dimanche, 01 novembre 2009
Pierre et le loup
Il s'agit d'une nouvelle adaptation du conte musical créé par Sergeï Prokofiev. Les studios Disney ont sorti une version (un brin surréaliste) il y a plus de 60 ans de cela. On peut en visionner les parties 1 et 2 sur youtube. (La narration est d'origine, en anglais. On peut accéder à la version intégrale en français sur Dailymotion.) La nouvelle version a obtenu un oscar en 2008 (meilleur court-métrage d'animation, je crois).
Dans les deux films, des modifications ont été apportées. Dans celui de Suzie Templeton, l'action semble se passer en Russie. (Jusque là, tout est normal.) La mare (gelée) est située à l'extérieur d'une habitation protégée par une palissade. On retrouve bien évidemment la grille musicale : chaque instrument correspond à l'un des personnages. Le film ne comporte donc ni dialogues... ni narrateur (contrairement à la version Disney). Cela passe sans problème.
Les modifications sont surtout visibles au début et à la fin : on nous présente Pierre comme un garçon persécuté par de jeunes cons (qui sont en fait... des chasseurs) et son attitude, à la fin du film, est en phase avec une certaine mentalité citadine de notre époque (je n'en dirai pas plus pour ne pas déflorer ce rare élement de divergence avec l'histoire originale). On notera aussi la transformation du personnage de l'oiseau.
L'animation des marionnettes est de qualité. Cela donne une forme de réalisme poétique, pas très éloigné de ce que peuvent faire notamment des spécialistes lettons. Le site des films du préau propose un dossier de presse et un document pédagogique très intéressants pour comprendre la conception et la fabrication des images et personnages.
Ce court-moyen-métrage est précédé d'un autre, moins réussi formellement, mais dans le même esprit : Le Loup blanc. (L'histoire est toutefois un peu plus dure, plus crue.)
Et c'est là qu'on se rend compte que tout est déjà disponible sur la Toile ! Oui, même Pierre et le loup (en quatre parties) ! Franchement, allez le voir sur grand écran. Les cinémas qui le projettent proposent un tarif spécial (3-4 euros) et, dans une belle salle, c'est beaucoup plus joli à voir... et à entendre !
P.S.
Cette histoire a inspiré des professeurs des écoles qui ont fait travailler leurs minots là-dessus : on peut voir le résultat. C'est une interprétation très personnelle... collector !
15:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
samedi, 31 octobre 2009
Mary et Max
C'est un film d'animation "pour adultes". Les personnages (deux principaux, une dizaine d'entourage et une foule de figurants) ont été fabriqués à partir de matières diverses : pâte à modeler, plastique, métal, crottes de nez (ah non, pas celui-là).
C'est d'abord l'histoire de la correspondance qui va naître par le plus grand des hasards (et à l'initiative de la petite fille) entre une gamine australienne pas jolie jolie, complexée, élevée par une mère alcoolique et un New-yorkais obèse atteint du syndrome d'Asperger.
Nos deux héros asociaux ont des manies qui sont des ressorts comiques du film, notamment l'amour démesuré du chocolat (et de certaines friandises) et une passion pour le même programme télévisé. Mary a pour animal domestique un poulet. Max a pour uniques compagnons une perruche, un chien galeux et un poisson rouge, qu'il est obligé de remplacer régulièrement (et qu'il prénomme Henry I, II, III, IV... XXVI !). Mary est un peu amoureuse d'un garçon de son âge. Max n'a jamais eu de relations sexuelles (même pas avec sa main, apparemment !) et a pour seule connaissance régulière une mamie quasi aveugle de son immeuble. Mary aime donner un coup de main au vétéran de guerre agoraphobe qui vit près de chez elle.
Si le comique naît de l'inadaptation des héros au monde qui les entoure, le film ne les méprise pas pour autant. C'est ce monde qui est montré comme étrange, voire hostile. C'est en cela que c'est un film à réserver à un public déjà mature : il est vraiment noir et, sur bien des points, prend le contrepied du cinéma d'animation commercial.
Sur le site de Gaumont (qui distribue le film en France), on peut accéder à plein de bonus sympatoches.
En France, le syndrome est mal connu. Plusieurs associations s'en préoccupent, dont une "marrainée" par l'épouse de l'actuel Premier ministre François Fillon.
12:48 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
vendredi, 30 octobre 2009
Rachel
La réalisatrice franco-israélienne Simone Bitton s'est attachée au cas de Rachel Corrie, cette jeune Américaine membre de l'I.S.M. (International Solidarity Movement) tuée par un engin de chantier israélien à Gaza, en 2003.
C'est donc un long documentaire, d'une durée de 1h30, en forme d'enquête... et d'hommage aussi. Si la réalisatrice donne la parole à tout le monde et si elle utilise des documents extrêmement variés, on sent tout de même qu'elle penche pour la version colportée par l'I.S.M.
Il ne fait aucun doute que la jeune femme est morte tuée par l'engin de chantier. Mais était-ce intentionnel ? Franchement, en sortant du film, je suis bien incapable de répondre à cette question... sauf si je me fie à la majorité des témoignages et opinions rapportés par la réalisatrice. Pour acquérir une certitude à ce sujet, il aurait fallu pouvoir filmer de l'intérieur du bulldozer-char, histoire de vérifier si ce qu'affirment les conducteurs à propos de leur champ de vision est plausible. Les schémas et dessins montrés (et issus des deux "camps") ne sont pas assez précis.
Il n'en reste pas moins que, dans cette tragédie, l'armée israélienne a, une fois de plus, fait preuve d'une certaine négligence dans le respect des droits fondamentaux de ses adversaires. Je recommande tout particulièrement les entretiens avec le chef de la police, qui n'a pas trop cherché à creuser... d'autant plus que la procédure d'enquête est vraiment particulière ! (Les militaires ne risquent pas grand chose, quoi qu'il arrive...)
Le film est donc très intéressant parce qu'il est une sorte de "tranche de vie" du conflit du Proche-Orient, que l'on découvre par le biais de la destruction des habitations palestiniennes sous prétexte de sécurité. A ce sujet, on peut noter que des sites pro-israéliens soutiennent que les militants d'I.S.M. s'opposaient, dans ce cas précis, non pas à la destruction d'une maison mais à celle d'un tunnel de communication entre la bande de Gaza et l’Égypte. (Si vous cliquez sur le lien, et même si vous allez jusqu'à la source anglophone, vous vous apercevrez que les vidéos censées démonter la thèse des activistes ont été retirées par le contributeur...) A la limite, on s'en fiche : rien ne justifiait l'emploi disproportionné de la force.
Le film mérite le déplacement aussi par le portrait qu'il trace de cette jeune femme qui, contrairement à nombre de crétins de son âge, ne passait pas son temps à regarder la télévision, faire du lèche-vitrines ou papoter à propos de la dernière niaiserie à la mode. C'est l'histoire d'un engagement, restitué par l'intermédiaire des textes écrits par Rachel Corrie, mais lus par ses camarades.
On peut en savoir plus sur elle en consultant le site de la fondation qui lui est consacrée.
18:09 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mardi, 27 octobre 2009
The September Issue
A priori, je ne fais pas partie du public-cible de ce genre de film... parce que la mode, j'évite de marcher dedans, même du pied gauche. Ceci dit, le bouche-à-oreille étant bon, je me suis laissé tenter. Et puis, au-delà du côté "paillettes", le film semblait aborder d'autres aspects du sujet, notamment la personnalité de celle qui dirige Vogue d'une poigne de fer (dans un gant de soie ?), Anna Wintour.
C'est d'ailleurs l'un des intérêts du film, qui croise les entretiens avec les scènes tournées au siège du magazine et d'autres, filmées en extérieur, notamment en Europe. On finit par se rendre compte que cette Britannique fait un complexe vis-à-vis des membres de sa famille qui ont "réussi"... et pas dans la futilité (il faut bien la regarder quand elle dit que son travail fait sourire ses frères et soeurs) : un est chroniqueur politique au Guardian (quotidien britannique de centre-gauche), un autre contribue à développer le programme de logements collectifs bon marché pour les classes populaires.
Par contre, j'ai été moins intéressé par le côté "fanfreluches". Franchement, ces dames (et quelques messieurs) se donnent bien du mal pour un sujet qui n'en vaut pas la peine. Et puis que dire de leurs présupposés esthétiques... Plus d'une fois j'ai souri en voyant ce qui était considéré comme "beau". La plupart du temps, les mannequins portent des trucs immettables... et surtout moches ! Quant aux rédactrices et autres directrices artistiques, force est de constater qu'elles s'habillent avec un goût douteux, y compris la patronne.
Ah si, il y a quelque chose de vraiment beau dans le film : les photographies. Comme c'est un magazine qui contient peu de texte, un grand soin est apporté aux choix iconographiques. Et là, il faut le dire, nombre d'oeuvres sont absolument fabuleuses. Je pense en particulier aux photographies illustrant le style "garçonne", mais aussi celles prises au château de Versailles. Sur grand écran, c'est magnifique... et cela donnerait presque envie d'acheter le magazine.
