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vendredi, 27 mai 2011

"Le Nouvel Hebdo" numéro 177

   Gérard Galtier consacre son éditorial à la plainte déposée contre le journal par le maire d'Onet-le-Château Fabrice Geniez (soutenu par sa majorité municipale). Il en profite pour revenir sur les démêlés judiciaires qu'a dû affronter le prédécesseur du Nouvel Hebdo, qui s'appelait L'Hebdo.

   Le passage incriminé est paru dans le numéro 164, du 25 février dernier, dans la rubrique Les Castonétoiseries (qui épingle régulièrement l'équipe municipale, sans prendre de gants) :

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   Il est vrai que l'article n'est pas d'une grande finesse et fonctionne par allusions. On sent qu'il a été alimenté par un membre de l'opposition castonétoise... ou un employé municipal pas franchement sympathisant de la majorité. Mais de là à aller en justice... aux frais du contribuable, de surcroît ! C'est d'autant plus excessif que le maire avait la possibilité de faire publier un droit de réponse (ce dont ne se prive pas le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, quand il est "chatouillé" par un papier). Il ne l'a pas fait.

   Ceci  dit, on ne sait pas encore quand le procès doit se tenir. Je suis sûr que les débats vont être intéressants !

   Un long article est consacré à la polémique née entre le président du Conseil économique, social et environnemental régional, Jean-Louis Chauzy, qui trouve que le développement de l'agglomération ruthénoise patine, et le maire de Rodez, qui a répondu avec son tact habituel... Le Nouvel Hebdo publie en sus une tribune de Jean-Louis Chauzy, qui tente de prendre de la hauteur.

   Restons à Rodez pour une histoire qui commence à faire du bruit. Il s'agit des nuisances, notamment nocturnes, occasionnées par les beuveries étudiantes qui ont lieu en fin de semaine, entre la rue Béteille et l'avenue Tarayre. Pour avoir habité le coin, je peux témoigner avoir vu la tranquillité du quartier rapidement se dégrader. La mairie comme la Police Nationale n'ont apparemment pas fait grand chose... jusqu'au jour où se produira une agression grave ou lorsque l'un de ces alcooliques provoquera un drame au volant. Démagogie jeuniste, quand tu nous tiens !

   Mais les plus âgés adoptent parfois des comportements guère plus responsables. Le problème est qu'en général ils disposent de plus de pouvoir, comme le maire de Villefranche-de-Panat. Celui-ci est mêlé à une sombre histoire : la vente (pour 15 centimes d'euro !) du stade de football communal à une société civile immobilière, dont la gérante est PDG du groupe Papillon (qui fabrique un très bon Roquefort, soit dit en passant). Une association s'est  montée et des élus d'opposition ont décidé de saisir la justice.

   Dans cette affaire, comme le relève Le Nouvel Hebdo, la préfète de l'Aveyron aurait pu jouer un rôle (celui de défense de l'intérêt général, en saisissant la Chambre régionale des comptes) mais, curieusement, elle s'est pour l'instant bien gardée d'intervenir. Seuls les mauvais esprits penseront que l'appartenance du maire de Villefranche-de-Panat à la majorité départementale puisse peser sur le déroulement de  l'affaire...

   On lira aussi avec profit une contribution de Roger Lajoie-Mazenc, sur la naissance du district du Grand Rodez, une question qui suscite des interprétations divergentes.

   Enfin, parmi d'autres choses, je signale un beau papier de Jean Peupluz, titré Prenez le train ! Pendant que nos chers élus se soucient surtout de l'avion et des routes locales, on ne se préoccupe guère du sort des Aveyronnais de base usagers de la ligne Rodez-Paris, que les politiques de droite comme de gauche ont un peu oubliée... à l'exception toutefois de Martin Malvy, le président du Conseil régional.

vendredi, 06 mai 2011

La mort de ben Laden : deux caricatures faussement siamoises

   Mardi 3 mai 2011 (le 2 mai en ligne), deux organes de presse "de référence", Le Monde et The International Herald Tribune (l'édition "globale" du New York Times... que l'on peut acheter à Rodez, eh oui !), ont publié une caricature sur le sujet "chaud" du moment : la mort d'Oussama ben Laden.

   Le dessin paru dans Le Monde est passé en première page. Il est l'oeuvre de Plantu :

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   Le dessin paru dans The International Herald Tribune se trouve en page 11. Il est signé Chappatte (dont on peut voir les oeuvres notamment dans le quotidien suisse Le Temps) :

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    A première vue, on pourrait se dire que les deux journaux de centre-gauche ont mis en avant la même vision morale de la mort du terroriste saoudien, représentée en liaison avec les attentats du 11 septembre 2001. Une analyse plus approfondie me conduit à nuancer ce propos.

   Le dessin de Chappatte montre ben Laden raide mort, une arme à ses côtés. C'est donc bien le terroriste (et même le djihadiste) qui est représenté. La grande originalité de cette caricature est d'établir une continuité noire entre la fumée s'échappant des deux tours du World Trade Center et la flaque de sang située sous le cadavre de ben Laden. (Observez aussi les deux traînées claires, parallèles, dans la mare de sang.) Le message est clair : les attentats commis en 2001 ont abouti à la mort de ben Laden. Cette mort est donc le prix payé pour les attentats : elle n'est que justice.

   En revanche, sur le dessin de Plantu, ben Laden est représenté vivant (plus précisément : sur le point de mourir). L'arme qui figure sur la caricature n'est pas celle du terroriste. Elle est un prolongement de l'une des deux tours du World Trade Center. Le Français veut sans doute montrer que l'assassinat d'Oussama ben Laden est un acte destiné à venger les attentats de septembre 2001.

   On voit qu'en dépit d'une inspiration identique, les deux dessinateurs ont abouti à deux oeuvres de sensibilités différentes. Celle du Français est plus critique sur la fin de ben Laden, même si elle relie sa mort aux attentats de 2001.

   Concernant Plantu, on peut aller plus loin. Certains commentateurs ont fait le lien avec une vieille photographie, prise en 1968 à Saïgon (aujourd'hui Hô-Chi-Minh-Ville) , dans le Sud du Vietnam :

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   Un général sud-vietnamien (soutenu par les Etats-Unis donc) exécute devant des journalistes un chef viet-cong (communiste sud-vietnamien) qui a les mains liées. L'analogie avec le dessin de Plantu se voit au niveau de l'attitude de la victime. Je ne sais pas si cela a été fait consciemment par Plantu. En tout cas, cela renforcerait l'aspect critique de son dessin.

vendredi, 29 avril 2011

La cascade de Salles-la-Source

   Salles-la-Source est une charmante commune d'environ 2 000 habitants, située à proximité de Rodez, au nord-ouest de l'agglomération :

Carte Aveyron.jpg

   Dans le département (et au-delà), elle est réputée pour sa cascade, très pittoresque, dont le site peut faire l'objet d'une petite randonnée.

   Cette cascade est plus ou moins spectaculaire, selon le débit des sources qui l'alimentent... et selon les prélèvements effectués par un producteur (privé) d'électricité. C'est l'objet de la polémique qui agite la région depuis plusieurs années. Une association, " Ranimons la cascade ! ", s'est créée pour préserver le site naturel de l'exploitation industrielle. Régulièrement, la presse se fait l'écho de ses initiatives. Elle est soutenue par la mairie, dont un communiqué est paru ce vendredi dans Centre Presse :

C Presse 29 04 2011.JPG

    L'arrêt de l'exploitation est réclamé, alors que la préfecture veut maintenir la production d'électricité, tout en préservant le cadre de la cascade :

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   Le 2 février dernier (toujours dans Centre Presse), la préfète avait détaillé la position de ses services sur la question, en réponse au président de l'association "Ranimons la cascade !". J'ai souligné plusieurs passages qui me paraissent importants. En rouge, j'ai mis en valeur plusieurs aspects de la position préfectorale. Il paraît évident que la préfète n'envisage pas un instant l'arrêt de la petite centrale hydroélectrique. C'est donc sur le versement (par l'exploitant) d'une redevance que travaille son administration. Signalons que ledit exploitant ne verse plus rien depuis plus de cinq ans... On notera aussi que la préfète admet que la personne qui a conduit l'enquête publique s'avouait pas tout à fait compétente sur certains points...

   En vert j'ai souligné les passages évoquant l'action du Conseil général, dont on parle peu dans cette affaire. Et pour cause... Jean-Claude Luche et sa majorité ont roupillé sur ce dossier : leur réponse a été déclarée favorable (à l'exploitant de la mini-centrale) parce qu'ils n'ont pas rendu d'avis dans le temps imparti ! Par contre, les fonctionnaires du Conseil général, eux, se sont mouillés... en faveur de l'exploitant. Signalons (mais c'est sans doute un hasard) que la commune de Salles-la-Source est située dans le canton de Marcillac-Vallon, dont l'élue, Anne Gaben-Toutant, n'appartient pas à la "Majorité départementale"...

   J'ai aussi encadré (en bleu) un paragraphe qui expose les désagréments provoqués par un débit trop important de la cascade. C'est un temps aujourd'hui lointain... Reste à en déterminer un débit minimal, alors que le renouvellement de la concession précise que l'exploitant pourra accroître la production d'électricité hydraulique... et donc sans doute diminuer le débit de l'eau alimentant la cascade.

   Cette histoire est remontée jusqu'aux oreilles d'un journaliste du Canard enchaîné qui, dans l'édition du 20 avril dernier, a évoqué l'affaire :

C enchaîné 20 04 2011.JPG

    Si la fin de l'article a pu déplaire aux sympathisants de "Ranimons la cascade !", le reste du papier apporte un arrière-plan historique sur lequel il n'est pas inintéressant de revenir.

   Que dit l'ami coin-coin ? Que le détournement de l'eau des sources remonte aux années 1920. De 1921 à 1930, Amédée Vidal fut sénateur de l'Aveyron... et plus que cela. C'était une sorte d'archétype du notable de la IIIe République : il avait une formation d'avocat et possèdait du terrain, dans l'Est du département. S'ajoutait à cela une activité industrielle : une filature, à Salles-la-Source, pour laquelle je pense qu'il devait déjà recourir à l'eau des sources. En 1928 donc, il obtient de pouvoir utiliser l'eau pour alimenter sa centrale hydroélectrique.

   Voyez le beau paradoxe géographique : ce sénateur aveyronnais fut aussi maire, conseiller d'arrondissement puis conseiller général... de Peyreleau (à proximité de Millau), alors qu'il était possessionné juste au sud de l'Aubrac (à Saint-Laurent-d'Olt) et qu'il avait développé une activité industrielle à proximité de Rodez ! Cela donnait ceci :

Amédée Vidal.jpg

    (Sur la carte, j'ai colorié en violet le territoire de la commune de Rodez.)

   Du côté de Salles-la-Source, Amédée Vidal n'était de surcroît pas privé de soutien. En 1930, le Conseil municipal avait autorisé l'occupation du domaine public (un point qui fait aujourd'hui encore débat). Dans cette région, plusieurs représentants de la famille Gaffier ont exercé des responsabilités. Edouard Gaffier a été député de Rodez et président du Conseil général de l'Aveyron. Deux de ses neveux, Bernard et Henri, se sont succédé au poste de 1er adjoint à la mairie de Salles-la-Source, entre 1945 et 1959. Or, il se trouve qu'Edouard Gaffier n'était autre que... le cousin germain  (par alliance) d'Amédée Vidal. (Je tire ces informations de l'excellent ouvrage de Roger Lajoie-Mazenc, Maires de famille, les têtes couronnées de la démocratie.) Comme le monde est petit ! (D'après un livre publié en 1924,  accessible sur Google books, Amédée Vidal avait épousé une fille Gaffier, qui devait donc être la cousine germaine d'Edouard.)

   L'actuel maire de Salles-la-Source, en place depuis 2008, ne semble pas lié à cette fratrie, alors que l'exploitant de la mini-centrale, Jean-Gérard Guibert, est, selon Le Canard enchaîné, un descendant d'Amédée Vidal. La montée de l'opposition à la mini-centrale serait-elle liée à la perte d'influence d'une famille dans la commune ? Il est difficile de conclure.

