samedi, 20 septembre 2014
Un nouveau préfet (de gauche) pour l'Aveyron
C'est inhérent à la fonction : régulièrement, un mouvement de "chaises musicales" vient redistribuer les postes de haut fonctionnaire. On doit aussi s'y attendre dès qu'un gouvernement change de composition, que le titulaire de l'Intérieur reste le même ou pas. (Ainsi, Bernard Cazeneuve est resté en place dans le deuxième gouvernement Valls.) Par contre, le vivier dans lequel puisent les ministres pour constituer leur cabinet a beaucoup en commun avec celui d'où sortent les préfets.
Jean-Luc Combe, le nouveau représentant de l'Etat en Aveyron est un "voisin", puisqu'il était en poste dans le Cantal depuis un an et demi. Mais son parcours (détaillé dans un article de Centre Presse) est bien plus long... et surtout moins stéréotypé que celui de nombre de ses collègues.
Il a commencé sa carrière en 1981, en Seine-Saint-Denis, à Noisy-le-Sec, en tant que responsable du secrétariat général. La date (année de la première élection de François Mitterrand à la présidence de la République) et le lieu (un département qui fut longtemps géré par le Parti communiste) pourraient nous inciter à penser qu'il était proche de la gauche. D'ailleurs, le maire au service duquel il entre (et dont il a ensuite été directeur de cabinet) est Roger Gouhier, un communiste d'origine ouvrière.
Il a 26 ans à l'époque. La Dépêche du Midi nous apprend qu'il est titulaire d'une licence d'histoire-géographie, décrochée à Toulouse (alors qu'il est né à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, pas très loin de la Seine-Saint-Denis). Il n'est donc pas un exemple de haut fonctionnaire issu d'une grande école, au parcours balisé. Ses débuts se rapprochent plutôt de ceux de nombre de fonctionnaires territoriaux qui ont commencé leur carrière dans les années 1980. Les lois Defferre ont accordé plus de pouvoirs aux collectivités territoriales, qui ont dû, dans la foulée, recruter rapidement de nouveaux collaborateurs. A l'époque, les formations spécifiques n'étaient pas légion. On a donc abondamment puisé dans les universités (plutôt en Lettres, Sciences économiques et Droit).
En 1988, Jean-Luc Combe devient secrétaire général de la commune de Vigneux-sur-Seine, dans l'Essonne, au sud d'Ivry. Là encore, il s'agit d'une mairie communiste, qui a été dirigée pendant 21 ans par un homme de terrain, Lucien Lagrange. (C'était l'époque où le PCF avait un réservoir de militants dévoués, très souvent d'origine populaire... et beaucoup plus d'électeurs.)
En 1993, il retourne en Seine-Saint-Denis, à Epinay-sur-Seine, cette fois au service d'un élu socialiste, Gilbert Bonnemaison. Assez vite (peut-être en raison du retrait du maire d'Epinay), il revient dans l'Essonne, auprès du maire d'Evry Jacques Guyard, lui aussi membre du PS. L'évolution politique des employeurs du futur préfet aveyronnais est-elle révélatrice du changement de sa "sensibilité" ? Il aurait été proche du PCF dans sa jeunesse, avant d'évoluer vers le PS.
On en a la confirmation en 1998, quand il devient directeur général des services du Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, présidé par le socialiste Jean-Louis Bianco... depuis 1998.
En 2005, il passe à la Communauté d'agglomération d'Angers, elle aussi présidée par un membre du PS, Jean-Claude Antonini.
Notre homme a toujours la bougeotte, puisque dès 2007, il change à nouveau d'affectation, peut-être pour se rapprocher de sa région d'origine. Il se retrouve au Conseil général de Seine-et-Marne, présidé là encore par un socialiste, Vincent Eblé.
Celui-ci devient sénateur en 2011, année qui voit Jean-Luc Combe passer au service du nouveau président (socialiste) de la Haute Assemblée, Jean-Pierre Bel. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une coïncidence. En devenant sénateur, Vincent Eblé a pu bénéficier de fonds pour rémunérer ses collaborateurs. Il n'avait peut-être plus besoin de celui qu'il avait recruté au Conseil général. De surcroît, ce dernier connaissait peut-être Jean-Pierre Bel depuis longtemps. Bien que quelques années les séparent (ils sont nés en 1955 et 1951), ils ont pu se rencontrer à Toulouse, où ils ont tous deux poursuivi leurs études... et Jean-Pierre Bel étant issu d'une famille communiste, il est possible que les deux jeunes hommes se soient croisés lors de soirées militantes.
En arrivant dans l'Aveyron, Jean-Luc Combe pousse vers la sortie Cécile Pozzo di Borgo, qui avait été nommée par le gouvernement Fillon en 2011. Agée de 62 ans, elle se dirige tout doucement vers la retraite, à un poste que certaines mauvaises langues n'hésitent pas à qualifier de sinécure : l'administration des T.A.A.F. (Terres Australes et Antarctiques Françaises).
12:19 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, presse, médias
jeudi, 18 septembre 2014
Rodez sur TripAdvisor
La perle informative dont il va être ici question est parue discrètement, mardi 16 septembre, dans "Pitonnerie", la rubrique scrutée à la loupe par certains lecteurs du quotidien aveyronnais Centre Presse :
En consultant le site TripAdvisor, on constate, un peu à la surprise générale, que, parmi les visites touristiques associées à la commune de Rodez, celle du musée Fenaille recueille un indice de satisfaction plus élevé que celle du musée Soulages, qui devance toutefois la cathédrale locale. (A mon humble avis, c'est plutôt çà le scandale...)
Pourtant, la lutte n'est pas égale entre les deux musées. Depuis des mois, l'établissement consacré à l'oeuvre de Pierre Soulages bénéficie d'une couverture médiatique peut-être jamais vue pour un musée provincial. Dans un premier temps, le succès (relatif) des grosses boîtes à chaussures du Foirail a rejailli sur la vieille bâtisse donnant sur l'antique forum.
Mais, en matière de musée comme dans le cinéma, le nombre des entrées est à relativiser par l'indice de satisfaction. Combien de bouses filmiques attirant les masses ravissent à peine plus de 50 % de leur public, alors que des productions plus confidentielles (mais pas nécessairement élitistes) suscitent l'enthousiasme des spectateurs ? Sans maquillage outrancier ni tenue extravagante, l'altière Fenaille semble avoir procuré davantage de plaisir que la courtisane Soulages.
Notons toutefois que le nouveau musée recueille quand même un très bon indice de satisfaction. Quand on lit le détail des observations des visiteurs, on constate qu'il existe un grand contraste entre une majorité de très contents et une mince minorité de furieux. Si quelques-uns de ceux-ci ont été déçu par le contenu, ce sont surtout les défauts d'organisation et le comportement de certains membres du personnel qui semblent expliquer les mauvaises notes.
Du côté de Fenaille, on peut parler de belle surprise pour les visiteurs dont la destination première était sans doute le musée Soulages. L'impact des statues-menhirs (encore récemment mises à l'honneur sur Arte) explique sans doute en partie le bon classement du musée, dont les collections bénéficient d'un travail de présentation en général clair et érudit. S'y ajoute la qualité de l'exposition temporaire présente jusqu'au 26 octobre 2014 : "Impression d'Afrique".
Espérons que la suivante poursuivra sur cette lancée. Dans un avenir proche, le musée Fenaille pourrait aussi voir son intérêt relancé par le toilettage des collections permanentes. Il semblerait que quelques ajouts soient en cours. J'ai entendu parler d'un squelette de cheval (issu d'une tombe gallo-romaine) et... d'une nouvelle statue-menhir ! S'agira-t-il de l'une de celles qui n'avaient été exposées que temporairement en 2010 ? S'agira-t-il de celle qui a été découverte l'an dernier, aux confins du Tarn et de l'Hérault ?
20:22 Publié dans Aveyron, mon amour, Loisirs, On se Soulages !, Voyage, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, acyualité, presse, médias, culture, sorties
samedi, 13 septembre 2014
Journaux de guerre n°4 et 5
Paru jeudi dernier, le numéro 4 tente de démêler le vrai du faux dans ce que l'on a appelé "les atrocités allemandes", un thème qui a été largement développé à l'époque, avant de devenir plus anecdotique (la Seconde guerre mondiale et ses horreurs étant passées par là)... pour finalement être redécouvert au début du XXIe siècle :
Les rumeurs ont commencé à circuler dès le tout début de la guerre. Les exemplaires de la presse française fournis avec le numéro 2 de Journaux de guerre contenaient déjà des allusions aux crimes de l'armée allemande. Ici, cela commence avec L'Echo d'Alger du 13 août 1914, dans lequel il faut faire le tri :
Sous le titre "Atrocités !!!", le quotidien évoque les incendies de villages (belges et français, une réalité de la guerre), et l'histoire des bonbons empoisonnés (notamment dans le Lot), qui serait une légende. Ici le fantasme meurtrier rejoint la crainte de la présence d'agents allemands à l'intérieur du pays. Dans le cas qui nous concerne, on a même parfois avancé que ce seraient des hommes déguisés en femmes qui auraient distribué les bonbons. La présence d'agents infiltrés n'en est pas moins réelle, mais plutôt dans des lieux stratégiques. Le journal cite plusieurs cas, à Paris, Versailles et Bruxelles.
Parmi les curiosités lisibles dans le quotidien d'Algérie, je signale la mention d'une "prophétie", une prédiction d'un général japonais (qui s'est suicidé en 1912). Dès 1904 (au cours de la guerre russo-japonaise), il aurait annoncé le déclenchement de deux grands conflits au XXe siècle. Le premier prenait sa source dans les antagonismes franco-allemand et anglo-allemand (qu'il voyait s'achever par une défaite de l'Allemagne, après que celle-ci eût violé la neutralité belge). Le second conflit devait naître de la rivalité entre les Etats-Unis et le Japon. Ici s'arrêtait le don de prescience du général Nogi, qui voyait son pays sortir vainqueur de la guerre pour le Pacifique.
Dernière pépite : les encouragements prodigués aux soldats français par un voisin inattendu... le prince de Monaco (Albert Ier, lointain ancêtre d'Albert II). Celui-ci a profité de l'occasion pour rappeler qu'il avait combattu pour la France, en 1870 (dans la Marine).
Le deuxième journal reproduit dans ce numéro de Journaux de guerre est Le Rappel du 19 août 1914 (2 Fructidor an 122, comme il est précisé en haut à gauche de l'exemplaire). Un grand titre barre la première page : "Ils avouent leurs Crimes". Les "atrocités allemandes" sont dénoncées à partir d'un rapport du préfet de Meurthe-et-Moselle et de lettres de soldats allemands, qui ont été interceptées. L'éditorial est consacré au même thème, avec, entre autres, l'évocation de l'affaire de "l'enfant au fusil". La page 2 est occupée par une gigantesque carte du Front.
L'Humanité du 17 septembre 1914 apporte une note discordante. L'éditorial de Jean Longuet (dont un paragraphe semble avoir été victime de la censure) appelle au bon sens... et à ne se fier qu'aux témoignages corroborés. Pour les socialistes français, le véritable ennemi n'est pas le soldat allemand, mais le militarisme prussien. Un peu plus loin dans le journal, on peut trouver un tableau comparatif des forces maritimes des cinq principaux belligérants :
Si la supériorité franco-britannique paraît évidente au niveau des torpilleurs, l'importante flotte allemande de contre-torpilleurs a de quoi inquiéter...
Au niveau des alliés, le positionnement de l'Empire ottoman suscite beaucoup d'interrogations. Au fur et à mesure qu'on lit l'ensemble des journaux, on comprend à demi-mots qu'Istanbul devrait, à terme, rejoindre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie. L'Humanité nous apprend que c'est un amiral allemand qui va commander la flotte ottomane.
Enfin, je vous laisse découvrir pour quels motifs le Conseil de Guerre a condamné diverses personnes à la réclusion ou aux travaux forcés.
Le quatrième quotidien français est La Lanterne du 14 octobre 1914. L'éditorial de Félix Hautfort s'en prend assez violemment à l'Appel aux Nations civilisées, signé par 93 intellectuel allemands, qui rejettent les accusations portées contre l'armée de leur pays. Le journal s'intéresse aussi au positionnement du gouvernement roumain, qui louche sur la Transylvanie hongroise. En page 2, on lira avec plaisir le récit de l'affrontement entre deux biplans, un français, l'autre allemand, la victoire revenant bien évidemment... au français !
Mais la perle de ce numéro de Journaux de guerre est l'exemplaire de La Gazette des Ardennes (du 27 décembre 1914), organe de propagande allemand publié en zone occupée pendant presque quatre ans. Pour gagner les faveurs de la population française, la tactique est de dénigrer les Belges et les Anglais...
Complète ce florilège la reproduction d'une affiche (française) dénonçant le bombardement de Reims.
Passons à présent au numéro 5, sorti ce jeudi 11 septembre. Il est principalement consacré à la bataille de la Marne, qui permit à la France de poursuivre la guerre :
Le premier quotidien reproduit est La Guerre Sociale (du 31 août 1914), dirigé par Gustave Hervé, qui, à l'époque, était une sorte de "gauchiste"... mais un gauchiste que la guerre a converti aux vertus du patriotisme et qui, des années plus tard, s'est vautré dans le "social-nationalisme" et le pétainisme... avant de recouvrer ses esprits, peu avant sa mort.
Dans ce numéro, La Guerre Sociale se préoccupe de la défense de Paris, rien ne semblant, jusqu'à présent, arrêter l'avancée allemande. Le journal, comme ses confrères tout aussi mal informés, se console avec de supposés succès russes sur le front Est. Je signale aussi un article de l'aveyronnais Emile Pouget, consacré aux faits divers, en particulier à la baisse de la délinquance à Paris, depuis le début de la guerre.
Il est aussi question du passage d'un avion allemand au-dessus de Paris et du largage de deux bombes, pas très dangereuses. (C'était une action de guerre psychologique.) En page 2 se trouve une carte du Front Ouest, ainsi qu'une tribune du comte Tarnowski, qui développe l'idée que les Polonais sont bien mieux traités dans la Galicie austro-hongroise que dans l'empire russe.
L'Intransigeant du 4 septembre 1914 aborde des thèmes semblables. Il s'attarde beaucoup sur le survol de Paris par l'avion allemand et prodigue des conseils aux civils. Un paragraphe attirera plus particulièrement l'attention des Aveyronnais :
Cette semaine, la presse de province est à l'honneur à travers Le Petit Marseillais du 12 septembre. On y célèbre amplement la victoire de la Marne, sans tomber dans un optimisme excessif. L'un des premiers articles spécule sur la durée de la guerre. L'auteur s'appuie sur des propos tenus à l'étranger pour sous-entendre qu'un conflit de trois ans est tout à fait envisageable.
Il faut attendre la page deux pour trouver un entrefilet faisant allusion aux récentes défaites russes (à Tannenberg et aux lacs Mazures)... et félicitant surtout nos alliés pour leur honnêteté :
Le journal publie aussi des extraits de lettres de soldats (riches d'anecdotes), ainsi qu'un communiqué des réfugiés lorrains, qui remercient la population marseillaise pour son accueil.
On termine par L'Echo de Paris du 14 septembre 1914, dont les colonnes sont elles aussi largement occupées par la récente victoire des troupes françaises. Un article fort intéressant est consacré aux mines sous-marines. Il complète un paragraphe qui évoque le parcours du Lutetia, un croiseur en provenance d'Amérique du Sud, qui a réussi à échapper aux navires de guerre allemands.
Complète ce florilège une reproduction d'une affriche française, ironisant sur l'échec des Allemands sur la Marne.
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samedi, 06 septembre 2014
Les statues-menhirs sur Arte
Plusieurs numéros de l'émission documentaire Sur nos traces, diffusée sur la chaîne franco-allemande, sont consacrés à la préhistoire, notamment à la période Néolithique. C'est dans l'épisode qui traite des activités artisanales qu'une statue-menhir apparaît fugitivement :
Sauf erreur de ma part, il s'agit de celle du Mas d'Azaïs, trouvée sur le territoire de la commune de Montlaur, dans le sud du département, à proximité de Saint-Affrique :
Elle se trouve aujourd'hui au Musée d'Archéologie Nationale, à Saint-Germain-en-Laye. J'en ai trouvé une photographie prise par un touriste britannique visiblement passionné par les mégalithes :
Dans ce volet de la série, certains apprendront peut-être avec surprise que l'on estime que c'étaient (majoritairement) les femmes qui pratiquaient la poterie et le tissage. La reconstitution d'un métier à tisser est assez impressionnante, tout comme l'expédition dans une mine de silex. La journaliste Nadia Cleitman est dynamique et l'on sent sa volonté de vulgariser les connaissances scientifiques et historiques.
