dimanche, 02 septembre 2012
"Eastwooding"
C'est le nom que des internautes ont donné à la vague de détournements de la petite mise en scène proposée par Clint Eastwood lors de la dernière soirée de la convention républicaine en Floride. Le vieil acteur a fait semblant de s'adresser, pendant une minute, à une chaise vide sur laquelle était censé se trouver Barack Obama.
Très vite, des parodies sont apparues sur la Toile, le président américain se fendant lui-même d'une réponse imagée.
Ce dimanche matin, j'ai senti l'inspiration monter en moi...
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samedi, 01 septembre 2012
Le gaz de schiste toujours d'actualité
C'est l'un des feuilletons de l'été, moins médiatique certes que la guerre civile en Syrie, les Jeux olympiques de Londres ou l'augmentation du prix de l'essence à la pompe, mais le débat n'est pas clos, contrairement à ce que certains beaux esprits ont cru, en France notamment.
La (bonne) presse fait son travail sur le sujet. Il me semble même qu'au sein de la rédaction du Monde, des dissensions existent sur cette question, peut-être entre les économistes et les journalistes en charge de la rubrique "Planète".
C'est à la fin du mois de juillet que les articles ont commencé à paraître en nombre. Le 25 a été mis en ligne un éditorial intitulé N'enterrons pas le débat sur les gaz de schiste. On se dit que son auteur a observé avec attention la mini-révolution en cours dans l'énergie aux Etats-Unis, qui a vu ce pays devenir le premier producteur mondial de gaz en quelques années. L'édito renvoie à un reportage (de Jean-Michel Bezat) placé au début de la version papier du quotidien, Bienvenue à Fort Worth, Texas, la capitale du gaz de schiste (accès payant), dont voici un aperçu :
Le lendemain, Stéphane Foucart signe un papier traitant d'un rapport bidonné (favorable au gaz de schiste) publié aux Etats-Unis, et dont l'auteur est accessoirement actionnaire d'une société de forage...
Peu de temps auparavant, Audrey Garric, une autre journaliste de sensibilité écologiste, avait publié, sur son blog officiel, un billet sur la voracité des compagnies gazières, désireuses de forer jusque dans les cimetières...
Le sujet rebondit au mois d'août. C'est Alain Faujas qui a dégainé le premier, avec un article intitulé Le charbon américain victime du gaz de schiste : l'exploitation de nombreux forages de gaz non conventionnel a fait chuter le prix de l'énergie et les sociétés charbonnières en sont réduites à trouver de nouveaux clients à l'exportation... notamment en Europe, où la volonté de certains dirigeants de sortir du nucléaire donne un nouvel essor à l'énergie produite à partir de houille... Bonjour la pollution !
Fort logiquement, la rubrique "Idées" voit surgir le débat. On a pu y lire une tribune de Noël Mamère, Non, le gaz de schiste n'est pas la "nouvelle frontière". On sent le député écologiste lecteur attentif du Monde, où la parution d'articles aux perspectives différentes a dû l'inquiéter.
Deux semaines plus tard, le sujet s'enrichit de nouveaux "papiers". On doit à Julien Bouissou, talentueux correspondant du journal à New Delhi, un article très instructif sur les conséquences de l'essor de la fracturation hydraulique sur les paysans indiens : Le haricot de guar indien dopé par le gaz de schiste. (L'article est plus balancé que ce qu'indique le titre.)
Dans la version papier, au bas de la même page, une correspondance américaine signale l'émergence d'un nouveau problème, qui pourrait, bien plus que l'opposition des militants écologistes, limiter le développement de l'exploitation de gaz de schiste : Aux Etats-Unis, l'eau manque pour permettre la fracturation hydraulique. Il est piquant de voir deux puissants lobbys (l'agribusiness et le secteur pétrolier) entrer en conflit à ce sujet... (Et vive le réchauffement climatique !)
Cela nous mène à la dernière chronique du médiateur (Pascal Galinier), Ecolos de vacances (joli titre !), grâce à laquelle on peut se rendre compte qu'une partie du lectorat du quotidien voudrait que celui-ci ne transmette qu'une vision militante du sujet. Ces lecteurs semblent ne pas avoir conscience que la rédaction est composée de personnes de sensibilités différentes... et c'est très bien comme ça !
Le "quotidien de référence" n'est pas le seul à avoir suivi la question du gaz de schiste cet été. Ainsi, le numéro du 27 juillet de La France agricole contient un article de trois pages (Gaz : une révolution dans les tuyaux) annoncé en "une" :
Le papier se veut neutre, abordant à la fois les avantages que retirent les pays exploitant les gaz non conventionnels et les conséquences environnementales. Le contexte français (cherté du gaz, son importation) est précisé. Incidemment, on peut lire que le gaz naturel représente 50 à 80 % du coût des engrais azotés.
On retrouve cette préoccupation dans une vidéo mise en ligne sur le site de l'hebdomadaire agricole. L'intervenant, Joël Morlet, est le président de l'Unifa, l'Union des industries de la fertilisation. Il est aussi directeur général de Yara France, une filiale d'un grand groupe norvégien (principal fournisseur d'engrais chimiques)... ainsi que PDG (et administrateur) de la SOCOFER, une entreprise fabricant des engrais, basée dans l'Indre.
Et dans nos régions ? A la mi-août, les opposants ont organisé une marche entre Lozère et Aveyron, pour ranimer la vigilance du public. Ils sont inquiets à cause de ce qu'ils estiment être l'ambiguïté du gouvernement. Si le président de la République, François Hollande, a réaffirmé son opposition à la fracturation hydraulique, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a précisé que l'exploitation des gaz de schiste n'était toutefois pas définitivement écartée.
Nos dirigeants ont en tête la crise économique, qui se prolonge, et le déficit de notre balance commerciale, principalement dû à l'importation d'hydrocarbures : au premier semestre 2012, ce déficit approche les 35 milliards d'euros...
... alors que la facture énergétique de notre pays dépasse légèrement les 34 milliards d'euros :
(J'ai ajouté au graphique la ligne violette, pour mieux mettre en évidence que, lors des deux premiers trimestres de l'année 2012, la facture énergétique avait légèrement dépassé les 15 milliards d'euros, ce qui nous donne un total d'environ 34 milliards pour le semestre.)
Je pense que nos dirigeants ont aussi reçu des informations provenant de milieux scientifiques moins épidermiquement hostiles au gaz de schiste que les militants écologistes. On peut en avoir un écho dans le numéro 301 de la revue Science... et pseudo-sciences, publié en juillet 2012 :
On y trouve une présentation claire de ce que sont les gaz non conventionnels... et l'on découvre, au passage, que l'expression "gaz de schiste" est incorrecte. Six pages sont consacrées aux impacts environnementaux. On rentre dans le détail, puisque, par exemple, on y distingue la fracturation de la stimulation hydraulique, avec leurs éventuelles implications sismiques. Une autre partie du dossier compare la situation en France et aux Etats-Unis. Quelques réserves sont émises à propos du film Gasland.
La revue se demande enfin s'il est possible d'exploiter "proprement" le gaz de schiste, ou avec quels coûts, environnementaux, sociétaux. (On arrive à la conclusion que, dans les régions marquées le relief calcaire, il est souhaitable, dans l'état actuel des choses, de ne pas procéder à l'extraction de gaz de schiste.) L'ensemble des articles n'a pas pour but de défendre les industriels, mais de replacer le sujet d'abord dans son contexte scientifique.
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vendredi, 24 août 2012
Bienvenue chez les riches !
C'est le titre du dossier du Canard enchaîné (le n°124) publié cet été :
En quelque 120 pages (contre 80 à 100 d'habitude), les journalistes de l'hebdomadaire satirique proposent un panorama synthétique de la "France des riches". Les articles sont courts (une à deux pages, illustrées d'un à trois dessins) et foumillent d'anecdotes.
Cela commence par la définition de la richesse, entreprise hasardeuse. Pour les plus fortunés, on peut se reporter au classement des milliardaires du magazine Forbes. Deux Français font partie des vingt premiers : Bernard Arnault (4e) et Liliane Bettencourt (15e) :
Pour avoir plus d'informations sur les riches Français, on peut se tourner vers le magazine Challenges, qui publie un classement des 500 plus grandes fortunes professionnelles :
En comparant les deux palmarès, on relève des incohérences, tant au niveau de l'ordre qu'au niveau des montants : les deux classements ne se fondent pas exactement sur les mêmes critères.
On peut aussi s'intéresser aux assujettis à l'ISF. Il y a quelques années de cela, Le Figaro a publié un tableau statistique des villes peuplées de plus de 20 000 habitants comprenant plus de 50 assujettis. Voici ce que l'on peut lire à propos de l'Aveyron (page 5) :
Rien que dans ces deux communes (les seules du département à dépasser les 20 000 habitants), on note la présence de près de 400 assujettis à l'ISF. Combien d'autres résident dans une commune moins peuplée ?
Le document est aussi intéressant parce qu'il mentionne la somme moyenne versée au fisc : 4-5000 euros par an... on ne peut vraiment pas parler d'un impôt confiscatoire.
Ces données sont à comparer avec les revenus de l'ensemble des Français. D'après l'INSEE, en 2009, les ménages français ont en moyenne un revenu de 34 540 euros, soit un peu moins de 2 900 euros par mois. Pour plus de justesse, la colonne suivante donne le revenu médian, celui qui partage la population en deux groupes égaux (en clair : la moitié gagne moins, l'autre moitié gagne plus). Et là, on constate que ce revenu n'est que de 28 740 euros, soit environ 2 400 euros par mois... merde, je suis au-dessous !
Cet écart s'explique par les grandes inégalités : beaucoup de ménages gagnent entre 1 500 et 2 500 euros par mois, mais une minorité gagne infiniment plus, ce qui fait remonter la moyenne. Le Canard précise d'ailleurs que 90 % des Français (pas des ménages, semble-t-il) gagnent moins de 37 000 euros par an. 1 % des Français gagnent plus de 7 350 euros par mois. (Que l'on me présente leurs filles !) Quant à ceux qui culminent au-delà d'un million par an, ils ne seraient que 3 000 foyers, soit 0,0008 % du total. Dire que certains ont osé déclarer que la taxe à 75 % (qui ne ponctionnera pas 75 % des revenus : ce sera une tranche supplémentaire... avec des aménagements) s'attaquait à la classe moyenne...
Le journal satirique revient aussi sur ces très riches qui avaient appelé à une fiscalité plus lourde (dans un appel publié par Le Nouvel Observateur). Combien sont aujourd'hui révulsés par les projets fiscaux du gouvernement Ayrault ? Sur le même sujet, la tribune signée par Warren Buffett dans The New York Times avait quand même plus de gueule. Il y écrit notamment ceci :
"People invest to make money, and potential taxes have never scared them off. And to those who argue that higher rates hurt job creation, I would note that a net of nearly 40 million jobs were added between 1980 and 2000. You know what’s happened since then: lower tax rates and far lower job creation."
Traduction : "Les gens investissent pour gagner de l'argent, et les impôts éventuels ne les ont jamais dissuadés. A ceux qui soutiennent que les taux [d'imposition] élevés nuisent à la création d'emplois, je dirais qu'un volant d'environ 40 millions d'emplois ont été créés entre 1980 et 2000 [en clair : sous Reagan, Bush père et Clinton]. Vous savez ce qui s'est passé depuis : des taux d'imposition plus bas et beaucoup moins de création d'emplois."
L'argumentation mériterait d'être affinée, discutée, mais, venant d'un super-riche, elle ne manque pas de sel. Voici encore ce qu'écrit Buffett, un peu plus bas :
"But for those making more than $1 million — there were 236,883 such households in 2009 — I would raise rates immediately on taxable income in excess of $1 million, including, of course, dividends and capital gains."
Traduction : "Mais pour ceux qui gagnent plus d'un million de dollars (236 883 ménages en 2009) j'augmenterais immédiatement le taux d'imposition du revenu excédant un million de dollars, en incluant, bien sûr, les dividendes et (autres) revenus du capital."
Alors, Warren Buffett hollandien ?
Le journal satirique ne se prive cependant pas d'égratigner l'actuel président sur ses déclarations de patrimoine. Il semble avoir été plus honnête en 2012 qu'en 2007, sans doute pour éviter, à l'époque, de payer l'ISF... Le paradoxe est que c'est à la réforme initiée par Nicolas Sarkozy que François Hollande doit sans doute de n'y être pas assujetti aujourd'hui !
La suite du dossier est composée de portraits des familles/individus les plus riches, de Bernard Arnault à Elisabeth Badinter, en passant par Serge Dassault et Pierre Bergé, par exemple. On y apprend incidemment une foule de choses, comme par exemple l'origine du succès de la famille Bolloré, dans le papier très fin (utilisé pour les cigarettes roulées et l'impression des bibles), auquel elle a en partie donné son nom : O.C.B. pour Odet Cascadec Bolloré.
On peut dire que c'est Arnaud Lagardère qui reçoit le traitement le plus "acide". Ceux qui s'intéressent à l'information économique liront avec profit les pages consacrées aux familles de la grande distribution. Les "nouveaux entrepreneurs" ne sont pas oubliés, avec notamment Xavier Niel et Matthieu Pigasse, auquel un strip de Lefred-Thouron est consacré :
La troisième partie du dossier traite des manières de s'enrichir, de la banque à l'édition en passant par le show-business. Au passage, certains découvriront peut-être le train de vie (et les exigences professionnelles) de quelques vedettes, en particulier Dany Boon. Ceci dit, ils ne font a priori rien d'illégal, contrairement à d'autres, dictateurs africains (avec l'affaire des "biens mal acquis") ou hommes d'affaires qui sentent le soufre (vous avez dit Bernard Tapie ?). Il est aussi question de certains footballeurs, de riches agriculteurs (céréaliers) et de la famille régnante qatarie.
La quatrième partie est plus bling bling : elle aborde les "moeurs des riches". Le dossier se termine par les soucis des fortunés, parfois proportionnels à leur richesse.
C'est bien écrit, truffé d'informations, émaillé de traits d'humour et richement illustré... et cela ne coûte que six euros !
mardi, 21 août 2012
Retour sur la "guerre des affiches"
Lors de la dernière campagne des élections législatives, une affaire avait secoué le landernau ruthénois. Rappelez-vous : on a accusé des militants UMP d'avoir tapissé les panneaux concurrents (et quelques autres lieux inappropriés) avec les affiches de leur candidat Yves Censi. Plainte a été déposée. (Au fait, où en est l'enquête ?) Gênées au départ, les instances de l'UMP avaient fini par accuser des voleurs d'affiches...
Et voilà ce sur quoi je suis tombé en lisant le numéro 10 du bimensuel satirique Zélium (dont l'ancien supplément Z Minus a pris son envol) :
L'un des journalistes s'est infiltré dans une section "jeunes" de l'UMP. La personne qui s'exprime, Anaïs, est une militante ardente. La voici se vantant d'avoir accompli ce dont l'UMP aveyronnaise se plaint d'avoir été victime. Que les militants appliquent donc ce sage précepte, que l'on trouve dans maintes civilisations : "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse".
Notez que le journaliste infiltré a l'honnêteté de préciser qu'il n'a jamais vu les militants commettre ce genre de geste.
L'ensemble du reportage mérite le détour. Il est notamment illustré par un dessin que je ne résiste pas au plaisir de vous montrer :
00:27 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, médias, société, elections, humour
dimanche, 19 août 2012
Z Minus n°2
Toujours "100 % dessin 0 % article", le bimensuel satirique est à nouveau dans les (bons) kiosques :
Comme le premier numéro m'avait bien plu, j'ai sorti les 4 euros 90 (ben oui, le talent, ça se paie)... et je ne le regrette pas.
A la volée, que trouve-t-on, dans ce numéro ? De la politique, du pipi-caca, du sexe (beaucoup), avec des poils, des teubs, des nichons. L'humour noir est toujours aussi présent, à travers par exemple les dessins de Giemsi :
Institutions obligent, il est désormais davantage question de François Hollande que de Nicolas Sarkozy, mais les deux présidents sont "croqués" avec la même acidité.
Pages 4 et 5, les amateurs se régaleront avec deux reportages judiciaires. Le premier narre une affaire jugée par le tribunal correctionnel de Nantes, mettant aux prises trois chauffeurs de taxi agressifs et le client de l'un d'entre eux (qui a donné sa version de l'histoire). Le second reportage traite d'une affaire sordide (digne d'un épisode des Experts ou d'Esprits criminels), jugée par la cour d'Assises de la Dordogne.
Une page est plus spécifiquement consacrée à l'actualité internationale, à la violence qui règne sous différentes latitudes. Un peu plus loin, vous saurez enfin ce que Mohamed Merah a réellement dit aux policiers venus l'arrêter à Toulouse, en mars dernier.
J'ai aussi beaucoup aimé la page de Marsault, dont le talent n'est pas sans rappeler celui de Gotlib :
Dans la lignée de Hara Kiri et Charlie Hebdo, le cul vient alterner avec des thématiques "sérieuses" :
Si vous en voulez davantage, il faut vous tourner vers la double-page de Rifo, La Planète des bêtes immondes, qui louche sur les films Planète Terreur et Boulevard de la mort. Le même dessinateur est l'auteur d'un supplément très bien foutu, qui raconte les origines possibles d'un super-héros pas comme les autres : Hiroshiman.
Je vais m'arrêter là, mais sachez que ce numéro contient bien d'autres choses, comme la mini-histoire des truands à la recherche d'un trou du cul, les aventures d'une mémé et de sa télé, la conquête spatiale version suppositoire ou encore la romance débutant entre un garçon et une fille... et se terminant de manière inattendue !
11:17 Publié dans Politique, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, médias
samedi, 04 août 2012
José Bové et le loup
"Pour moi les choses sont claires, hein : c'est que si le loup risque d'attaquer un troupeau, la meilleure façon de faire, c'est de prendre le fusil et de tirer."
Les propos tenus courant juillet par le député européen aveyronnais, sur les ondes de la radio Totem, ont fait des vagues, un peu avec retard. Ce n'est que dans Le Monde du vendredi 3 août qu'un article s'empare de l'affaire. Le journaliste Hervé Kempf s'est d'ailleurs un peu emmêlé les pinceaux, qualifiant Totem de "radio lozérienne". Si l'ex-12 FM émet bien en Lozère (comme dans une dizaine d'autres départements), son siège est situé à proximité de Rodez, à Luc-La Primaube très exactement.
C'est une association de protection des animaux sauvages qui vient de relancer l'affaire. D'après Midi Libre, une plainte a été déposée contre José Bové au tribunal de Mende.
Rappelons que, selon les études officielles, les chiens divagants (parfois qualifiés à tort d'errants), s'ils attaquent moins fréquemment les troupeaux domestiques que les loups (dans les zones où ceux-ci sont présents), sont responsables de davantage de pertes. Et encore, on néglige la surdéclaration d'attaques de loups.
L'affaire n'en est pas moins délicate. Je ne vois pas comment on pourrait interdire à des éleveurs de tenter de se débarrasser d'un loup, à partir du moment où une série d'attaques clairement identifiées se produit dans une région marquée par l'élevage. Le tout est de rester dans la mesure.
A suivre...
lundi, 16 juillet 2012
Le barrage de Sarrans
Le quotidien aveyronnais Centre Presse vient de lancer une série d'articles sur les grands barrages qui ont été construits jadis dans le département :
Dans le numéro de ce lundi, une double-page est consacrée au barrage de Sarrans. On peut y trouver un historique de la construction, plusieurs documents d'époque et d'autres informations. C'est richement illustré.
Il est notamment question de la presqu'île de Laussac et d'une curiosité touristique : des chalets flottants, développés par Gérard Sol à Thérondels :
On nous suggère une lecture, La Vallée noyée, les chantiers de Sarrans, d'Annick et Louis Le Bail :
Il a été publié par ces Cantaliens en 2011. Très agréable, imprimé sur papier glacé ("issu de forêts gérées durablement", nous précise-t-on en fin d'ouvrage), il regorge de documents. EDF a semble-t-il soutenu sa parution... et il se trouve que, depuis quelques années, l'entreprise semi-publique s'efforce d'améliorer son image, puisque l'exploitation des barrages est soumise à concurrence, le dernier groupe à s'être manifesté étant le finlandais Fortum.
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vendredi, 22 juin 2012
L'Aveyron entre au gouvernement
C'est Midi Libre qui a dégainé le premier, annonçant la nomination d'Anne-Marie Escoffier, conseillère générale et sénatrice de l'Aveyron (accessoirement ancienne préfète du département). Elle obtient le portefeuille de la décentralisation.
D'après Le Canard enchaîné du 6 juin dernier, elle aurait même dû faire partie du premier gouvernement Ayrault, où au moins un membre du PRG devait figurer :
A l'époque, on lui a préféré la jeune Sylvia Pinel, deuxième plus jeune membre du gouvernement (après Najat Vallaud-Belkacem : l'article de La Dépêche du Midi auquel mène le lien qui suit comporte une erreur à ce sujet), élue du Tarn-et-Garonne... mais dont la mère est aveyronnaise d'origine.
Conséquence indirecte : la moitié nord du département va être représentée par un nouveau sénateur. Comme Anne-Marie Escoffier a été élue au scrutin majoritaire à deux tours, c'est donc son suppléant qui devrait lui succéder... à savoir Stéphane Mazars, candidat malheureux aux récentes élections législatives.
00:19 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, femme
mardi, 19 juin 2012
Plus de femmes
La nouvelle Assemblée nationale est donc plus féminine, puisque la part des élues est passée de 18,5 à 26,9 %, comme l'a rappelé une partie de la presse, par exemple La Voix du Nord :
(Espérons surtout que le pourcentage de député-e-s honnêtes et travailleurs augmente.)
Il convient toutefois de tempérer les exercices d'autosatisfaction : la comparaison avec les autres pays européens, voire avec le reste du monde, nuance la "performance", concernant le poids des femmes en politique.
L'illustration publiée par La Voix du Nord place la France entre la Suisse et le Royaume-Uni, plutôt à la traîne en Europe, mais au-dessus de la moyenne mondiale. Selon les chiffres de la Fondation Robert Schuman, à l'issue des élections législatives, la France se situe désormais légèrement au-dessus de la moyenne de l'Union européenne (marquée d'une ligne rouge, ci-dessous), entre l'Autriche et le Portugal :
Si vous avez été attentifs, vous avez sans doute remarqué de légères discordances entre les deux sources, qui ne remettent toutefois pas en cause le classement global : le pourcentage suédois varie entre 44,7 et 44,99 ; celui des Pays-Bas entre 40,7 et 39,33 ; celui de la Belgique entre 38 et 39,33... jusqu'à la Hongrie, où la part des députées varie entre 8,8 % et 9,07 %.
L'article du quotidien de Lille s'appuie sur les statistiques que l'on peut trouver sur le site de l'Union interparlementaire. On peut donc élargir la comparaison au reste du monde. Avant les dernières législatives, la France se situait à la 70e place. Elle se trouve désormais entre... l'Afghanistan et la Tunisie !
