samedi, 08 mars 2014
"Le Nouvel Hebdo" blanchi !
Il n'est pas question d'une décision de tribunal, mais de l'aspect de celui que l'on ne pourra désormais plus appeler "le petit jaune" :
Le titre a aussi été retouché, puisqu'il fusionne les deux noms "L'Hebdo" et "Le Nouvel Hebdo". Le journal retrouve donc pratiquement l'aspect qu'il avait du temps de Bernard Angles... et ce n'est pas un hasard, si l'on se fie au dessin publié en première page, dont le style de déroutera pas les "vieux" lecteurs :
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jeudi, 30 janvier 2014
Réserve parlementaire (suite)
A deux reprises, déjà, grâce à des articles du Monde, j'ai pu analyser l'utilisation communale de la réserve parlementaire des élus aveyronnais, en 2011 et en 2012. Cette fois-ci, l'information est parue dans Centre Presse, qui a signalé la publication, par l'Assemblée nationale, des données concernant l'usage de ces sommes par les députés. Voici la localisation des bénéficiaires des largesses des trois députés aveyronnais l'an passé :
La première remarque qui s'impose est que chaque élu a distribué la manne exclusivement dans les communes de sa circonscription législative.
Concernant Yves Censi (auquel a été associé un bleu mat), l'année 2013 a marqué une nette évolution. Certes, le Nord Aveyron et la région de Bozouls-Espalion sont toujours privilégiés. Mais le député semble avoir soudainement découvert que la majorité des habitants résident dans le Grand Rodez. L'approche des élections municipales aurait-elle eu une incidence sur la ventilation des subventions ? On n'ose le croire.
Toutefois, quand on regarde les chiffres dans le détail, on réalise que le changement est moins grand qu'il n'y paraît. Yves Censi a disposé de 150 000 euros, répartis sur 36 projets (ayant reçu de 1 000 à 20 000 euros). La moyenne est d'un peu plus de 4 100 euros. 11 des 36 projets ont décroché plus que cette somme. Or, si on laisse de côté la subvention exceptionnelle accordée au RAF, c'est à des communes "nordistes" que sont allées les sommes les plus importantes : 20 000 euros à Lassouts, 15 286 euros à Lacalm, 10 000 euros au Nayrac et 9 000 à Cantoin.
Le profil des aides d'Alain Marc (auquel est associé un bleu clair) est légèrement différent. Le député du Sud n'a semble-t-il disposé que de 124 500 euros, répartis sur 54 projets (avec une moyenne de 2 300 euros par projet). L'écart entre les subventions est beaucoup moins grand que chez Yves Censi, puisqu'elles s'étendent de 1 000 à 7 000 euros. 18 projets dépassent cette moyenne. (Je n'ai toutefois pas pu tout localiser, l'attribution de certaines subventions manquant de précision.)
Force est de constater que le secteur du BTP est cher au coeur du député. Les projets les plus importants portent sur la réfection de bâtiments ou des travaux routiers. Voilà qui se rapproche étrangement de l'un des principaux domaines d'intervention du Conseil général. Curieuse coïncidence, Alain Marc en est le président de la commission des infrastructures routières. Ou comment l'argent de la réserve parlementaire sert à consolider un mandat de conseiller général... On aura aussi remarqué que le député ventile davantage ses subventions. D'un côté, on peut dire qu'il ne favorise personne outrageusement. De l'autre, on se demande si ce n'est pas une tactique pour se faire un maximum d'obligés... et pouvoir se montrer à un grand nombre d'inaugurations !
La manière dont Marie-Lou Marcel (à laquelle est associée la couleur rouge) a utilisé la somme qui lui était allouée est encore légèrement différente. En 2013, elle a disposé de 130 000 euros (à peine plus qu'Alain Marc... et surtout nettement moins qu'Yves Censi, qui est pourtant dans l'opposition). 21 projets ont été financés, en moyenne à 6 200 euros (de 1 500 à 15 000 euros). Seuls sept d'entre eux ont bénéficié de subventions supérieures à la moyenne.
D'un côté, on peut constater que la députée préfère financer moins de projets, mais les aider davantage que ses collègues. D'un autre côté, on remarque que les cantons de Baraqueville (avec Castanet, Pradinas et Sauveterre) et de Capdenac-Gare ont été particulièrement bien dotés. Précisons que le conseiller général de Baraqueville (conseiller municipal de Sauveterre-de-Rouergue) est Didier Mai-Andrieu, l'une des voix de l'opposition de gauche au sein de l'hémicycle départemental. Pas très loin de là se trouve la commune de Quins, qui a reçu 13 000 euros pour la rénovation d'une salle d'animation... et dont le maire Jean-Pierre Mazars (conseiller général de Naucelle) est classé à gauche.
On ne s'étonnera pas de voir Capdenac-Gare en tête des communes subventionnées (pour un aménagement d'intérêt collectif, reconnaissons-le). Le maire (Stéphane Bérard) comme le conseiller général (Bertrand Cavalerie) sont des "valeurs sûres" de la gauche ouest-aveyronnaise, le second étant même l'ancien attaché parlementaire de Marie-Lou Marcel. Tout comme Didier Mai-Andrieu, il a parrainé François Hollande pour la présidentielle de 2012.
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mardi, 21 janvier 2014
Un autre discours palpitant
Le Bulletin d'Espalion paru jeudi dernier est décidément d'une grande richesse. J'ai déjà parlé de la manière dont l'opposition de la majorité départementale au redécoupage cantonal est traitée dans l'hebdomadaire. Il a aussi été question du discours du premier adjoint de Saint-Côme-d'Olt.
Quelques pages plus loin, c'est la présentation des voeux du maire de Bozouls, Jean-Luc Calmelly, qui occupe deux pleines pages, illustrées de trois photographies. C'est la plus grande d'entre elles qui a attiré mon regard. Elle montre l'assistance (nombreuse) lors du discours du maire :
Au premier rang se trouve le député de la première circonscription (dont fait partie Bozouls), Yves Censi. A le regarder, on le sent captivé par les propos du maire... puisqu'il est concentré sur l'écran de son téléphone portable. Il faut dire que ce dernier ne l'a pas cité dans son discours, au contraire d'Arnaud Viala, qui partage avec Yves Censi une certaine dépendance vis-à-vis de son smartphone...
P.S.
On peut feuilleter le Bulletin pour d'autres raisons. Je recommande par exemple l'article traitant d'un impôt méconnu, le "commun de paix". On lira aussi avec profit la demi-page consacrée aux chènevières et celle qui évoque les Jeux olympiques d'hiver.
22:38 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, presse, médias
samedi, 18 janvier 2014
Propagande départementale
Le président du Conseil général de l'Aveyron, Jean-Claude Luche, multiplie les sorties contre la réforme des cantons du gouvernement Ayrault. Ces jours-ci, il profite de la moindre cérémonie pour dire tout le mal qu'il en pense... et pour faire peur aux habitants des communes rurales, suggérant que l'agrandissement des cantons va déboucher sur une nouvelle saignée dans les services publics locaux. Les arguments sont régulièrement resservis, par exemple ce vendredi dans La Dépêche du Midi.
J-C Luche pointe l'éloignement des futurs conseillers départementaux. Soyons sérieux. Les contours des actuels cantons ont été très majoritairement dessinés au début du XIXe siècle, époque à laquelle l'automobile n'existait pas. Aujourd'hui, tout le monde se déplace en voiture et les actuels conseillers généraux (tout comme leurs administrés) ne se privent pas de l'utiliser, pour figurer sur la moindre photographie d'inauguration comme pour aller effectuer des achats en grande et moyenne surface. Il est donc légitime d'augmenter la taille des cantons... surtout s'ils sont moins peuplés.
En m'appuyant sur les populations légales de 2011 (d'après l'INSEE) et les statistiques fournies par l'abbé Féral, dans son livre Géographie du département de l'Aveyron (publié en 1873), je me suis intéressé à l'évolution de la population de quelques cantons, choisis pas tout à fait au hasard :
Dans la deuxième colonne, j'ai écrit 1872, parce que je pense que l'abbé Féral a dû utiliser les résultats du recensement de cette année-là. (A l'époque, l'Aveyron comptait un peu plus de 400 000 habitants.) Dans la troisième colonne, j'ai noté la population totale, et non la population municipale, pourtant sans doute plus proche de la réalité. On peut donc penser que la population réelle des cantons en 2011 était un peu plus faible que ce qui est écrit.
Pour tous les cantons, la chute est énorme. A l'exception de Montbazens, tous ont vu leur population divisée par plus de deux... et même par plus de trois pour Cornus. Dans le même temps, les cantons urbains se sont considérablement renforcés, au niveau démographique. Ainsi, en 1872, la commune de Rodez comptait à peine plus de 12 000 habitants, si bien qu'elle était associée (intégralement) à Druelle, Le Monastère, Luc, Moyrazès, Olemps, Onet-le-Château, Saint-Radegonde et Vors (à l'époque pas encore réunie à Baraqueville)... l'ensemble regroupant aujourd'hui plus de 50 000 habitants !
Jean-Claude Luche aurait dû aussi tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler de "surreprésentation de l'urbain par rapport au rural". Si l'on se fie à la carte des nouveaux cantons rendue publique fin 2013, dans le Nord Aveyron, cinq cantons (Mur-de-Barrez, Sainte-Geneviève-sur-Argence, Laguiole, Saint-Chély-d'Aubrac et Saint-Amans-des-Côts) vont être fusionnés en un, appelé "Aubrac-Carladez". Faut-il préciser que quatre des cinq actuels conseillers généraux font partie de la majorité départementale ? En 2015, les couteaux (de Laguiole ou d'ailleurs) risquent d'être de sortie... Ce nouveau canton compterait entre 10 500 et 10 800 habitants, soit moins que la moyenne de 12 035 fixée pour le département. On est dans la fourchette +/- 20 % (9 628 - 14 442).
C'est tout de même encore très inférieur à la population des cantons urbains, comme celui de Saint-Affrique (plus de 12 500 habitants) ou le futur nouveau canton de Villefranche-de-Rouergue, qui comptera près de 13 500 habitants. La réforme du gouvernement de gauche maintient une inégalité en faveur des territoires ruraux, même si elle est nettement moins prononcée qu'auparavant. (Rappelons qu'actuellement, le canton le moins peuplé, celui de Saint-Chély-d'Aubrac, compte moins de 900 habitants, contre plus de 23 000 pour celui de Rodez-ouest !)
Au crédit de Jean-Claude Luche, on peut porter la dénonciation de la forme "bizarre" de certains nouveaux cantons du Sud Aveyron, en particulier "Tarn et Causses" et "Causse-Rougier". C'est le résultat d'un jeu de dominos : comme on n'a pas touché au canton de Saint-Affrique (dont l'ancien élu est le sénateur Alain Fauconnier... il n'y est sans doute pour rien, mais on a dû vouloir lui faire plaisir...), il a fallu créer artificiellement plusieurs cantons atteignant la limite démographique fixée. Celle-ci est à mon avis trop élevée. Il y a un peu plus d'un an, je m'étais amusé à réfléchir sur des modifications opérées sur une base de 6 000 habitants, qui était sans doute un peu basse.
On aurait aussi pu faire preuve d'un peu plus d'imagination dans le choix des noms. Je ne partage toutefois pas l'opinion de ceux qui trouvent absurde l'appellation "Aveyron et Tarn" pour un canton où ne coule que l'une des deux rivières. Il a été nommé ainsi en référence à sa position frontalière, à la lisère du département du Tarn.
Tout cela nous amène aux manifestations de masse organisées par les élus de la majorité départementale. Cette semaine, le Bulletin d'Espalion s'est fait le relais de l'une d'entre elles :
On notera le sens de la nuance dans le choix du titre : "La résistance s'organise". Bigre ! Mais contre quel ennemi redoutable ces téméraires Gaulois se rebellent-ils ? Ont-ils pensé à enfiler des gilets pare-balles, à se munir d'une armure ? L'article ne le dit pas.
Par contre, la légende de la photographie parle de mobilisation des élus du Nord Aveyron. Un simple coup d'oeil au cliché suffit pour se rendre compte que, si mobilisation il y eut, elle ne fut pas générale : les rangs des manifestants sont clairsemés. De surcroît, on a rempli les trous avec ce qu'on a pu, puisque l'on remarque la présence, à la droite de Jean-Claude Luche, d'Arnaud Viala et de Christophe Laborie, respectivement élus de Vezins-de-Lévézou et de Cornus, cantons où, comme chacun sait, souffle le bon air pur de l'Aubrac !
Que font-ils là ? On peut penser que Luluche leur a demandé de mouiller le maillot pour la Grande Cause Départementale. A regarder la carte des nouveaux cantons de plus près, on se dit qu'il y a sans doute une autre raison :
J'ai entouré en noir le territoire actuel de trois cantons : Montbazens (à l'ouest), Vezins-de-Lévézou (au centre-est) et Cornus (au sud). Christophe Laborie a effectivement de quoi s'inquiéter, puisque sa circonscription d'origine va se retrouver englobée dans une nouvelle, très vaste... et riche en concurrents. Il en est de même pour Arnaud Viala : l'incohérence géographique est moindre, mais la concurrence risque d'être plus rude, avec des élus bien en place, comme Alain Pichon à Pont-de-Salars, Jean-Louis Grimal à Salles-Curan... et surtout Alain Marc à Saint-Rome-de-Tarn.
Quant à Gisèle Rigal, élue de Montbazens (entre Renée-Claude Coussergues et Vincent Alazard sur la photographie), elle peut regretter l'éclatement de "son" canton. Mais l'opération n'est pas scandaleuse. La partie sud est rattachée au Villefranchois, suivant la logique des voies de communication. La partie nord est rapprochée du Capdenacois, ce qui n'est pas incohérent.
L'engagement politique du Bulletin d'Espalion se vérifie un peu plus loin, quand il est question de la gestion de la commune de Saint-Côme-d'Olt. Il est de coutume que les gazettes locales se fassent l'écho des cérémonies de voeux et des bilans dressés par les élus en place. Il est beaucoup plus rare qu'elles publient l'intégralité d'une intervention. Il s'agit ici de celle de l'adjoint aux finances, Gérard Soulier, dont voici un extrait :
Ces derniers temps, cette petite commune a été agitée par de vifs débats. Ils ont porté sur le coût et le financement des travaux autour d'une place, ainsi que sur le choix de l'équipe municipale de renoncer aux sources du Guzoutou pour rejoindre le syndicat des eaux de Montbazens-Rignac. Dans son intervention, l'élu municipal veut montrer que la commune est bien gérée et que l'équipe dirigeante a respecté la loi.
Toutefois, quand on lit dans le détail, on s'aperçoit qu'il utilise les chiffres qui l'arrangent. Ainsi, il compare la situation financière de la commune tantôt à la moyenne départementale, tantôt à la moyenne des communes de la même strate. Quand il est question des taxes, c'est la moyenne départementale qui est prise comme référence. Il se trouve que, lorsqu'on compare avec les communes de la même strate (regarder la troisième colonne du tableau), l'écart est plus faible. Il reste malgré tout en faveur de Saint-Côme, où les taux de la taxe d'habitation et de la taxe sur le foncier bâti sont bas. Par contre, sur le foncier non bâti et au niveau des entreprises, la fiscalité est plus lourde que la moyenne.
De même, quand il est question de la capacité d'autofinancement de la commune, l'élu cite les données qui vont dans son sens (l'évolution d'un indice sur deux ans), mais "oublie" de comparer les chiffres globaux avec ceux des communes de la même strate :
En gros, la capacité d'autofinancement est deux fois plus faible à Saint-Côme. L'écart est cependant moins élevé si l'on prend en compte la C.A.F. nette, ce qui confirme que la commune est peu endettée (en 2012). De surcroît, depuis 2009, sa C.A.F. a augmenté, un peu moins rapidement toutefois que dans les communes de la même strate.
Qu'en conclure ? Que Saint-Côme est très dépendante d'un financement extérieur, si elle a le moindre projet un tant soit peu ambitieux. A l'image de nombreuses communes rurales aveyronnaises, elle doit prier pour décrocher une subvention départementale ou quelques miettes de la réserve parlementaire d'un-e élu-e aveyronnais.
Vous allez me demander : pourquoi diable consacrer autant de place à une commune somme doute très modeste, où les problèmes, certes pas inexistants, ne semblent pas dramatiques ? C'est lié à la personnalité de la maire, Nathalie Auguy-Périé. Celle-ci a décidé de ne pas rempiler à Saint-Côme, pour se présenter à Rodez, sur la liste menée par Yves Censi. Les mauvaises langues diront que la gauche cherche à ternir son bilan municipal, alors que la droite le défend becs et ongles.
C'est le moment que choisit le petit malin du fond (appelons-le Kévin) pour se faire remarquer. "A-t-elle déménagé à Rodez pour pouvoir s'y présenter ?" Cher Kévin, sache qu'elle n'a pas eu besoin d'emménager à Rodez, puisqu'elle y réside déjà et qu'elle y travaille aussi depuis des années. On peut d'ailleurs la croiser de temps à autre avenue Victor Hugo... ce qui n'est pas le cas d'Yves Censi, qui fréquente beaucoup plus les rues de la capitale française et, à la rigueur, certains villages du Nord Aveyron, dès lors qu'un photographe de la presse locale s'y trouve. Gageons que dans les semaines à venir, le député va (re)prendre goût au bitume ruthénois...
Je vais encore plus te surprendre, mon cher Kévin. Mme Auguy-Périé pourrait très bien ne pas habiter Rodez et s'y présenter aux élections municipales. Il suffirait qu'elle y possède ou loue un bien, pour lequel elle paierait des impôts locaux. (Le code électoral dit qu'il faut être inscrit "au rôle des contributions directes" de la commune.) C'est d'ailleurs sans doute la raison pour laquelle elle est maire de Saint-Côme, où elle ne réside pas. Une propriété familiale, peut-être ?
"Mais alors", reprend Kévin, "pourquoi change-t-elle de commune pour les élections, si elle ne déménage pas ?" C'est une excellente question, mon garçon. Il faudrait la poser à la dame. Plusieurs hypothèses circulent. A Saint-Côme, certaines méchantes langues la soupçonnent de fuir un scrutin loin d'être gagné, notamment à cause des récentes polémiques (évoquées plus haut). Rappelons qu'en 2008, elle fut plébiscitée. A Rodez, d'autres affirment que des raisons personnelles entrent en ligne de compte, des enfants qui grandissent, la volonté de limiter les déplacements automobiles etc. D'autres encore soulignent les amicales pressions des caciques de la droite locale, qui peinent à établir une liste décente pour servir les ambitions d'Yves Censi. Enfin, on évoque son profil, plutôt consensuel : femme, modérée, travailleuse et discrète, elle ne fera pas d'ombre à sa tête de liste.
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mercredi, 15 janvier 2014
De l'utilité de "Closer"
La "presse poubelle" peut-elle jouer un rôle civique ? Cette question, en apparence extravagante, me semble tout à fait pertinente dans le cadre des révélations du magazine Closer sur la liaison de François Hollande avec Julie Gayet.
Comme dans le cas de François Mitterrand et de sa fille adultérine Mazarine, la petite "élite" médiatico-politique parisienne était au courant, pendant que le bon peuple pensait que "Pépère" continuait de passer ses nuits aux côtés de la volcanique Valérie Trierweiler.
Un spectateur attentif du Grand Journal, présenté par Antoine de Caunes, a pu avoir la puce à l'oreille en décembre dernier, quand l'animateur a posé une drôle de question à l'actrice, son partenaire Stéphane Guillon trouvant la situation visiblement très cocasse. La réaction de Julie Gayet est elle-même fort instructive. D'abord gênée, elle réussit à détourner la conversation (sur les municipales et la candidature d'Anne Hidalgo... avec laquelle on avait jadis prêté une liaison à l'actuel locataire de l'Elysée).
Mais il semble que la relation soit plus ancienne que cela. Aujourd'hui, sur le site du Monde, a été mis en ligne un article consacré au photographe qui a pris les "clichés présidentiels". L'auteur y fait référence à une conversation remontant à janvier 2013, dans laquelle le paparazzi évoquait déjà la fameuse liaison.
Certains vont jusqu'à affirmer que la relation est née avant même l'élection de François Hollande. L'actrice l'avait soutenu pendant la campagne des primaires (en septembre - octobre 2011), puis à la présidentielle de 2012, comme le rappelle un article du Parisien :
Prenez le temps de regarder et d'écouter l'extrait vidéo mis en ligne par le quotidien. Le ton de la voix comme le langage corporel ne laissent pas de doute : en avril 2012, l'actrice est devenue une amie très très proche.
On a donc assisté au bal des faux-culs, aux éructations de nouveaux pères-la morale, stigmatisant le comportement de François Hollande, n'hésitant pas à le comparer parfois à Silvio Berlusconi... Soyons sérieux.
Comparons-le plutôt à ses prédécesseurs. De Gaulle était d'une autre époque. Né au XIXe siècle, il a, toute sa vie, été guidé par un sens de la discipline que l'on ne retrouve que rarement aujourd'hui. Il n'est pas impossible que son engagement politique ait été un moyen de sublimer ses pulsions sexuelles.
Ses successeurs ont été très portés sur les galipettes extra-conjugales. Giscard-d'Estaing comme Mitterrand et Chirac avaient contracté des mariages qui étaient surtout des arrangements de façade. Ils ont multiplié les conquêtes, tout en préservant (plus ou moins) la vitrine de respectabilité. C'étaient de sacrés hypocrites !
Finalement, Hollande ressemble plus à Sarkozy. (Ils sont d'ailleurs de la même génération, nés respectivement en 1954 et 1955.) Ils se sont longuement liés à des femmes par amour... et, la cinquantaine atteinte, ils ont cherché à refaire leur vie. Le comportement privé de l'actuel président n'est peut-être pas un modèle, mais c'est celui d'un bourgeois citadin du XXIe siècle qui, les cheveux gris venant, tombe comme par hasard dans les bras d'une pépée plus jeune d'une vingtaine d'années.
Le problème se pose à un autre niveau. La liaison présidentielle a-t-elle débouché sur une décision d'où le favoritisme n'est pas absent ? Le Canard enchaîné de cette semaine (dont les premiers numéros ont été distribués mardi soir) a soulevé un beau lièvre, en page 2 :
Est-ce pour plaire à François Hollande que la candidature de Julie Gayet a été proposée, en décembre dernier, pour nomination au jury de la Villa Médicis ? (Au passage, précisons que la fonction, essentiellement honorifique, ne rapporte pas grand chose à ceux qui l'exercent.)
Depuis que l'information circule, la tension est montée d'un cran. L'hebdomadaire satirique affirme que c'est la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, qui a eu l'idée. Celle-ci dément... et le directeur de l'Académie de France à Rome (nom officiel de la Villa Médicis) est -curieux hasard- immédiatement monté au créneau pour assumer la décision.
C'est là que cela devient cocasse. Le haut fonctionnaire est censé être à l'origine de la mesure. Pourtant, alors que l'arrêté de nomination de Julie Gayet n'a pas encore été signé par la ministre, un communiqué de la Villa Médicis l'avait annoncée officiellement, avant d'être supprimé. Cela serait-il possible sans -au moins- l'aval d'A. Filippetti ?
(Félicitons Le Monde pour avoir retrouvé et rendu accessible ce précieux document.)
J'ajoute que, personnellement, je n'ai rien contre l'actrice, que j'avais découverte dans les années 1990 (dans Delphine 1, Ivan 0 et Select Hôtel), et que j'ai revue avec plaisir dans la comédie grand public Quai d'Orsay.
Cette affaire nous amène à nous poser d'autres questions, certaines abordées dans un récent article du Monde. La sécurité du président est-elle bien assurée ? La révélation de sa liaison a-t-elle été orchestrée par la droite ? (Closer est la propriété du groupe Mondadori, dont l'actionnaire principal est Fininvest, holding présidée par une certaine Marina Berlusconi, qui a succédé à son célèbre papa.)
Cela me ramène à la question du début. Le Canard enchaîné (et, à sa suite, une brochette de journaux français) aurait-il évoqué le soupçon de favoritisme portant sur la nomination de Julie Gayet au jury de la Villa Médicis si la liaison de celle-ci avec François Hollande n'avait pas été révélée ? Dans le numéro paru mercredi, Erik Emptaz rappelle la position de l'hebdomadaire satirique quant à la vie privée des politiques. Certes. Mais quand cela déborde sur la vie publique ? Jusqu'à la semaine dernière, il était impossible au Canard enchaîné de parler de cette nomination sans révéler la liaison. Le magazine Closer aura donc rendu service à la démocratie s'il permet (involontairement) de rendre plus efficace la protection du premier personnage de l'Etat, tout en évitant une nomination de complaisance.
20:44 Publié dans Politique, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, médias, société, actualité, hollande, françois hollande
vendredi, 10 janvier 2014
Passage de témoin au "Nouvel Hebdo"
Le numéro 314 de l'hebdomadaire satirique aveyronnais contient une information qui est pour moi une surprise : l'éloignement de Gérard Galtier, au profit de Philippe Angles, qui n'est autre que le fils du fondateur de L'Hebdo, l'ancêtre du "petit jaune" aveyronnais.
C'est annoncé en première page, avec deux papiers, l'un signé par l'ancien directeur, l'autre par le nouveau.
Dans son article, Philippe Angles rend hommage à son prédécesseur... tout en parlant de "retour aux sources". Considèrerait-il que Gérard Galtier s'en était éloigné ? En tout cas, la volonté affichée d'indépendance est bienvenue... et l'on aura bientôt l'occasion de vérifier si elle est respectée.
De son côté, le ressusciteur du "Parti d'en rire" retrace l'histoire de l'hebdomadaire satirique. (Pour en savoir un peu plus sur la cuisine interne, on peut aussi consulter le chapitre 2 du livre d'Hugues Robert, Presse Business.)
A lire aussi dans le numéro paru vendredi 10 janvier un article à cheval sur les pages 1 et 2, qui évoque la future création d'une aire de services sur la RN 88, à proximité du viaduc du Viaur... mais du côté tarnais.
Plus loin, Donato Pelayo pointe les "scandaleuses reconversions des politiques", contribution dans laquelle certains lecteurs découvriront peut-être que la moralité publique peut être chancelante des deux côtés du Rhin.
Inquiétant est aussi le billet signé "C.J.", qui relate un épisode mettant en évidence le mauvais fonctionnement du service des premiers secours.
Tout cela ne nous explique pas pourquoi Gérard Galtier prend du champ. Est-ce un départ à la retraite ? Pourtant, il assure ne pas complètement quitter le journal, au moins dans un premier temps. De surcroît, fin décembre et début janvier, il a publié quelques portraits de personnalités aveyronnaises dans La Dépêche du Midi.
Aurait-il l'intention de jouer un rôle dans les prochains scrutins locaux ? Ces derniers mois, à deux reprises (sous la plume de KaG puis du Petit Mitron ; je laisse de côté les commentateurs aigris), le site Aligorchie a fait état d'un rapprochement avec le maire de Rodez... plutôt sur la base de spéculations que de réelles preuves. Néanmoins, il semble que, depuis 2013, Gérard Galtier décoche moins de flèches en direction du premier magistrat du Piton (sans pour autant épargner certains élus de gauche aveyronnais). Accessoirement, on peut se demander si le changement de direction (au Nouvel Hebdo) va avoir une incidence sur la publication (interrompue) du feuilleton consacré à l'ascension de Christian Teyssèdre.
P.S.
Il y a quelques années, il m'avait semblé percevoir une petite inclination pour Jean-Claude Luche. Je n'ai jamais lu de réaction outragée à ce sujet... comme quoi, certaines indignations sont sélectives.
23:55 Publié dans Presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : presse, médias, actualité
mercredi, 08 janvier 2014
Les blaireaux de Montpellier
Le match opposant Rodez à Montpellier, comptant pour les 32es de finale de la coupe de France, a donné lieu à plusieurs débordements, de la part de supporteurs du club héraultais. Certains d'entre eux s'en sont pris aux gendarmes aveyronnais présents à Paul Lignon. Un se trouve dans les mailles de la Justice.
Mais c'est un autre résultat de ce comportement inqualifiable qui fait aujourd'hui la une de la presse : les dégradations commises par une bande d'abrutis (venus de Montpellier). On en avait eu un aperçu dans l'article publié avant-hier par Midi Libre :
Mais les photographies (de Mathieu Roualdès) parues aujourd'hui dans Centre Presse sont bien plus impressionnantes. A leur vue, on comprend que les dégâts puissent avoisiner la somme de 10 000 euros. Ce sont d'abord les grilles qui ont souffert :
Vous aurez remarqué qu'à droite, l'équipement de protection a sans doute été cisaillé, preuve que les sinistres taches auteurs du forfait n'étaient pas venus à Rodez pour assister à un spectacle. Quant aux poteaux tordus, ils ont dû subir une force qui n'avait rien d'accidentel. Mais un sort encore plus cruel a été réservé aux sièges de cette tribune :
Cette image donne une idée de l'étendue des dégâts. Au total, 70 à 80 sièges auraient été saccagés, alors qu'ils sont plutôt solides. Comment cela a-t-il été possible ? La seconde photographie consacrée au sujet permet d'en avoir une idée :
C'est sans doute avec leurs pieds (le centre nerveux de leur organisme) que ces dégénérés sont parvenus à casser les sièges. Certains devraient pouvoir être identifiés, si l'on se fie à la photographie publiée par La Dépêche du Midi :
Vous aurez noté la prolifération de capuches et de lunettes de soleil (le 5 janvier dernier !). Voilà qui trahit la préméditation. Cependant, rien qu'avec la forme des visages et les corpulences, on doit pouvoir tracer des profils, qu'il suffira de croiser avec le relevé des téléphones portables... si on a la volonté d'aller au bout.
Pour conclure, je tiens à préciser que je ne généralise pas mes observations à tous les Montpelliérains. Quantité de personnes remarquables habitent l'Hérault et son chef-lieu. De surcroît, côté aveyronnais, les attitudes ne sont pas toujours exemplaires, loin de là. Le mois dernier, à Capdenac-Gare, des supporteurs ruthénois se sont à nouveau signalés par un comportement scandaleux. Le football attire-t-il spécifiquement les imbéciles ?
P.S.
Dans les conversations d'après-match, il me semble qu'on a été un peu injuste avec le gardien du RAF, Damien Rascle. Le résumé vidéo du match permet de se rendre compte qu'il a été très malchanceux sur le premier but montpelliérain. Par la suite, il a bien tenu son rôle de portier... et, grâce au ralenti, on s'aperçoit que son intervention sur Mbaye Niang (qui a provoqué un pénalty) était parfaitement correcte : la nouvelle recrue héraultaise est tombée toute seule. Le carton jaune, administré par un arbitre qui était loin de l'action, n'était absolument pas justifié.
13:36 Publié dans Presse, Société, Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, photographie, actualité, presse
samedi, 30 novembre 2013
Sondage bidon
A l'image d'autres quotidiens, Midi Libre consulte la population, sur la Toile et dans la rue. Cela donne, en fin de journal, une rubrique, "la question", illustrée par le résultat des votes d'internautes et l'opinion de quatre anonymes, que l'on a (en général) pris soin de choisir dans quatre départements différents de la zone de diffusion du quotidien montpelliérain.
Ce samedi, la question était : "Chômage : croyez-vous à une baisse durable ?" Voici les réponses publiées :
Seuls les Aveyronnais auront tiqué en reconnaissant, à droite, une lectrice bien particulière : Monique Bultel-Herment, première adjointe (P.S.) au maire de Rodez. Très optimiste (pourquoi pas, après tout), elle est la seule du panel à répondre oui à la question.
Alors ? La rédaction montpelliéraine s'est-elle fait piéger ou bien, faute de trouver un-e optimiste convaincant-e parmi les internautes lambda, s'est-on rabattu sur l'élue locale ? Je ne suis pas loin de penser que les journalistes puisent dans leur stock de connaissances pour élaborer le "casting" du micro-trottoir. Ainsi, dans le numéro du 31 octobre dernier, il était demandé : "Faut-il payer pour libérer nos otages ?" Voici les réponses :
Philippe Andréani n'est pas un inconnu dans le Sud Aveyron. Après avoir fait les beaux jours du club de rugby de Millau, il achève sa carrière à Saint-Affrique, comme le rappelle un article du même Midi Libre du 13 janvier dernier.
Rebelote dans le numéro du 14 novembre 2013. La question posée était : "La gentillesse est-elle une qualité actuelle ?" Voici les réponses :
C'est de nouveau l'Aveyronnais de service qui m'a interpellé. Gilles Bargoin est un sacré bonhomme. Handicapé moteur sévère, il s'efforce quand même de prendre goût à la vie. C'est en juin dernier que Midi Libre a publié un entretien avec celui qui envisage de participer à un raid.
Etonnant, non ?
20:05 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, presse, journalisme, médias
Cuisine interne du cinéma
Dans le numéro du 27 novembre dernier de l'hebdomadaire gratuit Le Saint-Affricain, on peut lire avec profit un entretien accordé par André Oskola à la journaliste Valérie Schmitt.
L'article commence par une présentation de celui qui s'est fait connaître comme le gérant éclairé du cinéma de Millau "Les Lumières de la ville", dont le départ, en 2011, s'est fait dans des circonstances qui ont suscité la polémique. L'article se garde bien de revenir sur cette affaire.
Il n'en est pas moins fort intéressant, car il rappelle qu'André Oskola est depuis fort longtemps un militant du cinéma pour tous, qu'il a contribué à relancer certaines salles (dont celle de Capdenac-Gare, aujourd'hui sous la direction de Figeac Communauté). Il a aussi joué un rôle moteur dans l'opération "Collège au cinéma"... dont le Conseil général de l'Aveyron s'est retiré cette année. (Là encore, le sujet polémique est passé sous silence.) Notons que, sous son influence, notre département était auparavant à la pointe de ce dispositif : ces dernières années, il appartenait au groupe dont plus de 50 % des collégiens bénéficiaient de l'opération "Collège au cinéma" (et même 69 % en 2009-2010, record national, juste devant la Creuse et la Corrèze !). Aujourd'hui, il anime bénévolement le ciné-club de Saint-Affrique.
Mais l'article mérite aussi le détour pour ce que dit André Oskola de l'exploitation des films en France. Il y est question du numérique, de la gestion du son dans les salles, des relations avec les distributeurs ainsi que des films art et essai.
16:08 Publié dans Cinéma, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, film, cinema
samedi, 23 novembre 2013
Petit dérapage au "Petit Journal"
Il ne va pas être question ici d'un programme télévisé diffusé sur Canal +, mais d'un mensuel d'informations locales, Le Petit Journal, qui existe en différentes déclinaisons départementales (essentiellement midi-pyrénéennes).
Dans son ouvrage Presse Business (toujours disponible dans les bonnes librairies et certains dépôts de presse), Hugues Robert se pose la question du financement de ce journal de combat, qui carbure à la micro-info locale et aux faits divers. Politiquement, il penche vers l'UMP. Ses cibles sont donc à gauche. Il y a quelques années de cela, j'avais bien aimé un article qui revenait sur la répartition des subventions du Conseil régional de Midi-Pyrénées aux villes. Qu'un organe de presse, orienté ou pas, pointe les travers d'élus en place me satisfait pleinement... quand c'est argumenté.
Le malaise naît lorsque cela fonctionne par allusion. C'est le cas me semble-t-il dans le numéro du 21 novembre 2013, dont la "Une" évoque une affaire qui vient de défrayer la chronique :
Après tout, pourquoi pas ? D'autres journaux, ainsi que le site Aligorchie, ont parlé de la chose. Je suis donc allé voir l'article, page 7 :
Pour lire le corps du texte, il faudra acheter le journal (ou aller le feuilleter en médiathèque) ! Notons que le titre est moins correctement écrit que sur la "Une" : le "de" a été remplacé (par erreur) par "d' ".
Le début de l'article relate les faits, de manière neutre. Le malaise vient du dernier paragraphe. L'auteur-e fait allusion à un entretien accordé par Nicole Laromiguière à la radio CFM, en 2012. Le lien internet figure dans le journal.
Le problème est que, lorsqu'on écoute l'émission, on ne retrouve pas exactement ce qui est écrit dans l'article. Celui-ci parle de "son incopréhention [sic]² quand [re-sic] au comportement du maire, ses motivations et le bien fondé [re-re-sic] de ses choix d'affection [sic ?] de certains collaborateurs (trices) à des postes qui ne s'improvisent pas [sic encore et toujours]." Vu que cette affirmation conclut l'article qui évoque le soupçon de harcèlement sexuel, le lecteur de base sera tenté de penser que le maire de Rodez pourrait être adepte de la "promotion canapé".
Voici ce qu'a exactement déclaré Nicole Laromiguière :
En clair : on lui a demandé de démissionner pour laisser la place à Sarah Vidal. Mme Laromiguière reconnaît à celle-ci la capacité de travail et de réelles aptitudes, mais pas la connaissance du domaine qui va devenir le sien au conseil municipal. C'est tout. C'est déjà suffisant pour nourrir des griefs contre le maire de Rodez, mais utiliser cette histoire pour alourdir le soupçon de harcèlement sexuel me paraît très discutable.
Une précision : l'entretien sur CFM a été réalisé par Myriam Laur, présentée comme "responsable éditoriale du Petit Journal Aveyron". Or, l'article est signé "MLG" (mention encadrée en rouge sur la seconde image). MLG comme Myriam Laur G ?
P.S.
Si vous êtes allés faire un tour sur le site du Petit Journal, vous avez pu accéder à la majorité des articles publiés dans le numéro du 21 novembre. (Ils ont été mis en ligne le 19.) Curieusement, au moment où j'écris ces lignes, celui qui est consacré à Christian Teyssèdre n'y figure pas.
00:40 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, presse, actualité, journalisme
samedi, 19 octobre 2013
Panpan cucul sur la propagande
Ces derniers temps, on a beaucoup parlé de la récente condamnation d'un père qui a administré une fessée "cul nu" à son fils récalcitrant. Au passage, les médias se sont parfois gardés de souligner que cet incident s'inscrit dans une histoire familiale difficile (la séparation d'un couple)... et que c'est la mère (et pas l'enfant, bien entendu) qui a porté plainte. Je ne suis pas loin de penser qu'au-delà du rejet du châtiment corporel, la mère cherche à s'appuyer sur une décision de justice dans une procédure de divorce.
N'allez pas croire que je sois un fervent partisan de ce genre de correction. Il existe bien des manières de faire comprendre à un-e enfant qu'il(elle) a dépassé les bornes. La violence physique ne doit être qu'un ultime recours. Mais vouloir l'interdire quelle que soit la situation me paraît aussi stupide que la croyance que c'est à coups de ceinturon qu'on dresse efficacement sa progéniture. Dans le cas qui nous occupe, d'après ce que j'ai pu lire ici et là, il semble que le père se soit un peu emballé ; il aurait pu agir autrement. (Ceci dit, il est facile pour moi de lui faire la leçon, confortablement assis devant l'écran de mon ordinateur...)
Si les médias ont fréquemment évoqué l'affaire, certains n'en sont pas restés aux faits. Ils ont visiblement voulu peser sur l'opinion, qui reste attachée au "droit de correction". Le supplément "Culture et idées" du Monde de ce samedi 19 octobre (version papier) fait sa "une" sur le sujet :
L'illustration n'est pas datée. Ce n'est évidemment pas une photographie "spontanée", comme en témoigne le regard de l'enfant tourné vers l'objectif. Elle a d'ailleurs déjà servi, puisqu'on la retrouve dans un article du quotidien gratuit 20minutes du 27 avril 2011. C'est une scène simulée. En pages intérieures, l'article du Monde est accompagné d'une gravure française de 1900 :
Sur le site internet du quotidien, on peut trouver un billet du blog "Big Browser" consacré à l'affaire, illustré par une image italienne de la seconde moitié du XIXe siècle :
Curieux de nature, je suis allé jeter un oeil à la version numérique de l'article que j'ai évoqué plus haut. O surprise, elle n'est pas introduite par la même photographie :
Cette différence n'est pas anodine. D'habitude, elle est due à des questions de droits. Ici, il y a volonté de guider subrepticement l'interprétation des faits. La légende de la photographie est là pour montrer au public cultivé que seuls des esprits barbares peuvent fesser leurs enfants. Pensez donc ! La photo a été prise "vers 1935", c'est-à-dire sous le régime nazi. Quelle subtilité !...
Ce n'est pas la première fois que je surprends le quotidien en flagrant délit de manipulation. L'an dernier, j'avais remarqué ce genre d'attaque discrète au détour de la campagne de Marine Le Pen (mais elle ne fut pas la seule visée). Quelques temps plus tard, les illustrations d'un article consacré au vote préférentiel étaient marquées par la même subjectivité.
P.S.
L'émission Made in Groland de ce samedi a abordé (brièvement) le sujet avec tact et délicatesse :
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dimanche, 29 septembre 2013
Acte manqué ?
Hier, à la lecture de la "une" de l'édition ruthénoise de Midi Libre, certains ont dû ricaner en voyant l'un des titres principaux :
Vous ne voyez pas ? Allez, je vous aide :
Pour les plus jeunes et ceux qui ne s'intéressent absolument pas à la politique locale : l'annonce de l'article traitant des propos d'Yves Censi est illustrée par une photographie de son père, ancien maire de Rodez !
Est-ce une bourde de stagiaire ? Le résultat d'une erreur de manipulation du logiciel de mise en page ? La conséquence d'une lecture trop rapide de la banque de données photographiques ? Ou bien est-ce un acte volontaire, "censé" attirer l'attention des lecteurs sur un message subliminal ?
En effet, bien des mystères entourent la constitution de la liste menée par le député. Même dans son propre camp, les informations semblent mal circuler. Certaines mauvaises langues ont trouvé l'explication : derrière le fils, c'est le père qui est à la manoeuvre, comme le sous-entend l'illustration choisie...
Qu'en est-il de l'article ? Le journaliste Philippe Dagneaux a recueilli les propos d'Yves Censi, uniquement à charge contre le maire sortant. Mais, quand on lit entre les lignes, on se dit qu'il aurait peut-être dû tourner sept fois sa langue dans la bouche...
La "première rafale" d'attaques porte sur la fiscalité nationale. Le député s'en prend à l'actuelle majorité, qu'il a accuse d'être responsable d'une "hausse vertigineuse" des impôts. Le problème est que des journalistes sérieux (pas forcément de gauche) ont comparé la fin du quinquennat Sarkozy et le début de celui d'Hollande. Conclusion ? D'après La Tribune, c'est quasiment un match nul. Première rafale ? Premiers mensonges. Par contre, en regardant dans le détail, on s'apercevrait de la raison de la hargne de certains élus de droite : les dernières hausses d'impôts ont davantage ciblé la classe moyenne supérieure, à laquelle ils appartiennent...
La "deuxième rafale" porte sur les impôts locaux. On s'attendrait à ce que le candidat de l'opposition compare l'année 2012 à 2009, première intégralement gérée par l'équipe Teyssèdre. Curieusement, il remonte à 2006 et inclut donc plus de deux années de mandat de son père dans la comparaison avec le bilan de Christian Teyssèdre. Si j'étais mauvaise langue, je dirais que le député Censi essaie de mettre sur le dos de l'actuel maire une partie de l'augmentation dont est responsable son prédécesseur. Mais, en réalité, le choix de cet écart de comparaison est lié à la formulation du rapport que la Chambre régionale des comptes vient de consacrer à la commune de Rodez.
Yves Censi prétend beaucoup s'appuyer dessus. Il a dû se dire que personne n'irait vérifier ses affirmations, ou que les quelques curieux se contenteraient de la synthèse affichée en page d'accueil, sans prendre la peine de parcourir en détail les 52 pages du rapport. Pas de chance...
Si la chambre régionale des comptes relève bien (pages 8-9) une augmentation (de 17 ou 19 %, en fonction de l'année de clôture) du produit des impôts locaux (taxe d'habitation, taxes sur le foncier bâti et non bâti), il est immédiatement ajouté que c'est dû à une hausse des bases (de 21 % et 19 %), alors que les taux (fixés par la commune) soit ont été stables (sur le foncier bâti) soit ont baissé (pour les autres impôts).
Précisons que la hausse des bases est principalement due à la variation nominale, liée à un coefficient voté lors de l'adoption de la loi de finances, à l'Assemblée nationale. Est-il besoin de rappeler que, pour les années 2006-2012, les lois de finances ont été adoptées par la majorité UMP, dont l'un des soutiens indéfectibles a été le député Yves Censi ? Le voilà donc qui se tire une balle dans le pied : il critique une hausse dont il est responsable !
La suite de l'entretien me paraît tout aussi biaisée. L'élu UMP reproche le retard pris par le chantier Combarel, alors que tant d'autres occupent déjà le centre-ville. Aurait-il fallu tout faire en même temps, alors que les désagréments sont déjà grands ? De surcroît, avant de démolir l'ancien hôpital, il a fallu procéder à son désamiantage... Je n'ai de plus pas trop compris ce qu'il conteste dans l'aménagement du Foirail. Enfin, ses remarques à propos de la rocade et de la RN 88 ne devraient pas s'adresser principalement au maire, mais d'abord aux gouvernements en place depuis une dizaine d'années (qui ont laissé tomber le chantier de la RN 88), ainsi qu'au Conseil général de l'Aveyron, qui n'a pas cherché à faciliter la tâche du Grand Rodez. (Mais là, il faut reconnaître que les torts sont partagés.)
Emporté par son élan, le député ne craint pas d'affirmer que rien n'a été réalisé depuis 1988 (en terme d'aménagement routier). Qu'avait-il pris avant l'entretien ?
Au final, on pourrait se contenter d'en rire. Malheureusement, cela annonce une campagne 2014 de bas niveau, avec pour principaux protagonistes un maire sortant qui ne supporte pas la contradiction et un député qui aime maquiller les chiffres.
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samedi, 28 septembre 2013
190 000 euros pour rien ?
Les médias locaux sont décidément bien respectueux des politiques dominants. Ils ont presque tous transmis la bonne parole, à propos d'un "portrait identitaire" réalisé, pour le compte du Conseil général de l'Aveyron, par la société CoManaging, dont le siège est à Paris. Les voix discordantes ont été très rares. Parmi celles-ci, le directeur du Ruthénois, Bruno Aufrère, s'est permis quelques prudentes critiques dans le numéro paru vendredi 27 septembre (à lire pour une brochette d'articles fort intéressants, notamment ceux consacrés au multiplexe).
Du côté des politiques, c'est Jean-Dominique Gonzalès qui a sonné la charge. On dira qu'il est dans son rôle d'opposant à Jean-Claude Luche. Mais, en période de vaches maigres, alors que celui-ci ne cesse de déplorer la baisse des revenus départementaux, certains choix peuvent apparaître contestables.
De quoi est-il question ? Tout d'abord, d'une étude comme il s'en fait de plus en plus depuis une dizaine d'années. C'est à la mode, mais on ne sait pas si c'est vraiment utile. Après tout, les collectivités locales n'emploient-elles pas des personnes compétentes, aptes à travailler dans le domaine du "marketing territorial" ? On peut aussi collecter beaucoup d'informations utiles auprès d'organismes institutionnels, au premier rang desquels l'INSEE.
Le portrait identitaire réalisé par CoManaging a été facturé 190 000 euros. La somme n'est pas anodine... et, comme par hasard, elle est située juste au-dessous de la barre de 200 000 euros, à partir de laquelle le code des marchés publics impose aux collectivités territoriales de passer par un appel d'offre. Ces marchés sont mentionnés dans le Bulletin Officiel départemental... mais détaillés seulement dans les annexes (pas accessibles sur la Toile) :
Alors, le Conseil général de l'Aveyron (à l'image d'autres collectivités territoriales) s'est-il fait pigeonner par des vendeurs de courants d'air, ou bien a-t-il sciemment engagé une dépense excessive et inutile pour redorer son blason aux frais du contribuable ? Il n'est pas facile de répondre.
En comparant ce que l'on sait du contrat signé par l'exécutif aveyronnais avec ce que le Conseil régional d'Alsace a payé pour le même type de prestation, on serait tenté de penser que Jean-Claude Luche s'est peut-être fait rouler dans la farine. En effet, si la région Alsace a déboursé 350 000 euros (hors taxes), seuls 53 000 ont été affectés à l'élaboration du portrait identitaire... à comparer aux 190 000 euros claqués par les Aveyronnais ! Si la région est un peu plus petite que notre département, elle compte environ sept fois plus d'habitants et son PIB est sans commune mesure. Mais peut-être que les 190 000 euros rémunèrent plus que le simple portrait.
Cependant, pourquoi ne pas avoir fait appel à un organisme public, le CarifOref Midi-Pyrénées (cofinancé par l'Etat et la région) ? Cela aurait permis de faire quelques économies. De surcroît, cette association avait déjà réalisé un diagnostic territorial de l'Aveyron, en 2009.
Mais, en 2012, le cabinet CoManaging n'était pas inconnu dans le département. L'année précédente, son directeur, Joël Gayet, avait participé à un colloque qui s'était tenu à Conques. Lors de la table ronde consacrée à la question "Territoire, faut-il en faire une marque ?", il avait pu échanger notamment avec Arnaud Viala, vice-président du Conseil général (à la tête de la commission Economie et Tourisme), présent au titre d'Aveyron expansion.
La relation entre CoManaging et le Conseil général de l'Aveyron est d'ailleurs plus poussée qu'on ne le pense, puisque les deux sont associés dans la chaire "attractivité et nouveau marketing territorial", lancée en collaboration avec Sciences Po Aix en 2012. En lisant la documentation en ligne, on découvre que le directeur de la chaire n'est autre que Joël Gayet (de CoManaging). L'Aveyron figure parmi la quinzaine de collectivités territoriales associées au projet :
D'après le dossier de presse, chaque collectivité s'est engagée pour trois ans, chacune devant contribuer pour 10 000 euros (hors taxes) par an. Avec 15 à 20 adhérents, cela donne un apport compris entre 150 000 et 200 000 euros par an, soit 450 000 à 600 000 au total (pour trois ans). Comme le dossier de presse parle d'un budget annuel de 250 000 euros (750 000 sur trois ans), on en arrive à la conclusion de Sciences Po Aix n'apporte presque rien... voire rien du tout, puisqu'il faut ajouter les contributions des étudiants en master : 5 000 euros chaque !
Au regard de ce qui a été publié dans les journaux, était-il pertinent pour le Conseil général d'engager de telles dépenses pour recueillir ce qui ressemble à un catalogue de banalités ?
17:52 Publié dans Economie, Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, presse, médias
dimanche, 22 septembre 2013
Le stationnement de la discorde
Désormais, à Rodez, tous les parkings sont en régie municipale. Exit la société Q Park, que l'on accusait de grassement se payer sur la bête. La dernière réunion du Conseil municipal (le 13 septembre) a été l'occasion d'annoncer les nouveaux tarifs. Les échanges ont visiblement été très vifs, d'après ce qu'on a pu lire dans La Dépêche du Midi et Midi Libre. Ils ont même parfois visiblement été trop vifs, selon le site Aligorchie.
Sur la forme, il semble que certains membres de l'exécutif municipal aient fait preuve d'une agressivité excessive à l'égard de l'un des membres de la majorité, Bruno Bérardi. Ainsi va la vie politique locale, qui veut que l'opposition de droite soit atone (quand elle est présente) et que la principale voix discordante soit celle d'un écologiste élu sur la liste du maire Christian Teyssèdre. On remarquera que l'élu le plus hostile à l'intervention de B. Bérardi est Gilbert Gladin, adjoint en charge de la circulation et du stationnement... mais aussi récemment devenu vice-président de la Communauté d'agglomération du Grand Rodez. Cela peut éventuellement expliquer (mais en aucun cas justifier) son agressivité : son travail était l'objet des critiques et il se sent redevable envers le maire... Il reste qu'une fois les soucis de santé de B. Bérardi révélés, un petit mot d'excuse n'aurait pas été de trop.
Sur le fond, quand on lit les propos du conseiller municipal écologiste (sur son blog), on constate que ses critiques sont assez modérées. Je pense que beaucoup à gauche attendaient mieux du maire de Rodez quand il a annoncé le passage de l'intégralité du stationnement en régie directe. La baisse des tarifs, indéniable, n'est pas spectaculaire. Trois raisons peuvent être avancées. La première est que la municipalité manque d'expérience sur la gestion en régie et qu'elle préfère, la première année, assurer le volet financier, quitte à baisser à nouveau les tarifs l'an prochain. La deuxième raison est que la municipalité a dû racheter une partie des concessions (avant le terme) et effectuer des travaux importants ; il lui faut donc bien rentrer dans ses frais, tout en évitant d'augmenter les impôts. La troisième raison est du même ordre : la municipalité s'est rendu compte que le musée Soulages aller coûter plus que prévu. Toute source de financement est alors la bienvenue. Cet argument tombe si, comme il a été écrit dans la presse, l'Etat et la région Midi-Pyrénées prennent en charge une partie des frais de fonctionnement des emblématiques boîtes à chaussures du Foirail.
Concernant l'abonnement résident, jugé par certains trop élevé, j'ai deux remarques à faire. D'une part, si l'on fixe un tarif bas, cela signifie que ce sont les impôts qui prennent en charge une partie du coût. Autrement dit, les impôts locaux des contribuables ruthénois qui jouissent d'un garage servent à financer le stationnement des contribuables ruthénois qui n'en ont pas. (A toutes fins utiles, je précise que mon véhicule stationne dans un garage... et qu'en centre-ville, je me déplace à pieds.)
De la part d'une municipalité de gauche, n'aurait-il pas été plus "juste" de proposer un abonnement résident variant en fonction du profil fiscal des ménages ? Il me semble que la commune de Bayonne s'est orientée dans cette voie : l'abonnement résident a été baissé de 50 % et un tarif social est proposé aux personnes bénéficiant des minimas sociaux. Signalons que cette commune, peuplée d'un peu plus de 40 000 habitants, n'est pas gérée par une bande de gauchistes, son maire, Jean Grenet, étant membre de l'UMP. (C'est un ex-UDF inscrit au Parti Radical Valoisien.)
Un peu de littérature, pour terminer. Les Ruthénois viennent de recevoir dans leur boîte aux lettres leur avis d'imposition le numéro 18 du magazine Rodez, notre ville. Voici ce que l'on peut y voir, page 7 :
Le tableau compare la commune de Rodez à d'autres de gabarit approchant, situées dans le (très) grand Sud-Ouest. On remarque que, dans les parkings souterrains, la première heure de stationnement semble plus chère dans le cas d'une mise en concession. Quand il est question de stationnement de surface, des chiffres précis sont là encore donnés... sauf sur l'abonnement résident, à propos duquel on nous dit seulement si la formule existe ou pas dans les communes concernées. Or, depuis une semaine environ, on sait que nos amis albigeois bénéficient de conditions plus avantageuses. (La situation est d'autant plus paradoxale que, dans le chef-lieu tarnais, le stationnement est géré par la société Q Park, qui officiait à Rodez !)
Intrigué, je me mis en quête d'informations concernant les autres communes de l'échantillon. Que découvris-je ?
- qu'à Cahors, il existe un forfait résident de 4 euros par semaine (soit 208 euros par an), certes limité à un véhicule par foyer fiscal.
- qu'à Aurillac, le même type de forfait existe pour le stationnement de surface, mais dans une partie du centre-ville seulement.
- qu'à Millau, il existe une formule illimitée en zone verte (pas l'hyper-centre) qui revient à 214 euros l'année ; il est du reste plus facile qu'à Rodez d'y trouver une place gratuite (même remarque pour Auch) ; c'est peut-être la raison pour laquelle il ne semble pas exister de formule résident
- qu'à Tarbes, le système mis en place semble moins pratique (pour les automobilistes) et plus coûteux (de l'ordre de 460 euros sur une année).
Voici donc ce à quoi aurait pu ressembler le tableau comparatif :
Pour être juste, il convient de souligner l'allongement (à Rodez) de la période de gratuité, passée à 20 minutes en surface. C'est très pratique pour qui veut faire une course rapide. Cela peut permettre aux commerçants du centre-ville de mieux résister au pouvoir d'attraction des super et hypermarchés de la périphérie, dont les parkings sont gratuits.
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vendredi, 20 septembre 2013
Délinquance juvénile
Ma bonne dame, tout va de mal en pis ! La France est en pleine décadence ! Et ces jeunes qui ne respectent plus rien ! Ah, c'était pas comme ça de mon temps, hein !
Il conviendrait peut-être de nuancer cette expression du "bon sens populaire" (qui s'apparente parfois au café du commerce, dont la profondeur d'analyse est en général inversement proportionnelle au taux d'alcoolémie de la personne qui s'exprime). C'est du moins ce que j'ai pensé en lisant le numéro du Villefranchois de cette semaine.
Voici ce que l'on peut y trouver, au bas de l'avant-dernière page du cahier cantonal :
(Le Narrateur, 20 septembre 1913)
On notera que la jeune fille s'est rebellée parce qu'elle ne voulait pas qu'on l'envoie travailler chez un éleveur. Après tout, elle n'avait que 11 ans... A ce sujet, certains seront peut-être surpris qu'elle ne soit pas à l'école, vu que, depuis la loi Ferry de 1882, la scolarité est obligatoire de 6 à 13 ans pour les enfants des deux sexes.
Ce serait oublier que c'est l'obtention du certificat d'études qui est l'enjeu de la scolarisation. Du coup, la loi prévoit une dérogation pour les enfants de onze-douze ans : ils (en réalité, leurs parents) peuvent interrompre leur scolarité à partir de cet âge s'ils ont déjà décroché le précieux diplôme.
On pourrait donc en conclure que la petite Fernande Fontalba était une élève assez brillante, puisqu'elle a dû réussir l'examen dès onze ans. En tout cas, elle était sacrément débrouillarde !
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dimanche, 15 septembre 2013
Nazisme et mouvement associatif
Je suis récemment tombé sur un article déroutant en lisant le numéro d'Alternatives économiques du mois de septembre 2013. Il s'agit de la critique d'une étude parue en anglais, dont le titre est Bowling for Facism : Social Capital and the Rise of the Nazi Party in Weimar Germany, 1919-33.
Dans sa version papier, l'article est illustré par une photographie datant de 1933, montrant une manifestation des jeunesses nazies de Berlin, en 1933 (année de l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler) :
La thèse des auteurs est que la richesse du mouvement associatif a pu contribuer à l'essor du national-socialisme en Allemagne, entre les deux guerres mondiales. Alors que, jusque vers 1928, le NSDAP n'est que quantité négligeable dans le paysage politique allemand, à partir de 1929, il recueille un nombre sans cesse grandissant de suffrages. Mais, c'est dès 1927 que le nombre de ses membres commence à augmenter significativement, comme on peut le constater sur un diagramme publié dans la revue L'Histoire :
Il n'en demeure pas moins incontestable que c'est après l'arrivée au pouvoir des nazis que le nombre de membres du NSDAP a réellement décollé, la guerre ayant même accentué le phénomène.
Les auteurs du livre recensé dans Alternatives économiques ont remarqué d'étranges corrélations. Ainsi, l'adhésion au NSDAP a été plus forte que la moyenne dans les villes où le réseau associatif était le plus dense et ce, quel que soit le type d'organisation. Les membres des clubs de bowling (cf le titre de l'étude américaine), de musique ou de comités des fêtes semblent avoir été plus enclins à "s'engager" au NSDAP. Il serait intéressant de voir si c'est le résultat d'un effet de groupe (on agit comme ses familiers) où d'une proximité idéologique plus grande.
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mardi, 10 septembre 2013
L'Aveyron, "déversoir" de la Seine-Saint-Denis ?
Derrière ce titre un brin provocateur se cache un réel problème, à la fois politique, humanitaire et pénal, celui de la prise en charge des mineurs isolés étrangers (ou présumés tels). Les trois quotidiens aveyronnais ont publié ce mardi un article consacré aux propos du président du Conseil général, Jean-Claude Luche, qui accuse l'Etat de se décharger sur les départements (surtout ruraux) de sa mission de prise en charge de ces enfants et adolescents. Cependant, les trois journaux ne présentent pas l'affaire tout à fait de la même manière.
La Dépêche du Midi montre un Jean-Claude Luche combatif et titre sur la "Rentrée de tous les fronts" :
Le paragraphe consacré à la polémique (en particulier le rejet de la circulaire Taubira du 31 mai dernier) reprend certains des propos tenus par le président du Conseil général, notamment ceux qui font allusion à un trafic de mineurs isolés.
Midi Libre, à l'opposé, présente un Jean-Claude Luche assez "pépère", qui vit une "rentrée tranquille" :
L'article évoque le coût du placement de ces mineurs dans l'Aveyron.
Mais le plus incisif est sans doute Centre Presse, dont l'article n'a gardé de la conférence de presse du président du Conseil général que les propos concernant l'affaire des mineurs isolés. La version papier n'est pas illustrée, mais la version numérique de l'article comporte une photographie du château de Floyrac, qui accueille les jeunes en mal d'insertion. Comme La Dépêche du Midi, Centre Presse reprend les propos sur l'existence d'un trafic des mineurs. Comme Midi Libre, Centre Presse évoque le coût du placement de ces jeunes... mais il cite davantage J-C Luche, qui parle du comportement des sept récemment accueillis, qui seraient violents et insultants, ce qu'aucun autre média local n'a évoqué. Alors, censure ? Bien-pensance ?
A ceux qui croiraient que les affirmations qui précèdent sont pure spéculation, il convient de rappeler qu'il existe des filières qui organisent l'arrivée de mineurs en France (pas uniquement métropolitaine). L'une d'entre elles a d'ailleurs été démantelée dans l'Ariège, en juin dernier.
Ce département fait partie de ceux qui accueillent le plus de mineurs isolés étrangers, derrière toutefois Paris, le Nord, le Pas-de-Calais et la Seine-Saint-Denis (d'après un rapport de la sénatrice Isabelle Debré). Ce dernier a décidé, en 2011, de ne plus prendre en charge ces enfants et adolescents. Il faut donc trouver de nouveaux départements où envoyer ces jeunes. Jean-Claude Luche semble calquer son attitude sur celle de Jean Arthuis, président du Conseil général de la Mayenne (sans toutefois aller aussi loin).
A suivre...
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samedi, 07 septembre 2013
Un accident de la route qui déchaîne les passions
Cela fait un peu plus de deux ans qu'une petite commune de l'ouest de l'Aveyron (située à côté de Villefranche-de-Rouergue) se déchire autour d'un fait divers tragique : la mort d'un adolescent de 15 ans, revenant en scooter d'un entraînement de football, renversé à une intersection par une voiture conduite par le maire de son village.
(Saint-Rémy est en rouge, Rodez en noir.)
Le tribunal correctionnel de Rodez vient de rendre son jugement dans cette affaire. D'après La Dépêche du Midi, le maire a été reconnu coupable de trois infractions : homicide involontaire, circulation en sens interdit (violation délibérée d'une obligation de sécurité) et refus de priorité. La sanction (assez proche des réquisitions du Parquet) apparaît à certains comme trop légère : un an de prison avec sursis, annulation du permis de conduire (avec interdiction de le repasser pendant un an) et deux amendes de 200 euros. S'y ajoutent des dommages-intérêts qui, si j'ai bien calculé, doivent se monter au total à 8 000 euros. Le maire a décidé de faire appel.
Les circonstances du drame sont liées à la route départementale 922, qui traverse la commune de Saint-Rémy, mais ne fait que longer le bourg principal, auquel elle est reliée par des voies plus ou moins importantes, certaines à sens unique. Il semblerait que le maire (venant du village), pour prendre la direction de Villeneuve, ait voulu tourner à gauche, ce qu'interdit un panneau. Il aurait de surcroît négligé de laisser la priorité au "cédez le passage", provoquant l'accident avec le scooter qui arrivait :
A-t-il été sévèrement condamné ? Voyons le code de la route. Le refus de priorité comme la circulation en sens interdit sont des contraventions de quatrième classe, punies par des amendes pouvant atteindre 750 euros. Le prévenu risquait donc au maximum 1 500 euros d'amende. Il a été condamné à en payer 400 (deux fois 200), sans doute parce que c'était la première fois qu'il comparaissait pour des faits semblables. Le prévenu risquait aussi le retrait de points du permis de conduire (deux fois quatre). Ici, la sanction est plus sévère, parce qu'il y a eu homicide involontaire.
Dans ce cas, c'est l'article L232 du code pénal qu'il faut consulter. D'office, la personne contrevenante peut perdre la moitié des points du permis. Si l'on ajoute ceux retirés pour les autres infractions, on dépasse les douze points. De surcroît, dans le cas d'un homicide involontaire, l'une des peines complémentaires est "l'annulation du permis de conduire avec interdiction de solliciter une nouvelle délivrance pendant cinq ans au plus". On peut estimer que, dans le cas du maire de Saint-Rémy, la loi a été appliquée normalement, sans favoritisme pour l'homme politique.
Par contre, dans les cas où l'homicide involontaire a été commis par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation législative ou réglementaire de prudence ou de sécurité, le code pénal prévoit des sanctions plus lourdes au titre de la peine principale : 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende (7 ans et 100 000 euros en cas de circonstances aggravantes). Comme le prévenu a été condamné à de la prison avec sursis, on peut estimer que les magistrats ont jugé qu'il avait commis au moins une faute importante ayant provoqué l'accident, mais qu'il n'y avait pas de circonstances aggravantes (pas d'alcool au volant, d'excès de vitesse ni de délit de fuite). Une question demeure : si le prévenu avait été un individu lambda, aurait-il été sanctionné plus sévèrement ?
En tout cas, le tribunal n'a pas accepté l'idée d'une erreur de la part du conducteur du scooter. Il ne roulait pas trop vite, n'était pas sous l'empire d'une drogue ou de l'alcool et il n'a pas été prouvé que ses feux ne fonctionnaient pas (le drame s'est déroulé vers 20 heures, au mois de janvier). Restait la possibilité que l'adolescent ait glissé sans qu'il y ait un lien avec la présence de la voiture, avant de percuter celle-ci. Le tribunal, qui a fait examiner les deux véhicules, n'est pas arrivé à cette conclusion.
Au-delà de ces considérations, la sanction aurait pu être encore plus sévère pour l'élu local. En effet, l'un des alinéas du code pénal prévoit, dans le cas d'un homicide involontaire commis à l'aide d'un véhicule terrestre, l'interdiction d'exercer une fonction publique. Les magistrats ont peut-être pensé que les prochaines élections municipales (celles de 2014) trancheraient sans qu'ils aient besoin d'intervenir.
L'affaire a fait du bruit, parce que les personnes en cause sont issues du même village, parce que la victime est un adolescent... et parce que le condamné est un homme en vue de la gauche ouest-aveyronnaise. Dans l'excellent ouvrage de Roger Lajoie-Mazenc, Fantassins de la démocratie, il a droit à une notice longue d'une colonne :
Son grand-père a lui aussi été maire de Saint-Rémy. Le petit-fils est entré très tôt en politique, devenant l'assistant de Robert Fabre (ancien ministre et maire radical de gauche de Villefranche-de-Rouergue) puis du député Jean Rigal. Il a aussi travaillé pour le PS, aux côtés de Michel Rocard et Jean Glavany.
Cette carrière prestigieuse ne lui a cependant pas permis de jouer les premiers rôles au plan local. En 2004, s'il figure en septième position sur la liste de gauche menée dans l'Aveyron par Alain Fauconnier (la tête de liste régionale étant évidemment Martin Malvy), il ne doit qu'à la démission de celui-ci (pour cause de cumul des mandats) d'avoir pu siéger au Conseil régional de Midi-Pyrénées, entre 2008 et 2010 (petite erreur de Lajoie-Mazenc, qui prolonge jusqu'en 2012). Notons qu'aux régionales de 2010, il ne figure plus sur la liste PS-PRG. Il a connu le même déclin au niveau des élections législatives. En 2002, il tente de succéder à Jean Rigal (dont il fut l'assistant), dans la deuxième circonscription (celle de Villefranche-de-Rouergue). Il se qualifie pour le second tour, devant le radical Eric Cantournet mais derrière l'UMP Serge Roques, qui devient ensuite député. En 2007, il est largement devancé au premier tour par la socialiste Marie-Lou Marcel, finalement élue de justesse contre le sortant S. Roques. (Rappelons qu'elle fut facilement réélue en 2012.)
Même dans sa commune de Saint-Rémy, il a peiné à décrocher le mandat principal. De 1995 à 2008, c'est le radical de gauche Guy Labro qui a occupé le poste de maire, son futur successeur étant d'abord premier adjoint puis simple conseiller municipal. En 2008, s'il est devenu maire, c'est grâce au choix de la majorité des conseillers municipaux, les électeurs ne l'ayant placé qu'en onzième place... la dernière éligible.
16:44 Publié dans Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, société, presse, médias
mardi, 27 août 2013
Un slip coloré qui sent bon
Vous avez peut-être déjà entendu parler de cette entreprise hexagonale, Le Slip Français, qui fait fabriquer principalement (mais pas uniquement) des sous-vêtements dans notre pays. En 2012, elle avait lancé une campagne originale, détournant les affiches de certains candidats à la présidence de la République :
Rappelez-vous, à l'époque, c'était devenu une mode, la principale cible étant le futur ex-président Nicolas Sarkozy, avec le slogan "La France forte".
Peu de temps après, un internaute facétieux avait eu l'idée d'associer le produit phare à un célèbre monument aveyronnais :
Cet été, l'entreprise a eu les honneurs d'un reportage de la BBC, tourné dans un département où l'on croise fréquemment des ressortissants d'outre-Manche, la Dordogne :
Ecoutez bien le tout début de la présentation, par le journaliste de plateau. Il dit : "To France, now. A country which has more companies in the Fortune 500 than any other European state."
On pourrait traduire ces propos ainsi : "France, à présent. Un pays qui a plus d'entreprises dans le Top 500 de Fortune qu'aucun autre pays européen." Même si l'on tient compte de l'insistance mise ensuite sur les impôts et les charges qui brideraient l'activité dans notre pays, cela reste indirectement un bel hommage.
Le regain d'intérêt dont a bénéficié l'entreprise est dû au lancement d'un produit novateur, "le slip qui sent bon" (formule habile, comprise par tous les esprits, qui évite d'avoir à parler du "slip qui ne pue pas la pisse ni la merde"). Il est fabriqué dans le Nord, à Saint-André-lez-Lille. Ce sous-vêtement est d'autant plus révolutionnaire que les micro-capsules qui le dotent d'effluves agréables ne fonctionnent que lorsque le slip est porté ! Décidément, on n'arrête pas le progrès !
Cette performance a fait l'objet d'articles dans la presse, au début du mois de juillet (bien avant la mise circulation de l'objet). Tout récemment, c'est la chaîne LCI qui a braqué les projecteurs sur l'entreprise innovante.
Une forme d'engouement semble naître autour des sous-vêtements made in France. Les téléspectateurs et internautes les plus attentifs auront même remarqué un petit clin d'oeil à l'objet fétiche dans la vidéo de présentation de la nouvelle saison du Petit Journal :
15:34 Publié dans Economie, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, économie, société, actualité
samedi, 17 août 2013
Le Nouvel Hebdo numéro 293
Le "petit jaune" de cette semaine évoque les à-côtés de la venue du ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll sur le Larzac. L'éditorial compare la manière dont les rebelles du Sud Aveyron ont décidé de gérer le foncier aux problèmes que rencontrent les (jeunes) agriculteurs ailleurs (en particulier dans le nord du département), tant le prix des terrains est parfois élevé.
A ce petit coup de chapeau succède un long article de fond, qui s'en prend à certains "représentants officiels" de la lutte larzacienne. Des opposants à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont profité de la venue du ministre pour exprimer leur désaccord, ce qui n'a pas suscité l'enthousiasme des paysans rebelles. L'un des manifestants, Gilles Gesson (installé sur le causse depuis la fin des années 1990), a publié une tribune vengeresse, "Les Versaillais du Larzac".
Notons que la visite ministérielle a "aimanté" le gratin de la gauche aveyronnaise :
Sur la photographie, on reconnaît le maire de Millau, Guy Durand, la députée de l'ouest du département Marie-Lou Marcel (et pas l'UMP Alain Marc), le sénateur Stéphane Mazars et le président du Conseil régional de Midi-Pyrénées Martin Malvy.
L'autre gros papier du numéro de cette semaine est consacré à l'un des couteliers de Laguiole, Honoré Durand, en pointe dans la dénonciation de la contrefaçon. Les lecteurs réguliers du Nouvel Hebdo se souviennent aussi qu'il y a signé quelques billets, en général pour critiquer le maire de Laguiole Vincent Alazard (contre lequel il s'est présenté aux municipales de 2008). L'article de cette semaine revient sur la jeunesse du futur coutelier. Gérard Galtier a enfilé ses habits de conteur pour ressusciter la vie de la campagne gardoise d'il y a plus de 50 ans.
A signaler aussi un article qui traite d'un entrepreneur originaire de Naucelle installé au Vietnam. Pierre-Jean Malgouyres est cité dans un mini-dossier paru dans Le Monde le 9 août dernier :
Trois semaines plus tôt, il avait fait l'objet d'un portrait sur le blog de journalistes des Echos.
Terminons par une séquence "hochets". L'hebdomadaire félicite (!) Florence Cayla (maire de Sébazac-Concourès et vice-présidente de la Communauté d'agglomération du Grand Rodez), qui a été décorée de l'ordre national du mérite des mains d'Anne-Marie Escoffier. Elle faisait partie de la promotion du 14 novembre 2012, sur le contingent de la ministre aveyronnaise. Ajoutons qu'une autre élue locale figure à ses côtés : la maire de Naucelle Anne Blanc :
Mais ce n'est pas la promotion la plus récente. Une autre date du 14 mai 2013. Parmi les personnes distinguées (toujours sur le contingent de la ministre de la Décentralisation) on remarque les noms de Pierre Lançon (bibliothécaire de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron) et de Marc Gosselin, le directeur des services techniques du Grand Rodez.
12:50 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, médias, journalisme, actualité
lundi, 05 août 2013
Attractivité aveyronnaise
Deux publications m'ont conduit à m'interroger sur l'aura économique de l'Aveyron : une note de l'INSEE, du mois de juin dernier (centrée sur la région Midi-Pyrénées) et un article du Monde du 25 juillet : Comment la crise frappe les territoires français.
Avant d'aller plus loin, il faut visualiser l'unité d'étude : la zone d'emploi. Ce critère divise le département en trois parties, qui ont récemment évolué :
La zone ruthénoise, en vert, s'est agrandie du bassin decazevillois qui, jusque dans les années 1990, était inclus dans la zone figeacoise. La zone villefranchoise, quant à elle, s'est légèrement décalée vers l'ouest et le sud.
La note de l'INSEE présente d'abord l'évolution de l'attractivité des zones midi-pyrénéennes entre la fin des années 1990 et la fin des années 2000. Voici quelle était la situation en 1999 :
En gris, la zone ruthénoise était classée comme étant dotée d'une faible attractivité productive et résidentielle. En clair : elle attirait peu les habitants et les entreprises. En vert foncé, la zone villefranchoise n'était pas mieux lotie au niveau productif, mais elle était dotée d'une forte attractivité résidentielle. De son côté, la zone millavoise n'était présentée que comme attractive sur le plan productif.
Voici ce qu'il en est une dizaine d'années plus tard :
Pour Rodez, rien n'a changé. Par contre, les deux autres zones (en vert clair) sont désormais classées comme moyennement attractives sur le plan résidentiel et faiblement sur le plan productif. Du côté de Villefranche, c'est l'attractivité résidentielle qui a baissé ; du côté de Millau, c'est l'attractivité productive... en dépit de tout ce qui a été claironné à l'époque par les élus sur "l'effet viaduc".
Si l'on réfléchit en terme de catégorie de population, on s'aperçoit qu'il y a sans doute un écart entre les retraités et les actifs. D'après la note de l'INSEE de juin dernier, l'Aveyron semble séduire les retraités :
La zone ruthénoise a un taux d'entrées de "séniors" supérieur de 0 à 50 % à la moyenne nationale. Les deux autres zones dépassent celle-ci de 50 % à 100 %. L'attractivité résidentielle vis-à-vis des retraités est donc assez bonne voire bonne dans les zones aveyronnaises, alors que leur attractivité résidentielle globale est faible ou moyenne. C'est donc que d'autres catégories de population (les jeunes actifs, par exemple) ont tendance à quitter ces territoires.
L'une des raisons est donnée par une autre note de l'INSEE, datant de 2012. Page 5 se trouve une carte des zones d'emploi midi-pyrénéennes, coloriées en fonction des types d'activités les plus importants. Voici ce qu'il en est pour l'Aveyron :
Les zones ruthénoise et millavoise (en gris) sont caractérisées par la domination d'une économie présentielle, "c'est-à-dire tournée vers la population présente, qu'elle soit résidante ou de passage", avec une bonne implantation de l'agroalimentaire. L'Ouest du département (en vert) se distingue par une forte présence industrielle, des secteurs de la métallurgie et de l'agroalimentaire en particulier.
L'article du Monde en montre les conséquences au niveau de l'emploi, pour les années 2008-2012 :
(Ceux qui ne peuvent accéder à l'article peuvent se diriger sur le site du quotidien ardennais L'Union, qui propose une carte similaire.)
Zoomons sur l'Aveyron :
C'est dans le bassin de Millau (en orange) que le nombre d'emplois a le plus baissé (entre 5 % et 10 % selon Le Monde, entre 4 % et 6 % selon L'Union). Dans le bassin de Rodez, la diminution est de moins de 5 % (entre 2 % et 4 %). O surprise ! Dans le bassin villefranchois, le nombre d'emplois a légèrement augmenté.
A posteriori, on comprend que les élus du Grand Rodez, de gauche comme de droite, aient soutenu des projets parfois dispendieux. Il leur sera beaucoup pardonné si le résultat est l'augmentation de l'attractivité du territoire et la création d'emplois, dans un contexte national difficile. L'année 2012 a d'ailleurs été particulièrement difficile pour le bassin ruthénois, qui apparaissait auparavant épargné par la crise, et dont le nombre de chômeurs a brusquement augmenté :
21:51 Publié dans Economie, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie, médias, presse, actualité
mercredi, 10 juillet 2013
Cumul mon amour !
Les socialistes ont fini par s'y mettre. Ils ont mis le temps, ils se sont montrés très timides, mais ils ont accouché d'une nouvelle loi limitant le cumul des mandats. Attention toutefois : votée par l'Assemblée nationale, elle doit encore passer devant le Sénat, dont les membres semblent majoritairement hostiles aux principes de bon sens que le texte contient.
Rappelons tout d'abord qu'il s'agit d'une promesse du candidat Hollande, contenue dans l'engagement numéro 48 (au passage, je conseille à ceux qui ont joué la surprise quand le gouvernement a mis au programme le mariage homo de lire l'engagement numéro 31) :
"J’augmenterai les pouvoirs d’initiative et de contrôle du Parlement, notamment sur les nominations aux plus hauts postes de l’État afin de les rendre irréprochables. Je ferai voter une loi sur le non-cumul des mandats. Je renforcerai la parité entre les femmes et les hommes en alourdissant les sanctions financières contre les partis politiques qui ne la respectent pas. J’introduirai une part de proportionnelle à l’Assemblée nationale."
Le formulation était vague, contrairement à ce qui est écrit dans d'autres articles. J'aurais aimé que le gouvernement aille plus loin, mais, pour l'instant, il faut se contenter de la loi que vient de voter la majorité absolue des députés. Le principe est simple : à partir de 2017, on ne pourrait plus être député (ou sénateur ou député européen) ET maire, adjoint, (vice) président de Conseil départemental, de Conseil régional ou d'un établissement intercommunal (genre la Communauté d'agglomération du Grand Rodez).
Le diable se niche dans les détails... et dans ce qui n'est pas écrit. Cela veut donc dire que l'on pourra être parlementaire et conseiller départemental ou régional, mandats qui sont rémunérés. Les parlementaires pourront aussi rester conseillers municipaux ou intercommunaux, ces fonctions étant très souvent (mais pas toujours) bénévoles. Voilà qui ruine l'un des arguments des opposants (comme le sénateur Stéphane Mazars, qui s'est récemment exprimé dans les colonnes de Centre Presse), qui prétendent qu'un parlementaire déconnecté des réalités locales fait du moins bon travail. Grâce à cette loi sur le non-cumul, les parlementaires pourront garder un pied en province. (Selon moi, on aurait dû seulement tolérer les fonctions de conseiller municipal ou intercommunautaire... ou alors interdire le cumul des indemnités.) Notons que la loi ne change rien aux règles actuelles de cumul des mandats locaux.
Il va être intéressant de suivre le passage au Sénat. En effet, d'après Le Monde, le texte a été voté par la grande majorité des députés PS, Verts et Front de Gauche, alors que ceux du PRG ont plutôt voté contre (en compagnie de l'UDI et de l'UMP). Quelle va être l'attitude des sénateurs radicaux du groupe RDSE (dont S. Mazars) ?
Le piquant dans cette affaire est que les récentes péripéties de la vie politique ruthénoise ont conduit le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, qui est aussi (depuis mars 2013) vice-président du Conseil régional de Midi-Pyrénées, à s'emparer de la présidence de la Communauté d'agglomération du Grand Rodez. A droite, on avait déjà "Cumuluche". Faudra-t-il désormais aussi parler de Christian "Excèdre" ?
Blague à part, cette loi sur le cumul des mandats, bien que positive, n'en est pas moins révélatrice du conservatisme des élus de gauche comme de droite et du manque d'autorité de l'exécutif parisien. On a déjà pu le constater à propos de la transparence des richesses. Rappelez-vous : en avril dernier, tous les membres du gouvernement avaient dû publier leur déclaration de patrimoine. Ce fut indéniablement un pas important, mais, à la lecture desdites déclarations, il était clair que certains ministres avaient rusé. (Sur ce sujet, je conseille les articles que Donato Pelayo a signés, les 19 et 26 avril ainsi que le 3 mai 2013, dans Le Nouvel Hebdo.)
En dépit (entre autres) de l'affaire Cahuzac (et de ses conséquences électorales), beaucoup de députés ont persisté à s'opposer à l'application de la transparence à leur patrimoine. La loi votée fin juin par l'Assemblée (actuellement examinée par le Sénat) est pourtant modérée dans son ambition. Si la déclaration concerne un grand nombre d'élus (ainsi que des hauts fonctionnaires), la publicité du contenu est interdite : le citoyen lambda pourrait consulter mais pas révéler publiquement ce qu'il a lu...
Nos parlementaires sont décidément bien cachottiers... Certains jouent un peu plus franc-jeu, comme Stéphane Mazars. Dans l'entretien publié dans Centre Presse, il affirme : "Je gagne mieux ma vie en étant avocat que sénateur !" Examinons la chose. L'an dernier, j'ai salué sa décision de renoncer à ses émoluments d'adjoint au maire de Rodez. Du coup, il ne touche plus que son indemnité de sénateur, soit environ 5 500 euros nets par mois... auxquels il faut ajouter environ 6 000 euros d'I.R.F.M. (Indemnité Représentative de Frais de Mandat)... non soumise à l'impôt sur le revenu.
Comparons aux revenus des avocats. En 2008, en moyenne, il s'agissait d'environ 6 200 euros par mois. Mais, comme les écarts sont énormes dans la profession, il peut être utile de comparer avec le revenu médian, celui qui sépare en deux groupes égaux les membres de la profession : 3 800 euros. Je pense que les revenus du sénateur aveyronnais se rapprochaient plutôt du premier chiffre, ce qui explique qu'il affirme gagner (un peu) plus en exerçant sa profession... si l'on ne compte que l'indemnité de base (6 200 euros contre 5 500). Ou alors, il gagnait vraiment très très bien sa vie et ses revenus dépassaient le cumul des deux indemnités, soit 11 500 euros par mois. Bigre ! Voilà que je me mets à regretter de ne pas porter la toge !
23:44 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, ps, actualité, presse, médias, france, parti socialiste
dimanche, 09 juin 2013
La nouvelle nouvelle formule du "Ruthénois"
L'hebdomadaire aveyronnais n'a pas subi de transformation profonde, cette fois-ci. On reste au format tabloïd (apparu la semaine dernière), avec une pagination limitée à 16. La rubrique des communes du Grand Rodez ne fait pas sa réapparition. Par contre, l'intégralité du journal est imprimée sur papier glacé. C'est gênant pour ceux qui auraient voulu en faire un usage disons non orthodoxe, mais c'est agréable au toucher et à la vue (pour le lecteur).
Page 3, on nous annonce encore du changement. Le rythme de parution va se réduire, puisqu'à partir du 21 juin, l'hebdomadaire deviendra bimensuel. L'actualité "chaude" y sera donc moins présente, au profit de sujets plus "sociétaux". On en a un aperçu cette semaine, avec une double-page (pas inintéressante, ceci dit) consacrée au jardinage. Mais, bon...
Page 4, les curieux liront attentivement la rubrique "En bref". Ils y trouveront un communiqué du maire de Rodez Christian Teyssèdre, qui rend hommage à Xavier Rouvière, un commerçant ruthénois récemment décédé. Ce communiqué, publié aussi sur le site de la radio Totem, ne comporte pas la mention "vrai Ruthénois" qui avait fait réagir (par avance) KaG sur le site Aligorchie. Alors, qu'en est-il ? Le maire a-t-il retouché son papier pour en éliminer toute formule maladroite, ou bien s'agit-il d'une fausse polémique ?
Pages 6 et 7, l'hebdomadaire revient sur la venue de François Hollande en Aveyron, il y a bientôt deux semaines. Page 11, c'est l'action caritative à laquelle d'anciens champions du monde de 1998 ont participé qui est de nouveau évoquée. L'hebdo brosse le portrait des anciens, plus ou moins glorieux avec le poids des ans.
Les pages culturelles closent le journal.
A la réflexion, je me demande si les directeurs du Ruthénois n'auraient pas l'intention de le transformer en gratuit (à l'image du mensuel A l'oeil et de l'hebdomadaire Le Saint-Affricain). Ils toucheraient ainsi (en théorie) un public plus large et pourraient augmenter leurs ressources publicitaires. Pour que cela soit rentable, il faudrait réduire les coûts salariaux et limiter la rédaction à une personne, voire deux. N'est-ce pas ce qui est en cours ?
23:33 Publié dans Presse | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : presse, médias, actualité
samedi, 08 juin 2013
Une prison modèle sur le Grand Rodez ?
Le 1er juillet 2013, officiellement, la nouvelle maison d'arrêt du Grand Rodez entrera en fonction, à Druelle, une commune de l'ouest de l'agglomération ruthénoise. Située à proximité de la zone de Bel-Air et de la route de Rignac (qui mène aussi à Villefranche-de-Rouergue), elle sera facilement accessible :
L'ancienne, encore en service, se trouve à Rodez même, à proximité du jardin public, à moins de 500 mètres de la cathédrale :
Le bâtiment est vieillot. C'est l'un des plus anciens couvents de la ville, dont la construction remonte au XVIIe siècle. Pendant la Révolution, il a été transformé en prison, fonction conservée jusqu'à aujourd'hui. Le bâtiment n'est pas aux normes. Les conditions de travail des gardiens y seraient difficiles et les cellules indignes d'un pays développé au XXIe siècle. Les locaux sont aussi trop étroits. (N'oublions pas que la population carcérale ne cesse d'augmenter.) Si l'on ajoute à cela l'enclavement urbain et la proximité du nouveau pôle festif (comprenant la salle des fêtes, le multiplexe de cinéma et le musée Soulages), on comprend qu'il a été jugé pertinent de déplacer ce petit monde dans un bâtiment plus moderne, fonctionnel... et un peu à l'écart du centre.
Contrairement à l'ancienne, la nouvelle maison d'arrêt se visite. Attention, hein ! Ce ne sont pas les citoyens ordinaires qui ont eu droit d'observer l'utilisation de leurs impôts (contrairement à ce qui s'est fait pour l'hôpital de Bourran, en 2006). Seuls les journalistes (accompagnant de rares privilégiés) ont eu accès aux bâtiments. Cela nous a valu deux diaporamas. On notera que celui de Midi Libre met davantage en valeur les "pipoles" que les bâtiments. (Rétrospectivement, on peut estimer que ce fut un bon échauffement avant la venue de François Hollande à Rodez.) Mieux vaut donc regarder celui mis en ligne sur le site de France 3 Midi-Pyrénées. Les photographies sont de Rouzane Avanissian.
Les cellules ont un un petit côté chambre d'étudiant :
On sous-entend donc que les détenus seront seuls, jamais deux (ou plus...). Hum... est-ce bien certain ? Il semble aussi que les "problèmes de douche" (et de savon qui glisse...) soient résolus avec l'équipement de chaque cellule. Là encore, c'est une information à confirmer.
La polémique est née de la présence de la télévision. Dans l'image ci-dessus, un espace (que j'ai entouré en bleu) semble avoir été prévu pour l'installer. On peut aussi distinguer la prise électrique, au-dessous de la tablette. D'après un représentant les gardiens de prison, l'accès au bouquet de chaînes de Canal + serait fourni gratuitement aux détenus. De plus, ceux-ci auraient un petit frigo à leur disposition, dans la cellule, élément que l'on s'est bien gardé de montrer dans les diaporamas. On n'y a pas vu non plus les brumisateurs de la cour de promenade...
Je ne suis pas choqué par la présence de la multitude d'équipements (d'autres sont montrés dans le diaporama de France 3). Il faut bien favoriser la réinsertion des détenus, dont la peine (ou le reliquat de peine) devra être inférieur à deux ans (un an dans l'ancienne prison). Mais le coup des chaînes de Canal, alors que la TNT gratuite devrait suffire (surtout en période de vaches maigres budgétaires) m'a interloqué. Quant aux brumisateurs, leur présence révèle surtout l'ignorance des personnes qui ont prévu leur installation.
Mais il est un autre problème dont on a trop peu parlé : les malfaçons. Un article de La Dépêche du Midi cite les propos du secrétaire national de l'UFAP (principal syndicat des matons), qui évoque un million d'euros (sur 12,5 de budget initial, soit 8 % !). Il est notamment question de serrures défectueuses, un comble pour ce genre de structure ! Alors, qui est responsable ? Peut-être faut-il chercher du côté de la maîtrise d'oeuvre, dont les titulaires sont nommés sur le site du Grand Rodez :
09:29 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, société, médias, presse
samedi, 01 juin 2013
La nouvelle formule du "Ruthénois"
Vendredi 31 mai, l'hebdomadaire du Piton est sorti sous un nouveau format :
Voici ce que cela donne quand on place ce numéro au-dessus du précédent :
Il occupe un peu plus de la moitié de la surface du numéro de la semaine dernière, qui était au format berlinois (celui des quotidiens Le Monde, La Dépêche du Midi et Midi Libre). Le trait noir, au bas de l'exemplaire, marque le "point de dépassement" par rapport à l'ancien format.
A première vue, le nouveau semble être de type tabloïd (avec un peu plus de hauteur de page), adopté naguère puis rejeté par le quotidien Centre Presse.
Voyons le contenu à présent. On commence par une double page consacrée au réalisateur arabe israélien Alaa Ashkar (dont le nom est écorché sur la première page), qui vit en France. L'entretien, passionnant, aborde le conflit israélo-palestinien sous un angle méconnu, celui des Palestiniens restés en Israël après la guerre de 1948-1949.
Les pages 4 et 5 traitent de la venue de François Hollande à Rodez (la première journée, à l'usine Bosch, au musée Soulages et à la mairie de Rodez).
La suite du journal est composée de la plupart des rubriques habituelles. A signaler, un article sur l'éventuelle constitution d'une liste de gauche indépendante du maire sortant. On se garde toutefois de nous donner le moindre nom. Certains circulent en ville, mais allez savoir...
Il est aussi question de la rencontre organisée à Paul Lignon entre des anciens de 1998 et des joueurs de l'association "Un maillot pour la vie". Pas très loin, la parole est donnée à des syndicalistes. On retiendra les propos de ceux de Sud Solidaires, qui réclament une augmentation des impôts.
La chronique judiciaire et le courrier des lecteurs sont regroupés sur la même page. Lui succède la rubrique culture, précédant la page d'informations nationales et internationales, toujours issues de la même agence. L'hebdomadaire se termine par les annonces et l'agenda de la semaine.
Et là vous vous dites que les pages locales, celles donnant des informations sur les communes du Grand Rodez et de sa proximité immédiate, ont disparu. Elles font les frais de la réduction de format, celle-ci ne s'accompagnant pas d'une augmentation de la pagination. D'ailleurs, à moyen terme, celle du Ruthénois a tendance à diminuer. Le premier numéro en comptait 24. Par la suite, on a oscillé entre 20 et 24. Depuis quelques mois, les exemplaires se limitent en général à 16 pages, tout comme la version tabloïd sortie hier.
Je pense que ce changement est dû à deux phénomènes : le plafonnement des ventes de l'hebdomadaire et la recherche d'une meilleure efficacité publicitaire.
Au niveau des ventes, Le Ruthénois se place loin des autres hebdomadaires aveyronnais : 2 000 exemplaires (selon le syndicat de la presse hebdomadaire régionale), contre environ 6 000 pour Le Journal de Millau et Le Progrès Saint-Affricain. Selon le site de l'OJD, le Bulletin d'Espalion, en perte de vitesse, dépasse à peine les 5 000 exemplaires, alors que Le Villefranchois maintient tant bien que vaille sa position de leader, avec 8 000 exemplaires vendus chaque semaine. Signalons que La Volonté paysanne, diffusée uniquement par abonnement, se vend à un peu moins de 7 000 exemplaires (toujours selon l'OJD).
Qu'en est-il de l'efficacité publicitaire ? Selon une étude de 2008, la réduction du format des journaux et notamment le passage au tabloïd augmenterait le temps de lecture et faciliterait la reconnaissance des messages publicitaires...
C'est un problème que ne rencontre pas Le Nouvel Hebdo, qui vit quasi exclusivement de ses ventes et abonnements. Seul Gérard Galtier pourrait donner les chiffres exacts de sa diffusion. A mon avis, le journal satirique se vend moins que les hebdos qui ont pignon sur rue (le clan des 5 - 6 000 exemplaires). Se vend-il plus que Le Ruthénois ? Mystère. Je sais qu'il est beaucoup lu (regardez l'état des exemplaires de la médiathèque de Rodez !)... mais peut-être pas suffisamment acheté.
Les échéances électorales qui approchent, ainsi que la refonte des collectivités territoriales (qui ne fait que commencer) sont des sujets porteurs qui devraient permettre à la presse locale de retrouver des couleurs. Espérons que l'année 2013 ne verra pas disparaître l'un des hebdomadaires aveyronnais.
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jeudi, 02 mai 2013
Claude Guéant pété de thunes
La polémique enfle concernant les sommes d'origine suspecte qu'aurait reçues Claude Guéant entre 2002 et 2012. Des internautes facétieux se sont moqués de la défense de l'ancien ministre de l'Intérieur, qui a argué de la vente de tableaux. Des "mèmes" circulent sur la Toile, dont le quotidien Midi Libre propose un échantillon savoureux. Voici mon préféré :
... A comparer avec l'original, La Création d'Adam, de Michel-Ange :
Je me suis amusé à en fabriquer un (dans un genre approchant), Le Sultan offrant ses richesses au petit marquis :
Je me suis inspiré d'un tableau du XVIe siècle de Cornelis de Vos, Crésus et Solon (qui a été récemment restauré), dont j'ai bien entendu détourné le sens :
Si l'on veut rester davantage dans l'esprit du tableau original, il vaut mieux inverser les rôles, et créer une nouvelle toile, intitulée Le Conseiller impécunieux et le Prince :
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dimanche, 31 mars 2013
Des cloches qui apportent des oeufs... et des médailles
La promotion de Pâques de la Légion d'honneur confirme que la gauche, tout comme la droite, est très attachée aux décorations symboliques. Se confirme aussi une tendance déjà perceptible en janvier dernier : la volonté de distinguer le monde économique. Selon Le Monde, il représente 28 % des décorés, devant l'enseignement et la fonction publique. On devrait donc dire après la fonction publique au sens large (la majorité des enseignants étant fonctionnaires), qui cumule un gros tiers des hochets.
A ce propos, la lecture du principal décret (le quatrième de la liste parue au Journal Officiel) permet de constater que ce sont rarement les fonctionnaires "de base" qui sont récompensés. Aujourd'hui comme hier, on privilégie "l'élite", se contentant, ici ou là, de glisser le nom d'un prolétaire méritant.
Je me suis intéressé à une autre catégorie de décorés, les élus. Ils sont 48 sur un total 563, soit 8,5 %. (Et encore, je n'ai compté que ceux qui étaient clairement identifiés comme exerçant ou ayant exercé une fonction politique élective.) Rappelons que la France compte environ 600 000 élus, pour une population d'environ 65 millions d'habitants, soit un peu moins de 1 % du total. Les politiques sont donc surreprésentés. Qu'en est-il de leur origine géographique ?
Sans surprise, la région Ile-de-France arrive en tête, avec 9 élus : 2 pour Paris (Serge Blisko et Michèle Blumenthal - deux socialistes) et 7 pour la banlieue, dont 4 pour la Seine-Saint-Denis : Josiane Bernard, Daniel Guiraud, Gilbert Klein et Corinne Valls. Il me semble que deux d'entre eux ne sont pas socialistes (J. Bernard et G. Klein, communistes). L'ouverture est encore plus grande au niveau des autres banlieusards. S'il n'est pas étonnant de trouver Francis Chouat (successeur de Manuel Valls à la mairie d'Evry) dans cette liste, on pourra s'étonner de la présence de Gilbert Dijon (UMP) et de Pierre-André Wiltzer, qui a fait carrière sous les couleurs de l'UDF puis de l'UMP.
Viennent ensuite deux régions, avec 5 décorés chacune : Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées. 4 des 5 heureux élus rhônalpins sont socialistes, la cinquième (Christiane Echallier) plutôt centriste. En Midi-Pyrénées, les cinq personnes sont issues de cinq départements différents. Un seul n'est pas de gauche : Pierre Montastruc, ancien député UDF de Haute-Garonne.
Le Tarn-et-Garonne voisin est représenté par le maire de Villemade, Francis Labruyère, membre du PRG :
Les autres sont tous socialistes, à commencer par Thierry Carcenac, ancien député et président du Conseil général du Tarn :
Il est accompagné de la Lotoise Geneviève Lagarde, adjointe au maire de Cahors et vice-présidente du Conseil général :
Voici enfin l'Aveyronnaise de la bande, Hélène Thibal, ancienne adjointe au maire de Saint-Affrique (de 2001 à 2008).
On reste dans le grand Sud-Ouest avec la région suivante, le Languedoc-Roussillon. 4 de ses élus (3 socialistes) ont été désignés, une seule venant des Pyrénées-Orientales (Renée Soum). Les trois autres sont gardois : Alain Journet (ancien sénateur-maire du Vigan et ancien président du Conseil général), Jean Denat (actuel vice-président du Conseil général) et Renée Bouvier (maire divers gauche du Cailar).
Cinq régions ont deux élus au palmarès : la Franche-Comté, la Lorraine, le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et le Poitou-Charentes. C'est dans ce dernier cas qu'il est intéressant de relever les noms : Maxime Bono (maire PS de La Rochelle) et Jean-François Douard (maire divers droite de Lagord, en Charente-Maritime). Cela nous ramène aux législatives de 2012, qui ont vu la défaite de Ségolène Royal face à Olivier Falorni, socialiste dissident soutenu par une partie de la gauche... et de la droite. Durant la campagne, Maxime Bono (le sortant qui avait eu l'amabilité de ne pas se représenter) avait apporté son soutien à Ségolène Royal. Le voilà promu officier sur le contingent du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, presque un voisin.
Il est beaucoup plus étonnant de voir figurer sur la liste le nom de Jean-François Douard, un divers droite proche de Dominique Bussereau (rival de Ségolène dans la région). Durant la campagne des régionales, en 2010, le maire de Lagord s'était même laissé aller à des propos outranciers à l'égard de la candidate socialiste. Notons qu'il est nommé sur le contingent de la ministre de la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique, au titre de la Décentralisation. C'est donc soit aux bons soins de Marylise Lebranchu, soit à ceux d'Anne-Marie Escoffier que ce bretteur de droite doit sa décoration.
Les autres régions sont représentées par un seul décoré : Aquitaine, Basse-Normandie, Bourgogne, Bretagne, Centre, Pays-de-la-Loire, Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Alsace, celle-ci avec Philippe Richert, président UMP (tendance centre-droit) du Conseil régional. On n'a pas oublié l'outre-mer, avec la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion. Même les Français de l'étranger (pas forcément de gauche) ont eu leurs décorés (trois) !
Cette brochette éclectique laisse toutefois quelques territoires à l'écart, notamment quatre régions de France métropolitaine, dont deux de cœur du président de la République : la Haute-Normandie (où il a passé les 14 premières années de sa vie) et le Limousin (sa terre d'élection). Les élus de Corse et d'Auvergne vont eux aussi devoir patienter un peu avant de décrocher de nouveaux hochets !
18:54 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, actualité, médias, presse, france, hollande, françois hollande
lundi, 18 février 2013
Imprimer dans l'Aveyron
C'est une mini-polémique qui a vu le jour dans le département. A l'origine se trouve une information somme toute anodine : l'annonce de la parution d'un ouvrage évoquant le destin de descendants d'émigrés aveyronnais en Argentine. Les auteurs et les promoteurs du livre ont dû donner une conférence de presse, qui a suscité divers articles dont un dans le Bulletin d'Espalion et un autre dans Le Ruthénois :
Vous aurez remarqué que la photographie d'illustration est identique. Le contenu varie un peu. On constate une divergence au niveau des chiffres. Concernant la première vague d'émigrés, le Bulletin parle de 180 personnes, Le Ruthénois de 40. La vérité est entre les deux : 40 familles, soient 162 personnes en 1884. La suite des articles évoque principalement les descendants actuels, le Bulletin ajoutant un lien vers le site internet de l'association Rouergue-Pigüé.
Le Ruthénois se distingue par un point de vue critique. Présent sur la même page que l'article promotionnel, un billet du directeur de la rédaction Bruno Aufrère (Un livre "made in Spain") soulève quelques problèmes. Le patron de presse - imprimeur regrette que le livre soit imprimé en Espagne (du côté de Barcelone), alors qu'il traite d'une matière aveyronnaise... et qu'il existe quantité de professionnels compétents dans le département.
Bruno Aufrère se demande aussi si la publication du livre va bénéficier d'un soutien du Conseil général, ce qui, pour lui, serait injustifié si le livre n'est pas imprimé localement. Il évoque aussi une drôle de proximité. L'auteure des textes, Catherine Samson, présentée comme "journaliste indépendante", est la compagne d'un certain René Bécouze, conseiller relation-presse au Conseil général de l'Aveyron :
(C'est fou ce que je peux consulter l'organigramme du Conseil général ces jours-ci !)
L'auteur des photographies de l'ouvrage est Valentin Bécouze, fils du précédent. Après tout, pourquoi ne pas travailler en famille ? Il reste à savoir d'où viennent les financements.
Pour son précédent livre (fort intéressant), L'Aubrac, La race d'un pays de résistants, l'impression avait été effectuée à Villefranche-de-Rouergue (ou juste à côté, à La Rouquette), l'éditeur (Toute Latitude / Terres d'excellence) étant basé à Montauban :
(Signalons que le patron de cette petite maison d'édition n'est autre que Laurent Tranier, qui fut candidat aux législatives de 2012 sous la bannière UMP.)
Bruno Aufrère a peut-être pris la mouche parce que, par le passé, il est déjà arrivé que le Conseil général attribue une subvention (et appose son logo) à une publication d'intérêt local... imprimée ailleurs. Il cite le cas de l'excellent Dictionnaire de l'Aveyron, de Jean-Michel Cosson, lui aussi imprimé en Espagne :
D'autres ouvrages d'intérêt local, qui ne bénéficient toutefois pas d'un appui du Conseil général, ont été imprimés à l'étranger. C'est notamment le cas d'un autre très bon bouquin, dont j'ai parlé : Aveyron, le temps de la terre, issu de presses italiennes. De manière plus générale, les Editions du Rouergue (certes rachetées il y a quelques années par Actes Sud) impriment de moins en moins dans l'Aveyron. Les ouvrages (comme ceux de Daniel Crozes) sortent en général quand même d'une imprimerie française, mais parfois aussi d'une imprimerie étrangère, surtout si l'iconographie est abondante.
Des publications locales continuent pourtant de sortir des mains d'artisans rouergats, comme Châteaux et personnages du Ruthénois, de Gérard Astorg, façonné par un imprimeur de La Primaube. C'est le cas aussi des (semi) mémoires de Marc Censi (que je n'ai pas encore lus). Notons que l'ouvrage rédigé par l'ancien maire de Rodez a été imprimé à... Millau (par Maury) ! Shocking !
La palme de la "vertu aveyronnaise" (et de l'éclectisme) revient sans conteste à Roger Lajoie-Mazenc, dont tous les ouvrages que j'ai en ma possession ont été imprimés dans le département. L'Or noir pour un troupier (où il évoque son service militaire en Algérie) et Marianne d'Aveyron sont sortis de l'imprimerie (villefranchoise) Salingardes (aujourd'hui disparue), respectivement en 1961 et 1970. Les Gros Bonnets de l'Aveyron est issu d'une imprimerie située à Bel Air (en 1980). Pour L'Aveyron en République(s), c'est l'artisan primaubois déjà mentionné qui a été mis à contribution (en 2000). Pour Maires de famille (un de mes livres de chevet), retour à Villefranche-de-Rouergue avec Grapho 12. Le Sud n'a pas été oublié, puisque Les plus fameuses citations de l'Aveyron est sorti de chez Maury, au début de l'année 2012.
Je constate que je me suis un peu éloigné du sujet de départ.... le coup de sang de l'imprimeur Bruno Aufrère. Il faut dire que la situation est tendue dans ce secteur (comme dans d'autres). Ainsi, Grapho 12 a subi une profonde restructuration en 2011. Début 2012, Causses et Cévenne a mis la clé sous la porte. Pour l'imprimerie du Progrès (qui édite Le Progrès Saint-Affricain et Le Ruthénois), les affaires ne semblent pas si mal tourner que cela, puisque l'entreprise vient de récupérer l'impression du Journal de Millau, auparavant assurée par la SOMAP, à côté de Montpellier.
20:30 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : presse, médias, actualité
vendredi, 11 janvier 2013
Z Minus n°4
Ce numéro (celui de décembre-janvier) risque d'être le dernier : les ventes ne sont pour l'instant pas suffisantes. La société éditrice est en déficit. Bref, la situation est grave... et pourtant, ce périodique satirique est bourré de talent.
Cela commence dès la "une", avec un strip en bas de page consacré à un sujet brûlant, détourné avec un talent indéniable :
Les traditionalistes de tout poil devraient pourtant se réjouir que les homosexuels cherchent à se marier et élever des enfants : ils ont envie de faire les mêmes conneries qu'eux ! Mais il y a un gros non-dit que personne n'ose évoquer dans le débat. Dans l'esprit de beaucoup de gens, homosexuel (homme) = pédophile. Ce n'est pas tant le mariage qui rebute la population (qui y serait massivement favorable apparemment) que la possibilité d'adopter. Et pourtant... quiconque suit depuis un petit moment la chronique judiciaire peut constater que, bien au contraire, les auteurs d'abus sexuels sur les enfants sont des adultes hétéros (souvent d'ailleurs des membres de leur famille "génétique"). C'est donc plutôt aux hétérosexuels qu'il faudrait interdire d'avoir des enfants...
Les amateurs de reportage BD seront servis dans ce numéro, avec une page consacrée aux opposants à l'aéroport de Notre-Dame des Landes. Un peu plus loin, Thibaut Soulcié en consacre un (émouvant) à un paysan de Sologne... son père.
Souvent, une seule image suffit à tourner en dérision un sujet d'actualité dramatique, comme les assassinats à répétition en Corse :
Plus loin, en trois cases, Pakman marie les genres pour évoquer une tragique affaire d'abus sexuels dans une discipline sportive très médiatisée.
Certaines productions jouent plus sur la recherche graphique, comme la mini-histoire de Mathieu Z, qui a pour cadre la conquête espagnole de l'Amérique.
Il est bien évidemment très souvent question de cul, comme sur la page de Rémy Cattelain, intitulée "L'histoire à Régis". C'est toutefois un peu trop bavard à mon goût. Je préfère les productions chocs de Berth :
A mi-chemin des deux, on trouve des strips grand format, étalés sur une double-page. Il y est notamment question de la fin du monde... avec des connotations sexuelles, bien entendu.
Dans le genre cradingue et dérisoire, j'aime aussi les aventures du pauvre Klebs, par Giemsi :
Dans le supplément "Le Chakipu", les amateurs d'humour macabre liront avec plaisir plusieurs historiettes ayant pour cadre la mort. J'ai adoré la parodie de film américain, dans laquelle un soldat n'en finit pas de mourir :
Je ne vous ai pas mis la fin. Pour la découvrir, courez acheter Z Minus !
13:33 Publié dans Politique, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, médias, humour, bd
dimanche, 09 décembre 2012
La folie du gaz de schiste
C'est le titre d'un petit dossier publié dans le numéro de Courrier international de cette semaine :
Je profite de l'occasion pour dire tout le bien que je pense de ce journal. Il a le grand mérite de rendre accessibles au public francophone des articles souvent passionnants issus de la presse étrangère. Il a aussi l'intelligence d'être vraiment bi-média : seule une partie des articles de la version papier est accessible sur le site internet, où l'on peut découvrir des contenus enrichis.
Cela commence par une "accroche" qui replace la question dans un contexte international, même si les Français en entendent désormais régulièrement parler, comme on va le voir plus loin.
Le premier véritable article, "Alerte rouge pour Gazprom", est extrait d'un magazine économique russe. Le géant du gaz naturel voit sa puissance remise en cause par l'essor des gaz non conventionnels (plus coûteux à exploiter en Russie). Il est bien entendu question de la dépendance réciproque qui lie l'entreprise à l'Europe, alors que la construction du gigantesque réseau de gazoducs South Stream vient d'être lancée.
La perspective semble aussi se brouiller avec l'Asie, notamment la Chine ("Vu de Chine") qui, jusqu'à présent, trouve trop chers les hydrocarbures russes... et qui possèderait d'immenses réserves de gaz de schiste:
Une difficulté basique se présente aux autorités de Pékin : les plus grandes réserves sont situées dans des zones arides. Quand on connaît l'importance de l'eau dans le processus d'extraction, on se dit que ce n'est pas demain que la Chine cessera d'importer du gaz...
En complément, sur le site internet de l'hebdomadaire, on peut lire un papier qui traite des revirements des autorités bulgares, qui tantôt semblent vouloir favoriser les investissements étrangers (occidentaux) dans l'exploration des gaz de schiste, tantôt semblent se découvrir une conscience écologique très prononcée... peut-être sous l'influence de Gazprom.
"Vu de Varsovie", c'est l'indépendance énergétique qui semble l'emporter sur tout autre considération. Rappelons que l'ancienne démocratie populaire, bien que devenue indépendante de l'ancien "grand frère" russe, lui achète encore 70 % du gaz qu'elle consomme. De leur côté, la République tchèque et la Roumanie se montrent plus prudentes vis-à-vis du gaz de schiste, sans que l'on sache vraiment si l'on doit cette attitude au désir de préserver l'environnement ou à l'influence de Gazprom... c'est-à-dire du gouvernement russe.
Aux Etats-Unis, c'est l'optimisme qui semble l'emporter : "Le grand retour de l'industrie aux Etats-Unis". La baisse du prix de l'énergie provoquée par l'exploitation massive du gaz de schiste semble favoriser la relocalisation d'entreprises. Nombre d'experts pensent que Washington est en passe de recouvrer son indépendance énergétique. Voilà qui pourrait bouleverser la géopolitique du Moyen-Orient : Oncle Sam ne se sentirait plus obligé d'y jouer le rôle de gendarme... ce qui contraindrait la Chine à s'y investir davantage.
Qu'en pensent les autres pays en développement ? Au Mexique, on s'inquiète des conséquences environnementales. Au Maghreb, d'après la petite revue de presse publiée par l'hebdomadaire, le débat fait rage. L'Algérie s'inquiète de l'épuisement de ses ressources conventionnelles et, en Tunisie, s'il est indéniable que le pays aurait besoin de développer le potentiel national, la corruption semble à l'oeuvre...
L'Indonésie vit une situation paradoxale. L'exploitation incontrôlée du charbon a fait la fortune d'une mince "élite"... et permis au pays de récupérer des devises, grâce aux exportations. Mais les principaux clients sont la Chine et l'Inde, dont les achats pourraient chuter s'ils développent l'extraction de gaz de schiste. Dans un cas comme dans l'autre, il ne semble pas y avoir de "bonne" solution environnementale.
Cela nous ramène au débat français, alimenté aussi bien par des "experts" que par des vétérans de la politique qui ne se résolvent pas à ne plus jouer de rôle. L'été dernier, Le Monde comme La France agricole se sont fait l'écho des arguments échangés. Récemment, on a beaucoup parlé des déclarations de Michel Rocard au "quotidien de référence". La semaine passée, Midi Libre s'est penché sur la question. Comme le journal a donné la parole à des scientifiques partisans de l'exploitation, il s'est attiré l'ire de certains lecteurs.
En complément des articles, le quotidien de Montpellier a publié une carte commentée des permis d'exploration :
L'Aveyron a été progressivement "libéré" de la menace. (Les curieux peuvent d'ailleurs se rendre sur le site du ministère du développement durable pour observer l'évolution de la carte des titres miniers d'hydrocarbures.) L'an dernier, trois permis, dont celui de Nant (qui englobait le Larzac) ont été annulés, sans doute grâce à la mobilisation locale (et à la proximité d'élections nationales). Il en restait 61... et l'ouest de l'Aveyron était concerné par celui de Cahors. Il fait partie des sept qui ont été rejetés en septembre dernier :
A suivre...
15:38 Publié dans Economie, Politique, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, société, médias, presse, écologie, environnement, actualité