C'est dans l'épisode consacré à la spiritualité des hommes du Néolithique que les statues-menhirs sont à l'honneur. On nous y parle d'abord des pratiques d'inhumation (avec l'apparition du cimetière), avant que la présentatrice ne nous mène à Lacaune, dans le Tarn, à côté de Pierre Plantée, la plus grande des statues-menhirs connues :
Laissée sur site, elle paraît avoir perdu ses gravures (mais il me semble qu'on la voit de dos). J'en ai trouvé une photographie plus ancienne sur le blog d'un cyclotouriste :
Et voici la schématisation que propose Michel Maillé, dans le superbe ouvrage Hommes et femmes de pierre, publié en 2010 :
On ne s'étonnera pas de voir la journaliste, un peu plus tard dans le documentaire, venir faire un tour dans le plus intéressant des musées ruthénois :
Elle y rencontre Aurélien Pierre, qui, très pédagogue, explique le détail des gravures, aidé par une caméra qui filme intelligemment, avec notamment des gros plans très réussis. Evidemment, la célèbre Dame de Saint-Sernin finit par passer à l'écran. La réalisatrice nous en propose un peu plus loin une vision quasi fantasmagorique :
La troisième partie de l'émission nous fait découvrir un autre monument mégalithique (breton celui-là), le Cairn de Gavrinis. Si, de l'extérieur, il a déjà l'air impressionnant, la visite (commentée) de l'intérieur le rend encore plus intéressant, avec ces étranges dessins qui ne sont pas sans rappeler certaines oeuvres d'art aborigènes :
Il reste quelques jours pour (re)voir ces émissions (les deux dont j'ai parlé mais aussi les autres épisodes) en "télé de rattrapage". En consultant le programme d'Arte, il est aussi possible de trouver des rediffusions.
P.S.
En poussant un peu, on pourrait affirmer qu'il est (indirectement) question des statues-menhirs dans un troisième film de la série, celui qui est intitulé L'homme de pouvoir.
On y découvre un étrange ustensile, à l'usage inconnu, et qualifié de "Tour Eiffel", faute de mieux. Disposé à côté de la dépouille d'un chef du Néolithique, il n'est pas sans rappeler le fameux "objet" visible sur certaines statues-menhirs masculines, comme celle de Pousthomy :
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samedi, 30 août 2014
A l'ombre des 100 000 visiteurs
La presse a abondamment relayé l'information concernant le grand nombre de visiteurs du musée Soulages, dépassant les prévisions de ses promoteurs. Mais les auteurs des articles n'ont pas trop cherché à en savoir plus. Ainsi, à l'exception notable du Nouvel Hebdo, aucun périodique n'a précisé le nombre d'entrées payantes.
Du côté des quotidiens locaux, on a fait surtout de la communication. Centre Presse y va fort en qualifiant le musée de "phare culturel de la ville" et insiste sur l'impact touristique de Soulages, évoquant aussi l'augmentation du nombre de visiteurs des autres musées ruthénois. Midi Libre souligne aussi cet aspect, mais se consacre davantage à l'hôtellerie-restauration. Au passage, l'auteure de l'article lance une pique aux "soulageophobes" locaux, oubliant que c'est sur le long terme qu'il faudra juger du succès de l'établissement.
La Dépêche du Midi cite les propos du maire de Rodez (Christian Teyssèdre) et donne des chiffres précis... mais pas tous ceux que l'on attendait, hélas. On apprend toutefois que les 100 000 entrées n'ont rapporté que 417 000 euros... alors que le billet (commun aux trois musées, ce qui est une bonne idée) coûte 7 euros (4 euros pour les comités d'entreprises et les - environ 11 000 - titulaires de la carte XXL du Grand Rodez). Cela signifie qu'une part importante des visiteurs n'a pas payé. On ne sait pas quelle proportion ils représentent, faute de connaître le nombre de billets à 7 et 4 euros.
On apprend aussi que la boutique du musée connaît un grand succès, ce dont tout visiteur du début avait pu se rendre compte. Déjà, le 16 juin dernier, Centre Presse parlait de la ruée sur le petit espace commercial du musée... sous-entendant que tous ceux qui repartaient avec un ou deux ouvrages n'avaient pas forcément payé. Et pourtant, au début du projet, cette boutique n'avait pas d'existence assurée. On réalise aujourd'hui qu'on a bien fait de l'étoffer et que c'est même devenu un atout de l'établissement, qui deviendrait ainsi, le siège de la librairie de référence sur Soulages.
Sans surprise, le quotidien économique Les Echos s'appuie lui aussi sur ces données pour évoquer la réussite du musée. Il est même plus précis sur le chiffre d'affaires de la boutique (329 575 euros, contre 329 000 selon La Dépêche).
Le Figaro rentre moins dans le détail des recettes, mais il précise le nombre d'entrées par mois. Il relaie aussi les critiques émises à propos des horaires d'ouverture. On peut en effet légitimement penser qu'avec une offre plus étendue, le musée aurait accueilli encore plus de visiteurs. La journaliste a peut-être copié ce qu'elle a lu dans l'article de Centre Presse (paru une semaine plus tôt), auquel elle a aussi emprunté la formule "phare culturel".
On termine avec La Croix et un article assez long. On y retrouve et le détail des recettes et les entrées par mois. Manquent juste la proportion d'entrées payantes et l'origine des visiteurs.
Tournons-nous donc vers Le Nouvel Hebdo et le "Grain de sel" de Gérard Galtier. On y découvre que la part d'entrées payantes n'atteint même pas 60 % du total. En effet, aux visiteurs de l'inauguration (portes ouvertes), il faut ajouter ceux du premier dimanche de chaque mois, où l'entrée est gratuite. Affluence garantie... signe aussi (peut-être) que les locaux, s'ils viennent jeter un oeil au musée qui a fait la "une" des médias, ne sont pas prêts à payer pour cela. A l'avenir, il est un autre public qui contribuera à accroître le nombre d'entrées sans participer financièrement : les scolaires... mais cela fait partie des missions de tout établissement de ce type.
Ceci dit, on ne va pas faire la fine bouche. En tant que contribuable du Grand Rodez, je me réjouis que les recettes du musée soient plus importantes que prévu. C'est autant que nous n'aurons pas à remettre au pot. Notons toutefois qu'il s'agit (concernant les entrées payantes) des recettes des musées, le billet étant commun.
Je termine par une information que, là encore, je n'ai lue que dans Le Nouvel Hebdo. Figurez-vous que le directeur du musée, tout comme son adjointe, ont choisi le mois d'août pour partir en vacances et ce, alors que la tension était à son comble en matière de gestion du personnel. En effet, le succès du nouvel établissement a contraint de revoir les emplois du temps... et il me semble que l'on a un peu déshabillé Fenaille (et Denys-Puech) pour habiller Soulages. Visiblement, pendant que l'élite partait se dorer la pilule, la valetaille était priée d'assurer le service...
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samedi, 23 août 2014
Le jeu des sept erreurs
Dans son cahier "Région", le quotidien Midi Libre a pris l'habitude de recommander une visite touristique, en avant-dernière page. Ce sont d'abord des lieux emblématiques du Grand Sud qui sont mis à l'honneur. Hier vendredi, c'est la cathédrale de Rodez qui a bénéficié d'un coup de projecteur, illustré par une prise de vue du photographe maison, Yves Estival :
Le problème est que tout Ruthénois qui se respecte (et tout individu récemment passé par le centre-ville de Rodez) ne peut que tiquer devant cette image qui représente la place d'Armes telle qu'elle n'existe plus. En voici une photographie récente :
Alors, on se lance dans le jeu ?
Je vous laisse un peu de temps pour réfléchir...
Je sens que vous avez déjà repéré quelques différences flagrantes :
- la place d'Armes n'est plus défigurée par ces horribles bacs à fleurs
- on y a planté de jeunes arbres
- on y a ajouté de petits poteaux métalliques et des boules au sol (pour décourager les automobilistes indélicats)
C'est tout ? Allons, regardez le sol d'un peu plus près :
- les espèces d'escaliers ont été remplacés par un sol uni, en légère déclivité
- les petites piles, à gauche, ont disparu (les arbres se trouvent à leur place)
- un feu tricolore a été installé
Maintenant, soyez attentifs aux édifices :
- les échafaudages ont disparu de l'immeuble voisin de la cathédrale (à droite sur l'image)
... et ? (Une huitième, pour la route !)
Indice : il faut lever la tête et avoir une excellente vue.
Je vous aide : regardez la tour Sud (à droite sur l'image).
Les inscriptions, découvertes en 2010 à l'occasion de travaux de rénovation, n'apparaissent pas sur la photographie de Midi Libre. Cette image a donc plus de trois ans et demi ! Pourtant, les locaux communs au quotidien montpelliérain et à Centre Presse sont situés avenue Victor Hugo, à moins de cent mètres de là ! Trop dure, la life !
00:02 Publié dans Aveyron, mon amour, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, médias, journalisme, photo, actualité, photographie
jeudi, 14 août 2014
Journaux de guerre
Les moins de vingt ans ne connaissent sans doute pas la première série qui a porté ce nom. Sortie pour les cinquante ans de la Seconde guerre mondiale, elle associait une (courte) présentation historique à un florilège de la presse de l'époque concernée.
Aujourd'hui, la formule est réutilisée dans le cadre du centenaire de la Première guerre mondiale, en association avec la BNF. Il y a deux semaines est paru le premier numéro, consacré à l'entrée en guerre :
La partie historique contient une carte des blocs militaires en 1914. Il y est aussi question de l'assassinat de Jean Jaurès (auquel une bande dessinée vient d'être consacrée). Un mini-dossier aborde l'entrée en guerre des Français : les soldats sont-ils vraiment partis "la fleur au fusil" ? Le tout est complété par une reproduction de l'ordre de mobilisation générale.
Les autres documents sont les fac-similés de trois quotidiens de l'époque : L'Humanité du 1er août 1914, L'Est Républicain du 5 août 1914 et L'Ouest-Eclair du 2 août 1914. C'est le premier qui est le plus intéressant. Au vu de la date, vous vous doutez qu'il y est principalement question de l'assassinat de Jean Jaurès (qui a eu lieu la veille de sa parution). D'autres articles sont consacrés au contexte international. La vie économique et sociale est aussi largement commentée. Au niveau littéraire, on note une publicité pour une édition des oeuvres complètes illustrées de Victor Hugo (avec l'exemple du tome contenant Les Misérables). En bas de page, à deux reprises, on trouve un extrait de roman. Page 2, il s'agit d'un inédit, Fleurette, de l'Aveyronnais Emile Pouget. Page 5, il s'agit d'une réédition de La Débâcle, d'Emile Zola.
Ce jeudi est paru le deuxième numéro de ces Journaux de Guerre. Il y est question des premiers combats de la fin de l'été 1914 :
Le document joint est une affiche et le texte d'une chanson rendant hommage à l'Alsace-Lorraine, théâtre des premières escarmouches en France métropolitaine. Les armées de l'Hexagone y ont connu de petits succès (progressant jusqu'à Mulhouse), avant de rapidement reculer. Dans le même temps, les Belges affrontent le gros de l'armée allemande, qui applique le plan Schlieffen.
Tous les journaux font leurs gros titres sur les petits succès de l'armée française et l'héroïsme des Belges. Cinq quotidiens sont reproduits dans ce numéro.
Le Petit Parisien du 8 août est le plus riche, à mon avis. Il y est question d'un armistice (très localisé et temporaire) demandé par les Allemands, source de confusion pour un lectorat inattentif. On y évoque aussi des demandes d'engagement d'Américains (donc normalement neutres) dans l'armée française. En page 2, on lira avec plaisir une "vieille prédiction" concernant Guillaume II. Plus intéressant est l'article intitulé "Glorieux souvenirs", où l'on nous parle des guerres de la Révolution et de l'Empire. Une femme (une Belge) est mise à l'honneur : Marie-Jeanne Schellinck. Moins élégant, une semaine après la mort de Jaurès, un entrefilet rend hommage à la loi de trois ans, qu'il avait âprement combattue.
La Lanterne du 12 août se distingue par la caricature reproduite en Une, qui a été empruntée au Charivari, un organe satirique célèbre à l'époque. On peut aussi y trouver l'une des premières dénonciations des "atrocités allemandes", en France comme en Belgique. En page 2, parmi les anecdotes, j'ai repéré la mention du premier soldat tué depuis la déclaration de guerre, le Parisien Fortuné Emile Pouget, mort le 4 août. (Rappelons que le caporal Jules André Peugeot est décédé deux jours plus tôt, mais avant ladite déclaration.)
Un autre fait divers tragique est cité par le journal : un soldat français a abattu un curé, qui n'avait pas entendu ses sommations. Voilà qui n'est pas sans rappeler l'histoire du fils du douanier de Magny, "l'enfant au fusil" dont j'ai parlé hier. Son histoire est rapidement évoquée par Le Gaulois, dans son numéro du 18 août 1914 :
Moins intéressante, La Dépêche de Lyon contient toutefois un entrefilet qui mérite le détour. Intitulé "Les pousse-pousse chinois à la guerre", il traite de la reconversion de ces modes de transport : ils vont désormais être utilisés pour déplacer les blessés. L'auteur se réjouit que ce soient des brancardiers métropolitains qui les manipulent, et non des Chinois, qu'il trouve "encombrants et indésirables"...
On termine avec La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, un quotidien sans grand relief, qui publie néanmoins douze éditions par jour et se vante de donner les nouvelles "24 heures avant les journaux de Paris" ! Comme la plupart des périodiques de l'époque, il dénonce les atrocités allemandes (on y trouve une allusion aux civils morts du côté de Belfort). Il se fait aussi un devoir de mentionner les actes patriotiques, comme l'engagement dans l'armée du boxeur Georges Carpentier (qui devint champion du monde après-guerre).
Voilà. Ce n'est qu'un florilège de ce que l'on peut trouver dans ces journaux. A chacun son petit bonheur...
22:21 Publié dans Histoire, Presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire, presse, médias, actualité, guerre
mardi, 05 août 2014
Au pied du mur... de l'argent
Il va être question du jeu télévisé animé par Jean-Luc Reichmann (dont j'ai déjà parlé il y a deux ans). L'émission de ce mardi 5 août 2014 n'a vu participer qu'une seule concurrente, une infirmière prénommée Claire, originaire du Gard, qui avait commencé sa partie la veille.
En termes médiatiques, c'est ce qu'on appelle "une bonne cliente". Elle est jeune, plutôt jolie, exerce un métier qui a une bonne image (infirmière). Elle appartient au coeur de cible des annonceurs de la chaîne privée : les ménagères de moins de 50 ans. Cerise sur le gâteau : elle est télégénique, n'hésitant pas à "payer de sa personne", se muant en quasi co-animatrice de l'émission :
Son comportement est un mélange de candeur et d'extraversion qui, à faible dose, est sympathique, mais qui, à la longue, est plutôt irritant... et qui pourrait même passer pour artificiel. Je pense que la jeune femme "surjoue" son tempérament. C'est peut-être dû aux consignes données avant l'enregistrement de l'émission. (Elle a de plus sans doute été repérée pendant les sélections.) C'est peut-être aussi dû au stress. A plusieurs reprises, au cours du jeu, on voit (fugacement, le réalisateur ne souhaitant visiblement pas s'attarder sur ce genre de plans) son visage adopter d'autres expressions, comme l'angoisse ou au contraire une grande résolution. C'est pourquoi je me suis même demandé si elle n'était pas une actrice payée par la production. Ce serait quand même énorme. Je penche plutôt pour la "bonne poire", qui convient parfaitement au cadre de l'émission.
Elle a jusqu'à présent réussi un brillant parcours. Enfin, quand je dis brillant, faut pas exagérer non plus. Hier lundi, elle avait commencé par une question (sur l'emplacement d'attestation d'assurance automobile) qu'aucun conducteur ne peut méconnaître. Au cas où, les autres propositions de réponse étaient assez farfelues.
Ce mardi, la candidate a été interrogée sur le film Supercondriaque, l'un des cartons de l'année 2014 (avec plus de cinq millions d'entrées)... et, accessoirement, une coproduction TF1 (tout comme Boule et Bill, d'ailleurs). D'un côté, le jeu avantage le public-cible de la chaîne (qui, même s'il n'a pas vu le film en salles, a été abreuvé d'extraits dans différentes émissions), de l'autre, l'émission fait indirectement la promotion d'un produit-maison. On retrouve d'ailleurs régulièrement, dans les jeux de TF1, des questions sur les émissions ou les animateurs de la chaîne.
La suite n'était guère plus homérique : il fallait trouver le pays d'origine du pape François, en éliminant, comme mauvaises réponses, la France et l'Allemagne. Puis vint une question sur la tarte Tatin, qui n'a pas perturbé la jeune mère de famille. Elle dut ensuite choisir entre trois séries populaires (une seule de TF1... ouf !), la réponse étant facile à trouver par élimination.
On continua dans le haut de gamme, avec une question sur la compagne du nageur Camille Lacourt, Valérie Bègue, une ancienne miss France... que l'on peut voir régulièrement sur TF1, comme participante ou co-animatrice.
Arriva enfin (au bout de 24 minutes) une question un peu culturelle, sur le nom porté par les cyclones en Asie orientale. On sentait la candidate moins sûre d'elle... et, ô surprise, il m'a semblé que Jean-Luc Reichmann lui donnait un petit coup de pouce :
Juste après avoir énoncé la première proposition de réponse (qui était la bonne), il s'est tourné de son côté et a marqué un petit arrêt, dont il n'était pas coutumier jusqu'à présent. (Et il ne l'a pas fait pour les autres propositions.) Si, lors de chaque émission, l'animateur se tourne dans plusieurs directions (et notamment sur sa droite, où se trouve l'une des caméras), il est rare qu'il regarde directement un-e candidat-e quand il énonce les propositions de réponse, encore moins qu'il s'attarde un peu plus, avec un léger mouvement de tête. Je vois peut-être le mal partout, mais je ne peux m'empêcher de trouver ce mouvement suspect. (La candidate a évidemment correctement répondu.)
Du côté de TF1, à chaque émission, on ne perd pas le nord. Tout est bon pour inciter les téléspectateurs à appeler un numéro surtaxé ou envoyer un texto. Il y a quelques années, il avait été calculé qu'une émission de "The Voice" rapportait, par ce biais, plusieurs centaines de milliers d'euros. (Et l'on ne parle même pas des publicités diffusées en access prime time...) La chaîne a donc intérêt à ce qu'un-e candidat-e aille, de temps en temps, très loin dans le jeu, puisqu'il (elle) va partager son gain avec un téléspectateur ayant décroché son téléphone.
Les sommes distribuées aux différents types de candidat (ceux du "mur", ceux du plateau et les téléspectateurs) sont à comparer à ce que gagne la chaîne. Au cours d'une émission, en général, c'est entre 5 000 et 20 000 euros qui sont distribués (exceptionnellement 100 000). Rien qu'avec les appels surtaxés et les textos, la chaîne rentre largement dans ses frais... De surcroît, produire ce genre de jeu n'est pas très coûteux (même en incluant le salaire de l'animateur).
P.S.
Sachez que ces appels peuvent être remboursés !
23:07 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, société, actualité
vendredi, 25 juillet 2014
Millau, la série noire
... aurait pu continuer. Depuis au moins 2010, la "Cité du gant" est le théâtre, chaque année, d'un fait divers sanglant. La récente agression des rugbymen de Clermont-Ferrand a failli très mal se terminer.
Mais remontons un peu le temps. En mai 2010, la ville a été bouleversée par le meurtre du jeune Jean-Ronald, à la fois par l'injustice du sort qui frappait ce garçon sans histoire (venu à Millau pour vivre sa passion du rugby) et à cause de la violence de la mise à mort, au cours d'une expédition punitive à laquelle plus de vingt personnes ont participé, trois personnes ayant été blessées à coups de couteaux. Accessoirement, cet assassinat révélait les tensions existant entre les communautés antillaises et maghrébines, la victime ayant vécu à Haïti et Saint-Martin, ses agresseurs étant d'origine nord-africaine. A l'époque, une équipe de l'émission Sept à Huit est même venue enquêter sur place. Ce n'est qu'en septembre prochain que le procès va débuter !
Un peu plus d'un an plus tard, en plein mois d'août, c'est dans le village voisin d'Aguessac qu'une adolescente de 17 ans a été victime d'un viol collectif, au cours d'une fête. Elle était originaire d'une commune proche, Saint-Georges-de-Luzençon, ses bourreaux venaient de l'Hérault.
En juin 2012, ce fut au tour d'un jeune homme d'origine maghrébine de décéder dans la sous-préfecture aveyronnaise, abattu par un policier de la BAC alors qu'il tentait de forcer un barrage, après une course-poursuite. Notons que ce jeune homme jusque-là sans histoire avait une grande quantité de drogue dans son véhicule. (Il a peut-être servi de "mule" à des trafiquants locaux.) Cette mort idiote a suscité beaucoup d'émotion. Paradoxalement, on n'a remis en cause que l'action des policiers. On a évité de se poser des questions sur le comportement du jeune. Il reste à espérer que l'enquête a permis de lever les derniers doutes.
Nous voilà arrivés en décembre 2013. Une nouvelle fois, la Cité du gant a été frappée par l'horreur : une adolescente de 14 ans a été mortellement poignardée par un déséquilibré (qui semblait fasciné par le destin tragique de Jean-Ronald). Les médias nationaux se sont de nouveau intéressés à Millau pour de mauvaises raisons.
En juillet 2014, si le sang a coulé à Millau, personne n'est décédé (fort heureusement). Mais cela aurait pu se terminer de manière plus tragique, si les victimes des agresseurs avaient été moins costaudes que les rugbymen, ou si d'autres personnes n'étaient intervenues pour les aider. Le pire dans cette histoire est que les quelque dix agresseurs sont issus de la petite communauté antillaise de Millau. Certains sont connus des services de police. Il n'est pas impossible que, parmi les complices, on trouve des personnes qui ont connu naguère Jean-Ronald. De surcroît, le mode opératoire de l'agression des rugbymen (une expédition de groupe) et les armes utilisées ne sont pas sans rappeler l'agression du jeune Haïtien en 2010. La haine et la violence semblent s'être propagées d'un groupe à l'autre. Voilà qui n'est guère encourageant.
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dimanche, 20 juillet 2014
Inégalités en Suisse et en France
L'information, parue il y a deux jours, a rapidement fait la Une de nombreux journaux : la Suisse compterait plus de millionnaires (en dollars) que de bénéficiaires de l'aide sociale (330 000 contre 250 000, en 2012). Et la France ? Après une petite recherche, on trouve environ 2 600 000 (ménages) millionnaires dans l'Hexagone en 2011 (d'après l'hebdomadaire Challenges). Quant à l'aide sociale, elle bénéficierait à 3 600 000 personnes en France métropolitaine en 2012. En ajoutant les bénéficiaires résidant outremer, on doit atteindre les 4 millions de personnes. La situation est donc inverse entre la France et la Suisse.
Mais, si l'on y regarde de plus près, les pays ne sont pas si différents que cela. Il faut d'abord comparer le nombre de millionnaires à celui des foyers. D'après le recensement de 2012, la Suisse en compte 3 553 700. Cela donne un millionnaire pour 10,8 ménages. Et en France ? D'après l'INED, en 2011, notre pays comptait 27 347 600 ménages. Cela donne un millionnaire pour 10,5 ménages, une proportion équivalente à celle de la Suisse (et même légèrement plus haute) ! Ceci dit, si l'on considère les "super riches", nos voisins helvétiques sont largement en tête.
On arrive à une conclusion logique : si la France compte la même part de millionnaires que la Suisse, les pauvres y sont proportionnellement plus nombreux. On en a la confirmation indirecte par le coefficient de Gini, qui mesure les inégalités internes (plus il est bas, plus les inégalités sont faibles). D'après Eurostat, en 2012, il est de 30,5 en France et de 28,8 en Suisse (22,6 en Norvège, 35 en Espagne, plus de 40 en Turquie). Si les inégalités sont un peu plus faibles en Suisse qu'en France, c'est parce que les pauvres sont moins nombreux et moins pauvres en Suisse qu'en France.
L'évolution récente est aussi riche d'enseignements. Depuis 2008, le coefficient de Gini ne cesse de diminuer en Suisse : il est passé de 31,1 à 28,8. En France, c'est presque l'inverse, puisque de 2008 à 2012, il a successivement été de 29,8 ; 29,9 ; 29,8 ; 30,8 et 30,5.
Il manque un dernier point à cette comparaison : l'origine des millionnaires. Globalement, la Suisse est un pays à forte immigration, à tel point que les étrangers résidents permanents (très majoritairement européens) représentent 23 % de la population (1 870 000 sur 8 039 100 habitants en 2012). En France, sur un total de 65 252 000 habitants, en 2012 (selon l'INSEE), les étrangers (en situation régulière) sont 2 881 872 (selon un rapport du ministère de l'Intérieur). Cela représente 4,4 %. Allez, voyons large et comptons 3 500 000 étrangers dans notre pays (en ajoutant -à grands coups de louche- les clandestins). Cela donnerait 5,4 % de la population totale.
Concernant les millionnaires, je n'ai pas de chiffres précis mais, compte tenu de l'origine des étrangers résidant dans les deux pays (les ressortissants des pays développés sont proportionnellement bien plus nombreux en Suisse qu'en France), je pense qu'il y a de fortes chances pour la part d'étrangers dans les millionnaires soit bien plus élevée en Suisse qu'en France... d'autant plus si l'on considère les conditions fiscales qui sont faites aux grandes fortunes dans les deux pays. (Pour les milliardaires, c'est déjà certain : d'après le site de la radio-télévision suisse, neuf des treize plus riches résidents sont de nationalité étrangère... ce qui n'est évidemment pas le cas en France.)
Qu'en conclure ? Eh bien que, malgré une fiscalité plus lourde et moins opaque, la France produit proportionnellement plus de millionnaires que la Suisse. Notre système économique produit aussi plus de pauvreté, en dépit des reversements qui contribuent à atténuer les inégalités. C'est un peu à l'image du système éducatif : il fonctionne bien pour 70 à 80 % des élèves ; il produit une élite (scientifique, administrative...) que d'autres pays nous envient... mais il laisse une part (trop) importante de son public de côté.
15:49 Publié dans Economie, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, presse, médias, journalisme, économie, actualité, société
vendredi, 18 juillet 2014
Trois de chute pour Daniel Diaz
C'est un scrutin en apparence anodin, mais qui se révèle riche d'enseignements sur la vie politique aveyronnaise : l'élection du président du parc naturel régional des Grands Causses, qui s'est déroulée à la fin du mois de juin. Un peu à la surprise générale (des non-initiés), le sénateur-maire de Saint-Affrique Alain Fauconnier (qui avait de surcroît récemment récupéré la présidence de la communauté de communes du Saint-Affricain...) a été réélu et même confortablement, puisque, d'après La Dépêche du Midi, il a obtenu 30 voix, contre 19 à son concurrent Daniel Diaz.
Pourtant, c'est plutôt l'inverse qui était attendu par certains observateurs. En effet, les dernières élections municipales ont fait passer plusieurs mairies dans le camp de la majorité départementale (dont se réclame Daniel Diaz), notamment Millau. Ainsi, les représentants de cette commune et ceux de la communauté de communes Millau-Grands-Causses n'apporteraient pas leurs suffrages au président sortant A. Fauconnier. Cela devait suffire à faire basculer la majorité puisque, trois ans auparavant, le socialiste (malgré le succès rencontré par la gauche aux municipales de 2008) ne l'avait emporté que de 3 voix sur son adversaire.
Le scrutin semblait toutefois suffisamment ouvert pour permettre à un candidat pas trop marqué de tirer son épingle du jeu. Quatre personnes se sont présentées au départ : Christian Font, président délégué (et maire de Saint-Juéry), Alain Fauconnier, Daniel Diaz et Christophe Laborie (maire et conseiller général de Cornus), proche de Jean-Claude Luche. Le sortant a paraît-il hésité à se représenter. Ses amis politiques lui auraient d'ailleurs conseillé de laisser C. Font courir le risque de la défaite. Mais il s'est finalement lancé, ce qui a incité son président délégué à renoncer, alors qu'à droite, C. Laborie a décidé (tout seul ou sur le conseil de personnes bien intentionnées) d'abandonner la course, au profit de Daniel Diaz.
Celui-ci restait sur deux échecs... et même trois, si l'on remonte aux municipales de 2008, qui ont vu la défaite de la liste menée par Jacques Godfrain (maire sortant de Millau, à l'époque), liste sur laquelle figurait Daniel Diaz, en 17e position. Il ne fut pas élu conseiller municipal, puisque seuls les 7 premiers de la liste Godfrain eurent ce bonheur. Six ans plus tard, les difficultés de l'équipe Durand s'ajoutant à l'impopularité du gouvernement de gauche, il y avait un boulevard pour une liste de droite bien structurée. Encore fallait-il en choisir la tête. Les militants de la droite et du centre ont préféré Christophe Saint-Pierre (UMP, ancien adjoint de Jacques Godfrain) à Daniel Diaz. L'article ne donne pas le détail du vote. A l'époque, on a spéculé sur un possible accord entre les deux hommes, Saint-Pierre se réservant la mairie et Diaz obtenant la communauté de communes.
La campagne 2012 ne fut pourtant pas une partie de plaisir, notamment parce qu'une autre liste (celle menée par Philippe Ramondenc) leur a disputé les voix du centre et de la droite modérée. Elle est arrivée avec moins de 200 voix de retard sur la liste UMP-UDI au premier tour. Certaines mauvaises langues osent même affirmer que, si Daniel Diaz avait été tête de liste, c'est son adversaire Ramondenc qui serait arrivé en tête. Au second tour, le duo Saint-Pierre / Diaz l'a emporté, mais finalement d'assez peu.
Arrivent ensuite les élections à la communauté de communes, dont j'ai déjà parlé. Daniel Diaz y connaît un second échec... et même un troisième, puisqu'il n'obtient que la deuxième vice-présidence, avec seulement 23 voix... et 23 bulletins blancs (d'après le Journal de Millau). Certains élus du centre et de droite, urbains comme ruraux, ont visiblement voulu marquer leur désaccord.
Dans cette perspective, la présidence du PNR pouvait constituer un beau lot de consolation pour Daniel Diaz. Alain Fauconnier a senti qu'il y aurait des réticences dans le groupe d'élus ruraux "sans étiquette". Je pense qu'il y a sans doute eu aussi un accord avec Philippe Ramondenc, qui est devenu membre du bureau syndical du parc, alors que Daniel Diaz n'y figure pas. La vice-présidence attribuée au représentant des communes urbaines a été décrochée par Sylvie Ayot, deuxième adjointe au maire de Millau.
C'est un résultat qui n'a visiblement pas plu au rédacteur du Journal de Millau, d'après ce qu'on peut lire dans un article du 26 juin dernier :
Derrière toute cette agitation se profilent les élections sénatoriales de septembre prochain. L'Aveyron est l'un des départements "renouvelables". Au vu des résultats aux municipales, il est évident que la gauche ne va pas garder ses deux sénateurs... surtout qu'en face, le président du Conseil général Jean-Claude Luche est en campagne depuis plusieurs mois, sous couvert de réunions d'information des élus municipaux des cantons.
La question est : la droite va-t-elle récupérer les deux sièges ou un seul ? La logique arithmétique voudrait que la gauche perde tout. Mais, comme de nombreux grands électeurs sont des conseillers municipaux "sans étiquette", il est possible que l'un des deux sortants tire son épingle du jeu. Cela paraît compliqué pour Anne-Marie Escoffier, qui ne sort pas particulièrement grandie de son passage au gouvernement. Peut-être faudrait-il qu'elle laisse la place à quelqu'un de plus jeune, qui n'aura pas peur de cette "mission impossible". Mais il est bien tard pour commencer une campagne...