   Il est aussi évident qu'il est question de gros sous. L'entreprise dirigée par Jean-Gérard Guibert, la "Société hydroélectrique de la vallée de Salles-la-Source - Etablissements Amédée Vidal", a réalisé, en 2009, un résultat net de  19 000 euros, pour un chiffre d'affaires de 206 000, soit plus de 9 % ! (L'excédent brut d'exploitation se montait lui à 42 000 euros.) A titre de comparaison, le dernier bilan chiffré de L'Epi du Rouergue (entreprise bien connue des Aveyronnais) fait apparaître un résultat net de 190 000 euros, pour un chiffre d'affaires de 11 930 000, soit environ 1,6 %.

   Il n'est pas impossible non plus que la politique partisane se greffe sur l'affaire. Il me semble que, à tort ou à raison, les dirigeants de l'association "Ranimons la cascade !" sont classés plutôt à gauche, alors que la préfète (récemment promue officier de la légion d'honneur) et l'entrepreneur, à tort ou à raison, sont étiquetés plutôt à droite.

   Bref, pour le citoyen de base, au-delà de l'aspect patrimonial et touristique de la cascade, les soubassements de la controverse ne sont pas suffisamment éclairés.

mardi, 26 avril 2011

A Rodez, bonjour les vélos !

   Ce n'est un secret pour personne : le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, est un grand amateur de cyclisme. Il arrive qu'on le voie, le week-end, pratiquer son sport de prédilection. Il s'est démené pour faire venir le Tour de France et soutient d'autres manifestations en liaison avec la pratique du vélo.

   Le buzz du moment tourne autour d'une mesure décidée par la mairie : la subvention de l'achat de vélos électriques. Le 23 avril dernier, les quotidiens régionaux, La Dépêche du Midi et Midi Libre, abordaient le sujet, juste après l'annonce faite par la municipalité.

   Il est fort possible que quelques Franciliens en vacances dans le département aient fait remonter l'info puisque, quelques jours plus tard, des médias nationaux se sont emparés de l'affaire. Cela a commencé, le 25 avril, par une dépêche AFP... qui a été largement copiée.

   Premier copieur : le site de France24 qui, au moins, cite sa source. Le gag est qu'il reprend la photographie illustrant la dépêche AFP, en remplaçant la légende par... le premier paragraphe de la dépêche, qui se retrouve donc deux fois dans l'article !

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   Deuxième copieur : France 3 Midi-Pyrénées, dont le site internet propose un article signé Michel Pech... qui n'est que la copie conforme de la dépêche AFP ! A moins que ce journaliste ne travaille pour les deux médias, il s'agit d'un plagiat, la source n'étant pas mentionnée. Seule l'illustration diffère :

politique,presse

   Troisième copieur : Midi Libre lui-même, dans un second article, du 26 avril. Cette fois-ci, même si l'on sent que le (la) journaliste a "tapé" dans la dépêche AFP, il y a eu effort de réécriture. On a aussi choisi une illustration plus pertinente.

   De son côté, Centre Presse du même jour se contente d'ironiser sur le faible nombre d'adeptes du pédalage en centre-ville :

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   On apprend donc qu'un journaliste de France Info était présent pour réaliser un sujet (déjà abordé en 2009 par la station). C'est pourtant dans le journal de 13 heures de France Inter de ce mardi 26 que j'ai entendu un petit reportage (où l'on entend des points de vue critiques) consacré au sujet. (Je pense que le journaliste doit travailler pour les deux radios.) Signalons que France Inter est, en terme d'écoute, la deuxième radio du département, après l'indéboulonnable Totem.

   Cela fait tout de même beaucoup de bruit pour une mesure somme toute anecdotique.

 

lundi, 18 avril 2011

Robert Ménard et le F.N.

   C'est l'une des polémiques du moment, qui voit certains membres de l'intelligentsia médiatique (de gauche) s'en prendre parfois violemment à celui qui fut l'un des leurs, Robert Ménard.

   L'ancien directeur de Reporters Sans Frontières n'est plus en odeurs de sainteté depuis qu'il fait cavalier seul. A-t-il franchement viré de bord ? A-t-il quitté les rivages ensoleillés de la Vraie Croyance (de gôche) pour le côté obscur de la Force médiatique (de droite, voire pire) ? Autant dire tout de suite que le débat ne vole pas haut, à l'image de ce que l'on a pu voir récemment sur France 2.

   Dans cet extrait, il est question des propos de Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur. Robert Ménard se trouve face à Edwy Plenel, (directeur de Médiapart, qui fut en pointe dans l'affaire Bettencourt), un ancien pote qui se refuse à le tutoyer en public désormais... et qui ne le laisse pas en placer une. En bon marxiste, Plenel cause structures économiques et sociales. Il laisse volontairement le reste de côté. (C'est un mode de pensée, peut-être hérité du trotskysme, qui a déjà coûté cher à Lionel Jospin en 2002 : il a cru que ses seuls résultats économiques lui vaudraient une élection facile, négligeant les mentalités et le vécu quotidien de ses concitoyens.)

   Je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce que dit Ménard : le Front national n'a, pour l'instant, pas tant changé que cela (il a juste été toiletté pour les besoins des caméras)... mais il est plus influent aujourd'hui qu'il y a 20 ans, c'est sûr. Dans l'extrait de l'émission d'Yves Calvi, Plenel n'argumente pas, il dénigre... et finit par balancer à R. Ménard ses déclarations en faveur de la peine de mort. (Pour les gens de gauche, c'est une ignominie qui ne peut se comparer, pour les conservateurs, qu'aux gestes que commettent ceux qui traînent dans la boue les Saints Sacrements de Notre Sainte Mère l'Eglise.) Comme si les électeurs de gauche étaient aussi rebutés par la peine de mort que cela... Nos bons intellectuels devraient un peu plus fréquenter les cafés et les marchés, ils en entendraient de belles.

   Sur le plateau, personne ne défend Robert Ménard, qui doit en plus répondre aux attaques d'Ariane Chemin, qui, bien que plus courtoise, n'argumente pas davantage. Signalons que la journaliste est une ancienne du Monde, qui officie désormais au Nouvel Observateur, qui a descendu en flamme le dernier bouquin de Ménard, Vive Le Pen !... sauf que, dans la critique de Marie Guichoux, il n'est pratiquement jamais question du contenu du livre. Par contre, on a droit à une relecture de la biographie de R. Ménard... et le moins que l'on puisse dire, c'est que les attaques ne sont pas d'une excessive subtilité.

   On est allé chercher dans le passé du journaliste et dans ses déclarations récentes tout ce qui pouvait le relier à l'extrême droite. C'est donc un portrait à charge qui évoque, ô surprise, l'enfance du bonhomme. Ben oui, figurez-vous que son papa en pinçait pour l'Algérie française : c'était un sympathisant de l'OAS. Bon, le môme avait 8-10 ans à l'époque et, devenu adolescent, il a milité à l'extrême-gauche, mais, hein, bon sang ne saurait mentir. C'est vraiment dégueulasse comme procédé. (Incidemment, les Rouergats seront ravis d'apprendre que la famille de pieds-noirs, après son départ d'Algérie, s'est installée à Brusque, charmant village du Sud de l'Aveyron :

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    On sent qu'il y a volonté de démolir le bonhomme et d'éviter que son bouquin ne connaisse le succès. Il est venu aujourd'hui le présenter sur RTL, la station de radio qui l'emploie (pas très déontologique tout cela...) : il y tient des chroniques (pas trancendantes) et intervient régulièrement dans une émission de commentaire de l'actualité (brouillonne et tapageuse).

   Après tout, je vais peut-être acheter ce bouquin.

samedi, 16 avril 2011

"Le Nouvel Hebdo" numéro 171

   L'éditorial de Gérard Galtier est consacré à la mise en place du nouvel exécutif départemental. Il y pointe les contradictions de la gauche mais aurait pu insister davantage sur la fin de la fiction des "sans étiquette", massivement soudés à la "Majorité départementale". On remarque aussi que Jean-Claude Luche a verrouillé le Conseil : les vice-présidents sont désormais majoritairement des proches ; l'influence de Jean Puech se fait moins prégnante. Le risque est que Jean-Claude Luche ne reproduise le mode de fonctionnement de son prédécesseur.

   L'un des principaux articles concerne les turbulences à la tête de la MJC ruthénoise. Apparemment, plusieurs possibilités sont envisagées pour remplacer l'actuel directeur... et l'une d'entre elles n'est pas sans m'étonner : "Avec l'un, le maire pourrait, dit-on, la faire fermer à un blog qui le dérange"... Serait-ce une manière détournée de désigner l'un des responsables d'Aligorchie ?

   Une fois n'est pas coutume, le journal s'en prend à l'un des proches de Jean-Claude Luche, l'inévitable Jean-Claude Anglars, peut-être le roi du cumul dans le département. Le Nouvel Hebdo ne s'est pas intéressé à l'affaire Guillaume Anglars, mais plutôt à l'appétit jamais assouvi du vice-président du Conseil général, dont je suis persuadé qu'il pense un jour succéder à J.-C. Luche.

   Les derniers soubresauts des élections cantonales sont abordés à travers trois exemples. Il est surtout question de Mur-de-Barrez. La semaine dernière, l'ancien conseiller général Bernard Monzie a publié une longue tribune dans le Bulletin d'Espalion, où perce une forte inquiétude pour le canton, non pas en raison de l'élection d'un conseiller de gauche (Daniel Tarrisse), mais à cause de la future entrée en application de la loi sur les territoires (initiée et votée par la droite).

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   Le non-dit porte sur l'argent : dans le département, de nombreux cantons jalousent la relative aisance financière du Carladez, qui repose sur les redevances versées par EDF... De là à penser que les élus de Brommat ne voudraient pas partager avec les cantons voisins...

   On perçoit aussi l'écho des dernières cantonales dans le petit article consacré à la commune de Saint-Léons, située dans le canton de Vezins-de-Lévézou. Certains conseillers municipaux seraient entrés "en résistance" contre le maire Olivier Monteillet... qui s'était présenté contre le conseiller général sortant Arnaud Viala. S'agit-il de règlements de compte ?

   Enfin, dans un entrefilet consacré à la commune de Naucelle il m'a semblé reconnaître la "patte" de Bernard Mazars, sèchement battu en mars dernier par le sortant Jean-Paul (Mazars lui aussi). Il me paraît n'avoir pas encore digéré sa défaite.

   On trouve encore d'autres choses dans ce numéro du Nouvel Hebdo, à commencer par la traditionnelle volée de bois vert administrée à la tête de turc du journal, Fabrice Geniez, le maire d'Onet-le-Château. On lira aussi avec profit la réponse (pas trop énervée) du maire de Rodez au courrier d'un lecteur concernant l'îlot Bonald.

   Le journal s'achève par deux conseils de lecture. Le premier livre, en souscription (il sortira le mois prochain) est consacré à la grève des gantiers de Millau en 1911. Le second (déjà en vente), La Bataille de Carmaux, traite de la résistance dans le Tarn et l'Aveyron.

lundi, 04 avril 2011

Une presse partisane

   On peut être un hebdomadaire local de qualité, en bonne santé financière (à ce qu'il me semble)... et avoir une conception très particulière de la neutralité politique. C'est le cas d'une vénérable publication aveyronnaise, le Bulletin d'Espalion.

   A la base, comme son lectorat est nord-aveyronnais, on se doute bien qu'il ne va pas pencher du côté du bolchevisme. Mais, pendant la campagne des récentes élections cantonales, j'ai senti comme une sorte d'engagement de la part de la rédaction (d'une partie d'entre elle, du moins). Ce fut particulièrement visible dans le numéro paru juste avant le premier tour, vendredi 18 mars. Les pages 4 et 5 étaient consacrées aux tribunes politiques. Voici ce qu'on pouvait y lire (j'ai ôté de l'image les publicités) :

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    Sur cinq tribunes, trois sont en faveur de la "Majorité départementale" (qui, paradoxalement, a finalement recueilli moins de voix que la "minorité"). Page de gauche, c'est le responsable des jeunes du Modem aveyronnais qui s'exprime, sans prendre parti pour un camp. Par contre, la page de droite est véritablement colonisée... par la droite. On peut lire successivement une tribune de Jean-Claude Luche et un communiqué du Conseil général, suivis, comme c'est étonnant, par une déclaration de son président. Même le bref article consacré au débat qui l'a opposé à Guy Durand est d'une objectivité douteuse. La fin est rédigée ainsi : "Tout au long de ce face à face courtois, Jean-Claude Luche s'est montré pugnace et convaincant, bon connaisseur des dossiers devant un Guy Durand qui a détaillé le programme de la gauche." Le sous-entendu est : Guy Durand, lui, ne connaissait pas les dossiers, une reprise d'un argument de J.-C. Luche. C'est évidemment faux, mais, parmi ceux qui n'ont pas suivi le débat, qui aura décelé la supercherie ?

