dimanche, 11 avril 2010
L'école de la discorde
C'est la polémique du moment : faut-il fermer ou pas l'école (publique) François Fabié, à Rodez ? La question se pose depuis plusieurs années, la précédente municipalité (celle dirigée par Marc Censi) ayant engagé une politique de concentration des équipements.
Je n'avais pas trop prêté attention à ce sujet durant la campagne des municipales de 2008. Les tracts comme les professions de foi des candidats étaient assez vagues, la liste d'union de la gauche s'engageant particulièrement en faveur de l'éducation. Il ne me semblait pas que les candidats se fussent particulièrement avancés sur le cas de l'école Fabié. Les membres du "collectif contre la fermeture de l'école François Fabié" (présent sur Facebook) affirment que si.
Je suis donc allé fouiller dans Centre Presse du 16 février 2008... et j'ai trouvé ceci :
Trois des quatre têtes de listes avaient été sollicitées. Je pense qu'on ne s'était pas adressé à Frédéric Soulié parce qu'il passait, du fait de la présence sur sa liste de Marc Censi (ainsi que d'autres personnalités de l'équipe sortante), pour le continuateur de la politique municipale. Vous verrez que Régine Taussat (qui a montré qu'elle pouvait faire preuve d'indépendance, notamment sur la question du musée Soulages) s'évertue à ne pas désavouer l'équipe sortante. Jean-Louis Chauzy livre une réponse mi-chèvre, mi-chou. Soit il ne connaît pas suffisamment le dossier, et il ne veut prendre aucun engagement, soit il connaît le dossier, sait très bien ce qu'il va faire s'il est élu, mais il se garde bien de l'annoncer. Reste Christian Teyssèdre qui, comme le prouve le passage souligné en rouge, promet de conserver le site.
Alors, pourquoi a-t-il changé d'avis ? Ou alors, pourquoi a-t-il menti à l'époque ? Même si en politique, nombre de candidats appliquent l'adage de Charles Pasqua ("Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent"), je ne pense pas que, dès février-mars 2008, l'actuel maire de Rodez savait qu'il allait décider la fermeture de l'école Fabié. En suivant la presse locale, on remarque que c'est à la fin de l'été 2009 que la décision a sans doute été prise. (L'annonce a été faite au début de l'automne.)
C'est d'abord une question d'argent. Mettre l'école Fabié à niveau aurait coûté, selon les estimations (notez l'écart...), entre 4 et 7 millions d'euros. (C. Teyssèdre a lancé récemment le chiffre de 70 000 euros par enfant. Vu qu'ils sont une centaine... faites vos calculs.) Pour à peine plus, la commune peut s'offrir deux écoles neuves, où le développement durable sera à l'honneur (rappelons que le toit de l'actuelle école est amianté). Ceci dit, rien que pour celle de Saint-Felix, l'estimation des coûts est encore peu rigoureuse, un site professionnel évoquant environ 2,5 millions d'euros, la première adjointe au maire (qui est aussi en charge de l'éducation) parlant de 2,85 millions... hors taxes ! Ceci dit, une fois livrés, ces nouveaux bâtiments sont censés faire faire de substantielles économies de chauffage et d'électricité.
La municipalité cherche sans doute aussi à avoir les coudées franches sur le dossier des écoles. A l'heure actuelle, il lui faut composer avec le Conseil général de l'Aveyron, à qui appartiennent les murs de Fabié, et avec les propriétaires des terrains sur lesquels sont installés les préfabriqués de Calcomier. De plus, le maire veut que les nouvelles écoles soient ouvertes en 2012-2013, pour qu'il puisse s'appuyer sur ces réalisations dans la campagne des municipales de 2014. A l'inverse, le Conseil général aurait tout intérêt à laisser traîner l'affaire, 2014 étant aussi l'année de désignation des nouveaux "conseillers territoriaux", chargés de remplacer les conseillers généraux et régionaux.
Après, il y a le non-dit. Fermer une école de quartier permet de reventiler les postes d'enseignants (attribués -faut-il le rappeler- assez chichement par le ministère de l'Education Nationale, par le biais du rectorat... 4 postes vont disparaître dans le premier degré à la rentrée 2010)... et de supprimer un poste de directeur ? Autre non-dit (peut-être) : lorsqu'elle analyse "l'offre scolaire" communale, la mairie prend en compte les établissements privés... et espère qu'une partie des parents inscriront leurs enfants dans l'enseignement catholique (très présent dans l'Aveyron). C'est peut-être ce à quoi a fait allusion Guilhem Serieys (dont le blog est tenu de manière épisodique) lors du dernier conseil municipal.
Et puis, et puis... (mais attention, ce qui suit ne concerne pas forcément l'école François Fabié) voilà qu'on apprend, au détour d'un article de La Dépêche du Midi, que 20 % des 2 500 enfants scolarisés à Rodez viennent d'une autre commune ! N'y allons pas par quatre chemins : cela veut dire que les impôts locaux des Ruthénois (parfois avec une participation des communes d'origine) paient la construction, l'entretien et l'équipement des bâtiments utilisés par quelque 500 enfants dont les parents habitent, voyons voir, Le Monastère, Sainte-Radegonde, Luc-Primaube (ça c'est quand ils ont la dignité de rester dans la communauté d'agglomération), Flavin... et pourquoi pas Rodelle, La Loubière, Baraqueville ? Je veux bien que, dans certains cas, il n'y ait pas d'école à proximité ou encore que, les deux parents travaillant sur Rodez, il soit logique qu'ils déposent en passant leurs enfants à l'école la plus proche de leur lieu de travail. Mais la forte proportion me conduit à penser qu'il y a peut-être là une véritable stratégie de la part de certaines familles, attirées par les faibles impôts locaux (et des terrains à plus bas prix) proposés par des communes périphériques (et qui y font construire leur logement principal) tout en continuant à profiter des services fournis par la commune centrale.
Vous avez dit beurre et argent du beurre ?
18:29 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, presse
samedi, 10 avril 2010
"Le Ruthénois" numéro 6
Cette semaine, l'hebdomadaire du Piton propose un grand entretien avec l'evêque de Rodez (sur le départ). Il mérite d'être lu. Pour la petite histoire, il a contribué à un gigantesque remembrement ecclésiastique, diminuant le nombre de paroisses. En mai 2000, le quotidien Centre Presse avait publié une carte de l'avant-projet (comportant encore quelques interrogations) :
En page 3, la dessinatrice Stéphanie Gras prend le risque inconsidéré de représenter Mahomet ! (Je rassure les nombreux musulmans intégristes qui lisent ce blog : le Prophète n'est aucunement dénigré dans cette caricature gentillette.)
En page 4, un portrait est consacré à la nouvelle conseillère générale, Nicole Laromiguière. En raison de la loi sur le cumul des mandats et de la modification du code électoral survenue quant à la désignation des conseillers généraux, le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, nouvellement élu conseiller régional (sans avoir abtenu de vice-présidence), renonce à son mandat du canton de Rodez Ouest, au bénéfice de sa suppléante. Ce n'est une surprise pour personne... et cette mesure comporte plusieurs avantages. D'abord elle féminise un peu plus le conseil général de l'Aveyron, qui en a bien besoin (on va passer de 8 à 9 conseillères... sur 46, sauf erreur de ma part). Ensuite, comme l'écrivait déjà Hugues Robert dans le numéro 4 du Ruthénois, cela permet une (petite) redistribution des cartes entre le P.S. et le P.R.G., le premier évitant de paraître trop hégémonique à gauche.
Page 5, il est question d'agriculture. Je remarque que, chaque semaine, au moins un article traite du sujet ou fait le portrait d'un jeune agriculteur... et c'est tant mieux. Bon, là, ce sont les institutionnels qui sont à l'honneur... et plutôt ceux de droite d'ailleurs. Aux côtés du président du Conseil général, on trouve Jean-Claude Anglars, présenté comme le vice-président de la commission agricole au Conseil général. On aurait pu aussi préciser que le maire de Sébrazac (très joli village proche de la vallée du Lot), conseiller général du canton d'Estaing, président du pays du Haut-Rouergue, est directeur de la F.D.S.E.A. aveyronnaise, dont le grand manitou est Jean Laurens, président de la Chambre d'agriculture (son père fut sénateur de l'Aveyron et son oncle député du Cantal et ministre de l'Agriculture ; au passage, la famille ayant ses racines à Lacroix-Barrez, on comprend mieux l'émoi qui a saisi la droite aveyronnaise quand le canton de Mur-de-Barrez, dont fait partie cette commune, a placé la gauche en tête au premier tour des récentes élections régionales...). Figure sur la photographie l'encore président des Jeunes agriculteurs (la succursale "djeunse" de la F.D.S.E.A.), Bruno Montourcy qui, à 35 ans, a déjà reçu le mérite agricole.
Le Ruthénois se penche ensuite sur l'opposition municipale, qui a bien du mal à exister, à Rodez. L'une des photographies d'illustration a été prise pendant une séance du Conseil municipal. Au premier plan, on reconnaît Jean-Philippe Murat, plus loin sans doute Maïté Laur et Frédéric Soulié. Les textes que deux des figures locales ont envoyées au journal ne m'incitent pas à penser que cela va s'arranger...
Juste au-dessous de cet article, Georges Abitbol propose une sorte de revue des blogs locaux. Il cite ceux d'Olivier Montbazet et d'une certaine Edith B... ainsi que le mien (illustré par le billet dans lequel j'évoque des ânes au comportement particulier). A cette occasion, j'y ai appris qu'il me trouve "plutôt de droite"... Saperlipopette !
Page suivante, il est question des vacances des profs et de l'éducation des enfants. Je partage le constat concernant les jeunes d'aujourd'hui, avec lesquels le système éducatif me semble vraiment trop permissif (à l'image de ce que font les parents ?) et dont la maîtrise de la langue française est souvent consternante ! (Cela peut être un bon critère pour commencer à sélectionner les candidats à l'embauche ou à un stage : on demande une lettre de motivation manuscrite et on fiche au panier celles qui sont écrites de manière approximative...)
Comme, cette semaine, la commune du Monastère est à l'honneur, on a droit à plusieurs articles intéressants, signés Nathalie Dijols ou Jean-Pierre Cosson. Celui-ci évoque notamment les colonies pénitentiaires que l'Aveyron a connues (même si c'est un sujet qu'il a déjà abordé à plusieurs reprises, dans d'autres journaux, la piqûre de rappel ne fait pas de mal... et cela peut servir d'enseignement pour notre époque).
Auparavant, on aura lu avec profit un article qui traite du sadisme et de l'obéissance aux ordres. L'auteur y fait allusion à l'expérience de Milgram, qui a elle-même fait l'objet d'un traitement cinématographique, dans l'excellent film I comme Icare.
Tout en bas de la page, l'adolescente associée à la rédaction recommande un site qui permet de créer ses propres petits film d'animation : http://www.lacartoonerie.com/. je vais peut-être essayer un de ces quatre...
14:04 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, presse
vendredi, 09 avril 2010
Petite balade ruthénoise
En cette fin d'après-midi ensoleillée, l'envie m'est venue de faire un petit tour de Rodez, par le bas. On commence par descendre l'avenue des Fusillés de Sainte-Radegonde, en direction de l'usine Bosch. Au passage, on pense à regarder sur les côtés. On peut y dénicher de tout... y compris un reste de neige (plus précisément : un reste de congère) !
L'endroit est protégé de la route, la pente l'orientant vers le lieu de promenade que je ne vais pas tarder à rejoindre. Les rayons du soleil n'arrivent que tard dans la journée, quand ils y arrivent.
Au rond-point, on tourne à droite, direction le Gué de Salelles et on emprunte le chemin aménagé, qui longe l'Aveyron. Les beaux jours revenant, on s'aperçoit que les prés avoisinants sont occupés :
Hé oui ! C'est l'histoire du promeneur qui regarde la vache (une Montbéliarde me semble-t-il) qui regarde le pêcheur qui regarde son hameçon...
En poursuivant son chemin, on arrive à Layoule, sorte de petit Eden ruthénois pour promeneurs, enfants, animaux, pêcheurs, joggueurs, lecteurs, flirteurs et pique-niqueurs. On y voit régulièrement des parents (ou des grands-parents) amener leurs (petits) enfants nourrir les canards du coin (coin). Ce sont des colverts et ils ne sont pas farouches ! Voici une femelle aux aguets :
Et voilà un mâle que ma présence ne dérange guère :
Pour le plaisir des oreilles, on poursuit sa route et l'on dépasse lentement la cascade, puis l'on se dirige vers le pont ancien, dit "pont de Layoule". Au passage, sur sa gauche, on remarque la présente d'un objet insolite, dans l'eau : une voiture !
La voici sous un autre angle :
Ce n'est pas la première fois que le lit de l'Aveyron se garnit d'un détritus encombrant. Mais, auparavant, on a plutôt eu droit à des chariots de grande surface ou à des deux-roues usagés. La presse locale a évoqué ce cas, d'abord Midi Libre, puis La Dépêche du Midi. Si vous observez bien les photographies publiées dans les journaux, vous constaterez qu'entre les deux articles le véhicule s'est déplacé, porté par le courant. Le 30-31 mars, il se trouve à proximité de la cascade, que l'on distingue au second-plan sur l'article de Midi Libre. La voiture, garée sur le côté de la rue, à proximité du camping, a glissé dans la rivière, sa propriétaire ayant mal serré le frein à main. Du coup, une semaine plus tard, le véhicule se trouve plus en aval, à proximité du pont médiéval. Il n'y a pas de différence notable entre les photographies que j'ai prises et celle qui a été publiée dans La Dépêche. Mais ceux qui n'étaient pas repassés par Layoule depuis plusieurs jours ont dû être surpris par le changement de position. J'ai même vu une voiture de la police municipale s'arrêter sur l'autre berge.
