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lundi, 02 janvier 2012

Contrefeux autour du musée Soulages

   En décembre dernier, la venue de Pierre Soulages sur le chantier du musée consacré à son oeuvre a fait l'objet d'un véritable battage médiatique... et ce fut l'occasion d'entendre une belle brochette de mensonges et / ou approximations, à propos du coût du musée.

   Et pourtant, cela fait déjà un petit moment que l'on sait que le budget prévisionnel (qui table sur un peu plus de 21 millions d'euros) est obsolète. Dès le 23 juin 2009, le Conseil d'agglomération du Grand Rodez avait entériné une hausse, à plus de 26 millions d'euros (page 18) :

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   Cette hausse a été confirmée lors de la réunion du 14 décembre 2010. (Malheureusement, à l'occasion de la refonte du site internet de la communauté d'agglo, les comptes-rendus antérieurs à 2011 ont disparu... sauf pour ceux qui les avaient enregistrés. Ils restent consultables à Rodez.)

   Les élus du Grand Rodez ne devraient donc plus affirmer que le projet Soulages ne va coûter que 21 millions d'euros... et les journalistes ne devraient surtout pas répéter ce mensonge. Pourtant, ils l'ont fait, comme Midi Libre le 10 décembre dernier. Voici encore ce qu'on pouvait lire dans Centre Presse, le même jour :

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   Les infos régionales ont véhiculé la même erreur, comme on peut le constater sur le site de France 3 :

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   Si vous prenez la peine d'écouter le commentaire du reportage vidéo, vous entendrez la même bêtise. Idem pour la radio Totem : s'il est fait mention des critiques que le projet soulève, c'est la même (sous)estimation du coût qui est citée.

   Du côté des périodiques, la situation est plus acceptable. Certes, Le Petit Journal, dans son numéro sorti le 20 décembre, reprend les "chiffres officiels" :

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   Mais, de son côté, Le Ruthénois, dans le numéro paru le 16 décembre, donne une estimation plus proche des vrais "chiffres officiels" :

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   Le Nouvel Hebdo, lui, parle désormais de 30 millions d'euros.

   Alors, pourquoi ce feu d'artifice de désinformation les 9 et 10 décembre derniers ? Peut-être parce qu'il fallait éviter que la réunion du Conseil du Grand Rodez du 13 décembre suivant ne donne lieu à des articles moins unanimes. En effet, dans le compte-rendu (page 9), c'est une tout autre estimation qui est donnée :

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   On retrouve donc ce fameux coût de 26 millions d'euros. On ne sait toujours pas qui va financer le dépassement de 5 millions... c'est dire les inquiètudes que l'on peut avoir si le dépassement atteint 10 millions d'euros ! Les contribuables du Grand Rodez risquent de devoir passer à la caisse...

   Ces craintes sont confirmées par un document issu de la municipalité ruthénoise. Courant décembre, l'équipe au pouvoir a publié un numéro spécial du magazine Rodez, notre ville, consultable en ligne :

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   Le bilan tracé est évidemment très favorable (pas forcément à tort d'ailleurs). Mais j'ai surtout été intéressé par l'un des paragraphes, consacré au musée Soulages. Voici ce qu'on peut y lire (page 3 du fascicule) :

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   Vous n'avez pas la berlue : la municipalité ruthénoise affirme que le projet, dans l'état actuel des choses, va coûter, non pas les 21 millions claironnés, non pas les 26 millions sur lesquels les élus se sont (discrètement) accordés, mais 28 millions d'euros ! Et personne, à ma connaissance, n'en a parlé. Quelques mauvaises langues ont bien ironisé sur l'exercice d'autosatisfaction de la gauche, mais, visiblement, le document n'a pas été scrupuleusement lu...

   Je vais terminer par une anecdote, puisée dans Le Petit Journal du 20 décembre. Voici ce que l'on peut voir en "une" :

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   Mais de quel scandale peut-il bien s'agir ? Si vous avez bien lu le début de cette note, vous savez que le quinzomadaire n'a pas polémiqué sur le coût du musée. Non. L'article situé page 5 évoque une petite mesquinerie de la part de la municipalité ruthénoise : la non invitation de Marc Censi aux cérémonies officielles organisées pour la venue de Pierre Soulages :

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   Il est vrai qu'en dehors de tout partisanisme politique, ce genre de comportement est assez bas. C'est tout à l'honneur du journal de l'avoir révélé.

vendredi, 02 décembre 2011

La diffusion des hebdomadaires aveyronnais

   En me rendant sur le site de la presse hebdomadaire régionale, j'ai réalisé que de nouveaux chiffres avaient été mis en ligne à propos de la diffusion des organes de presse payants. (Ne sont donc pas concernés par ce billet les hebdomadaires gratuits, comme Le Saint-Affricain.)

   D'abord, contrairement à ce qui est affirmé sur la page, la liste n'est pas complète, puisqu'il manque Le Villefranchois et Le Nouvel Hebdo. Il est possible que ce soit lié à la faiblesse de leurs ventes (moins de 1 000 exemplaires par semaine ?)... et, dans le cas du journal de Gérard Galtier, il est possible que les photocopieuses fassent du dégât.

   La diffusion du Bulletin d'Espalion est tombée à 5 970 exemplaires, alors qu'elle atteignait les 6 500 il n'y a pas si longtemps que cela. Est-ce lié au vieillissement du lectorat ? A la diminution des ventes dans la communauté aveyronnaise d'Ile-de-France ? Cela pourrait expliquer que la direction de ce journal ait jugé utile de tourner un petit film de présentation, que l'on peut visionner sur son site internet.

   Le Journal de Millau semble se porter aussi bien qu'auparavant. Sa diffusion est estimée à 6 300 exemplaires. Sa particularité est d'avoir récemment clôturé son site internet, alors que celui du Bulletin est soigneusement mis à jour. Honnêtement, je ne pense pas que cet état de fait suffise à expliquer l'évolution divergente de la diffusion des deux hebdos.

   Cela va un peu mieux pour Le Ruthénois, qui est passé de 1 500 à 2 000 exemplaires... mais cela reste évidemment assez faible. Il faut dire qu'il est tout jeune : le premier numéro est paru en mars 2010 ! (Et c'est un autre journal sans site internet !)

   Son "grand frère", Le Progrès Saint-Affricain, a vu sa diffusion s'émietter, pour se maintenir toutefois à 6 100 exemplaires, et ce en dépit du passage à la gratuité de son concurrent Le Saint-Affricain. Il me semble qu'entre les deux hebdos, la guerre fait rage. On en a un écho dans l'éditorial de cette semaine, signé Delphine Rouqette (en page 3 du gratuit) :

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   Je me trompe peut-être, mais il me semble qu'elle vise un autre journal local et l'un de ses journalistes en particulier.

   Le Progrès Saint-Affricain serait-il lui aussi en difficulté ? Je n'en sais pas plus. Je constate juste que son site internet est en reconstruction. La plus ancienne version, toujours disponible, n'est plus mise à jour depuis des lustres. La version qui lui a succédé n'est plus accessible en ligne.

11:41 Publié dans Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, médias

vendredi, 25 novembre 2011

Retour sur le numéro de "L'Express"

   Ce matin, un auditeur attentif de la radio locale Totem a pu entendre deux énormes bévues durant la séquence "Revue de presse".

   C'est tout d'abord le présentateur qui s'est (volontairement ?) trompé en affirmant que le numéro spécial était sorti aujourd'hui vendredi, alors qu'il est en vente partout depuis mercredi, ce qui m'a permis d'en parler le jour-même. C'est peut-être une manière maladroite de camoufler son manque de réactivité...

   Par la suite, c'est le journaliste représentant L'Express, Michel Feltin, qui s'est emmêlé les pinceaux à propos de la date du basculement à gauche de la majorité municipale. A trois reprises, il a parlé de l'année 1988 (au lieu de 2008), ce que son interlocuteur aveyronnais a fini par rectifier à la fin de l'entretien téléphonique.

   Cette séquence nous en a appris plus sur la politique éditoriale de l'hebdomadaire national, qui a procédé à d'autres "décrochages régionaux" dans ce même numéro :

Régions 23 11 2011.jpg

   Pour les Aveyronnais curieux (ou sceptiques), j'ajoute la véritable "une" nationale :

Une nationale 23 11 2011 bis.jpg

   En guise de dessert, je propose une couverture un peu plus ancienne (elle date de juin dernier) :

Une Hollande-Teyssèdre.jpg

   Comme quoi, le choix des titres est une affaire délicate, qui nécessite des heures et des heures de réflexion...

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jeudi, 24 novembre 2011

Un député écolo dans l'Aveyron en 2012 ?

   C'est l'une des interrogations du moment dans le département. Déjà, le mois, dernier, la publication d'une étude prospective des législatives de 2012 avait provoqué des remous. Rappelons que cette étude prévoit, outre la reconduction d'Yves Censi et de Marie-Lou Marcel, le possible basculement à gauche de la troisième circonscription, celle de Millau.

   Le sortant, l'UMP Alain Marc, pouvait donc nourrir de légitimes inquiétudes. Mais tout cela, c'est sur le papier. Il reste à la gauche le plus difficile à faire : conquérir la majorité auprès des électeurs et, pour cela, présenter le(la) candidat(e) susceptible de rassembler le plus.

   On en était resté là lorsque fut signé un accord entre le Parti socialiste et EELV (Europe Ecologie Les Verts)... et, ô surprise, à la lecture d'un article du Monde, on découvrait que l'une des circonscriptions réservées par le PS à son encombrant allié était celle de Millau :

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    Un paquet de gens ont aussitôt pensé à un célèbre moustachu... mais José Bové a très vite déclaré qu'il ne serait pas candidat. A mon avis, il a bien fait. Il est certes très connu, il a le talent pour mener une campagne de cette envergure, mais il est trop clivant, pas assez rassembleur. Certains ont pensé à un "historique" de l'écologie aveyronnaise : Yves Frémion... qui a connu une belle série de gamelles électorales (la dernière aux cantonales 2008).

   Alors qui ? Léon Maillé, qui ne s'est pas si mal débrouillé que cela lors des cantonales 2011, à Millau-Ouest ? Mouais... Une autre personne ? Qui peut être l'oiseau rare ?

   Du coup, dans le Sud, certaines méchantes langues insinuent que le PS a déjà fait une croix sur cette circonscription, dont il estime qu'elle restera à droite.

mercredi, 23 novembre 2011

Rodez dans "L'Express"

   Ce mercredi, des Aveyronnais ont pu penser que la politique du chef-lieu suscitait l'intérêt de la France entière. Evidemment, il n'en est rien et, si la cité des Ruthènes fait la "une" de L'Express, c'est uniquement dans notre département (et peut-être les limitrophes, allez savoir).

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   Les "news magazines" sont coutumiers de ces couvertures locales, conçues pour faire vendre davantage de papier. A l'intérieur de l'hebdomadaire a été placé un petit cahier détachable de 8 pages, dont la première ressemble à ceci :

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   On commence par une double page titrée Un programme pas si commun, qui présente la situation politique générale sur le Piton, rappel de la conquête teyssèdrienne à la clé. Les pages suivantes analysent la mise en application des promesses du candidat Teyssèdre. Puisqu'on est dans la paraphrase historique, on peut se laisser à dire que, pour l'hebdomadaire centriste, le bilan est "globalement positif".