   En bas de page surnage un communiqué de Pierre Pantanella, du PS. Ouf, l'honneur est sauf !

   Je ne m'attarderai pas sur l'analyse qui est faite des résultats du second tour, dans le numéro du 1er avril. Mon attention a été attirée par autre chose. Voici ce que l'on pouvait voir en Une :

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   Vous allez me dire, voilà qui annonce un petit article sympa, qui met en valeur un jeune gars bien de chez nous. Sauf que, quand on lit l'article, on se dit qu'il ne s'agit pas de monsieur-tout-le-monde. Il n'est pas donné à n'importe quel élève de Première d'obtenir un stage à l'Elysée. Et là, un doute m'effleure : se pourrait-il que ce jeune, originaire de Sébrazac, ait un lien de parenté avec le maire de cette commune, vice-président du Conseil général de l'Aveyron ? Voilà qui expliquerait l'obtention du stage prestigieux.

   De surcroît, quand on lit l'article, ce ne sont que louanges... plutôt adressées aux adultes qui travaillent au Château qu'au jeune homme d'ailleurs : "Guillaume aura côtoyé beaucoup de grandes figures du monde politique français ainsi que de nombreux conseillers, tous formidables par leurs compétences reconnues et leur dynamisme." Comme c'est beau ! Comme c'est grand ! J'en ai la larme à l'oeil. On est vraiment bien gouvernés, y a pas à dire ! (Curieusement, les électeurs qui se sont déplacés en mars dernier ne semblent pas tout à fait de cet avis, mais bon, je chipote, hein.)

   Le reste de l'article sous-entend que le jeune semble promis à un brillant avenir politique... et voilà que ressurgit le spectre des dynasties aveyronnaises... On se souvient qu'Yves Censi (le fils de l'ancien maire de Rodez), avant de faire son nid dans la première circonscription de l'Aveyron, était passé par l'Elysée, où il avait paraît-il conseillé Jacques Chirac pendant quatre ans. Un papa très ambitieux pour son fils a-t-il eu cet exemple en tête ?

 

mardi, 29 mars 2011

Le diable se niche dans les détails

   L'inspiration m'est venue en consultant le site internet de La Dépêche du Midi, ce mardi, plus précisément l'article titré "Jean-Claude Luche prépare sa majorité". Il est illustré par une photographie centrée sur le président du Conseil général, sur le point d'être reconduit à ce poste. Il est entouré par deux de ses fidèles, Jean-Michel Lalle (pas si bien réélu que cela à Bozouls) et Bernard Saules, nouvel élu à Rodez-Est.

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   La photographie choisie par le quotidien met en valeur le chef de la "Majorité départementale". Il porte le plus joli costume (Jean-Michel Lalle persistant à associer chemise, cravate et veste sombres, Bernard Saules ayant tombé la cravate). Il donne aussi l'impression d'être le patron, à la manoeuvre, alors que Jean-Michel Lalle semble tenter de deviner son avenir politique dans les lignes de sa main droite. De son côté, Bernard Saules fait un peu figure de petit nouveau dans la classe, un peu gêné, les mains sous la table... ce qui nous empêche de distinguer sa montre.

   Le détail n'est pas sans importance. Les membres de la "Majorité départementale" semblent affectionner les montres à cadran rectangulaire, commes celles que portent J.-M. Lalle et J.-C. Luche sur cette photographie. Je m'étais fait la remarque lorsque le président du Conseil général était venu à La Salvetat-Peyralès soutenir André At (la photographie a été publiée le 18 mars dernier) :

At-Luche LaDépêche 18 03 2011.jpg

   Au poignet de Jean-Claude Luche se trouve visiblement la même montre.

   Concernant Bernard Saules, j'ai finalement retrouvé une photographie permettant d'établir une comparaison, dans La Dépêche du 10 mars. A l'époque, je n'y avais pas fait attention... parce qu'il porte sa montre au poignet droit !

Luche-Saules Dépêche 10 03 2011.jpg

   Vous noterez que Jean-Claude Luche porte une montre différente de celle visible sur les précédentes photographies (mais toujours à cadran rectangulaire). Mais, surtout, vous remarquerez que le cadran de celle de Bernard Saules est rond !

   Ce goût est confirmé par une autre photographie, prise à l'occasion de sa déclaration de candidature, en mai 2010 (c'est aussi visible dans un article publié dans Le Ruthénois n°24) :

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   J'en arrive à la conclusion éblouissante que, si le nouveau conseiller général de Rodez-Est met les mains sous la table (sur la première photographie), ce n'est pas par timidité ou en signe de soumission, mais parce qu'il redoute que tout le monde constate qu'il n'est pas au diapason de la Majorité départementale ! La possession d'une montre à cadran rectangulaire est-elle exigée par Jean-Claude Luche pour accéder à une vice-présidence ? Mystère... Qu'attend donc la presse pour enquêter ?

   Cerise sur le gâteau : regardez le nom du photographe du premier cliché : Escoffier ! 

 

dimanche, 27 mars 2011

"Le Nouvel Hebdo" numéro 168

   Gérard Galtier redevient journaliste à 100 % et nous gratifie d'un éditorial percutant, où il est question du Front national et du vote blanc.

   Il revient ensuite évidemment sur sa candidature, dont les résultats ont sans doute dû le décevoir, quels que soient les messages d'encouragement qu'il a reçus. Dans un autre article, les résulats du canton de Rodez-Est sont analysés de manière très fine. Faut s'accrocher quand on s'intéresse aux pourcentages !

   Un encadré aborde le début de polémique né du projet de déplacement du monument aux morts de Rodez. Celui-ci se trouve actuellement à l'entrée du jardin du Foirail (ou plutôt de ce qu'il en reste). Seule la statue de la Victoire a été conservée du monument originel, qui trônait sur la place d'Armes :

politique,presse

   Pour faire un peu de place, la mairie envisagerait d'enlever la statue du Foirail... pour l'installer à la place de celle du square François Fabié, à côté du palais de Justice. Les mauvaises langues disent que la majorité actuelle doit vraiment avoir une dent contre feu le poète aveyronnais pour, après avoir fermé l'école portant son nom, vouloir dégager la statue lui rendant hommage !

   J'aurais bien une autre suggestion à faire : rétablir l'ancienne localisation, place d'Armes, celle-ci rendue piétonne dans la perspective du classement à l'Unesco. En cherchant bien dans les ateliers dépendant de la mairie de Rodez, il se pourrait même que l'on retrouve les éléments qui entouraient la statue, à l'origine (sur lesquels avaient été gravés les noms des soldats morts pour la France). Ils auraient bien besoin d'une restauration, mais la chose n'est pas irréalisable.

politique,presse

   Le positionnement du monument aux morts ne pose pas problème qu'à Rodez. La récente commémoration du cessez-le-feu en Algérie (le 19 mars) a été l'occasion de vérifier qu'il devient parfois de plus en plus difficile d'organiser une cérémonie.

   Ce fut le cas à Espalion, comme on a pu le lire dans le Bulletin :

politique,presse

   Le monument est situé en plein centre ville, juste devant la mairie, dans un virage dangereux, où la circulation est importante. Il est vrai que la sculpture est superbe :

politique,presse

   On notera que, si le maire de la commune (Gilbert Cayron) est bien présent, il n'est pas question de la conseillère générale, Simone Anglade, bien que la cérémonie soit cantonale. Il faut dire que les deux élus n'entretiennent pas les meilleures relations.

   L'article du Bulletin sous-entend que l'organisation semble avoir été défaillante. Je pense qu'à terme, il va falloir trancher quant à la localisation du monument. Le même problème s'est posé à Ceignac, où une décision a récemment été prise. Quand ces monuments ont été construits, dans les années 1920, la circulation automobile n'était pas aussi dense (ni aussi rapide) que de nos jours. Il faut juste veiller à ce que le monument ne soit pas relégué dans un coin obscur de la commune et qu'un espace suffisant soit disponible pour y organiser des cérémonies. De surcroît, des règles sont à respecter.

   Il est souvent question de la commune d'Espalion dans Le Nouvel Hebdo, dont l'un des contributeurs ne semble guère apprécier la gestion de Gilbert Cayron. En compagnie de Fabrice Geniez d'Onet-le-Château, il fait office de punching-ball officiel de l'hebdomadaire satirique.

   Cette semaine, il est question du repas des aînés organisé par la mairie. Cela se fait un peu partout. On sait très bien que c'est un moyen utilisé pour choyer l'électorat âgé, plus prompt à déposer un bulletin dans l'urne que les jeunes de la commune...

   A Onet-le-Château, c'est la construction du théâtre ainsi que le nombre de places de parking qui font débat. Le fait que tout cela intervienne dans une zone "résidentielle" n'est pas innocent. Quand les (supposées) nuisances sont placées du côté des pauvres, les protestations vertueuses se font en général plus rares. (D'autre part, je pense que les riverains surestiment l'impact négatif de la présence d'un théâtre. Ce sont plutôt les voisins du futur multiplexe de cinéma, à Rodez, qui vont comprendre leur douleur, d'ici quelques années...)

   Concernant le chef-lieu départemental, un article intéressant évoque les pentes de Bourran, où l'on a semble-t-il raté l'occasion de réaliser un aménagement utile, esthétique et peu coûteux... et je finis par me rendre compte que le texte publié sous le nom de "Rutène" vient du blog de droite Rodez - Unir pour gagner.

   Je vous laisse découvrir le reste, dans le numéro de cette semaine...

  

samedi, 19 mars 2011

François Mitterrand, décidément gros queutard

   Voilà une révélation qui n'en est pas une, va-t-on me dire. Certes. L'ancien président de la République socialiste, tout comme son prédécesseur et son successeur immédiats, entretenait une relation ambiguë avec son pénis. Un événement récent est venu le confirmer.

   Le décès d'Annie Girardot a donné lieu à de nombreux articles nécrologiques. Ceux-ci se sont souvent plus à raconter les déboires professionnels (et alcoolisés...) de l'actrice, s'attardant moins sur sa vie sentimentale plutôt agitée. Il fallait lire attentivement le portrait publié dans Le Monde du 2 mars dernier, sous la plume de Jean-Luc Douin. Voici ce qu'on pouvait y trouver :

02 03 2011.JPG

   A cette date (1978), le premier secrétaire du jeune Parti socialiste vivait une exaltante double vie, se partageant entre le ménage officiel et sa maîtresse, Anne Pingeot, dont il venait d'avoir une fille, Mazarine, née en 1974. Et donc, de temps à autre (un peu à l'image de Victor Hugo qui, en plus de son épouse régulière et de sa maîtresse attitrée, s'autorisait quelques extras avec des femmes de rencontre), celui qu'on n'appelait pas encore "Tonton" culbutait une actrice à la mode ou une journaliste en vue.

   Le bonhomme était peut-être encore plus cynique (et égocentrique) que cela. Si l'on se fie à ce qu'a écrit la fille d'Annie Girardot, la saynète en caleçon se serait déroulée "au début des années 1970", soit juste avant ou juste après la naissance de Mazarine.

 

 

lundi, 14 mars 2011

Quand "Centre Presse" sort de sa neutralité...

   Depuis le numéro daté du vendredi 4 mars 2011, le quotidien aveyronnais nous offre, chaque jour, un éclairage (intéressant) sur un ou plusieurs cantons. La page débute par une présentation générale, signée d'un des journalistes ruthénois. Suivent les réponses des candidats (quand le journal les a reçues) aux deux mêmes questions stéréotypées : Qui êtes-vous ? Pourquoi vous présentez-vous ? En général, une photographie accompagne les réponses.

   C'est au niveau du paragraphe introductif que les interrogations naissent, parfois. Ainsi, dans le numéro du 5 mars, où il est question du canton de Rodez-Est, la candidature de Gérard Galtier n'est pas évoquée dans la présentation générale. (Il lui est arrivé la même mésaventure dans un reportage diffusé sur France 3 Quercy Rouergue... Il m'est avis que le directeur du Nouvel Hebdo n'a pas que des amis dans la profession !)

   Dans le numéro de lundi 14 mars, la présentation du canton de Vezins semble tenir pour acquise la réélection d'Arnaud Viala... alors que celui-ci ne l'avait emporté que d'un souffle en 2004. Autant je peux comprendre qu'un journaliste se risque à un pronostic quand le sortant est un "vieux briscard" comme Jean-Michel Lalle ou Jean-Claude Anglars (surtout quand la gauche ne semble pas leur opposer une candidature de poids), autant je me demande parfois si le pronostic n'est pas en fait une prophétie autoréalisatrice...

   Et puis, il arrive qu'on repère une drôle de coïncidence, comme dans le numéro de samedi 12 mars. La moitié haute de la page 9 est consacrée au canton de Belmont-sur-Rance, présentant la conseillère générale sortante comme la grande favorite. Or, que découvre-t-on, page 21 ? Un magnifique article faisant l'éloge de Belmont : "un canton rural, "petit" mais dynamique". Dans le même numéro ! C'est un peu gros, non ? Et il me semble avoir déjà remarqué quelque chose de similaire à propos d'un autre canton tenu par la "Majorité départementale"...

vendredi, 04 mars 2011

"Le Ruthénois" a un an !

   Bon anniversaire donc pour ce numéro 53. Dans ce qui peut ressembler à un éditorial, Bruno et Eric Aufrère soulignent la fragilité de l'entreprise, d'autant plus qu'une partie de la presse locale (Midi Libre et Centre Presse pour ne pas les nommer) n'a rien fait pour leur faciliter la tâche. Qu'en est-il de la diffusion ? D'après un site spécialisé (dont les informations remontent à plusieurs mois), elle serait d'environ 1 500 exemplaires, ce qui n'est pas brillant.

   De la part des patrons du Ruthénois, il aurait aussi été courtois de rendre un petit hommage au travail effectué par Hugues Robert, même s'ils se sont séparés en mauvais termes.

   Juste en-dessous, un entrefilet se veut plus rebelle : on signale l'absence (non justifiée) de Bernard Saules de la dernière réunion du Conseil municipal de Rodez :

Conseil municipal 25 02 2011.jpg

   Signalons que quatre autres membres de l'opposition ont "séché" la séance... Ne restaient que Maïté Laur et Jean-Louis Chauzy. Cela ne fait pas très sérieux... surtout quand on a appris la raison de l'absence de Bernard Saules. S'il n'était pas présent à Rodez le vendredi 25 au soir, c'était pour pouvoir assister (et se montrer) à l'émission Téléfoot, à Paris, le dimanche 27 au matin :

Saules 3.jpg

   On le reconnaît, assis dans le public et, comme par hasard, juste dans l'axe de l'un des animateurs de l'émission, de manière à se trouver dans le champ de l'une des caméras. Elle est pas belle cette opération de com' ? Non seulement l'ancien arbitre a séché une séance du Conseil municipal alors qu'il n'était même pas invité à l'émission, mais il y a fort à parier qu'une négociation se soit déroulée pour que sa bobine soit clairement visible à l'écran. C'est sûr que c'est plus cool que d'arpenter les rues du canton de Rodez-Est !

   Revenons au Ruthénois, qui a interrogé le député de la première circonscription aveyronnaise Yves Censi. Autant le dire tout de suite, là, l'esprit frondeur a été laissé au vestiaire. S'il est légitime que le député UMP formule des critiques à l'égard du maire de Rodez, on se serait néanmoins attendu à ce que Benjamin Laumaillé ne laisse pas proférer trop d'inexactitudes. Ainsi, Yves Censi peut affirmer sans être contredit que l'actuelle majorité ruthénoise n'a monté aucun projet propre. Il aurait été facile de torpiller cet argument, par exemple, en opposant le bilan de papa Censi et celui de Teyssèdre sur les écoles...

   Si le député est titillé sur sa faible visibilité dans la circonscription, le journaliste s'est bien gardé de l'interroger sur son projet de séjour en Côte-d'Ivoire, qui lui a valu quelques reproches...

   La suite est plus intéressante. Se posant en patron de l'UMP départementale, Yves Censi défend le bilan de Jean-Claude Luche (et égratigne au passage celui de son prédécesseur Jean Puech, dont le fiston a tenté de lui ravir son siège de député en 2007). A lire les propos du député, on sent aussi qu'il redoute le score de Daniel Tarrisse (qu'il n'ose pas nommer) dans le canton de Mur-de-Barrez.

   S'il semble un peu gêné aux entournures par l'affaire Alliot-Marie et la politique étrangère menée par le gouvernement français, Yves Censi affiche clairement la couleur en matière de politique intérieure. Lui au moins porte son étiquette. Il n'est cependant pas contredit quand il se présente comme un défenseur de la laïcité... mais uniquement vis-à-vis de la religion musulmane. (Il ne faudrait pas que cela l'empêche de financer, sur sa réserve parlementaire, un collège privé.)

   Je conseille aussi aux fonctionnaires en général et aux enseignants en particulier de lire la fin de cet entretien. Ils y  verront l'annonce du programme du deuxième quinquennat de Nicolas Sarkozy, si d'aventure celui-ci est réélu en 2012. Permettez-moi de vous dire que vous risquez de déguster grave !

   Cet entretien a inspiré Stéphanie Gras pour son dessin de la semaine. Yves Censi est caricaturé en Blueberry (son héros de fiction préféré d'après sa réponse au "questionnaire de Proust"), prêt à jouer du flingue à côté de la mairie de Rodez :

Censi Blueberry.JPG

   La politique est toujours à l'honneur dans ce numéro du Ruthénois, à travers diverses contributions. On peut y lire une réponse d'Emily Teyssèdre-Jullian aux attaques qu'elle a subies. Plus bas, Guilhem de Coulonges signe une tribune que je trouve très pertinente, sur la démocratie locale. Page suivante, Jean Milési, élu jadis de gauche passé à la majorité départementale, justifie son parcours dans un texte intéressant... mais très partial.

   La suite du journal contient les rubriques habituelles et plein d'autres petites choses qui méritent l'attention.

 

 

 

 

 

 

 

 

vendredi, 25 février 2011

Qui c'est qui a un petit coup dans le nez ?

   Les campagnes électorales n'ont pas que des mauvais côtés. Il y a bien ces journalistes qui osent (parfois) poser de bonnes questions. Il y a bien des électeurs récalcitrants. Il y a surtout les professionnels (artisans, commerçants, agriculteurs, enseignants, infirmières...) qui profitent de l'occasion pour tenter de faire avancer leurs revendications. Mais, heureusement, il y a les gueuletons !

   Ces derniers jours, plutôt que de s'occuper d'un collège sur le point de fermer ou de la venue dans le département du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, Jean-Claude Luche s'est concentré sur le Salon de l'Agriculture. Aux frais du contribuable local, un imposant dispositif a été mis en place. Résultat : le département est fort bien représenté. (Ceci dit, même si l'on se réjouit de la publicité faite à l'Aveyron, un tel déploiement de moyens fait grincer bien des dents, y compris dans les villages.)

   C'est l'occasion de faire connaître la gastronomie locale... et de perfectionner son coup de fourchette... ainsi que le lever de coude !  Voici l'une des photographies que l'on peut voir dans la version papier du Bulletin d'Espalion de cette semaine :

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   La légende de la photographie dit que "Jean-Claude Luche est attentif aux explications des producteurs." Mouais... J'ai bien regardé la tête du président du Conseil général et, sauf son respect, elle m'a rappelé celle d'un de mes tontons quand il forçait sur les boissons fermentées ! (Derrière lui, Jacques Molières donne aussi l'impression de ne pas avoir bu que de l'eau minérale...)

   Il faut dire que la bande de potes semble avoir pris du bon temps à Paris ! Le conseiller général d'Estaing (et maire de Sébrazac) Jean-Claude Anglars (très bien introduit dans le monde agricole, tendance FNSEA) n'a pas lâché J-C Luche d'une semelle. L'ancien président de la chambre d'Agriculture Jean Laurens, n'était pas loin, tout comme son successeur, Jacques Molières, qui, d'après la photographie placée au-dessous de la précédente, semble avoir servi à son auditoire un discours propre à décrocher les mâchoires...

   D'autres "pipoles" aveyronnais ont joué des coudes pour figurer sur les photos : le conseiller général Arnaud Viala, renouvelable cette année, et les députés Yves Censi et Alain Marc, à qui on a peut-être oublié de demander comment il était possible de concilier leurs votes à Paris avec le discours de défense de la ruralité tenu en Aveyron.

   Tout cela pour dire que Jean-Claude Luche mène, à mon avis, une assez bonne campagne, même si elle prête le flanc à la critique (je laisse ça aux socialos). A Entraygues, il a évité d'être associé à une mauvaise nouvelle, alors que le Conseil général est pourtant aux premières loges concernant les collèges. A Sainte-Radegonde, il a évité de se montrer en compagnie du représentant officiel de l'UMP, citadin pur sucre : c'est un message adressé à l'électorat traditionnel de la droite modérée, qui se reconnaît de moins en moins dans l'orientation prise par ce que l'on continue d'appeler un parti gaulliste. (Signalons que, lors de son passage sur l'antenne de Totem, Jean-François Copé a gratifié les auditeurs d'une belle langue de bois, paraissant un peu gêné par les questions de Dominique Bahl, dont j'ai remarqué depuis plusieurs mois qu'il évite de cirer ostensiblement les pompes des politiques.)

   Pour la petite histoire : la notoriété du président du Conseil général de l'Aveyron n'est pas si grande qu'il puisse être épargné par une bourde journalistique. Sur le site internet de France 3 Midi-Pyrénées, lorsqu'il est question de son absence à la réunion de Saine-Radegonde, son nom est victime d'un caviardage :

 

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samedi, 19 février 2011

Soulages ne fait pas recette

   Benoît Decron, conservateur (depuis bientôt deux ans) du musée qui n'existe pas, continue sa tournée de conférences dans le Grand Rodez. Chacune de ses interventions bénéficie d'une assez large couverture médiatique. La dernière s'est déroulée à Luc-La Primaube, charmante commune (en fort développement) située au sud-ouest de Rodez, sur la route d'Albi.

   Ceux qui ne s'y sont pas rendus peuvent en avoir un aperçu à travers le site de la commune et un article publié dans La Dépêche du Midi.

   Si l'on se fie à la photographie qui accompagne l'article, force est de constater que cette conférence, qui s'est tenue un mercredi soir, n'a pas déplacé les foules :

art,culture,peinture

   Peut-être est-ce dû à l'angle de prise de vue : il fallait montrer à la fois la maquette, le conférencier et une partie (au moins) du public. Mais je pense quand même que l'assistance ne devait pas dépasser 30-40 personnes. Si elles avaient été nombreuses, nul doute que l'article se serait fait l'écho du succès.

   Venons-en au contenu. Dans sa présentation, Benoît Decron aurait insisté sur l'importance du lieu d'implantation du futur musée (sur le jardin du Foirail), à proximité de la rue Combarel, où est né l'artiste. Mais une autre solution aurait été encore plus avantageuse, rapprochant le musée dédié à l'artiste du quartier de son enfance... solution moins coûteuse pour les finances locales : le site de l'ancien hôpital

art,culture,peinture

   J'ai (grossièrement) colorié en noir le site du futur musée et en rouge le site de l'ancien hôpital. J'ai souligné d'un cercle la présence de la cathédrale. Si l'on voulait vraiment redynamiser ce quartier, on pouvait y implanter, outre le musée, le restaurant, quelques commerces et pourquoi pas une résidence étudiante. (L'îlot Combarel aurait pu aussi servir à regrouper les formations de l'enseignement supérieur ruthénois, aujourd'hui réparties principalement sur deux sites assez éloignés l'un de l'autre.) Le Grand Rodez a choisi de privilégier le logement. Le programme a l'air toutefois séduisant.

   L'article de La Dépêche se termine par une affirmation bête de plus. Le conservateur aurait insisté sur l'occasion rare de pouvoir inaugurer un musée consacré à un artiste de son vivant. Quelques secondes de réflexion suffisent à ruiner l'argument. D'abord, très peu de musées consacrés à un seul artiste sont viables. Il faut en diversifier les collections et activités, ce qui devrait être fait avec celui projeté à Rodez. De plus, si presqu'aucun musée n'est construit du vivant de l'artiste auquel il est consacré, c'est par prudence ! Tant de peintres en cour, célèbres de leur temps, sont aujourd'hui relégués dans les caves poussiéreuses des établissements publics ! A l'inverse, des artistes méconnus de leur vivant, voire méprisés, sont devenus par la suite des références. Les collectivités locales attendent de voir ce que devient la renommée d'untel après sa mort, avant d'envisager de s'appuyer dessus pour faire la promotion de la ville.

   C'est bien le problème que pose l'oeuvre de Soulages. Elle est aujourd'hui semble-t-il très appréciée des gens de pouvoir et d'argent (peut-être aussi dans un but spéculatif). Qu'en sera-t-il dans 10 ans ? Dans 30 ans ? Je nourris quelques inquiétudes.

   Bon, vous allez me dire, qu'au final, je dépense beaucoup d'énergie pour un micro-événement, la conférence n'ayant pas fait recette. Au départ, je n'avais pas prévu d'y consacrer un billet. J'avais posté une réaction sur le site de La Dépêche, samedi matin. Elle n'est toujours pas publiée, alors qu'une réaction à un autre article, postérieure, a été immédiatement visible (j'ai fait le test). Cette pitoyable petite censure m'a incité à me tourner vers mon blog, les sites des journaux locaux ne souhaitant visiblement pas rendre accessibles à leurs lecteurs les opinions divergentes.

   P.S.

   Finalement, ma réaction à l'article a été mise en ligne. Mieux vaut tard...

lundi, 14 février 2011

Rodez dans "Le Monde"

   Je ne suis pas le premier à en parler (KaG notamment m'a brûlé la politesse), mais je tiens à revenir sur l'article publié dans Le Monde daté du 8 février dernier.

   J'ai lu la version papier. Très vite, j'ai senti qu'il y avait quelque chose de familier. Suspicieux de nature, je me suis demandé si le journaliste n'aurait un peu puisé dans le travail d'un-e collègue. Je me souvenais de dossiers parus dans les hebdomadaires... oui, vous savez, les machins que l'on fait semblant de placer en "une" (en "une" de surcouverture, en fait) pour que les bouseux de province croient qu'un grand média national titre sur son petit monde.

   J'ai cherché, j'ai cherché... et j'ai fini par trouver : un article du Point de novembre 2006, ce qui ne nous rajeunit pas. On pourrait penser qu'en un peu plus de quatre ans les choses ont beaucoup changé... pas tant que cela finalement.

   L'article du Monde consacré à Rodez fait partie d'un dossier dont le premier volet s'étale sur une double page intérieure. Ce volet est introduit par une carte des zones étonnamment peu touchées par le chômage :

Photo 08 02 2011 (3).JPG

   Or, il se trouve que l'article du Point commençait précisément par la comparaison de taux de chômage, le cas de Rodez étant rapproché de ceux de Roissy et d'Orsay, que j'ai soulignés en rouge sur la carte publiée dans Le Monde.

   On continue avec les gros employeurs locaux. Le Monde comme Le Point citent la RAGT et Bosch, ce dernier cas étant placé dans la deuxième moitié de l'article, propos du directeur du site (l'inamovible Albert Weitten) à la clé. En 2006 (2000 emplois), on agitait le spectre de la fermeture du site, le directeur promettant des investissements massifs. En 2011 (1900 emplois), on assure avoir amorti le choc de la crise. Dans les deux cas, la concurrence des pays à bas coûts salariaux est évoquée.

   L'autre gros pourvoyeur d'emplois est l'hôpital de Bourran (à l'inauguration duquel je me suis intéressé jadis), "flambant neuf" en 2006... et toujours qualifié ainsi dans l'article du Monde de 2011 !

   Au niveau du tissu industriel, l'article du Monde est toutefois plus détaillé : les informations ont été mises à jour. Les deux journaux n'oublient pas de citer le secteur agricole.

   La proximité des articles est encore grande quand ils vantent le travail de la main-d'oeuvre locale. Si Le Point parle de "qualités aveyronnaises", Le Monde ose l'expression "Homo aveyronnicus". Dans les deux cas, la filiation avec le monde paysan est soulignée. Dans les deux cas encore, on insiste sur le faible taux d'absentéisme (perso, je le trouve déjà bien assez élevé), même si Le Point se distingue en signalant l'inadéquation entre l'offre et la demande d'emplois.

   La ressemblance des articles est tout aussi frappante quand il est question des jeunes : on relève leur fort taux de chômage et leur exode. Dans les deux cas, ces considérations s'appuient sur une citation de Jean-Louis Chauzy, président du CESR puis du CESER. En 2006, il déclarait :  "90 % de la jeunesse qui s'en va ne revient pas". En 2011, il dit que ces jeunes étudiants "ne reviennent pas dans 80 % des cas". A-t-on hâtivement recyclé une citation de J-L Chauzy ? Celui-ci a-t-il balancé une estimation à la louche ? Faut-il voir dans cette différence un signe de relative amélioration, les jeunes étant proportionnellement moins nombreux à ne pas revenir ?

   On remarque aussi que les intervenants politiques sont les mêmes. En 2006, Le Point donne la parole au maire de l'époque, Marc Censi, mais encore plus à son principal opposant, Christian Teyssèdre. En 2011, le journaliste du Monde est bien entendu allé voir le socialiste devenu maire et fait référence à Marc Censi dans l'article.

   Du côté des syndicats, on remarque que Le Point a sollicité la C.F.D.T., Le Monde  Force Ouvrière.

   Je termine par la photographie illustrant l'article du Monde :

Photo 08 02 2011.JPG

   Il s'agit d'une vue de Bourran, qualifié de "quartier tout neuf"... du neuf qui commence à se faire vieux toutefois. Curieusement, quand il est question des logements créés là-bas, on cite ceux à loyer modéré (que l'on doit d'ailleurs un peu plus à la nouvelle municipalité qu'à l'ancienne), en oubliant d'évoquer les autres, bien plus nombreux, bien plus chers. Quant à la manière dont l'aménagement de ce quartier a été géré... Cela aurait mérité que le journaliste creuse un peu son sujet.

   On aurait pu aussi relire plus attentivement l'article : la légende de la photographie (encadrée en rouge ci-dessus) est rédigée dans un français approximatif :

Photo 08 02 2011 (2).JPG

   Pour un "quotidien de référence", ça la fout mal !

mercredi, 09 février 2011

Matisse au secours de Soulages

   C'est le nouvel argument à la mode des promoteurs du "machin" du Foirail : le succès du petit musée nordiste, pourtant décrié au départ, préfigurerait la réussite du projet Soulages. Cela fait plusieurs semaines qu'on nous bassine avec cela. Ce mardi, c'est Centre Presse qui s'est dévoué pour relayer cette propagande, dans un article annoncé en "une " sous le titre "Des raisons pour croire au musée Soulages".

   Page 5, on pouvait lire un entretien entre Rui Dos Santos et la conservatrice du musée Matisse du Cateau Cambrésis, Dominique Szymusiak :

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   Pourtant, l'article commence bien. On ne nous cache pas que la question des frais de fonctionnement semble délicate, là-bas comme ici. On aimerait avoir des précisions chiffrées...

   On en dispose pour la construction, grâce au site du Conseil général du Nord. La comparaison ne joue pas en faveur du projet ruthénois. Première surprise : à Cateau Cambrésis, c'est Henri Matisse qui  a pris l'initiative de créer un espace muséal (en 1952) ; il a donc un peu payé de sa personne...

   Deuxième mauvaise surprise : lorsqu'il a été décidé qu'un nouveau bâtiment devait accueillir le musée, c'est le Conseil général qui a pris en charge le projet. Vous allez me dire que c'est logique : cette commune ne comptant qu'environ 7 000 habitants, elle n'avait pas les reins assez solides pour assumer ce genre d'opération. Certes, mais elle fait partie de la communauté de communes du Caudrésis-Catésis, qui en compte 55 000 ! Cela ne vous rappelle pas une Communauté d'agglomération aveyronnaise ?

   Donc, près de 45 % du coût de construction a été assumé par le Conseil général. Après, vous vous dites que c'est la Communauté de communes qui a dû casquer... Non ! Ils ont obtenu un financement européen pour près de 29 % ! Ensuite, l'Etat et la région Nord-Pas-de-Calais ont fourni chacun 13 %. La commune et la Communauté de communes ? RIEN ! Très bien pour eux, mais, par contraste, les élus du Grand Rodez (anciens comme actuels) paraissent s'être faits rouler dans la farine : chez nous, c'est la Communauté d'agglomération qui va assumer la plus grande part des coûts de construction, l'Etat, la région Midi-Pyrénées et le département de l'Aveyron contribuant chacun pour moins de 20 %. Cherchez l'Union européenne ! Le maire de Rodez semble avoir enfin compris qu'il fallait creuser de ce côté-là...

   Au final, signalons que le musée Matisse a coûté moins de 12 millions d'euros, soit moins de la moitié (et peut-être le tiers...) de ce qu'il va falloir dépenser pour le "machin" du Foirail.

   Après, il faut prendre en compte l'aura du peintre. N'en déplaise aux fans du chantre de l'outrenoir, la renommée de Henri Matisse est plus forte... et ses créations bien plus accessibles au grand public, comme on peut le constater en regardant certaines de ses oeuvres, visibles sur le site du musée de Nice qui lui est consacré.

   Quant au nombre d'entrées, d'après la conservatrice, il tourne autour de 70 000 - 80 000 (plutôt 70 000 donc, dont 30 000 scolaires). A comparer avec les 100 000 visiteurs escomptés par les promoteurs du projet Soulages... Cela nous promet un beau déficit de plus !

   Enfin, la conservatrice du musée Matisse évoque la question de l'accessibilité, signalant que la ville du Cateau Cambrésis se trouve plutôt à l'écart des axes majeurs et qu'il faut faire un détour pour s'y rendre. C'est un argument à relativiser sérieusement :

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   En effet, à moins d'une heure et demie (parfois beaucoup plus près) se trouvent plusieurs villes et donc des réservoirs de visiteurs potentiels. (Rappelons qu'en dépit de l'aura de tel ou tel artiste, ce sont d'abord les habitants d'une région qui font vivre les musées de province, pas les armadas de touristes asiatiques, mirage qui a déjà fait des dégâts dans l'Aveyron...)

   Ajoutons que les routes sont plutôt rectilignes et le relief peu accidenté dans le Nord, ce qui n'est pas le cas en Aveyron... et la présence d'une RN 88 souvent embouteillée n'est qu'un inconvénient de plus.

   Je termine par une remarque sur la photographie qui illustre l'article (et que je n'ai pas reproduite). On y voit les deux conservateurs chaudement vêtus, place d'Armes, à Rodez, devant la cathédrale. Je trouve culotté que, pour accompagner un papier consacré à un projet d'art contemporain, on fasse référence aux bâtisseurs du Moyen-Age et de la Renaissance ! Bonjour la cohérence !

mercredi, 02 février 2011

Quelques quatrains anti-Soulages

   Cette fois-ci, cela ne vient pas de moi. J'ai trouvé cet "essai poétique" dans le Bulletin d'Espalion du 28 janvier, page 3, signé "J.M." :

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   Ce n'est pas très argumenté et je reconnais que le coup de la misère dans le monde n'est pas d'une grande subtilité. Ce sont les autres investissements possibles qu'il aurait fallu placer en regard de ce projet dispendieux et, à mon avis, inutile. Mais, bon, il est toujours agréable de lire quelque chose qui pourfend la "pensée unique aveyronnaise".

samedi, 22 janvier 2011

Le musée Soulages et les finances ruthénoises

   C'est dans Le Ruthénois de cette semaine (le numéro 47) que j'ai trouvé l'information. Elle est noyée dans un article consacré aux voeux du maire de Rodez, Christian Teyssèdre. Mais, au moins, elle figure dans le comtpe-rendu, alors que je ne l'ai pas lue dans les autres journaux aveyronnais. Voici un extrait de l'article "Les voeux de Christian Teyssèdre à ses administrés" :

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   Deux éléments sont à relever. Tout d'abord, le maire de Rodez semble avoir compris que l'estimation du coût de la construction du musée à 25 millions d'euros n'est pas définitive et que, ainsi que le maire d'Onet-le-Château l'a déjà laissé entendre, il va falloir "cracher au bassinet". Et à qui incombera la tâche de compléter le financement ? Ben pas à l'Etat ni à la région, pas plus au Conseil général. C'est la Communauté d'agglomération du Grand Rodez ainsi que le chef-lieu départemental qui risquent de devoir gérer la "douloureuse" (entre cinq et dix millions supplémentaires...). Du coup, le maire de Rodez déclare : "Il est maintenant nécessaire d'obtenir tous ensemble une subvention européenne." C'est, indirectement, un bel aveu. Ceci dit, les contribuables ruthénois ne pourront que se réjouir si Christian Teyssèdre arrive à obtenir le financement de l'Union européenne.

   La deuxième information importante concerne les coûts de fonctionnement des musées ruthénois, qui seront donc au nombre de trois. L'engagement est pris de limiter ces coûts à 1,6 million d'euros, alors que, ces dernières semaines, cette même estimation circulait... mais pour le seul musée Soulages. On parlait de 3 millions d'euros pour les trois. Cela nous ferait donc une économie de près de 50 % ! Si l'on suit les propos du maire, c'est sur les bâtiments et le personnel que la réduction des coûts risque de porter. Affaire à suivre...

   En attendant que le musée soit achevé, la propagande continue. Ainsi, le projet d'associer les élèves de deux écoles ruthénoises est entré en phase de réalisation. Bon courage aux gamins... Les adultes ne sont pas négligés non plus. Ces jours-ci, c'est la commune de Druelle qui fait l'objet de toutes les attentions. Et c'est là que cela devient comique. La Dépêche du Midi et Le Ruthénois ont, grosso modo, publié le même article, illustré par la même photographie montrant Ludovic Mouly en pleine concentration (Le Ruthénois en a ajouté une seconde).

   Premier gag : les deux articles reprennent les propos du président de la Communauté d'agglomération affirmant que, "contrairement aux rumeurs, il n'y avait aucune surenchère sur ce projet." J'ai peut-être mal compris, mais cela me paraît en contradiction avec ce que les lecteurs du journal ont pu voir quatre pages auparavant, venant du maire de Rodez.

    Deuxième gag : les légendes de la photographie. Voici celle de La Dépêche :

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   Et voici celle du Ruthénois :

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   La nuance n'est pas la même. Ainsi, la rédaction du Ruthénois semble avoir voulu montrer l'intérêt manifesté par la population... alors qu'une assistance d'environ 100 personnes, pour une conférence largement annoncée, dans un bassin de 60 000 habitants, n'a rien d'exceptionnel.

   Bon, j'arrête d'être méchant avec Le Ruthénois, dont le dernier numéro est très intéressant. Il contient une entrevue avec Jean-Claude Luche, à comparer avec celle de Christian Teyssèdre publiée par le magazine A l'oeil, devenu mensuel. Toujours dans l'hebdomadaire du Piton, on lira avec profit le deuxième volet d'une nouvelle rubrique, consacrée aux châteaux de l'agglomération, en liaison avec la publication d'un livre de Gérard Astorg.

vendredi, 21 janvier 2011

Les maux de la presse française

   On a coutume de dire que la chute des ventes de la plupart des journaux est liée à la baisse de la qualité rédactionnelle ainsi qu'à la concurrence des gratuits (20minutes, Metro, Direct), qui captent, outre des lecteurs, des annonceurs publicitaires. A cela il faut ajouter les sites internet d'information. Certains journaux ont toutefois compris qu'il était stupide de mettre en ligne l'intégralité de la version papier (du moins gratuitement).

   Ce n'est qu'un aspect du problème. Ici comme ailleurs, les coûts de production ne sont pas à négliger. Ainsi, au Monde, un peu moins de 25 % du budget est consacré à l'équipe journalistique. Mais alors, qu'est-ce qui peut pomper la majorité des fonds ? Les coûts de fabrication et de distribution. L'imprimerie du Monde connaît des difficultés et le quotidien, comme la majorité des organes de presse français, est confronté au quasi-monopole de diffusion de Presstalis (les anciennes NMPP), contrôlée à 49 % par Lagardère, mais surtout noyautée par un groupe d'employés récalcitrants, très portés sur la grève et le blocage.

   On en a encore eu une illustration à la fin de 2010. La diffusion des journaux parisiens (à l'exception de Marianne, distribué par les MLP) a été bloquée (alors qu'en province, les abonnés ont pu recevoir leur exemplaire). A cette occasion, l'hebdomadaire Challenges a publié, en date du 22 décembre 2010, un excellent article qui n'a pas eu le retentissement qu'il méritait.

   Qu'y apprend-on ? Que les employés de la filiale parisienne de Presstalis gagnent en moyenne 4 500 - 5 000 euros par mois !... et, tenez-vous bien, pour un travail de 32 heures par semaine... durant 42 semaines, ces forçats bénéficiant de 10 semaines de congés payés ! Et l'on s'étonne après qu'avec de telles charges la presse ne puisse se passer des aides de l'Etat ! (Au passage, ami jeune, si tu as envie d'un boulot kiffant, valorisant, super bien payé et pas trop fatigant, c'est le moment d'envisager une reconversion !)

   Tout n'est pas nouveau dans cet article. Je me rappelle d'un entretien diffusé dans le journal de 13 heures de France Inter, il y a quelques années de cela (à l'occasion d'un autre mouvement d'humeur de ces prolétaires méritants). L'invité, membre du Syndicat du Livre (qui, soyons honnête, n'est pas toujours responsable du merdier), avait reconnu que les employés avaient des conditions de travail "très correctes". Il me semble même qu'il avait dit combien il gagnait (autour de 3 500 - 4 000 euros par mois, si je me souviens bien).

   Des gisements d'économies existent aussi au sein même des journaux. Ainsi, les récents chamboulements survenus à la tête du Monde ont favorisé la sortie d'informations jusque-là restées confidentielles. Très confraternellement, c'est Le Point qui, dans un article fouillé, s'est fait un plaisir de révéler le poids pris par les services administratifs du "quotidien de référence" (qui en reste une, quoi qu'en disent les mauvaises langues) : entre les inutiles payés 100 000 euros par an et les voitures de fonction avec chauffeur (plus de 40 au total), on voit qu'il y a de quoi récupérer de la "maille"...

   Même si ces problèmes ne doivent pas occulter la trop faible indépendance éditoriale de notre presse et la carence du travail d'enquête approfondi, on oublie trop souvent que les journaux sont d'abord des entreprises.

lundi, 17 janvier 2011

Le "barreau" de Saint-Mayme (le retour)

   Ca y est ! Cela va se faire ! Les choses semblent s'accélérer depuis octobre 2010. Et la presse locale de se réjouir et de tresser des couronnes de louanges au président du Conseil général Jean-Claude Luche (on félicite un peu moins le maire d'Onet-le-Château, Fabrice Geniez et on profite de l'occasion pour parler un peu positivement du président de la Communauté d'agglomération, Ludovic Mouly).

   Qu'en est-il exactement ?

   Il faut tenir compte de plusieurs éléments : la route nationale 88, la rocade de Rodez et le projet de grand contournement :

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   Sur le plan, j'ai surligné à grands traits, en noir, le trajet de la RN 88, rocade de Rodez incluse. En vert, j'ai ajouté le projet de tracé du fameux barreau, tel qu'on a pu le voir dans Centre Presse et La Dépêche du Midi.

   Quel sera l'intérêt du barreau ? Il va "soulager" la liaison Lioujas-Sébazac-Concourès-Onet-le-Château, déviant sur la portion la plus orientale de la rocade ruthénoise une partie du flux qui passe actuellement par les ronds-points de La Roque et de Saint-Marc. Il va donc surtout faciliter la vie des habitants du Nord Aveyron (qui votent -jusqu'à présent- assez massivement pour la majorité départementale...) et d'une partie des automobilistes parcourant le Grand Rodez. Il pourrait même contribuer à calmer les aigreurs de certains habitants du quartier de la Vieille Gare, à Onet, qui en ont marre de se trouver sur un intinéraire de délestage improvisé par des automobilistes circulant entre Rodez et Sébazac.

   Par contre, je prédis un gros problème de transit au niveau du rond-point (ou de l'échangeur) qu'il faudra construire sur la dernière partie de la rocade, avant La Roquette. Le flux descendant de Lioujas va y rencontrer le flot de véhicules circulant entre Rodez et Sévérac. Quid de la transformation du paysage, de la protection de l'environnement ? Cette partie de l'agglomération est encore verdoyante... et sert accessoirement d'éponge en cas de pluies abondantes (c'est toujours autant qu'on ne retrouve pas sur la route). De nombreuses incertitudes pèsent sur les aménagements, le financement et la gestion des différentes parties du projet, inquiétudes dont se fait l'écho le blog de l'opposition (de droite) castonétoise, qui soutient néanmoins l'initiative.

   L'habileté de J-C Luche est de raccorder le "barreau" au projet de grand contournement de Rodez (grossièrement dessiné en tirets rouges sur le plan). Il ferait avancer le doublement de la RN 88, un axe important du territoire, puisqu'il relie Toulouse à Lyon, par le Massif Central. Cela voudrait donc dire que le rond-point (ou échangeur) du Causse-Comtal (situé légèrement au sud de Concourès sur le plan) deviendrait un pôle majeur de la circulation (auto)routière aveyronnaise. Des études d'impact ont-elles été engagées ? Mystère.

   Reste que si les portions en tireté ne sont pas réalisées à moyen terme, le "barreau" n'aura rien réglé, juste donné du travail à des entreprises du BTP (ce qui n'est pas à négliger) et très provisoirement soulagé un secteur limité de l'agglomération ruthénoise, peut-être au détriment de l'environnement local.

   Du coup, il y a de mauvais esprits pour penser que J-C Luche a magistralement "enfumé" son monde (de la presse quotidienne, à l'exception peut-être de La Dépêche du Midi, aux hebdomadaires, satiriques ou pas, en passant par une brochette de politiques de gauche).

   Je trouve qu'il mène très bien sa barque. Il joue sur les rivalités à gauche et sur l'absence de "tête de liste" officielle du PS pour la présidence du Conseil général. Je pense qu'il parie sur un candidat "urbain". Il axe donc sa campagne sur la défense de la ruralité, son opposition de gauche pouvant ainsi apparaître comme l'émanation des villes et comme un facteur d'instabilité.

vendredi, 31 décembre 2010

Spéciale Soulages dans "Le Nouvel Hebdo"

   Le numéro 156, paru vendredi 31 décembre, est entièrement consacré au projet de musée. Si la première page propose néanmoins l'éditorial de Gérard Galtier, le reste de la surface rédactionnelle est occupé par une chronologie commentée (signée Jacques Boutet) qui s'étend du 29 mai 1975 à la fin d'octobre 2010 :

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   On est surpris par la richesse de l'actualité qui a porté sur la création d'un musée Soulages. Les Ruthénois qui s'étonnent qu'un conservateur soit actuellement payé et logé à leurs frais sans que le musée existe découvriront qu'il y a eu un précédent, puisqu'un conservateur du patrimoine avait été recruté à l'époque Censi (en 2004) pour mettre au point le projet. (Cette personne, Estelle Pietrzyk, est devenue depuis conservatrice du musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg.)

   Une étape importante dans la constitution du dossier financier a été l'attribution du label "musée de France" au projet. Ce fut fait le 8 février 2006 (et pas en décembre 2005, contrairement à ce qui était écrit dans Le journal du Grand Rodez numéro 60, où un dossier faisait la promotion du projet sans aborder la question des coûts...), quand parut au Journal Officiel un arrêté signé par le ministre de la Culture de l'époque le 24 janvier précédent. (C'est le texte numéro 35.)

   On sourit aussi en relisant les propos tenus à l'époque par certains membres de l'opposition municipale, aujourd'hui membres de la majorité. Sur le site internet de La Dépêche du Midi, on peut retrouver les déclarations pleines de bon sens de Monique Bultel-Herment et de Daniel Rozoy... très hostiles au projet ! C'est une quasi-révolution copernicienne que la gauche ruthénoise a opérée, elle qui, dans la plaquette programmatique publiée en 2001 (pour les municipales qui ont vu la reconduite de l'équipe Censi), envisageait l'avenir du Foirail avec un multiplexe mais sans musée Soulages :

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      L'hebdomadaire satirique a aussi beau jeu de rappeler l'évolution de l'estimation du coût, passée de 10 millions d'euros à 13,5 puis 17, 20, 23, 25 et enfin sans doute au moins 30 millions d'euros.

   Même si les oeuvres de Pierre Soulages se vendent bien, même si l'artiste semble avoir "la cote" auprès des faiseurs d'opinion, lorsque Beaux-Arts Magazine réalise (avec BVA), en 2007, un sondage sur les goûts artistiques d'un panel (censé être) représentatif des Français, il ressort que les productions du maître de l'outre-noir font l'objet d'un rejet cinglant. (Bon, d'accord, la méthode utilisée n'était peut-être pas des plus rigoureuses, mais je trouve symbolique -et pas injustifié- qu'un public de non-initiés préfère des mangas à l'oeuvre de Soulages.)

   Et si encore le musée abritait les oeuvres majeures de l'artiste ! Or, comme le rappelle Le Nouvel Hebdo, tout le monde est conscient que ce ne sera pas le cas, puisque c'est le musée Fabre (de Montpellier) qui a acquis la "crème" (au chocolat ?) de la production soulagienne.

   Que dire encore des projections en terme de retombées économiques pour l'agglomération ruthénoise et le département !...

   Deux-trois petites choses pour terminer. Sur la Toile, les avis sont tranchés... et assez partagés. La presse locale, en général très favorable au projet, s'est fait l'écho de quelques voix dissonantes. Certaines s'expriment sur Facebook. Oui ! On peut y trouver un groupe "Pour un référendum sur la création du musée Soulages à Rodez" (dont on sent bien que nombre de membres voteraient NON si on leur demandait leur avis). De manière plus explicite, un autre groupe s'est formé sous le nom de "Pour tous ceux qui sont contre le musée Soulages". En face, on trouve des défenseurs (pas forcément aveyronnais d'ailleurs) sur le site paris-skyscrapers, où l'on se contente de décrire favorablement l'évolution du projet.

   Quant à ceux qui souhaitent faire vivre une presse indépendante, ils peuvent acheter régulièrement Le Nouvel Hebdo (qui ne manquera pas de reparler du sujet), voire s'y abonner :

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jeudi, 23 décembre 2010

Comme si le musée Soulages existait déjà

   Je suis tombé là-dessus en lisant Le Monde daté de mercredi 15 décembre, plus précisément dans le supplément "Education" (un truc pas franchement palpitant à lire), page 11. Il s'agit d'un article intitulé "L'Ecole Estienne ou l'édition en majuscule". (Quel jeu de mots !)

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   L'essentiel de l'article est consacré à cette école prestigieuse (qui porte le nom d'une célèbre famille d'imprimeurs de la Renaissance), spécialisée dans les métiers du livre.

   C'est à la fin qu'il est question de Soulages : "Le futur Musée Soulages de Rodez, dans l'Aveyron, vient d'ailleurs de lui passer commande d'un catalogue d'estampes."

   Je suis ravi d'apprendre qu'à Rodez, on travaille à la constitution d'un fonds, vu qu'un conservateur est déjà appointé et logé aux frais du contribuable.

vendredi, 17 décembre 2010

Le maire de Rodez, la presse et l'îlot Bonald

   C'est l'un des grands chantiers de la ville, dont la réalisation est reportée depuis des années, de nouveaux obstacles surgissant au fur et à mesure que les précédents sont surmontés !

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   Cette semaine, le maire de Rodez s'est livré à une belle opération de communication, relayée dans la presse locale. Je me suis particulièrement intéressé aux photographies publiées par celle-ci. Le maire figure bien évidemment dessus.

   La ballade a commencé par un petit tour des lieux. C'est vraisemblablement pendant cette phase qu'a été prise la photographie publiée dans Midi Libre :

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   Le maire, pris en contre-plongée, semble être en pleine démonstration, sous l'oeil admiratif de son adjointe. Mais que diable tient-il dans la main gauche ? Un plan du pâté de maison ? Un exemplaire de la Déclaration d'Utilité Publique ? Un courrier de l'architecte des Bâtiments de France ? Une version imprimée des meilleures pages de mon blog ? Mystère...

   La visite s'est poursuivie à l'intérieur de ce qui reste de l'îlot Bonald (que l'auteur de l'article de Midi Libre, qui sortait peut-être d'une rencontre avec Fabrice Geniez, qualifie curieusement "d'îlot Balard"). C'est le moment choisi par les photographes de La Dépêche du Midi et du Ruthénois (peut-être une seule et même personne, en réalité) pour immortaliser l'événement.

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   Les mêmes bâtisses figurent à l'arrière-plan. Quelques secondes séparent sans doute les deux clichés. Sur le premier, paru dans La Dépêche, Christian Teyssèdre utilise son bras droit pour désigner tel ou tel bâtiment. Comme il est cadré au niveau du haut des cuisses, on ne distingue pas sa main gauche... clairement visible sur la photographie publiée dans Le Ruthénois. Et, ô surprise, il tient quelque chose dans cette main. Agrandissez l'image et vous reconnaîtrez la "une" de... Centre Presse ! Oui, le concurrent ! Comme quoi, on est confraternel, au Ruthénois !

    P.S.

   Si vous avez l'idée d'utiliser Google maps pour localiser les lieux mentionnés dans les articles, je vous conseille de zoomer à fond sur l'îlot Bonald. Voici ce sur quoi vous allez tomber :

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   Est-il nécessaire de préciser qu'aucun magasin Conforama ne se trouve au coeur du vieux Rodez ? (On peut par contre en trouver un en banlieue, à Sébazac-Concourès.)

dimanche, 12 décembre 2010

Un petit problème pour se creuser les méninges

   Au mois de novembre, dans les colonnes du Monde, il a souvent été question d'illettrisme et d'innumérisme. Certains lecteurs déplorent régulièrement les trop nombreuses coquilles relevées dans le "quotidien de référence". (Que diraient-ils s'ils lisaient les quotidiens et hebdomadaires publiés dans l'Aveyron !) D'autres signalent que les faiblesses des jeunes Français en raisonnement et calcul méritent autant l'attention que la mauvaise maîtrise de l'expression écrite.

   Un lecteur retraité, ancien prof de fac visiblement, a écrit au journal. Jadis, effaré par le faible niveau de ses étudiants en informatique, il leur a posé un petit problème. Voici un extrait de son courrier, publié dans l'édition datée des 28-29 novembre 2010 :

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   Je suis comme la majorité de ses étudiants : j'ai essayé de résoudre le problème d'instinct, en jouant sur les chiffres. Après, poussé par l'orgueil de mon bac scientifique (c'était au siècle dernier), je me suis mis en tête de tenter d'appliquer une méthode "algébrique", en gros, des équations.

   Le problème compte trois véritables inconnues : x, l'âge du prof au moment où il parle aux étudiants ; y, l'âge des étudiants au moment où leur parle leur prof et z, l'âge des étudiants quand leur prof avait le leur. Cela nous donne donc trois équations à trois inconnues :

x = 3z (le prof a trois fois l'âge des étudiants quand lui avait leur âge)

z = x - y (ben oui : quand x s'abaisse à y, y devient z)

x + x + (x-y)  = 98 (quand les étudiants atteignent l'âge du prof, x, celui-ci a un âge de x+ [x-y])

   Bon ,après, il suffit de remplacer une inconnue par sa formulation dans une autre équation, ainsi de suite. Qu'obtient-on après trois tentatives de suicide ?

z = 14 (le prof a 14 ans de plus que ses étudiants)

x = 42 (le prof a 42 ans)

y = 28 (les étudiants ont 28 ans)

   Cela fonctionne-t-il si l'on tente l'application proposée par le lecteur du Monde ? Quand il avait 28 ans (âge des étudiants), ceux-ci avaient 14 ans de moins, soit 14 ans... et 14 fois 3 = 42. D'autre part, quand les étudiants atteignent 42 ans, le prof est âgé de 56 ans. 56 + 42 = 98. Ouf !

   (J'ai découvert depuis qu'il y avait plus simple, si l'on déduisait dès le départ que y = 2z. Cela peut expliquer que l'on ait proposé ce type de problème au niveau du certificat d'études, alors que la méthode des pivots, que j'ai appliquée, m'a été enseignée au lycée.)

samedi, 11 décembre 2010

Journalistes et politiques : une dérangeante proximité

   L'attention est en général focalisée sur quelques couples médiatiques : Anne Sinclair et Dominique Strauss-Khan, Christine Ockrent et Bernard Kouchner, Béatrice Schönberg et Jean-Louis Borloo, plus récemment Audrey Pulvar et Arnaud Montebourg (et, de manière brève, Marie Drucker et François Baroin). Vu que les deux professions se côtoient régulièrement, ce genre de situation est inévitable. Plus que les exclusions d'antenne, c'est la transparence qui est importante. Déjà qu'on nous cache pas mal de choses sur les relations intestines entre journalistes et politiques (voir les documentaires de Pierre Carles), il ne faudrait pas qu'en plus on apprenne un jour ce que le petit monde médiatique sait depuis longtemps, à savoir que telle vedette de télé partage la vie de l'un de ses invités récurrents.

   Je pense que c'est à un autre niveau qu'il faut être vigilant. A gauche comme à droite, pour la com', on embauche des spécialistes de l'information. Cela s'est vérifié au plan national, avec les recrutements opérés par l'équipe sarkozyste (au Point, au Figaro et au Parisien) et aussi, l'an dernier, par le départ pour le Conseil régional de Poitou-Charentes de Françoise Degois, à l'époque au service politique de France Inter... où elle suivait le Parti socialiste. Que penser de leur supposée indépendance journalistique passée ? Que penser de l'impartialité de leurs collègues restés journalistes, peut-être en attendant de rejoindre l'équipe d'un-e autre élu-e ?

   L'Aveyronnais confiant pouvait se dire que ce genre de pratiques ne touche que les "hautes sphères" parisiennes. Hé bien, non ! L'été dernier, l'un des sujets de conversation, sur Rodez, était le transfert d'une journaliste du quotidien Centre Presse à la Communauté d'agglomération du Grand Rodez. Cette année, toujours à gauche, une correspondante de Midi Libre est, d'après La Dépêche du Midi, sur le point de devenir chargée de communication de la mairie de Saint-Affrique.

   Assez perfidement, le quotidien édité à Toulouse remarque que les journaux du groupe concurrent (qui publie notamment Centre Presse et Midi Libre) semblent être un vivier à la fois pour la gauche et la droite aveyronnaises.

   C'est là que je me dis que l'on peut se réjouir de la diversité de la presse locale. Sans cette petite rivalité, qui peut dire si l'information serait sortie ?

dimanche, 05 décembre 2010

Soulages dans les têtes

   ... dans celles des enfants , en tout cas. Du moins, c'est dans ce sens que la majorité ruthénoise compte agir, d'après les quotidiens régionaux, Midi Libre comme La Dépêche du Midi.

   Cela ne vous rappelle rien ? Mais si ! Il y a quelques mois de cela, les enseignants de l'école publique d'Olemps se sont engagés dans la même démarche, dont la presse locale s'était faite l'écho, soutenue en cela par les politiques. Cela s'était terminé par une exposition à la médiathèque et à la mairie.

   On se rend donc compte que ce qui est proposé comme LE projet innovant est une copie du travail réalisé à Olemps. Pourquoi pas après tout, si c'est jugé utile ? Le problème est qu'aucun des deux journaux ne fait référence aux précurseurs, alors qu'ils ont, à l'époque, évoqué leur initiative dans leurs colonnes.

   Les journalistes ont-ils la mémoire courte ? Est-ce parce que la chose n'a pas été abordée lors de la réunion publique ? Toujours est-il que j'ai cru nécessaire de publier un commentaire sur chacun des sites.

   On peut toujours lire l'un des deux, sur le site de Midi Libre (du moins tant que l'article restera accessible, le quotidien basé à Montpellier ayant la fâcheuse habitude d'éliminer au fur et à mesure les articles les plus anciens). Par contre, celui que j'ai posté sur le site de La Dépêche a disparu... peut-être pour une tout autre raison : dans mon commentaire, j'ironisais sur la légende de la photographie illustrant l'article. La voici telle qu'elle était en début d'après-midi :

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   Si vous ne croyez pas à la sincérité d'une capture d'écran, vous pouvez aller regarder la version papier du journal, où figure la même photographie (page 26, au début du second cahier), avec la faute dans la légende :

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   En fin d'après-midi, j'ai rejeté un coup d'oeil à l'article... et j'ai constaté que mon commentaire avait disparu... et que la faute de conjugaison avait été corrigée.

   D'un côté, je me suis réjoui qu'on ait modifié le texte erroné. D'un autre côté, j'ai trouvé un peu cavalière la suppression de mon commentaire, qui portait plutôt sur le fond de l'article (mais cela a peut-être déplu...). La meilleure solution aurait été un mot du modérateur (s'il ou elle existe). Cela aurait donné un aspect plus interactif au fonctionnement du site d'information.

   Il reste que, sur le projet de musée Soulages, les médias locaux sont massivement du côté des politiques et exercent (pour moi) assez peu leur esprit critique.

lundi, 29 novembre 2010

"Midi-Pyrénées info" numéro 40

   Aujourd'hui, j'ai trouvé dans ma boîte aux lettres le dernier numéro de la gazette publiée (grâce aux contribuables) par le Conseil régional de Midi-Pyrénées.

   Page 3, mon attention fut attirée par un article titré "L'axe routier Rodez-Toulouse entièrement en 2x2 voies à l'horizon 2015". C'est habile. Cela laisse entendre que tout le boulot consiste à relier les deux agglomérations, alors que la route nationale 88 mène de Toulouse non pas à Rodez... mais à Lyon. L'équipe de Malvy a raison de rappeler que la région a dû pallier la démission de l'Etat, pour qui les exonérations fiscales des riches sont plus importantes que l'aménagement du territoire. Le magazine se garde cependant bien d'évoquer le dernier morceau de la partie midi-pyrénéenne de l'axe routier, entre Rodez et l'autoroute A75. Et là, que ce soit pour le grand contournement du chef-lieu aveyronnais comme pour le dernier tronçon, ce n'est pas l'horizon 2015 qu'il faut fixer, mais plutôt 2020 voire 2025...

   Page 4, l'autosatisfaction de la majorité socialo-communisto-écolo-radicale peut paraître justifiée : les lycéens ont, depuis cette année, la possibilité d'acquérir un ordinateur portable à bas prix (celui-ci variant en fonction du revenu fiscal de leurs parents, une bonne idée ma foi). Cette opération, bien relayée par la presse locale (qui a, par exemple, parlé de la remise des ordinateurs dans deux lycées publics du Grand Rodez, Monteil et La Roque) s'appelle OrdiLib'.

   Reste pour les lycéens et leurs familles à mettre à jour régulièrement une partie des logiciels installés sur la machine... et donc à s'abonner à l'internet, de préférence à haut débit. Attention aussi à la protection de ce beau jouet. Seule la durée permettra de dire si ce fut une belle et grande initiative ou simplement une opération de com' de plus. Un signe ? Le successeur de Georges Frêche à la tête du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, va dans le même sens.

   Le dossier principal est consacré à la gastronomie, avec le salon SISQA en ligne de mire. (N'oublions pas que le "repas gastronomique des Français" vient d'être inscrit par l'Unesco au patrimoine immatériel de l'humanité.)

   Je regrette toutefois qu'aucun produit aveyronnais ne soit cité... On a par contre droit à un article sur l'AOC Rocamadour (très bon fromage, soit dit en passant)... un éclairage lotois qui ne doit sans doute rien au fait que le vice-président en charge de l'Agriculture, Vincent Labarthe, soit élu du côté de Lacapelle-Marival, dans un département cher au coeur de Martin Malvy.

   Il est toutefois question de l'Aveyron à deux reprises, lorsque sont évoqués les travaux ferroviaires réalisés autour de Capdenac-Gare et en toute fin de magazine, où une pleine plage est consacrée à l'inévitable Pierre Soulages et au futur musée. Evidemment, n'attendez aucun recul critique sur ce projet dispendieux et mal calibré.

 

mardi, 16 novembre 2010

"Le Monde", fillonniste honteux ?

   La lecture du "quotidien de référence" réserve parfois quelques surprises, surtout quand on compare les versions papier et électronique, la seconde étant réputée plus "réactive"... mais plus sujette à des bourdes aussi.

   Le 14 novembre, parmi les nombreux articles consacrés au remaniement orchestré par Nicolas Sarkozy et ses conseillers, on pouvait en lire un (un portfolio) titré ainsi :

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   Il s'agit, vous l'avez sans doute remarqué, de la reprise d'un article de 2007, déjà bien "lèche-fillon"... tellement qu'il a suscité les réactions sarcastiques de lecteurs... et que, dès le lendemain, il n'était plus possible d'y accéder, alors qu'il avait donné lieu à 18 commentaires (il aurait donc dû figurer dans le classement qui s'affiche sur la partie droite de la page), le dernier datant du 15 novembre, à 7h23.

   Intrigué, j'ai effectué une recherche à partir de la page d'accueil du Monde... sans parvenir à retrouver l'article. C'était parce que je m'étais limité à la dernière semaine. Ce n'est qu'en puisant dans les archives de 2007 que l'on peut accéder à l'article, pourtant republié quelques jours auparavant. (Pour retrouver l'article sans passer par le journal, il suffit d'utiliser votre moteur de recherche internet habituel et de taper "Fillon gaulliste social".)

   Aurait-on eu un peu honte de ce zèle premierministrophile ?

 

vendredi, 29 octobre 2010

Le pire de Hara Kiri

   C'est le titre d'un recueil qui vient de paraître aux éditions hoëbeke. Les quelques textes rédigés par de grands anciens (Cavanna, Wolinski, Delfeil de Ton, Jackie Berroyer, Jean-Marie Gourio) encadrent une floppée de photographies, soit des photomontages, soit des mises en scène, le tout étant d'une grossièreté clairement assumée. L'objectif de ces créations, qui ne sont pas toute jeunes (cela remonte aux années 1960-1985), est de susciter un rire franc, en brisant les tabous de l'époque. 

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   Si les documents sont présentés globalement de manière chronologique, on pourrait les classer d'une autre façon, en trois grands thèmes. Il y a tout d'abord l'humour noir, qui se rit de la mort, de la torture :

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   J'ai trouvé qu'à l'approche de Toussaint, cette fausse publicité (hé oui, Hara Kiri a inspiré nombre d'humoristes audiovisuels contemporains qui, diront les mauvaises langues, ont pillé sans vergogne le journal satirique, sans forcément reconnaître leur dette...) était fort à propos.

   A cet humour noir s'ajoute le scabreux, le pipi-caca, le potache quoi. Les exemples sont extrêmement nombreux dans le livre...

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   Enfin, il y a tout ce qui touche au sexe (au sens large). Comme Hara Kiri était surtout un journal de mecs, ce sont les femmes, leur anatomie, qui sont le plus souvent représentées, même s'il est aussi question de bites et de couilles. Voici un exemple édulcoré :

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   Cerise sur le gâteau : dans le livre sont insérées des fiches détachables, qui permettent de se constituer une carte, comme la "carte bleue TOUT A L'OEIL", la "carte officielle de CON", la "carte officielle de MAL BAISEE", la "carte de FLIC"... Le dos de ces cartes réserve quelques surprises. Ainsi, la "carte nationale d'EGOISTE" est illustrée de citations profondes (et authentiques, cela va sans dire), comme "Va crever dans ta cour" (de "Ma concierge"), "Le sage n'a pas mal au ventre quand le voisin a la colique" (une pensée méconnue de Confucius) ou encore "Mieux vaut crever d'indigestion que de partager son boudin" (de Monsieur Olida). Sinon, le dos de la plupart des cartes est à compléter. (Hé, oui ! C'est interactif !) L'exemple le plus subtil est celui de la "carte officielle de MAL BAISEE", où une grille est surmontée du texte suivant : "Chaque fois que votre baiseur attitré vous baise mal, cochez une case. Quand la carte sera remplie, vous pourrez concourir pour le titre mondial de Miss Mal Baisée."

   Bon, voilà, il y en a pour un peu moins de 200 pages de déconne, dans un joli format, luxueux (cela coûte quand même 30 euros... un cadeau à faire pour la Toussaint ?)... et, ô surprise, quand on regarde tout à la fin, avant la quatrième de couverture, on découvre que le livre a été imprimé en Chine ! Voilà qui me laisse perplexe.

vendredi, 22 octobre 2010

"Le Ruthénois" numéro 34

   Cette semaine, l'hebdomadaire met en vedette le président de la communauté d'Agglomération du Grand Rodez, Ludovic Mouly, auquel est consacrée l' "Interview de la semaine". Dans celle-ci, il calme le jeu avec le maire d'Onet-le-Château (Fabrice Geniez) et se montre lucide sur la proposition du président du Conseil général de l'Aveyron (Jean-Claude Luche) concernant le barreau de Saint-Mayme. Il est par contre assez maladroit quand il est questionné sur sa nouvelle directrice de la stratégie et de la communication. Il ne répond pas vraiment sur le fond et a bien de la chance que Benjamin Lamaillé ne creuse pas le sujet.

   Ensuite, les jeunes sont à l'honneur, à travers les manifestations contre la réforme des retraites et un article consacré à l'ambiance de ville, vu côté étudiant. Selon les personnes interrogées (pas forcément représentatives), c'est grâce aux bistrotiers que cela bouge un peu ! Visiblement, ils n'apprécient pas que des adultes critiquent le barouf produit par certains groupes alcoolisés du jeudi soir... Mais, à part ça et si on laisse de côté le climat (moi j'aime), en gros, ils se plaisent bien chez nous.

   Juste au-dessous, on peut trouver un entretien avec Guilhem Serieys, qui, sur la fin, renonce à la langue de bois pour déclarer : "Il nous faut également arriver à faire comprendre à certains étudiants et à certains établissements qu'il y a d'autres moyens de s'amuser que d'habiller les première année avec des sacs poubelles..." Entièrement d'accord ! (Rappelons au passage que le bizutage, quel que soit le nom qu'on lui donne, est interdit par la loi.)

   Page 6, il est question de la page Facebook de Jean-Claude Luche, qui semble avoir servi de tribune à quelques olibrius d'extrême-droite. Le Ruthénois a l'élégance de signaler le rôle joué par le site Aligorchie, qui a dénoncé la chose.

   L'autre grande affaire de la semaine est la pose de la première pierre du futur musée Soulages, qui a donné lieu à un battage médiatique parfois pénible. Cette page 23, abondamment illustrée, est un bon exemple d'usage de la brosse à reluire et d'optimisme béat. Ainsi, Nathalie Dijols (qu'on a connue plus inspirée), nous gratifie de quelques envolées, comme celles-ci :

"Ce mercredi, les fines gouttes de pluie ont laissé place à de douces éclaircies... Un signe... Ce jour fut lumineux et mémorable." (Vite ! Un seau d'eau !)

"Pierre Soulages est un sage, un dieu vivant"

   A la lecture de ces lignes hagiographiques, on se demande si le Panthéon de Paris ne serait pas un peu trop petit pour abriter, plus tard, la dépouille de ce grand homme...