lundi, 28 février 2011
L'Oscar du court-métrage d'animation 2011
D'habitude, je m'intéresse plutôt aux longs films d'animation, mais mon attention a été attirée par KaG sur une création française, qui était en piste pour décrocher l'Oscar : Madagascar, carnet de voyage, de Bastien Dubois. Le film dresse un portrait haut en couleurs de l'île (avec une séquence forte autour d'un rituel funéraire), sur une musique entraînante. Il n'a finalement pas été primé, et pourtant, il est d'une grande virtuosité formelle. Le site du réalisateur annonce la sortie du livre-DVD comportant le making-of.
Pour les Oscar, il était en concurrence avec Let's pollute, de Geefwee Boedoe, un film militant, assez rétro dans la forme. Il n'est pas sûr que les membres du jury aient apprécié cette dénonciation du capitalisme outrancier, du consumérisme et de la pollution.
Face à eux se trouvait The Gruffalo, de Jakob Schuh et Max Lang, film animalier fonctionnant sur le mode du conte, de la légende... et dont le héros est une souris ! L'animation est un peu moins élaborée que chez les concurrents et l'histoire moins complexe. C'est incontestablement un bon film, mais destiné à un jeune public.
A mon avis, aucun de ces deux-là ne pouvait prétendre battre le film français. Les deux suivants, si. Il y a tout d'abord l'inévitable production Pixar : Day and Night, de Teddy Newton, drôle et inventif. Il aurait mérité de l'emporter... mais cela aurait fait deux prix pour la même maison de production ! (Rappelons que le très moyen Toy Story 3 a décroché l'Oscar du meilleur long métrage d'animation, alors qu'à mon avis L'Illusionniste lui est supérieur.)
And the winner is... The Lost Thing, de Shaun Tan et Andrew Ruhemann. C'est l'adaptation du propre livre de Shaun Tan. On a récompensé un film très réussi sur le plan visuel, mais surtout très original par le scénario, où l'on retrouve des références (pour l'ambiance) à Numéro 9, Wall-E, aux productions japonaises mais aussi à des films comme Brazil ou même Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (pour le héros).
14:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema
vendredi, 25 février 2011
Qui c'est qui a un petit coup dans le nez ?
Les campagnes électorales n'ont pas que des mauvais côtés. Il y a bien ces journalistes qui osent (parfois) poser de bonnes questions. Il y a bien des électeurs récalcitrants. Il y a surtout les professionnels (artisans, commerçants, agriculteurs, enseignants, infirmières...) qui profitent de l'occasion pour tenter de faire avancer leurs revendications. Mais, heureusement, il y a les gueuletons !
Ces derniers jours, plutôt que de s'occuper d'un collège sur le point de fermer ou de la venue dans le département du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, Jean-Claude Luche s'est concentré sur le Salon de l'Agriculture. Aux frais du contribuable local, un imposant dispositif a été mis en place. Résultat : le département est fort bien représenté. (Ceci dit, même si l'on se réjouit de la publicité faite à l'Aveyron, un tel déploiement de moyens fait grincer bien des dents, y compris dans les villages.)
C'est l'occasion de faire connaître la gastronomie locale... et de perfectionner son coup de fourchette... ainsi que le lever de coude ! Voici l'une des photographies que l'on peut voir dans la version papier du Bulletin d'Espalion de cette semaine :
La légende de la photographie dit que "Jean-Claude Luche est attentif aux explications des producteurs." Mouais... J'ai bien regardé la tête du président du Conseil général et, sauf son respect, elle m'a rappelé celle d'un de mes tontons quand il forçait sur les boissons fermentées ! (Derrière lui, Jacques Molières donne aussi l'impression de ne pas avoir bu que de l'eau minérale...)
Il faut dire que la bande de potes semble avoir pris du bon temps à Paris ! Le conseiller général d'Estaing (et maire de Sébrazac) Jean-Claude Anglars (très bien introduit dans le monde agricole, tendance FNSEA) n'a pas lâché J-C Luche d'une semelle. L'ancien président de la chambre d'Agriculture Jean Laurens, n'était pas loin, tout comme son successeur, Jacques Molières, qui, d'après la photographie placée au-dessous de la précédente, semble avoir servi à son auditoire un discours propre à décrocher les mâchoires...
D'autres "pipoles" aveyronnais ont joué des coudes pour figurer sur les photos : le conseiller général Arnaud Viala, renouvelable cette année, et les députés Yves Censi et Alain Marc, à qui on a peut-être oublié de demander comment il était possible de concilier leurs votes à Paris avec le discours de défense de la ruralité tenu en Aveyron.
Tout cela pour dire que Jean-Claude Luche mène, à mon avis, une assez bonne campagne, même si elle prête le flanc à la critique (je laisse ça aux socialos). A Entraygues, il a évité d'être associé à une mauvaise nouvelle, alors que le Conseil général est pourtant aux premières loges concernant les collèges. A Sainte-Radegonde, il a évité de se montrer en compagnie du représentant officiel de l'UMP, citadin pur sucre : c'est un message adressé à l'électorat traditionnel de la droite modérée, qui se reconnaît de moins en moins dans l'orientation prise par ce que l'on continue d'appeler un parti gaulliste. (Signalons que, lors de son passage sur l'antenne de Totem, Jean-François Copé a gratifié les auditeurs d'une belle langue de bois, paraissant un peu gêné par les questions de Dominique Bahl, dont j'ai remarqué depuis plusieurs mois qu'il évite de cirer ostensiblement les pompes des politiques.)
Pour la petite histoire : la notoriété du président du Conseil général de l'Aveyron n'est pas si grande qu'il puisse être épargné par une bourde journalistique. Sur le site internet de France 3 Midi-Pyrénées, lorsqu'il est question de son absence à la réunion de Saine-Radegonde, son nom est victime d'un caviardage :
23:21 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualté, france, ump, presse, élections, cantonales
lundi, 21 février 2011
Tron
Ce film en 3D est la suite du film à la fois commercial et expérimental sorti en 1982. Pour ceux qui ne l'ont pas vu, les vingt premières minutes resituent le contexte. On prend le spectateur par la main : c'est un Disney !
Plusieurs clins d'œil au premier volet figurent dans la version "moderne" : on a gardé le combat à motos, le duel de disques, les costumes à circuits imprimés bleus ou rouges. Le fils retourne sur les traces du père, dans sa salle de jeux. Il s'introduit en fraude, comme lui, dans l'immeuble ultrasécurisé de l'entreprise... et fait le même commentaire sur la méga porte blindée. (On a poussé l'hommage jusqu'à faire rejouer plusieurs acteurs.)
Les effets spéciaux du XXIème siècle sont très réussis, encore plus en trois dimensions. C'est le grand intérêt de l'histoire, avec la plongée dans cet univers qui pourrait s'apparenter à celui d'une autre planète. Un passage par un club "dance" nous confirme l'ancrage dans le monde contemporain. (Dans le film de 1982, la musique était plutôt à chier.)
Par contre, l'intrigue du premier volet était plus élaborée, autour d'une histoire de vol de propriété intellectuelle. Dans le film de 2011, on sent les références à Star Wars (plus précisément à L'Attaque des clones ou à The Clone Wars), à Matrix, à 2001, L'Odyssée de l'espace... et à l'histoire du XXe siècle, à travers la description d'un régime totalitaire et quelques scènes tout droit tirées de la scénographie nazie. Ajoutez à cela l'extermination d'une population minoritaire de programmes et le tableau sera (presque) complet.
Les dialogues ne sont pas terribles non plus. Jeff Bridges - Kevin Flynn est devenu une sorte de prophète du monde numérique, face à son double malfaisant, décalque de Palpatine dont le sort semble lié à celui d'un homme de main qui n'est pas sans ressembler à Dark Vador (je vous laisse découvrir qui se cache sous le masque).
Cela se regarde sans déplaisir, mais ce n'est pas un chef-d'œuvre.
21:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cfilm, cinema, cinéma
samedi, 19 février 2011
Soulages ne fait pas recette
Benoît Decron, conservateur (depuis bientôt deux ans) du musée qui n'existe pas, continue sa tournée de conférences dans le Grand Rodez. Chacune de ses interventions bénéficie d'une assez large couverture médiatique. La dernière s'est déroulée à Luc-La Primaube, charmante commune (en fort développement) située au sud-ouest de Rodez, sur la route d'Albi.
Ceux qui ne s'y sont pas rendus peuvent en avoir un aperçu à travers le site de la commune et un article publié dans La Dépêche du Midi.
Si l'on se fie à la photographie qui accompagne l'article, force est de constater que cette conférence, qui s'est tenue un mercredi soir, n'a pas déplacé les foules :
Peut-être est-ce dû à l'angle de prise de vue : il fallait montrer à la fois la maquette, le conférencier et une partie (au moins) du public. Mais je pense quand même que l'assistance ne devait pas dépasser 30-40 personnes. Si elles avaient été nombreuses, nul doute que l'article se serait fait l'écho du succès.
Venons-en au contenu. Dans sa présentation, Benoît Decron aurait insisté sur l'importance du lieu d'implantation du futur musée (sur le jardin du Foirail), à proximité de la rue Combarel, où est né l'artiste. Mais une autre solution aurait été encore plus avantageuse, rapprochant le musée dédié à l'artiste du quartier de son enfance... solution moins coûteuse pour les finances locales : le site de l'ancien hôpital
J'ai (grossièrement) colorié en noir le site du futur musée et en rouge le site de l'ancien hôpital. J'ai souligné d'un cercle la présence de la cathédrale. Si l'on voulait vraiment redynamiser ce quartier, on pouvait y implanter, outre le musée, le restaurant, quelques commerces et pourquoi pas une résidence étudiante. (L'îlot Combarel aurait pu aussi servir à regrouper les formations de l'enseignement supérieur ruthénois, aujourd'hui réparties principalement sur deux sites assez éloignés l'un de l'autre.) Le Grand Rodez a choisi de privilégier le logement. Le programme a l'air toutefois séduisant.
L'article de La Dépêche se termine par une affirmation bête de plus. Le conservateur aurait insisté sur l'occasion rare de pouvoir inaugurer un musée consacré à un artiste de son vivant. Quelques secondes de réflexion suffisent à ruiner l'argument. D'abord, très peu de musées consacrés à un seul artiste sont viables. Il faut en diversifier les collections et activités, ce qui devrait être fait avec celui projeté à Rodez. De plus, si presqu'aucun musée n'est construit du vivant de l'artiste auquel il est consacré, c'est par prudence ! Tant de peintres en cour, célèbres de leur temps, sont aujourd'hui relégués dans les caves poussiéreuses des établissements publics ! A l'inverse, des artistes méconnus de leur vivant, voire méprisés, sont devenus par la suite des références. Les collectivités locales attendent de voir ce que devient la renommée d'untel après sa mort, avant d'envisager de s'appuyer dessus pour faire la promotion de la ville.
C'est bien le problème que pose l'oeuvre de Soulages. Elle est aujourd'hui semble-t-il très appréciée des gens de pouvoir et d'argent (peut-être aussi dans un but spéculatif). Qu'en sera-t-il dans 10 ans ? Dans 30 ans ? Je nourris quelques inquiétudes.
Bon, vous allez me dire, qu'au final, je dépense beaucoup d'énergie pour un micro-événement, la conférence n'ayant pas fait recette. Au départ, je n'avais pas prévu d'y consacrer un billet. J'avais posté une réaction sur le site de La Dépêche, samedi matin. Elle n'est toujours pas publiée, alors qu'une réaction à un autre article, postérieure, a été immédiatement visible (j'ai fait le test). Cette pitoyable petite censure m'a incité à me tourner vers mon blog, les sites des journaux locaux ne souhaitant visiblement pas rendre accessibles à leurs lecteurs les opinions divergentes.
