mercredi, 30 janvier 2019
Minuscule 2
Quatre ans après la sortie de La Vallée des fourmis perdues, les petites bestioles sont de retour pour des aventures exotiques, intitulées : "Les mandibules du bout du monde". Cela démarre pourtant en France métropolitaine, dans le Mercantour, où l'on découvre une famille de coccinelles en train de constituer un stock en prévision de leur période d'hibernation. Quand c'est nécessaire, maman coccinelle vient donner un coup de patte à son enfant, embêté par de vilaines mouches.
Pas très loin de là, un entrepôt est l'objet de bien des convoitises. On y retrouve une fourmi noire audacieuse, mais qui doit faire face à ses plus redoutables adversaires : les ignobles fourmis rouges. A l'issue d'une séquence particulièrement rocambolesque, une partie de ce petit monde finit dispersée dans plusieurs colis postés aux quatre coins de la planète.
C'est en Guadeloupe qu'atterrissent deux des coccinelles (le papa et le fiston, semble-t-il). Provisoirement séparés, ils vont devoir affronter de redoutables périls, comme les plantes carnivores, les mantes religieuses... et une drôle d'araignée poilue, dotée du comportement d'un jeune chien fou !
Les coccinelles se font aussi des amis. Le fiston va même connaître l'amour, au sein d'une communauté de congénères tropicaux très curieux. Pendant ce temps-là, deux personnages restés en France décident de partir à la recherche des héros : la fourmi entrepreneuse... et l'araignée (noire) muette, particulièrement imaginative... et mélomane.
C'est sans dialogue... et l'on comprend tout (si l'on est un adulte ; je déconseille le film aux tout-petits, qui risquent de vite décrocher). L'ambiance sonore est chouette (avec d'excellents bruitages), même si j'ai trouvé un peu envahissante la musique d'accompagnement (très élaborée, elle est de Mathieu Lamboley, qui a récemment oeuvré sur Le Retour du héros).
L'intrigue ménage pas mal de rebondissements. On sent ici ou là les influences cinématographiques. L'une des plus belles séquences (dans la tanière des chenilles urticantes) semble d'ailleurs inspirée de Star Wars. Lesdites chenilles vont se révéler particulièrement utiles aux héros, qui veulent empêcher un méchant promoteur de saccager une zone naturelle magnifique. Il y a donc aussi une morale à cette histoire, qui met en valeur l'entraide et l'amitié.
On passe un bon moment, sur un rythme toutefois un peu lent, pour qui connaît les petits films télévisés qui ont révélé cet univers si particulier.
22:57 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
samedi, 26 janvier 2019
Dejax & Baudemont
Les Laurel & Hardy de la télévision française sont de retour sur la Toile. L'an dernier, j'avais déjà(x !) signalé l'existence de "pastilles" humoristiques, sur le site de France 2 : Knock Knock et La Bonne allure.
D'autres vidéos avaient été ajoutées :
- Et pendant ce temps-là, qui joue sur la fascination exercée par le bureau du capitaine Cherif. (On sent venir la chute, mais elle n'en est pas moins savoureuse...)
- La balle perdue, construite sur les stéréotypes attachés aux médecins et aux policiers.
- De fil en aiguille, qui se déroule aussi dans la salle du médecin-légiste, avec l'intervention piquante d'une collègue du commissariat.
- Le sens de l'accueil, qui tourne autour de l'écoute de la musique classique (avec ses conséquences insoupçonnées).
- Effets secondaires, un petit bijou sur le prestige des voix...
- Des durs, des vrais, où l'on retrouve à nouveau Gabriel, l'un des derniers arrivés au commissariat. (Son personnage a pris de l'ampleur dans la saison 6.)
- Le cadeau de Chérif , qui joue sur les connotations sexuelles (humour un peu facile).
- Le sourire de Kader, pas très intéressant au début, mais dont la chute est bien amenée.
L'année 2019 a vu l'arrivée d'une nouvelle brochette de "pastilles" :
- La chanson, où les deux trublions nous proposent... le rap de l'année ! Excellent !
- Tabernacle, où il est fait référence à un personnage qui a (hélas) disparu de la série.
- Fan de, qui joue sur la célébrité et ses conséquences, parfois inattendues.
- Mort vivant, où nos deux trublions manifestent un profond respect pour l'un des "clients" de la salle d'autopsie, client dont on finit par se demander s'il est vraiment décédé... (Vous comprendrez que cette séquence n'avait aucune chance de figurer dans un épisode de la série diffusé à une heure de grande écoute !)
- Dans Mentalist, Dejax se transforme en vétérinaire-ethologue...
- Non anniversaire, une des premières mises en ligne en 2019. On y découvre l'âge du médecin-légiste... qui DÉTESTE fêter son anniversaire.
- Enfin, Les sosies, elle aussi très tôt apparue sur le site dédié, cette année. Alors, qui est le meilleur sosie de Joël Baudemont ? Suspens...
Et bravo à Vincent Primault et François Bureloup, qui incarnent avec talent ces deux indispensables seconds rôles !
20:37 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, actualité, actualités, humour, france, médias
Une figurante très présente
Un an après le bouleversement survenu dans la saison 5 (le départ de Carole Bianic, bien remplacée par Aurore Erguy), la série policière Cherif, diffusée sur France 2, nous ravit avec de nouveaux épisodes. Les scénaristes semblent s'être creusé la tête pour maintenir voire relancer l'intérêt des spectateurs. Par contre, au niveau de la réalisation, on semble user de quelques artifices, histoire de faire des économies.
C'est visible dans certains plans introductifs ou de transition, qui montrent les abords du commissariat où travaillent les personnages principaux. Cela fait plusieurs épisodes que j'ai remarqué que, quasi systématiquement, ce type de plan montre (fugacement) le même personnage, presque toujours habillé de la même manière, parfois dans la même position. C'est une jeune femme au physique avantageux (pour le peu que j'ai pu en juger). La voici au début de l'épisode 7 de la saison 6 :
D'habitude, on la voit descendre les escaliers qui longent le jardin public dont on peut distinguer une entrée dans le coin bas, à droite de la capture d'écran ci-dessus.
Dans le même épisode, on va revoir cette figurante, pratiquement au même endroit (mais pas au même moment de l'action). Observez la partie ensoleillée, en bas, à droite :
On la retrouve à peine une minute plus tard, au même endroit :
Comme peu de temps est censé s'être déroulé (le petit-déjeuner entre Chérif et son protégé, à deux pas de là), il n'y a rien d'étonnant à retrouver la figurante poursuivant sa conversation avec le gardien de la paix, avec une partie ensoleillée presque identique. Dans la rue, davantage de véhicules sont stationnés. Tout cela semble fort logique.
Sauf qu'il y a de fortes chances que, si les deux scènes ont été tournées le même jour, la seconde soit légèrement antérieure à la première. Voici pourquoi :
La scène a réellement été tournée à Lyon, dans le quartier de la Croix-Rousse, à la jonction de la rue Bodin (qui descend face aux spectateurs) et de la place Bellevue... où, au passage, je signale qu'il n'existe pas de commissariat de police. On a juste ajouté une avancée sur le trottoir pour représenter l'entrée, masquant la réelle affectation des locaux.
La rue n'est pas filmée dans le sens sud-nord, comme on peut le constater en observant un plan du quartier :
Ci-dessus, la flèche symbolise les rayons du soleil, les pointillés l'une des limites du secteur ensoleillé. Si l'on compare les deux précédentes captures d'écran où est présente la figurante, on s'aperçoit que c'est dans la seconde que la borne est directement touchée par les rayons solaires (la zone ensoleillée est plus proche des deux personnages qui discutent):
La seconde scène a donc été tournée alors que le soleil était plus à gauche sur l'image, donc plus à l'est en réalité... donc plus tôt dans la matinée. Paradoxalement, c'est la dernière (courte) scène qui fait intervenir la figurante qui semble la plus proche (chronologiquement) de celle située à gauche ci-dessus :
La place de la zone ensoleillée, comme le nombre de voitures garées dans la rue Bodin, correspondent... à plus d'un jour (dans l'histoire) et 9 minutes (dans le film) d'écart.
Aux curieux, je recommande d'être aussi attentifs à la vision de l'épisode 8, où réapparaît la jeune figurante, dans un type de scène déjà présent dans les épisodes précédents : elle descend les escaliers qui font face au commissariat et se dirige vers la rue Bodin :
17:21 Publié dans Loisirs, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, actualité, actualités, médias
mercredi, 23 janvier 2019
Du sang sur les mains des "gilets jaunes"
En ces temps où déferlent violence, fake news et haine anti-flics, il est bon de rappeler quelques faits, sur lesquels les médias n'osent pas insister. Commençons par quelques "infoxications", ces mensonges éhontés véhiculés par nombre de "gilets jaunes" sur les réseaux sociaux (et ailleurs). Depuis la semaine dernière circule un bobard, présentant l'individu ci-dessous comme une récente victime des violences policières :
Sur le coup, on a tendance à compatir : Kevin a l'air d'en avoir pris plein la gueule. Décidément, salauds de flics... sauf que, d'après Les Décodeurs (du Monde), cet individu se prénomme Ty (et pas Kevin), qu'il ne vit pas en France (mais au Canada), que la photographie date de 2016 (et pas de 2019). Le plus cocasse est que son état n'est pas lié à une brutalité policière : il a été victime de... l'explosion d'une cigarette électronique ! Trop forts, les "gilets jaunes" ! 4 mensonges dans une infox !
Un autre bobard a été récemment très partagé. Un manifestant aurait été tué par un tir de flash-ball. La source semblait fiable : le site 20minutes.fr. Ceux qui s'y connaissent un peu ne s'y sont pas laissé prendre : les flash-balls ont été presque partout remplacés par les désormais fameux LBD (lanceurs de balles de défense). De surcroît, un rapide coup d'oeil jeté à la source permettait de réaliser que l'information n'était pas de première fraîcheur : elle date de 2010.
Il est par contre fort instructif d'analyser les circonstances dans lesquelles dix décès sont survenus, depuis le déclenchement du mouvement des "gilets jaunes".
Le 17 novembre 2018, une femme (n°1) participant à un barrage a été renversée par une voiture. La conductrice a été effrayée par le mouvement de blocage. Certes, elle aurait dû rester maîtresse de son véhicule, mais la manière dont les "gilets jaunes" ont mené les blocages a contribué à en renforcer la dangerosité.
Trois jours plus tard, le 20 novembre, un motard (n°2) a percuté une camionnette à l'approche d'un barrage organisé par les "gilets jaunes". Certes, le motard comme le conducteur ont fait preuve d'imprudence. Mais le drame ne se serait sans doute pas produit si le mouvement des "gilets jaunes" avait été plus responsable. (Vous remarquerez que, pour l'instant, les forces de l'ordre ne sont impliquées dans aucun décès.)
Le 2 décembre, ce fut au tour d'un artisan (n°3), qui a percuté un camion à l'approche d'un barrage des "gilets jaunes". Celui-ci semble avoir été particulièrement mal organisé, mettant en danger la vie d'autrui.
Le même jour, c'est un autre décès (n°4) qui a défrayé la chronique. A Marseille, une octogénaire est morte quelques heures après avoir été touchée par une grenade lacrymogène. Là, j'entends les contempteurs habituels des forces de l'ordre jubiler, affirmant tenir la preuve des débordements qu'ils ne cessent de dénoncer. La lecture de l'article (ainsi que celle de ceux publiés par Le Télégramme et Ouest France) invite à plus de prudence. La dame n'est pas décédée sur le coup. Elle est morte lors de son séjour à l'hôpital, de ce qui semble être un choc opératoire (sans doute lié à l'anesthésie). L'enquête étant en cours, on ne peut être totalement certain. En tout cas, la grenade a joué un rôle, puisque, si elle n'avait pas touché l'octogénaire, celle-ci ne se serait pas rendue à l'hôpital, où elle a succombé. Le problème est de déterminer les circonstances dans lesquelles elle a été touchée. Elle se trouvait à la fenêtre de son appartement, au quatrième étage. La grenade est venue des policiers stationnés dans la rue. Or, un lanceur de grenade n'a la précision ni d'un flash-ball ni d'un LBD (et encore moins d'une arme à feu). A cette distance (entre dix et vingt mètres), il est fort probable qu'il s'agisse d'un accident. En bas, les policiers étaient bousculés, certains ont paniqué. Il est fort possible que, dans la volonté de repousser les manifestants les plus hostiles, l'un des policiers ait tiré dans la précipitation (voire involontairement), la balle atteignant la vieille dame par accident.
Le 10 décembre, c'est une autre femme (n°5), plus jeune (âgée de 25 ans), qui a percuté un poids lourd à un barrage de "gilets jaunes"... barrage, une fois de plus mal organisé (ou sans souci de protéger les personnes).
Trois jours plus tard, l'homme qui a perdu la vie (n°6) était à peine plus jeune (23 ans). C'était un "gilet jaune", bloquant un rond-point. Il semble qu'il ait effrayé le conducteur d'un poids lourd, qui a cru à une agression. J'ai noté la rapidité avec laquelle les médias ont précisé que ledit conducteur est polonais...
Le lendemain, c'est à la frontière belge qu'un automobiliste de 49 ans (n°7) a percuté un poids lourd bloqué à un barrage des "gilets jaunes".
Peu de temps après, une femme de 44 ans (n°8) a perdu la vie dans une collision, en tentant d'éviter un barrage de "gilets jaunes". Ceux-ci se contrefichent tellement de la sécurité des automobilistes qu'ils emmerdent qu'ils les poussent à commettre des imprudences.
Le 20 décembre, c'est un autre "gilet jaune" (n°9) qui est mort à un barrage. Il y a deux manières de présenter la chose. Soit on dit que c'est la faute du conducteur qui a voulu forcer le passage. Soit on dit que c'est la faute de ceux qui ont illégalement bloqué la circulation, empêchant le routier de faire son travail. (On peut aussi penser que les torts sont partagés.)
Terminons cette liste macabre par un homme de 36 ans (n°10... espérons le dernier), qui a percuté un camion au niveau d'un péage bloqué (une fois de plus) par des "gilets jaunes".
Bilan ? Cette série de décès n'est pas due à une supposée violence policière (même si le doute subsiste dans l'un des cas). C'est d'abord la mauvaise organisation des "gilets jaunes" et le comportement jusqu'au-boutiste de certains d'entre eux qui expliquent ces tragédies. Que dire après cela de ces hypocrites en jaune qui prétendent rendre hommage aux victimes, attribuant l'entière responsabilité au gouvernement ou aux forces de l'ordre... Nous voici revenus aux fake news.
15:03 Publié dans Politique, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : polituque, france, gilets jaunes, actualité, actualités, presse, médias, journalisme, société
samedi, 19 janvier 2019
Holy Lands
L'écrivaine Amanda Sthers a adapté son livre Les Terres Saintes. L'action alterne entre Les Etats-Unis (un New-York très boboïsant), l'Europe (brièvement) et Israël (autour de Nazareth, Tel Aviv-Jaffa et l'agglomération de Jérusalem).
C'est cette partie de l'histoire qui m'a incité à aller voir le film. Harry Rosenmerck, un Américain à la retraite (James Caan, en petite forme) a tout laissé tomber (logement, famille, amis...) pour partir élever des porcs en Israël. Il y rencontre une vive opposition de la part de juifs religieux... et de chrétiens fanatiques, qui veulent mettre la main sur son exploitation, située à un endroit où aurait vécu Jésus.
Les tensions montent d'un degré quand on apprend que l'apprenti-éleveur garde l'un des porcelets... chez lui ! Un jour, l'une des truies, pourvue de douze tétines, a donné naissance à... 13 porcelets. Le plus faible d'entre eux risque de rapidement succomber, ne parvenant pas à se nourrir seul. Notre héros décide de le garder et d'en faire son animal de compagnie. Le voilà en train de nourrir au biberon un goret (une gorette, en réalité) assez docile, qui semble raffoler du lait ! (Même si le contexte est différent, les cinéphiles penseront au Cochon de Gaza.)
Loin, très loin de là, la famille de Harry se débat dans ses troubles existentiels. Le fils aîné est un metteur en scène de théâtre à la mode, qui cherche à adopter un enfant avec son compagnon. Il règle ses comptes familiaux (en particulier avec son père, qui ne communique plus avec lui) dans sa dernière pièce, dont le peu que l'on voit laisse supposer qu'elle est particulièrement intellichiante...
Sa soeur cadette, bien qu'âgée de 34 ans, vit toujours aux crochets de ses parents. Elle est interprétée par une sorte de mannequin qu'on a habillée comme jadis Julia Roberts, quand elle tournait des comédies sentimentales. C'est cette Annabelle qui va tenter de retisser les liens familiaux, se rendant chez sa mère, son frère, puis en Israël, où, à l'issue d'une alerte aux roquettes, sur une plage, elle va fougueusement copuler avec un jeune homme qu'elle vient à peine de rencontrer, dans une ambiance de contrejour esthétisante...
Et la mère dans tout ça ? Elle est interprétée par Rosanna Arquette, qui semble sortir d'une clinique de chirurgie esthétique. (Mais cela semble dans le ton du personnage.) On ne va pas trop l'accabler, puisqu'on apprend rapidement qu'elle développe un cancer incurable. C'est l'occasion pour les spectateurs Frenchies de découvrir que Patrick Bruel participe à cette drôle d'aventure (tournée en anglais et produite par Studiocanal). Il y joue le médecin ami de la famille. (J'ai appris après coup que c'est l'ex de la réalisatrice, qui, dans un premier temps, avait pensé à lui pour jouer le rabbin.)
Vous avez compris que je n'ai pas été emballé par ce produit cultureux... sauf quand l'action se déroule en Israël. Là, c'est (en général) bien réalisé, avec une superbe lumière en extérieur. Les relations entre le héros et le rabbin Moshe Cattan (interprété par Tom Hollander) sont souvent piquantes, parfois émouvantes. Mais cela ne suffit pas à faire de la vision de ce film un plaisir intégral.
12:26 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films
mercredi, 16 janvier 2019
Edmond
Attention, ce film n'est pas un biopic d'Edmond Rostand, mais le récit (un peu romancé) des circonstances dans lesquelles la pièce Cyrano de Bergerac a été écrite et montée, à Paris, à la toute fin du XIXe siècle. La capitale tchèque française forme l'écrin (numérique) de cette histoire, avec un petit côté carte postale.
C'est ce qui m'a fait redouter le pire, au début, d'autant que j'ai un problème avec l'acteur principal, Thomas Solivérès, qui incarne l'écrivain avec une fadeur horripilante. (Il était meilleur dans Sales Gosses.) Fort heureusement, il est entouré d'une brochette de professionnels très compétents, au premier rang desquels je place Olivier Gourmet, excellent en Constant Coquelin, l'acteur charismatique et vibrionnant qui a créé le rôle de Cyrano en 1897. Du côté féminin, j'ai aimé les prestations de Mathilde Seigner en actrice virago et de Lucie Boujenah, qui prouve qu'on peut être "nièce de" et avoir du talent.
Autour d'eux gravite une quantité impressionnante de visages connus, de Clémentine Célarié à Dominique Pinon, en passant par Olivier Lejeune, Lionel Abelanski, Dominique Besnehard et Bernard Blancan. Les amateurs de comédies policières reconnaîtront deux acteurs des Petits Meurtres d'Agatha Christie et le commissaire de Profilage, très bon en tenancier de bar cultivé. Je place à part Simon Abkarian et Marc Andreoni, les producteurs corses du spectacle, dont je laisse à chacun le plaisir de découvrir la principale de source de revenus... Le soir de la Première, assis dans une petite loge en hauteur, ils m'ont fait un peu penser aux deux petits vieux acariâtres du Muppet Show (Statler et Waldorf)... en plus gentils.
Après un début poussif, l'histoire démarre quand Rostand rencontre Coquelin. La première séquence au Moulin Rouge est aussi très réussie. A partir de là, on ne s'ennuie plus. Le scénario fonctionne sur le principe de la mise en abyme : l'intrigue de la pièce de théâtre est un décalque de ce que vit l'auteur. De surcroît, comme l'époque est à la comédie de boulevard (avec notamment Georges Feydeau), l'histoire prend parfois la forme d'une farce, avec personnages hauts en couleur, répliques qui fusent et portes qui claquent.
Le succès de la pièce, hautement improbable au départ, nous est conté dans le détail, l'apothéose se situant lors de la Première, qui s'achève sur le décès du héros (Cyrano). Cette scène est tellement réussie que, pour paraphraser Sacha Guitry, on pourrait dire que le silence qui succède au texte d'Edmond Rostand est encore d'Edmond Rostand.
P.S.
Ne partez pas trop vite, à la fin. Pendant que se déroule le générique, on nous propose plusieurs extraits de pièces et de films, de l'époque de Coquelin à celle de Depardieu, à chaque fois avec un Cyrano différent. On découvre ensuite des photographies d'époque, montrant le vrai visage des personnages qui viennent de quitter l'écran.
23:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Le prélèvement révélateur
Le passage au prélèvement automatique (pour l'impôt sur le revenu) pourrait faire naître des interrogations inattendues chez les salariés qui prendront la peine de lire attentivement leur fiche de paie. Sur celle-ci vont désormais figurer le montant du prélèvement mensuel et le taux auquel il correspond. Or, un rapide calcul permettra aux salariés de découvrir que la somme qui leur est prélevée ne correspond pas au taux affiché... s'ils prennent pour base le "revenu net payé".
Ce mystère trouve son explication dans les subtilités de la fiscalité française (un domaine dans lequel peu de pays peuvent s'affirmer aussi imaginatifs que les mangeurs de grenouilles). Le taux affiché s'applique à une somme supérieure au revenu net payé. Il faut ajouter à celui-ci la CSG non déductible et la CRDS.
Camarades contribuables salariés, vous avez bien lu : nous payons un impôt sur le revenu portant partiellement sur de l'argent que nous ne touchons pas... sur une taxe !
Et ce n'est pas fini, car ce n'est pas un cas isolé. Je vous conseille de lire attentivement votre facture d'électricité (ainsi que celle de gaz, le cas échéant). Dans un premier temps, vous aurez la révélation que le coût de la consommation est inférieur à la somme de l'abonnement et de l'ensemble des taxes que nous payons. Dans un second temps, vous constaterez que nous payons une taxe sur les taxes.
En effet, sur chaque facture pèsent la CTA (contribution tarifaire d'acheminement... un vrai poème, puisque derrière ce nom se cache le financement des retraites des employés d'EDF-GDF !), la CSPE (contribution au service public d'électricité) et les TCFE, qui varient en fonction du contexte local. (Dans l'Aveyron, pour l'une de ces taxes, nous bénéficions d'un taux réduit.)
Là-dessus débarque notre très chère TVA (qui représente plus de 50 % des recettes fiscales de l'Etat, soit dit en passant). Elle pèse sur la consommation d'électricité (et de gaz), sur l'abonnement... et sur les autres taxes !
Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente année fiscale !
16:44 Publié dans Economie, Société, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, société, actualité, presse, médias, journalisme, politique, actualités
mardi, 15 janvier 2019
Les étranges avocats du terroriste
Actuellement, on en parle beaucoup plus en Belgique qu'en France. A Bruxelles a débuté, la semaine dernière, le procès de Mehdi Nemmouche, un islamo-fasciste français au parcours déjà bien "chargé". Il a été le gardien particulièrement violent de journalistes français (entre autres), détenus en Syrie. Il est aujourd'hui accusé d'avoir perpétré la tuerie du Musée juif de Bruxelles.
Mais, plus qu'à ce triste sire, c'est à ses avocats que je me suis intéressé. Il en a trois. Bigre ! C'est fou comme certaines racailles peuvent susciter des vocations chez les porteurs de robe. Nul doute qu'ils fassent preuve du même engagement pour défendre les femmes battues, les enfants violés ou les victimes d'agression dans la rue. A moins que ces causes ne soient pas suffisamment médiatiques...
On commence par les plus connus, le duo formé par Sébastien Courtoy et Henri Laquay. En France, les personnes qui suivent l'actualité en ont entendu parler parce qu'ils défendent depuis plusieurs années le militant d'extrême-droite Dieudonné M'Bala M'Bala. Celui-ci les a d'ailleurs remerciés avec un geste qui ne prête pas le moins du monde à confusion. Notez l'ambiance complice de la scène :
On pourrait penser qu'un tel manque de professionnalisme (sans même parler de l'allusion politique) a dû coûter cher à ces deux énergumènes. Détrompez-vous : ils n'ont eu droit qu'à une réprimande, puisqu'ils ont été suspendus deux mois... avec sursis, par leur Conseil de l'ordre. Elle est pas belle, la life ?
Quand il ne travaille pas avec son comparse S. Courtoy, Henri Laquay ne quitte cependant pas ce qui semble être son domaine de prédilection. Il a récemment défendu un converti belge, Jean-Louis Denis, ouvertement antisémite, antidémocrate, appelant au djihadisme... Ce qui m'inquiète le plus dans ce cas est l'inconséquence de certains juges, qui n'infligent que des peines légères à des vipères qu'on laisse prospérer dans le giron européen. Ce type vient d'ailleurs de sortir de prison...
Le troisième membre du trio est une femme, Virginie Taelman, moins connue que les deux précédents. Elle semble marcher sur leurs traces.
En compagnie de S. Courtoy, elle assure la défense de Mohamed Bakkali, un nom qui ne dit sans doute rien au grand public. Il est pourtant soupçonné d'être l'un des organisateurs des attentats de Paris, en 2015. Cela ne s'arrête pas là. Cette jeune avocate s'est aussi mise au service de la famille de Soufiane Amghar, autre islamo-fasciste, abattu par les forces de police belges en janvier 2015, sans doute peu avant qu'il ne passe à l'acte, et ce quelques jours à peine après la tuerie de Charlie Hebdo.
Je suis conscient que chaque accusé a le droit d'être défendu en justice, mais je trouve quand même étrange la prédilection éprouvée par certains avocats pour ce genre de cas...
21:50 Publié dans Politique étrangère, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, actualité, actualités, presse, médias, journalisme, société, avocats
samedi, 12 janvier 2019
L'Heure de la sortie
Il y a deux ans et demi, Sébastien Marnier s'était fait remarquer par un excellent petit polar, sorti en douce, en plein été : Irréprochable (avec Marina Foïs). Aujourd'hui, il récidive avec Laurent Lafitte dans le rôle d'un enseignant remplaçant, plutôt habitué aux établissements situés en ZEP, et qui débarque dans un lycée privé huppé, où, de surcroît, on lui confie une classe expérimentale, à effectif réduit, constituée d'E.I.P. (élèves intellectuellement précoces).
Une fois le choc de la scène inaugurale passé, c'est plutôt le rire qui l'emporte, au fur et à mesure que le prof de lettres découvre les particularités de son public, auquel il va tenter de s'adapter. Une fois de plus, Lafitte est excellent (dans un rôle très différent de ceux qu'il a interprétés dans Au revoir là haut et Paul Sanchez est revenu !). Il est bien épaulé par une Emmanuelle Bercot limite foldingue (en prof de chant) et une brochette de jeunes acteurs épatants. Parmi ceux-ci, je distingue Luana Bajrami, qui incarne Apolline, sorte de tête pensante d'un noyau dur de surdoués, d'une surprenante maturité. La jeune actrice réussit à exprimer à la fois l'assurance, l'arrogance, l'intelligence, l'indifférence... et un poil de vice. (Elle n'est de plus pas dénuée de charme.)
Le réalisateur crée une ambiance oppressante en partant de plans apparemment anodins, où le surgissement d'un détail, accompagné d'une musique décalée, change le sens d'une scène.
L'enseignant remplaçant se fait un peu déstabiliser par ses nouveaux élèves. De son côté, il se met à espionner le noyau dur mené par Apolline. Que diable partent-ils faire ensemble le week-end ? Quel secret partagent-ils ? Sont-ils juste des ados qui testent leurs limites ? Des élèves difficiles à cerner, tant leur précocité est hors norme ? Ou bien leur comportement cache-t-il quelque chose de plus grave ?
C'est une très bonne surprise, qui se conclut par une scène totalement inattendue... qui a suscité le débat entre moi et l'amie avec laquelle j'ai vu ce film. Elle a une interprétation plutôt optimiste de cette fin, tandis que j'y vois quelque chose de plus noir, voire de machiavélique. Mais je laisse à chacun le loisir de se forger son opinion !
23:52 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films
mercredi, 09 janvier 2019
Never-Ending Man : Hayao Miyazaki
Ce court (1h10) documentaire japonais est consacré à l'une des grandes figures du cinéma d'animation, qui a fortement contribué à renouveler le genre et à l'élever au rang d'art majeur. Nombre de cinéphiles gardent des souvenirs émus de Nausicaä, du Château dans le ciel, de Princesse Mononoké, du Voyage de Chihiro, entre autres. Ses dernières œuvres sont Ponyo sur la falaise et Le Vent se lève, qui devait être l'ultime, en 2013.
C'est donc un "jeune" retraité (de plus de 75 balais, quand même) que le réalisateur suit, caméra numérique au poing. Signalons tout de suite que l'image n'est pas d'une qualité exceptionnelle et, surtout, que le son est parfois épouvantable. Mais c'est pour mieux connaître le Maître que l'on va voir ce film.
On découvre un homme passionné par son art, qui ne peut se résoudre à raccrocher. J'ai beaucoup aimé les scènes qui le montrent en train de dessiner. Parfois, un extrait de l'un de ses films est placé en contrepoint. On le suit aussi dans sa vie quotidienne, dans sa maison, devant laquelle est garée une antique 2CV ! On ne verra toutefois pas son épouse, ni de détail scabreux. L'homme est pudique, resté modeste malgré la reconnaissance internationale.
Par contre, dans le boulot, il peut se montrer cassant. Exigeant avec les autres comme avec lui-même, il n'aime ni l'approximation, ni le travail bâclé. Mais, découragé par la somme d'efforts que nécessite la création à la main d'un long-métrage animé, Miyazaki expérimente l'outil numérique, en compagnie d'une nouvelle équipe de jeunes (l'ancienne ayant été dissoute après son dernier film), qui ne témoigne pas à son égard d'un respect particulier. J'ai eu l'impression que, certes, ils reconnaissaient l'apport du grand ancien, mais qu'ils le considéraient peut-être comme faisant partie d'un monde révolu. Les étapes de la création du court-métrage Boro la chenille n'en sont pas moins passionnantes à suivre.
Ce n'est pas trahir un grand secret que de révéler que Miyazaki n'a pas été conquis par l'animation numérique. Il devient même franchement hostile quand il apprend qu'une équipe japonaise, spécialiste d'intelligence artificielle, prévoit de créer un programme qui permettra de remplacer complètement les humains ! Du coup, malgré son grand âge, malgré l'affaiblissement de ses capacités intellectuelles et physiques (ce dont il est conscient), malgré le décès de certaines de ses collaboratrices historiques (une dessinatrice avec laquelle il a travaillé pendant quarante ans ainsi que sa coloriste attitrée), Miyazaki décide de se lancer dans un ultime projet (dont l'aboutissement est pour l'instant prévu en 2022).
Ce n'est pas un "beau" film sur le plan esthétique, mais il intéressera les fans de manga et d'animation de qualité.
22:55 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
lundi, 07 janvier 2019
Baisse des entrées au cinéma de Rodez
A l'heure des bilans de l'année 2018, on constate qu'à Rodez, le passage de Cap'Cinéma à CGR n'a pas enrayé la baisse du nombre d'entrées. Le quotidien Centre Presse évoque une diminution de 7 %, à 302 000 entrées en 2018. Cela implique qu'en 2017, le cinéma de Rodez ait vendu entre 324 000 et 325 000 tickets. Or, cela ne concorde pas avec les chiffres publiés l'an dernier, puisque le même quotidien évoquait 318 000 entrées, tandis que, dans La Dépêche du Midi, il était question de seulement 315 000. Cherchez l'erreur... (Il est possible que l'un des écarts soit dû au choix de prendre en compte -ou pas- les entrées gratuites.) En complétant avec les 315 000 entrées de 2014 (première année complète d'existence du Multiplexe)et les 317 979 et 332 559 de 2015 et 2016, on peut dégager une évolution.
De son inauguration, en octobre 2013, à la fin de 2016, le multiplexe Cap'Cinéma a rencontré un succès grandissant, auquel a succédé une indéniable baisse (la dernière plutôt de l'ordre de 4-5 %, conforme à l'évolution nationale), ce qui place l'année 2018 à la dernière place du palmarès des entrées.
Dans l'article de Centre Presse, une série de raisons plausibles est donnée, auxquelles il faudrait ajouter l'une des récriminations de certains spectateurs : l'augmentation du prix. Quelle que soit la formule ou le tarif retenu, il y a eu hausse. Pour les spectateurs qui ne peuvent acquérir un abonnement par l'intermédiaire d'un comité d'entreprise, l'addition peut se révéler salée en cas de sortie familiale. Pour les cinéphiles réguliers, il reste la possibilité d'acquérir la carte CGR avec le chargement le plus onéreux (qui donne accès au coût unitaire place le moins élevé), à croiser avec le tarif réduit du lundi et du jeudi (qui permet d'accumuler les points sur son compte). Ou alors, il faut se rabattre sur les séances de 11 heures... le week-end seulement pour ceux qui travaillent le reste de la semaine.
Il semble aussi que la stratégie de CGR ne porte pas ses fruits. Par rapport à l'époque de Cap'Cinéma, il a été décidé de programmer moins de films sur l'année, mais de les exposer davantage. Il y a aussi la tendance à favoriser, en première semaine, la version 3D (la plus rémunératrice pour le cinéma) des grosses productions, reléguant temporairement les séances 2D le matin et tard le soir. Résultat : en deuxième voire troisième semaine, certains blockbusters (comme Aquaman) font le plein en séance 2D, alors qu'ils sont en perte de vitesse au niveau national. Les séances en 3D ont tendance à vite disparaître de la grille.
Voilà qui nous mène à un autre critère d'appréciation du succès d'un complexe cinématographique : l'analyse de l'ensemble de ses recettes, incluant la vente de lunettes 3D (et le surcoût des séances associées) et, surtout, les profits tirés du rayon confiserie. Si le seuil de rentabilité officiel du multiplexe est fixé à 300 000 entrées (ouf !), un très bon rendement des "produits dérivés" peut le faire baisser. Mais ce sont là des informations qui restent confidentielles...
22:41 Publié dans Cinéma, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, presse, médias, journalisme, actualité
dimanche, 06 janvier 2019
Un apprenti putschiste
Il est temps de revenir sur un acteur du mouvement des "gilets jaunes" à propos duquel on a tendance à nous servir un joli conte de fées... Je veux bien entendu parler d'Eric Drouet.
Considéré comme l'un des initiateurs du mouvement, il est apparu sous les feux des projecteurs quand il a été désigné comme l'un des huit porte-parole. Il s'exprime beaucoup par le canal de Facebook, réseau sur lequel il possède plusieurs comptes. Très vite, certains observateurs ont remarqué qu'il relayait des messages et des vidéos qui l'apparenteraient plutôt à l'extrême-droite.
Curieusement, depuis cette époque, ses comptes ont été "nettoyés". On pourrait se dire que cet individu ordinaire, accédant à la notoriété, a voulu protéger sa vie privée. Sauf que cette opération, en supprimant le contenu politique antérieur à novembre 2018, présente E. Drouet comme un novice sans passé militant, sans opinion préconçue... et pacifique, ce qui n'est visiblement pas le cas.
En effet, le 22 décembre dernier, à l'occasion d'une journée de manifestations (supposées "pacifiques") des "gilets jaunes", le porte-parole a été arrêté en plein Paris, rue Vignon, alors qu'il portait une matraque sur lui. L'écrasante majorité des personnes qui manifestent (ou ont manifesté) en France, y compris parmi les "gilets jaunes", vient sans arme. Alors pourquoi ? La connaissance du contexte n'est pas inintéressante. Voyons où se trouve la rue Vignon (signalée par un trait brun ci-dessous) :
Elle est située à moins de 500 mètres du Palais de l'Elysée, le siège de la présidence de la République. Coïncidence ? Environ deux semaines plus tôt, Eric Drouet avait incité, sur BFMTV, à tenter de rentrer dans ces lieux. Effet de manche ? Provocation ? Manoeuvre habile ? Alors qu'il était devenu une des figures les plus médiatiques du mouvement, le jeune homme ne pouvait pas ignorer que ses propos susciteraient des vocations parmi les manifestants.
Depuis le début, Emmanuel Macron est la cible principale des "gilets jaunes" (souvent de manière ordurière). Il est l'homme à abattre (au sens symbolique, espère-t-on). Toucher l'Elysée serait un coup d'éclat... voire plus ? C'est le coeur du pouvoir républicain. Certains mauvais esprits ont fait le lien avec le 6 février 1934. A cette époque, c'est la Chambre des députés (centre du pouvoir sous la IIIe République) qui avait été visée.
Je doute que la majorité des "gilets jaunes" soit consciente de ce contexte. Mais, aussi bien chez les extrémistes qui ont infiltré le mouvement qu'au gouvernement, on connaît ce passé, qu'on le craigne ou qu'on le glorifie. Comment s'étonner alors que la police surveille attentivement Eric Drouet ? Avec elle, il se livre au jeu du chat et de la souris, avec la complicité de certains médias.
Le meilleur exemple en est sa deuxième arrestation, sur les Champs-Elysées. Lui se défend en affirmant que, comme ils ne portaient pas de gilet jaune et qu'ils ne brandissaient pas de pancarte, ce n'était pas une manifestation et que, comme ils se contentaient de marcher, sur le trottoir, ce ne serait pas un attroupement. C'est méconnaître le Code de sécurité intérieure. Il s'agissait bien d'un regroupement de personnes, en mouvement, dans un but politique. C'était donc bien une manifestation, qui aurait dû être au préalable déclarée. Et, là encore, le lieu du regroupement (et de sa déambulation) n'a pas été choisi au hasard :
La "marche" d'Eric Drouet et de ses amis s'est déroulée entre l'Arc de triomphe et la place de la Concorde. Alors que le prétexte était de rendre un hommage, sans faire de tapage, on remarque que ce souci de discrétion a poussé les "hommagistes" à se rendre sur l'avenue la plus fréquentée de France ! (lol, comme diraient les djeunses !) De surcroît, le parcours des déambulateurs "déambuleurs" les a amenés à passer à environ 200 mètres de l'Elysée... Coïncidence ? Là encore, il ne s'agit peut-être que d'un "coup de pression", destiné à Emmanuel Macron. Mais les autorités (et le citoyen lambda) étaient parfaitement fondés à penser que ce n'était qu'un prétexte pour tenter de pénétrer dans l'Elysée. Bien entendu, caméras, appareils photographiques et micros étaient là pour immortaliser l'interpellation hyper-prévisible d'Eric Drouet, ses partisans tentant d'en faire un martyr... (Notons que le "gilet jaune" qu'on a vu dans les médias défendre Drouet n'est autre que Benjamin Cauchy, très marqué politiquement.)
Les récents événements donnent raison au gouvernement. En effet, hier samedi, une bande de délinquants portant gilet jaune a forcé l'entrée de l'immeuble abritant les services du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.
Le déroulement de l'intrusion est bien expliqué sur le site de France 24. Cela sent le coup prémédité. Signalons que les casseurs étaient munis de barres de fer... Quoi qu'il en soit, ce sont nos impôts qui vont payer les réparations, ici comme ailleurs.
14:34 Publié dans Politique, Presse, Société, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, gilets jaunes, actualité, actualités, presse, médias, journalisme, macron, france, emmanuel macron
samedi, 05 janvier 2019
La Huitième Femme de Barbe-Bleue
La copie restaurée de cette comédie de 1938 ressort sur les écrans français. C'est l'un des bons films d'Ernst Lubitsch, un cinéaste né en Allemagne qui a connu trois carrières différentes.
Tout tourne autour du duo formé par Claudette Colbert (née en France, elle a fait carrière aux Etats-Unis, où elle a reçu un Oscar en 1935) et Gary Cooper. Elle est Nicole de Loiselle, la fille d'un aristocrate français désargenté... et pique-assiette. Lui est Michael Brandon, un homme d'affaire américain prospère et arrogant. Ils se rencontrent dans un grand magasin, autour d'un pyjama dont le milliardaire ne veut acheter qu'une moitié (le haut). C'est très drôle et, si l'on est attentif, on voit rebondir cette thématique à plusieurs reprises dans le film.
L'intrigue prend ensuite le tour d'une arnaque. La famille de l'aristocrate désargenté pousse la jeune femme dans les bras du milliardaire qu'on juge naïf. On va négocier jusqu'au contrat de mariage... mais l'héroïne commence à s'inquiéter quand elle découvre que son promis a un passé conjugal très agité... Les situations sont cocasses, les dialogues piquants. Les scènes semblent organisées à la seconde près.
La deuxième partie de l'histoire montre le couple marié... en plein désaccord. Nicole cherche visiblement à inciter son nouveau mari à divorcer le plus vite possible, au besoin en utilisant les grands moyens. Lui découvre que sa nouvelle épouse n'est décidément pas une femme comme les autres, et il cherche à la reconquérir. On est en plein théâtre de boulevard... et c'est bien.
Mais ce qui rend cette comédie supérieure à bien des autres est le projet final de Nicole. Je ne le dévoilerai pas ici. Je peux quand même dire qu'il y a un propos féministe dans cette histoire (alors que le début joue sur les clichés, parfois misogynes) : l'amour authentique entre deux personnes a besoin de l'égalité pour s'épanouir. Voilà qui rend ce film de 1938 furieusement moderne.
23:38 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
vendredi, 04 janvier 2019
Repas de fête
Dans ma famille, on n'a jamais été "dinde aux marrons". Les adultes plus âgés étaient plutôt portés sur les produits de la mer (huîtres, coquilles Saint-Jacques) et les escargots. Je ne suis pas fin gastronome. J'ai tendance à me contenter d'un menu basique, pour peu qu'il soit bien préparé.
Cette année, en déambulant dans les rayons d'une grande surface, j'ai eu la surprise de constater l'apparition d'un nouveau mets : l'aligot à la truffe noire, proposé par la coopérative Jeune Montagne, en association avec les restaurateurs Michel et Sébastien Bras.
Attention : ce n'est pas donné. La barquette de 400 grammes était vendue environ 11 euros, alors que la portion équivalente d'aligot traditionnel (de 500 grammes toutefois) coûte un peu moins de 6 euros. Au kilo, l'écart est encore plus marquant : on passe de 12 à 27,5 euros !
La truffe noire est en grande partie responsable de l'augmentation du prix. En fonction des périodes, tuber melanosporum se vend entre 500 et 1 000 euros le kilogramme ! Dans l'aligot spécial de Jeune Montagne, il y en a 4 grammes (1 % de la portion de 400 grammes). A 1 000 euros le kilo, cela correspond à un surcoût de 4 euros (2 euros si le kilo est à 500 euros). 6 + 4 : 10 euros, auxquels il faut sans doute ajouter une petite marge supplémentaire (grande marge si la truffe a été payée moins cher).
A deux, on peut compléter par une saucisse grillée chacun.e et une salade aux noix. Cela se consomme aussi bien avec du vin rouge que du vin blanc (sec, de préférence)... et c'était délicieux !
17:53 Publié dans Aveyron, mon amour, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, cuisine, nouvel an, noël, gastronomie, recettes, nutrition, alimentation, plaisir, fêtes, fête, 2018, recette, réveillon
Qui a tué Lady Winsley ?
Au large du détroit du Bosphore, dans une île turque peu fréquentée l'hiver, une romancière américaine est retrouvée, assassinée. Pour écrire son nouveau livre, elle enquêtait sur un vieux fait divers. Le seul indice à disposition des enquêteurs est une tache de sang retrouvée dans l'oeil gauche de Lady Winsley... que certains habitants appellent Lady Nestlé, d'autres, Lady Presley !
L'affaire est très sensible, le gouvernement états-unien prenant au sérieux le meurtre de l'une de ses ressortissantes. Voilà pourquoi un as de police criminelle est dépêché d'Istanbul pour aider le commissaire local dans sa tâche. C'est l'occasion pour le réalisateur d'évoquer, sur le mode humoristique, certaines pratiques des forces de l'ordre, plus habiles à extorquer des aveux qu'à analyser les indices...
Il s'agit donc d'une comédie policière. Les personnages sont un brin caricaturaux. On n'est pas loin de la comédie italienne, mais dans une ambiance de polar qui lorgne sur les classiques anglo-saxons. Sans surprise, l'enquêteur est un policier solitaire (très lié à sa mère !), méthodique et pas très loquace. Le commissaire local n'est pas du genre à trop se creuser la tête. De prime abord, il pourrait même paraître stupide, mais on va découvrir qu'il en a quand même dans le ciboulot.
Il va en falloir de l'intelligence et de l'habileté pour démêler les fils de l'intrigue. Au départ, les policiers pensent qu'une simple petite analyse ADN va leur permettre de résoudre le meurtre. Le problème est que cette analyse va être le début d'une procédure beaucoup plus longue, avec tous les sous-entendus que cela implique au niveau de l'île, qui n'est qu'un grand village : tous les habitants sont plus ou moins cousins, y compris l'infirmière qui travaille pour la police.
Le héros se retrouve face à une société patriarcale, où domine une cohorte d'anciens, portant chapeau et manteau sur les épaules. Les femmes sont supposées rester dans les normes de la respectabilité locale. (Mais elles sont toutes vêtues à l'occidentale.) Certaines ont un fort tempérament. (On retrouve là des archétypes de la comédie italienne, mais aussi du style balkanique, serbe ou roumain, par exemple.) Sur son chemin, le héros va croiser une logeuse séduisante et assez futée, l'infirmière pulpeuse et timide, une unique collègue policière très mignonne... et une ribambelle d'épouses, mères, tantes, cousines, nièces qui tiennent à préserver leur réputation.
C'est bien filmé et souvent drôle, comme lorsque l'enquêteur demande à l'un de ses subordonnés de descendre un prévenu qui avait été attaché en hauteur, dans le sous-sol du commissariat... avant de comprendre que l'autre croit qu'il lui a ordonné de l'exécuter !
L'histoire prend une épaisseur supplémentaire quand débarque la question kurde. Je n'en dirai pas plus, mais cela contribue à faire d'une petite comédie sympathique un film d'une plus grande ampleur, que je recommande chaudement.
13:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
mercredi, 02 janvier 2019
Miraï, ma petite soeur
J'ai parfois lu et entendu que cette oeuvre révélait au grand public un créateur de la trempe d'Hayao Miyazaki (dont je parlerai bientôt). C'est oublier que Mamoru Hosoda n'est pas un débutant. Cela fait une quinzaine d'années qu'il réalise des longs-métrages, parmi lesquels on peut distinguer Summer Wars, Les Enfants Loups et, il y a trois ans, l'enthousiasmant Le Garçon et la bête.
D'ailleurs, dès les premières minutes, n'importe quel spectateur peut constater quel est le degré de maîtrise de l'auteur, à travers plusieurs types de plan. Il y a les vues aériennes d'une grande ville portuaire, sans doute Yokohama. Il y a les scènes montrant le gamin faire de la buée sur les vitres avec son souffle, un geste simple mais très difficile à mettre en image. Il y a enfin les premiers instants du bébé à la maison, en gros plan... saisissant.
L'histoire s'adresse à la fois aux parents et aux enfants (de différents âges). Le coeur de l'intrigue porte sur la jalousie que Kun éprouve à l'arrivée de Miraï dans la famille. Le gamin, déjà assez capricieux à la base (et jamais puni par ses parents, des intellos "modernes"), va devenir limite insupportable... et se réfugier dans l'imaginaire, croit-on.
En réalité, le jardin situé dans la cour intérieure de l'habitation est magique. Il va mettre Kun en contact avec l'ancien "prince de la maison" (un grand jeune homme qui est le substitut d'un personnage que je laisse à chacun le plaisir de découvrir), puis sa soeur devenue adolescente, ensuite sa propre mère lorsqu'elle était enfant, son grand-père récemment disparu, enfin une version plus âgée de lui-même.
C'est passionnant, d'abord parce que c'est crédible sur le plan visuel (un grand soin ayant été apporté aux détails), ensuite parce que les rencontres effectuées par Kun sont toutes porteuses de sens. Elles lui font comprendre qu'un autre personnage a déjà connu le sentiment de déclassement affectif qui le taraude désormais. Il est aussi amené à voir sa petite soeur sous un autre jour (le gag étant que la version de celle-ci adolescente appelle "grand frère" un gamin de moins de huit ans !). Il va mieux comprendre ses parents (le caractère de sa mère et l'introversion de son père).
Du coup, quand on est spectateur, on a le choix du personnage auquel s'identifier. On peut se reconnaître dans plusieurs d'entre eux, à différents moments de la vie. Qu'est-ce qu'être parent ? Qu'est-ce que l'enfance ? (dans le Japon d'aujourd'hui... et ailleurs) Le film ambitionne de répondre (avec humour et délicatesse) à ces angoissantes questions.
PS
Au niveau de la trame temporelle, à première vue, on pourrait penser qu'il y a un problème de concordance des âges. Kun enfant a au maximum six-sept ans, ses parents étant âgés de 35 à 40 ans. Or, le grand-père est censé avoir vécu (jeune) la Seconde guerre mondiale (et l'un des bombardements massifs de 1945). S'il avait ne serait-ce que 18 ans à l'époque, il ne peut avoir donné naissance à l'un des deux parents de Kun, qui sont nés une trentaine d'année avant celui-ci, donc vers 1980.
La solution est donnée par un dialogue entre le héros et sa version plus vieille (âgée sans doute de 18-20 ans). Le vrai présent est celui au cours duquel Miraï est devenue ado et Kun un jeune adulte, prenant le train pour suivre ses études à Tokyo. Le présent de la narration (avec Kun âgé de 5-6 ans) est en fait un passé récent (remontant à 12-15 ans). L'action se déroulerait au tout début des années 2000, les parents de Kun étant nés au milieu des années 1960.
21:42 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
mardi, 01 janvier 2019
Les "Riton" 2018
C'est ma manière de souhaiter une bonne année : mettre en avant les films qui m'ont le plus marqué l'année écoulée. Comme d'habitude, le choix fut cornélien et je ne suis pas parvenu à réduire mes plus grands plaisirs à une simple liste. Voici donc le résultat de mes cogitations.
La catégorie "films d'animation" est moins fournie cette année. Mais il y a la qualité avec :
- le Riton de l'animation la plus originale et la plus porteuse de sens : L'Ile aux chiens (un des dix films de l'année, pour moi)
- le Riton de la meilleure comédie d'aventures : Les Indestructibles 2 (autre membre du top 10)
- le Riton de la meilleure comédie familiale mixte : Pierre Lapin
- le Riton de la plus emballante reconstitution du Paris de la Belle Epoque : Dilili à Paris
- le Riton de la révélation : Mutafukaz
Je place à part une oeuvre qui m'a réconcilié avec le film musical : Bohemian Rhapsody
Freddy Mercury nous conduit au Moyen-Orient, qui sert toujours de cadre à des films passionnants :
- Riton du film israélien : Foxtrot
- Double Riton iranien pour Un Homme intègre et Trois Visages
- Riton du polar oriental : Opération Beyrouth
Voilà qui nous mène aux films de genre (polars, thrillers, action...) :
- Riton du film de vengeance : Sicario 2
- Riton du film de cupidité : Sale Temps à l'hôtel El Royale (dans le top 10)
- Riton du western : Les Frères Sisters (dans le top 10, lui aussi)
- Riton du film de policier gentil : The Guilty
- Riton du film d'enquête : The Third Murder (que je trouve plus élaboré qu'Une Affaire de famille, tout comme dasola)
- Riton du film médical : Paranoïa
- Riton du film transhumaniste : Upgrade
- Riton du film de super-héros décalé : Deadpool 2 (dans le top 10)
- Riton du film de super-héros renouvelé : Spider-Man - New Generation
D'autres émotions m'ont été procurées par des films plus délicats :
- Riton du plus beau conte : Le Musée des merveilles
- Riton de la plus belle histoire familiale : La Saveur des ramen (dans le top 10)
- Riton du film romantique : La Forme de l'eau
- Riton du film d'amours juvéniles : Sicilian Ghost Story
- Riton de la comédie historico-romantique : Le Cercle littéraire de Guernesey
D'ordinaire, j'apprécie les films historiques, mais, cette année, je n'ai pas été souvent ravi. A signaler toutefois :
- Riton du film de minorité : BlacKkKlansman (dans le top 10)
- Riton du film de presse : Pentagon Papers
- Riton du film de fusée : First Man
- Riton du film anticommuniste : La Révolution silencieuse
Ci-dessus, le traitement des sujets est en général sérieux. Fort heureusement, l'année 2018 a aussi été marquée (à ma grande surprise) par la sortie de nombreuses comédies réussies (l'adjectif final ayant son importance) :
- Riton de la comédie antibolchévique : La Mort de Staline (dans le top 10)
- Riton de la comédie un brin antiaméricaine : Bienvenue en Sicile !
- Riton de la comédie qui patine : Moi, Tonya
- Riton de la comédie footballistique : Diamantino
- Riton de la comédie olympique : Chacun pour tous
- Riton de la comédie qui marche comme sur des roulettes : Tout le monde debout
- Riton de la comédie de la crise de la cinquantaine : La Tête à l'envers
- Riton de la comédie adolescente déjantée : How to talk to girls at parties
- Riton de la comédie de gonzesses (françaises) : Larguées
- Riton de la comédie de gonzesses (japonaises) : Oh Lucy !
- Riton de la comédie de mecs : Le Grand Bain
Les comédies traitent souvent de sujets sociétaux, qui ont été à l'honneur en 2018, dans des oeuvres moins joyeuses, où les personnages féminins ont un rôle déterminant :
- Riton de l'emmerdeuse qui demande justice : 3 Billboards (dans le top 10, évidemment)
- Riton de l'emmerdeuse qui veut se venger : In The Fade
- Riton de l'emmerdeuse qui veut qu'on la respecte : Mademoiselle de Joncquières
- Riton de l'emmerdeuse qui veut qu'on lui fiche la paix : Prendre le large
- Riton de l'emmerdeuse qui veut y croire : L'Apparition
- Riton des voisins qui s'emmerdent : Under the tree
- Riton du mec qui a raison de préférer les chiens aux humains : Dogman (autre top 10 évident)
- Riton du mec qui n'a pas eu peur de s'emmerder : Une Année polaire
Ce film-ci nous conduit à la dernière catégorie, celle des documentaires. J'en ai vu quelques-uns, souvent de très bonne facture :
- Riton de l'ode à la faune sauvage : Un nouveau jour sur Terre
- Riton de l'ode aux océans : Blue
- Riton de l'ode aux peuples premiers : Nous sommes l'Humanité
- Riton de l'ode au bien-manger : Sugarland
- Riton de l'ode aux infirmières : De chaque instant
- Riton de l'ode à une actrice intelligente : Hedy Lamarr
Voilà. Sans surprise, un seul film réalisé par un Français fait partie de mon top 10. Sur la cinquantaine d'oeuvres citées dans ce florilège, un peu moins du quart est d'origine française. La faute peut-être en partie à moi, qui répugne à aller voir certaines productions hexagonales, tant j'ai été déçu jadis et naguère par la vision de films encensés par la critique ou bénéficiant de très bonnes notes sur Allociné, par exemple. La faute aussi aux sujets traités par les réalisateurs français, qui souvent ne m'intéressent pas, soit que je les juge pompeux, chiants, soit que je les trouve franchouillards. Quand on sait que les deux films français à avoir attiré le plus de monde dans les salles en 2018 sont Les Tuche 3 et La ch'tite famille, on se dit que beaucoup de producteurs ne sont pas près de s'aventurer dans le cinéma populaire de qualité...
PS
A comparer avec les Riton 2017 (et les précédents, qui sont accessibles en bas de note).
01:34 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films