Fort heureusement, quelques traits d'humour émaillent ce long reportage. J'ai particulièrement ri lorsqu'il est question de la forme physique de l'un des assistants (obèse) de la rédac' chef : il se met au tennis... accompagné d'un attirail très fashion ! Je recommande aussi la séquence (vers la fin) où il est question du ventre du réalisateur... Si vous avez mauvais esprit, vous ricanerez aussi aux scènes dans lesquelles apparaît une vedette du moment, qui va servir de support à la couverture du numéro de septembre en préparation. Avec son joli minois, cette Sienna Miller (inconnue au bataillon) n'est qu'un objet modelable entre les mains des créateurs de Vogue. On se pose donc de grandes questions sur sa coiffure et ses dents, où un regard avisé distingue, derrière la blancheur immaculée apparente, des traces de plombage...
Je termine par deux bémols. Tout d'abord, on ne nous montre quasiment pas le travail des rédacteurs (ben oui, y a quand même du texte dans ce magazine), alors que beaucoup de temps est consacré à celui des directeurs artistiques et des photographes. Seule la conception des titres est évoquée, rapidement. Enfin, quand on n'est pas parfaitement bilingue, on a besoin de s'accrocher aux sous-titres. Or, il faut souvent (surtout au début) jongler entre ceux-ci et les incrustations, qui donnent la fonction de tel ou tel intervenant. C'est un peu fatiguant.
10:14 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
lundi, 26 octobre 2009
7 minutes au paradis
Attention : sujet casse-gueule. L'héroïne est une Israélienne de base, rescapée d'un attentat-suicide dans un bus. Sans que je puisse en dire plus, sachez qu'elle n'en est pas complètement sortie. Elle va chercher à retrouver le secouriste qui lui a sauvé la vie.
Le film est une sorte de puzzle mental. Se croisent des moments du passé (la vie d'avant l'attentat, l'attentat lui-même), des moments fantasmés, où semblent revivre les morts... et d'autres moments, mal définis. Derrière une apparence de limpidité se cache une relative complexité narrative. Faites bien attention aux personnages croisés au début : on les retrouve dans d'autres circonstances, à la fin.
Le film repose entièrement sur les épaules de l'actrice principale, Reymonde Amsellem, vraiment épatante et disposant d'une palette de jeu très variée : elle alterne les phases les plus contrastées et paraît tour à tour femme forte, amoureuse qui doute et blessée en plein désespoir.
Le réalisateur a beaucoup misé sur les gros plans. Cela véhicule bien l'émotion et nous rend attentifs à des détails en apparence anodins, comme les éléments de la combinaison qu'est obligée de porter l'héroïne, qui a été gravement brûlée au dos. Une des scènes les plus réussies est d'ailleurs celle qui la voit se gratter furieusement par tous les moyens possibles (de la cuillère en bois à la paroi de son appartement).
Si on comprend assez vite quelle est l'identité de la personne recherchée par l'héroïne, le retournement final est assez inattendu. Je m'attendais à quelque chose d'autre mais, après tout, c'est dans la ligne du titre du film.
22:15 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
samedi, 24 octobre 2009
Démineurs
... vu en version française. Et voilà la guerre en Irak qui repointe le bout de son nez. Ici, elle est abordée par un côté anecdotique : l'action d'une équipe de démineurs, certains d'entre eux particulièrement "allumés". Il faut dire qu'ils sont quotidiennement confrontés à l'horreur humaine. C'est donc un film à déconseiller aux âmes sensibles (ainsi qu'aux enfants, bien qu'aucune interdiction ne soit spécifiée... on voit là un trait caractéristique de notre époque violente, qui censure dès qu'un poil de cul ou un bout d'étron dépasse, mais qui laisse les yeux les plus innocents accéder aux pires images sanguinaires).
Question mise en scène, on ne nous donne rien de nouveau, mais Kathryn Bigelow semble avoir puisé dans le "lourd" : Voyage au bout de l'enfer et Full metal jacket pour le Vietnam, Battle for Haditha et Redacted pour la guerre en Irak. L'image est soignée, la caméra à l'épaule n'est pas utilisée à tort et à travers... et le rendu est finalement assez agréable pour le spectateur. On peut aussi trouver une parenté avec le bon film israélien Beaufort, dans lequel le déminage n'occupait qu'une partie de l'intrigue.
Ici, la place est centrale. Le film s'articule autour de ces moments de tension, au cours desquels les héros risquent leur vie. Jeremy Renner est particulièrement bon en sergent franc-tireur, intrépide et bricoleur (particulièrement à l'aise quand il s'agit d'étriper une bagnole !), dans un rôle qui aurait parfaitement convenu jadis à Bruce Willis. Entre ces moments fort, le film ménage des séquences plus humoristiques ou tendres, dans lesquelles les vaillants soldats apparaissent le plus souvent comme de pauvres types.
Dans la séquence à mon avis la plus forte du film le déminage n'occupe pourtant qu'un rôle secondaire : il s'agit d'un guet-apens tendu en plein désert, où les combats durent toute la journée. Tout y est réussi : la mise en scène, les effets spéciaux, les dialogues et l'interprétation.
Par souci de réalisme (et peut-être aussi histoire de ne pas paraître trop unilatéral), le scénario fait intervenir ponctuellement des personnages irakiens (sans doute interprétés par des Jordaniens ou des Palestiniens de Jordanie). On perçoit l'une des limites de ce film : trop centré sur ce groupe de jeunes Américains, il évacue le contexte géopolitique de l'intervention en Irak et pourrait passer, parfois, pour une apologie de la guerre, en dépit de toutes les horreurs qu'il montre, souvent de manière assez crue.
23:14 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
samedi, 17 octobre 2009
Les ânes font-ils de la politique ?
J'aime bien la randonnée. Mais que diable la politique vient-elle faire là-dedans ? Eh bien, il s'avère que ce samedi, j'ai avalé un sympathique parcours dans le Cantal, pas très loin de l'Aveyron, puisqu'il s'agit de la partie cantalienne de l'Aubrac (la moins riche, disent les mauvaises langues).
En tout début d'après-midi, le temps était couvert et, au sommet des collines, je peux vous dire qu'on entendait siffler le vent ! Le temps s'est éclairci par la suite. J'aime bien ce parcours de randonnée, prévu pour durer 4 heures (mais que je termine en 3h15 - 3h30, pauses incluses... y a pas de raison que je ne me vante pas un peu, hein).
On passe par des prés, on croise des bovins si typiques :
Jolie scène, non ? Pour continuer la marche, il me fallait longer la clôture, à droite. J'ai fait un petit détour, sous le regard étonné des autres bovidés du pré.
Parfois, je me réjouis de ne pas avoir à en traverser un, vu le regard que l'on me jette :
Tout ça pour dire que le coin est magnifique et que, quand on se retrouve en hauteur, la vue est imprenable :
Là, on est proche du départ. On distingue bien le bourg de Chaudes-Aigues.
A ce moment-là, on a atteint le premier sommet et on amorce la première descente, qui va mener à la confluence du Remontalou (le cours d'eau communal) et de la Truyère (LA célébrité de la région) :
En remontant, on a une intéressante vue du barrage de Lanau :
Dans la partie boisée, on entend ou voit fréquemment des animaux. Aujourd'hui, il m'a semblé percevoir les mouvements d'un cervidé, en fuite. Je n'ai pas tardé à comprendre pourquoi : j'ai vite croisé la route d'un chasseur du samedi, accompagné de deux chiens. Plus loin, c'est même une battue qui était organisée... J'espère qu'ils n'ont pas attrapé la bête. Plus loin, quand on revient sur Chaudes-Aigues, on croise notamment des ânes :
Celui-ci était assez timide. Par contre, le cheval qui était avec lui dans le pré s'est approché puis, quand il a vu que je n'avais rien à lui donner à manger, s'est désintéressé de moi.
J'ai retrouvé des ânes en toute fin de randonnée, quand je suis retourné sur le parking où je m'étais garé. J'étais en train de me changer quand j'ai été abordé par une vieille dame, qui m'a demandé si j'avais vu son mari, qu'elle m'a décrit. Je lui ai répondu que non. Nous avons ensuite engagé la conversation. Elle m'a dit qu'elle devait le retrouver ici. Il était en train de promener leur chien et devait la rejoindre pour nourrir les ânes.
Nourrir les ânes ??? En effet, derrière le parking, dans un petit pré fermé par du grillage haut, trois ânes venaient d'arriver. Ils observaient les humains (pas très nombreux) présents sur le parking. Au loin, une bande de papys rigolards jouait à la pétanque. Deux femmes sont venues ranger leurs courses dans leur voiture... provoquant une manifestation particulièrement bruyante des équidés aux longues zoreilles !
Peu de temps après est arrivé le mari, qui a laissé le chien à sa femme et s'est approché du grillage. Il a dénoué un sac en plastique et a tendu un quignon de pain à l'âne gris (doté d'une robe magnifique, comme vous allez pouvoir le constater plus bas) en lui disant : "Allez Sarko, viens !" Et l'âne gris s'est approché !!!!!