P.S.
Finalement, ma réaction à l'article a été mise en ligne. Mieux vaut tard...
15:26 Publié dans On se Soulages ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, culture, peinture, presse
vendredi, 18 février 2011
Au-delà
A la base, les histoires de communication avec les morts, ce n'est pas trop mon truc. Mais c'est un film de Clint Eastwood... LE Clint, celui qui s'est bonifié avec l'âge, au point d'avoir enchaîné les très bons films (certains disent les chefs-d’œuvre) après 55 balais. Parmi les derniers, on trouve Mémoires de nos pères, Lettres d'Iwo Jima, L'Echange, Invictus et surtout Gran Torino.
Je me suis laissé traîner jusqu'à la salle... et je ne l'ai pas regretté.
Cela commence par une séquence ébouriffante sur le tsunami de 2004. Sur écran géant, avec son dolby machin chose, cela dépote ! Ensuite se développent les trois histoires, aux Etats-Unis autour du médium à côté de ses pompes (Matt Damon, brillant), au Royaume-Uni autour des jumeaux fusionnels et en France autour de la rescapée du tsunami, interprétée par Cécile de France.
La séquence la plus délicieuse est sans doute celle qui voit Matt Damon suivre des cours de cuisine... et rencontrer une sensuelle inconnue. C'est drôle et excitant à la fois... mais le bon vieux Clint va nous dynamiter cette bluette un peu trop prévisible.
Au Royaume-Uni se déroule l'histoire la plus forte, celle de ces frères séparés par un la mort et un accident con. Le jeune acteur est é-pa-tant ! On nous offre aussi une tranche de vie britannique qui n'a pas grand chose de réjouissant... La petite histoire rejoint la grande quand des terroristes entrent en action.
La partie française a été la plus critiquée. Il est vrai qu'on sent à plusieurs reprises qu'il aurait fallu faire rejouer certaines scènes, pour que les acteurs soient plus convaincants. On sourira à l'évocation de la mémoire de François Mitterrand, sur lequel la journaliste est censée écrire un ouvrage décapant. On ricanera un peu à la description des mœurs du petit monde intello-médiatique parisien. Dans cette partie, drame, déceptions et amour s'entrecroisent tout de même habilement.
C'est au Royaume-Uni que le fil va se dénouer. La fin est un peu convenue, mais cela passe.
21:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema
jeudi, 17 février 2011
Gros dégueulasse Academy
Je ne me sens pas la fibre particulièrement écologiste, mais je n'en suis pas moins sensible à l'évolution de mon environnement. En bon citoyen, j'effectue quelques gestes dans ce sens. Régulièrement, je vais donc déposer mes vieux journaux, mes bouteilles et autres bocaux de verre dans les bornes affectées à cet usage. Comme j'habite le quartier du Faubourg, je vais (en général) avenue de Bamberg : on peut même se garer facilement à proximité, dans les deux sens de circulation.
Le problème est que toutes les personnes qui ont le même réflexe que moi ne vont pas jusqu'au bout de la démarche. Voici donc ce que j'ai pu voir il y a peu :
Du côté des vieux papiers (le container bleu), rien n'est à noter. Par contre, du côté du dépôt de verre, c'est la pagaille ! Quelques abrutis de base ont cru malin de se débarrasser sur place des bouchons en plastique. Je sais bien que lorsqu'il faut garder longtemps les bouteilles ou les bocaux chez soi, il vaut mieux laisser le tout verrouillé, de crainte que le logement ne s'emplisse d'effluves particulièrement nauséabonds. Mais, après avoir placé les bouteilles dans le container, ces gros porcs auraient pu repartir avec les bouchons pour les jeter dans la poubelle idoine. C'est vraiment dégueulasse !
Bon, comme on ne vit pas dans un monde idéal, où la population adopte spontanément des comportements civiques, il faudrait que la municipalité ait la bonne idée de placer une poubelle classique à côté des containers. Cela ne devrait pas poser de gros problème logistique, puisque le centre technique municipal est juste derrière !
Reste la question des bouteilles de bière abandonnées à l'extérieur du container... alors que celui-ci était à peine rempli (d'après ce que j'ai pu en juger quand j'y ai envoyé une floppée de bouteilles de jus de pruneaux).
Au départ, comme la mosquée est située en face, je me suis demandé si un musulman un peu cachottier n'aurait pas profité de l'inattention de ses coreligionnaires pour se débarrasser en douce de la cargaison avant de se rendre dans ce lieu saint.
Et puis, aujourd'hui, quand j'ai appris que quelques cons de base se sont défoulés sur les murs de la mosquée, je me suis dit qu'il y avait peut-être un lien entre ce dépôt de canettes et les tags. C'était la première fois que je voyais ce genre de bouteilles abandonnées à cet endroit, d'autant plus que le container n'était pas rempli. N'y aurait-il pas eu, dans l'esprit des indélicats, volonté de provoquer les croyants sincères sortant de la mosquée (ou s'y rendant) par la vue de ces récipients d'alcool ? Ce premier passage pourrait aussi avoir servi de repérage, avant les tags.
Après tout, faute de mieux (les traces ont été vite effacées des murs de la mosquée), les services d'identification criminelle pourraient aller jeter un coup d'oeil à ces bouteilles, si elles se trouvent encore à côté des containers.
19:31 Publié dans Société, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, société, actualité
lundi, 14 février 2011
Rodez dans "Le Monde"
Je ne suis pas le premier à en parler (KaG notamment m'a brûlé la politesse), mais je tiens à revenir sur l'article publié dans Le Monde daté du 8 février dernier.
J'ai lu la version papier. Très vite, j'ai senti qu'il y avait quelque chose de familier. Suspicieux de nature, je me suis demandé si le journaliste n'aurait un peu puisé dans le travail d'un-e collègue. Je me souvenais de dossiers parus dans les hebdomadaires... oui, vous savez, les machins que l'on fait semblant de placer en "une" (en "une" de surcouverture, en fait) pour que les bouseux de province croient qu'un grand média national titre sur son petit monde.
J'ai cherché, j'ai cherché... et j'ai fini par trouver : un article du Point de novembre 2006, ce qui ne nous rajeunit pas. On pourrait penser qu'en un peu plus de quatre ans les choses ont beaucoup changé... pas tant que cela finalement.
L'article du Monde consacré à Rodez fait partie d'un dossier dont le premier volet s'étale sur une double page intérieure. Ce volet est introduit par une carte des zones étonnamment peu touchées par le chômage :
Or, il se trouve que l'article du Point commençait précisément par la comparaison de taux de chômage, le cas de Rodez étant rapproché de ceux de Roissy et d'Orsay, que j'ai soulignés en rouge sur la carte publiée dans Le Monde.
On continue avec les gros employeurs locaux. Le Monde comme Le Point citent la RAGT et Bosch, ce dernier cas étant placé dans la deuxième moitié de l'article, propos du directeur du site (l'inamovible Albert Weitten) à la clé. En 2006 (2000 emplois), on agitait le spectre de la fermeture du site, le directeur promettant des investissements massifs. En 2011 (1900 emplois), on assure avoir amorti le choc de la crise. Dans les deux cas, la concurrence des pays à bas coûts salariaux est évoquée.
L'autre gros pourvoyeur d'emplois est l'hôpital de Bourran (à l'inauguration duquel je me suis intéressé jadis), "flambant neuf" en 2006... et toujours qualifié ainsi dans l'article du Monde de 2011 !
Au niveau du tissu industriel, l'article du Monde est toutefois plus détaillé : les informations ont été mises à jour. Les deux journaux n'oublient pas de citer le secteur agricole.
La proximité des articles est encore grande quand ils vantent le travail de la main-d'oeuvre locale. Si Le Point parle de "qualités aveyronnaises", Le Monde ose l'expression "Homo aveyronnicus". Dans les deux cas, la filiation avec le monde paysan est soulignée. Dans les deux cas encore, on insiste sur le faible taux d'absentéisme (perso, je le trouve déjà bien assez élevé), même si Le Point se distingue en signalant l'inadéquation entre l'offre et la demande d'emplois.
La ressemblance des articles est tout aussi frappante quand il est question des jeunes : on relève leur fort taux de chômage et leur exode. Dans les deux cas, ces considérations s'appuient sur une citation de Jean-Louis Chauzy, président du CESR puis du CESER. En 2006, il déclarait : "90 % de la jeunesse qui s'en va ne revient pas". En 2011, il dit que ces jeunes étudiants "ne reviennent pas dans 80 % des cas". A-t-on hâtivement recyclé une citation de J-L Chauzy ? Celui-ci a-t-il balancé une estimation à la louche ? Faut-il voir dans cette différence un signe de relative amélioration, les jeunes étant proportionnellement moins nombreux à ne pas revenir ?
On remarque aussi que les intervenants politiques sont les mêmes. En 2006, Le Point donne la parole au maire de l'époque, Marc Censi, mais encore plus à son principal opposant, Christian Teyssèdre. En 2011, le journaliste du Monde est bien entendu allé voir le socialiste devenu maire et fait référence à Marc Censi dans l'article.
Du côté des syndicats, on remarque que Le Point a sollicité la C.F.D.T., Le Monde Force Ouvrière.
Je termine par la photographie illustrant l'article du Monde :
Il s'agit d'une vue de Bourran, qualifié de "quartier tout neuf"... du neuf qui commence à se faire vieux toutefois. Curieusement, quand il est question des logements créés là-bas, on cite ceux à loyer modéré (que l'on doit d'ailleurs un peu plus à la nouvelle municipalité qu'à l'ancienne), en oubliant d'évoquer les autres, bien plus nombreux, bien plus chers. Quant à la manière dont l'aménagement de ce quartier a été géré... Cela aurait mérité que le journaliste creuse un peu son sujet.
On aurait pu aussi relire plus attentivement l'article : la légende de la photographie (encadrée en rouge ci-dessus) est rédigée dans un français approximatif :
Pour un "quotidien de référence", ça la fout mal !
21:26 Publié dans Aveyron, mon amour, Presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, presse
dimanche, 13 février 2011
Les Chemins de la liberté
C'est le nouveau film d'un réalisateur qui se fait assez rare au cinéma : Peter Weir. Il n'est pas du genre à travailler à la chaîne. Il est l'auteur d’œuvres qui allient savoir-faire, divertissement et réflexion. On lui doit La Dernière Vague, Witness, Le Cercle des poètes disparus, The Truman show (et aussi le contestable Master and commander).
Aussi étonnant que cela puisse paraître, aussi invraisemblables certaines péripéties peuvent elles sembler, l'histoire est vraie. Elle est tirée d'un récit, A marche forcée.
Deux choses m'ont attiré : le contexte historique et l'argument du film. Les héros sont des prisonniers du goulag stalinien (notamment des Polonais, mais il y a aussi des Russes, un Letton, un Yougoslave et un Américain) qui vont tenter de s'enfuir. La suite est leur longue marche dans le sud de la Sibérie, puis en Mongolie, puis en Chine, puis au Tibet... jusqu'en Inde. Tous ceux qui partent ne vont pas arriver, soit parce qu'ils meurent en chemin, soit parce qu'ils font le choix de ne pas continuer avec les autres.