Un détail pour terminer. Sur la deuxième photographie que j'ai prise, j'ai fait ressortir le nom complet de la série du véhicule : il est encadré en rouge. En cliquant sur la photo, vous la verrez agrandie... et pourrez lire "G. Sabatini SEAT". Les moins jeunes d'entre nous se souviennent d'une joueuse de tennis argentine plutôt mignonne, ma foi... avec un jeu assez athlétique et une attitude un peu "garçonne" sur les bords parfois. Une voiture a donc porté son nom, au début des années 1990 si je ne m'abuse. C'est dire si le véhicule qui encombre actuellement le lit de l'Aveyron est une antiquité !
En remontant vers le centre-ville, j'ai fait une curieuse rencontre :
Tout en se frottant au grillage, ce sympathique sac à puces m'a salué à sa manière... beaucoup plus aimablement, en tout cas, que son compagnon canin, un pitoyable roquet qui s'est mis à aboyer à tue-tête ! Ben je l'ai pas mis sur la photo, na !
20:30 Publié dans Aveyron, mon amour, Loisirs, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, photo, photos, photographie
jeudi, 08 avril 2010
Les Chèvres du Pentagone
Et voilà ! Un mois après sa sortie, ce film débarque en Aveyron. Au moins, on l'a en version originale sous-titrée. L'histoire, complètement frappadingue, est pourtant (en partie) vraie, comme le révèle le livre d'un journaliste britannique recensé par Le Monde. Dans le long métrage, l'extension chronologique de l'histoire (du début des années 1980 à 2003) est restituée par des retours en arrière. (Je recommande à tous les passionnés de la capillicuture cloooneyenne les scènes dans lesquelles il apparaît avec une coiffure de djeunse, vierge de toute trace grisonnante...)
La critique professionnelle a en général été assez dure avec ce film, auquel elle reproche de lorgner sur l'excellent Mash sans lui arriver à la cheville. En fait, ce film se veut le pendant d'une autre comédie ayant pour cadre l'Irak (mais celui de la première intervention américaine dans le Golfe) : Les Rois du désert, avec lequel la critique n'avait guère été plus tendre.
Dans les deux films, la satire politique est mêlée à la franche déconnade et l'antihéros, incarné par George Clooney, est épaulé par une brochette d'acteurs affûtés. Dans les deux cas aussi, le résultat est inégal, meilleur en première qu'en deuxième partie. L'honnêteté me pousse à reconnaître que Les Rois du désert était globalement plus réussi (en particulier mieux rythmé).
Néanmoins, pendant 45 minutes environ, Les Chèvres du Pentagone tient la route. Dès le début, on est cueilli par une série de réparties ironiques et un comique de situation assez réussi (assister à la mort filmée d'un hamster est une expérience cinématographique du plus haut intérêt). Quelques références parodiques (par exemple à Full Metal Jacket) parsèment les scènes les plus abouties.
Mais, par la suite, une fois dans le désert, l'histoire s'enlise (s'ensable ?). C'est moins drôle et la critique des méthodes employées par l'armée américaine manque de mordant... d'autant plus que la réalisation semble être aux abonnés absents. C'est dommage, parce que l'idée de départ était originale et parce que certains moments permettent d'entrevoir ce qu'aurait pu être ce film, si un metteur en scène un peu plus "couillu" y avait mis sa patte... et si le scénario avait été plus abouti.
22:24 Publié dans Cinéma, Histoire, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
samedi, 03 avril 2010
Shutter Island
J'ai mis le temps, mais j'ai enfin vu le dernier film de Martin Scorsese. J'ai tout d'abord été surpris par le décalage entre la bande annonce et le rythme de l'histoire : la première laisse à penser que l'on va se retrouver dans un thriller trépidant, alors que le film est plutôt lent (trop parfois), jouant sur la tension qui monte, qui monte...
Le début m'a fait un peu peur. Il comprend des scènes parmi les plus mal réalisées, à mon avis. Les trucages numériques sont particulièrement visibles et j'ai eu un problème avec le doublage (j'ai vu le film en version française), pas très bon. Ceci dit, il faut être très attentif aux toutes premières images, qui, quand on y repense, avec le recul, donnent des clés pour la compréhension de l'histoire.
Une fois les policiers arrivés sur l'île, cela démarre. L'ambiance est formidablement restituée par les décors, la musique (un peu trop appuyée parfois) et l'atmosphère au sens propre : le déchaînement des éléments. Cela devient un excellent film à suspense, avec des moments de grâce au niveau de la mise en scène : dans la chapelle, sur la falaise, dans la grotte et dans le bâtiment C. Scorsese est parvenu à restituer une ambiance de folie, à tel point qu'au bout d'un moment, on ne sait plus de quel côté est la "raison".
Je me garderai bien de révéler le retournement, auquel les spectateurs attentifs s'attendent finalement. Cela nous conduit à repenser à certains scènes (notamment celles avec Mark Ruffalo et Ben Kingsley, remarquables)... et à trouver particulièrement bien foutu le dispositif du film !
Sur le site dédié (aaah... superbe bruit de l'eau de l'océan qui s'échoue sur le rivage...), on peut accéder à de copieuses notes de production, très intéressantes.
11:43 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
vendredi, 02 avril 2010
Le combat des magazines ruthénois III
La rivalité (feutrée) se poursuit cette semaine avec la parution du numéro 33 du quinzomadaire gratuit et du numéro 5 de l'hebdomadaire payant.
Commençons par ce dernier, Le Ruthénois, qui titre sur les Restos du coeur, les pages intérieures contenant un grand entretien avec le président départemental (Midi Libre a copié !) et un reportage page 5. Si l'on ne peut que se réjouir de l'action de cette association, il est cependant triste de constater qu'elle reste hélas nécessaire, tant la détresse sociale persiste (s'accroît même) dans notre pays. Pensez qu'elle sert presque autant de repas qu'il y a d'Aveyronnais ! (Un peu moins en fait : 260 000 repas pour plus de 270 000 habitants, selon la dernière mise à jour des populations légales. La relation entre les deux données chiffrées est tout de même très parlante.)
Page 4, Hugues Robert lève un coin du voile sur les relations entre journalistes et élus locaux, en particulier leurs "chargés de communication" ou "attachés de presse", quel que soit le nom qu'ils portent.
Juste à côté, un billet (un peu rapide, alors que Midi Libre comme La Dépêche du Midi ont déjà évoqué l'affaire) est consacré à Jean-Claude Luche et à son possible détachement de l'UMP... Je n'y crois qu'à moitié. Certes, au sein de la droite, le président du Conseil général incarne une voie plus modérée, héritière lointaine de la démocratie chrétienne, éclatée depuis entre ceux qui sont allés goûter à la soupe sarkozyenne et ceux qui se sont embarqués dans l'aventure bayrouïste. Jusqu'à preuve du contraire, Jean-Claude Luche a seulement retardé le renouvellement de son adhésion à l'UMP... le temps que les élections cantonales passent ?
On a droit à tout autre chose page 5 : un écho sur la Société des Lettres Sciences et Arts de l'Aveyron. Cette institution rouergate bat de l'aile. Il semblerait qu'à la "bonne bourgeoisie" (composée d'intellos conservateurs ayant le sens de l'intérêt général) ait succédé une "nouvelle bourgeoisie", dont l'action semble susciter moins d'enthousiasme... Point noir à signaler : l'article est émaillé d'incorrections (tout comme un encadré situé plus bas sur la page... attention aux mauvaises habitudes !) et, en première page, il est annoncé page 9, alors qu'il figure page 5.
Page 7 est abordée la polémique du moment : les conséquences de la fermeture du site du Burgas, situé à Sainte-Radegonde, commune de la périphérie de Rodez, autrefois essentiellement agricole devenue très résidentielle (pour les classes moyennes aisées, les pauvres étant priés d'aller crécher à Onet-le-Château). Il faudrait consacrer des pages et des pages à ce dossier, dont je trouve scandaleux le pourrissement. Personne n'ose remettre en question l'action du Sydom (syndicat départemental des ordures ménagères)... et pour cause : les décisions y sont préparées par le Bureau et prises par le Comité syndical... Regardez un peu qui y siège (dans l'onglet "Instances"), et vous comprendrez pourquoi les journalistes aveyronnais marchent sur des oeufs...
Page 8, une tribune fait la promotion du pays ruthénois, un type d'association intercommunale qui a eu le vent en poupe sous le gouvernement Jospin. Depuis 2005, les personnes engagées dans ce genre de démarche me semblent avoir du mal à maintenir la dynamique. Dans le cas aveyronnais, les difficultés qui ont surgi au moment de délimiter le territoire de chacun des pays ont pesé sur leur future efficacité. Prenons le cas du pays ruthénois :
La communauté d'agglomération du Grand Rodez, qui sert de base à la construction du territoire, est privée de son "bras droit" : le prolongement de la route nationale 88 vers l'autoroute A 75. Qui plus est, les communes qui coupent la commune de Sébazac-Concourès (à l'honneur cette semaine dans l'hebdomadaire) en deux (à savoir Rodelle et La Loubière) n'y ont pas adhéré ! Et que dire de la forme du territoire... incohérente au possible quand on en connaît un tant soit peu la géographie de la région... Trop de politique politicienne locale a nui aux pays.
Je sais bien qu'il faut saluer tous les efforts fournis pour développer les territoires et faire aboutir les projets mais là, franchement, ce niveau de compétence supplémentaire est superflu (ou alors il faudrait en supprimer un autre). Il aurait mieux valu travailler à perfectionner l'existant.
Bon, j'arrête de râler, pour parler du coup de coeur de la semaine : La Bulle de Valérie , consacrée à un ingénieur agronome aveyronnais, qui tente de concilier écologie et développement agricole au Mali. Une bien belle initiative.
On termine par l'inévitable Jean-Michel Cosson (dont le dernier livre bénéficie d'un copinage en fin de magazine), qui nous cause cette semaine de la commune de Sébazac-Concourès. Les anecdotes concernant le Tindoul de la Vayssière (un gouffre karstique) sont particulièrement intéressantes.
Tout cela nous amène au numéro 33 de A l'oeil, qui me semble compter plus de surface vraiment rédactionnelle que les numéros précédents. Plusieurs points m'invitent à penser qu'il existe un véritable "marquage à la culotte" entre les deux magazines du Grand Rodez. Ainsi, un important dossier est consacré à l'évolution de la commune de Rodez... thème évoqué la semaine passé par Jean-Michel Cosson dans Le Ruthénois. On remarquera d'ailleurs que les auteurs du (bon) dossier ont dû puiser dans les ouvrages de l'historien local, cité page 32 (son excellent Dictionnaire de l'Aveyron
... paraît avoir été une source majeure pour l'écriture des encadrés consacrés au tramway de Rodez et à son ancien maire Louis Lacombe).
Faut-il y voir une marque de confraternité ou tout simplement la reconnaissance (hors de toute opinion partisane) de la qualité du travail de l'historien local ? Quoi qu'il en soit, on est moins étonné de trouver un peu plus avant dans le quinzomadaire (page 15) une publicité pour son concurrent :
Cela fait partie de la politique commerciale du Ruthénois, je crois. Un important budget de lancement a dû être fixé, pour faire connaître l'hebdomadaire au maximum. Ainsi, une partie des habitants de la commune à l'honneur chaque semaine dans Le Ruthénois a eu le plaisir de recevoir une fois gratuitement la gazette dans sa boîte aux lettres. (J'espère qu'ils ont bien calculé leur coup, parce que cela me paraît tout de même assez aventureux.)
Retournons au gratuit A l'oeil. J'aime bien la caricature proposée en page 1 :
On remarquera que, contrairement à la dessinatrice du Ruthénois, Daf représente davantage de personnalités politiques de droite. On peut s"amuser à relever les absents et les présents. Elections régionales obligent, le Lotois de Toulouse Martin Malvy fait figure de parrain de la gauche, le maire de Rodez essayant de tirer la couverture à lui. En face, personne ne s'impose vraiment, l'ancien premier magistrat ruthénois Marc Censi semblant tout triste devant le gaspillage de l'héritage... mais son ancien ennemi du Conseil général Jean Puech est curieusement absent du portrait de famille, alors qu'il a été jusqu'à il y a peu l'homme le plus puissant du département. En bas, Yves Censi et Jean-Claude Luche ne bénéficient pas du même capital de sympathie chez le dessinateur : l'un fait la gueule et l'autre est un éternel souriant... qui pourrait toutefois passer pour un benêt (c'est pas gentil, ça !).
On notera la référence à Pierre Soulages (comme pour Stéphanie Gras dans Le Ruthénois de la semaine dernière), un billet évoquant même le projet de musée en page 2. Les contribuables locaux seront ravis qu'on leur rappelle (ou apprenne) qu'il existait une possibilité moins coûteuse que la création ex nihilo d'un machin pour cultureux : l'extension du musée Puech, refusée par l'artiste du noir...
Page 5, l'éditorial de Paul d'Orsini prend la forme d'une complainte de l'électeur de droite déçu (par Sarkozy). Quelques pages plus loin vient le grand entretien... consacré à Jean-Claude Luche (déjà interrogé dans le numéro 24) ! Celui-ci y revient sur les élections régionales (en focalisant trop sur le cas de Guilhem Serieys, à mon avis, même si j'ai déjà écrit ailleurs ce que je pensais du procédé)... et nous gratifie d'une langue de bois bien râpeuse. "Je ne fais pas de politique politicienne" affirme celui qui n'arrête pas de lancer des piques à Christian Teyssèdre... et, attendez la suite "il faut rester modeste"... Trop de modestie tue la modestie ! Autre perle : "la Majorité du conseil général s'est rassemblée derrière moi", "Ma majorité est unie"... quand on sait les difficultés rencontrées pour composer la liste aveyronnaise, les pressions qui ont été exercées sur J.-C. Luche pour qu'il y intègre untel ou unetelle et la "petite" campagne faite en faveur de cette liste par certains ténors de la droite locale... (Au fond, je le plains. Il est obligé de jouer la comédie de l'union en espérant garder son strapontin l'an prochain.) A la fin de l'entretien est quand même évoquée la question (du cumul) des mandats et de ceux auxquels Jean-Claude Luche renonce.