Là, j'ai éclaté de rire !
La grand-mère était un peu gênée. Elle m'a dit que le surnom ne venait pas d'eux. Ce sont des habitants du coin qui, un jour, voyant son mari apporter de la nourriture aux ânes, lui auraient dit : "Alors, tu vas donner à manger à Sarko ?"
Il est donc temps de vous présenter l'animal en question. sachez tout d'abord qu'il est très sensible aux médias :
Quand il m'a vu dégainer mon appareil photo numérique, il s'est empressé de prendre la pose !
22:07 Publié dans Loisirs, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, sarkozy
mercredi, 07 octobre 2009
Cadeaux, La Poste, jolies photos et liberté de la presse
En revenant du boulot, en cette fin d'après-midi, je me suis offert une petite balade dans les rues de Rodez. Il faisait bon, même si le ciel était nuageux.
J'en ai profité pour effectuer quelques démarches à La Poste. Au passage, je me suis acheté un lot d'enveloppes prétimbrées à l'effigie de l'Aveyron. En voici un exemplaire :
Je trouve que c'est une très bonne idée. Il y a quelques années de cela, des timbres spéciaux avaient été sortis, vite épuisés. Je leur trouvais toutefois un inconvénient : leur taille, qui gâchait quelque peu la vision que l'on pouvait avoir des sites magnifiques représentés. Avec ces nouvelles enveloppes, on gagne en taille et en qualité.
Au passage, je signale que la personne sur laquelle je suis tombé au guichet a été très aimable, douce et efficace, réussissant à répondre aux demandes de l'usager sans faire trop patienter les autres. Si seulement elles étaient toutes ainsi...
Je suis d'autant moins gêné de dire cela que j'ai participé au faux référendum (très contestable sur la forme, totalement justifié sur le fond à mon avis), et ce en dépit de tout le mal que je pense de ma factrice. (Evitons de généraliser : elle n'a pas que des défauts et surtout, avant elle, j'ai connu des années durant de bons facteurs, du genre qui sonne chez moi avant de songer à mettre un avis de passage... Je me suis d'ailleurs un peu reconnu dans la chronique de ce jour de Stéphane Guillon.)
Je suis sorti de là enrichi d'un stylo à bille rétractable (idéal pour la poche intérieure gauche de mon blouson) :
En regardant bien, outre le logo de La Poste, j'ai repéré la marque du stylo :
Bon, c'était pas tout ça, mais, une fois lesté d'une baguette (pas trop cuite, svp), je suis passé par mon bureau de tabac préféré, où j'ai, une fois n'est pas coutume, réalisé un achat civique :
L'argent va à l'association Reporters sans frontières, dont l'utilité n'est plus à démontrer. Mais surtout, le bouquin est rempli de superbes photographies, dues à une agence spécialisée, Minden pictures. Franchement, allez-y, pointez sur le lien et explorez leur site, qui mérite le détour (je pense que cela vous donnera envie d'acheter le bouquin, qui coûte 9,90 euros). Voici quelques exemples de leurs productions que j'aime tout particulièrement. On commence par le Panda géant, décoiffant... et un peu décoiffé :
C'est une apparition qui a sans doute éberlué ce lémurien noir :
Cela a même failli couper l'appétit de ce hibou !
Le gorille des montagnes, lui, s'en fout un peu :
Et que dire de l'ours polaire ! (Je ne vous en ai mis qu'un... il y a plein d'autres magnifiques photos sur le site !)
Les lions de mer sont très attendrissants :
Ah, oui, j'oubliais. Comme je suis un très bon client de ce marchand de journaux, j'ai eu droit à deux petits cadeaux :
- ce mââgnifique porte-clés (aux couleurs du quotidien département)
- et cet autocollant "identitaire", pour ceux qui, comme moi, ont du mal à supporter les nouvelles plaques minéralogiques sur lesquelles, quand on n'est pas le fils d'oeil de Lynx, il est presque impossible de déchiffrer le numéro départemental... à moins de percuter le véhicule qui vous précède !
20:35 Publié dans Livre, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, presse, photographie
dimanche, 04 octobre 2009
Un nouveau label pour les librairies
Entre les Français qui sont moins nombreux à acheter des livres, les "gros lecteurs" qui se font plus rares, la concurrence d'internet (grâce auquel on peut avoir accès à des textes tombés dans le domaine public... mais aussi grâce auquel on peut "faire ses courses", certains libraires en ligne étant particulièrement dynamiques) et la crise économique, les "petites" librairies sont menacées. Par exemple, le site des éditions Luigi Castelli recense celles qui ont fermé dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
En 2007, Antoine Gallimard a rendu un rapport sur les librairies indépendantes, à l'issue d'une mission que lui avait confiée la ministre de la Culture Christine Albanel. Le constat qu'il dressait était inquiétant.
Ses propositions ont été suivies d'effet puisqu'un label L.I.R. (Librairie Indépendante de Référence) vient d'être créé. Son obtention est soumise au respect de critères très précis. 406 établissements l'ont décroché. En consultant la liste, je me suis rendu compte que seuls quatre établissements aveyronnais figurent dans la liste, dont les trois vraies librairies de Rodez, une spécialisée dans la B.D. (elle dispose d'un bon fonds), l'autre plus tournée vers le périscolaire et enfin la principale, la Maison du Livre, dont le directeur préside le Syndicat de la Librairie Française. Evidemment, l'Espace culturel Leclerc de Rodez n'est pas sur la liste. En Midi-Pyrénées, dans chaque département, on trouve au moins un établissement labellisé.
A titre de comparaison, j'ai regardé quelle est la situation dans une autre région... au hasard la Lorraine. On peut noter qu'en Meuse, aucun établissement n'est labellisé. On en trouve deux dans les Vosges, trois en Meurthe-et-Moselle et autant en Moselle. La principale librairie de Nancy, le Hall du Livre (qui a été rachetée par Privat et a rejoint le groupe propriétaire du site chapitre.com), ne figure pas dans la liste. Elle n'est plus considérée comme indépendante. (D'ailleurs, quand on recherche son site internet, on tombe sur ça.) On peut s'amuser à chercher longtemps dans la liste, à voir qui en est absent. Une seule librairie corse est mentionnée, deux en Guyane, une en Martinique, aucune en Guadeloupe... mais six à la Réunion ! Cela peut être aussi un outil de référence pour ceux qui, lorsqu'ils se rendent dans une ville inconnue, veulent "acheter intelligent".
14:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, culture
vendredi, 02 octobre 2009
Du lait cru en veux-tu, en voilà !
J'ai déjà causé à plusieurs reprises de cette délicieuse substance, le lait cru, que des agriculteurs tentent de remettre au goût du jour (tout en améliorant leurs revenus) à l'aide de distributeurs automatiques.
Et donc, samedi 26 septembre, une distribution gratuite a eu lieu pas très loin de l'hypermarché Géant Casino, sur le parking d'en face plus précisément, juste à côté des Halles de l'Aveyron. Le quotidien Midi Libre en a rendu compte, tout comme son "petit frère" Centre presse, dont voici la recension :
Le sujet fait parler de lui, puisque dans la revue Réussir lait élevage vient de paraître un article faisant un premier bilan de ce type d'installation. Apparemment, les zautorités ont tendance à freiner, alors que cela fonctionne bien dans d'autres pays. Vous verrez dans l'article quel est le prétexte utilisé (c'est le même qui a failli empêcher le lycée agricole aveyronnais dont il est question plus haut de mener à bien son projet).
Satanés technocrates !
21:38 Publié dans Aveyron, mon amour, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, nature
jeudi, 01 octobre 2009
Un livre épatant
Mercredi, en fin d'après-midi, j'ai profité du soleil caressant pour déambuler dans les rues de Rodez. J'ai poussé jusqu'à la Maison du livre, une excellente librairie, la 64e de France par son chiffre d'affaires en 2008, d'après le classement de Livres hebdo. (Son directeur, Benoît Bougerol, préside le Syndicat de la Librairie Française.)
En flânant dans les rayons, je suis tombé sur ceci :
C'est ce qu'on appelle un "livre-concept" : la forme du livre est liée au sujet qu'il traite. Ainsi, en 2008, pour les 40 ans de Mai68, les éditions Fetjaine (une filiale des éditions de La Martinière, connues pour le soin apporté aux ouvrages publiés... ainsi que pour les prix pratiqués, pas à la portée de toutes les bourses) avaient sorti un "livre-pavé". Je l'avais feuilleté en librairie et, peu convaincu, ne l'avais pas acheté. Par contre, l'exemplaire sorti (par le même éditeur) en 2009, pour les 20 ans de la chute du mur de Berlin, m'a convaincu. Ce "livre-brique" est en effet très réussi.
On peut en consulter quelques pages sur le site de l'éditeur. Le livre a été conçu comme une série de diapositives historiques, organisées autour de photographies d'époque, commentées avec concision et pertinence (malgré une ou deux petites choses sur lesquelles on pourrait chipoter). Les lecteurs avertis remarqueront la coquille de la page 11, dans le texte qui localise l'une des photos.