   Vient en premier la fiscalité, un point-clé pour l'équipe en place (après les années Censi qui avaient vu une croissance importante de la ponction fiscale locale). Le maire ne cache pas sa satisfaction et il rappelle l'évaluation louangeuse publiée cette année par le magazine Challenges.

   En terme de transport, les résultats sont aussi là, même si j'attends avec impatience de voir quels projets vont émerger au niveau de l'agglomération suite à l'adhésion de nouvelles communes, au premier rang desquelles Baraqueville. Il m'apparaît comme une évidence que la mise en place de dessertes cadencées Baraqueville - La Primaube - Rodez (par bus... mais pourquoi pas par train ?) serait un bon moyen de désengorger cet axe routier où circuler est devenu problématique à certains moments de la journée.

   L'élargissement de l'agglomération fait l'objet de remarques plus critiques. Et pourtant... C'est peut-être le début de la construction d'un territoire cohérent, qui pourrait regrouper entre 15 et 20 communes, et faire du Ruthénois un pôle d'attraction régionale.

   Le gros point noir reste le grand contournement de Rodez, dont la réalisation semble renvoyée aux calendes grecques. Sur ce sujet, je continue à penser que l'on n'a pas assez pointé les responsabilités de l'Etat et du Conseil général de l'Aveyron. L'accord tacite entre les services de la préfecture et la Majorité départementale pour enterrer le projet est à mon avis une connerie monumentale.

   La dernière page du mini-dossier est consacrée spécifiquement à l'opposition de droite, désunie... et pas franchement motivée. C'est un sujet de conversation sur le Piton, où les méchantes langues glosent sur l'absentéisme des élus des trois listes vaincues en 2008. Voyons ce qu'il en est.

   Grâce au site de la mairie de Rodez, on peut accéder aux comptes-rendus des séances du Conseil municipal depuis mars 2008 (l'An 1 de la Nouvelle Ere de Gauche Pitonnesque). Au début de chaque fichier figure la liste des présents et absents, excusés ou non. On peut donc se livrer à un petit calcul sur les 28 séances qui se sont tenues entre le 14 mars 2008 et le 21 octobre 2011.

   La palme de la non -présence revient à deux personnes, Hélène Boulet (seconde élue de la liste menée par Frédéric Soulié) et Jean-Philippe Murat (ex-numéro 3 sur la liste conduite par Jean-Louis Chauzy), qui n'ont assisté qu'à 5 des 28 séances ! Le second a peut-être souvent été retenu par des obligations professionnelles (et les difficultés de l'entreprise Drimmer). La première n'a pas été vue au Conseil depuis le 3 novembre 2008 !

   Derrière ces deux champions arrive l'une des têtes de liste de 2008, Frédéric Soulié, plutôt pugnace au début du mandat de Christian Teyssèdre, mais qui s'est progressivement effacé. Il n'a assisté qu'à 16 des 28 séances, dont 5 des 14 dernières.

   Lui succède un duo au profil similaire : Jean-Louis Chauzy et Bernard Saules, qui n'ont assisté qu'à 18 des 28 séances. Tous deux ont été plus assidus au début de la nouvelle mandature (J-L Chauzy n'a même manqué aucune des 9 premières séances), puis ont laissé leurs autres activités prendre le dessus. Si le président du CESER fait régulièrement parler de lui dans la presse et paraît toujours se soucier de l'avenir de Rodez, Bernard Saules semble la jouer plus perso. Il n'a de plus assisté qu'à 3 des 9 dernières séances dont le compte-rendu a été publié à la date où j'écris ces lignes. Il est vrai qu'entre le football, le Crédit agricole, le Conseil général et le Conseil municipal de Rodez, le bonhomme a largement de quoi s'occuper...

   Juste derrière se positionne Maïté Laur, ex-numéro 2 sur la liste Chauzy, qui a "séché" 9 des 28 séances.

   Il reste la bonne élève du groupe, Régine Taussat, qui n'a manqué que 5 des 28 séances. Que l'on partage ou pas ses opinions, on ne peut que la féliciter pour l'authenticité de son engagement politique. Qu'il me soit aussi permis de rappeler que, des "grands" candidats, elle fut la seule à émettre publiquement de fortes réserves sur le projet Soulages, s'engageant à consulter la population.

   P.S.

   Les curieux pourront s'amuser à consulter d'anciens articles consacrés à Rodez, non pas par L'Express, mais par Le Point, en septembre 2008. Trois méritent particulièrement le détour :

- La ville au banc d'essai, qui traite de la transformation du centre-ville, des écoles, du logement social, de la RN 88 et du sport

- Christian Teyssèdre se lâche, un portrait plutôt flatteur du premier magistrat municipal

- Musée Soulages : la polémique, un papier pas suffisamment critique à mon goût

vendredi, 04 novembre 2011

Allah queue leu leu...

   ... tout le monde s'éclate, apparemment ! Et pourtant, à la base, il s'agit d'une tragique affaire : Charlie Hebdo insulté, Charlie Hebdo piraté, Charlie Hebdo incendié... mais Charlie Hebdo "libérationné", "libérationné" par lui-même, "libérationné" par le peuple journalistique... avec le concours des autorités de la France, avec l'appui et le concours de la France tout entière ! (Pour écouter l'auguste original, allez ici.)

   L'objet du courroux est le numéro qui porte cette couverture :

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   Signalons que mercredi matin, à 10 heures, il était introuvable à Rodez. Voilà un succès qui, s'il n'est pas, pour l'instant (attendons la réimpression), aussi important en volume, n'est pas sans rappeler la ruée qui s'était produite sur le numéro reproduisant les caricatures de Mahomet.

   Hébergés dans les locaux de Libération donc, les rescapés de Charlie ont bricolé un quatre-pages qui a servi ce jeudi de surcouverture au quotidien des bobos de gauche :

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   A l'intérieur, on trouve un peu de texte (pas super intéressant) et une brochette de caricatures, dont la meilleure est à mon avis celle-ci :

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   On peut en découvrir davantage sur le site internet du quotidien.

   D'autres organes de presse, qui prisent moins le dessin satirique, ont manifesté leur soutien. Le Monde publie les caricatures de son confrère, que je n'ai pas trouvé très inspirées. Plus intéressants sont les dessins de Cartooning for peace, en particulier celui-ci :

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   Plusieurs de ces oeuvres sont aussi visibles (parmi d'autres) sur le site de Courrier international (une publication du groupe Le Monde, faut-il préciser). J'aime beaucoup ce qu'a fait Kap :

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   Pour revenir à l'affaire, il faut préciser que, pour l'instant, on ne peut établir aucun lien direct entre l'incendie volontaire et les deux piratages du site internet de l'hebdomadaire satirique.

   Dans le premier cas, d'après un témoin (un chauffeur de bus ?), deux (ou trois) hommes en capuche auraient été vus, vers minuit ou une heure du matin. Au passage, ils avaient préparé leur coup, repéré les lieux, puisqu'aucun signe extérieur ne permettait d'identifier le siège de Charlie Hebdo, récemment déplacé.

   Plusieurs heures plus tard, c'est le site internet qui a été attaqué, à deux reprises. Signalons que ceux qui revendiquent l'une des attaques (des hackers turcs) se démarquent clairement de l'incendie criminel. C'est finalement leur attaque qui a été la plus efficace puisque, au moment où j'écris ces lignes, le site internet de Charlie Hebdo est toujours hors service, alors que le journal, dont les sauvegardes n'ont pas été détruites, va être réimprimé. Il a de surcroît bénéficié d'un bon coup de pub. Les incendiaires, quels qu'ils soient, n'ont finalement pas fait énormément de dégâts.

mardi, 01 novembre 2011

Un modèle économique ? (2)

   C'est de nouveau au Monde que l'on doit un article intéressant sur les entreprises à la fois humaines et profitables, des PME en général. La semaine dernière, ce sont des Allemands qui ont été mis en valeur. Ce mardi, c'est une société française qui est à l'honneur, à travers un papier intitulé "Toiles de Mayenne résiste depuis son abbaye cistercienne".

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   Cette entreprise s'est concentrée sur un créneau : le tissu décoratif de qualité (mais pas de luxe). Elle s'appuie sur le savoir-faire d'une maine-d'oeuvre française en majorité et sur des machines qu'on essaie de faire durer.

   La gestion est donc rigoureuse. On ne table pas sur des profits gigantesques... et on les réinvestit dans l'entreprise. On remarque que la bonne santé de l'entreprise ne dépend pratiquement pas du marché international, ce qui pourrait devenir un handicap si les dirigeants tablent sur la croissance de l'activité. On remarque aussi que les descendants des fondateurs ont veillé à limiter l'arrivée d'investisseurs extérieurs, pas toujours soucieux du long terme.

   La politique salariale est audacieuse, depuis le XIXe siècle. Des maisons ont été construites pour les ouvriers, une école laïque ouverte (en 1835 !) pour leurs enfants... et ceux des dirigeants. Une prime d'intéressement généreuse (pouvant atteindre 30 % du salaire) a été mise en place.

   Certes, depuis l'époque glorieuse de l'industrie textile française, le nombre d'ouvriers a fortement diminué et l'on sous-traite une partie de l'activité en Inde, Espagne et sans doute Europe de l'Est, mais le chiffre d'affaires a augmenté, les productions semblent s'être diversifiées et des magasins ont même été ouverts. Comble de la modernité : l'entreprise est présente sur la Toile !

   Pour en savoir plus, on peut lire aussi un article publié sur un site professionnel en 2006.

samedi, 29 octobre 2011

Des politiques à l'ancienne

   L'anecdote figure dans Le Nouvel Hebdo de cette semaine. Vous pouvez donc passer sur les articles engagés en faveur de la majorité départementale, qui attaquent de manière un peu trop systématique (à mon avis) les élus de gauche (mieux vaut aller lire dans Le Ruthénois la page consacrée à l'entrée de Baraqueville dans le Grand Rodez, carte intéressante à la clé), pour passer page 3 à celui qui est signé Donato Pelayo : Choisir ses candidats.

   Il y est fait allusion à un élu héraultais d'origine aveyronnaise, aujourd'hui décédé. Il aurait été le seul de sa classe à échouer au Certificat d'Etudes. Il n'en a pas moins réussi une belle carrière politique, au prix de quelques "accommodements".

   L'article ne cite pas le nom de l'élu, mais j'ai quand même fini par trouver de qui il s'agit : René Couveinhes. Il a été député de l'Hérault entre 1968 et 1973, puis de 1986 à 1997, soit 15 ans au total (et non pas 24, comme il est écrit dans Le Nouvel Hebdo). Entre temps, il a exercé de nombreux mandats locaux, notamment celui de maire de La Grande Motte.

   Le voici tel qu'il était lors de son premier mandat :

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   Et le voici 25 ans plus tard :

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   On en apprend davantage sur lui grâce à une étude qui lui a été consacrée en 1995 : La stratégie de la discrétion.

   Il a fait partie de ces élus gaullistes "du terroir" (qu'on a pu qualifier de clientélistes), d'origine modeste, qui ont fait le succès de l'UNR, de l'UDR puis du RPR. Il a été comparé à Charles Pasqua, dont il se sentait "philosophiquement" proche. (On pense qu'il a été membre du SAC.)

