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vendredi, 26 juin 2020

Woman

   J'ai enfin pu voir ce documentaire, réalisé par Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand.  Il compile plusieurs dizaines d'entretiens, parmi les deux mille réalisés dans une cinquantaine de pays (identifiables sur une carte interactive disponible sur le site dédié au film).

   En guise d'introduction, on nous propose des déclarations de fierté (d'être une femme), auxquelles succèdent quelques exemples de ce qu'elles ont à subir : harcèlement, inceste, excision (une séquence très pénible).

   La thématique suivante est le sexe, dont les femmes parlent soit avec des mots choisis (de manière plutôt allusive), soit de manière très crue. La majorité des témoignages sont hétérosexuels, mais il est aussi question d'homosexualité, voire de bisexualité. Notons que les propos sont diffusés en langue originale et sous-titrés en français.

   Vient ensuite la séquence "maternité", désirée, imposée... ou (rarement) refusée. On parle aussi de mariage, dans ce qu'il peut avoir de beau ou d'abominable. (Certaines des intervenantes ont été défigurées, dans des circonstances que je vous laisse découvrir.)

   Le documentaire n'élude pas la question de l'apparence physique. Les témoins sont d'âge et de condition physique différents. On parle donc de vieillissement, de maladie, mais aussi de chirurgie esthétique.

   Curieusement, alors que le film est assez long (1h40), il est assez peu question de l'emploi des femmes. On nous parle bien de la surcharge de travail qui pèse sur celles qui vivent dans les pays les plus ruraux. Du côté des pays développés, c'est le Canada qui est pris pour exemple, avec une cadre supérieure qui est parvenue à briser le "plafond de verre".

   L'avant-dernière séquence est l'une des plus dures. Il y est question de viols de guerre, d'esclavage. Certains des témoins sont des Yézidies, l'une d'entre elles livrant une histoire particulièrement atroce (sur une gamine de neuf ans).

   Pour éviter que cela ne se termine sur une note sombre, une séquence plus optimiste a été ajoutée en guise de conclusion.

   J'ajoute qu'entre deux séquences, on nous propose un interlude. Parfois, c'est une création artistique, un peu snob à mon goût. Sinon, on nous offre quelques vues de villages et de femmes qu'on n'entendra pas dans le film.

   L'ensemble est très fort (bien qu'un peu long). Je trouve que c'est un film qu'on pourrait passer dans les collèges et les lycées, tant il embrasse de thèmes "civiques".

jeudi, 25 juin 2020

The Hunt

   Ce petit thriller met en scène une chasse à l'homme joyeusement gore. Cela commence par un dérapage dans un avion, où, apparemment, tout n'est que luxe, calme et volupté... C'est fou ce qu'on peut faire avec un talon-aiguille !

   Après une ellipse, on se retrouve en pleine forêt, loin de tout, avec un groupe de personnes bâillonnées. Il ne faut pas se relâcher, parce que les éclaboussures sont vite de retour... et à haute dose. Deux jeunes femmes (une blonde puis une brune... un partout, la balle au centre) subissent un sort horrible, mis en scène avec une dérision morbide.

   L'une des meilleures séquences voit un duo de survivants débarquer dans une station-service typiquement américaine. Je ne peux évidemment pas raconter ce qu'il s'y passe, mais sachez que, pour les spectateurs, c'est l'occasion de faire la rencontre d'une jeune femme au physique très avantageux... et surtout experte en maniement des armes :

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   Elle est incarnée par Betty Gilpin, une comédienne que les fans de la série Elementary connaissent : dans la saison 4, elle a interprété la nouvelle petite amie de Sherlock, aussi sexy que décalée sur le plan intellectuel... et amatrice de chats.

   Mais revenons à nos moutons... et au petit cochon, nommé Orwell. Le gibier rescapé va se muer en traqueur, pour notre plus grand plaisir. Même s'il manque de réalisme, le petit massacre mis en scène dans la tanière des chasseurs est du plus bel effet.

   C'est le moment choisi par le réalisateur pour opérer un retour en arrière. On y découvre les motifs de l'organisation de cette chasse et les raisons qui ont poussé au choix des proies. Sans rien révéler d'essentiel, je peux quand même dire qu'il est question d'une vengeance. L'action culmine lors d'un face-à-face entre une belle blonde et une belle brune, qui s'envoient de gros pruneaux dans la tronche. Là encore, cela manque de réalisme, mais, quand on est pris dans le rythme, c'est assez jouissif.

ATTENTION : LA SUITE RÉVÈLE DES ÉLÉMENTS CLÉS, QU'IL VAUT MIEUX NE PAS CONNAÎTRE AVANT D'AVOIR VU LE FILM !

 

   C'est une oeuvre politique, trumpiste même. Bigre !

   On s'en rend compte en découvrant qui sont les proies et les chasseurs. Ceux-ci sont désignés comme des "progressistes mondialistes" (en clair, pour un public américain : des démocrates), adeptes du politiquement correct. Ils sont tournés en dérision à l'occasion des scènes de dialogues. Ainsi, lorsque l'un d'entre eux s'adresse au groupe (composé d'une femme et d'une demi-douzaine d'hommes) en disant "les mecs" (guys dans la V.O.), il se fait vertement reprendre... et finit par s'excuser ("Désolé, j'ai genré."), comme s'il venait de péter ! Peu après, c'est un autre membre de l'équipe (blanc) qui est accusé "d'appropriation culturelle"... parce qu'il porte un kimono. Le trait est encore plus gras quand, au moment du choix des victimes, un grand débat oppose les futurs chasseurs lorsqu'il est question d'inclure une proie "africaine-américaine".

   Du côté du gibier, on n'a que des Blancs, supposés républicains, électeurs de Donald Trump. Certains sont racistes, homophobes, d'autres simplement fana-mili ou conspirationnistes façon "vérité alternative". Dans un premier temps, ils sont tous présentés de manière sympathique. Un peu plus tard, à l'occasion du retour en arrière, on découvre que la plupart sont des gros cons. Le film nuance donc un petit peu son propos, surtout quand on apprend les circonstances réelles de la création de cette chasse à l'homme.

Le second tour des municipales à Rodez

   Ce dimanche, les électeurs de 31 des 285 communes aveyronnaises sont appelés à voter. Alors qu'une grande incertitude pèse sur le scrutin à Millau et Saint-Affrique, c'est plutôt sur le chef-lieu départemental que l'attention s'est portée, ces dernières semaines. Il est vrai que, compte tenu de la très forte abstention lors du premier tour à Rodez, une surprise n'est pas exclure. Quoi que...

   Sur les quatre listes en compétition le 15 mars dernier, trois se sont qualifiées pour le second tour, la quatrième, menée par Jean-Philippe Murat, n'ayant pas atteint les 10 % des suffrages exprimés. Mais, ayant dépassé les 5 %, elle aurait pu fusionner avec l'une des trois autres. A ma connaissance, ce n'est pas le cas : la composition des listes qualifiées n'a pas changé... et aucune consigne de vote ne semble avoir été donnée.

   Je me suis amusé à comparer les résultats (nombre de voix et pourcentages des suffrages exprimés) du premier tour des trois derniers scrutins (ceux de 2008, 2014 et 2020) :

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   A chaque fois, la liste menée par Christian Teyssèdre est arrivée en tête. En 2008, il n'y a même pas eu de second tour, vu que l'union de la gauche ruthénoise avait recueilli dès le premier tour la majorité absolue des suffrages. Aux scrutins suivants, le nombre de voix obtenues par la liste Teyssèdre n'a cessé de diminuer : on est passé de 5 243 à 3 857 puis 2 378. Mais, en 2014 comme en 2020, le maire sortant avait des rivaux sur sa gauche (deux listes en 2014, une en 2020). Le paradoxe est que, même si le nombre de voix recueillies par la liste Teyssèdre a baissé de 38 % entre 2014 et 2020, le pourcentage obtenu a progressé (de plus de quatre points). Cela indique que les voix perdues par la liste Teyssèdre ne se sont pas (massivement) portées sur ses concurrents, mais se sont perdues dans l'abstention.

   En 2020, la liste "challenger" est celle de Rodez Citoyen. A première vue, sa progression est spectaculaire puisque, malgré la forte abstention, elle a recueilli 50 voix de plus que celle (écologiste de gauche) de Bruno Bérardi six ans plus tôt, doublant presque son pourcentage. En y regardant de plus près, c'est moins impressionnant.

   En effet, en 2014, une troisième liste de gauche était en lice, celle menée par Guilhem Serieys. Je ne vais pas rentrer dans les polémiques qui ont agité la presse locale par communiqués interposés, mais, pour celles et ceux qui connaissent un peu la vie politique ruthénoise, il ne fait aucun doute que la sensibilité représentée par les colistiers de Guilhem Serieys en 2014 est présente chez Rodez Citoyen... et certainement pas sur les listes Teyssèdre et Julien ! Par exemple, sur la liste menée par Mathieu Lebrun, on retrouve en 3e et 25e positions A. César et G. Halb, qui, en 2014, figuraient respectivement en 17e et 3e places sur la liste Serieys. (Une mienne connaissance a même surnommé cette liste la "liste Roquets rouges" !) Si l'on est rigoureux, il faut donc comparer le résultat de Rodez Citoyen avec le cumul 2014 des listes Bérardi et Serieys. Cela donne une baisse de 28 % des voix (1 250 contre 1 740 six ans plus tôt). L'engouement pour la liste Rodez Citoyen est donc nettement moins fort que ce qui a été claironné dans la presse.

   Terminons avec la liste de droite. Curieux hasard des chiffres, elle a obtenu 20,20 % des suffrages exprimés... en 2020 ! Au-delà du clin d'oeil, c'est un gros échec pour les conservateurs locaux, qui perdent 62 % des voix par rapport à la liste Censi (Yves) de 2014, au résultat pourtant déjà décevant. La tactique de Christian Teyssèdre semble avoir porté ses fruits (en accueillant des colistiers issus de la droite, il a phagocyté une partie de son électorat)... ou bien il faut y voir un manque d'enthousiasme de l'électorat ruthénois conservateur pour la (tête de) liste qui portait ses couleurs.

   Malgré tout, dimanche, un afflux massif des électeurs pourrait changer la donne. Je vois mal la liste Julien l'emporter. La véritable alternative est entre la liste menée par le maire sortant (fort de son bilan) et celle conduite par Mathieu Lebrun, riche en promesses sociales (dont le financement est loin d'être assuré).

mercredi, 24 juin 2020

En avant

   Je n'avais pas vu le dernier Disney-Pixar à sa sortie, en mars dernier. La réouverture des cinémas m'a permis de de combler cette lacune.

   La scénario est assez original : il place des personnages légendaires (elfes, licornes, cyclopes, lutins, gnomes...) dans un contexte "banlieusard", au sens états-unien du terme. Après une belle introduction humoristique, on les retrouve donc comme substituts d'Américains moyens, habitant un quartier résidentiel. Le contraste est assez réjouissant, avec quelques belles trouvailles : le chien domestique qui est une dragonne (nommée Fournaise !) facétieuse et gourmande, le policier-centaure moustachu et bedonnant...

   Le premier tournant de l'histoire est la résurrection partielle du père disparu. Cette "moitié de père" va suivre le duo de héros dans leurs aventures. Ce sont deux frères très dissemblables. L'aîné est un gros balourd fan de fantasy, le cadet est introverti, mais plus futé. Il finit par comprendre qu'il a un don.

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   Les voilà partis à la recherche d'une pierre magique, susceptible de ressusciter complètement le père décédé. Sur leur chemin, ils vont croiser la célèbre Manticore (qui, dans la VF, a la voix de Maïk Darah, qui double -entre autres- Whoopi Goldberg) et un improbable gang de hells angels. Cette quête n'est pas sans rappeler celle du Seigneur des anneaux, auquel il est (me semble-t-il) plusieurs fois fait référence (sur le plan visuel). On note aussi un clin d'oeil à Toy Story.

   Au cours de ces aventures, les deux adolescents mûrissent. Le cadet prend confiance en lui. L'aîné prend conscience du regard que les autres portent sur lui. Il doit sortir de sa "zone de confort" pour jouer son rôle de grand frère. Même la mère est de la partie. Pour protéger ses enfants, cette "maman grizzli" n'hésite pas à s'attaquer à un dragon ! Cela se conclut dans l'émotion, les garçons apprenant à faire leur deuil du père.

   Franchement, c'est beau, sur la forme comme sur le fond.

16:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

lundi, 22 juin 2020

Trois étés

   Voilà un film qui n'était pas encore arrivé à Rodez au moment du confinement. Je n'en connaissais pas la réalisatrice, mais l'actrice principale, Regina Casé, remarquée il y a quelques années dans Une Seconde Mère.

   L'intrigue se déroule toujours en décembre-janvier (période d'été dans l'hémisphère Sud), au moment des fêtes, sur trois années : 2015, 2016 et 2017. Le théâtre principal de l'action est une splendide villa, à proximité de l'océan Atlantique.

   La première année voit la fête de Noël coïncider avec les 25 ans de mariage du couple de grands bourgeois. L'argent coule à flots pour ces privilégiés qui, s'ils traitent avec bienveillance le petit personnel, veillent à le remettre à sa place quand il se permet quelques libertés. Cette première demi-heure met en scène avec brio le gigantesque écart social séparant des individus qui pourtant se côtoient. L'héroïne est Mada, la majordome, la seule qui s'autorise quelques privautés avec les puissants, mais qui se dévoue corps et âme pour eux.

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   Incidemment, on remarque que, dans tous les groupes de "dominants" (les propriétaires de la villa, leurs amis, l'équipe de télévision, les riches touristes), les personnes à la peau claire sont les plus nombreuses, tandis que chez les employés de maison (les habituels comme les occasionnels), on est beaucoup plus "basané".

   Un an plus tard, la situation a changé. La villa ne va pas recevoir la famille des propriétaires pour Noël. Dans un premier temps, on ne sait pas où ils sont. Ils semblent avoir coupé les ponts... et n'alimentent même plus leurs comptes sur les réseaux sociaux où, d'habitude, ils dégueulent leur joie de vivre dans un luxe effréné. Ce sont donc les employés qui vont faire la fête dans la villa !... Mais, attention, la police est sur le point de débarquer.

   La dernière demi-heure montre l'équipe restreinte des employés un an plus tard, toujours dans la villa désertée par ses propriétaires (on sait désormais pourquoi). Seul le grand-père gâteux, ancien prof intègre, reste sur place. Une nouvelle famille s'est formée, autour de la débrouille (les salaires ne sont plus versés). Mada découvre les joies de "Harry bnb" et propose aux touristes des visites nautiques de la côte friquée, avec quelques commentaires bien sentis sur les propriétaires des villas plus ou moins occupées.

   Mais c'est l'arrivée d'une équipe de télévision qui redonne du tonus à l'intrigue (qui avait un peu molli dans la deuxième partie). Cela nous vaut un véritable morceau de bravoure, avec Mada en vedette. On comprend pourquoi cette femme plus toute jeune ne semble pas avoir de vie de famille. C'est poignant.

   Cerise sur le gâteau : la conclusion est belle.

19:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films

dimanche, 21 juin 2020

La réouverture des salles de cinéma

   A Rodez, c'est dès lundi que le public va enfin pouvoir retrouver les salles obscures. Au programme figurent des longs-métrages déjà à l'affiche en mars dernier (avant le début du confinement), ainsi que quelques nouveautés.

   Parmi les ressorties françaises à l'affiche du CGR de Rodez, il n'y a (pour moi) rien d'exceptionnel, mais quelques productions honnêtes. Les amateurs d'histoire se tourneront vers De Gaulle, de facture très classique. Plus piquant est La Bonne Epouse (dont l'action se déroule juste avant Mai 68), qui fut pour moi une agréable surprise. Celles et ceux que l'humour facile ne rebutent pas se risqueront à 10 jours sans maman, une comédie basique, moins calamiteuse que ce que je redoutais. Enfin, les amateurs d'univers poétique goûteront Une Sirène à Paris, une réussite surtout sur le plan visuel.

   A ce florilège j'aurais pu ajouter Radioactive, le biopic de Marie Curie réalisé par Marjane Satrapi... en anglais, le film étant l'adaptation d'un roman graphique britannique. Il a été boudé par les critiques français... mais il vaut bien mieux que ce qu'ils en ont dit.

   C'est sans surprise du côté anglo-saxon qu'il faut chercher les meilleures ressorties. Dark Waters est un excellent film militant, fouillé, très bien interprété. A l'opposé du spectre politique, Le Cas Richard Jewell est un très bon film "de droite". J'ai gardé pour la fin une petite perle, The Gentlemen, que j'ai bien envie d'aller revoir en version originale sous-titrée.

   Cela nous mène tout naturellement aux oeuvres de pur divertissement. C'est aussi à cela que sert le cinéma : oublier ses soucis, se vider la tête et plonger pendant 1h30 à 2h dans un univers totalement étranger. Le Voyage du Dr Dolittle est à classer dans la catégorie "tout public", avec de superbes trucages numériques. L'Appel de la forêt joue sur le même registre, avec Harrison Ford à la place de Robert Downey Jr, les chiens et les loups remplaçant la ménagerie fantastique de Dolittle.

   Aux amateurs de sensations fortes, je recommande plutôt Invisible Man, avec Elisabeth Moss. C'est aussi en raison de la présence d'une actrice au générique que je suis allé voir Birds of Prey. Margot Robbie s'est éclatée dans le rôle d'Harley Quinn, une vilaine exubérante que je me contenterai de qualifier de "chipie"...

   Je ne voudrais pas terminer ce billet sans conseiller un "film de mecs" : Bad Boys for life. C'est pas subtil, bruyant, clinquant, mais assez bien foutu. Pour digérer, en attendant mieux.

mercredi, 17 juin 2020

L'infirmière "pacifique" et les loups de banlieue

   Peu importe son nom. Peu importe son âge. Peu importe sa situation familiale. Cette personne nous a été présentée comme une martyre de la violence policière, extraits vidéo à l'appui. La plupart du temps, ces extraits son tronqués (comme d'hab', ai-je envie de dire). Les ardents défenseurs de la manifestante "oublient" de nous montrer ceci :

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   ... ou encore cela :

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   ... encore moins ceci :

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   Dans la vidéo diffusée sur BFM TV, on voit même un autre manifestant (qui ne jette rien sur les policiers) lui faire une remarque, ce que la dame semble prendre très mal. Durant ces quelques minutes, elle est en pleine santé... et ne se plaint pas de son asthme.

   J'ai envie de rapprocher cet événement anecdotique des tensions intercommunautaires qui ont éclaté à Dijon, entre des personnes clairement identifiées comme "d'origine tchétchène" et d'autres, la plupart du temps présentées uniquement comme habitant un quartier populaire... l'expression n'incluant visiblement pas les habitants d'origine tchétchène... peut-être, dirons les mauvaises langues, parce qu'ils ne sont pas d'origine africaine.

   D'après l'un des articles du Monde, on comprend qu'il y a hostilité entre des jeunes d'ascendance maghrébine (certains trempant dans le trafic de drogues) et d'autres, d'origine tchétchène. Normalement, la police devrait régler ce genre de problème. Mais la mode est au dénigrement des forces de l'ordre. Dans certains quartiers, dès que des policiers tentent de faire correctement leur travail, on assiste à des levées de bouclier, du coup la hiérarchie conseille plutôt la "retenue"... et c'est l'anarchie qui menace.

   Cette fois-ci, c'est la population d'ascendance maghrébine qui aurait eu besoin de la protection de la police contre l'expédition punitive menée par des Tchétchènes. Ces derniers temps, on a beaucoup entendu crier au loup (contre les supposées violences policières) mais, quand le véritable loup se présente (des voyous lourdement armés, prêts à faire de gros dégâts), on se lamente du manque de réactivité de la même police, sur laquelle, les jours voire les heures précédentes, on crachait allègrement.

mardi, 16 juin 2020

Tandem (à moitié) fictif

   C'est ce soir que France 3 achève la rediffusion de la saison 3 de la série Tandem (dont la quatrième saison nous a été proposée en avril-mai derniers). Pour moi, c'est une découverte, puisque je n'ai commencé à regarder cette série que cette année.

   Le premier des quatre épisodes (le neuvième de la saison) s'intitule "Port d'attache". Il constitue un moment charnière dans l'évolution de la série, puisqu'il voit le départ de la (charmante) lieutenante Camille Barbier (incarnée par Nelly Lawson, dont on a pu aussi, à l'occasion, apprécier le timbre de la voix). Son cadeau de départ est quelque peu surprenant :

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   Elle est remplacée par la pétulante Inès Zaïdi (Baya Rehaz), dont le personnage a pris de la consistance dans la saison 4 :

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   L'intrigue, pas inintéressante, entremêle de vieilles histoires de famille et la photographie.

   L'épisode 10 ("Diamants noirs") marque une montée de tension dans la brigade, puisque la menace que représente le colonel semble se préciser. Pour la déjouer, le capitaine Marchal va mettre au point un astucieux stratagème (fondé sur sa connaissance des principes qui régissent la fonction publique... je n'en dis pas plus). Dans le même temps, l'équipe enquête sur une mort qui paraît (presque) en tout point accidentelle. On est dans le milieu de la truffe et, là encore, les histoires de famille jouent un rôle important.

   Pour moi l'épisode suivant "Le chemin des templiers" est le meilleur de la soirée, mais aussi le meilleur de la saison... et sans doute l'un des meilleurs de l'ensemble de la série. D'une part, j'ai beaucoup aimé le fond de l'intrigue, qui baigne dans les légendes qui touchent aux chevaliers templiers... et la cité d'Aigues Mortes constitue un superbe écrin pour les plans tournés en ville. D'autre part, la mise en place du stratagème imaginé par Marchal pour éviter la mutation de son ex-compagne donne lieu à des scènes particulièrement cocasses :

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   La saison se conclut par "La peur au ventre", un épisode inhabituellement sombre, au cœur duquel se trouve la violence faite aux femmes. Le commandant Soler se retrouve en première ligne, contestée par son colonel et, malgré cela, prête à enfreindre les ordres pour secourir des femmes battues :

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   C'est riche en émotions. Les deux acteurs principaux (Astrid Veillon et Stéphane Blancafort) sont toujours aussi formidables. Leur complicité fait plaisir à voir.

   P.S.

   D'après les programmes télévisuels, il semble qu'à partir de la semaine prochaine France 3 ait décidé de diffuser une autre série. Je n'aurai donc pas l'occasion de voir les épisodes de la saison 1. Dommage.

   P.S. II

   J'ai oublié de signaler un autre atout de la série : sa musique d'accompagnement, signée Arno Alyvan. Il a notamment particulièrement réussi l'habillage audio des scènes comiques.

lundi, 15 juin 2020

The Event

   J'ai récemment découvert cette série (qui a pourtant presque dix ans), dont l'intégralité des épisodes est disponible (gratuitement), en version originale comme en VF, sur MyTF1.

   Au départ, on croit se trouver devant une resucée, un mélange de Lost (sans les spéculations religieuses) et de 24 heures chrono (sans le décompte du temps). Un attentat est organisé contre le tout nouveau président des Etats-Unis, qui vient de découvrir l'existence d'une base secrète en Alaska, où sont emprisonnés depuis plus de soixante ans des extraterrestres qui ont échoué sur notre planète. L'intrigue politique se mâtine donc de science-fiction, de romantisme et de valeurs familiales. Il faut subir les premiers épisodes, nourris de nombreux retours en arrière (envoyés dans le désordre), pour prendre conscience de la richesse de cette histoire originale, qui tourne autour d'une douzaine de personnages-clés.

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   On commence par le couple de héros, Leila et Sean, deux tourtereaux à la limite du supportable. Elle est une blondasse naïve (et un tantinet chialeuse), tandis que lui est le beau gosse serviable, presque trop propre sur lui. Dans la VF, il a la même voix plaintive que le Spencer Reid d'Esprits criminels. C'est agaçant... et sans doute un peu volontaire de la part des producteurs, qui dévalorisent légèrement leurs héros en début de saga, avant de les montrer de plus en plus responsables, voire héroïques. Et voilà comment se mettre le jeune public dans la poche !

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   Chez les puissants, c'est un trio qui mène la danse, avec le président Martinez (un démocrate idéaliste), son épouse Christina (une femme engagée qui a quelques secrets) et le vice-président (républicain) Jarvis, à la fois ambitieux, orgueilleux et patriote. Ce ticket n'est pas sans rappeler celui formé par Barack Obama et Joe Biden, mais aussi celui, plus ancien, constitué de John Kennedy et Lyndon Johnson. Au fur et à mesure des épisodes, on comprend à certaines allusions que les scénaristes ont voulu lancer quelques piques à Obama (l'idéaliste devenu le champion des exécutions extrajudiciaires), en l'associant à une figure qui évoque plutôt une image caricaturale de Johnson.

   L'intrigue est donc nourrie de références à l'histoire des Etats-Unis, les extraterrestres détenus se substituant aux prisonniers de Guantanamo et le Washington Monument au World Trade Center.

   L'action des puissants s'appuie sur des collaborateurs dévoués, bien que non exempts d'arrières-pensées :

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   Blake Sterling (à gauche) est un directeur de la Sécurité nationale vétilleux, un tantinet dissimulateur, mais grand commis de l'Etat. Son personnage s'étoffe de manière assez surprenante au cours de l'histoire. Celui de Simon Lee (à droite) réserve aussi quelques surprises : le policier dévoué et efficace cache lui aussi quelques secrets. Mais son profil psychologique demeure assez stable tout au long de la série. On notera que ces deux personnages importants sont incarnés par des habitués des seconds rôles sur le petit écran.

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   Du côté des extraterrestres, les figures dominantes sont Sophia et Thomas. Elle est prisonnière depuis des décennies, alors que lui est un infiltré (il n'a pas été repéré par les Terriens). Je vous laisse découvrir quel lien secret les unit.

   Pour compléter le tableau, il faut signaler deux autres protagonistes. Commençons par Michael, pilote de ligne, père attentif de Leila et qui, lui aussi, cache de lourds secrets :

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   Je termine par celle qui est presque ma préférée : Vicky, une "méchante" très badass à propos de laquelle on va découvrir que, sous sa carapace de sarcasme et de cuir, elle cache un coeur qui bat :

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   En dépit de quelques grosses ficelles scénaristiques et du recours au "juste à temps", j'ai été pris par cette série d'anticipation, à la distribution soignée (avec de nombreux seconds rôles intéressants) et aux effets spéciaux plutôt réussis.

   P.S.

   L'unique saison comprend 20 épisodes, complétés par deux supplémentaires, pour boucler l'intrigue... mais le coup de théâtre final laisse la porte ouverte à une reprise ultérieure.

samedi, 06 juin 2020

Archéologie précolombienne

   Durant la période de confinement, j'ai pris l'habitude d'explorer les possibilités de la télévision de rattrapage. En matière de documentaire, incontestablement, c'est l'offre des chaînes publiques qui est la plus intéressante.

   Ainsi, j'ai récemment découvert que, bien avant les Incas, une autre civilisation avait occupé les alentours du célèbre lac Titicaca, à la frontière du Pérou et de la Bolivie. Il s'agit des Tiwanaku. France 5 propose pendant encore quelques jours un documentaire retraçant une campagne de fouilles autour et au fond du lac. Outre les enseignements civilisationnels qu'il offre, le film est une passionnante leçon d'archéologie sous-marine :

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   On retrouve presque les mêmes protagonistes dans un documentaire plus récent, diffusé sur Arte. On voit ce que sont devenues les premières découvertes et l'on suit une nouvelle campagne de fouilles, toujours menée avec l'accord des communautés locales (des Aymaras) :

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   Ce deuxième film fait partie d'une série documentaire, Enquêtes archéologiques, présentée par le Belge Peter Eeckhout, qui se révèle à la fois pertinent et agréable à écouter. L'un des volets de la série permet d'ailleurs de suivre ses propres fouilles, elles aussi au Pérou, au sud de Lima, sur le site de Pachacamac, un sanctuaire inca qui eut son heure de gloire, avant de subitement péricliter.

   Ici encore, les recherches des archéologues permettent de comprendre que le site a été occupé par d'autres peuples, avant qu'il n'atteigne son apogée sous les Incas. Parmi ces peuples se trouvent les Ichmas, auteurs d'étranges sculptures :

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   Le documentaire est passionnant à suivre, certaines des découvertes étant stupéfiantes :

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   Mais le plus étonnant est l'aura dont a bénéficié le site, qui a accueilli des pèlerins venant d'un territoire beaucoup plus étendu qu'on ne l'aurait pensé, de prime abord :

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   Cette succession de civilisations est aussi présente dans Le secret des lignes de Nazca, qui traite d'un sujet qu'on pourrait croire rebattu... eh bien, non ! L'archéologue qui accompagne l'animateur explique avec de grandes qualités pédagogiques comment ces oeuvres impressionnantes ont pu être réalisées avec des moyens modestes. Il en fait la démonstration avec un géoglyphe en forme de spirale :

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   On comprend aussi qu'il n'était pas nécessaire de disposer d'un aéronef pour visualiser le résultat. En grimpant de quelques dizaines de mètres, sur une colline proche, les deux hommes ont une vue très nette du modeste tracé qu'ils viennent de réaliser :

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   La dernière partie du film, tout aussi palpitante, s'attache à de mystérieux tumuli, dont la création semble liée à celle des géoglyphes :

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   Si ce périple sud-américain ne vous a pas lassés, je vous recommande, en guise de dessert, un énième documentaire (diffusé sur France 5) consacré à un site emblématique de la région : Machu Picchu, le secret des Incas. Les auteurs abordent toutes les hypothèses (sérieuses) émises concernant le fonctionnement des lieux : observatoire astronomique, résidence impériale, refuge, centre administratif, site sacré ?

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   En même temps, on découvre des aspects plus pratiques, comme le lien entre architecture et mouvements solaires, les techniques de construction, la création des terrasses agricoles, l'approvisionnement en eau et le réseau de voies de communication.

   Que la télévision est belle quand elle se fait éducative !

jeudi, 04 juin 2020

Retour à Londres

   Hier soir, la chaîne 6ter a diffusé le 21e et dernier épisode de la sixième saison de la série Elementary, "Une issue improbable". On y découvre la conclusion de l'arc narratif impliquant Michael Rowan, le tueur en série qui s'était rapproché de Sherlock. Les scénaristes ont particulièrement bien ménagé le suspens concernant l'identité d'un assassin.

   Mais là n'est pas le seul intérêt de l'histoire. On finit par retrouver Holmes sortant d'un immeuble dont l'adresse n'est sans doute inconnue d'aucun des fans de la série :

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    Quelques instants plus tard, on nous montre les deux héros marchant dans une rue qui ne peut être que britannique :

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   Sauf que... voici ce qui se trouvait (en 2018) à l'emplacement présumé du 221b Baker Street, à Londres :

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   C'est un boulevard à grande circulation, où les rez-de-chaussée sont occupés par des commerces. Cela n'a rien à voir avec la rue fictive, visiblement située dans un quartier résidentiel bourgeois. En fait, d'après le site IMDb, l'épisode a été intégralement tourné aux Etats-Unis (ce dont on se doutait, pour des raisons budgétaires), plus précisément à New York.

   Mais l'histoire ne s'arrête pas là, puisque c'est la deuxième fois que les héros de la série se rendent dans le pied-à-terre londonien du détective. La première fois, c'était dans le premier épisode de la saison 2... et ce n'était ni le même type de rue, ni le même type d'immeuble que celui qui est visible dans l'épisode final de la saison 6 :

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   Cet immeuble-ci se trouve bien à Londres, mais pas au 221b Baker Street. Toujours d'après l'IMDb, il est situé au 85 Redchurch Street.

   Quoi qu'il en soit, cette nouvelle parenthèse londonienne est la bienvenue, et l'on attend désormais avec impatience la diffusion des treize épisodes de la septième et ultime saison.

mercredi, 27 mai 2020

Le Canard délivré

   Deux semaines que j'attendais cela : le retour du Canard enchaîné chez les marchands de journaux. Déjà, durant la période de confinement (à partir de l'exemplaire daté du 25 mars), il avait fallu supporter de ne lire qu'un demi-numéro (quatre pages au lieu de huit).

   Le 13 mai, ô surprise, les présentoirs étaient vides... et le sont restés jusqu'à ce matin. La raison en est un mouvement de grève de l'inénarrable syndicat du Livre, mouvement qui a aussi frappé les quotidiens nationaux et les magazines.

   Comme les autres médias en ont très peu parlé (paralysés par la trouille qu'inspire ce syndicat aux méthodes qui n'ont pas grand chose à voir avec la démocratie), je conseille à ceux que le sujet intéresse d'aller lire une excellente enquête publiée il y a deux ans dans l'hebdomadaire Le 1. Vous y découvrirez peut-être avec surprise le montant des salaires de certains des employés de Presstalis... N'hésitez pas à aller en toucher deux mots à votre buraliste / marchand de journaux préféré. Nul doute qu'il aura des anecdotes croustillantes à vous distiller sur des personnes à l'utilité contestable, mais palpant 4-5000 euros par mois...

   Revenons à nos canetons. Ne voyant pas mon hebdomadaire préféré venir, je suis allé à lui, sur internet. J'ai payé pour le lire en ligne. Le journal n'est pas téléchargeable, il est juste consultable... et uniquement durant sa semaine de parution. On peut zoomer fortement sur les pages pour afficher les différents encadrés en grand. Mais, pour un vieux lecteur comme moi, attaché à la version papier, ce fut un calvaire. Je n'ai réussi à lire que trois pages, mal de crâne à la clé.

   Le numéro paru ce mercredi 27 mai ne contient pas d'article-enquête fracassant, mais les fulgurances satiriques (écrites comme dessinées) dont il est parsemé sont toujours aussi réjouissantes.

lundi, 25 mai 2020

Incendie "gilet-jaunesque"

   L'événement a fait la Une de la presse locale, notamment de Centre Presse : dans la nuit de samedi à dimanche, le campement d'un groupe de "gilets jaunes" locaux (qui venaient de s'y réinstaller) a été victime d'un incendie, qu'on pense volontaire :

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   De manière un peu emphatique, le quotidien aveyronnais qualifie de "QG" une installation précaire (et... illégale), où les manifestants ont eu du mal à réunir une dizaine de personnes pour faire bloc sur la photographie destinée à être publiée dans le journal.

   On l'imagine sans peine, à l'heure actuelle, les hypothèses vont bon train. Avant d'y revenir, il est bon de prendre un peu de recul, parce que ce n'est pas la première fois qu'un tel incident se produit à Rodez, sur un rond-point occupé par les "gilets jaunes".

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   Dans cette zone, située au nord et nord-ouest du centre-ville de Rodez, trois ronds-points ont été successivement / simultanément occupés par des manifestants gilettés. Leur premier "QG" fut situé à Saint-Félix (noté S-F sur le plan), véritable carrefour où aboutissent la route d'Albi, la voie permettant de rejoindre la route de Villefranche-de-Rouergue et de Decazeville, l'une des entrées de Rodez (quartier Saint-Éloi), ainsi que la rocade passant par Onet-le-Château pour déboucher sur la partie de la RN 88 menant à Sévérac-d'Aveyron. Au plus fort du mouvement gilet-jaunesque, ce fut un point noir de la circulation locale... que les automobilistes ruthénois bien renseignés avaient appris à contourner.

   Cela n'a pas empêché la tension de monter, jusqu'en janvier 2019 (une autre nuit de samedi à dimanche... tiens donc !), lorsque le baraquement des "gilets jaunes" a pris feu. Si, du côté des manifestants, on dénonçait une action hostile, à Rodez, la population pensait plutôt (peut-être de manière injuste) que les libations qui s'étaient déroulées en cet endroit pourraient avoir provoqué un malencontreux accident. Une autre hypothèse n'a quasiment pas été abordée (en public) : la présence, à proximité, d'un quartier réputé "sensible" de la commune de Rodez, celui de Saint-Éloi Ramadier. On en voit les immeubles à l'arrière-plan du reportage diffusé sur France 3 (auquel on peut accéder par le lien précédent).

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   Attention. Loin de moi l'idée de suggérer que, parce qu'il existe, à proximité de ce rond-point, un quartier populaire multiethnique, c'est dans celui-ci qu'il faut rechercher le(s) coupable(s) du délit. Mais, un an plus tôt (en janvier 2018), le centre social de ce quartier avait lui aussi été victime d'un incendie volontaire. Il n'est pas inenvisageable qu'un groupe de jeunes désoeuvrés ait voulu faire joujou avec les allumettes et les palettes de bois des "gilets jaunes". Depuis, pas de nouvelle.

   C'est après ce premier incendie que les "gilets jaunes" ont décidé de s'installer ailleurs (loin du parking du McDonald's, dont le directeur était peut-être lassé de cette proximité gênante... et des places occupées toute la journée par les véhicules de certains manifestants). Dans un premier temps, c'est au rond-point des Moutiers (noté LM sur le plan visible plus haut) que se sont implantés les continuateurs, avant qu'un groupe scissionniste n'aille s'installer plus à l'ouest, au giratoire de Calcomier (noté C sur le plan).

   Localement, on a beaucoup glosé sur les raisons de la division. Certains ont évoqué une opposition géographique, entre d'un côté les "gilets jaunes" du centre de Rodez et du Faubourg (aux Moutiers) et de l'autre ceux originaires du nouveau quartier de Bourran (qui auraient privilégié Calcomier, plus proche de chez eux). Ce genre de raisonnement pourrait fonctionner si les manifestants étaient des ressortissants ruthénois. Il me semble que les deux groupes avaient des origines communales plus diverses. Comme cause de la scission, on a aussi avancé une divergence de stratégie militante. Au final, il semblerait que différentes sensibilités politiques aient eu de plus en plus de mal à cohabiter. Aux Moutiers se seraient installés les "gilets jaunes" se voulant apolitiques (ce que de très mauvaises langues traduisaient par "plutôt d'extrême-droite", RN-DLF-UPR). Calcomier serait devenu le pôle le plus engagé dans le militantisme politique (sous-entendu à l'extrême-gauche, LFI-PCF-NPA-LO).

   On se rapproche des discussions sur le sexe des anges, d'autant qu'on parle de groupes très réduits (de l'ordre de quelques dizaines de personnes, à leur apogée). Mais ces groupes ont suscité la colère de nombreux automobilistes (parmi ceux qui ne klaxonnaient pas au passage... mais aussi parmi ceux qui klaxonnaient hypocritement, pour passer plus facilement).

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   A l'été 2019, ce fut au tour du campement des Moutiers (ci-dessus), tout aussi illégal que le précédent, d'être victime d'un mystérieux incendie. Celui de Calcomier II vient de subir le même sort, suscitant autant d'interrogations.

S'agit-il d'un accident, résultat d'un geste malheureux d'un "gilet jaune" resté tardivement sur place (et qui n'oserait pas l'avouer à ses camarades) ?

S'agit-il d'un acte volontaire commis par des "gilets jaunes" dissidents ?

S'agit-il d'un acte volontaire des occupants eux-mêmes, tentant par là de se présenter en victimes ?

S'agit-il d'un acte volontaire commis par des personnes opposées au mouvement (et redoutant la mise en place de nouveaux barrages) ? Si oui, ces personnes sont-elles impliquées dans les autres incendies ?

   Ce lundi soir, le site a retrouvé son calme. Les services de la mairie de Rodez semblent avoir nettoyé les lieux et des barrières de protection ont été posées. Il reste à espérer que l'enquête apportera des réponses claires.

samedi, 23 mai 2020

Haut les masques !

   Soucieux de favoriser l'emploi local, je me suis décidé à acheter des masques de couturières, en tissu. Je les ai trouvés à Rodez, en centre-ville, à proximité du bureau de Poste et de la Maison du livre. La boutique s'appelle Au Fil à coudre.

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   En voici un, vendu cinq euros... et réversible, selon la couturière. En théorie, donc, un côté peut servir le matin, l'autre l'après-midi. Je suis toutefois dubitatif. Si l'on retourne le masque l'après-midi, on risque de mettre en contact avec son visage une partie qui a récupéré (et, normalement, filtré) les effluves extérieurs. Néanmoins, le masque pouvant subir une dizaine de lavages, il évite d'utiliser autant de masques jetables, fabriqués en Chine. Cela m'amène à dresser un petit bilan comparatif :

 

   LES PLUS DU MASQUE EN TISSU

- Il est plus joli que les masques "chirurgicaux".

- Il sent meilleur.

- Il est plus doux au toucher (sur le visage).

- Il est réutilisable (après lavage).

- Il est "made in France" et même "made in Aveyron" (..."made in Rodez").

 

LES MOINS DU MASQUE EN TISSU

- Il épouse moins bien la forme du visage que les masques jetables.

- Etant plus épais, il est plus pénible à porter en période de chaleur.

- Le doute subsiste quant à son efficacité à filtrer les particules contaminées les plus fines.

 

Je compte continuer à utiliser les deux types de masques... d'autant que, la semaine prochaine, les habitants des communes de Rodez Agglomération vont bénéficier d'un masque lavable gratuit.

vendredi, 22 mai 2020

Le chien des Basqueville

   Non, il n'y a pas d'erreur. Ce billet a pour titre celui d'un polar historique signé Jean d'Aillon (auquel on doit aussi Une étude en écarlate, dont j'ai parlé la semaine dernière).

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   Évidemment, le titre est un clin d'oeil à l'oeuvre d'Arthur Conan Doyle (Le Chien des Baskerville). Dans cette nouvelle enquête, le Sherlock Holmes médiéval va faire la rencontre de Gracieux, un... chien, appartenant à la famille des Basqueville. Il va aider notre héros... et parfois se montrer redoutable. Mais ce n'est pas un véritable tueur d'hommes. Non, en ce domaine, les bipèdes sont hélas bien plus efficaces.

   Outre la présence d'un chien, l'autre point commun est qu'une affaire d'héritage et de filiation est au coeur de l'intrigue. Mais l'auteur ne se contente pas de décaler l'histoire d'origine, il la replace dans le contexte des années 1420 et des complots politiques qui animent l'époque.

   A la fin de l'ouvrage, Jean d'Aillon prend un malin plaisir à préciser que le nom de famille n'est pas inventé. Il cite même une étude historique (ancienne). Les Baskerville anglais descendraient de Basqueville normands ! Les curieux peuvent aussi se rendre sur un site internet consacré à l'actuelle commune de Bacqueville-en-Caux.

   Dans cette deuxième (en réalité troisième, la deuxième figurant dans un recueil) enquête, on retrouve Edward Holmes et Gower Watson installés dans la demeure acquise à la fin de leurs précédentes aventures. Le clerc perspicace a désormais l'oreille de la reine Isabeau, qui fait appel à lui quand une affaire délicate nécessite intelligence et discrétion.

   Cette fois-ci, Holmes (un Anglais de Paris, rappelons-le) est chargé de se rendre en Normandie, pour récupérer un mystérieux coffret, auquel tiennent à la fois une ravissante veuve et la reine Isabeau. La première partie du roman relate le voyage, qui évidemment ne va pas se dérouler comme prévu. Holmes le clairvoyant va se faire berner.

   Durant la seconde partie, l'intrigue fait intervenir de nouveaux protagonistes. Outre la reine, le duc de Bourgogne et la belle-mère du dauphin (futur Charles VII) se mettent en quête du contenu du coffret, pendant que sévissent d'étranges maîtres-chanteurs.

   Contrairement à la trame narrative d'Une étude écarlate, celle-ci ménage longtemps le suspens quant à l'identité de certains comploteurs. Par contre, le même procédé est mis en oeuvre : des groupes de personnages au départ ignorants les uns des autres vont se croiser, voire s'affronter.

   C'est toujours aussi bien écrit (avec parfois un foisonnement excessif de détails), documenté... et enlevé. Aux amateurs de l'univers holmsien, je signale que ce roman marque l'apparition d'un enquêteur judiciaire nommé Grégoire Lestrade. On y voit aussi le héros recruter ses deux premiers informateurs irréguliers.

   Comme le précédent, j'ai adoré.

mardi, 19 mai 2020

Tandem de ruptures

   La comédie policière diffusée par France 3 se révèle être la série la plus rafraîchissante du moment. Ce mardi soir sont diffusés deux nouveaux épisodes inédits.

   Le premier, "Le jeune homme et la mer" (le neuvième de la saison 4), a pour arrière-plan le milieu du kitesurf. L'intrigue policière est correctement conçue mais, là encore, ce sont les péripéties de la vie privée des personnages principaux qui donnent toute sa saveur à l'épisode. Les parents de la commandante Léa Soler sont séparés. Son père (le colonel de la brigade) squatte chez Paul, son ex-gendre, avec lequel il s'entend bien. Il décide même de retourner sur le terrain, ce qui crée quelques situations cocasses. Toutefois, les meilleurs moments restent ceux qui confrontent les deux héros, l'une des scènes se concluant de manière particulièrement drôle :

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   Le second épisode inédit s'intitule "Or blanc". Il a pour cadre le monde viticole... et celui du jeu. C'est toujours globalement bien construit, avec en bonus de savoureuses pointes d'humour. C'est au tour de Léa d'accueillir chez elle l'un de ses parents séparés... sa mère, avec laquelle elle était un peu fâchée. Dans le même temps, elle doit gérer les débuts agités de son fils Thomas chez les pompiers... et les fantaisies vestimentaires du lieutenant Erwan Lebellec, qui lui aussi héberge sa mère, un personnage fantasque que l'on a découvert la semaine dernière.

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  On attend avec impatience les derniers épisodes de la saison, qui seront diffusés la semaine prochaine.

samedi, 16 mai 2020

Le retour des touristes dans l'Aveyron

   Cet après-midi, dans les rues de Rodez, même si le soleil jouait à cache-cache avec les nuages, on pouvait distinguer (malgré les masques) quelques nouveaux visages, dont l'apparition coïncide avec celle de véhicules aux plaques d'immatriculation non aveyronnaises.

   Cela correspond à ce qu'on peut lire dans un article du Monde : les réservations en ligne (de logements de particuliers) pour les mois de juillet-août sont en augmentation dans plusieurs départements ruraux, dont l'Aveyron (+ 22 %). La version numérique de l'article est illustrée d'infographies éclairantes.

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   Sur la carte, on peut constater que la région Midi-Languedoc concentre 113 000 des 844 100 propriétés mises en location en France métropolitaine (soit plus de 13 %, dans une région qui abrite environ 9 % de la population de Métropole). Seules les régions PACA, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine (de peu) font mieux.

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   Au sein de la région Midi-Languedoc, on remarque que 65-70 % des propriétés mises en location se trouvent à  la campagne, ce qui avantage les départements ruraux comme l'Aveyron.

   Le succès de ce mode de tourisme pourrait contribuer à relancer l'économie des départements concernés. Le déconfinement progressif et mesuré pourrait déboucher sur un été profitable pour tous.

Sherlock au Moyen Age

   Récemment, je butinais dans les rayons d'une librairie, en quête de nourriture spirituelle divertissante, lorsque je suis tombé sur ceci :

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   C'est le titre qui a attiré mon attention. C'est une référence transparente à la première enquête de Sherlock Holmes publiée par Arthur Conan Doyle, Une Étude en rouge. Ce n'est qu'ensuite que j'ai lu le petit texte, qui évoque les aventures d'un Edward Holmes et d'un Gower Watson. Ils évoluent au début du XVe siècle (dans les années 1420), en France, le plus souvent à Paris, un Paris gouverné par les Anglais et leurs alliés Bourguignons. Nous sommes en pleine guerre de Cent-Ans.

   L'auteur Jean d'Aillon (qui utilise un pseudonyme) est un économiste de formation, ancien haut-fonctionnaire reconverti dans le polar historique. Sa documentation semble solide, ce qui ajoute de l'intérêt à ses intrigues policières inventées.

   Le tout début du livre présente la manière (supposée) dont l'auteur a découvert l'existence putative de ce Sherlock médiéval. C'est à la fois facétieux et érudit, à la manière dont Jean d'Aillon construit ses intrigues.

   La particularité de ce polar est que l'histoire qui nous est contée ne consiste pas en la progressive découverte de la manière dont un criminel a agi (ni de son identité). Non, ici, il s'agit d'un complot, qui fait intervenir les rivaux français (armagnacs et bourguignons), la corporation des bouchers de Paris (acteur à part entière, qu'il est bon de ne pas négliger), les Parisiens "ordinaires", les autorités anglaises... et d'autres ressortissants d'outre-Manche, dont les intentions semblent louches.

   C'est donc un roman fouillé, avec un arrière-plan historique travaillé et de multiples intrigues secondaires. Tout va se jouer dans une mystérieuse demeure, la Maison de Mélusine, où vont se croiser (parfois sans se rencontrer) des bouchers criminels, un aristocrate ivre de vengeance (ce qui relie ce roman à celui de Conan Doyle), un bourgeois prétentieux, des complotistes anglais... et nos enquêteurs.

   Edward Holmes est un clerc désargenté, dont deux des demi-frères viennent de décéder (à cause de ces Bloody Frenchies !). Il se cherche une occupation rémunérée... et rencontre un archer, Watson, vétéran de la bataille d'Azincourt, de glorieuse mémoire pour les sujets de la perfide Albion. C'est d'ailleurs l'originalité de cette série de romans (d'un auteur français) que de mettre à l'honneur des personnages de l'autre camp, celui qui combat le dauphin, futur Charles VII.

   Dans cette aventure-ci, on croise des personnages historiques, certains connus comme la reine Isabeau de Bavière et le dauphin Charles, d'autres plus anonymes comme Tanneguy du Châtel et  Jean Chuffart, un chanoine auteur présumé du Journal d'un bourgeois de Paris (hostile aux Armagnacs et donc, plus tard, hostile à Jeanne d'Arc). Ces figures de l'Histoire croisent des personnages inventés, parfois avec malice comme ce greffier (et logeur) Jacques Bonacieux, dont la jeune épouse Constance fait tourner quelques têtes...

   Cela donne une idée des influences littéraires de Jean d'Aillon. Il mêle Conan Doyle à Alexandre Dumas et, globalement, au roman populaire du XIXe siècle. Les chapitres sont courts, avec un aspect feuilletonnant. L'importance de l'arrière-plan historique et le souci du détail "vrai" rapprochent ce roman d'autres séries, comme les Napoléon Bonaparte d'Arthur Upfield (le héros étant un inspecteur métis évoluant dans l'Australie de la première moitié du XXe siècle), les aventures du juge Ti de Robert van Gulik, les oeuvres de Tony Hillerman situées en réserve Navajo ou, plus récemment, les enquêtes du brahmane Doc de Sarah Dars ou celles de Nicolas Le Floch, par Jean-François Parot.

   J'ai lu cette étude en écarlate en moins de deux jours, malgré le boulot, au risque d'écourter une nuit, tellement j'ai trouvé cela passionnant.

jeudi, 14 mai 2020

Des enquêteurs au poil

   La chaîne de télévision 6ter continue de diffuser la saison 6 d'Elementary. On se rapproche (plus ou moins) tranquillement de sa conclusion avec les épisodes inédits de mercredi dernier.

   L'intrigue policière de "La Tête ailleurs" (l'épisode 15) n'est pas la plus passionnante qui soit... mais la découverte du détail anatomique qui permet d'identifier le tueur ne manque pas de sel. Les relations entre les personnages principaux retiennent davantage l'attention. Le choix du successeur de l'inspecteur Marcus Bell donne lieu à quelques moments cocasses et même à une mini-scène de ménage (délicieusement décalée) entre les deux héros :

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   L'épisode 16 (intitulé "Irrésistible Skyler") est vraiment très bon. Un meurtre mystérieux mène les détectives au coeur d'un supposé complot, entre intervention militaire et chercheurs sourcilleux. La solution va venir... d'une "poupée sexuelle" interactive, dont la présence contribue à rendre certaines scènes riches en sous-entendus :

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   Ces deux épisodes sont des intermèdes légers, au cours d'une saison qui va (re)prendre un tour plus sombre.

mardi, 12 mai 2020

Tandem mortel

   La série policière de France 3 nous propose ce soir Le poids de la vérité, un épisode double particulièrement savoureux. L'intrigue est vraiment bien construite, avec de multiples détours. Mais, surtout, les héros passent presque au second plan, laissant un peu plus de lumière au personnage d'Erwan (l'un des lieutenants de la brigade, très consciencieux)... ainsi qu'à celui de sa mère :

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   Cette malicieuse mamie, indépendante et charmeuse, vient mettre un peu d'animation dans la vie trop réglée de son fils. Elle va aussi filer un sacré coup de main aux enquêteurs. Elle est incarnée par Pétronille Moss, épatante dans le rôle.

   Du coup, même si la résolution de l'intrigue est un peu décevante, on passe un très bon moment, d'autant que de nouveaux bouleversements surviennent dans la vie privée des personnages principaux.

Des masques très prisés

   L'Aveyron se déconfine doucement. Rodez a retrouvé son animation et (hélas) ses gaz d'échappement. La ville est redevenue bruyante... mais colorée, grâce à l'inventivité des "couturières de l'extrême", qui ont bricolé des masques maison à l'aide qui d'une vieille nappe, qui d'une ancienne robe, qui d'un caleçon fantaisie, voire d'une gaine usée...

   Et les autres, celles et ceux qui ne sont pas dotés de doigts de fée ? Ben, direction les pharmacies, puis les commerces traditionnels (grandes surfaces et bureaux de tabac). On peut y trouver des masques jetables (à utiliser durant moins de quatre heures), à des prix variables.

   Ainsi, dès la semaine dernière, j'ai pu me procurer (en plus des deux offerts par la mairie de Rodez) quelques masques dans les rares pharmacies ruthénoises déjà pourvues. Ils étaient vendus à 90 ou 95 centimes d'euro l'unité, en petites quantités.

   Plus récemment, j'ai appris qu'une officine située rue Combarel (pas très loin du lieu où s'est récemment produite une rixe qui a failli très mal tourner) les vendait en paquets, à prix intéressant. En effet : le lot de 50 masques (fabriqués en Chine) coûte 37 euros, soit 74 centimes l'unité.

   Mais, dès qu'il est question de guerre des prix, il faut compter sur les grandes surfaces pour décrocher le pompon. Celle qui se trouve en périphérie de Rodez, au pôle Comtal, propose un lot identique à... 24,90 euros, soit 50 centimes l'unité.

   Qui dit mieux ?

lundi, 11 mai 2020

Hommage à Jean Moulin

   C'était à la Une du quotidien aveyronnais Centre Presse, vendredi 8 mai :

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   Était-ce un anniversaire particulier pour le fondateur du CNR, ancien préfet de l'Aveyron ? A priori, non. Il est né le 20 juin 1899 et l'on pense qu'il est décédé des suites des tortures infligées par la Gestapo le 8 juillet 1943. Mais, bon, la capitulation allemande (qui n'a pas mis fin à la Seconde Guerre mondiale, rappelons-le : les combats ont continué en Asie-Pacifique) constitue une sorte d'aboutissement de l'oeuvre résistante de Jean Moulin.

   Un problème surgit à la lecture de la légende de la photographie placée en Une :

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   L'an dernier (tout comme en 2015...), je m'étais amusé à relever les approximations dont ce jour emblématique est victime, au niveau national aussi bien que local. Comme les Alliés refusaient de signer le moindre traité de paix avec l'Allemagne hitlérienne, la conclusion des combats (en Europe) ne pouvait venir d'un armistice, mais d'une capitulation.

   La photographie est par contre intéressante. Peu connue, elle a été prise lors d'un passage de Jean Moulin à Conques. Sur une autre photographie (visible dans le corps de l'article, qui occupe toute la page 5 du numéro de Centre Presse), on le voit en ces lieux, pas très loin de l'église abbatiale, en compagnie de sa mère. Comme tant d'autres, le haut-fonctionnaire républicain a été séduit par la beauté et l'authenticité du village aveyronnais.

   Si certaines de ces photographies sont méconnues, la plupart ont pourtant été déjà présentées au public, en particulier en 2013, année du soixante-dixième anniversaire de sa mort. Ainsi, à Rodez, une chouette exposition était visible aux Archives départementales (où a été prononcée, quatre ans plus tard, une passionnante conférence sur les préfets de l'Aveyron). A Paris, le musée Jean-Moulin avait proposé quelque chose de plus complet. On peut ajouter un dossier téléchargeable sur le site du ministère de l'Intérieur.

   La plupart des photographies (en particulier celles qui montrent Jean Moulin avec ses proches) sont issues de la "collection Escoffier", des cousins de l'ancien préfet évoqués dans un numéro spécial (aujourd'hui introuvable) de la revue Études héraultaises. A tous les Aveyronnais un peu âgés, le nom de cette famille fait immédiatement penser à une ancienne préfète (ancienne sénatrice et ancienne ministre), Anne-Marie Escoffier (née Simon), qui fut membre du PRG, un parti héritier de celui dont fut proche Jean Moulin. Mais je n'ai connaissance d'aucun lien entre André Escoffier (l'époux de l'ancienne préfète) et les cousins de Jean Moulin.

   Quoi qu'il en soit, cet homme-clé de la Résistance a laissé sa trace à Rodez et dans l'Aveyron. On pense évidemment au collège ruthénois qui porte son nom. On pense aussi au récent portrait réalisé en son honneur, et qui a rejoint le salon qui porte son nom. Pas très loin de là, sur un mur extérieur, figure un médaillon (inauguré par Charles de Gaulle en 1961)... qui a jadis subi une petite retouche :

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   Le chiffre 3 semble avoir été gratté ou blanchi. En réalité, à l'origine, je crois que c'est l'année 1944 qui avait été gravée, tant on était peu sûr de la date exacte du décès de Jean Moulin. Les Allemands eux-mêmes ont à l'époque entretenu le mystère à ce sujet. Par la suite, quand il est devenu certain qu'il était mort peu de temps après avoir été torturé par les gestapistes (début juillet 1943), l'année de décès a été corrigée sur le bas-relief.

   Comparé aux fausses gloires sportives ou télévisuelles actuelles, Jean Moulin est un exemple autrement plus inspirant pour les jeunes... et les moins jeunes.

mardi, 05 mai 2020

Double tandem

   France 3 poursuit la diffusion de la quatrième saison de la série Tandem. Les épisodes programmés ce soir sont bien conçus. Dans le premier ("Peaux rouges"), c'est l'intrigue policière qui m'a le plus intéressé. La directrice d'une carrière de bauxite (une SCOP, une entreprise en autogestion si vous préférez) est retrouvée morte. Elle venait d'être élue à ce poste, par ses collègues... et c'est la fille d'un ancien mineur, disparu sans laisser de traces des années auparavant.

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   Les péripéties sentimentales m'ont moins convaincu. Le scénario joue un peu trop sur un quiproquo : l'une des proches du capitaine Marchal est enceinte, mais celui-ci (toujours aussi bien interprété par Stéphane Blancafort) se trompe de personne. Toutefois, comme les acteurs cabotinent malicieusement, ça passe.

   L'épisode 6 ("Plantes mortelles") est presque aussi intéressant. L'intrigue tourne autour d'une plante inconnue, qui pourrait être la cause d'un incendie, d'un conflit professionnel... et d'un meurtre. Les enquêteurs en viennent à s'intéresser à l'ambroisie, une espèce invasive allergisante. Ils finissent par contacter une association fondée par des parents de malades. Dans ses locaux figure une grande carte murale :

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   Cette carte n'est pas fictive. C'est un décalque de celle publiée sur le site du ministère de la Santé. On remarque que l'Aveyron et la plupart des départements de l'ex-région Languedoc-Roussillon (Lozère, Hérault, Aude et Pyrénées-Orientales) sont peu touchés par le phénomène. Pourtant, l'un des exemples de victime est aveyronnais : la pointe qui part de l'une des photographies mène à la région de Millau-Nant (dans le sud-est de l'Aveyron) :

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   Je rassure tout le monde : c'est un cas fictif, comme sans doute tous ceux qui sont disposés autour de la carte de France métropolitaine. Mais cela joue un rôle dans la résolution de l'enquête.

   Du côté de la vie privée des personnages principaux, un couple est en difficulté, tandis qu'un autre semble sur le point de se former...

lundi, 04 mai 2020

Un meurtre clairvoyant

   La neuvième saison de la série Meurtres au paradis se conclut ce soir (sur France 2) par un épisode intitulé "Témoin aveugle". Son intrigue policière est plus complexe que ce que les vingt premières minutes laissent entrevoir. C'est aussi (enfin) l'occasion de voir Aude Legastelois (alias le sergent Madeleine Dumas) dans ses oeuvres. En effet, la comédienne possède un talent caché : elle maîtrise la boxe thaï, ce dont nous avons la preuve au cours de l'épisode :

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   Quant à l'enquêteur principal, Neville Parker (incarné par Ralf Little), il se demande s'il doit rester sur l'île ou bien retrouver son confort anglais monotone. On peut dire qu'il est dans ses petits souliers, voire qu'il a le moral dans les chaussettes :

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   Vivement la saison 10 !

samedi, 02 mai 2020

Miss Meadows (VOD)

   L'héroïne est une institutrice itinérante. Elle effectue des remplacements, dans différents Etats des Etats-Unis. Elle aime les animaux, la nature, les enfants et lit de la poésie. Elle s'habille de manière traditionnelle, portant une robe, des souliers à boucle et des soquettes blanches. On lui donnerait le bon Dieu sans confession.

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   ...sauf que Miss Meadows (Katie Holmes, formidable) est une justicière dans l'âme. Cela fait d'elle une sorte de mélange entre Mary Poppins et... l'inspecteur Harry ! Elle va successivement se retrouver confrontée à un harceleur-violeur, un braqueur-assassin et des pédophiles. Ne vous inquiétez pas trop : la jeune femme a de la ressource et, quelle que soit la situation, elle reste polie.

   Ce film baigne dans une ambiance surréaliste. On est dans une banlieue tranquille, une sorte d'isolat temporel où vont s'entrechoquer les valeurs du passé et le pire du monde contemporain. Ce "cloaque contaminé de haine et de médiocrité", comme le déclare la mère de l'héroïne, a besoin de citoyens vertueux... et engagés. Autant dire que le propos n'est pas "politiquement correct".

   Le constat de départ est susceptible d'évoluer. Miss Meadows rencontre un shérif doux et prévenant. Parviendra-t-il à l'aider à surmonter le traumatisme qui a marqué son enfance ? Lui qui est chargé de débusquer le "justicier" qui sévit dans le comté, va-t-il mener son enquête jusqu'à son terme ? Suspens...

   J'ai beaucoup aimé ce film décalé, servi par une petite musique au diapason de l'ambiance de fausse innocence dans laquelle baigne cette histoire très originale.

22:06 Publié dans Cinéma, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Le retour d'"Elementary"

   Alors que la septième et dernière saison de la série "holmsienne" s'est conclue l'été dernier aux Etats-Unis, en France, M6 avait interrompu la diffusion de la sixième saison en plein automne, sans doute en raison d'audiences décevantes. Depuis, on a eu droit à des rediffusions, sur 6ter, la "petite soeur", la troisième chaîne du groupe (avec M6 et W9). Mercredi a vu enfin la programmation d'aventures inédites.

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   La première s'intitule "La Trève". C'est l'épisode 11 de la saison 6. L'intrigue tourne autour d'un trafic de cigarettes et de ses juteux profits. Dans le même temps, Holmes enquête pour savoir si la femme qu'il a follement aimée (la sulfureuse Jamie Moriarty) n'a pas le projet de faire assassiner son père, dont il semble se rapprocher à cette occasion.

   Dans la foulée a été diffusé "Los ladrones" (l'épisode 12), dont l'histoire est assez complexe. Il est d'abord question d'un enlèvement et de sexe en ligne. Les détectives vont se lancer sur les traces d'un gang de motards, mais aussi à la recherche de curieux inventeurs. En parallèle, on suit l'évolution de l'intrigue fil rouge. Holmes est sur le point d'entrer en contact avec Moriarty... tout en se divertissant avec l'étude d'une mort mystérieuse (particulièrement insolite) :

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LBJ (VOD)

   Ces initiales (au sens évident pour un spectateur américain) masquent (pour les autres) l'identité du 36e président des Etats-Unis, Lyndon Baines Johnson, qui a eu droit a un mini-biopic, il y a deux ans. En France, il est sorti directement en vidéo, sous le titre L.B. Johnson, après Kennedy. Je n'en avais même jamais entendu parler.

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   Et pourtant, la distribution est prestigieuse. Le couple (pas encore présidentiel au moment où démarre l'histoire) est incarné par Jennifer Jason Leigh (méconnaissable) et Woody Harrelson (excellent). Je signale aussi la très bonne composition de Jeffrey Donovan en John Kennedy. (Le même acteur avait interprété Robert, le frère de John, dans le J. Edgar de Clint Eastwood !). Parmi la pléiade de seconds rôles, on remarque aussi Bill Pullman (en sénateur démocrate très progressiste), Thomas Howell ou encore Wallace Langham, un ancien des Experts incarnant ici l'un des conseillers du jeune président, un certain Arthur Schlesinger :

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   La première partie est conçue comme une série d'allers-retours entre la journée du 22 novembre 1963 et les années précédentes, de la campagne présidentielle de 1960 aux premières réalisations de l'administration Kennedy. Johnson n'y paraît pas particulièrement à son avantage. Certes, il dirige la majorité démocrate au Sénat (sous le républicain Eisenhower), mais les élites de son parti le snobent. C'est un gars du Sud, pas très cultivé, un Texan avec un drôle d'accent et des manières jugées parfois un peu frustres.

   Dans la version originale, cela donne lieu à quelques quiproquos savoureux, comme lorsque Johnson dit à un conseiller démocrate : "Call my taylor !" (Appelle mon tailleur !)... son interlocuteur se demandant quel "Mac Taylor" il doit joindre. Plus drôle encore est cet échange téléphonique rageur, au cours duquel Johnson essaie de faire comprendre à son correspondant qui il est : "I'm fucking him !" (Mais, putain, je suis lui !)... l'interlocuteur semblant comprendre qu'il "baise" Johnson... Le film ne cache pas que le futur président était un peu brut de décoffrage, continuant de régler ses affaires aux toilettes, porte ouverte :

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   Quoi qu'il en soit, dans la course à l'investiture démocrate, l'homme le plus influent du Sénat des Etats-Unis se fait damner le pion par le fils de bourges de la côte Est. Dans la foulée, il accepte de devenir le numéro 2 du ticket démocrate, seule solution pour rassembler un électorat hétéroclite et ainsi parvenir à battre le principal adversaire, le vice-président sortant, un certain Richard Nixon.

   Les acteurs et le metteur en scène montrent très bien les ambiguïtés du ticket Kennedy-Johnson. Le premier veut neutraliser celui qui pourrait contrecarrer ses projets au Congrès... et peut-être aussi avoir à proximité de lui un autre son de cloche que celui des intellos progressistes qui l'entourent. De son côté, Johnson pense que sa connaissance du monde parlementaire, de ses coutumes et son habileté à créer des compromis feront de lui l'homme indispensable. Il surestime sa marge de manoeuvre en tant que vice-président. A l'un de ses proches qui lui affirme que c'est une tâche ingrate, il répond que cela ne peut pas être pire que d'enseigner à des gamins du comté de Blanco. C'est une allusion aux débuts de Johnson dans la vie active. Avant de se consacrer pleinement à la politique, il a été quelques temps instituteur au Texas (dans de petites villes comme Cotulla et Pearsall, mais aussi brièvement à Houston).

   A la fin de 1963, alors que Kennedy s'est déjà lancé dans la campagne pour sa réélection, Johnson semble sur le déclin. Il est de moins en moins écouté en haut lieu et, du côté des démocrates texans, on le considère de plus en plus comme un traître. L'assassinat de JFK rebat les cartes. A la stupeur de certains de ses amis politiques, Johnson a non seulement endossé le programme de son prédécesseur, mais il l'a amplifié, lui donnant une coloration plus sociale. Ce film vise donc à réhabiliter ce président méconnu (souvent calomnié dans les productions hollywoodiennes).

   Hélas, ce fut un cuisant échec commercial. Sa production coûta 20 millions de dollars et il en rapporta moins de trois.

  

mercredi, 29 avril 2020

Un tandem de rôles étonnant

   Depuis la semaine dernière, je suis régulièrement la série Tandem, diffusé sur France 3. Dans la foulée des épisodes inédits (ceux de la quatrième saison), la chaîne a eu la bonne idée de reprogrammer les histoires plus anciennes, celle de la deuxième saison. C'est l'une de ces rediffusions qui m'a permis de remarquer une incongruité dans la distribution :

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   Dans "Instinct de survie" (datant de 2017), le duo d'enquêteurs est amené à interroger le contremaître d'une imprimerie (à droite ci-dessus), incarné par Patrick Descamps. Or, trois ans plus tard, on retrouve ce même acteur, dans le premier épisode de la saison 4 intitulé "Résurrection"... sauf qu'il y incarne désormais un colonel de gendarmerie, père de l'héroïne de surcroît :

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   Pourtant, la personne en charge de la distribution n'a pas changé entre la saison 2 et la saison 4. Il s'agit de Sophie Nardone. Mais, en regardant attentivement le générique de fin, j'ai remarqué que ses subordonnées n'étaient pas les mêmes :

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mardi, 28 avril 2020

Tandem archéologique

   France 3 poursuit la diffusion de la quatrième saison de la série Tandem (commencée la semaine dernière). Le premier épisode programmé ce soir (intitulé "Fouilles mortelles") a pour cadre un site archéologique, riche en vestiges du peuple gallo-romain des Samnagenses.

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   La difficulté à prononcer le nom de ce peuple (qui a bien existé) est l'un des running gags de l'épisode, à l'intrigue bien construite. L'arrière-plan archéologique a été soigné, avec l'insertion dans le récit d'une statuette (qui pourrait représenter une divinité celte ou romaine) susceptible de jouer un rôle dans la résolution de l'affaire :

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   Néanmoins (si mes observations sont exactes), le site où une partie de l'épisode a été tourné n'a rien à voir avec les Gallo-Romains. Il se trouve à Gigean (entre Montpellier et Sète), où subsistent les vestiges de l'abbaye de Saint-Félix-de-Montceau. C'est un peu plus loin, à Murviel-les-Montpellier, que se trouvent les traces de l'ancien chef-lieu des Samnagenses, sur le site du Castellas.

   L'épisode inédit suivant est tout aussi bien construit. Il s'intitule "Les mots de Judith" et a l'illettrisme pour arrière-plan. Mais, pour moi, plus que les méandres (pas trop sinueux) de l'enquête, c'est le cabotinage des deux acteurs principaux, Astrid Veillon et Stéphane Blancafort, qui donne tout son sel à cette série. On sent que le capitaine est toujours amoureux de son ex-épouse (la commandante). De son côté, celle-ci déploie des trésors de discrétion pour concilier sa nouvelle vie sentimentale et ses obligations familiales.

dimanche, 26 avril 2020

Léon (VOD)

   Je n'ai pas en mémoire d'avoir vu ce film de Luc Besson au cinéma, contrairement au Grand Bleu et au Cinquième Élément. Je pense que j'ai déjà dû le regarder à la télévision, mais j'en avais gardé un souvenir très flou. J'ai trouvé intéressant de me replonger dans cette histoire avec le regard d'un spectateur de 2020, qui connaît la suite de la carrière et (d'une partie) de la vie de L. Besson.

   Jean Reno est vraiment bon en tueur méthodique et mutique. L'ensemble des seconds rôles est au diapason, avec notamment un excellent Gary Oldman. La réalisation est assez fouillée. On sent le metteur en scène soucieux de trouver des angles d'attaque un poil inventifs. C'est d'un meilleur niveau que le récent Anna. De surcroît, les scènes d'action ou de tension (très bien foutues) sont souvent émaillées d'humour. On ne s'ennuie pas une seconde.

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   Il reste la grosse ambiguïté du film, qui ressort davantage de nos jours qu'à l'époque : la relation entre le tueur et Mathilda, l'orpheline qu'il recueille, incarnée avec talent par Natalie Portman alors toute jeune :

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   D'un côté, j'ai aimé le lien qui se noue entre le tueur solitaire et celle qui fait tout pour devenir son apprentie. Il commence à lui enseigner les bases du "métier", tandis qu'elle lui apprend à lire et écrire correctement. L'attachement aurait pu se limiter à une relation de type père-fille (avec l'aspect transmission professionnelle en plus), mais plusieurs scènes l'orientent dans une direction plus ambiguë. Je pense en particulier à celle du jeu de devinette, qui voit la jeune comédienne (12-13 ans à l'époque) mimer successivement Madonna et Marilyn Monroe, prenant des poses suggestives. Il y a aussi certaines scènes coupées (pas disponibles dans la VF), où la naissance d'une relation sentimentale est envisagée. Fort heureusement, le film ne va pas trop loin.

   A la décharge de Luc Besson, je me dois d'ajouter que l'hypersexualisation du personnage de Mathilda est cohérente avec le reste du film. Quant on voit de quelle manière s'habillent sa belle-mère et sa demi-soeur (dont on se demande si elles ne font pas le trottoir...), il n'est pas étonnant que la gamine soit vêtue de manière aguicheuse. Par contre, elle n'est pas vulgaire, elle.

   En 2024, le film aura trente ans... et l'on attend toujours sa suite (centrée sur le personnage de Mathilda, devenue adulte), souvent évoquée, toujours repoussée jusqu'à présent. Je crois qu'il y a un problème de droits, qui date de l'époque où Luc Besson a quitté la Gaumont pour fonder sa propre maison de production. Le projet dépend aussi beaucoup des intentions de Natalie Portman, dont l'agenda est désormais très chargé... et qui n'a peut-être plus envie de voir son nom associé, d'une manière ou d'une autre, à celui de Luc Besson.

   PS

   Vers la fin du film, dont l'action se déroule à New York, on aperçoit un équipement urbain étonnant... un téléphérique, appelé outre-Atlantique le Roosevelt Island Tramway.

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   J'ajoute qu'au XXIe siècle, quand il a fallu moderniser l'équipement, c'est l'entreprise française Pomagalski qui a été retenue.

13:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films