21:01 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, actualité
samedi, 27 mars 2010
Le nouveau Conseil régional de Midi-Pyrénées
Je vais m'y intéresser sous l'angle aveyronnais, en m'appuyant sur deux articles parus dans la presse locale/régionale. C'est dans La Dépêche du Midi que l'on apprendra (si on ne le sait pas déjà) que, sur 91 conseillers régionaux (dont 69 pour la majorité socialo-radicalo-frond-de-gaucho-écologiste... que c'est érotique tout cela !), 15 vont devenir vice-présidents. D'après Midi Libre (un article signé "H.M.", sans doute Hugues Ménatory, une des plumes du quotidien), 52 siègeraient à la commission permanente.
Le contribuable de base aurait tort de se désintéresser de la chose. Ainsi qu'un autre Hugues (Robert) l'a écrit, dans le numéro 4 du Ruthénois, l'indemnité de base d'un conseiller régional est grossie dès lors qu'il siège à la commission permanente. En Midi-Pyrénées, elle passe de 2263 à 2489 euros... par mois. S'il devient vice-président, le conseiller touche 3 168 euros, somme que je ne gagnerai sans doute jamais, même en fin de carrière, même si j'ai bénéficié de promotions... Au passage, je plains encore plus les contribuables de Languedoc Roussillon, leur mégalo-président Frêche ayant proposé, dans un grand élan réconciliateur, que les 67 conseillers régionaux siègent à la commission permanente ! Se revendiquer de Jaurès tout en faisant du pied au Front national, à part Nicolas Sarkozy, il n'y a que Georges Frêche qui pouvait le faire ! Dans la foulée, il a fait l'éloge de Jacques Blanc (on ne signale aucun infarctus parmi les membres socialistes de sa liste)... mais ne va pas jusqu'à promettre à tous les groupes politiques (donc aussi au F.N.) d'avoir des représentants dans les conseils d'administration des lycées...
Mais revenons à Midi-Pyrénées, où l'atmosphère est tout de même moins pesante. Si La Dépêche du Midi signale que c'est un Lotois qui hérite de la vice-présidence en charge de l'agriculture, il faut lire Midi Libre pour apprendre qu'il succède à un Aveyronnais... et que la passation de pouvoir a un arrière-goût syndical : à Régis Cailhol, membre de la F.N.S.E.A. succède un adhérent de la Confédération paysanne, Vincent Labarthe... et non Barthe, contrairement à ce qu'écrit La Dépêche :
Le nouveau vice-président, dont l'édition aveyronnaise de Midi Libre ne cite pas le nom, était numéro 2 sur la liste P.S. du Lot, au premier comme au second tour. Il est maire de Sainte-Colombe et président de la communauté de communes de Lacapelle-Marival, au nord de Figeac. Va-t-il trouver le temps de tout faire ? Il va sans doute lever le pied sur son exploitation (si ce n'est déjà fait), où il est associé à quatre autres agriculteurs dans un GAEC.
Cependant, une lecture rapide de Midi Libre pourrait laisser croire que l'Aveyron sort perdant de la répartition des "fromages" de la nouvelle assemblée régionale. Le quotidien montpelliérain enfonce le clou en évoquant le cas du maire de Rodez, Christian Teyssèdre, qui n'a pas obtenu de poste. Mais il oublie de préciser que sa tête de liste officielle, Marie-Lou Marcel, a dégoté la vice-présidence en charge des finances, ce qui n'est pas rien. C'est à La Dépêche (très lue dans l'ouest aveyronnais, dont M.-L. Marcel est l'élue) que l'on doit cette précision.
On peut aussi deviner que, pour 2014, ce n'est pas l'élu aveyronnais qui tient la corde pour succéder à Martin Malvy : celui-ci a fait nommer la Toulousaine Nicole Belloubet première vice-présidente. Ce serait une erreur que d'attribuer à la seule parité la promotion de l'ancienne rectrice, devenue première adjointe du maire de Toulouse. Après l'Aveyron et le Lot, en 2014, ce sera peut-être le tour de la Haute-Garonne de briguer la présidence...
Enfin, les deux journaux évoquent (chacun apportant des détails différents) les divisions de la droite.
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vendredi, 26 mars 2010
"Le Ruthénois" numéro 4
On va commencer par une devinette. D'où a été prise la photographie du maire de Rodez illustrant la "Une" ?
C'est la question que je me suis posé. Au départ, comme on semble proche du centre-ville, avec vue sur la cathédrale côté clocher, je me suis dit qu'il était fort possible que Christian Teyssèdre se trouvât à la mairie même. Mais, en allant sur place, je me suis rendu compte que l'angle de prise de vue ne pouvait pas correspondre... et surtout, je ne voyais pas de balcon de ce type sur l'Hôtel de ville ! Je me suis donc un peu éloigné, pensant que le photographe s'était rendu au domicile du maire, peut-être sur le tour de ville. Mais, très vite, j'ai réalisé que j'étais trop loin. Je suis donc revenu sur la place de l'Hôtel de ville et j'ai fini par trouver... enfin je crois.
Sur la photographie que j'ai insérée, j'ai indiqué quelques indices qui permettent de déduire que, sans doute, le maire habite à deux pas de l'Hôtel de ville ! Je vous laisse deviner où précisément :
Cette vue date de vendredi 26 mars 2010... et donc l'environnement végétal ne semble pas tout à fait correspondre avec le peu que l'on voit sur la première page du Ruthénois. Cela me conduit à émettre une deuxième hypothèse : la photographie ne serait pas toute récente.
Le premier magistrat du Piton partage la vedette avec le président du Conseil général, dont vous pouvez distinguer le haut du visage sur la première photo. Comme l'élu socialiste semble être davantage mis en valeur sur la "Une", il a fallu rééquilibrer les choses en pages intérieures et donc, page 5, J.-C. Luche a droit à deux représentations, contre une à C. Teyssèdre :
J'ai enlevé les parties rédigées, que vous découvrirez si vous achetez l'hebdomadaire. Qui plus est, la comparaison de ces photographies est assez éclairante sur la stratégie de chacun d'eux.
Ainsi, Christian Teyssèdre veut donner l'image d'un professionnel rigoureux, respectueux des autres mais qui ne cherche pas à se rendre sympathique pour autant (il n'a pas ôté la veste et, dans l'entretien, vous verrez qu'il n'utilise pas la langue de bois). Il s'assimile à la commune de Rodez (regardez le cadre accroché derrière lui) et à sa figure emblématique, sa cathédrale (voir la couverture).
Jean-Claude Luche a tombé la veste et fait comme si le photographe le surprenait en plein boulot (non mais, quel cabotin !). Il est sans doute dans les bureaux du Conseil général, photo du viaduc de Millau dans le dos. Il arbore son éternel sourire carnassier qui, à l'image de sa poigne, est un peu sa signature comportementale.
Deux de ces images sont recadrées en page 3, pour illustrer l'article consacré à leurs réponses au questionnaire de personnalité. La même photographie de Christian Teyssèdre est réutilisée, plus petite mais dans un plan plus large, page 10. Nos deux compères sont aussi présents sur l'une des pages qui traite des élections régionales, Jean-Claude Luche étant un peu plus visible. L'équipe du Ruthénois s'est évertuée à rester dans la plus stricte neutralité, ce dont on ne peut que se réjouir.
Mais reprenons notre lecture. J'aime beaucoup le dessin de la semaine, en page 3 :
Les teintes gris-noir sont là pour souligner l'allusion à Pierre Soulages, un croquis de ce qui est sans doute la maquette du futur musée figurant à l'arrière-plan. Pâques approchant (tout comme le premier avril), je vous laisse réfléchir aux différentes significations de l'oeuf, la présence du symbole de l'euro à proximité n'étant pas innocente. Décidément, cette Stéphanie Gras est douée !
J'ai eu aussi le temps me creuser les méninges à propos du chien. Quand j'avais parlé de la sortie du premier numéro du Ruthénois, j'avais émis l'hypothèse que c'était peut-être une allusion à la formule (malheureuse) employée par François Mitterrand à l'occasion des obsèques de Pierre Bérégovoy.
Réflexion faite, je suis d'avis que c'est une sorte d'animal-totem de la dessinatrice, à l'image de la souris de Plantu (dont le site internet mérite le détour) :
Le Monde, 3 février 2006
On peut aussi établir un lien avec la coccinelle de Marcel Gotlib (dont le comportement est beaucoup plus fantaisiste) :
Rubrique-à-brac, taume 2, édition Dargaud, 1974
Page 2, une erreur s'est glissée dans l'annonce du changement d'heure : elle n'est pas prévue pour "la nuit du samedi 29 au dimanche 30 mars" (2010), mais la nuit du samedi 27 au dimanche 28, celui des Rameaux, comme indiqué dans un encadré voisin.
Page 4, Hugues Robert (qui nous gratifie d'un drôle de "malgré que") revient sur les élections régionales et les tripatouillages d'entre-deux-tours. Les non-initiés (et les autres) en apprendront de belles. La fin de l'article est particulièrement intéressante, consacrée aux indemnités des élus régionaux. Elle fait écho au travail du député de l'Aisne, René Dosière, dont le blog est une mine d'informations. Si vous consultez le billet en date du mercredi 24 février 2010, intitulé "Au sujet de la rémunération des élus locaux", vous pourrez télécharger des documents sur la question. Je vous en propose un : la carte (modifiée par mes soins, grâce à Paint, à partir d'un fond de carte téléchargé sur un site professionnel) de la rémunération des conseillers régionaux :
En noir sont coloriées les régions dont les élus touchent plus de 34 000 euros par an, en gris foncé les régions dont les élus touchent entre 28 000 et 34 000 euros (il faut y ajouter la Réunion), en gris clair les régions dont les élus touchent entre 24 000 et 28 000 euros (il faut y ajouter la Guadeloupe) et enfin en blanc la région (la Corse, à laquelle il faut ajouter la Guyane et la Martinique) dont les élus touchent moins de 24 000 euros par an. En gros, dans les régions les plus pauvres, les élus touchent moins. Par contre, à l'autre bout de l'échelle, on ne trouve pas forcément les régions les plus riches...
Les résultats en Midi-Pyrénées et dans l'Aveyron font l'objet d'articles spécifiques, page 6 du Ruthénois. L'auteur souligne à juste titre la performance de Martin Malvy, peu évoquée par les media nationaux, plus occupés à pérorer sur Ségolène Royal, Georges Frêche ou la région Alsace que sur le cas du président sortant le mieux réélu au second tour (Victorin Lurel ayant réalisé cette performance dès le premier). On pourrait toutefois chipoter sur les pourcentages affichés en guise de résultats : on en trouve de légèrement différents sur le site du ministère de l'Intérieur.
Après toutes ces cogitations, on avait bien besoin de détente et c'est ce que nous offre, page 7, un billet intitulé "On nous brouille l'écoute". Les lecteurs assidus de l'"Album de la Comtesse", du Canard enchaîné, ne seront pas dépaysés.
Page 8, on a droit à un article passionnant sur une initiative entrepreneuriale citoyenne, qui allie insertion professionnelle et développement durable, à travers une activité de maraîchage bio. A suivre donc. Je note tout de même que l'initiatrice s'appelle Béatrice Laur. Je vois peut-être le mal partout, mais ne serait-elle pas une parente de Maïté Laur, une figure du Modem local (et sans doute une connaissance d'Hugues Robert) ? A la vision de la photographie, je distingue comme une ressemblance physique avec l'éternelle candidate divers droite aveyronnaise.
Page 10 est évoqué un gros chantier local : la (re)construction de deux écoles, dans des quartiers excentrés de la commune de Rodez. J'aurais bien aimé que l'article aborde la polémique à propos de l'envolée des coûts.
Ce numéro n'est pas tout à fait comme les précédents, parce qu'il abrite un mini-cahier de 4 pages commun au Progrès Saint-Affricain (la maison-mère du Ruthénois). Cet encart est consacré au jardinage. Côté culture, la critique cinéma de la semaine porte sur le nouveau film de Tim Burton Alice au pays des merveilles. Je ne l'ai pas encore vu mais, à la lecture de l'article, je me suis demandé si son auteur, Quentin Moreau, n'était pas dans la même situation...
Allez, on termine par le papier de Jean-Michel Cosson, consacré à l'histoire de Rodez. C'est bien fichu, comme d'habitude. Cela foumille d'anecdotes, comme celle concernant le père de Fernandel. J'ai aussi appris qu'il existe un fromage "Rodez"... mais qui n'est pas commercialisé en Aveyron ! Lisez donc l'article pour en savoir plus !
Ah, mais j'ai failli oublier le plus important : mon quart d'heure de célébrité, ou plutôt la douzaine de lignes qui est consacrée à ce blog, en fin de colonne, page 2 du Ruthénois :
A-t-on voulu tester ma vigilance (ou mon intégrité) ? Toujours est-il que je me dois de faire remarquer qu'une coquille s'est glissée dans cette présentation élogieuse !
22:37 Publié dans On se Soulages !, Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : actualité, presse, régionales, politique
mardi, 23 mars 2010
Deux trois choses sur les élections régionales
Je voudrais tout d'abord souligner la clairvoyance politique dont un magnat aveyronnais a fait preuve :
Il s'agit d'un entretien accordé par J.-C. Luche, alors en campagne, à l'hebdomadaire le Journal de Millau. (Je garde précieusement par devers moi la capture d'écran, pour le cas où, par maladresse, l'article disparaîtrait des archives de l'hebdomadaire...) Bon, je ne vais pas accabler le président du Conseil général, qui a déjà fort à faire avec certains élus de sa majorité... Tout de même, il aurait pu faire preuve d'un peu plus de prudence... voire de modestie.
04:38 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, régionales, élections
dimanche, 21 mars 2010
La déontologie façon Canal +
J'aime bien Canal +, le ton décalé que certaines émissions cultivent... même si leur côté "branchouille" est parfois agaçant. L'un des rendez-vous phares est l'émission de Thierry Ardisson, Salut les Terriens ! Samedi 20 mars, Stéphane Guillon n'était pas là que pour sa chronique hebdomadaire, il était aussi invité en tant qu'acteur du film Le Temps de la kermesse est terminé.
Ce long métrage est sorti mercredi 17 mars et, à mon avis, il ne doit pas très bien marcher. C'est peut-être la raison pour laquelle les deux acteurs principaux ont été invités. Mais il sort tellement de films (plus de 10 en moyenne) chaque semaine... alors pourquoi celui-là ? Parce qu'il est particulièrement bon ? Parce qu'il est fait par des potes ?
Finalement, alors qu'il est de bon ton de se moquer du service public, en particulier de France 2, lorsque cette chaîne a organisé une émission pour la sortie de La Rafle, on nous a épargné la faute de goût qui aurait consisté à nous montrer Marie Drucker interrogeant son petit ami Gad Elmaleh.
13:22 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, humour, actualité, télévision
samedi, 20 mars 2010
Le combat des magazines ruthénois II
On peut s'amuser à comparer le numéro 32 du quinzomadaire gratuit A l'oeil au numéro 3 de l'hebdomadaire payant Le Ruthénois. Ce dernier a poursuivi ses progrès en matière de correction des coquilles. Elles sont désormais marginales. Je ne vais quand même pas me priver de signaler quelques erreurs.
Ainsi, en page 4, dans l'article qui évoque l'entre-deux-tours des élections régionales, on retrouve l'évocation de la mini-polémique qui agite la gauche locale, concernant la délocalisation de certains élus du Front de Gauche. Benoît Garret se trompe sur le positionnement de Martine Perez, qui a été basculée sur la liste de Haute-Garonne, non pas quatorzième comme il est écrit dans l'article, mais douzième, comme cette capture d'écran le prouve :
Plus bas, dans l'article consacré au bilan du premier tour, Alice Tulle s'emmêle un peu les pinceaux quand elle parle des "déçus du sarkozysme qui n'ont pas été tentés par la solution de centre-gauche représentée par François Bayrou". Vite, une aspirine ! Le principal rédacteur, Hugues Robert lui-même, se prend les pieds dans le tapis quand il évoque une victoire à la Pyrrhus (devenu "Pirus") de la gauche. La consultation d'un dictionnaire lui aurait évité commettre cette bourde :
Bon, je râle mais, dans l'ensemble, il me plaît bien ce journal. Page 3, le portrait de la semaine est consacré à une figure attachante de la presse aveyronnaise, Roger Lajoie-Mazenc, dont les ouvrages sont toujours passionnants à lire.
Page 4, l'éditorial d'Hugues Robert, intitulé "Miroir mon beau miroir", s'il fait allusion au comportement du personnel politique, est peut-être aussi une réponse ironique à une caricature parue dans un récent numéro de A l'oeil. Le coeur de l'édito est consacré à un sondage bidon publié fin 2009 dans le quotidien Centre Presse. Dans le petit monde journalistique, cela fit du bruit, mais je peux vous garantir que le commun des mortels n'en a rien su...
La suite des articles est plus "anecdotique". On apprend que l'opération Rodez-plage va être reconduite, du 14 juillet au 15 août...
Cette semaine, c'est la commune de Luc-La Primaube qui est à l'honneur : page 13 pour une présentation générale, page 14 pour des informations culturelles, pages 22 et 24 pour l'historique (toujours passionnant) signé Jean-Michel Cosson.
Notons aussi (à ma grande surprise) le poids de la télé-réalité, à travers le cas de ce jeune agriculteur aveyronnais, Nicolas Vacquier, devenu une véritable vedette locale en raison de sa participation à l'émission L'Amour est dans le pré. Ce garçon a déjà eu les honneurs de La Dépêche du Midi et de A l'oeil :
Cela nous amène tout naturellement à traiter du numéro 32 du gratuit grand-ruthénois. La caricature d'entrée est consacrée aux déboires du club de football local (qui a connu des heures de gloire en coupe de France l'an dernier). Elle est complétée par un entretien avec l'entraîneur, page 6. Eh bien, figurez-vous que ces déboires sont évoqués en détail page 18 du Ruthénois !
En page 2 du quinzomadaire, on peut dénicher un petit encadré qui égratigne sans trop le vouloir le député de la première circonscription aveyronnaise, Yves Censi :
Ce style est assez représentatif de l'attitude de la droite aveyronnaise vis-à-vis du fils de l'ancien maire de Rodez (qui, à la différence de son père, semble privilégier une carrière nationale) : on se félicite de sa résistance à la poussée de la gauche, on le redoute (il est tout de même président du Comité départemental de l'UMP)... en fait on ne l'apprécie guère. Certains de ses "amis politiques" ont d'ailleurs tenté de lui piquer son siège de député en 2007... sans succès. A mon avis, si un jour il en est déboulonné, ce sera par un-e candidat-e de centre-gauche, certainement pas par un dissident de droite.
Mais passons au plat de résistance : "la grande interview", consacré à Jean-Philippe Murat, conseiller municipal d'opposition... qui n'est autre que le directeur de la publication de A l'oeil :
On n'est jamais si bien servi que par soi-même !... et ce n'est pas la première fois ! Bon là, c'est l'artillerie lourde, avec 4 pages, incluant une méga photo du bonhomme. L'entretien est tout à la gloire du directeur, qui tente de se dessiner un profil centriste qui ne résiste pas à l'examen : ses positions économiques et fiscales sont plus droitières que celles du président Sarkozy ! Ceci dit, je partage son souhait d'attendre pour se prononcer sur la gestion de l'actuelle équipe municipale de Rodez. De surcroît, certaines de ses réflexions à propos du Grand Rodez ne me paraissent pas dénuées de bon sens.
Cependant, à l'image de toute l'élite snobinarde de Rodez, droite et gauche confondues, il soutient le projet de musée Soulages (tout comme son rival Le Ruthénois d'ailleurs), alors qu'il est mal ficelé et vicié à la base. On n'est pas sorti de l'auberge...
00:56 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, presse
jeudi, 18 mars 2010
Magouille électorale en Aveyron
Oui, parlons un peu de l'entre-deux-tours des régionales 2010, en Midi-Pyrénées et dans l'Aveyron. Grand seigneur, Martin Malvy (qui a pourtant mis une sacrée pâtée à tous les autres) a voulu intégrer des élus Europe Ecologie (on s'y attendait un peu) et Front de Gauche (c'est un peu plus surprenant) à la nouvelle liste, celle qui concourt pour le second tour.
Je ne vais pas faire le détail du "remembrement", qui n'a finalement que peu d'intérêt en lui-même. Non. Mais j'ai été choqué par un procédé : la "délocalisation" de certains candidats sur la liste d'un autre département que le leur, cela pour faciliter l'élection de certaines personnes bien en cour.
Ainsi, sur la nouvelle liste "aveyronnaise" PS-PRG-Europe Ecologie-Front de Gauche (n'en jetez plus !) figure une certaine Nicole Fréchou, en septième position... alors qu'au premier tour, elle figurait en quatrième position sur la liste du Front de Gauche... de Haute-Garonne !
Mais le meilleur est à venir. En effet, le socialiste Malvy s'est employé à assurer l'avenir de deux membres aveyronnais de la liste du Front de Gauche : Guilhem Serieys et Martine Perez (respectivement numéros 1 et 2 sur la liste du premier tour : voir le lien précédent). Le premier se retrouve numéro 9 sur la nouvelle liste d'union de la gauche... dans le Tarn ! Sa compère a hérité d'une confortable douzième place sur la liste d'union en Haute-Garonne... Tout ça pour des gens qui, au premier tour, dans l'Aveyron, ont recueilli moins de 6 % des suffrages exprimés, moins que le Front national (pourtant peu à l'aise dans le département) et à peine plus que le Modem (j'en vois qui rigolent dans le fond !). Je peux d'ores et déjà vous annoncer mon vote du second tour : je glisserai dans l'enveloppe le bulletin Malvy en ayant barré le nom de Nicole Fréchou... et voilà un vote nul de plus !
Pour terminer, il faut signaler la différence de couverture des événements selon qu'on lit La Dépêche du Midi, qui a été d'une discrétion exemplaire sur le tripatouillage des listes ou Midi Libre, dont un premier article a évoqué la "stratégie du chausse-pied" (jolie formule) de Martin Malvy avant qu'un autre (très déférent envers le président de l'exécutif régional), le lendemain, se fasse l'écho des tensions suscitées par les manoeuvres d'entre-deux-tours. On voit ici combien il est vital de disposer d'une grande diversité d'organes d'information dans département. J'attends donc avec impatience la parution du numéro 3 du Ruthénois.
23:59 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, régionales, élections
samedi, 13 mars 2010
"Le Ruthénois" numéro 2
Voici donc la "une" du nouveau numéro de l'hebdomadaire grand-ruthénois :
En page 2 se trouve une petite photographie montrant l'équipe devant la vitrine du local du journal, à Rodez. Au-dessus, la rubrique "En quelques mots" présente les principaux articles et n'hésite pas à évoquer le gros reproche fait au premier numéro (celui de la semaine dernière) : les coquilles et les fautes de français. La rédaction s'engage à s'améliorer. A mon avis, c'est la relecture qu'il faut perfectionner. Les erreurs sont inévitables, mais la ou les personnes payées pour relire devraient être plus vigilantes. De ce point de vue, il y a effectivement du progrès (saint-affricain ?...), puisque j'aurais bien du mal à effectuer un relevé des erreurs aussi fourni que la semaine dernière. Cependant, les coquilles et erreurs qui restent sont très voyantes. On en remarque une dès la première page :
La première soulignée phrase comporte une coquille. La seconde est mal construite et donne une estimation approximative de la date d'obtention du droit de vote pour les femmes en France : 2010 - 60 = 1950, alors que c'est l'ordonnance du 21 avril 1944 (bravo les résistants) qui a permis aux Françaises de pouvoir, le 29 avril 1945, exercer pour la première fois ce droit fondamental. Il aurait donc fallu écrire (en redressant la grammaire tout de même) que "les femmes l'exercent depuis seulement 65 ans".
On retrouve des erreurs page suivante, où le proviseur du lycée agricole du coin (oui, celui qui a mis en place un distributeur de lait cru !) est mis en vedette. Heureusement qu'on nous a mis une photographie et que l'on connaît son prénom (Bernard), parce que la lecture de l'un des encadrés pourrait nous induire en erreur :
"Je suis née le 12 juin 1950 [...]"
"Situation familiale : Mariée, trois enfants"
Dans le même encadré, on note une certaine difficulté avec le pluriel et l'usage des majuscules :
"Signe Astrologique : Gémeau_"
"Objet à emporter sur une île déserte : Une paire de jumelle "
Cependant, globalement, c'est mieux que dans le premier numéro.
Ah, oui : il est de nouveau question de ce lycée agricole un peu plus loin dans le journal : son gymnase a été victime de jeunes indélicats... eh oui, l'Aveyron a son lot de "racailles"...
Le "dessin de la semaine" évoque le cumul des mandats, à travers le cas des deux têtes d'affiches aveyronnaises des élections régionales : Jean-Claude Luche (curieusement placé à gauche) et Christian Teyssèdre (curieusement placé à droite). (Tout le monde sait que, même si la députée de l'ouest Aveyron Marie-Lou Marcel est officiellement numéro 1 de la liste socialiste, c'est un choix tactique, le vrai "leader" étant le numéro 2)
Page 4, l'éditorial de Hugues Robert traite de la concurrence du groupe Midi Libre (en position dominante à Rodez, avec les deux quotidiens les plus vendus), à travers deux anecdotes. L'une d'entre elle est piquante : des employés du groupe sont allés disposer des fanions en certains lieux stratégiques (par exemple le bureau de tabac de la rue Béteille), avec les formules suivantes :
"L'actualité n'attend pas 8 jours..."
"A Rodez, l'info est meilleure au quotidien !"
Voici l'un des deux fanions qui ont été disposés en hauteur, de part et d'autre de l'entrée du tabac-presse situé en face de l'évêché, à proximité immédiate de la cathédrale :
Très classe ! Mais le pire est dans ce qui est écrit au coeur de l'article, une pratique pas très sympathique qui a déjà été évoquée par le blog aveyronnais Aligorchie. Je vous laisse découvrir la chose...
Toujours page 4, un article est consacré au nouveau logo aveyronnais (dont il a été question la semaine passée... et dont je reparlerai un de ces quatre) :
Il me semble que le journal a voulu se faire pardonner la véhémence avec laquelle il a dénoncé, dans le numéro de la semaine dernière, la manière dont ce logo a été choisi...
Page 9, nous avons droit à un copinage assumé : un article fait l'éloge du nouvel équipement dont s'est dotée l'imprimerie du Progrès Saint-Affricain, la maison-mère du Ruthénois. Au passage, un petit coup de griffe est donné (indirectement) aux concurrents. En effet, on insiste, non sans justesse, sur le fait que l'hebdomadaire est imprimé dans l'Aveyron, alors qu'une bonne partie de la presse dite locale a subi des délocalisations. Du côté des quotidiens, Centre Presse comme Midi Libre sont imprimés à proximité de Montpellier (tout comme l'hebdomadaire Le Journal de Millau), La Dépêche du Midi nous vient de Toulouse.
Page 11, un article évoque une école primaire (située à deux pas du local du journal), qui tombe en ruine, à la grande fureur de certains parents d'élèves. Leur colère est exclusivement dirigée contre le maire de Rodez (qui est certes responsable de la gestion), alors que les locaux appartiennent... au Conseil général de l'Aveyron. Faut-il préciser que cette école est située en plein centre-ville, dans un quartier assez "bourgeois", pas très loin du lycée privé le plus "classieux" du département ? N'y voyez surtout pas malice...
Page 20, un entretien avec le directeur des cinémas de Rodez est l'occasion de parler de la sortie du film La Rafle.
Enfin, pages 22 et 24, Jean-Michel Cosson signe un article toujours aussi intéressant, cette semaine sur l'histoire de la commune d'Onet-le-Château.
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jeudi, 11 mars 2010
La Rafle
En dépit des critiques majoritairement négatives, je suis allé voir ce film dès sa sortie. Le sujet est délicat : la plus grande rafle de juifs jamais organisée en France, le 16 juillet 1942, rafle qui a été opérée par les policiers et gendarmes français, pour le compte de l'occupant nazi. Sur le site du film, on peut télécharger des documents intéressants : un dossier pédagogique (il n'y a pas de raison que seuls les enseignants en profitent, non mais), un dossier de presse et une présentation conçue pour la mairie de Paris.
Cela démarre par des images d'archive montrant Adolf Hitler en visite touristique à Paris. Ach, Barisse et les bédides Fronzaizes ! Je trouve que c'est un bon choix. Il pose bien le problème de la collaboration, voulue par les dirigeants français, faut-il le rappeler.
Pendant environ 1h15, c'est un bon moment de cinéma. Le début est très agréable, avec la description de la vie quotidienne de ces Parisiens juifs sous l'occupation, avec les peines et les joies familiales, les gamins qui font des conneries... et l'antisémitisme non dissimulé de certains "Français de souche". Les acteurs sont épatants et, parmi les enfants, j'ai été particulièrement touché par le bambin qui parle avec difficulté ("Nono" je crois)... vraiment trognon ! Du côté des adultes, Jean Reno et Gad Elmaleh sont sobres, efficaces. Thierry Frémont fait une composition remarquable. Isabelle Gélinas est craquante. Mélanie Laurent rayonne... ça va se terminer en César, moi je vous le dis ! (J'ai beaucoup moins goûté la prestation de Raphaëlle Agogué, qui m'a parue décalée, excessive... tout comme celle de Sylvie Testud, exceptionnellement décevante.)
Ces scènes sont croisées avec les "moments d'histoire", durant lesquels on voit les dirigeants ou les hauts fonctionnaires français et allemands. Si les seconds couteaux sont bien interprétés, j'ai des réserves à émettre sur ceux qui incarnent Pétain (le père de Jean-François Copé... si !) et Hitler. (Pour Hitler en particulier, deux scènes sont ratées : celle au cours de laquelle, pendant que son médecin lui administre une piqûre, il affirme appliquer Mein Kampf à la lettre... ce qu'il n'a pas fait en réalité ; l'autre moment le voit, dans son "nid d'aigle", parler, à propos de la déportation des juifs, de "nuit et brouillard"... une expression qui s'applique au sort des résistants.) Par contre, le personnage de Pierre Laval est remarquablement joué.
L'organisation minutieuse et le déroulement de la rafle sont très bien rendus. Quelques passages sont peut-être surjoués mais, dans l'ensemble, la réalisatrice a réussi à marier la reconstitution historique avec les drames familiaux et le film d'action. Les scènes censées se dérouler dans le fameux Vélodrome d'Hiver (le Vel' d'Hiv' quoi) sont parmi les plus intéressantes du film. On a pris soin de montrer toutes les gammes de comportement, de la résistance active au collaborationnisme en passant par l'attentisme à divers degrés. Du coup, la vision de l'époque est assez nuancée, même si l'action néfaste des forces de police est décrite en détail.
C'est lorsque les détenus se trouvent dans le camp d'internement de Beaune-la-Rolande que cela se dégrade, en particulier dès qu'il est question de la phase ultérieure, la déportation en Europe de l'Est, toujours évoquée, jamais montrée. Là, l'émotion exacerbée prend le dessus. Je sais bien que ce sont des événements dramatiques, mais on tombe dans le pathos, alors qu'on aurait pu espérer un peu plus de pudeur. C'est peut-être une question d'époque ou de tempérament.
Du coup, en sortant du cinéma, j'ai cherché à accéder à l'émission que France 2 a consacrée à la sortie du film, mardi 9 mars 2010. Jusqu'au 16, on peut la revoir en intégralité. Si vous pouvez passer les entretiens avec les acteurs (on remarquera que Marie Drucker n'a pas invité Gad Elmaleh... une manifestation de déontologie ?), ne manquez surtout pas les témoignages des rescapés, les interventions des historiens ainsi que les petits documentaires qui émaillent l'émission. Franchement, là, bravo le service public !... et l'audience a suivi.
16:57 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, histoire
mercredi, 10 mars 2010
12
En dépit de ce titre, il ne s'agit pas d'un film aveyronnais. Il n'est pas plus consacré au plus beau département du monde. Non, c'est un (très) long métrage russe, signé Nikita Mikhalkov, sorte de "remake" de Douze Hommes en colère... un "vieux" film de 1957 qui mérite encore le détour, je vous le garantis !
Il est question d'un jury d'assises, composé exclusivement d'hommes, entre deux âges ou vieux, qui sont un échantillon de la Russie du XXIème siècle. Pour la délibération, ils sont enfermés dans un gymnase un peu nase (à l'image de l'état de délabrement dans lequel les pouvoirs publics laissent trop souvent l'éducation... eh oui, il y a un discours politique dans ce film). Au départ, 11 sur 12 sont convaincus de la culpabilité de ce jeune Tchétchène, qui aurait assassiné son père adoptif, un officier russe qui l'avait sauvé de la poudrière du Caucase. Mais, dès le début, les morceaux de scènes, puis les scènes complètes, avec lesquelles Mikhalkov entrecoupe les discussions des membres du jury introduisent de l'incertitude.
Tout le talent du film, à l'image de son inspirateur américain, est de s'appuyer sur ce huis-clos pour faire ressortir les contradictions des personnages et brosser ainsi un saisissant tableau de la Russie de Vladimir Poutine, gangrenée par la corruption et la violence, où les mâles dominants ont bien du mal à assumer.
Les acteurs sont excellents. (Si vous avez vu l'ancien film, vous remarquerez que, dans la version russe, on retrouve les mêmes tempéraments, parfois des physiques proches... et plusieurs éléments de l'intrigue, voire de la mise en scène - comme le coup du couteau, ont été purement décalqués sur le modèle.) Mikhalkov se donne un beau rôle (faut pas déconner, non plus !), mais il l'interprète bien. Le "mouton noir" du groupe, qui va essayer de convaincre les autres non pas de l'innocence du jeune Tchétchène, mais de la nullité de l'enquête qui a abouti à son accusation, est un très beau personnage, parce que c'est un ancien homme brisé qui a complètement rétabli sa situation, en profitant du contexte russe.
Son principal contradicteur est un macho tradi, un peu à la ramasse. L'un des points forts du film est la déconstruction du personnage qui intervient au fur et à mesure que les dialogues progressent.
Les autres sont plutôt suivistes. On a un intello juif (qui se prend quelques remarques peu amènes...), un dirigeant de télé, un chirurgien originaire du Caucase, un saltimbanque (acteur et musicien), un directeur de cimetière, un chauffeur de taxi, un ancien cheminot... C'est un sacré florilège ! Parfois, les acteurs en font un peu trop, notamment le cheminot, qui a des difficultés d'élocution.
On remarquera que beaucoup de ces jurés ont de forts préjugés. A travers eux, on sent la société russe traversée par la tentation raciste, aiguisée par la guerre en Tchétchénie. Du coup, à Moscou, on n'aime pas trop les "bronzés" (tchorny dans la langue de Pouchkine), les Caucasiens. Comme quoi, sous tous les cieux, on retrouve la tentation du bouc émissaire...
Cela nous vaut un moment comique totalement imprévu, uniquement compréhensible par le public français. Pour cela, il faut lire attentivement les sous-titres, lorsque l'ancien cheminot Alexei Petrenko évoque l'agression dont il a été victime, ses bourreaux étant sans doute originaires du Caucase. Il dit que "lorsqu'il y en a un, ça va, mais là ils étaient quatre, ça n'allait plus du tout" ! Brice Hortefeux aurait-il inspiré les rédacteurs des sous-titres ? La question mérite d'être posée ! (Dans une partie de la salle, plus attentive que le reste sans doute, on a ricané sec.)
Bref, c'est un chouette polar sociologique, un peu long même si je vous assure que les 2h30 passent assez vite.
15:06 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
lundi, 08 mars 2010
Le combat des magazines à Rodez
C'est fou des fois ce à côté de quoi on peut passer ! A l'été 2008, peu de temps après les élections municipales qui virent la gauche l'emporter (un peu à la surprise générale) dès le premier tour, apparut un nouveau magazine gratuit, sur le Grand Rodez : A l'oeil. Ce quinzomadaire farci de publicité locale proposait, outre les programmes télévisés, quelques articles consacrés à la vie politique ruthénoise.
De mauvaises langues ne tardèrent pas à affirmer que, sous couvert de neutralité, c'était là une machine de guerre anti-Teyssèdre (le nouveau maire P.S. du chef-lieu aveyronnais). Le rédacteur principal (la dénomination de sa fonction peut varier selon le numéro consulté) est Jean-Philippe Murat. En cherchant un peu, je me suis aperçu qu'il avait été candidat aux dernières municipales : c'était le numéro 3 de la liste (de centre-droit et d'ouverture) conduite par Jean-Louis Chauzy, président du Conseil Economique et Social Régional :
La liste sur laquelle il figurait, arrivée deuxième, ayant recueilli plus de 19 % des suffrages exprimés, trois sièges lui ont été attribués ; il est donc devenu conseiller municipal (d'opposition).
On retrouve son orientation politique dans la liste des personnalités dont il publie un entretien, à chaque numéro. Certaines ne sont pas ostensiblement marquées politiquement. Quelques-unes sont de gauche, pour faire bien. Mais on remarque tout de même une prédominance de l'opposition municipale, avec Maïté Laur (ex-colistière de J.-P. Murat) dans le numéro 18, Jean-François Théron (ancien adjoint de Marc Censi qui a figuré en antépénultième position sur la liste de Frédéric Soulié... dans le même numéro, une page est dédiée à un autre vétéran de l'équipe Censi, Dominique Costes, qui figurait en treizième position sur la liste Chauzy, oui, celle du rédacteur de A l'oeil !), Jean-Louis Chauzy himself dans le numéro 23, Jean-Claude Luche (le patron U.M.P. du département) dans le numéro 24, Bernard Saules (élu en deuxième position sur la liste U.M.P. conduite par Régine Taussat en 2008) et enfin Frédéric Soulié (ex-tête de liste soutenue par Marc Censi, auquel des articles font souvent allusion) dans le numéro 30. Ce dernier, qui tente d'apparaître comme le "premier opposant" à Christian Teyssèdre (essayant ainsi d'unifier le centre et la droite ruthénois... ambition que semble aussi caresser J.-P. Murat), a balancé des propos qui ont nécessité la parution d'un droit de réponse du maire de Rodez dans le numéro 31 où, curieusement, le grand entretien se fait avec sa première adjointe... manière de tenter d'apaiser le courroux du premier magistrat ruthénois ?
Tout cela m'amène donc au dernier numéro de A l'oeil, le 31, qui n'est pas sans perfidie. Les rédacteurs laissent transparaître une certaine inquiétude quant à la parution du premier numéro d'un nouvel hebdomadaire local, Le Ruthénois. Ainsi, comme celui-ci propose, en début de journal, une caricature, pour la première fois depuis sa création en 2008, A l'oeil en publie une (et annonce la naissance de cette nouvelle rubrique) :
C'est évidemment la caricature de l'un des promoteurs du nouvel hebdomadaire, qui vient marcher sur les plates-bandes de A l'oeil... et risque de lui chiper quelques ressources publicitaires. Le magazine gratuit saisit cette occasion pour faire le point sur son credo. L'éditorial, signé Paul d'Orsini (inconnu au bataillon), précise que le quinzomadaire a été fondé par J.-P. Murat et Roselyne Trochessec (qui a déjà une petite expérience dans la gestion des médias locaux). Rien n'est dit malheureusement à propos du "groupe d'actionnaires locaux" qui a financé l'opération. Histoire de couper aussi un peu l'herbe sous le pied du Ruthénois (qui détaille l'affaire dans un article autrement plus fouillé), en page 2, un écho fait état du mini-scandale qui secoue le microcosme à propos du choix du logo de promotion des produits aveyronnais.
A suivre...
20:35 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : actualité, presse, actualités, médias
dimanche, 07 mars 2010
Un nouvel hebdomadaire aveyronnais
Bien que relativement peu peuplé (avec un peu plus de 274 000 habitants en 2007 selon l' I.N.S.E.E. ) - surtout au regard de son étendue (supérieure à 8 700 km²), l'Aveyron est un département où la presse est encore assez diversifiée. Certes, depuis quelques années, cette diversité va en s'amenuisant. Le quotidien local, Centre Presse, est passé dans le giron de Midi Libre et plusieurs périodiques ont disparu des kiosques : le trimestriel Aveyron Magazine (dont, à mon avis, une partie de l'intérêt qu'il pouvait susciter a disparu avec le développement de blogs "pittoresques" tenus par des Aveyronnais) ainsi que les hebdomadaires Le Rouergat (qui a souffert de la forte diminution du lectorat catholique militant) et L'Aveyronnais (une compilation de Centre Presse, autrefois courue dans les communautés exilées, à Paris ou ailleurs, mais qui n'avait plus lieu d'être à une époque ou, d'un clic, il est possible, même à l'autre bout du monde, d'accéder aux articles de la rubrique aveyronnaise ou ruthénoise des quotidiens régionaux, La Dépêche du Midi et Midi Libre).
Vendredi 5 mars est donc paru le premier numéro d'un nouvel hebdomadaire local (il n'est pas disponible dans tout l'Aveyron), Le Ruthénois, dont voici la "une" :
Il est un peu à l'image de ce qui existe dans d'autres villes du département, avec Le Journal de Millau (qui fait partie du groupe des Journaux du Midi), Le Villefranchois (qui lui dépend du groupe La Dépêche), Le Bulletin d'Espalion et surtout Le Progrès Saint-Affricain, qui a soutenu le projet. Je tire une partie de ces informations du bon article (situé aux pages 22 et 24) signé Jean-Michel Cosson, un ancien prof (dans un bahut privé), historien local... et conseiller municipal de Rodez, élu sur la liste de Christian Teyssèdre (où il figurait en quinzième place).
Est-ce à dire que le nouvel organe de presse penche à gauche ? Je n'en sais trop rien. Il est vrai que, sur le piton, c'est Centre Presse qui tient la corde... et, comme son lectorat non ruthénois est en grande partie composé de ruraux (plutôt âgés) du Nord Aveyron, les mauvaises langues disent qu'il est très proche de la majorité départementale, avec à sa tête Jean-Claude Luche, membre de l'UMP. Et puis, il y a ce magazine gratuit, A l'oeil, qui, fait étrange, a commencé à paraître juste après la défaite de la droite aux municipales de 2008. Sous une apparence de neutralité (des personnalités diverses sont interrogées), on peut distinguer une évidente sympathie pour l'opposition à l'actuel maire de Rodez, notamment pour Frédéric Soulié, qui fait l'objet d'un nouvel entretien dans le numéro paru fin février.
En tout cas, page 4, le rédacteur en chef du Ruthénois, Hugues Robert (qui, jadis, fonda Aveyron Magazine... et fut candidat du Modem aux législatives de 2007... où il termina troisième, avec un peu plus de 6 % des suffrages exprimés), n'hésite pas à s'en prendre au directeur de cabinet du président du Conseil général, à propos du label "fabriqué en Aveyron", plus particulièrement de son logo. L'hebdomadaire relève une curieuse "coïncidence" : le vainqueur de l'appel d'offre lancé par le Conseil général est une entreprise basée dans le Val-d'Oise, dont le représentant connaît très bien le directeur de cabinet puisqu'il a déjà passé ses vacances avec lui et que son entreprise a eu pour client la municipalité où travaillait auparavant le directeur de cabinet (Saint-Gratien... dans le Val-d'Oise !). Dans l'histoire, ce sont les concurrents aveyronnais qui repartent la queue basse. Mais la suite de l'article est tout aussi intéressante. Je vous laisse le soin de la découvrir dans Le Ruthénois.
Toujours dans ce numéro 1, deux élues locales sont interrogées, façon questionnaire de Proust. Ah ben tiens, je vais vous donner mes réponses :
Titanic ou Star Wars ? Star Wars (en vo sous-titrée)
Roquefort ou Laguiole ? Roquefort (bio)
Christian Teyssèdre ou Jean-Claude Luche ? Je me garderai bien de juger de leur bilan alors qu'ils n'exercent de vraies responsabilités que depuis peu de temps (Luche est un peu à Puech ce que Larcher est à Poncelet au Sénat. Attendons pour voir.)
Beatles ou Mozart ? Dur, dur. Les deux, mon général !
Semaine de 4 jours ou de cinq jours ? De cinq jours, bien sûr ! La semaine de quatre jours est une aberration destinée à contenter les parents qui partent en week-end et les enseignants feignants.
Tour de France ou coupe du monde de foot ? Ni l'un ni l'autre.
Vacances sport ou détente ? Détente.
Réforme de la carte judiciaire ou réforme des collectivités locales ? Réforme des collectivités locales, dont on a dit injustement beaucoup de mal, alors que les conséquences de la première sont uniquement négatives.
Musée Soulages ou Fenaille ? Fenaille sans hésiter (Moi qui n'aime pas les musées, en plus.) Halte au gouffre à pognon que va être Soulages, le Cap Découverte du Grand Rodez !
L'amour est dans le pré ou La ferme célébrités en Afrique ? Ni l'un ni l'autre, dans les deux cas, c'est de la merde !
Atlantique ou Méditerranée ? Montagne (moyenne).
Les Parapluies de Cherbourg ou Le Gendarme de Saint-Tropez ? Le Gendarme de Saint-Tropez.
Internet ou médiathèque ? Internet (mais la médiathèque de Rodez est très bien).
Vache Aubrac ou brebis Lacaune ? Vache Aubrac.
Les bonnes choses de la vie sont illégales, immorales ou font grossir ? Elles font plutôt grossir, hélas !
Ensuite, nous avons droit au dessin de la semaine. Le premier est très politique, placé, à mon avis, sous le patronage d'Honoré Daumier. Il s'agit de caricature politique, avec deux anciens souverains (Napoléon III plus réussi que Louis-Philippe) placés au-dessus des "grosses têtes" ruthénoises :
On peut donc reconnaître le président du Conseil général, Jean-Claude Luche, celui de la communauté d'agglomération du Grand Rodez Ludovic Mouly, le maire d'Onet-le-Château Fabrice Geniez et celui de Rodez Christian Teyssèdre. Le piton étant passé à gauche, on voit donc que les cibles sont plutôt P.S., ce qui a peut-être pour objectif d'équilibrer l'article situé page suivante : l'hebdomadaire ne va pas "rouler" pour un camp plus que pour l'autre. Le chien est peut-être une allusion à une formule malheureuse (et injuste) de François Mitterrand après la mort de Pierre Bérégovoy. En tout cas, la dessinatrice, Stéphanie Gras, a du talent !
On passe ensuite à quelques considérations sur les élections régionales, parmi lesquelles je note la complexité du mode de scrutin, pas fait pour rapprocher l'électeur lambda de la politique. Bien vu.
Le Ruthénois semble aussi orienter l'organisation de certaines rubriques vers une version participative, faisant de certains lecteurs des rédacteurs. Pour quoi pas ? Mais on semble avoir trouvé bien vite cette "Lou", en cinquième au collège Fabre... la fille de l'un des collaborateurs du journal peut-être ?
Suivent des articles qui sont dans la lignée de ce qui se fait dans le reste de la presse locale. J'aurais aimé que celui consacré à l'aide à l'apprentissage du français soit davantage développé. C'est l'un des fondements de l'intégration des étrangers et il a été négligé par tous les gouvernements. Dernier élément : un supplément télévisuel est fourni avec le journal. Un bilan globalement positif, donc, pour ce premier numéro, avec un bémol : les coquilles. Je me suis amusé à en relever quelques-unes :
- page 2 : la première fois que la fréquence de Radio Temps est notée, elle est fausse : "105 FM". Elle est juste dans la suite de l'article : "107 FM".
- page 4, dans l'article expliquant le fonctionnement des élections régionales, à la fin du groupe de paragraphes intitulé "Une nouvelle donne avec la réforme des collectivités", il y a une erreur de date : "l'inverse sera possible en 2004"... en 2014 en fait.
- page 7 : il aurait fallu écrire "tous les Ruthénois".
- page 8 : dans l'encadré "Paroles d'expert", l'adjectif "aveyronnais" est écrit à plusieurs reprises avec une majuscule. Voyons ! Le patriotisme local (ou du moins son affirmation quelque peu exacerbée) ne doit pas conduire à mépriser les règles d'orthographe.
- page 10 : dans l'article consacré à Severine (sans accent ?) Peyssi, on trouve "le conseil de quartier du Nord s'est autosaisit".
- page 10 : juste à côté, l'article sur les "teyssèdrettes" (je ne mettrais pas de majuscule, perso), évoquant la chapelle Paraire, dit qu'elle est "immaculée de déjections de la gent canine". Voilà une drôle de conception !
Je ne vais pas toutes les relever, mais sachez qu'on en trouve une en moyenne par grand article : j'en ai vu deux page 11, une page 12 (une coquille dans l'article annonçant une animation culinaire citoyenne au lycée La Roque), une page 13 (dans la blague sur Jeanne d'Arc). Cela se calme dans les pages suivantes... ouf !
J'ai décidé d'acheter le numéro 2.
16:48 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, presse, actualités
vendredi, 05 mars 2010
Invictus
J'ai mis du temps à voir ce film, parce que je redoutais qu'il ne soit un peu trop "politiquement correct". Mais, la personnalité du réalisateur, la distribution et le sujet m'ont finalement traîné dans une salle.
C'est incontestablement un film "eastwoodien" : il est question d'hommes qui se dépassent (ou tentent de le faire) et de barrières qui tombent. C'est en général plutôt bien fichu : les scènes intimistes sont réussies, les séquences "rugbystiques" aussi (elles sont assez spectaculaires), mais les spécialistes de ce sport en sortiront déçus : le jeu au pied, pourtant fondamental, est quasiment absent. On ne voit que des drops et des pénalités, celles-ci toujours très bien placées par rapport aux poteaux. De plus, les sons ont été "grossis" pour accroître l'impression qui résulte des chocs des corps, lors des mêlées et des placages. Il est possible que, dans sa manière de filmer le rugby à XV, le bon vieux Clint ait été influencé par le football américain.
Il faut aussi relever une séquence ratée : celle qui voit Freeman-Mandela (excellent) danser et fleureter avec une femme pulpeuse. La direction d'acteurs a péché (Eastwood a-t-il voulu la jouer "cool" avec son pote Morgan, qui est l'âme de ce film ?). De plus, on voit très bien que l'orchestre ne joue pas ! Clint ne nous avait pas habitués à laisser passer ce genre d'erreur.
Le Français que je suis se doit de râler aussi sur le fond. Le scénario masque certains éléments très importants de la coupe du monde. Ainsi, si, à partir de la victoire inaugurale contre l'Australie, on nous présente le parcours intégral de l'équipe sud-africaine, la demi-finale contre la France est réduite aux pluies diluviennes et à des Français boueux et très déçus. Or, il ne fait aucun mystère que la victoire 19 à 15 de l'équipe locale est entachée d'irrégularités. On peut s'amuser à revisionner la toute fin du match, qui voit l'équipe de France marquer un essai que l'arbitre refuse très rapidement de valider, sans chercher à savoir vraiment si Abdelatif Benazzi avait franchi la ligne.
Le film ne présente pas non plus la finale contre la Nouvelle-Zélande de manière objective : si le duel fut très physique, très "rugueux", les Néo-Zélandais étaient affaiblis par une intoxication alimentaire.
Reste l'épopée antiraciste, bien rendue, d'abord grâce à la qualité de l'interprétation : on ne peut pas disjoindre la performance de Morgan Freeman de celle de Matt Damon... et n'oublions pas la foultitude de seconds rôles. Ainsi, le fond raciste de nombreux Blancs sud-africains (des Afrikaners) n'est pas caché, même si le film pêche par excès d'optimisme (à l'inverse de Disgrace) en les montrant presque tous "convertis" à la fin. La même démarche est à l’œuvre quand on veut nous faire croire que le rugby, jadis honni par les Noirs (qui lui préfèrent le football), va devenir un sport métissé, à l'image de la "nation arc-en-ciel" (quand on analyse la composition de l'équipe qui a remporté la coupe en 2007, on s'aperçoit que, si elle est un peu moins blanche qu'en 1995, avec 5 joueurs "de couleur", trois sont des remplaçants).
C'est aussi une comédie, que l'on peut prendre le temps de savourer, vu que l'on connaît déjà la fin de l'histoire. Certains des moments les plus cocasses sont ceux qui voient les deux équipes de gardes du corps du nouveau président se côtoyer.
Enfin, c'est un peu un film d'histoire (meilleur que Goodbye Bafana). Il fait revivre le contexte de l'époque, tout tournant autour de Mandela : ses gardes du corps sont persuadés qu'un Blanc fanatique va tenter de l'assassiner et lui se donne pour mission de réconcilier les communautés (dont la présentation est hyper simplifiée dans le film). On perçoit bien son intelligence politique, qui le pousse parfois à s'opposer aux personnes de son propre camp.
Nelson Mandela a donc inspiré pas mal de monde... même très loin de son pays. Ainsi, si l'on cherche un président qui a porté le maillot national à l'occasion d'une coupe du monde, événement censé symboliser l'union des habitants d'un pays, quelle que soit leur origine... on tombe sur un certain Jacques Chirac ! La différence est que, si Mandela a d'abord pensé à son pays, l'ancien maire de Paris visait sa réélection. Le point commun est que, dans les deux cas, l'image d'unité ne fut qu'un écran de fumée... ou, si l'on est plus naïf, un fugace état de grâce. L'Afrique du Sud d'aujourd'hui n'est pas encore vraiment devenue une vraie "nation arc-en-ciel" et la France "black-blanc-beur" est la même que celle qui a porté Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle de 2002 et la même que celle dont les banlieues sont enflammées par la violence, les inégalités et le désespoir.