Au vu des scrutins qui se sont déroulés en 2014, il y a peut-être de la place pour un sénateur de gauche qui arriverait à recueillir beaucoup de voix auprès des "sans étiquette" du Sud du département. A. Fauconnier y sera en concurrence (notamment) avec Alain Marc, le député réélu en 2012, qui est aussi vice-président du Conseil général (conseiller du canton de Saint-Rome-de-Tarn), président de la communauté de communes de la Muse et des Raspes du Tarn... et adjoint au maire d'Ayssènes.
Ce sera donc cumulard contre cumulard... à ceci près que, s'il est compréhensible qu'un sénateur sortant cherche à se faire réélire (bien qu'il soit très occupé ailleurs...), on a du mal à voir pourquoi un député à peine reconduit cherche à entrer dans la Haute Assemblée. Le duo Luche-Marc a avancé l'idée qu'il fallait deux candidats de poids pour regagner les sièges perdus en 2008 et ainsi faire basculer le Sénat à droite. Tu parles ! Comme s'il n'existait pas d'autre candidat potentiel dans le département ! Et puis, au vu de la lourde défaite de la gauche aux municipales de 2012, il est presque certain (malgré les retouches au mode de scrutin) que la droite va reconquérir la majorité.
P.S.
Cette hypocrisie électorale a inspiré un joli dessin à l'un des contributeurs du Nouvel Hebdo paru ce vendredi :
22:03 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, médias
Merci, Baraqueville !
Le mois dernier, une consultation a été organisée dans la commune de Baraqueville. A une large majorité, les personnes qui se sont déplacées pour voter ont choisi de ne pas rester dans la communauté d'agglomération du Grand Rodez. C'était d'ailleurs le souhait du nouveau maire, Jacques Barbezange, qui, plusieurs mois auparavant, s'était engagé à consulter la population à ce sujet s'il remportait les élections municipales. Alors, victoire de la démocratie locale ?
On s'est d'abord demandé pourquoi le maire a organisé une consultation et non pas un référendum local, comme il en avait la possibilité. La principale différence entre les deux est que le résultat du second, quel qu'il soit, s'impose à la mairie qui l'a organisé, alors que la consultation ne débouche que sur un avis, dont le maire peut tenir compte... ou pas.
Une autre raison tient aux modalités de vote. A l'occasion de la consultation baraquevilloise, il n'a pas été possible de voter par procuration. De plus, d'autres personnes que les électeurs inscrits (des contribuables non électeurs sur la commune) ont pu participer. L'organisation d'un référendum local aurait été plus lourde pour la mairie... et davantage porteuse d'incertitude : si l'on savait par avance que les contribuables non électeurs étaient massivement contre l'adhésion au Grand Rodez, il n'était pas dit qu'une majorité de Baraquevillois serait du même avis. Les résultats l'ont confirmé : 86 % des non électeurs qui se sont exprimés ont choisi la sortie du Grand Rodez, soit 20 points de plus que la proportion d'électeurs. On remarque toutefois que seuls 25 % de ces contribuables ont participé à la consultation.
On peut aussi penser que, si c'est un référendum qui avait été organisé, il aurait fallu respecter une certaine équité entre les deux camps. Telle n'était peut-être pas l'intention des organisateurs de la consultation. Peu avant le vote, ils ont distribué, dans les boîtes aux lettres de la commune, un fort joli document de 6 pages (en quadrichromie)... que j'ai réussi à me procurer :
Au bas de la page 6, il est précisé que "Les frais de réalisation et d'impression sont intégralement pris en charge par les élus". Je crois qu'il faut en conclure que élus de la nouvelle majorité municipale ont financé le document de leur poche et pas sur le budget communal. C'est bien... et c'est tant mieux, parce que, sinon, ce pourrait être un motif d'invalidation.
La page 2 évoque les conséquences des transferts de compétences... en "oubliant" les subventions votées par le Grand Rodez le 25 février dernier (pages 8-10) : une attribution compensatoire de 265 000 euros et une subvention d'équipement de plus de 530 000 euros.
La page 3 prête moins à polémique. La fiscalité des deux communautés (celle du Pays baraquevillois et celle du Grand Rodez) est comparée. Les taux cités me semblent justes. Fort logiquement, ils sont plus élevés dans le Grand Rodez (qui donne accès à plus de services), mais l'écart n'est pas grand... sauf pour la cotisation foncière des entreprises, nettement plus lourde dans le Grand Rodez. (Ce fut d'ailleurs l'objet d'une polémique, il y a un an et demi.) On comprend par là quels ont été les soutiens de Jacques Barbezange.
Après les critiques, le document passe aux propositions. Il promeut un "Grand Ségala", qui s'étendrait à Naucelle, Rieupeyroux voire Calmont. Encore faudrait-il que les autres intercommunalités du Ségala veuillent se joindre à celle du baraquevillois. C'est ici que la question de l'endettement devient cruciale (celui de la commune et celui de la communauté de communes). Jacques Barbezange "oublie" de la mentionner, ce qui lui évite d'avoir à préciser que le Grand Rodez avait décidé, lors de l'adhésion de Baraqueville, de reprendre à son compte la part de la dette (1 million d'euros tout de même) qui incombait à Baraqueville concernant l'aménagement de la zone d'activités du Puech. Ce n'est pas écrit dans le document, mais le Conseil général a promis de mettre la main à la poche... (Il faut dire que celui-ci a reçu davantage de subventions de l'Etat, au titre de la péréquation interdépartementale. Le procédé est quelque peu cavalier, ces sommes n'ayant pas vocation à peser sur la carte des intercommunalités.)
Concernant le projet de "Grand Ségala", le document n'a pas tort de rappeler qu'en 2012, l'INSEE ne plaçait pas la commune dans le bassin de vie de Rodez. Il faudrait voir ce qu'il en est aujourd'hui, d'autant plus que Baraqueville fait partie de l'aire urbaine de Rodez (qui s'étend sur une quarantaine de communes) : la majorité de ses actifs travaille dans le pôle urbain ruthénois. Il suffit de prendre la RN 88 en direction d'Albi pour s'en rendre compte tous les jours. Il n'en est nullement question dans le document. Le doublement de la RN 88 est présenté comme un futur axe structurant. Attendons de voir le contournement de Baraqueville.
Le résultat de la consultation est net, puisque les deux tiers des suffrages exprimés (sans prendre en compte les contribuables non électeurs) se sont portés sur le "oui", choisissant de quitter le Grand Rodez. Ceci dit, la participation dépasse à peine 50 %, sans doute en raison de l'appel à l'abstention de l'opposition (qui conteste la validité de la consultation, le délai de deux mois prévu par la loi n'ayant pas été respecté, empêchant une véritable campagne de s'engager). Des quatre bourgs composant la commune, c'est à Baraqueville même qu'on a le moins voté. Mais le "oui" est largement majoritaire partout. En dépit de l'inéquitabilité de la campagne électorale, l'opposition menée par l'ancienne maire a sans doute commis une erreur (selon moi). Si elle et ses partisans avaient appelé à participer et à voter "non", la victoire du "oui" aurait été plus étriquée. (Je ne pense pas que, vu l'ambiance qui régnait depuis plusieurs mois, le "non" ait pu l'emporter.) Il lui aurait certes fallu reconnaître une seconde défaite (après celle des municipales), mais, avec un petit "oui", le maire n'aurait pas eu les coudées franches.
De mon côté, en tant que contribuable ruthénois, je ne peux que me réjouir de la sortie de Baraqueville du Grand Rodez, peut-être bientôt suivie par Manhac et Camboulazet. Ce sont des charges en moins pour l'agglo, qui en a déjà bien assez à assumer !
13:33 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, médias, presse
vendredi, 11 juillet 2014
Les dessous pas très chics de la construction du musée Soulages
Le quotidien Midi Libre a réussi un joli coup éditorial en mettant en ligne, dès hier soir (pour les abonnés), un article faisant état d'une enquête sur une fraude dans les marchés de construction du musée ruthénois. Il a été très vite repris par l'agence AFP, puis par Le Monde. A Rodez, il suffisait de ne pas se lever trop tard ce matin pour pouvoir se procurer la version papier.
On peut commencer par quelques remarques sur la chronologie. D'après l'article, tout a démarré par hasard, en mai 2011. Des écoutes téléphoniques réalisées par la Police judiciaire, sur Bordeaux, font émerger un soupçon d'entente illicite entre des professionnels du bâtiment, dans le cadre dans la construction du musée Soulages.
Ce n'est qu'en mars 2013 qu'une information judiciaire est ouverte par le procureur de Rodez. Il a fallu presque deux ans... pour réunir un faisceau de présomptions plus important ? En tout cas, on n'apprend la chose qu'en juillet 2014, environ seize mois plus tard. Soit les médias n'étaient pas au courant, et dans ce cas c'est au niveau du Parquet ou du Grand Rodez qu'on a voulu éviter d'ébruiter la chose (dans un article de La Dépêche du Midi, le maire et président de la Communauté d'agglomération Christian Teyssèdre évoque la venue de fonctionnaires du SRPJ de Toulouse en mai 2013). Soit les médias locaux étaient au courant et ils ont "retenu" l'info. Quelle que soit la vérité sur ce point, il est clair qu'on a voulu que l'inauguration du musée ne soit pas "parasitée" par les investigations en cours.
D'autres interrogations subsistent, concernant l'implication des différents acteurs dans cette affaire. D'après l'article de Midi Libre, dans l'état actuel des choses, seuls des entrepreneurs (pas forcément aveyronnais) sont impliqués. Il s'agirait d'une entente illicite, comme il s'en est déjà produit des dizaines centaines milliers de fois dans le pays. Le but est de contourner la mise en concurrence, qui oblige à serrer les coûts. Il existerait même des logiciels qui permettraient de fabriquer de fausses propositions crédibles... mais légèrement moins bonnes que celle de l'entrepreneur qui a été désigné pour remporter l'appel d'offres. L'entente peut aussi jouer sur un plan vertical, entre, par exemple, un maître d'oeuvre et des sous-traitants, voire entre sous-traitants. C'est ce que l'information judiciaire devra déterminer.
Il reste la possible implication de politiques. Elle semble pour l'instant exclue. L'article de Midi Libre n'en fait pas mention et C. Teyssèdre affirme que le Grand Rodez n'est pas mis en cause. Le maire de Rodez s'avance peut-être un peu trop quand il déclare que même le personnel de la Communauté d'agglomération n'est pas concerné par l'affaire. C'est à l'enquête de le dire. Il est possible qu'il ait raison. Mais il est aussi possible qu'au moins l'un des entrepreneurs ait eu une "source interne", pas forcément un-e élu-e, mais quelqu'un, travaillant à l'agglo, ayant fourni de précieux renseignements.
A suivre donc.
22:43 Publié dans On se Soulages !, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, art, culture, peinture, médias, presse, journalisme
mercredi, 02 juillet 2014
L'Aveyron dans la réforme de la carte régionale
Ce billet s'appuie sur un passionnant article du Monde, de l'excellente rubrique des "Décodeurs". Il y est question de la réforme territoriale proposée par le gouvernement Valls... mais aussi des solutions avancées par les formations politiques plus ou moins en opposition à la majorité actuelle.
On commence par la carte du projet gouvernemental, qui ferait passer le nombre de régions métropolitaines de 22 à 12 :
L'Aveyron, département excentré de Midi-Pyrénées, se retrouverait dans un grand Languedoc en compagnie des voisins lozérien, gardois et héraultais. Ce n'est pas illogique... mais cela met en fureur les Montpelliérains, qui perdraient le chef-lieu, au profit de Toulouse. Pourquoi ne pas avoir plutôt rapproché Midi-Pyrénées de l'Aquitaine ? En raison des équilibres démographiques.
Comme le rappelait le rapport du Comité Balladur (dès mars 2009), ce n'est pas tant la taille des régions françaises de métropole qui pose problème que leur relative faible population. (Rappelons que la France est -de loin- le pays le plus vaste de l'Union européenne.)
Le Comité Balladur avançait l'idée qu'il fallait atteindre les 3-4 millions d'habitants pour (sauf exception liée à une configuration géographique particulière) être visible (et peser) au niveau européen. L'Aquitaine atteint (de justesse) ce seuil, alors que ce n'est le cas ni de Midi-Pyrénées ni surtout de Languedoc-Roussillon. La fusion des deux (peut-être allégée d'un ou deux départements) permettrait d'atteindre 5 millions d'habitants, dans un ensemble pas si incohérent que cela. (Pour les Aveyronnais, c'est une bien meilleure solution que la fusion avec l'Aquitaine qui, si elle aurait préservé le chef-lieu toulousain, aurait accentué la localisation périphérique de notre département.)
Dans le même ordre d'idée, l'Alsace, trop faible démographiquement, est rapprochée de la Lorraine (elle aussi sous-peuplée), avec une partie de laquelle elle partage une longue histoire commune. Voilà pourquoi d'autres régions comme les deux Normandie, l'Auvergne, le Limousin, la Picardie, la Bourgogne, Champagne-Ardenne, la Franche-Comté, Centre et le Poitou-Charentes ne peuvent rester en l'état. Il restait les cas de la Bretagne et des Pays-de-la-Loire, dont la population avait atteint le pallier fatidique. Les rapprocher n'est toutefois pas illogique. Par contre, dans le projet gouvernemental, deux nouvelles régions ont des formes absurdes : l'ensemble Centre-Limousin-Charentes et la Picardie-Champagne. De ce point de vue, le premier projet, que l'hebdomadaire Challenges avait révélé en avril dernier, était plus sage :
Notons que, pour l'Aveyron, cela ne changeait rien. Par contre, le grand Sud-Ouest aquitain (peut-être un peu trop vaste) semblait plus cohérent, laissant une région centre-ouest se former aux portes de la Bretagne, agrandie de la Loire-Atlantique. Dans le Nord-Est, la Picardie était rapprochée du Nord-Pas-de-Calais, tandis que la Champagne-Ardenne était ajoutée à l'ensemble alsacien-lorrain. Mais certains barons du P.S. ont visiblement fait pression pour que la carte soit "adaptée". Du coup, les autres partis politiques s'y sont mis. Voici (toujours d'après Le Monde) la carte proposée par les communistes :
C'est d'un conservatisme affligeant, la seule retouche concernant les deux Normandie. Il est vrai que le PCF a déjà bien du mal à obtenir des élus dans les conseils régionaux actuels. Cela risquerait d'être encore plus difficile dans des ensembles plus vastes. Les écologistes sont beaucoup moins timides :
Il semble qu'ils aient été sensibles à certains aspects "identitaires". Cela donne une très grande disparité territoriale, qui ne tient pas compte des réalités économiques. Cette carte s'appuie aussi sur un non-dit : le rattachement potentiel de portions du territoire français (côtés basque et catalan) à des régions étrangères (espagnoles). Quant à l'Aveyron, il ferait partie d'une grande région toulousaine, aux côtés notamment de la Lozère et de l'Hérault. Ce n'est pas idiot. Je pense par contre que la fusion du Limousin et de l'Auvergne, pour créer une entité identifiée au Massif Central, si elle est séduisante sur le papier, ne serait pas porteuse de dynamisme. De surcroît, l'ensemble pèserait à peine 2 millions d'habitants, ce qui serait insuffisant. On verra plus loin qu'un autre parti propose une solution plus ambitieuse à ce sujet.
Passons à présent aux radicaux de gauche, dont le projet est mi-chèvre mi-chou :
On ne toucherait pas à Midi-Pyrénées, mais l'on garderait les deux anomalies du projet gouvernemental (centre-Charentes et Picardie-Champagne). Bof... Les propositions des centristes de l'U.D.I. paraissent plus audacieuses :
Côté positif, on trouve de vastes régions cohérentes, avec une Bretagne élargie, un Nord étendu vers le sud-est, une grande Alsace-Lorraine, un territoire construit autour de l'axe Saône-Rhône et une zone méditerranéenne concentrée sur les départements littoraux.
Côté négatif, il y a ce gigantesque Sud-Ouest bordelo-toulousain, qui s'arrêterait aux portes de l'Aveyron, rattaché à une espèce de Massif Central sans les "poignées d'amour", organisé selon un axe nord-sud. Enfin, ce projet créerait une vaste région parisienne, qui écraserait encore plus le pays que l'actuelle Ile-de-France.
Quant à l'UMP, il se borne à envisager une fusion Alsace-Lorraine :
Pourquoi soutiendrait-il la diminution du nombre de régions, alors qu'il pense que les élections de 2015 vont lui permettre de prendre le contrôle de presque la totalité d'entre elles ? C'est un calcul politique à courte vue. Le niveau de réflexion est encore plus faible avec le Front national, qui prône la disparition des régions :
L'actuel projet gouvernemental est imparfait. Le précédent (celui de mars-avril) paraissait plus abouti. C'est plutôt sur cette base (avec certains apports de l'U.D.I.) qu'il faudrait réfléchir pour refondre la carte régionale de la France métropolitaine.
19:23 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, médias, journalisme, actualité
mercredi, 25 juin 2014
Zidane entraîneur du Real
Attention, hein : ce n'est pas l'équipe première que l'ancien footballeur vedette va entraîner (il était l'assistant de Carlo Ancelotti jusqu'à présent), mais l'équipe seconde, le Real Castilla. Celui-ci vient de connaître une saison très décevante, avec 13 victoires, pour 10 matchs nuls et 19 défaites, finissant à la vingtième (et antépénultième) place de la Liga Adelante (la Ligue 2 espagnole).
La conséquence en est la relégation en division 3... un défi à relever pour Zizou ! Ce n'est pas sans parenté avec le parcours de l'actuel sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, qui avait jadis pris les rênes de la Juventus de Turin alors rétrogradée en série B italienne. Là s'arrêtent les similitudes. Dès ses débuts d'entraîneur, Deschamps avait géré une grosse équipe (l'AS Monaco), avec laquelle il avait rencontré le succès.
Zinedine Zidane, comme à l'accoutumée, fait preuve de prudence. Il s'est placé sous l'aile d'un prestigieux aîné, a décroché son diplôme et se lance vraiment avec une équipe modeste. Ce parcours a de quoi étonner les amateurs d'histoire à paillettes. Depuis des mois, on a successivement annoncé la venue de Zidane comme entraîneur à Marseille, Monaco, Bordeaux... et même Rodez... mais c'était le 1er avril ! Cette dernière information paraissait tellement invraisemblable qu'elle a servi de matière à un article parodique de La Dèche du Midi.
Des raisons familiales sont peut-être aussi entrées en ligne de compte dans le choix de Zidane de poursuivre sa carrière à Madrid. En effet, l'équipe A junior du Real a récemment intégré le jeune Enzo Fernandez... du moins c'est ainsi qu'il est présenté sur le site de l'équipe madrilène :
Né à "Burdeos" (Bordeaux !), ce jeune joueur pourrait être rapidement amené à figurer dans la réserve du Real, en attendant mieux. A ceux qui l'ignorent, il faut préciser qu'Enzo a choisi de garder le nom de famille de sa mère, Véronique Fernandez, qui n'est autre que l'épouse de Zinedine Zidane. Cela fait plusieurs années que l'on parle du fils aîné de Zizou comme d'un futur prodige. En tout cas, le papa semble avoir choisi, pour l'instant, de lier sa reconversion à la carrière de ses enfants.
13:43 Publié dans Presse, Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, football, presse, médias, journalisme
Orthographe journalistique
Les journaux se plaignent de perdre des lecteurs. Je le regrette tout comme eux, mais encore faudrait-il que les articles soient correctement rédigés. Régulièrement, les quotidiens et hebdomadaires aveyronnais me font penser que le français n'est plus la "langue de Molière", mais plutôt celle de Nabilla Benattia.
La Dépêche du Midi de ce mercredi en est l'illustration. L'exemple le plus flagrant en est l'article consacré à la manifestation d'agriculteurs devant la préfecture, annoncé dans le déroulé du site internet avec deux "héneaurmes" fautes :
Bien entendu, il aurait fallu écrire : "On n'en peut plus !"
Dans un premier temps, on se dit que c'est une coquille due à l'inattention ou la fatigue mais, quand on accède à l'article, on constate dès le titre que ce n'est pas une simple étourderie :
On en a la confirmation à la lecture du corps du texte :
Le même auteur (J.-L. P.) se fait remarquer par sa maîtrise approximative de la langue (ou son manque de rigueur dans la relecture) à d'autres occasions, notamment dans l'article consacré à la candidature de Jean-Louis Grimal aux sénatoriales :
Sur le fond, les observateurs avisés auront remarqué que la refonte de la carte cantonale a des conséquences insoupçonnées, en particulier sur la course aux sénatoriales. Ainsi, il n'est pas étonnant que le cumulard conseiller général de Salles-Curan se présente : la nouvelle carte fusionne son territoire d'élection avec les cantons de Vezins-de-Lévézou (dont l'élu est Arnaud Viala, entre autres vice-président du Conseil général) et de Saint-Rome-de-Tarn (dont l'élu est Alain Marc, député et lui aussi vice-président du Conseil général). Comme tout ce beau monde fait partie de la majorité départementale, on a compris qu'en 2015, parité oblige, il risquait d'y avoir deux morts et un miraculé à l'issue des élections départementales. Voilà donc Jean-Louis Grimal qui sort du bois, suivi bientôt dit-on par Alain Marc lui-même (qui sent peut-être que sa circonscription de député n'est plus aussi sûre qu'auparavant)... voire par Arnaud Viala, à qui l'on prête aussi des ambitions sur le Conseil général...
... à condition que l'actuel président s'en désengage. Il semble bien que, depuis plusieurs mois, Jean-Claude Luche mène, aux frais des contribuables, une campagne sénatoriale qui ne dit pas son nom. Elu du canton de Saint-Geniez-d'Olt, il voit celui-ci fusionné avec celui de Laissac et une partie de celui d'Espalion. Nous revoilà avec trois élus de la majorité départementale (J-C Luche, Jean-Paul Peyrac et Simone Anglade) pour cette fois-ci deux places en 2015, puisqu'il sera possible de former un "ticket" Peyrac-Anglade, si celle-ci souhaite se représenter et si elle choisit le nouveau canton "Lot et Palanges" plutôt que "Lot et Truyère" (auquel a été attribuée l'autre partie de son actuelle circonscription et notamment la commune d'Espalion).
Ces considérations, qui éclaireraient les lecteurs de La Dépêche, sont malheureusement absentes de l'article. On se contentera de regretter que, dans un autre papier du même auteur (qui se contente de relayer la bonne parole de la "majorité départementale"), on retrouve une nouvelle coquille énorme :
Vive la presse libre... et alphabétisée !
10:50 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, médias, presse, journalisme, politique
dimanche, 22 juin 2014
Archer
Non, il ne va pas être question de Guillaume Tell... ni de Robin des Bois. D'ailleurs, le titre de ce billet n'est pas un nom commun, mais un nom propre, celui d'un agent très spécial travaillant pour le compte d'une boîte privée (l'ISIS), sous contrat avec le gouvernement des Etats-Unis. Voici donc Sterling Archer (prononcer "aartcheur") :
C'est un beau gosse, égocentrique, alcoolique et gros queutard. C'est aussi un très bon agent. Voilà pourquoi sa maman, Malory Archer, l'a engagé dans l'agence qu'elle dirige :
Cette brave dame, dont on sent qu'elle fut une beauté, n'est que douceur et compréhension, se plaisant à traiter ses employés plus bas que terre. Tout comme son fils, elle aime à se gaver d'alcool. Ah, j'oubliais : elle ignore l'identité du père du héros, vu qu'à l'époque de sa conception, elle multipliait les parties de jambes en l'air. Mais le chef du KGB croit dur comme (rideau de) fer qu'il est le géniteur de Sterling.
L'agent très spécial a une collègue non moins spéciale, la pulpeuse et redoutable Lana Kane :
C'est une ex d'Archer... et une rivale dans la course au titre d'agent le plus dangereux des Etats-Unis. Elle a une sexualité très libre et sait comment clouer leur bec aux mecs un peu lourds. Au siège de l'ISIS, question "bombasse", la concurrence est rude, avec Cheryl, nymphomane impénitente et adepte de pratiques extrêmes :
Pour compléter le tableau féminin, il manque Pam, une autre secrétaire, mais beaucoup moins bien gaulée que les précédentes. Elle déploie des trésors d'ingéniosité pour tenter de parvenir à se faire honorer (même par accident) par l'un des mâles de l'agence.
Du côté des hommes, justement, il faut noter la présence d'un faux "gendre idéal", sorte de caricature de bureaucrate boy-scout... sauf qu'il est doté d'un appendice pénien qui excite la curiosité des dames et qu'il s'est découvert une addiction au sexe :
Toutes ces personnes ne seraient rien sans l'éminent scientifique qui dirige les labos. Son aspect physique comme la nature des expériences qu'il mène ont tout pour rassurer ses collègues :
Je pourrais aussi parler du collègue homosexuel, ainsi que du majordome héroïnomane, mais je crois que vous avez compris le principe. Tous ces personnages sont des caricatures, des individus odieux et déjantés, principalement mus par la satisfaction de leurs désirs immédiats. On ne peut donc que se réjouir de les voir soumis aux pires tourments.
Les intrigues d'espionnage ne sont que des prétextes. Le coeur de l'action est composé de fric, d'alcool et de sexe, le tout enrobé dans un langage à ne pas mettre entre toutes les oreilles. Dans chaque épisode, on entend ainsi fréquemment parle de "salopes", de "putes", de "pouffiasses" ou de "connasses", qui voisinent avec des "connards", "enculés", "bâtards" et autres "fils de pute". C'est donc à la fois grossier et vulgaire.
Cette série nous vient des Etats-Unis, où elle a été créée en 2009. Depuis quelques mois, c'est France 4 qui diffuse (au compte-gouttes) les épisodes en version française (moins bonne que l'originale, paraît-il), le samedi soir, très tard... mais on peut les revoir sur le site pluzz.
Si vous avez une vingtaine de minutes à perdre (et des oreilles pas trop chastes), vous pouvez vous laisser tenter...
23:00 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, médias, cinema, film, bd
lundi, 16 juin 2014
Le personnel du musée Soulages broie du noir
C'est du moins ce que l'on peut conclure de la lecture d'un article paru dans le quotidien aveyronnais Centre Presse et intitulé "Petits tracas au musée Soulages". Selon le journal, il faut plutôt y voir la rançon de la gloire : c'est l'engouement suscité par le nouveau musée qui expliquerait que le personnel soit débordé, voire exténué.
Pour preuve, la version papier du quotidien publie une photographie sur laquelle on voit une foule massée à l'entrée du musée, canalisée par des barrières, la légende mettant l'accent sur le succès de l'établissement :
En la voyant, j'ai immédiatement "tiqué". Cette image m'en rappelait une autre, un peu plus ancienne. En cherchant un peu, j'ai trouvé : il s'agit d'une photographie prise au moment de l'ouverture du musée, juste après l'inauguration par François Hollande. On peut la trouver dans un article daté du 1er juin dernier :
Attention toutefois. Contrairement aux apparences, il ne s'agit pas exactement de la même photographie. En regardant les deux images de très près, on se rend compte que les personnes qui font la queue sont différentes. Elles ont dû être prises à quelques (dizaines de) minutes d'intervalles. L'axe est le même. Le temps semble identique : c'est ensoleillé, mais frisquet (plusieurs personnes sont même assez chaudement vêtues), loin des hautes températures actuelles. Par contre, à l'arrière-plan, dans le jardin d'enfants, on reconnaît, de dos, le même homme, aussi bien dans l'article récent...
... que dans l'article "ancien" :
Les files d'attente sont tout de même nettement moins impressionnantes aujourd'hui qu'à l'époque où la visite était gratuite !
De surcroît, le stress des employés n'est peut-être pas tant dû à la surfréquentation du musée qu'au sous-effectif du personnel d'encadrement. L'article de Centre Presse le sous-entend, quand il évoque une personne en arrêt-maladie.
Mais, quand on laisse traîner ses oreilles du côté des autres musées ruthénois (dont le personnel a été "mutualisé" avec le tombeau Soulages), on perçoit un autre son de cloche. On entend parler d'emplois du temps acrobatiques pour certains employés, qui jonglent avec plusieurs sites. (Ce n'est pas le cas de tout le personnel, bien entendu.) On entend aussi parler de restrictions budgétaires : il n'est un secret pour personne désormais que les coûts de fonctionnement du pôle muséal ont été sous-estimés. Résultat : on compresse le personnel... du moins tant que l'on maintient les trois musées ouverts. Une fois l'été passé, il sera toujours temps d'évoquer certains changements. Tout le monde pense (sans trop oser le dire) au musée Denys Puech, dont le succès est plutôt confidentiel...
P.S.
Si vous voulez faire des affaires, c'est le moment où jamais de vous précipiter à la boutique du musée, où c'est quasiment du libre-service !
Quant aux oeuvres des collections permanentes, figurez-vous qu'elles ne sont pas assurées !
P.S. II
Finalement (toujours selon Centre Presse), ce sont les toilettes du musée qui semblent connaître la plus grosse affluence. Je me garderai bien d'en tirer des conclusions hâtives...
18:53 Publié dans Loisirs, On se Soulages !, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, presse, art, culture, peinture
lundi, 02 juin 2014
Insécurité et propagande à Toulouse
Ce matin, comme pas mal de lecteurs, j'ai été quelque peu interloqué par un article de La Dépêche du Midi intitulé : "Deux étudiantes volées et agressées à la sortie d'une boîte de nuit". Ce n'est pas tant le fond (hélas assez courant dans la Ville rose) que la forme qui m'a interpellé. Regardons la photographie qui illustre l'article :
Elle n'a évidemment pas été prise sur le fait. Mais entre le moment de l'agression (le samedi) et celui de la mise en page de l'article (le dimanche), il y a eu suffisamment de temps pour réaliser un document d'illustration, comme il est précisé au bas de la photographie.
On a donc choisi de représenter les deux étudiantes agressées comme deux bourgeoises... et l'agresseur comme un jeune homme à capuche, visiblement d'origine africaine. Or, l'article ne dit rien du physique des deux agresseurs, qui avaient le visage masqué. Soit les deux jeunes femmes ont quand même pu donner un début de description (et l'article ne le dit pas), soit c'est une extrapolation pure et simple.
Ce nouveau fait divers s'insère dans la polémique sur la police municipale toulousaine. La sécurité fut l'un des sujets "chauds" de la récente campagne des municipales. Le candidat vainqueur, Jean-Luc Moudenc, en avait fait l'un de ses principaux arguments :
Dans son document de campagne, il compare le nombre de caméras de vidéosurveillance dans plusieurs grandes villes (dont Toulouse). Mais c'est sur le nombre de policiers municipaux (non cité dans le document) qu'a porté la polémique... encore aujourd'hui.
En avril dernier, le nouvel adjoint à la sécurité, dans un article de La Dépêche du Midi, a avancé des chiffres qui sont depuis régulièrement repris... y compris par La Dépêche elle-même, il y a moins de trois semaines. (Comme le même chiffre a été cité dans deux articles différents, j'écarte la possible erreur de virgule d'un journaliste.)
Refaisons les calculs. Tout d'abord, contrairement à ce qu'affirment les élus de la nouvelle majorité toulousaine, ce n'est 160 mais 175 agents que compte la police municipale à la fin de l'ère Cohen, aussi bien d'après La Gazette des communes que les statistiques gouvernementales.
Si l'on divise par la population municipale de Toulouse en 2011 (qui est la population légale de 2014, selon l'INSEE), soit 447 340 habitants, on obtient 0,000 39 policier par habitant, soit 0,039 pour 100 habitants... ou 0,39 pour 1 000... ou 3,9 pour 10 000. C'est là qu'intervient l'erreur (involontaire ?). Le nouvel adjoint à la sécurité de Toulouse compare le nombre de policiers municipaux de Toulouse pour 1 000 habitants à celui de Lyon... pour 10 000.
En effet, à la même date, la commune de Lyon comptait 326 policiers municipaux, pour une population municipale de 491 268 habitants. Cela nous donne un ratio de 0,000 66... soit 0,66 policier pour 1 000 habitants... et 6,6 pour 10 000.
Dans le doute, faisons la même opération pour Montpellier. Elle comptait 130 policiers municipaux pour 264 538 habitants. Cela nous donne 0,000 49... soit 0,49 pour 1 000 et 4,9 pour 10 000.
Conclusion : Olivier Arsac a cité des chiffres qui font apparaître exagérément faible le ratio de policiers municipaux à Toulouse par rapport aux autres grandes villes. Ainsi, l'écart entre Toulouse et Lyon n'est pas de 0,47 à 6 (une différence de 1 à 14 !), mais de 3,9 à 6,6 (une différence de 1 à 1,7 !).
Signalons que cet écart (beaucoup plus faible en réalité que ce qui a été colporté dans les médias) n'est pas né de la gestion Cohen. On peut le constater à la lecture d'un rapport d'information sénatorial de 1998, dans lequel on peut trouver le tableau suivant :
A l'époque où feu Dominique Baudis officiait à la mairie, la police municipale comptait deux fois moins de personnel et le nombre d'agents pour 1 000 habitants était presque deux fois plus faible que sous Pierre Cohen. De plus, si l'on compare les ratios de Lyon et de Toulouse, on constate que l'écart (de 1 à 2,4) était plus important qu'en 2012. On peut faire la même remarque en comparant les ratios de Montpellier et Toulouse : l'écart était plus important en 1998 (1 pour 1,66) qu'en 2012 (1 pour 1,26).
Même si, sous le mandat de Pierre Cohen, le centre-ville de Toulouse a souffert (et continue à souffrir) d'une indéniable insécurité nocturne, on ne peut pas l'expliquer par la politique d'embauche ou de non-embauche de policiers municipaux. La crise économique est passée par là, ainsi que la réduction des effectifs de la police nationale. (Merci, Chirac et Sarkozy !) On pourrait aussi longtemps causer de l'incivilité de nombre de jeunes adultes... Mais le choix de la municipalité Cohen de ne plus faire intervenir la police municipale la nuit (estimant que les missions accomplies à cette période sont du ressort de la police nationale) lui a sans doute coûté cher en mars dernier.
11:42 Publié dans Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, médias, presse, journalisme, politique
dimanche, 25 mai 2014
Les Européens selon "Le Monde"
Le quotidien "de référence" a justifié sa réputation ces dernières semaines, offrant à ses lecteurs une bonne couverture de la campagne des élections européennes et proposant une foule d'articles très utiles pour en comprendre les enjeux, aussi bien dans la rubrique "Europe" que dans la chronique des désormais incontournables "Décodeurs".
Samedi, c'est un diaporama comparatif consacré aux populations des 28 pays membres qui a attiré mon attention. La deuxième diapositive traite de l'espérance de vie en bonne santé (à distinguer de l'espérance de vie tout court) :
Avec 62,6 ans, la France se situe dans le haut du panier, assez loin toutefois de Malte et de la Suède, mais au-dessus de la moyenne communautaire et même très au-dessus des pays baltes, de la Slovaquie et de la Slovénie.
Ces chiffres sont toutefois à comparer avec ceux de l'espérance de vie à la naissance, qui est comprise entre 81 et 82 ans pour les Français (presque 79 ans pour les hommes et un peu moins de 86 ans pour les femmes). Vous en concluez comme moi que les 20 dernières années de la vie sont placées sous le signe de la maladie...
La troisième diapositive évoque la taille des Européens. Sans surprise, on lit que ceux du Sud sont plutôt petits, alors que ceux du Nord sont plutôt grands. Les Français (si l'on se fie à une étude de l'Institut français du textile) se trouvent entre les deux, autour de 170 cm de moyenne (hommes et femmes confondus).
De la taille on passe au poids. De manière générale, c'est dans les pays d'Europe de l'Est et quelques-uns du Sud que le pourcentage d'obèses est le plus élevé. S'ajoute le Royaume-Uni, sorte d'enclave états-unienne au sein de l'Union européenne. Les Français s'en sortent très bien. Je suis par contre étonné que la proportion d'obèses soit plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Cela semble contredire une étude de l'INED, qui montre que l'IMC des Françaises est plus bas que celui des Français. Les deux informations sont conciliables si, dans la population féminine, il y a peu de personnes avec un IMC moyen et beaucoup aux extrêmes.
La quatrième diapositive traite du prix du paquet de cigarettes. On ne sera pas étonné de découvrir que c'est dans les pays de l'Est qu'il est le plus bas :
On pourrait être tenté de conclure que, dans les pays où le prix du paquet est élevé, l'espérance de vie en bonne santé est plus grande (et vice versa). Mais la Suède et Malte déjouent les statistiques. Un seul élément ne suffit pas à expliquer les écarts.
Parmi les diapositives qui ont particulièrement retenu mon attention, il y a celle des productions agricoles :
Les lecteurs français seront peut-être surpris d'apprendre que l'Allemagne est le premier producteur de lait de vache et le Royaume-Uni celui de coquilles Saint-Jacques. Si les Polonais ont la patate, la situation des Grecs est plutôt "coton", alors que les Italiens font un tabac. Certains se réjouiront que les Allemands soient, une fois n'est pas coutume, dans les choux et, si les Français se font un max de blé, ce sont les Espagnols qui ont la pêche.
Enfin, pour tordre le cou à quelques idées reçues, je conseille les neuvième et dixième diapositives. La première montre clairement que c'est dans les pays les plus pauvres de l'Union que le pourcentage de propriétaires est le plus élevé :
L'Espagne, outre le fait qu'elle connaisse une crise grave, paie les politiques à courte vue de ses dirigeants (de gauche comme de droite), qui ont tout misé sur l'essor du BTP et l'accession à la propriété. On note que le pourcentage de propriétaires est le plus faible dans les pays les plus développés de l'Union. Eh, oui : l'argent engagé dans l'accession à la propriété, s'il renforce la bonne santé d'un secteur de l'économie, manque aux autres et ampute sévèrement la consommation intérieure.
Le second document est un histogramme des jours de congés annuels. On ne peut en tirer aucune conclusion définitive, et c'est ça qui est surprenant :
Ainsi, dans les pays les plus "paresseux", on trouve aussi bien des économies en bonne santé (comme celles de l'Autriche ou de la Suède) et des économies en crise (celles de la Grèce et de l'Espagne). A l'opposé du classement, parmi les moins "paresseux", on trouve aussi bien l'Allemagne et la Belgique que la Roumanie et la Lettonie. C'est un petit pavé dans la mare des spécialistes autodéclarés qui ne jurent que par la suppression de jours de congé pour augmenter la productivité du travail.
20:25 Publié dans Politique étrangère, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, médias, europe, politique
jeudi, 22 mai 2014
Nicolas Sarkozy, l'Europe... et (surtout) la France
L'ancien président de la République semble, depuis sa semi-retraite, affectionner les petits coups médiatiques. Il y a deux mois, en pleine campagne des municipales, il s'était "invité" dans Le Figaro, surtout pour répondre aux attaques d'ordre judiciaire. Cette fois-ci, dans Le Point, s'il profite de la campagne des élections européennes, c'est pour aborder le sujet de fond.
La photographie qui illustre la couverture est reproduite en pages intérieures. On y remarque un Nicolas Sarkozy serein, le visage marqué par une barbe de deux jours... C'est son côté rebelle ! Plus loin dans l'article, une autre photographie le montre en plein mouvement, à peine sorti d'un véhicule :
L'hyperactif ex-président est montré tenant nonchalamment deux téléphones en main, souriant, sans cravate et le ventre bien rentré. Conclusion : Nico tient la forme !
La tribune commence par une phrase qui semblera familière à beaucoup : "D'aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours senti viscéralement français." C'est la première partie qui me disait quelque chose. Une mienne connaissance m'a signalé une chanson de Jean-Jacques Goldman, Ton Autre Chemin, qui commence de la même manière. Mais le thème de la chanson me paraît trop éloigné de celui de la tribune.
Et puis... je me suis enfin rappelé qu'une autre chanson, de Barbara, démarre de façon similaire : "Du plus loin que me revienne - L'ombre de mes amours lointaines". Il s'agit de Ma plus belle histoire d'amour, qui se conclut par "C'est vous".
Mais les cinéphiles m'en voudraient de ne pas citer ce qui pourrait bien être la source (inconsciente ?) de Nicolas Sarkozy, à savoir un film de Martin Scorsese, Les Affranchis, dans lequel l'un des personnages déclare : "Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu être un gangster."
Que déduire de cela ? Que cette tribune, au-delà du thème affiché (la construction européenne), est un cri d'amour lancé par l'ancien bad boy de la politique hexagonale à l'électorat français ? Poursuivons la lecture pour en avoir le coeur net.
Si le premier paragraphe exprime l'attachement profond de N. Sarkozy à la France et à l'Europe, il est curieux qu'il n'y soit fait aucune mention de l'origine hongroise de son père, par exemple. De par l'histoire de sa famille, l'ancien président est un incontestable produit de l'Europe. Mais la référence à un passé migratoire a peut-être semblé inopportune, surtout vu ce qu'il avait l'intention d'écrire sur Schengen.
La suite rappelle ce que certains lecteurs de France et d'ailleurs ont peut-être oublié, à savoir que la construction européenne a garanti au continent des décennies de paix, en se fondant sur la réconciliation d'ennemis dits héréditaires, la France et l'Allemagne. Au passage, les relectures successives (évoquées dans un autre article du Point, qui raconte la gestation du coup médiatique) ont laissé passer une bourde historique : "Rien qu'avec nos voisins allemands, nous nous sommes régulièrement combattus tous les trente ans, et ce depuis la bagatelle de trois siècles !" Voyons voir... J'ai eu beau chercher sur la page wikipedia consacrée aux guerres ayant impliqué la France, même en tenant compte de la division du territoire allemand en une kyrielle de principautés, je ne suis pas arrivé à trouver un affrontement franco-germanique tous les trente ans. La plume du nègre du président aura sans doute dérapé...
Pour revenir à la construction européenne, presque deux semaines après le 9 mai, il n'aurait pas été incongru que Nicolas Sarkzoy tire un coup de chapeau à d'illustres aînés comme Jean Monnet ou Robert Schuman. Mais, compte tenu de ce qu'il avait l'intention d'écrire sur le fonctionnement de l'Union européenne, cela a sans doute semblé inopportun.
La prose (ex)présidentielle se veut pédagogique quand elle évoque les conflits qui ensanglantent les territoires (en rouge) se trouvant aux portes de l'Union (en bleu) et les menaces qui en découlent :
On notera que si N. Sarkozy cite l'Afrique du Nord, la Turquie, la Syrie et l'Ukraine, il omet de parler de la Russie, principal élément perturbateur en Europe de l'Est. Quant à la liste des dangers, si elle évoque la faillite des Etats, les trafics et le terrorisme, elle omet d'évoquer explicitement l'intégrisme religieux... tout comme la financiarisation de l'économie. Il est certains lecteurs que l'ancien président n'a visiblement pas envie d'offusquer.
Sans surprise, N. Sarkozy se félicite que le fonctionnement de l'Union européenne bride les envies de changement de certains de ses adversaires politiques, qu'il ne nomme pas (mais on comprend de qui il s'agit). On remarque aussi un gros appel du pied à la droite souverainiste, qu'il s'agit d'empêcher de céder à la tentation du Front national :
"[...] il y eu et il y a encore des contresens et des erreurs qui sont commis par ceux qui font de l'Europe une nouvelle idéologie et qui voudraient qu'il y ait les intelligents d'un côté -comprenez les Européens (comprenons les fédéralistes)- et les populistes bornés de l'autre -comprenez les souverainistes. Ce clivage est absurde [...], il nous faut reconnaître, et surtout corriger, les graves erreurs qui furent commises au nom d'une pensée unique de plus en plus insupportable aux oreilles d'un nombre de Français chaque jour grandissant."
Je dois dire que j'ai été quelque peu interloqué de lire sous la plume de l'ancien président une dénonciation de la "pensée unique", même s'il y a en la matière sans doute un détournement de sens.
Juste après, il prend le temps de défendre la candidature à l'Académie française d'Alain Finkielkraut. C'est curieux. Même si celle-ci a suscité une assez forte opposition, elle n'a pas empêché ce médiatique imprécateur de rejoindre les Immortels. C'est là encore un signe envoyé, cette fois-ci aux "républicains", aux anciens souverainistes de gauche et à tous ceux qui estiment que la France est en déclin.
Dans la foulée, il s'en prend aux accords de Schengen, qu'il accuse à demi-mots d'être responsables de l'immigration incontrôlée qui se jette aux portes de l'Union. Cette fois-ci, le message est clairement adressé à l'électorat UMP qui serait tenté par le Front national. La parution de cette tribune aurait été souhaitée par les dirigeants de ce parti, pour mobiliser les troupes et tenter d'éviter un éventuel succès du mouvement frontiste aux élections européennes, comme les sondages l'annoncent.
Mais, au-delà de la politique politicienne, ce sont les propositions de Nicolas Sarkozy qui méritent l'attention. Il demande un renforcement de l'axe franco-allemand, en particulier sur le plan économique. Il propose (il n'est pas le premier) que l'on cesse de vouloir tout fait à 28 et que les pays de la zone euro accentuent leur intégration... sous la houlette des "poids lourds" de l'Union. Une pointe de gaullisme surgit quand il réclame de renationaliser certaines compétences, pour concentrer le travail communautaire sur un petit nombre de sujets vitaux : l'industrie, l'agriculture, le commerce, l'énergie, la recherche. D'un autre côté, les fédéralistes apprécieront que l'ancien président souhaite confier un rôle plus important en matière législative au Parlement... en rognant sur les pouvoirs de la Commission. Comme on le voit, il y a matière à débat.
P.S.
Dans ce numéro du Point, l'éditorial de Franz-Olivier Giesbert est consacré à l'Europe. Voici ce qu'on peut y lire, dans l'un des derniers paragraphes :
Victor Hugo, notre génie national, a écrit dans un drame romantique, Les Burgraves : "Il y a aujourd'hui une nationalité européenne comme il y avait au temps d'Eschyle, de Sophocle et d'Euripide une nationalité grecque." C'est tout aussi vrai aujourd'hui, au temps de Günter Grass, Yasmina Reza, Michel Tournier et Umberto Eco, qui, de notre Vieux Continent, s'adressent au monde entier. Sans parler d'Airbus, de Soulages et de Daft Punk. (C'est moi qui souligne.)
Dommage. La chute casse tout l'effet.
20:40 Publié dans On se Soulages !, Politique, Politique étrangère, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, presse, médias, europe, sarkozy
mardi, 20 mai 2014
Article aveyronnais... ou national ?
Aujourd'hui, à la lecture du quotidien aveyronnais Centre Presse, certains se sont sans doute dit qu'il est des articles dont la sortie ne manque pas d'à-propos. En effet, un papier assez détaillé -et ma foi fort intéressant- y rappelle le tollé suscité jadis par l'installation des vitraux de Pierre Soulages dans l'église abbatiale de Conques.
L'auteur-e de l'article souligne l'évolution de l'opinion, sous-entendant qu'il en sera sans doute de même concernant le musée Soulages et que, d'ici une grosse dizaine d'années, les grincheux ne seront plus qu'une minorité. L'agacement ressenti à la lecture du papier a failli m'empêcher de remarquer qu'il n'est pas signé. En cherchant bien, on découvre qu'il a été conçu à partir d'une dépêche AFP :
C'est assez courant dans la partie du journal consacrée aux faits nationaux et internationaux. Je me suis d'abord dit qu'ici, un journaliste rouergat avait dû compléter ses informations avec celles parues dans une dépêche... jusqu'à ce que je tombe sur un article de L'Express, vieux de trois jours :
Dans les deux cas, l'illustration (une photographie de l'AFP) est identique, tout comme le texte, à l'intérieur duquel seuls quelques intertitres varient. Là où Centre Presse introduit "Une commande publique de Jack Lang qui passait mal", L'Express préfère mettre en valeur ces paroles : "Entrez, c'est magnifique". Plus bas, quand Centre Presse parle de "visiteurs tantôt réticents, tantôt conquis", L'Express évoque des "pèlerins frappés par l'émotion".
L'hebdomadaire national s'est visiblement contenté de publier la dépêche telle quelle, ce que sous-entend la mention figurant sous le titre, tandis que l'insertion de sous-titres semble suffire au quotidien aveyronnais pour s'affirmer coproducteur de l'article. Pour en connaître la véritable auteure, il faut se rendre sur le site de TV Monde. Il s'agit de Laurence Boutreux.
Intrigué, j'ai effectué de menues recherches complémentaires... et j'ai découvert que ce n'est pas la première fois qu'un tel procédé est utilisé, pour des articles de portée locale.
Ainsi, en avril dernier, c'est le portrait du premier maire aveyronnais originaire d'Afrique, Simon Worou (à Sainte-Juliette-sur-Viaur), qui a fait l'objet d'une coparution, d'abord dans Midi Libre (le "grand frère" de Centre Presse), le 10 avril :
... puis, le 13 du même mois, sur le site internet afriquessor.com :
Si le titre et la première photographie d'illustration diffèrent (et encore, celle de Midi libre figure aussi dans l'article africain, mais plus bas), notons que dans les deux cas, c'est José Torres qui a officié. Le texte lui est quasi identique. Seules varient quelques formules de localisation. Au début de l'article, la version africaine parle d'un "village du Sud de la France", quand la version aveyronnaise se contente d"un "village du Sud-Ouest". Un peu plus loin, la version africaine évoque "le département français de l'Aveyron", formule que l'on ne retrouve évidemment pas dans Midi Libre. En toute fin, la version africaine bénéficie d'un rajout à propos de la Bretagne : "dans l'ouest de la France", précision que Laurence Boutreux n'a pas jugé utile de faire figurer dans la version française.
Quand vient le tour de Centre Presse, le 17 avril, c'est à un article totalement inédit (signé Philippe Henry) que les lecteurs ont droit, avec des compléments. Ouf !
Mais la tentation était grande (et la pratique sans doute plus ancienne que ce que j'ai remarqué), si bien qu'au tout début du mois de mai, un autre sujet local a fait l'objet d'un traitement AFP. Cette fois-ci, tous les organes de presse ont pratiqué le copié-collé intégral de l'article intitulé "En Aveyron, la résistance s'organise contre l'éolien industriel". On l'a donc vu dans Le Nouvel Observateur, L'Express (de nouveau) et, bien entendu Centre Presse. Pour en connaître l'auteure, il faut se diriger vers Yahoo! actualités, alors que les trois journaux se sont contentés de la référence à l'AFP, sans plus de précision.
Remercions donc cette journaliste de l'intérêt qu'elle manifeste à notre département... et souhaitons que ses collègues aveyronnais fassent preuve de la même curiosité !
20:37 Publié dans On se Soulages !, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, médias, journalisme, actualité
vendredi, 25 avril 2014
De l'importance du titre
La lecture de la presse peut s'avérer cocasse. Je n'y songeais pourtant pas ce matin, lorsque j'ai consulté, sur la Toile, la Une de l'édition ruthénoise de Midi Libre. Voici ce que l'on peut y voir :
Vu le sujet qui occupe l'essentiel de la page, je me suis demandé ce qu'il pouvait en être dans la version millavoise du quotidien montpelliérain... d'autant plus que, depuis plusieurs semaines, il n'existe plus de rédaction ruthénoise de Midi Libre, celle-ci ayant été fusionnée avec celle de Centre Presse. Voici donc la Une de l'édition de Millau du même jour :
Si la photographie, sa légende et le texte d'accompagnement sont identiques, les titres diffèrent, chacun étant rédigé selon le point de vue géographique du lectorat visé. Quant à l'article lui-même, inséré dans le second cahier (en "Région"), il ne varie pas d'un pouce d'une édition à l'autre. Sa version numérique est toutefois plus riche que la version papier.
Pour terminer sur les premières pages, on peut dire que les encadrés nationaux sont les mêmes, alors que les encadrés locaux varient. L'édition ruthénoise met l'accent sur un lycée privé, un barrage hydroélectrique du Nord Aveyron et une entreprise du Bassin, alors que l'édition millavoise met l'accent sur la sous-préfecture et le Larzac.
Quant à l'étude de l'association 40 millions d'automobilistes, elle ne me paraît pas avoir suivi une très grande rigueur méthodologique. Ses conclusions sont donc à prendre avec des pincettes.
23:44 Publié dans Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, presse, médias, journalisme
mardi, 22 avril 2014
Le tatouage de Poppy
Il est bien entendu question de l'actrice Poppy Montgomery que, depuis l'an passé, les téléspectateurs français ont le plaisir de voir dans la série Unforgettable. TF1 a commencé à en diffuser la saison 2. Ce mardi soir, en regardant l'épisode 3, j'ai été intrigué par le poignet droit de l'actrice, quand on la voit parler au téléphone (vers la dix-huitième minute) :
Après quelques recherches, j'ai découvert qu'elle ne cache pas être marquée de plusieurs tatouages, celui du poignet droit faisant référence à l'homme qui a longtemps partagé sa vie, Adam Kaufman :
Sur cette photographie datant de quelques années, on reconnaît les lettres "am k", symboles des prénom et nom de son ancien petit ami. Le problème est qu'ils se sont séparés en 2011... et qu'en regardant bien (c'est-à-dire en retournant l'image extraite de l'épisode), on se rend compte que l'inscription a été modifiée :
Ma conclusion est qu'il s'agit de "Jackson", prénom du fils qu'elle a eu avec Kaufman. L'avantage de ce choix est que le "k" est réutilisable et donc qu'il n'a pas été nécessaire de "charcuter" entièrement l'ancien tatouage. Cependant, l'opération a dû être mal exécutée, puisqu'une partie du prénom du gamin est à peine visible à l'écran.
23:43 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : femme, médias, actualité, télévision
lundi, 21 avril 2014
Elections communautaires
Dans les principales villes aveyronnaises, ce que l'on appelle parfois "le troisième tour des municipales" a réservé quelques surprises. Mais les situations du Grand Rodez, de Millau-Grands Causses et du Villefranchois diffèrent.
Commençons par le chef-lieu départemental. Si la victoire de la liste Teyssèdre aux dernières municipales est incontestable, une petite incertitude planait sur l'élection à la présidence de l'agglomération. On s'est livré à de savants calculs. Officiellement, le maire de Rodez ne disposait que de 16 des 51 voix. Il fallait leur ajouter celles des listes victorieuses à Olemps (2) et Sébazac-Concourès (2)... ainsi que celles des listes vaincues à Onet-le-Château (2) et Baraqueville (1). Cela donnait 23 voix acquises sur 51, la majorité des autres conseillers étant classés "divers droite".
Avant même que l'on apprenne que les maires des communes de l'agglomération s'étaient réunis à la demande de Christian Teyssèdre, il n'était pas nécessaire de réfléchir très longtemps pour arriver à la conclusion que le sortant réussirait sans peine à rallier à sa candidature une bonne partie des "divers" (notamment du côté du Monastère et de Sainte-Radegonde) avec lesquels il travaille depuis plusieurs années.
Mais tout vote à bulletins secrets comporte des risques (voir en fin de billet)... Le jour venu, trois candidats se sont présentés, Yves Censi et Bruno Bérardi briguant eux aussi les suffrages des délégués communautaires. Le résultat, sans appel (38 voix pour Christian Teyssèdre, 7 pour Yves Censi, 4 pour Bruno Bérardi et 2 bulletins blancs), a surpris. On a attribué aux "manoeuvres" du sortant sa très large victoire, alors qu'en 2013, il n'avait recueilli que 27 voix (contre 16 à Bruno Bérardi) :
Rappelons qu'en 2008 Ludovic Mouly (soutenu par le maire de Rodez) avait été élu avec 38 voix, contre 5 à Maïté Laur et 2 bulletins blancs :
En réalité, c'était couru d'avance, mais pour d'autres raisons. Compte tenu de la large réélection de Christian Teyssèdre, il serait apparu comme un détournement du vote démocratique que l'un des deux vaincus de la municipale revienne par la fenêtre de l'agglomération.
Pour contester le sortant, il aurait fallu que l'un des maires "divers droite" de l'agglo se présente contre lui. Dans l'état actuel des choses, deux personnes auraient pu endosser le costume de rival : Jean-Philippe Keroslian et Jean-Philippe Sadoul. Mais le premier, à peine élu à Onet-le-Château, a très vite fait savoir qu'il n'était pas intéressé... surtout si on lui laissait la première vice-présidence. De plus, il s'entendrait assez bien avec le maire de Rodez (qu'il a peut-être connu jadis à EDF...). Restait Jean-Philippe Sadoul, triomphalement réélu à Luc-La Primaube. Membre de l'UDI, le parti de Jean-Claude Luche (qui voulait faire tomber Christian Teyssèdre), il semble avoir d'abord tenu compte des réalités locales... et il a peut-être surtout pensé à l'implantation du futur parc des expositions.
A Millau-Grands Causses, la messe était dite pour la gauche : elle avait perdu la commune centre, elle allait perdre la direction de l'intercommunalité. Mais qui, à droite, allait succéder à Guy Durand ? Le nouveau maire de Millau, Christophe Saint-Pierre, a fait campagne sur le non-cumul... et il a dû tenir compte des ambitions de son colistier, Daniel Diaz (neveu d'un ancien maire de Millau). Le duo avait par contre sous-estimé l'indépendance d'esprit des autres élus de droite de la communauté, nombre d'entre eux étant de surcroît nouveaux venus dans l'assemblée.
Sur 48 élus, 20 sont de Millau. 14 de ces 20 sont issus de la liste Saint-Pierre/Diaz, les deux listes vaincues se partageant équitablement les 6 autres. La droite millavoise a pensé qu'il serait facile de gagner une dizaine d'élus à sa cause. La réunion des maires a été un premier signal négatif, confirmé par l'élection jeudi 17 avril de Gérard Prêtre. C'est un maire "périphérique" (celui de Saint-Georges-de-Luzençon), qui "a la carte" (il est membre de l'UMP) et qui a la confiance des élus locaux (il était le premier vice-président sortant et a travaillé six ans avec la gauche). Il a recueilli 31 des 48 votes, contre seulement 14 à Daniel Diaz. Le candidat millavois n'a donc visiblement recueilli que les voix des membres de sa liste. Cela veut donc dire qu'aucun élu communautaire périphérique n'a voté pour lui, son adversaire ayant sans doute rallié ce type de suffrage.
Il reste les autres voix millavoises, celles de la liste socialiste et celles de la liste Ramondenc, un divers droite qui a ratissé large aux municipales, mordant sans doute un peu sur l'électorat de gauche et récupérant un vote contestataire qui n'a pas trouvé d'autre moyen de s'exprimer. Pendant la campagne municipale de Millau, les échanges ont été assez durs entre les membres des listes Saint-Pierre et Ramondenc. Le refus de fusionner de ce dernier (au second tour) a été très mal pris, en face. A la communauté de communes, il y a fort à parier que les trois membres de liste Ramondenc ont voté Prêtre. Les élus socialistes auraient voté blanc.
Les élus communautaires ont donc rejeté l'arrangement conclu entre les deux meneurs de la liste vainqueur à Millau. Peut-être que, si Christophe Saint-Pierre avait été candidat, il aurait été élu. Mais il aurait trahi une promesse de campagne... ce qu'il a d'ailleurs à moitié fait, puisqu'il est quand même devenu premier vice-président de la communauté de communes, devant Daniel Diaz, dont le rejet en troisième position (une place certes honorifique, mais qui n'est pas celle qu'il briguait) est une nouvelle claque. Toutefois, les élus millavois restent globalement dominants. Toutes ces péripéties semblent avoir été avant tout des questions de personnes.
Passons à Villefranche-de-Rouergue. L'incertitude était plus grande quant à la présidence de la communauté de communes. Le sortant était Patrice Couronne (un divers gauche en place depuis 2001), qui souhaitait ne plus être que conseiller municipal de Morlhon-le-Haut, la commune dont il était maire. Cela risquait de fragiliser sa position à la communauté, d'autant plus qu'il a été le moins bien élu des conseillers de Morlhon.
Il avait pour rivaux le battu de Villefranche, Eric Cantournet (PRG), et son vainqueur, Serge Roques (UMP), qui avait tardé à se déclarer. Je pense qu'il y a eu beaucoup d'agitation en coulisses, à gauche comme à droite. A gauche, Patrice Couronne voulait rassembler les élus de la périphérie (qu'il connaît bien) autour de lui. Cela devait lui permettre d'être désigné dès le premier tour et d'éviter ainsi de voir les Villefranchois éventuellement se liguer contre lui (17 des 35 conseillers venant de la commune centre). Surprise le jour du vote : si P. Couronne arrive en tête, il n'obtient pas la majorité absolue, avec 17 voix, contre 13 à Serge Roques et 5 à Eric Cantournet, qui a récupéré le vote d'un conseiller rural. Au second tour, la gauche fait bloc et Couronne l'emporte avec 21 voix contre 13 à Serge Roques, l'un des conseillers (peut-être celui qui avait voté Cantournet au premier tour) choisissant de voter blanc. Logiquement, au vu du score étriqué, la désignation des vice-présidences aurait dû permettre de réconcilier tout le monde, gauche et droite, ville et campagne. Eric Cantournet et ses colistiers sont exclus du partage... Voilà qui semble être une nouvelle séquelle des querelles à gauche, notamment entre socialistes et radicaux, dont j'ai parlé récemment.
L'hebdomadaire Le Villefranchois (favorable à Serges Roques) a rendu compte de ces tractations en insistant sur l'échec du candidat radical de gauche, dans un article intitulé "Comment Eric Cantournet s'est fait rouler... (Drame en trois actes et un épilogue de tragédie grecque)"
J'attire votre attention sur la fin de l'article, particulièrement orientée. L'auteur regrette que la présidence ait échappé à Villefranche-de-Rouergue, à cause selon lui de l'attitude d'Eric Cantournet. Mais pourquoi aurait-il dû voter pour son adversaire municipal, alors qu'à Rodez comme à Millau, la présidence n'a pas été un enjeu communal mais communautaire ? Qui plus est, depuis le temps que la présidence est exercée par un maire d'une autre commune, Villefranche n'a pas eu vraiment à en souffrir. Alors, parler d'une décision "lourde de conséquences pour les Villefranchois" n'est pas très honnête. Un esprit mal intentionné serait tenté de voir dans la fin de l'article l'expression de la volonté d'affaiblir la position du principal opposant à Serge Roques, dans la perspective des élections à venir (les départementales en 2015, les législatives en 2017 et les municipales en 2020)...
Terminons par une note d'humour. La communauté de communes du Plateau de Montbazens nous en fournit l'occasion. Une seule personne était candidate à la présidence : Jacques Molières, tout juste élu maire de Montbazens. (Claude Catalan ne se représentait pas). Il pensait que ce ne serait qu'une formalité. O surprise ! A l'issue du premier tour, quelqu'un a bien rassemblé la majorité absolue des suffrages exprimés, mais c'est Antoine Stouff (13 voix) et non Jacques Molières (12 voix). Précisons que le premier, adjoint au maire de Roussennac (et agriculteur, comme son adversaire du jour), n'était pas candidat, mais avait semble-t-il exprimé une vision du fonctionnement intercommunal légèrement différente de celle de Jacques Molières.
Depuis, c'est un peu la pagaille dans la région. On a annoncé puis démenti la démission d'Antoine Stouff. Des pressions se sont-elles exercées sur lui ? Rappelons que Jacques Molières, président de la Chambre d'agriculture (fonction qui lui laisserait du temps libre...), est réputé proche du président du Conseil général, Jean-Claude Luche. Le retrait annoncé de deux élus locaux (Claude Catalan, maire et président de l'intercommunalité, et Gisèle Rigal, conseillère générale) lui offrait une belle occasion de se constituer un petit fief électoral. Ce modeste vote à bulletins secrets sonne comme une éclatante rebuffade.
P.S.
Dans les semaines qui viennent, on attend que Christian Teyssèdre applique sa première promesse : démissionner de la vice-présidence du Conseil régional de Midi-Pyrénées, comme il s'y est encore engagé dans Le Ruthénois du 4 avril dernier :
15:38 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, presse, médias
dimanche, 13 avril 2014
Perception
Jeudi dernier, M6 a commencé à diffuser cette nouvelle série américaine. Elle fonctionne sur des recettes éprouvées (un duo homme-femme aux tempéraments très différents, des intrigues policières ménageant des surprises et un poil d'étrangeté), voire des clichés. Mais, franchement, c'est bien fichu et "ça passe".
Le premier épisode nous fait découvrir le héros, un universitaire spécialiste des neurosciences, Daniel Pierce :
De prime abord, c'est un original. Il porte des vêtements peu courants, une éternelle barbe de trois jours, des cheveux dont l'ordonnancement est assez problématique et il a besoin d'écouter très fort de vieilles cassettes de musique classique pour se concentrer. Ah, j'oubliais : il a des visions, parce qu'il est schizophrène. (Il est évidemment incarné par un beau gosse.)
Il va faire équipe avec une ravissante agent du FBI, prénommée Kate, qui n'est autre que l'une de ses anciennes étudiantes, jadis secrètement amoureuse de lui :
Dans sa vie quotidienne, Pierce est assisté par une sorte d'étudiant au pair, Max Lewicki, un gars plein de bonne volonté, qui peine à gérer les frasques de son employeur :
Dans ce premier épisode, il est question de la mort d'un employé d'un groupe pharmaceutique. Si vous le regardez, vous comprendrez ce qui fait rire ce malade atteint d'aphasie, quand il regarde George W. Bush ou Bill Clinton :
Dans le deuxième épisode, il est question de la disparition d'une épouse, le mari souffrant d'un handicap l'empêchant de reconnaître les visages :
L'intrigue fait intervenir des Russes, des Ukrainiens... et de mystérieuses taupes. C'est de nouveau une "vision" schizophrénique qui va aider le consultant à résoudre l'affaire :
Dans le troisième épisode (dont l'intrigue rappellera quelque chose aux fidèles d'Esprits criminels), l'équipe du FBI tente d'attraper un violeur tueur en série qui "reprend du service" après des années de mise en sommeil. Le temps joue un rôle important dans cette histoire, tout comme dans l'une des visions du héros :
Le quatrième et dernier épisode de la soirée est des plus réussis. Il met en scène un terroriste adepte des énigmes et recourant à l'anthrax pour mener à bien une mystérieuse vengeance. Sachez que l'intrigue fait référence à la Résistance française et aux communications secrètes avec les Britanniques :
Au cours de l'épisode, un homme gravement malade est interrogé par le biais d'une IRM, dans une séquence particulièrement bien conçue :
Voilà. Cela ne mange pas de pain, mais c'est bien interprété. Les personnages sont attachants et une pincée d'humour vient régulièrement assaisonner les intrigues policières parfois macabres.
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lundi, 24 mars 2014
Mètres carrés de gauche, mètres carrés de droite
C'est la lecture d'un article paru aujourd'hui dans Le Monde (demain dans la version papier) qui m'a interpellé, plus précisément la carte qui l'illustre :
On y retrouve la traditionnelle coupure entre l'ouest et l'est de la commune de Paris, certains arrondissements centraux constituant parfois des "anomalies" sociologiques. Cette carte m'a immanquablement rappelé celle du prix des logements en 2013 :
C'est encore plus explicite quand on fusionne les deux bleus les plus foncés, qu'on remplace le bleu clair par le rose, et qu'on élève la limite de cette couleur à 8 200 euros le m² :
Il y a quasi-concordance du vote à droite avec un prix élevé du foncier du vote à gauche avec un prix du foncier plus bas. Intéressons-nous aux exceptions. Dans le XIVe arrondissement, le PS est arrivé en tête et la gauche est majoritaire, alors que les prix des logements y sont plus élevés qu'à l'est... mais d'assez peu, finalement. Notons que c'est l'arrondissement où Nathalie Kosciusko-Morizet a choisi de se présenter... et où elle est en ballottage défavorable. C'était néanmoins louable de sa part... et tactiquement bien joué : éviter une candidature du MoDem (Marielle de Sarnez a concouru en 2008) devait lui permettre de gagner cette circonscription... et ensuite de rêver à la mairie de Paris. Cet objectif semble difficile à atteindre, d'autant plus que le PS et EELV ont signé un accord dans la capitale.
A l'inverse, dans le XVIIe arrondissement (celui en bleu, au nord, à la limite de la zone rose), où les prix des logements sont légèrement plus bas, le PS a connu une véritable déroute. La gaulliste Brigitte Kuster a été largement vainqueur dès le premier tour, succédant brillamment à Françoise de Panafieu (qui l'avait emporté difficilement au second tour en 2008). Son adversaire socialiste, Annick Lepetit, a perdu plus de 5 000 voix en six ans.
Légèrement au sud-est du précédent, dans le IXe arrondissement, les logements sont un peu plus chers qu'à l'est. Mais ce n'est que d'extrême justesse qu'une candidate UMP a devancé son adversaire socialiste, qui semble disposer d'une plus grande réserve de voix. Mais, par rapport à 2008, environ 2 000 voix ont basculé d'un camp à l'autre.
IIe arrondissement. On se rapproche du centre et les prix montent. Pourtant, c'est la gauche qui est en position favorable, avec un candidat écologiste en tête (Jacques Boutault) et de bonnes réserves de voix du côté socialiste. Au second tour, il pourrait renouveler sa performance de 2008, quand il avait intégré la liste PS pourtant arrivée devant la sienne. Nous sommes au coeur du "boboland" parisien.
Trois autres arrondissements centraux (les IIIe, IVe et Ve), plus indécis, transgressent le déterminisme socio-économique. Dans le IIIe, où les logements sont encore un peu plus chers (toujours "boboland"...), le socialiste sortant est bien parti pour l'emporter, même s'il perd plus de 1 000 voix par rapport à 2008. Dans la même fourchette de prix se trouve l'immobilier du Ve (le fief des Tiberi). Même si c'est une liste de gauche qui est en tête, ses adversaires de droite disposent de plus grandes réserves de voix... mais il faut qu'ils se mettent d'accord, sachant que le dissident UMP (arrivé troisième) n'est autre que Dominique Tiberi...
Il nous reste le IVe arrondissement, le troisième plus cher de la capitale. La situation y est différente du cas précédent, puisqu'un candidat UMP y est arrivé légèrement en tête, la gauche semblant disposer de meilleures réserves de voix. Elle est toutefois nettement en retrait par rapport à 2008, quand Dominique Bertinotti (aujourd'hui ministre déléguée à la Famille dans le gouvernement Ayrault) l'avait largement emporté.
Ces quelques exemples exceptés, l'orientation politique des votes et les prix de l'immobilier de la capitale semblent fortement corrélés. (Le talent de Bertrand Delanoë a été de parvenir à faire passer à gauche des arrondissements aisés où sont fortement représentées les professions artistiques et intellectuelles.)
La coupure Ouest/Est ne date pas d'aujourd'hui. Déjà, au XIXe siècle, elle était perceptible dans le comportement des Parisiens lors de la Commune, en 1871, les plus tenaces adversaires des Versaillais étant les habitants des arrondissements de la moitié est :
P.S.
Les médias m'ont paru bien tendres avec Anne Hidalgo. Certes, son camp est bien placé pour conserver la gestion de la capitale... mais sa situation personnelle, dans le XVe arrondissement, est très mauvaise. Son adversaire UMP a frôlé l'élection dès le premier tour et, par rapport à 2008, la socialiste perd 5 000 voix tandis que Philippe Goujon en a gagné 12 000. Comme sa rivale Nathalie Kosciusko-Morizet, elle a eu le courage de se présenter dans une circonscription qui n'était pas gagnée d'avance mais, dimanche prochain, elle risque de se prendre une grosse claque.
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dimanche, 16 mars 2014
On s'écharpe sur le Ségala
Les élus de sept communes du pays baraquevillois viennent de rendre leurs écharpes à la préfecture de l'Aveyron... à une semaine du premier tour des élections municipales. Ce mouvement d'humeur médiatique plonge ses racines dans la réforme de l'intercommunalité décidée par le gouvernement Fillon (sous le quinquennat Sarkozy), reprise en partie par le gouvernement Ayrault. A l'époque, les "communes" orphelines ont été invitées à rejoindre une structure intercommunale et on a incité celles-ci à s'étendre et à intensifier leurs coopérations.
La commune de Baraqueville n'était au départ pas forcément concernée par ce "big bang territorial". Elle appartenait à la communauté de communes du pays baraquevillois (en vert sur la carte), proche mais séparée du Grand Rodez (en rouge) :
Mais, pour qui connaît un peu la région, il est évident que plusieurs des communes du Baraquevillois sont des dépendances économiques du pôle urbain ruthénois. L'INSEE utilise la notion d'aire urbaine, y incluant les communes dont plus de 40 % des actifs travaillent dans le pôle. Voici ce que cela donne en 2010 :
Alors que la communauté d'agglomération du Grand Rodez regroupait alors à peine plus de 50 000 habitants, c'est plus de 80 000 qui vivent au rythme du chef-lieu aveyronnais. Vous noterez d'ailleurs que, parmi la quarantaine de communes figurant dans l'aire urbaine, on trouve Baraqueville, Manhac, Camboulazet... ainsi que Boussac, Gramond et Moyrazès, toutes adhérentes (à l'époque) de la communauté de communes du pays baraquevillois.
Il a donc paru pertinent à la maire de Baraqueville de poser la question de son rattachement au Grand Rodez. Contrairement à ce que ses opposants affirment, la décision n'est pas sortie du chapeau en quelques jours, il y a eu plusieurs mois de discussion au préalable, comme la maire l'a rappelé dans une tribune publiée le 7 mars dans Le Ruthénois :
Voilà donc trois des communes (Baraqueville, Manhac et Camboulazet) parties. Concernant la dernière, on nous a dit que son rattachement au Grand Rodez s'effectuait uniquement en raison de critères géographiques. Certes, elle se retrouve coupée des autres communes qui n'ont pas suivi Baraqueville. Mais elle aurait pu se rapprocher du Naucellois ou de Cassagnes-Bégonhès. Ce serait oublier que nombre de ses actifs travaillent à Rodez, Onet-le-Château ou Luc-Primaube, donc dans le Grand Rodez, où les ménages effectuent aussi une partie de leurs achats...
Le contentieux s'est déplacé sur la répartition des actifs et de la dette de la communauté baraquevilloise. Cela s'est de plus compliqué avec la réforme de la fiscalité locale et la création d'indemnités compensatoires.
Bref, les élus des "communes abandonnées" (qui n'ont pas rejoint le Grand Rodez) semblent avoir voulu faire payer la note à Baraqueville, Manhac et Camboulazet. On n'a pas les chiffres exacts mais, il était question de leur attribuer 75 % de la dette, alors que ces trois communes pesaient ensemble moins de 50 % de la population intercommunale (environ 4 200 des 8 900 habitants).
Bien évidemment, d'autres critères que la seule démographie sont à prendre en compte lors de telles négociations. Si elles n'aboutissent pas, les communes peuvent se tourner vers la préfecture, ce qu'a fait Baraqueville, en juin dernier.
C'est en décembre 2013 (et pas 2014, contrairement à ce qui figure sur la première page du recueil des actes administratifs) que la préfecture a rendu sa décision. Elle attribue à Baraqueville environ 59 % de l'endettement non individualisé (et un peu plus de 5 % à Manhac)... à régler au plus tard le 31 janvier 2014. De surcroît, Baraqueville a dû aussi prendre à son compte l'emprunt pour une zone d'activités intercommunale qu'elle a récupérée (soit un million de plus...).
Si Baraqueville a accepté l'arbitrage, elle en conteste les modalités d'exécution (le paiement rapide en une fois). Le conseil municipal du 10 février dernier a proposé de commencer les versements, mais de réclamer un délai (le total dépasse tout de même deux millions d'euros). Cela n'a pas satisfait les élus des autres communes, visiblement mécontents aussi de la répartition, alors que la préfecture s'est appuyée sur les textes produits par l'ancienne structure intercommunale. Le tribunal administratif de Toulouse semble avoir récemment donné raison à Baraqueville.
Les difficultés de cette commune sont réelles. Pour pouvoir appliquer la décision de la préfecture, elle a dû de nouveau recourir à l'emprunt, comme on l'apprend dans le compte-rendu du conseil municipal du 24 février dernier. Son profil financier n'est pas apparu assez solide aux banques pour que l'une des quatre sollicitées accepte de lui prêter l'intégralité de la somme demandée. Il a fallu souscrire deux emprunts, auprès de deux établissements différents.
Fort heureusement pour Baraqueville, le Grand Rodez a repris à son compte la dette portant sur la zone d'activités. De plus, une subvention d'équipement lui a été attribuée. (Voir la séance du Conseil d'agglo du 25 février 2014, pages 9 à 11.) Cela va permettre à la commune de garder la tête hors de l'eau, elle qui, depuis trois mandats (de gauche comme de droite), souffre d'un endettement important.
On a aussi agité le chiffon de l'emploi pour dénigrer la démarche de la municipalité baraquevilloise : son départ de la communauté de communes pourrait conduire à des licenciements dans la fonction publique territoriale. Force est de constater que, jusqu'à présent, pour les compétences que la commune a récupérées, il y a eu transfert du personnel de la communauté à la commune (et au Grand Rodez pour la compétence "déchets").
Dans cette affaire, si la volonté de la municipalité baraquevilloise de rejoindre la communauté d'agglomération du chef-lieu a pu être perçue dans les campagnes environnantes comme une trahison, elle tient compte de l'évolution du territoire et de la sociologie de sa population. En face, certains maires ruraux comptaient peut-être sur Baraqueville et la communauté de communes pour continuer à s'endetter à bon compte...
Il est par contre indéniable que cette histoire est actuellement instrumentalisée, dans le contexte de la campagne des municipales. La majorité départementale semble vouloir faire tomber la maire de Baraqueville... et reconquérir le Grand Rodez. Yves Censi ne parviendra peut-être pas à déboulonner Christian Teyssèdre à Rodez même, mais, si les différentes listes de droite ou (faussement) apolitiques présentées de Sébazac-Concourès à Baraqueville font de bons scores, la majorité pourrait basculer à la communauté d'agglomération.
P.S.
On est aussi en train de préparer les prochaines sénatoriales. Si la presse s'est fait l'écho des difficultés à trouver des candidats dans certaines communes très peu peuplées, dans beaucoup d'autres, des listes se sont facilement montées. Quand on lit entre les lignes de la presse locale, on sent bien que, dans nombre de cas, l'une des deux listes penche à gauche et l'autre à droite. Rappelons que 95 % des grands électeurs (qui élisent les sénateurs) sont des conseillers municipaux...
19:14 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, presse, médias, journalisme
samedi, 08 mars 2014
"Le Nouvel Hebdo" blanchi !
Il n'est pas question d'une décision de tribunal, mais de l'aspect de celui que l'on ne pourra désormais plus appeler "le petit jaune" :
Le titre a aussi été retouché, puisqu'il fusionne les deux noms "L'Hebdo" et "Le Nouvel Hebdo". Le journal retrouve donc pratiquement l'aspect qu'il avait du temps de Bernard Angles... et ce n'est pas un hasard, si l'on se fie au dessin publié en première page, dont le style de déroutera pas les "vieux" lecteurs :
09:24 Publié dans Presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : presse, médias, journalisme, actualité, média
lundi, 24 février 2014
Soulages, peinture criminelle ?
Les téléspectateurs aveyronnais qui ont regardé TF1 jeudi dernier (20 février) ont eu une belle surprise lors de la diffusion de la seconde partie de l'épisode de la série R.I.S. intitulé Chute libre.
L'un des enquêteurs de la police scientifique est en fuite, soupçonné d'avoir assassiné sa maîtresse, qui était fiancée à un entrepreneur en systèmes de sécurité, incarné par Christophe Malavoy. Celui-ci reçoit à son domicile le commandant du R.I.S., une ravissante femme très opiniâtre, Lucie Ballack (qui cherche à le confondre). Voici ce que l'on voit à l'écran lors de l'arrivée de celle-ci :
L'entrepreneur incarne la haute société cultivée... et aussi le mâle sûr de lui, dominateur, prêt à tuer. Il n'est pas anodin qu'à côté des céramiques rares, de la sculpture massive et des meubles de prix figure une œuvre du maître de l'outrenoir... puisque son propriétaire est passé du côté obscur !
P.S.
Je sais que la période "brou de noix" (dont l'œuvre ici présente est caractéristique) est bien antérieure à celle de l'outrenoir... mais, bon, hein, faites pas chier !
01:14 Publié dans On se Soulages ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, culture, art, peinture