En cours de route, une jeune femme se greffe sur le groupe de fuyards. Je ne sais pas s'il y a eu censure au niveau du scénario, mais je trouve étonnant qu'un beau brin de fille comme ça n'éveille pas de pensées cochonnes dans l'esprit de ces hommes en général jeunes. Je sais bien que les privations dont ils souffrent, ainsi que la fatigue extrême, ont sans doute eu raison (temporairement) de leur libido. Mais, tout de même, au moment de l'anniversaire, ils sont encore en forme, ils boivent de l'alcool... et il ne se passe rien. Des saints, moi j'vous l'dis !
Et pourtant. Dans le lot, on a un prêtre assassin, un truand (excellemment interprété par Colin Farrell), un Américain trouble (très bon Ed Harris), la Polonaise qui cache son jeu...
Les paysages sont magnifiques. Rien que pour cela, le film mérite d'être vu en salle. (Je pense qu'il perdra beaucoup de sa force à la télévision, un peu à l'image d'Avatar, que j'ai recommandé à des amis qui l'ont raté au cinéma... et qui ont été déçus en le regardant sur petit écran.) Les marcheurs invétérés seront particulièrement intéressés par la représentation des efforts du groupe. Ce n'est pas toujours réussi et il y a quelques ellipses dommageables. Ainsi, on ne nous montre quasiment rien du passage par la Chine.
Au niveau de la mise en scène et de la direction des acteurs, le bon alterne avec le moins bon. La séquence du début, avec les agents du NKVD, m'a fait craindre le pire (mais elle est peut-être mal doublée). Par contre, le film décolle lors de l'entrée au camp du goulag. La première partie de la fuite, dans le froid sibérien et la forêt, est inspirée. Le séjour autour du lac Baïkal constitue un intermède fort réussi, avant la terrible traversée du désert de Gobi.
Les deux heures et quart passent finalement assez vite.
13:43 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma, histoire
samedi, 12 février 2011
Coup de tonnerre à Entraygues-sur-Truyère
On l'apprend par un article de La Dépêche du Midi de ce samedi : le collège privé d'Entraygues va fermer à la fin de l'année scolaire ! C'est la conséquence du trop faible nombre d'élèves inscrits... et aussi de la concurrence d'autres établissements.
C'est le non-dit de l'affaire. On peut en comprendre l'un des éléments du contexte grâce à la carte des établissements aveyronnais publiée sur le site de l'académie de Toulouse :
Ainsi, le collège (privé) d'Entraygues devait faire face à la concurrence d'au moins deux établissements publics : le collège de Saint-Amans-des-Côts (situé à moins de vingt minutes) et celui d'Espalion (à environ trois quarts d'heure), ville qui héberge aussi un établissement privé. On peut aussi penser que le sud du bassin de recrutement d'Entraygues devait être un peu soumis à l'influence des collèges de Marcillac-Vallon.
La nouvelle tombe en pleine campagne des cantonales, qui promettait déjà d'être assez animée, comme je l'ai écrit il y a peu. Du coup, à droite, on fait la gueule. La région est pourtant représentée par un conseiller général qui fait partie de la majorité départementale et le député de la circonscription, Yves Censi (qui a récemment succombé à la tentation africaine), est membre de l'UMP et spécialisé notamment dans les questions d'éducation. A la lecture de l'article publié par La Dépêche, on comprend à demi-mots qu'il a peut-être puisé dans sa réserve parlementaire pour aider le collège.
Cela n'a pas suffi.
On remarque toutefois que le président du Conseil général n'est pas présent. Il n'a peut-être pas envie d'être associé à une mauvaise nouvelle. Il semble actuellement plus préoccupé par le Salon de l'Agriculture, où l'Aveyron sera, comme de coutume, dignement représenté.
Du coup, on pourrait se demander si Jean-Claude Luche n'a pas lâché ses alliés en rase campagne. L'article de La Dépêche cite Yves Censi, qui déclare : "la vision n'a pas été partagée par tous les responsables ; une entreprise de dénigrement a été menée." Cela pourrait viser des personnes du canton qui n'ont pas voulu soutenir un établissement privé, même local. Cela pourrait tout aussi bien être une flèche à destination de Jean-Claude Luche, jugé insuffisamment combatif sur ce sujet. Il garde peut-être ses forces pour le collège privé de sa commune, Saint-Geniez-d'Olt : avec 72 élèves pour l'année 2010-2011 (contre 48 pour celui d'Entraygues-sur-Truyère), il n'est pas sorti d'affaire. (Le collège public de Saint-Geniez semble plus à l'abri, avec 94 élèves... mais c'est le moins rempli du département, comptant vingt élèves de moins que celui de Mur-de-Barrez !)
Comme quoi la politique nationale interfère bien avec ces élections locales...
15:25 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, élections cantonales
mercredi, 09 février 2011
Yves Censi, socialiste ivoirien ?
Décidément, on en apprend tous les jours. Voilà-t-y pas que trois députés UMP (dont un Aveyronnais) se sont fait taper sur les doigts pour avoir envisagé une petite virée en Côte-d'Ivoire, à l'invitation du "président" Laurent Gbagbo.
Il est intéressant de comparer les versions des faits rapportées par la presse locale, La Dépêche du Midi en l'occurence, et la presse nationale, Le Figaro. Le choix des journaux n'est pas neutre : le quotidien de Toulouse est réputé de gauche (on pourrait donc s'attendre à ce qu'il épingle la faute des députés UMP), alors que Le Figaro est sans doute l'organe le plus proche de l'UMP. Finalement, l'article le plus dur n'est pas celui que l'on croit...
Un site ivoirien confirme les informations publiées dans Le Figaro : c'est bien Laurent Gbagbo qui a invité les députés UMP et le programme de visites est centré sur le camp pro-Gbagbo. Ce voyage était donc une faute politique.
Au passage, on apprend qu'Yves Censi est un "spécialiste de l'Afrique". Ah bon ? Si je me fie à son profil, c'est un élu membre de la Commission des Finances, plutôt spécialisé dans les questions liées à l'enseignement (privé) et au monde rural. Mais qu'allait-il faire dans cette galère ? (Est-ce au titre de la francophonie ? Mmmm... Cela paraît un peu tiré par les cheveux.)
C'est d'autant plus étonnant que Laurent Gbagbo n'est a priori pas proche de l'UMP française. Il a plutôt des accointances avec le Parti socialiste. C'est un membre (encombrant) de l'Internationale socialiste (qui en compte d'autres). Si la direction du PS a pris ses distances avec l'ancien opposant à Félix Houphouët-Boigny, certains de ses cadres ont commis la faute que les députés UMP s'apprêtaient à imiter...
Y aurait-il des raisons sous-jacentes, inconnues du grand public, à ce projet de visite ?
11:29 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise, Politique étrangère | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, ps, france, ump, actualité, assemblée nationale
Matisse au secours de Soulages
C'est le nouvel argument à la mode des promoteurs du "machin" du Foirail : le succès du petit musée nordiste, pourtant décrié au départ, préfigurerait la réussite du projet Soulages. Cela fait plusieurs semaines qu'on nous bassine avec cela. Ce mardi, c'est Centre Presse qui s'est dévoué pour relayer cette propagande, dans un article annoncé en "une " sous le titre "Des raisons pour croire au musée Soulages".
Page 5, on pouvait lire un entretien entre Rui Dos Santos et la conservatrice du musée Matisse du Cateau Cambrésis, Dominique Szymusiak :
Pourtant, l'article commence bien. On ne nous cache pas que la question des frais de fonctionnement semble délicate, là-bas comme ici. On aimerait avoir des précisions chiffrées...
On en dispose pour la construction, grâce au site du Conseil général du Nord. La comparaison ne joue pas en faveur du projet ruthénois. Première surprise : à Cateau Cambrésis, c'est Henri Matisse qui a pris l'initiative de créer un espace muséal (en 1952) ; il a donc un peu payé de sa personne...
Deuxième mauvaise surprise : lorsqu'il a été décidé qu'un nouveau bâtiment devait accueillir le musée, c'est le Conseil général qui a pris en charge le projet. Vous allez me dire que c'est logique : cette commune ne comptant qu'environ 7 000 habitants, elle n'avait pas les reins assez solides pour assumer ce genre d'opération. Certes, mais elle fait partie de la communauté de communes du Caudrésis-Catésis, qui en compte 55 000 ! Cela ne vous rappelle pas une Communauté d'agglomération aveyronnaise ?
Donc, près de 45 % du coût de construction a été assumé par le Conseil général. Après, vous vous dites que c'est la Communauté de communes qui a dû casquer... Non ! Ils ont obtenu un financement européen pour près de 29 % ! Ensuite, l'Etat et la région Nord-Pas-de-Calais ont fourni chacun 13 %. La commune et la Communauté de communes ? RIEN ! Très bien pour eux, mais, par contraste, les élus du Grand Rodez (anciens comme actuels) paraissent s'être faits rouler dans la farine : chez nous, c'est la Communauté d'agglomération qui va assumer la plus grande part des coûts de construction, l'Etat, la région Midi-Pyrénées et le département de l'Aveyron contribuant chacun pour moins de 20 %. Cherchez l'Union européenne ! Le maire de Rodez semble avoir enfin compris qu'il fallait creuser de ce côté-là...
Au final, signalons que le musée Matisse a coûté moins de 12 millions d'euros, soit moins de la moitié (et peut-être le tiers...) de ce qu'il va falloir dépenser pour le "machin" du Foirail.
Après, il faut prendre en compte l'aura du peintre. N'en déplaise aux fans du chantre de l'outrenoir, la renommée de Henri Matisse est plus forte... et ses créations bien plus accessibles au grand public, comme on peut le constater en regardant certaines de ses oeuvres, visibles sur le site du musée de Nice qui lui est consacré.
Quant au nombre d'entrées, d'après la conservatrice, il tourne autour de 70 000 - 80 000 (plutôt 70 000 donc, dont 30 000 scolaires). A comparer avec les 100 000 visiteurs escomptés par les promoteurs du projet Soulages... Cela nous promet un beau déficit de plus !
Enfin, la conservatrice du musée Matisse évoque la question de l'accessibilité, signalant que la ville du Cateau Cambrésis se trouve plutôt à l'écart des axes majeurs et qu'il faut faire un détour pour s'y rendre. C'est un argument à relativiser sérieusement :
En effet, à moins d'une heure et demie (parfois beaucoup plus près) se trouvent plusieurs villes et donc des réservoirs de visiteurs potentiels. (Rappelons qu'en dépit de l'aura de tel ou tel artiste, ce sont d'abord les habitants d'une région qui font vivre les musées de province, pas les armadas de touristes asiatiques, mirage qui a déjà fait des dégâts dans l'Aveyron...)
Ajoutons que les routes sont plutôt rectilignes et le relief peu accidenté dans le Nord, ce qui n'est pas le cas en Aveyron... et la présence d'une RN 88 souvent embouteillée n'est qu'un inconvénient de plus.
Je termine par une remarque sur la photographie qui illustre l'article (et que je n'ai pas reproduite). On y voit les deux conservateurs chaudement vêtus, place d'Armes, à Rodez, devant la cathédrale. Je trouve culotté que, pour accompagner un papier consacré à un projet d'art contemporain, on fasse référence aux bâtisseurs du Moyen-Age et de la Renaissance ! Bonjour la cohérence !
00:10 Publié dans On se Soulages ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, culture, peinture, presse
dimanche, 06 février 2011
Règlements de comptes à Entraygues-sur-Truyère
Moi j'vous l'dis, ça va chier lors de ces élections cantonales !... Notamment dans le canton d'Entraygues-sur-Truyère, qui regroupe, outre la commune éponyme, Le Fel (Enguialès), Espeyrac, Golinhac et Saint-Hippolyte.
Le sortant, membre de la majorité départementale, est le maire du Fel Jean-François Albespy. En 2004, il était parvenu à écarter le conseiller général qui avait été élu en 1998, Pierre Laurens, notaire et conseiller municipal à Entraygues (et accessoirement fils de Jean Laurens [un homonyme de l'ancien président de la Chambre d'agriculture], qui fut maire de la commune de 1953 à 1989). Cela nous avait valu une belle primaire à droite au premier tour. Bien qu'arrivé deuxième, juste devant le candidat socialiste, Pierre Laurens s'était désisté pour le second tour, assurant une confortable victoire à J-F Albespy. Cela lui est peut-être resté en travers de la gorge... Du coup, en 2011, il remet le couvert et tente de prendre sa revanche. L'un des enjeux est le vote des électeurs de la commune d'Entraygues (qui regroupe environ la moitié de la population du canton). Cela explique peut-être le choix de Pierre Laurens pour sa suppléante... mais aussi celui de Jean-François Albespy, qui a choisi une jeune conseillère municipale d'Entraygues ! Si ce n'est pas du marquage à la culotte !
Rétrospectivement, je me demande si la crainte de devoir affronter une triangulaire n'explique pas l'obséquiosité dont le conseiller général sortant a fait preuve envers Jean-Claude Luche, notamment lors de la réunion consacrée (en novembre dernier) au renouvellement de la concession des barrages...
En face, le P.S. présente une femme, Béatrice Orozco, qui a pour suppléant un jeune homme nommé... Pierre Laurens ! Voilà qui va simplifier les choses ! Mieux encore : au conseil municipal d'Entraygues siège un certain Gérald Orozco, qui doit être de la famille de la candidate !
Curieusement, le candidat P.S. de 2004 ne retente pas sa chance. C'était Jacques Sérieys... dont le fils, Guilhem, est lui cette fois candidat, mais sous les couleurs du Front de Gauche. Signalons que le bonhomme est conseiller municipal... de Rodez (il siège aussi à l'assemblée du Grand Rodez). Il me semble d'ailleurs l'avoir croisé à plusieurs reprises dans mon quartier... donc dans le canton de Rodez-Est, où c'est un autre membre de son mouvement qui est candidat.
Alors, qu'est-ce que c'est que cette magouille ? Le jeune élu n'en est peut-être pas responsable. Je pense que le Front de Gauche a du mal à trouver des candidats dans certains cantons ruraux. Par contre, en ville, les militants et sympathisants sont plus nombreux. Du coup, comme G. Sérieys a des attaches du côté d'Entraygues, on a dû trouver pertinent de l'envoyer là-bas. Et puis, de toute façon, sans vouloir être méchant, que ce soit à Rodez ou dans le Nord, les candidats "mélenchonistes" n'ont à mon avis aucune chance d'être élus.
Il reste que c'est la deuxième fois en un an que les candidatures du Front de Gauche suivent une logique géographique toute particulière. Ainsi, à l'occasion des régionales 2010, on avait déjà assisté à un drôle de tour de bonneteau (sans doute le résultat de négociations secrètes entre le Parti socialiste et ses alliés).
Revenons au canton d'Entraygues. Ici comme ailleurs, les services publics sont au coeur de la campagne. Chacun prétend en être le meilleur défenseur... en toute cohérence avec ses prises de positions antérieures. Je suis ainsi tombé par hasard sur une liste de parrainages pour l'élection présidentielle de 2002. Alain Madelin, ancien ministre, néo-libéral pur et dur, était candidat. Regardez qui figurait dans sa liste de soutiens :
La présence de Jean Puech n'a rien d'étonnant. On y trouve aussi une brochette d'élus aveyronnais, qui apparaissent surreprésentés dans cet échantillon tiré au sort. (D'autres, plus veinards, ont apporté leur soutien sans que cela soit publié.) Parmi ces parrains, vous noterez la présence de Jean-Claude Luche (à l'époque maire de Saint-Geniez-d'Olt) et de Pierre Laurens, alors conseiller général.
D'accord, d'accord, figurer sur cette liste n'implique pas forcément d'adhérer totalement aux idées du candidat mais, tout de même, d'en être un peu proche, non ? (Il est aussi possible que la candidature Madelin ait été lancée -et soutenue- par ceux qui voulaient éviter qu'un trop grand nombre d'artisans et commerçants ne votent Le Pen...)
Et puis, depuis 2002, de l'eau a coulé sous les ponts et tous ces élus aveyronnais chantres du libéralisme extrême ont pris conscience que, ne serait-ce que par intérêt électoral, il était nécessaire de paraître vouloir adoucir la cure d'amaigrissement des services publics...
18:58 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
jeudi, 03 février 2011
Combat de titans à La Salvetat-Peyralès
Attention, attention ! Les prochaines élections cantonales vont être le théâtre d'affrontements sans merci !... et, pour lire ce billet dans le contexte approprié, il est souhaitable d'écouter en fond la musique du film Rocky !
Ca y est ? Vous y êtes ? Passons à la suite.
L'enjeu est le canton de La Salvetat-Peyralès, situé dans l'ouest du département :
Il est composé de cinq communes : Lescure-Jaoul, La Salvetat-Peyralès, Tayrac, Castelmary et Crespin.
Voici les deux candidats (principaux) en lice :
A ma gauche se trouve Catherine Ichard, soutenue par le Parti socialiste. A ma droite se trouve André At, vice-président du Conseil général, soutenu par l'UMP. Il est le sortant. Il est connu pour son caractère assez affirmé, que l'on peut percevoir jusque dans la formulation de ses voeux, exercice pourtant d'une banalité affligeante. Au détour d'une phrase, il déclare : "nul n'est condamné au nivellement par le bas et à l'assistanat". C'est là que l'on se rend compte qu'il a un profil moins lisse que certains de ses collègues UMP de la majorité départementale qui, bien que n'en pensant pas moins, n'oseraient pas, à moins de trois mois d'un scrutin important, s'exprimer publiquement ainsi.
A l'affrontement homme-femme s'ajoute donc l'opposition de styles et de parcours. Si les deux sont issus du monde agricole, André At est l'archétype de l'élu local traditionnel, notable enraciné dans son territoire, alors que Catherine Ichard incarne une nouvelle tendance, celle d'Aveyronnais qui ont quitté jeunes le département, ont vécu diverses expériences et reviennent, une fois adultes, refaire leur vie "au pays", par choix.
Les prémices de la campagne laissaient présager une opposition de programmes, Catherine Ichard, à l'image de toute la gauche aveyronnaise, pilonnant la majorité actuelle sur sa proximité avec le gouvernement Fillon, responsable de la disparition des services publics dans le monde rural. Du coup, à droite, on a changé son fusil d'épaule et on a entamé le refrain de la défense de la ruralité.
Récemment (le 27 janvier), dans Centre Presse, on a pu lire un article dans lequel André At joue semblable partition :
Il a par contre usé d'une formule à double tranchant, celle de "bouclier rural". On voit bien quelle est l'idée derrière, mais, dans la bouche d'un élu UMP, cela n'est pas sans évoquer le fumeux "bouclier fiscal", clé de voûte (décriée) de la politique économique sarkozyenne...
Le choix du suppléant est aussi révélateur de la "tactique". Quoi qu'on en dise, ce poste est, dans la très grande majorité des cas, décoratif, le numéro 2 ne jouant un rôle que lorsque le titulaire du mandat vient à démissionner (pour cause de cumul des mandats par exemple, comme cela est arrivé à Rodez-Ouest, où le maire et nouveau conseiller régional Christian Teyssèdre a cédé la place à Nicole Laromiguière). Voir l'article L221 du code électoral.
La suppléante d'André At (l'article L210-1 du code électoral contraint à désigner une personne de sexe différent) est, ô surprise, agricultrice (comme Catherine Ichard), sur la commune de La Salvetat-Peyralès (comme Catherine Ichard), André At étant lui maire de Crespin.
De son côté, la candidate soutenue par le Parti socialiste a dû choisir un homme pour suppléant. Au départ, La Dépêche du Midi (très au fait des informations touchant l'ouest du département) croyait que ce serait François Saurel, maire de Lescure-Jaoul depuis 1995. Ce sera finalement Michel Lacassagne, qui a l'inconvénient de travailler à Villefranche-de-Rouergue... mais qui est pompier volontaire au centre de secours local, ce qui compense largement !
Quelle sera la clé du scrutin ? Je n'en sais trop rien. J'ai l'impression que ce n'est pas autour d'André At mais de sa rivale que cela va se jouer. En gros, le conseiller général sortant est connu, il a ses partisans et ses détracteurs (qui ne voient pas d'un bon oeil tous les travaux routiers réalisés sur le canton). La question est de savoir quel est le degré d'implantation de Catherine Ichard (qui s'est réinstallée en 2002) et quelle sera l'attitude des électeurs de la commune de La Salvetat-Peyralès, de loin la plus peuplée du canton.
22:52 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (37) | Tags : politique
mercredi, 02 février 2011
Quelques quatrains anti-Soulages
Cette fois-ci, cela ne vient pas de moi. J'ai trouvé cet "essai poétique" dans le Bulletin d'Espalion du 28 janvier, page 3, signé "J.M." :
Ce n'est pas très argumenté et je reconnais que le coup de la misère dans le monde n'est pas d'une grande subtilité. Ce sont les autres investissements possibles qu'il aurait fallu placer en regard de ce projet dispendieux et, à mon avis, inutile. Mais, bon, il est toujours agréable de lire quelque chose qui pourfend la "pensée unique aveyronnaise".
23:19 Publié dans On se Soulages ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, culture, art, peinture
samedi, 29 janvier 2011
Arrietty, le petit monde des chapardeurs
C'est la nouvelle production du studio Ghibli, qui a créé tant de merveilles (dernièrement sorties en France : Nausicaä, de la vallée du vent et Ponyo sur la falaise ; mais on se souvient aussi de Princesse Mononoke et du Voyage de Chihiro, entre autres).
Cette fois-ci, Hayao Miyazaki, s'il est à l'origine du film, n'en a pas assuré la réalisation. Mais je rassure les amateurs : c'est toujours aussi réussi techniquement, avec des images parfois somptueuses.
Les petits bonshommes sont à la mode. Je pense que c'est un phénomène de civilisation. Les humains se voient aujourd'hui comme les maîtres de la planète (qu'ils sont en train de bousiller grave). De là peut se comprendre une certaine fascination pour les géants d'autres époques (les dinosaures), d'autres civilisations (les extraterrestres)... ou, à l'inverse, pour les petits personnages, porteurs de leçons.
Ici, les héros sont les membres d'une famille de chapardeurs : papa Chapardeur (un super bricoleur, très costaud physiquement), maman Chapardeur (qui ne chaparde pas, mais cuisine... ouais, pas terrible la répartition des tâches au sein du couple) et enfin Arrietty, fifille qui apprend à chaparder. Elle est évidemment intrépide.
La première partie du film nous fait découvrir le dédale de couloirs secrets dans lequel évoluent ces personnages, qui vivent sous le plancher mais se déplacent entre les murs, dans les meubles et partout où un petit espace leur permet de se faufiler. Il déploient des trésors d'ingéniosité pour vivre au quotidien et échapper au regard des humains...
