vendredi, 19 août 2016
Dernier train pour Busan
Moins de trois ans après Snowpiercer, le cinéma sud-coréen nous offre une nouvelle fiction ayant pour cadre un train, ici l'équivalent de notre TGV (et du Shinkansen japonais), le KTX (Korea Train Express), de la compagnie Korail (rien à voir avec nos bons vieux Corail, aujourd'hui trains Intercités, à l'avenir incertain). L'action se déroule sur la ligne principale, qui relie la capitale Séoul (au nord-ouest) à Busan (connue aussi sous le nom de Pusan), la grande ville portuaire du Sud-Est :
Le début nous présente certains des personnages que l'on va retrouver dans le train. On nous montre aussi de manière succincte le phénomène qui va provoquer le déferlement de violence de la seconde partie. On voit un accident mais il faut être très attentif à ce qui est dit au conducteur, lors de son passage au poste d'assainissement.
Évidemment, cela devient vite gore, les acteurs étant pleinement investis dans leur rôle ! On note que, si on a mis le paquet pour épouvanter les spectateurs, on a été relativement parcimonieux avec l'hémoglobine. Précisons que, d'après le générique de fin, une société française semble avoir contribué à la création des effets spéciaux.
C'est de plus très bien filmé. Le réalisateur Yeon Sang-Ho est connu pour des œuvres d'animation. Ici, avec des acteurs réels, il est aussi bon dans les scènes d'intérieur (dans les wagons, mais aussi dans les gares) que dans les plans d'ensemble, à l'extérieur, parfois vraiment impressionnants. (Je pense notamment à la vue aérienne d'une meute de zombies se ruant sur un train au départ.) Cela donne un très bon film d'action, haletant, abusant certes parfois du "juste à temps".
Ajoutons que l'intrigue comporte un sous-texte. Il y est question du capitalisme financier (destructeur), mais aussi d'égoïsme. Le héros, qui néglige sa famille, va apprendre à mieux connaître sa fille et à prendre soin d'elle (un peu à l'image du principal protagoniste de Ma Vie de chat). Signalons la performance de la gamine, vraiment épatante. (Les cinéastes sud-coréens semblent décidément savoir y faire avec les jeunes actrices, comme on a pu le constater dans le récent -et surestimé- The Strangers.) Parmi les acteurs, je distingue aussi Eui-Sung Kim, qui incarne un enfoiré de patron prêt à tout pour s'en sortir.
Quelques limites pour terminer. J'ai déjà parlé du "juste à temps". J'ai aussi été agacé par les pleurnicheries et un sentimentalisme parfois exacerbé. C'est hélas assez courant dans les films sud-coréens qui parviennent en Occident. Cela n'enlève pas les mérites de celui-ci, qui constitue un bon divertissement, pour les amateurs du genre.
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jeudi, 18 août 2016
S.O.S. Fantômes
Plus de trente ans après la sortie du premier Ghostbusters, Hollywood tente de relancer la franchise... au féminin. Cependant, pour ne pas déboussoler les fans, la production a fait en sorte que quelques-uns des glorieux anciens soient présents au générique. C'est Bill Murray qu'on voit le plus, mais il a une partition assez insipide. Sigourney Weaver fait une courte (et belle) apparition. Dan Aykroyd est (brièvement) marrant en chauffeur de taxi (écoutez bien ce qu'il dit). Enfin, si vous êtes très très observateurs (ou si vous avez beaucoup cherché avant), vous vous rendrez compte que l'ancienne secrétaire est devenue réceptionniste d'hôtel.
Du côté de la nouvelle équipe, on n'a pas cherché à innover. Le trio de base est constitué d'une caricature de couple lesbien (composé d'une obèse et d'un petit canon -mal- enlaidi) et d'une intello coincée. Au masculin, ces scientifiques un peu hors normes seraient des geeks. Pour compléter l'équipe, on a jouté une Black qui, ô surprise, à une tchatche d'enfer. Reconnaissons toutefois que les actrices ne manquent pas d'allant. Kristen Wiig (remarquée dans Imogene) est parfaite en bas-bleu un peu gaffeuse. Kate McKinnon s'en sort bien aussi en "savante folle", un rôle sans doute destiné à l'origine à Emma Stone (qui a décliné). L'équipe formée par ces quatre fortes personnalités fonctionne bien.
Évidemment, on ne peut pas passer sous silence la présence au générique de Chris Hemsworth (les dames se pâment, dans la salle et sur l'écran). Poussant le processus d'inversion jusqu'au bout, les scénaristes en ont fait un secrétaire très beau et très bête. Celui qui a pris l'habitude d'incarner le dieu Thor (il y a une allusion, vers la fin) est rentré dans le jeu... d'autant plus que l'intrigue lui réserve un petit moment de bravoure (que je me garderai bien de raconter). Notons qu'on a dû couper une scène au montage. Elle sert de fond visuel à une partie du générique de fin.
Sur le fond, c'est assez drôle. J'ai souvent ri... mais autant dire tout de suite que c'est de l'humour potache, pas très relevé. Néanmoins, ce n'est pas aussi bon que dans le film d'origine. C'est en partie dû aux dialogues, parfois faiblards, mais sans doute aussi à la production. On a fait de ce reboot un film d'action fantastico-comique, alors que l'histoire d'origine est une comédie déjantée avec un brin de fantastique. Cela change l'ordre des priorités.
Du coup, les effets spéciaux, qui étaient plutôt décoratifs dans le premier Ghostbusters, prennent ici une très grande place (because la 3D, bien entendu). Ceci dit, ils sont très bien conçus. (Ah, le vomi numérique !...) De plus, les fantômes sont surtout effrayants. On revoit bien le bonhomme vert informe et rigolo, mais il n'a qu'une place anecdotique. D'un point de vue technique, c'est brillant, mais cela manque de rythme. On aurait dû mettre un peu moins d'argent dans ces effets et payer des dialoguistes pour qu'ils peaufinent certaines scènes.
C'est donc une petite comédie sympathique, sans plus.
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mardi, 16 août 2016
Ma Vie de chat
Cette coproduction franco-chinoise suit un schéma (au départ) assez prévisible. Derrière la comédie se cache un conte moral, dans lequel l'élément fantastique ajoute un peu de piquant (et de puces).
Voici donc Tom Brand (Kevin Spacey, très bien), un self-made man riche et arrogant. On nous le présente comme imaginatif et entreprenant, au contraire des banquiers et gestionnaires de fonds qu'il côtoie. Obnubilé par la réussite de ses projets, il néglige sa ravissante femme et son adorable fille. Il rencontre plus souvent son fils aîné, qu'il associe à ses affaires, mais dont il doute des capacités.
La préparation de l'anniversaire de sa fille est à l'origine de la transformation du héros en chat... mais un chat d'un genre très spécial, dégoté dans une étrange animalerie, peuplée de sacs à puces en liberté et curieusement expressifs. Le magasin est géré par un type non moins étrange, qui a les traits de Christopher Walken.
La première partie de la nouvelle vie du héros est assez tordante. Bien que matou, il veut boire son meilleur whisky et refuse de manger de la pâtée industrielle. Il aimerait bien aussi passer la nuit en compagnie de sa femme... et n'hésite pas à uriner dans le sac de sa précédente épouse, quand celle-ci s'incruste à son domicile.
A l'écran, on a mélangé les prises de vue réelles, avec de vrais chats, auxquels on a réussi à faire faire pas mal de choses (et Dieu sait qu'il est difficile de dresser nos compagnons poilus), à des incrustations numériques, quand les péripéties prennent un tour surréaliste... et que le chat se comporte en réalité comme un être humain. [Si mes souvenirs sont bons, le générique précise que huit dresseurs de chats ont travaillé sur ce film.]
Évidemment, le matou va se montrer plus malin que les humains, mais c'est grâce à ses qualités de cœur qu'il peut espérer se "racheter" (et ainsi retrouver son corps d'origine). On se dirige donc tout droit vers une fin consensuelle. Fort heureusement, les scénaristes ont fait l'effort de travailler la conclusion de l'histoire, qui suit un chemin moins rectiligne que ce que l'on pouvait redouter. Cela donne une comédie charmante, pétillante par moments, mais globalement assez convenue.
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dimanche, 14 août 2016
Le Mémorial de Verdun
C'est désormais le musée "officiel" de la bataille de Verdun, ce qu'il n'était pas à l'origine. Inauguré en 1967, le Mémorial (résultant d'une initiative privée) avait pour principal objectif d'honorer les anciens combattants. Il se trouve en dehors de la ville, en hauteur, sur le territoire d'un village détruit (celui de Fleury). Je l'ai connu il y a des années de cela, dans sa deuxième époque, après qu'on avait rajouté de multiples objets. J'en avais gardé un souvenir mitigé : les véhicules et les armes m'avaient passionné, mais les panneaux explicatifs étaient vieillots et parfois d'une lecture fastidieuse.
Le bâtiment (ré)inauguré par Angela Merkel et François Hollande en mai dernier a été profondément modifié, surtout à l'intérieur. Vu de l'extérieur, il semble n'avoir subi que des retouches mineures. Voici comment il était il y a quelques années :
Et le voici en 2016, par une belle fin d'après-midi d'été :
Les canons n'ont pas disparu ; ils ont été déplacés en contrebas, à proximité d'allées bordées de pelouses. Les abords sont donc plus jolis qu'autrefois. Mais on remarque surtout l'apparition d'un étage supplémentaire, sous la forme d'une verrière. C'est à cet endroit qu'a été placée l'exposition temporaire présentant l'histoire du site. On y trouve aussi une buvette, des toilettes et une terrasse très commode, d'où l'on a vue notamment sur l'Ossuaire de Douaumont :
C'est une visite complémentaire qui s'impose, encore plus pour des Aveyronnais, l'Ossuaire ayant été construit à l'initiative de l'évêque de Verdun de l'époque, un certain Charles Ginisty, originaire de la commune de Saint-Saturnin-de-Lenne, dans l'Aveyron.
Mais revenons au Mémorial. L'entrée se trouve sur le côté, au sous-sol, et non plus sur le devant (par les grandes portes en bois) comme autrefois. La visite commence par une petite vidéo, résumant la géostratégie de la Première guerre mondiale, à l'aide de cartes animées. En trois-quatre minutes, elle réussit le tour de force de synthétiser l'essentiel des mouvements de troupes en Europe, de manière très accessible.
De là on arrive dans la salle principale. A partir de ce moment, presque tout le musée est trilingue (allemand-anglais-français), un gros effort ayant été fourni tant au niveau des panneaux que des images projetées et des textes lus.
L'avant-Verdun est présenté par un historien allemand, qui souligne la préparation minutieuse de l'offensive des troupes de Guillaume II, de surcroît très bien renseignées sur l'état des forts et le niveau de protection du côté français. L'espionnage fonctionnait dans les deux sens. S'y ajoutait l'interrogatoire des prisonniers. Le haut-commandement français ne s'est pas montré particulièrement perspicace sur ce coup-là (comme sur tant d'autres, d'ailleurs).
Le clou de cet étage est une maquette animée, située juste après la présentation. La région de Verdun a été reconstituée en relief. Au-dessus de la maquette, trois vidéo-projecteurs y impriment diverses animations. On comprend très bien le déroulement de la bataille, le tout étant complété par un écran triple, sur lequel s'affichent des images d'époque légendées.
Ensuite commence un parcours encadré d'énormes tronçons de bois, censés figurer un réseau de tranchées. Du coup, cette partie du musée prend la forme d'un labyrinthe, où chaque recoin réserve des surprises. On y découvre les troupes coloniales, les différents forts de la région (Vaux, Douaumont...), des véhicules et le fonctionnement de la fameuse Voie sacrée. On ne doit pas négliger le sol non plus, puisqu'une partie du dallage est transparente, laissant voir divers objets en relation avec les combats. C'est la partie du musée où j'ai passé le plus de temps.
A l'étage du dessus, on découvre une masse d'objets de toute sorte, classés par thèmes. Les panneaux explicatifs sont plus nombreux. On a visiblement fait en sorte qu'ils ne soient pas trop longs. Çà et là, des fiches cartonnées sont disposées pour éclairer les visiteurs. Les plus futés comprendront à quels endroits il faut tirer sur des languettes... qui ouvrent de grands tiroirs vitrés. On peut aussi se contenter d'écouter (à l'aide de casques) les témoignages lus (enregistrés), parfois très durs.
Ce deuxième niveau est celui des armes, des uniformes et des avions. On nous y présente aussi davantage la vie quotidienne des soldats, leur alimentation et l'importance du courrier. On les découvre artisans voire artistes, tant leurs productions, issues de matériaux de récupération, sont parfois extraordinaires. Très dur est le coin consacré aux soins et à la chirurgie, avec toute la panoplie du matériel médical de l'époque, innovations comprises. Les âmes sensibles éviteront de regarder un court documentaire traitant des divers traumatismes (physiques, mentaux) subis par les "poilus", les images les plus saisissantes étant sans conteste celles des "gueules cassées".
On se dirige tout doucement vers la fin de l'étage. Confortablement installé (si l'on a pu se saisir d'une des places assises), on regarde un film racontant l'après-Verdun, des années 1920 à la reconstruction du Mémorial. On y retrouve des images célèbres (la rencontre Kohl-Mitterrand de 1984) et d'autres moins connues, comme cette cérémonie franco-italo-allemande de 1936, les visiteurs d'outre-Rhin déployant une croix gammée et faisant le salut nazi... à Douaumont !
Si l'on veut poursuivre la visite, il faut grimper deux étages (l'étage intermédiaire étant réservé à l'administration) ou prendre l'ascenseur. On arrive au niveau où se trouvent l'exposition temporaire, la buvette et la terrasse. On peut aussi y manipuler de grandes tablettes numériques, qui permettent de visualiser les champs de bataille et de croiser trois couches d'informations. De retour au sous-sol, on peut passer par la librairie, d'une richesse incroyable sur le premier conflit mondial.
Doté de riches collections, érudit sans être chiant, moderne dans sa scénographie, le Mémorial est un lieu à découvrir pour toute personne qui s'intéresse un peu à la Première guerre mondiale.
19:48 Publié dans Histoire, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, france, guerre, vacances, culture
vendredi, 12 août 2016
Journaux de guerre II, numéro 33
En 2014 et 2015, ce sont les journaux de la Première guerre mondiale qui ont été réédités, la publication se poursuivant intelligemment après la fin du conflit... jusqu'en 1939. Fort opportunément, l'éditeur s'est lancé dans une nouvelle collection, celle des journaux de la Seconde guerre mondiale. Au départ, je n'avais pas prévu de poursuivre mes achats : les périodiques d'il y a cent ans étaient les plus rares, alors que ceux datant des années 1939-1945 avaient déjà fait l'objet d'une publication. J'ai révisé mon jugement devant l'originalité de certains choix. C'est le cas pour le numéro de cette semaine, centré sur les maquisards dans l'année 1943 :
Le florilège commence avec un quotidien collaborationniste, Le Petit Parisien, daté des 13-14 novembre 1943. Il est toujours bon de se replonger (un peu) dans ce genre de torchon pour réaliser à quel niveau peut s'abaisser la presse de caniveau... mais aussi pour comprendre certaines mentalités de l'époque. Ce numéro s'en prend vigoureusement aux "terrorises" (comprendre les résistants) et aux "crimes" commis par les Alliés (anglo-soviéto-américains). L'expansion du communisme semble être particulièrement redoutée par les auteurs (qui s'intéressent aux péripéties chinoises, en liaison avec les gisements de pétrole), qui n'hésitent pas à présenter de Gaulle comme une marionnette de Moscou :
On ne s'étonnera pas de trouver un éloge de Pétain et de constater que les rédacteurs se réjouissent des difficultés électorales des démocrates aux Etats-Unis, Franklin Roosevelt étant l'une de leurs bêtes noires. A l'époque, le magazine Life, tout comme Le Petit Parisien, s'était demandé si le pays n'était pas en train de devenir républicain. Rappelons qu'on était à environ un an de la présidentielle de 1944, qui n'était pas gagnée d'avance pour Roosevelt (si d'aventure il briguait un quatrième mandat). Le symbole du basculement (possible) du pays était l'Etat New York, où le républicain Joe Hanley avait réussi à se faire élire vice-gouverneur :
Pour la petite histoire, signalons que Joe Hanley avait été "poussé" par le gouverneur de New York, un certain Thomas Dewey qui, en 1944, allait se présenter contre Roosevelt. Il fut battu, tout comme en 1948 (d'assez peu, cette fois-ci), par le sortant (et ex-vice-président de Roosevelt) Harry Truman.
Le deuxième journal qui nous est proposé est Combat, sous la forme d'une simple feuille recto, non datée. Il y est uniquement question de la manifestation d'Oyonnax du 11 novembre 1943, qui a vu une troupe du maquis narguer l'occupant dans une ville de plus de 10 000 habitants.
L'événement est salué aussi par Bir-Hakem, journal clandestin de la résistance gaulliste, dans son numéro du 31 décembre 1943. La plus grande partie de l'espace est toutefois occupée par la dénonciation de "traîtres" (comprendre collaborateurs) issus de diverses catégories socio-professionnelles (des parlementaires aux commerçants, en passant par les religieux, les journalistes ou encore les fonctionnaires). On remarque aussi la virulence du ton à l'égard de tous ceux qui pourraient faire de l'ombre à de Gaulle.
On termine avec le document de la semaine, un avis de la Kommandantur de Lille du 12 mai 1941. Les autorités allemandes y déplorent la célébration, la veille, de la fête de Jeanne d'Arc :
Rappelons que celle-ci, qui commémore la délivrance d'Orléans, est, depuis 1920, la seconde fête nationale française, dite "fête du patriotisme". Ce sont les gaullistes qui sont derrière cette manifestation, un appel ayant été lancé sur Radio Londres. Ils n'ont pas voulu laisser la "bonne Lorraine" à la propagande de Vichy, qui a tenté de la récupérer à son profit.
Ce numéro des Journaux de guerre est décidément très riche.
22:24 Publié dans Histoire, Jeanne d'Arc, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : historie, médias, presse, journalisme, seconde guerre mondiale, deuxième guerre mondiale
jeudi, 11 août 2016
Le Laguiole vu d'ailleurs
Hier, en lisant le quotidien régional L'Est Républicain, je suis tombé sur un article intitulé "Le Laguiole, un couteau indémodable". (Il est paru dans les autres quotidiens dépendant du même groupe de presse, Ebra, contrôlé par le Crédit Mutuel.)
L'article principal évoque l'histoire aveyronnaise du couteau et s'appuie principalement sur le témoignage du directeur de la Forge de Laguiole, Thierry Moysset. Si les propos rapportés ont bien été tenus, on peut en déduire qu'il a profité de l'entretien pour balancer une petite vacherie sur le compte des fabricants thiernois. Je ne sais pas si l'on a contracté de manière un peu abrupte les propos du gérant, mais ce qui est écrit n'est pas tout à fait exact.
Si des Laguiole bas-de-gamme sont bien vendus sous des marques thiernoises, ce sont (à ma connaissance) uniquement les premiers prix. C'est néanmoins l'occasion de rappeler que certains entrepreneurs auvergnats ont délocalisé une partie de leur production en Chine, comme le révélait il y a cinq an un billet du blog d'un journaliste du Monde. (Au passage, signalons que Thierry Déglon, le patron de coutellerie à l'époque maire de Thiers, a été battu par une liste socialo-communiste aux municipales de 2014, pourtant peu favorables à la gauche.)
Je rassure nos amis thiernois : la chronologie (sommaire) qui accompagne l'article rend hommage au rôle des couteliers auvergnats dans la perpétuation du Laguiole. La langue de Thierry Moysset a peut-être fourché en raison du récent rapprochement entre les producteurs de Thiers et certains couteliers aveyronnais (qu'une mauvais esprit de ma connaissance qualifie d'assembleurs plus que de couteliers).
L'article principal est complété par un second, plus court, intitulé "Bataille juridique pour la marque Laguiole".
Ici, c'est le maire de Laguiole (Vincent Alazard) qui sert de référence au journaliste. Celui-ci s'est peut-être à nouveau un peu emmêlé les crayons, à propos de la décision de la Cour de Justice de l'Union européenne, dont j'ai parlé l'an dernier. En effet, l'article affirme que c'est à la commune de Laguiole que le tribunal a donné raison, alors que c'est la Forge qui a obtenu (partiellement) gain de cause contre Gilbert Szajner.
Ce papier est un travail un peu approximatif (certes, sur un sujet complexe), mais qui offre une belle publicité aux couteaux aveyronnais.
22:20 Publié dans Aveyron, mon amour, Economie, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, presse, médias, économie, france
mardi, 09 août 2016
Jeanne d'Arc en réclame
Ah, l'été, ses balades et ses brocantes ! C'est toujours l'occasion de faire d'étonnantes découvertes. Ainsi, le week-end dernier, en compagnie d'une personne chère à mon coeur, j'étais sur le point de quitter un énorme vide-grenier (où j'avais par ailleurs déjà trouvé mon bonheur), lorsque mon regard s'arrêta sur un carton, posé au sol, duquel émergeaient de vieux journaux. Le titre d'une revue attira mon attention : La Femme chez elle.
Ce numéro date du 15 septembre 1931. D'autres sont un peu plus anciens (d'un ou deux ans). On s'adresse visiblement aux épouses bourgeoises. Le premier article traite des "colifichets et fanfreluches". Le suivant est intitulé "Nos bébés". Plus culturel, un autre évoque l'Espagne, "terre de contrastes et de traditions". Côté pratique, une rubrique courrier répond aux questions des lectrices et des patrons sont fournis pour donner de l'ouvrage aux habiles couturières. L'ensemble est entrecoupé de publicités, l'une d'entre elle méritant particulièrement le détour :
Plantée sur un fougueux destrier, en armure et cheveux aux vents, la Pucelle brandit une bouteille du précieux liquide, le tout étant vanté par un homme vêtu d'un uniforme, une double garantie de qualité censée rassurer les ménagères.
Mais le plus cocasse réside dans l'argumentation : la benzine est réputée enlever toute tache sans laisser d'auréole... un comble pour un produit promu par une sainte !
19:10 Publié dans Histoire, Jeanne d'Arc, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, france, société, presse, femme
dimanche, 07 août 2016
Bad Moms
Ces "mères indignes" sont trois femmes de la même génération, mais aux tempéraments très différents. L'une d'entre elles (Kiki) est une mère au foyer dévouée à ses enfants, assez coincée et soumise à un mari conservateur. Elle est (excellemment) interprétée par Kristen Bell :
Carla est sa presque opposée. Mère célibataire, elle ne connaît peut-être même pas l'identité du père de son fils unique, tant elle a (eu) tendance à céder facilement aux avances du moindre "porteur de bite"... Ah, oui, j'oubliais : elle est extrêmement grossière (dans son langage), voire vulgaire (dans son attitude). C'est un peu l'équivalent du beauf sympa (oxymore) des "films de potes" (buddy movies). (Je n'ai pas du tout aimé la scène qui la montre dans une salle de cinéma.) C'est le moment de souligner que les deux réalisateurs sont les scénaristes de Very Bad Trip...
Kathryn Hahn incarne avec fougue ce boute-en-train obscène dont on va évidemment découvrir une autre facette au cours de l'histoire. Au départ, on la voit peu investie dans l'éducation de son fils.
La troisième est l'héroïne, Amy. Son personnage est un peu intermédiaire entre les deux précédentes. Amy tente de tout concilier : elle semble avoir réussi professionnellement, a épousé un type cool qui gagne plein de thunes et s'investit dans l'éducation de ses deux enfants, dont on sent qu'ils ne sont pas des imbéciles. Dans le rôle, Mila Kunis est convaincante. Ai-je dit qu'elle est de surcroît belle à tomber ?
Cette façade rutilante va se craqueler. Le conjoint d'Amy est en réalité un blaireau (un ancien djeunse qui a du mal à mûrir). Bon nombre de ses collègues de travail sont des crétins fainéants... et ses enfants attendent qu'elle soit à leur service, leur évitant le moindre effort. Si l'on ajoute à cela l'influence néfaste de Gwendolyne, la (richissime) présidente des parents d'élèves (Christina Applegate, très bien), on comprend qu'Amy pète les plombs et sonne le tocsin de la révolte.
Tout se joue dans un bar où, après une bonne cuite, les trois donzelles décident d'aller mettre le souk dans leur supermarché de prédilection. Visuellement, la séquence prend la forme d'un clip, avec I love it en fond musical. C'est chouette !
A partir de là, l'intrigue devient gentiment transgressive. Je laisse à chacun découvrir les libertés que chacune va prendre dans sa "nouvelle vie", la transformation la plus saisissante (bien qu'assez progressive) étant celle de Kiki. Le comique de situation est en général réussi... et parfois hilarant. J'ai notamment bien aimé la réunion électorale qui se transforme en "surprise party". On savourera aussi les avanies que subit l'héroïne, qui en prend vraiment plein la figure ! Par contre, les scènes de transition sont assez mal écrites ou mal jouées/doublées.
Comme il s'agit d'un "feel good movie", on se dit que tout cela va bien se terminer, sans que le bon goût ne soit trop bafoué. On notera que les réalisateurs ont à la fois adapté au genre féminin le "film de potes" graveleux et transposé les codes du teen movie au monde des adultes. Quant aux mâles de l'histoire, ils apparaissent comme faibles ou stupides... à l'exception de l'unique père célibataire de cette high school, un type souriant à la gueule d'ange et au corps musculeux...
C'est plutôt réussi, à condition que l'on fasse preuve d'un peu d'indulgence.
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vendredi, 05 août 2016
L'alcool dans la guerre
C'est le thème d'une exposition temporaire, visible jusqu'au 1er décembre 2016 au musée de la bière de la commune de Stenay, située dans le département de la Meuse et la région Lorraine Grand-Est. C'est l'une des très nombreuses manifestations qui entourent le centenaire de la bataille de Verdun. J'ai d'ailleurs découvert avec surprise combien les animations étaient nombreuses, aussi bien celles promues par l'office de tourisme départemental que celles, moins spectaculaires, organisées au niveau local et (heureusement) annoncées dans la presse.
Le lieu mérite lui-même l'attention du visiteur. Le musée est un ancien magasin aux vivres, devenu malterie par la suite, avant que de successifs changements de propriétaires n'orientent l'activité vers le dépôt de charbon, la champignonnière ou encore le casernement de troupes.
Les trois quarts des locaux sont consacrés aux collections permanentes. On nous explique d'abord quels sont les constituants de la bière, avant de passer à l'historique. Les plus anciennes traces remontent à la période néolithique, en Mésopotamie. Sachez qu'à l'époque c'étaient des femmes qui fabriquaient le précieux breuvage.
On vogue ensuite de l'Antiquité gallo-romaine à l'époque moderne, en passant par les changements introduits au Moyen-Age. Les moines ont joué un rôle important. Mais les transformations (techniques et économiques) décisives sont intervenues lors des Révolutions industrielles, jusqu'aux ultimes changements contemporains. Plusieurs salles abordent des aspects techniques de la fabrication, mais j'ai été plus sensible à celle consacrée à la publicité et à la propagande véhiculées par la bière et ses supports.
C'est dans la dernière partie du musée que l'on découvre l'exposition temporaire, consacrée à l'alcool pendant la Première guerre mondiale. Une idée reçue consiste à opposer les Français amateurs de vin aux Allemands gros consommateurs de bière. Il y a quand même un fond de vérité, si bien que, sur les représentations des "poilus", le jus de raisin fermenté est très souvent présent :
En réalité, les Allemands fabriquaient et consommaient aussi beaucoup de vin... et même une sorte de champagne ! Ceci dit, ils buvaient surtout de la bière, certains soldats emportant même leur chope fétiche dans les tranchées !
Du côté français, on note une séparation entre le Nord et le Sud, le premier étant davantage une terre de "biérophiles", le second une terre de vinophiles. Pour nombre d'entre eux, la guerre a été l'occasion de découvrir et de s'habituer à la consommation de nouveaux breuvages... y compris les eaux-de-vie, certes nettement moins répandues que les boissons moins alcoolisées.
En 1914, seuls 25 centilitres étaient attribués quotidiennement aux "poilus" (avec 6 centilitres d'eau-de-vie). Au moment de la bataille de Verdun, on est passé à 50 centilitres, le litre étant atteint avant la fin du conflit. La gourde réglementaire servait d'outil de mesure. Celle qui figure ci-dessus a subi un traitement un peu "spécial" (que je ne révèlerai pas... mais qui est expliqué dans le musée), traitement dont l'objectif était de permettre au poilu d'augmenter légèrement et subrepticement sa ration de vin...
Le mot "pinard" s'est répandu dans le langage courant, sans doute en relation avec le pinot, cépage très présent en Champagne, Lorraine et Alsace.
J'ai aussi été surpris par la diversité des contenants. C'est fou comme on a pu faire varier la taille, la forme, la décoration et la couleur des bouteilles. Les catalogues des fabricants proposaient un choix impressionnant de modèles :
Les vins et les bières n'étaient pas les seuls concernés. Les alcools forts (ou tout simplement de synthèse) ont connu un indéniable succès. On note la propension des commerciaux à vanter leurs effets thérapeutiques ! A chaque affection du corps (voire de l'âme) correspondait au moins une substance alcoolisée, propre à guérir du mal de crâne, de la fatigue, des douleurs diverses... et même des hémorroïdes.
Pourtant, depuis la fin du XIXe siècle, de virulentes campagnes combattaient l'alcoolisation des masses, surtout la consommation des boissons fortes, le vin ayant meilleure réputation... et un poids économique plus important.
Mais, face à la dureté des combats et de la vie quotidienne, les "petits remontants" étaient bien utiles... et parfois commandés par les officiers, pourtant chargés de lutter contre les abus. Un extrait du documentaire Apocalypse Verdun aborde la question... et la relie à l'alimentation générale des soldats. Il est notamment question des bouchers aux armées. Ames sensibles s'abstenir.
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur cette passionnante exposition, à voir si vous en avez l'occasion. Elle est présentée par un dossier de presse bien conçu.
P.S.
Sur le sujet, on peut lire aussi avec profit une page du site des Archives de Lyon.
22:56 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, histoire, france, allemagne
jeudi, 04 août 2016
Comme des bêtes
L'équipe de production à laquelle on doit Moi, moche et méchant et Les Minions a oeuvré sur ce film d'animation, une comédie new-yorkaise centrée sur nos animaux de compagnie, mais avec un fort anthropomorphisme : si les héros ont bien, la plupart du temps, le comportement de bêtes, de temps à autre, aussi bien dans les mouvements que dans la pensée, on se rend compte qu'il s'agit de décalques d'humains.
Dès le début, c'est le point de vue animal qui nous est donné. On sourit à l'attachement des chiens à leur maître... et à la duplicité de nombre de nos compagnons qui, dès que nous avons le dos tourné, sont capables de se livrer aux pires activités (excepté le sexe... curieusement absent de cette histoire, où l'on est supposé penser que les mammifères ont été stérilisés).
J'ai bien aimé aussi le jeu sur les comportements stéréotypés ("Baballe !"... "Papillon !" ou encore "Saucisse !"), ceux des chiens bien entendu, mais aussi ceux du perfide rapace qui niche sur le toit de l'immeuble. Et que dire de la gourmandise de la chatte !... C'est bien mis en scène et les gamins adorent.
L'intrigue met en contact les gentils animaux domestiques avec des "racailles", des congénères abandonnés ou fuyards, qui vivent dans les égouts de la mégapole. On y découvre une sorte de cour des miracles, avec un fonctionnement mafieux, sous la houlette d'un lapin psychopathe, l'une des grandes réussites de cette histoire :
L'autre trouvaille est celle du personnage de Gidget, un chien esquimau femelle, un peu effacée au début, mais qui va prendre sérieusement les choses en mains quand son chéri d'amour va disparaître. La petite poupée va se métamorphoser en femme d'action tigresse... pour notre plus grand plaisir.
La suite ? Des cascades, des courses-poursuites, des bagarres, sur un fond musical entraînant (composé -pour les morceaux originaux- par l'incontournable Alexandre Desplats). Les adultes peuvent s'amuser à repérer les clins d'oeil, notamment cinématographiques (à Hitchcock, à des films catastrophe... et, je pense, aux Marx Brothers).
Cependant, de mon point de vue, les chats ne sont pas assez mis en valeur. Comme hélas dans de nombreuses productions pour enfants, ce sont les chiens qui occupent le devant de la scène, les félins héritant souvent de rôles négatifs.
Cela reste une belle histoire d'amitié, rythmée par de nombreuses péripéties, et qui souffre d'une principale limite : être précédée par un court-métrage absolument génial, Minions en herbe. En quatre minutes, une bande de petits bonshommes jaunes va mettre un souk pas possible dans le jardin d'une maison de retraite. C'est hilarant au possible. Par contraste, cela met en évidence les petites carences du long-métrage qui suit.
21:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
mercredi, 03 août 2016
Colonia
Le titre de ce film est une référence à la tristement célèbre Colonia Dignidad, fondée dans le Chili profond par un ancien nazi. Cette enclave vivant en quasi autarcie est devenue une sorte de secte, dont les dirigeants entretenaient d'excellentes relations avec le pouvoir dictatorial d'Augusto Pinochet. C'est à ces monstres que les deux héros vont être confrontés, l'intrigue (aussi extraordinaire soit-elle) s'inspirant d'une histoire vraie.
Le début nous présente les deux tourtereaux. Lui est un photographe engagé, talentueux, qui soutient le gouvernement d'Allende. Elle est une hôtesse de l'air audacieuse... et follement amoureuse de son chéri. On nous montre un couple assez moderne pour l'époque. On sourit et on est attendri, d'autant plus que les deux personnages sont incarnés par deux jeunes gloires du cinéma mondial, Daniel Brühl et Emma Watson. Lui s'est fait connaître dans Good Bye Lenin ! elle dans Harry Potter, où elle incarnait l'inoubliable Hermione Granger.
Elle a d'ailleurs un peu plus de mal que lui à faire oublier le rôle qui l'a révélée. On l'a quand même remarquée dans My Week with Marilyn et Noé. Brühl, plus âgé, a eu le temps de davantage diversifier sa cinématographie. Ces dernières années, on l'a vu dans Eva, 2 Days in New York et La Femme au tableau.
La première rupture dans l'intrigue survient avec le coup d'Etat de Pinochet. Le photographe disparaît. L'hôtesse de l'air décide de partir à sa recherche. On pourrait se dire que cela prend un tour un peu trop hollywoodien... à ceci près que c'est la dame qui veut sauver le monsieur. De plus, je peux vous garantir que la nature des atrocités perpétrées sous le régime de Pinochet n'est aucunement atténuée par le scénario.
On se dit que, dans la vraie vie, cette femme a fait preuve d'un courage inouï... et, comme elle a les traits d'Emma Watson, à plusieurs reprises, j'ai eu envie de quitter mon siège et de foncer sur l'écran pour défendre la ravissante choupinette.
Cela devient assez vite un thriller, avec la vie à l'intérieur de la communauté sectaire. Signalons la performance de Michael Nyqvist en gourou charismatique... et amateur de jeunes garçons. Dans le camp, on suit avec un intérêt grandissant les relations entre les femmes. Du côté des hommes, le héros fait assaut d'ingéniosité pour endormir la méfiance des geôliers. Certaines découvertes vont s'avérer capitales dans le dénouement de l'intrigue... qui nous réserve des surprises jusque dans la dernière séquence. Celle-ci abuse toutefois du "juste à temps", un peu comme dans Argo, pour ceux qui s'en souviennent.
En dépit de quelques faiblesses, c'est à la fois un film instructif et un roman d'aventures prenant, avec une louche de romantisme pas niaiseux.
P.S.
En 2004, l'émission "Rendez-vous avec X" s'était penchée sur le cas de la Colonia Dignidad.
23:03 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
dimanche, 31 juillet 2016
Insaisissables 2
Trois ans après le premier volet, nous retrouvons les quatre cavaliers et leur meilleur ennemi (incarné par Morgan Freeman)... avec toutefois un changement au niveau du premier rôle féminin (ainsi qu'au niveau de la réalisation). Côté nouveauté, on note aussi la présence de Daniel Radcliffe (qui tente -laborieusement- d'exister après Harry Potter)... et, surtout, une double dose de Woody Harrelson, puisque l'acteur interprète deux personnages, des (quasi) jumeaux antagonistes.
Dès le début, on est plongé dans le monde de la magie et des faux-semblants, avec un jeu sur les mots "BELIEVE" et "LIE", puis sur "SAINT" et "THIEF". Le film se conclut dans le même esprit, avec un trompe-l'oeil, au sens propre comme au figuré.
Sur l'écran, c'est superbe... un peu trop parfois. On a vraiment l'impression qu'on veut nous en mettre plein la vue. Néanmoins, l'intrigue ne démarre pas trop vite : on prend le temps de nous présenter la reformation de l'équipe, avec des tensions sous-jacentes... et quelques questions en suspens. La suite est une nouvelle version de l'arroseur arrosé. A l'image d'un magicien sûr de son talent, le réalisateur prend le soin de nous expliquer ses petits trucs, après qu'ils ont été exécutés... mais aussi parfois avant. Cela concerne en particulier le braquage de l'entreprise de haute technologie (un mélange de Google et d'Apple, avec un clone de Mark Zuckerberg en PDG), d'une grande virtuosité... même s'il faut faire preuve d'un peu d'indulgence pour accepter l'ensemble des péripéties.
Mais le meilleur est à venir avec un nouveau basculement de l'histoire, que je me garderai bien de raconter. D'ailleurs, on nous ménage des surprises jusqu'à la fin, quand on croit que tout est terminé. Ce deuxième épisode est chargé d'expliquer certains aspects du premier... et de préparer le suivant.
C'est un bon spectacle, parfois brillant, agrémenté d'une musique entraînante.
22:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
samedi, 30 juillet 2016
Florence Foster Jenkins
Presque trois ans après l'excellent Philomena, Stephen Frears s'est attaché à la vie d'une autre dame âgée torturée, la supposée cantatrice qui a déjà inspiré Marguerite l'an dernier. On a soigné la distribution, puisque le rôle-titre est interprété par Meryl Streep, son compagnon étant joué par Hugh Grant. La première en fait à mon avis un peu trop, le second parvenant à lui voler la vedette. Cela fait longtemps que je n'avais pas vu Grant aussi bon.
Le ton du film oscille entre le comique et le pathétique, à l'image de l'opinion que les personnages ont de la vieille héritière. Beaucoup la trouvent ridicule, d'autres la trouvent touchante. Le réalisateur ne tranche pas quant à son degré de lucidité. Celle qui disait aimer la musique (et qui a enseigné le piano) était-elle consciente de chanter aussi mal ? On notera qu'il n'y a pas de critique féroce du fait que l'argent achète (presque) tout. Tout cela est présenté sur un ton badin, même quand le compagnon bigame joue au gangster ou au gigolo. Le personnage présenté le plus négativement est le seul critique musical qui ne se laisse pas acheter... et qui écrit ce qu'il pense.
Deux autres prestations sont à signaler : celle de Simon Hellberg, en pianiste débutant, doué mais complaisant, et celle de Nina Arianda, en pulpeuse pétasse au grand cœur.
Que dire d'autre ? Que la reconstitution est soignée, que les acteurs font bien leur boulot... mais que la voix de la chanteuse est vraiment exécrable ! Je ne suis pas un mélomane averti, mais j'ai quand même été choqué par le massacre de "l'air de la reine de la nuit" (extrait de La Flûte enchantée, de Mozart)... C'est quand même nettement plus joli chanté par Natalie Dessay. Le pire est que Meryl Streep s'est correctement inspirée du modèle, que l'on entend à la toute fin.
C'est aussi une bonne comédie, avec, au cœur de l'intrigue, Hugh Grant... et une séquence de fiesta d'anthologie, dans le modeste appartement du mari, avec une bande de parasites et d'atypiques. Mais cela ne va pas plus loin.
18:10 Publié dans Cinéma, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, musique, film, films
mardi, 26 juillet 2016
Guerriers celtes du Midi
C'est le titre de la nouvelle exposition temporaire, visible au musée Fenaille jusqu'au 6 novembre 2016. Elle est consacrée aux stèles et sculptures découvertes dans le sud de la France et datant de l'âge du Fer (grosso modo, du VIIIe au VIe siècle avant JC).
Dès le départ, on est cueilli par une espèce de pierre cubique, curieusement gravée :
Ce n'est peut-être pas très visible sur la photographie ci-dessus, mais il s'agit d'un guerrier à cheval, portant soit une lance, soit un arc. On distingue mieux les détails sur place. C'est d'ailleurs l'un des intérêts de cette exposition : la qualité de la "mise en scène", avec des éclairages très bien disposés, qui permettent de distinguer beaucoup de détails peu apparents autrement.
Dans la deuxième salle (après l'introduction), on peut voir une carte permettant de localiser les sites ayant livré des restes appartenant à ce groupe de gravures/sculptures de l'âge du Fer. Ils se trouvent dans trois actuelles régions administratives : Midi-Languedoc, Auvergne-Rhône-Alpes et PACA, celle-ci concentrant la majorité des sites, notamment dans le département des Bouches-du-Rhône. L'Aveyron et le Tarn constituent la limite occidentale du phénomène (en l'état actuel des connaissances), avec trois emplacements dans notre département et un chez nos voisins tarnais.
De prime abord, on serait tenté de rattacher ces découvertes aux célèbres statues-menhirs, pourtant beaucoup plus vieilles, puisqu'elles datent de 3500 à 2200 avant JC. Peut-être pas toutes, en fait. Certaines d'entre elles pourraient appartenir à un groupe plus tardif et faire le lien entre les anciennes productions et les nouvelles. Voilà pourquoi l'une des statues-menhirs du dernier étage a été descendue au sous-sol, pour être intégrée à l'exposition :
Elle a été découverte sur le site de La Verrière, sur le territoire de la commune de Montagnol, dans le Sud Aveyron, à proximité de Sylvanès. On pourrait aussi citer celle de Tauriac-de-Camarès, moins élaborée, mais dans le même style symbolique.
Il semble qu'entre les statues-menhirs et les stèles, le sens ait évolué. Alors que les premières (masculines, féminines ou mixtes) sont associées aux communautés d'agriculteurs sédentarisés, cherchant peut-être à délimiter leur territoire ou à matérialiser l'appartenance à un groupe, les stèles de l'âge du Fer indiquent le passage à une communauté hiérarchisée, avec la formation d'une élite aristocratique... exclusivement masculine.
Toutefois, il ne faudrait pas voir dans ces gravures/sculptures la représentation d'un défunt en particulier ni des objets qui sont associés à sa dépouille. D'ailleurs, seule une minorité de ces stèles est associée à une tombe. Selon les auteurs de l'exposition, il faudrait plutôt y voir le symbole d'un nouveau pouvoir, celui d'une lignée, peut-être représentée par un ancêtre héroïsé. Les objets dessinés sur ces stèles seraient les attributs de ce pouvoir.
Curieusement, de nombreuses stèles sont apparemment lisses, sans marque visible. Peut-être avaient-elles pour seule fonction de matérialiser l'endroit d'un culte. Parfois, on distingue quelques gravures, certaines prouvant que l'entreprise Citroën a décidément des origines très anciennes !
Dans la troisième salle, il est surtout question du site de Touriès, sur le territoire de la commune de Saint-Jean-et-Saint-Paul (à proximité de Roquefort et de Saint-Affrique). On y a découvert une foultitude d'objets, notamment des stèles dressées datant évidemment de l'âge du Fer. Une exposition complémentaire lui est consacrée, au musée archéologique de Montrozier.
La dernière salle est consacré aux troncs et bustes sur piliers, certains particulièrement ouvragés. Si vous voulez savoir ce qu'est un "cardiophylax", c'est ici qu'il faut vous rendre. Je recommande tout particulièrement la statue du Coutarel, trouvée dans le Tarn et prêtée, me semble-t-il, par le musée Toulouse-Lautrec. Elle est sculptée de face comme de dos... et même sur le côté !
Les parties face et dos ne dateraient pas de la même époque... ce qui expliquerait le sort subi par la partie face (que je vous laisse découvrir sur place).
Il y a encore plein d'autres choses à voir dans cette exposition temporaire, mais aussi dans le reste du musée. On peut notamment y trouver une série d'oeuvres d'Auguste Rodin, consacrées à Marie, l'épouse de Maurice Fenaille. Celui-ci est le mécène à l'origine de la création du musée qui porte son nom. Rappelons qu'il a fait fortune dans l'industrie pétrolière. Féru d'arts et soucieux d'améliorer le sort de ses contemporains, il a permis à plusieurs musées (Le Louvre, Carnavalet, Les Arts Décoratifs...) d'étoffer leurs collections. Il a aussi financé la restauration du château de Montal (dans le Lot) et acquis le fameux Hôtel de Jouéry, à Rodez. Dans l'est de l'Aveyron, il a créé un sanatorium, devenu aujourd'hui un EPAD.
Outre ces nouveautés, le musée mérite le détour pour sa collection de statues-menhirs, l'une d'entre elles ayant été installée il y a moins de deux ans. De là, on peut descendre à l'étage gallo-romain, puis aux salles médiévales et Renaissance.
P.S.
A la boutique du musée, on peut se procurer le catalogue de l'exposition consacrée aux guerriers celtes, vraiment très bien conçu :
14:03 Publié dans Aveyron, mon amour, Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, occitanie, culture, art, histoire, tourisme
lundi, 25 juillet 2016
L'Engrenage - Mémoires d'un trader
Les éditions J'ai Lu (une filiale du groupe Flammarion) ont profité de la sortie en salles du film L'Outsider pour rééditer (avec une nouvelle couverture) le livre que Jérôme Kerviel avait écrit au cours de l'instruction de son premier procès.
A sa lecture, on s'aperçoit qu'il a beaucoup inspiré le scénario du film de Christophe Barratier. On part de la découverte de ses prises de positions extrêmement risquées (et frauduleuses), avant de revenir en arrière. Le livre remonte plus loin que le film, puisqu'il évoque le parcours scolaire de Jérôme Kerviel. Mais il est plus discret sur sa vie sentimentale. Il semble que, dans l'adaptation cinématographique, le personnage incarné par Sabrina Ouazani soit un mélange de deux des amies du "héros".
Au niveau du travail à la banque, c'est plus détaillé que dans le film. On comprend mieux en quoi cela consiste, même si je dois avouer que, parfois, j'ai un peu lâché prise. C'est quand même très technique pour un profane comme moi.
Au détour d'une page, on se rend compte des petites modifications auxquelles on a procédé pour tourner le film. On a eu raison de couper, pour rendre l'intrigue plus lisible.
Mais c'est la troisième partie de l'ouvrage qui m'a le plus intéressé : elle traite du parcours judiciaire de Jérôme Kerviel, de son arrestation à la veille de son premier procès (ce qu'on ne voit pas dans le film). Plus tôt dans l'ouvrage, le jeune homme a affirmé éprouver de l'admiration pour le juge Renaud Van Ruymbeke. La première partie de l'instruction semble l'avoir confirmé dans ce sentiment. Mais, plus le temps a passé, plus Kerviel a senti qu'il était considéré comme le coupable désigné. La Société Générale semble avoir "bétonné" les déclarations de ses employés, afin de rejeter toute la faute sur un seul homme : Kerviel. Les juges d'instruction auraient été abusés par les manoeuvres de la banque, qui aurait profité de leur mauvaise connaissance du fonctionnement d'une salle des marchés.
On suit ce nouveau "présumé coupable" dans le tourbillon médiatique et la farandole des avocats, beaucoup n'ayant proposé leurs services que pour se faire de la publicité. De temps en temps, l'auteur se livre un peu plus : on sent qu'il est sorti de là complètement lessivé.
Même si c'est un plaidoyer pro domo, ce livre n'en mérite pas moins le détour, pour la vision interne qu'il propose et pour le portrait d'une société (la nôtre) tombée dans le vertige de l'argent facile et des paillettes médiatiques.
P.S.
Le texte est (parfois) entrecoupé de documents, les plus nombreux figurant en fin d'ouvrage. Ce sont des courriels, des contrats ou des extraits d'autres types de documents. Ils sont là pour appuyer les affirmations de Jérôme Kerviel. Les plus saisissants sont ceux situés tout à la fin, anonymisés, qui évoquent les conditions dans lesquelles certains de ses anciens collègues ont négocié leur licenciement... et leur silence. Seul regret : dans la version de poche, les caractères de ces documents sont vraiment très petits.
dimanche, 24 juillet 2016
Elvis & Nixon
Ce petit film brode à partir d'une rencontre qui s'est réellement produite, entre Richard Nixon (à l'époque président des États-Unis) et Elvis Presley, la star du rock, en 1970. Les États-Unis étaient en pleine guerre du Vietnam. A l'intérieur, le pays était agité par de multiples mouvements contestataires... et Elvis Presley (plus mûr qu'à ses débuts) était peut-être la vedette la plus connue du monde.
C'est d'ailleurs une source de gags, puisque la star met les dames en émoi... et suscite l'incrédulité des hommes. La scène la plus drôle est sans conteste celle qui se déroule dans un aéroport, très tôt le matin, lorsqu'un pâle sosie du King apostrophe celui-ci, qu'il prend pour un concurrent, certes pas malhabile.
J'ai aussi beaucoup apprécié la manière dont on nous raconte la mise en place de la rencontre, dont Nixon à l'origine ne voulait pas. Ce sont ses assistants (eux-mêmes fans d'Elvis) et les amis du King qui vont trouver le moyen de faire plier le chef du Monde Libre...
A partir de là, tout est possible. L'arrivée d'Elvis et de ses amis à la Maison Blanche est particulièrement cocasse, avec un service de sécurité au bord de la crise de nerfs. Puis vient enfin la rencontre. Kevin Spacey est excellent en président conservateur roublard. Face à lui, Michael Shannon (vu récemment dans Midnight Special) est bluffant. Alors qu'il ne ressemble pas physiquement à Elvis, il réussit à nous faire croire à son personnage, très conscient de son aura, imbu de lui-même aussi... et très seul au fond. Il n'a que deux ou trois véritables amis, incarnés eux par des acteurs très ressemblants :
Et puis... au-delà de la possible candeur d'Elvis, il y a sa part de duplicité. Certes, il a pris l'initiative d'écrire une lettre à Nixon... mais, en dépit du patriotisme affiché, n'est-il pas surtout désireux de se procurer un authentique badge du F.B.I. ? Le film maintien l'incertitude quant aux véritables motivations du King.
La fin ne manque pas de saveur non plus. Elvis accepte bon gré mal gré de se plier à la séance de photos. Nixon sort de l'entretien tout joyeux... et pense régler les problèmes posés par la Syrie et l'Irak en deux temps trois mouvements ! (Petit clin d’œil des scénaristes... Rappelons que l'action se déroule en 1970.) Et puis, soyez attentifs aux textes qui s'affichent juste avant le générique. On y apprend ce que sont devenus les personnages fort sympathiques que l'on a suivis pendant 1h25... Nombre d'entre eux ont mal tourné, preuve supplémentaire qu'il ne faut pas se fier aux apparences.
P.S.
D'un point de vue technique, j'ai été gêné, à quelques occasions, par l'image déformée de personnages situés aux extrémités de certains plans (notamment dans le bureau ovale). Je ne sais pas si c'est dû au film lui-même ou à la projection, défectueuse.
23:10 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
samedi, 23 juillet 2016
La Poste du Faubourg en vacances
C'est la mauvaise surprise que les habitants de ce quartier de Rodez ont récemment découverte : la fermeture du bureau de Poste du 18 juillet au 31 août, soit pendant presque un mois et demi !
La commune de Rodez compte trois bureaux de poste et, à ma connaissance, seul celui du Faubourg subit ce traitement. J'ai bien conscience que la majorité des membres du personnel doit poser des congés les mois d'été, mais c'est le travail d'un bon gestionnaire des ressources humaines que de prévoir de gérer la boutique avec un effectif réduit, quitte à combler quelques trous avec des contractuels.
De surcroît, il me semble qu'on fait tourner une partie du personnel sur plusieurs bureaux, un système qui devrait permettre de garantir une ouverture au Faubourg tout l'été.
A moins qu'il ne s'agisse d'une stratégie délibérée de la direction locale de La Poste, pour commencer à habituer les habitants du quartier à une prochaine fermeture, une rumeur qui a déjà circulé en janvier dernier.
21:52 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, économie, occitanie
Le BGG
Steven Spielberg a adapté le roman de Roald Dahl The BFG ("The Big Friendly Giant"), qu'il aurait été plus juste de traduire par "Le Grand Géant Gentil" (Le GGG)... parce que le géant en question est plutôt maigre, les gros géants de l'histoire étant les méchants. Il est tout de même sympathique : il a les traits de Mark Rylance (vu il y a quelques mois dans Le Pont des espions), qui confère à son personnage bienveillance et maladresse. Quoi qu'il en soit, ce géant doit rester inconnu des humains ; c'est pourquoi il enlève la petite Sophie, qui l'a vu.
L'ambiance est un mélange des contes de Grimm et des romans de Charles Dickens : le merveilleux côtoie un réel parfois glauque (l'orphelinat) et l'héroïne, si je ne m'abuse, lit Nicholas Nickleby. (Ah, une enfant qui lit des bouquins... ça nous change des petites pétasses qu'on donne parfois comme modèles à nos gamines !) J'ai par contre été un peu désarçonné par l'ambiguïté du contexte historique. Les références précédentes évoquent plutôt le XIXe siècle... mais l'on voit des voitures (pas ultra-modernes, ceci dit) et même des hélicoptères militaires, à la fin. Au niveau politique, on aperçoit un portrait (sans doute ancien) de la reine Victoria et la souveraine qui apparaît dans la troisième partie de l'histoire est sans doute un décalque d'Elizabeth II (au XXe siècle), même si la vision du pouvoir royal est très datée.
Pour moi, ces détails passent au second plan tant ce qui est projeté à l'écran est joli. Spielberg a construit une sorte d'enluminure animée, à mi-chemin d'ET et de certaines productions Disney. Les décors sont superbes, avec en particulier tout ce qui touche au repaire du géant gentil, qui cache bien des secrets. Magnifiques sont les scènes qui font intervenir les rêves et les cauchemars, que le géant capture dans des bocaux, avant de les envoyer, la nuit, dans l'esprit des gens endormis. Ils ont l'aspect de lucioles, mais des lucioles particulièrement agitées, qui, une fois dans les bocaux, prennent des formes étonnantes. (Soyez attentifs : l'une d'entre elles ressemble à un dinosaure poursuivant une proie... petit clin d'oeil de Spielberg !) La plus belle séquence du film est sans conteste celle qui se déroule "dans" le reflet d'un arbre. Je n'en dis pas plus : c'est sublime.
Au niveau du scénario, j'ai un regret : que l'on n'ait pas plus creusé du côté d'un autre personnage. Je ne peux pas en dire trop, mais sachez que le Bon Gros Géant a déjà eu un compagnon par le passé...
Et puis il y a cette séquence épatante, dans la résidence royale. Cela commence par les présentations, dans le jardin "à la française". Cela se poursuit par la scène du repas, un moment d'anthologie, tant sur la forme (la cohabitation des personnages de différentes tailles est très réussie) que sur le fond, avec les conséquences gastriques de l'absorption de la boisson gazeuse (le frétibulle) concoctée par le géant ! C'est l'occasion de remarquer qu'exceptionnellement chez Spielberg, plusieurs scènes sont marquées par un humour régressif ou "crade". Outre le champagne pétogène (gros succès dans la salle), on peut signaler les énormes concombres moisis, l'un d'entre eux permettant même à la jeune héroïne d'échapper à un méchant.
Vu la tonalité de l'ensemble, je suis étonné qu'on n'ait pas programmé la sortie du film plutôt pour la fin d'année. C'est bien dans l'esprit de Noël. Et même si ce n'est pas un chef-d'oeuvre, c'est du bel ouvrage, à voir en ayant gardé un peu d'enfance en soi.
14:54 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
vendredi, 22 juillet 2016
Independence Day - Resurgence
Il n'est pas indispensable d'avoir vu le premier opus pour suivre l'intrigue du deuxième (et sans doute pas second). Je n'ai jamais visionné (ni au cinéma, ni ailleurs) le gros succès de Roland Emmerich, mais j'ai quand même pris la peine, avant, de lire deux-trois choses sur le numéro 1. Cela permet de comprendre immédiatement quelles relations les personnages entretiennent entre eux. De ce point de vue, on n'est guère aidé par les dialogues, d'une grande platitude. Quand on pense à la carrière de plusieurs des acteurs présents au générique, on se dit qu'ils doivent avoir des fins de mois difficiles.
Au niveau de l'intrigue, cela repart presque comme dans le premier film, avec une nouvelle invasion extra-terrestre, mais encore plus puissante et dangereuse. Les cinéphiles avertis repèreront les emprunts à Alien, à La Guerre des étoiles et à d'autres films catastrophe. Le jeu consiste à deviner qui va mourir, qui va sauver le monde et qui va se révéler meilleur qu'il(elle) n'est au début de l'histoire.
La distribution veut contenter tout le monde. Dans ce présent alternatif (l'action se déroule en 2016), les humains ont mis fin à leurs querelles stériles, pour former un gouvernement mondial, dans lequel la présidente des États-Unis tient une place importante... (Coucou, Sela Ward des Experts Manhattan !) A l'écran, cela donne des héros américains, chinois, européens, africains. On a aussi pris soin de mélanger les générations. Les "vieux" spectateurs retrouveront avec plaisir certains acteurs du premier film. Pour intéresser le jeune public à ces nouvelles aventures, on a donné un rôle majeur à de nouvelles figures, comme le fils du pilote Hillel, la fille de l'ancien président des États-Unis et quelques autres personnages inventés de toutes pièces pour cet épisode. Tous sont des archétypes, que l'on retrouve dans nombre de fictions grand public.
Le résultat ? Un bon film d'action, souvent trépidant, avec des effets spéciaux éblouissants, un gros travail sur les costumes et les décors, le tout servi par une musique adaptée. Certaines séquences sont même assez élaborées, comme le début sur la Lune ou le premier passage en Afrique. Cependant, globalement, c'est de la grosse caisse, qui ne s'embarrasse pas de subtilités. Un soir, après un bon repas, ça fait agréablement passer le temps.
P.S.
Je ne vais pas rallonger inutilement ce billet, mais je tiens à signaler que, pour savourer pleinement le spectacle qui nous est proposé, mieux vaut faire preuve d'indulgence à l'égard du scénario. Le plan d'ensemble est bien conçu mais, dans le détail, l'abus du "juste à temps" est pénible et certains problèmes se résolvent miraculeusement vite. Peu réalistes aussi sont les scènes faisant intervenir des "huiles". La manière dont les décisions sont prises et la mise en scène des règles de sécurité auraient mérité d'être davantage travaillées... mais on avait peut-être déjà dépensé tous les sous dans les effets spéciaux. Et même dans ce domaine, tout n'est pas réussi : la possibilité qu'un gigantesque vaisseau spatial (de 5000 kilomètres de diamètre, si j'ai bien compris) puisse se poser sur l'océan Atlantique, en prenant appui sur la côte est des États-Unis, sur Londres et sur Paris me paraît hautement improbable.
23:01 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
La France russe
C'est le titre du livre publié par Nicolas Hénin, un journaliste français qui a passé dix mois dans les geôles de l'Etat islamique il y a deux-trois ans. Très critique du régime de Bachar el-Assad, il s'en prend ici à l'influence qu'exerce l'un de ses principaux soutiens, la Russie de Vladimir Poutine.
L'auteur y déplore qu'en raison des actes terroristes qui ont frappé notre pays, les efforts du contre-espionnage français se soient massivement déployés dans une direction, négligeant les autres menaces, la première d'entre elle étant pour lui l'influence russe.
Elle séduit différentes catégories de personnes, parmi lesquelles on trouve des gauchistes, qui voient dans la Russie actuelle l'héritière de l'URSS, alors que l'idéologie en place a complètement changé. Il y a aussi ceux qui, d'un point de vue géopolitique, trouvent pertinent de s'appuyer sur la Russie pour contrebalancer l'influence américaine. Il y a aussi tous ceux qu'une petite somme d'argent ou quelques honneurs habilement distribués suffisent à acheter. Et il y a surtout tout une mouvance de droite extrême et d'extrême-droite, séduite par le caractère autoritaire du gouvernement de Vladimir Poutine... voire par certaines idées nauséabondes qui peuvent circuler en Russie (et ailleurs).
La propagande russe est donc véhiculée (parfois mot à mot... le livre propose quelques exemples) par des Français de bonne volonté, stipendiés ou pas, mais aussi par une galaxie d'associations et de sites internet liés au Kremlin. On notera aussi le rôle important de l'ambassadeur Alexandre Orlov, en poste à Paris depuis 2008, et qui, visiblement, sait se faire des amis. Nicolas Hénin cite les noms de quelques personnalités françaises particulièrement russophiles.
Parmi celles-ci se distingue Thierry Mariani, député UMP originaire du Vaucluse (en région PACA), aujourd'hui représentant les Français de l'étranger. A l'Assemblée, il est vice-président du groupe d'amitié France-Russie, où il siège depuis plus de vingt ans. Certaines mauvaises langues ont un temps suggéré que c'est son épouse (depuis 2005) d'origine russe qui l'aurait fait basculer dans le camp poutinien. Il s'avère que l'intérêt du député pour la Russie remonte très loin, à l'époque de la Guerre Froide. En tout cas, à l'heure actuelle, il copréside (avec un proche de Vladimir Poutine) la principale organisation de lobbying russe en France, l'Association Dialogue Franco-Russe.
Si le Kremlin s'est approché d'élus UMP, le courant n'est pas forcément bien passé avec Nicolas Sarkozy lorsqu'il était président. Cela m'amène à l'une des révélations de ce livre, à propos d'un "incident" s'étant déroulé lors du G8 d'Heiligendamm (en Allemagne), en 2007. La vidéo d'un président français supposé "pompet" a fait le tour de la Toile. En réalité, d'après une source anonyme (sans doute l'une des personnes qui accompagnait le président) qu'évoque Nicolas Hénin, Nicolas Sarkozy (qui ne boit quasiment jamais d'alcool), sortait d'un entretien houleux avec Vladimir Poutine. Le président français se serait montré présomptueux. En face, le président russe aurait été particulièrement menaçant (genre caïd de banlieue). D'ailleurs, en regardant attentivement la vidéo (ce qu'avait fait à l'époque une journaliste de Libération), on s'aperçoit que N. Sarkozy est un peu essoufflé... et estomaqué, sans doute par ce qu'il vient d'entendre.
Au chapitre des révélations, on a une analyse approfondie de l'affaire du contrat Mistral. Vu la manière dont les choses avaient parfois été présentées à l'époque, j'avais eu l'impression que l'annulation n'était due qu'à la politique étrangère russe (dont l'impérialisme n'a pas grand chose à envier à celui d'Oncle Sam). A la lecture du livre, on réalise que le contrat signé sous Nicolas Sarkozy était très avantageux pour la partie russe... qui avait visiblement bénéficié de soutiens efficaces, côté français.
Je pourrais continuer longtemps sur ce livre (d'une lecture agréable), qui évoque, entre autres, le financement russe du Front national (un vrai parti de l'étranger !), le projet de construction, au coeur de Paris, d'une église orthodoxe (soupçonnée d'être le paravent des services d'espionnage russes) ou encore les bobards véhiculés sur le conflit en Ukraine.
On l'a compris, c'est globalement un livre à charge (argumenté), mais qui présente aussi le point de vue russe. A Moscou, on semble être un peu paranoïaque : on voit des ennemis partout. Au niveau des mentalités, il y a aussi un décalage : les dirigeants russes sont très conservateurs, notamment sur le plan des moeurs, et manquent de culture démocratique.
Cela nous ramène au Moyen-Orient. La France a-t-elle raison de s'allier à la Russie, qui soutient le régime meurtrier de Bachar el-Assad ? N'est-ce pas là le pire message adressé aux civils musulmans... et une opportunité de recrutement offerte à l'Etat islamique ?
16:05 Publié dans Livre, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, livres, journalisme, presse, médias
Lea
Ce film italien rend hommage au combat de deux femmes, Lea Garofalo et sa fille Denise, qui ont tenté d'échapper aux griffes de la mafia calabraise, la 'Ndrangheta, très présente dans la pointe de la botte italienne, mais aussi dans le Nord, du côté de Milan (en Lombardie) :
L'histoire s'étend sur une trentaine d'années, de la naissance de la relation entre Lea et Carlo (dans les années 1980) jusqu'au procès qui s'est tenu au XXIe siècle. Le film s'achève sur un extrait d'images d'actualités, dont je ne peux révéler la teneur pour préserver un peu de suspens.
Entre ces deux moments, on suit une jeune femme, dont le père est décédé et dont le frère a rejoint le gang du coin. Il a peut-être même de l'avenir dans l'organisation, à condition qu'il se plie à l'ensemble de ses règles. Sa frangine, elle, est du genre rebelle, avec un tempérament haut en couleur qu'on retrouve souvent chez les femmes méditerranéennes confrontées au machisme ambiant.
On a du mal à comprendre pourquoi elle se maque avec l'homme de main de son frère, un gros nounours très prévenant... et qui va monter en grade. Dans la région, on n'est pas bien riche et l'engagement dans un groupe mafieux peut paraître enviable à certains jeunes hommes. Cette mini-fresque a donc aussi un aspect sociologique. Si ce sont incontestablement les victimes qui sont mises au premier plan (contrairement à ce qu'on a pu voir dans quantité de productions hollywoodiennes complaisantes), le portrait qui est tracé des "dominants" est assez fouillé.
La seconde partie de l'histoire nous permet de suivre les pérégrinations de la mère avec sa jeune fille (que le papa voudrait récupérer). Sous protection de la police, elle va pas mal voyager en Italie et envisager même de refaire sa vie avec un autre homme, divorcé. Dans le même temps, sa fille mûrit vite, ayant senti le poids des pressions qui s'exercent sur les femmes dans le milieu mafieux.
L'intrigue rebondit dans la troisième partie, dans un sens que je ne peux révéler. On aboutit à un procès, filmé de manière sobre et digne. Les sujets (graves) qui font l'objet des débats sont abordés dans toute leur complexité : le procès a permis de mieux comprendre le fonctionnement de la 'Ndrangheta.
Les actrices sont formidables et leurs collègues masculins sont très bons. Alors, oui, c'est une histoire assez dure, mise en scène de manière classique. Mais cela donne un film extrêmement fort.
01:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
jeudi, 21 juillet 2016
L'Outsider
Il n'est pas facile de voir ce film consacré à l'affaire Kerviel, sorti le mois dernier. Pourtant, le sujet est porteur et plusieurs acteurs renommés sont à l'affiche (en particulier François-Xavier Demaison et Sabrina Ouazani). C'est toutefois le moins connu du groupe qui m'a le plus impressionné : Arthur Dupont incarne un Jérôme Kerviel très crédible et tout en nuances. Signalons aussi la qualité des seconds rôles, interprétés par Mhamed Arezki (remarqué dans Candice Renoir), Benjamin Ramon ou encore Sören Prévost (le fils de Daniel).
Le "héros" ne nous est pas présenté comme un ange ou un chevalier blanc de la finance. C'est d'abord un Rastignac du XXIe siècle, issu d'une famille modeste, qui tente de se faire une place au soleil. Cela nous vaut quelques scènes touchantes avec les parents, dont il s'éloigne peu à peu.
Le film mérite le détour aussi pour la description du petit monde des traders, avec sa hiérarchie implicite, son arrogance et sa grossièreté. Le jeune Kerviel fait tache dans ce milieu où pullulent les fils à papa. Chacun est attaché à son statut : "trader", "assistant", "chargé du middle office"... Il existe aussi un service interne de contrôle des risques, subtilement surnommé "la Gestapo" par les traders... D'ailleurs, qu'est-ce qu'ils sont grossiers ! C'est vraiment une bande de beaufs, un comble pour des types (il y a très peu de femmes dans le "saint des saints") souvent bardés de diplômes.
Concernant la spéculation elle-même, on n'apprend pas grand chose. Le réalisateur a reconstitué la salle des marchés et tente de faire saisir l'importance des tensions que le travail sur ordinateur crée. Pas facile pour les non-spécialistes de s'y retrouver. Le dossier de presse mis en ligne sur le site du distributeur tente de combler les vides.
Comme grosso modo tout le monde sait à peu près comment cela va se terminer, l'intrigue prend la forme d'un thriller sentimentalo-financier. La vie personnelle du héros est bouleversée par son travail... dans lequel il prend de plus en plus de risques. Le propos du cinéaste n'est pas neutre : il est implacable pour la Société Générale, en particulier ses cadres, qui ont laissé Kerviel agir à sa guise tant que ça leur rapportait du fric et qui lui ont tout collé sur le dos quand la situation s'est dégradée. Au passage, le film laisse entendre qu'ils n'y comprenaient pas grand chose, tant les manoeuvres de Kerviel étaient alambiquées. On s'aperçoit aussi que ce travail de courtier s'apparente un peu trop souvent au jeu de casino, à ceci près qu'ici des milliards d'euros et des centaines de milliers d'emplois sont en jeu.
Même si ce n'est pas une oeuvre magistrale, c'est un bon film de genre, qui tient parfaitement la distance.
00:35 Publié dans Cinéma, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, économie
mercredi, 20 juillet 2016
L'Age de glace V : les lois de l'univers
Voici de retour la horde la plus sympathique du monde de l'animation. Au "noyau dur" originel se sont rajoutés deux personnages rencontrés dans le précédent film : Mémé (toujours aussi caractérielle) et Kira, la ravissante tigresse. On ne la voit hélas que très peu, les scénaristes n'ayant guère développé son idylle avec Diego. Seule une scène m'a marqué, celle qui nous montre la manière dont les deux félins sont perçus par les autres (petits) mammifères. C'est bien vu. Par contre, la grand-mère (de Sid) est souvent présente. Elle va même s'amouracher d'un lapin (!)... et, pendant un court instant, on va la découvrir telle qu'elle était 50 ans auparavant... choc garanti !
Évidemment, Scrat est là, au début, au milieu, à la fin... et même après la fin (dans la première partie du générique). Comme dans La Dérive des continents, l'action du frénétique écureuil préhistorique est la source de gigantesques bouleversements, de la création de météores à un gigantesque mouvement de marée... référence biblique incluse ! Ces séquences sont pour moi les plus hilarantes, souvent truffées de références (aux Dix Commandements, à 2001, L'Odyssée de l'espace... et au programme Apollo) et très inventives (avec des jeux sur la gravité).
L'autre personnage clé de ce cinquième volet est Buck, la belette rencontrée dans le troisième épisode. On le retrouve en pleine action, tentant de sauver l’œuf d'un herbivore, convoité par un trio de dinosaures volants méchants et un peu crétins. C'est un véritable moment de bravoure, tourné comme un plan-séquence, sur l'air de Figaro (dont les paroles ont été modifiées pour l'occasion). Les vieux téléspectateurs (amateurs de dessins animés) y verront un hommage... à Bugs Bunny, dont l'une des aventures s'appuie sur l'ouverture du même opéra, Le Barbier de Séville, de Rossini... opéra qui sert aussi de cadre à Long-haired hare ("Le Lièvre aux grands cheveux"), dans lequel Bunny le joueur de mandoline s'oppose au chanteur qui répète l'air de Figaro.
Mais revenons à nos moutons (préhistoriques). Buck la belette dynamite une intrigue qui, sans lui, serait trop convenue : Pêche, la fille des mammouths, est désormais en âge de se marier... et elle a choisi un djeunse qui ne plaît pas trop au papa. (Il est toutefois moins déplaisant que les personnages d'adolescents mis en scène dans L'Age de glace IV.) Mais, bon, à partir du moment où l'on sait qu'il s'agit d'un film familial (dans lequel les mammouths incarnent les Américains moyens, obèses ou en surpoids), on doit accepter certains clichés.
Fort heureusement, on retrouve aussi les deux rats sales et débiles, sources de plaisanteries pas vraiment fines. Quelques gags sont particulièrement réussis, comme lorsqu'il est question d'électricité statique ou lorsqu'on nous montre ce qui se passe dans la tête de Buck ! (Petit clin d’œil à Vice Versa ?) Enfin, alors que la fine équipe tente de trouver un moyen d'empêcher une météorite de détruire la planète, elle va faire une rencontre étonnante, celle d'un groupe de personnages très spéciaux, leur chef, d'une grande zénitude, étant... un lama !
Si l'on ajoute à cela la qualité de l'animation, toujours impressionnante (observez notamment le pelage des mammouths et celui de Scrat), on passe un très bon moment... et j'ai du mal à comprendre les critiques qui ont fait la fine bouche.
14:17 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
lundi, 18 juillet 2016
Tarzan
Attention : cette nouvelle version cinématographique des aventures de l'homme-singe n'est pas une production Disney, mais de la Warner Bros. Ce n'est donc pas un film destiné au jeune public, que de nombreuses scènes risquent d'effrayer. D'une certaine manière, cet opus se veut plus fidèle à l'oeuvre d'Edgar Rice Burroughs (qui n'était pas très satisfait de la manière dont on avait adapté ses romans), dont je parlerai un peu plus loin.
Deuxième écueil à éviter : ne pas s'attendre à ce que l'on nous raconte l'histoire à partir du début. L'intrigue commence alors que Tarzan (devenu Lord Greystoke) vit au Royaume-Uni, en compagnie de sa chère Jane. A plusieurs moments, au cours du film, des retours en arrière (en partie visibles dans la bande-annonce) vont nous rappeler ce qu'il s'est passé avant, de l'enfance du héros jusqu'à sa rencontre avec sa dulcinée.
Ici, l'intrigue tourne autour de la conquête coloniale et d'une vengeance. Un chef de tribu africain veut mettre la main sur Tarzan et le tuer. Pour ce faire, il va s'appuyer sur la cupidité des Européens, dont l'action néfaste est dénoncée tout au long du film, qui fait un procès sans nuance de la colonisation. Les scénaristes ont aussi fait en sorte de donner l'image la moins négative possible des Africains, au risque de passer à côté d'une partie de la réalité historique des années 1884-1889. Les spectateurs pointilleux tiqueront aussi à certaines inexactitudes, la plus flagrante étant la référence à un roi de France... sous la IIIe République !
A part le couple de héros, le seul Occidental montré positivement est... un Noir américain, ancien soldat nordiste durant la guerre de Sécession. (Ah, les gentils Zaméricains contre les méchants Zeuropéens !...) Samuel L. Jackson lui donne sa prestance et sa truculence.
Mais il n'est pas le personnage le plus marquant. Ce n'est pas non plus Tarzan, correctement incarné par Alexander Skarsgård, qui a acquis une musculature impressionnante... et de sacrées paluches, ce qui au passage le rend physiquement plus proche de l'être décrit jadis par Edgar Rice Burroughs. Tous ces acteurs passent au second plan, derrière le méchant le plus machiavélique de l'histoire, cet homme à tout faire du roi de Belgique, interprété (avec brio) par Christoph Waltz.
C'est donc un film d'aventures, avec ses grands espaces, ses mystères, ses complots et ses trahisons... mais aussi de l'amour et un peu de philanthropie. David Yates (auquel on doit plusieurs Harry Potter) est aux manettes. Toutes les scènes avec les animaux sont emballantes, qu'elles soient intimes (avec la maman gorille ou les félins) ou spectaculaires (avec les troupeaux en marche). Du côté des femmes, on a (heureusement) modernisé le schéma d'origine : Jane n'est plus cette jeune fille en fleur que tout effraie. Margot Robbie incarne (superbement) une femme de tête, qui partage avec Tarzan une certaine communion avec la nature.
C'était le gros point faible du roman d'origine, qui date de 1912 et qui vient d'être réédité en collection de poche par les éditions de l'Archipel :
Jane y apparaît un peu godiche, qui n'ose guère se rebeller contre la domination masculine, hélas prégnante à cette époque. Au quotidien, elle est servie par Esmeralda, une Noire présentée comme particulièrement stupide, prompte à s'évanouir.
Dans le roman, la vie du jeune Tarzan ("peau blanche") en compagnie des grands singes est décrite dans le détail... et c'est très violent. Les Africains avec lesquels le héros va entrer en contact ne bénéficient pas d'un meilleur traitement, bien au contraire : ils sont dépeints comme des êtres cruels, cannibales et adeptes de la torture.
L'auteur (Burroughs) réussit à nous plonger dans le psychisme du garçon, qui devient un homme hors du commun. Hors du commun par le physique (ce que le film traduit partiellement). Hors du commun aussi par l'intellect, puisque, grâce aux affaires abandonnées dans la cabane de ses parents, il va réussir à apprendre à lire et écrire l'anglais... sans savoir le parler. (A ce propos, je me demande dans quelle mesure il est possible qu'un enfant qui n'a jamais entendu parler une langue humaine puisse l'apprendre, une fois devenu adulte.)
La France occupe une place non négligeable dans l'intrigue. Le pays est d'abord montré comme un concurrent du Royaume-Uni dans la conquête de l'Afrique. Toutefois, lorsqu'un équipage français débarque dans la crique où certains personnages ont été abandonnés, ses membres sont présentés de manière très positive : ce sont des hommes courageux et serviables. De plus, la France va jouer un rôle important dans le changement de statut de Tarzan : il s'y familiarise au mode de vie occidental, y apprend plusieurs langues et y découvre un moyen de déterminer avec certitude son identité. La langue française est aussi à l'honneur, puisque le père de Tarzan l'utilise pour rédiger son journal... et que c'est la première langue que l'homme-singe va apprendre à parler, avant de passer à l'anglais.
Quant à la fin de ce premier volume (Burroughs en a écrit une trentaine, plusieurs ayant été mis à contribution pour construire l'intrigue du film), elle est ouverte. L'histoire s'interrompt non pas au Royaume-Uni, mais aux Etats-Unis, alors que Jane a beaucoup de mal à choisir l'homme avec lequel elle va passer sa vie.
23:19 Publié dans Cinéma, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, littérature, livres, romans
dimanche, 17 juillet 2016
Apprentice
Ce film singapourien (en réalité une coproduction internationale) a été présenté au dernier Festival de Cannes, dans la section Un certain regard. L'intrigue est centrée sur le personnage de "l'apprenti", cet ancien soldat, encore jeune, devenu gardien de prison, dans un établissement qui pratique les exécutions capitales (par pendaison).
Il y a donc un aspect documentaire dans cette histoire. On découvre à la fois le travail des gardiens de prison asiatiques et celui du bourreau, très technique. La question de la peine de mort est abordée de manière froide, sans le militantisme lourd de certains abolitionnistes occidentaux. Le réalisateur nous présente une série de condamnés, sans trop creuser du côté du motif de condamnation. (On remarque quand même que les crimes liés à la drogue sont très présents.) Ce sont des hommes et des familles que l'on nous montre. En face, le portrait du bourreau est sensationnel, avec un acteur très charismatique (Wan Hanafi Su).
Mais le plus impressionnant est sans conteste Fir Rhaman, un très bon choix que ce jeune homme à la fois musculeux et torturé de l'intérieur, qui nous fait pleinement croire à son personnage.
Le jeune homme, plutôt du genre taiseux, a quelques secrets. Devenir gardien dans cette prison-là n'était pas le fruit du hasard. Si l'on découvre assez vite ce qui, dans le passé, explique son parcours, on n'est pas plus avancé quant à ses motivations profondes. Cela maintient le suspens jusqu'à la fin, sans que cela ne génère une tension extraordinaire.
Dans le même temps, on suit le jeune homme dans sa vie quotidienne. Apparemment, il n'a plus ses parents. De ses ascendants, seule la grand-mère maternelle semble encore en vie. Le héros habite avec sa soeur aînée, avec laquelle les relations sont compliquées.
Le milieu professionnel dans lequel évolue le jeune homme est aussi l'objet d'une étude. On y emploie deux langues, le malais et l'anglais. La seconde est la langue officielle de Singapour, celle que maîtrisent parfaitement les gradés (souvent d'origine chinoise), qui ont suivi des études supérieures, tandis que les autres sont d'ethnie malaise. Dans les conversations, les deux s'entremêlent quelques fois.
Ajoutons que l'image est soignée, avec de beaux contrastes d'ombres et de lumière, que l'on doit au directeur de la photographie (français) Benoît Soler. L'originalité de certains plans tient aussi au positionnement de la caméra et au cadrage. On sent que la mise en scène a été travaillée. Cela donne encore plus d'intérêt à ce film en apparence modeste, mais d'une force indéniable.
23:13 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Une "vieille" affaire aveyronnaise
Il en est question dans le dernier numéro de L'Hebdo, paru vendredi 15 juillet. Les débuts remontent à une dizaine d'années. Je dois dire qu'à l'époque, je suis passé complètement à côté de cette histoire, qui n'a pas dû faire la Une de la presse locale.
De quoi s'agit-il ? D'un conflit entre ce qui était à l'époque le Conseil général de l'Aveyron (aujourd'hui Conseil départemental) et une société de conseil (privée), Labhya. Celle-ci a été créée en 2001 par un Aveyronnais revenu au pays, Frédéric Soulié. En 2002, elle acquiert un laboratoire, qui va finalement s'installer à Flavin (juste à côté de Rodez). C'est ce laboratoire qui va rencontrer quelques difficultés avec le Conseil général, difficultés qui ont débouché sur une procédure judiciaire.
Comme ce sont les décisions d'une collectivité territoriale que Labhya a contestées, c'est devant le Tribunal administratif de Toulouse que l'affaire a été portée. Celui-ci a donné raison au Conseil général. Labhya a fait appel. Le 13 octobre 2011, la Cour administrative d'appel de Bordeaux a donné raison au laboratoire. D'une part, elle a invalidé le jugement du tribunal toulousain (qui avait rejeté le recours de Labhya pour des questions de forme). D'autre part, sur le fond, la Cour a estimé que la société d'économie mixte créée sous l'impulsion du Conseil général de l'Aveyron n'était pas encore légalement constituée au moment de l'appel d'offres et que donc elle n'aurait pas dû y répondre ni bien sûr l'emporter. De surcroît, les règles d'équité n'ont pas été respectées entre les deux candidats.
L'histoire ne s'arrête pas là. Mécontent de ce jugement, le Conseil général a porté l'affaire devant le Conseil d'Etat, dont la décision a été rendue le 19 décembre 2012. (Centre Presse l'a évoquée, sur sa page Facebook.) Elle confirme totalement le verdict de la Cour de Bordeaux. Les dépens auxquels le Conseil général est condamné passent de 2000 à 3000 euros.
Notons que la décision a fait jurisprudence. Elle est désormais citée dans des revues juridiques. Un prof de droit grenoblois lui a même consacré une chronique, en 2013 (voir page 4 de son CV).
Et ce n'est pas (encore) terminé ! Si Labhya a obtenu le remboursement de ses frais de justice, le labo n'est (à ma connaissance) pas parvenu à décrocher le marché convoité. Il entend donc être dédommagé. (Notons que cette affaire ne semble pas avoir entravé le développement de Labhya. D'après le Journal de la CCI aveyronnaise de janvier dernier [page 11], entre 2003 et 2016, l'entreprise est passée de 5 à 30 personnes et le chiffre d'affaires a quasiment septuplé.) Quant à la SEM Aveyron Labo, elle existe toujours, mais sous le statut de Groupement d'Intérêt Public.
Et puis... je me suis demandé s'il n'y avait pas des implications politiques à cette histoire. Pour cela, il faut remonter aux élections municipales de 2008 (auxquelles j'avais consacré un billet peut-être parfois inutilement acerbe). Frédéric Soulié (le patron de Labhya, à l'époque en conflit avec le Conseil général, dirigé par une coalition UMP - divers droite) avait monté une liste classée à droite (sur laquelle figurait, en dernière position, le maire sortant, Marc Censi)... alors que l'UMP soutenait sa propre liste (menée par Régine Taussat et Bernard Saules). On peut penser que cette liste avait le soutien de la Majorité départementale, celle qui avait décidé la création de la société d'économie mixte qui avait indûment décroché le marché. Marc Censi n'aurait pas voulu laisser les clés de "sa" ville (et de l'agglomération) à un groupe trop proche de l'ancien président du Conseil général Jean Puech, qu'il déteste. Comme la liste menée par le socialiste Christian Teyssèdre l'a emporté dès le premier tour, on ne saura pas si une réconciliation était possible.
Pour cela, intéressons-nous aux élections cantonales de 2008, sur le canton de Rodez-Ouest. Christian Teyssèdre l'a largement emporté, au second tour, sur un candidat Nouveau-Centre, Jean-François Théron (ancien adjoint de Marc Censi). Au premier tour avait été éliminé (notamment) Bruno Astoul, soutenu par l'UMP (et fils de Michel, qui fut le premier adjoint de... Marc Censi). Or, celui-ci figurait en 10e position sur la liste Taussat (aux municipales), alors que J-F Théron était placé 33e sur la liste Soulié. L'étendue de la victoire de Christian Teyssèdre (au second tour) n'était peut-être pas due qu'à l'engouement qu'il a suscité : entre les deux tours, la participation a perdu 2 000 voix, dont beaucoup de droite, qui ont sans doute manqué à Jean-François Théron.
16:39 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, médias, journalisme
samedi, 16 juillet 2016
The Strangers
Ce polar d'épouvante porte à l'origine le titre Gokseong, du nom du district sud-coréen dans lequel se déroule l'action. Il se trouve dans le sud-ouest du pays, loin des grands centres urbains, dans une région encore très boisée où l'inexplicable peut se produire...
On suit le travail d'un duo de policiers assez bas de plafond et pas très durs à la tâche. Une série de meurtres horribles vient déranger leur routine quotidienne. Pendant au moins une heure, on se demande quelle en est la cause : un tueur en série, une intoxication alimentaire ou une intervention surnaturelle ? L'un des suspects est un vieux Japonais, qui vit seul dans la montagne et ne semble rien redouter. Lorsque la fille de l'un des policiers est à son tour touchée par un mal mystérieux, l'intrigue dérape dans le paranormal, avec d'explicites références (notamment) à L'Exorciste.
C'est le moment de souligner l'excellente composition de la meilleure actrice du film, la gamine, aussi crédible en petite fille modèle qu'en enfant soudain très mûre pour son âge puis en possédée. Je suis beaucoup moins satisfait de la prestation de l'acteur principal, qui en fait des tonnes. D'abord, son personnage m'est assez antipathique : c'est un gros beauf, le petit roi d'une famille où ce sont les femmes (son épouse et sa belle-mère) qui se tuent à la tâche, pendant que monsieur ne pense qu'à faire la sieste, s'empiffrer et, accessoirement, culbuter sa maîtresse. De plus, au cours de l'histoire, son évolution n'est guère crédible : de père absent (qui achète le silence de sa fille à l'aide de multiples cadeaux), il devient défenseur héroïque de la vie de sa progéniture. Et qu'est-ce qu'il chiale !...
Au moins, c'est bien filmé. On a droit à un bon film gore, avec un suspens qui tient la route. Mais, au bout de deux heures, on tombe dans le grand-guignol. C'est surjoué et, quand on rit, c'est du ridicule de certaines situations pourtant présentées de manière sérieuse. La dernière demi-heure m'a toutefois agréablement surpris, avec la mise en parallèle de trois scènes, une se déroulant au domicile du policier, une autre dans les rues de son village, la troisième dans une grotte. C'est très bien vu, mais, d'un point de vue scénaristique, l'intrigue s'achève dans une impasse.
POURQUOI LE SCÉNARIO EST UN GROS FOUTAGE DE GUEULE
(ATTENTION, JE DÉVOILE CERTAINS POINTS-CLÉS DE L'INTRIGUE)
A la fin, même les plus décérébrés des spectateurs ont compris que le Japonais est une incarnation du diable (dommage... j'aurais bien aimé que les préjugés xénophobes des habitants soient battus en brèche). Donc, le chaman n'est a priori pas son allié, puisqu'il a failli le mettre hors d'état de nuire par son exorcisme traditionnel. Cependant, à cette occasion, on réalise que les sorts jetés par le démon permettent aussi de "retirer" du circuit les habitants infectés, devenus des zombies (autre référence cinématographique). C'est donc contradictoire... tout comme le comportement dudit chaman à la toute fin, qui le voit agir comme le démon (il prend des photos des victimes). Peut-être est-ce alors la femme en blanc qui est du "bon" côté. Ses sortilèges semblent pouvoir contrecarrer la possession... mais on nous la montre odieuse avec le chaman, qui la croit complice du démon... avant que la femme elle-même ne dénonce le Japonais et ce chaman en discutant avec le policier. N'est-elle pas aussi un esprit manipulateur ?
En réalité, il ne faut pas y chercher une mécanique bien huilée. C'est du n'importe quoi et c'est dommage, parce que le film a une grande force visuelle. Mais, comme The Chaser il y a quelques années, il manque de rigueur.
23:06 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
vendredi, 15 juillet 2016
La Grande Vadrouille
C'est l'un des films que j'ai le plus vus (avec Le Père Noël est une ordure, Blade Runner et Pulp Fiction)... mais, jusqu'à il y a peu, jamais au cinéma. C'est désormais chose faite, avec la ressortie en salle d'une copie restaurée. Le cinéma de Rodez s'en est procuré une.
On retrouve avec plaisir certaines scènes cultes, comme celle des bains-douches (d'une réjouissante et forte ambiguïté, pour l'époque), celle de la poursuite avec les citrouilles ou encore celle de la nuit à l'hôtel, avec l'interversion des chambres. Les gags fonctionnent toujours, notamment grâce à l'abattage de Louis de Funès (alors que le jeu de Bourvil a plus mal vieilli). On remarque aussi la qualité des seconds rôles, qui donnent de la vie et même de la truculence à de nombreuses scènes.
Sur le plan visuel, on a vu beaucoup mieux depuis. De plus, les trucages sont très visibles. Il ne me semble pas que la restauration apporte grand chose ; elle a sans doute eu pour objectif principal de sauvegarder le film. On risque aussi d'être déçu si l'on attend de cette comédie une analyse approfondie de l'Occupation. C'est ultra-schématique, parfois même invraisemblable ou erroné... mais on ne vient pas voir l'adaptation d'une thèse de troisième cycle. Notons cependant que les scènes d'action sont bien conçues.
Cette ressortie est l'occasion d'entre apprendre plus sur la petite histoire et ses protagonistes. Même France Culture s'y est mise, c'est vous dire ! A ceux qui ne l'auraient jamais remarqué (ou qui l'auraient oublié), signalons par exemple que la fin a été tournée en Lozère (donc bien plus au sud que l'endroit indiqué dans l'intrigue)... et que ce n'était pas la conclusion prévue à l'origine. Gérard Oury avait envisagé une autre fin (plus logique à mon avis), à laquelle il a dû renoncer pour des raisons budgétaires.
En ces temps troublés, cette petite cure de jouvence fait du bien !
23:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
mercredi, 13 juillet 2016
Ninja Turtles 2
Moins de deux ans après le succès du premier volet de la nouvelle série, on retrouve les tortues les plus évoluées et les plus crétines du monde cinématographique. Figure aussi au casting la pulpeuse Megan Fox, moins transparente que dans le précédent opus. Par contre, on ne voit que très peu le "gourou" Splinter. Toutefois, à l'occasion de l'une de ses rares apparitions, il nous gratifie d'une jolie démonstration de son savoir-faire (celle-ci faisant l'objet d'un mauvais tour joué par les tortues à leur nouvel ami).
C'est d'ailleurs l'un des atouts de cette histoire sans trop de surprises : l'humour. Cela commence durant un match de basket-ball, auquel assistent en secret les héros mutants. Evidemment, l'un d'entre eux va faire une connerie, qui bouleverse le cours du match... et nous vaut une première course spectaculaire et comique. C'est du bon boulot.
Mais la séquence la plus impressionnante (et drôle) est sans conteste la poursuite avec le camion-benne, transformé en merveille de technologie par l'intello de la bande. Comme il n'est pas encore tout à fait au point, certaines commandes dysfonctionnent... pour notre plus grand plaisir. Là encore, le plus jeune du groupe va commettre une grosse gaffe. Ces gags s'insèrent parfaitement dans une séquence remplie d'action, avec des motards et même un vaisseau spatial, qui intervient dans l'évasion du méchant Shredder. C'est l'occasion pour nous de découvrir un nouveau super-vilain, Krang, à l'apparence bien dégueulasse... et qui (au début) ne maîtrise pas tout à fait l'enveloppe robotique dans laquelle il s'est implanté !
Une autre bonne surprise de cet épisode est l'arrivée de deux nouveaux acolytes de Shredder, Bebop et Rocksteady, deux petites frappes, limite des losers, qui deviennent redoutables à partir du moment où ils ont subi une "légère" transformation. Cependant, l'amélioration de leur génome n'a pas débouché sur celle de leur intelligence : ils sont toujours aussi crétins... et c'est très bien ainsi ! Ces deux caïds sont moches, sales, avec un bide proéminent... et amateurs de plaisanteries pas fines.
Sur le fond, l'intrigue pose la question de l'acceptation par le grand public des personnes "anormales". Les tortues doivent-elles sortir de leur anonymat ? Ne vaudrait-il pas mieux qu'elles se débarrassent de leur apparence disgracieuse, quitte à perdre leurs pouvoirs ? Ces questions vont diviser la joyeuse bande, que l'adversité va contribuer à ressouder.
Vivement le numéro 3 !
18:14 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Du Nutella customisé
Récemment, j'ai contribué à relancer la consommation des ménages. Dans le chariot (que je poussais avec puissance et dignité) s'est retrouvé un étrange pot de Nutella, aux couleurs de l'Euro 2016 de football :
Notez la disposition des représentants nationaux. Les Français sont en grand, au sommet, entourés des Italiens et d'un Portugais. A l'opposé se trouve un Allemand. Les commerciaux du groupe Ferrero ont eu du nez, puisque la finale du dernier championnat d'Europe a opposé (comme personne ne l'ignore) la France au Portugal. On remarque que seuls douze pays sont représentés : outre les précédemment cités, on trouve la Belgique, l'Autriche, la Roumanie, la Pologne, la Russie, l'Espagne, l'Angleterre et peut-être l'Irlande du Nord (ou la Turquie).
Qu'en est-il dans les autres pays ? Je n'ai trouvé des pots aux couleurs de la compétition que dans trois pays. Bien entendu, l'Italie figure dans le lot :
En Allemagne, la présentation est plus sobre :
La palme de l'originalité revient au "pot belge", qui existe sous deux versions, égalité des sexes oblige :
En creusant un peu le sujet, je suis tombé sur un article publié à l'occasion du décès de Michele Ferrero, la "père" du Nutella. On y apprend que les Français sont les plus gros consommateurs mondiaux de la pâte à tartiner chocolatée, devant les Allemands, les Italiens et les Suisses. Quant à la Belgique, elle occupe aussi une place à part : le Nutella y détient plus de 50 % de parts de marché, le groupe Ferrero y possède une importante usine... et l'équipe des "diables rouges" faisait partie des favoris, avant le début de la compétition.
11:46 Publié dans Economie, Shopping, Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, société, euro 2016, football, actualité