En Afghanistan, la Constitution (chapitre V, article 83) impose qu'au moins deux sièges par province (celles-ci au nombre de 34) soient réservés aux femmes. Comme le nombre de députés est plafonné à 250, on arrive à un peu plus du quart du total.
En Tunisie, où la situation des femmes était déjà plus enviable sous le régime de Ben Ali, la toute jeune Assemblée constituante compte une proportion semblable de femmes (au final 58 sur 217, d'après le rapport d'une ONG états-unienne), parce que la loi électorale a imposé la parité (à la mode française, "chabada-bada", un homme et une femme en alternance). Cependant, comme les élections se sont déroulées suivant un scrutin de liste et que les candidatures ont été très nombreuses, très souvent, la plupart n'ont pu faire élire que la personne placée en tête... un homme dans l'écrasante majorité des cas. Le paradoxe est que c'est un parti islamiste, Ennahda (qui se veut moderne... on verra à l'usage), qui compte le plus de députées, parce que c'est celui qui, le plus souvent, a réussi à faire élire au moins deux personnes d'une même liste.
Ceci dit, il ne faut pas, à mon avis, faire une fixation sur le pourcentage de députées. Même si, dans les démocraties les plus avancées (en Europe du Nord, par exemple), on approche de la parité, il arrive que l'on trouve un pourcentage flatteur dans une dictature. Mais comme, en France, nous entretenons une pléthore d'élus (très) âgés, cumulards de surcroît, l'augmentation de la part des femmes a le gros avantage (pour l'instant) de rajeunir l'Assemblée, d'y introduire de nouvelles têtes et de la diversité.
20:30 Publié dans Politique, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, législatives, france, presse
dimanche, 17 juin 2012
Une voiture à chier
C'est à de petits signes comme celui-là que je me rends compte que je suis abonné à un journal dont une partie non négligeable du lectorat est pétée de thunes. Voici donc ce que j'ai trouvé dans mon "quotidien de référence" il y a peu :
Vous ne remarquez rien ? Bon, alors, je vous aide un peu. Voici quelle était l'annonce :
Et figurez-vous que les pubards qui travaillent pour Audi ont choisi pour slogan : "Le courant passe." Moi je dirais plutôt la "courante" ! Il paraît que, dans les milieux automobilistiques, cela fait plusieurs années que l'on discute du nom de ce véhicule.
Les francophones scatologues peuvent se déchaîner, il n'en reste pas moins que le nom évoque le concept de cette voiture électrique. L'article de Wikipédia prend toutefois soin de prévenir les internautes qu'il y a risque de confusion :
Du coup, certains commentateurs s'en sont donné à coeur joie. On commence par le moins subtil (mais efficace), trouvé sur Agoravox :
On monte un peu en gamme avec Patrick Garcia, sur Caradisiac :
On atteint un niveau plus relevé avec le billet d'Emmanuel Genty, sur Cnetfrance :
Les Anglo-Saxons ont fini par s'intéresser à la chose, des coïncidences malencrontreuses dans le choix du nom d'un modèle de voiture s'étant déjà produites, aussi bien en français que dans d'autres langues.
En psychanalyse, la merde et l'argent sont souvent associés. Eh bien, figurez-vous que la voiture-excrément n'est pas donnée, puisque le prix plancher du modèle de base est de 16 000 euros.
14:51 Publié dans Presse, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, presse, allemagne, photos
jeudi, 14 juin 2012
Un plat qui se mange froid
C'est à ce proverbe vengeur que m'a fait penser l'attitude de Valérie Trierweiler, dont le "touitteur" (faute d'orthographe à la clé) a fait couler beaucoup d'encre. Mais commençons par le contexte des législatives : c'est le déclencheur, ou plutôt l'occasion sur laquelle la nouvelle Première Dame a bondi.
De 1988 à 2007, Ségolène Royal a été députée de la deuxième circonscription des Deux-Sèvres (toujours élue au second tour). Devenue présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes en 2004 (facilement réélue en 2010), elle décide de ne plus cumuler cette fonction avec celle de députée. En 2007, elle lance donc Delphine Batho, élue assez facilement au second tour.
Le problème est que la carrière nationale de Ségolène Royal a connu trois coups d'arrêt. En 2007, elle a été assez nettement vaincue au second tour de la présidentielle (par Nicolas Sarkozy), puis écartée de la direction du PS par Martine Aubry en 2008. En 2011, c'est la grosse déception du cinglant échec au premier tour des primaires à gauche. Marie-Ségolène songe donc à redevenir députée... pour briguer un poste à la mesure de son égo : la présidence de l'Assemblée nationale.
Encore faut-il trouver un point de chute. Il semble qu'elle n'a pas envisagé de récupérer la circonscription laissée à Delphine Batho, devenue une étoile montante du PS. Elle a fait partie de l'équipe de campagne de François Hollande, qui l'a intégrée au premier gouvernement Ayrault. Elle a d'ailleurs été brillamment réélue au premier tour, le 10 juin. (Et comme elle a fini par quitter son logement de la ville de Paris -à loyer préférentiel, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.)
Dans la région, d'autres circonscriptions semblent fermement tenues par l'UMP. Trop risqué... Or, il se trouve que, dans le département (voisin) de Charente-Maritime, le député sortant (successeur de Michel Crépeau depuis 1999) Maxime Bono ne se représente pas, préférant se consacrer à la commune de La Rochelle. Il soutient l'arrivée de Ségolène Royal sur la circonscription. Il l'a dit et répété sur son blog.
Mais les militants socialistes locaux ont désigné Olivier Falorni, adjoint au maire de La Rochelle, conseiller régional et figure locale du PS. C'est là que cela devient intéressant... parce que l'article du Monde auquel mène le lien précédent n'évoque pas que le classique conflit entre les militants locaux et les instances nationales d'un parti, il signale que M. Falorni est depuis longtemps un soutien de François Hollande et qu'il n'a jamais porté Mme Royal dans son coeur. Il est donc possible que le parachutage de la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes dans cette circonscription-là ait des implications autres que strictement politiques.
Cela nous amène donc à Mme Trierweiler, compagne de François Hollande depuis 2005, alors que la rupture de celui-ci avec Ségolène Royal n'a été rendue publique qu'après la présidentielle de 2007. Pendant cette campagne, la candidate socialiste a tout fait pour préserver les apparences concernant le couple médiatique qu'elle formait avec le premier secrétaire du PS. Courant été 2006 (alors qu'elle était de fait séparée de lui depuis un an environ), elle osait évoquer un possible mariage entre eux. (On imagine la réaction de Valérie Trierweiler...). En mars 2007, elle faisait meeting commun avec François Hollande, petit bisou à la clé :
Mais on ne savait pas tout. Un article publié dans Le Monde daté du 14 juin 2012 nous révèle quelques secrets d'alcôve :
Si l'on résume : en 2007, Ségolène Royal s'est lancée dans les primaires socialistes pour couper l'herbe sous le pied de François Hollande et se venger ainsi de son infidélité. Elle a même tenté d'évincer Valérie Trierweiler de son entourage... et elle a remis le couvert en 2011 ! On comprend l'agacement de celle qui partage la vie du nouveau président depuis 2005. On comprend aussi qu'elle n'ait pas pu se résoudre à voter Royal en 2007, ni au premier tour (où elle a choisi Dominique Voynet), ni au second (où elle s'est abstenue).
Et voilà qu'en juin 2012, Marie-Ségolène lui offre, sur un plateau, l'occasion de se venger : elle se retrouve en ballottage défavorable face à Olivier Falorni.
Je dois dire qu'humainement, je comprends le geste de Valérie Trierweiler, dont la vie sentimentale récente a été empoisonnée par l'ex de son mec. Après tout, citoyenne comme une autre, elle a le droit de préférer son rival et de le dire. Mais, compagne du président de la République, elle aurait dû se montrer plus discrète. Elle ne bénéficie d'aucune légitimité républicaine (elle n'a pas été élue). Je n'apprécierais pas de voir se former une coterie d'influence autour d'elle.
P.S.
Rétrospectivement, on réalise aussi que la mise à l'écart de Julien Dray n'est pas due qu'à sa gaffe d'inviter DSK (en fait Anne Sinclair... mais qui osera prétendre qu'on s'attendait à ce qu'elle vienne seule ?) à son anniversaire sans en avertir les dirigeants du PS. L'ancien député de l'Essonne est aussi connu pour être un proche de Ségolène Royal. Mais je pense quand même que le couple Hollande-Trierweiler ne devait pas trop apprécier l'ancien directeur général du FMI. Un passionnant portrait du Monde, publié le 7 mai 2012, révélait qu'Anne Sinclair était furieuse que, parmi les dirigeants socialistes, le seul à n'avoir pas contacté DSK depuis sa mise en cause aux Etats-Unis était François Hollande.
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mercredi, 13 juin 2012
Z Minus n°1
C'est un nouveau périodique satirique, bimensuel, composé uniquement de dessins (très divers), exécutés par les caricaturistes de Zélium, un "irrégulomadaire" (comme ils disent) réalisé notamment par d'anciens de Siné Hebdo et de La Mèche, qui étaient selon moi nettement moins réussis.
La tendance est libertaire, souvent potache. C'est donc du dessin engagé, mais drôle. Voici mon préféré :
Dans le genre "politiquement incorrect", j'aime aussi celui-là :
Le journal propose aussi des reportages BD, l'un dans une classe "Français langue d'accueil" (destinée aux demandeurs d'asile), l'autre en infiltration à l'UMP... Excellent !
L'ancien président de la République est évidemment une cible privilégiée. Mais l'intérêt de ce nouveau périodique réside dans la très grande variété des styles, qui vont de l'épure au dessin fouillé, en passant par la schématisation numérique et les portraits tracés à grands traits. Certains dessinateurs bénéficient d'une page entière, où ils peuvent laisser libre cours à leur imagination. Je préviens les bonnes âmes : l'humour développé dans les caricatures est très souvent à connotations sexuelles...
Je dois reconnaître que c'est en lisant la presse locale que j'ai appris le lancement de Z Minus. Figurez-vous que, dimanche dernier, dans l'édition ruthénoise de Midi Libre, on pouvait lire un article sur l'un des dessinateurs, Giemsi, qui est aveyronnais (ou travaille dans l'Aveyron). Ses oeuvres semblent révéler l'influence d'illustres prédécesseurs :
Ce couple de "Français (très) moyens", qui revient assez souvent sous ses crayons, n'est pas sans rappeler les Bidochon de Binet. On sent aussi qu'il doit aimer Tex Avery et l'humour "crade" de la série Maurice et Patapon, de Charb :
On peut encore trouver dans les kiosques le numéro 9 de Zélium (dont Z Minus est un supplément, à l'origine) :
Les dessins ne sont pas les seules productions qui méritent le détour. Je recommande tout particulièrement :
- le "micro-crottoir", dans lequel on peut tenter d'identifier certaines personnalités en vue... (page 2)
- "Tchèque et mat", un article passionnant sur un rebelle des feux rouges (page 3)
- une page presque complète consacrée au vin (supposé) bio (page 6)
- "La légende grecque des Unes menteuses", une petite leçon de déontologie journalistique (page 7)
Mais la perle de ce numéro est sans conteste la page intitulée "Le candidat, cette espèce en puéril", qui propose la mini-biographie de six ténors de la présidentielle. Morceaux choisis :
- "Eva Joly fut repérée très tôt à la crèche en Scandinavie par les psychologues pour son refus de manger les petits pots pour bébé à la viande, et cette propension insensée à vouloir punir les enfants qui volaient ses joujoux"
- "Ecrire sur François Bayrou, c'est comme rédiger sur une boule de billard, un pet de nonne, un étui à lunettes, un papier de bonbons. [...] C'est en voyant, à l'âge de 4 ans, une fourchette rangée dans un tiroir à couteaux que le petit François se mit d'un coup à bégayer."
- "[...] la petite Marine se prit d'une réelle passion pour les pauvres, les dégradés, les oubliés de la croissance, les moches, les cons, les débiles, les dégénérés, les obèses, les anorexiques, les incestueux [...], les prolapsés du rectum, les vaginites puantes et les racistes."
- "Jean-Luc Mélenchon refuse à sa naissance de sortir par la voie royale et naturelle que lui offrait une Madame Mélenchon regrettant déjà d'avoir procréé [...]. Il fallut bien utiliser moult forceps et pinces diverses qui donneront au bébé un air renfrogné"
- "[...] A sa naissance, le petit François est très blanc, un peu laiteux et peu tonique. Ses parents s'inquiètent d'autant que l'enfant cherche sans cesse à s'insérer dans de petits pots de verre. Très vite les médecins détecteront le syndrome du yaourt (dit Yogourt syndroma) qui frappe essentiellement les socialistes, les employés de la Sécurité sociale et les journalistes du service public."
- " [...] Madame Sarkozy de Nagy-Bocsa mit au monde le petit Nicolas dans un bain de sang, une piscine de raisiné, une mare d'hémoglobine. Ce fut une tuerie, ce fut un carnage. On mit plusieurs jours à nettoyer le bébé traumatisé, pendant que l'on fermait l'hôpital définitivement."
01:18 Publié dans Politique, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, élections, médias, humour
vendredi, 08 juin 2012
Pas très classe
On va un peu causer des élections législatives dans l'Aveyron, mais pas à Rodez, plutôt dans la troisième circonscription, celle de Millau - Saint-Affrique. C'est la lecture de l'hebdomadaire gratuit Le Saint-Affricain du 6 juin 2012 qui m'a fait réagir.
On y trouve, bien en place dans le journal, la propagande électorale classique en période de scrutin. Cette semaine, les soutiens au député sortant sont nombreux. Il bénéficie de surcroît, page 6, d'un entretien avec l'une des rédactrices du Saint-Affricain ("VS") :
La dame est une récidiviste, puisqu'en octobre dernier, elle nous avait gratifié d'un beau publireportage à la gloire du député - vice-président du Conseil général de l'Aveyron.
En toute décontraction, Alain Marc nous la joue grand seigneur magnanime. Peut-être poussé par la journaliste ou trop en confiance, il finit quand même par lâcher quelques vacheries :
Il dézingue successivement Marie-Thérèse Foulquier, candidate écologiste (soutenue par le PS), Brigitte Marre (candidate "PS-bis" pourrait-on dire) et Norbert Castelltort, qu'il doit bien connaître, puisqu'ils ont longtemps appartenu tous deux au Parti radical valoisien. A la lecture des propos du député, on se dit que les relations entre les deux hommes n'ont pas dû toujours être des plus amicales...
C'est peut-être parce que l'ancien président de la section aveyronnaise du PRV (Castelltort) estime que le mandat de député d'Alain Marc est davantage positionné à droite qu'au centre. Il est vrai que, même si, dans ses votes, le député s'est montré moins suiviste qu'Yves Censi, il a quand même été un soutien indéfectible de la politique menée par le duo Sarkozy-Fillon. De plus, lorsque celui qui était à l'époque président de la République était venu dans le Nord Aveyron, l'élu du sud du département s'était arrangé pour figurer souvent à ses côtés. Tout récemment même, lors du meeting de Toulouse, il était visible, au premier rang des soutiens du sortant. Il n'est donc pas illogique qu'un centriste estime qu'Alain Marc (en dépit de l'image qu'il s'efforce de construire, avec l'aide de médias locaux complaisants) est trop marqué à droite dans son action.
Certains des propos parus dans Le Saint-Affricain sont peu oecuméniques... et même limite méprisants à l'égard de celle qui est présentée comme sa principale concurrente, Marie-Thérèse Foulquier. (Il avait déjà "fauté" dans Midi Libre en mai dernier.) Ce ne doit pas être la première fois qu'il dénigre la gestion municipale de sa rivale, puisqu'une réponse des élus de la commune de Saint-Jean-et-Saint-Paul est publiée dans le même journal... page 32 !
Le traitement n'est tout de même pas égal. Ajoutons que cette attitude n'est pas sans rappeler celle des élus UMP qui, avant l'élection de François Hollande, insistaient sur son manque d'expérience, son absence d'exercice de la moindre fonction ministérielle, lui qui n'était que président du Conseil général de Corrèze, département de surcroît criblé de dettes. (Ces bonnes âmes, y compris aveyronnaises, oubliaient au passage de préciser que la dette de la Corrèze a été creusée par les prédécesseurs UMP de François Hollande. )
Remarquons aussi que le député sortant se garde d'attaquer d'autres rivaux, pourtant bien partis pour réaliser un assez bon score : Philippe Ramondenc (qui avait failli créer la surprise à Millau-Ouest, aux cantonales de 2011) et Marie-Claude Fayard. Le premier est un faux "sans étiquette", modéré sans doute, mais jugé proche du président du Conseil général Jean-Claude Luche (qui a néanmoins apporté son soutien à Alain Marc). La seconde est la candidate du Front National. Il va sans dire que le député sortant compte sur de précieux reports de voix pour l'emporter au second tour.
Du coup, il fait flèche de tout bois. Sa stratégie est de se présenter comme le candidat du terroir. Cela lui avait réussi contre Béatrice Marre, en 2007... et c'est ainsi qu'il apparaissait dans un mini-reportage de la chaîne LCP. Dans les entretiens qu'il accorde, il prend donc soin d'évoquer sa maîtrise de l'occitan et ses racines rouergates. Dans un récent article paru dans Centre Presse (le 31 mai), il est même précisé que sa naissance à Paris n'est qu'accidentelle (c'est donc bien un gars de chez nous, hein !) :
23:56 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, presse, médias, législatives, législatives 2012, élections
mercredi, 06 juin 2012
Bande de morfales !
On s'indigne (à juste titre) de l'avidité de certains actionnaires, cadres et chefs d'entreprise. Le nouveau président de la République a même décidé de limiter le salaire des patrons du public. Inconsciemment, il est possible que certains collégiens aient été inspirés par le nouvel état d'esprit qui souffle sur la France, si l'on se fie à ce qu'a rapporté le quotidien Sud-Ouest :
Ah ces jeunes...
18:26 Publié dans Presse, Société, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, société, moralisation, presse
jeudi, 10 mai 2012
Toujours cette obsession...
Google est décidément un moteur de recherche très utilisé... y compris par les cons. Certains d'entre eux ont une véritable obsession antisémite, au point de leur faire systématiquement chercher si telle ou telle personnalité connue est juive. Du coup, quand l'internaute moyen est en quête d'information sur une vedette du moment ou un homme de pouvoir, il n'a pas le temps de terminer d'écrire sa requête que Google lui propose plusieurs propositions pour l'achever... parmi lesquelles figure presque toujours la mention "juif" ou "juive".
J'en ai déjà parlé en octobre 2011 mais cela m'a à nouveau sauté aux yeux lors de la campagne des élections présidentielles. Voici ce que j'ai pu voir en effectuant une recherche sur François Hollande :
Rebelote quand je me suis intéressé au cas de sa compagne, Valérie Trierweiler :
C'est d'autant plus ridicule que le nouveau président de la République est le fils de "Normands pur sucre", son père Georges ayant même milité à l'extrême-droite, dans la mouvance de Jean-Louis Tixier-Vignancour, dont on ne peut pas dire qu'il se signalait par une grande affection pour les juifs.
Concernant Valérie Trierweiler, on peut penser que c'est son patronyme, à consonnance germanique, qui a éveillé les "soupçons" des antisémites... sauf que c'est le nom de son ancien mari (le second), Denis (qui a lui aussi travaillé pour Paris Match). Elle est née Valérie Massonneau, dans une famille angevine. Attention toutefois : elle a des ancêtres banquiers, mais leurs descendants vivent de manière beaucoup plus modeste !
23:18 Publié dans Politique, Presse, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hollande, politique, société, presse, médias
mardi, 08 mai 2012
Le 6 mai en caricatures
L'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo (qui n'est pas forcément ma tasse de thé), a laissé carte blanche à ses dessinateurs le soir du second tour de l'élection. Cela nous donne une floppée de caricatures plus ou moins inspirées.
Trois thèmes principaux émergent : la victoire d'un mou (François Hollande), l'éjection du "petit" (Nicolas Sarkozy) et la menace FN.
Sans surprise, le nouveau président est représenté comme un type sans relief. Deux dessinateurs ne peuvent s'empêcher de réutiliser l'image de Flanby (qui a un aspect ambivalent, comme je l'ai déjà écrit). Voici (selon moi) le meilleur des deux dessins (dû à Jul) :
Notons que sa supposée mollesse est mise en relation avec son ancienne compagne :
Un des dessins retourne toutefois l'image de François Hollande :
Le trait d'humour (appuyé...) mis à part, on peut y voir le désir de maintes personnes de la gauche radicale de voir le candidat de leur camp (pas forcément de leur coeur) la jouer virilement, bref prendre le dessus sur son adversaire... à la manière d'un Sarkozy.
Sans surprise, le sortant essuie une volée de bois vert. On remarque l'insistance mise sur sa petite taille. Cela devient intéressant quand un deuxième sens est sous-entendu :
Bien évidemment, ici, il est question de sa mort politique, puisqu'il a annoncé vouloir prendre du recul. (Mais va-t-il réellement renoncer à toute action politique ? J'en doute. Le premier signe sera sa participation -ou non- aux séances du Conseil constitutionnel, dont il devient membre de droit en tant qu'ancien président... ça va devenir sympa si VGE et J. Chirac font aussi acte de présence !). Quant à l'épitaphe, si elle comporte une part de vérité au premier degré (Pompidou exclu, il est le président qui est resté le moins longtemps en fonction), elle est aussi une allusion transparente à sa taille.
Je trouve que c'est Luz qui a visé le plus juste :
Le côté bling bling, ami des riches de Nicolas Sarkozy lui a coûté cher, y compris à droite. Finalement, son discours le plus digne a été celui du soir du 6 mai 2012. Je reste convaincu que la fonction l'a amélioré (tout comme elle va grandir le vainqueur du 6 mai) et que le travail du gouvernement Fillon n'a pas été que mauvais, même si le bilan est "globalement négatif". Sur la vidéo, vous noterez le manque de discipline des militants UMP, déjà perceptible lors du meeting de Toulouse, en avril dernier.
Le dernier angle d'attaque des caricatures est la dénonciation du Front national, de ses chefs, de ses idées et de ses électeurs. On s'aperçoit en fait que les dessinateurs ont été marqués par les tentatives de récupération du vote FN :
Cette volonté de placer l'homme politique de droite dans une position inconfortable, associée au rapport sexuel, m'a rappelé une caricature de Cabu, qui doit dater de la fin des années 1980, représentant Valéry Giscard-d'Estaing en train de prodiguer une caresse buccale à Jean-Marie Le Pen. La fille de celui-ci ne bénéficie pas d'un traitement plus favorable :
Il est d'ailleurs question de quatre femmes dans ces caricatures, dont trois réelles. Outre Ségolène Royal (évoquée plus haut) et Marine Le Pen (de manière très disgracieuse), les dessinateurs ont surtout représenté Carla Bruni-Sarkozy, jamais de manière négative. Il y a comme une petite tendresse de ces gauchistes pour l'ancien mannequin nymphomane, supposée vaguement de gauche, rafistolée par la chirurgie esthétique.
Il en manque une (de femme), celle qui n'existe pas physiquement, mais qui s'incarne très souvent. Nooon, ce nest pas la Vierge Marie... mais son équivalent laïc : Marianne (Marie-Anne) :
Elle a aussi inspiré Christian Creseveur, un blogueur dont j'avais déjà relevé le talent à propos des tentatives de récupération de Jeanne d'Arc à l'occasion de la célébration du 600e anniversaire de sa naissance :
Cette Marianne-là a bien évidemment un air de ressemblance avec la nouvelle Première Dame : Valérie Trierweiler.
Mais c'est une autre Marianne, inconnue du grand public, qui a crevé l'écran ce dimanche : une manifestante de Rennes. Je l'avais remarquée à la télévision et je l'ai retrouvée sur une photographie de Damien Meyer, de l'AFP (un petit coquin qui a eu du nez), publiée aussi bien dans Le Parisien que Le Nouvel Observateur :
Pour la petite histoire, sachez que d'autres photographies de la manifestante ont été prises, aussi bien par Damien Meyer...
... que par François Destoc, pour Le Télégramme :
Cela m'amène à la question suivante : si, en dépit du bonnet phrygien, cette jeune femme n'avait pas été dotée d'une aussi belle poitrine (de surcroît mise en valeur par le décolleté), aurait-elle été l'objet d'une telle attention ? Le doute m'habite...
17:15 Publié dans Politique, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élection présidentielle, presidentielle, présidentielle, presse, médias, photo, photos
mercredi, 18 avril 2012
L'étrange vice-président argentin
Il y a cinq mois de cela, Le Nouvel Hebdo avait levé un beau lièvre : le nouveau vice-président argentin, Amado Boudou, serait un descendant d'émigrés aveyronnais. La presse "de référence" a enchaîné un peu plus tard. Au niveau national, on s'est en général borné à indiquer que le vice-président avait des origines françaises. On peut retrouver le détail de sa filiation sur le site genealogie-aveyron.fr. Fort opportunément, l'association Rouergue - Pigüé a lancé une invitation au descendant d'Aveyronnais.
Le bonhomme a un parcours atypique. Il n'est pas issu du moule politique argentin traditionnel. Presque tous les articles, comme celui publié dans La Dépêche du Midi le 3 janvier dernier, ou celui de Rolling Stone, traduit dans Courrier international en octobre 2011, s'étendent sur son côté rock and roll.
On s'attarde moins en général sur son basculement politique. Il a commencé dans la mouvance conservatrice, s'acoquinant même avec le président Carlos Menem, péroniste certes, mais furieusement néo-libéral. Le jeune homme a ensuite su habilement basculer vers la face gauchisante du péronisme : il s'est rapproché du couple Kirchner, auquel il aurait suggéré la nationalisation des fonds de pension. En voilà encore un qui me semble illustrer à merveille la chanson de Jacques Dutronc L'Opportuniste.
Devenu vice-président, il est passé au premier plan de l'actualité quand il a dû assurer l'intérim de la présidence, Cristina Kirchner étant indisposée par des ennuis de santé (on a même cru à un cancer). Le voilà de nouveau sous les feux des projecteurs, mais pour une raison moins glorieuse : il est soupçonné de trafic d'influence, comme le révèle Le Monde du 8 avril dernier :
On peut dire que le bougre ne se laisse pas faire. Il a réussi à provoquer la démission du procureur général argentin (sorte d'équivalent du procureur général de la Cour de cassation, chez nous). Il semble que, derrière cette affaire, se profile la question de la succession de l'actuelle présidente, qui achèvera en 2015 son deuxième et dernier mandat. La vieille garde péroniste voudrait peut-être éviter que le jeune loup ne capte à son unique profit l'héritage politique des Kirchner. Il faudra aussi compter avec Maximo, le fils aîné du couple : il contrôle l'influente Campora, qui fédère les jeunes militants péronistes... et c'est lui qui aurait tenu les fils du pouvoir, pendant l'absence de sa mère.
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La science du vote
Elle a fait l'objet d'une double page dans le supplément "Science et techno" du Monde du 7 avril dernier. Les mathématiques, la logique notamment, sont mises à contribution pour comparer différents modes de scrutin. Le coeur du problème est l'insatisfaction procurée par le scrutin majoritaire à deux tours (le nôtre, dans la plupart des élections), illustrée par le paradoxe de Condorcet : un candidat peut-être exclu du second tour, alors que c'est celui qui, des trois arrivés en tête, serait préféré par le plus grand nombre en cas de face-à-face (exemple : F. Bayrou en 2007 qui, s'il avait été qualifié, aurait vaincu n'importe lequel des deux finalistes... même chose sans doute pour L. Jospin en 2002... et peut-être pour R. Barre en 1988).
Mais le plus intéressant est l'application, par les journalistes du "quotidien de référence", des autres modes de scrutin aux candidats de 2007 et de 2012. Pour éviter toute accusation de partialité dans la présentation des résultats des simulations, ceux de cette année sont placés par ordre alphabétique, de Nathalie Arthaud à Nicolas Sarkozy.
Voici ce que cela donne pour le vote par approbation, qui permet aux électeurs de choisir deux (ou trois) candidats :
Un test réalisé en 2007 en Normandie et en Alsace a débouché sur des résultats différents du vote réel (mais les électeurs testés auraient-ils agi de la même manière si ce mode de scrutin avait été réellement appliqué ?), au bénéfice de François Bayrou, mais aussi de Dominique Voynet et d'Olivier Besancenot.
Une autre possibilité est de voter par note. Les électeurs attribuent à chaque candidat une note, soit entre 0 et 2, soit entre 0 et 20 :
Appliqué en 2007, ce système aurait pu avantager les petits candidats et aurait désavantagé Jean-Marie Le Pen qui, s'il recueille l'adhésion d'une proportion non négligeable de l'électorat, suscite le rejet d'une part encore plus importante.
Le système du jugement majoritaire fonctionne selon un principe similaire. Au lieu d'être quantitative (numérique), l'évaluation des candidats est qualitative :
En 2007, ce mode de scrutin aurait placé François Bayrou devant Ségolène Royal. Les candidats des extrêmes auraient été pénalisés. (Ils sont plus souvent que les autres jugés peu crédibles ou dangereux, et donc affublés de l'appréciation "Insuffisant" ou "A rejeter".)
Il reste le vote alternatif (ou vote préférentiel transférable), qui exige des électeurs qu'ils classent les candidats par ordre de préférence. Il est utilisé en Irlande et en Australie :
Dans ce cas, les résultats obtenus lors du test ne diffèrent pas forcément de ceux issus du scrutin de 2007. Cela dépend de la méthode de dépouillement et de la manière d'éliminer successivement les plus mauvais candidats et de répartir les voix qui se sont portées sur eux.
Mais laissons là la fiction politique. Bien après la lecture de l'article, quelque chose a fini par me venir à l'esprit. Les illustrations sont orientées. En effet, ces petites croix, ces numéros et ces bulles ne sont pas toujours placées au hasard. D'abord, leur disposition ne dépend pas du contenu de l'encadré qu'elles accompagnent. Par contre, toutes ont un point commun. Alors que 7 candidats sur 10 figurent alternativement dans les favoris ou les rejetés des électeurs fictifs, une seule est systématiquement placée dans la catégorie la plus négative : Marine Le Pen. (Nicolas Dupont-Aignan est à peine mieux traité.)
Ainsi, elle ne fait pas partie des trois exemples entourés dans le cas du vote par approbation. Elle est l'un des quatre auxquels la note 0/2 (la plus mauvaise) est attribuée dans le vote par note. Elle est (apparemment) la seule à être classée dans la catégorie la plus infamante du vote par jugement majoritaire : "A rejeter". Enfin, elle n'est même pas retenue dans les six candidats préférés de l'exemple du vote alternatif.
On retrouve ici un procédé déjà observé à propos des rapprochements photographiques effectués par Le Monde (entre autres) : si les journalistes s'interdisent l'expression d'une opinion personnelle dans le coeur de l'article, cette rigueur intellectuelle est moins souvent à l'oeuvre dans les illustrations.
P.S.
Si vous avez bien compté, il manque un candidat : 7 sur 10 tour à tour bien ou mal classés + 1 systématique mal classée + 1 autre presque toujours mal classé = 9. Il nous reste le cas Eva Joly : elle fait partie des trois candidats sélectionnés dans l'exemple du vote par approbation ; elle est notée 2/2 dans l'exemple du vote par note ; elle bénéficie de l'appréciation "Très bien" dans l'exemple du jugement majoritaire et elle est classée 4e (sur 10) dans l'exemple du vote alternatif. Etonnant, non ?
14:16 Publié dans Politique, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, médias, presidentielle, élections, présidentielle, présidentielles
dimanche, 11 mars 2012
Le "ribérymètre"
L'Equipe magazine a dressé le palmarès annuel des sportifs français les mieux payés (tous revenus confondus). Pour la première fois, en 2011, c'est Franck Ribéry qui arrive en tête de ce classement, avec 11,4 millions d'euros.
Pour avoir une idée de ce que cela représente vraiment, j'ai divisé la somme par 12. Cela donne 950 000 euros par mois ! En divisant par 365, on obtient... plus de 31 000 euros par jour ! En divisant ce résultat par 24, on arrive à 1 300 euros de l'heure !!! Un SMIC brut ! (Rappelons que le SMIC net n'atteint pas 1 100 euros.)
Le site slate.fr permet de calculer combien de temps il faut à Franck Ribéry pour gagner notre salaire. J'ai fait le test avec mon mensuel net... Résultat : 1h30 (environ) !
En regardant la liste des dix premiers, j'ai été sidéré de la domination des footballeurs : ils sont sept (et 42 dans les 50 premiers selon Le Figaro)... alors que l'équipe de France n'a rien gagné ! Patrice Evra est certes devenu capitaine de Manchester United, qui a gagné le championnat d'Angleterre et atteint la finale de la Ligue des Champions.
Yohann Gourcuff, le mieux payé de ceux qui jouent en France, n'a pas réalisé une saison extraordinaire avec Lyon... tout comme Samir Nasri à Arsenal, mais il semble mieux réussir à Manchester City. Le préretraité Thierry Henry se la coule douce aux States. Karim Benzema et le Real Madrid ont dû se contenter de la deuxième place au championnat d'Espagne et d'une demi-finale en Ligue des Champions. Restent Eric Abidal et Franck Ribéry. Le premier a tout gagné l'an dernier, le second rien, mais il est une pièce maîtresse de son équipe, semble-t-il.
Bref, il semble que ces sommes ne soient guère justifiées par les résultats de ces footballeurs. Et les basketteurs n'ont pas fait beaucoup mieux. L'équipe de France est certes arrivée en finale de l'euro 2011. Mais, au niveau des clubs, ce ne fut pas dément. Boris Diaw et les Charlotte Bobcats ont été écartés des playoffs, dont les Spurs de Tony Parker (pourtant en théorie meilleure équipe de la Conférence Ouest) ont été précocement éliminés.
Ne reste que Sébastien Loeb, septième du classement mais octuple vainqueur du championnat du monde des rallyes. En voilà un palmarès qui a de la gueule !
P.S.
Vous l'avez sans doute remarqué, mais aucune sportive ne figure dans les dix premiers... ni dans les 50 premiers, si 42 d'entre eux sont des footballeurs et que, parmi les autres, on retrouve des basketteurs ainsi que Teddy Riner, Christophe Lemaitre et Sébastien Loeb.
21:42 Publié dans Economie, Société, Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie, société, actualité, presse, médias
Fukushima, un an après
L'hebdomadaire Courrier international consacre cette semaine un petit dossier papier très intéressant à la catastrophe de Fukushima et à ses conséquences, dossier annoncé en couverture par l'extrait d'un manga inspiré par les événements :
Le coeur du dossier est une longue enquête menée par l'un des principaux quotidiens japonais, Asahi Shimbun : "Le jour le plus long pour les sinistrés". On y découvre la vie quotidienne des habitants d'une zone a priori préservée des radiations (mais qui allait en recevoir une bonne dose), les jours suivant la première explosion dans la centrale. Un groupe de réfugiés a eu le réflexe de partir encore plus loin, incité par la personne qui les accueillait, et qui avait rencontré de curieux hommes en tenues blanches devant chez elle... A lire.
Le numéro papier est richement illustré. Avec le recul d'un an, l'ensemble constitue une bonne base pour comprendre les tenants et aboutissants de cet accident nucléaire majeur.
En flânant sur le site de l'hebdomadaire, on peut trouver d'autres articles, un peu plus anciens, tout aussi intéressants. Du même quotidien a été traduit "Comment un pays irradié est devenu pronucléaire". Sachez aussi que les Etats-Unis ont jadis envisagé la construction d'un réacteur nucléaire... à Hiroshima ! C'était le bon temps de la Guerre froide...
On nous propose en sus une brochette de caricatures internationales. Sur le fond, les deux plus réussies, pour moi, sont celles parues dans un journal autrichien (Der Standard) et un néerlandais (Het Parool) :
Mais, d'un point de vue graphique, je préfère celle parue dans le Philadelphia Daily News, qui recycle la figure de Godzilla, un monstre issu de la culture japonaise contemporaine, dont la naissance est liée à l'énergie nucléaire :
Je regrette toutefois que l'on ne trouve aucun dessin issu de la presse japonaise (ou des blogueurs locaux).
Les Occidentaux ont tendance à parler du "Tchernobyl japonais" (en oubliant un peu vite que l'écrasante majorité des personnes décédées ont été victimes du tsunami). Au pays du soleil levant, on a pu aussi comparer la catastrophe au 11 septembre américain, comme le suggère la couverture de cet hebdomadaire :
Parmi la floppée d'émissions diffusées à l'occasion de cet anniversaire, je me permets de recommander un numéro d'Interception, le magazine de la rédaction de France Inter, "Les enfants de Fukushima", diffusé le 4 mars dernier.
Mais revenons à la catastrophe nucléaire. La perception de sa gravité, aujourd'hui encore, varie selon l'endroit où l'on se trouve. Cela a conduit des blogueurs nippons ("les pirates barbus") à proposer une cartographie ironique de la chose. (Je suis arrivé là grâce à un autre blog, français, consacré à la culture nipponne : Kanpai.)
Ainsi, les habitants de la région du nord-est (où se trouve la centrale de Fukushima-Daichi) imagineraient que la zone sinistrée est assez restreinte, limitée à leur environnement proche :
Les habitants de Tokyo auraient bien conscience que les "dégâts collatéraux" sont plus étendus... mais plutôt vers le nord, pas vers chez eux !
C'est un optimisme que ne partageraient pas les habitants de la grande île du nord, Hokkaido, qui voient plus de la moitié de Honshu contaminée... sans que le détroit de Tsugaru, qui sépare les deux îles, ne soit franchi !
A l'inverse, du côté d'Osaka et de Kobe, si l'on imagine bien Tokyo touchée, on ne croit pas Hokkaido épargnée :
Les plus pessimistes des Japonais seraient les habitants d'Okinawa, une des îles du Sud-Ouest (représentées à droite sur la carte). S'ils imaginent le Japon presqu'entièrement contaminé, ils en exemptent bien entendu sa partie méridionale :
Selon les auteurs du blog, les étrangers n'auraient pas de ces préventions : ils estiment que la totalité du pays est touchée, jusqu'aux îles les plus excentrées :
De la part des auteurs, il faut voir ce dessin comme le résultat des observations faites au moment de la crise : les expatriés ont fui le pays en masse (même si nombre d'entre eux sont restés par solidarité envers leurs collègues japonais), peut-être parce qu'ils étaient mieux informés que les nationaux quant à la gravité de la catastrophe.
Mais le blog se veut surtout critique de l'attitude du gouvernement et de l'entreprise Tepco. Voici qu'elle était l'étendue de la contamination selon les autorités publiques :
Pour la Tokyo Electric Power Company, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes :
Pour terminer sur une note un peu plus joyeuse, je vous conseille de visionner un petit film conçu pour expliquer aux enfants les enjeux de la catastrophe nucléaire... sans trop les alarmer. Alors, Fukushima, caca boudin ou prout-prout ?
14:22 Publié dans Japon, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, médias, actualité, société, écologie, environnement
samedi, 10 mars 2012
Halal : le rapport qui dérange
C'est l'hebdomadaire Le Point qui, il y a trois jours, a lancé la petite bombe sur son site, en publiant l'intégralité d'un rapport (de novembre 2011) du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux, au départ censé rester confidentiel :
Ajoutons que la mention "Rapport confidentiel" figure en haut à droite de chaque page. Il n'a fallu qu'un peu plus de trois mois pour que le secret soit éventé. Du coup, le ministère de l'Agriculture a décidé de jouer la carte de la transparence : le rapport est désormais accessible sur son site. Il se veut une étude scientifique, juridique, économique et comportementale de la manière dont se passe le court séjour des animaux dans les abattoirs.
Qu'y apprend-on ? Quelque chose que l'on savait déjà, mais qui a fait l'objet de mesures scientifiques (selon plusieurs critères expliqués dans le rapport) : les animaux souffrent dans un abattoir, d'autant plus que, dans le cadre d'un abattage rituel, ils restent vivants et conscients après leur égorgement, la durée variant en fonction des espèces (pages 16-17 et 33):
Paradoxalement, ce sont donc les porcins, rejetés par les consommateurs de viande halal et casher, qui bénéficient du meilleur traitement... tout comme le cheval.
Ensuite intervient une longue partie juridique, présentant le dilemme au niveau de la juridiction communautaire : il y a clairement conflit entre la liberté religieuse et le respect du bien-être animal (ou plutôt le refus de la "souffrance évitable").
Au passage, le rapport fournit des statistiques récentes sur l'abattage en France (page 27) :
En nombre de têtes, ce sont les volailles qui dominent, devant les porcs. En tonnage, les porcs passent devant et l'on s'aperçoit que les bovins distancent largement les ovins. Le rapport indique ensuite que la rapidité de la cadence d'abattage influe sur le respect des normes et démontre qu'il n'est pas possible que nombre d'abattoirs les respectent.
Viennent alors les chiffres qui font polémique (sur la part prise par l'abattage rituel... un sujet qui a fait la Une jusqu'en Aveyron), calculés à partir d'un sondage effectué dans une quinzaine d'abattoirs (page 28) :
C'est bien plus que la part officielle de l'abattage réellement destiné à la consommation halal ou casher. Il y a donc clairement un risque que l'exception ne devienne la règle, c'est-à-dire que les exemptions accordées pour respecter ce que l'on dit être la liberté religieuse ne conduisent les abattoirs à ne plus tenir compte du bien-être animal, ce qui serait un contournement de la législation communautaire.
Avant même la mise à mort, le traitement des animaux laisse parfois à désirer. Les animaux peuvent être battus, électrisés, pour faciliter (croit-on) leur manipulation. Selon le rapport, ces pratiques ne font que compliquer la tâche du personnel, par méconnaissance du comportement des animaux, dont elles contribuent à accroître les souffrances. De surcroît, en cas de livraison tardive, il arrive qu'un chargement soit parqué à proximité (dans des conditions pas franchement reluisantes), les animaux n'étant même pas nourris (ni les vaches traites) dans l'attente de leur mise à mort, le jour (ou les jours) suivant (s).
Ce rapport mérite aussi le détour pour l'état des lieux qu'il dresse de la pratique de l'étourdissement préalable, en Europe et dans le monde (pages 34-35). On apprend, ô surprise, qu'il est des pays (la Suède, la Norvège, l'Islande et la Nouvelle Zélande notamment) pour l'imposer à l'abattage rituel. Cela conduit à la situation paradoxale suivante : il y a de grandes chances que la viande ovine originaire de Nouvelle-Zélande (qui concurrence fortement la viande française, issue notamment des élevages aveyronnais) provienne d'un animal abattu dans des conditions moins cruelles que dans notre pays... (Espérons que les choses vont changer avec la réouverture de l'abattoir de Saint-Afrique.)
Le Royaume-Uni semble s'engager dans la même voie. Et le gouvernement français ? Le Point s'est amusé à mettre en ligne la lettre envoyée par Nicolas Sarkozy à Brigitte Bardot... en 2006 ! (L'actuel occupant de l'Elysée était à l'époque ministre de l'Intérieur, donc en charge des Cultes.) N'oublions pas que nous sommes en pleine campagne électorale... Un récent décret se borne à restreindre l'abattage sans étourdissement aux seules commandes religieuses, dans des établissements respectant les normes d'hygiène).
D'autres pays (Danemark, Finlande, Autriche) ont choisi une voie intermédiaire : l'étourdissement post-égorgement, qui permettrait de considérablement diminuer la souffrance animale. C'est d'ailleurs l'une des solutions envisagées par les auteurs du rapport : elle serait compatible avec les directives, règlements européens... et les revendications religieuses.
Le rapport se termine logiquement par une série de recommandations avec, en annexe, un rappel des implications religieuses. En lisant attentivement la chose, on découvre que pour certains religieux musulmans, il n'y a pas d'incompatibilité entre l'étourdissement préalable et l'abattage rituel (l'animal, certes inconscient, restant vivant). Il est même officiellement accepté pour les volailles (dans un bain d'eau : voir page 29). Il semble donc possible que des personnes raisonnables puissent arriver à un accord qui satifasse tout le monde.
P.S.
Les amateurs de drogue dure pourront trouver leur bonheur dans deux documents mis en ligne :
- une thèse de 2008, sur la "bientraitance des bovins"
- un (très long) rapport d'expertise de 2009, sur les "douleurs animales" (chez les animaux d'élevage)
13:53 Publié dans Economie, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, économie, actualité, presse, médias
vendredi, 09 mars 2012
Détournement odieux
Je tiens à remercier Midi Libre, dont la Une de ce vendredi 9 mars m'a inspiré une blagounette d'une grande subtilité, comme vous allez pouvoir en juger :
J'en profite pour conseiller la lecture de ce quotidien qui, depuis une semaine, publie des articles en lien avec les 50 ans de la fin de la Guerre d'Algérie, notamment sur les rapatriés.
22:03 Publié dans Politique, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, médias, actualité, sarkozy, présidentielle
jeudi, 08 mars 2012
Réouverture de l'abattoir de Saint-Affrique
La nouvelle est paru dans l'hebdomadaire gratuit Le Saint-Affricain du 7 mars 2012, page 7 :
Qu'apprend-on ? Tout d'abord, que les travaux effectués ont permis de sortir de l'appellation infamante de "niveau IV", associée aux déboires de l'abattoir sud-aveyronnais... mais la structure réaménagée ne bénéficie que d'un "niveau III" guère plus reluisant. Il est à espérer que les collectivités locales vont continuer à soutenir l'abattoir, pour que son mode de fonctionnement devienne plus respectueux des normes d'hygiène et de bien-être animal.
Ah ben tiens, justement. Il semble que la direction (qui a signé le communiqué paru dans l'hebdomadaire) ait tenu compte de la récente polémique née autour de l'abattage rituel. Elle s'engage à ce que les animaux qui ne font pas l'objet d'une commande halal (ou casher, sans doute) soient étourdis avant d'être tués. C'est une belle promesse, dont il faudra vérifier la mise en application. C'est peut-être quand même annonciateur du fait que cet établissement envisage sa nouvelle carrière sous le signe de la qualité.
20:47 Publié dans Economie, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, presse, actualité, économie
samedi, 03 mars 2012
Un abattoir halal en Aveyron
Le numéro du Villefranchois de cette semaine comporte un titre accrocheur :
C'est à l'intérieur du premier cahier, page 7, que se trouve l'article. Il fait écho à une polémique née de la diffusion d'un reportage par le magazine Envoyé spécial, il y a un peu plus de quinze jours. Dans le département, c'est surtout la séquence consacrée à l'abattoir de Saint-Affrique qui avait attiré l'attention. Au plan national, le débat était né des propos tenus par Marine Le Pen.
Plusieurs éléments ont nui à la sérénité des échanges. Marine Le Pen s'est un peu emmêlé les pinceaux entre :
- la manière dont sont abattus les animaux (hors porcins) en Ile-de-France
- le devenir des morceaux issus de l'abattage rituel mais pas retenus dans le circuit commercial halal
- l'origine de la viande consommée en Ile-de-France
Elle s'est donc fait taper sur les doigts, notamment par une journaliste de Libération.
Mais les médias nationaux qui se sont insurgés contre l'utilisation de la souffrance animale (incontestable dans le cadre de l'abattage rituel, qu'il soit juif ou musulman) à des fins électoralistes ont négligé les enquêtes de terrain. D'où l'intérêt de l'article du Villefranchois. Il explique ce qu'est l'abattage rituel et évoque le cas de l'abattoir ouest-aveyronnais (récemment passé sous la coupe d'une société d'économie mixte).
La raison donnée pour justifier cette place de l'abattage rituel dans une région où les musulmans sont peu nombreux est d'ordre économique. Mais ne croyez pas que l'hebdomadaire pointe la volonté des gérants de limiter le coût que représente l'étourdissement. Il est plutôt question d'une forme d'adaptation au marché : le fait de vouloir commercialiser le plus de morceaux des bêtes abattues. Or, les commanditaires religieux et non religieux ne s'intéresseraient pas aux mêmes parties des carcasses. Accorder une sorte de priorité à l'abattage rituel permettrait de "rentabiliser" au maximum les carcasses, certains morceaux des bêtes abattues rituellement entrant dans le circuit halal (ou casher), les autres rejoignant les circuits commerciaux traditionnels, sans que leur origine particulière ne soit mentionnée.
Si j'avais mauvais esprit, je ferais le lien entre le gros titre de l'hebdomadaire aveyronnais et un petit article situé dans le second cahier, page 23 :
Je sais bien que, dans ce cas, ce n'est pas l'application aveugle d'une règle d'inspiration religieuse qui est à l'origine de la manière de tuer l'animal... mais, d'après vous, le cochon souffre-t-il moins que la vache égorgée à l'abattoir ?
P.S.
Contrairement à ce que j'ai affirmé dans un billet de décembre dernier, Le Villefranchois n'est pas un hebdomadaire confidentiel. C'est, d'après l'OJD, le plus vendu dans le département, avec 8 500 exemplaires par semaine en 2011, loin devant Le Journal de Millau (environ 6 100 exemplaires, tout comme Le Progrès Saint-Affricain), le Bulletin d'Espalion (un peu moins de 5 500) et Le Ruthénois (autour de 2 000 exemplaires vendus chaque semaine).
P.S. II
La campagne contre l'abattage rituel, lancée par la Fondation Bardot en 2011 (et dont j'avais parlé à l'époque), se poursuit sur la Toile.
01:20 Publié dans Economie, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, france, presse
lundi, 20 février 2012
Le maire, l'insolent et la gifle
Cette affaire, en apparence banale, en dit beaucoup sur la France d'aujourd'hui, l'éducation des jeunes, le fonctionnement de la justice et le traitement médiatique des faits divers.
La première série de remarques porte sur les délais. Tous les journaux ont rappelé que le conflit est né d'une gifle donnée par le maire de Cousolre à un jeune malpoli en août 2010. L'affaire aurait pu se terminer... un peu plus d'un an plus tard, par une procédure de plaider-coupable, que le maire a refusée. C'est au début du mois de février 2012 que l'audience devant le tribunal correctionnel s'est tenue. Le jugement a été rendu deux semaines plus tard, vendredi 17. Au total, il a donc fallu un an et demi pour que cette histoire soit traitée !
Les événements s'étant déroulés dans le Nord-Pas-de-Calais, un certain flou a entouré l'orthographe du maire. Ainsi, dans le même article du Parisien, on a pu trouver le nom écrit avec un "t" et un "d" à la fin :
La journaliste du Monde penchait pour le "d", dans son article du 5 février :
Mais les autres organes de presse penchaient plutôt pour le "t". Pour en avoir le coeur net, je me suis donc rendu sur le site de l'Association des Maires du Nord, où j'ai trouvé (page 15) la fiche de la commune, avec l'information tant désirée :
Une troisième série de remarques porte sur le détail des faits. Trop de médias se sont contentés d'une narration incomplète. C'est dans l'article du Monde que j'ai trouvé le récit le plus approfondi :
Qu'y apprend-on ?
- D'abord (premier encadré rouge), que cet incident succède à une cascade d'incivilités dont la commune a été victime, incivilités attribuées à certains jeunes. On ne sait toutefois si le giflé fait partie du groupe de délinquants. (Une vidéo -un extrait du journal de Jean-Pierre Pernaut- disponible sur le site de LCI, évoque de précédentes condamnations de l'adolescent.)
- Ensuite (passage souligné en rouge) que les menaces de mort ont été proférées après la gifle, mais que le jeune homme avait déjà insulté le maire avant. L'article du Monde est l'un des rares (le seul ?) à reproduire les insultes en question. Notons aussi que le jeune voulait revenir faire la peau du maire, armé de couteaux.
- Enfin (passages encadrés en vert), le "quotidien de référence", réputé proche des milieux judiciaires (du syndicat de la magistrature notamment), s'étonne du comportement du procureur, qui s'en prend à l'élu avec une ironie qui prouve surtout qu'il ne vit pas dans le même monde que les justiciables de base.
La dernière série de remarques concerne le verdict et la manière dont les journaux en ont parlé. Dans Le Monde, daté du 18 février, on ne trouve qu'un entrefilet, page 11 :
Le sujet ne semble donc toujours pas passionner la rédaction, à tel point que l'on persiste à mal orthographier le nom du maire. Le paragraphe est purement factuel, mais plus informatif que bien des articles... on va voir pourquoi.
En gros, on peut classer les articles en trois catégories. Il y a ceux qui, tel Libération, se contentent de reprendre la dépêche AFP, forcément incomplète. Il y a ceux qui, comme Le Parisien, voient bien que cela ne suffit pas et y ajoutent une ou deux infos. L'article est plus synthétique et précise que l'adolescent a déjà été condamné pour les injures et les menaces de mort. (Voilà qui nous rassure sur le fonctionnement de la justice.) Pour connaître le montant des dommages et intérêts imposés au jeune homme, il faut bien chercher dans la presse locale, dans La Nouvelle République, par exemple : 250 euros.
Ce montant de 250 euros est cité dans l'entrefilet du Monde. C'est la même somme à laquelle le maire a été condamné. Le juge semble donc avoir voulu renvoyer dos à dos les deux parties. L'amende est encore plus élevée (1 000 euros, soit le double de ce qu'avait demandé le procureur), mais c'est une condamnation avec sursis : le maire n'aura pas à la payer s'il ne récidive pas. Cependant, il doit régler les frais de justice de la partie adverse, soit 500 euros selon La Voix du Nord !
Il semble donc au final que le juge ait voulu punir le maire d'avoir refusé le plaider-coupable et d'avoir médiatisé cette affaire moins anodine qu'elle n'en a l'air. Il reste à espérer que la vie quotidienne des habitants du village de Cousolre ne va empirer à cause de la trop grande indulgence de la justice à l'égard des petits délinquants.
21:59 Publié dans Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : spciété, presse, médias, actualité
dimanche, 19 février 2012
Rapprochements photographiques
La campagne présidentielle est l'occasion de comparer les affiches des candidats. Celle de Nicolas Sarkozy a déjà été analysée sous toutes les coutures... et rapprochée de celles d'anciens présidents. Mais il y a aussi les images que les postulants laissent filtrer d'eux.
Celles de Marine Le Pen ont fait l'objet de commentaires particuliers. L'une d'entre elles a notamment retenu l'attention :
Les journalistes du Monde ont remarqué que la candidate du Front national aime être entourée d'enfants et se faire photographier en leur compagnie. C'est en général analysé comme le résultat de la volonté d'adoucir son image. Mais n'importe quel lecteur un peu cultivé fait immédiatement le rapprochement avec les régimes totalitaires, ceux d'Hitler et de Staline en particulier.
C'est un procédé auquel Le Monde a eu recours à d'autres occasions. Ainsi, l'un des articles parus à la suite de la mort de Georges Frêche, en octobre 2010, était illustré de la manière suivante :
A première vue, c'est une manière innocente -et un peu désuète- de représenter un personnage politique. Mais, là encore, pour le public cultivé, un parallèle est tracé avec Adolf Hitler :
Ces images ont été prises lors de séances de poses du dirigeant nazi (à peine sorti de prison) chez le photographe Heinrich Hoffmann. Le rapprochement suggère au minimum que Georges Frêche était devenu un tribun populiste, au pire qu'il adhérait à une vision raciste de la société.
Récemment, ce fut au tour de Viktor Orban de subir le même traitement. Le supplément "Géopolitique" du 5 février dernier était en grande partie consacré à la Hongrie et à son Premier ministre, qui avait accordé un long entretien à deux journalistes du Monde. Voici comment était illustré celui-ci :
Je sais bien que la gestuelle n'est pas ici aussi marquée. Mais le choix d'une série en noir et blanc n'est à mon avis pas innocent. C'est toujours le fameux "code" de représentation. Le Monde veut tracer de V. Orban le portrait d'un populiste de droite, dénomination qu'il ne rejette d'ailleurs pas dans l'entretien.
P.S. (25 février 2012)
Depuis, j'ai trouvé une autre occurrence de ce procédé, dans Libération du 6 février... et, ô surprise, à propos de Jean-Luc Mélenchon :
05:58 Publié dans Politique, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, médias, presse
jeudi, 09 février 2012
Economie de banlieue
Ce n'est que récemment que je suis tombé sur deux articles passionnants, l'un du Monde, l'autre du Figaro. Le premier est intitulé (dans sa version papier) : Marseille, l'emprise de la drogue. Le second est lui aussi doté d'un titre-choc : Les incroyables comptes d'un dealer marseillais.
On nous y explique que le commerce de la drogue ne diffère pas fondamentalement de l'économie non souterraine, à ceci près qu'il est sans doute encore plus foncièrement ultralibéral. Le quotidien conservateur met l'accent sur les revenus que les activités illicites procurent à ceux qui gèrent un réseau.
Le "quotidien de référence", lui, analyse plus en détail les mécanismes de répartition des revenus. Il est notamment question de mystérieux carnets... de véritables livres de comptes, en fait :
Dans ce passage, j'ai adoré le sens de l'opportunité du marchand de sandwiches... et j'ai été sidéré que jusqu'à ces extraordinaires "frais de bouche" soient scrupuleusement consignés !
Voilà du vrai journalisme, associé à une analyse économique non rébarbative, un peu à l'image de ce que l'on peut trouver dans l'excellent ouvrage Freakonomics.
21:20 Publié dans Economie, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie, société, presse, médias
mercredi, 25 janvier 2012
Les chiffres de la sécurité routière en Aveyron
La semaine dernière, on sentait que les services de la préfecture de l'Aveyron étaient un peu embarrassés lors de la présentation des chiffres de l'année 2011. La manière dont les résultats ont été mis en perspective, dans le communiqué comme dans la presse, tend à donner une vision plutôt positive de l'évolution, en insistant sur le moyen terme.
En comparant (en gras) les chiffres de 2011 et les moyennes sur 10 ans (page 6 du communiqué), on veut faire ressortir que 2011 est la quatrième moins mauvaise année de la décennie, en terme de nombre de tués :
Les résultats sont même les meilleurs obtenus si l'on considère le nombre d'accidents et celui des blessés. Pour que la comparaison soit plus fine, il conviendrait que distinguer parmi ceux-ci ceux qui en sont sortis lourdement handicapés (il y a blessés et blessés).
Soupçonneux de nature, j'ai cherché à savoir si les chiffres donnés pour les années antérieures correspondaient bien à ce qui avait déjà été publié. J'ai donc consulté un document général d'orientation 2008-2012 de la Sécurité routière, où j'ai trouvé ceci (page 18) :
Il n'est pas illogique qu'à quelques années d'intervalle, une ou deux rectifications mineures soient opérées. J'ai toutefois été surpris de la correction qui a été effectuée (entre 2009 et 2012) sur les chiffres des années 2007 et 2008. Si le nombre de victimes est resté inchangé, si le nombre d'accidents n'a été retouché qu'à la marge, le nombre de blessés a été augmenté de 6 pour 2007 et de 76 pour 2008 ! Soit on a pris en compte des faits qui n'étaient pas connus en janvier 2009, soit on a un peu grossi rétrospectivement les chiffres. Voilà qui fait apparaître les années suivantes sous un jour meilleur...
Du coup, la comparaison entre les années 2008 et 2011 change de sens. Bien qu'en 2008 les accidents aient été beaucoup plus nombreux qu'en 2011, le nombre de blessés a été quasi identique et le nombre de tués plus faible que l'an dernier. Les accidents feraient donc plus de "dégâts" humains aujourd'hui.
On se dit que, pour être pertinente, la comparaison devrait prendre en compte non pas les dix, mais les cinq dernières années. Je me suis amusé à faire les calculs, d'abord à partir des chiffres fournis par la Préfecture en 2012. Voici ce à quoi je suis arrivé :
Ce sont évidemment les moyennes qu'il faut comparer. Au niveau des accidents, sur les cinq dernières années, on est à 182 (217 sur 10 ans), contre 161 en 2011. L'écart est déjà moins important. Au niveau des tués, la moyenne 2007-2011 est de 25 (32 sur 10 ans), contre 30 en 2011. Là, cela devient parlant : l'année dernière a été très mauvaise. Au niveau des blessés, la moyenne des cinq dernières années est de 242 (289 sur 10 ans), contre 197 en 2011. Mais, sur la dernière ligne, détachée du reste, j'ai refait les calculs en réintroduisant les chiffres anciens (plus bas) pour les années 2007 et 2008. Cela nous donne une moyenne de 225 blessés sur 2007-2011. On se rapproche encore plus du chiffre de 2011.
Beaucoup de journalistes ont quand même senti que le communication était biaisée et ont transmis l'idée que les chiffres ne sont pas bons. Il semblerait que la recrudescence du nombre de tués soit liée à la circulation des deux-roues, ainsi qu'à des conducteurs plutôt très jeunes ou très âgés.
00:38 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, société, presse, actualite
samedi, 21 janvier 2012
"Le Nouvel Hebdo" numéro 211
La parution de ce numéro est marquée par l'annonce de la condamnation de Gérard Galtier par le tribunal correctionnel de Rodez. La décision de justice n'est pas commentée dans l'hebdomadaire satirique, dont le directeur annonce qu'il a fait appel.
La procédure judiciaire a été initiée par le Conseil municipal d'Onet-le-Château, lors de la séance du 16 mai 2011, dont vous pouvez télécharger le compte-rendu ci-dessous :
Voici comment la chose a été présentée :
Si on lit entre les lignes du compte-rendu, on peut comprendre que le maire n'est peut-être pas à l'origine de la démarche. Il est possible qu'il ait été "encouragé" par des membres de sa majorité et/ou une partie du personnel municipal, choqué par les allusions contenues dans un entrefilet paru dans Le Nouvel Hebdo en février 2011.
Les mauvaises langues ajouteront que la majorité castonétoise a peut-être sauté sur l'occasion de donner une leçon à un journal qui l'égratigne quasiment à chaque numéro (peut-être pas toujours à bon escient). Il aurait été plus simple, plus élégant (et moins coûteux pour les finances municipales) d'envoyer un droit de réponse. Le maire de Rodez Christian Teyssèdre, qui n'est guère plus épargné par Le Nouvel Hebdo, ne s'en prive pas quand ce qui est publié ne lui convient pas. Et ses réponses ne sont pas des plus courtes, ni particulièrement aimables pour l'hebdomadaire ! Mais elles sont publiées.
Une question se pose : pourquoi porter plainte devant le tribunal correctionnel de Mende ? Est-ce dû à la méconnaissance de la carte judiciaire ou était-ce une tactique pour obtenir plus facilement la condamnation du journal ?
Pour avoir la réponse, il faut consulter le compte-rendu de la séance du Conseil municipal d'Onet du 27 juin 2011, page 24 :
Il s'agissait bien d'une erreur (cocasse) !
Concernant la condamnation, il semblerait que le motif de diffamation ait été retenu par le tribunal. Dans ce domaine, il faut se référer à la loi de juillet 1881. La commune d'Onet s'est appuyée sur les articles 23, 29 et 30 (surtout les deux derniers, à mon avis) :
Affaire à suivre...
Mais revenons au numéro de cette semaine. On peut y trouver une tribune de Marc Censi, dans laquelle il répond aux propos de Christian Teyssèdre sur l'évolution de l'investissement sur le Piton. On lira aussi avec profit un article de Donato Pelayo sur le sport professionnel et l'argent. (Mais je ne partage pas son point de vue sur les déclarations de Yannick Noah, qui ont été parfois mal interprétées.)
Gérard Galtier signe aussi un papier intéressant sur le petit-déjeuner offert par la préfète à la presse locale. Il est à ma connaissance le seul à avoir fait preuve d'un peu de recul vis-à-vis de la représentante de l'Etat. (Et ma réaction à l'article de La Dépêche, comme pratiquement toutes celles qui sont un peu critiques de la communication des représentants de l'Etat, actuels ou anciens, a été censurée.)
Chose inhabituelle, un article (signé Masque Rouge) ne tresse pas de louanges au président du Conseil général.
Plus habituel, on nous sert (sous la plume de Cédhi... Bernard Mazars, toujours mal remis de sa défaite aux cantonales ?) un énième entrefilet dénigrant l'action des élus du Naucellois.
Bref, on trouve à boire et à manger... mais au moins il y a de la substance !
14:58 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, médias, presse, actualité
samedi, 14 janvier 2012
Rodez, la pollution et la RN 88
Le serpent de mer du grand contournement de Rodez ne cesse de faire parler de lui. Pourtant, une partie du personnel politico-administratif local pensait avoir définitivement clos le dossier. Ainsi, la préfecture se cale sur les décisions ministérielles. Or, le gouvernement n'a inscrit ni le doublement de la RN 88 dans l'Aveyron ni le grand contournement de Rodez dans le SNIT (Schéma National des Infrastructures de Transport), dont la dernière version date d'octobre 2011) : lisez à partir de la page 55 du rapport (puis page 188). Les services de l'Etat n'estiment pas que le doublement de la RN 88 réponde à des enjeux de sécurité, de désenclavement (!!) ou de congestion (!!!).
Concernant le Conseil général, on a compris que Jean-Claude Luche et sa majorité ne feraient rien en faveur du décongestionnement du Grand Rodez. Le lancement du projet du "barreau de Saint-Mayme" n'est pour moi que de la poudre aux yeux... une poudre extrêmement coûteuse, puisqu'elle va pomper 25 millions d'euros (selon une première estimation)... soit presque un musée Soulages... pour une utilité comparable.
Dans l'agglomération ruthénoise même, les avis sont partagés. Le maire de Rodez, Christian Teyssèdre (partisan du grand contournement, financé au moins en partie par l'Etat), a, dans Le Ruthénois de la semaine dernière, révélé les réserves des maires de Luc-Primaube et de Druelle vis-à-vis d'un grand contournement. (Mais ce seront sans doute les premiers à râler quand la circulation automobile aura complètement saturé les axes routiers qu'empruntent leurs électeurs...)
Dans le numéro de cette semaine, c'est au tour de l'ancien maire de la commune du Piton, Marc Censi, d'intervenir. Il tape sur les doigts de Christian Teyssèdre, qu'il accuse d'avoir négligé le syndicat mixte de la RN 88. Mais, quand on lit entre les lignes, on s'aperçoit qu'il s'en prend aussi aux élus de droite. Malicieusement (à mon avis), il rappelle qu'à son époque, le projet de contournement du Puy-en-Velay paraissait mal parti... alors qu'il est aujourd'hui en voie d'aboutissement, avec une contribution de l'Etat supérieure à 80 millions d'euros. Et voilà pour ceux qui affirment que le gouvernement n'a plus d'argent... pour les projets des collectivités de gauche, bien entendu. Pour l'intérêt général, on repassera...
Marc Censi adresse aussi une pique à l'actuelle majorité départementale (de droite), puisqu'il se montre à nouveau fermement opposé à la transformation de l'actuelle rocade en autoroute urbaine, une idée qui pourtant trotte dans la tête de Jean-Claude Luche. Cela nous amène à un article du dernier numéro du Nouvel Hebdo, qui évoque un rapport de l'Observatoire régional de l'air en Midi-Pyrénées (l'ORAMIP), datant de 2006. Ce rapport, consacré au périphérique toulousain, peut s'avérer riche d'enseignements avant de décider de transformer la rocade en autoroute.
On peut aussi consulter avec profit un dossier plus récent (il date de 2010), consacré à la qualité de l'air dans le Grand Rodez. On y apprend que la pollution n'y est pas aussi élevée qu'on pourrait le croire (peut-être justement parce que la rocade n'a pas été transformée en autoroute). Certains points n'en restent pas moins critiques. Personne ne sera surpris de retrouver la zone comprise entre les ronds-points des Moutiers et de Saint-Félix. Au centre-ville, il semble que les rues Béteille et Saint-Cyrice, ainsi que l'avenue de Bordeaux, concentrent les nuisances les plus fortes.
Les récentes déclarations d'Yves Censi, député de la première circonscription de l'Aveyron (qui englobe le Grand Rodez), si elles sont sans doute inspirées par la proximité d'échéances électorales, ne devraient toutefois pas être critiquées avec tant de force par les élus de gauche du chef-lieu départemental. Au Grand Rodez, quelqu'un pourrait prendre l'initiative de discuter avec Yves Censi.
Mais il me semble que tout le monde attend le résultat des différents scrutins à venir avant de s'engager dans quoi que ce soit.
22:22 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, médias, environnement, écologie