Certaines sont connues, comme celles qui montrent les débuts de la construction du mur :
Ici, l'armée est-allemande (dit la légende) surveille les travailleurs du bâtiment qui ont été réquisitionnés.
Le livre est intelligemment conçu : il remonte à 1945 et aborde donc le blocus terrestre de Berlin-Ouest de 1948-1949. A cette occasion, j'ai appris que les Américains avaient donné un nom de code aux opérations de ravitaillement aérien :
Il s'agit donc de l'opération Vittles ("Victuailles").
Après 1961, le mur prend de l'ampleur (il a petit à petit remplacé les barbelés initiaux) et finit par entourer complètement Berlin-Ouest, qui était enclavée dans l'Allemagne de l'Est, la R.D.A. :
Si, du côté est-allemand, approcher du mur était quasi impossible (le livre explique en détails pourquoi), du côté ouest, l'attitude était plus relâchée, parfois étonnamment :
Bref, un livre facile à lire, truffé d'anecdotes et d'illustrations judicieusement choisies... pour 16,90 euros !
22:41 Publié dans Histoire, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, photo
dimanche, 27 septembre 2009
L'Affaire Farewell
"Farewell" est un nom de code, attribué à un officier du K.G.B. idéaliste, qui a décidé de trahir le régime soviétique pour mieux servir son pays. Comme il a été en poste en France, qu'il parle français et qu'il admire la culture française, c'est aux services secrets français qu'il s'adresse pour dévoiler les secrets de son organisation.
L'un des ressorts comiques (pas inventé) est que son "agent traitant" n'est pas un professionnel (c'est un ingénieur travaillant chez Thomson)... et c'est d'ailleurs pour cela qu'il n'a pas été repéré ! Guillaume Canet joue donc les candides au pays des Soviets, face à un Emir Kusturica impressionnant, tout de granite. L'autre fil rouge comique, en quelque sorte, est l'ampleur de la pénétration soviétique en Occident. Grâce à Sergeï Grigoriev (alias Farewell), Français puis Américains vont comprendre d'abord à quel point ils ont été bernés pendant des années, puis à quel point leur adversaire est finalement affaibli.
Les seconds rôles sont excellents. On a bien choisi les acteurs qui campent Mitterrand et Reagan. David Soul (oui, Hutch !) et William Dafoe sont parfaits en membres de l'administration américaine. Les femmes sont très bien aussi, même si l'on doit noter qu'elles sont au second plan. Cette histoire d'espionnage est d'abord une affaire de burnes !
Christian Carion, bien que né à Cambrai, n'a pas tourné que des bêtises ! J'avais préféré son Une Hirondelle a fait le printemps à Joyeux Noël, film tout à fait honorable mais plus inégal que le précédent. J'ai retrouvé dans L'Affaire Farewell des qualités entrevues dans ces deux derniers. Carion nous propose quelques très belles scènes "en pleine nature", notamment sous la neige. En intérieur, il manie avec dextérité les contrastes, jouant sur les visages des protagonistes pour accentuer une atmosphère particulière. C'est d'abord un film à suspense, même si les initiés connaissent déjà la fin. C'est aussi un film d'espionnage : on n'apprendra cependant rien d'étourdissant sur les techniques mises en oeuvre, les deux héros étant finalement assez basiques dans leur relation clandestine... et, pour tout dire, maladroits.
Il faut, pour terminer, évoquer la musique d'accompagnement. Elle est formidable et signée Clint Mansell, illustre inconnu pour moi, mais qui a une bonne cote dans le métier apparemment.
01:16 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, cinema, histoire
samedi, 26 septembre 2009
L'armée du crime
C'est le nouveau film de Robert Guédiguian, consacré aux résistants du "groupe Manouchian", du nom du meneur, d'origine arménienne. On peut penser que l'histoire personnelle du réalisateur, né à Marseille d'une mère allemande et d'un père arménien, a pesé sur le choix du sujet. L'engagement politique des protagonistes a sans doute contribué à lui rendre leur cause sympathique : ils sont tous communistes, militants ou sympathisants... parfois peu orthodoxes (l'un des propos du film est de montrer que les dirigeants communistes clandestins n'ont pas ménagé les membres du groupe, dont la réussite s'est parfois construite contre les ordres venus d'en haut).
C'est aussi une histoire de familles, celles que l'on perd (exterminée par les Turcs pour Manouchian, par les nazis pour les membres juifs de son commando), celle que l'on se crée. On retrouve là le style Guédiguian, appuyé sur des séquences de repas qui mettent en scène cette fraternité basée sur la proximité idéologique et la convivialité. Ces scènes d'intérieur font partie des mieux jouées. Je pense notamment à celle au cours de laquelle interviennent deux policiers français (qui se demandent un peu où ils débarquent)... qui finissent par porter un toast à Philippe Pétain !
On appréciera aussi le soin apporté à la description de certains aspects matériels de la lutte clandestine, comme l'impression de tracts, les changements de "planque" ou la difficulté de se procurer armes et munitions. Les scènes violentes sont très réalistes, sans que l'on en rajoute inutilement (on a ainsi une vision concrète des traitements indignes infligés par les flics collabos... mais on aurait pu montrer bien plus horrible).
On pourra aussi penser que le style est un peu appuyé et que, un peu trop souvent, le film baigne dans un sentimentalisme gauchisant déplacé. Ceci dit, j'ai apprécié le souci d'éviter l'héroïsation de la violence. Simon Abkarian (découvert dans Chacun cherche son chat, très bon dans Le Chant des mariées, mais dont le talent a surtout éclaté dans J'ai vu tuer Ben Barka ; en tendant l'oreille, on reconnaît sa voix dans celle du père de l'héroïne de Persepolis) excelle à rendre les contradictions du personnage, poète de tempérament, mais victime de l'histoire qui va se transformer en justicier (et apprendre à bien tirer au pistolet... sur une affiche représentant Pétain !... moment croquignolesque). La séquence montrée comme celle du premier attentat est vraiment bien pensée de ce point de vue-là (avec retour sur les lieux et vision des victimes).
Le reste de la distribution est irréprochable. J'ai retrouvé avec plaisir Virginie Ledoyen dans un vrai rôle... même si j'estime que le personnage féminin le plus réussi du film est Monique, brillamment interprétée par Lola Naymark (à mon avis, on reparlera de cette pulpeuse rouquine). Côté masculin, c'est Robinson Stévenin (découvert dans Mauvaises fréquentations) qui rayonne, même si les autres ne déméritent pas.
En dépit de toutes ces qualités, le film est un peu poussif. Il peine à démarrer et l'on sent bien que Guédiguian n'est pas aussi à l'aise dans la réalisation des scènes d'extérieur. Quelque chose pourra aussi étonner certains spectateurs : plus qu'une monographie de ce groupe de résistants communistes, ce long-métrage est une dénonciation implacable de la collaboration sous toutes ses formes. Les comédiens incarnant les policiers et hauts fonctionnaires français sont remarquables, des plus âgés (comme Darroussin) aux plus jeunes (comme Yann Tregouët). Aux images de fiction se superposent parfois les extraits (authentiques) de Radio Paris, notamment les éructations du sinistre Philippe Henriot.
Guédiguian nous offre un panorama assez noir des Parisiens sous l'occupation, nombre d'entre eux (par antisémitisme, anticommunisme primaire, cupidité, ambition, petitesse...) se faisant les auxiliaires zélés de la bête immonde.
Le film s'achève sur cette célèbre "affiche rouge" qui, curieusement, n'a pas été utilisée pour le promouvoir :
12:16 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, cinema, histoire
samedi, 19 septembre 2009
Du lait cru gratuit pas cher !
Il ya quelques temps de cela, j'ai découvert l'existence d'un distributeur de lait cru à Onet-le-Château, commune voisine de Rodez. De temps à autre, je viens m'y approvisionner... comme ce samedi matin. Avant moi, un père accompagné de sa fille remplissait sa bouteille. Il a montré à sa progéniture comment qu'il fallait faire pour que ça marche bien. La gamine a souri en entendant le meuglement sortir de la machine pendant que le lait s'écoulait.
Bah, tiens, comme je suis un grand enfant, je vous en propose un nouvel enregistrement :
Ensuite, j'ai rempli ma propre bouteille. J'ai même aidé une mamie à se servir du distributeur (du paiement de la bouteille en plastique au versement du lait) ! C'est vous dire si je suis un type bien (et modeste) !
Mais pourquoi en parler à nouveau ? Eh bien à cause d'un magazine gratuit (rempli de publicités et de programmes télé du plus haut intérêt), distribué dans la plupart des communes du Grand Rodez. Il s'appelle A l'oeil. Curieusement, il a commencé à paraître juste après la défaite de la droite aux élections municipales de 2008... Un militant local du Modem a soulevé un lièvre à propos de ce magazine...
Il n'est toutefois pas sans qualité. Dans le numéro du 11 au 24 septembre 2009, j'y ai trouvé l'encart publicitaire suivant :
Et donc, samedi 26 septembre, de 9h à 13h (tant pis pour les lève-tard !) il sera procédé à une distribution gratuite de lait cru au distributeur, dans la limite d'un litre par foyer. Sympa, non ?
