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lundi, 01 août 2011

Trois cartes postales sur Jeanne d'Arc

   La fréquentation des brocantes réserve parfois de drôles de surprises. Récemment, alors que j'accompagnais une personne pas spécialement portée sur l'histoire de la Pucelle, je suis tombé, en furetant dans de vieux tas de cartes postales, sur trois "pépites".

   La première représente la statue de Jeanne de Compiègne, en armes bien sûr, mais, à pieds, les cheveux au vent :

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   La formule gravée sur le piédestal ("Je yray voir mes bons amys de Compiègne") serait authentique.

   La deuxième carte postale représente une "Jeanne au bûcher" :

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   Cette statue est liée à l'église dédiée à la sainte. Elle est l'oeuvre de Maxime Real del Sarte, qui milita à l'Action française. Bien que je ne partage pas les orientations politiques de l'artiste, je reconnais que son oeuvre ne manque pas d'inspiration. On notera la mention manuscrite qui figure sur la carte postale. Pour la petite histoire, elle a été affranchie avec un timbre de l'Exposition coloniale de 1931, à l'effigie d'une jeune femme noire !

   La troisième carte ne représente pas la Pucelle, mais son père, Jacques d'Arc :

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   Son nom est écrit sur le socle. Le personnage est accompagné d'une charrue, signe de son statut d'agriculteur aisé. (Le monument est visible à Domremy-la-Pucelle.)

   Il ne faut pas le confondre avec l'un des ses fils (Jeanne a eu trois frères et une soeur), prénommé Jaquemin ou Jacques. Le 26 juillet dernier, celui-ci  a fait l'objet d'un article de L'Est Républicain :

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   Il est moins connu que les deux autres frères, Jehan et Pierre, qui ont participé à l'épopée de la frangine, et qui ont laissé des traces après la mort de celle-ci. L'aîné a moins fait parler de lui. (L'article fait allusion à une condamnation de Jaquemin.) L'explication est peut-être toute simple : en tant que premier fils, il était voué à reprendre l'exploitation des parents. Cela expliquerait que seuls ses cadets se soient engagés aux côtés du Dauphin, futur Charles VII.

   Les esprits curieux auront remarqué que l'article est illustré par la reproduction d'une gravure qui n'est pas sans rappeler une autre carte postale de la Pucele que j'avais dénichée jadis.

lundi, 25 juillet 2011

"Mon premier CdVd" de GiedRé

   C'est la révélation de la saison 2010-2011, que de petits veinards ont eu l'occasion d'entendre aux dernières Francofolies de La Rochelle. Elle sort son deuxième album, qui contient du son, du texte, un livret et des vidéos.

   Attention, c'est un album-concept. Vu que le titre-phare est L'amour à l'envers, la clé de son utilisation est la lecture des étiquettes... Six titres (seulement !) sont proposés.

   On commence donc avec L'amour à l'envers, qui n'est pas ma chanson préférée, mais dont la mélodie, très entêtante, reste longtemps en mémoire. Dans le clip, on voit GiedRé dotée d'un popotin impressionnant !

   Le deuxième titre, Ode à la contraception, est interprété sur un mode nostalgique. Je préfère le ton faussement ingénu. Notons que, dans le clip, la chanteuse porte une écharpe assortie à sa robe... et qu'elle attire les étalons !

   On passe au troisième titre, Les questions, en version non censurée (notamment en ce qui concerne les suppositoires et les prépuces...). J'adore... mais le clip nous réserve une sacrée surprise ! (J'ajoute que GiedRé y danse comme une déesse...)

   Le quatrième titre est Les petits enfants, avec, en guest star, un type patibulaire (mais presque) que les personnes familières de l'univers de GiedRé reconnaîtront. Dans le clip, regardez attentivement les ballons...

   Autre titre "flamboyant" : Jolie chanson. Je me demandais comment elle allait illustrer toutes les déviances dont il question dans la chanson... Je n'ai pas été déçu.

   On termine par un titre inédit : On fait tous caca. C'est sympa, dans le ton de l'album, mais pas assez "pêchu" à mon avis. A la vision du clip, je me demande s'il ne s'agit pas d'une parodie des comédies musicales populaires, voire des chansons chorales interprétées pour de grandes et belles côzes.

   On continue avec le livret, qui a l'aspect d'un petit magazine féminin :

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   Il contient une entrevue complètement givrée de GiedRé : je kiffe à donf' !  On y trouve aussi des petites annonces comme on aimerait en lire plus souvent. Les mots-croisés s'inspirent principalement des textes des chansons. Voici quelques exemples :

- "on les fait à la plancha, à la façon des calamars frits" : PR.P.C..

- "crèche belge" : C.V.

- "sous la mousse des bois ou dans ta culotte en lycra"... CHAMP......

- "toi" : M.C.E

   N'étant pas encore assez familier de l'univers "giedréen", je n'ai pas trouvé toutes les réponses.

   Je signale quand même quelques erreurs dans le repérage quadrillé (dans les définitions). Voilà ce que c'est que d'avoir sous-traité la fabrication du CdVd en Chine !

   On peut le commander en passant par le site de GiedRé.

  

17:02 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, humour

jeudi, 21 juillet 2011

Exposition Numa Ayrinhac

   Elle est visible (jusqu'au 9 août 2011) à Espalion, au Vieux Palais. L'entrée est gratuite et, franchement, elle mérite le détour.

   Numa Ayrinhac était un peintre argentin d'origine aveyronnaise. (Ses parents ont rejoint à Pigüé d'autres émigrés rouergats.) En fin de parcours, au sous-sol, un petit film (en espagnol, mais la traduction du commentaire est disponible en français) explique son parcours. Il s'est fait connaître en France avant la Première guerre mondiale, au cours de laquelle il a combattu sous l'uniforme français.

   L'exposition propose échantillon très diversifié de son œuvre, que je ne savais pas aussi éclectique. Il y a bien sûr les paysages de la pampa argentine, comme celui-ci, datant de 1923 :

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   L'une de ses œuvres les plus spectaculaires est sans conteste la représentation des gauchos :

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(Duel chez les gauchos, 1912)

   L'artiste s'est aussi attaché à peindre la ville d'Espalion, notamment le Vieux Palais :

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   Moins connues sont les scènes de la vie aveyronnaise. Ayrinhac s'est aussi attaché à représenter des animaux, notamment des ânes ! On lui doit aussi quelques natures mortes très réussies.

   Au cours de la visite, on peut faire d'autres découvertes. L'artiste a par exemple eu une période religieuse. Il a réalisé des vitraux pour l'église de Pigüé (hélas perdus), ainsi que des peintures pour des communautés religieuses. Une figure revient plusieurs fois : Jeanne d'Arc

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   Plus célèbres sont les portraits. Localement, on connaît celui du maire de Rodez de l'époque, Eugène Raynaldy. Mais, en Argentine, Numa Ayrinhac est devenu un proche du couple Perón, au pouvoir juste après la Seconde guerre mondiale. La toile emblématique est celle représentant le président argentin et son épouse, si populaire :

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   Mais il y en a d'autres, consacrées uniquement à "Evita", qui sont très belles.

   Pour compléter la visite, on peut acquérir le livret de l'exposition, très bien fichu :

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Riche et con

   Je viens de voir ça sur le site du Monde, dans la rubrique "Big Browser", qui recense les perles du web. L'information a été sortie par The Sun : il s'agit d'un cheikh d'Abou Dhabi, prénommé Hamad, qui se la pète grave :

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   Ce ne sont pas tant les îles artificielles qu'il faut regarder qu'une inscription (entourée en rouge). Zoomons avec Google Earth :

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   Bon, là, vu que j'ai gardé le nord "en haut", ça le fait moins, mais renversons la tête :

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   Certains individus, qui ne se sont donnés que "la peine de naître", sont vraiment pitoyables. Dire que, dans le même temps, des millions d'individus meurent de faim ou de maladies bénignes...

mercredi, 20 juillet 2011

Des glaces "aveyronnaises" au lait entier

   Elles m'ont été signalées par un article paru dans Midi Libre le 16 juillet 2011. Voici ce que cela donnait en version papier :

MLibre 16 07 2011 bis.jpg

   Le sujet était annoncé en plein coeur de la "une" de l'édition départementale :

MiLibre 16 07 2011.jpg

   Comme il est dit dans l'article, on peut se procurer lesdites glaces (et les sorbets) chez les exploitants, sur certains marchés ainsi que dans deux commerces orientés produits du terroir : les Halles de l'Aveyron (à Onet-le-Château) et Aveyron Gourmet, situé à Rodez, pas très loin de la mairie.

   Concernant les glaces, les parfums disponibles sont très variés, des traditionnels vanille, chocolat, fraise et framboise aux plus originaux tiramisu et caramel - beurre salé. On peut accéder au détail de l'offre sur le site internet dédié.

   J'ai goûté, j'ai acheté... et tout a été vite mangé !

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   Ceux qui lisent ce blog depuis un petit moment reconnaîtront la famille Sanhes, qui a déjà eu les honneurs de la presse, à l'occasion de l'inauguration d'un distributeur de lait cru, à l'entrée de l'hypermarché Leclerc du Causse Comtal.

   Toutefois, dans la version papier de l'article, ce n'est signalé qu'en annexe... peut-être parce que cette activité ne marche pas si fort que cela, hélas. C'est ce qui m'avait été dit un jour que j'étais venu remplir ma bouteille. On peut faire le même constat pour l'autre distributeur de lait cru de l'agglomération, celui installé par le lycée La Roque à proximité des Halles de l'Aveyron.

   Depuis le début du mois de juillet, voici ce qu'on peut voir en arrivant sur place :

19 07 2011 (fin).JPG

   Eh, oui ! C'en est apparemment fini pour ce distributeur. Reste celui des éleveurs de Sainte-Radegonde, qui continuent à se diversifier. Un exemple pour d'autres agriculteurs ?

mardi, 19 juillet 2011

Les bouchons de Rodez

   C'est la polémique du moment, illustrée par la publication de deux tribunes antagonistes, dans le quotidien Centre Presse, ce mardi 19 juillet.

   A droite, nous avons Jean-Claude Luche, le président du Conseil général, fort de son succès aux élections cantonales de 2010, qui a naguère lancé l'idée du "barreau de Saint-Mayme" (une coûteuse fumisterie à mon avis) :

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   Il est parfaitement dans son rôle quand il soutient le désenclavement du Nord Aveyron. Il est pertinent d'agir au niveau du réseau des routes départementales, ce qui, de surcroît, donne du travail à des entreprises locales. Mais M. Luche a aussi en tête d'autres élections, qui auront lieu en 2012 (les législatives) et 2014 (les municipales et les territoriales, si la réforme des collectivités est maintenue en l'état). Lui qui accuse son adversaire de tomber dans la "politique politicienne" est en plein dedans... Notons qu'il a eu l'habileté d'intégrer à son communiqué une batterie de conseillers généraux... dont celui de Mur-de-Barrez, proche des socialistes.

   A gauche, nous avons Christian Teyssèdre, le maire de Rodez (et vice-président de la Communauté d'agglomération), qui a, ces temps derniers, quelques difficutés à fédérer les énergies de sa majorité :

politique,actualité

   A mon avis, il a raison quand il pointe le désengagement de l'Etat, en charge normalement des routes nationales (le grand contournement de Rodez devant s'inscrire dans le doublement de la RN 88). Il est aussi pertinent quand il note le manque d'efficacité des élus de droite qui gèrent le département depuis des décennies... même si seules les routes départementales sont en théorie de leur ressort. Mais surtout, il fait deux propositions concrètes, peu coûteuses au regard des travaux considérables qui nous ont déjà été annoncés. Ces deux propositions méritent examen :

politique,actualité

   Dans le texte comme sur l'image, j'ai souligné en rouge la première proposition. Le problème est que les nombreux véhicules qui descendent l'avenue de Bordeaux et dont la destination est Onet-le-Château sont actuellement contraints de passer par la rue menant au giratoire Saint-Félix (trajet et pointillés noirs), alors qu'ils passent à quelques mètres d'une descente menant directement à leur destination. Sur l'image, en rouge, j'ai souligné le tracé actuel, qui oblige les véhicules à suivre le sens de la flèche. Pour pouvoir emprunter la route de Vabre, il leur faut poursuivre jusqu'à la gare (vers la droite de l'image) pour faire demi-tour. La plupart choisissent de tourner à gauche en bas de l'avenue de Bordeaux, direction Albi. Et bonjour les embouteillages... La proposition du maire de Rodez paraît frappée au coin du bon sens : matérialiser au bas de l'avenue de Bordeaux un grand rond-point de forme elliptique permettrait à ces véhicules d'emprunter la descente (en suivant les pointillés rouges).

   Dans le texte comme sur l'image, j'ai souligné en bleu la seconde proposition. Le problème est que nombre de véhicules venant de Decazeville ou Rignac (en haut à gauche), et désirant emprunter la route d'Albi, sont contraints de poursuivre jusqu'au rond-point Saint-Félix où ils contribuent à l'engorgement. La proposition du maire de Rodez me paraît là encore tomber sous le sens : relier le rond-point précédent (celui de la Gineste) à la route d'Albi, même si cette solution ne peut manquer de créer quelques problèmes au moment de l'entrée de ce flux de véhicules sur la rocade. Mais cela contribuerait incontestablement à fluidifier la circulation à la sortie de Rodez.

   Le maire de Rodez chiffre ses propositions à deux millions d'euros... à comparer aux sommes astronomiques parues dans la presse ces derniers mois.

   A suivre...

lundi, 18 juillet 2011

Harry Potter et les reliques de la mort II

   On part pour deux heures d'action, entrecoupées de scènes de mystères et d'autres, romantiques. C'est, comme les autres films, inégal, mais meilleur que la première partie. On aurait toutefois pu pratiquer quelques coupes.

   Les effets spéciaux sont très réussis. On est tout de suite mis dans le bain avec cette vue de Poudlard, avec ces esprits guetteurs en suspension. Les poursuites sont aussi très impressionnantes. