sous la gauche comme sous la droite, on aime distribuer (et recevoir) les breloques. (La première promotion "hollandienne" remonte au 14 juillet 2012.) En cherchant bien j'ai trouvé, dans le quatrième décret, quatre noms qui ne sont pas inconnus des Aveyronnais.

   C'est page 3 que l'on trouve le premier d'entre eux,  Robert Garrigues :

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   Il est nommé chevalier sur le contingent du Premier ministre. Comme l'indique le texte, il dirige la DDCSPP de l'Aveyron. Auparavant, ce Villefranchois d'origine a été Directeur Départemental de la Jeunesse et des Sports.

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   Un peu plus bas, sur la même page, on remarque le nom de Christian Braley. Il est nommé chevalier au titre de la "promotion du travail".

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   Il a fondé une entreprise de retraitement des déchets. On lira avec profit le portrait que lui a consacré La Dépêche du Midi en décembre 2008.

   Quelques lignes plus loin, on tombe sur Manuel Cantos, président de la Chambre de Commerce et de l'Industrie de l'Aveyron, ancien président du Tribunal de commerce, qui s'était fait connaître dans l'activité de blanchisserie, sur Decazeville.

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   Aujourd'hui, la famille Cantos s'est orientée dans le secteur des énergies renouvelables (éoliennes, centrales hydroélectriques, parcs photovoltaïques), sous la marque Ondulia, comme nous l'apprend un passionnant dossier publié dans la revue Systèmes solaires, le journal des énergies renouvelables.

   C'est page 22 que j'ai trouvé le quatrième nom, celui de l'ancien député (et maire de Villefranche-de-Rouergue) Jean Rigal :

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   Il est nommé chevalier de la légion d'honneur sur le contingent de la ministre de la Décentralisation, l'ex-sénatrice aveyronnaise Anne-Marie Escoffier, membre du Parti Radical de Gauche comme lui.

lundi, 24 décembre 2012

La Poste à Onet-le-Château

   La commune d'Onet-le-Château qui, jusqu'à présent, était dotée de deux bureaux de Poste de plein exercice, n'en aura plus qu'un à partir de 2013. En échange de ce sacrifice, l'entreprise (encore) publique (paraît-il) ouvre deux relais chez des commerçants locaux, l'un aux Costes Rouges (quartier populaire qui perd son bureau), l'autre place des Rosiers (dans le "vieux" coeur urbain, où la population est assez mélangée). Voici la situation actuelle :

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   Je me suis appuyé sur Google Maps pour construire cette carte. Les bulles contenant une lettre désignent l'emplacement d'une structure de La Poste. Le C est situé aux Costes Rouges, une colline un peu éloignée du reste de la ville, mais assez bien reliée. Le B désigne un centre de traitement du courrier. Le A est situé place des Rosiers. En rouge, j'ai souligné grosso modo l'emplacement de La Baleine, le théâtre municipal à proximité duquel le nouveau bureau va ouvrir. On espère qu'il sera vaste et que l'amplitude horaire sera grande, pour compenser la perte des deux autres.

   Que penser de cette décision ? D'abord qu'elle va surtout compliquer la vie des habitants des Costes Rouges, ceux du quartier des Quatre-Saisons étant plus proches. Mais il y a des arrêts de bus à proximité... et c'est une zone en plein essor. On constate toutefois que le service public se rapproche plutôt des quartiers bourgeois... Merci la gauche !

   Onet-le-Château est tout de même la quatrième commune du département, en population (elle compte environ 11 000 habitants). C'est aussi l'une des plus vastes : 40 km², près de quatre fois la superficie de celle de Rodez. L'ouverture de deux relais-commerçants est à moitié satisfaisante. Incontestablement, l'amplitude horaire va être plus grande. C'est un plus pour le retrait des colis et des courriers recommandés (surtout quand le facteur a pris la détestable habitude de ne même pas vérifier que la personne est chez elle avant de déposer le petit billet dans sa boîte aux lettres... mais c'est une autre histoire). Se pose néanmoins un problème de confidentialité. On n'a pas forcément envie de réaliser des opérations financières, mêmes modestes, devant un (e) commerçant (e) qui connaît tout le monde dans le quartier. Dans les campagnes, on est déjà confronté à ce phénomène. Quelles que soient les qualités humaines du tenancier, un bureau de tabac n'offre pas la même discrétion qu'un guichet. Sur ce coup-là, il me semble que la mairie d'Onet s'est fait forcer la main par La Poste. Que n'aurait-on pas dit si cela avait été une majorité UMP qui avait procédé ainsi ?

   Ajoutons que les plus anciens se souviennent de l'existence d'un guichet automatique de La Poste, à l'intérieur du centre commercial, juste à l'entrée de l'hypermarché Géant (c'est le petit carré bleu placé sur le plan issu de Google Maps - voir plus haut). Lors d'une première phase de travaux, ce guichet avait été supprimé, remplacé par des bureaux commerciaux (dont l'objectif est de refourguer un maximum de cartes aux clients). Par contre, une autre banque (en vert ci-dessous) avait obtenu de s'installer sur le parking même de l'hypermarché...

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   Passons à présent à la manière dont la presse locale a rendu compte de cette information. Il en a été question à deux reprises : le 7 décembre, quand l'annonce a été faite, et autour du 20 décembre, après la tenue de la dernière séance du Conseil municipal d'Onet, qui a entériné la décision.

   Sur le site de Midi Libre, on peut lire le compte-rendu de la correspondante de Centre Presse, dont la majorité est consacrée à la question des bureaux de Poste. Elle évoque les réserves (voire oppositions) suscitées par le projet, jusque dans la majorité municipale. (Un conseiller a dû se souvenir qu'il avait voté NON, en 2005, au référendum sur le traité constitutionnel européen, dont l'application menaçait l'existence des services publics "à la française". C'est exactement ce qu'il se passe aujourd'hui...)

   Certains seront peut-être étonnés de constater que c'est dans Le Nouvel Hebdo, réputé franchement de droite dès qu'il  est question d'évoquer la gestion de la municipalité Geniez, que l'on peut sentir le plus grand désir de maintenir le service public de proximité :

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   Je m'autorise à penser que l'installation du nouveau bureau à côté de La Baleine a dû faire enrager l'auteur des lignes, qui ne manque jamais une occasion de fustiger cet investissement municipal, qui est pourtant (à mon avis) bien plus utile à la collectivité que le futur musée Soulages ne le sera (directement ou indirectement) aux Ruthénois.

   La surprise est venue de la presse classée à gauche. Dans Le Ruthénois de cette semaine, on peut lire un article qui est le quasi-frère jumeau de celui publié le 7 décembre dernier dans La Dépêche du Midi :

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   Notons que, si les photographies illustrant les deux papiers ont visiblement été prises à quelques secondes d'intervalle, dans les deux cas, les élus tirent une tronche de dix kilomètres... étonnant, alors que l'on est censé annoncer une excellente nouvelle !

   J'ai souligné le titre en rouge, parce qu'il a l'honnêteté de présenter le texte qui suit comme émanant de La Poste, ce qui n'était pas le cas dans le quotidien. Du coup, on s'étonne moins de l'aspect élogieux de certaines formules : "capacité à accompagner le développement et l'attractivité des territoires" (si la commune d'Onet continue de voir sa population augmenter, l'activité de La Poste a plutôt tendance à y diminuer...) ; "le relais Poste commerçant devrait garantir aux habitants une meilleure qualité de service"... Pourquoi ne pas le généraliser à toute la France alors ?

   Bilan ? La gauche est au pouvoir (nationalement et localement) et cela n'empêche nullement une entreprise de service public, La Poste, de poursuivre une politique d'inspiration néo-libérale.

mercredi, 12 décembre 2012

Musée Soulages : l'avenir s'assombrit

   On s'y attendait un peu. Néanmoins, l'annonce, par Jean-Claude Luche, de la division par deux de la subvention du Conseil général de l'Aveyron pour la construction des gigantesques boîtes à chaussures du Foirail a provoqué un mini-séisme politique.

   Pour commencer, notons le léger décalage dans la manière dont deux des quotidiens locaux ont présenté la chose. La Dépêche du Midi, sans reprendre entièrement les propos de Christian Teyssèdre (le maire de Rodez, pas content du tout), choisit un titre plutôt défavorable à Jean-Claude Luche :

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   La photographie est prise en contre-plongée. Le président du Conseil général y paraît puissant (même si cela ne correspond pas tout à fait au titre), presque hautain. On a l'impression qu'il pourrait quand même allonger la thune, mais que, rien pour faire iech le maire de Rodez, il décide de fermer (partiellement) le robinet à subventions.

   Midi Libre attribue son revirement au contexte économique et minimise les conséquences :

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   La photographie présente l'élu en position d'explication. Il est pris quasiment de face, presque en train de s'excuser de devoir baisser le niveau de la subvention. L'article du quotidien montpelliérain passe d'ailleurs plus de temps à détailler les choix budgétaires de J-C Luche qu'à traiter du financement du musée Soulages. Précisons que Luluche a eu l'habileté de reporter une partie des crédits sur des projets soutenus par des mairies de gauche (Onet-le-Château et Millau). Quel métier !

   Ceci dit, sur le fond, je ne peux pas lui jeter la pierre. La situation financière du département n'est pas brillante (même s'il y a bien pire) et, franchement, il a mieux à faire que de financer ce gagdet pour cultureux.

   C'est le moment que choisit le contribuable ruthénois pour se réveiller en moi. Il sent -ce contribuable- que c'est vers lui que l'on risque de se tourner pour boucler le financement du musée. Déjà qu'on ne lui dit pas qui va payer la différence entre l'estimation que des médias continuent à véhiculer (environ 21,5 millions d'euros dont 9,5 pour le Grand Rodez) et celle que le journal publié par la mairie de Rodez a fini par donner en décembre dernier (28 millions d'euros dont 50 % issus des subventions, soit 14 millions pour la Communauté d'agglomération).

   Si le Conseil général divise par deux le montant de sa participation au projet, c'est bien plus de deux millions d'euros qui risquent retomber sur les reins du Grand Rodez : n'oublions pas la part des taxes ! De surcroît, compte tenu du retard pris par les travaux et de la volonté du peintre de reporter l'inauguration de plusieurs mois (le "maître" de l'outrenoir ne voulant pas d'une cérémonie en novembre 2013, en pleine saison "sombre"... un comble !), qui sait quelle somme pourrait encore s'ajouter au total déjà faramineux. On va bien finir par atteindre les 30 millions d'euros que certains commentateurs évoquent déjà depuis des mois.

   Faites les comptes : au lieu d'un montant (faussement) annoncé de 9,5 millions d'euros, c'est 16 ou 18 millions que le Grand Rodez (et donc les contribuables locaux) va devoir sortir du porte-monnaie ! (Déjà en 2010, La Dépêche du Midi précisait que le dépassement de budget devrait être réglé par la Communauté d'agglomération...) On se prend à rêver que l'ex-sénatrice de l'Aveyron Anne-Marie Escoffier, aujourd'hui ministre dans le gouvernement Ayrault, décide de prendre en mains ce dossier pour le défendre devant sa collègue de la Culture, histoire que la contribution de l'Etat puisse passer de 4 à 8 ou 10 millions d'euros...

dimanche, 09 décembre 2012

La folie du gaz de schiste

   C'est le titre d'un petit dossier publié dans le numéro de Courrier international de cette semaine :

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   Je profite de l'occasion pour dire tout le bien que je pense de ce journal. Il a le grand mérite de rendre accessibles au public francophone des articles souvent passionnants issus de la presse étrangère. Il a aussi l'intelligence d'être vraiment bi-média : seule une partie des articles de la version papier est accessible sur le site internet, où l'on peut découvrir des contenus enrichis.

   Cela commence par une "accroche" qui replace la question dans un contexte international, même si les Français en entendent désormais régulièrement parler, comme on va le voir plus loin.

   Le premier véritable article, "Alerte rouge pour Gazprom", est extrait d'un magazine économique russe. Le géant du gaz naturel voit sa puissance remise en cause par l'essor des gaz non conventionnels (plus coûteux à exploiter en Russie). Il est bien entendu question de la dépendance réciproque qui lie l'entreprise à l'Europe, alors que la construction du gigantesque réseau de gazoducs South Stream vient d'être lancée.

   La perspective semble aussi se brouiller avec l'Asie, notamment la Chine ("Vu de Chine") qui, jusqu'à présent, trouve trop chers les hydrocarbures russes... et qui possèderait d'immenses réserves de gaz de schiste:

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   Une difficulté basique se présente aux autorités de Pékin : les plus grandes réserves sont situées dans des zones arides. Quand on connaît l'importance de l'eau dans le processus d'extraction, on se dit que ce n'est pas demain que la Chine cessera d'importer du gaz...

   En complément, sur le site internet de l'hebdomadaire, on peut lire un papier qui traite des revirements des autorités bulgares, qui tantôt semblent vouloir favoriser les investissements étrangers (occidentaux) dans l'exploration des gaz de schiste, tantôt semblent se découvrir une conscience écologique très prononcée... peut-être sous l'influence de Gazprom.

   "Vu de Varsovie", c'est l'indépendance énergétique qui semble l'emporter sur tout autre considération. Rappelons que l'ancienne démocratie populaire, bien que devenue indépendante de l'ancien "grand frère" russe, lui achète encore 70 % du gaz qu'elle consomme. De leur côté, la République tchèque et la Roumanie se montrent plus prudentes vis-à-vis du gaz de schiste, sans que l'on sache vraiment si l'on doit cette attitude au désir de préserver l'environnement ou à l'influence de Gazprom... c'est-à-dire du gouvernement russe.

   Aux Etats-Unis, c'est l'optimisme qui semble l'emporter : "Le grand retour de l'industrie aux Etats-Unis". La baisse du prix de l'énergie provoquée par l'exploitation massive du gaz de schiste semble favoriser la relocalisation d'entreprises. Nombre d'experts pensent que Washington est en passe de recouvrer son indépendance énergétique. Voilà qui pourrait bouleverser la géopolitique du Moyen-Orient : Oncle Sam ne se sentirait plus obligé d'y jouer le rôle de gendarme... ce qui contraindrait la Chine à s'y investir davantage.

   Qu'en pensent les autres pays en développement ? Au Mexique, on s'inquiète des conséquences environnementales. Au Maghreb, d'après la petite revue de presse publiée par l'hebdomadaire, le débat fait rage. L'Algérie s'inquiète de l'épuisement de ses ressources conventionnelles et, en Tunisie, s'il est indéniable que le pays aurait besoin de développer le potentiel national, la corruption semble à l'oeuvre...

   L'Indonésie vit une situation paradoxale. L'exploitation incontrôlée du charbon a fait la fortune d'une mince "élite"... et permis au pays de récupérer des devises, grâce aux exportations. Mais les principaux clients sont la Chine et l'Inde, dont les achats pourraient chuter s'ils développent l'extraction de gaz de schiste. Dans un cas comme dans l'autre, il ne semble pas y avoir de "bonne" solution environnementale.

   Cela nous ramène au débat français, alimenté aussi bien par des "experts" que par des vétérans de la politique qui ne se résolvent pas à ne plus jouer de rôle. L'été dernier, Le Monde comme La France agricole se sont fait l'écho des arguments échangés. Récemment, on a beaucoup parlé des déclarations de Michel Rocard au "quotidien de référence". La semaine passée, Midi Libre s'est penché sur la question. Comme le journal a donné la parole à des scientifiques partisans de l'exploitation, il s'est attiré l'ire de certains lecteurs.

   En complément des articles, le quotidien de Montpellier a publié une carte commentée des permis d'exploration :

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   L'Aveyron a été progressivement "libéré" de la menace. (Les curieux peuvent d'ailleurs se rendre sur le site du ministère du développement durable pour observer l'évolution de la carte des titres miniers d'hydrocarbures.) L'an dernier, trois permis, dont celui de Nant (qui englobait le Larzac) ont été annulés, sans doute grâce à la mobilisation locale (et à la proximité d'élections nationales). Il en restait 61... et l'ouest de l'Aveyron était concerné par celui de Cahors. Il fait partie des sept qui ont été rejetés en septembre dernier :

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   A suivre...

vendredi, 07 décembre 2012

J-C Luche et les conseillers départementaux

   Le ministre de l'Intérieur du gouvernement Ayrault, Manuel Valls, a présenté fin novembre un projet de loi relatif aux collectivités territoriales. Il y est question des départements. Hélas, il n'est pas prévu de diminuer le nombre de conseillers généraux. Ils sont 46 dans l'Aveyron et verraient leur nom changer : on les appellerait désormais "conseillers départementaux", ce qui n'est pas idiot, soit dit en passant.

   Concernant leur mode d'élection, le projet a l'habileté de concilier le mode de scrutin majoritaire (à deux tours) avec l'exigence d'une plus grande parité. Ainsi, dans l'Aveyron, les nouveaux conseillers départementaux seraient élus par "couple" (un homme et une femme), dans 23 circonscriptions. (Rappelons qu'à l'heure actuelle, les femmes ne représentent qu'environ 14 % des conseillers généraux français.) A première vue, l'idée semble devoir séduire à la fois les partisans d'un relatif statu quo (farouchement opposés à la réforme sarkozyenne qui voulaient créer des conseillers territoriaux) et ceux qui ne se satisfaisaient plus de l'ancienne situation, jugée pas adaptée à la France du XXIe siècle.

   On est donc à moitié surpris de l'opposition exprimée par le président du Conseil général de l'Aveyron, Jean-Claude Luche, par exemple dans le communiqué publié dans Le Villefranchois de cette semaine :

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   (Au passage, je recommande la lecture de ce numéro, riche en informations. On y  trouve notamment une réponse de Martin Malvy aux interrogations des Aveyronnais concernant l'absence d'élu de notre département au sein du nouvel exécutif régional.)

   Le diable va se nicher dans les détails. Deux aspects de la réforme font tiquer Jean-Claude Luche : le renforcement de la parité et le redécoupage cantonal... peut-être pour d'inavouables raisons. En effet, à l'heure actuelle, sauf erreur de ma part, le Conseil général compte 10 femmes pour 36 hommes, soit environ 22 %. La réforme proposée par le gouvernement conduirait donc au moins 13 de ces élus à abandonner leur siège en 2015. Adieu veaux, vaches, cochons ! Adieu belle indemnité et copieux gueuletons ! Comme les conseillers de sexe masculin sont un peu plus nombreux du côté de la majorité départementale que de l'opposition (21 contre 15, si je ne m'abuse), on imagine sans peine quel camp risque de se déchirer quand il va s'agir de former les "tickets" pour 2015. (De surcroît, à gauche, certains vétérans de sexe masculin sont susceptibles de ne pas se représenter, ce qui faciliterait la tâche des socialistes et de leurs alliés.)

   Mais c'est peut-être le redécoupage cantonal qui risque de mettre le feu aux poudres de la majorité départementale. On pense qu'il va s'effectuer sur une base démographique : des cantons peu peuplés pourraient être fusionnés. Il faut dire qu'ils sont très inégalement peuplés, de 894 habitants (pour Saint-Chély-d'Aubrac) à 23 678 pour Rodez-Ouest, d'après l'INSEE. Je veux bien qu'il faille assurer la représentation des territoires, mais un tel écart (de 1 à 26) est excessif !

   Quant à l'argument de la proximité, il fait sourire. Le découpage cantonal est pour l'essentiel un héritage de la première moitié du XIXe siècle, époque à laquelle l'automobile n'existait pas. La possession quasi généralisée d'un véhicule, couplée aux moyens de communication modernes (téléphone et internet), rend possible la création de territoires de proximité un peu plus vastes qu'il y a 150-200 ans.

   Je ne sais pas encore comment le gouvernement compte procéder, mais il y a fort à parier qu'en Aveyron, les cantons moins peuplés que la moyenne (6 000 habitants) soient regroupés. Or, que constate-t-on lorsque l'on s'intéresse à l'orientation politique des élus desdits cantons ? Ceci :

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   J'ai retouché la carte publiée en première page de Centre Presse le lundi 28 mars 2011. Le quotidien aveyronnais avait attribué une couleur à chaque canton en fonction de l'orientation politique de son élu : rose pour la gauche, bleue pour la droite. J'ai ajouté des points blancs sur le territoire des cantons peuplés de moins de 6 000 habitants.

   L'impression visuelle est nette : ce sont majoritairement des cantons "bleus" (tenus par la droite) qui sont peu peuplés et qui risquent donc d'être fusionnés avec l'un de leurs voisins (21, contre 8 à la gauche). J'ajoute que, parmi les cantons les plus proches de la barre des 6 000, on trouve ceux détenus par la gauche (Cassagnes-Bégonhès, Naucelle, Réquista et Rignac). Il y a donc fort à parier que, si le gouvernement choisit de placer la barre un peu plus bas, la quasi-totalité des cantons aveyronnais susceptibles de fusionner pourraient être ceux détenus par des proches de Jean-Claude Luche (lui-même inclus). Voilà sans doute la véritable raison du rejet de la réforme qu'il a exprimé.

samedi, 01 décembre 2012

Les élus grands-ruthénois attendent le Père Noël

   La nouvelle a fait la "une" de la presse locale, sans que l'artiste se soit exprimé de vive voix : il effectuerait une deuxième donation d'oeuvres au (futur) musée ruthénois. Exclu sensationnelle ? Non. L'information circule depuis juin dernier, y compris sur des sites nationaux comme celui de France Télévisions.

   Cet empressement à annoncer le "cadeau de Noël" de l'artiste m'a inspiré un détournement d'une célèbre chanson :

 

C'est la belle nuit de Noël

L'outrenoir étend sa cape sombre

Et les yeux levés vers le ciel

A genoux, les petits zélus

Avant de recompter la caisse

Espèrent une dernière largesse.

 

Petit Papa Soulages

Quand tu descendras de Sète

Avec tes tableaux par milliers

N'oublie pas les Aveyronnais.


Mais pour te déplacer

Dans ton si joli musée

Il faudra bien t'éclairer

Dedans il fera si noir

C'est un peu à cause de toi.

 

Les zélus attendent que le jour se lève

Pour voir si tu leur as apporté

Tous les gribouillis qu'ils voient en rêve

Et qu'ils voudraient exposer.

 

Petit Papa Soulages

Quand tu descendras de Sète

Avec tes tableaux par milliers

N'oublie pas les Aveyronnais.


Le marchand de rêve est passé

Les zélus sont émerveillés

Et tu vas pouvoir commencer

Avec ta palette enchantée

Sous la caresse de la bise

Tes barbouillages surprises.

Et quand tu quitteras le mont Saint-Clair

Pour revenir en Aveyron

Pense à fouetter les zélus visionnaires

Qui dépensent notre pognon.

 

Petit Papa Soulages

Quand tu descendras de Sète

Avec tes tableaux par milliers

N'oublie pas les Aveyronnais.


Petit Papa Soulaaaaages !

vendredi, 16 novembre 2012

Ne pas vendre la peau de l'ours...

   ... avant que la promotion ne soit obtenue ! Telle pourrait être la maxime que pourraient suivre certains élus un peu trop flagorneurs. Souvenez-vous : il y a environ deux mois, dans l'hebdomadaire Le Ruthénois, l'un des adjoints au maire de Rodez félicitait par avance celui-ci pour sa promotion au rang de vice-président du Conseil régional de Midi-Pyrénées.

   Hélas ! Trois fois hélas ! Le mois dernier, Le Nouvel Hebdo révélait (dans le numéro 250) qu'il n'en serait rien. Les trois vice-présidences dont les titulaires changeaient étant détenues par des femmes, parité oblige, il était évident que le maire de Rodez (à moins de subir une opération lourde) ne pouvait en briguer une.

  Ce jeu de chaises musicales résulte des élections législatives de juin 2012. Les trois femmes qui abandonnent leur vice-présidence ont toutes été (ré)élues députées : Monique Iborra et Carole Delga en Haute-Garonne, Marie-Lou Marcel dans l'Aveyron. Signalons que la première avait même carrément démissionné du Conseil régional, dès mars 2012, soit avant d'être réélue. Voilà une attitude qui ne manque pas de panache. Les deux autres ne sont pas allées jusque-là, continuant à cumuler mandats (et indemnités...) de députées et conseillères générales.

   Il a fallu attendre un petit moment pour que le nom des remplaçantes soit introduit sur la liste des vice-présidences (alors que Le Nouvel Hebdo les avait donnés dès octobre dernier). En cherchant bien, on pouvait trouver un communiqué laconique.

   Les nouvelles sont Janine Loïdi, Nadia Pellefigue et Viviane Artiglias. Sans surprise, on constate que les deux premières sont des élues de Haute-Garonne. Mais la troisième n'est pas aveyronnaise, elle vient des Hautes-Pyrénées. Il n'y a donc plus d'Aveyronnais titulaire d'une vice-présidence. Faut-il s'en attrister ? La fonction est surtout honorifique (et pourvoyeuse d'une indemnité un peu plus élevée).

   Mais pourquoi diable Martin Malvy n'a-t-il pas puisé dans la liste aveyronnaise pour remplacer Marie-Lou Marcel ? Peut-être parce qu'elle ne compte pas d'autre femme socialiste. (Les trois partantes sont membres du PS.) Nicole Fréchou est au Front de Gauche (de surcroît haut-garonnaise... et parachutée sur la liste aveyronnaise à l'issue d'une manoeuvre que j'avais dénoncée en son temps). Andréa Goumont est au PRG et Marie-Françoise Vabre est membre d'Europe-Ecologie. Il a donc fallu piocher ailleurs.

   Voilà qui a dû doucher les espoirs des socialistes aveyronnais, qui louchent sur la présidence du Conseil régional en 2015. Certains voyaient déjà Christian Teyssèdre succéder à Martin Malvy (à condition bien sûr que la gauche remporte ces élections). Déjà, en mars 2010, j'avais émis des doutes sur cette possibilité : la première vice-présidente, Nicole Belloubet, semble (pour l'instant) la mieux placée, même si rien n'est joué.

   Si l'on veut avoir confirmation de la faiblesse des chances du maire de Rodez, on peut se reporter à un récent papier publié dans Le Journal Toulousain, un hebdomadaire plutôt de droite qui tente de survivre dans un environnement de gauche.

   Le numéro du jeudi 25 octobre dernier avait une couverture accrocheuse :

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   L'article principal, sans écarter l'idée d'une nouvelle candidature de Martin Malvy (qui serait tout de même âgé de 79 ans...), présente ceux qu'il estime être les plus sérieux prétendants. Il s'agit de Nicole Belloubet, de Kader Arif (le ministre des Anciens combattants), de Jean Glavany (actuellement député des Hautes-Pyrénées), et de Philippe Martin (le président du Conseil général du Gers). Même si l'on peut trouver que la liste est très restrictive et qu'elle met l'accent sur des politiques déjà connus, il est intéressant de noter l'absence du maire de Rodez.

   Ceci dit, toutes ces candidatures putatives vont devoir s'accommoder d'une nouvelle loi sur le cumul des mandats (que l'on espère ambitieuse). Bien de l'eau va couler sous les ponts...

samedi, 10 novembre 2012

Feu le conseiller territorial

   Dans Le Nouvel Hebdo paru vendredi 9 novembre, une contribution de Bernard Dufay contient plusieurs approximations à propos de la réforme envisagée naguère par le gouvernement Fillon et passée à la trappe depuis le changement de majorité.

   L'auteur rebondit (de manière assez agressive) sur l'entretien (assez complaisant) accordé par la ministre Anne-Marie Escoffier au Ruthénois (peut-être aussi paru dans Le Progrès Saint-Affricain), il y a une quinzaine de jours. Il semble ne voir que des qualités dans cette réforme avortée, la première étant de faire diminuer le nombre d'élus.

   C'est vrai, mais il s'emmêle un peu les pinceaux dans les chiffres. Si l'on fait la somme des conseillers régionaux de Midi-Pyrénées et des conseillers généraux des huit départments de la région (Ariège, Aveyron, Haute-Garonne, Gers, Lot, Hautes-Pyrénées, Tarn et Tarn-et-Garonne), on aboutit à 384 élus (91 + 22 + 46 + 53 + 31 + 31 + 34 + 46 + 30), dont 293 conseillers généraux. B. Dufay en a compté 379, dont 288 conseillers généraux. Même si l'on retranche du total les deux élus qui siègent dans les deux assemblées (deux Aveyronnais : Régis Cailhol et Jean-Claude Luche), on est à 382 personnes.

   De même, il commet une erreur en cette fois-ci surestimant le nombre de conseillers territoriaux attribués à Midi-Pyrénées : 261, contre 251, d'après la loi de juillet 2011. Il n'a fait que reprendre le nombre cité dans l'entretien... Il aurait dû vérifier !

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   Ceci dit, la rectification des chiffres va dans le sens de l'article de B. Dufay ; l'écart entre le nombre d'élus actuels et celui envisagé par la réforme Sarkozy est encore plus grand : 134 au lieu de 118. Mais cela ne permet pas d'affirmer que ladite réforme aurait fait faire des économies.

   Au niveau des indemnités, on pourrait penser que, comme le nombre d'élus aurait diminué, c'est sur ce poste-là que les dépenses auraient fortement baissé. En fait, non. Les conseillers territoriaux auraient été mieux indemnisés que les actuels conseillers régionaux et surtout généraux : leur indemnité aurait correspondu à celle d'un conseiller régional, augmentée de 20 %. Comme Midi-Pyrénées compte quelque 2 900 000 habitants, cette indemnité est d'environ 2 300 euros par mois. (Mais, dès que la région atteindra les 3 millions d'habitants -ce qui ne saurait tarder, l'indemnité dépassera 2 500 euros !). Si l'on ajoute 20 %, on obtient environ 2 760 euros par mois (3 200 si la région compte 3 millions d'habitants)...

   ... A comparer aux indemnités des conseillers généraux : environ 1 500 euros dans les départements comptant moins de 250 000 habitants (Ariège, Gers, Lot, Hautes-Pyrénées ainsi que Tarn-et-Garonne). Si on laisse de côté présidences et vice-présidences, actuellement, les 32 conseillers régionaux et les 148 conseillers généraux issus de ces départements coûtent, en indemnités, environ 295 000 euros par mois. Avec la réforme Sarkozy, ces élus auraient été remplacés par 99 conseillers territoriaux, indemnisés en moyenne 2 760 euros, soit un coût total d'environ 273 000 euros. L'économie serait d'environ 20 000 euros par mois. Cependant, à partir du moment où la région atteindrait les 3 millions d'habitants, la réforme serait plus dépensière que l'ancien système puisqu'on aboutirait à des coûts respectifs (avant / après) de 308 000 et 317 000 euros, soit un surcoût de près de 10 000 euros par mois.

   Passons aux cas de l'Aveyron et du Tarn, qui entrent dans la tranche 250 000 - 499 999 habitants. Les conseillers généraux "de base" y touchent environ 1 900 euros par mois. La réforme Sarkozy aurait permis de réaliser une économie d'environ 50 000 euros (par mois) sur les indemnités, avec une population régionale inférieure à 3 millions d'habitants. Avec une population régionale atteignant la barre fatidique, l'économie n'est plus que d'environ 35 000 euros par mois.

   Il nous reste le département -atypique- de la Haute-Garonne. Sa population est sur le point de dépasser le seuil de 1 250 000 habitants, ce qui fera passer l'indemnité de ses conseillers généraux de 2 500 à 2 700 euros par mois. La réforme aurait avantagé ce département, qui aurait conservé  grosso modo ses élus (36 conseillers régionaux et 53 généraux remplacés par 90 territoriaux). Si l'on prend les estimations basses (ni le département ni la région ne franchissent le seuil de population qui déclenche l'augmentation des indemnités des élus), la réforme coûterait entre 30 000 et 35 000 euros par mois : le total des indemnités passerait de 215 000 à 248 000 euros. Si l'on prend en compte le franchissement des seuils, le surcoût serait de près de 50 000 euros par mois.

   Comme moi, vous en arrivez à la conclusion que, pour la région Midi-Pyrénées, la réforme des collectivités locales que le gouvernement Fillon avait concoctée ne faisait réaliser aucune économie au niveau des indemnités. (Bernard Dufay sort de son chapeau une économie de 5,5 millions d'euros... Quel joli tour de magie !) Elle aurait même occasionné davantage de dépenses de transport (les 251 conseillers territoriaux -au lieu des 91 conseillers régionaux- devant se rendre régulièrement dans le chef-lieu régional). Je ne vous parle même pas des hémicycles à reconstruire, des hôtels de région à adapter... autant de dépenses à la charge, non pas de l'Etat, mais des régions (tenues majoritairement par ceux qui formaient l'opposition de gauche, à l'époque).

   On arrive là au coeur du problème. Sous une apparence de rationalisation, cette réforme poursuivait des buts politiques. Les conseillers territoriaux auraient été élus au scrutin majoritaire, comme les actuels conseillers généraux. Le scrutin proportionnel, utilisé pour les élections régionales, aurait été supprimé. Cela aurait eu pour conséquence de faire chuter la représentation des formations minoritaires (Front de Gauche, Verts, Modem, Front National). On peut aussi penser que le gouvernement comptait sur le découpage des super-cantons pour avantager ses troupes. A terme, l'objectif semblait de garantir la victoire de l'UMP dans un minimum de régions... et de permettre la reconquête quasi-générale en cas de mauvais report des voix à gauche.

   P.S.

   Il faudrait pourtant réformer les collectivités territoriales françaises. Les communes sont trop nombreuses dans notre pays. Du coup, on peine à trouver des conseillers municipaux bénévoles, ou alors certains, une fois élus, se désintéressent vite d'une fonction qui joue un faible rôle, le pouvoir étant détenu par le maire et les adjoints.

   Les élus (rémunérés) qui siègent dans les assemblées départementales et régionales sont eux aussi trop nombreux. Combien sont payés à ne rien faire ? (On pourrait faire la même remarque à propos des députés et des sénateurs : 400 députés et une centaine de sénateurs non absentéistes suffiraient largement.)

   La réforme du gouvernement Fillon aurait été plus crédible si elle avait conduit à diminuer aussi le nombre de conseillers régionaux et si le scrutin proportionnel n'avait pas été mis à la trappe.

dimanche, 28 octobre 2012

Cirage de pompes

   J'aurais plutôt dû titrer "Cirage d'escarpins". En effet, le numéro de cette semaine du Ruthénois consacre plus de deux pages (ainsi que sa "une") à la ministre Anne-Marie Escoffier :

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   J'en connais qui vont dire : "Mais qu'est-ce qu'il a (encore) à râler ? N'avait-il pas rapidement souligné la nomination de la sénatrice au gouvernement Ayrault ?" Certes. Je reconnais que j'ai de l'estime pour la personne. Mais ce n'est pas une raison pour tomber dans la complaisance.

   Les articles comme l'entretien ont été réalisés par un certain Benoît Garret. Première surprise. On se serait attendu à ce que Benjamin Laumaillé officie. Même si l'on a déjà vu (notamment à l'occasion des élections régionales de 2010) la signature de B. Garret dans Le Ruthénois, les entretiens politiques sont d'habitude menés par B. Laumaillé. Il n'est d'ailleurs pas membre de la rédaction de l'hebdomadaire du Piton, mais de celle du Progrès Saint-Affricain, dont les propriétaires sont identiques. Voici ce à quoi il ressemblait en 2004, d'après le numéro 28 de La Gazette, publication des anciens de l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille (page 7) :

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(Notons que son nom est mal orthographié : il manque un "r".)

   Mais assez de fouinage. Revenons au fond des articles. Ils sont uniquement élogieux. Si, page 3, certaines questions peuvent passer pour (un peu) dérangeantes, elles servent principalement à permettre à Mme Escoffier d'énoncer ses idées. Page 4, c'est pire. On suit la journée de la ministre. C'est du publireportage.

   La flatterie pousse même le journaliste à afffirmer que Mme Escoffier a raté de peu la présidence du Conseil général en 2008. Tout dépend de ce que l'on veut dire par "de peu"... Plus loin, la perspective départementale est rappelée. On sous-entend que la ministre pourrait à nouveau briguer la présidence en 2015 (ce dont elle se défend).

   Je crois qu'à gauche on se fait beaucoup d'illusions sur le résultat des élections à venir. En 2014, l'actuelle majorité risque de prendre une jolie claque aux municipales, ainsi qu'aux européennes, dont les extrêmes pourraient sortir grands vainqueurs. A la suite de cela, il n'est pas impossible que le Sénat rebascule à droite. Quant aux cantonales, si elles ont lieu en 2015, je doute qu'elles débouchent sur la promotion d'une candidate de 73 ans...

   Signalons pour terminer quelques approximations. Cela commence page 4, dans la biographie de la ministre. On ne peut pas écrire "En 2001, Anne-Marie Escoffier est écartée de la préfecture ruthénoise par Nicolas Sarkozy." En 2001, c'est le socialiste Daniel Vaillant qui était ministre de l'Intérieur. La mutation de la préfète n'avait donc rien d'une sanction politique. Par contre, elle a effectivement été nommée ensuite dans l'Yonne.

   Page 5, il ne fallait pas écrire que les départements ont été créés "au sortir de la Révolution française", mais pendant, puisque cela s'est passé en 1790. Quant aux régions administratives, elles ont une histoire plus ancienne et plus complexe que ce qui ressort de l'encadré. Si les Conseils régionaux sont nés en 1972, c'est dès 1963 que l'on a délimité les "régions administratives" (et pas en 1982, quand elles deviennent des collectivités territoriales). En cherchant bien, on trouve leurs ancêtres, les "régions de programme", dès les années 1950.

samedi, 20 octobre 2012

Laguiole et le concours national Aubrac

   La politique locale et la polémique récente se sont invitées à la manifestation agricole. C'est le dimanche que les élus locaux sont venus montrer leur bobine sous le chapiteau. Ils s'agglutinaient autour d'André Valadier, dont certains espéraient sans doute capter une partie de l'aura (y a du boulot...).

   Ils en ont profité pour clamer leur amour de la petite région et leur solidarité avec le maire de Laguiole, ravi d'être l'objet de tant d'attentions. Du coup, la presse a finalement peu parlé du fond de la manifestation (la promotion d'une race rustique jadis vouée à la disparition) et l'on a (en général) plus vu les politiques que les éleveurs sur les photographies, à l'image de celle publiée dans le Bulletin d'Espalion de cette semaine :

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   Et voici ce que l'on pouvait voir dans La Dépêche du Midi de mardi dernier :

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   (Le quotidien toulousain me pardonnera cet emprunt : c'est pour la démonstration.)

   Vous ne rêvez pas. Il ne s'agit pas d'une "photographie soeur", à l'image de ce que l'on constate quand les différents journaux envoient leurs photographes sur le lieu d'un événement marquant : les prises de vue, bien que ressemblantes, sont légèrement différentes ; on sent même parfois qu'elles ont été prises à quelques secondes d'intervalle. Ce n'est pas le cas ici. L'un des deux organes de presse a utilisé les services de l'autre. Lequel ?

   Qu'en pensent les participants au concours ? Les journaux se gardent bien de le dire. Pourtant, le monde paysan pourrait servir de modèle à bien des égards. Cela fait déjà plus de 50 ans que le fromage Laguiole a obtenu son AOC (devenue AOP - au niveau européen - dès 1992). De leur côté, les éleveurs de bovins-viande ont créé le label rouge "Boeuf Fermier Aubrac" et ont récemment (2010) obtenu l'IGP pour le label "Fleur d'Aubrac".

   C'est cet exemple qui pourrait être suivi par les couteliers. Pour cela, il faudrait que des produits autres qu'agricoles (ou agroalimentaires) puissent obtenir une IGP (Indication Géographique Protégée). D'où la nécessité d'une loi (et d'une validation par l'Union européenne), ce que Gérard Galtier écrit depuis un petit moment dans Le Nouvel Hebdo (je le trouve néanmoins bien indulgent à l'égard de Gilbert Szajner).

   Viendra alors le moment de l'élaboration d'un cahier des charges. C'est là que de nouveaux problèmes pourraient surgir. Parmi les couteliers de Laguiole, combien fabriquent entièrement leurs produits sur place ? Quelle pourrait être la réaction de leurs homologues de Thiers, qui fournissent en pièces certains couteliers aveyronnais... mais qui ont délocalisé en Chine une partie de leur production ?

   La création d'une IGP (moins restrictive qu'une AOP) pourrait concilier les "Layolais 100 %" et ceux qui utilisent des pièces provenant de Thiers. Par contre, les couteliers du Puy-de-Dôme pourraient se voir interdire de vendre sous le nouveau label... En clair : on n'a pas fini de causer de cette affaire. Il faudra penser à ériger une statue à celui ou celle qui parviendra à élaborer un label qui concilie les intérêts de tous les (bons) couteliers du Massif Central.

   Et pourquoi pas un label "Laguiole MC" ?

mercredi, 10 octobre 2012

"Ceux qui ont le pouvoir à Rodez"

   Sous ce titre pompeux se cache un "décrochage régional" du mensuel d'information économique L'Expansion, couverture accrocheuse à la clé :

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   Que les Ruthénois qui croient que le chef-lieu aveyronnais fait la une de la presse nationale redescendent immédiatement sur terre : cette couverture est à destination locale. La majorité de nos concitoyens s'est retrouvée face à ceci :

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   En consultant le sommaire en ligne, on peut vérifier (page 2) que plusieurs régions ont bénéficié du même traitement :

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   Nous avons eu récemment une autre déclinaison de ce procédé, avec l'hebdomadaire L'Express, qui a consacré un encart à la polémique qui entoure l'installation d'éoliennes dans la région :

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   La couverture officielle était celle-ci :

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   Les 7 petites pages consacrées au dossier local, pour intéressantes qu'elles fussent, étaient noyées dans un océan de médiocrité. Je n'avais pas lu cet hebdomadaire depuis un petit moment... et je reconnais que je ne risque pas de l'acheter avant longtemps, tant les articles m'ont paru superficiels.

   Signalons que L'Expansion et L'Express appartiennent au même groupe (Roularta). Aurait-on mutualisé les compétences pour sortir, à un mois d'intervalle, deux dossiers enracinés dans la même région ? En tout cas, cela doit payer, puisque L'Express renouvelle ainsi une expérience tentée l'an dernier, avec le maire de Rodez en vedette, à l'époque.

   Toujours est-il que le mensuel contient plus de fond que son grand frère hebdomadaire. Ainsi, le numéro d'octobre propose :

- une enquête plutôt favorable au gaz de schiste (vu du côté américain)

- un article sur l'évolution du secteur automobile, accompagné d'un autre sur la réussite de Dacia

- un coup de projecteur sur le guayule, source d'une gomme naturelle promise à un grand avenir

- une étude sur la Camorra

   On est d'autant plus déçu quand on arrive aux pages "aveyronnaises". On nous propose une suite de classements de "gens qui comptent" (chefs d'entreprise, scientifiques, politiques, familles), sans qu'on sache sur quels critères les positionnements ont été effectués. Du coup, on est en droit de soupçonner un concours de doigts mouillés... bref, un truc pas scientifique pour deux sous... avec des risques de copinage.

   J'ai ainsi été très surpris de ne retrouver Albert Weitten (le futur ancien patron de l'usine Bosch, implantée aux confins de Rodez et d'Onet-le-Château) qu'en huitième position du classement des chefs d'entreprise.

   Du côté des politiques, on n'a pas pris de risque en plaçant en tête Christian Teyssèdre et Jean-Claude Luche. Certains s'étonneront peut-être que le petit paragraphe consacré au président du Conseil général contienne la mention de l'endettement du département : 175 millions d'euros (chiffre qui figure dans la tribune publiée par l'opposition de gauche dans le numéro de juillet 2012 du magazine L'Aveyron).

    Pourtant, que ce soit en valeur comme en moyenne par habitant, la dette aveyronnaise ne fait pas du département l'un des plus mauvais élèves. (Il est un peu au-dessus de la moyenne : il s'en sort un peu mieux que les autres.) C'est l'évolution récente qui est inquiétante. En 2009, si l'on se fie aux chiffres publiés naguère par Capital, l'endettement s'élevait à environ 131 millions d'euros. Entre 2009 et 2011 (en deux ans, donc), il aurait progressé d'environ 33 %, alors qu'entre 2001 et 2009 (en huit ans), il avait progressé de presque 37 %.

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   Le début de la présidence de Jean-Claude Luche (qui a pris les rênes du Conseil général en 2008), crise et transfert de compétences obligent, se révèle aussi déséquilibré que les dernières années du règne de Jean Puech, qui a ceci dit bénéficié de conditions plus favorables que son successeur.

   Ceux qui pourraient trouver choquant qu'un mensuel de la bienséance économique semble préférer le centre-gauche "moderne" à une droite modérée traditionnelle seront rassurés par le portrait de Bernard Saules, qui a des airs de cirage de pompes.

   Le nouveau conseiller général (qui fait quoi à l'assemblée départementale, au fait ?) et conseiller municipal d'opposition (qui redécouvre les plaisirs du siège au fur et à mesure que les échéances électorales se rapprochent) est présenté comme une sorte de vigie de la gestion municipale socialiste. Il pointe l'absence de "vraie politique pour l'enseignement supérieur", alors que la majorité départementale à laquelle il appartient a torpillé la cogestion qui fonctionnait jusque-là avec l'agglomération ruthénoise. Il a aussi le culot de déplorer le retard pris en matière d'aménagements routiers (au niveau de Rodez), alors qu'on ne peut pas dire que le Conseil général (dont dépendent certains tronçons) fasse quoi que ce soit pour décongestionner les grands axes qui desservent le chef-lieu aveyronnais. Au passage, le mensuel nous apprend que M. Saules aurait mis fin à son activité professionnelle principale (il est présenté comme un "ancien cadre bancaire")... une info à confirmer, tant le monsieur a pris l'habitude de cumuler les activités diverses.

   Bref, si ce numéro de L'Expansion réserve de bonnes surprises à ceux qui s'intéressent à l'économie, il accumule les poncifs dans son palmarès des élites locales.

dimanche, 07 octobre 2012

Double dose de "Charlie Hebdo"

   On peut encore trouver dans les kiosques un drôle de numéro de Charlie Hebdo, paru le mercredi 26 septembre, une semaine après celui qui a tant fait polémique. En fait, deux numéros ont été publiés (et vendus au même prix... il n'y a pas de petits profits) ce jour-là, l'un qualifié de "responsable", l'autre d' "irresponsable" :

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   Le "journal responsable" est en grande majorité blanc, les caricatures ayant été auto-censurées, à l'image de ce qu'on voyait dans la presse au cours de la Première guerre mondiale, après le passage par les bureaux de la censure :

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   Mais il y a eu du travail au niveau des textes d'accompagnement. Ce ne sont évidemment pas les véritables titres et commentaires qui figurent dans ce numéro, mais des détournements, par exemple page 4 :

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   Au lieu de brocarder les politiques, l'hebdomadaire satirique "responsable" les remercie. L'économiste maison relaie le discours dominant et, cerise sur le gâteau, une information indispensable est fournie en haut de page : le résultat du tiercé ! Page 13, dans la rubrique "Culture", c'est le tirage du loto qui nous est donné. Je regrette que les rédacteurs n'aient pas songé à nous proposer un horoscope bidon (pléonasme).

   Page 6, on reconnaît la "patte" d'Antonio Fischetti dans la rubrique scientifique "L'empire des sciences", qui n'aborde que des sujets de fond :

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   La double-page centrale est occupée par un autre dossier de poids : "Fallait-il montrer les seins de la reine d'Angleterre ?". Deux points de vue s'opposent, celui d'Alain Finkielkraut ("Qu'aurait répondu Hannah Arendt ?") et celui d'André Glucksmann ("Le silence assourdissant d'Heidegger sur la question me trouble"). Rappelons que ce sont deux des têtes de Turc privilégiées du journal. (Précisons que la formule à propos d'Heidegger fait allusion à ses sympathies nazies.)

   Face à cela se dresse le numéro "irresponsable", qui continue son oeuvre de caricature. On n'y trouvera cependant que très peu de dessins dénigrant l'intégrisme musulman. C'est le catholicisme et le Front national qui sont les principales cibles des dessinateurs. Je dois avouer que la caricature (par Luz) des propos du cardinal Barbarin m'a bien fait rire :

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   Mais c'est sans doute Catherine qui a été la plus pertinente, avec sa réflexion sur Marine Le Pen en nouvelle disciple (gênante) de la laïcité :

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   Les textes parus dans l'hebdomadaire satirique du 26 septembre répondent à la polémique, en particulier à ceux qui ont accusé Charlie Hebdo d'en faire trop, de mettre de l'huile sur le feu. On sera plus ou moins convaincu.

jeudi, 27 septembre 2012

Caricatures de Mahomet, le retour

   Comme en 2006, l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a rebondi sur une provocation droitière pour exprimer son anticléricalisme viscéral. En 2006, il avait pris la suite d'un quotidien conservateur, le Jyllands Posten (plus agressif envers l'islam qu'envers les autres religions). En 2012, les caricaturistes jouent avec la vague d'indignation suscitée par le (très mauvais) film islamophobe L'Innocence des musulmans. Le numéro de mercredi 19 septembre a été rapidement épuisé. J'ai pu me le procurer grâce au retirage effectué en fin de semaine :

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   A la lecture du journal, je dois dire que j'ai eu du mal à comprendre pourquoi l'affaire avait pris de telles proportions. (Je me fais la même réflexion à propos du film, un navet déjà un peu ancien, qui a sciemment été remis en avant.) La couverture est bien gentille... et ne fait qu'énoncer une vérité : il est aujourd'hui mal vu de s'en prendre aux religions minoritaires. L'association au film Intouchables est pleinement justifiée : le dessinateur a voulu critiquer une forme de "politiquement correct". Ce n'est pas une insulte au film que de dire qu'au-delà de la qualité de ses interprètes, le succès qu'il a rencontré est lié au sentiment de culpabilité éprouvé par nombre de personnes vis-à-vis des handicapés... et ce fut aussi l'occasion de tresser des couronnes à un acteur (fort sympathique au demeurant) issu d'une "minorité visible".

   La page 2 est dédiée aux caricatures anti-intégristes (et pas antimusulmanes). La déception vient du fait qu'elles ne sont pas très drôles.

   La quatrième de couverture est elle remplie de dessins dénigrant Mahomet et l'islam. On sent clairement l'intention de rabaisser, de faire mal. Mais rien n'oblige un musulman pieux à acheter ou lire cet hebdomadaire. Ces caricatures sont de surcroît d'un niveau médiocre. Une seule a vraiment éveillé ma curiosité :

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   Là, il y a du fond !

   L'intérêt est de voir comment d'autres organes de presse ont réagi. En 2011, quand le siège du journal avait été incendié (et le site internet piraté, déjà), c'est la solidarité professionnelle qui l'avait emporté sur les divergences d'opinion. Aujourd'hui, le rappel (nécessaire) de la défense de la liberté d'expression a été quelque peu étouffé par un discours plus critique à l'égard de la démarche de Charlie Hebdo.

   Le quotidien Le Monde illustre assez bien cette attitude. Le 19 septembre, le ton est donné par celui qui est devenu, à mon avis, le meilleur caricaturiste du journal, Xavier Gorce :

Gorce 19 09 2012.jpg

   Ses "indégivrables" pingouins occupent la page 2 de la version papier du journal. La lecture de ses strips est très souvent un pur délice.

   Celui que j'ai reproduit ci-dessus est un éditorial à lui seul. Comment des musulmans qui se disent choqués par ceux qui dénigrent leur religion (l'accusant de propager le fanatisme et la violence) peuvent-ils espérer être crédibles s'ils commettent précisément des actes qui confirment le cliché qu'ils dénoncent ?

   Mais, dès le lendemain, Xavier Gorce montre qu'il n'adhère pas pour autant à la démarche de Charlie Hebdo :

Gorce 20 09 2012.jpg

   Est-ce vraiment faire oeuvre de satiriste, aujourd'hui en France, que de dénoncer sans cesse les aspects rétrogrades de la religion musulmane ?

   Le jour d'après, en "une", c'est au tour de Plantu de régler ses comptes :

Plantu 21 09 2012.jpg

   Charb y est représenté en beauf' et le dessinateur associé au Monde (souvent égratigné par ses collègues "de gauche" dans le passé) ne se prive pas d'aller dans le sens de Xavier Gorce. En clair pour lui, c'est de la provocation à deux balles. Le "coup de pied de l'âne" est donné par la souris, alter ego de Plantu. Elle sodomise sans complexe un drôle de chien... qui n'est autre que Maurice (de Maurice et Patapon), animal fétiche de Charb. Et pan dans les fesses !

   Dans le même numéro du Monde, Sergueï s'en prend plutôt aux intégristes chrétiens qui ont conçu le film antimusulman :

Serguei 21 09 2012.jpg

   Sur la Toile, on peut trouver des propos approchants sur le site de Bakchich, qui estime qu'en France il y a quand même deux poids, deux mesures :

Bakchich.jpg

   J'en reviens toujours à Xavier Gorce, qui a bien perçu le risque qu'il y avait à laisser Marine Le Pen se présenter en défenseure de la laïcité à la française :

Gorce 23 09 2012.jpg

   Mais laissons la parole à Charb, qui n'a pas tort de rappeler, dans un entretien accordé au Monde, que ses dessins sont moins dangereux pour la santé que l'activisme des militants intégristes. On a de plus oublié aujourd'hui que, si le catholicisme tolère (de gré ou de force) la critique acerbe, c'est le résultat de décennies de luttes, d'oppositions parfois très violentes. Nous ne sommes peut-être qu'au début d'une ère de questionnements abrupts à propos de la place de l'islam et des musulmans en France...

vendredi, 21 septembre 2012

Oh le fayot !

   C'est ce que j'ai pensé en cette fin d'après-midi, à la lecture du dernier numéro du Ruthénois. Page 8, entre la bobine des nouveaux-nés, une tribune de Guilhem Serieys (contre Bernard Saules, fantomatique conseiller municipal et général de Rodez) et le dessin de la semaine de Stéphanie Gras, on peut lire ceci :

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   En tout cas, le sixième adjoint du maire de Rodez (en charge des travaux, de l'urbanisme et de l'habitat) semble bien informé.

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   Pourtant, sur le site du Conseil régional de Midi-Pyrénées, lorsque l'on consulte la liste des vice-présidents, la seule personne aveyronnaise présente est Marie-Lou Marcel :

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   De même, lorsque l'on tombe sur la liste des élus aveyronnais du Conseil régional, sur la fiche de Christian Teyssèdre, on ne trouve, à l'heure où j'écris ces lignes, nulle mention d'une vice-présidence :

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   (Ceci dit, la fiche de Marie-Lou Marcel ne porte pas mention de son poste de vice-présidente.)

   Une telle précipitation dans l'éloge, de la part de quelqu'un qui n'est pas membre du même parti que le premier magistrat ruthénois, est sans doute la marque d'un grand désintéressement.

jeudi, 20 septembre 2012

Petit coup de chapeau...

   ... à Stéphane Mazars, devenu sénateur de l'Aveyron suite à la nomination d'Anne-Marie Escoffier dans le gouvernement Ayrault. En lisant Centre Presse aujourd'hui, on apprend en effet qu' il va renoncer à ses indemnités d'adjoint au maire de Rodez :

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   Si l'on se fie au compte-rendu du Conseil municipal du 10 mai 2010, le nouveau sénateur se prive d'un peu plus de 1 400 euros par mois :

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   Cette somme ne sera hélas pas économisée sur le budget ruthénois : l'article annonce que, conformément à ce que permet la loi, elle sera reventilée entre les autres élus de sa majorité. Voilà qui va contribuer à ressouder l'équipe municipale !

   Quant au nouvel élu de la Nation, même s'il a décidé de mettre un peu en sommeil sa carrière d'avocat, il va voir ses revenus augmenter, grâce au généreux statut des sénateurs : à une indemnité nette mensuelle de près de 5 400 euros s'ajoutent environ 6 000 euros d'aide à la représentation (somme qui n'est pas soumise à l'impôt sur le revenu...)... et 7 500 euros pour rémunérer ses collaborateurs.

   Stéphane Mazars va a priori sans doute aussi continuer à siéger au Conseil d'agglomération du Grand Rodez (il n'en est pas vice-président), fonction qui, à ma connaissance, n'est pas rémunérée, le territoire intercommunal abritant moins de 100 000 habitants :

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   Il a commencé, dès juillet dernier, à oeuvrer pour limiter le cumul des mandats... dans le temps. Il a cosigné (avec une brochette d'élus du Sud-Ouest, dont Alain Bernard, le tombeur de Jacques Blanc en Lozère) une proposition de loi organique visant à limiter à trois le nombre de mandatures parlementaires.

   Je suis plutôt partisan d'interdire l'exercice d'une autre fonction. Après tout, si une personne fait l'affaire, pourquoi vouloir s'interdire de la réélire plus de deux fois ?

   Ces propositions, tout comme la démarche personnelle de Stéphane Mazars, pour louables qu'elles soient, sont assez timides. C'est révélateur des blocages qui persistent dans le monde politique français (droite et gauche confondues). A cet égard, la mauvaise volonté manifestée récemment par certains élus socialistes n'est pas de bon augure. Il va falloir que le président et le Premier ministre tapent du poing sur la table, s'ils veulent vraiment réformer la vie politique de ce pays.

lundi, 17 septembre 2012

Yves Censi épinglé par "Le Canard enchaîné"

   En réalité, il semble que la cible de la journaliste de l'hebdomadaire satirique, Isabelle Barré, soit surtout Michel Bouvard, co-auteur (avec le député aveyronnais) d'un dispositif fiscal dit parfois "loi Censi-Bouvard".

   Il faut chercher dans le coin bas-gauche de la page quatre du numéro du 12 septembre pour lire cet article, titré "Les fées du logis étudiant", dont voici un extrait :

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   En clair, si l'on a les moyens d'investir au moins 100 000 euros, on peut économiser plusieurs milliers d'euros d'impôt sur le revenu, pendant plusieurs années. Notons que plus l'investissement est élevé, plus l'avantage fiscal est important.

   En échange de quoi accorde-t-on cette faveur aux contribuables aisés ? De la construction de logements... Au départ, il était question de rénover des villages vacances. Aujourd'hui, on bâtit des résidences pour étudiants... pas nécessiteux : de 450 à 900 euros pour un studio de 18 m² ! (Moi qui me plains de la cherté des loyers ruthénois...) Et voilà un bel exemple de contournement (légal) de la politique de redistribution : des grands bourgeois (des députés de l'ancienne majorité... mais je ne suis pas emballé par leurs successeurs...) font voter un dispositif qui avantage des ménages fortunés... et dont les produits sont destinés à être utilisés par les rejetons des familles aisées. C'est quand même beau, la République !

vendredi, 14 septembre 2012

Les mutinés de Villefranche-de-Rouergue

   L'an prochain sera célébré, à Villefranche-de-Rouergue, le 70e anniversaire de la révolte de troupes SS originaires des Balkans, plus précisément du pays qu'on a appelé jadis la Yougoslavie. Ces Croates et ces Bosniens avaient sans doute été recrutés de force. (Curieusement, presque un an plus tard, Rodez fut le théâtre d'une révolte similaire, celle de soldats soviétiques incorporés de force à l'armée allemande.)

   Le déroulement de la rébellion est bien raconté par le site de l'ambassade de Croatie en France. La commémoration de cet acte héroïque a longtemps été l'objet de la polémique, en raison de l'histoire troublée des Balkans. C'est bien raconté dans le livre écrit par Mirko Grmek et Louise Lambrichs, Les Révoltés de Villefranche :

Livre.jpg

   On pourrait croire qu'aujourd'hui que la Yougoslavie a disparu, que la guerre fait partie du passé, la commémoration est définitivement apaisée.

   Un récent article de La Dépêche du Midi nous apprend que non. Le problème ne vient pas du côté croate, mais du côté français. En effet, le monument a été modifié. Villefranche-de-Rouergue, jumelée avec la ville de Pula, en Croatie, a récupéré une copie des statues qui, à l'origine, lui étaient destinées, mais qui n'avaient finalement pas quitté la Yougoslavie :

Pula.jpg

   Le mémorial a été réaménagé. La stèle d'origine a disparu. Il se trouve que je l'avais prise en photo il y a une dizaine d'années :

IMG_0002.jpg

   Elle se trouvait dans un parc anodin, à l'écart de la ville :

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   L'ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants et Ami-e-s de la Résistance) déplore la transformation du mémorial, parce qu'elle élimine les références à la Yougoslavie. Un mauvais esprit se demanderait si ce n'est pas la disparition de la référence au communisme qui a irrité certains adhérents.

   Cette transformation n'en était pas moins dans la logique des choses : les nouveaux Etats, issus de l'ex-Yougoslavie (au premier rang desquels la Croatie) sont à la recherche de références symboliques. Voilà pourquoi les révoltés yougoslaves sont devenus croates... et bosniaques. De surcroît, en 1943, la Yougoslavie n'existait plus. Il aurait peut-être été plus juste de mêler les deux types de référence dans le nouveau mémorial.

   Mais il y a peut-être encore autre chose derrière tout cela. On nous a enseigné que, durant la Seconde guerre mondiale, en Europe, certains pays se sont lancés dans la collaboration à outrance avec l'Allemagne nazie. Le régime croate des Oustachis faisait partie de ceux-là. Du coup, dans l'esprit de pas mal de monde, croate = collabo = nazi des Balkans. C'est oublier un peu vite que le chef de la résistance communiste, Josip Broz (Tito) était... croate et que le premier président de la Croatie indépendante (dans les années 1990), Franjo Tudjman, a bien combattu pendant la Seconde guerre mondiale, mais dans les rangs de la résistance communiste, pas du côté des Oustachis. C'est des années plus tard qu'il s'est détaché de Tito, lassé par la tendance des Serbes à monopoliser le pouvoir (en Yougoslavie) et à jeter l'opprobre sur les Croates. Il a fini par verser dans le nationalisme le plus intransigeant, ce qui a pu influencer la lecture qu'à l'étranger on a faite du passé de la région.

dimanche, 02 septembre 2012

"Eastwooding"

   C'est le nom que des internautes ont donné à la vague de détournements de la petite mise en scène proposée par Clint Eastwood lors de la dernière soirée de la convention républicaine en Floride. Le vieil acteur a fait semblant de s'adresser, pendant une minute, à une chaise vide sur laquelle était censé se trouver Barack Obama.

   Très vite, des parodies sont apparues sur la Toile, le président américain se fendant lui-même d'une réponse imagée.

   Ce dimanche matin, j'ai senti l'inspiration monter en moi...

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samedi, 01 septembre 2012

Le gaz de schiste toujours d'actualité

   C'est l'un des feuilletons de l'été, moins médiatique certes que la guerre civile en Syrie, les Jeux olympiques de Londres ou l'augmentation du prix de l'essence à la pompe, mais le débat n'est pas clos, contrairement à ce que certains beaux esprits ont cru, en France notamment.

   La (bonne) presse fait son travail sur le sujet. Il me semble même qu'au sein de la rédaction du Monde, des dissensions existent sur cette question, peut-être entre les économistes et les journalistes en charge de la rubrique "Planète".

   C'est à la fin du mois de juillet que les articles ont commencé à paraître en nombre. Le 25 a été mis en ligne un éditorial intitulé N'enterrons pas le débat sur les gaz de schiste. On se dit que son auteur a observé avec attention la mini-révolution en cours dans l'énergie aux Etats-Unis, qui a vu ce pays devenir le premier producteur mondial de gaz en quelques années. L'édito renvoie à un reportage (de Jean-Michel Bezat) placé au début de la version papier du quotidien, Bienvenue à Fort Worth, Texas, la capitale du gaz de schiste (accès payant), dont voici un aperçu :

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   Le lendemain, Stéphane Foucart signe un papier traitant d'un rapport bidonné (favorable au gaz de schiste) publié aux Etats-Unis, et dont l'auteur est accessoirement actionnaire d'une société de forage...

   Peu de temps auparavant, Audrey Garric, une autre journaliste de sensibilité écologiste, avait publié, sur son blog officiel, un billet sur la voracité des compagnies gazières, désireuses de forer jusque dans les cimetières...

   Le sujet rebondit au mois d'août. C'est Alain Faujas qui a dégainé le premier, avec un article intitulé Le charbon américain victime du gaz de schiste : l'exploitation de nombreux forages de gaz non conventionnel a fait chuter le prix de l'énergie et les sociétés charbonnières en sont réduites à trouver de nouveaux clients à l'exportation... notamment en Europe, où la volonté de certains dirigeants de sortir du nucléaire donne un nouvel essor à l'énergie produite à partir de houille... Bonjour la pollution !

   Fort logiquement, la rubrique "Idées" voit surgir le débat. On a pu y lire une tribune de Noël Mamère, Non, le gaz de schiste n'est pas la "nouvelle frontière". On sent le député écologiste lecteur attentif du Monde, où la parution d'articles aux perspectives différentes a dû l'inquiéter.

   Deux semaines plus tard, le sujet s'enrichit de nouveaux "papiers". On doit à Julien Bouissou, talentueux correspondant du journal à New Delhi, un article très instructif sur les conséquences de l'essor de la fracturation hydraulique sur les paysans indiens : Le haricot de guar indien dopé par le gaz de schiste. (L'article est plus balancé que ce qu'indique le titre.)

   Dans la version papier, au bas de la même page, une correspondance américaine signale l'émergence d'un nouveau problème, qui pourrait, bien plus que l'opposition des militants écologistes, limiter le développement de l'exploitation de gaz de schiste : Aux Etats-Unis, l'eau manque pour permettre la fracturation hydraulique. Il est piquant de voir deux puissants lobbys (l'agribusiness et le secteur pétrolier) entrer en conflit à ce sujet... (Et vive le réchauffement climatique !)

   Cela nous mène à la dernière chronique du médiateur (Pascal Galinier), Ecolos de vacances (joli titre !), grâce à laquelle on peut se rendre compte qu'une partie du lectorat du quotidien voudrait que celui-ci ne transmette qu'une vision militante du sujet. Ces lecteurs semblent ne pas avoir conscience que la rédaction est composée de personnes de sensibilités différentes... et c'est très bien comme ça !

   Le "quotidien de référence" n'est pas le seul à avoir suivi la question du gaz de schiste cet été. Ainsi, le numéro du 27 juillet de La France agricole contient un article de trois pages (Gaz : une révolution dans les tuyaux) annoncé en "une" :

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   Le papier se veut neutre, abordant à la fois les avantages que retirent les pays exploitant les gaz non conventionnels et les conséquences environnementales. Le contexte français (cherté du gaz, son importation) est précisé. Incidemment, on peut lire que le gaz naturel représente 50 à 80 % du coût des engrais azotés.

   On retrouve cette préoccupation dans une vidéo mise en ligne sur le site de l'hebdomadaire agricole. L'intervenant, Joël Morlet, est le président de l'Unifa, l'Union des industries de la fertilisation. Il est aussi directeur général de Yara France, une filiale d'un grand groupe norvégien (principal fournisseur d'engrais chimiques)... ainsi que PDG (et administrateur) de la SOCOFER, une entreprise fabricant des engrais, basée dans l'Indre.

   Et dans nos régions ? A la mi-août, les opposants ont organisé une marche entre Lozère et Aveyron, pour ranimer la vigilance du public. Ils sont inquiets à cause de ce qu'ils estiment être l'ambiguïté du gouvernement. Si le président de la République, François Hollande, a réaffirmé son opposition à la fracturation hydraulique, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a précisé que l'exploitation des gaz de schiste n'était toutefois pas définitivement écartée.

   Nos dirigeants ont en tête la crise économique, qui se prolonge, et le déficit de notre balance commerciale, principalement dû à l'importation d'hydrocarbures : au premier semestre 2012, ce déficit approche les 35 milliards d'euros...

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   ... alors que la facture énergétique de notre pays dépasse légèrement les 34 milliards d'euros :

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(J'ai ajouté au graphique la ligne violette, pour mieux mettre en évidence que, lors des deux premiers trimestres de l'année 2012, la facture énergétique avait légèrement dépassé les 15 milliards d'euros, ce qui nous donne un total d'environ 34 milliards pour le semestre.)

   Je pense que nos dirigeants ont aussi reçu des informations provenant de milieux scientifiques moins épidermiquement hostiles au gaz de schiste que les militants écologistes. On peut en avoir un écho dans le numéro 301 de la revue Science... et pseudo-sciences, publié en juillet 2012 :

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   On y trouve une présentation claire de ce que sont les gaz non conventionnels... et l'on découvre, au passage, que l'expression "gaz de schiste" est incorrecte. Six pages sont consacrées aux impacts environnementaux. On rentre dans le détail, puisque, par exemple, on y distingue la fracturation de la stimulation hydraulique, avec leurs éventuelles implications sismiques. Une autre partie du dossier compare la situation en France et aux Etats-Unis. Quelques réserves sont émises à propos du film Gasland.

   La revue se demande enfin s'il est possible d'exploiter "proprement" le gaz de schiste, ou avec quels coûts, environnementaux, sociétaux. (On arrive à la conclusion que, dans les régions marquées le relief calcaire, il est souhaitable, dans l'état actuel des choses, de ne pas procéder à l'extraction de gaz de schiste.) L'ensemble des articles n'a pas pour but de défendre les industriels, mais de replacer le sujet d'abord dans son contexte scientifique.

mardi, 28 août 2012

Rachel Corrie

   Un article du Monde ("Qui était Rachel Corrie, morte sous les chenilles d'un bulldozer israélien") a été récemment mis en ligne. Il revient sur l'histoire de ce dévouement tragique d'une militante américaine engagée en Palestine. (Un tribunal israélien vient de rejeter la plainte déposée par ses parents.)

   En lisant le papier, je me suis souvenu du film qui avait été consacré à cette histoire, un documentaire, intitulé simplement Rachel, auquel j'avais consacré une note le 30 octobre 2009. Je me souviens l'avoir vu un week-end à Toulouse, au cinéma Utopia.

   Du coup, je suis allé faire un tour sur mon blog et, comme je ne me souvenais pas de la date à laquelle j'avais rédigé mon billet, j'ai effectué une recherche avec "Rachel" comme mot-clé. J'aboutis à une page de réponses, parmi lesquelles figure le début de mon billet. O stupeur ! Quand j'ai cliqué sur le titre (tout comme j'ai ré-essayé en cliquant sur "Lire la suite"), voici ce qui s'est affiché :

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   Interloqué, je me suis connecté à mon blog et, de l'intérieur, j'ai pu accéder à la note complète. Bizarre... Je la repropose ci-dessous :

    La réalisatrice franco-israélienne Simone Bitton s'est attachée au cas de Rachel Corrie, cette jeune Américaine membre de l'I.S.M. (International Solidarity Movement) tuée par un engin de chantier israélien à Gaza, en 2003.

   C'est donc un long documentaire, d'une durée de 1h30, en forme d'enquête... et d'hommage aussi. Si la réalisatrice donne la parole à tout le monde et si elle utilise des documents extrêmement variés, on sent tout de même qu'elle penche pour la version colportée par l'I.S.M.

   Il ne fait aucun doute que la jeune femme est morte tuée par l'engin de chantier. Mais était-ce intentionnel ? Franchement, en sortant du film, je suis bien incapable de répondre à cette question... sauf si je me fie à la majorité des témoignages et opinions rapportés par la réalisatrice. Pour acquérir une certitude à ce sujet, il aurait fallu pouvoir filmer de l'intérieur du bulldozer-char, histoire de vérifier si ce qu'affirment les conducteurs à propos de leur champ de vision est plausible. Les schémas et dessins montrés (et issus des deux "camps") ne sont pas assez précis.

   Il n'en reste pas moins que, dans cette tragédie, l'armée israélienne a, une fois de plus, fait preuve d'une certaine négligence dans le respect des droits fondamentaux de ses adversaires. Je recommande tout particulièrement les entretiens avec le chef de la police, qui n'a pas trop cherché à creuser... d'autant plus que la procédure d'enquête est vraiment particulière ! (Les militaires ne risquent pas grand chose, quoi qu'il arrive...)

   Le film est donc très intéressant parce qu'il est une sorte de "tranche de vie" du conflit du Proche-Orient, que l'on découvre par le biais de la destruction des habitations palestiniennes sous prétexte de sécurité. A ce sujet, on peut noter que des sites pro-israéliens soutiennent que les militants d'I.S.M. s'opposaient, dans ce cas précis, non pas à la destruction d'une maison mais à celle d'un tunnel de communication entre la bande de Gaza et l’Égypte. (Si vous cliquez sur le lien, et même si vous allez jusqu'à la source anglophone, vous vous apercevrez que les vidéos censées démonter la thèse des activistes ont été retirées par le contributeur...) A la limite, on s'en fiche : rien ne justifiait l'emploi disproportionné de la force.

   Le film mérite le déplacement aussi par le portrait qu'il trace de cette jeune femme qui, contrairement à nombre de crétins de son âge, ne passait pas son temps à regarder la télévision, faire du lèche-vitrines ou papoter à propos de la dernière niaiserie à la mode. C'est l'histoire d'un engagement, restitué par l'intermédiaire des textes écrits par Rachel Corrie, mais lus par ses camarades.

   On peut en savoir plus sur elle en consultant le site de la fondation qui lui est consacrée.

   On reste dans l'étrange quand on recherche le blog de Simone Bitton. Au moment d'entrer sur le site, un message d'avertissement s'affiche :

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   Quand je me rends sur la page de diagnostic, la lecture des explications fournies par Google est fort intéressante, notamment la fin :

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   Il semblerait donc que la dangerosité du blog de la cinéaste Simone Bitton soit due à une intervention extérieure... Vous avez dit bizarre ?

vendredi, 24 août 2012

Bienvenue chez les riches !

   C'est le titre du dossier du Canard enchaîné (le n°124) publié cet été :

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   En quelque 120 pages (contre 80 à 100 d'habitude), les journalistes de l'hebdomadaire satirique proposent un panorama synthétique de la "France des riches". Les articles sont courts (une à deux pages, illustrées d'un à trois dessins) et foumillent d'anecdotes.

   Cela commence par la définition de la richesse, entreprise hasardeuse. Pour les plus fortunés, on peut se reporter au classement des milliardaires du magazine Forbes. Deux Français font partie des vingt premiers : Bernard Arnault (4e) et Liliane Bettencourt (15e) :

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   Pour avoir plus d'informations sur les riches Français, on peut se tourner vers le magazine Challenges, qui publie un classement des 500 plus grandes fortunes professionnelles :

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   En comparant les deux palmarès, on relève des incohérences, tant au niveau de l'ordre qu'au niveau des montants : les deux classements ne se fondent pas exactement sur les mêmes critères.

   On peut aussi s'intéresser aux assujettis à l'ISF. Il y a quelques années de cela, Le Figaro a publié un tableau statistique des villes peuplées de plus de 20 000 habitants comprenant plus de 50 assujettis. Voici ce que l'on peut lire à propos de l'Aveyron (page 5) :

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   Rien que dans ces deux communes (les seules du département à dépasser les 20 000 habitants), on note la présence de près de 400 assujettis à l'ISF. Combien d'autres résident dans une commune moins peuplée ?

   Le document est aussi intéressant parce qu'il mentionne la somme moyenne versée au fisc : 4-5000 euros par an... on ne peut vraiment pas parler d'un impôt confiscatoire.

   Ces données sont à comparer avec les revenus de l'ensemble des Français. D'après l'INSEE, en 2009, les ménages français ont en moyenne un revenu de 34 540 euros, soit un peu moins de 2 900 euros par mois. Pour plus de justesse, la colonne suivante donne le revenu médian, celui qui partage la population en deux groupes égaux (en clair : la moitié gagne moins, l'autre moitié gagne plus). Et là, on constate que ce revenu n'est que de 28 740 euros, soit environ 2 400 euros par mois... merde, je suis au-dessous !

   Cet écart s'explique par les grandes inégalités : beaucoup de ménages gagnent entre 1 500 et 2 500 euros par mois, mais une minorité gagne infiniment plus, ce qui fait remonter la moyenne. Le Canard précise d'ailleurs que 90 % des Français (pas des ménages, semble-t-il) gagnent moins de 37 000 euros par an. 1 % des Français gagnent plus de 7 350 euros par mois. (Que l'on me présente leurs filles !) Quant à ceux qui culminent au-delà d'un million par an, ils ne seraient que 3 000 foyers, soit 0,0008 % du total. Dire que certains ont osé déclarer que la taxe à 75 % (qui ne ponctionnera pas 75 % des revenus : ce sera une tranche supplémentaire... avec des aménagements) s'attaquait à la classe moyenne...

   Le journal satirique revient aussi sur ces très riches qui avaient appelé à une fiscalité plus lourde (dans un appel publié par Le Nouvel Observateur). Combien sont aujourd'hui révulsés par les projets fiscaux du gouvernement Ayrault ? Sur le même sujet, la tribune signée par Warren Buffett dans The New York Times avait quand même plus de gueule. Il y écrit notamment ceci :

"People invest to make money, and potential taxes have never scared them off. And to those who argue that higher rates hurt job creation, I would note that a net of nearly 40 million jobs were added between 1980 and 2000. You know what’s happened since then: lower tax rates and far lower job creation."

   Traduction : "Les gens investissent pour gagner de l'argent, et les impôts éventuels ne les ont jamais dissuadés. A ceux qui soutiennent que les taux [d'imposition] élevés nuisent à la création d'emplois, je dirais qu'un volant d'environ 40 millions d'emplois ont été créés entre 1980 et 2000 [en clair : sous Reagan, Bush père et Clinton]. Vous savez ce qui s'est passé depuis : des taux d'imposition plus bas et beaucoup moins de création d'emplois."

   L'argumentation mériterait d'être affinée, discutée, mais, venant d'un super-riche, elle ne manque pas de sel. Voici encore ce qu'écrit Buffett, un peu plus bas :

"But for those making more than $1 million — there were 236,883 such households in 2009 — I would raise rates immediately on taxable income in excess of $1 million, including, of course, dividends and capital gains."

   Traduction : "Mais pour ceux qui gagnent plus d'un million de dollars (236 883 ménages en 2009) j'augmenterais immédiatement le taux d'imposition du revenu excédant un million de dollars, en incluant, bien sûr, les dividendes et (autres) revenus du capital."

   Alors, Warren Buffett hollandien ?

   Le journal satirique ne se prive cependant pas d'égratigner l'actuel président sur ses déclarations de patrimoine. Il semble avoir été plus honnête en 2012 qu'en 2007, sans doute pour éviter, à l'époque, de payer l'ISF... Le paradoxe est que c'est à la réforme initiée par Nicolas Sarkozy que François Hollande doit sans doute de n'y être pas assujetti aujourd'hui !

   La suite du dossier est composée de portraits des familles/individus les plus riches, de Bernard Arnault à Elisabeth Badinter, en passant par Serge Dassault et Pierre Bergé, par exemple. On y apprend incidemment une foule de choses, comme par exemple l'origine du succès de la famille Bolloré, dans le papier très fin (utilisé pour les cigarettes roulées et l'impression des bibles), auquel elle a en partie donné son nom : O.C.B. pour Odet Cascadec Bolloré.

   On peut dire que c'est Arnaud Lagardère qui reçoit le traitement le plus "acide". Ceux qui s'intéressent à l'information économique liront avec profit les pages consacrées aux familles de la grande distribution. Les "nouveaux entrepreneurs" ne sont pas oubliés, avec notamment Xavier Niel et Matthieu Pigasse, auquel un strip de Lefred-Thouron est consacré :

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   La troisième partie du dossier traite des manières de s'enrichir, de la banque à l'édition en passant par le show-business. Au passage, certains découvriront peut-être le train de vie (et les exigences professionnelles) de quelques vedettes, en particulier Dany Boon. Ceci dit, ils ne font a priori rien d'illégal, contrairement à d'autres, dictateurs africains (avec l'affaire des "biens mal acquis") ou hommes d'affaires qui sentent le soufre (vous avez dit Bernard Tapie ?). Il est aussi question de certains footballeurs, de riches agriculteurs (céréaliers) et de la famille régnante qatarie.

   La quatrième partie est plus bling bling : elle aborde les "moeurs des riches". Le dossier se termine par les soucis des fortunés, parfois proportionnels à leur richesse.

   C'est bien écrit, truffé d'informations, émaillé de traits d'humour et richement illustré... et cela ne coûte que six euros !

mardi, 21 août 2012

Retour sur la "guerre des affiches"

   Lors de la dernière campagne des élections législatives, une affaire avait secoué le landernau ruthénois. Rappelez-vous : on a accusé des militants UMP d'avoir tapissé les panneaux concurrents (et quelques autres lieux inappropriés) avec les affiches de leur candidat Yves Censi. Plainte a été déposée. (Au fait, où en est l'enquête ?) Gênées au départ, les instances de l'UMP avaient fini par accuser des voleurs d'affiches... 

   Et voilà ce sur quoi je suis tombé en lisant le numéro 10 du bimensuel satirique Zélium (dont l'ancien supplément Z Minus a pris son envol) :

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   L'un des journalistes s'est infiltré dans une section "jeunes" de l'UMP. La personne qui s'exprime, Anaïs, est une militante ardente. La voici se vantant d'avoir accompli ce dont l'UMP aveyronnaise se plaint d'avoir été victime. Que les militants appliquent donc ce sage précepte, que l'on trouve dans maintes civilisations : "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse".

   Notez que le journaliste infiltré a l'honnêteté de préciser qu'il n'a jamais vu les militants commettre ce genre de geste.

   L'ensemble du reportage mérite le détour. Il est notamment illustré par un dessin que je ne résiste pas au plaisir de vous montrer :

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dimanche, 19 août 2012

Z Minus n°2

   Toujours "100 % dessin 0 % article", le bimensuel satirique est à nouveau dans les (bons) kiosques :

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   Comme le premier numéro m'avait bien plu, j'ai sorti les 4 euros 90 (ben oui, le talent, ça se paie)... et je ne le regrette pas.

   A la volée, que trouve-t-on, dans ce numéro ? De la politique, du pipi-caca, du sexe (beaucoup), avec des poils, des teubs, des nichons. L'humour noir est toujours aussi présent, à travers par exemple les dessins de Giemsi :

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   Institutions obligent, il est désormais davantage question de François Hollande que de Nicolas Sarkozy, mais les deux présidents sont "croqués" avec la même acidité.

   Pages 4 et 5, les amateurs se régaleront avec deux reportages judiciaires. Le premier narre une affaire jugée par le tribunal correctionnel de Nantes, mettant aux prises trois chauffeurs de taxi agressifs et le client de l'un d'entre eux (qui a donné sa version de l'histoire). Le second reportage traite d'une affaire sordide (digne d'un épisode des Experts ou d'Esprits criminels), jugée par la cour d'Assises de la Dordogne.

   Une page est plus spécifiquement consacrée à l'actualité internationale, à la violence qui règne sous différentes latitudes. Un peu plus loin, vous saurez enfin ce que Mohamed Merah a réellement dit aux policiers venus l'arrêter à Toulouse, en mars dernier.

   J'ai aussi beaucoup aimé la page de Marsault, dont le talent n'est pas sans rappeler celui de Gotlib :

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   Dans la lignée de Hara Kiri et Charlie Hebdo, le cul vient alterner avec des thématiques "sérieuses" :

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   Si vous en voulez davantage, il faut vous tourner vers la double-page de Rifo, La Planète des bêtes immondes, qui louche sur les films Planète Terreur et Boulevard de la mort. Le même dessinateur est l'auteur d'un supplément très bien foutu, qui raconte les origines possibles d'un super-héros pas comme les autres : Hiroshiman.

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   Je vais m'arrêter là, mais sachez que ce numéro contient bien d'autres choses, comme la mini-histoire des truands à la recherche d'un trou du cul, les aventures d'une mémé et de sa télé, la conquête spatiale version suppositoire ou encore la romance débutant entre un garçon et une fille... et se terminant de manière inattendue !

samedi, 04 août 2012

José Bové et le loup

   "Pour moi les choses sont claires, hein : c'est que si le loup risque d'attaquer un troupeau, la meilleure façon de faire, c'est de prendre le fusil et de tirer."

   Les propos tenus courant juillet par le député européen aveyronnais, sur les ondes de la radio Totem, ont fait des vagues, un peu avec retard. Ce n'est que dans Le Monde du vendredi 3 août qu'un article s'empare de l'affaire. Le journaliste Hervé Kempf s'est d'ailleurs un peu emmêlé les pinceaux, qualifiant Totem de "radio lozérienne". Si l'ex-12 FM émet bien en Lozère (comme dans une dizaine d'autres départements), son siège est situé à proximité de Rodez, à Luc-La Primaube très exactement.

   C'est une association de protection des animaux sauvages qui vient de relancer l'affaire. D'après Midi Libre, une plainte a été déposée contre José Bové au tribunal de Mende.

   Rappelons que, selon les études officielles, les chiens divagants (parfois qualifiés à tort d'errants), s'ils attaquent moins fréquemment les troupeaux domestiques que les loups (dans les zones où ceux-ci sont présents), sont responsables de davantage de pertes. Et encore, on néglige la surdéclaration d'attaques de loups.

   L'affaire n'en est pas moins délicate. Je ne vois pas comment on pourrait interdire à des éleveurs de tenter de se débarrasser d'un loup, à partir du moment où une série d'attaques clairement identifiées se produit dans une région marquée par l'élevage. Le tout est de rester dans la mesure.

   A suivre...

dimanche, 15 juillet 2012

De nouveaux Aveyronnais décorés

   La nouvelle promotion de la Légion d'honneur (celle du 14 juillet 2012) contient son lot de "pipoles" et d'amis politiques de la nouvelle majorité... peut-être un peu moins qu'avant pour les premiers, mais ça se discute. Je vous laisse le soin de découvrir la liste des personnalités nationales dans l'article auquel mène le lien précédent. Je vais m'intéresser aux Aveyronnais.

   Depuis l'an dernier, je me suis mis à éplucher régulièrement la liste des promus. C'est ainsi qu'en janvier 2011 on trouvait le nom de Jean-Claude Luche (en compagnie notamment de Jean Laurens). Ce n'est que sept mois plus tard que la breloque lui fut remise, par l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing, auquel il rendit en quelque sorte la politesse en lui offrant tout récemment la médaille du département.

   En avril 2011, c'était au tour d'un trio de vétérans de la politique aveyronnaise d'être distingués : Renée-Claude Coussergues, René Quatrefages et Bernard Seillier. De leur côté, la préfète de l'époque et Pierre Soulages montaient en grade.

   En juillet 2011, pour qu'il n'y ait pas de jaloux, Simone Anglade était à son tour nommée. La décoration ne lui fut remise qu'un an plus tard, là encore par Valéry Giscard d'Estaing.

   En janvier 2012, ce fut au tour des Lozériens de figurer sur la précieuse liste.

   Et aujourd'hui ? Un célèbre Aveyronnais de Paris, Philippe Meyer, est élevé au grade de commandeur, sur le contingent de la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti.

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   Le décret précise (page 2) qu'il était devenu officier en mars 2005, pendant le deuxième mandat de Jacques Chirac, alors que Jean-Pierre Raffarin était Premier ministre

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   ... sauf que... quand on consulte le Journal Officiel du 27 mars 2005, on ne trouve pas trace de Philippe Meyer ! Il a bien été élevé au grade d'officier, mais par un décret du 31 décembre 2004, paru au Journal Officiel du 1er janvier 2005. Il faut chercher loin dans la liste, dans le contingent du ministère de la Coopération et de la Francophonie (dont le titulaire était sauf erreur de ma part Xavier Darcos) :

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   C'est l'occasion d'apprendre que Philippe Meyer était devenu chevalier en 1996, au début du premier mandat de Jacques Chirac, Alain Juppé étant Premier ministre.

   En poursuivant ma lecture des décrets relatifs à la Légion d'honneur, je suis tombé sur d'autres Aveyronnais.

   Celui dont la notoriété est la plus grande est sans conteste Jacques Bernat (page 17), agriculteur retraité, qui fut président de la F.R.E.B. (Fédération Régionale des Éleveurs de Brebis) et président de la M.S.A. Tarn-Aveyron-Lot (dont le rapport 2006 contient un portrait du bonhomme, page 13). Il est bien évidemment nommé sur le contingent du ministère de l'Agriculture.

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   Un peu moins connue est Georgette Garric (page 10 du décret), ancienne présidente de l'U.D.A.F. (Union Départementale des Associations Familiales) :

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   Elle figure logiquement sur le contingent du ministère des Affaires sociales et de la Santé.

   Encore moins connue (sauf très localement) est Evelyne Roualdès (page 7 du décret), professeure des écoles, conseillère pédagogique de circonscription (sur Espalion). Comme les deux personnes précédentes, elle est nommée chevalier, mais sur le contingent du ministère de l’Éducation nationale.

   Pour terminer, à titre d'anecdote, signalons que le beau-frère de l'actuelle préfète de l'Aveyron, Philippe Pozzo di Borgo (dont le personnage a été interprété par François Cluzet dans le film Intouchables), a lui aussi été nommé chevalier, en raison de son action humanitaire en faveur des handicapés du Maroc. (Il est mentionné page 6 du décret.)

jeudi, 12 juillet 2012

"Nique ta mère"... en Chine

   Cet été, France Inter propose, en fin d'après-midi (approximativement de 17h à 18h), une émission très intéressante : "Le monde sur un plateau". Je n'ai pas forcément l'occasion de l'écouter en direct. Heureusement, le site de la radio est très bien fichu, permettant de télécharger ou de réécouter un programme longtemps après sa diffusion.

   Trois pays vont successivement faire l'objet de reportages : la Chine, les Etats-Unis et la Russie. Actuellement, il est question de "l'empire du milieu". J'ai récemment écouté l'émission du 4 juillet, consacrée à internet. Quelle ne fut pas ma surprise d'entendre ceci :




   C'est l'illustration de l'un des moyens utilisés pour contourner la censure. A l'image des chansonniers français, friands de calembours (plus ou moins graveleux), certains internautes jouent sur l'homophonie ou le double sens de certains mots. Le procédé a donné naissance à des vidéos (certaines parodiant les documentaires animaliers), dont le héros est Caonima, littéralement "cheval de l'herbe et de boue" (une sorte d'alpaga), dont le nom chinois signifie aussi "nique ta mère" !

   Dessins animés mis à part, il y a un petit côté South Park dans cette production irrévérencieuse.

mercredi, 11 juillet 2012

L'affaire DSK traitée par "New York Unité Spéciale"

   L'épisode (annoncé l'an dernier) a enfin été diffusé en France, sur TF1, mardi soir. Il a pour titre Terre brûlée. Attention toutefois : les auteurs ont pris beaucoup de précautions pour qu'on ne les accuse pas d'exploiter l'affaire DSK. Cela commence par un carton placé en tout début de film :

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   L'accusé n'est plus français, mais italien. (Mais c'est un rival sérieux du principal dirigeant de son pays, auquel il attribue la responsabilité de ses malheurs. Le président du Conseil Berlusconi  a ici remplacé le président de la République Sarkozy, jusque dans le mythe du complot.) La victime présumée n'est plus guinéenne, mais soudanaise. Pour bien enfoncer le clou, lorsque la (charmante) substitut du procureur, Alex Cabot, débarque au commissariat, elle demande s'il s'agit d'une "nouvelle affaire DSK"...






    ... comme pour bien souligner que, dans cet épisode, il s'agit d'autre chose. Du coup, même si l'histoire a été visiblement plaquée sur le fait divers qui a défrayé la chronique, une série de détails est chargée de marquer la différence : le diplomate a oublié son ordinateur à l'hôtel (DSK y a perdu l'un de ses téléphones portables), la femme de chambre a recraché le sperme dans le lavabo (Nafissatou Diallo l'avait fait sur la moquette) etc. Notons que l'actrice qui incarne la plaignante est très petite, contrairement à la personne qui a inspiré le rôle.

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   Nous n'échappons pas à certains moments incontournables, comme la sortie médiatisée du commissariat, sous les flashs des photographes :

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   L'épisode nous fait bien suivre la procédure judiciaire et la progressive décrédibilisation de la victime présumée, principal argument de la défense. L'avocat, très habile, a été engagé par l'épouse de l'accusé, qui s'affiche à ses côtés (et devant les caméras), aimante et solidaire :

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   La coupe de cheveux de l'épouse a incontestablement été "travaillée" de manière à ressembler à celle d'Anne Sinclair.

   Je vous laisse découvrir la conclusion de l'histoire, assez originale... et ma fois très habile sur le fond.

dimanche, 24 juin 2012

Le Monarque, son fils, son fief

   Ce livre "fait le buzz", comme on dit. Son auteure dirige le cabinet de Patrick Devedjian au Conseil général des Hauts-de-Seine. Elle a utilisé le principe du roman à clés pour vider son sac, en clair raconter les travers de la vie politique dans le département le plus riche de France (ou le deuxième plus riche, après Paris).

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   Le Monarque est Nicolas Sarkozy. Il est une grande déception pour l'auteure, qui a cru en lui et milité avec ardeur pour son élection. Il est aussi surnommé Rocky, pour son tempérament, par analogie avec Sylvester Stallone... et parce qu'il est fan de boxe, détail qui n'avait pas percé dans les médias jusqu'à présent. (On avait plutôt fait ressortir sa passion pour la course et le vélo, sports plus "présentables".)

   La première Première dame est Cécilia Sarkozy, que l'on rencontre peu dans le livre, puisqu'elle s'est éclipsée après l'élection présidentielle de 2007. La garden-party de cette année-là est néanmoins l'occasion de brosser un joli portrait de la troupe d'ambitieux qui s'accroche à la lumière. Les médias ne sont pas mieux servis, qui contribuent à la "pipolisation" de la vie politique.

   La deuxième Première dame est Carla Bruni. On la voit encore moins que la première, signe qu'elle n'intervient pas dans la politique des Hauts-de-Seine. On peut lire par contre ce que pensent d'elle les rombières de Neuilly... et ce n'est pas forcément à son avantage !

   Préfet Tigellin est Claude Guéant, dévoué corps et âme au président, éventuellement exécuteur des basses oeuvres. A cette occasion, j'ai découvert qu'un Tigellin a réellement existé : c'était un favori de l'empereur Néron, qui devint préfet du prétoire. Dans le livre, il apparaît rarement, à chaque fois plutôt menaçant.

   Maître Jourdain est Henri Guaino. On ne le croise qu'exceptionnellement.

   Conseiller aux Cultes est Patrick Buisson, sorte d'éminence grise du président (un conseiller occulte, si l'on préfère). Il s'occupe davantage de la politique nationale que des affaires altoséquanaises.

   Langue-de-VIP est Pierre Charon, qui entre un peu plus souvent en relation avec le petit monde du "neuf-deux". Le portrait qui est fait de lui est assez gratiné. Son surnom mêle habilement la propension du bonhomme à balancer des vacheries et son carnet d'adresses, riche en personnalités du show-biz.

   Langue-de-Bois est Franck Louvrier, le "communicant". Si le descriptif de sa fonction est péjoratif, dans le livre, il n'est pas dépeint comme quelqu'un de particulièrement dangereux. Il n'en est pas moins l'un des artisans de la "pipolisation" de l'image de Nicolas Sarkozy.

   Cheftaine est Emmanuelle Mignon. On la rencontre très peu, mais on sent bien que c'est quelqu'un de redouté, une des rares personnes à pouvoir et oser tenir tête au président. Son surnom vient de son passé chez les scouts (version traditionnelle : la dame est très catholique).

   Sherpa Marly est Jean-David Levitte, le très compassé conseiller diplomatique de l'Elysée, qui a sans doute été le véritable ministre des Affaires étrangères, au début du quinquennat. (La biographie à laquelle mène le lien précédent comporte au moins une erreur : Moissac, où Levitte est né, est située dans le Tarn-et-Garonne, pas le Tarn.) On peut l'opposer au titulaire du poste en 2007, Bernard Kouchner, surnommé Muet d'Orsay ! Dans le livre, la description d'un voyage retour dans l'avion présidentiel est particulièrement cruelle pour l'ancien French doctor.

   Deux autres figures emblématiques du début du mandat sont à peine égratignées. Gazelle du Sénégal est bien entendu Rama Yade, que l'on nous montre présentant son mari à la garden-party de 2007 avec un cynisme déconcertant. Belle-Amie est Rachida Dati. Je dois avouer que je ne comprends pas la fascination qu'elle semble exercer sur nombre d'observateurs de la vie politique. C'est pour moi un personnage creux, arriviste et incompétent. Le livre sous-entend quand même que celle que l'on désigne comme "la favorite" n'a pas entretenu que des relations professionnelles avec le nouveau maître des lieux.

   A l'image de l'espace de décision qui lui a été laissé en 2007, le Premier ministre François Fillon apparaît très effacé. Son surnom, @fdebeauce, fait allusion au compte twitter qu'il a un temps discrètement entretenu.

   On passe maintenant à la petite jungle de la Principauté, à savoir les Hauts-de-Seine. L'Arménien est évidemment Patrick Devedjian, présenté comme un Don Quichotte de la politique. On découvre l'ancien militant d'Occident sous un jour méconnu. Sa plus proche collaboratrice, Baronne (alias Marie-Célie Guillaume, l'auteure), éprouve beaucoup d'admiration pour lui... et pas mal d'affection. Elle fait état des rumeurs qui ont circulé sur les relations entre les deux piliers de l'exécutif altoséquanien. Devedjian a une réputation de séducteur... et figurez-vous que Baronne n'est pas qu'un directeur de cabinet travailleur, efficace et redoutable avec ses adversaires : c'est aussi une très jolie femme :

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   La voici quand elle est venue présenter son livre au Grand Journal. La voilà en compagnie de Patrick Devedjian, en 2011, à l'issue d'élections dont on va reparler plus bas :

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   Chacun semble avoir sa vie privée de son côté, mais il n'est pas exclu qu'un petit quelque chose ait eu lieu entre eux...

   Autour gravite la faune UMP du département, du plus âgé, Don Léonard (Charles Pasqua, furieux de voir Devedjian faire le ménage dans les comptes), au plus jeune, le Dauphin (Jean Sarkozy, faux-jeton comme pas deux). Pas très loin se trouvent les Thénardier, alias Isabelle et Patrick Balkany. Leurs interventions nous valent des moments particulièrement savoureux... ou ignobles, tant la manière qu'ils ont de pratiquer la politique déshonore, pour moi, la chose publique.

   Arrivent ensuite les seconds couteaux, parfois redoutables, toujours malléables. Trépané du Local est Alain-Bernard Boulanger, maire de Villeneuve-la-Garenne, présenté comme un personnage falot, avide d'honneurs, mais pas désireux de mouiller sa chemise pour les obtenir.

   Cinglé Picrochole est l'une des cibles privilégiées de l'auteure. On va comprendre pourquoi. Il s'agit de Philippe Pemezec, maire du Plessis-Robinson, connu pour ses écarts de langage (il a même été condamné pour injures), voire ses démonstrations de force. Il a menacé Baronne à plusieurs reprises, ce qui a conduit celle-ci à déposer une main courante au commissariat. Le dernier chapitre raconte comment l'élu a fini par s'excuser... Mais les couteaux n'ont semble-t-il pas été complètement rentrés. Aux récentes élections législatives, Philippe Pemezec a été battu de justesse par Jean-Marc Germain, le directeur de cabinet de Martine Aubry, pourtant pas implanté localement et désigné tardivement. Par rapport au scrutin de 2007, le candidat UMP n'a pas perdu grand chose, alors que son adversaire de gauche a gagné près de 4 000 voix. Elles ne viennent sans doute pas toutes de son camp...

   Culbuto du Centre est Hervé Marseille, le roi de la volte-face, toujours en quête d'une place... et qui, à force d'avaler des couleuvres, a fini par devenir sénateur. C'est un centriste, à l'image de son chef, l'Humoriste Attitré, alias André Santini, bien sûr.

   Lesieur Homais est Jean-Jacques Guillet, maire de Chaville. C'est surtout un ancien d'Occident, devenu proche de Charles Pasqua. Il est utilisé pour éjecter Patrick Devedjian de la présidence de la fédération UMP. Notons qu'il a rencontré quelques difficultés pour conserver son siège de député. Alors qu'en 2007, surfant sur la vague sarkozyenne, il avait été réélu dès le premier tour, en 2012, il ne l'a emporté qu'au second, avec seulement un peu plus de 3 000 voix d'avance

   Le Doyen d'Age est Charles Ceccaldi-Raynaud, qui entretient une relation passionnelle avec sa fille Joëlle, au point de vouloir torpiller sa carrière politique. Dans le livre, il est surtout question de sa manière très personnelle d'introduire les séances du Conseil général, assez "vieille France".

   On termine ce florilège avec Chihuahua, alias Thierry Solère, un jeune homme plein d'avenir. Il est présenté comme un proche de Jean Sarkozy... encore que... Il ne semble pas être d'une inébranlable fidélité. La fin du livre de Marie-Célie Guillaume le montre se ralliant à Patrick Devedjian... et, ô surprise, on le retrouve candidat UMP dissident en 2012... contre Claude Guéant, l'un de ceux qui ont tenté de déboulonner l'Arménien. Les mauvaises langues disent qu'une partie de la gauche a voté pour lui, rien que pour faire battre l'ancien ministre de l'Intérieur. (Au second tour, la socialiste Martine Even ne semble pas avoir bénéficié du report des voix qui s'étaient portées sur les autres candidats de gauche une semaine auparavant... et son total personnel a même diminué !) Pour moins de 400 voix, il est donc arrivé au parachuté Guéant la même mésaventure qu'à Ségolène Royal.

   L'auteure réserve aussi quelques piques au personnel politique de Rockyville, Neuilly-sur-Seine pour les intimes. Le quatrième chapitre relate par le menu la déconfiture de Gominet, alias David Martinon, qui échoue lamentablement dans sa conquête de la mairie. A cette occasion, on commence à découvrir Jean Sarkozy à la manoeuvre... et l'on croise un authentique homme politique, bien plus honnête que la bande qui prétend régir le département : Jean-Christophe Fromantin, pourtant affublé du peu valorisant pseudo de Braconnier. Il faut dire qu'il a réussi la totale : il a successivement conquis la mairie de Neuilly (en 2008), le canton de Neuilly-sur-Seine Nord (en 2011) et, en 2012 le siège de député occupé naguère par Nicolas Sarkozy, puis Joëlle Ceccaldi-Raynaud (qui avait sèchement battu Fromantin en 2007, on l'a oublié).

   Signalons qu'en 2011, Jean-Christophe Fromantin avait battu, au second tour des cantonales, Marie-Cécile Ménard, que l'on retrouve dans le livre sous le pseudo de Dioraddict, présentée comme une "amie d'enfance" de Nicolas Sarkozy (qui lui avait "légué" son canton)... et qui est souvent la première victime collatérale des revirements de son fils Jean.

   Pour compléter le tableau, il ne manque que Recalé, un fidèle parmi les fidèles, qui n'a jamais obtenu la reconnaissance politique qu'il estime mériter : Arnaud Teullé. (Ceci dit, comme David Martinon, il  a reçu un beau lot de consolation... Et vive le piston !)

   Ce petit monde ne pourrait pas vivre sans des journalistes bien introduits, chargés de transmettre la bonne parole. Deux en particulier sont évoqués par Marie-Célie Guillaume. Papillon Kabyle est sans risque d'erreur Saïd Mahrane, qui travaille au Point et a pondu une série d'articles outrageusement flatteurs sur le Dauphin, notamment celui intitulé L'irrésistible ascension de Jean Sarkozy. Je suis dans l'expectative concernant Duchesse Aquarel, dépeinte comme une femme de grande beauté, sûre d'elle, familière de la droite. Ce doit être une journaliste du Figaro (la Pravda, dans le livre !). Sophie de Ravinel me paraît être arrivée trop tardivement. Ce pourrait être Marguerite Lefebvre. Mais je me plante peut-être complètement.

   D'autres personnages interviennent ponctuellement. Certains n'ont pas de véritable rôle politique : ils font partie de l'entourage privé de l'auteure. D'autres se distinguent à une occasion. C'est le cas de Madame de P., une élue UMP de province qui accepte de payer de sa personne pour faire avancer un dossier en faveur de la commune qu'elle gère ! Les médias ont évidemment fait leurs choux gras de la fin du chapitre VII (Rocky ou le monologue du périnée). Ce qui est dit du parcours de la dame nous conduit à penser qu'il s'agit de Marie-Josée Roig. Mais ce qui est dit de la population de la commune et de l'agglomération qu'elle gère ne correspond pas à Avignon (les chiffres sont trop élevés).

   D'autres chapitres sont particulièrement enlevés, à commencer par le quatrième (Du rififi à Rockyville), qui narre la bataille des municipales 2008 à Neuilly. Le neuvième (Banana République) relate l'affaire de l'EPAD et l'inacceptable aveuglement de N. Sarkozy. La cinquième (Mao est mort) nous montre les coulisses du Conseil général, avec Isabelle Balkany en virago. Les manigances sont à leur comble dans Drôle de guerre, qui voit Patrick Devedjian se faire évincer de la tête de la fédération UMP. La revanche intervient dans le chapitre suivant (le douzième), intitulé La grande bataille (celle des cantonales 2011), qui voit Isabelle Balkany mordre la poussière... et Patrick Devedjian triompher de ses adversaires. Mais que d'énergie dépensée en des querelles stériles !

   C'est très bien écrit, plein d'humour, d'allusions... et de révélations. Un livre à lire... et à faire lire.

samedi, 23 juin 2012

A l'arrière-plan

   A l'issue des élections législatives, un nouveau gouvernement Ayrault a été nommé, reconduisant le précédent pour l'essentiel. Quelques changements d'affectation ont été opérés mais, surtout, quatre nouveaux ont fait leur entrée, dont une sénatrice aveyronnaise, Anne-Marie Escoffier. Elle a donc fait l'objet de la sollicitation des médias, notamment de France 3, dont le fil info de Midi-Pyrénées a diffusé une courte entrevue, filmée à la sortie du Conseil des ministres.

   Au-delà des propos tenus, assez convenus, il est intéressant d'observer ce qui se passe à l'arrière-plan, pendant que la nouvelle ministre s'exprime :

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   Vous ne rêvez pas : dans le dos d'Anne-Marie Escoffier est arrivée une autre personne qui, en plein interview, décide de prendre une photographie avec ce qui ressemble à un iPhone !

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   On la voit maintenant en grande conversation avec sans doute des journalistes invisibles dans le champ de la caméra. C'est donc une habituée des lieux. Il s'agit de Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique. (Elle fut ministre de la Justice dans le gouvernement Jospin.) Elle est surtout la ministre de tutelle d'Anne-Marie Escoffier. Sa présence ostentatoire au moment cet entretien est-elle un moyen de marquer son territoire ? Bizarre.

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   Voici qu'un troisième personnage (et même un quatrième, si l'on inclut celui qui est presque entièrement masqué par la sénatrice de l'Aveyron) apparaît, sur la gauche. Sollicité par d'autres journalistes, il se livre au même exercice qu'Anne-Marie Escoffier... parce qu'il vient lui aussi d'entrer au gouvernement. Il s'agit de Thierry Repentin. On a toutefois nommé ce spécialiste du logement à la Formation professionnelle... sans doute pour éviter de gêner Cécile Duflot.

   Les progrès technologiques permettent ainsi de mettre un peu d'ordre dans la cacophonie d'une sortie de Conseil des ministres, les micros n'enregistrant que les propos tenus par la personne interrogée, pas les "bruits de fond". (Au besoin, on doit pouvoir procéder à un petit "toilettage numérique", en studio.)