12:45 Publié dans Aveyron, mon amour, Société, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, cuisine, detoutetderien
vendredi, 11 septembre 2009
Brüno
Sacha Baron Cohen est de retour. Cette fois-ci, au lieu d'incarner un Kazakh machiste et antisémite (le délicieux Borat), il s'est mis dans la peau d'un homosexuel à paillettes, prétendûment autrichien (d'où les références délicates à ses deux concitoyens les plus célèbres au monde... l'un est encore en vie, l'autre, bien que décédé, fait encore beaucoup parler de lui...).
C'est très laborieux au début. Déjà que je n'ai eu aucune envie d'aller voir des daubes genre People ou Jet set, ce n'est pas pour qu'on me refourgue la même camelote en douce ! C'est peut-être l'une des limites du film : au-delà de la gaudriole et de la dénonciation des travers de ses contemporains, Cohen semble tout de même éprouver de la fascination pour son personnage.
Cela démarre vraiment quand on nous montre par le menu détail le contenu des relations qu'entretient Brüno avec son "mignon"... jubilatoire ! Mais notre héros se fait larguer et il débarque aux Etats-Unis, suivi de l'assistant de son ancien assistant, fou amoureux de lui... et, accessoirement, caricature de l'homo admiratif moche. La séquence qui voit Paula Abdul (ancienne danseuse, ancienne chanteuse qui a connu son heure de gloire -assez brève) se faire interroger sur son action caritative, assise sur un ouvrier mexicain, est du plus bel effet !
Cohen excelle à dénoncer la course au vedettariat et les faux-semblants du show-biz. Cela se poursuit à Milan, lors d'un défilé (bien réel, comme on peut l'apprendre sur le site Allociné, riche en anecdotes de tournage), puisqu'il interroge un mannequin sur les difficultés du métier... surtout le demi-tour en bout de piste ! La séquence se termine façon éléphant dans un magasin de porcelaine...
Notons toutefois que Sacha Baron Cohen a fortement tendance à recycler les ficelles de Borat. Sa participation (visible en fin de film) à un spectacle de catch, au cours duquel, déguisé en beauf à rouflaquettes, il étale son homophobie supposée, n'est pas sans rappeler la séquence du rodéo dans le précédent film. Dans les deux cas, le héros, dans un premier temps, flatte les bas instincts de la foule, avant de s'en faire rejeter. La bagarre qui l'oppose à son ancien acolyte a aussi un petit côté "déjà vu". Comment ne pas penser à la baston de l'hôtel, dans Borat, qui voit le personnage principal s'étriper avec son manager (qui finit par le laisser tomber, comme l'assistant de Brüno l'a fait). On pourrait continuer longtemps comme cela, en citant par exemple le cas des photos "de famille", complètement détournées dans les deux films (et à fortes connotations sexuelles).
Reste le propos politique, la dénonciation de l'homophobie. Parfois, il tape à côté, comme avec ce prof de karaté qui, bien qu'interloqué par la tournure que prend sa leçon d'autodéfense, fait son job sans faire montre d'aucun préjugé. C'est par contre bien vu au niveau des échangistes, groupe qui pourrait passer pour très "ouvert" sur le plan sexuel... mais uniquement d'un point de vue hétéro. (Cela se termine par une scène "coup de fouet", en compagnie d'une bimbo siliconée... bon ça, c'est du scénarisé.) Les religieux qu'il consulte (quand il fait mine de devenir hétéro... tout un programme !) sont à l'écoute... dans une certaine mesure (le plus jeune des deux a eu du mal à tenir la route, visiblement). On voit aussi Brüno en Israël se faire courser par des ultra-orthodoxes (alors que les intervenants israéliens et palestiniens qu'il essaie de concilier m'ont paru faire preuve d'une étonnante mansuétude à son égard... pas terrible cette séquence, en plus), ou encore l'ex candidat aux présidentielles Ron Paul le fuir en éructant des imprécations. (Ceci dit, je me demande comment j'aurais réagi à sa place.) Le passage qui montre sa participation à une émission de télé-réalité américaine, au public quasi exclusivement noir... et conservateur, vaut son pesant de strass. La séquence qui confronte l'apprentie vedette au panel de téléspectateurs moyens américains est par contre en partie ratée, tout comme celle qui se passe dans le centre d'entraînement de la garde nationale, pourtant riche en potentialités.
La toute fin du film voit Brüno concrétiser ses rêves : devenir célèbre et enregistrer un disque (la chanson est une merde innommable), en compagnie des grandes vedettes dont le film a pu paraître se gausser auparavant : Bono (qui se demande ce qu'il fait là), Sting (qui tire aussi la tronche), Elton John (étonnant de professionnalisme... et pas décontenancé le moins du monde par la nature de son "siège" !), un mec que je n'arrive pas à identifier... qui se donne à fond (un certain Chris Martin... ah, si : c'est le mec de Coldplay !) et un rappeur noir en qui j'ai fini par reconnaître (à la voix) Snoop Dogg, qui a l'air très détaché de tout cela.
Entre les séquences chocs, cela bande un peu mou (pour rester dans le ton du film)... mais celles-là méritent le détour, tant le rire qu'elles suscitent est "héneaurme". On sourit à l'audition de la bande originale de Titanic, évidemment détournée. On ne boude pas son plaisir quand la scène qui montre le héros se faire prendre (par les services sociaux) l'enfant qu'il a acheté en Afrique (contre un I-Pod haut de gamme, tout de même !) est filmée au ralenti, façon attention-séquence-émotion-oh-mon-dieu-que-c-est-horrible-mais-regardez-le-bien-ne-va-t-il-pas-pleurer ?
P.S.
Le sous-titrage n'est pas terrible. Il m'a semblé laisser des parties entières de dialogues de côté et l'interprétation (nécessaire dans toute traduction) ne m'est pas apparue toujours appropriée.
16:52 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma
jeudi, 10 septembre 2009
Enregistrer la radio sur internet
Bon, je débarque sans doute et je vais peut-être passer pour un dinosaure, en retard d'une révolution, mais, jusqu'à il y a pas longtemps, je me contentais d'enregistrer en analogique, à partir de ma mini-chaîne (elle commence à avoir des rhumatismes, la mémé), sur des cassettes.
J'ai fini par découvrir un moyen simple, utilisable par des non spécialistes, d'enregistrer les radios diffusées sur la Toile. Le logiciel s'appelle Screamer Radio... et il est gratuit ! Les manipulations de début sont décrites sur le site de Science et Vie Micro (SVM pour les intimes). Honnêtement, c'est assez facile. Il faut juste faire attention au moment d'enregistrer tous ces machins (savoir où qu'c'est qu'on a fourré tout l'truc notamment), donner un nom repérable au fichier principal, créer un raccourci etc.
Après... ben après, on teste ! On cherche à savoir quelles sont les radios référencées (y en a du "mon dentier" !). On tente de les écouter... et on découvre, quand même, que toutes ne sont pas accessibles. (J'ai été limite interloqué par une radio algérienne où il m'a semblé qu'une femme donnait des conseils de vie quotidienne aux auditeurs qui l'appelaient.) On enregistre ses préférées, de manière à ne plus avoir à se fair iech les autres fois.
On passe ensuite à la phase enregistrement. Au début, j'ai eu un peu de mal à distinguer la phase "écoute" de la phase "enregistrement". J'ai très vite fini par comprendre quand cette touche indiquait que l'enregistrement était en marche !
Gros avantage du système : dans le fichier choisi au préalable, les plages enregistrées sont classées par radio (dans de petits dossiers). Cool !
J'ai failli oublier : c'est au format MP3.
Comme il y en a qui ne sont jamais contents, SVM a pensé à ceux qui veulent enregistrer chanson par chanson, sans se fouler pour autant. (Faut quand même fournir quelques efforts, dans ce cas bien précis.)
Bonne écoute !...
16:55 Publié dans Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, internet, culture
dimanche, 06 septembre 2009
Un Français au service des Etats-Unis
C'était un diplomate du Quai d'Orsay, qui, alors que Charles de Gaulle était président de la République, a décidé de renseigner la C.I.A., en particulier sur le projet de de Gaulle de quitter le commandement militaire intégré de l'O.T.A.N..
J'ai appris l'existence de cet homme par l'émission Rendez-vous avec X du samedi 5 septembre 2009. On peut la réécouter sur le site de France Inter. Cependant, dans cette émission, le fameux "Monsieur X" ne donne pas le nom du traître, tout en laissant des indices susceptibles de permettre à qui le veut d'en retrouver l'identité. Il dit notamment qu'il portait un nom à particule. Je me suis donc livré à de menues recherches, qui m'ont mené au site du Point, qui propose un long article sur les archives secrètes de la C.I.A.. Un journaliste-enquêteur français, Vincent Nouzille, les a exploitées et en a tiré un livre, Des secrets si bien gardés, les dossiers secrets de la Maison Blanche et de la C.I.A. sur la France et ses présidents, 1958-1981.
Au fait, le diplomate s'appelait Jean de La Grandville.
21:59 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, histoire
Groland mag'zine
C'est le retour de la fine équipe de Canal +. Pendant juillet-août, les adeptes de drogue dure ont pu revisionner en accéléré les émissions de l'année écoulée.
La première de l'année 2009-2010 est dans le ton des précédentes, avec humour "héneaurme", recours à des acteurs non professionnels... et parfois pro (un célébrissime acteur français joue les guest). Cette fois-ci, on nous a épargné les éructations de Siné. Il est malade ou ils se sont fâchés ?
Au programme : grippe A et antisarkozysme secondaire, puisque cela passe par l'intermédiaire de cet Etat fictif, le Groland (dont certains véhicules circulent sur nos belles routes de France, cela ne vous aura pas échappé), dont le président a un comportement qui n'est pas sans évoquer celui de l'ancien maire d'une commune peu désargentée de la banlieue parisienne.
J'ai aussi particulièrement apprécié la séquence sur la fiscalité, qui doit parodier une émission de TF 1, mais où, surtout, Francis Kuntz fait preuve de sa goujaterie habituelle !
Un bémol toutefois : la scène avec la souris, non simulée m'a-t-il semblé.
14:51 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : société, rentrée, culture
vendredi, 04 septembre 2009
Numéro 9
C'est produit par Tim Burton, dont on retrouve la "patte" dans le côté noir de l'intrigue et, formellement, au niveau de l'animation des personnages.
C'est d'abord une bonne histoire, qui puise dans les classiques de la science-fiction (La Guerre des mondes, E.T., Star wars, L'Armée des douze singes...). La réalisation elle-même se veut un décalque de ce qui se pratique dans le cinéma : panoramiques, travellings, zooms, champs/contrechamps sont peut-être familiers aux spectateurs, mais leur utilisation avec une telle maîtrise dans un film d'animation est à signaler.
On n'a pas cherché à compliquer inutilement l'intrigue. Cela tourne autour de manipulations robotiques, de dictature, avec l'action d'un héros, plutôt ordinaire à la base (si l'on excepte sa "constitution"). C'est assez linéaire, basique dirais-je, sans être simpliste. Cela se suit donc facilement.
C'est aussi très joli à regarder. On a visiblement été très attentif aux effets de transparence et de miroir (merci le numérique !). Mais le reste du "dessin" est tout aussi somptueux, avec ces petits personnages fabriqués à partir de morceaux de sacs de toile, de fils et de circuits basiques. (La parenté avec Coraline m'est apparue évidente.) C'est tellement réussi que j'ai eu l'impression de pouvoir palper ces bonhommes comme je pouvais le faire jadis avec les sacs à patates de mes grands-parents !
P.S.
De retour du cinéma, en voiture, j'ai failli percuter un ravissant petit chat crème et blanc, un peu à l'image de celui-ci :
J'arrivais à proximité d'une agglomération. J'étais donc en train de décélérer et sur le point de passer en feux de croisement (j'étais en feux de route). Fort heureusement, je n'ai pas procédé à la manipulation. Cela a permis au chat qui commençait à traverser, sur ma gauche, de me voir arriver. Il s'est cabré en plein milieu de la route et a esquissé un demi-tour. De mon côté, j'ai collé à droite (ça va, pas de fossé à signaler). Je l'ai évité ! Heureusement, sinon cela aurait gâché ma fin de soirée.
23:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
dimanche, 23 août 2009
Vidéo de l'explosion du barrage russe
Il s'agit de l'accident (l'attentat ?) survenu en Sibérie. La centrale de Saïano-Chouchenskaïa (construite sur le cours du Ienisseï, pas très loin de la frontière mongole) a été victime d'une explosion dont le bilan est, à l'heure où j'écris, de plus de 60 victimes.
J'ai lu dans Le Monde (dans la version papier datée de samedi-dimanche) qu'il existe une vidéo de l'explosion, tournée par un Russe. Il m'a fallu du temps pour la trouver : aucun des sites d'information qui abordent la catastrophe ne diffuse cette vidéo... que l'on peut trouver sur youtube ! Alors, (auto)censure ?
17:14 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, nature, russie
samedi, 22 août 2009
Conférence sur les volcans
Ce soir, c'était sortie culturelle ! J'ai donc quitté la capitale aveyronnaise pour gagner Bozouls, charmant bourg d'un peu moins de 3000 habitants. Il est traversé par une rivière, le Dourdou, dont le méandre est LA curiosité de la région, le fameux "trou". Comme c'est ombragé, l'été, c'est une balade des plus agréables. Vu du ciel, cela donne ceci :
Le site attire les géologues. Récemment, un musée consacré à leur discipline a été ouvert : il s'agit de Terra Memoria. De plus, chaque année, au mois d'août, se tient un festival des sciences de la Terre, qui associe excursions, animations et conférences. J'ai assisté à l'une d'entre elles, consacrée aux volcans. L''intervenant était Henry Gaudru. Il a notamment publié un dico très pratique sur la question :
Dans la salle, pour faire patienter le public, un diaporama était projeté, portant notamment sur l'Aveyron vu du ciel. Ensuite a démarré la conférence (à 21h, au lieu des 20h30 annoncés... encore une manifestation du tristement célèbre "quart d'heure aveyronnais"...)
Gaudru est un type jovial, qui connaît son sujet. S'il maîtrise très bien les termes techniques, il s'exprime de manière assez familière à l'oral (avec des fautes d'expression). Cela rend peut-être son exposé plus accessible aux profanes mais, comme le public (très attentif... et un peu tétanisé par la chaleur, pourtant atténuée par deux climatiseurs et un ventilateur... fallait bien choisir sa place, les gars !) était visiblement majoritairement constitué d'adultes déjà murs et ayant suivi des études universitaires, j'ai parfois senti un peu de flottement. Cela restait toutefois très intéressant, en particulier lorsque Gaudru abordait des cas particuliers. Comme il a pas mal roulé sa bosse, il avait toujours des anecdotes piquantes à raconter sur tel ou tel volcan.
A la fin de son intervention, certains des bénévoles qui font tourner le festival sont passés dans les rangs du public pour nous proposer de l'eau fraîche. Grâce leur soit rendue !
00:29 Publié dans Aveyron, mon amour, Science | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, culture
vendredi, 21 août 2009
Une blague sympa pour le ramadan
Pour pouvoir mettre en pratique cette petite plaisanterie et en goûter toute la saveur, il faut habiter ou se rendre dans (... mais là faut vraiment être motivé... ou un peu timbré) une ville où l'on croise facilement des personnes qui pratiquent le ramadan. Attention toutefois, il ne s'agit absolument pas de s'en prendre aux individus (chaque croyant a le droit de pratiquer les rites dans lesquels il se reconnaît, pour peu qu'ils ne nuisent à personne).
Le calendrier nous aide : il faut que le ramadan tombe en été. Vous le savez sans doute, pendant cette période, du lever au coucher du soleil, le pratiquant doit s'abstenir de manger, de boire, de fumer et d'avoir des relations sexuelles (même avec sa main !). En hiver, quand il faut se retenir de 8h à 17h, c'est jouable, surtout que le temps ne donne pas envie de consommer d'eau. Mais, comme l'année musulmane (articulée autour des cycles de la Lune) est plus courte que l'année du calendrier occidental (solaire) d'une dizaine de jours, chaque année, le début de ce pilier de l'islam survient une dizaine de jours plus tôt que l'année précédente... et finit par tomber en été !
J'en viens à ma petite blague. Je me rends en centre-ville, entre 17h et 19h, quand il y a du monde dans les rues et que le soleil n'est pas couché. Je commande une mâgnifique glace à l'italienne (dans un cornet gaufré, svp) et je commence à la déguster lentement, dans un lieu de grand passage. De temps en temps, je jette un coup d'oeil aux passants... C'est délicieux !
13:25 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, france
lundi, 10 août 2009
Whatever works
Le héros est un vieux Newyorkais juif, causeur comme on en fait peu, aimant polémiquer, faisant moult gestes devant ses interlocuteurs, sachant envoyer des flèches empoisonnées à qui l'énerve... mais ce n'est pas Woody Allen ! Évidemment, Larry David, qui incarne le professeur Boris Yelnikoff (à la retraite), génie raté, largué par son épouse, est un double du réalisateur, dont il s'est évertué à copier la gestuelle. Il y parvient assez bien... mais le vrai Woody était quand même mieux.
Notre jazzman obsédé sexuel quitte donc le cinéma feutré londonien pour revenir à ses premières amours : la comédie de mœurs. On nous sert donc une rafale de dialogues piquants (à savourer en version originale sous-titrée, of course), des situations cocasses où s'entrechoquent des personnages hauts en couleur. Souvent, on n'est pas loin du théâtre de boulevard.
C'est bien joué, filmé avec une bonne maîtrise du panoramique et du champ / contrechamp. Par contre, je n'ai pas aimé les phases durant lesquelles le héros s'adresse à la caméra.
La première partie du film voit notre "presque-Woody" s'amouracher d'une belle ingénue. Le trait est un peu appuyé, mais cela fonctionne. Au bout de trois quarts d'heure, alors que l'action semble s'essouffler, voilà que débarque la mère de la jeune mariée. La catho coincée va vivre une véritable révolution culturelle, qui nous vaut les moments les plus réussis du film. Le pompon est atteint quand le père débarque à son tour... avec des conséquences évidemment burlesques, le principal changement n'étant pas une réelle surprise pour les spectateurs qui sont entrés dans la logique du film.
Bref, sans que ce soit un chef-d’œuvre, on passe un bon moment, on rit, même si le professeur Allen est un peu casse-couilles avec son anti-leçon de morale.
17:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
samedi, 01 août 2009
Là-haut
C'est la dernière production de chez Pixar (après Cars, Ratatouille et Wall-E)... la prochaine étant déjà annoncée, avant le court-métrage qui précède le film : il s'agit de Toy story 3. Quant au court-métrage, il est tout mignon de sa race : il nous conte l'histoire de la naissance des bébés de toutes espèces, façonnés dans le ciel par de gros nuages débonnaires, enveloppés dans un linge puis transportés à leurs parents par de dévouées cigognes... l'une d'entre elles ayant une tâche particulièrement ardue, vu la "production" que lui confie le vieux nuage grisonnant maladroit !
Vient ensuite la première partie de Là-haut. Elle narre une histoire d'un amour fou, celui qui naît entre le petit Carl Fredricksen et une sympathique gamine exploratrice édentée qui devient par la suite son épouse. On les suit jusqu'à la vieillesse et le décès de celle-ci. Commence alors l'histoire telle qu'elle a été présentée au grand public : il ne fallait pas alarmer les petits avec ce côté tristounet, pourtant très réussi, émouvant et drôle.
Le reste du film est donc consacré aux pérégrinations du duo formé par le veuf aigri (auquel Charles Aznavour prêtre sa voix -avec talent- dans la version française) et le scout maladroit mais plein de bonne volonté. Ils rencontrent un drôle d'oiseau... et une tripotée de clébards qui causent ! Cela nous vaut d'excellents gags, tant visuels que dialogués.
L'animation est très réussie (cela va devenir banal de le dire, mais bon, c'est tout de même le minimum syndical concernant un dessin animé), les péripéties nombreuses (le pépé a tout de même une sacrée santé, moi je vous le dis !). Le fond est aussi très intéressant, avec une dénonciation de la folie immobilière qui a saisi les grandes villes et une vision pas forcément louangeuse du monde des explorateurs (pourtant idéalisé dans la première partie). Se nouent aussi des liens qui vont contribuer à la formation d'une nouvelle famille.
15:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mardi, 21 juillet 2009
Une info mal connue sur une photo très célèbre
Il est question des premiers pas humains sur la Lune, en juillet 1969. Tout le monde a vu cette photographie, parfois tronquée, qui montre un astronaute quasi au garde-à-vous devant le drapeau des Etats-Unis (qui n'est pas en train de voleter : il est rigide et déformé, soit dit en passant), à proximité du module lunaire (surnommé "Eagle", me semble-t-il).
Tout le monde (ou presque) croit que c'est Neil Armstrong, dont on peut vaguement distinguer le visage qui, à l'intérieur du casque, s'est tourné vers l'objectif. C'est ainsi que la photographie est souvent légendée, y compris, par exemple, tout récemment, sur le site du Monde (alors que la même image est correctement annotée dans Le Monde 2 daté du samedi 18 juillet 2009).
Que nenni ! On peut par exemple s'en rendre compte en se rendant sur l'excellent site de l'ancien magazine Life, où l'on peut avoir accès à nombre de photographies passionnantes. Lisez la ligne des crédits : "Photo : Neil A. Armstrong" Ce n'est donc pas lui qui est devant l'obectif, mais Edwin "Buzz" Aldrin, le plus célèbre "second" de l'histoire de la conquête spatiale.
Pour en savoir plus, je vous conseille l'ouvrage d'Olivier de Goursac, Lune, paru récemment aux éditions Tallandier. En voici la couverture :
01:16 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, histoire
vendredi, 17 juillet 2009
Departures
A la base, ce film contient plusieurs éléments susceptibles de me rebuter :
- les héros sont, au départ, d'horribles bobos tokyoïtes (c'est pas sexuel, voyons, ça veut juste dire qu'ils vivent dans la capitale nippone !), lui violoncelliste dans un orchestre en perte de vitesse, elle informaticienne-graphiste très cool
- les relations à l'intérieur des couples, même jeunes, sont marquées par une répartition des tâches et une hiérarchie dans la prise de décision assez archaïques
- le rythme est lent, le film est peut-être trop long (2h10)
Et pourtant... et pourtant, j'ai beaucoup aimé.
C'est d'abord un film très stylisé. Le cérémonial, sous toutes ses formes (toilette mortuaire, funérailles, consommation du thé, repas traditionnels...), occupe une grande place dans ce film, qui regarde un peu du côté d'Ozu.
Comme il est question du deuil (les héros sont croque-mort) et que c'est filmé avec dignité (avec une prédisposition pour les décès de femmes), c'est souvent émouvant, le réalisateur voulant montrer que ces Japonais, souvent méprisés parce qu'ils exercent une activité "impure" (ce sont des burakumin), jouent en fait un rôle important dans le travail de deuil et dans l'exorcisation des tensions familiales.
C'est aussi une aventure individuelle, celle de ce violoncelliste à qui sa méticulosité va être d'un grand secours pour pratiquer son nouveau métier. Cela nous vaut quelques séquences cocasses, comme la séquence de pose pour le film publicitaire (ne vous laissez jamais filmer dans une position inconvenante, vous risqueriez de le regretter plus tard !), son "dépucelage" mortuaire (une vieille femme morte depuis deux semaines... je ne vous raconte pas l'état du corps et de l'appartement, où elle vivait seule) et, plus tard (mais c'est montré en premier dans le film), sa première toilette mortuaire officielle (on ne sait jamais ce sur quoi on peut tomber quand on tripote un cadavre...).
C'est aussi une tranche de vie du Japon de l'envers, plutôt rural et traditionnel, quasi bloqué par la neige l'hiver, où l'on trouve encore des bains publics à l'ancienne (très belles séquences) et où habite au moins un habitant écoutant de la musique classique européenne sur un vieux tourne-disques !
Le héros navigue tranquillement entre l'amour de la musique (toutefois trop présente : elle accentue inutilement le côté mélo du film) et la quête longtemps inavouée d'une figure paternelle, entre son géniteur qui l'a abandonné jadis (et dont il est sans nouvelle) et son nouveau patron, avec lequel il finit par entretenir des liens quasi filiaux.
00:41 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mercredi, 15 juillet 2009
Bancs publics (Versailles, rive droite)
Des frères Podalydès j'ai bien aimé Liberté-Oléron et Le mystère de la chambre jaune. Ici se clôt un triptyque commencé avec Versailles, rive gauche (un moyen métrage hilarant) et Dieu seul me voit (Versailles chantiers), lui aussi amusant. L'histoire se déroule en trois lieux : l'entreprise où travaillent les secrétaires-comptables, le jardin public et le magasin Brico-Dream.
C'est l'apparition d'une banderole sinistre "UN HOMME SEUL", accrochée au balcon d'une fenêtre de l'immeuble d'en-face, qui suscite la curiosité du personnel de l'entreprise... et réveille quelques douleurs. (La solitude moderne est au coeur du sujet.) Toute cette première partie est délicieuse, même si parfois cela manque de rythme. Ce n'est qu'à la fin du film que l'on saura qui habite cet appartement.
La deuxième partie se déroule dans un jardin public, toujours à Versailles bien sûr, plus précisément pendant la pause de midi. Si le réalisateur fait preuve d'un incontestable brio dans l'entrecroisement des petites situations du parc, force est de constater que le résultat est artificiel : cette bulle de petits bobos gaulois (le seul "non blanc" est l'employé communal qui vient effeuiller les allées, à l'image de ce qui se passe dans l'entreprise, où l'on décrouvre à la fin qu'elle emploie un technicien de surface "de couleur"... dont l'apparition risque de dénouer bien des langues !), où même le clodo est hyper culturé, est un peu agaçante. On a aussi un peu l'impression qu'il s'agit d'une accumulation de sketches, le plus drôle étant sans conteste celui de la drague avec Elie Seymoun (une sorte de parodie de ses propres productions).
La troisième partie, la plus intéressante, se passe dans le magasin, dirigé par un patron charismatique (Bruno Podalydès en personne) plein de bagout. Les clients sont souvent de vraies taches, des casses-pieds de première, tel celui interprété par Benoît Poelvoorde (excellent !). Le retour dans les bureaux, pour le pot de départ à la retraite d'une secrétaire, n'est pas très bon : Arditi surjoue et l'ensemble est mal fagoté. Il me semble que le metteur en scène a été paralysé par le prestige des invités et qu'il n'a pas osé leur demander de refaire certaines scènes (comme celles avec Catherine Deneuve), d'où l'impression d'inabouti.
Bref, un film inégal, souvent drôle, mais qui aurait gagné à un peu plus de rigueur.
14:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
vendredi, 10 juillet 2009
L'âge de glace 3 - le temps des dinosaures
En deuxième semaine, chaque soir, la grande salle est pleine. On y trouve beaucoup de petits, toujours accompagnés d'au moins un parent (quand ce ne sont pas les deux). Les "grands" ne sont pas absents... mais les personnes âgées sont très rares. C'est donc un film fédérateur, mais plutôt dans la tranche d'âge 5-50 ans.
Au passage, qu'est-ce qu'ils peuvent bouffer comme cochonneries, ces jeunes ! A 21 h ! Ou alors ils n'ont rien dîné... Ceci dit, comme ils ont été très nombreux à assaillir la vendeuse de confiseries, après les bandes-annonces, on a surtout entendu les crissements des paquets pendant les publicités et au tout début du film. Cela s'est vite calmé...
... parce que c'est super bien foutu ! Il me semble que la qualité de l'animation a encore progressé ! Désormais, le dessin fait jeu égal avec le cinéma, auquel il rend hommage d'ailleurs. On peut d'amuser à relever les références (mais cela finit par devenir fastidieux... mieux vaut jouir du spectacle et rester concentré : certains gags, plus subtils que les autres, ont visiblement été concoctés pour un public adulte) : au choix, piochez dans les films avec poursuite automobile, les films de science-fiction, les comédies sentimentales et surtout Star wars. Une des répliques verse dans le littéraire : elle cite la Divine comédie de Dante !
Plusieurs personnages subissent une évolution notable dans ce troisième volet : Scratch rencontre une Scratchette... et tombe amoureux. Les étapes de cette love story à queue touffue font partie des meilleurs moments du film. De son côté, dame mammouth est enceinte des oeuvres de Manny (la voix de Gérard Lanvin m'est apparue étrange dans cet épisode, comme changée). Diego le battant n'est plus aussi fringant que par le passé... mais on aura l'occasion de s'apercevoir qu'il a de beaux restes.
Sid le paresseux commence à m'énerver sérieusement. Ce n'est plus seulement un gaffeur, c'est vraiment un con... gentil certes, mais un con quand même. Va falloir renouveler le personnage dans l'épisode suivant.
On remarquera que les couples formés donnent deux visions des rapports masculin-féminin. Chez les écureuils, la femme est montrée comme quelqu'un d'assez superficiel, dans un vision assez conservatrice de la relation. Chez les mammouths, c'est la femelle qui a le plus de bon sens et de courage.
Si les parents ont sans doute apprécié, en ce qui me concerne, toutes les considérations sur l'enfantement, le statut de parent m'ont laissé froid... pour ne pas dire franchement barbé. Par contre, j'ai trouvé les bébés dinosaures très marrants.
Quelques séquences sont particulièrement hilarantes, comme celle mettant en scène la plante carnivore, ou encore la première rencontre de Sid avec la maman dinosaure (quel morveux ce paresseux !).
La plus spectaculaire est celle qui montre la poursuite en dinosaure volant, digne des combats spatiaux de la Guerre des étoiles. Et puis il arrive si fréquemment aux scénaristes de glisser un "détail qui tue", tellement drôle...
23:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
mardi, 07 juillet 2009
Un distributeur de lait cru en Aveyron !
Hé, oui ! Tout arrive... y compris dans l'Aveyron. Certains agriculteurs cherchent à développer les "circuits courts", notamment la vente directe. Cela leur permet de supprimer un ou plusieurs intermédiaires... et de gagner davantage sans vendre forcément plus cher. Ce système est connu pour les fruits et légumes, les fromages.
Depuis quelques mois, en France, les initiatives se multiplient dans le secteur laitier. Toutefois, à tout seigneur tout honneur, il convient de rappeler que ce sont les Italiens qui ont lancé la mode du distributeur de lait cru. Côté français, on a beaucoup parlé d'un éleveur bio du Rhône, y compris à la télévision. D'autres éleveurs (pas forcément bio) s'y sont mis, par exemple en Normandie ou encore en Auvergne et Savoie.
Les voisins du Tarn et du Tarn-et-Garonne ayant rejoint le mouvement, l'Aveyron ne pouvait pas rester à l'écart ! L'originalité du cas tient dans le fait que c'est un lycée agricole qui est à l'origine de la chose. Le distributeur a d'ailleurs été placé à proximité de la ferme du lycée, sur le parking d'une zone commerciale du Grand Rodez, à Onet-le-Château plus précisément. Pour ceux qui auraient l'occasion de s'y rendre, on peut repérer l'emplacement à l'aide de deux bâtiments :
les Halles de l'Aveyron
... et l'hypermarché Géant Casino (visible à l'arrière-plan, sous la flèche)
Voici la "bête" vue de face :
A gauche se trouve un distributeur de bouteilles en plastique vides (de contenance : 1 litre), à 20 centimes d'euro pièce... mais on peut apporter la sienne ! Juste à droite se trouve le guichet du lait. On choisit le volume désiré : 10 centilitres, 20 cl, 50 cl, 1 litre... voire plus ! On paie, en faisant l'appoint : c'est 1 euro le litre, ou, si vous préférez, 10 centimes les 10 centilitres.
Ensuite, après quelques secondes d'attente, on peut, juste à droite, ouvrir le volet. On place la bouteille (ou le gobelet) sous le robinet à lait. On peut alors appuyer sur le bouton "START" (cela veut dire "démarrage", en aveyronnais), qui est vert. Si vous prenez au moins 1 litre, vous aurez le bonheur d'entendre meugler :
Rassurez-vous : aucun animal n'est enfermé là-dedans !
Pour ceux qui ont du mal à comprendre la marche à suivre, un dispositif a été aménagé. En appuyant sur un autre bouton, le client aura le bonheur d'entendre une voix à l'accent est-européen fortement prononcé lui décrire le processus (Voix de l'Est.WMA). Emotion garantie !
Tout à droite, le client un peu maladroit trouvera des serviettes en papier... très utiles aussi si l'on a le nez qui coule !
Enfin, précisons que le lait est délivré à la température de 4 degrés Celsius... parfois légèrement plus. (Un écran numérique nous informe de la température régnant à l'intérieur.) Par les temps caniculaires qui courent, c'est diablement rafraîchissant... et agréable au goût. Les plus anciens qui me lisent se rappelleront le lait de leur enfance. Les plus jeunes sentiront la différence avec le lait U.H.T. (moi, je n'en bois plus).
Bon appétit !
18:10 Publié dans Aveyron, mon amour, Société, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : société, de tout et de rien
lundi, 06 juillet 2009
Jeux de pouvoir
Voilà un polar dont on a soigné le casting. Les mecs, au choix, peuvent s'identifier au politique vertueux, mince, beau gosse dans son costard à plusieurs milliers de dollars (Ben Affleck, très bon... et toujours aussi bien doublé) ou au reporter pointilleux, un peu à l'arrache, bedonnant et amateur d'alcool (Russelt Crowe, très convaincant... tout comme sa voix française). Aux femmes, on propose la jeune journaliste bloggueuse ambitieuse, au départ plutôt intéressée par les ragots (Rachel McAdams, déjà remarquée dans Serial noceurs), la directrice du journal, pugnace et hantée par le chiffre des ventes de sa feuille de chou (Helen Mirren, ex-cel-lente... mais on le sait depuis longtemps... cherchez à voir The Queen si vous en doutez) ou encore l'épouse (jadis infidèle) trompée, impeccablement interprétée par Robin Wright Penn. Les héros masculins sont donc un peu mieux valorisés, à mon avis.
Le réalisateur Kevin Macdonald (remarqué pour Mon meilleur ennemi et surtout Le dernier roi d'Ecosse) excelle à restituter l'atmosphère d'une salle de rédaction (ce n'est pas le premier, ceci dit) et réussit à introduire dans son film plusieurs éléments illustrant les difficultés de la presse aujourd'hui : la baisse des ventes, la concurrence de la télévision, d'internet, la tentation du sensationnalisme... Comme dans tout bon polar, la vie intime des personnages s'entremêle avec l'histoire principale. L'action se déroule principalement la nuit, dont l'atmosphère est agréablement rendue par la photographie, soignée. Quelques moments d'action, bien mis en scène, relancent efficacement l'intérêt de cette longue (presque deux heures) fiction. Il s'agit évidemment de dévoiler la face sombre de la vie politique états-unienne au temps de George W. Bush. C'est l'emprise croissante des sociétés de sécurité (et de combat) privées qui est dénoncée ici (on pense à la célèbre Blackwater, qui a fait du dégât en Irak).
Je mettrai un bémol : le retournement final, que je ne révèlerai pas. Selon moi, il complique inutilement l'histoire et introduit l'idée que la manigance peut s'infiltrer partout. Cela donne au film un tour plus cynique (plus réaliste ?), moins classiquement hollywoodien.
12:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema