lundi, 16 octobre 2017
La Passion Van Gogh
C'est à une coproduction anglo-polonaise que l'on doit cet hommage à l'un des peintres les plus imaginatifs de tous les temps. Au lieu de se contenter d'un biopic poussiéreux, les auteurs nous proposent une enquête picturale, qui voit l'une des connaissances de Van Gogh chercher à transmettre une lettre, avant d'enquêter sur la mort du peintre, sur laquelle plane un mystère.
Techniquement, on a utilisé la rotoscopie, déjà à l’œuvre dans A Scanner darkly, Valse avec Bachir ou encore Aloïs Nebel. A l'écran, les décalques des acteurs se meuvent dans les oeuvres du peintre, soudain mises en mouvement. On a notamment beaucoup puisé dans la période arlésienne, ainsi que dans son séjour à Auvers-sur-Oise.
Au début, il faut s'accrocher un peu, pour s'habituer au procédé et à la conception de l'intrigue. Notre guide est un personnage réel, Armand Roulin, qui a été peint par Van Gogh :
Dans ses pas, on découvre plusieurs des lieux visités par le peintre, à commencer par le fascinant café nocturne, où l'on va rencontrer une galerie de personnages hauts en couleur :
Parmi ceux qui m'ont marqué, dont on voit les traits fixes soudain s'animer, je peux citer le soldat zouave ou encore Paul-Eugène Milliet :
A partir de là, le héros-enquêteur va aller à la rencontre des logeurs de Van Gogh, notamment la patronne d'un bar et la fille du docteur Gachet, ce dernier finissant par apparaître à l'écran, sous les traits de Jerome Flynn :
Cette juxtaposition de l’œuvre d'origine et de sa transposition cinématographique est très représentative du talent mis en œuvre dans cette fiction picturale, particulièrement réussie au niveau des portraits. On pense évidemment à ceux que Van Gogh a faits de lui-même, spécialement à ceux qui le montrent avec l'oreille coupée (droite sur les tableaux peints en miroir, gauche dans la réalité). Mais le plus beau (pour moi) est sans conteste celui qui le montre portant un chapeau et que l'on voit s'animer sous l'effet de coups de pinceau numériques :
On comprend pourquoi l'on considère Van Gogh comme un précurseur du fauvisme. Cela nous conduit tout naturellement aux paysages peints par l'artiste. Les champs de Provence sont superbement emballés de couleurs chaudes, tandis que les scènes nocturnes prennent un relief particulier quand les lumières s'animent :
Je recommande aussi la scène qui montre l'une des chambres où a logé Van Gogh, avec une flamme d'huile (numérique) qui vacille et fait danser les ombres de la pièce.
C'est une œuvre extraordinaire, à voir a-bso-lu-ment !
PS
En complément, je conseille la lecture du numéro 1 de la nouvelle collection "Le Musée idéal", publiée par Le Monde en partenariat avec Géo :
19:13 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, art, peinture, culture
samedi, 14 octobre 2017
Mauvaise santé aveyronnaise
Ce titre pourrait sembler étrange à ceux qui suivent les questions médicales et leurs implications territoriales. En effet, l'Aveyron est plutôt connu comme un département où l'on vit bien et longtemps. C'est d'ailleurs l'un des départements français où l'incidence des cancers est la plus faible, pour les hommes comme pour les femmes :
C'est aussi l'un des départements où l'espérance de vie est plus élevée que la moyenne nationale : 80,2 ans pour les hommes (79 en France) et 85,5 pour les femmes (85,1 en France), en 2015. A titre d'anecdote, je précise que la statistique féminine place l'Aveyron en 20e position, alors que la statistique masculine le fait grimper à la... 12e !
Tout cela pourrait être remis en question, si l'on en croit un intéressant article publié par les "Décodeurs" du Monde. Il est illustré notamment par une carte présentant la qualité de l'offre de santé accessible aux populations, par canton.
Presque tout l'Aveyron se trouve en "zone rose" (mais pas rouge), celle attribuée aux cantons où l'offre de soins de proximité est médiocre voire faible. C'est le cas de la majorité de l'espace rural, à l'exception notable d'une partie des Alpes et des Pyrénées. Les agglomérations les plus peuplées semblent concentrer l'offre abondante et de qualité...
Mais affinons l'analyse. A y regarder de plus près, on remarque d'assez grandes disparités au sein même de l'Aveyron :
Certaines zones sont en bleu (clair), signe que l'offre de soins doit y être correcte. Il s'agit des cantons urbains de Rodez, Millau, Decazeville (et sans doute Saint-Affrique), mais aussi des (anciens) cantons ruraux de Saint-Chély-d'Aubrac, Laguiole et Salles-Curan.
La situation est plus inquiétante pour Estaing et Cornus (en rose foncé)... et guère plus rassurante pour les autres cantons aveyronnais. On notera que la présence d'un hôpital à Villefranche-de-Rouergue ne semble pas avoir un impact aussi positif que dans les autres villes hospitalières rouergates.
Problème supplémentaire pour l'Aveyron : la région Midi-Languedoc ne fait pas partie des mieux équipées pour traiter certaines pathologies, comme les cancers :
A l'échelle nationale, certaines zones semblent plus souffrir encore que l'Aveyron, notamment dans l'Ouest. La carte démontre néanmoins que, pour disposer d'une bonne offre de soins de proximité, il vaut mieux habiter un canton situé dans une grande aire urbaine. Voilà de quoi nourrir la réflexion et l'action des politiques de tout bord.
14:33 Publié dans Aveyron, mon amour, Politique, Presse, Société, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, france, actualité, presse, médias, journalisme, santé, médecine, occitanie
lundi, 09 octobre 2017
Le Jeune Karl Marx
Méfiez-vous des programmes de présentation : ce film n'est diffusé que dans une seule version, multilingue, puisqu'on y parle (principalement) allemand, (sinon) français et (occasionnellement) anglais. C'est lié à la distribution (internationale) et aux péripéties de la vie du jeune Karl Marx, qui a vadrouillé entre Prusse (rhénane), France, Belgique et Royaume-Uni.
Il est incarné par un très bon acteur allemand, August Diehl, qu'on a récemment pu voir dans En mai, fais ce qu'il te plaît et Diamant noir. Je suis moins convaincu par Stefan Konarske en Friedrich Engels, un rôle certes difficile, puisque c'est un fils à papa qui va se révéler très sensible à la cause ouvrière.
Le film mérite aussi le détour pour les interprètes féminines, en particulier Vicky Krieps (vue dans Colonia) en Jenny Marx et Hannah Steele en Mary Burns, la compagne d'Engels. Subrepticement, le film montre que nos esprits (masculins) rebelles ont encore du chemin à faire, puisque, dans leurs rapports aux femmes, ils se révèlent des mecs comme les autres... et encore, le film n'ose suggérer que Marx a engrossé la bonne de la famille, comme n'importe quel bourgeois phallocrate !
La fin des années 1840, sur laquelle se concentre le film, est celle des révélations pour le duo Marx-Engels, qui va se constituer et, au contact l'un de l'autre, affiner sa pensée. Ils vont notamment se démarquer de Proudhon (Olivier Gourmet, excellent) et de Bakounine, tout en récupérant le mouvement socialiste prophétique anglais. Pour que le tableau soit complet, il nous manque les "socialistes utopiques" (sans doute caricaturés par la catégorie précédente), qui ont hélas été oubliés dans l'histoire de la gauche contestataire, alors que les doctrinaires souvent sectaires tiennent encore aujourd'hui le haut du pavé.
Quant à la classe ouvrière, elle fait l'objet d'assez peu d'attention dans le film. Le début est chargé de nous montrer la difficile condition des employées du textile, mais, à l'image du personnage d'Engels, le réalisateur et le scénariste n'en ont qu'une connaissance externe, limite intellectualisée. Du coup, le film perd beaucoup en force, d'autant plus qu'il manque de rythme. Cela m'a un peu fait l'impression d'une collection de vignettes, plutôt destinée à des intellos. Le capitalisme sans foi ni loi a encore de beaux jours devant lui, vu la maladresse de ceux qui le critiquent...
21:36 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
dimanche, 08 octobre 2017
L'affaire Fualdès, le sang et la rumeur
Jusqu'au 31 décembre 2017, le musée Fenaille de Rodez propose une passionnante exposition consacrée à un fait divers qui a défrayé la chronique il y a 200 ans, en Aveyron bien sûr, mais aussi au plan national et même international.
Dès le vestibule, on est accueilli par la reproduction d'une gravure datant sans doute de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle. On y découvre une vue d'un Rodez exigu (peuplé à l'époque de seulement 6 500 habitants), entouré d'espace rural, en particulier sur les pentes aujourd'hui presque intégralement bâties.
De là, on pénètre dans la première salle, consacrée au crime en lui-même. On nous présente Antoine-Bernardin Fualdès, ancien révolutionnaire ardent devenu bonapartiste et procureur impérial au criminel. C'est dire qu'il a dû se faire des ennemis dans le passé, d'autant plus qu'il est franc-maçon (de tendance antimonarchique), une étiquette délicate à porter en 1817, au début de la Restauration, juste après la Terreur blanche.
Le mystère plane toujours sur ce qui s'est passé le soir de ce 19 mars 1817. Vers 20 heures, Fualdès a quitté son domicile ( 1 aujourd'hui situé au début de la rue de Bonald, où l'on peut encore voir la porte d'origine, qui a été légèrement reculée par rapport à la rue, sans doute pour ménager un abri). Il faisait sombre à Rodez, mais le cafetier voisin (2) a reconnu l'ancien procureur parti se promener, une serviette de documents sous le bras, semble-t-il. Au bout de la place de la cité, il a tourné à droite, rue Terral (3). A partir de là, les versions divergent.
L'enquête (bâclée) et la rumeur publique ont très tôt désigné la maison Bancal (4) comme étant le lieu du crime. N'a-t-on pas retrouvé à proximité de celle-ci, rue des Hebdomadiers (aujourd'hui rue Séguy) un mouchoir qui ne peut qu'avoir servi de bâillon ? N'a-t-on pas retrouvé la canne de Fualdès à peine plus loin, rue Terral ? Dans la salle du musée sont proposés plusieurs plans d'époque, ainsi qu'une carte postale du tout début du XXe siècle, permettant de localiser les principaux endroits liés (de manière réelle ou supposée) au crime. Notons que la mairie de Rodez avait fait imprimer l'un de ces plans, dont la vente devait servir à soulager les nécessiteux de la commune.
Le corps de Fualdès ayant été retrouvé en contrebas de la ville, sur les berges de l'Aveyron, à Layoule, aux confins de Rodez et du Monastère, les imaginations se sont déchaînées sur la manière dont le corps y avait été transporté. Contrairement à ce qu'un esprit contemporain pourrait croire, ce n'est pas le chemin le plus court qui a été emprunté. Celui-ci traversait une partie de la cité (la partie Nord), où, le soir, le moindre bruit est susceptible d'éveiller l'attention.
Les assassins (car ils étaient sans doute plusieurs) ont sans doute transporté Fualdès (vivant ou mort) en longeant les remparts de la cité. Ils seraient sortis par la porte Saint-Martial qui, à l'époque, faisait le lien entre l'évêché et la cathédrale. Une fois à l 'extérieur, il y avait peu de chances qu'ils soient dérangés, la zone étant quasi inhabitée... et peu fréquentée le soir.
(gravure présentant une vue de la place d'Armes à la fin du XVIIIe siècle)
La deuxième partie de la première salle propose divers objets en lien avec l'affaire : une reconstitution des vêtements que portait Fualdès ce soir-là, la mise en scène du crime, telle que la version officielle l'a transmise, une vielle comme celle dont devaient jouer les musiciens présents en cette période de foire... et une maquette de la désormais fameuse maison Bancal, réalisée en 1820 par David Niépce. Ce nom ne vous est peut-être pas inconnu : il s'agit du cousin de Nicéphore, l'inventeur de la photographie. Officier des dragons, il s'ennuyait un peu dans le chef-lieu aveyronnais. Et puis cette maison suscitait une telle curiosité... à tel point que les gens y venaient en nombre, prêts à payer pour la visiter. Curiosité supplémentaire : la maquette a été conçue de manière à ce qu'une partie soit amovible, dévoilant l'espace intérieur, minutieusement reconstitué.
L'engouement pour ce fait divers fait l'objet de la deuxième salle, consacrée aux productions de l'époque, particulièrement des années 1817-1818. Aujourd'hui, on dirait que l'affaire "a fait le buzz"... sauf qu'alors n'existent ni internet, ni la télévision, ni la radio, ni le téléphone... C'est donc par les illustrations et les écrits que les informations (les fausses comme les vraies) ont été véhiculées. C'est l'âge d'or de la lithographie, de nombreuses étant exposées dans le musée. Des peintres se sont même déplacés pour faire le portrait des principaux protagonistes, pour la plupart des gens du peuple, dont la renommée va désormais égaler (temporairement) celle des puissants. L'histoire de ce meurtre a donné lieu à des productions théâtrales... et même à la création d'un "cabinet de cire", où a été reconstitué la scène du crime, telle que la rumeur l'a propagée.
Au niveau des écrits,il y a profusion d'édition de feuilles volantes. Pour les plus fortunés, on publie les actes des procès. L'essentiel est publié par la presse, locale comme nationale, puisque des journalistes parisiens ont fait le déplacement. L'un d'entre eux, Hyacinthe Thabaud, a visiblement été traumatisé par Rodez, une ville sombre, peuplée de chauve-souris et de porcs en liberté...
L'une des publications les plus célèbres est les Mémoires de Clarisse Manzon, la fille d'un juge ruthénois, une mythomane qui va précipiter la chute de certains des accusés. Ce livre a été réédité à de nombreuses reprises et même traduit (en anglais, danois...). On a ainsi entendu parler de l'affaire Fualdès dans toute l'Europe, jusqu'aux États-Unis !
La troisième salle fait le point sur les suites judiciaires, ainsi que sur les zones d'ombre. Plusieurs hypothèses sont évoquées quant aux véritables causes de la mort de Fualdès. Rappelons tout d'abord qu'il y eut trois procès, le premier (celui de Rodez), ayant été cassé pour un vice de forme. Les deux suivants ont eu lieu à Albi, le troisième étant en quelque sorte la queue de comète du deuxième. Voilà pourquoi les trois condamnés à mort ont été exécutés en terre albigeoise, le 3 juin 1818. D'autres accusés ont été condamnés à la prison à perpétuité, d'autres à des peines plus légères. Quelques-uns ont été acquittés.
Dans cette salle, il est question des mensonges et omissions dans lesquels l'affaire a été engluée. Aucun meurtre n'a été commis dans la maison Bancal, dont les enfants ont pu imaginer un récit fantasmagorique, sans cesse renouvelé, sans susciter le scepticisme des enquêteurs. C'est à l'image de la majorité des témoins (plus de 300 lors des deux premiers procès), comme ce meunier qui, sur son lit de mort, a fini par reconnaître qu'il avait tout inventé pour pouvoir voir du pays ! Le summum est peut-être atteint avec ces lettres anonymes de menace, reçues par Clarisse Manzon... qui se les était envoyées elle-même !
Et encore, l'exposition ne dit pas tout. La lecture de l'excellent catalogue (issu notamment d'un gros travail de fond de Jacques Miquel) nous en apprend d'autres. Je pense à ces témoins à décharge qu'on a tenté de faire revenir sur leurs déclarations, où ceux dont on a totalement négligé les paroles. Parmi eux, il y a ce réfugié espagnol, ancien juge, qui logeait juste au-dessus des Bancal (et donc du lieu présumé du crime)... et qui n'a rien entendu d'inhabituel ce soir-là, tout comme le voisin des Bancal, qui était un ami de Fualdès ! On a aussi "perdu" ces pierres tachées de sang, découvertes à Layoule, ce qui tendait à prouver que c'est là que le meurtre avait été perpétré, et non dans la maison Bancal.
Et puis, il y a ces "liaisons coupables", ces attaches familiales qui unissent les notables royalistes de Rodez et de ses alentours à de prestigieuses familles françaises (comme celle de Decazes). Une hypothèse tient la corde (sans être la seule envisageable), celle d'une vengeance des Chevaliers de la Foi, cette conjuration qui a tenté de remettre Louis XVIII sur le trône, en 1814, et qui a échoué notamment à cause du procureur impérial Fualdès. La bande de royalistes a commis bien des méfaits, qui n'ont jamais été sanctionnés par une condamnation en justice. Quant au procureur et à l'officier de gendarmerie chargés de l'affaire en 1817, il ont été ensuite rapidement décorés de la légion d'honneur... Ils avaient sans doute bien mérité de la Patrie !
PS
Sur le site du musée Fenaille, on peut accéder à un très bon web-documentaire.
PS II
On peut aussi, sur la Toile (ré)écouter des émissions radiophoniques (de RTL et France Inter) qui ont été consacrées à l'affaire.
PS III
Enfin, ne partez pas du musée sans réclamer la reproduction du plan d'époque de la cité de Rodez. (C'est gratuit.) Il est annoté de manière à faciliter la déambulation dans les rues de la ville, tout en suivant l'affaire Fualdès.
17:06 Publié dans Aveyron, mon amour, Histoire, Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, occitanie, société, actualité, culture
mercredi, 04 octobre 2017
Confident Royal
Opération My taylor is rich aujourd'hui, avec le nouveau film de Stephen Frears, en version originale sous-titrée à Rodez ! Ces derniers temps, le cinéma britannique aime à revisiter les moments marquants du passé national (antérieurs à l'adhésion à la CEE...). En juin dernier, on a pu voir un Churchill compatissant au sort des soldats participant au débarquement de Normandie. En juillet, c'est le stoïcisme et le sens du devoir des tommies en 1940 qui fut à l'honneur dans Dunkerque. On a aussi eu droit à l'abnégation du couple Mountbatten dans Le Dernier Vice-Roi des Indes.
Le récent auteur de Florence Foster Jenkins s'est attaqué à un autre monument national, la reine Victoria (vieillissante), remarquablement interprétée par Judi Dench, qui retrouve ainsi le réalisateur de Philomena. Dans le rôle principal, l'actrice assume ses rides et ses dents manquantes, pour composer un formidable portrait de la souveraine, à la fois protégée et corsetée par l'étiquette de la cour. C'est l'occasion de découvrir une brochette de seconds rôles bien campés, entre vieilles badernes et culs pincés, le tout sur fond d'ambitions personnelles.
L'arrivée de serviteurs indiens musulmans va mettre le feu aux poudres. On a un peu rapidement présenté cette histoire comme une totale révélation, issue de la découverte des carnets de l'ancien favori de la reine, en 2010. En réalité, des historiens spécialisés avaient déjà évoqué la chose (certes sans y consacrer un livre entier). En français, une biographie de Victoria datant de l'an 2000 (et signée Roland Marx) consacrait un peu moins d'une demi-page à la petite révolution de cour qui agita le microcosme à l'extrême fin du XIXe siècle.
C'est donc un film orienté (à l'image des récentes productions historiques britanniques), tout à la gloire de la reine, très dur pour "Bertie" (le futur Édouard VII) qui pourtant, une fois devenu roi, engagea le rapprochement avec la France, qui mena à la signature de l'Entente Cordiale. Un autre personnage subit un traitement (à mon avis) injuste : Lady Churchill (la maman de Winston, une Américaine qui a des ancêtres... français), présentée comme une intrigante revêche... sans qu'on ose préciser qu'elle fut (entre autres) l'une des (nombreuses) maîtresses du futur Édouard VII.
Le début est assez drôle, avec la découverte d'une reine gourmande, pas très propre à table et dont le médecin s'enquiert de la qualité des selles... La rencontre avec l'Indien Abdul est aussi assez comique, avec, au centre de l'attention, un de ces horribles desserts à la gelée dans lequel je n'ai pas pu m'empêcher de voir des allusions sexuelles.
La suite est hélas plus plan-plan, manquant de rythme, malgré la qualité de l'interprétation. (Je recommande tout particulièrement la déclaration que Judi/Victoria assène, en gros plan, à un trio d'emmerdeurs masculins dans son bureau.) A voir si l'on se pique d'anglomanie, ou si l'on peut se contenter de suivre les évolutions de Judi Dench à l'écran.
PS
C'est la deuxième fois que Stephen Frears gâche un splendide matériau. Il y a une dizaine d'années, la performance d'Helen Mirren (Elizabeth II dans The Queen) n'avait été que médiocrement servie par un film décevant.
22:55 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
samedi, 30 septembre 2017
Mon Garçon
A ma grande surprise, la salle a presque fait le plein, avec un public plus diversifié que ce à quoi je m'attendais. En gros, ça allait de 7 à 77 ans. C'est d'autant plus étonnant qu'il s'agit d'un film quasi expérimental, avec certes quelques pointures à l'affiche.
Je pense que c'est aussi le sujet qui a attiré ce monde. Il est question de l'enlèvement d'un enfant, mais aussi d'un couple divorcé et d'un père qui a privilégié son travail. Les deux parents sont d'ailleurs magnifiquement interprétés. Dans la première partie, c'est Mélanie Laurent qui sort du lot. Dans la seconde, Guillaume Canet occupe presque en permanence l'écran, avec talent.
Christian Carion est l'un des réalisateurs français capables de proposer du divertissement populaire de qualité. On l'a vu avec Une Hirondelle a fait le printemps, Joyeux Noël (déjà avec G. Canet), L'Affaire Farewell (encore avec Canet) et En mai, fais ce qu'il te plaît. En terme de mise en scène, c'est un modèle de ce qu'il est possible de faire avec peu de moyens (mais sans que le film soit cheap). L'idée de filmer en gros plan les occupants des véhicules, de l'intérieur, en laissant floue à l'écran la vision du pare-brise (et du paysage au-delà) est très bonne. En extérieur, Carion n'abuse pas de la caméra à l'épaule. Enfin, il intercale des extraits de vidéos tournées par la mère du garçon. La solution de l'énigme se trouve peut-être à l'intérieur de celles-ci.
Cependant, les gendarmes qui mènent l'enquête sur la disparition de Mathys ne privilégient pas cette piste. C'est dans l'activité professionnelle du père qu'ils voient une possible explication. Du coup, ce dernier décide de mener sa propre enquête. La caméra se fait subjective, nous mettant dans les pas (voire dans la tête) de ce père déboussolé, mais déterminé à retrouver son fils.
Cela donne un très bon suspens, tendu du début à la fin, sur une musique au poil, avec aussi une très bonne utilisation des sons. Même si je regrette quelques facilités dans la dernière partie, j'ai beaucoup aimé ce thriller filmé au plus près du quotidien.
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Wind River
Ce polar-western un brin sordide a pour cadre les montagnes enneigées du Wyoming, un Etat rural du nord-ouest des Etats-Unis. On y rencontre des cowboys, des Indiens (nous sommes dans une réserve)... et des motos-neige, qui remplacent les chevaux.
Ces derniers, assez rares à l'écran, sont parfois victimes de prédateurs (les pumas, mais aussi les loups). Aux éleveurs du Larzac excédés par les atermoiements des politiques et le baratin des bobos, je recommande l'une des premières scènes, qui montre le héros "s'occupant" de certains dévoreurs de bétail.
Ainsi nous est présenté le personnage principal, Cory Lambert, interprété par Jeremy Renner. Il compose très bien une sorte de monolithe fissuré : ce tireur d'élite, membre du corps des Eaux-et-Forêts, n'arrive pas à surmonter le décès de sa fille aînée... et le divorce qui lui a succédé.
Le meurtre d'une autre jeune femme indienne va lui donner l'occasion de (peut-être) se racheter. Mais l'enquête se révèle difficile. La police indienne, certes de bonne volonté, est dépassée par les événements et le FBI n'envoie qu'une stagiaire inexpérimentée (Elizabeth Olsen, très correcte, dans un rôle stéréotypé), dont cette affaire va constituer une sorte de bizutage. Pour mener à bien l'enquête, il va falloir conjuguer les talents de pisteur de Cory, le procédurisme de Jane et les rares renseignements fournis par les habitants du coin.
Dans le même temps, Cory doit faire son boulot de garde-forestier et traquer une famille de pumas (qu'on finit par découvrir, dans un plan superbe). Cela nous vaut de belles scènes dans les montagnes enneigées. Mais les prédateurs les plus redoutables ne sont pas ceux que l'on croit. Ils sont plus sournois... et plus dangereux pour les humains.
Notons que le réalisateur (Taylor Sheridan, scénariste, entre autres, de Sicario) prend son temps. Le film entremêle les scènes de tension et des moments plus tendres, plus poétiques. C'est d'ailleurs le cas du retour en arrière introduit dans le dernier tiers de l'histoire. Il est à mon avis inutile, puisque, rien qu'avec le jeu des acteurs et la mise en scène, on avait compris que les enquêteurs tenaient le bon bout. Mais il faut bien s'adresser aussi aux spectateurs un peu mous du bulbe... et justifier le basculement dans l'extrême violence. Dans ces contrées reculées, où, en cas de pépin, il est inutile d'espérer l'arrivée de secours, la justice prend parfois un caractère expéditif.
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jeudi, 28 septembre 2017
Hypocrisie catalane
La couverture médiatique de la "question catalane", en France, néglige (en général) certains aspects du problème. Par sympathie pour la ville de Barcelone ou antipathie pour le gouvernement Rajoy, le beau rôle est laissé aux indépendantistes catalans, occultant les motivations de certains d'entre eux.
Le territoire espagnol est divisé en "généralités", qui disposent d'une plus ou moins grande autonomie vis-à-vis du pouvoir central. La Catalogne (tout comme le Pays basque) est très bien dotée, notamment depuis la réforme de 2006. Mais les généralités ne disposent pas des mêmes ressources financières. Leurs habitants n'ont pas le même niveau de vie, mesuré par le PIB/habitant régional. Il varie presque du simple au double, de 15 900 euros en Estremadure (dans le Sud-Ouest) à plus de 30 000 au Pays basque (dans le Nord) :
Madrid, le Pays basque et la Navarre (en rouge) sont les généralités où le niveau de vie est le plus élevé. Accessoirement, on comprend mieux pourquoi la bourgeoisie basque cherche à s'émanciper de la tutelle castillane, puisqu'elle est obligée de contribuer au financement des régions moins riches. On comprend aussi pourquoi les nationalistes basques tiennent tant à fusionner avec la Navarre, où le niveau de vie est comparable.
En France, cela correspond aux régions Pays de la Loire et Paca, dont le PIB/habitant tourne autour de 29 000 - 30 000 euros, derrière Auvergne-Rhône-Alpes (plus de 31 000) et surtout très loin derrière l'Ile-de-France (plus de 52 000 euros).
La strate suivante est composée de... la Catalogne, l'Aragon et la Rioja (en orange), avec un PIB/habitant oscillant entre 25 000 et 27 000 euros. En jaune sur la carte se trouvent les généralités à 20 000 - 22 000 euros par habitant. J'ai laissé en blanc les régions les plus pauvres, où le revenu par habitant est inférieur à 20 000 euros. (C'est donc moins qu'en Guadeloupe, en Martinique ou à la Réunion. L'Estremadure et l'Andalousie peuvent néanmoins se comparer à la Guyane, où quelques poches de prospérité peinent à masquer la relative pauvreté de la majorité des habitants.)
De là à penser que les classes dirigeantes catalanes (et basques) brandissent la cause nationaliste pour se débarrasser du fardeau de la solidarité interrégionale, il n'y a qu'un pas, que très très peu de journalistes et de commentateurs se risquent à franchir...
21:58 Publié dans Economie, Politique étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, europe
mardi, 26 septembre 2017
Le coin des copieurs
C'est le titre d'une rubrique intermittente du Canard Enchaîné, quand l'un des journalistes du Volatile repère un emprunt non sourcé de l'un des ses confrères. Toutes proportions gardées, j'ai eu l'impression de me retrouver dans la même situation ce matin, à la lecture de l'une des "Pitonneries" de Centre Presse, sous le titre "Gazon maudit" :
Il est sans doute inutile de rappeler aux lecteurs de ce blog que c'est dès jeudi dernier (il y a cinq jours, donc) que j'ai évoqué la mésaventure du député aveyronnais. Au passage, l'immodestie dont il a fait preuve au micro de Guillaume Meurice (et pas Meurisse, hein... ce n'est pas le petit-fils de Paul) se comprend si l'on considère la manière dont la majorité des députés pratiquent le football...
Allez, sans rancune les gars, puisque vous me lisez !
20:17 Publié dans Blog, Politique, Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, médias, journalisme, actualité, politique
samedi, 23 septembre 2017
Les "nouveaux" assistants parlementaires des députés aveyronnais
Les députés (ré)élus à la fin du printemps dernier ont constitué leur équipe de collaborateurs. Pour certains, reconduits dans leur mandat, cela fut une formalité. Arnaud Viala (élu de la troisième circonscription, celle du Sud Aveyron) a conservé les quatre personnes qu'il employait sous la précédente législature, l'une d'entre elles étant la compagne de son suppléant.
Par rapport à ses débuts, des changements étaient néanmoins intervenus : Jean-Robert Bosc était retourné auprès du sénateur Alain Marc (qu'il servait quand il était député), un webmestre avait été embauché et un jeune juriste, originaire de la région lyonnaise, avait remplacé une collaboratrice partie poursuivre sa carrière en Ile-de-France.
De son côté, Anne Blanc partait de rien... ou presque. C'est au début du mois de septembre qu'elle a présenté son équipe (constituée de deux, bientôt trois, personnes)... exclusivement féminine. Au début, je pensais qu'elle emploierait au moins un des assistants parlementaires de l'ancienne députée Marie-Lou Marcel (mais pas Bertrand Cavalerie, qui a rompu avec elle)... eh bien non ! Il me semble qu'il a aussi été question d'un jeune homme (qui a participé à sa campagne), finalement très déçu de ne pas faire partie de l'équipe de la nouvelle députée.
Terminons par Stéphane Mazars, qui se serait sans doute bien passé de son récent passage sur France Inter. Il a une petite expérience du monde parlementaire. Il fut le suppléant de la sénatrice Anne-Marie Escoffier, qu'il remplaça au palais du Luxembourg quand elle fut ministre du gouvernement Ayrault, entre 2012 et 2014. Sauf erreur de ma part, quand il avait assuré l'intérim, au Sénat, il avait conservé les collaborateurs d'A-M Escoffier (Thomas Bougerol et Aurélie Gaspard), partis aujourd'hui sous d'autres cieux.
Le nouveau député de la première circonscription a constitué sa propre équipe. Le premier nom à avoir été rendu public est celui de Pierre Bessiere, qui, il y a peu, était seul à figurer sur la fiche de S. Mazars à l'Assemblée nationale :
Ce n'est pas un inconnu de la vie politique aveyronnaise. Comme Stéphane Mazars, il était membre du PRG. C'est l'un des "teyssèdro-compatibles" qui ont figuré sur la liste menée par le maire sortant de Rodez en 2014. Il a d'ailleurs été élu, en 13e position, ce qui lui a permis de siéger aussi au conseil communautaire de Rodez Agglomération... et d'en devenir le 13e vice-président, en avril 2014. (A l'heure où j'écris ces lignes, il en est le 10e.) Quand le député est à Paris, c'est lui qui "tient la boutique" à Rodez... et, par exemple, reçoit des syndicalistes. Cela commence à faire du boulot pour un seul homme. A la mairie de Rodez, il est simple conseiller municipal. Mais, à Rodez Agglo, il est vice-président. Son activité d'assistant parlementaire est-elle à temps plein ? Qu'en est-il de sa profession ? Dans le document de campagne de la liste Teyssèdre (Notre Projet pour 2014-2020), il était présenté comme "cadre bancaire". A-t-on affaire à un nouveau surhomme de la politique ?
Le récent recrutement d'une deuxième collaboratrice pourrait alléger sa tâche. Il s'agit d'Edith Alauzet, juriste de formation. Elle non plus n'est pas une inconnue de la vie politique locale. En 2008, elle figurait (à la 18e place) sur la liste conduite par Jean-Louis Chauzy aux élections municipales. Sur la Toile, on peut encore trouver une vidéo dans laquelle on la voit soutenir son candidat. En matière parlementaire, elle a de l'expérience, puisqu'elle a travaillé notamment pour le sénateur (socialiste) Claude Dilain (en 2011-2012, je crois). En 2012, elle l'a quitté pour entrer au cabinet... d'Anne-Marie Escoffier (tiens donc !), ministre de la Décentralisation, d'abord comme conseillère technique, puis, dès octobre 2012, comme chef de cabinet.
Au sein de l'équipe de la ministre, Edith Alauzet a croisé un certain Maximilien Mézard. Après le départ d'Anne-Marie Escoffier du gouvernement, en 2014, ce jeune homme a trouvé un point de chute dans l'équipe de la ministre du Logement Sylvia Pinel, membre du PRG. Hélas, début 2016, celle-ci a quitté le gouvernement Valls. Le juriste a immédiatement trouvé un poste, au ministère de l'Aménagement du territoire, où venait d'être nommé Jean-Michel Baylet, PDG du groupe La Dépêche et, surtout, président (vingt ans durant) du PRG. Pour Maximilien Mézard, c'était en quelque sorte un retour aux sources, puisque, avocat débutant, il était devenu l'assistant parlementaire du sénateur Baylet. C'est là que je me rends compte que j'ai oublié de mentionner une information : le jeune homme est le fils de Jacques Mézard (lui aussi avocat de formation), aujourd'hui ministre de la Cohésion des territoires, mais auparavant sénateur (PRG) du Cantal. En toute bonne logique, le fils a adhéré au PRG, dont il est récemment devenu l'un des secrétaires nationaux. Il a en charge le pôle "territoire, collectivités territoriales". Le fait que son père soit ministre de la Cohésion des territoires n'a sans doute rien à voir.
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vendredi, 22 septembre 2017
L'un dans l'autre
Ce titre à sens multiple (parfois graveleux) annonce une comédie sociétale qui pourrait s'avérer lourdingue. Elle commence pourtant de manière assez habile, avec ce couple amoureux (incarné par le duo Bourgoin - De Groodt), dont on finit par comprendre la véritable situation conjugale. Comme je n'avais quasiment rien lu sur le film, j'ai apprécié l'effet de surprise.
Un autre atout est la performance de Louise Bourgoin, qui rend totalement crédible le fait que l'esprit d'un homme ait pris possession de son corps et ce, alors que le premier quart d'heure la montre dans un tout autre contexte. Pour les mecs hétéros (et les dames homos), je me permets d'ajouter... qu'elle est dotée d'une poitrine magnifique ! Un grand merci aux scénaristes, qui sont sans doute de fieffés coquins.
Blague à part, depuis Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, je trouve que Louise Bourgoin a pris de la bouteille (professionnellement parlant). On avait d'ailleurs pu s'en rendre compte dans La Religieuse.
Par contre, en face d'elle, Stéphane De Groodt ne tient pas la route. Son jeu est trop stéréotypé, oscillant entre une version contemporaine de Louis de Funès et une parodie d'homme efféminé... Il n'est toutefois pas tout le temps mauvais. Parfois, dans certaines scènes avec Louise Bourgoin, il se passe quelque chose... par exemple lors d'un échange vidéo qui se termine de manière graveleuse.
C'est d'ailleurs l'une des qualités de cette comédie, qui, de temps à autre, ose pousser ses personnages dans de réjouissantes ornières. (Ah, la scène chez la dentiste !) Ça ne va pas bouleverser l'histoire du cinéma, mais cela dit quelques vérités à propos des relations homme-femme, sur un ton léger.
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jeudi, 21 septembre 2017
Stéphane Mazars sur le banc... de touche
Aujourd'hui, les auditeurs aveyronnais de France Inter ont pu reconnaître la voix du député de la première circonscription, dans la chronique de Guillaume Meurice, l'humoriste écolo-marxiste bourré de talent qui intervient régulièrement dans Par Jupiter ! (la nouvelle mouture de "Si tu écoutes, j'annule tout").
Rappelons au passage que ce n'est pas la première fois que l'Aveyron est à l'honneur dans l'émission. En 2015, à deux reprises (en octobre puis en novembre), le couteau Laguiole a été cité dans l'une des mini-fictions qui émaillent le programme.
Cette fois-ci, c'est dans un reportage que le député a été interrogé par le journaliste engagé (sorte d'héritier de Pierre Carles, pour ceux qui connaissent). Il était question d'un match de charité, organisé entre une équipe de parlementaires et le Variétés Club de France... qui a mis une grosse branlée aux élus du peuple.
Notre député aveyronnais (davantage connu pour ses qualités d'endurance) n'a hélas pas eu l'occasion de briller sur le terrain : il s'était blessé à l'échauffement ! Pour la petite histoire, je signale qu'il était prévu au poste de milieu (aux côtés de François Ruffin), comme le précise le Huffington Post :
Ce n'est d'ailleurs pas le seul Aveyronnais figurant sur la liste, puisqu'un peu plus bas, on peut tomber sur le nom d'un autre député rouergat :
Certains esprits sarcastiques relèveront son affectation : "Sans poste défini", un comble pour un élu siégeant dans l'opposition...
Notons qu'au-delà des traits d'humour, Guillaume Meurice a choisi ses cibles, puisqu'il n'a ironisé sur aucun élu de La France Insoumise, préférant tourner en dérision des députés LRM, LR, PS et FN. (Ça, c'est pour ceux qui croient à la neutralité des programmes de divertissement.)
P.S.
La notoriété de Stéphane Mazars ne semble pas avoir encore atteint l'ensemble du pays, puisque, sur la liste des joueurs publiée par le site de France 3 Normandie, le parlementaire aveyronnais est présenté comme étant élu... du Bas-Rhin !
21:08 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, médias, actualité, journalisme, société
samedi, 16 septembre 2017
Que Dios nos perdone
"Que Dieu nous pardonne" est un film de genre, espagnol, sorti cet été, dans la lignée de certains succès de ces dernières années (Balada triste en 2011 et surtout La Isla minima en 2015).
Il est difficile aussi de ne pas voir comme une parenté entre cette œuvre et un autre succès (d'estime) estival : Le Caire confidentiel. Dans les deux cas, des crimes surviennent dans une grande ville (Madrid et Le Caire), en période trouble (des manifestations anti-austérité, la venue du Pape Benoît XVI et le printemps arabe). Dans les deux cas, les policiers ne sont pas des modèles de vertu et l'enquête va être quelque peu entravée.
La particularité de ce polar est son imprégnation catholique : une église joue un rôle important dans l'intrigue et plusieurs personnages vont ressentir le poids de la culpabilité, pour différentes raisons.
Au cœur de l'histoire se trouve le travail d'un nouveau duo de policiers atypiques et dépareillés : Alfaro le sanguin (Roberto Alamo très convaincant), l'intuitif, parfois la brute (mais quand même un bon flic) et Velarde le bègue, le minutieux, l'intellectuel limite autiste, qui vit dans un appartement sans télévision, entouré de ses 33 tours. Dans le rôle, on retrouve l'excellent Antonio de la Torre (déjà remarqué dans Balada triste, Amours cannibales et... La Isla minima), qui nous la joue un peu façon Dustin Hoffman dans Rain Man.
Avis aux âmes sensibles : c'est assez cru, sans toutefois tomber dans le gore. Le réalisateur ne nous cache pas les aspects sordides d'une enquête criminelle, en particulier l'autopsie des victimes âgées... ce qui a provoqué quelques émotions dans la salle, en majorité remplie de spectatrices du troisième âge !
Notons que le film prend son temps (2h05), aimant musarder en chemin, histoire de nous montrer à quel point la vie privée des flics investis dans leur boulot n'est pas une partie de plaisir. C'est aussi l'occasion de mettre en scène certains aspects de la société espagnole contemporaine. Tout bon polar est une tranche de vie... avec un "bon" méchant, que l'on découvre vraiment assez tard. Il est incarné par un jeune acteur talentueux. A cela s'ajoute une bonne musique, propre à souligner la tension qui monte. C'est de surcroît adroitement filmé, avec une tendance à choisir des angles de prise de vue inhabituels.
Pour les amateurs de films de genre, c'est une découverte à ne pas manquer.
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jeudi, 14 septembre 2017
Macron et les "fainéants"
La polémique née d'une formule extraite d'un discours prononcé par Emmanuel Macron devant l'Ecole française d'Athènes est révélatrice de la mauvaise foi (ou de l'inculture) de certains commentateurs politiques... et des médias qui leur font écho. (Le lien précédent mène à une version qui resitue la phrase dans son contexte.)
Prenons un peu de recul. Le président de la République française s'est rendu en Grèce, le maillon faible de la zone euro, gouverné par Alexis Tsipras, un (ex ?)gauchiste qui tente de réaliser depuis deux ans la quadrature du cercle : concilier les aspirations de son électorat avec les exigences de l'UE... et le merdier laissé par ses prédécesseurs. Même s'il n'est pas de la même sensibilité qu'Emmanuel Macron, il peut avoir besoin de son appui au moment de négocier avec la Commission européenne et le FMI. De son côté, le président français est en quête de tous les soutiens possibles pour tenter d'infléchir la politique communautaire sans susciter les foudres allemandes.
Au passage, la polémique a fait disparaître des écrans-radars le précédent discours d'E. Macron, très enlevé, qu'il a prononcé sur la colline de la Pnyx, le lieu où jadis se réunissait l'Ecclésia, l'assemblée des citoyens athéniens. C'est un éloge vibrant de la construction européenne, éloge qui n'interdit pas la critique. Le président français y lance aussi une petite pique contre les anciens dirigeants grecs et défend la souveraineté contre les souverainistes.
Mais, depuis plusieurs mois, il semble qu'on tente d'habituer le public à ne garder en mémoire que de courtes formules sorties de leur contexte. Ainsi, le terme de "fainéants" a été tordu pour être retourné contre Emmanuel Macron. La phrase d'origine est : "Je ne cèderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes." Alors que les deux derniers termes désignent ouvertement certains de ses adversaires politiques, il s'est trouvé des commentateurs pour faire semblant de croire que le premier terme ("fainéants") s'adressait à une tout autre catégorie de personnes, à savoir les chômeurs et les travailleurs modestes.
Il faut dire que l'actuel président (et ancien ministre) est une cible facile pour les déformateurs professionnels. Ce n'est pas un démagogue et il a parfois la langue qui fourche : il est maladroit (mais pas haineux, contrairement à nombre de ses adversaires)... et ne recule pas devant une formule qui risque de soulever une polémique. On l'a vu avec les employées de Gad, qualifiées (mais pas insultées) d'illettrées, soulignant que c'était un frein à leur reconversion. Les réactions outragées ont confondu illettrisme et analphabétisme. Or, tous ceux qui ont un tant soit peu étudié le marché du travail savent que l'un des principaux handicaps de certains chômeurs est leur manque de culture générale et leur difficulté à comprendre (et non pas déchiffrer) un texte.
Quelques mois plus tard, c'est une altercation à Lunel qui a été montée en épingle. Là encore, de courts extraits ont été choisis plutôt pour nuire au ministre. Je conseille d'aller regarder (et écouter) une séquence (non coupée) d'environ 20 minutes, beaucoup plus révélatrice. Le type âgé qui accroche E. Macron est de toute évidence un partisan de J-L Mélenchon, qui tente de se faire passer pour un Français ordinaire et coupe régulièrement la parole au ministre. Quant au jeune homme qui l'accompagne, il semble très frustre et c'est lui qui interpelle E. Macron sur son costume (vers 2 min 25), s'attirant en réponse la remarque du ministre, qui jaillit comme une réplique de défense face à une attaque inattendue.
Cela nous ramène aux "fainéants" du récent discours en Grèce. En réalité, quiconque suit un peu la vie politique française depuis quelques années sait que ce terme ne désigne pas des travailleurs modestes, pas plus que des chômeurs. Dès 2015, Emmanuel Macron l'a utilisé pour s'en prendre à une gauche bien-pensante et adepte de la politique politicienne. A travers ce terme, c'est la paresse intellectuelle qu'il dénonce. Mais, comme de nombreux journalistes sont des partisans de cette gauche-là (ou trop fainéants pour effectuer des recherches de base ?), ils se gardent bien de le rappeler à leurs lecteurs/auditeurs/téléspectateurs, préférant laisser le populisme prospérer sur l'ignorance.
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lundi, 11 septembre 2017
Seven Sisters
Ces sept sœurs (comme on n'a pas voulu le traduire en français) sont toutes incarnées (à l'âge adulte) par Noomi Rapace, révélée à l'international par la première adaptation de Millenium et qui a depuis dû souvent se contenter de seconds rôles, quand elle n'occupait pas le devant de la scène dans de médiocres productions comme Conspiracy.
C'est dire si le film repose sur sa performance d'actrice (bien complétée par celle de Clara Read, qui interprète les septuplées enfants). A cela s'ajoutent d'impressionnants effets spéciaux... essentiellement français, avec des contributions britanniques et indiennes. Cette coproduction belgo-américano-roumaine est donc marquée du sceau de la mondialisation... sous les auspices de la défiscalisation belge... et des "opportunités de tournage" danubiennes.
Mais ne boudons pas notre plaisir. L'habillage numérique est très réussi. Les doublures sont bien utilisées et les scènes de baston sont haletantes. Quatre sont à retenir. Sur les deux qui ont lieu dans l'appartement principal, j'ai préféré la première, vraiment sauvage par instants... ce qui n'empêche pas la quasi-restauration à l'identique dudit appart, dont la porte d'entrée retrouve rapidement toute sa splendeur. (Il y a quelques invraisemblances dans cette histoire pourtant bien ficelée.) La bagarre chez le collègue de l'héroïne mérite aussi le détour, avec une conclusion qu'un-e cinéphile averti-e sent venir. On peut faire la même remarque à propos du combat dont les toilettes pour dames sont le théâtre : c'est très bien mis en scène, mais assez prévisible, jusque dans le retournement qui s'inspire un peu de ce qu'on a vu récemment dans Alien : Covenant. (C'est d'autant plus cocasse que Noomi Rapace fut tête d'affiche de Prometheus, l'épisode précédent.)
Le scénario ménage suffisamment de mystère pour soutenir l'intérêt pendant deux heures (qu'on ne sent pas passer). Les sept sœurs ne sont pas les seules à avoir un secret. Plusieurs d'entre elles vont devoir découvrir ce qui se cache derrière la politique de l'enfant unique initiée sur cette Terre surpeuplée... jusqu'au coup de théâtre, que là aussi on sent venir. Soyez bien attentifs aux premières scènes, qui mettent en parallèle les sept gamines et les sept adultes, que le grand-père a voulu aussi originales de tempérament qu'elles étaient semblables physiquement. On nous réserve même une ultime surprise, qui pourrait laisser présager une suite. La charpente de l'intrigue m'est apparue tellement solide que j'ai pensé que c'était l'adaptation d'un roman d'anticipation. Apparemment, non.
22:48 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
vendredi, 01 septembre 2017
7 jours pas plus
On peut tenter de définir ce film par ce qu'il n'est pas. Ce n'est pas une énième comédie mettant en valeur un Benoît Poelvoorde cabotineur. Ce n'est pas non plus une bluette centrée sur la relation possible entre Jeanne et Pierre. Enfin, ce n'est pas une oeuvre militante lourdingue sur la dure condition des migrants originaires des pays en développement. Mais c'est un peu de tout cela.
Commençons par Pierre (Poelvoorde, à la fois drôle et émouvant), un vieux garçon qui gère une quincaillerie peu prospère. C'est un maniaque, chez qui chaque chose doit être à sa place. Méfiant, il compte le nombre de vis présentes dans la boîte qu'il a commandée à son grossiste... qui l'arnaque un peu. Ses (rares) colères fulgurantes sont très drôles. Mais, au fond, c'est un brave type.
Pour rompre sa solitude, il y aurait bien Jeanne (Alexandra Lamy, lumineuse), qui lui fait ostensiblement du gringue. Elle lui plaît bien, mais nouer une relation avec cette femme conduirait Pierre à changer profondément la rassurante monotonie de son quotidien.
Quoi qu'il en soit, celle-ci est bouleversée par l'arrivée d'Ajit (interprété par Pitobash, une révélation), un Indien du Bengale qui cherche à rejoindre son oncle... du moins c'est ce que l'on finit par comprendre à force de gesticulations et de traductions plus ou moins fiables. Le périple de Poelvoorde pour trouver un interprète ne manque pas de sel... et il est révélateur des préjugés des Européens de base sur le sous-continent indien. Le quincailler va comprendre que, bien qu'ils se ressemblent physiquement, Indiens et Pakistanais peuvent différer dans bien des domaines. Il en est de même pour les Indiens eux-mêmes, un hindiphone ne comprenant pas un bengaliphone habitant pourtant le même pays. Ne parlons même pas des Sri Lankais !
L'autre source de cocasserie est le choc des cultures entre l'Indien et le Français. Les deux hommes, très différents en apparence mais faits du même bois, vont petit à petit s'apprivoiser. Le rapport de force va un peu s'inverser. L'Européen bien installé dans sa vie est immature sur le plan affectif, alors que l'Indien dévoile petit à petit des trésors de créativité.
Cela se traduit à l'écran, avec quelques scènes animées (façon théâtre d'ombre) qui donnent du piquant à l'intrigue. Cependant, toute l'histoire n'est pas d'une vraisemblance absolue (et la vision de la police est très manichéenne). On est souvent proche du conte, à l'image de la première scène, qui finit pourtant de manière ironiquement inattendue. On n'en comprend la totale signification que vers la fin, tout comme on saisit l'importance du passe-temps de Pierre, qui découpe dans la presse des articles évoquant des faits divers improbables.
C'est donc un "petit" film, subtilement drôle et humaniste, très bien joué.
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mercredi, 30 août 2017
Petit Paysan
Cet agriculteur a repris la ferme de ses parents (restés vivre à proximité) et élève une trentaine de vaches laitières (des Prim'Hostein), en Haute-Marne (entre Paris et la Lorraine). On le suit dans le quotidien du travail de paysan, du soin aux bêtes à la gestion du stock fourrager, en passant par la traite. On assiste aussi à une mise-bas, à laquelle le jeune homme (35 ans) doit faire face seul, un peu comme l'héroïne d'Une Hirondelle a fait le printemps avec ses chèvres.
La comparaison entre les deux films ne s'arrête pas là. Le cheptel de Pierre va être touché par un mal mystérieux, semblant atteindre les animaux au hasard. Il veut protéger son troupeau, menacé d'un abattage total si la maladie (la fièvre FHD dans le film) est détectée. Cette maladie n'existe pas : elle est un substitut de l'encéphalopathie spongiforme bovine (dont les symptômes sont différents), qui a frappé l'ancien troupeau de Michel Serrault dans Une Hirondelle.
Cette fiction a donc un caractère documentaire et elle mêle deux époques : celle des années 1990 (pour la crise de la vache folle) et la nôtre, qui voit un agriculteur recourir à des applications professionnelles sur son ordiphone, un autre utiliser quotidiennement internet et un dispositif pour surveiller à distance ce qu'il se passe dans son étable. L'influence du passé se voit à travers l'exploitation du héros, très modeste. De nos jours, on ne laisserait plus s'installer en élevage conventionnel un jeune agriculteur disposant d'un troupeau de seulement 30 vaches, surtout depuis la fin des quotas laitiers.
Au fur et à mesure que l'intrigue se déploie, l'aspect documentaire cède la place à une sorte de thriller rural. Pierre (formidable Swann Arlaud, déjà vu dans Michael Kohlhaas, Ni le ciel ni la terre et plus récemment Une Vie) va se murer dans le mensonge et le déni. Il veut s'en sortir tout seul, ne comptant à la rigueur que sur l'appui de sa sœur vétérinaire (Sara Giraudeau, très bien). Sans rien révéler, je peux dire que cela va le mener assez loin, à tel point que jusqu'à la fin, on se demande comment le réalisateur va conclure son récit.
C'est très prenant, très fort, très noir aussi, avec d'excellents interprètes. Outre ceux que j'ai déjà cités, on peut mentionner Isabelle Candelier (la mère), Bouli Lanners (le paysan belge complotiste), Marc Barbé (le responsable DSV) ou encore India Hair en boulangère qui en pince pour le jeune paysan. (On peut la voir occuper un rôle plus important dans Crash Test Aglaé.)
C'est de surcroît bien filmé, avec une attention toute particulière portée aux vaches (et au veau, qui devient l'animal de compagnie du héros). Dans ma jeunesse, chez mes grands-parents, j'ai côtoyé ce genre de bêtes, dont on a fait des "pisseuses de lait". (J'ai encore des souvenirs des moments où j'allais nourrir les veaux avec ma grand-mère.) Je crois qu'elles n'ont jamais été aussi bien filmées. C'est aussi un hommage au travail du paysan, un besogneux qui aime ses bêtes... peut-être plus que tout.
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mardi, 29 août 2017
Une rentrée sans faute ?
C'est la question que je me suis posée en regardant la page d'accueil de mon "quotidien de référence" :
Vous ne remarquez rien ? Laissez-moi vous aider :
Juste au-dessus du crâne du ministre, on peut voir la date de la leçon donnée dans cette école primaire d'outre-mer. Le nom du mois (août) est écrit sans l'accent circonflexe... un comble quand on se rappelle que l'une des principales missions de l'école est d'enseigner la lecture et l'écriture du français !
J'entends certains mauvais esprits dire que l'enseignant-e ne fait là qu'appliquer les consignes de la prédécessrice de Jean-Michel Blanquer, Najat Vallaud-Belkacem, qui a voulu remettre au goût du jour la pseudo-réforme de l'orthographe dont presque plus personne ne voulait. L'accent circonflexe fut l'objet de débats particulièrement animés. Contre l'évidence et l'histoire de la langue française, le ministère prône l'abandon dudit accent sur le i et le u (sauf exception).
Pourtant, cet accent est porteur de sens. Il témoigne (comme nombre d'accents présents en français) de l'origine du mot, comme le précise le Trésor de la langue française (qui ne reconnaît que la graphie "août") : le latin augustus (que l'on retrouve dans l'anglais August), devenu agustus, le premier s finissant par disparaître pour laisser place à l'accent circonflexe.
Le plus cocasse est que le/la journaliste qui a légendé la photographie (dans la version accessible aux abonnés) a appliqué l'ancienne règle, puisque le nom du mois (encadré en rouge sur la seconde illustration) est écrit avec l'accent ! Jean-Michel Blanquer, qui semble vouloir jeter par la fenêtre l'héritage (très contestable) de sa prédécessrice, ferait bien d'étendre le nettoyage d'été à l'enseignement de l'orthographe.
13:10 Publié dans Politique, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, france, société, presse, médias, journalisme
samedi, 26 août 2017
Les Proies
Opération casse-gueule pour Sofia Coppola (réalisatrice un peu surestimée chez nous) : proposer une nouvelle traduction cinématographique du roman jadis adapté par Don Siegel avec Clint Eastwood. L'idée est de montrer l'histoire du point de vue des femmes, le virilissime Clint étant remplacé par le métrosexuel Colin Farrell.
Celui-ci remplit bien son office : il incarne (au départ) l'objet du désir (ou de la curiosité) des personnages féminins. La première à "s'occuper" de lui est la directrice du pensionnat, interprétée par Nicole Kidman (très bien dans le rôle, même si ses "retouches" esthétiques lui donnent parfois un aspect spectral). La scène de la toilette est emblématique du désir que le corps du jeune homme suscite chez cette femme mûre, qui ressent à nouveau des émois qu'elle croyait disparus. Mais elle sait garder le contrôle, trouvant d'autres satisfactions dans l'éducation des jeunes filles et le respect de certaines règles. (Un psy vous dirait qu'elle est parvenue ainsi à sublimer sa frustration sexuelle.)
Mais, en réalité, la première à entrer en contact avec le soldat yankee est Amy, la gamine de dix ans qui trouve le blessé dans le bois situé à proximité du pensionnat. Le caporal McBurney (qu'on suppose bien "burné"... il fallait la faire) va incarner à ses yeux à la fois la victime blessée (que son éducation chrétienne conduit à aider) et un substitut de père ou de grand frère. La jeune actrice (Oona Laurence) est formidable... et j'adore ses nattes !
Dès le début, on sent qu'une relation particulière pourrait naître entre le caporal et Edwina, qui doit avoir à peu près son âge, mais demeure célibataire, sans doute à cause de la guerre. Coppola a confié ce personnage clé à Kirsten Dunst (qu'on a revue récemment dans Midnight Special et Les Figures de l'ombre), son actrice fétiche et peut-être son alter-ego devant la caméra. L'ancienne égérie des ados confirme qu'elle a pris de la bouteille.
Sa principale rivale n'est pas la directrice du pensionnat mais Alicia, une adolescente dans tout l'éclat de sa beauté... et dans l'attente de l'homme qui saura la saisir. Le rôle semble avoir été écrit pour Elle Fanning, qui occupe peut-être la place qui aurait été celle de Kirsten Dunst il y a quinze ans.
Les autres personnages sont au second plan, mais bien caractérisés. On a la charmante jeune pianiste, très hostile aux Nordistes à cause desquels sa famille a tout perdu. Il y a aussi un petit laideron timide, imprégné de religion... mais encore plus curieuse de découvrir le nouvel arrivant ! Toutes ces femmes/filles doivent concilier l'expression de leurs sentiments avec la bienséance qu'on leur a inculquée et qui reste de mise dans le pensionnat. C'est aussi une œuvre sur les apparences et l'hypocrisie.
C'est bien filmé, de manière classique. L'intrigue prend son temps, ce qui a dérouté certains imbéciles appartenant sans doute à la confrérie des handicapés de l'ordiphone. On est ici au XIXe siècle (en 1864). Le téléphone n'existe pas encore. Les nouvelles sont transmises avec lenteur. Du coup, le moindre détail de la vie quotidienne prend une grande importance.
Plusieurs scènes sont particulièrement bien troussées. J'ai notamment en mémoire le premier dîner qui réunit le caporal et les femmes. Au moment du dessert, celles-ci (qui ont déployé d'importants efforts vestimentaires en l'honneur de leur "invité") rivalisent pour se faire bien voir du jeune homme. Il y a celle qui a réalisé le gâteau, celle qui en a conçu la recette, celle qui a cueilli les pommes... et celle dont c'est le dessert préféré ! Très drôle aussi est ce dialogue entre femmes, dans le salon, où il est question de champignons. Je ne peux pas trop en dire, mais sachez que la manière dont intervient une petite ingénue vaut à elle seule la vision du film...
Sans que cela soit le chef-d’œuvre de l'année, Les Proies permet de passer un très agréable moment.
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jeudi, 24 août 2017
Lumières d'été
Jean-Gabriel Périot (auquel on doit le médiocre Une Jeunesse allemande) mêle ici fiction et documentaire pour parler d'Hiroshima et de ses conséquences.
Dans la salle où j'ai vu le film, il était précédé d'un court-métrage du même auteur, 200 000 fantômes, constitué d'un diaporama construit à partir de la superposition de vues du Dôme de Genbaku, le seul bâtiment resté debout au niveau de l'épicentre de l'explosion atomique. En fond sonore, on entend un poème dit en anglais (et non traduit). Le concept de base est intéressant, mais le résultat manque de lisibilité. Les images défilent trop vite et pas dans un ordre strictement chronologique. On comprend quand même que les vues présentent le Dôme avant l'explosion, juste après et dans les phases de reconstruction de la ville.
Le film en lui-même démarre ensuite, par une séquence dont tout le monde a parlé : le témoignage d'une hibakusha, une rescapée de l'explosion atomique. J'ai beau avoir beaucoup lu et vu sur le sujet, j'ai été saisi par les paroles de cette vieille femme digne. J'ai repensé au formidable manga Gen d'Hiroshima, dont l'auteur Keiji Nakazawa était (il est mort en 2012) un autre rescapé du bombardement. Cette séquence est d'autant plus réussie que le témoin est... une actrice.
Le réalisateur du documentaire, un Japonais qui vit à Paris, sort quelque peu bouleversé de cet entretien. Il se trouve dans le parc de la Paix lorsqu'il fait une curieuse rencontre : Michiko, une jeune femme en kimono, délicieusement désuète, qui semble en savoir beaucoup sur la ville d'Hiroshima et les conséquences de l'explosion atomique. Voilà qu'on nous embarque dans une déambulation romantique, à pieds, en train, en ville, au bord de la mer. On assiste à une partie de pêche, un repas entre amis, une cérémonie en l'honneur des ancêtres et un concours de lueurs. Même si on comprend assez vite qui est la jeune femme, c'est assez inattendu, plein de délicatesse et de poésie, culminant dans une scène de chant indescriptible.
Certains critiques ont beau faire la fine bouche, j'ai été très touché par cette histoire, portée par deux actrices formidables : Mamako Yoneyama et Akane Tatsukawa.
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mercredi, 23 août 2017
Nés en Chine
Ce documentaire est produit par Disneynature, auquel on doit entre autres Félins, Grizzly, Au Royaume des singes et même cette année L'Empereur. Les cinéphiles avertis remarqueront d'ailleurs quelques parentés entre ce film et certains de ses prédécesseurs.
C'est dû au choix des animaux suivis par les caméramans. A l'écran, on voit principalement les singes dorés, les pandas, les panthères des neiges et des sortes d'antilopes. On croise aussi des grues du Japon (en Chine !), quelques rapaces, des yaks, des moutons, un loup... et un panda roux (qui ressemble davantage à un raton-laveur ou à un renard qu'à un panda), le célèbre emblème du navigateur Mozilla Firefox.
Actualité oblige, nombre de spectateurs vont se ruer dans les salles pour voir des pandas en liberté (c'est quand même mieux que dans un zoo). On suit une mère et son bébé, que l'on voit grandir, tâtonner, s'aventurer... jusqu'à devenir autonome :
Du côté des singes, la cellule familiale prend la forme d'une tribu, dont sont progressivement écartés certains mâles. L'un d'entre eux a retenu l'attention des preneurs d'images. C'est un jeune qui, dans un premier temps, va préférer la vie dans le groupe de mâles turbulents (voire facétieux), avant de tenter de regagner le cocon familial :
Maternité et famille sont encore à l'honneur (on est chez Disney, ne l'oubliez pas) avec les antilopes, dont on nous explique les étranges migrations saisonnières, avec les dangers qu'elles comportent :
Mais les séquences les plus emballantes sont sans conteste (pour moi) celles qui mettent en scène les superbes panthères des neiges, ces gros chats à longue queue et aux énormes pattes arrière :
La mère a fort à faire pour nourrir ses deux petits, les protéger des prédateurs et défendre son territoire contre ses congénères menaçants. A la base, j'aime les félins, mais là, je suis comblé. Les prises de vue sont exceptionnelles ; on suit les évolutions tout en souplesse de la redoutable chasseuse, qui ose parfois s'attaquer à du gros gibier.
Les images sont de grande qualité, avec des gros plans magnifiques... et des paysages somptueux, qui n'ont pu être filmés qu'au prix de l'abnégation des caméramans. On en a la confirmation dans le mini making-of qui est inséré dans le générique de fin. (Ne quittez donc pas la salle trop vite.) On y découvre aussi des scènes coupées, qui montrent que le choix des animaux-vedettes a dépendu des circonstances... et de la chance.
PS
A lire, sur un site compagnon de Disney, une présentation détaillée du film.
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mardi, 22 août 2017
Bastille Day
Ce film a peu connu les salles françaises, puisque, sorti dans l'Hexagone le 13 juillet 2016, il a été retiré des écrans juste après l'attentat de Nice. Seule la coïncidence au niveau de la date peut expliquer cette mesure, les circonstances de l'acte terroriste étant très différentes dans le film.
Il me semble qu'il a été diffusé à la télévision cet été, mais je me le suis procuré à l'occasion d'une opération "4 DVD pour 20 euros", dans une grande surface. Cela ramène le coût unitaire à 5 euros... et j'ai pu visionner le long-métrage en version originale sous-titrée, ce qui m'a permis de constater que la majorité des dialogues est en français.
C'est d'abord un (assez) bon film d'action, qui pioche dans la saga Jason Bourne, dans la trilogie Taken et peut-être aussi dans Equalizer. On a son lot de bastons, de poursuites en voiture (plus une sur les toits, très réussie), de trahisons. Les rues de Paris sont bien utilisées.
Le problème est l'incohérence du scénario. On a appliqué un schéma états-unien à la France : l'attentat est le fruit d'un complot mêlant policiers et hauts fonctionnaires et non pas l’œuvre de terroristes islamistes. C'est totalement irréaliste... et en contradiction avec les faits, que l'actualité ne cesse hélas de confirmer. Ceci dit, la mise en scène des tensions communautaires n'est pas si mal que cela, même si l'on sent de quel côté cela penche.
Du côté de l'interprétation, ce n'est ni très bon ni très mauvais. C'est stéréotypé et professionnel. Je sauverai Charlotte Le Bon (remarquée dans Le Secret des banquises), qui nous livre une vraie composition, alors qu'Idris Elba nous la joue gros-dur-indestructible-qui-a-quand-même-un-coeur (comme dans La Tour sombre). Si l'on arrive à faire abstraction des a priori merdiques du scénario, on peut apprécier la mécanique des scènes d'action. Mais il n'y a pas de quoi sauter au plafond.
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dimanche, 20 août 2017
La Tour sombre
C'est l'histoire d'un gamin orphelin de père et dont la mère est un clone de Scarlett Johansson. Il est doué pour le dessin, qui lui sert à exorciser ses cauchemars... sauf que ce ne sont pas des cauchemars, mais des visions. Le gamin a un shining surpuissant, qui lui fait entrevoir l'entre-deux-mondes, où règne Walter, un méchant sorcier (Matthew McConaughey, très vilain, mais plutôt bien fringué), qui veut conquérir la Terre. Pour cela, il doit détruire la Tour sombre, à l'aide des pouvoirs qu'il extirpe d'enfants surdoués.
Nikolaj Arcel (remarqué naguère pour Royal Affair) s'est donc lancé dans l'adaptation de certains des bouquins de Stephen King. Vu la tendance à Hollywood ces temps-ci, cela aurait pu donner trois films de plus de deux heures chacun. On nous a ficelé cela en un seul long-métrage de moins d'1h40. Du coup, l'intrigue est réduite au corps principal, s'évitant toute digression superflue. Les fans pourront le regretter, mais cela a l'avantage de resserrer l'histoire, pour donner un film d'action-épouvante tendu et maîtrisé.
On ne s'embarrasse pas de fioritures, avec un héros (Idris Elba, doté d'une expression et demie) qui est un mélange de chevalier de la Table ronde et de Lucky Luke... et qui possède une fulgurante capacité de guérison ! La scène emblématique est celle de son combat épique contre les horribles sbires de Walter, qu'il va tous dézinguer sans se prendre la moindre égratignure. Il tire dans toutes les positions et, surtout, recharge ses révolvers à la vitesse de la lumière... effets spéciaux garantis !
Les décors sont beaux. On ne nous propose pas de la marchandise frelatée. De surcroît, au détour d'un plan, on peut détecter un effet de mise en scène. On peut d'ailleurs en voir un dès le début, qui nous présente une scène de jeux en famille, qu'on croirait extraite de l'Amérique traditionnelle... jusqu'à ce que le champ s'élargisse. On peut aussi s'amuser à repérer les références à d'autres œuvres, mais je conseille plutôt de se caler tranquillement dans le fauteuil et de se taper une tranche de bon spectacle. Cela sera sans doute vite oublié, mais cela fait agréablement digérer un bon repas.
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samedi, 19 août 2017
Clin d'oeil extrême
Au départ, il s'agit d'une information anecdotique, qui a retenu mon attention. Elle a été publiée notamment par Ouest France, Europe 1 et L'Est Républicain... mais je n'en ai pas trouvé la moindre trace dans les journaux aveyronnais. Pourtant, elle concerne au premier chef l'un des trois députés rouergats, Arnaud Viala (LR).
En plein débat sur la loi pour la confiance dans la vie politique, le député du Sud Aveyron a proposé, le jeudi 27 juillet, d'interdire toute fonction gouvernementale à une personne disposant d'une double nationalité. Cet amendement a bien entendu été repoussé (seuls ont voté en sa faveur des élus LR... et FN)... mais, dans l'Aveyron, les médias locaux se sont montrés étrangement silencieux à ce sujet. C'est peut-être dû aux vacances, au manque de personnel ou tout simplement à la fainéantise de certains journalistes, qui se contentent, sur bien des sujets, de recopier des dépêches d'agence. De mauvais esprits pourraient aussi y voir le désir de ne pas mécontenter un homme politique influent au plan local.
Mais revenons sur sa proposition. En soi, il n'est pas choquant de se poser des questions sur la double nationalité. C'est d'ailleurs un sujet qu'abordait dès le lendemain Le Figaro, à propos... de l'Australie. (Le 15 août, ce fut au tour du Monde.) Là-bas, la loi est encore plus sévère que ce que proposait Arnaud Viala, puisque même les députés et sénateurs ne doivent posséder que la nationalité australienne. C'est une mesure prévue depuis la rédaction de Constitution australienne, en 1901 (article 44). A l'époque, l'Australie comptait un peu moins de 4 millions d'habitants (contre environ 23 millions aujourd'hui). Chaque année, des dizaines de milliers de migrants s'installaient dans le pays. Acquérir la nationalité australienne n'était pas très difficile. La loi électorale voulait éviter que le poids politique des migrants naturalisés et de leurs enfants ne soit trop grand, dans un pays peu peuplé (moins d'un habitant par kilomètre carré à l'époque !). C'était aussi un moyen pour les citoyens blancs d'origine anglo-saxonne (dont les ancêtres étaient arrivés plus tôt dans le pays) de conserver leur suprématie. On peut ajouter qu'il y avait une certaine peur vis-à-vis de l'immigration chinoise.
Ce n'est a priori pas dans cette optique qu'Arnaud Viala a défendu son amendement. Il a cité comme justifications le problème de la double allégeance et l'amélioration de la transparence des revenus, dont il était question au moment du vote de cette loi. Mouais... Cela m'a paru bizarre. Remontons un peu dans le temps. La plupart des derniers gouvernements ont comporté plusieurs membres ayant une double nationalité : Fadela Amara (franco-algérienne) sous Nicolas Sarkozy, Myriam El Khomri, Najat Vallaud-Belkacem (franco-marocaines) et Axelle Lemaire (franco-canadienne) sous François Hollande, Mounir Mahjoubi (franco-marocain) sous Emmanuel Macron. Ces ministres / secrétaires d'Etat se sont-ils signalés par une malhonnêteté ou une incompétence particulière (par rapport aux autres ministres, "mononationaux") ? Peut-on attribuer leurs éventuelles faiblesses à leur double-nationalité ? Pas vraiment. Je ne vais pas me lancer dans une énumération fastidieuse, mais, pour rester dans un domaine stratégique, celui des affaires étrangères, je peux citer au moins deux personnes, de nationalité française uniquement, qui n'ont pas particulièrement brillé dans leurs fonctions : Philippe Douste-Blazy et Michelle Alliot-Marie.
Cette question est donc un faux débat. Leur honnêteté comme leur compétence ne dépendent pas du nombre de nationalités qu'ils/elles possèdent. Combien a-t-on vu de gros nuls et de corrompus possédant uniquement la nationalité française !
Cette proposition nauséabonde d'Arnaud Viala est d'autant plus regrettable que, depuis le début de la nouvelle législature, le député aveyronnais a été plutôt en vue à l'Assemblée. (Il y semble plus actif que lors de son premier mandat.) Peut-être a-t-il eu besoin de prendre ses marques, à ses débuts. Peut-être aussi a-t-il été mis en avant par le groupe LR sur ce projet de loi en particulier. Enfin, depuis qu'est entrée en application la loi votée sous François Hollande, nos élus cumulards (qui étaient à la fois parlementaire, maire et président d'intercommunalité, par exemple) ont dû renoncer à certains mandats et sont donc plus disponibles pour le lourd travail qui incombe à chaque député/sénateur, pour peu qu'ils/elles veuillent bien s'y atteler.
PS
Sur le texte de loi final, Arnaud Viala s'est abstenu, alors que la majorité des membres de son groupe (LR) a voté contre. (Il avait même voté en faveur du premier texte, ainsi que pour celui issu de la commission mixte paritaire, les sénateurs et les députés divergeant sur ce projet de loi). D'un côté, on peut souligner sa relative indépendance, alors que nombre de ses collègues de droite sont restés arc-boutés sur la défense de leurs privilèges. D'un autre côté, on peut regretter la persistance d'une attitude un peu puérile de la part de parlementaires de droite comme de gauche : quand un texte vient de leurs adversaires politiques, même s'ils l'approuvent grosso modo, ils éviteront de voter en sa faveur. Arnaud Viala a été moins audacieux que les deux tiers des élus (de droite) "constructifs", qui ont voté en faveur du projet de loi.
17:45 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, presse, médias, journalisme, société, france
mercredi, 16 août 2017
Memories of murder
L'été est propice à la ressortie de classiques du cinéma, souvent dans une version restaurée. A Rodez, nous avons récemment eu droit à l'étonnant Fight Club (de David Fincher). Cette semaine, c'est au tour d'un des meilleurs thrillers du début du XXIe siècle, Memories of murder, de Joon-Ho Bong, un réalisateur sud-coréen auquel on doit, notamment, Snowpiercer et The Host.
L'action débute dans la campagne sud-coréenne, dans la seconde moitié des années 1980, une époque à laquelle le pays commence à se démocratiser, mais reste contrôlé par les militaires pro-américains. Les policiers du coin, habitués à gérer les petits délinquants, ont un oeil sur les mouvements politiques et ne semblent pas toujours durs à la tâche...
Survient une série de meurtres de jeunes femmes, assez "tordus". Un jeune officier de la ville, rompu aux techniques modernes d'enquête, débarque de Séoul pour prêter main-forte aux policiers locaux. Mais chacun a sa culture et ses méthodes de travail. Ils vont devoir mettre leurs désaccords sous le tapis s'ils veulent résoudre le mystère du tueur en série.
Comme tout bon film de genre, il propose un portrait social de la Corée du Sud, pays très patriarcal, où les forces de l'ordre ont coutume d'arracher les aveux par tous les moyens. La démocratisation en cours exige toutefois que les policiers changent... surtout s'ils veulent trouver le véritable coupable, au lieu de se contenter du premier pauvre type prêt à avouer. Cela nous vaut de beaux portraits de flics, avec leurs faiblesses. On voit aussi émerger le rôle des femmes. L'une des policières est sous-estimée par ses collègues, qui la jugent juste bonne à taper à la machine et apporter le café. C'est pourtant elle qui va découvrir un indice capital pour la résolution de l'énigme.
Au niveau de la mise en scène, c'est brillant. Joon-Ho Bong utilise superbement les paysages (champs, prés, forêt) et l'eau. J'ai rarement vu la pluie aussi bien filmée. C'est d'autant plus important qu'elle joue un rôle clé dans l'intrigue.
Le polar est très bien ficelé. On met longtemps à dénouer les fils et, même à la fin, une incertitude demeure. C'est aux spectateurs de se faire leur propre idée. Cela n'empêche pas le réalisateur de parfois jouer avec nous, comme lorsqu'il filme en caméra subjective le tueur tapi dans la forêt, hésitant entre deux victimes potentielles qui se présentent à lui (un procédé que l'on retrouve dans le récent I Wish).
C'est donc un très bon spectacle, assez long (2h10), qui a été copié en Corée et ailleurs. L'an dernier est sorti en France un gros succès au box-office coréen, The Strangers, un thriller surestimé à mon goût, mais qui doit beaucoup à Memories of murder.
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mardi, 15 août 2017
Fermeture d'un cinéma à Albi
Il y a quelques semaines, la nouvelle est tombée : l'un des trois cinémas d'Albi, le Lapérouse, allait fermer définitivement ses portes au mois de juillet. Les raisons avancées sont le coût des travaux à effectuer et le nombre insuffisant d'entrées. Pourtant, il a été refait à neuf en 2007 (et retouché en 2009, pour le passage au numérique) et sa fréquentation, en hausse ces quatre dernières années, aurait dû permettre son maintien. L'autre raison est le montant du loyer (5000 euros par mois en 2015). Le propriétaire parisien aurait refusé de baisser celui-ci. Déjà, en 2015, un signe avant-coureur était perceptible : la vacance estivale du cinéma, sa fermeture définitive étant envisagée pour la fin de l'année ou l'été 2016. Cela aura pris un peu plus de temps que prévu : début 2016 encore, le directeur des Cordeliers se félicitait de la hausse de la fréquentation et disait ne pas prévoir de fermeture à court terme...
C'est le résultat d'une longue histoire. Il y a une vingtaine d'années, le "marché " cinématographique albigeois était clairement réparti entre deux offres : le grand public aux deux établissements CGR (1 le Lapérouse, déjà, mais pas tout à fait avec la même orientation, et 2 le Tivoli) et l'art-et-essai à la salle Arce de l'Athanor (3), qui faisait référence à l'époque.
Le centre-ville était configuré différemment. On circulait allègrement place du Vigan, où les piétons avaient peu droit de cité, et on entrait à l'Athanor non par le côté mais par le devant (l'entrée actuelle du multiplexe des Cordeliers), légèrement en hauteur, quelques marches menant à un imposant parking de plein air (vite plein la journée en semaine).
Le premier grand changement est survenu en 2004, quand CGR a vendu ses salles (du Lapérouse et du Tivoli) à Cinémovida. Pour les cinéphiles, ce fut une bouffée d'air. D'importants travaux ont été engagés (surtout au Lapérouse) et la programmation art-et-essai a connu une embellie, avec des tarifs attractifs.
Mais, à mesure que le temps passait, on sentait bien que le Tivoli avait besoin de plus que d'un rafraîchissement. Et puis, avec huit salles (4 du Tivoli, 3 du Lapérouse et celle de l'Athanor, rénovée) dont la majorité comportait peu de sièges, l'offre semblait insuffisante. Cinémovida s'est donc lancé dans la construction d'un multiplexe, qui s'insérait dans les travaux programmés à Albi : construction d'un nouveau vaisseau amiral théâtre, déplacement du parking de l'Athanor sous terre, piétonisation partielle (avec création d'une esplanade)... Cela ne vous rappelle rien, amis aveyronnais ? Eh, oui, l'immense chantier du Foirail, qui a conduit à la construction d'une nouvelle salle des fêtes, du musée Soulages et, surtout, à l'inauguration du multiplexe Cap Cinéma, en octobre 2013... plus de deux mois avant son alter-ego albigeois... Nananèreux !
Ceci dit, les Aveyronnais n'avaient pas que des raisons de se réjouir. L'ouverture du multiplexe ruthénois, si elle s'est traduite par une incontestable amélioration de l'offre (en terme de confort, de nombre de films et d'horaires), a eu aussi pour conséquence une augmentation des tarifs. A Albi, Cinémovida restait aux commandes, pour l'instant. De plus, désormais, le Lapérouse était voué entièrement à l'art-et-essai, un pari audacieux et qui faisait d'Albi un pôle cinématographique presque aussi ambitieux que le centre-ville de Toulouse. Toutefois, même après qu'elle fut rentrée dans ses murs (une fois les travaux du multiplexe achevés), la salle Arce de l'Athanor n'a pas retrouvé toute l'ampleur de sa programmation précédente.
Le changement suivant est intervenu assez vite : dès 2014, Cap Cinéma a pris le contrôle de Cinémovida. Cela s'est traduit par une augmentation du prix des places, même si les cinémas d'Albi ont conservé quelques particularités, notamment la pratique du tarif réduit le mercredi et le lundi.
Au niveau des entrées, si, comme je l'ai dit plus haut, le Lapérouse a vu sa fréquentation augmenter (de 25 000 à 45 000 entrées), pour les Cordeliers, l'évolution a été inverse : 290 000 entrées la première année (2013-2014), 282 000 la deuxième (2014-2015) et 275 000 la troisième (2015-2016). C'est dans ce contexte aussi qu'il faut comprendre la fermeture du Lapérouse. Le paradoxe est qu'on a "puni" un établissement qui marchait certes modestement, mais de mieux en mieux, alors que le multiplexe peine à décoller. L'une des pistes à suivre est peut-être l'animation de l'esplanade, avec la récente ouverture du Crokciné.
PS
Les locaux de l'ancien cinéma Tivoli (fermé définitivement lors de l'ouverture du multiplexe des Cordeliers), qui appartiennent aux précédents propriétaires de Cinémovida, seraient toujours à vendre.
PS II
Depuis la fermeture du Lapérouse, Albi ne possède plus que 9 salles intra-muros (les 8 du multiplexe et celle de l'Athanor)... contre 10 à Rodez ! Notons que, contrairement à son homologue albigeois, le multiplexe ruthénois connaît une fréquentation en (légère) hausse : environ 315 000 entrées en 2014, 318 000 en 2015 et 333 000 en 2016.
14:24 Publié dans Cinéma, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
lundi, 14 août 2017
Crash Test Aglaé
Cette Aglaé est une jeune femme souffrant de T.O.C. (et, sans doute, d'un autisme léger). Son obsession compulsive du détail et son obstination font d'elle une excellente technicienne d'un centre d'étude de l'accidentologie automobile. (Dans le rôle, India Hair, déjà vue dans Camille redouble, est formidable.) Mais elle y est considérée un peu comme une bête curieuse. Elle n'a que deux amies, Marcelle, une fan de mots croisés proche de la retraite (Yolande Moreau, épatante), et Liette, la copine du délégué syndical, qui désespère d'avoir un enfant (Julie Depardieu, que je suis ravi de retrouver en aussi bonne forme).
Peu après le début de l'histoire, on apprend que l'usine dans laquelle travaillent les trois femmes va être délocalisée en Inde, alors qu'elle dispose pourtant d'un carnet de commandes bien rempli. C'est l'aspect social de l'intrigue, qui dénonce les effets pervers de la mondialisation des échanges... tout en manifestant une belle ouverture à la diversité culturelle.
Les trois héroïnes vont se lancer dans un improbable périple, de la France métropolitaine à l'Inde, en passant notamment par la Suisse, l'Allemagne, la Pologne, la Russie et le Kazakhstan. Sans trop dévoiler la suite, je peux dire que les trois n'arriveront pas au bout. Entre temps, on aura croisé un milliardaire hypocondriaque, une belle-mère bisexuelle (et bordélique), des musiciens en caravane, un douanier chanteur, un soldat amoureux... et un médecin transgenre ! C'est dire le kaléidoscope de rencontres que nous propose cette histoire invraisemblable, qui tient la route grâce à trois actrices très attachantes, qui rendent totalement crédibles leurs personnages.
On notera que le réalisateur a placé au premier plan des femmes qui ont du charme, mais qui ne sont pas des reines de beauté. On en voit quelques-unes, au détour d'une séquence : la DRH érotomane, la chanteuse du mariage, la directrice polonaise... mais elles se trouvent au second plan, au service des autres personnages.
Le film vaut par la qualité de son humour. Le réalisateur (Eric Gravel) a un vrai sens du cocasse. J'ai davantage ri qu'en regardant Cars 3 ! On sent aussi l'empathie pour tous les personnages. Même le syndicaliste cégétiste, plutôt ridicule au départ, a droit à sa chance. Et puis, à partir du moment où l'héroïne se trouve en Asie centrale, on nous propose de magnifiques paysages, dans lesquels Aglaé va évoluer à pieds, à bicyclette, en moto, têtue comme une mule, obsédée par son idée de retrouver son travail en Inde. (Et quelle superbe scène qui voit Aglaé pédaler sur une route déserte, au milieu d'une pluie de parachutistes !)
Mais, comme tout voyageur le sait, dans ce genre de périple, le chemin emprunté compte souvent plus que le but à atteindre. Jusqu'à la fin, le film continue à surprendre, entre émotion et dérision.
Pour moi, c'est la comédie de l'été !
22:44 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
dimanche, 13 août 2017
Comme c'est Minion !
Les jeunes agriculteurs aveyronnais ne manquent pas d'imagination (ni d'énergie) pour promouvoir leur activité auprès du grand public. L'an dernier déjà, ils s'étaient associés à l'opération "Rodez plage" et avaient organisé, sur un week-end, l'action "Sous les pavés, les prés". Devant le succès rencontré, il a été décidé de la reconduire cette année (samedi 19 et dimanche 20 août), avec un programme toujours aussi alléchant.
Mais c'est un autre aspect qui a attiré mon attention, au Faubourg, plus précisément au rond-point de la Croix-Grande :
Les agriculteurs se sont inspirés des Minions (que l'on peut voir actuellement au cinéma dans Moi, moche et méchant 3) pour attirer l'attention des passants et des automobilistes. Les ruraux sont accoutumés depuis des années à ces sortes de sculptures de paille, dont les citadins vont pouvoir profiter pendant quelques jours.
17:21 Publié dans Aveyron, mon amour, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, occitanie, économie, actualite, société
vendredi, 11 août 2017
Conte d'épicier
Il était une fois un jeune épicier d'ascendance ifriquienne, qui installa son commerce dans la capitale des Rutènes. Il y avait trouvé un bon emplacement et pensait y attirer de nombreux chalands. Ouvert le jour de repos saint, l'épicier permettait à certains indigènes du bourg de croiser des personnes qu'ils n'auraient jamais côtoyées ailleurs. Ces personnes venaient chercher à l'épicerie des produits exotiques ou conformes à ce qu'elles croyaient être la morale religieuse.
Le commerce du jeune épicier connut le succès, qui l'incita à s'agrandir dans la rue du Général. Quelques années à peine après son installation, son activité atteignait les 470 000 ducats. Six années plus tard, elle culminait à presque 680 000 ducats.
C'est alors que la foudre frappa pour la première fois l'épicier. Le Grand Echevin de la capitale des Rutènes décida de réaménager la rue du Général. Le commerce exotique était voué à disparaître. Mais l'épicier ne fut pas abandonné pour autant. Le Grand Echevin, magnanime, lui accorda une compensation de 110 000 ducats.
Contraint de quitter les lieux, le jeune épicier ne voulut pas lâcher la proie pour l'ombre. Il se mit en quête d'un nouvel emplacement, qui fût aussi propice que le précédent à sa lucrative activité. La tâche n'était pas aisée, si bien que le pacte signé avec le Grand Echevin arrivait à son terme sans qu'une solution fût trouvée. Dans son malheur, le jeune épicier bénéficia de la bienveillance du Seigneur des Rutènes, qui prolongea de cinq mois la validité du pacte.
Peu avant le terme ultime, l'épicier crut trouver son bonheur. Dans la Châtellenie voisine de la capitale des Rutènes, un autre commerce avait baissé le rideau, sans que quiconque se fût jusqu'à présent montré intéressé par l'emplacement. L'épicier se manifesta auprès des autorités et, après moult négociations, parvint à un accord avec le propriétaire des lieux.
Deux mois plus tard, la foudre frappa une nouvelle fois l'entrepreneur. Il reçut une missive des autorités de la Châtellenie : l'accord qu'il avait signé n'était plus valable ! Par un curieux effet du Destin, les autorités de la Châtellenie venaient de décider d'acquérir l'emplacement convoité par l'épicier, pour y construire des Logements du Peuple. Ce projet causa quelque étonnement parmi la population, l'emplacement étant depuis des années voué à l'activité commerciale, tout comme les autres parcelles situées autour de la place. Par un autre effet du Destin, quelques semaines auparavant, l'Echevin Principal de la Châtellenie avait obtenu de pouvoir préempter un bien jusqu'à une valeur de 800 000 ducats. D'aucuns ne voient aucun lien entre ceci et cela, mais le jeune épicier se retrouve fort marri.
21:18 Publié dans Economie, Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, occitanie, politique, médias, presse, journalisme
Cars 3
A Rodez, ce film d'animation marche du feu de Dieu. Adultes, enfants et mêmes adolescents se ruent dans les salles pour suivre les (dernières ?) aventures de Flash McQueen et de ses amis. Dans la version française, les oreilles des spectateurs reconnaîtront des familières, celles de Guillaume Canet, Gilles Lellouche, Nicolas Duvauchelle, Samuel Le Bihan, Cécile de France... et d'une nouvelle venue, Alice Pol (vue récemment dans Raid dingue), dans le rôle d'une coach hyper-dynamique... et un peu fantasque. Par son jeu, l'actrice apporte de la fraîcheur à un ensemble très balisé, millimétré même.
Du point de vue de l'animation, il n'y a rien à dire. C'est de la "qualité Pixar", impeccable sur le plan technique, parfois magnifique à l'écran. Les courses sont bien filmées (mais pas forcément très vraisemblables dans leur déroulement). Les carrosseries comme les décors sont superbes. La plus belle séquence est pour moi celle de la course de stock-car, dans un bled paumé, dans la boue, au milieu des red-necks. : c'est virtuose sur le plan de l'animation, riche en humour (pas si fréquent que cela dans le film) et c'est le tournant de l'histoire (je vous laisse découvrir pourquoi).
Comme dans le premier volet, la nostalgie est présente. On sent le regret des courses d'antan, lorsque la débrouillardise palliait le manque de moyens. C'est aussi une leçon de vie : il faut savoir passer la main. C'est donc un film à réserver à des enfants pas trop petits (les moins de six ans présents dans la salle n'ont pas compris grand chose, à mon avis). Moins drôle que Cars 2 (riche en clins d’œil), ce troisième volet clôt la série de manière assez mature.
PS
Les spectateurs attentifs pourront remarquer quelques petites erreurs. Ainsi, lorsque le héros arrive dans le bâtiment créé par son nouveau sponsor, on le voit discuter avec le patron en champ/contre-champ. Mais, alors qu'au début de la scène Flash McQueen commence à pénétrer dans une pièce, on le voit plus tard encore sur le pas de la porte, quand on devrait nous le montrer déjà entré.
Un problème de vraisemblance se pose aussi concernant les grands camions de transport des voitures. Ceux-ci ne sont pas assez larges pour permettre la réalisation d'un demi-tour à l'intérieur. Pourtant, à plusieurs reprises, on voit sortir d'un de ces camions une voiture (notamment McQueen) dans le sens opposé à celui dans lequel elle y était entré.
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