   Il était donc d'origine aveyronnaise par ses parents, installés à Castelnau-le-Lez, où le papa (Augustin) tenait un café. L'étude semble indiquer qu'il a obtenu son Certificat d'Etudes, mais rien d'autre, contrairement à ce qu'il a prétendu par la suite.

Après le certificat d'études primaires, il fréquente le lycée Bérard jusqu'en classe de première et s'inscrit à la faculté pour obtenir la capacité en droit. Mais il n'y reste pas.

   Peu importe après tout. Il s'est bien implanté dans l'Hérault et a grimpé les échelons au sein de l'UDR. Il obtient l'investiture en 1968 et profite de la vague gaulliste. Mais il est battu en 1973... par un certain Georges Frêche. Les deux candidats ont misé sur le vote des rapatriés, mais Frêche a joué sur l'antigaullisme de l'extrême-droite pour en récupérer les voix au second tour, qu'il a remporté de peu.

   René Couveinhes s'est ensuite davantage investi au niveau local, avant de redevenir député. Pour la petite histoire, on peut ajouter qu'il a mis le pied à l'étrier de son fils Philippe (à la mairie de La Grande Motte), qui a cependant été rapidement évincé, avant de décéder prématurément.

   Du coup, c'est un autre politique local qui tente de récupérer l'héritage, Jean-Pierre Grand, dont il est aussi question dans l'article du Nouvel Hebdo. Il n'y est pas nommément désigné, mais on peut deviner assez facilement de qui il s'agit : l'un des députés héraultais (de droite donc) à être maire, ancien attaché parlementaire. Outre la commune qu'il gère (Castelnau-le-Lez), il a en commun avec son illustre prédécesseur l'absence de références scolaires. Cela ne l'a pas empêché de "réussir" en politique, mais c'est un profil qui devient rare.

   La boucle est bouclée quand on fouille un peu son profil d'élu (les anciens mandats locaux). On y découvre qu'il a un autre point commun avec René Couveinhes : les attaches aveyronnaises. En effet, avant de se faire élire à Castelnau-le-Lez, il a été conseiller municipal à La Cavalerie, dans le Sud de l'Aveyron.

vendredi, 28 octobre 2011

Copié (presque) collé

   Cette semaine, il a beaucoup été question de la venue en Aveyron de la secrétaire d'Etat chargée de la famille, Claude Greff. Je ne vais pas m'attarder sur les polémiques diverses soulevées par sa visite et la politique de l'Etat en matière d'accueil de la petite enfance. Je me suis plutôt intéressé à la manière dont la presse locale a rendu compte de sa visite, notamment à Espalion.

   C'est aujourd'hui vendredi que j'ai réalisé que les articles parus dans La Dépêche du Midi (le 25 octobre) et le Bulletin d'Espalion (le 28 octobre) sont quasiment identiques. Seuls diffèrent les titres... et une phrase, qui ne figure que dans le quotidien :

Claude Greff a souligné les attraits d'un tel équipement qui permet «une mutualisation des moyens autour de la petite enfance».

   On note aussi quelques nuances de détail. Le Bulletin précise que le nombre d'allocutions (c'est-à-dire de discours...) a été de sept et que l'avion (en retard) venait de Paris. (Et vive le développement durable !) La Dépêche ne prend pas la peine de donner toutes les fonctions occupées par Jean-Claude Anglars (la moitié du journal y passerait).

   Qu'est-ce qui peut expliquer une telle similitude ? Comme les articles ne sont pas signés (et les photographies pas créditées), on peut penser qu'il s'agit du communiqué de presse officiel, distribué par les organisateurs de la cérémonie aux gentils envoyés spéciaux (s'il y en a eu).

   C'est donc au niveau des photographies que les deux journaux se distinguent... Pas tant que cela, en fait. Proximité oblige, le Bulletin en publie deux (+ une troisième dans le diaporama de la page Actualité du site internet ; elle se trouve en "une" de la version papier). La première est visible (en petit) sur la version numérique de l'article. En voici la version papier :

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   Elle a été prise pendant l'un des fameux discours, celui de Gilbert Cayron... qui a l'air d'ennuyer grave Jean-Claude Luche, tandis qu'Yves Censi est en train de mater un truc visiblement bien plus intéressant (une jolie paire de jambes ?) au fond de la salle.  

   J'ai encadré l'un des deux élus dont le nom n'est cité par aucun organe de presse. Il s'agit de Guilhem Serieys, qui représentait le Conseil régional (qui a quand même mis 135 000 euros dans une garderie du Nord Aveyron). Il fait donc partie des sept personnes qui se sont exprimées. On peut d'ailleurs retrouver le texte de son allocution sur son blog.

   Une seconde photographie est visible dans la version papier du Bulletin :

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   (Je l'ai un peu raccourcie sur les côtés pour que certains détails soient plus apparents. Les marmots que j'ai "coupés" me pardonneront.)

   La mise à l'écart de l'élu régional (sur une liste tarnaise, j'en conviens) est plus apparente ici (on l'a placé en bout de ruban et J-C Anglars lui tourne ostensiblement le dos)... mais les lecteurs de La Dépêche en ont été privés, puisque la photographie publiée dans le quotidien, prise à peu près au même moment, exclut Guilhem Serieys (tout comme Jean-Claude Anglars et Simone Anglade, ce qui, convenons-en, est proprement scandaleux) :

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mercredi, 26 octobre 2011

Un modèle économique ?

   Voici un bien étrange article, publié dans Le Monde daté de dimanche 23 - lundi 24 octobre 2011, accessible uniquement aux abonnés en ligne. Il a pour titre La crise ? "Quelle crise ?", répondent, pour le moment, les PME allemandes.

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   La journaliste, Cécile Boutelet, s'est intéressée au sort d'entreprises situées dans le Bade-Wurtemberg, à Künzelsau pour être précis :

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   A la base, rien ne destinait ces entreprises à devenir florissantes. Elles sont implantées dans un canton rural, entre des collines, pas tout près des grands centres urbains. On est dans l'Allemagne (de l'Ouest) profonde, où l'on parle un dialecte germanique particulier.

   On y trouve pourtant des P.M.E. très dynamiques, pour plusieurs raisons (soulignées par moi dans l'article ci-dessus).

   Alors que les secteurs d'activité pourrait sembler peu porteurs de prime abord (l'une des boîtes fabrique des vis, des systèmes de montage), on a mis l'accent sur l'innovation. On investit les profits et on sollicite la participation des employés, à l'image de ce qui se fait aussi au Japon. Du coup, l'entreprise a déposé quantité de brevets. On s'est aussi très tôt tourné vers l'exportation, pour s'assurer des débouchés.

   Le patronat est du genre paternaliste, à l'ancienne. Ainsi G. Sturm (qui dirige EBM Papst) conduit lui-même sa voiture, continue à fréquenter les habitants moins fortunés que lui dans la chorale locale. La proximité affichée vis-à-vis des employés a son revers, diront certains : le chef n'aime pas trop les intermédiaires, les syndicats, inexistants. En échange, on préserve l'emploi (c'est assez répandu chez un type de dirigeants d'outre-Rhin, les grands comme les petits ; on a ainsi vu il y quelques années Volkswagen privilégier la réduction du temps de travail  aux licenciements). Les employés ne semblent pas mécontents.

   L'autre particularité de ces entreprises performantes est de se méfier du capitalisme financier. Elles évitent tant que faire se peut de recourir aux banques et ont refusé la cotation boursière. Cette attitude n'est pas sans rappeler celle du groupe Bosch, dont l'usine castonétoise est le poumon économique du Grand Rodez. (La dernière journée portes ouvertes s'est déroulée le dimanche 19 juin 2011.)

vendredi, 21 octobre 2011

Publireportage politique dans "Le Saint-Affricain"

   La presse payante perd des lecteurs, en partie parce que nombre d'entre eux préfèrent lire gratuitement ce qu'ils peuvent trouver sur internet plutôt que de payer pour un journal en lequel ils n'ont pas forcément confiance. Ben oui... Les journalistes, qui savent souvent beaucoup de choses, en révèlent en général assez peu à leurs lecteurs, soit parce qu'ils sympathisent avec des politiques et des industriels (c'est ce que l'on appelle la connivence), soit parce qu'ils ont peur de mesures de rétorsion de la part de ceux-ci... ou de leur rédac' chef.

   Néanmoins, parfois, la complaisance est poussée un peu loin. Il me semble que c'est le cas du numéro de mercredi 19 octobre de l'hebdomadaire (récemment devenu gratuit) Le Saint-Affricain. Voici ce qui est annoncé en "une" :

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   Compte tenu de la surface rédactionnelle qui lui est consacrée dans le journal et de la place qui lui est dévolue en première page, on peut considérer cet article comme étant le plus important du numéro de la semaine. Il est signé "V.S.", sans doute Valérie Schmitt, l'un des membres de l'équipe du Saint-Affricain.

   Pourquoi parler de "complaisance" ? Après tout, l'idée de base (suivre une journée du député - premier vice-président du Conseil général) n'est pas mauvaise. Elle n'est toutefois guère originale ; elle a même été le support d'une petite vidéo de présentation (lénifiante) diffusée sur LCP, et dont j'ai parlé dans un billet du 5 janvier dernier.

   L'article commence fort :

   Nous avions convenu d’un rendez-vous, c’était un vendredi. Arrivée à sa permanence à Millau à 8h30, je pensais bénéficier d’un café avant d’entreprendre ce qui me semblait être une journée marathon. Et bien que nenni ! A mon arrivée Alain Marc était déjà en rendez-vous.

   Quel exploit ! Sérieusement, les millions d'actifs (nettement moins rémunérés que M. le député) qui sont déjà au travail à cette heure-là n'y verront aucun motif d'admiration. Soit la journaliste est sincère, et dans ce cas on peut la soupçonner d'avoir, à la base, une assez mauvaise opinion du travail d'un élu, soit elle simule la surprise dans le but de mettre en valeur le député. Et puis... quand bien même il commencerait à 5 heures du matin... C'est le travail effectué qui compte. Il pourrait ne s'y mettre qu'à 10 heures que cela ne me dérangerait pas (à la limite), si ce qu'il fait est utile à la société. De surcroît, il n'y aucune prise de recul de la journaliste quant au comportement de la personne qu'elle suit : il est là pour faire bonne impression (et il aurait tort de ne pas essayer de le faire, après tout).

   Dans la suite de l'article, plusieurs remarques viennent confirmer ce parti pris en faveur du député. Il est ainsi question de coups de fil (qu'on imagine nombreux) sur le téléphone portable d'Alain Marc qui viennent interrompre la discussion avec son assistant parlementaire (dont je me demande s'il ne lui arrive pas, de temps à autre, d'intervenir sur divers sites internet sous un pseudonyme philosophico-géométrique...). On apprend indirectement que nombre de solliciteurs ne passent visiblement pas par sa permanence ou ses assistants pour le contacter. La fin de l'article en remet une couche sur l'emploi du temps démentiel du député - premier vice-président du Conseil général. S'il y en a que cela effraie, je propose une solution : une nouvelle loi (plus stricte) sur le cumul des mandats. Ainsi, nous permettrions à nos chers élus, de droite, de gauche et d'ailleurs, de mener une vie familiale plus sereine (s'ils en ont l'envie) et de se consacrer davantage à leur mandat principal (voire unique).

   Le problème est que l'on a du mal à voir ce qui ressort véritablement du travail de l'élu. L'article, qui ne dresse peut-être pas un portrait fidèle à la réalité, donne surtout l'impression que le député - premier vice-président du Conseil général entretient ses relations publiques et se montre là où il faut se montrer (sur les chantiers routiers, auprès des maires ruraux, des agriculteurs etc.).

   Le choix des exemples n'est d'ailleurs pas le résultat du hasard, selon moi. On prend soin de nous signaler que le premier rendez-vous de la journée a pour objet le domaine social. Eh, oui ! Il faut bien mettre en tête du lecteur moyen que l'élu UMP est du Parti Radical (vous savez, ce parti dont la figure charismatique vient de renoncer à concourir à la prochaine élection présidentielle contre je ne sais quel plat de lentilles). D'ailleurs, jamais dans l'article il n'est précisé qu'Alain Marc est membre de l'UMP, alors qu'il est fait allusion à son intervention auprès du gouvernement. (On a presque l'impression qu'il est dans l'opposition !) Cela serait gênant : une partie des problèmes de ses électeurs vient de mesures prises par une majorité à laquelle il apporte ses suffrages à l'Assemblée nationale. Mais, là encore, ô surprise, jamais l'article ne fait état de son travail au Palais Bourbon, celui pour lequel pourtant il est grassement payé. (Seule, en fin d'article, une citation semble indiquer que les séjours parisiens ne sont perçus que comme pourvoyeurs de subventions...)

   Les autres rendez-vous permettent de mettre en valeur l'action de la majorité départementale de Jean-Claude Luche. Il est donc évidemment question des travaux routiers. On n'apprend rien sur le travail concret d'Alain Marc, mais on sort de là en se disant que le Conseil général est vraiment géré par des types bien. (N'est-ce pas l'essentiel, après tout ?)

   On ne s'étonnera pas non plus que, parmi les nombreuses activités du député d'une circonscription rurale, un coup de projecteur soit mis sur le soutien à l'agriculture. Pas n'importe laquelle toutefois. Il est fait allusion à la construction de lacs collinaires, censés régler les problèmes de sécheresse... selon la FNSEA. Il n'est nullement fait mention des impacts environnementaux de ce genre de pratique, présentée ici comme LA solution. A ce sujet, plutôt que de "l'agriculture de demain", l'élu aurait été mieux inspiré de parler de "l'agriculture d'hier".

   Ensuite, on reste dans le classique avec le soutien affiché à l'enseignement privé, ici agricole à rythme adapté. Son collègue Yves Censi est dans la même démarche de l'autre côté du département, pas toujours avec succès toutefois. Dans ce domaine, il faut reconnaître qu'Alain Marc fait preuve d'un bel éclectisme, puisqu'il a effectué (sauf erreur de ma part) une grande partie de sa carrière au sein de l'Education nationale.

   Rappelons aussi qu'il a fait valoir ses droits à la retraite à 53 ans, information qui ne figure pas dans l'encadré "CARTE D'IDENTITE" de l'article du Saint-Affricain :

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   Comme souvent, le diable se niche dans les détails... non pas ceux qui sont donnés, mais ceux qui sont absents de l'article. Ainsi, la fiche insiste lourdement sur les racines aveyronnaises du député - premier vice-président du Conseil général... oubliant de préciser qu'il est né à Paris. Pourquoi ne pas le dire ? Il n'y a là rien d'infamant... à moins que cela ne soit considéré comme gênant ? Le fait que seules les scolarités primaire et secondaire soient mentionnées va dans le même sens. Si le (futur) député est né à Paris (parce que son père y travaillait), il y a de fortes chances qu'il y ait suivi (au moins partiellement) sa scolarité en maternelle. Là encore, l'insistance mise sur le parcours aveyronnais semble cacher une gêne (injustifiée ?) vis-à-vis du parcours parisien.

   Vous me direz que ce ne sont là que des points de détail, mais leur accumulation, dans un article qui précède de moins de dix mois un scrutin législatif, laisse à penser que le journal s'engage du côté de l'élu dont il trace un portrait exclusivement louangeur.

vendredi, 07 octobre 2011

La presse aveyronnaise en évolution

   Elle s'organise autour de deux pôles. Le premier, dominant dans le département, est celui des Journaux du Midi (passés sous la coupe du Groupe Sud-Ouest). Le navire amiral est Midi Libre, mais le plus lu dans l'Aveyron est Centre Presse, qui penche plutôt à droite. Ce groupe connaît des difficultés, dont il a été fait état dans Centre Presse le 4 octobre, dans un article intitulé "Journaux du Midi : un plan de transformation du groupe".

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   Du coup, un appel à la grève a été lancé. C'est le quotidien de Montpellier qui semble le plus menacé par les réductions d'effectif, qui sont d'autant plus mal perçues que, d'après Le Figaro, si la situation s'est dégradée en 2011, le bilan 2010 était bon.

   Dans l'Aveyron, deux hebdomadaires dépendent de ce groupe : Le Journal de Millau et (indirectement) Le Saint-Affricain. ("Philosophiquement", on pourrait y a jouter le Bulletin d'Espalion, un indépendant dont certains contributeurs ne me semblent pas sans lien avec Centre Presse.) Le premier semble bien se vendre, mais, depuis plusieurs mois, le site internet (qui permettait d'accéder -de manière limitée- à une partie du contenu rédactionnel) a été mis en sommeil. Au contraire, Le Saint-Affricain semble avoir misé sur le numérique (son site est bien fourni). C'est lié à son changement de statut, puisque de payant il est devenu gratuit, avec davantage d'espace publicitaire. Son directeur s'en est expliqué sur la radio Totem.

   C'est là que j'ai eu la puce à l'oreille. S'il est affirmé que le projet remontait à janvier 2010, je constate une curieuse coïncidence : la nouvelle version gratuite du Saint-Affricain date du 23 avril 2010 (le dernier numéro payant étant paru le 16 avril), soit à peine plus d'un mois après le lancement, sur le Grand Rodez, de l'hebdomadaire Le Ruthénois.

   Vous allez me dire : quel lien peut-il y avoir ? Eh bien Le Ruthénois est un "petit frère" du Progrès Saint-Affricain, un indépendant qu'on sent proche de La Dépêche du Midi (plusieurs journalistes travaillent pour les deux), elle plutôt de gauche. Les Journaux du Midi ont paraît-il très mal pris l'arrivée du nouvel hebdomadaire sur le Piton. La transformation du Saint-Affricain en gratuit à plus fort tirage (imprimé à Montpellier...) ne pourrait-elle pas s'analyser aussi comme une sorte de croche-pied tendu au Progrès ?

   La manne des annonceurs publicitaires n'est pas infinie, on le sait, surtout en période de crise. (Cela a d'ailleurs sans doute conduit les gérants du gratuit A l'oeil à le transformer de quinzomadaire en mensuel.). Tenter de monopoliser cette source de revenus est un moyen d'étouffer la concurrence. De la même manière, l'avancement du jour de parution (du jeudi, comme le Progrès, au mercredi) pourrait se comprendre comme une mauvaise manière pour récupérer une partie du lectorat et des annonceurs du concurrent.

   Le second pôle de presse aveyronnais ne semble pas péter le feu non plus. Le navire amiral, La Dépêche du Midi, se vend plutôt dans l'Ouest du département et sur Decazeville, d'après mes informations, où est aussi bien implanté l'hebdomadaire Le Villefranchois, qui fait partie du même groupe, et qui vient de rénover sa formule. L'an dernier, une rumeur a circulé sur le non-remplacement d'une personne sur le départ, voire sur la fermeture du bureau de Rodez. Ceci dit, le site internet de La Dépêche est, à mon avis, le meilleur toutes publications confondues.

   Au niveau des ventes, les hebdomadaires proches du quotidien de Toulouse (Le Ruthénois et Le Villefranchois) ne semblent pas atteindre les scores de leurs confrères aveyronnais. Par contre, le "navire amiral" lui, se vend globalement mieux que Midi Libre et surtout, il s'appuie sur un bon réseau d'abonnés, qui représentent 53% de ses ventes, contre 39% pour le quotidien de Montpellier. (Notons que, sous cet aspect, le record est battu par Centre Presse, avec 77% d'abonnés !)

   Tout cela pour dire que la presse aveyronnaise, riche et assez diversifiée, me semble être d'une santé précaire...

02:55 Publié dans Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, médias

jeudi, 06 octobre 2011

L'Aveyron, gros dégueulasse

   Dans le département, l'année 2010 a notamment été marquée par la polémique née de la fermeture du site du Burgas, à Sainte-Radegonde (commune située à la périphérie immédiate de Rodez) et l'ouverture du quai de transfert (provisoire) à Sébazac-Concourès. L'hebdomadaire local Le Ruthénois s'est penché à plusieurs reprises sur cette affaire, notamment dans le numéro 5, le numéro 7 et le numéro 12.

   En gros, je n'ai rien à ajouter aux billets écrits l'an dernier (ni à ma -modeste- contribution au site Aligorchie). Le changement survenu depuis cette date est le début de la construction du quai de transfert définitif, sur le territoire de la commune de Sainte-Radegonde... après bien des péripéties.

   Et puis, voilà-t-y pas que Le Monde s'en mêle ! Le numéro daté du jeudi 6 octobre contient un article (signé Gilles van Kote) consacré aux départements contraints d'exporter leurs déchets (chez les voisins). Il est illustré par une carte fort intéressante :

Déchets 06 10 2011.jpg

   J'ai retouché l'image de manière à mieux mettre en valeur certaines zones. Ainsi, on remarque qu'il ne semble pas y avoir de lien entre la démographie des départements et leur capacité à traiter eux-mêmes les déchets produits par la population qu'ils abritent.

   En effet, parmi les départements dont on pense qu'ils n'auront pas, en 2015, la capacité à traiter leurs déchets (entourés de rouge), on trouve aussi bien le Nord (le plus peuplé du pays), le Rhône (avec Lyon), la Moselle et les Alpes maritimes que le Sud du Massif Central (avec l'Aveyron au coeur de la zone...).

   De la même manière, parmi les départements dont la capacité est estimée suffisante (avec des points verts), on trouve aussi bien ceux de l'agglomération parisienne (Paris et la petite couronne) et la Gironde que les plaines du Bassin parisien et les marches Nord et Est du Massif Central.

   La couleur politique ne semble pas plus être un facteur explicatif. Reste le dynamisme des élus (et leur sens des priorités), qu'ils soient de gauche, de droite ou d'ailleurs. Or, dans l'Aveyron, force est de constater que les deux camps ont l'esprit tourné vers des projets aussi dispendieux qu'inutiles (le musée Soulages pour la gauche du Grand Rodez, le barreau de Saint-Mayme pour la droite départementale).

dimanche, 02 octobre 2011

"Groland.con" et les affaires DSK

   C'est d'abord dans l'émission du 24 septembre dernier qu'il a été question du priapique ancien directeur général du FMI. Michael Kael y était censé interroger Tristane Banon... et se comportait de manière particulièrement peu élégante :

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   Cela conduisait le reporter de l'impossible à s'excuser à l'antenne, à la manière de DSK lors de son entretien promotionnel avec Claire Chazal sur TF1.

   Sans trop m'étendre dessus (!), je veux juste dire qu'il est hypocrite de sa part de parler de "faute morale". En effet, comme DSK nie le viol (et le rapport tarifé), la relation sexuelle serait donc un simple adultère. Il ne serait donc "coupable" que d'avoir trompé son épouse Anne Sinclair. C'est là un gros mensonge : on sait depuis des années que le couple est assez libre (surtout DSK). Ce n'est donc pas la première fois qu'il trompe son épouse... et ce n'est pas non plus la première fois qu'il a une attitude plus qu'ambivalente avec une femme.

   Les curieux pourront lire avec profit Sexus politicus, qui révèle quelques exemples (anciens ou récents) de relations ambiguës nouées dans la sphère politico-médiatique... dont on se garde bien d'informer les électeurs, alors qu'elles jouent un rôle sous-jacent.

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   (Le chapitre 3 de la septième partie est intitulé "L'affaire DSK".)

   Un autre mensonge est l'utilisation qu'il fait du rapport de Cyrus Vance. Celui-ci n'innocente pas du tout DSK. Je l'ai déjà écrit et c'est aussi évident dans l'esprit des journalistes du Monde qui se sont penchés sur l'affaire Nafissatou Diallo. Cela apparaît au détour de plusieurs articles, ainsi que dans l'entretien accordé par l'avocat de DSK, William Taylor. Dans la version papier, l'une des questions posées par Marion Van Renterghem est particulièrement révélatrice :

"Comment expliquez-vous qu'une relation de neuf minutes [au maximum, compte tenu des informations transmises par le pass de la femme de ménage], dont M. Strauss-Kahn a dit lui-même qu'elle n'était pas tarifée, et alors qu'il est établi que les deux protagonistes ne se connaissaient pas, puisse être consentie ?"

   L'avocat semble un peu embêté. La solution serait de donner la version de DSK de ce qui s'est passé dans la chambre (il se contente de dire ce qui, selon lui, ne s'y est pas passé). Voici ce qu'il déclare :

"Nous avons décidé de ne pas parler de ce qui s'était passé dans la chambre. Nous n'y dérogerons pas."

   Pour moi, la seule raison qui pousse la défense à ne pas s'exprimer là-dessus est la prudence : toute affirmation de DSK serait soumise à la critique...et risquerait de relancer les poursuites !

   Ajoutons que, dans son intervention sur TF1, DSK s'en est pris à L'Express, qui a publié le rapport médical, dont les conclusions ne sont pas tranchées. Nafissatou Diallo a bien des traces sur le corps, mais ont-elles été provoquées par l'agression qu'elle dénonce ? Le directeur de la rédaction de l'hebdomadaire, Christophe Barbier, a rapidement répondu à Dominique Strauss-Kahn.

   Mais revenons à Groland.con. L'émission du samedi 1er octobre traite du cas DSK en deux occasions. Il y a tout d'abord le reportage de Gustave de Kervern, qui, n'écoutant que son courage, s'est placé sous les fenêtres de l'appartement parisien du hiérarque socialiste :

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   La fine équipe en tire une conclusion pertinente sur l'état de santé de DSK. Je vous laisse imaginer laquelle...

   Enfin, le rappel (bidon) des titres est l'occasion d'évoquer un mini-documentaire tentant d'expliquer aux enfants la tentative de viol dont DSK serait l'auteur sur Tristane Banon :

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   PS

   Décidément, le travail d'une femme de ménage dans un grand hôtel semble l'exposer à bien des avanies. Tout récemment, ce sont trois joueurs de rugby anglais qui, en Nouvelle-Zélande, se sont comportés comme de gros beaufs : ils se sont amusés à subtiliser le talkie-walkie de l'employée, lui ont fait des propositions "indécentes"... mais la dame a pris un avocat !

 

   PS II

   Cette histoire a été pour moi l'occasion de perfectionner ma connaissance de la langue de James Cameron. Dans l'article du Sunday Mirror, il est question d'un "Aussie kiss" que l'un des joueurs demande à la femme de ménage de lui prodiguer. Ce "baiser australien" est une autre manière de désigner la fellation... On reconnaît bien là le sens de l'euphémisme de nos amis anglais, qui savent allier grivoiserie et rigueur géographique ! (Ben oui, l'Australie, c'est "en bas"... mais pas tout en bas !)

samedi, 01 octobre 2011

Le Pakistan va-t-il basculer ?

   On peut légitimement s'inquiéter de l'évolution interne de ce pays peuplé de plus de 180 millions d'habitants. On sait que l'islam traditionnel y occupe une place très importante, variable selon les régions, les villes et les types de population. Depuis quelques années, une radicalisation semble à l'oeuvre. On en a eu une nouvelle preuve à travers un article de Jacques Follorou, publié dans Le Monde daté du 28 septembre : "Une collégienne pakistanaise battue pour blasphème".

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   A la lecture de l'article, on est saisi par la bêtise des fanatiques religieux, incapables de comprendre que la pauvre gamine a commis une faute d'orthographe, que l'on pourrait rapprocher, en français, de la confusion enre "chrétien" et "crétin".

   Malheureusement pour elle, cette adolescente n'est pas musulmane, et cette histoire a pris des proportions gigantesques, instrumentalisée par les bigots du pays.

   Dans l'article, il est piquant de constater que les autorités religieuses, qu'on ne saurait suspecter de faire preuve d'une tolérance excessive envers les chrétiens, en sont à souligner le caractère involontaire de la "faute" (ben oui, c'est un blaphème que d'insulter, même involontairement, le Prophète... on a failli y goûter aussi en France, souvenez-vous), contre les plus butés de leurs coreligionnaires.

   Cette affaire n'est de surcroît pas isolée. En Europe, on a (à raison) beaucoup médiatisé le cas d'Asia Bibi, cette autre chrétienne du Pakistan, condamnée à mort (l'appel est en cours). Une pétition a même été lancée en sa faveur.

   Rappelez-vous : le gouverneur du Penjab, Salman Taseer, qui avait défendu la chrétienne, a été assassiné par un policier extrémiste, qui est aujourd'hui considéré comme un héros par un gros paquet d'abrutis. Il vient néanmoins d'être condamné à mort par la justice pakistanaise, qui semble avoir encore des couilles au cul.

   Elle en aura bien besoin, parce que le fils du gouverneur assassiné a été récemment enlevé, sans doute par des proches des talibans pakistanais. Rappelons aussi que, toujours en 2011, le ministre (chrétien) des minorités religieuses qui, tout comme Salman Taseer, militait pour la réforme de la loi sur le blasphème, a été assassiné par des hommes non identifiés.

   Je vais m'arrêter là, alors que je pourrais continuer avec d'autres exemples, moins médiatisés, de chrétiennes (pakistanaises) violées par des musulmans. Dans ces cas, toutefois, il faut reconnaître qu'il est difficile de distinguer ce qui relève du fait divers, du machisme ambiant et de la persécution religieuse.

dimanche, 25 septembre 2011

Menstruations, strip-tease et pognon

   Cette puissante association lexicale n'est pas là pour annoncer un billet graveleux, mais deux articles sérieux, consacrés à des recherches non moins sérieuses.

   C'est dans Le Monde daté du 24 septembre que j'ai trouvé un papier signé Pierre Barthélémy, Le club de strip-tease, labo de la fécondité :

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   Il ressort de l'étude scientifique citée que les go-go danseuses reçoivent plus de pourboires les jours qui précèdent l'ovulation... et que celles qui prennent la pilule, si elles ont des revenus plus réguliers, gagnent globalement moins !

   Le New York Times s'est lui aussi fait l'écho de ces travaux ardus. La journaliste prend soin de préciser que les chercheurs n'ont pas été payés pour fréquenter des lieux de perdition ! (Jésus-Marie !) Leur recherche s'est appuyée sur des entretiens et des questionnaires remplis à distance. Très sérieusement, Rebecca Skloot se demande quelles implications cette étude peut avoir sur la capacité des femmes à vendre plus (ou moins) de voitures, à diriger des conseils d'administration...

   Toutefois, au vu des détails fournis par Pierre Barthélémy (sur les implants mammaires, l'épilation, les parfums), on peut supposer que les rats de laboratoire (ne serait-ce que par conscience professionnelle...) sont quand même allés faire un tour dans ces bouges où l'humanité se rabaisse et les dollars changent rapidement de mains...

samedi, 24 septembre 2011

Deux-trois choses sur certains ancêtres de Nicolas Sarkozy

   Je vais rebondir sur un article publié dans Le Monde daté du vendredi 23 septembre (pour la version papier) : "Sarkozy, l'Israélo-Palestinien", signé Natalie Nougayrède. (J'ai naguère beaucoup apprécié la couverture de l'actualité russe par cette ancienne correspondante à Moscou, dont le rappel à Paris m'avait paru soudain. Devenue une sorte d'éditorialiste à l'International, elle a été un temps ostracisée par Bernard Kouchner.)

   Commençons par observer l'habillage. J'ai d'abord lu l'article dans la version papier. Il est illustré par ce montage photographique :

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   Le cadre, rapproché, suggère une grande intimité. Si le président français est plus souriant avec son homologue palestinien, on remarque toutefois que le Premier ministre israélien B. Nétanyahou semble sur le point de lui "rouler une pelle" !

   Mais les lecteurs de la seule version numérique se sont vu offrir une autre illustration :

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   Elle est plus ancienne (Ehud Olmert n'est plus Premier ministre depuis environ deux ans et demi) et plus institutionnelle. Le président français est dans un rôle d'intermédiaire. (Notons au passage que cette image le montre moins âgé, les cheveux moins grisonnants...) Si les sourires sont là, l'ambiance n'est tout de même pas aussi intime que sur la version papier. (Les esprits particulièrement pointilleux auront relevé la légère différence orthographique dans le titre. C'est la version publiée sur la Toile qui est juste... et cela tombe bien : chaque "facette" a droit à sa majuscule... mais pas à la poignée de mains !)

   Tout cela nous amène aux ancêtres maternels du président français (dont il est question dans l'article). S'il est bien catholique, fils de deux parents nés catholiques, de quatre grands-parents catholiques, l'un de ceux-ci a connu une vie agitée, comme on peut le lire dans un passionnant dossier publié par Le Nouvel Observateur en 2010.

   On apprend que le grand-père maternel de N. Sarkozy, Aron Benedict Mallah, est né dans la communauté juive de Salonique, ville que sa mère a quittée en compagnie de ses enfants après la mort de son époux. Voilà le (futur) grand-père installé en France, très attaché à sa nouvelle patrie. Il épouse Adèle Bouvier et se convertit au catholicisme. Le couple n'a eu que deux filles, Suzanne (sans descendance) et Andrée (la mère de Nicolas). Durant la Seconde guerre mondiale, la famille quitte Paris pour la zone non occupée (jusque fin 1942), puis reste cachée en Corrèze.

   Presque tous les frères et soeurs du grand-père Benedict (qui sont demeurés juifs) ont échappé à l'extermination. L'exception est la petite soeur Henriette (née en 1911, peu avant la mort du père de Benedict). D'après Le Nouvel Observateur, elle aurait été déportée en 1943 de Salonique (le berceau familial), où elle était revenue s'installer. Cependant, quand on cherche une Henriette Mallah parmi les victimes de la Shoah, les deux réponses trouvées ne concordent pas totalement avec cette version.

   La première Henriette Mallah était plus âgée (née en 1895) et notée comme originaire de Cavalla (Kavala), située dans une région proche de Salonique (Thessalonique) :

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   Elle a été déportée à Auschwitz à partir de Drancy en avril 1944.

   La seconde Henriette Mallah était plus jeune, née en 1911 à Salonique. Cela correspondrait à la grand-tante de Nicolas Sarkozy. Mais elle aussi a été déportée à Drancy puis Auschwitz, en 1944. On peut en déduire que, si c'est bien la bonne personne, l'article du Nouvel Obs contient deux approximations, sur la date et le lieu de départ de la déportation... à moins que la grand-tante ne soit une autre Henriette Mallah, ou que, dans les registres, elle porte le nom de son mari, déporté avec elle et leur fille.

   Je penche pour la première solution (une erreur du Nouvel Observateur). Voici pourquoi. Sur un site sépharade qui traite de la déportation des juifs de Salonique, j'ai trouvé l'information suivante :

"Dans une note confidentielle, l'Ambassadeur allemand à Paris, en date du 15 juillet 1943, transmet à Roethke une liste de 32 juifs de Salonique ayant la nationalité française et signale qu'il ont été "expédiés" (abberfördert worden) sans préciser si c'était vers Auschwitz ou Drancy (CDJC, CXXV-32)"

   Il est logique de conclure que la soeur du grand-père de Nicolas Sarkozy, si elle était retournée, à un moment de sa vie, s'installer à Salonique (où elle était née), était ensuite revenue en France métropolitaine, d'où elle avait été déportée. Quant à la confusion des dates, elle est peut-être due au fait qu'Henriette Mallah n'a pas été immédiatement envoyée de Drancy à Auschwitz. Elle a pu être internée dans le camp situé au nord-est de Paris dès 1943, avant d'être déportée en Pologne en 1944.

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samedi, 17 septembre 2011

On reparle de Paul Ramadier (1888-1961)

   Il est mort voilà bientôt 50 ans. Il joua un rôle important au plan national et aussi dans l'Aveyron, où il occupa des fonctions électorales variées durant sa longue carrière politique.

   Le Nouvel Hebdo de cette semaine publie une tribune de Maurice Barthélémy, quatrième adjoint au maire de Rodez :

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   Il faut dire qu'à l'approche de l'élection présidentielle, les socialistes pourraient s'inspirer de ce grand ancêtre, authentique homme de gauche, antitotalitaire (il n'avait pas que des amis chez les communistes...) et d'une grande probité. Il a appartenu à plusieurs gouvernements du Front populaire. Il est surtout connu comme l'un des 80 parlementaires à avoir voté contre l'octroi des pleins pouvoirs à Philippe Pétain, le 10 juillet 1940.

   Durant la guerre, il a appartenu à la Résistance et contribué (avec son épouse Marguerite) à sauver des juifs, ce qui lui a valu, bien plus tard, d'être reconnu "Juste parmi les Nations". Son nom (parmi des milliers d'autres) est ainsi honoré à Yad Vashem.

   Après guerre, il est devenu le premier président du Conseil de la IVe République et a rompu l'alliance nouée en 1944-1945 avec le Parti communiste. Une dizaine d'années plus tard, ministre des Affaires économiques et sociales, il fut à l'origine de la création de la vignette automobile, dans un but louable au départ :

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   Mais la presse locale n'est pas la seule à faire écho à cet auguste politique. Cette semaine, son nom est apparu au détour de la critique d'un livre, parue dans Le Monde daté du 16 septembre. En effet, La Bataille du Sénat évoque, parmi d'autres choses, l'existence de réseaux francs-maçons au sein de la haute assemblée. On apprend donc qu'il existe une Fraternelle parlementaire, qui semble transcender le clivage gauche-droite.

   Paul Ramadier aurait été à l'origine de sa création (à l'époque où il était président du Conseil)... si bien, qu'aujourd'hui encore, il existe un Cercle Ramadier, évidemment maçonnique. Je ne sais pas ce qu'en aurait pensé l'ancien maire de Decazeville...

   Ajoutons que l'homme, contrairement à nombre de politiques, était doté d'une culture certaine. Il lui est arrivé de signer des articles dans la prestigieuse Revue du Rouergue, une publication érudite de tendance plutôt conservatrice.

   Esprit indépendant, il s'était rallié au retour au pouvoir de Charles de Gaulle (en 1958), sans pour autant se départir de son regard critique. C'est cependant la période qui le voit perdre tous ses mandats, à cause principalement de la division de la gauche : le siège de député en 1958 (avec une habile manoeuvre de la droite locale), la mairie de Decazeville en 1959.

   Moins connue est l'action de son fils, Jean Ramadier qui, fait exceptionnel, ne bénéficie d'une notice biographique que sur la version anglaise de Wikipedia (à la date où j'écris ces lignes). Je dois  reconnaître que j'ignorais totalement l'existence de ce fils, ainsi que ses actes.

   Pour ceux qui ne lisent pas l'anglais, voici ce que dit, en gros, la notice : Jean Ramadier a résisté à l'occupation japonaise, en Indochine. Il a même été torturé par la Gestapo nippone, la Kempeitaï. Il est par la suite devenu gouverneur de colonies françaises d'Afrique subsaharienne : le Niger, la Guinée puis le Cameroun (où il eut le titre de haut commissaire : ce n'était pas officiellement une colonie, mais un mandat, attribué par feue la S.D.N. après la Première guerre mondiale). A ces postes, il s'est fait remarquer par son attachement aux droits des peuples. Il est mort précocement, à 54 ans.

   Mais l'histoire politique familiale ne s'arrête pas là. En parcourant l'excellent ouvrage de Roger Lajoie-Mazenc, Maires de famille, j'ai découvert que le petit-fils de Paul Ramadier, qui porte les mêmes nom et prénom que lui, a tenté sa chance devant le suffrage universel, notamment aux élections municipales, à Decazeville, sans succès.

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dimanche, 11 septembre 2011

Un string nationaliste

   Comme quoi, on en apprend tous les jours ! C'est en voguant sur la Toile que je suis tombé sur un article de L'Est Républicain évoquant les produits dérivés du Front national.

   L'info est sortie parce que le merchandising semble avoir gagné l'université d'été consacrée à Marine Le Pen. On notera la différence d'approche entre le quotidien régional lorrain et Libération, qui privilégie un article plus politique, quand son confrère aborde le sujet par le petit (?) bout de la lorgnette.

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   Remarquons que les objets sont bien blancs... C'est propre, mais assez risqué si l'on veut être sûr(e) de masquer d'éventuelles "traces de pneu". Après, des goûts et des couleurs... Si je trouve le string pas vilain, le calebut évoque trop un slip kangourou à peine amélioré. On pourrait aussi disserter sur le positionnement de la flamme, chez l'homme comme chez la femme... On n'a pas été trop audacieux ! Si je puis me permettre une suggestion... pour gagner un nouveau public, il faudrait ajouter une autre flamme, derrière... ce qui pourrait intéresser une foule d'anti-FN ravie de péter sur la flamme !

   Ajoutons que ces produits ne sont pas nouveaux. Ils semblent avoir été lancés pour la Saint-Valentin 2008. On peut même les acheter sur la Toile.

   Une question, pour finir. Sont-ils fabriqués en France ? Vu ce que l'on peut lire sur le site internet, cela doit être le cas. Il serait bon de le préciser.

vendredi, 09 septembre 2011

C'est la gloire !

- Dis, Henri, as-tu jeté un oeil au Nouvel Hebdo qui vient de sortir ?

- Je n'ai pas encore eu le temps. Pourquoi ?

- Eh bien, on y cause de toi !

- De moi ?

- Enfin, pas de toi, mais de ton blog.

- Bigre ! Cela me fait donc (après Le Ruthénois n°6 et A l'oeil n°35) trois mentions dans la presse locale ! Et on dit du bien de moi ?

- Plutôt !

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   Dans le même numéro, en dernière page, le journal renoue avec les "notes" d'un politique local, ici Norbert Castelltort, président de la section aveyronnaise du Parti Radical.

   Mais, ces derniers jours, ce sont d'autres Aveyronnais qui ont connu la gloire médiatique : les organisateurs et participants d'Agrifolies, plus particulièrement ceux qui se sont essayés à l'agridating.

   La presse locale a bien entendu suivi la préparation et le déroulement de la manifestation. Le Ruthénois de cette semaine y consacre même une page entière (la 7), comme il l'avait déjà fait la semaine dernière.

   Mais le plus étonnant est que des médias nationaux... et même internationaux se sont déplacés et/ou ont consacré articles et sujets à cet événement. La liste publiée par Midi Libre impressionne :

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   Le seul problème est qu'ils se copient souvent... ou plutôt qu'ils ont tous consciencieusement "pompé" l'article publié par l'AFP. Ainsi, France Soir, Libération, 20minutes et Direct Matin nous proposent un joli copié-collé, jusque dans le titre. Au niveau de la photographie, Libé et Direct semblent suggérer que tout cela est une histoire de blé, 20 minutes ayant "tapé" dans une banque de données pour nous ressortir une photo de 2010 (ambiance bucolique). France Soir a fait de même, mais l'image retenue montre l'organisateur de la manifestation, Bruno Montourcy, sans doute pris devant la préfecture de Rodez.

   Du côté des hebdomadaires, L'Express et Le Point ne se sont pas démarqués de leurs confrères provinciaux, aussi bien pour le texte que pour l'illustration. (Les épis de blé ont rencontré un franc succès !) N'attendons pas plus d'originalité de la part de TF1, dont pourtant une équipe a suivi l'un des candidats à la rencontre amoureuse.

   Mais le retentissement d'Agrifolies ne s'est pas limité à l'Hexagone. Nos voisins belges se sont intéressés à la chose. 7/7.be a fait comme ses camarades français : du copiage, sauf pour la photographie. La Libre Belgique, plus originale, propose une petite vidéo, en plus du texte de l'AFP.

   Plus sensationnel encore : le prestigieux quotidien américain, The New York Times, a dépêché une journaliste dans l'Aveyron. Son article s'appuie d'abord sur le cas d'un agriculteur de l'Ouest de la France, qui a trouvé chaussure à son pied grâce à un site de rencontres. C'est dans la seconde partie qu'il est question de l'Aveyron, présenté comme le département du Roquefort (ça parle aux Ricains). Bruno Montourcy semble avoir été interrogé avant la tenue d'Agrifolies.

   Quoi qu'on pense de ce genre de manifestation (où, côté "guest star de seconde zone", Emma Daumas a succédé à Elodie Gossuin, venue en 2010...), il faut reconnaître qu'avec 20 000 participants et une importante couverture médiatique, le (presque plus) président des Jeunes Agriculteurs a réussi un joli coup.

   P.S.

   Pour la petite histoire, on retiendra que l'heureux organisateur d'un système de drague rurale "moderne" serait un néo-célibataire ! (Il s'était déclaré "en divorce" dans l'entretien accordé au Ruthénois sorti le 27 mai dernier.)

Plantu persiste et signe

   Le nouveau choix graphique de Plantu concernant la représentation de Dominique Strauss-Kahn (que j'ai relevé il y a deux semaines) se confirme ces derniers jours. A trois reprises, en "une" du Monde, le caricaturiste a systématiquement dessiné l'ancien directeur général du F.M.I. avec un nez "pénien". Ainsi le 3 septembre :

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   Plantu fait se percuter avec talent plusieurs informations : le retour de DSK en France, les commentaires de Michel Rocard à son sujet... et les résultats d'une étude affirmant qu'une bonne baise régulière est un excellent moyen de vivre longtemps et en bonne santé.

   Le 6 septembre, rebelote :

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   Ici Plantu met en relation ces deux gros queutards que sont Jacques Chirac et DSK, de surcroît empêtrés dans des procédures judiciaires où ils risquent de perdre des plumes.

   Enfin, le 7 septembre, il est question des primaires socialistes :

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   Vous n'êtes pas convaincus de ce que j'affirme ? Eh bien tournez doucement l'écran de votre ordinateur... là... doucement... et zut ! Cassé !

   ...

   Bon, vous êtes reviendus ?

   Désolé pour votre écran. (Sachez qu'il en existe de pivotants de nos jours.)

   Essayez plutôt de tourner la tête... en évitant d'attraper un torticolis.

   ...

   Bon. Je vois que c'est un peu laborieux.

   Permettez-moi de vous aider :

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   N'est-ce pas plus évident ainsi ?

samedi, 27 août 2011

Un peu de sable dans les rouages du (futur) musée Soulages

   Ce sable ne provient pas de feue l'opération "Rodez plage". Dans Le Ruthénois de cette semaine (le numéro 78), on apprend que la revue Beaux Arts Magazine s'est intéressée au musée en construction. Il s'agit du numéro 326, d'août 2011 :

Beaux Arts Magazine 326 août 2011.jpg

   (Dans Le Ruthénois, pour illustrer l'article, on a choisi la couverture d'un ancien numéro - le 273 -, dans lequel avaient été publiés, il y a un peu plus de quatre ans, les résultats d'un sondage, dont Le Nouvel Hebdo s'est aussi fait l'écho, révélant qu'un panel supposé représentatif des Français n'avait pas apprécié les oeuvres du maître de l'outrenoir.)

   L'article en question se trouve page 12 :

Beaux Arts Magazine.jpg

   Voici ce qu'il dit : 

   Sur l'esplanade du Foirail, en plein coeur de Rodez, le musée Soulages sort de terre. [Péniblement : pour l'instant, on ne voit pas grand chose.] "C'est un chantier techniquement difficile par la longueur du bâtiment - près de 100 mètres de long -, la nature du sol et l'habillage en acier Corten", explique Marc Gosselin, directeur des services techniques du Grand Rodez.

   Pour l'heure, le gros oeuvre est en marche. "Les délais sont respectés avec une ouverture prévue en juin 2013", promet le directeur du futur musée, Benoît Decron, qui entend décrocher une deuxième donation de l'artiste après une première donation de 500 pièces en 2005.

   Autre projet en cours : la réhabilitation de la maison natale de l'artiste, rachetée récemment par la ville. [en réalité par la Communauté d'agglomération, ainsi qu'on peut le vérifier dans le compte-rendu de la réunion du Conseil du 29 mars 2011, pages 18-19 ; le coût est de 160 000 euros] Pour quelle affectation ? "Nous réfléchissons à plusieurs hypothèses : ateliers d'artistes, lieu de résidence artistique, bibliothèque..., tout est possible." [même le pire]

   Financé par l'agglomération, l'Etat, le conseil général et les conseils régionaux de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon [Première nouvelle. Que vient faire la région de Montpellier là-dedans ? D'où vient cette information ?], le musée, dont les travaux sont estimés à 25 M €, continue cependant de susciter la polémique.

   Certains opposants, comme Jean-Louis Chauzy [Ce n'est pas vraiment un opposant, plutôt un indépendant qui garde son esprit critique.], président du conseil économique et social [et environnemental] de Midi-Pyrénées et membre du conseil municipal de Rodez, s'interrogent encore sur le financement du projet et dénoncent le budget de fonctionnement, estimé à 1,2 M € par an, supporté intégralement par l'agglomération du Grand Rodez. [Snif !]

   Comme on peut le voir, l'article de Beaux Arts Magazine, même s'il ne bénéficie visiblement pas toujours d'informations de première main, reste quelque peu critique.

   Le Ruthénois en remet une couche un peu plus loin, page 8, où l'on trouve le dessin de la semaine (très ironique) de Stéphanie Gras :

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   On reconnaît facilement le maire de Rodez, Christian Teyssèdre. Celui-ci, lors de la présentation de ses voeux, en janvier 2011, avait laissé entendre qu'il était conscient des difficultés de financement liées au projet Soulages. A mon avis, on n'a pas fini de s'inquiéter.

vendredi, 26 août 2011

Plantu, petit coquin

   Quand on lit le journal un peu vite, machinalement, on ne fait pas suffisamment attention à tous les détails des articles et des illustrations. On a tort... Ce n'est que tout récemment que je me suis aperçu que le caricaturiste Plantu avait légèrement changé sa manière de représenter Dominique Strauss-Kahn, en relation avec l'affaire Nafissatou Diallo, dont le volet pénal vient de s'achever.

   Jusqu'en 2010, DSK vu par Plantu ressemblait à ceci :

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(Ce dessin -le premier des trois de la page- est paru dans le numéro daté du jeudi 20 mai 2010.)

   En 2011, les traits du personnage ont subi quelques modifications, comme on peut le voir sur ce dessin du 2 avril 2011 (le premier de la série de six) :

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   Cela continue avec notamment celui du 16 mai 2011 :

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   La dernière occurrence que j'ai trouvée est la "une" du numéro daté de ce vendredi 26 août :

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   Regardez bien le nez... Vous ne remarquez rien ? Bon ,alors, il faut observer l'image à l'envers :

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   Eh, oui ! Ce coquin de Plantu s'est mis à dessiner Dominique Strauss-Kahn avec un nez en forme de bite ! Curieusement, il s'est peut-être rapproché de la réalité :

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(Source : Libération)

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   Etonnant, non ?

 

   P.S.

   On notera que la "mue" du visage strauss-kahnien s'est amorcée au plus tard début avril 2011, soit avant que l'affaire Diallo ne survienne (même si le caractère pénien de l'appendice nasal semble s'être accentué depuis). Il est possible que Plantu ait tenu compte des différentes histoires qui circulaient déjà à cette époque sur le compte du directeur général du FMI (de ses supposées liaisons avec Y. Reza et Marie-Victorine M'Bissa - du "légal", même si ce n'est pas "moral" - à l'agression de Tristane Banon, en passant par le harcèlement d'hôtesses de l'air, la relation trouble - semi-consentie - avec Piroska Nagy et la fréquentation de prostituées... sans parler des affaires qui auraient été étouffées).

17:16 Publié dans Politique, Presse, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, presse

mercredi, 24 août 2011

Du sperme, du sperme et encore du sperme !

   ... Où il va être question de l'affaire DSK.

   C'est un court article ("Une enquête à jet continu", publié en "Une") paru dans Le Canard enchaîné de ce mercredi 24 août qui m'a émoustillé.

   L'hebdomadaire satirique s'appuie sur le rapport du procureur Cyrus Vance Jr pour disserter sur la propreté des chambres du Sofitel de New York. L'intégralité de ce rapport est consultable (en anglais) sur le site du Nouvel Observateur. (On peut même le télécharger au format pdf.)

   C'est la page 18 qui a particulièrement intéressé les journalistes. Dans le corps du texte, on peut lire ceci :

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   Traduisons : "Les tests préliminaires effectués par l'OCME (Office of Chief Medical Examiner, les experts médico-légaux) ont identifié cinq zones de la moquette contenant des fluides corporels. L'une de ces taches, située approximativement à 6-8 pieds (1,80 m à 2,40 m) de l'endroit où la plaignante dit que le rapport sexuel a eu lieu, fut déclarée positive à la présence de semence et d'amylase et contenait un mélange des ADN du prévenu et de la plaignante. Aucune des autres taches de la moquette, ni l'unique tache présente sur le papier peint, ne contenait l'ADN de la plaignante ou du prévenu."

   Cela nous révèle que DSK a éjaculé sur la moquette de la chambre, sans doute après une fellation. (Il a aussi laissé des traces sur l'uniforme de Nafissatou Diallo.) Mais, par la même occasion, on apprend que quatre autres taches de sperme se trouvaient sur la moquette... et une sur le papier peint ! C'est dégueulasse ! Les chambres sont-elles vraiment nettoyées ?

   Au bas de la page, la note 20 apporte un éclairage supplémentaire :

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   Traduisons : "Trois des autres taches de la moquette contenaient la semence et l'ADN de trois autres individus inconnus. La tache sur le papier peint contenait la semence et l'ADN d'un quatrième homme inconnu."

   Il s'en est passé de belles dans cette chambre d'hôtel, dites-moi !

   Une fois ces petites gâteries consommées, on peut faire l'effort de lire le reste du rapport. Le tout début est une justification argumentée de l'abandon des poursuites contre Dominique Strauss-Kahn. Le procureur y affirme qu'il n'avait pas dans le dossier de quoi convaincre un jury de la culpabilité de DSK "au-delà du doute raisonnable". En clair : les indices relevés par la police scientifique prouvent le rapport sexuel, mais la plaignante s'est tellement embrouillée dans ses déclarations et elle a tellement menti qu'un jury ne pouvait lui faire confiance (quant à la nature forcée du rapport)... sans compter qu'au cours du procès, elle se serait sans doute fait démolir par l'avocat du prévenu. Reste pour Cyrus Vance Jr la conviction que le rapport sexuel n'a pas été consenti.

   Les amateurs de détails croustillants pourront lire la description détaillée de l'agression sexuelle (par N. Diallo aux enquêteurs), pages 6-7 du rapport du procureur. En fait, c'est toute la procédure qui est racontée méticuleusement. C'est très instructif.

   Les Frenchies se garderont de "sauter" la fin du texte :

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   Les passages masqués sont ceux où apparaît le nom d'une autre victime d'agression : Tristane Banon. Curieusement, on a oublié de l'effacer de la référence à un article de L'Express :

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   (L'hebdomadaire français peut-être fier d'avoir été cité dans une procédure judiciaire à la renommée internationale ! )

jeudi, 21 juillet 2011

Riche et con

   Je viens de voir ça sur le site du Monde, dans la rubrique "Big Browser", qui recense les perles du web. L'information a été sortie par The Sun : il s'agit d'un cheikh d'Abou Dhabi, prénommé Hamad, qui se la pète grave :

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   Ce ne sont pas tant les îles artificielles qu'il faut regarder qu'une inscription (entourée en rouge). Zoomons avec Google Earth :

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   Bon, là, vu que j'ai gardé le nord "en haut", ça le fait moins, mais renversons la tête :

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   Certains individus, qui ne se sont donnés que "la peine de naître", sont vraiment pitoyables. Dire que, dans le même temps, des millions d'individus meurent de faim ou de maladies bénignes...

mercredi, 20 juillet 2011

Des glaces "aveyronnaises" au lait entier

   Elles m'ont été signalées par un article paru dans Midi Libre le 16 juillet 2011. Voici ce que cela donnait en version papier :

MLibre 16 07 2011 bis.jpg

   Le sujet était annoncé en plein coeur de la "une" de l'édition départementale :

MiLibre 16 07 2011.jpg

   Comme il est dit dans l'article, on peut se procurer lesdites glaces (et les sorbets) chez les exploitants, sur certains marchés ainsi que dans deux commerces orientés produits du terroir : les Halles de l'Aveyron (à Onet-le-Château) et Aveyron Gourmet, situé à Rodez, pas très loin de la mairie.

   Concernant les glaces, les parfums disponibles sont très variés, des traditionnels vanille, chocolat, fraise et framboise aux plus originaux tiramisu et caramel - beurre salé. On peut accéder au détail de l'offre sur le site internet dédié.

   J'ai goûté, j'ai acheté... et tout a été vite mangé !

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   Ceux qui lisent ce blog depuis un petit moment reconnaîtront la famille Sanhes, qui a déjà eu les honneurs de la presse, à l'occasion de l'inauguration d'un distributeur de lait cru, à l'entrée de l'hypermarché Leclerc du Causse Comtal.

   Toutefois, dans la version papier de l'article, ce n'est signalé qu'en annexe... peut-être parce que cette activité ne marche pas si fort que cela, hélas. C'est ce qui m'avait été dit un jour que j'étais venu remplir ma bouteille. On peut faire le même constat pour l'autre distributeur de lait cru de l'agglomération, celui installé par le lycée La Roque à proximité des Halles de l'Aveyron.

   Depuis le début du mois de juillet, voici ce qu'on peut voir en arrivant sur place :

19 07 2011 (fin).JPG

   Eh, oui ! C'en est apparemment fini pour ce distributeur. Reste celui des éleveurs de Sainte-Radegonde, qui continuent à se diversifier. Un exemple pour d'autres agriculteurs ?

dimanche, 17 juillet 2011

Une rumeur infondée ?

   Le dernier numéro du Nouvel Hebdo est, comme les précédents, nourri du matraquage des municipalités de gauche de Rodez et d'Onet-le-Château... alors que la semaine précédente, le président du Conseil général y a été félicité pour l'obtention de la légion d'honneur !!!

Luche 183.jpg

   L'hebdomadaire (parfois satirique) est décidément impitoyable avec la majorité départementale !

   Cette semaine, c'est un propos a priori anecdotique qui a retenu mon attention. Page 2, la rubrique des "Castonétoiseries" rapporte des propos perfides qu'aurait tenu Fabrice Geniez (le maire d'Onet), à propos de l'inscription de la cité épiscopale d'Albi au patrimoine mondial de l'Unesco :

"il n'y aurait plus qu'un endroit au monde où l'on réalise des briques de terre cuite identiques pour réparer la cathédrale... et c'est en Afrique dans une bourgade dont le maire... était aussi le Président de la Commission d'attribution du label UNESCO"

   Au passage, admirons la précision de la citation, sans doute due à l'excellence de la mémoire de la personne qui l'a rapportée... à moins que ces propos n'aient été enregistrés ?

   Mais qu'est-ce qui a pu faire croire au maire d'Onet-le-Château que certains éléments extérieurs au dossier aient pu favoriser la candidature d'Albi ? Plusieurs choses en fait.

   En cherchant sur le site de l'Unesco, on peut trouver le compte-rendu de la 34e session du Comité du patrimoine mondial. Voici ce qu'on peut y lire page 297 :

Unesco.jpg

   Peut-on trouver un lien entre ce Malien et la ville d'Albi ? Peut-être... Ce M. Ould Sidi Ali occupe une fonction importante dans son pays, plus précisément à Tombouctou, où il s'est occupé, à l'aide de l'Unesco, de la conservation des mosquées (voir page 24) :

Tombouctou.jpg

   Pour restaurer les bâtiments, on utilise soit du banco (un mélange d'argile et de ciment, compressé), soit des briques de terre cuite, fabriquées à partir d'une argile spéciale qu'on ne trouve que dans quatre villes maliennes, entourées sur la carte :

Mali carte.gif

   Parmi ces villes figure bien Tombouctou, la ville de M. Ould Sidi Ali, dont il n'a toutefois, à ma connaissance [voir plus bas pour une précision supplémentaire], pas été maire (les trois derniers s'appellent Mohamed Ibrahim, Saïd Mohamed et Haley Ousmane). On ne sait pas non plus si le Mali est le seul pourvoyeur possible de briques pour la cathédrale d'Albi.

   Il est probable aussi que le maire d'Onet ait confondu deux personnes, le rapporteur malien du Comité du patrimoine mondial et le maire d'une commune béninoise, Abomey, avec laquelle Albi entretient d'étroites relations. Ce maire, Blaise Ahanhanzo-Glélé (qui vient d'être nommé ministre de l'Environnement dans son pays), était présent à Brasilia auprès de son collègue d'Albi. Mais le journaliste qui a écrit l'article publié dans La Dépêche du Midi le 1er août 2010 s'est un peu emmêlé les pinceaux : il présente d'abord Abomey comme une "ville malienne", avant de rectifier en qualifiant Blaise AHanhanzo-Glélé d' "élu béninois" ! L'article ajoute que le fait qu'Albi ait contribué à la sortie des palais royaux d'Abomey de la liste du patrimoine mondial en péril a été vu d'un bon oeil par le jury...

jeudi, 07 juillet 2011

Le directeur de l'usine Bosch d'Onet-le-Château décoré de la légion d'honneur

   La cérémonie s'est somme toute déroulée tardivement, puisqu'Albert Wetten a été nommé chevalier de la légion d'honneur (sur le contingent du ministère de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique) il y a plus de six mois (voir page 16) :

Weitten.jpg

   D'après Centre Presse d'hier mercredi, la cérémonie s'est déroulée devant un public volontairement restreint :

Weitten CPresse 06 07 2011.jpg

   Au passage, l'esprit mesquin qui est le mien relève deux fautes (et même trois en fait) d'expression française dans l'article : A. Weitten n'a pas été promu, puisqu'il débute dans l'ordre de la légion d'honneur... et la préfète l'a décoré et non promu ; enfin, la dernière phrase contient une belle coquille, avec le "s" à "payants".

   Mais l'intérêt de l'article est de révéler que le directeur de l'usine Bosch a mal encaissé l'absence générale des élus locaux lors de la journée portes ouvertes du mois dernier. A l'époque, la presse locale (à l'exception du Nouvel Hebdo) n'avait pas mis le doigt dessus. Du coup, Albert Weitten n'a invité personne... ah ben si au fait, il a quand même accepté la présence de Jean-Claude Luche (qui -fait exceptionnel- ne figure pas sur la photographie publiée par le journal). Il faut dire que ce dernier est au mieux avec Danièle Polvé-Montmasson, la préfète de l'Aveyron, qui avait été choisie par le directeur de la Bosch pour la remise de la décoration. Ajoutons que le président du Conseil général fait partie de la même promotion qu'Albert Weitten... mais qu'il a choisi d'être décoré par l'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, que l'on croise de temps à autre dans le département.

   Notons que, dans leurs comptes-rendus, ni La Dépêche du Midi, ni Midi Libre n'évoquent la petite revanche d'Albert Weitten. Au-delà des erreurs de détail, on peut donc féliciter le journaliste de Centre Presse (José Torres), qui a fait preuve d'un peu d'esprit critique.

mardi, 05 juillet 2011

Humour corrézien, aveyronnais...

   C'est un petit encadré, publié dans Le Canard enchaîné du 22 juin dernier, qui m'avait échappé :

Sarkozy Laguiole 22 03 2011.jpg

   C'est évidemment une référence aux propos tenus par Jacques Chirac, à Sarran, une dizaine de jours auparavant.

   J'aime  beaucoup le dessin d'Escaro. Ce trait d'humour "aveyronnais" s'appuie sur un produit local (enfin presque local...), le couteau Laguiole. Qu'est-ce qui peut expliquer que le caricaturiste ait songé à ce type de couteau ? Est-ce le Massif Central, territoire commun à la Corrèze et à l'Aveyron ? (Vu de Paris, c'est la porte à côté.) Est-ce la venue du président l'an dernier dans notre département ? Est-ce parce qu'il s'en était fait offrir un en 2008, lors du Salon de l'Agriculture ?

   Je me demande dans quelle mesure c'est une bonne publicité pour le couteau...

dimanche, 19 juin 2011

Bourran, quartier d'avenir ?

   Vendredi, le quotidien aveyronnais Centre Presse proposait un supplément consacré à ce "nouveau quartier" de Rodez, à l'occasion des vingt ans de l'inauguration du pont qui le relie au vieux centre ruthénois :

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   L'intérêt de cette "une" n'est pas uniquement d'observer la modification du paysage induite par la construction de ce que l'on nomme parfois improprement le "viaduc" (il s'appelle le Pont de l'Europe, en réalité). On remarque aussi combien les abords du pont, côté centre-ville, ont été transformés.

   A l'intérieur du supplément, on trouve d'autres photographies anciennes, fort intéressantes, ainsi qu'un entretien avec l'initiateur du projet, l'ancien maire Marc Censi, qui révèle à cette occasion que, si l'Union européenne s'est montrée particulièrement généreuse, le piston semble aussi hélas avoir joué en faveur de la réalisation du projet.

   Mais c'est un autre article qui a attiré mon attention. Son contenu a dû faire bondir plus d'un Ruthénois :

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   Eh oui ! L'urbaniste a été primé (en 1996 et 1998) pour la manière dont ce nouveau quartier a été organisé !

   Il est vrai que, vu du dessus, tout à l'air parfaitement en ordre :

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   J'ai retouché cette vue de Google Earth, en entourant grossièrement en marron la colline ruthénoise, en délimitant en vert le quartier de Bourran et en mettant en valeur le pont, à l'aide de rouge.

   Voici ce que cela donne quand on "zoome" sur Bourran :

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   Notez que l'image satellite date du 1er janvier 2008, ce qui explique la faiblesse de la circulation et l'aspect clairsemé des parkings. Et puis, quinze ans se sont passés. N'importe quel Ruthénois pourra vous que, jusqu'à une époque récente, circuler et se garer dans ce quartier étaient des exercices de haute voltige, nécessitant une patience d'ange.

   L'ouverture du nouvel hôpital n'avait pas arrangé les choses... encore que... certains automobilistes peu scrupuleux ont décidé de profiter du parking de l'établissement (en haut à gauche de l'image précédente) à des fins autres que médicales.

   Depuis, un peu d'ordre a été mis à tout cela. Davantage de zones de stationnement ont été délimitées et une navette régulière reliant le quartier au centre-ville a été mise en place.

   Mais tout cela s'est fait bien après 1998 ! A cette époque, c'était plutôt le bordel. On pourrait aussi parler de l'aménagement du point de vue des plus anciens habitants du quartier. Combien de ceux qui, jusqu'au début du XXIe siècle, avaient une vue magnifique de chez eux, se retrouvent aujourd'hui avec une brochette de béton en guise de perspective ? On a donc sans doute un peu vite congratulé les "metteurs en espace"...