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samedi, 25 avril 2020

Jumanji : Bienvenue dans la jungle (VOD)

   Comme vous pouvez le constater, je profite de la période de confinement pour accroître ma consommation d'oeuvres cinématographiques ambitieuses. J'ai choisi ce film-ci parce qu'en décembre dernier, j'ai beaucoup apprécié celui qui en constitue la suite (Jumanji : Next Level). La présence de Dwayne Johnson, Jack Black et Karen Gillan au générique n'est pas non plus étrangère à mon choix.

   Les deux premières parties sont les moins intéressantes. Après nous avoir présenté la première victime du jeu surnaturel, on nous fait découvrir les quatre adolescents qui vont, à leur tour, être pris au piège... et c'est gratiné. Entre le sportif égocentrique et ingrat, l'intello coincée, le gamer et la pétasse narcissique, on nous livre une horrible brochette de têtes à claques caricaturales :

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   Pour diverses raisons, ils se retrouvent ensemble, en retenue (collés, si vous préférez). Dans la langue de Donald Trump, cela se dit "detention". Comme c'est poétique ! On est content quand ces figures pathétiques disparaissent de l'écran pour céder la place aux véritables héros de l'histoire, les personnages du jeu dans lesquels ils vont s'incarner :

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   Il sont tout aussi caricaturaux, mais plus réjouissants, avec pas mal d'autodérision. Ainsi, le gamer maigrichon se retrouve avec le corps de Dwayne Johnson (et son regard qui tue), l'intello coincée hérite de la plastique et de la maîtrise des arts martiaux de la bombasse, le sportif noir se retrouve en... Noir (mais scientifique... ça lui apprendra !). C'est avec la pétasse narcissique que les scénaristes ont été les plus imaginatifs : ils lui ont attribué le corps de Jack Black. C'est une source quasi inépuisable de gags, rarement d'une grande finesse...

   Bref, on est dans le divertissement grand public, pas subtil en apparence, les effets spéciaux venant apporter un côté spectaculaire pas dégueulasse. Et puis, au fur et à mesure que l'intrigue progresse, les égoïstes découvrent les vertus de l'entraide et les coincés s'ouvrent au monde. On est en plein Bildungsroman ("roman de formation" ou "roman d'apprentissage"). Les épreuves font mûrir le groupe. Quand on retrouve les ados, à la fin, ils sont nettement moins exaspérants. Cela confirme que le genre de ce film est bien la science-fiction !

21:55 Publié dans Cinéma, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

vendredi, 24 avril 2020

Candice à la ramasse

  ...un peu comme d'hab', ai-je envie de dire. Mais force est de constater que la huitième saison de la série Candice Renoir (diffusée sur France 2) n'a pas démarré sous un jour radieux pour son héroïne, toujours interprétée avec beaucoup d'allant par Cécile Bois.

   Le troisième épisode, intitulé "Abondance de biens ne nuit pas", reste dans le ton. L'ex de Candice ne la reconnaît toujours pas (alors qu'elle est follement amoureuse de lui), ses enfants ont presque tous quitté le cocon familial... et, au boulot, le nouveau collègue a du mal avec les méthodes peu orthodoxes de sa commandante.

   L'équipe d'enquêteurs est mobilisée pour retrouver un jeune homme disparu. Leurs recherches vont les conduire dans une étrange demeure, où réside un homme souffrant du syndrome de Diogène, aussi appelé syllagomanie.

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   Cet épisode est bien construit et il en rappelle un autre (vraiment virtuose) de la série Les Experts (ceux de Las Vegas), intitulé "Capharnaüm". On peut actuellement le (re)voir en replay, sur le site MyTF1.

The Watcher (VOD)

   Attention, il ne va pas être question ici du film avec Keanu Reeves et James Spader (datant de 2000), mais d'un autre, sorti en 2018 directement en DVD. En général, ce n'est pas bon signe... et les critiques ont été plutôt sévères avec ce petit thriller.

   Le "voyeur" en question est Ray, un électricien qui vient de reprendre avec son épouse un Motel longeant une autoroute, quelque part entre Los Angeles et Las Vegas. Le couple compte sur cette activité (et le déménagement qu'elle a impliqué) pour repartir de zéro, après une expérience traumatisante (le décès accidentel de leur fille unique). Ce couple est incarné par deux vedettes, Nicolas Cage et Robin Tunney, la Teresa Lisbon du Mentalist.

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   Mais le personnage le plus travaillé est incontestablement celui du mari. Un certain nombre de spectateurs ont regretté la longueur de la première partie (35-40 minutes), durant laquelle il ne se passe(rait) pas grand chose. Erreur grave. Elle nous offre un portrait pathétique de quadragénaire mâle en plein doute. Alors que son épouse ne songe qu'à remplacer l'enfant disparu par un autre, adopté, Ray est travaillé par ses pulsions sexuelles. Il faut dire que son épouse est très appétissante, mais peu portée sur la chose, ces derniers temps. Elle semble aussi un peu se négliger, sur le plan vestimentaire.

   Mais que dire de l'époux ! Barbu, bedonnant, commençant à se dégarnir sur le front, portant des lunettes et dormant à moitié habillé (ce qui permet d'éviter à Cage d'exposer à la caméra ses bourrelets disgracieux), Ray n'est pas vraiment un sex-symbol. Mais le démon de midi le travaille, surtout quand il voit cette superbe cliente blonde débarquer dans son hôtel. Sa concupiscence s'accroît après qu'il a découvert un mystérieux passage secret, dans une dépendance servant d'entrepôt.

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   Ce qu'il découvre alors va lui filer une trique du diable. Je rassure les âmes vertueuses, à l'écran, tout cela est suggéré (grâce notamment à un Nicolas Cage meilleur que d'habitude... ce qui n'est pas difficile). Mais, à plusieurs moments, on comprend très clairement qu'une partie de son sang a quitté le cerveau pour rejoindre une autre partie de son anatomie...

   Au bout de trois quarts d'heure, l'intrigue se corse avec le meurtre d'une femme, suivi de l'apparition d'un second corps dans une piscine, en liaison semble-t-il avec la mort suspecte d'une adolescente quelques mois plus tôt.

   L'ambiance, pas très gaie au départ, devient franchement glauque. Le patelin regorge de types louches, à commencer par Ray, dont on se demande ce qu'il va faire les nuits où il sort avec son pick-up. Mais l'ancien proprio, qui a soudainement disparu sans laisser d'adresse, ne semble pas très net non plus. Il y a aussi ce shérif un peu trop zélé, qui enquête sans enquêter. Il y a encore ce client fidèle, amateur de prostituées, qui finit par reconnaître une forte dépendance au sexe. Il y a enfin cette famille de garagistes, un père et trois fils qu'on imagine à peine sortis de taule.

   La tension monte jusqu'à une fin assez bien amenée, je trouve. Voilà, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais ça meuble plus agréablement une soirée que la vision de la plupart des programmes de télé.

00:42 Publié dans Cinéma, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

jeudi, 23 avril 2020

Pressure (VOD)

   Cette "pression" est celle des fonds marins, plus précisément ceux de l'océan Indien. Au large des côtes de l'Afrique orientale, en pleine zone de piraterie, un oléoduc a subi une grave avarie (peut-être à cause de l'ancre d'un bateau de pêche). Une équipe de plongeurs-soudeurs est envoyée effectuer les réparations d'urgence, alors qu'une tempête approche.

   Je n'avais jamais entendu parler de ce film, sorti directement en VOD à la fin de 2016. J'ai eu récemment l'occasion de le visionner gratuitement (et légalement). Cela m'a changé de la télévision de rattrapage, dont je commence à me lasser.

   J'ai choisi ce film parce qu'il parle d'un confinement, celui de quatre grosses paires de couilles qui se retrouvent coincées dans 10 m², à plusieurs centaines de mètres de profondeur.

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   Mitchell le beau gosse est le chef d'équipe. C'est le plus posé de la bande, celui auquel le patron confie les missions délicates. Il suit attentivement le règlement et ne prise guère les initiatives aventureuses.

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   Engel est le plus expérimenté du groupe. Il est un peu revenu de tout... et cache un traumatisme profond. Il est incarné par Danny Huston, un vieux routier du cinéma. On a pu le voir dans 21 grammes, Aviator, Les Fils de l'homme, Le Royaume, Le Nombre 23, X-Men origins : Wolverine, Robin des Bois, Big Eyes, Wonder Woman... souvent dans le rôle d'un "méchant".

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   Hurts est alcoolique, tatoué... et pas du genre obéissant. C'est l'une des têtes à claques de l'équipée. Il est interprété par Alan Mckenna, un habitué des séries policières britanniques (Happy Valley, DCI Banks...)... et coscénariste du film !

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   On termine par la super tête à claques, Jones, un jeune con, mâcheur de chewing-gums et dont les goûts capillaires ne révèlent pas une grande intelligence...

   Bien évidemment, le confinement forcé de l'équipage va faire remonter les traumas et les névroses. Il va aussi inciter chacun à se dépasser pour surmonter les difficultés auxquelles ces hommes sont confrontés. Qu'y a-t-il au fond de l'océan ? Un requin préhistorique ? Un extraterrestre effrayant ? Une sirène ? Le labo secret dont sortirait le covid-19 ? Des hallucinations ?

   C'est hyper-balisé, mais bien réalisé et correctement interprété. On passe un moment divertissant, durant un peu moins d'1h30.

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mardi, 21 avril 2020

Tandem

   C'est le titre d'une série policière française, dont la diffusion de la quatrième saison commence ce soir sur France 3.

   Le premier épisode ("Résurrection") démarre par la découverte d'un cadavre à côté d'une cuve de saponification. Ce meurtre fait ressurgir une autre mort mystérieuse, plus ancienne. Les enquêteurs vont se plonger dans les querelles familiales liées au fonctionnement d'une petite entreprise.

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   Ces deux enquêteurs sont gendarmes... et ex-époux. A gauche se trouve la commandante Léa Soler, à droite le capitaine Paul Marchal.  Astrid Veillon et Stéphane Blancafort sont les principaux atouts de cette comédie policière très balisée. On sent que les deux acteurs s'entendent bien. J'apprécie leur cabotinage.

   Le deuxième épisode ("Dernière danse") mêle monde du spectacle vivant et maladie d'Alzheimer. C'est assez touchant. Mais, là encore, ce sont les péripéties (comiques) de la vie privée des deux héros qui suscitent l'intérêt. La commandante cache à son entourage qu'elle a noué une nouvelle relation. Cela se complique quand ses parents débarquent chez elle, le père étant lui-même officier de gendarmerie !

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   Notons qu'il est incarné par Patrick Descamps, l'un des très bons seconds rôles des écrans français. On peut notamment le voir dans la mini-série Transferts, actuellement rediffusée par Arte.

Con (pas) finement

   Les situations de crise sont révélatrices de la nature humaine. On y remarque davantage le civisme, l'entraide, mais aussi le haine, le fanatisme, la bêtise.

   Concernant la pandémie de covid-19, j'ai été frappé par deux attitudes extrêmes, aussi nuisibles l'une que l'autre. La première est l'égoïsme de personnes qui ne se sentent pas concernées (menacées) par le virus. Ces personnes sortent de chez elles aussi souvent qu'elles le veulent. Certaines sont même parties en vacances pendant la période de confinement. A l'opposé, on trouve des personnes qui estiment que tout le monde devrait rester claquemuré chez soi et que tous ceux qui sortent (en particulier dans leur quartier), quel que soit leur motif, sont des traîtres. J'aimerais savoir quels sont, parmi ces intransigeants, ceux qui disposent d'un bout de terrain ou d'un jardin à côté de leur domicile...

   Cela n'est pas sans conséquences. Aussi étrange et scandaleux cela puisse-t-il paraître, depuis plusieurs semaines, des infirmières se font régulièrement insulter voire menacer de mort. Cette attitude n'est hélas pas totalement une nouveauté, mais, jusqu'à présent, c'était plutôt sur son lieu de travail que le personnel médical se faisait agresser.

   Ce comportement touche désormais d'autres catégories. Les joggeurs sont devenus des cibles faciles de la vindicte populaire. Mais le plus étonnant pour moi fut ce que m'a récemment raconté une employée d'un commerce ruthénois. Elle m'a affirmé que, chaque jour, elle se faisait insulter au moins une fois par des personnes qui l'accusent de propager la maladie en continuant à travailler. Pire, il est arrivé qu'on lui balance une poubelle ou un sac-poubelle (rempli). Dans son quartier de résidence, l'ambiance doit être hyper-sympa !

   PS

   Pour se détendre, je suggère de regarder les vidéos de Caroline Estremo, infirmière aux urgences de Purpan (à Toulouse). Il y a quelques années, sa gouaille et son charme ont "fait le buzz" comme on dit. Depuis, elle s'est lancée dans le "seule en scène".

dimanche, 19 avril 2020

Mort de Philippe Nahon

   Le covid-19 n'en finit pas de faire des victimes, dans toutes les catégories de la société. Cet après-midi, on a appris le décès d'un membre de la grande famille du cinéma, le comédien Philippe Nahon, qui a débuté dans des oeuvres assez ambitieuses, avant de devenir l'un des excellents seconds rôles des productions du petit et du grand écran.

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   Je suppose qu'au moins une des chaînes de la TNT va avoir la bonne idée de bientôt reprogrammer l'une des oeuvres dans lesquelles il s'est illustré. En attendant, on peut retrouver sa trogne (et sa voie rocailleuse) dans Meurtres à Carcassonne, l'un des épisodes de la collection policière du samedi soir de France 3. Il y incarne un prêtre érudit, qui a quelques secrets. Cet opus n'est pas l'un des meilleurs de la série, mais on y croise d'autres bons comédiens, comme Bruno Wolkowitch et Bernard Blancan.

23:14 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Le Covid-19 au miroir de la grippe espagnole

   Dans le numéro de ce dimanche du quotidien aveyronnais Centre Presse, on peut lire un article (signé Jean-Michel Cosson) consacré à la grippe espagnole, avec un éclairage particulier sur le département de l'Aveyron. Cet article fait suite à ceux des semaines précédentes (publiés aussi dans La Dépêche du Midi), l'un consacré à la lèpre, l'autre au choléra (toujours avec un angle aveyronnais).

   L'article consacré à la grippe dite espagnole n'est pas exhaustif (pour approfondir, je conseille d'aller puiser aux sources que j'ai mentionnées il y a deux semaines). Mais il établit avec notre époque quelques points de comparaison qui me semblent très pertinents.

   Ainsi, alors comme aujourd'hui, ce sont les déplacements humains qui ont favorisé le développement de la pandémie. Au XXe comme au XXIe siècle, on a tardé à prendre des mesures drastiques. La vox populi a aussi répandu l'idée qu'il existait des remèdes miracles, fluatine et rheastar à l'époque, (hydroxy)chloroquine aujourd'hui. Enfin, des théories du complot ont émergé. En 1918-1919, on accuse des agents allemands, en 2020 un laboratoire chinois (sans la moindre preuve).

   O tempora, o mores !

samedi, 18 avril 2020

Transferts

   Je ne connaissais pas cette mini-série d'anticipation franco-belge, diffusée pour la première fois en 2017, et qu'Arte a eu la bonne idée de reprogrammer les nuits dernières. Les six épisodes sont encore accessibles pendant quelques jours.

   L'histoire tourne autour du transfert de personnalités (d'âmes disent les croyants), devenu un temps légal, puis illégal, avec la naissance de trafics en tous genres. Les vieux riches veulent s'offrir une nouvelle vie, quitte à faire enlever et assassiner un corps jeune pour pouvoir y perpétuer leur existence. Les trafiquants tentent d'échapper à la police en changeant d'enveloppe corporelle. Pour le grand public, le transfert s'apparente à une gigantesque greffe, celle de l'esprit d'une personne condamnée sur le plan médical dans le corps d'une autre personne en état de mort cérébrale. (Les cinéphiles penseront au film Renaissances.)

   Le premier épisode démarre par l'un de ces transferts, celui de l'esprit d'un ébéniste (Florian Bassot) marié avec deux enfants dans le corps d'un... policier de la BATI (Sylvain Bernard), la brigade qui traque (de manière plus ou moins réglementaire) les "transférés".

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   Le problème est qu'autant Florian Bassot était doux et timide, soucieux d'agir pour le mieux, autant son "hôte" était un sale type, hargneux et impulsif. Petit à petit, le "transféré" comprend qui était réellement le policier... et il a bien du mal à concilier son ancienne vie et la nouvelle, physiquement et psychiquement.

   Le deuxième épisode nous fait découvrir le Centre Oméga, où sont enfermés les "transférés" arrêtés par la BATI. Le héros y retrouve l'un de ses proches, qui joue un rôle clé dans l'histoire. Il est réintégré dans l'équipe de policiers et se prend au jeu de sa nouvelle vie.

   L'intrigue baigne aussi dans une sombre ambiance politico-religieuse, avec un prêtre médiatique, leader charismatique d'une sorte de secte et qui envisage de se présenter aux élections.

   C'est le moment de signaler le rôle grandissant joué par un personnage qui cache bien son jeu, celui de Liza, une gamine qui se rapproche des enfants de Florian, mais qui n'est pas du tout ce qu'elle prétend être :

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   Elle est formidablement incarnée par Pili Groyne, une jeune comédienne belge qui joue à merveille de l'ambiguïté de son personnage. Elle côtoie d'autres très bons seconds rôles, parmi lesquels Brune Renault (qui interprète une collègue amoureuse de Sylvain), Juliette Plumecocq-Mech (mi-chauffeure de taxi, mi-trafiquante, mi-intrigante...) et Steve Tientcheu (ami fidèle et flic hyper-violent).

   Si l'on ajoute à cela une réalisation soignée et une musique d'accompagnement bien distillée, on obtient un divertissement intelligent. On sera indulgent pour les moments de pathos (un peu exagérés) et le recours à quelques scènes de cul racoleuses.

   Le sixième et dernier épisode se conclut par une fin ouverte, qui ne répond qu'à quelques-unes des questions que l'on se posait. Cela laisse entrevoir une suite... mais je n'y crois guère : lors de sa première diffusion, la série n'a recueilli que des audiences confidentielles.

mercredi, 15 avril 2020

Meurtres à Saint-Malo

   Je n'avais jamais vu cette "fiction policière du samedi soir", dont elle constitue le premier numéro. France 3 a eu naguère l'excellente idée de produire ces "polars du terroir", qui mêlent légendes locales, jolis paysages... et assassinats. La cinquantaine d'épisodes (distincts les uns des autres) est de qualité inégale. Si, en général, le scénario et la photographie sont soignés, le jeu des acteurs n'est pas toujours convaincant. Les enquêtes sont toujours menées par un duo paritaire (un homme et une femme), le plus souvent l'un de la police nationale, l'autre de la gendarmerie.

   La prolongation de la période de confinement a incité France Télévisions à développer l'offre de son site. Ainsi, les inconditionnels de l'inspecteur Barnaby (deuxième génération, celle de John) ont accès à une vingtaine d'épisodes, issus des saisons 18 à 21. C'est le cas aussi des fans de la collection Meurtres à.

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   Cette première enquête avait bénéficié d'une distribution haut-de-gamme, avec Louise Monot (déjà remarquée dans OSS 117, Rio ne répond plus) et Bruno Solo dans le rôle des enquêteurs... et la participation de Swann Arlaud (qui, à l'époque, n'avait pas encore tourné dans Petit Paysan).

   L'intrigue est captivante. Les histoires de corsaires en constituent l'arrière-plan, avec, en plus, le mystère d'un trésor caché. L'enquête criminelle va aussi faire ressurgir une vieille affaire, celle d'une disparition inexpliquée. J'ajoute que l'épisode a bien été tourné à Saint-Malo, ainsi qu'au Mont-Saint-Michel. On passe un bon moment.

  

mardi, 14 avril 2020

Gros fight en Midi-Languedoc

   Au regard de la densité de l'actualité "coronavirienne", certaines informations ont tendance à passer inaperçues. C'est un peu le cas de celle-ci : Carole Delga a viré Virginie Rozière de la présidence du Comité régional du tourisme, à l'issue d'un vote (prétendûment unanime) de la commission permanente du Conseil régional.

   Tout d'abord, d'après France 3, il semblerait que les membres de la commission n'aient pas été unanimes. Le site de la télévision publique présente aussi la réaction de l'évincée, vice-présidente du Conseil régional, qui fut en 2015 tête de liste dans l'Hérault pour "Notre Sud en commun" (soutenant la candidature de Carole Delga à la présidence de Midi-Languedoc).

   Les relations entre les deux femmes se sont gâtées depuis. Des personnes connaissant mal la vie politique régionale pourraient être tentées de penser que la redistribution des cartes politiques à l'issue de l'élection d'Emmanuel Macron pourrait être la cause de la brouille. Or, en 2017, au premier tour, Virginie Rozière a appelé (tout le comme le PRG et  bien entendu le PS) à voter pour Benoît Hamon, le candidat officiel du Parti socialiste, vainqueur de la primaire.

   Des tensions sont apparues lors de la campagne des élections européennes, en 2019. Députée sortante, Virginie Rozière avait choisi de rallier la liste conduite par Raphaël Glucksmann, ce qui n'était pas du goût de Jean-Michel Baylet, patron du groupe La Dépêche et du PRG, le parti d'origine de la députée. Précisons qu'en 2017, Jean-Michel Baylet a défendu dès le premier tour la candidature d'Emmanuel Macron... et qu'il est, "en même temps", un soutien de Carole Delga au Conseil régional, même si celle-ci n'apprécie guère l'exécutif en place à Paris.

   Ces tensions se sont accrues à l'occasion de la demi-campagne des municipales 2020. A Montpellier, Virginie Rozière a finalement rallié la liste "gauche écologiste", où elle figurait en cinquième position. Or, Carole Delga a choisi de soutenir la liste menée par le socialiste Michaël Delafosse (sur laquelle figure, en cinquième position, une certaine Julie Frêche... la fille de Georges). A l'issue du premier tour (qu'il faudra peut-être rejouer), les résultats montrent un grand éparpillement des voix de gauche, empêchant sans doute la liste Delafosse de mener la danse.

   Le troisième acte (qui a sans doute précipité la disgrâce de Virginie Rozière) est le limogeage d'un certain Jean Pinard. En 2018, celui-ci avait été nommé par Carole Delga directeur du Comité régional du tourisme. Il se trouvait donc sous la tutelle de la vice-présidente du Conseil régional en charge de ce domaine, à savoir Virginie Rozière. Au-delà des compétences du bonhomme (reconnues), il était évident à tous que le candidat sélectionné était "hautement compatible" avec la majorité de gauche du Conseil régional. (Auparavant, en Auvergne, il avait occupé des fonctions similaires sous les présidences -socialistes- de Pierre-Joël Bonté et René Souchon.)

   Or, le 20 février dernier, de sa propre initiative, Virginie Rozière a renvoyé Jean Pinard, accusé de harcèlement moral (et présumé innocent jusqu'à la preuve du contraire). Je crois qu'on peut affirmer que, lorsque Carole Delga a appris que Pinard avait été viré, elle a vu rouge. (L'un des plaisirs procurés par cette affaire est que le patronyme de l'ex-directeur se prête magnifiquement aux jeux de mots raffinés, qui fuseraient dans les couloirs du Conseil régional.) Son vin sang n'a fait qu'un tour. Virginie Rozière a-t-elle poussé le bouchon un peu trop loin ? Ne s'est-elle pas emportée en voulant prouver qu'elle avait pris de la bouteille ? A-t-elle pensé que Carole Delga laisserait Pinard en carafe ? Le mystère demeure.

   De très mauvaises langues suggèrent que Carole Delga a sauté sur l'occasion pour marquer son territoire et, dans l'optique des élections régionales de 2021, affirmer son leadership sur la gauche midi-languedocienne. On sait que ces élections s'annoncent compliquées pour la présidente sortante, avec un RN sans doute haut et la concurrence (probable) d'une liste LREM sur laquelle pourraient figurer d'anciens alliés. Elle a donc besoin de rassembler son camp d"origine... et de grappiller quelques grains de raisin voix ici et là, à gauche... et à droite, comme le prouve son récent engouement pour Jacques Chirac.

lundi, 13 avril 2020

Un nouvel inspecteur pour "Meurtres au paradis"

   Il débarque ce soir sur France 2, dans le cinquième épisode de la saison 9, intitulé "De Manchester à Sainte-Marie". Il s'agit de Neville Parker, originaire de Manchester, interprété par Ralf Little.

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   Pour construire ce personnage, les scénaristes ont emprunté des traits à deux de ses prédécesseurs : Richard Poole (incarné par Ben Miller) et Humphrey Goodman (incarné par Kris Marshall). L'enquêteur britannique est donc allergique au climat et à la nourriture de l'île... et il est parfois comiquement maladroit :

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   Il n'en est pas moins un très bon enquêteur, attentif au moindre détail. Sa sagacité est mise à rude épreuve dès son arrivée à Sainte-Marie, avec un assassinat maquillé en suicide. C'est un mystère assez classique de "chambre close" (ici doublement close). On comprend assez vite qui est mêlé au meurtre. La partie la plus intéressante consiste à déterminer comment le crime a pu être commis.

   Dans la foulée, on peut (re)voir certains des premiers épisodes où intervient son prédécesseur, Jack Mooney (dont le départ a été mis en scène la semaine dernière). Le contraste entre les styles des deux hommes est saisissant.

vendredi, 10 avril 2020

Astrid et Raphaëlle, la rencontre

   Au vu du succès rencontré par la saison 1 de cette nouvelle série policière, France 2 a décidé de reprogrammer ce soir l'épisode pilote (Puzzle), déjà diffusé il y a un an (presque jour pour jour).

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   Je trouve intéressant de (re)voir cet épisode à la lumière de ceux de la saison 1. On y (re)vit la rencontre entre les deux héroïnes, au Centre de documentation criminelle (même si l'un des personnages en sait déjà un peu sur l'autre).

   Les semaines passées, quand j'avais regardé les épisodes de la saison 1, je les avais jugés mieux construits que le pilote, avec de surcroît une évolution des héroïnes. Cette rediffusion m'a donné l'occasion de redécouvrir cette première aventure, à laquelle j'ai trouvé plus de saveur que lors de sa première programmation.

jeudi, 09 avril 2020

Les Cités d'or confinées !

   Pour la deuxième fois en quelques mois, la chaîne France 4 reprogramme la saison 3 de la série d'animation Les Mystérieuses Cités d'or (en attendant l'arrivée de la quatrième et dernière saison, qui serait proche). C'est l'occasion de (re)voir en famille (ou seul.e, à deux...) des épisodes d'assez bonne facture, avec, à chaque fois, un petit documentaire à la fin.

   Je signale cette rediffusion en raison d'un télescopage imprévu entre l'intrigue d'un épisode et l'actualité la plus brûlante :

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   Sur l'image ci-dessus, les trois héros de l'histoire (Tao, Esteban et Zia) portent des foulards (ainsi que des lunettes) pour se protéger d'émanations toxiques... mais ce n'est aucunement lié à une pandémie ! Cerise sur le gâteau, l'épisode s'intitule "Quand le masque tombe"... (Il est suivi de la dernière partie d'un mini-documentaire consacré aux fabricants de sabres et de couteaux japonais.)

mercredi, 08 avril 2020

Plaisir coupable

   Au sein de mes journées confinées, les repas constituent des moments privilégiés (avec le séjour en salle de bains et la marche quasi quotidienne). La belle saison est arrivée et, avec elle, l'envie de savourer des "fruits d'été". S'il faut encore attendre les abricots, pêches et figues, dans les commerces alimentaires, il est déjà possible de trouver des fraises et des melons.

   J'entends d'ici les érudits protester contre l'inclusion du melon dans la catégorie "fruits" : en tant que cucurbitacée, il est plutôt à classer dans la catégorie "légumes". Mais (chez moi en tout cas), il se consomme comme un fruit.

   Récemment, lors de mon passage dans une grande surface de l'agglomération ruthénoise, j'ai eu la grande surprise de constater la présence de "melons charentais" dans les rayons :

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   Un peu naïf, j'ai pensé que cette dénomination correspondait à une appellation. Il en existe d'ailleurs plusieurs (toutes des IGP) dans cette catégorie de produits. En Midi-Languedoc, on connaît l'IGP Melon du Quercy, dont la production s'étend sur une partie des départements du Lot, du Tarn-et-Garonne et du Lot-et-Garonne (ce dernier en Nouvelle-Aquitaine) :

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   Un peu plus au nord, on trouve le Melon du Haut Poitou, tandis que dans le Sud-Est, le Melon de Cavaillon serait sur le point de décrocher la précieuse appellation. J'ajoute pour terminer qu'outremer, le Melon de Guadeloupe bénéficie aussi de cette reconnaissance et protection.

   Tel n'est pas le cas du melon charentais. De retour à mon domicile, pris de curiosité, j'ai regardé plus attentivement l'étiquette (ce que vous pouvez faire en cliquant sur la photographie placée en début de note). En petits caractères figure la mention "Cultivé sous le soleil du sud marocain". Bigre !

   A l'issue de quelques recherches, j'ai découvert que les agriculteurs marocains ne se sont pas lancés tout seuls dans la culture intensive (et l'exportation) de "melons charentais". Ils ont été épaulés par une firme transnationale, Syngenta (ex-Novartis, aujourd'hui propriété d'un groupe chinois...), qui a successivement lancé Novitus, une variété de melon charentais vert (en 2014) et Salomon, une nouvelle variété de melon charentais jaune (en 2019). Pour être honnête, je me dois de signaler que, la même année (2019) a vu le lancement de deux autres variétés plutôt destinées à la culture sous serre en Europe : Sagranor et Oberus.

   Quoi qu'il en soit, après avoir laissé mon melon d'origine marocaine mûrir quelques jours, j'en ai commencé la dégustation. C'était délicieux !

lundi, 06 avril 2020

Meurtres au paradis... géographique

   Ce soir, France 2 diffuse un nouvel épisode inédit (le quatrième de la saison 9) de la rafraîchissante série britannique (tournée en Guadeloupe, rappelons-le). Une fois n'est pas coutume, je trouve que le titre français ("La Lettre à Elise") est mieux choisi que l'original ("Pirates of the Murder Scene", que l'on pourrait traduire par "Les Pirates de la scène de crime"). Il fait allusion à un élément-clé de l'intrigue, qui va permettre aux enquêteurs de résoudre l'affaire.

   L'histoire est comme d'habitude bien construite, avec des mystères à éclaircir et une bonne dose d'humour, véhiculé notamment par le personnage de Ruby Patterson (la nièce du commandant), incarnée avec fougue par Shyko Amos, qu'il faut absolument suivre en version originale.

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   Ici encore, l'épisode mérite d'être suivi en raison de l'arrière-plan socio-culturel sur lequel il est construit. Il y a bien sûr (comme quasiment à chaque épisode) quelques expressions idiomatiques qui donnent de la saveur au propos. C'est l'occasion (pour les non anglophones) de découvrir le sens de "dead as a doornail" ("mort comme un clou de porte", adapté en "raide mort" dans la VF) qui, sans surprise, qualifie l'état d'un cadavre.

   Sur le plan géographique, on comprend à certains détails que la production a soigné le contexte. L'action se déroule en partie dans la commune (fictive) de Port-Royal. On est allé jusqu'à créer une localité portant ce nom, visible sur le smartphone de l'un des personnages :

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   On retrouve cette localisation un peu plus tard, avec un code postal, sur le permis de conduire d'un autre personnage :

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   Notons que, même s'il est rédigé en anglais, ce permis témoigne d'une organisation administrative française, avec un code postal (97635) typique de notre outremer. Il ne correspond toutefois à aucune commune de Guadeloupe (où les codes postaux sont en 97100), ni de Martinique (97200), ni de Guyane (97300), ni de La Réunion (97400), ni de Saint-Pierre-et-Miquelon (97500). Par contre, à Mayotte, les codes postaux sont en 97600. Mais, aucun ne correspond à 97635. On passe de 97630 à 97640 :

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  De plus, à ma connaissance, aucune commune de l'outremer français ne se nomme Port-Royal. En cherchant bien, on trouve, en Guadeloupe, celle de Port-Louis (dans le nord-ouest de Grande-Terre) et un lieu dit, Palais-Royal, plus au sud, aux Abymes :

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   Si l'on cherche un Port-Royal bien réel dans les Caraïbes, il faut regarder... en Jamaïque, ancienne possession coloniale britannique. L'actuelle capitale, Kingston, est construite à côté de l'ancienne, jadis une plaque tournante de la piraterie, et qui fut ravagée par plusieurs catastrophes naturelles. (Il est possible que certaines scènes de l'épisode 4 y aient été tournées, ce qui expliquerait la localisation "Port Royal" visible sur le smartphone.)

   Quant à l'île la plus ressemblante à Sainte-Marie, ce pourrait être Montserrat, située au nord-ouest de la Guadeloupe, et qui fut pendant des siècles l'objet de la rivalité entre la France et l'Angleterre. (Cet aspect a d'ailleurs servi de trame de fond à l'intrigue d'un épisode de la saison 5.)

   Pour terminer sur l'épisode 4, il faut dire qu'il amorce un nouveau changement dans la distribution. Un an après le départ de Joséphine Jobert, c'est au tour d'Ardal O'Hanlon de quitter la série. Je ne peux pas dire que je regretterai celui que je surnommais "Pépère". Je suis toujours d'avis que le meilleur acteur dans le rôle de l'inspecteur fut Ben Miller (en duo avec Sara Martins) durant les deux premières saisons. La semaine prochaine, si tout va bien, les téléspectateurs français découvriront un nouvel enquêteur, au tempérament très différent de celui de son prédécesseur.

dimanche, 05 avril 2020

La peste à Paris

   C'est le sujet d'un passionnant article paru hier dans le supplément magazine du Monde, dont il a d'ailleurs fait la Une :

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   Ces dernières semaines, on a beaucoup entendu parler d'une autre pandémie (que celle de covid-19), celle de grippe espagnole, en 1918-1919. Or, en 1920, à Paris, alors que le pays peine à sortir de la guerre, une jeune scientifique (Yvonne de Pfeiffel) constate la réapparition d'un mal qu'on croyait disparu en Occident.

   L'article est signé Zineb Dryef, à qui l'on doit un ouvrage historique sur les rats à Paris. On y suit la progression des travaux des scientifiques de l'époque. On y (re)découvre l'extrême pauvreté dans laquelle vivaient les habitants de la ceinture de taudis qui entourait jadis la capitale. On y retrouve aussi (hélas) la pulsion antisémite, activée par des hommes politiques peu scrupuleux. (Toute ressemblance avec le XXIe siècle est bien entendu fortuite...)

   Au final, la maladie a fait peu de victimes, mais elle n'a pas totalement disparu.

   PS

   Sur la grippe espagnole, il est désormais facile de trouver de quoi assouvir sa soif de connaissances. Sur le site de France Culture, on peut encore écouter une émission datant de 2018. Elle est un peu longue (52 minutes environ), pas très palpitante dans la forme, mais fort intéressante sur le fond (avec notamment des échanges approfondis sur le bilan humain de la pandémie).

   Plus grand public est La Marche de l'histoire (diffusée sur France Inter), dont l'émission du 10 mars dernier était consacrée à la pandémie. Le format est plus court (28 minutes) et Jean Lebrun est un animateur talentueux (qui, de surcroît, prépare bien ses sujets).

   Un autre récent article du Monde aborde un aspect méconnu : les conséquences de la grippe espagnole sur le sport (notamment en France et aux Etats-Unis).

   Enfin, sachez que le virus de cette grippe n'a pas été supprimé. Il a même été reconstitué en laboratoire.

vendredi, 03 avril 2020

Astrid et Raphaëlle, suite... et fin ?

   Vendredi soir, France 2 a diffusé les deux derniers épisodes de la saison 1 de la série. On ne sait pas encore si, au vu du succès d'audience rencontré, la chaîne a décidé de produire une suite.

   On commence avec l'épisode 7, intitulé "La nuit du mort-vivant". Comme le titre l'indique, l'histoire est truffée de clins d'oeil aux films d'épouvante. C'est particulièrement visible au niveau de la mise en scène, qui recours à des angles de prise de vue courants dans les oeuvres de ce genre... et puis, il y a quelques "apparitions", comme ici...

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   ... et là :

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   Je trouve assez cocasse la déconstruction des schémas horrifiques, au service d'une intrigue pas spécialement alambiquée, cette fois-ci. C'est le côté relationnel entre les deux femmes qui est développé. Chacune va (un peu) mentir à l'autre, pour la bonne cause. Et puis l'épisode se conclut par un bisou amical, un bonheur rafraîchissant en cette période de confinement et de "distance de sécurité" :

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   Par contre, l'ambiance est beaucoup plus lugubre dans le huitième et dernier épisode de la saison, intitulé "Invisible". Il est remarquablement construit, avec une montée de tension qui nous mène à un climax dont la conclusion n'est pas sans rapport avec un jeu intellectuel aperçu dans l'un des épisodes précédents.

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   Cet épisode se démarque parce que, cette fois-ci, Astrid prend des initiatives qui vont la mettre en danger. Les actrices sont toujours aussi formidables, leur complicité étant évidente. La réalisation (comme remarqué plus haut) est assez inventive et je trouve les dialogues très bien écrits.

   ON VEUT UNE SAISON 2 !

Survivre en milieu confiné (2)

   Quand on vit en appartement, sans jardin, et qu'on supporte de moins en moins le télétravail (en particulier les heures passées devant un écran à lire et écrire des courriels, concevoir et télécharger des pièces jointes), la période de confinement peut se révéler particulièrement pénible.

   Quoi qu'en disent certains personnels de santé (et les donneurs de leçon confortablement installés dans leur propriété jouxtant un bout de terrain), la (courte) sortie quotidienne est vitale. C'est la seule occasion de la journée de faire vraiment de l'exercice, en plein air, tout en effectuant de menus achats.

   Bien que je pratique une marche assez sportive, je n'en jette pas moins un coup d'oeil à droite, à gauche. C'est ainsi que j'ai récemment remarqué un changement de devanture, au 64bis de la rue Béteille, à Rodez :

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   Ce restaurant a ouvert il y a quelques semaines me semble-t-il. Il est tenu par la même personne qui a ouvert l'épicerie un peu plus haut dans la rue. Auparavant, les lieux étaient occupés par un bar, qui semblait lié à un commerce "oriental" proche :

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   Quoi qu'il en soit, si le nouvel établissement est spécialisé en nourriture portugaise, il ne l'est pas en grammaire française ! (A moins que ce ne soit une "boulette" de l'imprimeur.)

lundi, 30 mars 2020

Meurtre au paradis... des expressions

   Il y a deux semaines, j'avais annoncé un peu vite le lancement de la neuvième saison de Meurtres au paradis. Alors que, le matin même, deux épisodes inédits avaient été mis en ligne, dans la journée, l'actualité liée à l'épidémie de covid-19 a contraint France 2 à revoir sa grille de programmes, annulant la diffusion desdits épisodes, retirés dans la foulée du site de replay (mais encore accessibles sur Livebox !).

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   Ces deux épisodes ont finalement été diffusés lundi dernier. Aujourd'hui, place au numéro 3, intitulé "Sortie de route". L'intrigue tourne autour de la mort a priori accidentelle d'un grand espoir du cyclisme, lors d'une épreuve du Tour des Antilles. Bien évidemment, la piste criminelle va rapidement surgir.

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   Mais c'est un aspect anecdotique qui a une fois de plus retenu mon attention. Au cours d'un dialogue au poste de police, entre les deux enquêteurs principaux, l'inspecteur-chef Jack Mooney et le sergent Madeleine Dumas, un nouveau quiproquo surgit à cause d'une expression idiomatique. Pour savourer la scène il vaut mieux la suivre dans la version originale sous-titrée. (Un autre personnage, celui de l'agent Ruby Patterson, y apparaît encore plus "piquant" que dans la VF.)


podcast

   L'inspecteur-chef commence à comprendre qu'il y a comme un lézard dans cette histoire de cyclistes. Pour exprimer son sentiment, il déclare "This is all starting to smell a bit whiffy", suscitant l'incompréhension de sa collègue française. ("Whiffy ?") On pourrait traduire par "Tout ça commence à sentir mauvais" ou, plus familièrement, par "Tout ça commence à puer".

   Au doublage, c'est devenu "Tout ça commence à sentir le roussi". Même si l'adaptation n'est pas malhabile, on a quand même du mal à croire que le sergent ignore le sens de cette expression.

   L'épisode n'en est pas moins très plaisant à suivre.

dimanche, 29 mars 2020

Du cinoche gratos

   Après la mort de (trop) nombreuses victimes et la crise économique qu'on sent poindre cachée derrière l'épidémie, la fermeture des salles obscures est le troisième grand drame de ces dernières semaines.

   Comme dit le proverbe, "faute de grives, on mange des merles". Or, la Toile regorge de ressources (plus ou moins) palliatives... et légales. Cette période de confinement est d'abord l'occasion d'explorer les sites de replay des chaînes. Que ce soit sur, MyTF1, France.tv ou 6play, il y a de quoi s'occuper (même si la quantité l'emporte nettement sur la qualité...).

   Se pose alors le problème de la date limite de consultation. La règle générale veut que les programmes soient visionnables pendant environ une semaine après leur diffusion. L'usage d'une box internet permet d'augmenter cette durée, pour bon nombre de programmes. On n'a pas forcément ce réflexe, mais, un soir, en quête de fiction distrayante, je me suis aperçu des possibilités offertes par ma Livebox.

   Malheureusement, ces pis-aller ne proposent que très peu de cinéma pur et dur. C'est là qu'entre en jeu Le Canard enchaîné, dont le numéro de mercredi dernier (en réalité un demi-numéro de quatre pages, exceptionnellement achetable aussi par voie numérique) contient quelques liens fort utiles.

   Les amateurs de vieux films muets peuvent se ruer sur la vidéothèque de la cinémathèque de Milan, qui propose notamment une très ancienne version de Pinocchio. Côté français, c'est le site Madelen (dépendant de l'INA) qui offre trois mois d'accès gratuit à une pléiade de films du répertoire. Dans un genre approchant, il y a, de l'autre côté de l'Atlantique, la plateforme archive.org, qui propose une foultitude de vieux films d'horreur, de science-fiction, des comédies de Chaplin, de Keaton, une "Georges Méliès Collection" et même une catégorie "Film noir" (en français dans le texte !).

   Rien qu'avec ces sources, il y a de quoi occuper agréablement quelques soirées. Mais ce n'est pas tout. David Fontaine (auteur de l'article du Canard) recommande aussi openculture.com, qui propose l'accès gratuit à plus de 1000 films (plutôt anciens) ! Il y a même de quoi se perdre.

   Bref, même si c'est sur petit écran (d'ordinateur, de tablette ou de "téléphone intelligent"), il y a matière à étancher (un peu) la soif des cinéphiles en manque... en attendant des jours meilleurs.

vendredi, 27 mars 2020

Astrid et Raphaëlle

   C'est le titre d'une série télévisée, dont l'épisode pilote a été diffusé il y a presque un an, sur France 2. Au vu du succès d'audience (plus de 4 millions de téléspectateurs) et des très bons échos qui ont accompagné cette première, la chaîne publique a mis en chantier une saison entière, dont la diffusion a commencé ce mois-ci... et dont les épisodes sont encore disponibles en replay.

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   C'est avec plaisir que j'ai retrouvé la policière "nature" (Raphaëlle, interprétée par Lola Dewaere) et la documentaliste autiste (Astrid, toujours formidablement incarnée par Sara Mortensen) dans Hantise, le premier épisode (double). Il mêle l'enquête policière à un poil de surnaturel, lié à une maison où se sont produites plusieurs morts mystérieuses. Serait-elle hantée ?...

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   Les histoires sont bien écrites et les acteurs convaincants. J'apprécie notamment que les scénaristes étoffent au fur et à mesure les deux personnages principaux, deux enquêtrices dont la dualité n'est pas sans rappeler celle des héroïnes de Rizzoli & Isles. Même si le rapprochement avec Good Doctor (dont le personnage principal est lui aussi autiste) est souvent fait par les commentateurs, je pense qu'il s'agit d'abord d'une comédie policière, qui inclut une réflexion sur l'autisme... et un aspect documentaire. En effet, les affaires que traite le duo d'héroïnes (épaulées par une brochette de policiers au physique avenant...) font toujours remonter des histoires à la surface, souvent même des crimes non résolus (ou non répertoriés). C'est le côté Cold Case de la série, qui ajoute encore à son charme.

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   Dans Chaînon manquant, la perspicacité des enquêtrices est mise à rude épreuve. Cet épisode a pour cadre particulier le Muséum national d'Histoire naturelle, qui se prête vraiment bien à l'ambiance. Lui a succédé Chambre close, dont l'intrigue est construite sur un schéma classique des romans policiers, avec une mise en abyme parfois savoureuse. A noter que l'épisode voit figurer deux "invités" : Ariel Wizman et Stéphane Guillon (un peu trop grimaçant). L'histoire est singulièrement tordue et certaines scènes sont particulièrement drôles :

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   Suite des opérations ce soir, avec deux nouveaux épisodes : L'esprit de famille, dont l'histoire, nimbée d'alchimie, débute dans les catacombes de Paris, suivi de L'homme qui n'existait pas, dont l'intrigue fait écho à des questions sociétales aiguës...

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mercredi, 25 mars 2020

La nouvelle attestation de déplacement

   Dans le cadre du renforcement du confinement de la population, le gouvernement a mis en ligne les nouvelles versions des attestations à présenter aux forces de l'ordre lors d'un contrôle.

   Comme le site "beugue" un peu (sans doute en raison de la grande affluence), je propose en téléchargement une version de l'attestation de déplacement dérogatoire (pas la professionnelle), qui inclut notamment les limites au déplacement quotidien autorisé : une heure maximum, dans un rayon d'un kilomètre autour du domicile :

attestation-deplacement 2.pdf

   Je pense que ces mesures sont nécessaires. Si l'on se fie à la courbe de l'évolution du nombre de victimes quotidiennes, nous n'avons pas encore atteint le pic, même si nous en sommes proches. Je pense que le confinement ne durera pas moins de quatre semaines.

   Bon courage à toutes et à tous !

samedi, 21 mars 2020

Kenny Rogers est mort

   Il avait 81 ans. Il a popularisé la "country music" (certains diront qu'il l'a aseptisée), notamment auprès des dames (ah, Lady...), a joué au cinéma, à la télévision. Ses chansons ont été maintes et maintes fois reprises.

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   Pour moi comme pour beaucoup de monde je présume, Kenny Rogers est d'abord l'interprète de The Gambler, une chanson qu'il n'a pas composée... et qui d'ailleurs, à l'origine, n'a pas été créée pour lui ! C'est dingue, quand on pense qu'ensuite, on l'a identifié à ce titre !... à tel point que, lorsqu'il fut l'invité du Muppet Show (au cours de la saison 4), il en a livré une version "spéciale". Il fut aussi parodié par Benny Hill. (Aux jeunes qui liraient ce billet, je signale que Benny Hill fut pendant des années l'empereur du bon goût britannique à la télévision...)

   Pour les cinéphiles, la voix de Kenny Rogers n'est pas inconnue. Le titre Just Dropped In fait partie de la bande originale du cultissime The Big Lebowski, de Joel et Ethan Coen. Très récemment, on a pu entendre à nouveau The Gambler, dans le dernier film de Clint Eastwwood, Le Cas Richard Jewell.

Dark Waters

   Todd Haynes, réalisateur (entre autres) de I'm not there et du Musée des merveilles, a été embarqué par Mark Ruffalo dans l'adaptation cinématographique d'un article-enquête publié en 2016 dans The New York Times. C'est le dernier film que j'ai vu au cinéma, samedi dernier, à la séance de 22h30. Cela fait juste une semaine...

   Paradoxalement, alors que T. Haynes est un cinéaste assez inventif, il s'est contraint ici à un style très classique, dans le ton de ce "film-dossier", très fouillé. Il prend le temps de dénouer toutes les ramifications du scandale industriel dévoilé par un paysan de Virginie occidentale, pour lequel va se battre, pendant des années, un avocat certes promis à un brillant avenir, mais qui a risqué sa carrière pour faire triompher la Justice.

   Ah, c'est beau comme le Rêve américain ! C'est la deuxième fois, en quelques semaines, que l'on nous propose le combat du pot de terre contre le pot de fer. Le mois dernier, avec Le Cas Richard Jewell (de Clint Eastwood), on a eu droit à la version de droite libertarienne. Ici, c'est la vision "de gauche" (plutôt social-démocrate) qui nous est proposée. Ce n'est pas tant l'État-Moloch qui écrase l'individu que la grande firme transnationale.

   Son influence nous est concrètement montrée assez vite, quand l'avocat déambule en voiture dans les rues d'une ville où tout a été payé par DuPont de Nemours (une entreprise fondée par des Français). C'est le paternalisme à l'américaine... ou, plus prosaïquement, un moyen relativement peu coûteux (pour une grosse boîte) d'acheter le silence de tout une population.

   Ici, le Rêve américain se transforme en cauchemar, ce qui est suggéré par la première séquence (si ma mémoire est bonne), tournée quasiment dans le style d'un film d'épouvante : que va-t-il bien arriver à ce groupe de jeunes qui va se baigner, la nuit, dans une zone interdite ?

   La suite prend une forme plus classique. On sent la volonté de démontrer l'horreur des faits, mais aussi le travail titanesque réalisé par l'avocat, incarné par Mark Ruffalo. (Signalons que le "vrai" Robert Bilott -et son épouse- font de la figuration au cours d'une réception.) Le processus fut long et pénible. L'habileté du film consiste à montrer comment le système américain permet à la fois à des citoyens engagés courageux et pugnaces de faire émerger la vérité et à de grands groupes industriels d'utiliser toutes les ficelles juridiques pour tenter d'éviter une condamnation.

   On notera que Ruffalo n'a pas cherché à embellir physiquement ou moralement le personnage principal. Il est avide de justice, mais c'est un mari et un père absent. De plus, il n'est pas vraiment charismatique. C'est un besogneux. Autour de Ruffalo gravitent quelques têtes d'affiche (comme Anne Hathaway et Tim Robbins)... et d'illustres inconnus, recrutés sur place. On apprend même à la fin que le couple Kiger a joué son propre rôle et que l'un des enfants nés jadis avec des malformations (à cause du Téflon), dont il est question dans le film, apparaît furtivement à l'écran, à l'âge adulte, au cours d'une scène de station-service.

   C'est vraiment un film prenant, à la fois réjouissant et terrifiant, et qui nécessite, de la part des spectateurs, une attention soutenue. Mais il mérite cet effort.

mercredi, 18 mars 2020

Survivre en milieu confiné

   Purée, ce qu'il a fait beau, aujourd'hui, à Rodez ! C'est le printemps, un poil en avance, avec son soleil éclatant, ses prés verdoyants, ses oiseaux gazouillant... et les humains derrière leurs écrans.

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   Je fais partie de celles et ceux qui sont passés au télétravail, une nouvelle forme d'esclavage qui consiste à faire en sorte que des salariés se flinguent les yeux chez eux, sur leurs propres écrans d'ordinateur, en travaillant pour autrui.

   Certains y ont vu une occasion de changer de rythme de vie. Mouais, bof... En ce qui me concerne, le changement se traduit par 8 à 10 heures passées derrière l'écran, soit à lire ou préparer des documents, soit à "communiquer" à distance.

   Au tout début (dimanche-lundi), on a pu entendre, ici ou là, que la cohabitation forcée des couples pourrait déboucher, dans neuf mois, sur un mini baby boom. Le premier problème est que, si les deux membres du couple sont amenés se croiser plus que d'habitude, c'est souvent sous le regard de leur progéniture... C'est dans ces moments-là qu'on regrette d'avoir prévu "petit" pour le logement familial. Bref, plus qu'un surcroît de galipettes, le confinement pourrait provoquer à terme une explosion du nombre de divorces ou de séparations. C'est d'ailleurs ce qui se produit actuellement en Chine.

   Du coup, aller chercher le pain est devenu l'un des actes les plus importants de la journée (après un séjour prolongé -et solitaire- dans la salle de bains). Chaque jour, je profite de ce moment exaltant pour marcher un peu, histoire de me vider la tête. Conformément aux prescriptions gouvernementales, j'ai sur moi la fameuse attestation (téléchargeable ici) pour justifier mon déplacement. (Dans ce cas, il faut cocher "déplacements pour effectuer des achats de première nécessité".)

attestation_de_deplacement_derogatoire.pdf

   Aujourd'hui, j'ai d'ailleurs été contrôlé par des policiers, qui ont fait s'arrêter (à un endroit stratégique de Rodez) les piétons comme les automobilistes. L'un d'entre eux m'a confirmé qu'il n'était pas nécessaire d'imprimer chaque jour une nouvelle attestation, si notre déplacement a le même motif. Il faut par contre modifier la date sur le papier, par exemple en utilisant du "blanco".

   Mais le plus beau restait à venir. L'un des policiers qui pratiquait le contrôle m'a révélé que, un peu plus tôt dans la journée, lui et son collègue sont intervenus auprès... d'un groupe de boulistes. Les mecs étaient sortis prendre l'air et se côtoyaient sans vergogne ! Ah ben, bravo !

lundi, 16 mars 2020

Le retour de "Meurtres au paradis"

   Ce lundi soir, France 2 commence la diffusion de la saison 9 de la série britannique (tournée en Guadeloupe, rappelons-le). L'an dernier, le public avait appris le départ de l'actrice Joséphine Jobert, dont on pensait qu'elle serait remplacée par Aude Legastelois, apparue dans quelques épisodes. Celle-ci figure bien dans la nouvelle saison, dans un rôle pour l'instant supplétif. L'autre petite nouvelle, l'agent Ruby Patterson (incarnée par Shyko Amos), est chargée de dynamiser l'intrigue par sa puissance comique :

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   Le premier épisode, intitulé "Meurtre en deux parties" réutilise les recettes qui ont fait le succès de la série : des paysages superbes, une musique entraînante, une intrigue correcte sans être hyper-compliquée... et quelques situations savoureuses. Cette fois-ci, il faut quand même reconnaître qu'on comprend très vite ce qui se cache derrière le mystère, surtout si l'on est familier de l'univers d'Alfred Hitchcock.

   Du coup, on peut davantage s'intéresser au contexte et aux dialogues. Je recommande de suivre ceux-ci dans la version originale, en anglais certes, mais parsemée de mots et expressions français. On peut aussi s'amuser à analyser le travail des doubleurs, qui ont fort à faire avec les expressions idiomatiques. Ainsi, dans ce premier épisode, l'une des scènes voit le sergent Madeleine Dumas évoquer ses déboires sentimentaux, avec son supérieur, Jack Mooney :



podcast

   Dans la version originale, Mooney conclut sa réponse par "Bob's your uncle !" (Bob est votre oncle), ce qui, dans ce contexte particulier, pourrait se traduire par "L'affaire est dans le sac !" ou "C'est comme si c'était fait !" Le sergent répond que son oncle s'appelle "Pierre" (pas Bob), laissant croire à Mooney qu'elle ne connaît pas cette expression.

   Pas facile à rendre en français, tout ça ! Les traducteurs se sont creusé les méninges, avec aussi en tête l'idée qu'il fallait que les répliques collent à peu près aux mouvements des lèvres des personnages. Voici le résultat :



podcast

   Dans la version doublée, Jack Mooney conclut sa réplique par "Y a pas d'lézard !", ce à quoi sa subordonnée répond qu'elle en a vu plein... Bien joué !

   Dans la foulée, la chaîne diffuse l'épisode 2, intitulé "L'enfant terrible". Cette fois-ci, c'est une artiste-peintre qui est assassinée, apparemment à l'aide d'un poison, mais dont il semble impossible de comprendre comment il a pu lui être administré.

dimanche, 15 mars 2020

La Bonne Epouse

   Cette comédie évoque une époque que les moins de vingt ans ne peuuuuvent pas connaîtreuuuu. En ce temps-là, en France, les femmes n'étaient pas les égales des hommes. Une partie d'entre elles achevaient leur scolarité dans des "écoles ménagères", où on leur apprenait à bien tenir un ménage... et à rester soumises à leur (futur) mari.

   Le pari de Martin Provost et de sa coscénariste Séverine Werba est de traiter ce sujet grave sur un ton léger. Cela fonctionne parce que le trio d'actrices principales est formidable. Le directrice, classe et coincée, est incarnée par Juliette Binoche, qui, dès le début, donne le ton en énonçant les sept règles de la bonne ménagère.

   Sa belle-soeur est jouée par Yolande Moreau. Une fois de plus, celle-ci interprète un personnage un peu pataud, mais elle s'en sort très bien. L'interaction avec la brochette de jeunes comédiennes incarnant les pensionnaires fonctionne à merveille. Je recommande tout particulièrement la scène de confection des crêpes, de toute beauté !

   A ce duo s'ajoute Noémie Lvovsky, méconnaissable en bonne-sœur acariâtre. J'ai adoré ! On sent que les comédiennes ont eu plaisir à endosser ces rôles certes un peu caricaturaux, mais hauts en couleur.

   Du côté des messieurs, c'est un binôme qui s'impose. François Berléand incarne avec son savoir-faire habituel l'époux vieillissant libidineux, "à l'ancienne", tandis qu'Edouard Baer est chargé de représenter la version moderne de l'idéal masculin des femmes adultes : cet ancien résistant (l'action se déroule dans les années 1960) ne manque pas de charme et a une bonne situation professionnelle. De surcroît, il repasse ses chemises, reprise ses chaussettes... et fait la cuisine ! On finit aussi par comprendre qu'il n'est pas maladroit au lit... N'en jetez plus ! Toutefois, comme on ne le voit déshabillé que de dos, on ne saura pas si son abdomen est aussi irréprochable que ceux de Brad Pitt et Harrison Ford...

   Le début du film montre le fonctionnement de l'école ménagère, avec ses rigueurs et plusieurs anicroches. Le décès accidentel d'un des personnages vient corser l'affaire, libérant quelques énergies. L'arrivée de Mai 68 va définitivement changer la donne, pour les enseignantes comme pour les élèves. Cela se termine en comédie musicale militante (une référence à Hair ?), correctement chorégraphiée, mais pas trop dans mon goût.

   Cela n'enlève rien aux (nombreux) mérites de ce film, qui relève le niveau de la comédie française contemporaine.

Invisible Man

   L'intrigue de ce film marie le fantastique et le sociétal, la possibilité de se rendre invisible et le harcèlement dont souffre une femme. L'histoire débute d'ailleurs par la fuite de l'héroïne Cecilia, au cours d'une séquence représentative de l'ensemble du film : c'est à la fois brillant et non exempt de facilités (on sent venir le coup du chien à des kilomètres). Un oeil exercé remarquera le soin avec lequel certains plans sont construits, en particulier comment le personnage principal (incarné par Elisabeth Moss, toujours aussi impressionnante) est placé et comment il évolue dans le cadre.

   Au niveau du scénario, on semble avoir voulu maintenir une part d'incertitude le plus longtemps possible. Ainsi, durant presque la moitié du film, on hésite entre trois solutions au mystère qui nous est proposé. La jeune femme est-elle réellement harcelée par son ex, qui ne serait pas décédé ? Son harceleur n'est-il pas une autre personne, qui tente de se faire passer pour son ex ? Ou bien tout ceci n'est-il pas plutôt le produit de l'imagination débridée de l'héroïne, dont l'esprit a basculé sous l'effet du stress énorme qu'elle a subi et des médicaments qu'elle prend ? Petit à petit, on comprend que la solution mêle peut-être deux de ces théories.

   C'est globalement bien filmé (par le réalisateur de Upgrade), avec de bons effets spéciaux, utilisés quand il faut. Néanmoins, je trouve que l'intérêt repose surtout sur les épaules de l'actrice principale, qui fournit une sacrée performance. Cela rend indulgent pour certaines facilités scénaristiques (il faut bien que l'intrigue déploie toutes ses circonvolutions....), avant une fin que l'on sent venir dès que l'on voit Cecilia cacher un objet.

   Cela reste un bon film de genre, qui évoque un phénomène de société qu'il est urgent de dénoncer.

01:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

samedi, 14 mars 2020

Un Divan à Tunis

   C'est l'histoire d'une psychanalyste française (parisienne) qui part s'installer dans le pays d'origine de ses parents, après la chute du régime de Ben Ali. Elle y découvre une société fragmentée, pétrie de non-dits. Elle va aussi devoir s'adapter aux usages locaux, sans rien renier sur le fond.

   Comme cette psychanalyste a les traits de Golshifteh Farahani, on a évidemment les yeux de Chimène pour l'héroïne, belle, intelligente et audacieuse. Dans la première partie, on sourit aux rencontres qu'elle fait, dans le cadre professionnel comme dans le cadre personnel.

   Du boulanger homosexuel à la patronne expansive d'un salon d'épilation, en passant par l'ancien prisonnier politique complotiste, le policier dragueur et la jeune fille voilée, on a droit à un échantillon extrêmement diversifié de la société tunisienne. S'y ajoutent un imam dépressif (et non barbu), une cousine adepte de l'islamiquement correct et des fonctionnaires ministériels paresseux, incompétents et/ou malhonnêtes.

   C'est d'ailleurs un peu trop "chargé" à mon goût, en particulier quand il est question de l'obtention de l'autorisation d'exercer. La fonctionnaire que rencontre l'héroïne mange comme une malpropre et fait preuve d'un esprit commercial assez agressif. Cela nuit à l'ambiance du film, plus réussi quand il reste sur le cocasse, la légèreté que quand il appuie le trait.

   Au sens métaphorique, pour la réalisatrice, c'est la société tunisienne en son entier qui a besoin d'une psychanalyse. Sa schizophrénie se manifeste à travers plusieurs personnages, comme l'oncle qui dissimule sa consommation d'alcool dans une canette de soda, la fille voilée qui tient surtout à ce qu'on ne remarque pas sa coupe de cheveux ratée ou l'imam délaissé qui tente maladroitement de s'implanter une marque de piété sur le front.

   Tout cela est bien vu et certains moments sont vraiment drôles. Hélas, le personnage principal n'est pas assez fouillé. On n'en apprendra guère sur l'héroïne Selma et les raisons qui l'ont réellement poussée à quitter Paris pour la Tunisie. Même la séquence du stop avec un célèbre psy (défunt) ne marche qu'à moitié. C'est dommage, parce qu'avec l'actrice dont elle disposait, Manele Labidi avait les moyens de creuser davantage son sujet.