... jusqu'au jour où arrive un garçon très malade, qu'Arrietty va prendre en affection. Mais il faut éviter les manoeuvres de la servante, qui traque toutes les bébêtes qui circulent dans la maison !
C'est un peu naïf, mais c'est frais et bien fichu. Et puis on ne nous bassine pas avec la "modernité". Dans cette maison, on ne regarde pas la télévision, n'a pas d'ordinateur et le seul téléphone est une antiquité (qui fonctionne toutefois). Le garçon n'est pas accro à une console de jeux vidéo... il lit ! Arrietty elle est avide de découvrir le monde.
Au niveau de l'animation (vraiment superbe, je le répète), on note, comme toujours dans les productions Ghibli, le grand soin porté aux animaux, au premier rang desquels on trouve le chat, un gros poussah très affectueux avec le garçon malade, mais hostile aux chapardeurs. Il y a aussi des insectes, des oiseaux et des poissons (avec une scène magnifique vers la fin).
La musique (plutôt jolie) est par contre un peu trop présente. On aurait pu aussi nous épargner certaines chansons (différentes, il me semble, dans la version française, celle que j'ai vue). Autre point faible : les dialogues, parfois excessivement explicites... mais on vise un public d'enfants, ne l'oublions pas.
16:21 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema, film, cinéma
vendredi, 28 janvier 2011
C'est la folie dans le canton de Rodez-Est !
Ce canton est réputé être le plus à droite de l'agglomération ruthénoise. Pourtant, en 2004, il fut conquis par le socialiste Stéphane Bultel, un peu aidé il est vrai par les divisions de la droite locale.
Sept ans plus tard, la situation semble s'être inversée. Les socialistes et leurs alliés ont triomphé sur le Piton : Christian Teyssèdre tient la mairie, Ludovic Mouly la Communauté d'agglomération et les dernières consultations électorales ont placé la gauche en tête au niveau du département. Mais celle-ci ne cesse de se chamailler.
Du coup, le sortant Stéphane Bultel a la partie un peu plus compliquée qu'en 2004. Il a déjà deux concurrents "à gauche" : Emmanuel Liraud pour le Front de Gauche (en 2004, Françoise Toledano représentait le Parti communiste) et Emily Teyssèdre-Jullian (en tandem avec le Vert Bruno Berardi, qui n'avait pas atteint 9% en 2004), élue du Monastère, qui a déjà été candidate aux européennes de 2009 pour le compte du Modem (tendance Cap21). Stéphane Bultel aura-t-il un-e candidat-e du PRG dans les pattes comme en 2004 ? Mystère. Pas de nouvelles non plus du NPA pour l'instant.
A droite, Bernard Saules pensait avoir réussi à faire le vide autour de lui. Il est, à l'heure actuelle, le seul candidat affilié à la majorité départementale. Aucun divers droite à l'horizon (pour l'instant). On n'entend pas plus parler du FN, mais il serait étonnant qu'il ne soit pas représenté.
Reste la candidature surprise, celle de Gérard Galtier, oui, le principal rédacteur du Nouvel Hebdo. Il a annoncé sa candidature dans le numéro 160 de vendredi 28 janvier. Il ne se réclame que du "Parti d'en Rire".
D'abord, pourquoi sur ce canton-là ? Est-ce parce qu'il y habite ? Est-ce en raison de la personnalité des autres candidats ? Qu'en pensent les autres rédacteurs du Nouvel Hebdo ? Peut-être certains d'entre eux ne voient-ils pas d'un bon oeil cette candidature, alors que Bernard Saules a jusqu'à présent eu plutôt bonne presse.
Je pense que c'est la configuration du second tour (si second tour il y a) qui nous éclairera. Si c'est un face-à-face Bultel-Saules, on observera les consignes de vote données par chacun. S'il y a triangulaire (au premier tour, il faudra obtenir 12,5% des inscrits pour pouvoir se maintenir au second) deux possibilités sont à envisager :
- soit Bernard Saules se retrouve face à Stéphane Bultel et Emily Teyssèdre-Jullian (celle-ci devant récolter, en cas d'un taux de participation de 70%, environ 18% des suffrages exprimés... et même davantage si l'on tient compte des bulletins blancs et nuls... pas facile) et dans ce cas, ce sont les électeurs des autres candidats (ainsi que les abstentionnistes du premier tour) qui feront la différence
- soit Stéphane Bultel affronte Bernard Saules et Gérard Galtier (si sa candidature prend) et là, tout est possible.
On peut aussi imaginer une quadrangulaire, opposant Bultel, Teyssèdre-Jullian, Saules et Galtier. Pour en arriver là, il faudrait qu'au premier tour, les votes soient répartis de manière très équilbrée entre les quatre candidats (et que les autres ne récoltent que des miettes), ou que la participation, très forte, permette aux "candidats secondaires" d'atteindre les fameux 12,5 % des inscrits.
J'en termine là en sachant bien que je n'ai pas du tout abordé les programmes. Ce sera pour une prochaine fois, quand la liste définitive des candidats sera connue.
19:37 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, 2011
jeudi, 27 janvier 2011
Le monde d'Albert Kahn
La chaîne de télévision Arte vient de rediffuser une passionnante série documentaire, Le monde d'Albert Kahn, consacrée notamment aux photographies (en couleurs !) prises dans la première moitié du XXe siècle, par des opérateurs payés par un riche mécène français. (Précisons que c'est la chaîne britannique BBC, et pas un média hexagonal, qui a produit la chose...)
Cette série est découpée en neuf parties d'environ 45 minutes. On y trouve des perles. Ainsi, le cinquième épisode, qui traite de la vie des civils français pendant la première guerre mondiale, nous permet de découvrir les rues de Paris comme on les a peu vues. La place des Pyramides (où se trouve la célèbre statue de Jeanne d'Arc de Fremiet) est ainsi montrée à deux occasions. On sera étonné d'apprendre que la Croix rouge américaine y avait installé ses locaux :
On est moins surpris qu'elle soit le théâtre de manifestations de liesse après la signature de l'Armistice du 11 novembre 1918, les drapeaux états-uniens et français étant associés, sur la statue même :
Ceci dit, je ne la trouve pas si emballante que cela, cette statue. Tout chauvinisme mis à part, je pense que la plus belle représentation de la Pucelle en armes se trouve dans un charmant petit village aveyronnais, Sainte-Eulalie-d'Olt :
On peut la voir à côté de la chapelle, au niveau du monument aux morts. Je suis bien conscient qu'il y a peu de chances qu'elle soit fidèle à l'original (je suis d'avis que le sculpteur a préféré s'inspirer des formes d'un "petit canon" de son époque plutôt que de la plastique supposée de la véritable Jeanne...), mais Dieu qu'elle est belle !
Un autre intérêt de la série est de montrer les progrès de la photographie et de la cinématographie de l'Entre-deux-guerres. Dans le sixième volet, on peut voir de stupéfiantes images tournées à l'aide d'une caméra associée à un microscope :
Autre innovation : la vision de l'éclosion des fleurs en accéléré :
Si vous êtes aveyronnais, ou si vous avez une solide culture cinéphilique, ces deux éléments doivent évoquer ce qui est sans doute le premier documentaire-fiction de l'histoire : Farrebique, de Georges Rouquier. Et donc, 20 ans avant ce fabuleux film, les opérateurs travaillant pour Albert Kahn ont joué un rôle pionnier.
Signalons, pour terminer, qu'un site internet est dédié à l'univers d'Albert Kahn, qui ne se limite pas aux photographies et aux films.
22:28 Publié dans Histoire, Jeanne d'Arc, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, médias, photographie, video, photos
lundi, 24 janvier 2011
Madame Ladroite, Service Public et les élections cantonales
Madame Ladroite, fière de son royaume,
Vieille souveraine de son département,
Voyait jusque-là sans aucun désagrément
Service Public souffrir d'horrible Sarkome.
Dans les campagnes de sa généralité,
Montaient les plaintes de ses fidèles sujets.
Adieu Trésor Public, tribunaux, hôpitaux !
Adieu maternités, écoles et préaux !
Deux-mille-huit vit les élections sénatoriales.
Et les anciens vassaux, lassés qu'on les exploite,
Sonnèrent des barons de Madame Ladroite
L'humiliante retraite, gifle magistrale.
Très sonnée, Madame Ladroite se dépense,
Adapte son discours en vue des cantonales.
De Service Public elle défend l'existence,
Tandis qu'à Paris ses amis tuent le cheval.
Vérité en deçà de ce Massif Central
Erreur au-delà et, sans la moindre pudeur,
On tente de troubler l'esprit de l'électeur.
Henri-Blaise de La Fontaine
20:09 Publié dans Bouts rimés, Politique, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, poésie
dimanche, 23 janvier 2011
Des communes bien gérées ?
La nouvelle avait produit un petit effet dans le landernau grand-ruthénois. D'après le classement publié par le magazine Challenges, Rodez et Onet-le-Château font partie des communes urbaines les mieux gérées de France, puisqu'elles figurent dans la liste des 42 qui obtiennent la meilleure évaluation : trois étoiles.
Attention toutefois : seul le nombre d'étoiles classe les communes ; ensuite, à l'intérieur de chaque catégorie, elles sont disposées par ordre alphabétique.
Les étoiles correspondent à des notes, établies selon des critères en apparence précis :
- les charges courantes rapportées aux recettes réelles de fonctionnement
- le stock de la dette rapporté aux recettes de fonctionnement
- la charge annuelle de la dette (capital et intérêts) rapportée aux recettes de fonctionnement
- la mesure de l'écart entre les prévisions budgétaires et les réalisations
- la mesure de l'impact de la fiscalité directe votée par la collectivité
Ce sont donc des critères essentiellement quantitatifs, avec une part de qualitatif. Comparons les résultats détaillés des deux communes :
En terme de "rigidité", Rodez est mieux notée qu'Onet. Ses charges courantes sont estimées moins fortes par rapport aux recettes de fonctionnement. Cela pourrait expliquer pourquoi le maire d'Onet a annoncé vouloir augmenter les impôts. Ceci dit, avec deux étoiles, il a encore de la marge. Mais peut-être y va-t-il franco en 2011 pour pouvoir alléger la pression fiscale autour de 2013-2014, avant les élections...
L'endettement est plus élevé à Rodez (c'est le critère de "solvabilité" qui permet de s'en rendre compte), ce que reconnaît Christian Teyssèdre. Dans ce domaine, il gère un "héritage", celui de l'équipe précédente.
Cela se vérifie donc au niveau du critère du "service" (de la dette). Si la commune est endettée, elle a les moyens (pour l'instant) de régler ses comptes. Dans quelle mesure la réalisation des chantiers entrepris (en particulier le surcoût occasionné par la construction du musée Soulages) ne va-t-elle pas dégrader la situation financière de Rodez ?
En termes de "fiscalité" et de "réalisation", les deux communes sont au même niveau. Le sous-entendu est qu'elles disposent encore de marges de manoeuvre... ce que les contribuables locaux seront ravis d'apprendre (en gros, elles peuvent encore se permettre d'alourdir la pression fiscale).
C'est bien beau, tout ça, mais si on comparait avec une municipalité de droite, de préférence aveyronnaise ? J'en ai trouvé une dans le classement : Villefranche-de-Rouergue, notée une étoile (page 15).
La commune gérée par Serge Roques souffre ainsi de trop grandes charges de fonctionnement par rapport à ses recettes réelles. La charge annuelle de la dette semble aussi très importante pour une commune de cette taille.
C'est curieux tout de même : quand l'étude de Challenges a été publiée, on a beaucoup commenté les résultats de Rodez et Onet-le-Château (peut-être parce que les maires en ont causé les premiers) ; on a peu (pas) commenté l'intérieur du classement, où l'on peut trouver, notées à une étoile, les communes de Castres et Lavaur (gérées par deux élus UMP qui font régulièrement parler d'eux), mais aussi celle de Millau (pan sur la gauche aussi, tiens !) et, plus bas encore, Cahors dont la situation financière semble inquiétante.
14:39 Publié dans Economie, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, économie
samedi, 22 janvier 2011
Groland en pleine forme
A cause de ce satané football, on avait été privé d'émission la semaine dernière. La fine équipe nous est revenue pleine d'allant.
Dans la première partie de l'émission, on a droit à une satire de la position française pendant la révolution de Tunisie. Elle est suivie d'une séquence fort réjouissante, qui s'appuie sur des poupées gigognes grolandaises... à l'effigie des présidents de la Ve République :
De droite à gauche, on a successivement Charles de Gaulle (1), Georges Pompidou (2), Valéry Giscard d'Estaing (3), François Mitterrand (4) et Jacques Chirac (5). C'est alors que Jules-Edouard Moustic se rend compte qu'il en manque un, qu'il finit par trouver :
Le "petit dernier" se retrouve à l'extrême-gauche (!) de l'écran. On reconnaît bien là l'esprit moqueur de l'équipe de Groland. En effet, d'habitude, c'est la personnalité la plus ancienne qui est la plus petite, au coeur de la poupée. C'est le cas des matriochkas russes, comme celles dont j'ai fait l'acquisition il y a bientôt quatre ans.
C'est aussi le cas des poupées russes fabriquées de nos jours et consacrées aux président français. L'ancienne version (vendue environ 40 euros), qui court de Charles de Gaulle à Jacques Chirac, représentait ce dernier en grand et le premier en tout petit. (Ironie de l'affaire : leur importance historique a été exactement l'inverse.)
La dernière version (vendue moins cher !) court de Georges Pompidou à Nicolas Sarkozy, ce dernier figurant sur la poupée englobant toutes les autres. On comprend que les auteurs de Groland.con aient tenu à inverser la règle !
La deuxième partie de l'émission pète le feu ! On découvre une nouvelle journaliste de l'équipe, Marine Kuntz, digne fille de Francis... On assiste à une vague d'arrestations gigantesque... fondée sur un fichier de délinquants très spécial... Ensuite, c'est au tour de Frankiki d'illustrer les difficultés des jeunes sur le marché du travail. Le reportage suivant (co-réalisé par "Jean Dutourd"...) nous présente un chef d'entreprise qui ne se laisse pas facilement décontenancer et dont les employés participent de manière active à la survie de la boîte...
Ajoutez à cela quelques "brèves" savoureuses et vous avez une idée du coktail explosif de cru du 22 janvier 2011.
22:07 Publié dans Politique, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, médias, humour, internet, télévision
Le musée Soulages et les finances ruthénoises
C'est dans Le Ruthénois de cette semaine (le numéro 47) que j'ai trouvé l'information. Elle est noyée dans un article consacré aux voeux du maire de Rodez, Christian Teyssèdre. Mais, au moins, elle figure dans le comtpe-rendu, alors que je ne l'ai pas lue dans les autres journaux aveyronnais. Voici un extrait de l'article "Les voeux de Christian Teyssèdre à ses administrés" :
Deux éléments sont à relever. Tout d'abord, le maire de Rodez semble avoir compris que l'estimation du coût de la construction du musée à 25 millions d'euros n'est pas définitive et que, ainsi que le maire d'Onet-le-Château l'a déjà laissé entendre, il va falloir "cracher au bassinet". Et à qui incombera la tâche de compléter le financement ? Ben pas à l'Etat ni à la région, pas plus au Conseil général. C'est la Communauté d'agglomération du Grand Rodez ainsi que le chef-lieu départemental qui risquent de devoir gérer la "douloureuse" (entre cinq et dix millions supplémentaires...). Du coup, le maire de Rodez déclare : "Il est maintenant nécessaire d'obtenir tous ensemble une subvention européenne." C'est, indirectement, un bel aveu. Ceci dit, les contribuables ruthénois ne pourront que se réjouir si Christian Teyssèdre arrive à obtenir le financement de l'Union européenne.
La deuxième information importante concerne les coûts de fonctionnement des musées ruthénois, qui seront donc au nombre de trois. L'engagement est pris de limiter ces coûts à 1,6 million d'euros, alors que, ces dernières semaines, cette même estimation circulait... mais pour le seul musée Soulages. On parlait de 3 millions d'euros pour les trois. Cela nous ferait donc une économie de près de 50 % ! Si l'on suit les propos du maire, c'est sur les bâtiments et le personnel que la réduction des coûts risque de porter. Affaire à suivre...
En attendant que le musée soit achevé, la propagande continue. Ainsi, le projet d'associer les élèves de deux écoles ruthénoises est entré en phase de réalisation. Bon courage aux gamins... Les adultes ne sont pas négligés non plus. Ces jours-ci, c'est la commune de Druelle qui fait l'objet de toutes les attentions. Et c'est là que cela devient comique. La Dépêche du Midi et Le Ruthénois ont, grosso modo, publié le même article, illustré par la même photographie montrant Ludovic Mouly en pleine concentration (Le Ruthénois en a ajouté une seconde).
Premier gag : les deux articles reprennent les propos du président de la Communauté d'agglomération affirmant que, "contrairement aux rumeurs, il n'y avait aucune surenchère sur ce projet." J'ai peut-être mal compris, mais cela me paraît en contradiction avec ce que les lecteurs du journal ont pu voir quatre pages auparavant, venant du maire de Rodez.
Deuxième gag : les légendes de la photographie. Voici celle de La Dépêche :
Et voici celle du Ruthénois :
La nuance n'est pas la même. Ainsi, la rédaction du Ruthénois semble avoir voulu montrer l'intérêt manifesté par la population... alors qu'une assistance d'environ 100 personnes, pour une conférence largement annoncée, dans un bassin de 60 000 habitants, n'a rien d'exceptionnel.
Bon, j'arrête d'être méchant avec Le Ruthénois, dont le dernier numéro est très intéressant. Il contient une entrevue avec Jean-Claude Luche, à comparer avec celle de Christian Teyssèdre publiée par le magazine A l'oeil, devenu mensuel. Toujours dans l'hebdomadaire du Piton, on lira avec profit le deuxième volet d'une nouvelle rubrique, consacrée aux châteaux de l'agglomération, en liaison avec la publication d'un livre de Gérard Astorg.
19:18 Publié dans On se Soulages ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, culture, arts, presse, médias
Trop de flatterie tue la flatterie
Je sens que je vais m'intéresser de plus en plus à la campagne des élections cantonales. En Aveyron, elle promet d'atteindre des sommets de franchise et d'honnêteté ! Aujourd'hui, je vais l'aborder par un côté très anecdotique : une tribune publiée par un conseiller général dans un hebdomadaire aveyronnais.
L'hebdomadaire en question est le Bulletin d'Espalion, vénérable journal dédié aux informations locales, les quelques nouvelles nationales et internationales lui étant fournies par une agence de presse, la même dont sont clients Le Ruthénois et Le Progrès St-Affricain. Signalons que la neutralité affichée par le Bulletin masque difficilement un net penchant en faveur de la majorité départementale conduite par Jean-Claude Luche.
Cela nous amène tout naturellement à une tribune publiée par l'un des vice-présidents du Conseil général, Jean-Michel Lalle (qui est aussi maire de Rodelle et président de la Communauté de communes de Bozouls) , intitulée "Bravo... continuons" :
L'auteur est un prof à la retraite (étrange comme l'enseignement peut constituer un vivier d'élus UMP dans l'Aveyron, de l'ancien président du Conseil général Jean Puech au député Alain Marc en passant donc par Jean-Michel Lalle). Il dispose donc sans doute d'une indéniable expérience en matière de "fayotage", qu'il met ici en pratique.
La raison de cette tribune est le supposé succès rencontré par Jean-Claude Luche dans sa politique routière. La future création du "barreau de Saint-Mayme" va contribuer à rapprocher le Nord Aveyron de Rodez, notamment le canton de Bozouls, dont l'élu n'est autre que M. Lalle.
Admirons la prose de l'ancien prof, qui remercie "Jean-Claude Luche, pour sa détermination et son volontarisme sur ce dossier. Sans lui, rien n'eût été possible." La deuxième couche arrive à la fin : "Avec pragmatisme, à l'écoute de tous, sachant réunir tout le monde avec une énergie positive, Jean-Claude Luche a fait en sorte que ce qui était souhaitable et du domaine de l'utopie soit devenu à la fois possible et réalité." Là, on se dit que le conseiller général a peut-être abusé d'une substance illicite. En effet, il qualifie le projet routier d'utopie (à mettre sur le même plan, sans doute, que la construction de la Tour Eiffel ou l'invention d'Internet) et considère que les travaux sont déjà quasi terminés... alors que le début du chantier n'est prévu que pour 2012... si tout va bien. Poussé par l'enthousiasme, Jean-Michel Lalle s'emmêle un peu les stylos quand il évoque la présidence de Jean-Claude Luche, qu'il fait remonter à 2007... alors que Jean Puech n'a officiellement passé la main qu'en février 2008, son successeur ayant encore dû patienter un bon mois (et s'extirper du panier de crabes de la droite locale). Du coup, ce n'est pas un bilan de quatre ans qu'il aurait fallu saluer, mais d'un peu moins de trois ans.
Et puis, et puis... emporté par son élan, Jean-Michel Lalle semble attribuer à Jean-Claude Luche (la rédaction de la phrase est volontairement ambiguë) une action dont le mérite revient en fait à la majorité socialo-communiste du Conseil régional de Midi-Pyrénées et du Conseil général du Tarn : la progression des travaux sur la RN 88, entre Albi et Rodez, notamment au niveau de Tanus.
Au-delà de la flatterie, il s'agit d'une manifestation d'autosatisfaction de la majorité départementale (d'où le titre de la tribune). Tout le monde a compris que la majorité départementale est déjà en campagne et qu'elle fait feu de tout bois. (Jean-Michel Lalle n'en est d'ailleurs pas à sa première salve. Il vient tout juste de "flinguer" deux conseillers généraux d'opposition, Stéphane Bultel et Anne Gaben-Toutan.)
01:25 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
vendredi, 21 janvier 2011
Les maux de la presse française
On a coutume de dire que la chute des ventes de la plupart des journaux est liée à la baisse de la qualité rédactionnelle ainsi qu'à la concurrence des gratuits (20minutes, Metro, Direct), qui captent, outre des lecteurs, des annonceurs publicitaires. A cela il faut ajouter les sites internet d'information. Certains journaux ont toutefois compris qu'il était stupide de mettre en ligne l'intégralité de la version papier (du moins gratuitement).
Ce n'est qu'un aspect du problème. Ici comme ailleurs, les coûts de production ne sont pas à négliger. Ainsi, au Monde, un peu moins de 25 % du budget est consacré à l'équipe journalistique. Mais alors, qu'est-ce qui peut pomper la majorité des fonds ? Les coûts de fabrication et de distribution. L'imprimerie du Monde connaît des difficultés et le quotidien, comme la majorité des organes de presse français, est confronté au quasi-monopole de diffusion de Presstalis (les anciennes NMPP), contrôlée à 49 % par Lagardère, mais surtout noyautée par un groupe d'employés récalcitrants, très portés sur la grève et le blocage.
On en a encore eu une illustration à la fin de 2010. La diffusion des journaux parisiens (à l'exception de Marianne, distribué par les MLP) a été bloquée (alors qu'en province, les abonnés ont pu recevoir leur exemplaire). A cette occasion, l'hebdomadaire Challenges a publié, en date du 22 décembre 2010, un excellent article qui n'a pas eu le retentissement qu'il méritait.
Qu'y apprend-on ? Que les employés de la filiale parisienne de Presstalis gagnent en moyenne 4 500 - 5 000 euros par mois !... et, tenez-vous bien, pour un travail de 32 heures par semaine... durant 42 semaines, ces forçats bénéficiant de 10 semaines de congés payés ! Et l'on s'étonne après qu'avec de telles charges la presse ne puisse se passer des aides de l'Etat ! (Au passage, ami jeune, si tu as envie d'un boulot kiffant, valorisant, super bien payé et pas trop fatigant, c'est le moment d'envisager une reconversion !)
Tout n'est pas nouveau dans cet article. Je me rappelle d'un entretien diffusé dans le journal de 13 heures de France Inter, il y a quelques années de cela (à l'occasion d'un autre mouvement d'humeur de ces prolétaires méritants). L'invité, membre du Syndicat du Livre (qui, soyons honnête, n'est pas toujours responsable du merdier), avait reconnu que les employés avaient des conditions de travail "très correctes". Il me semble même qu'il avait dit combien il gagnait (autour de 3 500 - 4 000 euros par mois, si je me souviens bien).
Des gisements d'économies existent aussi au sein même des journaux. Ainsi, les récents chamboulements survenus à la tête du Monde ont favorisé la sortie d'informations jusque-là restées confidentielles. Très confraternellement, c'est Le Point qui, dans un article fouillé, s'est fait un plaisir de révéler le poids pris par les services administratifs du "quotidien de référence" (qui en reste une, quoi qu'en disent les mauvaises langues) : entre les inutiles payés 100 000 euros par an et les voitures de fonction avec chauffeur (plus de 40 au total), on voit qu'il y a de quoi récupérer de la "maille"...
Même si ces problèmes ne doivent pas occulter la trop faible indépendance éditoriale de notre presse et la carence du travail d'enquête approfondi, on oublie trop souvent que les journaux sont d'abord des entreprises.
21:38 Publié dans Economie, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : société, france, presse, journalisme
jeudi, 20 janvier 2011
L'ombre de Jean Puech plane...
... sur le barreau de Saint-Mayme ! Ce projet, mis en avant par l'actuel président du Conseil général de l'Aveyron, Jean-Claude Luche (et sur l'opportunité duquel j'ai émis des réserves), n'est pas si neuf que cela.
C'est le conseiller général socialiste Stéphane Bultel qui a mis le doigt dessus, au cours d'un entretien accordé à la radio locale Totem, le 12 janvier dernier, dans l'émission Le Grand Réveil. On peut accéder à cet entretien à partir du site du groupe socialiste au Conseil général.
D'après Stéphane Bultel, le "barreau" était dans les cartons depuis fin 2004, à l'époque où Jean Puech présidait le Conseil général. L'achèvement aurait été programmé pour 2011... alors que le projet qui fait l'actualité ne doit connaître un début de réalisation qu'en 2012.
Dubitatif, après avoir écouté l'entretien, je me suis mis à fouiller dans les anciens numéros du magazine édité par le Conseil général. A l'époque, il s'appelait Grand Aveyron. Le numéro 85, de décembre 2004, porte un titre ronflant en première page : "ROUTES le plan du Conseil général pour les dix ans à venir". On n'en apprend pas beaucoup plus pages 6-7. Ah, si : le vice-président Pierre Raynal (qui s'exprime évidemment au nom de Jean Puech) précise que le Conseil général a proposé (je rappelle que ces propos ont été tenus en 2004) aux services de l'Etat "de réaliser le tronçon Rodez-Laissac sous maîtrise d'ouvrage déléguée". Cela ne vous rappelle rien ?
Il a fallu attendre avril 2005 et le numéro 89 pour obtenir plus de détails. Voici ce que l'on peut lire (notamment) page 11, sous le titre "Accentuer l'ouverture du Nord-Aveyron" :
5 à 6 ans avant les annonces fracassantes qui ont suscité l'enthousiasme des médias, tout était déjà dit (ou presque : le projet a été retouché). Alors, pourquoi ce retard ? Est-ce, ainsi que l'affirme Stéphane Bultel, parce qu'il n'y a là qu'effet d'annonce ? C'est possible, mais je pense que des conflits de personnes ont fortement pesé.
Comme dans d'autres domaines, l'analyse de Jean-Louis Chauzy peut nous être d'une grande utilité. En décembre 2004, il était déjà président du C.E.S.R. et il portait un regard sans concession sur les rivalités puériles dont l'Aveyron était le théâtre.
Je pense que l'hostilité qui régnait entre le président du Conseil général (et sénateur) Jean Puech et Marc Censi, maire de Rodez et président du District (puis de la Communauté d'agglomération), a considérablement retardé le désenclavement routier du département. Sinon, comment comprendre autrement que la route qui mène de Rodez à Villefranche-de-Rouergue ait pu jouir d'autant d'attentions du Conseil général (dont le président était accessoirement élu de Rignac, une commune située sur le trajet de l'axe routier... modeste bourgade qui a d'ailleurs fini par bénéficier d'une déviation !) ?
Cela s'est fait évidemment au détriment du contournement de Rodez et de son prolongement vers Sévérac-le-Château. Il me semble que, contrairement à ce qu'affirme Stéphane Bultel dans l'entretien radiophonique, la majorité conduite par Jean Puech puis par Jean-Claude Luche a bien mis en oeuvre une partie de l'ambitieux programme routier annoncé en 2004-2005, mais en suivant un calendrier qui, peut-être, n'a négligé ni les affinités locales ni les échéances électorales...
18:05 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
lundi, 17 janvier 2011
Le "barreau" de Saint-Mayme (le retour)
Ca y est ! Cela va se faire ! Les choses semblent s'accélérer depuis octobre 2010. Et la presse locale de se réjouir et de tresser des couronnes de louanges au président du Conseil général Jean-Claude Luche (on félicite un peu moins le maire d'Onet-le-Château, Fabrice Geniez et on profite de l'occasion pour parler un peu positivement du président de la Communauté d'agglomération, Ludovic Mouly).
Qu'en est-il exactement ?
Il faut tenir compte de plusieurs éléments : la route nationale 88, la rocade de Rodez et le projet de grand contournement :
Sur le plan, j'ai surligné à grands traits, en noir, le trajet de la RN 88, rocade de Rodez incluse. En vert, j'ai ajouté le projet de tracé du fameux barreau, tel qu'on a pu le voir dans Centre Presse et La Dépêche du Midi.
Quel sera l'intérêt du barreau ? Il va "soulager" la liaison Lioujas-Sébazac-Concourès-Onet-le-Château, déviant sur la portion la plus orientale de la rocade ruthénoise une partie du flux qui passe actuellement par les ronds-points de La Roque et de Saint-Marc. Il va donc surtout faciliter la vie des habitants du Nord Aveyron (qui votent -jusqu'à présent- assez massivement pour la majorité départementale...) et d'une partie des automobilistes parcourant le Grand Rodez. Il pourrait même contribuer à calmer les aigreurs de certains habitants du quartier de la Vieille Gare, à Onet, qui en ont marre de se trouver sur un intinéraire de délestage improvisé par des automobilistes circulant entre Rodez et Sébazac.
Par contre, je prédis un gros problème de transit au niveau du rond-point (ou de l'échangeur) qu'il faudra construire sur la dernière partie de la rocade, avant La Roquette. Le flux descendant de Lioujas va y rencontrer le flot de véhicules circulant entre Rodez et Sévérac. Quid de la transformation du paysage, de la protection de l'environnement ? Cette partie de l'agglomération est encore verdoyante... et sert accessoirement d'éponge en cas de pluies abondantes (c'est toujours autant qu'on ne retrouve pas sur la route). De nombreuses incertitudes pèsent sur les aménagements, le financement et la gestion des différentes parties du projet, inquiétudes dont se fait l'écho le blog de l'opposition (de droite) castonétoise, qui soutient néanmoins l'initiative.
L'habileté de J-C Luche est de raccorder le "barreau" au projet de grand contournement de Rodez (grossièrement dessiné en tirets rouges sur le plan). Il ferait avancer le doublement de la RN 88, un axe important du territoire, puisqu'il relie Toulouse à Lyon, par le Massif Central. Cela voudrait donc dire que le rond-point (ou échangeur) du Causse-Comtal (situé légèrement au sud de Concourès sur le plan) deviendrait un pôle majeur de la circulation (auto)routière aveyronnaise. Des études d'impact ont-elles été engagées ? Mystère.
Reste que si les portions en tireté ne sont pas réalisées à moyen terme, le "barreau" n'aura rien réglé, juste donné du travail à des entreprises du BTP (ce qui n'est pas à négliger) et très provisoirement soulagé un secteur limité de l'agglomération ruthénoise, peut-être au détriment de l'environnement local.
Du coup, il y a de mauvais esprits pour penser que J-C Luche a magistralement "enfumé" son monde (de la presse quotidienne, à l'exception peut-être de La Dépêche du Midi, aux hebdomadaires, satiriques ou pas, en passant par une brochette de politiques de gauche).
Je trouve qu'il mène très bien sa barque. Il joue sur les rivalités à gauche et sur l'absence de "tête de liste" officielle du PS pour la présidence du Conseil général. Je pense qu'il parie sur un candidat "urbain". Il axe donc sa campagne sur la défense de la ruralité, son opposition de gauche pouvant ainsi apparaître comme l'émanation des villes et comme un facteur d'instabilité.
19:19 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, actualite, presse
dimanche, 16 janvier 2011
Cécile de France sur France Inter
Elle était ce dimanche l'invitée de Rebecca Manzoni, dans l'émission Eclectik. Je ne suis pas un inconditionnel de cette actrice mais, à chaque fois que je l'ai vue dans un film, j'ai aimé sa manière de jouer, que ce soit dans L'Auberge espagnole, Un Secret ou encore Soeur Sourire.
Dès le début, le décor est planté. L'actrice ne va pas la jouer glamour, plutôt authentique... Cela nous change des "cômédiennes" qui prennent la pose. Alors, elle boit une bière, avoue ne pas porter de godasses de pouf et, quand elle est chez elle, elle bricole.
Bon, on la croit à moitié quand elle dit ne pas se trouver particulièrement belle, ne pas être une "bombe" comme Laetitia Casta... Perso, je lui trouve bien plus de charme.
L'entretien est souvent drôle et on en apprend un peu sur le tournage de Au-delà, le nouveau film de Clint Eastwood, où elle incarne une journaliste-vedette. Elle revient aussi sur ses débuts, sur la manière dont elle conçoit le métier d'actrice.
Bref, une émission sympa, rafraîchissante.
Pour en savoir plus sur Cécile de France, on peut consulter son site internet, sur lequel on trouve notamment une bien belle galerie de photographies.
11:57 Publié dans Cinéma, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema, actualité, actualite
samedi, 15 janvier 2011
Le Président
Non, il ne va pas être question de François Mitterrand. Encore moins de Jacques Chirac ou de Nicolas Sarkozy. Je fais tout simplement référence au titre du documentaire réalisé par Yves Jeuland, qui s'appuie sur la campagne des dernières élections régionales pour tracer le portrait de Georges Frêche, qui lui a laissé une grande liberté pour le suivre dans ses déplacements.
Attention, cela commence fort. On se retrouve dans la voiture de Frêche, avec son équipe et la radio (ou plutôt le lecteur CD ?) passe une vieille chanson : C'est un mauvais garçon, dont les paroles du refrain font allusion à l'une des polémiques nées des déclarations intempestives du président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon :
C'est un mauvais garçon
Il a des façons
Pas très catholiques
On a peur de lui
Quand on le rencontre la nuit
C'est un méchant p'tit gars
Qui fait du dégâts
Si tôt qu'y s'explique
Ça joue du poing
D'la tête et du chausson
Un mauvais garçon
(Plus loin dans le film, l'arrivée de Georges Frêche à un meeting, lors de l'entre-deux-tours des élections je crois, est saluée par la chanson Ce Georges, un duo entre Olivia Ruiz et Salvatore Adamo qui a été utilisé sans l'autorisation des auteurs, ainsi qu'il est précisé dans le générique de fin.)
En raison de la conception du film, aucun des adversaires de Frêche n'a droit à la parole. C'est donc assez unidimensionnel. Quelqu'un comme Pierre Carles aurait pu puiser dans le matériau filmique de quoi concevoir un portrait à charge... mais on ne l'aurait jamais laissé faire. Yves Jeuland nous livre donc une vision empathique, en général favorable au "grand homme".
C'est d'abord très drôle, parce que Georges Frêche a la dent dure (et parfois à raison), parce qu'il a autour de lui une équipe très motivée, qui se lâche parfois devant les caméras. On peut aussi observer le ballet des courtisans.
Toutefois, on ne nous montre que rarement Frêche perdant le contrôle (ou faisant semblant de le perdre). Si on le voit bien s'en prendre à Arnaud Montebourg ou "casser" son ancienne adjointe Helène Mandroux (de manière assez injuste d'ailleurs), on nous épargne ses premières réactions contre les caciques du Parti socialiste. De manière générale, celui que son entourage appelle "président" est présenté comme un homme âgé, fatigué, handicapé par sa hanche, mais accroché au pouvoir comme un morpion aux poils pubiens.
Le montage nous prive aussi peut-être de quelques moments savoureux. Ainsi, on voit que Georges Frêche comme Hélène Mandroux sont venus assister au match de football opposant Montpellier à Marseille. Tous deux sont ensuite allés dans le vestiaire de l'équipe locale (la maire de Montpellier sans doute avec ses petits enfants). Hé bien on ne nous montre pratiquement rien !
Face aux journalistes, il est parfois mis en difficulté, comme sur RMC, mais la séquence est brève. Lors de sa venue à Canal +, la caméra s'éloigne vite du studio, pour s'intéresser au côté "backstage", mais il repart de là furieux après Jean-Michel Apathie. Il a par contre été brillant au téléphone face à Marc-Olivier Fogiel. Le montage (bien conçu) semble donc avoir choisi de valoriser Georges Frêche.
On comprend qu'on a affaire à une "bête" politique, un homme intelligent et cultivé, un comédien très sûr de lui, sans gêne. A plusieurs reprises, on le voit trôner comme un pacha, avec sa canne. Il manque l'arrière-plan, les regrets de ce juriste réputé, qui n'a pas fait la carrière nationale qu'il escomptait et qui s'est rabattu, décentralisation aidant, sur le Languedoc-Roussillon.
C'est aussi un bonimenteur de première, qui flatte son auditoire. Ainsi, alors qu'il est en train d'emballer un public de pieds-noirs, on sent la gêne dans son entourage. Et que dire de ses gros mensonges, sur sa jeunesse miséreuse et les sabots de son père ! A côté de cela, l'histoire des statues de la Place des Grands-Hommes (à Montpellier), c'est du pipi de chat !
Au final, ce film donne une très mauvaise image de la politique. La seule activité du président du Conseil régional semble être de signer de manière machinale des dizaines de papiers, sans même prendre le temps de les lire. Ses faits et gestes dépendent fortement de l'image que ses différents conseillers essaient de donner de lui, même si le bonhomme n'en fait parfois qu'à sa tête ! Et de la campagne des régionales, on ne retiendra quasiment aucun projet, aucun débat d'idées, juste des polémiques politiciennes et des propos clientélistes.
23:58 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma
vendredi, 14 janvier 2011
Le Frelon vert
The Green Hornet, comme on dit, dans la version originale... et même la version française ! C'est l'adaptation en long métrage d'une série très kitsch qui fit connaître un certain Bruce Lee. On peut en voir un extrait ici et un exemple de scène de baston là.
Un peu comme dans le cas de Batman (qui avait été adapté pour la télévision... au désespoir des fans de la BD), un réalisateur contemporain réputé pour son savoir-faire (ici Michel Gondry, dont on a pu apprécier, ces dernières années, La Science des rêves et Be kind, rewind) a été recruté par une major (ici Sony-Columbia) pour tourner une version "moderne" des aventures.
Le duo est composé du supposé "héros", un gosse de riche flambeur, bringueur et niqueur de poufs à la chaîne et de son acolyte, qui passe pour être son larbin, mais qui est en fait l'âme du groupe. Le problème est que cela ne fonctionne qu'à moitié, d'un point de vue scénaristique. On ne comprend pas pourquoi Kato, bourré de talents, inventif et capable de se défendre contre n'importe quoi, se lie à cet abruti de Brit Reid.
Même si ce dernier évolue au cours du film (on se charge de nous faire comprendre qu'il a bon fond), je le trouve insupportable, pénible. Toutefois, au second degré, il est intéressant d'observer les relations entre les deux personnages, l'Américain et l'Asiatique, qui témoignent d'un retournement du pouvoir, comme une métaphore du basculement de l'influence économique qui s'opère entre les Etats-Unis et la Chine, de nos jours.
Le film est regardable pour ses scènes de comédie, le "héros" étant souvent tourné en ridicule (tout comme le méchant d'ailleurs ; cela nous fait une belle paire de gamins attardés). On a cependant fait en sorte qu'il ne soit pas humilié : il ne prend pas une trop grosse branlée dans la bagarre qui finit par opposer les deux associés et aucun ne finit par coucher avec la délicieuse assistante (Cameron Diaz, en forme), alors qu'on sentait bien qu'elle en pinçait plutôt pour le karatéka chinois.
A cela il faut ajouter les scènes d'action, avec cette voiture vraiment tous terrains, encore mieux outillée que la Batmobile. De temps à autre, Gondry se la joue free style, mais la fantaisie est hélas la plupart du temps très encadrée.
A voir si vous n'avez rien de mieux à faire ou pour digérer tranquillement un bon repas. Mais sans plus.
23:34 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema, film, cinéma
jeudi, 13 janvier 2011
L'abattage rituel
Vous avez sans doute entendu parler de la campagne d'affichage organisée notamment par la Fondation Bardot (mais d'autres associations de défense des animaux s'y sont jointes... curieusement, on ne parle pas de celles-ci) :
C'est l'animal qui a d'abord attiré mon attention. Oui, c'est sans doute une Aubrac ! L'honnêteté me pousse à ajouter que ce n'est pas l'animal le plus victime de l'abattage rituel. Mais il est tellement photogénique ! C'est assez révélateur du procédé. A la base, je sympathise avec cette cause, mais je n'aime pas être manipulé.
Pour savoir de quoi il est question, de manière très concrète, le mieux est de se rendre sur le site de la Fondation Bardot. On peut y voir une vidéo très dure (avis aux âmes sensibles...), qui montre bien ce qu'est un abattage rituel, avec les conséquences pour les animaux, pleinement conscients de ce qui va leur arriver (ce qui est peu montré par le film, mais ce que sait toute personne qui a une fois dans sa vie fréquenté un abattoir et vu des bêtes trembler dans l'attente de leur mort... Non elles ne souffraient pas de vache folle !) et de ce qui leur arrive ensuite.
Sauf que... la majorité des images viennent de Belgique ! On peut les voir, présentées dans un ordre différent, dans une vidéo mise en ligne (fin 2009) sur le site de La Dernière Heure, un quotidien belge francophone "populaire". (Attention, certaines séquences sont vraiment immondes.) On y retrouve aussi des arguments semblables à ceux avancés dans le film présenté par la Fondation Bardot. Seuls les chiffres de l'abattage rituel diffèrent.
Ainsi, en France, 62 % des ovins-caprins seraient tués de cette manière, contre 92 % (pour les moutons) en Belgique. Au niveau des bovins, c'est le cas de 43 % des veaux et de 28 % des bêtes adultes en France (contre respectivement 22 % et 11 % en Belgique).
Bon, d'accord, je suis conscient que la défense des animaux n'est pas la seule motivation de Brigitte Bardot et de certains de ses proches, qui profitent de ces conditions scandaleuses pour à nouveau dénoncer les supposés "barbares"... bref les pas-chrétiens, pas-de-chez-nous, pas comme il faut. (Sur la Toile, on peut trouver une critique juive, argumentée -et intéressante, bien que partiale- de la campagne.)
Il n'empêche. Ces religions sont-elles construites sur des bases si fragiles que le simple étourdissement des animaux destinés à l'abattoir puisse en ébranler les fondements ? En France, en tout cas, il faudrait que la bigoterie (qu'elle soit juive, musulmane, chrétienne ou autre) soit conduite à s'effacer devant le bien-être animal.
15:06 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, france, actualite, actualité
mercredi, 12 janvier 2011
Les Tribulations d'une amoureuse sous Staline
Le titre polonais est Rewers, qui peut se traduire par "revers", "quittance"... ou "script". On a finalement bien fait de changer. Je trouve que les mots du titre français sont assez révélateurs de l'ambiance du film... et, une fois n'est pas coutume, la bande-annonce donne une bonne idée de l'ensemble.
C'est d'abord une comédie, dont l'humour est souvent "à froid". C'est très drôle, mais faut aimer. Parfois même, cela tombe dans le macabre... pour mon plus grand plaisir ! L'héroïne, Sabina, est une trentenaire célibataire coincée, que sa mère (une personne pleine de ressources qui ne va cesser de nous étonner...) désespère de marier. Les scènes du début, qui présentent le contexte familial (les deux femmes cohabitent avec la grand-mère, que l'on croit à l'article de la mort mais dont la santé connaît un spectaculaire rétablissement dès qu'une histoire de coeur pointe le bout de son nez) et le contexte professionnel.
Cela prend le tour d'une romance, façon films policiers américains des années 1950 (la musique, très jazzy, accentue cette impression... mais elle souligne aussi le côté cocasse de certaines situations). Sabina rencontre un bel et mystérieux inconnu, qui a l'allure d'un détective privé américain, mais qui a d'autres activités...
C'est aussi un film politique, sur la période "stalinienne" de l'histoire polonaise, quand, au début des années 1950, les communistes locaux achèvent de verrouiller la société, faisant prendre au pays un virage totalitaire. (Les images d'époques insérées dans certaines séquences sont très bien choisies.)
La grande majorité du film, qui se passe en 1952-1953, est tournée en noir et blanc (très chôli). Les mouvements de caméra sont habiles. Chaque scène est tournée avec un effort d'inventivité, ce qui a fait dire à certains critiques que le réalisateur Borys Lankosz en faisait trop.
Enfin, il y a une morale. Face à ce trio de femmes de caractère, passionnées d'opéra, les hommes ont intérêt à maîtriser leur consommation de vodka !
19:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema