mardi, 16 février 2010
Sumo
Et voilà encore un film israélien ! Son titre anglais est A Matter of size. Cela dit presque tout. Bon, les mecs, vous en avez un peu marre que votre copine vous fasse remarquer que sur votre (ancien) corps magnifique soient apparues de fort disgracieuses poignées d'amour ? Alors, emmenez-la voir ce film !
C'est l'histoire d'une bande de potes (4 hommes et une femme) israéliens, gras du bide de chez gras du bide, qui tentent désespérément de perdre du poids. L'un d'entre eux, Herzl, qui vit encore chez sa mère, finit par trouver un boulot dans un restaurant japonais... car il y a une communauté japonaise en Israël ! Les liens entre le Japon et la culture juive sont d'ailleurs plus anciens qu'il n'y paraît. Le patron du restaurant se dit sioniste et membre d'un groupe particulier, les Makuyas.
C'est une comédie de moeurs, qui oscille entre le rire franc et un ton plus grave. Y est à l'oeuvre principalement un comique de situations : celles décrivant la vie quotidienne (pas facile) des héros (dont on rit de bon coeur... je sais, c'est pas gentil... mais c'est dans le film !) et celles dans lesquelles ils se retrouvent fourrés à partir du moment où ils décident de renoncer au régime pour devenir de vrais sumos. L'une des scènes les plus hilarantes voit les apprentis devoir quitter leur lieu d'entraînement (d'où leur guide japonais, furieux, est parti en emportant leurs affaires), en tenue (vous savez, les énormes strings noués à la taille...) pour rejoindre la ville...
La gravité est présente dans la vie intime. Herzl et sa mère entretiennent des relations difficiles, sur lesquelles pèse la mort du père. Le jeune homme a de surcroît la fâcheuse tendance à mentir à sa copine obèse qui, elle, n'a pas renoncé au régime (c'est tout de même une jolie grosse). Le pote plombier finit par découvrir que sa petite amie le trompe, alors que l'un des membres du groupe va faire son coming out. (Excellent moment qui voit l'un des hétéros lui jeter un truc dans le genre : "Estime-toi heureux qu'on t'ait laissé en vie !")
Derrière tout cela, il y a la recherche de la dignité, dans la vie intime comme dans la vie publique. Ces hommes vont tenter de réaliser quelque chose d'extraordinaire et de le médiatiser, un peu comme le strip-tease des ouvriers de The Full Monty.
P.S.
Le film a peut-être été inspiré par la venue d'un groupe de sumos en Israël, à Césarée, en 2006.
17:32 Publié dans Cinéma, Japon, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
lundi, 15 février 2010
Lebanon
C'est le premier film du réalisateur israélien Samuel Maoz. Ah oui, j'oubliais : le titre veut dire "Liban". Il est donc question de l'invasion de ce pays par l'armée israélienne en 1982, une opération nommée "Paix en Galilée". (C'est un sujet qui interpelle visiblement les cinéastes israéliens : le magnifique Valse avec Bachir se situait déjà dans le même contexte, même s'il traite d'un aspect différent de ce conflit.) Le film donne la vision des soldats qui se trouvent dans un (vieux) char... qui sont tous des appelés du contingent ! On peut d'ailleurs légitimement penser que le réalisateur a mis un peu de lui dans au moins trois des personnages (le conducteur arabophone, le chef et le contestataire).
On a plutôt affaire à des pieds-nickelés qu'à des héros nationaux : le chef n'arrive pas à se faire obéir et il ne sait pas faire face à l'imprévu, le tireur pisse dans son froc, le conducteur ne pense qu'à sa mère et le chargeur attend avec une impatience évidente la fin de son service. Face à eux, si de temps à autre on voit un Palestinien, un Syrien ou un Libanais, la plupart du temps, c'est au militaire de carrière (israélien), gradé, très carré, que nos héros se trouvent confrontés.
Une partie du film est en caméra subjective : la vision des spectateurs est celle des tankistes. La lunette d'observation n'est pas très perfectionnée... et le bruit qu'elle fait en pivotant (ou lors du changement de focale) devient vite un rituel. Les scènes d'intérieur sont vraiment bien maîtrisées. J'ai l'impression que l'auteur a été très influencé par les films américains sur la guerre du Vietnam, à la fois sur le fond (peut-on être un bon soldat sans devenir un salaud ?) et sur la forme (avec ces gros plans superbes des trognes crasseuses des tankistes).
Les acteurs sont très bons, réussissant même à faire évoluer l'impression qu'on a de leur personnage. Plusieurs d'entre eux étaient à l'affiche de Beaufort, sorti en 2008. On notera aussi, dans un rôle secondaire, la qualité de l'interprétation d'Ashraf Barhom, (vu récemment dans Agora), en phalangiste (libanais). (L'une des seules femmes visibles dans ce film, une mère de famille libanaise, est incarnée par Reymonde Ansellem, qui tenait le premier rôle dans 7 minutes au paradis.) L'un des moments les plus réussis est sans conteste ce bref épisode de repos, durant lequel le tireur relate le décès d'un membre de sa famille, moment dont il a surtout retenu son érection, provoquée par la sensation de la poitrine de la prof qui l'a serré contre lui !!
Pour bien comprendre le sens de la première image, il faut attendre la toute fin du film. Le réalisateur a résisté à la tentation de faire un drame absolu. On oscille entre les moments de tension extrême (qui montrent la mort de civils libanais ou de soldats israéliens) et les scènes intimistes, parfois scabreuses (on ne nous cache pas grand chose de la vie quotidienne dans un char). C'est vraiment un Lion d'or 2009 mérité.
14:58 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
dimanche, 14 février 2010
La Princesse et la grenouille
C'est le retour du conte de fées, version contemporaine, par Disney, sous la férule d'un producteur exécutif particulier, John Lasseter (qui, avant de fonder Pixar et de créer Toy Story ou Cars, avait réalisé Rox et Rouky). Cette fois-ci, la Cendrillon est pauvre et noire (cliché ?) et sa rivale (blanche et gosse de riche) est plus gentille que dans les contes de fées : dès le début on comprend que c'est une horrible pétasse, mais les scénaristes lui ont ajouté un grand coeur, ce qui contribue à redorer son blason plus loin dans le film.
C'est donc très "politiquement correct" : cette histoire qui se déroule dans une Louisiane sans doute ségrégationniste ne montre pas une seule scène de racisme ! Même si un certain retournement est opéré au niveau de l'héroïne, celle-ci n'est nullement l'instrument d'une quelconque transformation sociale (le seul "révolutionnaire" est le serviteur gros et moche, comme par hasard ; il transgresse l'ordre établi et en est bien puni) : elle a deux boulots, travaille plus pour gagner plus... bref elle est à fond dans le système. Si vous ajoutez à cela l'imprégnation religieuse, très grande dans la dernière demi-heure (avec une fin grand-guignolesque pour une luciole), vous pouvez conclure que, sous une apparence de modernité, ce film est éminemment conservateur.
Il n'en est pas moins bourré de qualités. Si l'histoire peine un peu à démarrer, les séquences s'enchaînent ensuite avec brio, à commencer par celle qui voit l'apparition du méchant (le magicien vaudou), d'une grande qualité visuelle (elle regorge d'inventivité, tant au niveau des ombres que de l'animation des cartes). J'ai aussi beaucoup aimé la première scène de grenouilles, puis la rencontre avec l'alligator jazzman, qui précède de peu le combat mené contre les braconniers, l'un des sommets du film. C'est drôle, bien dessiné, avec une musique entraînante. Les héros, parfois fadasses (comme ce prince beau gosse suffisant et plaintif, que je ne vois guère changer dans le film... à part l'amour particulier qu'il commence à nourrir pour l'héroïne), sont complétés par des personnages hauts en couleur, comme l'alligator, la vieille luciole mâle (Anthony Kavanagh impeccable) et Mama Odie (excellente Liane Foly dans la version française).
C'est donc un bon divertissement, fondé toutefois sur des schémas mentaux auxquels on n'est pas obligé d'adhérer.
P.S.
Pour les curieux : soyez très attentifs au moment où (vers la fin) l'une des grenouilles se fait embrasser par une personne portant un rouge à lèvres très visible... Il y a une grosse erreur dans les dessins.
23:07 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
vendredi, 12 février 2010
Océans
C'est donc le nouveau documentaire signé Jacques Perrin, dont j'avais apprécié Microcosmos (il en était producteur) et Le Peuple migrateur (qu'il a produit et réalisé). Depuis une douzaine d'années, le documentaire "nature" effectue un retour remarqué dans les salles obscures. Celui-ci s'inscrit dans la lignée de La Planète bleue (où Perrin fait office de narrateur dans la version française) et La Planète blanche. Plus récemment, on a pu apprécier Les Ailes pourpres.
Comme tout cela coûte hyper cher, il a bien fallu recourir à des mécènes... dont les noms figurent en tête de film. Cela m'a fait tout drôle de voir Total, Le Crédit Agricole, E.D.F. et Veolia sponsoriser un documentaire qui dénonce la pollution des océans.
Pendant les trois-quarts du film, on a un peu l'impression de se retrouver dans un bel aquarium. Les eaux sont propres, souvent lumineuses, on n'y trouve aucun déchet et les animaux n'y croisent que leurs proies ou leurs prédateurs naturels. A l'écran, c'est magnifique. (J'aime tout particulièrement voir évoluer les otaries, les lions de mer et les phoques, qui me font un peu penser à des chats.) La musique accompagne sans être trop envahissante. Le commentaire ne sert par contre à rien, puisqu'il n'a aucun contenu scientifique. Du coup, le non-spécialiste en est réduit à des conjectures sur l'identité de telle ou telle bestiole. Visiblement, on part du principe que les spectateurs se sont renseignés avant, ou qu'ils vont se précipiter après sur l'excellent site internet (Je recommande tout particulièrement le dossier scientifique et le trombinoscope des espèces.)... voire qu'il vont casser leur tirelire pour se procurer les ouvrages liés au film.
C'est dans la dernière demi-heure que sont évoquées la pollution et la pêche sauvage, incontrôlée. Certaines scènes sont choquantes, à tel point que, même si, dans le générique de fin, il est précisé qu'aucun animal n'a été maltraité pour le tournage, je suis allé vérifier, notamment pour le cas du requin dont les ailerons sont tranchés (moment qui contraste fortement avec une autre scène, paisible, qui montre un plongeur accompagner un grand requin blanc). Dans un entretien, Jacques Perrin précise que même les thons massacrés ne sont pas de vrais animaux.
Un fort bel ouvrage donc, peut-être un peu trop "grand public".
17:28 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
samedi, 06 février 2010
Food inc.
C'est un documentaire états-unien, qui se situe dans la lignée des européens We feed the world et Notre pain quotidien (deux grandes réussites), dont il s'est un peu inspiré, m'a-t-il semblé.
Cela dure un peu plus d'1h30, mais cela passe bien, même si j'ai ressenti quelques longueurs au bout de 50 minutes. Je continue à penser, qu'au-delà de l'intérêt d'un sujet et du talent d'un réalisateur, très rares sont les documentaires qui méritent de passer l'heure de durée. Ici, le découpage en petites séquences a visiblement été pensé pour une exploitation cinématographique... et pédagogique. (Pas besoin d'être prof pour apprécier le dossier mis en ligne sur le site zéro de conduite.)
Le principal intérêt du film est la description détaillée de l'agro-industrie, qui lamine les paysans et impose sa loi aux consommateurs d'outre-Atlantique. On a donc droit à des considérations économiques (sur l'endettement, les prix artificiellement bas, en particulier pour le maïs, qui semble être au coeur du système) et sociales (sur la vie des agriculteurs, le plus intéressant du lot étant celui qui réussit encore à faire son boulot un peu "à l'ancienne"). Si vous demandez à un éleveur américain pourquoi il doit se méfier de Tyson, il ne vous parlera pas d'un boxeur, mais des avocats d'un grand groupe agroalimentaire.
Les passages les plus émouvants sont ceux qui mettent en scène cette mère de famille de sensibilité républicaine, qu'on sent très conservatrice sur les moeurs et la sécurité, mais qui s'est sentie trahie par le monde politique des années 1990-2000. Et là j'ai appris quelque chose que j'ignorais, à propos de la bactérie Escherichia Coli (qu'on nous a tous fait étudier dans un cours de sciences à un moment ou un autre de notre scolarité), dont le caractère létal a été accentué par l'élevage intensif. (Les fameux "poulets au chlore" sont les produits de cette industrie qui, au lieu d'agir en amont, a choisi de limiter les coûts et d'éviter toute remise en question.) Cette maman ordinaire, révoltée par la mort de son fils, provoquée par l'ingestion d'un simple hamburger, est très touchante. Je suis plus partagé sur le cas de la famille qui se goinfre de cochonneries pas chères. Les parents disent qu'ils n'ont pas les moyens d'acheter de bons aliments, mais ils ont voiture récente, téléphone portable et sans doute maison. Faut savoir ce que l'on veut dans la vie. Mais bon, cela pose tout de même la question de la malbouffe, dans les pays développés : la nourriture saine y est en général plus coûteuse (pour le consommateur, mais pour le contribuable c'est plutôt l'inverse) que la mauvaise (même si celle-ci est composée de davantage d'aliments et adjuvants). Le film nous offre en sus une analyse historico-économique pertinente du lien entre l'industrialisation de l'agriculture et l'émergence des chaînes de restauration rapide.
D'autres passages sont plus attendus, comme celui qui dénonce les conditions de travail des employés des abattoirs et des usines. J'ai aussi toujours autant de mal à supporter la mise à l'écran de la souffrance animale. A ce sujet, l'un des intervenants (un des auteurs de Fast food, fast nation), fait le lien entre les mauvais traitements infligés aux animaux et le statut des travailleurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire, le manque de respect des consommateurs, situés en bout de chaîne, en étant une conséquence logique.
On appréciera aussi que l'action néfaste du groupe Monsanto soit décrite par un Américain, avec des cas concrets, en particulier celui de ce bonhomme qui "nettoie" les semences transgéniques de ses copains agriculteurs pour qu'ils les ressèment. (J'aurais bien aimé en savoir plus à ce sujet.) Au-delà du débat sur les O.G.M., il y a des pratiques condamnables, comme le fait d'employer des détectives privés et d'appeler à la délation contre ceux qui ne respectent pas les règles que tente d'imposer la multinationale. Si vous ajoutez à cela les poursuites judiciaires, très coûteuses, vous aurez une idée de la capacité de nuisance de ce groupe.
Ne croyez pas cependant que le film soit excessivement pessimiste. Toutes les scènes filmées chez cet agriculteur franc-tireur (Joe Salatin, stetson vissé sur la tête) sont revigorantes, tant son bon sens emporte l'adhésion. Le film fait aussi l'apologie de l'organic, c'est-à-dire du bio, avec des points de vue variés, entre les purs et durs et les tenants de l'adaptation au système : même Wal Mart s'y met !
14:52 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
jeudi, 04 février 2010
Rions un peu avec Oussama ben Laden
2016. Aux Etats-Unis, Barack Obama semble achever son second mandat. En France... ben je vous laisse le soin de découvrir qui préside. Au Pakistan, l'armée américaine met enfin la main sur un célèbre barbu grisonnant (euh, non, pas le Père Noël). Emmené en Irak (tiens, les Américains y sont encore ?!), soumis à un interrogatoire, Oussama ben Laden va raconter sa vie. Ses "confessions", subjectives, alternent avec les moments "objectifs", qui permettent aux auteurs (le journaliste Mohamed Sifaoui et le dessinateur Philippe Bercovici) de brosser le tableau d'une époque.
Car il s'agit d'une bande dessinée, assez bonne ma foi :
L'histoire alterne entre l'époque de la vie de ben Laden qui est racontée et le présent de la narration (en 2016). Cela se veut à la fois un ouvrage historique (auquel il a été reproché une série d'approximations) et une oeuvre satirique, dont les Occidentaux comme les intégristes ne sortent pas grandis.
L'humour fait souvent mouche, mais le récit est parfois simpliste (peut-être pour toucher le grand public). On voit à peu près où les auteurs veulent en venir : dénoncer la bêtise et le fanatisme, quelles que soient les formes qu'ils prennent. Ce n'est finalement pas si mal vu.
En complément, j'ai récemment découvert en intégralité le reportage réalisé par les frères Jules et Gédéon Naudet. Ils suivaient la vie d'une unité de pompiers new-yorkais depuis plusieurs mois déjà (en s'attachant tout particulièrement aux premiers pas du nouveau membre) lorsqu'ils se sont retrouvés en plein coeur de l'événement :
Le DVD du film 11/09 contient, en bonus, de longs entretiens réalisés avec les figures marquantes de la caserne (fait extraordinaire : alors que nombre de leurs collègues sont morts dans les tours, tous ceux de cette équipe sont revenus vivants).
Pour l'anecdote, c'est par accident que l'un des deux frères (Jules) a filmé, au cours d'une intervention à propos d'une fuite de gaz, le premier avion au moment où il a percuté la tour Nord :
17:04 Publié dans Histoire, Livre, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, histoire, islam, humour
mercredi, 27 janvier 2010
Toujours attentif aux "Guignols de l'info"
Les auteurs restent en grande forme, comme en témoigne l'émission de ce mardi 26 janvier. Les voix sont elles aussi toujours très réussies. C'est au niveau de la manipulation des marionnettes que je continue à repérer, de temps à autre, quelques imperfections.
Il y a celles qui sont inévitables : il est impossible de rendre totalement invisibles les accessoiristes, mêmes vêtus de noir. Mais aujourd'hui, le choix d'accompagner le personnage de Tim Burton (le vrai allant bientôt présider le jury du festival de Cannes) d'émanations de fumée a rendu les manipulateurs encore plus visibles :
Je pense toutefois que leur travail doit être encore plus difficile que celui de leurs collègues placés sous le bureau. Ceux-ci me semblent un peu plus coutumiers des maladresses. Exceptionnellement aujourd'hui, c'est le personnage de PPD qui en a souffert :
A deux reprises, ce qui ressemble au sommet d'une casquette est apparu à l'écran (très discrètement cette fois-ci... mais ma capture d'écran ne coïncide pas avec le moment où c'est le plus visible). Voici la deuxième occurrence, qui suit de peu la première :
00:00 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, humour
mercredi, 20 janvier 2010
La Promo - Sciences Po 86
Je viens de lire le livre écrit par Ariane Chemin (et publié en 2004), alors journaliste au Monde (elle a depuis rejoint Le Nouvel Observateur). A sa sortie, je n'avais pas été intéressé. Je m'étais dit : voilà encore un bouquin vite écrit, mal ficelé, qui joue sur la "pipolisation" de la vie politique. Et puis, franchement, je ne suis pas fasciné par les coteries.
C'est tout récemment que j'ai été titillé, quand je me suis un peu intéressé à Anne Roumanoff (dont il est très peu question dans le livre d'ailleurs). Je me suis donc procuré l'ouvrage, que j'ai avalé en deux heures.
Il contient de nombreuses anecdotes et, s'il ne révèle pas de secret, sa lecture n'est pas inutile au citoyen de base. Parce que je pense (mais ça depuis des années) que trop de choses échappent à l'électeur(trice) moyen(ne), choses dont les journalistes (qui sont issus des mêmes milieux que les politiques, voire ont fréquenté les mêmes écoles... ne parlons pas des coucheries) sont au courant. Il est toujours bon de savoir, par exemple, que Jean-François Copé et Arnaud Montebourg ont côtoyé des gens comme David Pujadas (plutôt réputé à l'époque pour ses compétences en économie apparemment), Isabelle Giordano (une dilettante de gauche dont on sent que l'auteure n'est pas une amie intime), Bruno Patino (directeur de France Culture, ancien président du Monde Interactif S.A.).
Parmi les anecdotes, j'ai retenu la passion éprouvée par Alexandre Jardin pour la Politique, avec un grand p, la timidité de Claude Chirac (dégoûtée par l'informatique), le parcours étonnant d'un condisciple disparu, qui a dû croiser Oussama ben Laden en Afghanistan dans les années 1980. Je n'ai pas été étonné de retrouver Frédéric Beigbéder en gosse de riche talentueux et bringueur, Jean-François Copé en obsédé de la politique, carriériste et bûcheur, ou encore le prof Jean-Pierre Raffarin (que des types dans son genre puissent enseigner à Sciences Po en dit long sur ce qu'est devenue la politique...), spécialiste de "communication politique", un peu feignasse sur les bords... mais présenté avec empathie, m'a-t-il semblé.
Au-delà de la liste des célébrités, le livre évoque rapidement la masse de ceux qui sont inconnus du grand public, mais qui occupent des postes à responsabilité(s).
L'écriture se veut neutre... c'est-à-dire facile et lire et pas agressive. Il ne faut pas attendre de ce livre une enquête fouillée, mais juste un coup de projecteur pas déplaisant.
19:12 Publié dans Livre, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, france
dimanche, 17 janvier 2010
Agora
C'est donc le dernier film d'Alejandro Amenabar, un talentueux Espagnol dont on a déjà pu apprécier Tesis, Ouvre les yeux et Les Autres. Il a coécrit un scénario dans lequel se mêlent la fresque historique (sur un christianisme de plus en plus puissant), une histoire d'amour contrarié et la recherche scientifique (rendue avec beaucoup de pédagogie, je trouve).
Mais c'est d'abord une histoire de femme. Au singulier, puisque, si on laisse de côté l'héroïne, les autres ne sont que des figures effacées, à l'image de la place qui leur est dévolue dans la société de l'époque, celle de l'Egypte romaine de la fin du IVe siècle. (Mais le film a été tourné à Malte, comme Gladiator et Troie.) Je dois avouer que je ne connaissais pas cette Hypatie, flamboyante intellectuelle et femme libre. Rachel Weisz (oscarisable, même si le film ne rencontre pas son public) incarne à la perfection cette icône féminine de l'indépendance et la libre-pensée.
Le film se veut d'abord une démonstration, celle de l'intolérance de ce jeune christianisme qui, persécuté puis toléré, est sur le point de devenir la religion officielle de l'empire... et même d'enfiler à son tour les habits du persécuteur. L'acteur qui joue l'évêque Cyrille est à cet égard excellent, tout comme celui qui interprète Ammonius, son exécuteur des basses oeuvres (remarquable Ashraf Bahrom, déjà vu dans La Fiancée syrienne, Paradise now et Le Royaume). Les autres nous permettent aussi de comprendre la force de cette communauté, de ses convictions, face à la haute société polythéiste, pétrie de pensée grecque et jugée décadente.
Paradoxalement, pour un film grand public, l'aspect sentimental passe plutôt au second plan. Il est très présent dans la première partie du film, mais ne revient réellement au premier plan qu'à la toute fin, dans des circonstances que je me garderai bien de révéler. (Sachez seulement que les auteurs du film, sur ce point précis comme sur quelques autres, n'ont pas fidèlement suivi l'Histoire.)
Si les débats et l'enseignement philosophiques tels qu'ils sont mis en scène ne m'ont pas paru passionnants (peut-être aussi parce que le doublage n'est pas toujours très réussi), par contre, la recherche astronomique est abordée de manière originale (j'ai beaucoup aimé les maquettes du système solaire et l'usage qui est fait d'un carré de sable). Je ne suis pas du tout spécialiste de la question... et j'ai tout compris !
Amenabar a aussi tenu à nous montrer qu'il savait tenir une caméra. C'est parfois un peu agaçant, quand il multiplie les vues du dessus, pas toujours justifiées. C'est beaucoup plus convaincant quand il traite des mouvements de foule, ou quand il aborde certaines péripéties, comme les deux traquenards qui opposent chrétiens et juifs. (Par contre, j'ai été un peu déçu par le saccage et l'incendie de la célèbre bibliothèque d'Alexandrie.)
Derrière la fiction se cache un propos politique. Au-delà de la peinture de l'intégrisme chrétien des débuts, il y a la dénonciation de l'instrumentalisation du religieux à des fins politiques et le rejet de toutes les formes de fanatisme, notamment celles qui s'en prennent à la liberté de pensée et à l'indépendance des femmes. Comment ne pas voir dans cette milice obscurantiste et misogyne vêtue de noir un pendant des actuels fondamentalistes musulmans ? Au-delà des empires, des républiques, des époques et des religions, la connerie humaine prend souvent des formes identiques...
16:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, histoire
vendredi, 15 janvier 2010
Un coup de mou aux "Guignols de l'info" ?
Rassurez-vous, il ne s'agit pas du contenu de l'émission, toujours aussi roboratif. Le problème est la forme. J'y ai déjà fait allusion il y a quelques jours. Oh, je ne suis pas en quête de perfection. Le téléspectateur attentif que je suis a depuis longtemps appris à repérer les mouvements d'ombres dans la fenêtre où paraissent les interlocuteurs distants du présentateur P.P.D.
C'est au niveau de la manipulation de la marionnette de l'invité-plateau que des maladresses sont apparues. Ainsi, ce vendredi 15 janvier, on pouvait distinguer le haut de la tête de l'un des manipulateurs du Nikos Aliagas de latex :
Vous me direz : faut vraiment bien regarder (et cliquer sur l'image pour la voir en totalité). Après tout, on peut très bien confondre la touffe de cheveux qui dépasse avec le rebord de la table. Certes, mais cela s'est agravé :
Si vous êtes attentifs, vous noterez qu'à la touffe de cheveux sommitale s'est ajouté un morceau de l'avant bras, qui s'enfonce dans la marionnette. Mais le pire est à venir :
Là, on voit tout ! C'est précisément cette bourde qui m'a incité à revisionner la séquence et permis de remarquer la série de maladresses.
21:21 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, société, humour, actualité
dimanche, 10 janvier 2010
Zeu riteurne auphe zeu neige (à Rodez)
Cela devient presque un rituel : depuis quelques années, la neige fait son grand retour l'hiver, que ce soit fin décembre, courant janvier ou début février. C'est en 2006 que les chutes ont été les plus impressionnantes. En 2007, nous n'avons eu droit qu'à un bref épisode. Ce fut un peu plus fourni en décembre 2008, même si cela a fondu très vite.
Hier samedi, je me suis donc offert une petite balade sous la fine neige tombante. Je suis passé par mon sentier de promenade préféré, situé en contrebas de Rodez, à proximité de l'usine Bosch :
Quant à l'usine elle-même, située dans mon dos sur cette photographie, on pouvait en avoir une vue en montant sur la route de Sainte-Radegonde :
Je me suis ensuite lancé sur le sentier enneigé, le long de l'Aveyron :
Les eaux de la rivière étaient parcourues par des groupes de canards, en quête de nourriture :
Régulièrement, des promeneurs nourrissent les animaux. On voit notamment des parents (ou des grands-parents) venir avec leurs enfants (ou petits-enfants). Ce jour-là, le coin était presque vide en plein après-midi. Je n'ai croisé que quatre personnes en trois quarts d'heure : un type qui faisait des photos (copieur !), deux jeunes avec un chien sans muselière (ni laisse) et un gars entre deux âges qui avait pris des morceaux de pain rassis avec lui et les jetait dans la rivière.
Une fois mon petit tour terminé, je suis remonté vers le centre-ville, d'où on a une jolie vue de ce coin, nommé "Layoule" :
J'ai donc gagné le coeur de la ville, dont les rues, très calmes pour un samedi après-midi, avaient été abondamment salées et bien dégagées :
Si vous regardez attentivement le côté droit de la photographie (au besoin en cliquant dessus pour l'agrandir), vous noterez la présence d'une dépanneuse, venue prendre en charge un véhicule (une Audi m'a-t-il semblé) qui avait dû percuter le trottoir (ou une autre voiture ?). Rien de grave en apparence, mais, sous la neige, cette rue Saint-Cyrice est une descente piégeuse.
On termine par une vue de la cathédrale (toujours un peu en travaux), alors que la nuit tombe :
Si l'encombrement semble avoir gêné l'activité de nombre de commerces (dès le vendredi soir, où j'ai pu constater combien il était facile de faire ses courses à 18h à l'hyper Leclerc de Sébazac, dont le parking était étonnamment peu occupé), certains, au centre-ville, se sont réjouis que le climat restreigne les déplacements automobiles : beaucoup de Ruthénois ont préféré se déplacer à pieds et effectuer leurs achats sur place.
14:07 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 2010, neige, hiver, météo
jeudi, 07 janvier 2010
Une petite erreur de manip' aux Guignols
Cela a peut-être échappé à nombre de téléspectateurs, mais, lors de l'émission de mercredi 6 janvier 2010, vers la fin, une maladresse inhabituelle est intervenue dans la prestation des marionnettistes des Guignols de l'info de Canal +.
Je ne me suis pas rendu compte immédiatement de ce que je venais de voir. J'avais juste été frappé par un mouvement étrange. Cela s'est passé pendant que PPD discutait avec Michel Denisot du texto envoyé, pendant le direct du Grand Journal, par François Fillon à Jean-Michel Apathie. Sur le côté de l'écran, on pouvait voir ceci (il faut cliquer sur l'image pour la voir en entier) :
Il s'agissait de la marionnette d'Eric Cantona, que l'on avait vue lors de la séquence précédente (très réussie, soit dit en passant), et que des manipulateurs peu inspirés ont fait ressurgir (très brièvement) dans le champ des caméras.
23:18 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, humour
Les Chats persans
Attention : ce film n'est pas un documentaire sur nos adorables compagnons poilus, moustachus et griffus, mais une "fiction réelle", tournée dans des conditions semi-clandestines, en Iran. Le réalisateur, Bahman Ghobadi, s'est fait remarquer naguère par le superbe Half Moon, pourtant tourné dans un style très différent.
Les héros sont de jeunes musicos rebelles (mais pas trop), qui veulent s'éclater sans que les barbus ne viennent leur briser les gonades. L'histoire oscille donc entre cet appétit de vivre et la menace qui plane, jamais très voyante (puisqu'on fait tout pour l'éviter), mais toujours redoutée.
Concernant la musique, j'étais mitigé au début face à ce pop-rock "indy". Cela m'a semblé s'arranger à partir de la moitié du film, grosso modo. Cela devient même très entraînant.
La comparaison a été souvent faite, mais je la reprends puisqu'elle m'apparaît justifiée : on sent l'influence de l'ambiance du Persepolis de Marjane Satrapi dans ce film... peut-être plus de la bande dessinée que de son adaptation cinématographique d'ailleurs. Les héros sont des rejetons de la classe moyenne, un peu "bobos" sur les bords. Leur prudence contraste avec l'esprit d'initiative de Hamad, un trafiquant en tout genre, capable aussi bien d'emberlificoter un juge (magnifique scène que celle qui nous permet d'observer, par l'entremise d'une porte entrouverte, la petite comédie dont ce bonimenteur gratifie le magistrat conservateur) que d'organiser un concert clandestin !
La chute surprend malgré tout... et renvoie elle aussi à l'oeuvre de M. Satrapi.
21:21 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mercredi, 06 janvier 2010
Une campagne de la LICRA un peu "limite"
Je fais allusion à une campagne de "communication" dont les citadins ont pu voir les résultats sur les panneaux publicitaires qui défigurent nos centres-villes. Alors qu'elle semble avoir été lancée fin novembre 2009, je n'en ai eu un aperçu qu'au tout début de janvier 2010, un soir, en me baladant dans les rues désertes de Rodez.
Je suis tombé sur cette affiche-là :
Je vois bien quel est le message véhiculé, mais, franchement, j'ai ressenti un petit pincement au coeur... peut-être parce que ma mère, quand elle a eu fini sa scolarité obligatoire (je vous parle d'un temps, que les moins de soixante ans, ne peuveuuux pas connaîîtreuux), a "fait la bonniche" pour des bourgeois du coin, comme elle s'est plu jadis à le conter à ses enfants.
Quand on doit gagner sa vie, il n'y a pas de sot métier... même si certains sont plus épanouissants que d'autres. Je me demande tout de même ce que pense la femme de ménage d'ascendance africaine qui passe devant ce genre d'affiche. Est-elle satisfaite de voir sa condition et le déterminisme social qui pèse sur sa progéniture dénoncés ? Se sent-elle rabaissée par le sous-entendu, à savoir que gagner sa vie en nettoyant les cochonneries des autres est une vibrante manifestation d'échec ?
Ce soir, je suis repassé devant le panneau ruthénois en question (il est situé tout en haut de la rue Saint-Cyrice et jouxte un petit parking). A deux jours d'intervalle, l'affiche avait changé. Le contrat était-il arrivé à terme ou bien a-t-on retiré une publicité politique jugée douteuse ?
21:27 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, france, société
mercredi, 30 décembre 2009
Les films que j'ai le plus kiffés en 2009
Voilà donc venu le moment de livrer le palmarès qui déchire sa race... le mien ! Comme je suis assez grand public, j'ai aimé beaucoup de films cette année, pour des raisons différentes. Mais, laissons là les présentations et passons à l'essentiel.
- Meilleur film optimiste : Slumdog millionaire
- Meilleur film dépressif : Mary et Max
- Meilleur film religieux : Soeur Sourire
- Meilleur film anticlérical : Religolo
- Meilleur film anticapitaliste : Louise Michel
- Meilleur film grolandais : Toto qui vécut deux fois
- Meilleur usage de la crasse à des fins politiques : Hunger
- Meilleur toilettage cinématographique : Departures
- Meilleure animation barge : Des Idiots et des anges
- Meilleure chronique douce-amère : Le Sens de la vie pour 9,99 $
- Meilleur film de djeunses : Lascars
- Meilleur film de vieux cons : Là-haut
- Meilleur film de vieux : L'Etrange Histoire de Benjamin Button
- Meilleur film de pique-assiette : J'irai dormir à Hollywood
- Meilleur film hollywoodien sur la Seconde guerre mondiale : Les Insurgés
- Meilleur film de guerre : Démineurs
- Meilleur film antisoviétique : Katyn
- Meilleur film roumain : Au diable Staline, vive les mariés !
- Meilleure analyse de la naissance du totalitarisme : La Vague
- Meilleur film aquatique : Welcome
- Meilleur film raciste : Gran Torino
- Meilleur film antiraciste : Amerrika
- Meilleur film de Tarlouze : Brüno
- Meilleur film de pétasse : The September issue
- Meilleur film de gonzesse : Tulpan
- Meilleure comédie de mœurs : Romaine par moins 30
- Meilleur film de jouisseur : Hôtel Woodstock
- Meilleur film musical : Good Morning England
- Meilleur documentaire ruraliste : Dernière saison - Combalimon
- Meilleur film climatique : Frozen River
- Meilleur polar : Dans la brume électrique
- Meilleur Western : The Proposition
- Meilleure satire politique : In The Loop
- Meilleur film d'anticipation : District 9
- Meilleur film de divertissement : Avatar
Et voilà ! Les curieux pourront consulter mes florilèges 2006, 2007 et 2008.
20:26 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
lundi, 28 décembre 2009
Good morning England !
J'ai mis du temps à voir ce film, en version originale sous-titrée, bien sûr. (Il faudra que les directeurs de cinéma finissent par comprendre que, dans certains cas, il est inutile de programmer certains films dits "art et essai" en version française : le public ne vient pas les voir.)
Evidemment, la zique est bonne, plus variée que ce à quoi je m'attendais... et telle qu'on ne peut désormais l'entendre régulièrement que sur Nostalgie, RFM ou RTL 2, le soir, chez Francis Zégut.
C'est drôle, parfois même hilarant. Le film joue d'abord sur le comique de situation. Il y a un évident contraste entre le puritanisme ambiant (avec un excellent Kenneth Brannagh en ministre hyper coincé), au Royaume-Uni, dans les années 1960, et l'appétit de jouissance d'une jeunesse (mais aussi des plus âgés) qui cherche à tout pris à se démarquer de ses aînés.
A ce sujet, on peut saluer la relative subtilité du scénario, qui souligne bien la diversité des aspirations des personnages. Beaucoup de ces jeunes hommes recherchent avant tout un amour viable, les autres se contentant de tirer leur coup. De graves questions se posent concernant la fidélité... et le comportement des parents, le summum étant atteint quand le petit dernier découvre que sa mère est une folle du cul, qui n'hésite pas à se taper des jeunots de l'âge de son fils !
C'est aussi très réussi visuellement. Le bateau-radio forme une sorte de cocon de plaisir, coupé du monde des adultes à la fois symboliquement et matériellement (puisqu'il est ancré très au large des côtes britanniques). L'un des personnages (brillamment interprété par Philip Seymour Hoffman), le seul Américain de cette bande de mecs (à laquelle s'ajoute une homosexuelle... tout cela frise la phallocratie), semble être le porte-parole du réalisateur : il pense qu'il vit là une sorte d'âge d'or (de la radio, de la musique... et peut-être du sexe) et que bientôt tout cela va être formaté. Même s'il y a un fond de vérité (il suffit de regarder ce que sont devenues les radios musicales aujourd'hui), je n'ai pas pu m'empêcher de penser que c'était là limite un point de vue de "vieux con".
A propos du fonctionnement de la radio, supposée "libre" (du pouvoir politique certes, mais pas du reste), il manque la description de la place de la publicité. Celle-ci ne joue qu'un rôle secondaire, alors qu'elle est aujourd'hui déterminante dans le fonctionnement de la bande FM en particulier. C'est la limite du film, qui se veut à la fois témoignage et divertissement, mais pas analyse critique.
12:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
samedi, 26 décembre 2009
Samson et Delilah
C'est incontestablement l'un des films les plus originaux du moment. L'action se déroule en Australie. Les personnages principaux sont de jeunes Aborigènes, qui vivent plutôt dans la dèche. En gros, les mecs passent leur temps à jouer ou écouter de la musique, quand ils ne se shootent pas aux vapeurs de peinture ou d'essence. Les femmes sont plus actives, tentent de s'en sortir, mais sont des proies encore plus fragiles.
L'intrigue s'articule autour de quatre "lieux" principaux : un village d'Aborigènes délabré, l'espace situé sous une autoroute, une grande ville blanche et une cabane en plein désert. Le réalisateur réussit à dire beaucoup de choses alors que le film est assez économe en dialogues. Les Aborigènes parlent entre eux, dans leur langue, mais, quand ils croisent des Blancs (un commerçant malhonnête, un clochard fraternel, un galeriste snob, les clients gênés d'un café), ils deviennent en général taiseux. On ne peut pas dire que la vision de l'Australien moyen véhiculée par ce film soit extrêmement positive.
C'est donc par la construction des plans et le montage (la juxtaposition des scènes) que le réalisateur s'exprime. Il pratique aussi volontiers l'ellipse. Cela nous donne des moments cocasses, notamment ceux qui tournent autour du trio de musiciens, toujours à jouer le même morceau (c'est bien entendu le fil rouge de l'histoire) et d'autres plus tragiques, comme celui qui touche à l'enlèvement de l'héroïne.
Le film est aussi terrible par ce qu'il dit à travers le héros, Samson (pour le corps -musclé- duquel la caméra semble éprouver une certaine fascination), de plus en plus décérébré au fur et à mesure que le temps passe. Celle qui va devenir son étrange compagne, Delilah, en bave... mais elle est pleine de ressources, de courage. (Très belles sont les scènes qui la montrent en action, que ce soit en train de peindre ou lorsque, par exemple, elle creuse, dans l'obscurité, une sorte de tombe.) Si le film est dur, il ménage aussi de l'espoir. Il est même piquant de constater à quel point la situation du début s'est renversée à la fin du film.
17:07 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
vendredi, 25 décembre 2009
Avatar
Voilà un film qui peut se lire à plusieurs niveaux. James Cameron est un gros malin : il en a mis pour à peu près tous les publics. Les amateurs de films d'action seront ravis, notamment par la deuxième moitié du film, très violente (et, comme c'est bizarre, sans qu'aucune restriction ne soit imposée pour le jeune public... quand même, parfois on frôle la boucherie... visiblement, Le seigneur des anneaux a laissé des traces). Les adeptes de science-fiction seront captivés par l'attirail technologique qui entoure les scientifiques et les militaires. Ceux qui privilégient le merveilleux vont adorer tout ce qui touche à la spiritualité des Na'vi. Les grands romantiques devant l'éternel vont vibrer avec l'histoire d'amour naissant entre les deux personnages principaux. Les intellos jubileront devant cette métaphorique dénonciation de la colonisation. Les amis de la Terre se réjouiront de voir porté à l'écran un quasi pamphlet écologiste (eh oui !).
C'est le grand talent de James Cameron : réussir à traiter de questions politiques à travers des films très grand public. Il est évident que derrière l'exploitation minière de la planète Pandora et l'extermination quasi-programmée de sa population se profile l'histoire des rapports entre colons européens et Amérindiens, en particulier au XIXe siècle.
On appréciera la constance avec laquelle, dans plusieurs films, le metteur en scène canadien pourfend le militarisme. Et pourtant... il lui accorde une place de choix, puisque le "méchant" ultime, joué par Stephen Lang (une sorte de Franck Dubosc très très vilain, avec beaucoup plus de muscles, des cicatrices tout plein partout et un tempérament à la Bruce Willis des grands jours), est finalement plutôt mis en valeur, tant sa ténacité lui permet de déjouer les petits tours de ses adversaires. Les "fana militari" prendront donc leur pied à ce film.
Le résultat visuel est splendide. J'ai vu le film en 3D et, franchement, ça vaut le coup. Le relief donne de la profondeur de champ à de nombreuses scènes, les rendant plus dynamiques. Il est aussi utilisé pour toutes les incrustations numériques. Il donne de la vie aux nombreuses bestioles qui peuplent la jungle de Pandora. Par contre, le port des lunettes de vision atténue un peu les couleurs magnifiques. Je m'en suis aperçu quand, de temps à autre (sur 2h40, plusieurs pauses sont ménagées pour permettre aux spectateurs de reprendre leur souffle), je me suis amusé à les ôter (on finit par comprendre dans quel type de scènes elles ne sont pas nécessaires). Ce que je voyais alors à l'écran était encore plus beau. Je vais peut-être songer à retourner le voir... en deux dimensions.
Les acteurs font leur taf. Il me semble qu'ils sont moins "potiches" que dans la deuxième trilogie de Star Wars. J'ai apprécié qu'hommes comme femmes jouent tour à tour les premiers rôles, même si le héros reste une incarnation sublimée (et donc irréelle...) de l'Américain moyen (un mec pas très intello, débrouillard, beau gosse qui sait forcer la chance, franc-tireur comme c'est pas permis).
00:14 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, cinema
jeudi, 24 décembre 2009
Kérity
C'est un dessin animé français. L'histoire commence par un événement triste, qu'on ne nous montre pas : le décès d'une grand-tante, qui lègue sa maison et ce qu'elle contient à sa famille principalement (un voisin a eu droit à un petit quelque chose). Mais la maison n'est pas en très bon état ; il faudrait la retaper. Pour cela, la famille a besoin d'argent, argent qui pourrait provenir de la vente des vieux libres (des éditions originales) de la défunte, qui sont désormais en la possession du jeune Nathanaël. Celui-ci, à 7 ans, ne sait toujours pas lire ! La famille va-t-elle céder aux sirènes de l'antiquaire (le bien nommé Pictou), qui voit l'occasion de réaliser l'affaire de sa vie ?
C'est donc un film d'apprentissage. Le jeune héros va traverser de multiples épreuves, de manière d'autant plus pénible que la fée Carabosse l'a réduit à la taille d'une figurine ! Mais les autres personnages imaginaires, tout droit sortis des livres de contes (les adultes retrouveront leur jeunesse évaporée...) que sa grand-tante lui lisait, vont lui donner un coup de main, notamment la délicieuse Alice et l'inattendu Ogre.
C'est bien dessiné, avec un scénario qui tient la route (et le rythme est mieux tenu que dans Max et les maximonstres, par exemple). La musique est chouette, entraînante. (Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le dossier de presse, bien fichu.) Vraiment, une belle histoire pour les petits et les grands.
14:57 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mercredi, 23 décembre 2009
Mouvement social au Géant de Rodez (en 2007)
Pour une raison que je ne m'explique pas, ce billet, du début du mois de mai 2007 (et lié à un autre, du 11 mai), n'est plus accessible, alors qu'il figure bien en théorie dans mon blog. Je le republie donc.
Cet hypermarché Géant Casino est en fait situé à Onet-le-Château, la plus peuplée des communes qui jouxtent celle de Rodez. Ce mercredi, en allant dépenser quelques euros sur les coups de 12h30, mon attention fut attirée par un attroupement inhabituel à l'entrée du centre commercial. Certaines têtes me disaient quelque chose : c'étaient des caissières de la grande surface.
Elles protestent contre le développement des caisses automatiques, qu'elles voient comme une menace pour leur profession. Qui plus est, la direction essaie de leur imposer de nouveaux horaires, jusqu'à 21h, ce qui pourrit particulièrement la vie de celles qui ont des enfants. Il me semble que l'installation du nouvel hyper Leclerc à proximité, avec des horaires d'ouverture assez flexibles, n'est pas sans avoir influencé les gérants du Géant.
J'ai pris le tract des caissières, pas très précis sur le fond. C'est en lisant la presse locale (Centre Presse et La Dépêche du Midi en l'occurrence) et en écoutant la radio Totem que l'on pouvait connaître le motif de la manif.
Cela ne m'a pas empêché de dépenser mes quelques euros. Les caisses automatiques étaient hors d'usage. Aux caisses traditionnelles officiaient des hommes jeunes en costume-cravate (genre école de commerce). A les voir patauger, on se rendait tout de suite compte qu'ils n'avaient pas l'habitude de ce boulot ! Au lieu de 5 minutes, mon passage en caisse, queue comprise, m'a pris environ un quart d'heure.
20:59 Publié dans Aveyron, mon amour, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : de tout et de rien
Capitalism, a love story
Si Michael Moore s'est fait connaître en France par Bowling for Columbine et Fahrenheit 9/11, les cinéphiles avaient, quelques années auparavant, pu apprécier Roger et moi et The Big One. Barack Obama ayant été élu, le polémiste démocrate délaisse (de manière très relative) la diatribe purement politique pour revenir à ses premières amours, la dénonciation de l'injustice économique.
Le film tire sa force de plusieurs séquences tonitruantes, comme celle qui traite du cas de ces polices d'assurance-vie souscrites par certaines entreprises (comme Wall Mart) sur le dos de leurs employés... sans que ceux-ci le sachent ! On appréciera aussi le passage sur ce centre d'internement d'adolescents, coeur d'un système de corruption appuyé en façade sur la prétendue lutte contre la délinquance juvénile. Certains seront sans doute étonnés par la situation des pilotes d'avions dont il est question dans le film : il vaudrait mieux pour eux qu'ils travaillent dans un fast food... Crise immobilière oblige, de longues scènes sont consacrées aux familles surendettées, expulsées de leur logement. Face à cela, la peinture du monde de la finance que nous propose M. Moore ne peut que susciter la révolte.
Toutefois, si l'on ne peut que partager son indignation quant aux conditions faites à "l'Amérique moyenne", on pourrait lui reprocher de ne pas fouiller suffisamment le sujet des subprimes. Bon, il a fait un effort et tenté de dégotter un expert pour nous expliquer la chose. Pas évident... d'autant plus que les quelques politiques consultés ne semblent pas mieux informés que lui !
L'autre grand intérêt du film est la description de la rupture intervenue, selon Moore, sous les mandats de Ronald Reagan (1981-1989). A plusieurs reprises, le film évoque la vie d'avant, celle des salariés qui travaillaient dur et en étaient récompensés, celle de familles qui pouvaient croire en l'avenir. C'est peut-être là le meilleur du film, quand le réalisateur s'appuie sur son vécu familial pour dénoncer l'abandon dont ont été victimes les classes moyennes et populaires. Le public français découvrira peut-être avec stupeur le niveau d'endettement auquel sont contraints les étudiants... avec des conséquences sur des dizaines d'années. (Pensez que c'est un "marché" de près de 100 milliards de dollars !... Le couple Obama lui-même n'a fini de rembourser que quelques années avant l'élection de Barack ). On retrouve ici le ton employé dans son précédent film, Sicko.
Moore est aussi très américain quand il s'appuie sur la religion. C'est le catholicisme social qui le motive, mais il est minoritaire aux Etats-Unis. Il aurait été très intéressant de comparer cette lecture des évangiles avec l'éthique protestante des dirigeants. Nombre de ceux qui ont contribué à démanteler l'Etat-providence étaient (sont) de parfaits bigots.
12:13 Publié dans Cinéma, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mardi, 22 décembre 2009
Vincere
Benito Mussolini redevient à la mode, à travers ses aventures féminines. Récemment a été publié un ouvrage consacré à l'une de ses maîtresses, Marguerita Sarfatti. Dans le passé, on s'était plutôt intéressé à Clara Petacci, qui fut exécutée en compagnie du dictateur en avril 1945 (et dont le journal en dit long sur le véritable caractère de son amant). On a par contre peu creusé du côté de l'épouse légitime, Rachele Guidi.
Ce film a pour héroïne une autre des maîtresses du futur Duce, Ida Dalser, dont je dois avouer que je n'avais jamais entendu parler jusqu'à présent. La première partie (où le réalisateur semble très à l'aise) nous narre donc la naissance d'un amour. On sent que celui-ci est un peu déséquilibré : elle semble éprouver des sentiments bien plus profonds que lui. La scène-clé est celle qui voit apparaître l'épouse légitime (dont l'existence nous avait été cachée jusque-là, un peu comme par effet de miroir, puisque, dans la réalité, c'est l'existence de la maîtresse qui a été dissimulée à la "régulière"), alors que l' "autre" doit libérer la place, de force. L'acteur qui incarne Mussolini jeune est très bon. C'est l'un des intérêts du film que de nous faire découvrir les premiers pas politiques de celui qu'on a pris l'habitude de voir en homme de pouvoir installé.
Cependant, Bellocchio ne faisant pas oeuvre d'historien, il ne donne aucune explication sur deux épisodes très importants dans la carrière de Mussolini. Ainsi, on ne sait pas vraiment pourquoi ce socialiste militant, antiguerre avant 1914, a retourné sa veste et soutenu l'intervention de l'Italie au côté de Triple Entente en 1915. De plus, la "marche sur Rome" est presque complètement passée sous silence ! C'est tout de même dérangeant.
La figure du dictateur devient secondaire dans la suite du film. Le paradoxe est que celui-ci est désormais centré sur le personnage d'Ida, alors que celle-ci voue sa vie à son aimé... qui l'a laissée tomber... mais pas oubliée, puisqu'une grande attention est portée à cette ancienne relation. Mussolini en quête de respectabilité ne veut pas passer pour un mari volage... voire un bigame.
Cela tient la route d'abord grâce au talent de l'actrice principale, Giovanna Mezzogiorno (qui a un petit air de Marion Cotillard), vraiment épatante. C'est aussi bien filmé, très classiquement certes, mais c'est joli à regarder. C'est toutefois un peu long. On aurait pu facilement procéder à des coupes. Et puis, au bout d'un moment, on se perd un peu dans la chronologie des faits. La partie de l'intrigue qui s'étend de 1922 à 1937 n'est pas bien organisée.
C'est dommage, parce que cette vision somme toute anecdotique du fascisme nous en donne malgré tout un bon aperçu, tant il est évident que même ceux qui ont côtoyé Mussolini ne sont pas épargnés par la violence du régime qu'il a mis en place.
14:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, histoire
Hitler, les R.G. et "Le Monde" (fin)
C'est un rectificatif que j'ai eu quelques difficultés à repérer... ce qui semble être le propre des rectificatifs, d'ailleurs ! Le mois dernier, j'avais consacré un billet à un article du Monde qui évoquait des documents d'archive traitant d'Adolf Hitler. Je faisais la remarque que son auteur aurait pu préciser que le sujet qu'il abordait avait déjà été évoqué par le magazine Sciences et avenir.
Cela a mis un peu de temps mais, finalement, un correctif a été publié, dans le numéro daté du 4 décembre. Il faut vraiment être un lecteur attentif pour repérer ce tout petit paragraphe, planqué page 20 du journal, en bas à droite :
Page précédente, les lecteurs auront savouré un excellent reportage de Jacques Follorou en Afghanistan et ils seront certainement passés vite sur la 20, ne comportant qu'un point de vue très technique, une publicité et la transcription de propos de Daniel Cohn-Bendit déjà entendus sur France Inter. La page 21 est plus alléchante, puisqu'elle est majoritairement consacrée à un portrait de Siné titré "Brutal, bête et méchant".
Le petit paragraphe rappelle donc, avec honnêteté, que la fiche des R.G. dont il a été question dans son article avait été évoquée auparavant dans le magazine scientifique (grand public) :
Dont acte.
10:47 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, allemagne, presse
lundi, 21 décembre 2009
In The Loop
Ce film britannique est l'adaptation d'une série télévisée, The Thick of it, qui serait une sorte de A La Maison blanche à la sauce londonienne. Mais, comme il est centré sur le déclenchement de la guerre en Irak en 2003, les acteurs "so British" se retrouvent face à leurs homologues d'outre-Atlantique. On profitera de la version originale pour goûter les accents anglais, américain... et écossais !
On peut donc s'amuser à essayer de repérer qui est qui. Les scénaristes ont beau avoir parfois essayé de brouiller les pistes (peut-être aussi pour éviter les procès...), on reconnaît sans problème l'ancienne éminence grise de Tony Blair (pas incarné à l'écran, lui), Alastair Campbell, dans le personnage de Malcolm Tucker, joué avec une conviction et un plaisir évidents par Peter Capaldi. Chacune de ses apparitions est un ravissement, pour la bonne raison qu'il incarne la suffisance grossière, passant la plupart de son temps à inventer des injures plus incongrues les unes que les autres (en V.O., faut suivre !) dont il couvre ses interlocuteurs avec un mépris qui n'a d'égal que sa puissance de postillonnement !
Il semble aussi évident que le général Miller (James Gandolfini), bien que blanc, tienne le rôle de Colin Powell. Il est assez bien servi par le scénario, qui en fait un gros nounours sympathique, la tête sur les épaules (les scènes au cours desquelles il se retrouve face à Karen Clark-Mimi Kennedy sont croquignolesques)... mais très soucieux de sa carrière. On pourrait continuer longtemps comme cela, mais n'aurait pas trop d'intérêt.
Le film est bien évidemment une satire. Il démontre dans quelle mesure le déclenchement de la guerre est le résultat d'une conspiration montée entre le Pentagone (le portrait de Donald Rumsfeld -sous les traits de Linton Barwick- vaut son pesant de bombinettes) et la Maison Blanche (avec le soutien de Tony Blair)... une conspiration faite un peu de bric et de broc, ce qui donne un côté "pieds nickelés" aux magouilleurs. La politique en général n'en sort pas du tout grandie. Les dirigeants comme leurs équipes sont dépeints comme très majoritairement égocentriques, cyniques et manipulateurs, souvent ridicules. La vie des gens ordinaires est très éloignée de leurs préoccupations. Au-delà du rire salutaire qu'il provoque, In The Loop est une œuvre au final très pessimiste.
12:57 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
dimanche, 20 décembre 2009
The Proposition
Voilà un western anglo-australien (signé John Hillcoat) qui a puisé dans les grands classiques. Tant au niveau du scénario que des décors, on sent l'influence des films de Sergio Leone (même s'il manque l'aspect parodique), mais aussi de la mythologie des frères James (Franck et Jesse)... et de Apocalypse now, notamment en raison du rôle joué par l'aîné de la fratrie Burns, excellemment incarné par Danny Huston (qu'on a vu dans Wolferine, Le Royaume et Le Nombre 23), qui, à l'évidence, s'inspire de la composition de Marlon Brando dans le chef-d'oeuvre de Coppola.
A côté de cela, on a un héros (joué par Guy Pearce, vu récemment dans Démineurs) qui est un mélange de Clint Eastwood jeune et de Viggo Mortensen, un méchant soldat qui a des airs de John Malkovich et un officier rugueux au grand coeur qui se la joue (bien) Russel Crowe. Au beau milieu de ces sauvages excités de la gâchette se trouve la trop rare Emily Watson. Les Aborigènes sont au second plan et servent de faire-valoir dans ce film à l'image de l'ancien monde, dominé par les Blancs.
C'est que les moeurs sont rugueuses, à l'époque ! On tue, on pille, on viole... et on rend la justice d'une manière qui pourrait choquer nos contemporains. Certaines scènes sont donc d'une grande violence... et diablement bien fichues ! Mais, heureusement, le film est plus subtil que cela. Il ajoute à ces moments d'action un vrai recul sur la nature de la violence, sa justification. A cet égard, il est significatif que les deux pires crapules de l'histoire semblent être du côté du "bien" : il s'agit de l'un des seconds du capitaine Stanley et du ponte local (brillamment interprété par David Wenham, qu'on avait remarqué dans Le Seigneur des anneaux et Australia).
Mettez par dessus une musique qui déchire (signée Nick Cave, qui a écrit le scénario) et une couche de paysages magnifiques... et vous obtenez un excellent film d'action, propre à réchauffer le public en cette froideur hivernale !
23:58 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
vendredi, 18 décembre 2009
Max et les maximonstres
Ce n'est pas un dessin animé, mais un "vrai" film, dans lequel un petit garçon va se retrouver au beau milieu d'un groupe de grosses bébêtes pelucheuses.
La première partie nous présente l'environnement du gamin, solitaire par nécessité. On veut clairement nous faire comprendre qu'il vit mal la situation familiale, qu'il y a incompréhension entre lui et sa mère mais aussi entre lui et sa sœur plus âgée.
Le cœur du film est occupé par les aventures dans le monde imaginaire dans lequel Max se réfugie. Il y rencontre donc ces fameux monstres, effrayants mais plutôt gentils... quoique... Avec eux, il se constitue une bande de copains. Certaines scènes sont donc une réplique de ce que l'on peut voir dans une cour de récréation... à ceci près que les protagonistes (sauf un) sont de grosses boules de poils à cornes. C'est souvent amusant.
L'animation est d'une grande qualité. Pour les plus anciens (et les jeunes cinéphiles), il n'est pas anodin de préciser que les studios fondés par Jim Henson, créateur de Dark Crystal et du Muppet show, ont apporté leur savoir-faire à ce film tourné dans le sud de l'Australie.
Cependant, ce n'est pas une réussite complète. Le scénario est parfois un peu léger et l'intrigue connaît quelques moments de vide. A cela s'ajoute une volonté évidente de bâtir un conte moral, très utile certes pour les parents soucieux d'éduquer au mieux leur progéniture, mais cela gâche un peu l'intérêt du film.
22:57 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mardi, 15 décembre 2009
Le Vilain
Il m'a fallu un peu de temps pour me décider à aller voir le film de Dupontel, lui qu'on a pourtant surtout vu comme acteur ces dernières années, que ce soit dans Président, Jacquou le Croquant (trop brièvement), L'ennemi intime, Chrysalis (à côté duquel la critique est passée... c'est pourtant un très bon film), Cortex (un polar à recommander) et, anecdotiquement, dans Louise Michel... Ce mardi soir, à Rodez, c'était la dernière séance. Il y avait quand même du monde dans la petite salle.
Le scénario n'est pas d'une inventivité folle : une vieille maman va essayer de ramener son garnement de fils dans le droit chemin. A ce propos, la séquence qui voit Catherine Frot (excellente) découvrir la véritable nature du fiston adoré qu'elle n'avait pas revu depuis vingt ans vaut son pesant de cacahuètes. Par contre, avant, le film peine à démarrer. Comme le ton est volontairement décalé, il faut une dizaine de minutes environ pour s'y acclimater.
Tous les acteurs sont épatants. Aux deux protagonistes j'ajouterais Nicolas Marié, impayable en docteur alcoolique sur le retour (il était aussi très bien dans Micmacs à tire-larigot), et Bouli Lanners (déjà remarqué dans Louise Michel), génial en promoteur immobilier véreux (pléonasme ?).
Certains moments sont de petits bijoux d'humour sardonique, comme ceux qui voient le "fils prodigue" faire soigner ses blessures, ou encore la tentative d'assassinat de la mère (qui se termine de manière très surprenante, flingue à la clé !). La tortue est aussi un des ressorts du comique, en forme de fil rouge, jamais décevante.
On passe un bon moment, d'environ 1h25. C'est une comédie doucement déjantée et pas vulgaire.
Pour en savoir plus sur Albert Dupontel, on peut se rendre sur son site et consulter notamment son blog, où il répond aux questions des internautes.
22:54 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
lundi, 14 décembre 2009
Stéphane Guillon a-t-il son bac S ?
C'est juste une question en passant... parce qu'il nous a gratifiés d'une belle bourde historico-cinématographique, ce matin. Muriel Cousin, sa compagne, qui relit ses sketches, paraît-il (et qui serait passée par hypokhâgne et Sciences Po, tout de même) n'y peut-être aussi vu que du feu. Mais de quoi s'agit-il ?
Dans sa chronique consacrée à la santé de Johnny Hallyday, Guillon fait référence à l'excellent film de Robert Altman, Mash... sauf qu'il en situe l'action pendant la guerre du Vietnam (1964-1973)... au lieu de la guerre de Corée (1950-1953). Vous me direz, l'erreur est compréhensible, puisque le film, sorti en 1970, a été tourné avec d'évidentes arrière-pensées.
Même si l'humoriste a un passé de cancre (qu'il sait habilement mettre en valeur, comme par exemple chez Mireille Dumas), cette bourde, commise par quelqu'un qui, quelques jours auparavant, défendait le maintien de l'histoire-géographie en Terminale S, fait un peu tache.
19:19 Publié dans Cinéma, Histoire, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, film, humour, histoire
samedi, 05 décembre 2009
Une coquille dans la prestation de Stéphane Guillon
Il ne s'agit pas des chroniques diffusées sur France Inter, mais de la "Semaine de Guillon", moment fort de l'émission présentée par Thierry Ardisson sur Canal +, Salut les Terriens! . On peut accéder à celle de ce samedi 5 décembre sur le site de la chaîne cryptée.
Soyez bien attentifs aux incrustations. Ce sont les diapositives intercalées, qui servent généralement à justifier telle ou telle référence (prise en général dans la presse). Cette fois, c'est une citation de l'hebdomadaire Le Point qui a attiré mon attention. Il est question de Dominique Strauss-Kahn, qui en a un peu marre que l'on colporte des allusions graveleuses sur son compte. Il en fait porter la responsabilité à Nicolas Sarkozy.
Le problème est que le panneau citant l'hebdo comporte une "hénaurme" faute de conjugaison :
J'ai bien l'impression que l'erreur vient de Canal, puisque la version électronique de l'article en question est écrite sans la faute :
Peut-être aussi a-t-elle été corrigée par rapport à la version papier. Faudra que je vérifie...
23:29 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, france, société
vendredi, 04 décembre 2009
Hôtel Woodstock
C'est bizarre mais, quand j'ai entendu le titre de ce film pour la première fois, j'ai pensé à la chanson des Eagles, Hotel California. Si vous en écoutez attentivement les paroles, vous entendrez une référence à l'année 1969... mais le titre original du film d'Ang Lee est Taking Woodstock. Le plus étonnant est qu'il s'agit de l'adaptation d'une autobiographie d'Elliot Tiber (le héros du film). C'est là que je me suis rendu compte que les distributeurs du film en France ont tout simplement repris le titre du livre traduit et non son titre original, qui est aussi Taking Woodstock.
Cela démarre lentement. On a droit à une description de la vie provinciale d'une bourgade de gagne-petit, avec une forte communauté juive, très pittoresque. Je recommande tout particulièrement l'actrice qui incarne la mère du héros, l'énergique Imelda Staunton (mais si... Dolores Ombrage dans Harry Potter, voyons !) et l'inénarrable Eugene Levy (oui, l'inoubliable père du héros de American Pie !), en paysan détaché de tout (sauf quand même du pognon).
Le grand intérêt du film est de nous montrer l'élaboration et la gestion de la "périphérie" du concert. Ang Lee a fort pertinemment laissé de côté les paillettes et les "performances" scéniques. (Les amateurs de pipoles en seront pour leurs frais.) Cela donne au film un côté "pieds-nickelés" pas déplaisant. On voit aussi que l'argent a joué un grand rôle dans la chose. Au-delà de l'affirmation de la contre-culture (enfin, d'une certaine contre-culture), c'est d'abord une histoire très américaine de gars débrouillards qui vont réussir à créer l'événement.
C'est surtout très drôle. Certains passages très attendus, évoquant l'usage des drogues (avec une séquence sous acide, psychédélique, fort réussie) ou la libération sexuelle, méritent à eux seuls le détour. Et puis il y a cet improbable ange-gardien, ancien marine passé travelo, joué avec un plaisir évident par Liev Schreiber. (C'est sûr que ça le change de ses rôles dans Les Insurgés ou Wolferine !)
Je crois que je devais être le plus jeune spectateur, dans la salle... et pourtant, il y a un paquet d'années que ma puberté s'est envolée ! Le film attire donc les nostalgiques... mais, pour un profane, il dégage une énergie positive... et on regrette de le voir se terminer.
00:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema