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samedi, 06 juin 2020

Archéologie précolombienne

   Durant la période de confinement, j'ai pris l'habitude d'explorer les possibilités de la télévision de rattrapage. En matière de documentaire, incontestablement, c'est l'offre des chaînes publiques qui est la plus intéressante.

   Ainsi, j'ai récemment découvert que, bien avant les Incas, une autre civilisation avait occupé les alentours du célèbre lac Titicaca, à la frontière du Pérou et de la Bolivie. Il s'agit des Tiwanaku. France 5 propose pendant encore quelques jours un documentaire retraçant une campagne de fouilles autour et au fond du lac. Outre les enseignements civilisationnels qu'il offre, le film est une passionnante leçon d'archéologie sous-marine :

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   On retrouve presque les mêmes protagonistes dans un documentaire plus récent, diffusé sur Arte. On voit ce que sont devenues les premières découvertes et l'on suit une nouvelle campagne de fouilles, toujours menée avec l'accord des communautés locales (des Aymaras) :

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   Ce deuxième film fait partie d'une série documentaire, Enquêtes archéologiques, présentée par le Belge Peter Eeckhout, qui se révèle à la fois pertinent et agréable à écouter. L'un des volets de la série permet d'ailleurs de suivre ses propres fouilles, elles aussi au Pérou, au sud de Lima, sur le site de Pachacamac, un sanctuaire inca qui eut son heure de gloire, avant de subitement péricliter.

   Ici encore, les recherches des archéologues permettent de comprendre que le site a été occupé par d'autres peuples, avant qu'il n'atteigne son apogée sous les Incas. Parmi ces peuples se trouvent les Ichmas, auteurs d'étranges sculptures :

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   Le documentaire est passionnant à suivre, certaines des découvertes étant stupéfiantes :

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   Mais le plus étonnant est l'aura dont a bénéficié le site, qui a accueilli des pèlerins venant d'un territoire beaucoup plus étendu qu'on ne l'aurait pensé, de prime abord :

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   Cette succession de civilisations est aussi présente dans Le secret des lignes de Nazca, qui traite d'un sujet qu'on pourrait croire rebattu... eh bien, non ! L'archéologue qui accompagne l'animateur explique avec de grandes qualités pédagogiques comment ces oeuvres impressionnantes ont pu être réalisées avec des moyens modestes. Il en fait la démonstration avec un géoglyphe en forme de spirale :

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   On comprend aussi qu'il n'était pas nécessaire de disposer d'un aéronef pour visualiser le résultat. En grimpant de quelques dizaines de mètres, sur une colline proche, les deux hommes ont une vue très nette du modeste tracé qu'ils viennent de réaliser :

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   La dernière partie du film, tout aussi palpitante, s'attache à de mystérieux tumuli, dont la création semble liée à celle des géoglyphes :

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   Si ce périple sud-américain ne vous a pas lassés, je vous recommande, en guise de dessert, un énième documentaire (diffusé sur France 5) consacré à un site emblématique de la région : Machu Picchu, le secret des Incas. Les auteurs abordent toutes les hypothèses (sérieuses) émises concernant le fonctionnement des lieux : observatoire astronomique, résidence impériale, refuge, centre administratif, site sacré ?

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   En même temps, on découvre des aspects plus pratiques, comme le lien entre architecture et mouvements solaires, les techniques de construction, la création des terrasses agricoles, l'approvisionnement en eau et le réseau de voies de communication.

   Que la télévision est belle quand elle se fait éducative !

jeudi, 04 juin 2020

Retour à Londres

   Hier soir, la chaîne 6ter a diffusé le 21e et dernier épisode de la sixième saison de la série Elementary, "Une issue improbable". On y découvre la conclusion de l'arc narratif impliquant Michael Rowan, le tueur en série qui s'était rapproché de Sherlock. Les scénaristes ont particulièrement bien ménagé le suspens concernant l'identité d'un assassin.

   Mais là n'est pas le seul intérêt de l'histoire. On finit par retrouver Holmes sortant d'un immeuble dont l'adresse n'est sans doute inconnue d'aucun des fans de la série :

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    Quelques instants plus tard, on nous montre les deux héros marchant dans une rue qui ne peut être que britannique :

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   Sauf que... voici ce qui se trouvait (en 2018) à l'emplacement présumé du 221b Baker Street, à Londres :

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   C'est un boulevard à grande circulation, où les rez-de-chaussée sont occupés par des commerces. Cela n'a rien à voir avec la rue fictive, visiblement située dans un quartier résidentiel bourgeois. En fait, d'après le site IMDb, l'épisode a été intégralement tourné aux Etats-Unis (ce dont on se doutait, pour des raisons budgétaires), plus précisément à New York.

   Mais l'histoire ne s'arrête pas là, puisque c'est la deuxième fois que les héros de la série se rendent dans le pied-à-terre londonien du détective. La première fois, c'était dans le premier épisode de la saison 2... et ce n'était ni le même type de rue, ni le même type d'immeuble que celui qui est visible dans l'épisode final de la saison 6 :

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   Cet immeuble-ci se trouve bien à Londres, mais pas au 221b Baker Street. Toujours d'après l'IMDb, il est situé au 85 Redchurch Street.

   Quoi qu'il en soit, cette nouvelle parenthèse londonienne est la bienvenue, et l'on attend désormais avec impatience la diffusion des treize épisodes de la septième et ultime saison.

mercredi, 27 mai 2020

Le Canard délivré

   Deux semaines que j'attendais cela : le retour du Canard enchaîné chez les marchands de journaux. Déjà, durant la période de confinement (à partir de l'exemplaire daté du 25 mars), il avait fallu supporter de ne lire qu'un demi-numéro (quatre pages au lieu de huit).

   Le 13 mai, ô surprise, les présentoirs étaient vides... et le sont restés jusqu'à ce matin. La raison en est un mouvement de grève de l'inénarrable syndicat du Livre, mouvement qui a aussi frappé les quotidiens nationaux et les magazines.

   Comme les autres médias en ont très peu parlé (paralysés par la trouille qu'inspire ce syndicat aux méthodes qui n'ont pas grand chose à voir avec la démocratie), je conseille à ceux que le sujet intéresse d'aller lire une excellente enquête publiée il y a deux ans dans l'hebdomadaire Le 1. Vous y découvrirez peut-être avec surprise le montant des salaires de certains des employés de Presstalis... N'hésitez pas à aller en toucher deux mots à votre buraliste / marchand de journaux préféré. Nul doute qu'il aura des anecdotes croustillantes à vous distiller sur des personnes à l'utilité contestable, mais palpant 4-5000 euros par mois...

   Revenons à nos canetons. Ne voyant pas mon hebdomadaire préféré venir, je suis allé à lui, sur internet. J'ai payé pour le lire en ligne. Le journal n'est pas téléchargeable, il est juste consultable... et uniquement durant sa semaine de parution. On peut zoomer fortement sur les pages pour afficher les différents encadrés en grand. Mais, pour un vieux lecteur comme moi, attaché à la version papier, ce fut un calvaire. Je n'ai réussi à lire que trois pages, mal de crâne à la clé.

   Le numéro paru ce mercredi 27 mai ne contient pas d'article-enquête fracassant, mais les fulgurances satiriques (écrites comme dessinées) dont il est parsemé sont toujours aussi réjouissantes.

lundi, 25 mai 2020

Incendie "gilet-jaunesque"

   L'événement a fait la Une de la presse locale, notamment de Centre Presse : dans la nuit de samedi à dimanche, le campement d'un groupe de "gilets jaunes" locaux (qui venaient de s'y réinstaller) a été victime d'un incendie, qu'on pense volontaire :

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   De manière un peu emphatique, le quotidien aveyronnais qualifie de "QG" une installation précaire (et... illégale), où les manifestants ont eu du mal à réunir une dizaine de personnes pour faire bloc sur la photographie destinée à être publiée dans le journal.

   On l'imagine sans peine, à l'heure actuelle, les hypothèses vont bon train. Avant d'y revenir, il est bon de prendre un peu de recul, parce que ce n'est pas la première fois qu'un tel incident se produit à Rodez, sur un rond-point occupé par les "gilets jaunes".

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   Dans cette zone, située au nord et nord-ouest du centre-ville de Rodez, trois ronds-points ont été successivement / simultanément occupés par des manifestants gilettés. Leur premier "QG" fut situé à Saint-Félix (noté S-F sur le plan), véritable carrefour où aboutissent la route d'Albi, la voie permettant de rejoindre la route de Villefranche-de-Rouergue et de Decazeville, l'une des entrées de Rodez (quartier Saint-Éloi), ainsi que la rocade passant par Onet-le-Château pour déboucher sur la partie de la RN 88 menant à Sévérac-d'Aveyron. Au plus fort du mouvement gilet-jaunesque, ce fut un point noir de la circulation locale... que les automobilistes ruthénois bien renseignés avaient appris à contourner.

   Cela n'a pas empêché la tension de monter, jusqu'en janvier 2019 (une autre nuit de samedi à dimanche... tiens donc !), lorsque le baraquement des "gilets jaunes" a pris feu. Si, du côté des manifestants, on dénonçait une action hostile, à Rodez, la population pensait plutôt (peut-être de manière injuste) que les libations qui s'étaient déroulées en cet endroit pourraient avoir provoqué un malencontreux accident. Une autre hypothèse n'a quasiment pas été abordée (en public) : la présence, à proximité, d'un quartier réputé "sensible" de la commune de Rodez, celui de Saint-Éloi Ramadier. On en voit les immeubles à l'arrière-plan du reportage diffusé sur France 3 (auquel on peut accéder par le lien précédent).

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   Attention. Loin de moi l'idée de suggérer que, parce qu'il existe, à proximité de ce rond-point, un quartier populaire multiethnique, c'est dans celui-ci qu'il faut rechercher le(s) coupable(s) du délit. Mais, un an plus tôt (en janvier 2018), le centre social de ce quartier avait lui aussi été victime d'un incendie volontaire. Il n'est pas inenvisageable qu'un groupe de jeunes désoeuvrés ait voulu faire joujou avec les allumettes et les palettes de bois des "gilets jaunes". Depuis, pas de nouvelle.

   C'est après ce premier incendie que les "gilets jaunes" ont décidé de s'installer ailleurs (loin du parking du McDonald's, dont le directeur était peut-être lassé de cette proximité gênante... et des places occupées toute la journée par les véhicules de certains manifestants). Dans un premier temps, c'est au rond-point des Moutiers (noté LM sur le plan visible plus haut) que se sont implantés les continuateurs, avant qu'un groupe scissionniste n'aille s'installer plus à l'ouest, au giratoire de Calcomier (noté C sur le plan).

   Localement, on a beaucoup glosé sur les raisons de la division. Certains ont évoqué une opposition géographique, entre d'un côté les "gilets jaunes" du centre de Rodez et du Faubourg (aux Moutiers) et de l'autre ceux originaires du nouveau quartier de Bourran (qui auraient privilégié Calcomier, plus proche de chez eux). Ce genre de raisonnement pourrait fonctionner si les manifestants étaient des ressortissants ruthénois. Il me semble que les deux groupes avaient des origines communales plus diverses. Comme cause de la scission, on a aussi avancé une divergence de stratégie militante. Au final, il semblerait que différentes sensibilités politiques aient eu de plus en plus de mal à cohabiter. Aux Moutiers se seraient installés les "gilets jaunes" se voulant apolitiques (ce que de très mauvaises langues traduisaient par "plutôt d'extrême-droite", RN-DLF-UPR). Calcomier serait devenu le pôle le plus engagé dans le militantisme politique (sous-entendu à l'extrême-gauche, LFI-PCF-NPA-LO).

   On se rapproche des discussions sur le sexe des anges, d'autant qu'on parle de groupes très réduits (de l'ordre de quelques dizaines de personnes, à leur apogée). Mais ces groupes ont suscité la colère de nombreux automobilistes (parmi ceux qui ne klaxonnaient pas au passage... mais aussi parmi ceux qui klaxonnaient hypocritement, pour passer plus facilement).

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   A l'été 2019, ce fut au tour du campement des Moutiers (ci-dessus), tout aussi illégal que le précédent, d'être victime d'un mystérieux incendie. Celui de Calcomier II vient de subir le même sort, suscitant autant d'interrogations.

S'agit-il d'un accident, résultat d'un geste malheureux d'un "gilet jaune" resté tardivement sur place (et qui n'oserait pas l'avouer à ses camarades) ?

S'agit-il d'un acte volontaire commis par des "gilets jaunes" dissidents ?

S'agit-il d'un acte volontaire des occupants eux-mêmes, tentant par là de se présenter en victimes ?

S'agit-il d'un acte volontaire commis par des personnes opposées au mouvement (et redoutant la mise en place de nouveaux barrages) ? Si oui, ces personnes sont-elles impliquées dans les autres incendies ?

   Ce lundi soir, le site a retrouvé son calme. Les services de la mairie de Rodez semblent avoir nettoyé les lieux et des barrières de protection ont été posées. Il reste à espérer que l'enquête apportera des réponses claires.

samedi, 23 mai 2020

Haut les masques !

   Soucieux de favoriser l'emploi local, je me suis décidé à acheter des masques de couturières, en tissu. Je les ai trouvés à Rodez, en centre-ville, à proximité du bureau de Poste et de la Maison du livre. La boutique s'appelle Au Fil à coudre.

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   En voici un, vendu cinq euros... et réversible, selon la couturière. En théorie, donc, un côté peut servir le matin, l'autre l'après-midi. Je suis toutefois dubitatif. Si l'on retourne le masque l'après-midi, on risque de mettre en contact avec son visage une partie qui a récupéré (et, normalement, filtré) les effluves extérieurs. Néanmoins, le masque pouvant subir une dizaine de lavages, il évite d'utiliser autant de masques jetables, fabriqués en Chine. Cela m'amène à dresser un petit bilan comparatif :

 

   LES PLUS DU MASQUE EN TISSU

- Il est plus joli que les masques "chirurgicaux".

- Il sent meilleur.

- Il est plus doux au toucher (sur le visage).

- Il est réutilisable (après lavage).

- Il est "made in France" et même "made in Aveyron" (..."made in Rodez").

 

LES MOINS DU MASQUE EN TISSU

- Il épouse moins bien la forme du visage que les masques jetables.

- Etant plus épais, il est plus pénible à porter en période de chaleur.

- Le doute subsiste quant à son efficacité à filtrer les particules contaminées les plus fines.

 

Je compte continuer à utiliser les deux types de masques... d'autant que, la semaine prochaine, les habitants des communes de Rodez Agglomération vont bénéficier d'un masque lavable gratuit.

vendredi, 22 mai 2020

Le chien des Basqueville

   Non, il n'y a pas d'erreur. Ce billet a pour titre celui d'un polar historique signé Jean d'Aillon (auquel on doit aussi Une étude en écarlate, dont j'ai parlé la semaine dernière).

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   Évidemment, le titre est un clin d'oeil à l'oeuvre d'Arthur Conan Doyle (Le Chien des Baskerville). Dans cette nouvelle enquête, le Sherlock Holmes médiéval va faire la rencontre de Gracieux, un... chien, appartenant à la famille des Basqueville. Il va aider notre héros... et parfois se montrer redoutable. Mais ce n'est pas un véritable tueur d'hommes. Non, en ce domaine, les bipèdes sont hélas bien plus efficaces.

   Outre la présence d'un chien, l'autre point commun est qu'une affaire d'héritage et de filiation est au coeur de l'intrigue. Mais l'auteur ne se contente pas de décaler l'histoire d'origine, il la replace dans le contexte des années 1420 et des complots politiques qui animent l'époque.

   A la fin de l'ouvrage, Jean d'Aillon prend un malin plaisir à préciser que le nom de famille n'est pas inventé. Il cite même une étude historique (ancienne). Les Baskerville anglais descendraient de Basqueville normands ! Les curieux peuvent aussi se rendre sur un site internet consacré à l'actuelle commune de Bacqueville-en-Caux.

   Dans cette deuxième (en réalité troisième, la deuxième figurant dans un recueil) enquête, on retrouve Edward Holmes et Gower Watson installés dans la demeure acquise à la fin de leurs précédentes aventures. Le clerc perspicace a désormais l'oreille de la reine Isabeau, qui fait appel à lui quand une affaire délicate nécessite intelligence et discrétion.

   Cette fois-ci, Holmes (un Anglais de Paris, rappelons-le) est chargé de se rendre en Normandie, pour récupérer un mystérieux coffret, auquel tiennent à la fois une ravissante veuve et la reine Isabeau. La première partie du roman relate le voyage, qui évidemment ne va pas se dérouler comme prévu. Holmes le clairvoyant va se faire berner.

   Durant la seconde partie, l'intrigue fait intervenir de nouveaux protagonistes. Outre la reine, le duc de Bourgogne et la belle-mère du dauphin (futur Charles VII) se mettent en quête du contenu du coffret, pendant que sévissent d'étranges maîtres-chanteurs.

   Contrairement à la trame narrative d'Une étude écarlate, celle-ci ménage longtemps le suspens quant à l'identité de certains comploteurs. Par contre, le même procédé est mis en oeuvre : des groupes de personnages au départ ignorants les uns des autres vont se croiser, voire s'affronter.

   C'est toujours aussi bien écrit (avec parfois un foisonnement excessif de détails), documenté... et enlevé. Aux amateurs de l'univers holmsien, je signale que ce roman marque l'apparition d'un enquêteur judiciaire nommé Grégoire Lestrade. On y voit aussi le héros recruter ses deux premiers informateurs irréguliers.

   Comme le précédent, j'ai adoré.

mardi, 19 mai 2020

Tandem de ruptures

   La comédie policière diffusée par France 3 se révèle être la série la plus rafraîchissante du moment. Ce mardi soir sont diffusés deux nouveaux épisodes inédits.

   Le premier, "Le jeune homme et la mer" (le neuvième de la saison 4), a pour arrière-plan le milieu du kitesurf. L'intrigue policière est correctement conçue mais, là encore, ce sont les péripéties de la vie privée des personnages principaux qui donnent toute sa saveur à l'épisode. Les parents de la commandante Léa Soler sont séparés. Son père (le colonel de la brigade) squatte chez Paul, son ex-gendre, avec lequel il s'entend bien. Il décide même de retourner sur le terrain, ce qui crée quelques situations cocasses. Toutefois, les meilleurs moments restent ceux qui confrontent les deux héros, l'une des scènes se concluant de manière particulièrement drôle :

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   Le second épisode inédit s'intitule "Or blanc". Il a pour cadre le monde viticole... et celui du jeu. C'est toujours globalement bien construit, avec en bonus de savoureuses pointes d'humour. C'est au tour de Léa d'accueillir chez elle l'un de ses parents séparés... sa mère, avec laquelle elle était un peu fâchée. Dans le même temps, elle doit gérer les débuts agités de son fils Thomas chez les pompiers... et les fantaisies vestimentaires du lieutenant Erwan Lebellec, qui lui aussi héberge sa mère, un personnage fantasque que l'on a découvert la semaine dernière.

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  On attend avec impatience les derniers épisodes de la saison, qui seront diffusés la semaine prochaine.

samedi, 16 mai 2020

Le retour des touristes dans l'Aveyron

   Cet après-midi, dans les rues de Rodez, même si le soleil jouait à cache-cache avec les nuages, on pouvait distinguer (malgré les masques) quelques nouveaux visages, dont l'apparition coïncide avec celle de véhicules aux plaques d'immatriculation non aveyronnaises.

   Cela correspond à ce qu'on peut lire dans un article du Monde : les réservations en ligne (de logements de particuliers) pour les mois de juillet-août sont en augmentation dans plusieurs départements ruraux, dont l'Aveyron (+ 22 %). La version numérique de l'article est illustrée d'infographies éclairantes.

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   Sur la carte, on peut constater que la région Midi-Languedoc concentre 113 000 des 844 100 propriétés mises en location en France métropolitaine (soit plus de 13 %, dans une région qui abrite environ 9 % de la population de Métropole). Seules les régions PACA, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine (de peu) font mieux.

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   Au sein de la région Midi-Languedoc, on remarque que 65-70 % des propriétés mises en location se trouvent à  la campagne, ce qui avantage les départements ruraux comme l'Aveyron.

   Le succès de ce mode de tourisme pourrait contribuer à relancer l'économie des départements concernés. Le déconfinement progressif et mesuré pourrait déboucher sur un été profitable pour tous.

Sherlock au Moyen Age

   Récemment, je butinais dans les rayons d'une librairie, en quête de nourriture spirituelle divertissante, lorsque je suis tombé sur ceci :

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   C'est le titre qui a attiré mon attention. C'est une référence transparente à la première enquête de Sherlock Holmes publiée par Arthur Conan Doyle, Une Étude en rouge. Ce n'est qu'ensuite que j'ai lu le petit texte, qui évoque les aventures d'un Edward Holmes et d'un Gower Watson. Ils évoluent au début du XVe siècle (dans les années 1420), en France, le plus souvent à Paris, un Paris gouverné par les Anglais et leurs alliés Bourguignons. Nous sommes en pleine guerre de Cent-Ans.

   L'auteur Jean d'Aillon (qui utilise un pseudonyme) est un économiste de formation, ancien haut-fonctionnaire reconverti dans le polar historique. Sa documentation semble solide, ce qui ajoute de l'intérêt à ses intrigues policières inventées.

   Le tout début du livre présente la manière (supposée) dont l'auteur a découvert l'existence putative de ce Sherlock médiéval. C'est à la fois facétieux et érudit, à la manière dont Jean d'Aillon construit ses intrigues.

   La particularité de ce polar est que l'histoire qui nous est contée ne consiste pas en la progressive découverte de la manière dont un criminel a agi (ni de son identité). Non, ici, il s'agit d'un complot, qui fait intervenir les rivaux français (armagnacs et bourguignons), la corporation des bouchers de Paris (acteur à part entière, qu'il est bon de ne pas négliger), les Parisiens "ordinaires", les autorités anglaises... et d'autres ressortissants d'outre-Manche, dont les intentions semblent louches.

   C'est donc un roman fouillé, avec un arrière-plan historique travaillé et de multiples intrigues secondaires. Tout va se jouer dans une mystérieuse demeure, la Maison de Mélusine, où vont se croiser (parfois sans se rencontrer) des bouchers criminels, un aristocrate ivre de vengeance (ce qui relie ce roman à celui de Conan Doyle), un bourgeois prétentieux, des complotistes anglais... et nos enquêteurs.

   Edward Holmes est un clerc désargenté, dont deux des demi-frères viennent de décéder (à cause de ces Bloody Frenchies !). Il se cherche une occupation rémunérée... et rencontre un archer, Watson, vétéran de la bataille d'Azincourt, de glorieuse mémoire pour les sujets de la perfide Albion. C'est d'ailleurs l'originalité de cette série de romans (d'un auteur français) que de mettre à l'honneur des personnages de l'autre camp, celui qui combat le dauphin, futur Charles VII.

   Dans cette aventure-ci, on croise des personnages historiques, certains connus comme la reine Isabeau de Bavière et le dauphin Charles, d'autres plus anonymes comme Tanneguy du Châtel et  Jean Chuffart, un chanoine auteur présumé du Journal d'un bourgeois de Paris (hostile aux Armagnacs et donc, plus tard, hostile à Jeanne d'Arc). Ces figures de l'Histoire croisent des personnages inventés, parfois avec malice comme ce greffier (et logeur) Jacques Bonacieux, dont la jeune épouse Constance fait tourner quelques têtes...

   Cela donne une idée des influences littéraires de Jean d'Aillon. Il mêle Conan Doyle à Alexandre Dumas et, globalement, au roman populaire du XIXe siècle. Les chapitres sont courts, avec un aspect feuilletonnant. L'importance de l'arrière-plan historique et le souci du détail "vrai" rapprochent ce roman d'autres séries, comme les Napoléon Bonaparte d'Arthur Upfield (le héros étant un inspecteur métis évoluant dans l'Australie de la première moitié du XXe siècle), les aventures du juge Ti de Robert van Gulik, les oeuvres de Tony Hillerman situées en réserve Navajo ou, plus récemment, les enquêtes du brahmane Doc de Sarah Dars ou celles de Nicolas Le Floch, par Jean-François Parot.

   J'ai lu cette étude en écarlate en moins de deux jours, malgré le boulot, au risque d'écourter une nuit, tellement j'ai trouvé cela passionnant.

jeudi, 14 mai 2020

Des enquêteurs au poil

   La chaîne de télévision 6ter continue de diffuser la saison 6 d'Elementary. On se rapproche (plus ou moins) tranquillement de sa conclusion avec les épisodes inédits de mercredi dernier.

   L'intrigue policière de "La Tête ailleurs" (l'épisode 15) n'est pas la plus passionnante qui soit... mais la découverte du détail anatomique qui permet d'identifier le tueur ne manque pas de sel. Les relations entre les personnages principaux retiennent davantage l'attention. Le choix du successeur de l'inspecteur Marcus Bell donne lieu à quelques moments cocasses et même à une mini-scène de ménage (délicieusement décalée) entre les deux héros :

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   L'épisode 16 (intitulé "Irrésistible Skyler") est vraiment très bon. Un meurtre mystérieux mène les détectives au coeur d'un supposé complot, entre intervention militaire et chercheurs sourcilleux. La solution va venir... d'une "poupée sexuelle" interactive, dont la présence contribue à rendre certaines scènes riches en sous-entendus :

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   Ces deux épisodes sont des intermèdes légers, au cours d'une saison qui va (re)prendre un tour plus sombre.

mardi, 12 mai 2020

Tandem mortel

   La série policière de France 3 nous propose ce soir Le poids de la vérité, un épisode double particulièrement savoureux. L'intrigue est vraiment bien construite, avec de multiples détours. Mais, surtout, les héros passent presque au second plan, laissant un peu plus de lumière au personnage d'Erwan (l'un des lieutenants de la brigade, très consciencieux)... ainsi qu'à celui de sa mère :

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   Cette malicieuse mamie, indépendante et charmeuse, vient mettre un peu d'animation dans la vie trop réglée de son fils. Elle va aussi filer un sacré coup de main aux enquêteurs. Elle est incarnée par Pétronille Moss, épatante dans le rôle.

   Du coup, même si la résolution de l'intrigue est un peu décevante, on passe un très bon moment, d'autant que de nouveaux bouleversements surviennent dans la vie privée des personnages principaux.

Des masques très prisés

   L'Aveyron se déconfine doucement. Rodez a retrouvé son animation et (hélas) ses gaz d'échappement. La ville est redevenue bruyante... mais colorée, grâce à l'inventivité des "couturières de l'extrême", qui ont bricolé des masques maison à l'aide qui d'une vieille nappe, qui d'une ancienne robe, qui d'un caleçon fantaisie, voire d'une gaine usée...

   Et les autres, celles et ceux qui ne sont pas dotés de doigts de fée ? Ben, direction les pharmacies, puis les commerces traditionnels (grandes surfaces et bureaux de tabac). On peut y trouver des masques jetables (à utiliser durant moins de quatre heures), à des prix variables.

   Ainsi, dès la semaine dernière, j'ai pu me procurer (en plus des deux offerts par la mairie de Rodez) quelques masques dans les rares pharmacies ruthénoises déjà pourvues. Ils étaient vendus à 90 ou 95 centimes d'euro l'unité, en petites quantités.

   Plus récemment, j'ai appris qu'une officine située rue Combarel (pas très loin du lieu où s'est récemment produite une rixe qui a failli très mal tourner) les vendait en paquets, à prix intéressant. En effet : le lot de 50 masques (fabriqués en Chine) coûte 37 euros, soit 74 centimes l'unité.

   Mais, dès qu'il est question de guerre des prix, il faut compter sur les grandes surfaces pour décrocher le pompon. Celle qui se trouve en périphérie de Rodez, au pôle Comtal, propose un lot identique à... 24,90 euros, soit 50 centimes l'unité.

   Qui dit mieux ?

lundi, 11 mai 2020

Hommage à Jean Moulin

   C'était à la Une du quotidien aveyronnais Centre Presse, vendredi 8 mai :

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   Était-ce un anniversaire particulier pour le fondateur du CNR, ancien préfet de l'Aveyron ? A priori, non. Il est né le 20 juin 1899 et l'on pense qu'il est décédé des suites des tortures infligées par la Gestapo le 8 juillet 1943. Mais, bon, la capitulation allemande (qui n'a pas mis fin à la Seconde Guerre mondiale, rappelons-le : les combats ont continué en Asie-Pacifique) constitue une sorte d'aboutissement de l'oeuvre résistante de Jean Moulin.

   Un problème surgit à la lecture de la légende de la photographie placée en Une :

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   L'an dernier (tout comme en 2015...), je m'étais amusé à relever les approximations dont ce jour emblématique est victime, au niveau national aussi bien que local. Comme les Alliés refusaient de signer le moindre traité de paix avec l'Allemagne hitlérienne, la conclusion des combats (en Europe) ne pouvait venir d'un armistice, mais d'une capitulation.

   La photographie est par contre intéressante. Peu connue, elle a été prise lors d'un passage de Jean Moulin à Conques. Sur une autre photographie (visible dans le corps de l'article, qui occupe toute la page 5 du numéro de Centre Presse), on le voit en ces lieux, pas très loin de l'église abbatiale, en compagnie de sa mère. Comme tant d'autres, le haut-fonctionnaire républicain a été séduit par la beauté et l'authenticité du village aveyronnais.

   Si certaines de ces photographies sont méconnues, la plupart ont pourtant été déjà présentées au public, en particulier en 2013, année du soixante-dixième anniversaire de sa mort. Ainsi, à Rodez, une chouette exposition était visible aux Archives départementales (où a été prononcée, quatre ans plus tard, une passionnante conférence sur les préfets de l'Aveyron). A Paris, le musée Jean-Moulin avait proposé quelque chose de plus complet. On peut ajouter un dossier téléchargeable sur le site du ministère de l'Intérieur.

   La plupart des photographies (en particulier celles qui montrent Jean Moulin avec ses proches) sont issues de la "collection Escoffier", des cousins de l'ancien préfet évoqués dans un numéro spécial (aujourd'hui introuvable) de la revue Études héraultaises. A tous les Aveyronnais un peu âgés, le nom de cette famille fait immédiatement penser à une ancienne préfète (ancienne sénatrice et ancienne ministre), Anne-Marie Escoffier (née Simon), qui fut membre du PRG, un parti héritier de celui dont fut proche Jean Moulin. Mais je n'ai connaissance d'aucun lien entre André Escoffier (l'époux de l'ancienne préfète) et les cousins de Jean Moulin.

   Quoi qu'il en soit, cet homme-clé de la Résistance a laissé sa trace à Rodez et dans l'Aveyron. On pense évidemment au collège ruthénois qui porte son nom. On pense aussi au récent portrait réalisé en son honneur, et qui a rejoint le salon qui porte son nom. Pas très loin de là, sur un mur extérieur, figure un médaillon (inauguré par Charles de Gaulle en 1961)... qui a jadis subi une petite retouche :

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   Le chiffre 3 semble avoir été gratté ou blanchi. En réalité, à l'origine, je crois que c'est l'année 1944 qui avait été gravée, tant on était peu sûr de la date exacte du décès de Jean Moulin. Les Allemands eux-mêmes ont à l'époque entretenu le mystère à ce sujet. Par la suite, quand il est devenu certain qu'il était mort peu de temps après avoir été torturé par les gestapistes (début juillet 1943), l'année de décès a été corrigée sur le bas-relief.

   Comparé aux fausses gloires sportives ou télévisuelles actuelles, Jean Moulin est un exemple autrement plus inspirant pour les jeunes... et les moins jeunes.

mardi, 05 mai 2020

Double tandem

   France 3 poursuit la diffusion de la quatrième saison de la série Tandem. Les épisodes programmés ce soir sont bien conçus. Dans le premier ("Peaux rouges"), c'est l'intrigue policière qui m'a le plus intéressé. La directrice d'une carrière de bauxite (une SCOP, une entreprise en autogestion si vous préférez) est retrouvée morte. Elle venait d'être élue à ce poste, par ses collègues... et c'est la fille d'un ancien mineur, disparu sans laisser de traces des années auparavant.

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   Les péripéties sentimentales m'ont moins convaincu. Le scénario joue un peu trop sur un quiproquo : l'une des proches du capitaine Marchal est enceinte, mais celui-ci (toujours aussi bien interprété par Stéphane Blancafort) se trompe de personne. Toutefois, comme les acteurs cabotinent malicieusement, ça passe.