17:05 Publié dans Cinéma, Politique étrangère, Sport | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinema, film
jeudi, 25 février 2010
Retour sur une campagne antitabac
Rappelons d'abord que c'est l'association Droit des Non-Fumeurs qui est à l'origine de cette campagne. Les trois affiches semblent construites de manière identique :
A chaque fois, c'est un-e adolescent-e qui est la cible, puisque c'est la seule personne dont on distingue le visage. Dans les trois cas, c'est une personne blanche (en conformité avec la majorité de la population française métropolitaine) qui est la victime... mais aussi l'agresseur (regardez les mains). Les pubards ont sans doute voulu faire simple et limiter le risque de polémique ethnique : il n'était donc pas question de présenter une personne "de couleur" dans le rôle de l'agresseur. Mais on aurait pu diversifier davantage au niveau des victimes. (On a peut-être craint un téléscopage avec des réflexions sur les "banlieues".)
Il est aussi intéressant de noter le sous-entendu : cette scène fait allusion à la pédophilie et à la prostitution. Les agresseurs (ou clients) sont des hommes mûrs (l'un d'entre eux avec du bide), appartenant sans doute à la classe moyenne.
Toutefois, une nuance apparaît sur les affiches individuelles :
14:28 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : société, france, santé
mercredi, 24 février 2010
Toujours un oeil sur les "Guignols de l'info"
A plusieurs reprises déjà, j'ai pointé quelques insuffisances dans le maniement des marionnettes de la célèbre émission satirique, sans que toutefois cela nuise réellement à sa qualité : les auteurs sont toujours aussi inspirés.
D'un point de vue technique, par rapport au mois dernier, cela s'est amélioré, me semble-t-il. Je n'ai plus remarqué les petites imperfections et, même dans l'encadré noir, où apparaissent d'autres personnages, censés dialoguer à distance avec le présentateur, les manipulateurs habillés de sombre sont redevenus quasiment invisibles.
Mais, ce soir, un petit détail a attiré mon attention :
Regardez bien derrière la marionnette de Patrick Sébastien. On voit que sa veste est découpée au niveau du milieu du dos, puisque des pans se soulèvent et on peut entrapercevoir un chtit morceau du manipulateur. (La scène est au demeurant très réussie, tant sur le plan comique que sur le fond : la convivialité "à l'ancienne" opposée à la technophilie béate.)
22:18 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, humour, actualités
dimanche, 21 février 2010
Les vrais terroristes de Tarnac
Ils ne sont pas cachés dans une ferme de la commune du nord de la Corrèze ! (Au passage, signalons que le village risque de perdre sa classe unique, menacée de fermeture.) Plus les journalistes ont accès aux documents de l'enquête en cours, plus ils en viennent à douter de la version officielle.
Non, je veux parler d'un autre "Tarnac", qui s'écrit différemment, mais dont j'ai reconnu la prononciation dans un documentaire (diffusé sur M6) visible sur Dailymotion : La Face cachée de ben Laden. (Vous pourrez aussi vous amuser à lire les commentaires des internautes anonymes, certains particulièrement délirants... mais il faut faire avec : la Toile permet à tous les paranoïaques de matérialiser leurs fantasmes.) Allez directement à la trente-neuvième minute. Vous entendrez que, dans la deuxième moitié des années 1990, en Afghanistan, les talibans ont mis à la disposition de ben Laden et de ses amis une ancienne coopérative agricole de l'époque soviétique : la ferme de Tarnah, située près de Kandahar.
Il y a à boire et à manger dans cette enquête supposée approfondie. Je lui reproche principalement de ne prendre aucun recul vis-à-vis des propos tenus par les personnes interrogées, que ce soient des Saoudiens ou d'anciens hauts responsables ou espions états-uniens. Malgré cela, le film n'est pas sans qualités. L'allusion à la fameuse ferme est confirmée par un livre :
On peut en trouver le chapitre 20, Quand la C.I.A. "ratait" Ben laden, sur internet. La ferme est mentionnée page 338. L'édition originale datant de 2007 (2009 pour le poche), le documentaire de M6 de 2004, je trouve qu'avec le recul, l'anecdote ne manque pas de saveur...
20:30 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualités, france
jeudi, 18 février 2010
A serious man
Je ne sais pas d'où vient cette manie de garder désormais presque systématiquement le titre anglais des films, même lorsqu'une traduction française semble évidente. Ici, plutôt que d'un "homme sérieux", il vaudrait mieux parler d'un "type bien". (C'est d'ailleurs le titre d'un film français, sorti en 1990.)
Cela commence par un conte juif, en noir et blanc, en yiddish (je ne sais pas si cette partie a été doublée dans la version française, puisque j'ai vu le film en version originale sous-titrée), censé se dérouler en Europe de l'Est. C'est très "stylé", avec une épouse juive très volontaire... et une drôle de morale à la fin.
Le "vrai" film commence ensuite, au coeur de l'Amérique des années 1960, dans une ville universitaire où se côtoient (à défaut de s'apprécier) juifs et protestants. Le héros est un "type bien", c'est-à-dire un homme honnête, travailleur, fidèle, respectueux, à l'écoute des autres, pacifique... bref, une victime toute désignée. Il se fait rouler dans la farine par son frère, qui squatte impunément chez lui, son épouse, qui le trompe, l'amant de celle-ci, qui essaie de placer la faute sur lui, ses enfants, qui le prennent pour un larbin et lui piquent du pognon, son voisin, qui empiète sans vergogne sur sa propriété, un de ses étudiants, qui veut tricher (soutenu par son père, d'ailleurs... scène absolument géniale qui voit les deux hommes tenter de dialoguer...)
C'est donc à la fois une chronique de la soumission ordinaire et aussi la description d'un début d'émancipation. Le héros se fait conseiller successivement par trois rabbins... vraiment très originaux ! Dans le même temps, son fils se drogue, essaie d'échapper aux coups d'un copain de classe à qui il doit de la thune, jure comme un charretier avec ses potes dans le bus, a sans doute usurpé l'identité de son père pour obtenir un abonnement musical et cache à sa famille qu'il a été puni à l'école... Il lui faut absolument récupérer son poste FM ! Je vous laisse découvrir dans quelles circonstances cela survient...
Le papa lui tente de réapprendre à vivre vraiment, à ne plus se laisser marcher sur les pieds. Pas facile... mais les circonstances sont parfois favorables.
Le film est donc une jolie collection de saynètes, servies par d'excellents acteurs. Cependant, il se termine de manière abrupte. C'est dommage.
16:04 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mercredi, 17 février 2010
Disgrace
J'ai gardé l'orthographe du titre anglais (sans l'accent circonflexe donc), puisque, traduit en français, cela donnerait plutôt "honte" ou "déshonneur". Autant le dire tout de suite, ce film australo-sud-africain est dur, très dur même parfois, alors que pratiquement aucune violence physique n'est montrée à l'écran. Les moments de tension alternent avec des scènes apaisées, en pleine brousse africaine ou en ville. C'est très bien joué, superbement filmé.
Il est question de l'Afrique du Sud actuelle, loin des clichés (et loin de l'optimisme béat d'Invictus), à travers l'histoire d'un prof de fac libidineux, de sa fille perturbée et des "relations interraciales" dans une métropole moderne (Le Cap) et un village perdu au fin fond de la brousse.
C'est l'excellent John Malkovich qui incarne l'universitaire. Valmont a décidément bien vieilli. Dans la première partie du film, tout est fait pour nous rendre odieux ce libertin phallocrate. Les temps ont changé, et un grand bourgeois blanc aussi cultivé soit-il ne peut plus considérer les étudiantes comme son gibier pénien.
Se greffent là-dessus les relations entre Blancs et Noirs (ou métis). La deuxième partie du film est à la fois une sorte de "punition" et une rédemption du héros. Eh oui, le fond chrétien est très présent, mais subrepticement. Le problème est que, dans tous les cas, ce sont les femmes qui dégustent : l'épouse trompée du "héros", l'étudiante violée, la fille qui accepte tout... Il n'y a guère que la vétérinaire, qui a renoncé à beaucoup de choses, qui s'en sorte. C'est d'ailleurs une marque de fabrique du film. Un petit côté protestant peut-être.
Mais on pourrait aussi analyser le film comme étant une image en miroir de l'histoire de l'Afrique du Sud. Ce qui se passe dans la brousse n'est que la réponse du berger à la bergère : les rôles sont inversés, parce que ce sont les Noirs qui ont désormais le pouvoir. Cela peut paraître simpliste mais, si l'on met les Bancs à la place des Noirs et inversement, on peut recréer le contexte de l'implantation coloniale des Européens au XIXe siècle notamment.
A la fin, le réalisateur semble avoir voulu laisser planer une certaine incertitude. En y réfléchissant bien, on se rend compte qu'en fait le personnage interprété par John Malkovich a pris une décision irrévocable...
15:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mardi, 16 février 2010
Sumo
Et voilà encore un film israélien ! Son titre anglais est A Matter of size. Cela dit presque tout. Bon, les mecs, vous en avez un peu marre que votre copine vous fasse remarquer que sur votre (ancien) corps magnifique soient apparues de fort disgracieuses poignées d'amour ? Alors, emmenez-la voir ce film !
C'est l'histoire d'une bande de potes (4 hommes et une femme) israéliens, gras du bide de chez gras du bide, qui tentent désespérément de perdre du poids. L'un d'entre eux, Herzl, qui vit encore chez sa mère, finit par trouver un boulot dans un restaurant japonais... car il y a une communauté japonaise en Israël ! Les liens entre le Japon et la culture juive sont d'ailleurs plus anciens qu'il n'y paraît. Le patron du restaurant se dit sioniste et membre d'un groupe particulier, les Makuyas.
C'est une comédie de moeurs, qui oscille entre le rire franc et un ton plus grave. Y est à l'oeuvre principalement un comique de situations : celles décrivant la vie quotidienne (pas facile) des héros (dont on rit de bon coeur... je sais, c'est pas gentil... mais c'est dans le film !) et celles dans lesquelles ils se retrouvent fourrés à partir du moment où ils décident de renoncer au régime pour devenir de vrais sumos. L'une des scènes les plus hilarantes voit les apprentis devoir quitter leur lieu d'entraînement (d'où leur guide japonais, furieux, est parti en emportant leurs affaires), en tenue (vous savez, les énormes strings noués à la taille...) pour rejoindre la ville...
La gravité est présente dans la vie intime. Herzl et sa mère entretiennent des relations difficiles, sur lesquelles pèse la mort du père. Le jeune homme a de surcroît la fâcheuse tendance à mentir à sa copine obèse qui, elle, n'a pas renoncé au régime (c'est tout de même une jolie grosse). Le pote plombier finit par découvrir que sa petite amie le trompe, alors que l'un des membres du groupe va faire son coming out. (Excellent moment qui voit l'un des hétéros lui jeter un truc dans le genre : "Estime-toi heureux qu'on t'ait laissé en vie !")
Derrière tout cela, il y a la recherche de la dignité, dans la vie intime comme dans la vie publique. Ces hommes vont tenter de réaliser quelque chose d'extraordinaire et de le médiatiser, un peu comme le strip-tease des ouvriers de The Full Monty.
P.S.
Le film a peut-être été inspiré par la venue d'un groupe de sumos en Israël, à Césarée, en 2006.
17:32 Publié dans Cinéma, Japon, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
lundi, 15 février 2010
Lebanon
C'est le premier film du réalisateur israélien Samuel Maoz. Ah oui, j'oubliais : le titre veut dire "Liban". Il est donc question de l'invasion de ce pays par l'armée israélienne en 1982, une opération nommée "Paix en Galilée". (C'est un sujet qui interpelle visiblement les cinéastes israéliens : le magnifique Valse avec Bachir se situait déjà dans le même contexte, même s'il traite d'un aspect différent de ce conflit.) Le film donne la vision des soldats qui se trouvent dans un (vieux) char... qui sont tous des appelés du contingent ! On peut d'ailleurs légitimement penser que le réalisateur a mis un peu de lui dans au moins trois des personnages (le conducteur arabophone, le chef et le contestataire).
On a plutôt affaire à des pieds-nickelés qu'à des héros nationaux : le chef n'arrive pas à se faire obéir et il ne sait pas faire face à l'imprévu, le tireur pisse dans son froc, le conducteur ne pense qu'à sa mère et le chargeur attend avec une impatience évidente la fin de son service. Face à eux, si de temps à autre on voit un Palestinien, un Syrien ou un Libanais, la plupart du temps, c'est au militaire de carrière (israélien), gradé, très carré, que nos héros se trouvent confrontés.
Une partie du film est en caméra subjective : la vision des spectateurs est celle des tankistes. La lunette d'observation n'est pas très perfectionnée... et le bruit qu'elle fait en pivotant (ou lors du changement de focale) devient vite un rituel. Les scènes d'intérieur sont vraiment bien maîtrisées. J'ai l'impression que l'auteur a été très influencé par les films américains sur la guerre du Vietnam, à la fois sur le fond (peut-on être un bon soldat sans devenir un salaud ?) et sur la forme (avec ces gros plans superbes des trognes crasseuses des tankistes).
Les acteurs sont très bons, réussissant même à faire évoluer l'impression qu'on a de leur personnage. Plusieurs d'entre eux étaient à l'affiche de Beaufort, sorti en 2008. On notera aussi, dans un rôle secondaire, la qualité de l'interprétation d'Ashraf Barhom, (vu récemment dans Agora), en phalangiste (libanais). (L'une des seules femmes visibles dans ce film, une mère de famille libanaise, est incarnée par Reymonde Ansellem, qui tenait le premier rôle dans 7 minutes au paradis.) L'un des moments les plus réussis est sans conteste ce bref épisode de repos, durant lequel le tireur relate le décès d'un membre de sa famille, moment dont il a surtout retenu son érection, provoquée par la sensation de la poitrine de la prof qui l'a serré contre lui !!
Pour bien comprendre le sens de la première image, il faut attendre la toute fin du film. Le réalisateur a résisté à la tentation de faire un drame absolu. On oscille entre les moments de tension extrême (qui montrent la mort de civils libanais ou de soldats israéliens) et les scènes intimistes, parfois scabreuses (on ne nous cache pas grand chose de la vie quotidienne dans un char). C'est vraiment un Lion d'or 2009 mérité.
14:58 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
dimanche, 14 février 2010
La Princesse et la grenouille
C'est le retour du conte de fées, version contemporaine, par Disney, sous la férule d'un producteur exécutif particulier, John Lasseter (qui, avant de fonder Pixar et de créer Toy Story ou Cars, avait réalisé Rox et Rouky). Cette fois-ci, la Cendrillon est pauvre et noire (cliché ?) et sa rivale (blanche et gosse de riche) est plus gentille que dans les contes de fées : dès le début on comprend que c'est une horrible pétasse, mais les scénaristes lui ont ajouté un grand coeur, ce qui contribue à redorer son blason plus loin dans le film.
C'est donc très "politiquement correct" : cette histoire qui se déroule dans une Louisiane sans doute ségrégationniste ne montre pas une seule scène de racisme ! Même si un certain retournement est opéré au niveau de l'héroïne, celle-ci n'est nullement l'instrument d'une quelconque transformation sociale (le seul "révolutionnaire" est le serviteur gros et moche, comme par hasard ; il transgresse l'ordre établi et en est bien puni) : elle a deux boulots, travaille plus pour gagner plus... bref elle est à fond dans le système. Si vous ajoutez à cela l'imprégnation religieuse, très grande dans la dernière demi-heure (avec une fin grand-guignolesque pour une luciole), vous pouvez conclure que, sous une apparence de modernité, ce film est éminemment conservateur.
Il n'en est pas moins bourré de qualités. Si l'histoire peine un peu à démarrer, les séquences s'enchaînent ensuite avec brio, à commencer par celle qui voit l'apparition du méchant (le magicien vaudou), d'une grande qualité visuelle (elle regorge d'inventivité, tant au niveau des ombres que de l'animation des cartes). J'ai aussi beaucoup aimé la première scène de grenouilles, puis la rencontre avec l'alligator jazzman, qui précède de peu le combat mené contre les braconniers, l'un des sommets du film. C'est drôle, bien dessiné, avec une musique entraînante. Les héros, parfois fadasses (comme ce prince beau gosse suffisant et plaintif, que je ne vois guère changer dans le film... à part l'amour particulier qu'il commence à nourrir pour l'héroïne), sont complétés par des personnages hauts en couleur, comme l'alligator, la vieille luciole mâle (Anthony Kavanagh impeccable) et Mama Odie (excellente Liane Foly dans la version française).
C'est donc un bon divertissement, fondé toutefois sur des schémas mentaux auxquels on n'est pas obligé d'adhérer.
P.S.
Pour les curieux : soyez très attentifs au moment où (vers la fin) l'une des grenouilles se fait embrasser par une personne portant un rouge à lèvres très visible... Il y a une grosse erreur dans les dessins.
23:07 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
vendredi, 12 février 2010
Océans
C'est donc le nouveau documentaire signé Jacques Perrin, dont j'avais apprécié Microcosmos (il en était producteur) et Le Peuple migrateur (qu'il a produit et réalisé). Depuis une douzaine d'années, le documentaire "nature" effectue un retour remarqué dans les salles obscures. Celui-ci s'inscrit dans la lignée de La Planète bleue (où Perrin fait office de narrateur dans la version française) et La Planète blanche. Plus récemment, on a pu apprécier Les Ailes pourpres.
Comme tout cela coûte hyper cher, il a bien fallu recourir à des mécènes... dont les noms figurent en tête de film. Cela m'a fait tout drôle de voir Total, Le Crédit Agricole, E.D.F. et Veolia sponsoriser un documentaire qui dénonce la pollution des océans.
Pendant les trois-quarts du film, on a un peu l'impression de se retrouver dans un bel aquarium. Les eaux sont propres, souvent lumineuses, on n'y trouve aucun déchet et les animaux n'y croisent que leurs proies ou leurs prédateurs naturels. A l'écran, c'est magnifique. (J'aime tout particulièrement voir évoluer les otaries, les lions de mer et les phoques, qui me font un peu penser à des chats.) La musique accompagne sans être trop envahissante. Le commentaire ne sert par contre à rien, puisqu'il n'a aucun contenu scientifique. Du coup, le non-spécialiste en est réduit à des conjectures sur l'identité de telle ou telle bestiole. Visiblement, on part du principe que les spectateurs se sont renseignés avant, ou qu'ils vont se précipiter après sur l'excellent site internet (Je recommande tout particulièrement le dossier scientifique et le trombinoscope des espèces.)... voire qu'il vont casser leur tirelire pour se procurer les ouvrages liés au film.
C'est dans la dernière demi-heure que sont évoquées la pollution et la pêche sauvage, incontrôlée. Certaines scènes sont choquantes, à tel point que, même si, dans le générique de fin, il est précisé qu'aucun animal n'a été maltraité pour le tournage, je suis allé vérifier, notamment pour le cas du requin dont les ailerons sont tranchés (moment qui contraste fortement avec une autre scène, paisible, qui montre un plongeur accompagner un grand requin blanc). Dans un entretien, Jacques Perrin précise que même les thons massacrés ne sont pas de vrais animaux.
Un fort bel ouvrage donc, peut-être un peu trop "grand public".
17:28 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
samedi, 06 février 2010
Food inc.
C'est un documentaire états-unien, qui se situe dans la lignée des européens We feed the world et Notre pain quotidien (deux grandes réussites), dont il s'est un peu inspiré, m'a-t-il semblé.
Cela dure un peu plus d'1h30, mais cela passe bien, même si j'ai ressenti quelques longueurs au bout de 50 minutes. Je continue à penser, qu'au-delà de l'intérêt d'un sujet et du talent d'un réalisateur, très rares sont les documentaires qui méritent de passer l'heure de durée. Ici, le découpage en petites séquences a visiblement été pensé pour une exploitation cinématographique... et pédagogique. (Pas besoin d'être prof pour apprécier le dossier mis en ligne sur le site zéro de conduite.)
Le principal intérêt du film est la description détaillée de l'agro-industrie, qui lamine les paysans et impose sa loi aux consommateurs d'outre-Atlantique. On a donc droit à des considérations économiques (sur l'endettement, les prix artificiellement bas, en particulier pour le maïs, qui semble être au coeur du système) et sociales (sur la vie des agriculteurs, le plus intéressant du lot étant celui qui réussit encore à faire son boulot un peu "à l'ancienne"). Si vous demandez à un éleveur américain pourquoi il doit se méfier de Tyson, il ne vous parlera pas d'un boxeur, mais des avocats d'un grand groupe agroalimentaire.
Les passages les plus émouvants sont ceux qui mettent en scène cette mère de famille de sensibilité républicaine, qu'on sent très conservatrice sur les moeurs et la sécurité, mais qui s'est sentie trahie par le monde politique des années 1990-2000. Et là j'ai appris quelque chose que j'ignorais, à propos de la bactérie Escherichia Coli (qu'on nous a tous fait étudier dans un cours de sciences à un moment ou un autre de notre scolarité), dont le caractère létal a été accentué par l'élevage intensif. (Les fameux "poulets au chlore" sont les produits de cette industrie qui, au lieu d'agir en amont, a choisi de limiter les coûts et d'éviter toute remise en question.) Cette maman ordinaire, révoltée par la mort de son fils, provoquée par l'ingestion d'un simple hamburger, est très touchante. Je suis plus partagé sur le cas de la famille qui se goinfre de cochonneries pas chères. Les parents disent qu'ils n'ont pas les moyens d'acheter de bons aliments, mais ils ont voiture récente, téléphone portable et sans doute maison. Faut savoir ce que l'on veut dans la vie. Mais bon, cela pose tout de même la question de la malbouffe, dans les pays développés : la nourriture saine y est en général plus coûteuse (pour le consommateur, mais pour le contribuable c'est plutôt l'inverse) que la mauvaise (même si celle-ci est composée de davantage d'aliments et adjuvants). Le film nous offre en sus une analyse historico-économique pertinente du lien entre l'industrialisation de l'agriculture et l'émergence des chaînes de restauration rapide.
D'autres passages sont plus attendus, comme celui qui dénonce les conditions de travail des employés des abattoirs et des usines. J'ai aussi toujours autant de mal à supporter la mise à l'écran de la souffrance animale. A ce sujet, l'un des intervenants (un des auteurs de Fast food, fast nation), fait le lien entre les mauvais traitements infligés aux animaux et le statut des travailleurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire, le manque de respect des consommateurs, situés en bout de chaîne, en étant une conséquence logique.
On appréciera aussi que l'action néfaste du groupe Monsanto soit décrite par un Américain, avec des cas concrets, en particulier celui de ce bonhomme qui "nettoie" les semences transgéniques de ses copains agriculteurs pour qu'ils les ressèment. (J'aurais bien aimé en savoir plus à ce sujet.) Au-delà du débat sur les O.G.M., il y a des pratiques condamnables, comme le fait d'employer des détectives privés et d'appeler à la délation contre ceux qui ne respectent pas les règles que tente d'imposer la multinationale. Si vous ajoutez à cela les poursuites judiciaires, très coûteuses, vous aurez une idée de la capacité de nuisance de ce groupe.
Ne croyez pas cependant que le film soit excessivement pessimiste. Toutes les scènes filmées chez cet agriculteur franc-tireur (Joe Salatin, stetson vissé sur la tête) sont revigorantes, tant son bon sens emporte l'adhésion. Le film fait aussi l'apologie de l'organic, c'est-à-dire du bio, avec des points de vue variés, entre les purs et durs et les tenants de l'adaptation au système : même Wal Mart s'y met !
14:52 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
jeudi, 04 février 2010
Rions un peu avec Oussama ben Laden
2016. Aux Etats-Unis, Barack Obama semble achever son second mandat. En France... ben je vous laisse le soin de découvrir qui préside. Au Pakistan, l'armée américaine met enfin la main sur un célèbre barbu grisonnant (euh, non, pas le Père Noël). Emmené en Irak (tiens, les Américains y sont encore ?!), soumis à un interrogatoire, Oussama ben Laden va raconter sa vie. Ses "confessions", subjectives, alternent avec les moments "objectifs", qui permettent aux auteurs (le journaliste Mohamed Sifaoui et le dessinateur Philippe Bercovici) de brosser le tableau d'une époque.
Car il s'agit d'une bande dessinée, assez bonne ma foi :
L'histoire alterne entre l'époque de la vie de ben Laden qui est racontée et le présent de la narration (en 2016). Cela se veut à la fois un ouvrage historique (auquel il a été reproché une série d'approximations) et une oeuvre satirique, dont les Occidentaux comme les intégristes ne sortent pas grandis.
L'humour fait souvent mouche, mais le récit est parfois simpliste (peut-être pour toucher le grand public). On voit à peu près où les auteurs veulent en venir : dénoncer la bêtise et le fanatisme, quelles que soient les formes qu'ils prennent. Ce n'est finalement pas si mal vu.
En complément, j'ai récemment découvert en intégralité le reportage réalisé par les frères Jules et Gédéon Naudet. Ils suivaient la vie d'une unité de pompiers new-yorkais depuis plusieurs mois déjà (en s'attachant tout particulièrement aux premiers pas du nouveau membre) lorsqu'ils se sont retrouvés en plein coeur de l'événement :
Le DVD du film 11/09 contient, en bonus, de longs entretiens réalisés avec les figures marquantes de la caserne (fait extraordinaire : alors que nombre de leurs collègues sont morts dans les tours, tous ceux de cette équipe sont revenus vivants).
Pour l'anecdote, c'est par accident que l'un des deux frères (Jules) a filmé, au cours d'une intervention à propos d'une fuite de gaz, le premier avion au moment où il a percuté la tour Nord :
17:04 Publié dans Histoire, Livre, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, histoire, islam, humour
mercredi, 27 janvier 2010
Toujours attentif aux "Guignols de l'info"
Les auteurs restent en grande forme, comme en témoigne l'émission de ce mardi 26 janvier. Les voix sont elles aussi toujours très réussies. C'est au niveau de la manipulation des marionnettes que je continue à repérer, de temps à autre, quelques imperfections.
Il y a celles qui sont inévitables : il est impossible de rendre totalement invisibles les accessoiristes, mêmes vêtus de noir. Mais aujourd'hui, le choix d'accompagner le personnage de Tim Burton (le vrai allant bientôt présider le jury du festival de Cannes) d'émanations de fumée a rendu les manipulateurs encore plus visibles :
Je pense toutefois que leur travail doit être encore plus difficile que celui de leurs collègues placés sous le bureau. Ceux-ci me semblent un peu plus coutumiers des maladresses. Exceptionnellement aujourd'hui, c'est le personnage de PPD qui en a souffert :
A deux reprises, ce qui ressemble au sommet d'une casquette est apparu à l'écran (très discrètement cette fois-ci... mais ma capture d'écran ne coïncide pas avec le moment où c'est le plus visible). Voici la deuxième occurrence, qui suit de peu la première :
00:00 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, humour