Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 05 juin 2011

La zigounette de DSK, encore et toujours

   Après tout, ce n'est que la quatrième fois que je m'exprime sur le personnage (depuis l'éclatement du scandale). Cette fois-ci, après le détournement de chanson, après la référence aux satiristes, après le lien avec New York Unité Spéciale, il va s'agir d'une information qui ressurgit (une de plus...).

   Ce n'est que tout récemment que je suis tombé sur un article du Monde publié en "page trois", dans le numéro daté du 25 mai dernier. Le titre de la version papier est La police (politique) des moeurs :

politique,presse,dsk

   Notons tout de suite que la version numérique de l'article porte un titre plus racoleur : Sexe, politique et police des moeurs. Même l'illustration diffère quelque peu. Dans les deux cas, il s'agit d'une photographie de la Préfecture de police (de Paris). Dans la version papier, on se contente de montrer le bâtiment, de manière neutre, alors que la version numérique propose une vue en contreplongée de  l'entrée. Ici encore, on a tranché en faveur d'un traitement plus spectaculaire.

   La comparaison des mises en page est aussi éclairante. Sur la version papier, le texte encadre la photographie ; il n'est aéré que par un seul intertitre, qui fait allusion aux journalistes. Sur la version numérique, les paragraphes se détachent plus nettement et deux intertitres (différents de celui de la version papier) ont été ajoutés, en gras : ils évoquent un pouvoir occulte. Cette organisation sous-entend que les lecteurs de la version numérique ont davantage besoin d'être aidés...

   Venons-en aux faits. Il est question de Dominique Strauss-Kahn. Selon l'article (qui s'appuie sur des sources policières), DSK aurait été "surpris en fâcheuse posture dans une voiture, à l'ouest de Paris, dans un haut lieu des rencontres tarifées, à l'occasion d'un banal contrôle".

   En bon français, cela veut dire que l'ancien candidat à l'investitude du P.S. avait été gaulé par les flics alors qu'il culbutait une prostituée (ou qu'il se faisait faire une gâterie par la dame) du côté du Bois de Boulogne... ah ben tiens, juste à côté de Neuilly ! (L'article ne précise toutefois pas si DSK a payé la dame en liquide...)

   L'histoire a été étouffée... pour ressurgir lorsque DSK a commencé à apparaître comme un concurrent dangereux pour le président sortant. Et pourtant, les journalistes qui ont eu l'info n'en ont absolument pas parlé et, dans les médias, on a continué à nous présenter le couple Strauss-Kahn - Sinclair comme un modèle d'amour partagé...

21:56 Publié dans Politique, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, dsk

samedi, 04 juin 2011

Première Chinoise à Paris

   Rassurez-vous, je ne vais pas faire semblant de me lancer dans l'exégèse tennistique. J'ai juste quelques remarques à faire à propos de la première victoire d'une Asiatique au tournoi de Roland-Garros... et de son suivi médiatique.

   La première chose est de rappeler que la gagnante, Li Na, a un profil atypique : elle se destinait d'abord au badminton et, plus tard, a interrompu le tennis pour reprendre ses études. (Au passage, je remarque que les parcours originaux semblent plus fréquents chez les championnes que chez les champions.)

   La deuxième chose à rappeler aux profanes est que l'arrivée de cette joueuse au haut niveau n'est pas une surprise. Depuis l'année 2006, sur le circuit, elle est connue comme une adversaire redoutable sur surface rapide : elle a atteint deux fois les demi-finales à Wimbledon (en 2006 et 2010), deux fois les huitièmes et une fois les quarts à l'US Open ; elle a obtenu ses meilleurs résultats en Australie (demi-finaliste en 2010, finaliste en 2011). Signalons de surcroît qu'elle ne fut pas loin de décrocher une médaille aux Jeux Olympiques de Pékin : après avoir éliminé Venus Williams en quarts de finale, elle a été battue par Dinara Safina puis Vera Zvonareva pour la médaille de bronze.

   Cette année, Li Na n'a pas croisé ses bêtes noires sur sa route : Serena Williams était absente, tout comme Dinara Safina ; Kim Clijsters et Vera Zvonareva ont été éliminées prématurément. Elle a quand même dû affronter Maria Sharapova (qui l'avait battue plusieurs fois en Grand Chelem), au cours d'une deuxième semaine brillante : elle a aussi éliminé la Tchèque Petra Kvitova (une étoile montante du tennis féminin, qui a déjà gagné trois tournois cette année) et la Biélorusse Victoria Azarenka, présentée par beaucoup comme une future numéro 1.

   Je dis tout cela mais... je n'ai pas regardé la finale ! J'ai quand même suivi l'évolution du score à la radio et sur la Toile. Deux sites proposaient un suivi "à chaud" des échanges : lemonde.fr et voila.fr. Or, voilà-t-y pas que je remarque qu'il s'agit exactement des mêmes textes ! En voici un exemple, avec d'abord une capture d'écran du monde.fr :

actualite,médias,presse,actualités,tennis

   ... et maintenant l'équivalent, en temps réel, sur voila.fr :

actualite,médias,presse,actualités,tennis

   L'habillage étant légèrement différent, la similitude n'en est pas moins frappante ! Le plus drôle est que les deux sites n'étaient pas mis à jour en même temps. Au début, c'était plutôt voila.fr qui était en avance, alors qu'à la fin du match, les modifications survenaient d'abord sur lemonde.fr !

   Alors, qui copie qui ? Le service live de voila.fr étant le plus ancien, je me suis d'abord dit que lemonde.fr s'était rapproché de lui. Autre possibilité : que les deux sites utilisent la même source d'information.

vendredi, 03 juin 2011

"Le Ruthénois" numéro 66

   L'hebdomadaire titre sur le congrès des Jeunes Agriculteurs, qui va se tenir à Rodez. L'entretien de la semaine est donc consacré au président de la section locale, Bruno Montourcy (qui est sur le départ).

   Benjamin Laumaillé titille un peu le syndicaliste, sans toutefois trop insister. Il titre sur la volonté des agriculteurs de chahuter un peu le ministre Bruno Lemaire, qui va faire le déplacement. (Mais je doute qu'il fasse de même pour le congrès de la Confédération paysanne...) Moi, à la place des paysans, je ruerais dans les brancards ! Ce mec (ou plutôt le gouvernement dont il n'est que l'un des rouages les plus dévoués) est en train de laisser tomber l'agriculture familiale.

   Dans l'entretien, je trouve piquant que Bruno Montourcy exprime de fortes réserves envers le nouveau président de la FNSEA, Xavier Beulin (qui, rappelons-le, a été élu face à un candidat aveyronnais, Dominique Barrau, dont B. Montourcy est proche). Cela ne va pas l'empêcher de rejoindre le syndicat dominant : il a atteint la limite d'âge pour adhérer à JA... et, quoi qu'il dise, tout le monde sait que ce syndicat est l'antichambre de la FNSEA.

   Le journal aborde ensuite les faits marquants de la semaine, à commencer par le tragique accident survenu au Monastère. Par rapports aux autres médias locaux, Le Ruthénois apporte une précision : le jeune homme renversé aurait fait un écart qui l'aurait déporté sur la route, où il a été percuté par la voiture qui arrivait de derrière. (Il reste à savoir pourquoi le garçon aurait commis cet écart...)

   Fort heureusement, l'actualité est parfois plus légère. Les vicieux de base auront ainsi plaisir à reluquer deux jolies concurrentes au titre de Miss Rodez. (Je leur conseille de poursuivre leur lecture jusqu'à la rubrique sportive, où l'on peut voir de charmantes triathlètes.) On apprend aussi comment le maire de Rodez peut se trouver à deux endroits au même moment. Quel homme !

   Comme il n'y a pas que des mauvaises nouvelles dans la vie, Le Ruthénois, à l'image de ses confrères, salue la réussite du rond-pont de la Croix Grande, au faubourg. Je ne peux qu'être d'accord. Habitant le quartier, je constate que, depuis qu'il a été mis en service, la circulation automobile est plus fluide. (Il faudrait toutefois mieux aménager l'entrée du côté de l'avenue des Fusillés.) De surcroît, les piétons peuvent plus facilement traverser.

   L'information ne concerne pas directement l'agglomération ruthénoise, mais, comme on peut y acheter les vins de tout l'Aveyron, on ne peut que se féliciter du classement AOC des Côtes de Millau ainsi que des vins d'Estaing et d'Entraygues-Le Fel (très bon petit blanc).

   On a droit aussi à quelques nouvelles des églises ruthénoises, où l'on tente d'installer des rapaces et des chauves-souris ! Ce serait un moyen "écologique" de lutter contre les fientes de pigeons et la prolifération d'insectes.

   Mon coup de coeur de la semaine va au "Coup de gueule d'une lectrice", publié par l'ami Gédéon :

presse,médias,actualité,actualite

   (Rappelons l'une des dernières péripéties : l'achat, par le Grand Rodez, de la maison natale de l'artiste, pour plus de 160 000 euros, comme le confirme le compte-rendu de la réunion du conseil de la Communauté d'agglomération du 29 mars dernier, pages 18-19. Pour la petite histoire, le projet d'achat a recueilli 36 suffrages, 5 élus osant s'opposer à cette dépense fastidieuse et 3 autres se contentant de s'abstenir.)

   Il est rassurant de constater que, de temps à autre, la raison l'emporte dans les médias locaux, trop souvent tentés de relayer la propagande des partisans du musée Soulages. On en a eu un nouvel exemple tout récemment, Midi Libre se réjouissant du record atteint par la vente d'un tableau du maître de l'outre-daube :

presse,médias,actualité,actualite

   Sur la même page, à côté du "coup de gueule", on peut lire la tribune de Jean-Louis Chauzy, déjà publiée dans Le Nouvel Hebdo de vendredi dernier. (Je trouve le numéro de cette semaine moins inspiré.)

   La suite du Ruthénois est composée des nouvelles locales et des nombreuses pages sportives. Il y en a pour tous les goûts.

vendredi, 27 mai 2011

"Le Nouvel Hebdo" numéro 177

   Gérard Galtier consacre son éditorial à la plainte déposée contre le journal par le maire d'Onet-le-Château Fabrice Geniez (soutenu par sa majorité municipale). Il en profite pour revenir sur les démêlés judiciaires qu'a dû affronter le prédécesseur du Nouvel Hebdo, qui s'appelait L'Hebdo.

   Le passage incriminé est paru dans le numéro 164, du 25 février dernier, dans la rubrique Les Castonétoiseries (qui épingle régulièrement l'équipe municipale, sans prendre de gants) :

politique,presse

   Il est vrai que l'article n'est pas d'une grande finesse et fonctionne par allusions. On sent qu'il a été alimenté par un membre de l'opposition castonétoise... ou un employé municipal pas franchement sympathisant de la majorité. Mais de là à aller en justice... aux frais du contribuable, de surcroît ! C'est d'autant plus excessif que le maire avait la possibilité de faire publier un droit de réponse (ce dont ne se prive pas le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, quand il est "chatouillé" par un papier). Il ne l'a pas fait.

   Ceci  dit, on ne sait pas encore quand le procès doit se tenir. Je suis sûr que les débats vont être intéressants !

   Un long article est consacré à la polémique née entre le président du Conseil économique, social et environnemental régional, Jean-Louis Chauzy, qui trouve que le développement de l'agglomération ruthénoise patine, et le maire de Rodez, qui a répondu avec son tact habituel... Le Nouvel Hebdo publie en sus une tribune de Jean-Louis Chauzy, qui tente de prendre de la hauteur.

   Restons à Rodez pour une histoire qui commence à faire du bruit. Il s'agit des nuisances, notamment nocturnes, occasionnées par les beuveries étudiantes qui ont lieu en fin de semaine, entre la rue Béteille et l'avenue Tarayre. Pour avoir habité le coin, je peux témoigner avoir vu la tranquillité du quartier rapidement se dégrader. La mairie comme la Police Nationale n'ont apparemment pas fait grand chose... jusqu'au jour où se produira une agression grave ou lorsque l'un de ces alcooliques provoquera un drame au volant. Démagogie jeuniste, quand tu nous tiens !

   Mais les plus âgés adoptent parfois des comportements guère plus responsables. Le problème est qu'en général ils disposent de plus de pouvoir, comme le maire de Villefranche-de-Panat. Celui-ci est mêlé à une sombre histoire : la vente (pour 15 centimes d'euro !) du stade de football communal à une société civile immobilière, dont la gérante est PDG du groupe Papillon (qui fabrique un très bon Roquefort, soit dit en passant). Une association s'est  montée et des élus d'opposition ont décidé de saisir la justice.

   Dans cette affaire, comme le relève Le Nouvel Hebdo, la préfète de l'Aveyron aurait pu jouer un rôle (celui de défense de l'intérêt général, en saisissant la Chambre régionale des comptes) mais, curieusement, elle s'est pour l'instant bien gardée d'intervenir. Seuls les mauvais esprits penseront que l'appartenance du maire de Villefranche-de-Panat à la majorité départementale puisse peser sur le déroulement de  l'affaire...

   On lira aussi avec profit une contribution de Roger Lajoie-Mazenc, sur la naissance du district du Grand Rodez, une question qui suscite des interprétations divergentes.

   Enfin, parmi d'autres choses, je signale un beau papier de Jean Peupluz, titré Prenez le train ! Pendant que nos chers élus se soucient surtout de l'avion et des routes locales, on ne se préoccupe guère du sort des Aveyronnais de base usagers de la ligne Rodez-Paris, que les politiques de droite comme de gauche ont un peu oubliée... à l'exception toutefois de Martin Malvy, le président du Conseil régional.

mercredi, 11 mai 2011

François Mitterrand en photos

   L'édition datée du 10 mai 2011 du Monde propose une intéressante page sous le titre "Mitterrand photos taboues". Le trentième anniversaire de l'accession à la présidence de la République a suscité une inflation d'articles (dont le site Arrêt sur images propose un échantillon).

   Les quatre photographies parues dans "le quotidien du soir" ont été bien choisies, je  trouve. Les commentaires qui les accompagnent sont soignés. Sont évoqués la rencontre Pétain-Mitterrand (en 1942), l'amitié jamais reniée pour René Bousquet, le décès de l'ancien président et sa fille Mazarine. C'est cette dernière image qui a le plus éveillé mon attention :

politique,actualité,ps,histoire,mitterrand

   La photographie aurait été prise en septembre 1981. Le commentaire porte sur le culte du secret et la révérence des journaux de l'époque, puisque seul l'organe d'extrême-droite Minute a rapidement évoqué cette affaire.

   On peut d'ailleurs lire avec profit la version de l'histoire de l'ancien rédacteur en chef de l'hebdomadaire, feu Serge de Beketch. Il faut faire la part des exagérations (il n'hésite pas à qualifier la présidence Mitterrand de "régime le plus corrompu de l'après-guerre") et des affirmations péremptoires (il se trompe sur l'âge de Mazarine : elle avait quasiment 7 ans à l'époque, alors qu'il lui en donne moins de 5). Plusieurs détails méritent néanmoins le détour.

   La publication de cette touchante photographie est dans le ton de cette célébration. On chante les louanges de l'ancien président et on le présente comme un homme qui, certes a mené une double-existence, mais pour qui "l'autre femme" (Anne Pingeot, la mère de Mazarine) aurait été le grand amour de sa vie.

   En réalité (comme je l'ai déjà écrit à l'occasion du décès d'Annie Girardot, une des nombreuses ex de Tonton), si François Mitterrand est resté attaché à la mère de sa fille, sa liaison ne l'a nullement empêché de continuer à "cavaler" à droite et à gauche...

   Halte aux images d'Epinal !

vendredi, 06 mai 2011

La mort de ben Laden : deux caricatures faussement siamoises

   Mardi 3 mai 2011 (le 2 mai en ligne), deux organes de presse "de référence", Le Monde et The International Herald Tribune (l'édition "globale" du New York Times... que l'on peut acheter à Rodez, eh oui !), ont publié une caricature sur le sujet "chaud" du moment : la mort d'Oussama ben Laden.

   Le dessin paru dans Le Monde est passé en première page. Il est l'oeuvre de Plantu :

politique,presse,actualite,actualité,journalisme

   Le dessin paru dans The International Herald Tribune se trouve en page 11. Il est signé Chappatte (dont on peut voir les oeuvres notamment dans le quotidien suisse Le Temps) :

politique,presse,actualite,actualité,journalisme

    A première vue, on pourrait se dire que les deux journaux de centre-gauche ont mis en avant la même vision morale de la mort du terroriste saoudien, représentée en liaison avec les attentats du 11 septembre 2001. Une analyse plus approfondie me conduit à nuancer ce propos.

   Le dessin de Chappatte montre ben Laden raide mort, une arme à ses côtés. C'est donc bien le terroriste (et même le djihadiste) qui est représenté. La grande originalité de cette caricature est d'établir une continuité noire entre la fumée s'échappant des deux tours du World Trade Center et la flaque de sang située sous le cadavre de ben Laden. (Observez aussi les deux traînées claires, parallèles, dans la mare de sang.) Le message est clair : les attentats commis en 2001 ont abouti à la mort de ben Laden. Cette mort est donc le prix payé pour les attentats : elle n'est que justice.

   En revanche, sur le dessin de Plantu, ben Laden est représenté vivant (plus précisément : sur le point de mourir). L'arme qui figure sur la caricature n'est pas celle du terroriste. Elle est un prolongement de l'une des deux tours du World Trade Center. Le Français veut sans doute montrer que l'assassinat d'Oussama ben Laden est un acte destiné à venger les attentats de septembre 2001.

   On voit qu'en dépit d'une inspiration identique, les deux dessinateurs ont abouti à deux oeuvres de sensibilités différentes. Celle du Français est plus critique sur la fin de ben Laden, même si elle relie sa mort aux attentats de 2001.

   Concernant Plantu, on peut aller plus loin. Certains commentateurs ont fait le lien avec une vieille photographie, prise en 1968 à Saïgon (aujourd'hui Hô-Chi-Minh-Ville) , dans le Sud du Vietnam :

politique,presse,actualite,actualité,journalisme

   Un général sud-vietnamien (soutenu par les Etats-Unis donc) exécute devant des journalistes un chef viet-cong (communiste sud-vietnamien) qui a les mains liées. L'analogie avec le dessin de Plantu se voit au niveau de l'attitude de la victime. Je ne sais pas si cela a été fait consciemment par Plantu. En tout cas, cela renforcerait l'aspect critique de son dessin.

mercredi, 04 mai 2011

Un stage si discret

   Les moins jeunes n'ont pas connu cela : les lycéens du XXIe siècle (y compris ceux de section générale) sont amenés à effectuer des stages au cours de leur scolarité. C'est l'occasion pour nombre d'entre eux de découvrir un milieu professionnel ou un métier vers lequel ils envisagent de s'orienter. Voilà qui ne mériterait pas de commentaire particulier si ce n'est que, parfois, il peut arriver qu'un parent et / ou un journaliste fasse un peu de zèle.

   Le mois dernier, les lecteurs de la presse aveyronnaise ont ainsi eu la surprise de lire des articles consacrés à un seul lycéen stagiaire, qui n'est autre que le fils de l'un des vice-présidents du Conseil général. Cela a commencé le 1er avril (eh non, ce n'était pas un canular) dans le Bulletin d'Espalion et Midi Libre (avec le même texte, illustré par la même photographie). Cerise sur le gâteau : dans le Bulletin, l'article était annoncé en première page ! C'est dire l'importance qu'il lui accordait... ou que l'on a voulu qu'il lui accordât. (Oui, je me suis fait un petit kif subjonctif imparfait.)

   Cet article n'étant pas signé (et étant identique dans l'hebdomadaire et le quotidien), deux hypothèses s'offrent à nous : soit il a été écrit par un correspondant local (proche de la famille du jeune homme ?) qui travaille pour les deux journaux, soit il est l'oeuvre d'un membre de la famille (ou d'un proche), qui a accompagné le jeune homme à Paris (et accessoirement pris la photographie), avant de livrer sa prose aux journaux susmentionnés, qui se sont empressés, tant la qualité du texte était grande, d'en assurer la publication.

   Moins d'une semaine plus tard, c'était au tour de La Dépêche du Midi et du site Aligorchie de se pencher sur cette affaire.

   Et voilà qu'un organe de presse national s'intéresse à la chose. Le site internet du Monde a mis en ligne aujourd'hui un article consacré au stage du jeune homme (il paraît dans l'édition papier datée du 5 mai... qui ne sera disponible chez les marchands de journaux que demain jeudi donc) :

politique,société

    La journaliste Mattea Battaglia rappelle qu'il est scolarisé dans ce qui est peut-être le lycée (privé) le plus classieux du département, aux excellents taux de réussite aux examens... mais se garde bien d'évoquer son recrutement.

   Contrairement à ses collègues aveyronnais, Mattéa Battaglia présente rapidement le papa du jeune homme et évoque (tout aussi rapidement) les réactions que ce stage privilégié a suscitées sur la Toile.

   Pour terminer, signalons qu'au Monde, Guillaume Anglars aurait déclaré lire très régulièrement le "quotidien du soir" et Le Figaro, alors que, selon La Dépêche, c'est le premier qu'il lit avec assiduité, Le Figaro et L'Humanité venant en second, en alternance. Faut-il en conclure que le jeune homme a modulé ses propos en fonction de son interlocuteur ou que les journalistes ont retenu de ses déclarations ce qui les arrangeait ?

mardi, 26 avril 2011

A Rodez, bonjour les vélos !

   Ce n'est un secret pour personne : le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, est un grand amateur de cyclisme. Il arrive qu'on le voie, le week-end, pratiquer son sport de prédilection. Il s'est démené pour faire venir le Tour de France et soutient d'autres manifestations en liaison avec la pratique du vélo.

   Le buzz du moment tourne autour d'une mesure décidée par la mairie : la subvention de l'achat de vélos électriques. Le 23 avril dernier, les quotidiens régionaux, La Dépêche du Midi et Midi Libre, abordaient le sujet, juste après l'annonce faite par la municipalité.

   Il est fort possible que quelques Franciliens en vacances dans le département aient fait remonter l'info puisque, quelques jours plus tard, des médias nationaux se sont emparés de l'affaire. Cela a commencé, le 25 avril, par une dépêche AFP... qui a été largement copiée.

   Premier copieur : le site de France24 qui, au moins, cite sa source. Le gag est qu'il reprend la photographie illustrant la dépêche AFP, en remplaçant la légende par... le premier paragraphe de la dépêche, qui se retrouve donc deux fois dans l'article !

politique,presse

 

politique,presse

   Deuxième copieur : France 3 Midi-Pyrénées, dont le site internet propose un article signé Michel Pech... qui n'est que la copie conforme de la dépêche AFP ! A moins que ce journaliste ne travaille pour les deux médias, il s'agit d'un plagiat, la source n'étant pas mentionnée. Seule l'illustration diffère :

politique,presse

   Troisième copieur : Midi Libre lui-même, dans un second article, du 26 avril. Cette fois-ci, même si l'on sent que le (la) journaliste a "tapé" dans la dépêche AFP, il y a eu effort de réécriture. On a aussi choisi une illustration plus pertinente.

   De son côté, Centre Presse du même jour se contente d'ironiser sur le faible nombre d'adeptes du pédalage en centre-ville :

politique,presse

   On apprend donc qu'un journaliste de France Info était présent pour réaliser un sujet (déjà abordé en 2009 par la station). C'est pourtant dans le journal de 13 heures de France Inter de ce mardi 26 que j'ai entendu un petit reportage (où l'on entend des points de vue critiques) consacré au sujet. (Je pense que le journaliste doit travailler pour les deux radios.) Signalons que France Inter est, en terme d'écoute, la deuxième radio du département, après l'indéboulonnable Totem.

   Cela fait tout de même beaucoup de bruit pour une mesure somme toute anecdotique.

 

lundi, 18 avril 2011

Robert Ménard et le F.N.

   C'est l'une des polémiques du moment, qui voit certains membres de l'intelligentsia médiatique (de gauche) s'en prendre parfois violemment à celui qui fut l'un des leurs, Robert Ménard.

   L'ancien directeur de Reporters Sans Frontières n'est plus en odeurs de sainteté depuis qu'il fait cavalier seul. A-t-il franchement viré de bord ? A-t-il quitté les rivages ensoleillés de la Vraie Croyance (de gôche) pour le côté obscur de la Force médiatique (de droite, voire pire) ? Autant dire tout de suite que le débat ne vole pas haut, à l'image de ce que l'on a pu voir récemment sur France 2.

   Dans cet extrait, il est question des propos de Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur. Robert Ménard se trouve face à Edwy Plenel, (directeur de Médiapart, qui fut en pointe dans l'affaire Bettencourt), un ancien pote qui se refuse à le tutoyer en public désormais... et qui ne le laisse pas en placer une. En bon marxiste, Plenel cause structures économiques et sociales. Il laisse volontairement le reste de côté. (C'est un mode de pensée, peut-être hérité du trotskysme, qui a déjà coûté cher à Lionel Jospin en 2002 : il a cru que ses seuls résultats économiques lui vaudraient une élection facile, négligeant les mentalités et le vécu quotidien de ses concitoyens.)

   Je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce que dit Ménard : le Front national n'a, pour l'instant, pas tant changé que cela (il a juste été toiletté pour les besoins des caméras)... mais il est plus influent aujourd'hui qu'il y a 20 ans, c'est sûr. Dans l'extrait de l'émission d'Yves Calvi, Plenel n'argumente pas, il dénigre... et finit par balancer à R. Ménard ses déclarations en faveur de la peine de mort. (Pour les gens de gauche, c'est une ignominie qui ne peut se comparer, pour les conservateurs, qu'aux gestes que commettent ceux qui traînent dans la boue les Saints Sacrements de Notre Sainte Mère l'Eglise.) Comme si les électeurs de gauche étaient aussi rebutés par la peine de mort que cela... Nos bons intellectuels devraient un peu plus fréquenter les cafés et les marchés, ils en entendraient de belles.

   Sur le plateau, personne ne défend Robert Ménard, qui doit en plus répondre aux attaques d'Ariane Chemin, qui, bien que plus courtoise, n'argumente pas davantage. Signalons que la journaliste est une ancienne du Monde, qui officie désormais au Nouvel Observateur, qui a descendu en flamme le dernier bouquin de Ménard, Vive Le Pen !... sauf que, dans la critique de Marie Guichoux, il n'est pratiquement jamais question du contenu du livre. Par contre, on a droit à une relecture de la biographie de R. Ménard... et le moins que l'on puisse dire, c'est que les attaques ne sont pas d'une excessive subtilité.

   On est allé chercher dans le passé du journaliste et dans ses déclarations récentes tout ce qui pouvait le relier à l'extrême droite. C'est donc un portrait à charge qui évoque, ô surprise, l'enfance du bonhomme. Ben oui, figurez-vous que son papa en pinçait pour l'Algérie française : c'était un sympathisant de l'OAS. Bon, le môme avait 8-10 ans à l'époque et, devenu adolescent, il a milité à l'extrême-gauche, mais, hein, bon sang ne saurait mentir. C'est vraiment dégueulasse comme procédé. (Incidemment, les Rouergats seront ravis d'apprendre que la famille de pieds-noirs, après son départ d'Algérie, s'est installée à Brusque, charmant village du Sud de l'Aveyron :

politique,médias,presse

    On sent qu'il y a volonté de démolir le bonhomme et d'éviter que son bouquin ne connaisse le succès. Il est venu aujourd'hui le présenter sur RTL, la station de radio qui l'emploie (pas très déontologique tout cela...) : il y tient des chroniques (pas trancendantes) et intervient régulièrement dans une émission de commentaire de l'actualité (brouillonne et tapageuse).

   Après tout, je vais peut-être acheter ce bouquin.

samedi, 16 avril 2011

"Le Nouvel Hebdo" numéro 171

   L'éditorial de Gérard Galtier est consacré à la mise en place du nouvel exécutif départemental. Il y pointe les contradictions de la gauche mais aurait pu insister davantage sur la fin de la fiction des "sans étiquette", massivement soudés à la "Majorité départementale". On remarque aussi que Jean-Claude Luche a verrouillé le Conseil : les vice-présidents sont désormais majoritairement des proches ; l'influence de Jean Puech se fait moins prégnante. Le risque est que Jean-Claude Luche ne reproduise le mode de fonctionnement de son prédécesseur.

   L'un des principaux articles concerne les turbulences à la tête de la MJC ruthénoise. Apparemment, plusieurs possibilités sont envisagées pour remplacer l'actuel directeur... et l'une d'entre elles n'est pas sans m'étonner : "Avec l'un, le maire pourrait, dit-on, la faire fermer à un blog qui le dérange"... Serait-ce une manière détournée de désigner l'un des responsables d'Aligorchie ?

   Une fois n'est pas coutume, le journal s'en prend à l'un des proches de Jean-Claude Luche, l'inévitable Jean-Claude Anglars, peut-être le roi du cumul dans le département. Le Nouvel Hebdo ne s'est pas intéressé à l'affaire Guillaume Anglars, mais plutôt à l'appétit jamais assouvi du vice-président du Conseil général, dont je suis persuadé qu'il pense un jour succéder à J.-C. Luche.

   Les derniers soubresauts des élections cantonales sont abordés à travers trois exemples. Il est surtout question de Mur-de-Barrez. La semaine dernière, l'ancien conseiller général Bernard Monzie a publié une longue tribune dans le Bulletin d'Espalion, où perce une forte inquiétude pour le canton, non pas en raison de l'élection d'un conseiller de gauche (Daniel Tarrisse), mais à cause de la future entrée en application de la loi sur les territoires (initiée et votée par la droite).

politique,presse

   Le non-dit porte sur l'argent : dans le département, de nombreux cantons jalousent la relative aisance financière du Carladez, qui repose sur les redevances versées par EDF... De là à penser que les élus de Brommat ne voudraient pas partager avec les cantons voisins...

   On perçoit aussi l'écho des dernières cantonales dans le petit article consacré à la commune de Saint-Léons, située dans le canton de Vezins-de-Lévézou. Certains conseillers municipaux seraient entrés "en résistance" contre le maire Olivier Monteillet... qui s'était présenté contre le conseiller général sortant Arnaud Viala. S'agit-il de règlements de compte ?

   Enfin, dans un entrefilet consacré à la commune de Naucelle il m'a semblé reconnaître la "patte" de Bernard Mazars, sèchement battu en mars dernier par le sortant Jean-Paul (Mazars lui aussi). Il me paraît n'avoir pas encore digéré sa défaite.

   On trouve encore d'autres choses dans ce numéro du Nouvel Hebdo, à commencer par la traditionnelle volée de bois vert administrée à la tête de turc du journal, Fabrice Geniez, le maire d'Onet-le-Château. On lira aussi avec profit la réponse (pas trop énervée) du maire de Rodez au courrier d'un lecteur concernant l'îlot Bonald.

   Le journal s'achève par deux conseils de lecture. Le premier livre, en souscription (il sortira le mois prochain) est consacré à la grève des gantiers de Millau en 1911. Le second (déjà en vente), La Bataille de Carmaux, traite de la résistance dans le Tarn et l'Aveyron.

lundi, 04 avril 2011

Une presse partisane

   On peut être un hebdomadaire local de qualité, en bonne santé financière (à ce qu'il me semble)... et avoir une conception très particulière de la neutralité politique. C'est le cas d'une vénérable publication aveyronnaise, le Bulletin d'Espalion.

   A la base, comme son lectorat est nord-aveyronnais, on se doute bien qu'il ne va pas pencher du côté du bolchevisme. Mais, pendant la campagne des récentes élections cantonales, j'ai senti comme une sorte d'engagement de la part de la rédaction (d'une partie d'entre elle, du moins). Ce fut particulièrement visible dans le numéro paru juste avant le premier tour, vendredi 18 mars. Les pages 4 et 5 étaient consacrées aux tribunes politiques. Voici ce qu'on pouvait y lire (j'ai ôté de l'image les publicités) :

Bulletin 18 03 2011.JPG

    Sur cinq tribunes, trois sont en faveur de la "Majorité départementale" (qui, paradoxalement, a finalement recueilli moins de voix que la "minorité"). Page de gauche, c'est le responsable des jeunes du Modem aveyronnais qui s'exprime, sans prendre parti pour un camp. Par contre, la page de droite est véritablement colonisée... par la droite. On peut lire successivement une tribune de Jean-Claude Luche et un communiqué du Conseil général, suivis, comme c'est étonnant, par une déclaration de son président. Même le bref article consacré au débat qui l'a opposé à Guy Durand est d'une objectivité douteuse. La fin est rédigée ainsi : "Tout au long de ce face à face courtois, Jean-Claude Luche s'est montré pugnace et convaincant, bon connaisseur des dossiers devant un Guy Durand qui a détaillé le programme de la gauche." Le sous-entendu est : Guy Durand, lui, ne connaissait pas les dossiers, une reprise d'un argument de J.-C. Luche. C'est évidemment faux, mais, parmi ceux qui n'ont pas suivi le débat, qui aura décelé la supercherie ?

   En bas de page surnage un communiqué de Pierre Pantanella, du PS. Ouf, l'honneur est sauf !

   Je ne m'attarderai pas sur l'analyse qui est faite des résultats du second tour, dans le numéro du 1er avril. Mon attention a été attirée par autre chose. Voici ce que l'on pouvait voir en Une :

Anglars bis Bulletin 01 04 2011.jpg

   Vous allez me dire, voilà qui annonce un petit article sympa, qui met en valeur un jeune gars bien de chez nous. Sauf que, quand on lit l'article, on se dit qu'il ne s'agit pas de monsieur-tout-le-monde. Il n'est pas donné à n'importe quel élève de Première d'obtenir un stage à l'Elysée. Et là, un doute m'effleure : se pourrait-il que ce jeune, originaire de Sébrazac, ait un lien de parenté avec le maire de cette commune, vice-président du Conseil général de l'Aveyron ? Voilà qui expliquerait l'obtention du stage prestigieux.

   De surcroît, quand on lit l'article, ce ne sont que louanges... plutôt adressées aux adultes qui travaillent au Château qu'au jeune homme d'ailleurs : "Guillaume aura côtoyé beaucoup de grandes figures du monde politique français ainsi que de nombreux conseillers, tous formidables par leurs compétences reconnues et leur dynamisme." Comme c'est beau ! Comme c'est grand ! J'en ai la larme à l'oeil. On est vraiment bien gouvernés, y a pas à dire ! (Curieusement, les électeurs qui se sont déplacés en mars dernier ne semblent pas tout à fait de cet avis, mais bon, je chipote, hein.)

   Le reste de l'article sous-entend que le jeune semble promis à un brillant avenir politique... et voilà que ressurgit le spectre des dynasties aveyronnaises... On se souvient qu'Yves Censi (le fils de l'ancien maire de Rodez), avant de faire son nid dans la première circonscription de l'Aveyron, était passé par l'Elysée, où il avait paraît-il conseillé Jacques Chirac pendant quatre ans. Un papa très ambitieux pour son fils a-t-il eu cet exemple en tête ?

 

mardi, 29 mars 2011

Le diable se niche dans les détails

   L'inspiration m'est venue en consultant le site internet de La Dépêche du Midi, ce mardi, plus précisément l'article titré "Jean-Claude Luche prépare sa majorité". Il est illustré par une photographie centrée sur le président du Conseil général, sur le point d'être reconduit à ce poste. Il est entouré par deux de ses fidèles, Jean-Michel Lalle (pas si bien réélu que cela à Bozouls) et Bernard Saules, nouvel élu à Rodez-Est.

La Dépêche 29 03 2011.jpg

   La photographie choisie par le quotidien met en valeur le chef de la "Majorité départementale". Il porte le plus joli costume (Jean-Michel Lalle persistant à associer chemise, cravate et veste sombres, Bernard Saules ayant tombé la cravate). Il donne aussi l'impression d'être le patron, à la manoeuvre, alors que Jean-Michel Lalle semble tenter de deviner son avenir politique dans les lignes de sa main droite. De son côté, Bernard Saules fait un peu figure de petit nouveau dans la classe, un peu gêné, les mains sous la table... ce qui nous empêche de distinguer sa montre.

   Le détail n'est pas sans importance. Les membres de la "Majorité départementale" semblent affectionner les montres à cadran rectangulaire, commes celles que portent J.-M. Lalle et J.-C. Luche sur cette photographie. Je m'étais fait la remarque lorsque le président du Conseil général était venu à La Salvetat-Peyralès soutenir André At (la photographie a été publiée le 18 mars dernier) :

At-Luche LaDépêche 18 03 2011.jpg

   Au poignet de Jean-Claude Luche se trouve visiblement la même montre.

   Concernant Bernard Saules, j'ai finalement retrouvé une photographie permettant d'établir une comparaison, dans La Dépêche du 10 mars. A l'époque, je n'y avais pas fait attention... parce qu'il porte sa montre au poignet droit !

Luche-Saules Dépêche 10 03 2011.jpg

   Vous noterez que Jean-Claude Luche porte une montre différente de celle visible sur les précédentes photographies (mais toujours à cadran rectangulaire). Mais, surtout, vous remarquerez que le cadran de celle de Bernard Saules est rond !

   Ce goût est confirmé par une autre photographie, prise à l'occasion de sa déclaration de candidature, en mai 2010 (c'est aussi visible dans un article publié dans Le Ruthénois n°24) :

politique,cantonales,presse

   J'en arrive à la conclusion éblouissante que, si le nouveau conseiller général de Rodez-Est met les mains sous la table (sur la première photographie), ce n'est pas par timidité ou en signe de soumission, mais parce qu'il redoute que tout le monde constate qu'il n'est pas au diapason de la Majorité départementale ! La possession d'une montre à cadran rectangulaire est-elle exigée par Jean-Claude Luche pour accéder à une vice-présidence ? Mystère... Qu'attend donc la presse pour enquêter ?

   Cerise sur le gâteau : regardez le nom du photographe du premier cliché : Escoffier ! 

 

dimanche, 27 mars 2011

"Le Nouvel Hebdo" numéro 168

   Gérard Galtier redevient journaliste à 100 % et nous gratifie d'un éditorial percutant, où il est question du Front national et du vote blanc.

   Il revient ensuite évidemment sur sa candidature, dont les résultats ont sans doute dû le décevoir, quels que soient les messages d'encouragement qu'il a reçus. Dans un autre article, les résulats du canton de Rodez-Est sont analysés de manière très fine. Faut s'accrocher quand on s'intéresse aux pourcentages !

   Un encadré aborde le début de polémique né du projet de déplacement du monument aux morts de Rodez. Celui-ci se trouve actuellement à l'entrée du jardin du Foirail (ou plutôt de ce qu'il en reste). Seule la statue de la Victoire a été conservée du monument originel, qui trônait sur la place d'Armes :

politique,presse

   Pour faire un peu de place, la mairie envisagerait d'enlever la statue du Foirail... pour l'installer à la place de celle du square François Fabié, à côté du palais de Justice. Les mauvaises langues disent que la majorité actuelle doit vraiment avoir une dent contre feu le poète aveyronnais pour, après avoir fermé l'école portant son nom, vouloir dégager la statue lui rendant hommage !

   J'aurais bien une autre suggestion à faire : rétablir l'ancienne localisation, place d'Armes, celle-ci rendue piétonne dans la perspective du classement à l'Unesco. En cherchant bien dans les ateliers dépendant de la mairie de Rodez, il se pourrait même que l'on retrouve les éléments qui entouraient la statue, à l'origine (sur lesquels avaient été gravés les noms des soldats morts pour la France). Ils auraient bien besoin d'une restauration, mais la chose n'est pas irréalisable.

politique,presse

   Le positionnement du monument aux morts ne pose pas problème qu'à Rodez. La récente commémoration du cessez-le-feu en Algérie (le 19 mars) a été l'occasion de vérifier qu'il devient parfois de plus en plus difficile d'organiser une cérémonie.

   Ce fut le cas à Espalion, comme on a pu le lire dans le Bulletin :

politique,presse

   Le monument est situé en plein centre ville, juste devant la mairie, dans un virage dangereux, où la circulation est importante. Il est vrai que la sculpture est superbe :

politique,presse

   On notera que, si le maire de la commune (Gilbert Cayron) est bien présent, il n'est pas question de la conseillère générale, Simone Anglade, bien que la cérémonie soit cantonale. Il faut dire que les deux élus n'entretiennent pas les meilleures relations.

   L'article du Bulletin sous-entend que l'organisation semble avoir été défaillante. Je pense qu'à terme, il va falloir trancher quant à la localisation du monument. Le même problème s'est posé à Ceignac, où une décision a récemment été prise. Quand ces monuments ont été construits, dans les années 1920, la circulation automobile n'était pas aussi dense (ni aussi rapide) que de nos jours. Il faut juste veiller à ce que le monument ne soit pas relégué dans un coin obscur de la commune et qu'un espace suffisant soit disponible pour y organiser des cérémonies. De surcroît, des règles sont à respecter.

   Il est souvent question de la commune d'Espalion dans Le Nouvel Hebdo, dont l'un des contributeurs ne semble guère apprécier la gestion de Gilbert Cayron. En compagnie de Fabrice Geniez d'Onet-le-Château, il fait office de punching-ball officiel de l'hebdomadaire satirique.

   Cette semaine, il est question du repas des aînés organisé par la mairie. Cela se fait un peu partout. On sait très bien que c'est un moyen utilisé pour choyer l'électorat âgé, plus prompt à déposer un bulletin dans l'urne que les jeunes de la commune...

   A Onet-le-Château, c'est la construction du théâtre ainsi que le nombre de places de parking qui font débat. Le fait que tout cela intervienne dans une zone "résidentielle" n'est pas innocent. Quand les (supposées) nuisances sont placées du côté des pauvres, les protestations vertueuses se font en général plus rares. (D'autre part, je pense que les riverains surestiment l'impact négatif de la présence d'un théâtre. Ce sont plutôt les voisins du futur multiplexe de cinéma, à Rodez, qui vont comprendre leur douleur, d'ici quelques années...)

   Concernant le chef-lieu départemental, un article intéressant évoque les pentes de Bourran, où l'on a semble-t-il raté l'occasion de réaliser un aménagement utile, esthétique et peu coûteux... et je finis par me rendre compte que le texte publié sous le nom de "Rutène" vient du blog de droite Rodez - Unir pour gagner.

   Je vous laisse découvrir le reste, dans le numéro de cette semaine...

  

lundi, 14 mars 2011

Quand "Centre Presse" sort de sa neutralité...

   Depuis le numéro daté du vendredi 4 mars 2011, le quotidien aveyronnais nous offre, chaque jour, un éclairage (intéressant) sur un ou plusieurs cantons. La page débute par une présentation générale, signée d'un des journalistes ruthénois. Suivent les réponses des candidats (quand le journal les a reçues) aux deux mêmes questions stéréotypées : Qui êtes-vous ? Pourquoi vous présentez-vous ? En général, une photographie accompagne les réponses.

   C'est au niveau du paragraphe introductif que les interrogations naissent, parfois. Ainsi, dans le numéro du 5 mars, où il est question du canton de Rodez-Est, la candidature de Gérard Galtier n'est pas évoquée dans la présentation générale. (Il lui est arrivé la même mésaventure dans un reportage diffusé sur France 3 Quercy Rouergue... Il m'est avis que le directeur du Nouvel Hebdo n'a pas que des amis dans la profession !)

   Dans le numéro de lundi 14 mars, la présentation du canton de Vezins semble tenir pour acquise la réélection d'Arnaud Viala... alors que celui-ci ne l'avait emporté que d'un souffle en 2004. Autant je peux comprendre qu'un journaliste se risque à un pronostic quand le sortant est un "vieux briscard" comme Jean-Michel Lalle ou Jean-Claude Anglars (surtout quand la gauche ne semble pas leur opposer une candidature de poids), autant je me demande parfois si le pronostic n'est pas en fait une prophétie autoréalisatrice...

   Et puis, il arrive qu'on repère une drôle de coïncidence, comme dans le numéro de samedi 12 mars. La moitié haute de la page 9 est consacrée au canton de Belmont-sur-Rance, présentant la conseillère générale sortante comme la grande favorite. Or, que découvre-t-on, page 21 ? Un magnifique article faisant l'éloge de Belmont : "un canton rural, "petit" mais dynamique". Dans le même numéro ! C'est un peu gros, non ? Et il me semble avoir déjà remarqué quelque chose de similaire à propos d'un autre canton tenu par la "Majorité départementale"...

lundi, 14 février 2011

Rodez dans "Le Monde"

   Je ne suis pas le premier à en parler (KaG notamment m'a brûlé la politesse), mais je tiens à revenir sur l'article publié dans Le Monde daté du 8 février dernier.

   J'ai lu la version papier. Très vite, j'ai senti qu'il y avait quelque chose de familier. Suspicieux de nature, je me suis demandé si le journaliste n'aurait un peu puisé dans le travail d'un-e collègue. Je me souvenais de dossiers parus dans les hebdomadaires... oui, vous savez, les machins que l'on fait semblant de placer en "une" (en "une" de surcouverture, en fait) pour que les bouseux de province croient qu'un grand média national titre sur son petit monde.

   J'ai cherché, j'ai cherché... et j'ai fini par trouver : un article du Point de novembre 2006, ce qui ne nous rajeunit pas. On pourrait penser qu'en un peu plus de quatre ans les choses ont beaucoup changé... pas tant que cela finalement.

   L'article du Monde consacré à Rodez fait partie d'un dossier dont le premier volet s'étale sur une double page intérieure. Ce volet est introduit par une carte des zones étonnamment peu touchées par le chômage :

Photo 08 02 2011 (3).JPG

   Or, il se trouve que l'article du Point commençait précisément par la comparaison de taux de chômage, le cas de Rodez étant rapproché de ceux de Roissy et d'Orsay, que j'ai soulignés en rouge sur la carte publiée dans Le Monde.

   On continue avec les gros employeurs locaux. Le Monde comme Le Point citent la RAGT et Bosch, ce dernier cas étant placé dans la deuxième moitié de l'article, propos du directeur du site (l'inamovible Albert Weitten) à la clé. En 2006 (2000 emplois), on agitait le spectre de la fermeture du site, le directeur promettant des investissements massifs. En 2011 (1900 emplois), on assure avoir amorti le choc de la crise. Dans les deux cas, la concurrence des pays à bas coûts salariaux est évoquée.

   L'autre gros pourvoyeur d'emplois est l'hôpital de Bourran (à l'inauguration duquel je me suis intéressé jadis), "flambant neuf" en 2006... et toujours qualifié ainsi dans l'article du Monde de 2011 !

   Au niveau du tissu industriel, l'article du Monde est toutefois plus détaillé : les informations ont été mises à jour. Les deux journaux n'oublient pas de citer le secteur agricole.

   La proximité des articles est encore grande quand ils vantent le travail de la main-d'oeuvre locale. Si Le Point parle de "qualités aveyronnaises", Le Monde ose l'expression "Homo aveyronnicus". Dans les deux cas, la filiation avec le monde paysan est soulignée. Dans les deux cas encore, on insiste sur le faible taux d'absentéisme (perso, je le trouve déjà bien assez élevé), même si Le Point se distingue en signalant l'inadéquation entre l'offre et la demande d'emplois.

   La ressemblance des articles est tout aussi frappante quand il est question des jeunes : on relève leur fort taux de chômage et leur exode. Dans les deux cas, ces considérations s'appuient sur une citation de Jean-Louis Chauzy, président du CESR puis du CESER. En 2006, il déclarait :  "90 % de la jeunesse qui s'en va ne revient pas". En 2011, il dit que ces jeunes étudiants "ne reviennent pas dans 80 % des cas". A-t-on hâtivement recyclé une citation de J-L Chauzy ? Celui-ci a-t-il balancé une estimation à la louche ? Faut-il voir dans cette différence un signe de relative amélioration, les jeunes étant proportionnellement moins nombreux à ne pas revenir ?

   On remarque aussi que les intervenants politiques sont les mêmes. En 2006, Le Point donne la parole au maire de l'époque, Marc Censi, mais encore plus à son principal opposant, Christian Teyssèdre. En 2011, le journaliste du Monde est bien entendu allé voir le socialiste devenu maire et fait référence à Marc Censi dans l'article.

   Du côté des syndicats, on remarque que Le Point a sollicité la C.F.D.T., Le Monde  Force Ouvrière.

   Je termine par la photographie illustrant l'article du Monde :

Photo 08 02 2011.JPG

   Il s'agit d'une vue de Bourran, qualifié de "quartier tout neuf"... du neuf qui commence à se faire vieux toutefois. Curieusement, quand il est question des logements créés là-bas, on cite ceux à loyer modéré (que l'on doit d'ailleurs un peu plus à la nouvelle municipalité qu'à l'ancienne), en oubliant d'évoquer les autres, bien plus nombreux, bien plus chers. Quant à la manière dont l'aménagement de ce quartier a été géré... Cela aurait mérité que le journaliste creuse un peu son sujet.

   On aurait pu aussi relire plus attentivement l'article : la légende de la photographie (encadrée en rouge ci-dessus) est rédigée dans un français approximatif :

Photo 08 02 2011 (2).JPG

   Pour un "quotidien de référence", ça la fout mal !

vendredi, 21 janvier 2011

Les maux de la presse française

   On a coutume de dire que la chute des ventes de la plupart des journaux est liée à la baisse de la qualité rédactionnelle ainsi qu'à la concurrence des gratuits (20minutes, Metro, Direct), qui captent, outre des lecteurs, des annonceurs publicitaires. A cela il faut ajouter les sites internet d'information. Certains journaux ont toutefois compris qu'il était stupide de mettre en ligne l'intégralité de la version papier (du moins gratuitement).

   Ce n'est qu'un aspect du problème. Ici comme ailleurs, les coûts de production ne sont pas à négliger. Ainsi, au Monde, un peu moins de 25 % du budget est consacré à l'équipe journalistique. Mais alors, qu'est-ce qui peut pomper la majorité des fonds ? Les coûts de fabrication et de distribution. L'imprimerie du Monde connaît des difficultés et le quotidien, comme la majorité des organes de presse français, est confronté au quasi-monopole de diffusion de Presstalis (les anciennes NMPP), contrôlée à 49 % par Lagardère, mais surtout noyautée par un groupe d'employés récalcitrants, très portés sur la grève et le blocage.

   On en a encore eu une illustration à la fin de 2010. La diffusion des journaux parisiens (à l'exception de Marianne, distribué par les MLP) a été bloquée (alors qu'en province, les abonnés ont pu recevoir leur exemplaire). A cette occasion, l'hebdomadaire Challenges a publié, en date du 22 décembre 2010, un excellent article qui n'a pas eu le retentissement qu'il méritait.

   Qu'y apprend-on ? Que les employés de la filiale parisienne de Presstalis gagnent en moyenne 4 500 - 5 000 euros par mois !... et, tenez-vous bien, pour un travail de 32 heures par semaine... durant 42 semaines, ces forçats bénéficiant de 10 semaines de congés payés ! Et l'on s'étonne après qu'avec de telles charges la presse ne puisse se passer des aides de l'Etat ! (Au passage, ami jeune, si tu as envie d'un boulot kiffant, valorisant, super bien payé et pas trop fatigant, c'est le moment d'envisager une reconversion !)

   Tout n'est pas nouveau dans cet article. Je me rappelle d'un entretien diffusé dans le journal de 13 heures de France Inter, il y a quelques années de cela (à l'occasion d'un autre mouvement d'humeur de ces prolétaires méritants). L'invité, membre du Syndicat du Livre (qui, soyons honnête, n'est pas toujours responsable du merdier), avait reconnu que les employés avaient des conditions de travail "très correctes". Il me semble même qu'il avait dit combien il gagnait (autour de 3 500 - 4 000 euros par mois, si je me souviens bien).

   Des gisements d'économies existent aussi au sein même des journaux. Ainsi, les récents chamboulements survenus à la tête du Monde ont favorisé la sortie d'informations jusque-là restées confidentielles. Très confraternellement, c'est Le Point qui, dans un article fouillé, s'est fait un plaisir de révéler le poids pris par les services administratifs du "quotidien de référence" (qui en reste une, quoi qu'en disent les mauvaises langues) : entre les inutiles payés 100 000 euros par an et les voitures de fonction avec chauffeur (plus de 40 au total), on voit qu'il y a de quoi récupérer de la "maille"...

   Même si ces problèmes ne doivent pas occulter la trop faible indépendance éditoriale de notre presse et la carence du travail d'enquête approfondi, on oublie trop souvent que les journaux sont d'abord des entreprises.

vendredi, 31 décembre 2010

Spéciale Soulages dans "Le Nouvel Hebdo"

   Le numéro 156, paru vendredi 31 décembre, est entièrement consacré au projet de musée. Si la première page propose néanmoins l'éditorial de Gérard Galtier, le reste de la surface rédactionnelle est occupé par une chronologie commentée (signée Jacques Boutet) qui s'étend du 29 mai 1975 à la fin d'octobre 2010 :

Une.JPG

   On est surpris par la richesse de l'actualité qui a porté sur la création d'un musée Soulages. Les Ruthénois qui s'étonnent qu'un conservateur soit actuellement payé et logé à leurs frais sans que le musée existe découvriront qu'il y a eu un précédent, puisqu'un conservateur du patrimoine avait été recruté à l'époque Censi (en 2004) pour mettre au point le projet. (Cette personne, Estelle Pietrzyk, est devenue depuis conservatrice du musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg.)

   Une étape importante dans la constitution du dossier financier a été l'attribution du label "musée de France" au projet. Ce fut fait le 8 février 2006 (et pas en décembre 2005, contrairement à ce qui était écrit dans Le journal du Grand Rodez numéro 60, où un dossier faisait la promotion du projet sans aborder la question des coûts...), quand parut au Journal Officiel un arrêté signé par le ministre de la Culture de l'époque le 24 janvier précédent. (C'est le texte numéro 35.)

   On sourit aussi en relisant les propos tenus à l'époque par certains membres de l'opposition municipale, aujourd'hui membres de la majorité. Sur le site internet de La Dépêche du Midi, on peut retrouver les déclarations pleines de bon sens de Monique Bultel-Herment et de Daniel Rozoy... très hostiles au projet ! C'est une quasi-révolution copernicienne que la gauche ruthénoise a opérée, elle qui, dans la plaquette programmatique publiée en 2001 (pour les municipales qui ont vu la reconduite de l'équipe Censi), envisageait l'avenir du Foirail avec un multiplexe mais sans musée Soulages :

Teyssèdre 2001 bis.JPG

      L'hebdomadaire satirique a aussi beau jeu de rappeler l'évolution de l'estimation du coût, passée de 10 millions d'euros à 13,5 puis 17, 20, 23, 25 et enfin sans doute au moins 30 millions d'euros.

   Même si les oeuvres de Pierre Soulages se vendent bien, même si l'artiste semble avoir "la cote" auprès des faiseurs d'opinion, lorsque Beaux-Arts Magazine réalise (avec BVA), en 2007, un sondage sur les goûts artistiques d'un panel (censé être) représentatif des Français, il ressort que les productions du maître de l'outre-noir font l'objet d'un rejet cinglant. (Bon, d'accord, la méthode utilisée n'était peut-être pas des plus rigoureuses, mais je trouve symbolique -et pas injustifié- qu'un public de non-initiés préfère des mangas à l'oeuvre de Soulages.)

   Et si encore le musée abritait les oeuvres majeures de l'artiste ! Or, comme le rappelle Le Nouvel Hebdo, tout le monde est conscient que ce ne sera pas le cas, puisque c'est le musée Fabre (de Montpellier) qui a acquis la "crème" (au chocolat ?) de la production soulagienne.

   Que dire encore des projections en terme de retombées économiques pour l'agglomération ruthénoise et le département !...

   Deux-trois petites choses pour terminer. Sur la Toile, les avis sont tranchés... et assez partagés. La presse locale, en général très favorable au projet, s'est fait l'écho de quelques voix dissonantes. Certaines s'expriment sur Facebook. Oui ! On peut y trouver un groupe "Pour un référendum sur la création du musée Soulages à Rodez" (dont on sent bien que nombre de membres voteraient NON si on leur demandait leur avis). De manière plus explicite, un autre groupe s'est formé sous le nom de "Pour tous ceux qui sont contre le musée Soulages". En face, on trouve des défenseurs (pas forcément aveyronnais d'ailleurs) sur le site paris-skyscrapers, où l'on se contente de décrire favorablement l'évolution du projet.

   Quant à ceux qui souhaitent faire vivre une presse indépendante, ils peuvent acheter régulièrement Le Nouvel Hebdo (qui ne manquera pas de reparler du sujet), voire s'y abonner :

Abonnement.JPG

jeudi, 23 décembre 2010

Comme si le musée Soulages existait déjà

   Je suis tombé là-dessus en lisant Le Monde daté de mercredi 15 décembre, plus précisément dans le supplément "Education" (un truc pas franchement palpitant à lire), page 11. Il s'agit d'un article intitulé "L'Ecole Estienne ou l'édition en majuscule". (Quel jeu de mots !)

LeMonde 15 12 2010.JPG

   L'essentiel de l'article est consacré à cette école prestigieuse (qui porte le nom d'une célèbre famille d'imprimeurs de la Renaissance), spécialisée dans les métiers du livre.

   C'est à la fin qu'il est question de Soulages : "Le futur Musée Soulages de Rodez, dans l'Aveyron, vient d'ailleurs de lui passer commande d'un catalogue d'estampes."

   Je suis ravi d'apprendre qu'à Rodez, on travaille à la constitution d'un fonds, vu qu'un conservateur est déjà appointé et logé aux frais du contribuable.

vendredi, 17 décembre 2010

Le maire de Rodez, la presse et l'îlot Bonald

   C'est l'un des grands chantiers de la ville, dont la réalisation est reportée depuis des années, de nouveaux obstacles surgissant au fur et à mesure que les précédents sont surmontés !

Rodez Bonald.JPG

   Cette semaine, le maire de Rodez s'est livré à une belle opération de communication, relayée dans la presse locale. Je me suis particulièrement intéressé aux photographies publiées par celle-ci. Le maire figure bien évidemment dessus.

   La ballade a commencé par un petit tour des lieux. C'est vraisemblablement pendant cette phase qu'a été prise la photographie publiée dans Midi Libre :

Ilot Bonald 14 12 2010.jpg

   Le maire, pris en contre-plongée, semble être en pleine démonstration, sous l'oeil admiratif de son adjointe. Mais que diable tient-il dans la main gauche ? Un plan du pâté de maison ? Un exemplaire de la Déclaration d'Utilité Publique ? Un courrier de l'architecte des Bâtiments de France ? Une version imprimée des meilleures pages de mon blog ? Mystère...

   La visite s'est poursuivie à l'intérieur de ce qui reste de l'îlot Bonald (que l'auteur de l'article de Midi Libre, qui sortait peut-être d'une rencontre avec Fabrice Geniez, qualifie curieusement "d'îlot Balard"). C'est le moment choisi par les photographes de La Dépêche du Midi et du Ruthénois (peut-être une seule et même personne, en réalité) pour immortaliser l'événement.

Ilot Bonald 14 12 2010.jpg

DSCN2985.JPG

   Les mêmes bâtisses figurent à l'arrière-plan. Quelques secondes séparent sans doute les deux clichés. Sur le premier, paru dans La Dépêche, Christian Teyssèdre utilise son bras droit pour désigner tel ou tel bâtiment. Comme il est cadré au niveau du haut des cuisses, on ne distingue pas sa main gauche... clairement visible sur la photographie publiée dans Le Ruthénois. Et, ô surprise, il tient quelque chose dans cette main. Agrandissez l'image et vous reconnaîtrez la "une" de... Centre Presse ! Oui, le concurrent ! Comme quoi, on est confraternel, au Ruthénois !

    P.S.

   Si vous avez l'idée d'utiliser Google maps pour localiser les lieux mentionnés dans les articles, je vous conseille de zoomer à fond sur l'îlot Bonald. Voici ce sur quoi vous allez tomber :

Rodez Bonald 2.jpg

   Est-il nécessaire de préciser qu'aucun magasin Conforama ne se trouve au coeur du vieux Rodez ? (On peut par contre en trouver un en banlieue, à Sébazac-Concourès.)

dimanche, 12 décembre 2010

Un petit problème pour se creuser les méninges

   Au mois de novembre, dans les colonnes du Monde, il a souvent été question d'illettrisme et d'innumérisme. Certains lecteurs déplorent régulièrement les trop nombreuses coquilles relevées dans le "quotidien de référence". (Que diraient-ils s'ils lisaient les quotidiens et hebdomadaires publiés dans l'Aveyron !) D'autres signalent que les faiblesses des jeunes Français en raisonnement et calcul méritent autant l'attention que la mauvaise maîtrise de l'expression écrite.

   Un lecteur retraité, ancien prof de fac visiblement, a écrit au journal. Jadis, effaré par le faible niveau de ses étudiants en informatique, il leur a posé un petit problème. Voici un extrait de son courrier, publié dans l'édition datée des 28-29 novembre 2010 :

28 11 2010.JPG

   Je suis comme la majorité de ses étudiants : j'ai essayé de résoudre le problème d'instinct, en jouant sur les chiffres. Après, poussé par l'orgueil de mon bac scientifique (c'était au siècle dernier), je me suis mis en tête de tenter d'appliquer une méthode "algébrique", en gros, des équations.

   Le problème compte trois véritables inconnues : x, l'âge du prof au moment où il parle aux étudiants ; y, l'âge des étudiants au moment où leur parle leur prof et z, l'âge des étudiants quand leur prof avait le leur. Cela nous donne donc trois équations à trois inconnues :

x = 3z (le prof a trois fois l'âge des étudiants quand lui avait leur âge)

z = x - y (ben oui : quand x s'abaisse à y, y devient z)

x + x + (x-y)  = 98 (quand les étudiants atteignent l'âge du prof, x, celui-ci a un âge de x+ [x-y])

   Bon ,après, il suffit de remplacer une inconnue par sa formulation dans une autre équation, ainsi de suite. Qu'obtient-on après trois tentatives de suicide ?

z = 14 (le prof a 14 ans de plus que ses étudiants)

x = 42 (le prof a 42 ans)

y = 28 (les étudiants ont 28 ans)

   Cela fonctionne-t-il si l'on tente l'application proposée par le lecteur du Monde ? Quand il avait 28 ans (âge des étudiants), ceux-ci avaient 14 ans de moins, soit 14 ans... et 14 fois 3 = 42. D'autre part, quand les étudiants atteignent 42 ans, le prof est âgé de 56 ans. 56 + 42 = 98. Ouf !

   (J'ai découvert depuis qu'il y avait plus simple, si l'on déduisait dès le départ que y = 2z. Cela peut expliquer que l'on ait proposé ce type de problème au niveau du certificat d'études, alors que la méthode des pivots, que j'ai appliquée, m'a été enseignée au lycée.)

samedi, 11 décembre 2010

Journalistes et politiques : une dérangeante proximité

   L'attention est en général focalisée sur quelques couples médiatiques : Anne Sinclair et Dominique Strauss-Khan, Christine Ockrent et Bernard Kouchner, Béatrice Schönberg et Jean-Louis Borloo, plus récemment Audrey Pulvar et Arnaud Montebourg (et, de manière brève, Marie Drucker et François Baroin). Vu que les deux professions se côtoient régulièrement, ce genre de situation est inévitable. Plus que les exclusions d'antenne, c'est la transparence qui est importante. Déjà qu'on nous cache pas mal de choses sur les relations intestines entre journalistes et politiques (voir les documentaires de Pierre Carles), il ne faudrait pas qu'en plus on apprenne un jour ce que le petit monde médiatique sait depuis longtemps, à savoir que telle vedette de télé partage la vie de l'un de ses invités récurrents.

   Je pense que c'est à un autre niveau qu'il faut être vigilant. A gauche comme à droite, pour la com', on embauche des spécialistes de l'information. Cela s'est vérifié au plan national, avec les recrutements opérés par l'équipe sarkozyste (au Point, au Figaro et au Parisien) et aussi, l'an dernier, par le départ pour le Conseil régional de Poitou-Charentes de Françoise Degois, à l'époque au service politique de France Inter... où elle suivait le Parti socialiste. Que penser de leur supposée indépendance journalistique passée ? Que penser de l'impartialité de leurs collègues restés journalistes, peut-être en attendant de rejoindre l'équipe d'un-e autre élu-e ?

   L'Aveyronnais confiant pouvait se dire que ce genre de pratiques ne touche que les "hautes sphères" parisiennes. Hé bien, non ! L'été dernier, l'un des sujets de conversation, sur Rodez, était le transfert d'une journaliste du quotidien Centre Presse à la Communauté d'agglomération du Grand Rodez. Cette année, toujours à gauche, une correspondante de Midi Libre est, d'après La Dépêche du Midi, sur le point de devenir chargée de communication de la mairie de Saint-Affrique.

   Assez perfidement, le quotidien édité à Toulouse remarque que les journaux du groupe concurrent (qui publie notamment Centre Presse et Midi Libre) semblent être un vivier à la fois pour la gauche et la droite aveyronnaises.

   C'est là que je me dis que l'on peut se réjouir de la diversité de la presse locale. Sans cette petite rivalité, qui peut dire si l'information serait sortie ?

dimanche, 05 décembre 2010

Soulages dans les têtes

   ... dans celles des enfants , en tout cas. Du moins, c'est dans ce sens que la majorité ruthénoise compte agir, d'après les quotidiens régionaux, Midi Libre comme La Dépêche du Midi.

   Cela ne vous rappelle rien ? Mais si ! Il y a quelques mois de cela, les enseignants de l'école publique d'Olemps se sont engagés dans la même démarche, dont la presse locale s'était faite l'écho, soutenue en cela par les politiques. Cela s'était terminé par une exposition à la médiathèque et à la mairie.

   On se rend donc compte que ce qui est proposé comme LE projet innovant est une copie du travail réalisé à Olemps. Pourquoi pas après tout, si c'est jugé utile ? Le problème est qu'aucun des deux journaux ne fait référence aux précurseurs, alors qu'ils ont, à l'époque, évoqué leur initiative dans leurs colonnes.

   Les journalistes ont-ils la mémoire courte ? Est-ce parce que la chose n'a pas été abordée lors de la réunion publique ? Toujours est-il que j'ai cru nécessaire de publier un commentaire sur chacun des sites.

   On peut toujours lire l'un des deux, sur le site de Midi Libre (du moins tant que l'article restera accessible, le quotidien basé à Montpellier ayant la fâcheuse habitude d'éliminer au fur et à mesure les articles les plus anciens). Par contre, celui que j'ai posté sur le site de La Dépêche a disparu... peut-être pour une tout autre raison : dans mon commentaire, j'ironisais sur la légende de la photographie illustrant l'article. La voici telle qu'elle était en début d'après-midi :

Dépêche 04 12 2010 b.jpg

   Si vous ne croyez pas à la sincérité d'une capture d'écran, vous pouvez aller regarder la version papier du journal, où figure la même photographie (page 26, au début du second cahier), avec la faute dans la légende :

DSCN2948.JPG

   En fin d'après-midi, j'ai rejeté un coup d'oeil à l'article... et j'ai constaté que mon commentaire avait disparu... et que la faute de conjugaison avait été corrigée.

   D'un côté, je me suis réjoui qu'on ait modifié le texte erroné. D'un autre côté, j'ai trouvé un peu cavalière la suppression de mon commentaire, qui portait plutôt sur le fond de l'article (mais cela a peut-être déplu...). La meilleure solution aurait été un mot du modérateur (s'il ou elle existe). Cela aurait donné un aspect plus interactif au fonctionnement du site d'information.

   Il reste que, sur le projet de musée Soulages, les médias locaux sont massivement du côté des politiques et exercent (pour moi) assez peu leur esprit critique.

lundi, 29 novembre 2010

"Midi-Pyrénées info" numéro 40

   Aujourd'hui, j'ai trouvé dans ma boîte aux lettres le dernier numéro de la gazette publiée (grâce aux contribuables) par le Conseil régional de Midi-Pyrénées.

   Page 3, mon attention fut attirée par un article titré "L'axe routier Rodez-Toulouse entièrement en 2x2 voies à l'horizon 2015". C'est habile. Cela laisse entendre que tout le boulot consiste à relier les deux agglomérations, alors que la route nationale 88 mène de Toulouse non pas à Rodez... mais à Lyon. L'équipe de Malvy a raison de rappeler que la région a dû pallier la démission de l'Etat, pour qui les exonérations fiscales des riches sont plus importantes que l'aménagement du territoire. Le magazine se garde cependant bien d'évoquer le dernier morceau de la partie midi-pyrénéenne de l'axe routier, entre Rodez et l'autoroute A75. Et là, que ce soit pour le grand contournement du chef-lieu aveyronnais comme pour le dernier tronçon, ce n'est pas l'horizon 2015 qu'il faut fixer, mais plutôt 2020 voire 2025...

   Page 4, l'autosatisfaction de la majorité socialo-communisto-écolo-radicale peut paraître justifiée : les lycéens ont, depuis cette année, la possibilité d'acquérir un ordinateur portable à bas prix (celui-ci variant en fonction du revenu fiscal de leurs parents, une bonne idée ma foi). Cette opération, bien relayée par la presse locale (qui a, par exemple, parlé de la remise des ordinateurs dans deux lycées publics du Grand Rodez, Monteil et La Roque) s'appelle OrdiLib'.

   Reste pour les lycéens et leurs familles à mettre à jour régulièrement une partie des logiciels installés sur la machine... et donc à s'abonner à l'internet, de préférence à haut débit. Attention aussi à la protection de ce beau jouet. Seule la durée permettra de dire si ce fut une belle et grande initiative ou simplement une opération de com' de plus. Un signe ? Le successeur de Georges Frêche à la tête du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, va dans le même sens.

   Le dossier principal est consacré à la gastronomie, avec le salon SISQA en ligne de mire. (N'oublions pas que le "repas gastronomique des Français" vient d'être inscrit par l'Unesco au patrimoine immatériel de l'humanité.)

   Je regrette toutefois qu'aucun produit aveyronnais ne soit cité... On a par contre droit à un article sur l'AOC Rocamadour (très bon fromage, soit dit en passant)... un éclairage lotois qui ne doit sans doute rien au fait que le vice-président en charge de l'Agriculture, Vincent Labarthe, soit élu du côté de Lacapelle-Marival, dans un département cher au coeur de Martin Malvy.

   Il est toutefois question de l'Aveyron à deux reprises, lorsque sont évoqués les travaux ferroviaires réalisés autour de Capdenac-Gare et en toute fin de magazine, où une pleine plage est consacrée à l'inévitable Pierre Soulages et au futur musée. Evidemment, n'attendez aucun recul critique sur ce projet dispendieux et mal calibré.

 

vendredi, 29 octobre 2010

Le pire de Hara Kiri

   C'est le titre d'un recueil qui vient de paraître aux éditions hoëbeke. Les quelques textes rédigés par de grands anciens (Cavanna, Wolinski, Delfeil de Ton, Jackie Berroyer, Jean-Marie Gourio) encadrent une floppée de photographies, soit des photomontages, soit des mises en scène, le tout étant d'une grossièreté clairement assumée. L'objectif de ces créations, qui ne sont pas toute jeunes (cela remonte aux années 1960-1985), est de susciter un rire franc, en brisant les tabous de l'époque. 

Hara Kiri pire.jpg

   Si les documents sont présentés globalement de manière chronologique, on pourrait les classer d'une autre façon, en trois grands thèmes. Il y a tout d'abord l'humour noir, qui se rit de la mort, de la torture :

DSCN2884.JPG

   J'ai trouvé qu'à l'approche de Toussaint, cette fausse publicité (hé oui, Hara Kiri a inspiré nombre d'humoristes audiovisuels contemporains qui, diront les mauvaises langues, ont pillé sans vergogne le journal satirique, sans forcément reconnaître leur dette...) était fort à propos.

   A cet humour noir s'ajoute le scabreux, le pipi-caca, le potache quoi. Les exemples sont extrêmement nombreux dans le livre...

DSCN2886.JPG

   Enfin, il y a tout ce qui touche au sexe (au sens large). Comme Hara Kiri était surtout un journal de mecs, ce sont les femmes, leur anatomie, qui sont le plus souvent représentées, même s'il est aussi question de bites et de couilles. Voici un exemple édulcoré :

DSCN2887.JPG

   Cerise sur le gâteau : dans le livre sont insérées des fiches détachables, qui permettent de se constituer une carte, comme la "carte bleue TOUT A L'OEIL", la "carte officielle de CON", la "carte officielle de MAL BAISEE", la "carte de FLIC"... Le dos de ces cartes réserve quelques surprises. Ainsi, la "carte nationale d'EGOISTE" est illustrée de citations profondes (et authentiques, cela va sans dire), comme "Va crever dans ta cour" (de "Ma concierge"), "Le sage n'a pas mal au ventre quand le voisin a la colique" (une pensée méconnue de Confucius) ou encore "Mieux vaut crever d'indigestion que de partager son boudin" (de Monsieur Olida). Sinon, le dos de la plupart des cartes est à compléter. (Hé, oui ! C'est interactif !) L'exemple le plus subtil est celui de la "carte officielle de MAL BAISEE", où une grille est surmontée du texte suivant : "Chaque fois que votre baiseur attitré vous baise mal, cochez une case. Quand la carte sera remplie, vous pourrez concourir pour le titre mondial de Miss Mal Baisée."

   Bon, voilà, il y en a pour un peu moins de 200 pages de déconne, dans un joli format, luxueux (cela coûte quand même 30 euros... un cadeau à faire pour la Toussaint ?)... et, ô surprise, quand on regarde tout à la fin, avant la quatrième de couverture, on découvre que le livre a été imprimé en Chine ! Voilà qui me laisse perplexe.

mercredi, 27 octobre 2010

Soutenons la lutte contre le cancer du sein

   Il est des moments dans la vie d'un internaute où il faut savoir dépasser les oppositions idéologiques, les rivalités de personnes, les aigreurs professionnelles et les déceptions sentimentales pour s'engager en faveur d'une cause noble. On en parle finalement assez peu, mais le cancer de sein fait des ravages chez nos compagnes, parfois à des âges peu élevés.

   C'est pourquoi il faut féliciter le magazine La Parisienne (une déclinaison du Parisien), qui a choisi de frapper fort :

Demouy cancer sein.jpg

   Plusieurs actrices ont choisi de se dévoiler pour soutenir une campagne de la Ligue contre le cancer. L'initiative est louable... et Dieu que Vanessa Demouy est belle ! (Pour que tout le monde soit content, le site du magazine Gala permet d'accéder à un petit film qui réjouira plutôt les dames et les homos.)

   Bravo aux journalistes de La Dépêche du Midi, à qui leurs investigations ardues ont permis de sortir aussi vite cette information indispensable !

vendredi, 22 octobre 2010

"Le Ruthénois" numéro 34

   Cette semaine, l'hebdomadaire met en vedette le président de la communauté d'Agglomération du Grand Rodez, Ludovic Mouly, auquel est consacrée l' "Interview de la semaine". Dans celle-ci, il calme le jeu avec le maire d'Onet-le-Château (Fabrice Geniez) et se montre lucide sur la proposition du président du Conseil général de l'Aveyron (Jean-Claude Luche) concernant le barreau de Saint-Mayme. Il est par contre assez maladroit quand il est questionné sur sa nouvelle directrice de la stratégie et de la communication. Il ne répond pas vraiment sur le fond et a bien de la chance que Benjamin Lamaillé ne creuse pas le sujet.

   Ensuite, les jeunes sont à l'honneur, à travers les manifestations contre la réforme des retraites et un article consacré à l'ambiance de ville, vu côté étudiant. Selon les personnes interrogées (pas forcément représentatives), c'est grâce aux bistrotiers que cela bouge un peu ! Visiblement, ils n'apprécient pas que des adultes critiquent le barouf produit par certains groupes alcoolisés du jeudi soir... Mais, à part ça et si on laisse de côté le climat (moi j'aime), en gros, ils se plaisent bien chez nous.

   Juste au-dessous, on peut trouver un entretien avec Guilhem Serieys, qui, sur la fin, renonce à la langue de bois pour déclarer : "Il nous faut également arriver à faire comprendre à certains étudiants et à certains établissements qu'il y a d'autres moyens de s'amuser que d'habiller les première année avec des sacs poubelles..." Entièrement d'accord ! (Rappelons au passage que le bizutage, quel que soit le nom qu'on lui donne, est interdit par la loi.)

   Page 6, il est question de la page Facebook de Jean-Claude Luche, qui semble avoir servi de tribune à quelques olibrius d'extrême-droite. Le Ruthénois a l'élégance de signaler le rôle joué par le site Aligorchie, qui a dénoncé la chose.

   L'autre grande affaire de la semaine est la pose de la première pierre du futur musée Soulages, qui a donné lieu à un battage médiatique parfois pénible. Cette page 23, abondamment illustrée, est un bon exemple d'usage de la brosse à reluire et d'optimisme béat. Ainsi, Nathalie Dijols (qu'on a connue plus inspirée), nous gratifie de quelques envolées, comme celles-ci :

"Ce mercredi, les fines gouttes de pluie ont laissé place à de douces éclaircies... Un signe... Ce jour fut lumineux et mémorable." (Vite ! Un seau d'eau !)

"Pierre Soulages est un sage, un dieu vivant"

   A la lecture de ces lignes hagiographiques, on se demande si le Panthéon de Paris ne serait pas un peu trop petit pour abriter, plus tard, la dépouille de ce grand homme...

vendredi, 08 octobre 2010

"Le Nouvel Hebdo" numéro 144

   L'éditorial de Gérard Galtier revient sur la série d'articlounnets (parue dans Midi Libre) consacrée aux 40 personnes qui feraient "bouger" Rodez. (Le même procédé a été appliqué par le quotidien languedocien aux villes de Sète et de Bagnols-sur-Cèze.) D'ailleurs, la liste des "bougeurs" a, à Bagnols comme à Rodez, suscité des commentaires acerbes. Les femmes sont très peu représentées et on a droit à une brochette de notables dont on se demande souvent en quoi ils font bouger la ville... Je ne pense pas idéaliser le passé en affirmant qu'à l'époque d'Aveyron Magazine (et de Femmes d'ici), Hugues Robert mettait davantage l'accent sur les "vrais gens".

   Un long article évoque le bilan des cinq premiers mois d'existence du Centre Pompidou de Metz, sujet traité par Le Monde. C'est l'occasion de tracer un parallèle avec le futur musée Soulages.  En gros, je me retrouve dans les analyses du Nouvel Hebdo.

   De là, on peut rebondir sur le réaménagement de l'îlot Combarel (ancien siège de l'hôpital, déménagé il y a quatre ans à Bourran). Voilà un projet structurant qui aurait dû mobiliser les énergies (et la fiscalité...) de la commune ! Mais cela patine... et il me semble que les appétits immobiliers ne sont pas étrangers à cette lenteur. Il faut dire que c'est un sacré lobby à Rodez. Il n'y a qu'à regarder la manière dont le quartier de Bourran a été cochonné pour se rendre compte que l'intérêt général a peut-être, sous les anciennes municipalités, été quelque peu malmené.

   Si l'îlot Combarel excite tant la convoitise, c'est qu'il est situé à proximité immédiate du Vieux Rodez :

Rodez plan.jpg

   Je précise, pour les personnes peu familiarisées avec le centre-ville de Rodez, que l'espace occupé par l'ancien hôpital (la croix rouge), est très proche de la cathédrale (cerclée de noir), qui marque l'entrée dans la ville ancienne.

   Cependant, je ne partage pas le point de vue exprimé dans l'article de l'hebdomadaire satirique. Qu'on ne vienne pas nous faire chier avec un nouveau quartier étudiant en plein centre ! Certains espèrent dynamiser le coin, faire jouer la douce musique des tiroirs-caisses, alors que d'autres craignent la montée exponentielle des nuisances sonores (demandez aux riverains de la place Saint-Cyrice ce qu'ils en pensent)... et je ne parle pas des traînées d'urine ni des galettes de vomi. Le centre-ville est déjà bien assez malpropre comme cela ! Vous ne voudriez pas qu'il se mette à ressembler à celui de Toulouse, notamment les week-ends, où il n'est pas sans évoquer une ville d'Amérique latine après une semaine de grève des éboueurs...

   La quiètude fait partie de la qualité de vie ruthénoise. Si certains s'ennuient, qu'ils aillent voir ailleurs !

   Plus anecdotique, un autre article revient sur la polémique née à propos du débit de la cascade de Salles-la-Source. Franchement, cette affaire me laisse dubitatif. Je ne suis pas satisfait de la manière dont elle a été traitée par la presse locale. Au départ, cela me paraissait assez limpide (si j'ose dire). Mais je me demande si l'on ne nous cache pas quelque chose... une histoire de gros sous par exemple.

   En bas de la page 1, je pense que, sous le pseudonyme Jean Bon, c'est Gérard Galtier qui pointe les hypocrisies qui entourent l'extension d'une porcherie, à Brasc. Là encore, je me demande si l'on n'est pas en train de nous bourrer le mou. Rien ne serait pire que de découvrir, dans quelques années, que l'eau de certaines sources aveyronnaises est devenue impropre à la consommation...

   Page 3, sous la plume de Donato Pelayo, est publié un point de vue sur l'émotion provoquée par le lapsus de Rachida Dati. L'auteur se demande dans quelle mesure ce n'est pas une "erreur" volontaire, histoire de créer l'événement... ou, qui sait, pour masquer au grand public une affaire sur le point d'éclater.

   Il y a encore deux-trois bricoles piquantes dans le numéro de cette semaine, comme cette complainte de l'habitant de Decazeville qui ne trouve plus aucun urinoir public en ville. Voilà qui risque de faire couler de l'encre... On pourra aussi s'intéresser aux échos de précampagne électorale. En gros, dans l'Aveyron, la droite est à bout de souffle, mais la gauche peine dans les derniers virages. Rien n'est joué pour les cantonales de 2011.

samedi, 25 septembre 2010

"Le Nouvel Hebdo" numéro 142

   Je trouve le numéro de cette semaine particulièrement riche. Cela commence par l'éditorial de Gérard Galtier, dans lequel il revient sur la polémique à propos des Roms... et égratigne les élus grands-ruthénois de gauche, qui se sont peut-être un peu trop poussés du coude à cette occasion, et ont été bien servis par la presse locale, aussi bien La Dépêche que Midi Libre ou encore Le Ruthénois de cette semaine (tous répétant la même erreur à propos de la loi Besson). Ceci dit, je ne trouve pas scandaleux qu'ils sautent sur l'occasion pour clamer que, eux au moins, font leur part du boulot. Mais j'apprécie que Le Nouvel Hebdo rappelle que, même lorsque les pouvoirs publics font des efforts en faveur des "gens du voyage", ce n'est pas forcément payé en retour...

   On passe à l'exclu de la semaine : les "notes" d'Hugues Robert, ancien rédacteur en chef du Ruthénois. En guise d'introduction, on apprend que peu nombreuses semblent avoir été les personnes qui se sont souciées du devenir du journaliste après son licenciement. En page 4, il se lâche et livre (en partie) le font de ses pensées. Si je le trouve pertinent quand il évoque le milieu politique local (quoique moins avisé à propos de Martin Malvy), je suis gêné par sa manière d'exprimer son rejet de Nicolas Sarkozy : "Je quitte la France et reviendrai quand Nicolas Sarkozy aura quitté le pouvoir. Le pays devient irrespirable." Si j'étais médisant, je dirais qu'il habille son nouveau départ professionnel africain dans un habit de résistant un peu factice. Cela m'a rappelé des propos entendus récemment, dans la bouche de gens "de gauche", disant qu'ils avaient honte de leur pays etc etc. Quand bien même on serait révulsé par certains aspects de la politique sarkozyenne, il y a dans ce pays, en haut comme en bas, à droite comme à gauche, quand on y regarde bien (pas sous le coup de l'émotion), des sujets de contentement ou du moins des raisons d'espérer un avenir meilleur. Mais il est tellement plus facile de dire que tout va mal, que c'est de pire en pire, tout ça à cause d'un seul homme. Avec la presse et les journalistes, Hugues Robert a la dent dure, avec raison selon moi. J'attends avec impatience qu'il revienne en détail sur l'aventure du Ruthénois.

   Dans son billet, Tempy évoque à nouveau le projet Soulages. Il rappelle les premières estimations du coût du musée, données en 2006, à l'époque où Marc Censi était encore le patron de la commune et de l'agglomération. Progressivement, on  est passé de 10 à 16 millions d'euro, puis 21, 23 et maintenant 30 à 35...

   Il y a encore plein de petites choses intéressantes dans ce numéro du Nouvel Hebdo. Par contre, on aurait pu se passer sans peine des communiqués de presse de la fin. Ils permettent néanmoins d'apprendre à quel point le sport professionnel est subventionné, jusque dans nos contrées. Je suis d'avis que cet argent, comme celui qu'il est prévu de dépenser pour le musée Soulages, aurait trouvé mieux à s'employer (à l'équipement de l'hôpital, comme le suggère Tempy, mais aussi au grand contournement de Rodez, au développement du transport ferroviaire...).

samedi, 18 septembre 2010

Un nouvel hebdomadaire dans le Sud-Ouest

   Si l'on se fie à sa couverture, il est destiné aux préadolescents (les 9-13 ans). Pour le titre, je sens qu'on s'est creusé les méninges. L'apocope étant déjà utilisée (Le Mag), on a choisi l'aphérèse, Le Zine :

n°4 bis.jpg

(couverture du numéro 4, du 15 au 21 septembre 2010)

   On peut le trouver principalement en Midi-Pyrénées. La rédaction est logée au coeur de Toulouse et l'impression s'effectue dans le Lot-et-Garonne (en Aquitaine, donc). Pour le lancement, ce nouvel hebdomadaire a bénéficié d'un article dans La Dépêche du Midi (en fait, deux en une semaine) et d'une brève sur Télé Toulouse.

   Dans Le Zine, il y a un peu de tout. De l'info paillettes, des conseils pratiques, des jeux, des pages plus culturelles. J'ai relevé une page consacrée au magicien humoriste Eric Antoine. Ceux qui ne connaissent pas le bonhomme peuvent le découvrir à travers un portrait réalisé à la FNAC, ou encore un extrait de l'un de ses spectacles (le truc de la fin est assez simple ; regardez bien l'image en plein écran ; la bouteille est cachée dans le revers gauche de la veste ; il en saisit le sommet quand il va chercher le couteau avec sa main droite et il remonte rapidement le bras quand le ballon éclate).

   Plus loin, une double-page est consacrée au château du Bosc, théâtre aveyronnais de l'enfance du peintre Toulouse-Lautrec, situé sur la commune de Camjac.

   On passe ensuite au dossier de la semaine, sur l'enfant sauvage. Le corps du journal rectifie le titre de la Une. Victor est bien l'enfant sauvage du Tarn ET de l'Aveyron... surtout de l'Aveyron. Une statue à son effigie est d'ailleurs visible à Saint-Sernin-sur-Rance. Il me semble que l'une des illustrations est tirée du superbe film (dans un style classique très maîtrisé) de François Truffaut.

   Les autres articles (sur les Goonies, la télévision en trois dimensions ...) m'ont peu intéressé, mais cela peut convenir à des jeunes. il en faut pour tous les goûts.

   Le magazine est couplé à un site internet que je trouve intéressant. Au moment où j'écris ces lignes, on peut y voir un reportage (paru dans le numéro précédent) sur le parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège. On peut même lire le numéro 0.

 

 

 

dimanche, 12 septembre 2010

"Le Nouvel Hebdo" numéro 140

   Gérard Galtier y revient assez longuement sur l'assassinat de Jean-Paul Chardenoux, déjà abordé dans le numéro 138 (et le 139). Sans vouloir aller trop loin, il relève des éléments qui mériteraient quelques éclaircissements. Au fait, le corps retrouvé sur l'Aubrac est-il bien celui du gendarme disparu ? Si on avait envoyé Grissom et son équipe d'experts, l'affaire serait sans doute déjà résolue !

   L'éditorial évoque la polémique politicienne, plutôt pour prendre la défense de Jean-Claude Luche. Je sais bien qu'il est difficile de distinguer l'action propre à la fonction de chef d'un exécutif local (maire, président de communauté ou président de Conseil général) de la propagande électorale mais, quand même, on le voit un peu partout, ce monsieur Luche. Quand c'est un maire qui insiste pour présider à l'inauguration du moindre rond-point, c'est pathétique, quoique peu coûteux. Mais quand un élu voyage (à nos frais) dans tout le département moins d'un an avant des élections "à fort enjeu", on peut quand même se poser des questions.

   Un long article accuse le duo aux commandes de la commune et de l'agglomération de Rodez de manquer d'imagination et de se contenter de placer ses pas dans ceux de Marc Censi. Ce n'est qu'en partie exact. L'accent mis sur le sport comme atout touristique est à porter au crédit de la nouvelle équipe, qui a aussi modifié la carte scolaire locale (Fabié a fermé mais deux nouvelles écoles seront livrées, contre une seule grande prévue auparavant). Pas facile de tracer un chemin de rupture en deux ans, surtout quand le bilan de l'équipe précédente n'est pas si mauvais.

   Reste le projet Soulages, pour lequel la continuité est (hélas) totale. Le Nouvel Hebdo cite le dernier numéro du quinzomadaire gratuit A l'oeil, où l'on peut trouver ceci :

DSCN2804.JPG

   Cela ne fait que confirmer les craintes déjà exprimées par de nombreuses personnes, craintes dont je me suis fait l'écho dans les billets classés dans la catégorie On se Soulages !

   Le projet d'inscrire une partie du vieux Rodez au patrimoine mondial de l'humanité me paraît beaucoup plus porteur... et moins risqué. Une contribution de Jean-Louis Chauzy, président du C.E.S.R. (Conseil économique et social régional) de Midi-Pyrénées (et ancien candidat malheureux aux municipales de Rodez en 2008), pose assez bien le problème, je trouve.