   L'épisode 6 ("Plantes mortelles") est presque aussi intéressant. L'intrigue tourne autour d'une plante inconnue, qui pourrait être la cause d'un incendie, d'un conflit professionnel... et d'un meurtre. Les enquêteurs en viennent à s'intéresser à l'ambroisie, une espèce invasive allergisante. Ils finissent par contacter une association fondée par des parents de malades. Dans ses locaux figure une grande carte murale :

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   Cette carte n'est pas fictive. C'est un décalque de celle publiée sur le site du ministère de la Santé. On remarque que l'Aveyron et la plupart des départements de l'ex-région Languedoc-Roussillon (Lozère, Hérault, Aude et Pyrénées-Orientales) sont peu touchés par le phénomène. Pourtant, l'un des exemples de victime est aveyronnais : la pointe qui part de l'une des photographies mène à la région de Millau-Nant (dans le sud-est de l'Aveyron) :

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   Je rassure tout le monde : c'est un cas fictif, comme sans doute tous ceux qui sont disposés autour de la carte de France métropolitaine. Mais cela joue un rôle dans la résolution de l'enquête.

   Du côté de la vie privée des personnages principaux, un couple est en difficulté, tandis qu'un autre semble sur le point de se former...

lundi, 04 mai 2020

Un meurtre clairvoyant

   La neuvième saison de la série Meurtres au paradis se conclut ce soir (sur France 2) par un épisode intitulé "Témoin aveugle". Son intrigue policière est plus complexe que ce que les vingt premières minutes laissent entrevoir. C'est aussi (enfin) l'occasion de voir Aude Legastelois (alias le sergent Madeleine Dumas) dans ses oeuvres. En effet, la comédienne possède un talent caché : elle maîtrise la boxe thaï, ce dont nous avons la preuve au cours de l'épisode :

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   Quant à l'enquêteur principal, Neville Parker (incarné par Ralf Little), il se demande s'il doit rester sur l'île ou bien retrouver son confort anglais monotone. On peut dire qu'il est dans ses petits souliers, voire qu'il a le moral dans les chaussettes :

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   Vivement la saison 10 !

samedi, 02 mai 2020

Miss Meadows (VOD)

   L'héroïne est une institutrice itinérante. Elle effectue des remplacements, dans différents Etats des Etats-Unis. Elle aime les animaux, la nature, les enfants et lit de la poésie. Elle s'habille de manière traditionnelle, portant une robe, des souliers à boucle et des soquettes blanches. On lui donnerait le bon Dieu sans confession.

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   ...sauf que Miss Meadows (Katie Holmes, formidable) est une justicière dans l'âme. Cela fait d'elle une sorte de mélange entre Mary Poppins et... l'inspecteur Harry ! Elle va successivement se retrouver confrontée à un harceleur-violeur, un braqueur-assassin et des pédophiles. Ne vous inquiétez pas trop : la jeune femme a de la ressource et, quelle que soit la situation, elle reste polie.

   Ce film baigne dans une ambiance surréaliste. On est dans une banlieue tranquille, une sorte d'isolat temporel où vont s'entrechoquer les valeurs du passé et le pire du monde contemporain. Ce "cloaque contaminé de haine et de médiocrité", comme le déclare la mère de l'héroïne, a besoin de citoyens vertueux... et engagés. Autant dire que le propos n'est pas "politiquement correct".

   Le constat de départ est susceptible d'évoluer. Miss Meadows rencontre un shérif doux et prévenant. Parviendra-t-il à l'aider à surmonter le traumatisme qui a marqué son enfance ? Lui qui est chargé de débusquer le "justicier" qui sévit dans le comté, va-t-il mener son enquête jusqu'à son terme ? Suspens...

   J'ai beaucoup aimé ce film décalé, servi par une petite musique au diapason de l'ambiance de fausse innocence dans laquelle baigne cette histoire très originale.

22:06 Publié dans Cinéma, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Le retour d'"Elementary"

   Alors que la septième et dernière saison de la série "holmsienne" s'est conclue l'été dernier aux Etats-Unis, en France, M6 avait interrompu la diffusion de la sixième saison en plein automne, sans doute en raison d'audiences décevantes. Depuis, on a eu droit à des rediffusions, sur 6ter, la "petite soeur", la troisième chaîne du groupe (avec M6 et W9). Mercredi a vu enfin la programmation d'aventures inédites.

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   La première s'intitule "La Trève". C'est l'épisode 11 de la saison 6. L'intrigue tourne autour d'un trafic de cigarettes et de ses juteux profits. Dans le même temps, Holmes enquête pour savoir si la femme qu'il a follement aimée (la sulfureuse Jamie Moriarty) n'a pas le projet de faire assassiner son père, dont il semble se rapprocher à cette occasion.

   Dans la foulée a été diffusé "Los ladrones" (l'épisode 12), dont l'histoire est assez complexe. Il est d'abord question d'un enlèvement et de sexe en ligne. Les détectives vont se lancer sur les traces d'un gang de motards, mais aussi à la recherche de curieux inventeurs. En parallèle, on suit l'évolution de l'intrigue fil rouge. Holmes est sur le point d'entrer en contact avec Moriarty... tout en se divertissant avec l'étude d'une mort mystérieuse (particulièrement insolite) :

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LBJ (VOD)

   Ces initiales (au sens évident pour un spectateur américain) masquent (pour les autres) l'identité du 36e président des Etats-Unis, Lyndon Baines Johnson, qui a eu droit a un mini-biopic, il y a deux ans. En France, il est sorti directement en vidéo, sous le titre L.B. Johnson, après Kennedy. Je n'en avais même jamais entendu parler.

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   Et pourtant, la distribution est prestigieuse. Le couple (pas encore présidentiel au moment où démarre l'histoire) est incarné par Jennifer Jason Leigh (méconnaissable) et Woody Harrelson (excellent). Je signale aussi la très bonne composition de Jeffrey Donovan en John Kennedy. (Le même acteur avait interprété Robert, le frère de John, dans le J. Edgar de Clint Eastwood !). Parmi la pléiade de seconds rôles, on remarque aussi Bill Pullman (en sénateur démocrate très progressiste), Thomas Howell ou encore Wallace Langham, un ancien des Experts incarnant ici l'un des conseillers du jeune président, un certain Arthur Schlesinger :

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   La première partie est conçue comme une série d'allers-retours entre la journée du 22 novembre 1963 et les années précédentes, de la campagne présidentielle de 1960 aux premières réalisations de l'administration Kennedy. Johnson n'y paraît pas particulièrement à son avantage. Certes, il dirige la majorité démocrate au Sénat (sous le républicain Eisenhower), mais les élites de son parti le snobent. C'est un gars du Sud, pas très cultivé, un Texan avec un drôle d'accent et des manières jugées parfois un peu frustres.

   Dans la version originale, cela donne lieu à quelques quiproquos savoureux, comme lorsque Johnson dit à un conseiller démocrate : "Call my taylor !" (Appelle mon tailleur !)... son interlocuteur se demandant quel "Mac Taylor" il doit joindre. Plus drôle encore est cet échange téléphonique rageur, au cours duquel Johnson essaie de faire comprendre à son correspondant qui il est : "I'm fucking him !" (Mais, putain, je suis lui !)... l'interlocuteur semblant comprendre qu'il "baise" Johnson... Le film ne cache pas que le futur président était un peu brut de décoffrage, continuant de régler ses affaires aux toilettes, porte ouverte :

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   Quoi qu'il en soit, dans la course à l'investiture démocrate, l'homme le plus influent du Sénat des Etats-Unis se fait damner le pion par le fils de bourges de la côte Est. Dans la foulée, il accepte de devenir le numéro 2 du ticket démocrate, seule solution pour rassembler un électorat hétéroclite et ainsi parvenir à battre le principal adversaire, le vice-président sortant, un certain Richard Nixon.

   Les acteurs et le metteur en scène montrent très bien les ambiguïtés du ticket Kennedy-Johnson. Le premier veut neutraliser celui qui pourrait contrecarrer ses projets au Congrès... et peut-être aussi avoir à proximité de lui un autre son de cloche que celui des intellos progressistes qui l'entourent. De son côté, Johnson pense que sa connaissance du monde parlementaire, de ses coutumes et son habileté à créer des compromis feront de lui l'homme indispensable. Il surestime sa marge de manoeuvre en tant que vice-président. A l'un de ses proches qui lui affirme que c'est une tâche ingrate, il répond que cela ne peut pas être pire que d'enseigner à des gamins du comté de Blanco. C'est une allusion aux débuts de Johnson dans la vie active. Avant de se consacrer pleinement à la politique, il a été quelques temps instituteur au Texas (dans de petites villes comme Cotulla et Pearsall, mais aussi brièvement à Houston).

   A la fin de 1963, alors que Kennedy s'est déjà lancé dans la campagne pour sa réélection, Johnson semble sur le déclin. Il est de moins en moins écouté en haut lieu et, du côté des démocrates texans, on le considère de plus en plus comme un traître. L'assassinat de JFK rebat les cartes. A la stupeur de certains de ses amis politiques, Johnson a non seulement endossé le programme de son prédécesseur, mais il l'a amplifié, lui donnant une coloration plus sociale. Ce film vise donc à réhabiliter ce président méconnu (souvent calomnié dans les productions hollywoodiennes).

   Hélas, ce fut un cuisant échec commercial. Sa production coûta 20 millions de dollars et il en rapporta moins de trois.

  

mercredi, 29 avril 2020

Un tandem de rôles étonnant

   Depuis la semaine dernière, je suis régulièrement la série Tandem, diffusé sur France 3. Dans la foulée des épisodes inédits (ceux de la quatrième saison), la chaîne a eu la bonne idée de reprogrammer les histoires plus anciennes, celle de la deuxième saison. C'est l'une de ces rediffusions qui m'a permis de remarquer une incongruité dans la distribution :

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   Dans "Instinct de survie" (datant de 2017), le duo d'enquêteurs est amené à interroger le contremaître d'une imprimerie (à droite ci-dessus), incarné par Patrick Descamps. Or, trois ans plus tard, on retrouve ce même acteur, dans le premier épisode de la saison 4 intitulé "Résurrection"... sauf qu'il y incarne désormais un colonel de gendarmerie, père de l'héroïne de surcroît :

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   Pourtant, la personne en charge de la distribution n'a pas changé entre la saison 2 et la saison 4. Il s'agit de Sophie Nardone. Mais, en regardant attentivement le générique de fin, j'ai remarqué que ses subordonnées n'étaient pas les mêmes :

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mardi, 28 avril 2020

Tandem archéologique

   France 3 poursuit la diffusion de la quatrième saison de la série Tandem (commencée la semaine dernière). Le premier épisode programmé ce soir (intitulé "Fouilles mortelles") a pour cadre un site archéologique, riche en vestiges du peuple gallo-romain des Samnagenses.

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   La difficulté à prononcer le nom de ce peuple (qui a bien existé) est l'un des running gags de l'épisode, à l'intrigue bien construite. L'arrière-plan archéologique a été soigné, avec l'insertion dans le récit d'une statuette (qui pourrait représenter une divinité celte ou romaine) susceptible de jouer un rôle dans la résolution de l'affaire :

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   Néanmoins (si mes observations sont exactes), le site où une partie de l'épisode a été tourné n'a rien à voir avec les Gallo-Romains. Il se trouve à Gigean (entre Montpellier et Sète), où subsistent les vestiges de l'abbaye de Saint-Félix-de-Montceau. C'est un peu plus loin, à Murviel-les-Montpellier, que se trouvent les traces de l'ancien chef-lieu des Samnagenses, sur le site du Castellas.

   L'épisode inédit suivant est tout aussi bien construit. Il s'intitule "Les mots de Judith" et a l'illettrisme pour arrière-plan. Mais, pour moi, plus que les méandres (pas trop sinueux) de l'enquête, c'est le cabotinage des deux acteurs principaux, Astrid Veillon et Stéphane Blancafort, qui donne tout son sel à cette série. On sent que le capitaine est toujours amoureux de son ex-épouse (la commandante). De son côté, celle-ci déploie des trésors de discrétion pour concilier sa nouvelle vie sentimentale et ses obligations familiales.

dimanche, 26 avril 2020

Léon (VOD)

   Je n'ai pas en mémoire d'avoir vu ce film de Luc Besson au cinéma, contrairement au Grand Bleu et au Cinquième Élément. Je pense que j'ai déjà dû le regarder à la télévision, mais j'en avais gardé un souvenir très flou. J'ai trouvé intéressant de me replonger dans cette histoire avec le regard d'un spectateur de 2020, qui connaît la suite de la carrière et (d'une partie) de la vie de L. Besson.

   Jean Reno est vraiment bon en tueur méthodique et mutique. L'ensemble des seconds rôles est au diapason, avec notamment un excellent Gary Oldman. La réalisation est assez fouillée. On sent le metteur en scène soucieux de trouver des angles d'attaque un poil inventifs. C'est d'un meilleur niveau que le récent Anna. De surcroît, les scènes d'action ou de tension (très bien foutues) sont souvent émaillées d'humour. On ne s'ennuie pas une seconde.

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   Il reste la grosse ambiguïté du film, qui ressort davantage de nos jours qu'à l'époque : la relation entre le tueur et Mathilda, l'orpheline qu'il recueille, incarnée avec talent par Natalie Portman alors toute jeune :

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   D'un côté, j'ai aimé le lien qui se noue entre le tueur solitaire et celle qui fait tout pour devenir son apprentie. Il commence à lui enseigner les bases du "métier", tandis qu'elle lui apprend à lire et écrire correctement. L'attachement aurait pu se limiter à une relation de type père-fille (avec l'aspect transmission professionnelle en plus), mais plusieurs scènes l'orientent dans une direction plus ambiguë. Je pense en particulier à celle du jeu de devinette, qui voit la jeune comédienne (12-13 ans à l'époque) mimer successivement Madonna et Marilyn Monroe, prenant des poses suggestives. Il y a aussi certaines scènes coupées (pas disponibles dans la VF), où la naissance d'une relation sentimentale est envisagée. Fort heureusement, le film ne va pas trop loin.

   A la décharge de Luc Besson, je me dois d'ajouter que l'hypersexualisation du personnage de Mathilda est cohérente avec le reste du film. Quant on voit de quelle manière s'habillent sa belle-mère et sa demi-sœur (dont on se demande si elles ne font pas le trottoir...), il n'est pas étonnant que la gamine soit vêtue de manière aguicheuse. Par contre, elle n'est pas vulgaire, elle.

   En 2024, le film aura trente ans... et l'on attend toujours sa suite (centrée sur le personnage de Mathilda, devenue adulte), souvent évoquée, toujours repoussée jusqu'à présent. Je crois qu'il y a un problème de droits, qui date de l'époque où Luc Besson a quitté la Gaumont pour fonder sa propre maison de production. Le projet dépend aussi beaucoup des intentions de Natalie Portman, dont l'agenda est désormais très chargé... et qui n'a peut-être plus envie de voir son nom associé, d'une manière ou d'une autre, à celui de Luc Besson.

   PS

   Vers la fin du film, dont l'action se déroule à New York, on aperçoit un équipement urbain étonnant... un téléphérique, appelé outre-Atlantique le Roosevelt Island Tramway.

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   J'ajoute qu'au XXIe siècle, quand il a fallu moderniser l'équipement, c'est l'entreprise française Pomagalski qui a été retenue.

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samedi, 25 avril 2020

Jumanji : Bienvenue dans la jungle (VOD)

   Comme vous pouvez le constater, je profite de la période de confinement pour accroître ma consommation d’œuvres cinématographiques ambitieuses. J'ai choisi ce film-ci parce qu'en décembre dernier, j'ai beaucoup apprécié celui qui en constitue la suite (Jumanji : Next Level). La présence de Dwayne Johnson, Jack Black et Karen Gillan au générique n'est pas non plus étrangère à mon choix.

   Les deux premières parties sont les moins intéressantes. Après nous avoir présenté la première victime du jeu surnaturel, on nous fait découvrir les quatre adolescents qui vont, à leur tour, être pris au piège... et c'est gratiné. Entre le sportif égocentrique et ingrat, l'intello coincée, le gamer et la pétasse narcissique, on nous livre une horrible brochette de têtes à claques caricaturales :

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   Pour diverses raisons, ils se retrouvent ensemble, en retenue (collés, si vous préférez). Dans la langue de Donald Trump, cela se dit "detention". Comme c'est poétique ! On est content quand ces figures pathétiques disparaissent de l'écran pour céder la place aux véritables héros de l'histoire, les personnages du jeu dans lesquels ils vont s'incarner :

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   Il sont tout aussi caricaturaux, mais plus réjouissants, avec pas mal d'autodérision. Ainsi, le gamer maigrichon se retrouve avec le corps de Dwayne Johnson (et son regard qui tue), l'intello coincée hérite de la plastique et de la maîtrise des arts martiaux de la bombasse, le sportif noir se retrouve en... Noir (mais scientifique... ça lui apprendra !). C'est avec la pétasse narcissique que les scénaristes ont été les plus imaginatifs : ils lui ont attribué le corps de Jack Black. C'est une source quasi inépuisable de gags, rarement d'une grande finesse...

   Bref, on est dans le divertissement grand public, pas subtil en apparence, les effets spéciaux venant apporter un côté spectaculaire pas dégueulasse. Et puis, au fur et à mesure que l'intrigue progresse, les égoïstes découvrent les vertus de l'entraide et les coincés s'ouvrent au monde. On est en plein Bildungsroman ("roman de formation" ou "roman d'apprentissage"). Les épreuves font mûrir le groupe. Quand on retrouve les ados, à la fin, ils sont nettement moins exaspérants. Cela confirme que le genre de ce film est bien la science-fiction !

21:55 Publié dans Cinéma, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

vendredi, 24 avril 2020

Candice à la ramasse

  ...un peu comme d'hab', ai-je envie de dire. Mais force est de constater que la huitième saison de la série Candice Renoir (diffusée sur France 2) n'a pas démarré sous un jour radieux pour son héroïne, toujours interprétée avec beaucoup d'allant par Cécile Bois.

   Le troisième épisode, intitulé "Abondance de biens ne nuit pas", reste dans le ton. L'ex de Candice ne la reconnaît toujours pas (alors qu'elle est follement amoureuse de lui), ses enfants ont presque tous quitté le cocon familial... et, au boulot, le nouveau collègue a du mal avec les méthodes peu orthodoxes de sa commandante.

   L'équipe d'enquêteurs est mobilisée pour retrouver un jeune homme disparu. Leurs recherches vont les conduire dans une étrange demeure, où réside un homme souffrant du syndrome de Diogène, aussi appelé syllagomanie.

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   Cet épisode est bien construit et il en rappelle un autre (vraiment virtuose) de la série Les Experts (ceux de Las Vegas), intitulé "Capharnaüm". On peut actuellement le (re)voir en replay, sur le site MyTF1.

The Watcher (VOD)

   Attention, il ne va pas être question ici du film avec Keanu Reeves et James Spader (datant de 2000), mais d'un autre, sorti en 2018 directement en DVD. En général, ce n'est pas bon signe... et les critiques ont été plutôt sévères avec ce petit thriller.

   Le "voyeur" en question est Ray, un électricien qui vient de reprendre avec son épouse un Motel longeant une autoroute, quelque part entre Los Angeles et Las Vegas. Le couple compte sur cette activité (et le déménagement qu'elle a impliqué) pour repartir de zéro, après une expérience traumatisante (le décès accidentel de leur fille unique). Ce couple est incarné par deux vedettes, Nicolas Cage et Robin Tunney, la Teresa Lisbon du Mentalist.

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   Mais le personnage le plus travaillé est incontestablement celui du mari. Un certain nombre de spectateurs ont regretté la longueur de la première partie (35-40 minutes), durant laquelle il ne se passe(rait) pas grand chose. Erreur grave. Elle nous offre un portrait pathétique de quadragénaire mâle en plein doute. Alors que son épouse ne songe qu'à remplacer l'enfant disparu par un autre, adopté, Ray est travaillé par ses pulsions sexuelles. Il faut dire que son épouse est très appétissante, mais peu portée sur la chose, ces derniers temps. Elle semble aussi un peu se négliger, sur le plan vestimentaire.

   Mais que dire de l'époux ! Barbu, bedonnant, commençant à se dégarnir sur le front, portant des lunettes et dormant à moitié habillé (ce qui permet d'éviter à Cage d'exposer à la caméra ses bourrelets disgracieux), Ray n'est pas vraiment un sex-symbol. Mais le démon de midi le travaille, surtout quand il voit cette superbe cliente blonde débarquer dans son hôtel. Sa concupiscence s'accroît après qu'il a découvert un mystérieux passage secret, dans une dépendance servant d'entrepôt.

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   Ce qu'il découvre alors va lui filer une trique du diable. Je rassure les âmes vertueuses, à l'écran, tout cela est suggéré (grâce notamment à un Nicolas Cage meilleur que d'habitude... ce qui n'est pas difficile). Mais, à plusieurs moments, on comprend très clairement qu'une partie de son sang a quitté le cerveau pour rejoindre une autre partie de son anatomie...

   Au bout de trois quarts d'heure, l'intrigue se corse avec le meurtre d'une femme, suivi de l'apparition d'un second corps dans une piscine, en liaison semble-t-il avec la mort suspecte d'une adolescente quelques mois plus tôt.

   L'ambiance, pas très gaie au départ, devient franchement glauque. Le patelin regorge de types louches, à commencer par Ray, dont on se demande ce qu'il va faire les nuits où il sort avec son pick-up. Mais l'ancien proprio, qui a soudainement disparu sans laisser d'adresse, ne semble pas très net non plus. Il y a aussi ce shérif un peu trop zélé, qui enquête sans enquêter. Il y a encore ce client fidèle, amateur de prostituées, qui finit par reconnaître une forte dépendance au sexe. Il y a enfin cette famille de garagistes, un père et trois fils qu'on imagine à peine sortis de taule.

   La tension monte jusqu'à une fin assez bien amenée, je trouve. Voilà, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais ça meuble plus agréablement une soirée que la vision de la plupart des programmes de télé.

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jeudi, 23 avril 2020

Pressure (VOD)

   Cette "pression" est celle des fonds marins, plus précisément ceux de l'océan Indien. Au large des côtes de l'Afrique orientale, en pleine zone de piraterie, un oléoduc a subi une grave avarie (peut-être à cause de l'ancre d'un bateau de pêche). Une équipe de plongeurs-soudeurs est envoyée effectuer les réparations d'urgence, alors qu'une tempête approche.

   Je n'avais jamais entendu parler de ce film, sorti directement en VOD à la fin de 2016. J'ai eu récemment l'occasion de le visionner gratuitement (et légalement). Cela m'a changé de la télévision de rattrapage, dont je commence à me lasser.

   J'ai choisi ce film parce qu'il parle d'un confinement, celui de quatre grosses paires de couilles qui se retrouvent coincées dans 10 m², à plusieurs centaines de mètres de profondeur.

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   Mitchell le beau gosse est le chef d'équipe. C'est le plus posé de la bande, celui auquel le patron confie les missions délicates. Il suit attentivement le règlement et ne prise guère les initiatives aventureuses.

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   Engel est le plus expérimenté du groupe. Il est un peu revenu de tout... et cache un traumatisme profond. Il est incarné par Danny Huston, un vieux routier du cinéma. On a pu le voir dans 21 grammes, Aviator, Les Fils de l'homme, Le Royaume, Le Nombre 23, X-Men origins : Wolverine, Robin des Bois, Big Eyes, Wonder Woman... souvent dans le rôle d'un "méchant".

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   Hurts est alcoolique, tatoué... et pas du genre obéissant. C'est l'une des têtes à claques de l'équipée. Il est interprété par Alan Mckenna, un habitué des séries policières britanniques (Happy Valley, DCI Banks...)... et coscénariste du film !

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   On termine par la super tête à claques, Jones, un jeune con, mâcheur de chewing-gums et dont les goûts capillaires ne révèlent pas une grande intelligence...

   Bien évidemment, le confinement forcé de l'équipage va faire remonter les traumas et les névroses. Il va aussi inciter chacun à se dépasser pour surmonter les difficultés auxquelles ces hommes sont confrontés. Qu'y a-t-il au fond de l'océan ? Un requin préhistorique ? Un extraterrestre effrayant ? Une sirène ? Le labo secret dont sortirait le covid-19 ? Des hallucinations ?

   C'est hyper-balisé, mais bien réalisé et correctement interprété. On passe un moment divertissant, durant un peu moins d'1h30.

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mardi, 21 avril 2020

Tandem

   C'est le titre d'une série policière française, dont la diffusion de la quatrième saison commence ce soir sur France 3.

   Le premier épisode ("Résurrection") démarre par la découverte d'un cadavre à côté d'une cuve de saponification. Ce meurtre fait ressurgir une autre mort mystérieuse, plus ancienne. Les enquêteurs vont se plonger dans les querelles familiales liées au fonctionnement d'une petite entreprise.

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   Ces deux enquêteurs sont gendarmes... et ex-époux. A gauche se trouve la commandante Léa Soler, à droite le capitaine Paul Marchal.  Astrid Veillon et Stéphane Blancafort sont les principaux atouts de cette comédie policière très balisée. On sent que les deux acteurs s'entendent bien. J'apprécie leur cabotinage.

   Le deuxième épisode ("Dernière danse") mêle monde du spectacle vivant et maladie d'Alzheimer. C'est assez touchant. Mais, là encore, ce sont les péripéties (comiques) de la vie privée des deux héros qui suscitent l'intérêt. La commandante cache à son entourage qu'elle a noué une nouvelle relation. Cela se complique quand ses parents débarquent chez elle, le père étant lui-même officier de gendarmerie !

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   Notons qu'il est incarné par Patrick Descamps, l'un des très bons seconds rôles des écrans français. On peut notamment le voir dans la mini-série Transferts, actuellement rediffusée par Arte.

Con (pas) finement

   Les situations de crise sont révélatrices de la nature humaine. On y remarque davantage le civisme, l'entraide, mais aussi le haine, le fanatisme, la bêtise.

   Concernant la pandémie de covid-19, j'ai été frappé par deux attitudes extrêmes, aussi nuisibles l'une que l'autre. La première est l'égoïsme de personnes qui ne se sentent pas concernées (menacées) par le virus. Ces personnes sortent de chez elles aussi souvent qu'elles le veulent. Certaines sont même parties en vacances pendant la période de confinement. A l'opposé, on trouve des personnes qui estiment que tout le monde devrait rester claquemuré chez soi et que tous ceux qui sortent (en particulier dans leur quartier), quel que soit leur motif, sont des traîtres. J'aimerais savoir quels sont, parmi ces intransigeants, ceux qui disposent d'un bout de terrain ou d'un jardin à côté de leur domicile...

   Cela n'est pas sans conséquences. Aussi étrange et scandaleux cela puisse-t-il paraître, depuis plusieurs semaines, des infirmières se font régulièrement insulter voire menacer de mort. Cette attitude n'est hélas pas totalement une nouveauté, mais, jusqu'à présent, c'était plutôt sur son lieu de travail que le personnel médical se faisait agresser.

   Ce comportement touche désormais d'autres catégories. Les joggeurs sont devenus des cibles faciles de la vindicte populaire. Mais le plus étonnant pour moi fut ce que m'a récemment raconté une employée d'un commerce ruthénois. Elle m'a affirmé que, chaque jour, elle se faisait insulter au moins une fois par des personnes qui l'accusent de propager la maladie en continuant à travailler. Pire, il est arrivé qu'on lui balance une poubelle ou un sac-poubelle (rempli). Dans son quartier de résidence, l'ambiance doit être hyper-sympa !

   PS

   Pour se détendre, je suggère de regarder les vidéos de Caroline Estremo, infirmière aux urgences de Purpan (à Toulouse). Il y a quelques années, sa gouaille et son charme ont "fait le buzz" comme on dit. Depuis, elle s'est lancée dans le "seule en scène".

dimanche, 19 avril 2020

Mort de Philippe Nahon

   Le covid-19 n'en finit pas de faire des victimes, dans toutes les catégories de la société. Cet après-midi, on a appris le décès d'un membre de la grande famille du cinéma, le comédien Philippe Nahon, qui a débuté dans des oeuvres assez ambitieuses, avant de devenir l'un des excellents seconds rôles des productions du petit et du grand écran.

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   Je suppose qu'au moins une des chaînes de la TNT va avoir la bonne idée de bientôt reprogrammer l'une des oeuvres dans lesquelles il s'est illustré. En attendant, on peut retrouver sa trogne (et sa voie rocailleuse) dans Meurtres à Carcassonne, l'un des épisodes de la collection policière du samedi soir de France 3. Il y incarne un prêtre érudit, qui a quelques secrets. Cet opus n'est pas l'un des meilleurs de la série, mais on y croise d'autres bons comédiens, comme Bruno Wolkowitch et Bernard Blancan.

23:14 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Le Covid-19 au miroir de la grippe espagnole

   Dans le numéro de ce dimanche du quotidien aveyronnais Centre Presse, on peut lire un article (signé Jean-Michel Cosson) consacré à la grippe espagnole, avec un éclairage particulier sur le département de l'Aveyron. Cet article fait suite à ceux des semaines précédentes (publiés aussi dans La Dépêche du Midi), l'un consacré à la lèpre, l'autre au choléra (toujours avec un angle aveyronnais).

   L'article consacré à la grippe dite espagnole n'est pas exhaustif (pour approfondir, je conseille d'aller puiser aux sources que j'ai mentionnées il y a deux semaines). Mais il établit avec notre époque quelques points de comparaison qui me semblent très pertinents.

   Ainsi, alors comme aujourd'hui, ce sont les déplacements humains qui ont favorisé le développement de la pandémie. Au XXe comme au XXIe siècle, on a tardé à prendre des mesures drastiques. La vox populi a aussi répandu l'idée qu'il existait des remèdes miracles, fluatine et rheastar à l'époque, (hydroxy)chloroquine aujourd'hui. Enfin, des théories du complot ont émergé. En 1918-1919, on accuse des agents allemands, en 2020 un laboratoire chinois (sans la moindre preuve).

   O tempora, o mores !

samedi, 18 avril 2020

Transferts

   Je ne connaissais pas cette mini-série d'anticipation franco-belge, diffusée pour la première fois en 2017, et qu'Arte a eu la bonne idée de reprogrammer les nuits dernières. Les six épisodes sont encore accessibles pendant quelques jours.

   L'histoire tourne autour du transfert de personnalités (d'âmes disent les croyants), devenu un temps légal, puis illégal, avec la naissance de trafics en tous genres. Les vieux riches veulent s'offrir une nouvelle vie, quitte à faire enlever et assassiner un corps jeune pour pouvoir y perpétuer leur existence. Les trafiquants tentent d'échapper à la police en changeant d'enveloppe corporelle. Pour le grand public, le transfert s'apparente à une gigantesque greffe, celle de l'esprit d'une personne condamnée sur le plan médical dans le corps d'une autre personne en état de mort cérébrale. (Les cinéphiles penseront au film Renaissances.)

   Le premier épisode démarre par l'un de ces transferts, celui de l'esprit d'un ébéniste (Florian Bassot) marié avec deux enfants dans le corps d'un... policier de la BATI (Sylvain Bernard), la brigade qui traque (de manière plus ou moins réglementaire) les "transférés".

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   Le problème est qu'autant Florian Bassot était doux et timide, soucieux d'agir pour le mieux, autant son "hôte" était un sale type, hargneux et impulsif. Petit à petit, le "transféré" comprend qui était réellement le policier... et il a bien du mal à concilier son ancienne vie et la nouvelle, physiquement et psychiquement.

   Le deuxième épisode nous fait découvrir le Centre Oméga, où sont enfermés les "transférés" arrêtés par la BATI. Le héros y retrouve l'un de ses proches, qui joue un rôle clé dans l'histoire. Il est réintégré dans l'équipe de policiers et se prend au jeu de sa nouvelle vie.

   L'intrigue baigne aussi dans une sombre ambiance politico-religieuse, avec un prêtre médiatique, leader charismatique d'une sorte de secte et qui envisage de se présenter aux élections.

   C'est le moment de signaler le rôle grandissant joué par un personnage qui cache bien son jeu, celui de Liza, une gamine qui se rapproche des enfants de Florian, mais qui n'est pas du tout ce qu'elle prétend être :

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   Elle est formidablement incarnée par Pili Groyne, une jeune comédienne belge qui joue à merveille de l'ambiguïté de son personnage. Elle côtoie d'autres très bons seconds rôles, parmi lesquels Brune Renault (qui interprète une collègue amoureuse de Sylvain), Juliette Plumecocq-Mech (mi-chauffeure de taxi, mi-trafiquante, mi-intrigante...) et Steve Tientcheu (ami fidèle et flic hyper-violent).

   Si l'on ajoute à cela une réalisation soignée et une musique d'accompagnement bien distillée, on obtient un divertissement intelligent. On sera indulgent pour les moments de pathos (un peu exagérés) et le recours à quelques scènes de cul racoleuses.

   Le sixième et dernier épisode se conclut par une fin ouverte, qui ne répond qu'à quelques-unes des questions que l'on se posait. Cela laisse entrevoir une suite... mais je n'y crois guère : lors de sa première diffusion, la série n'a recueilli que des audiences confidentielles.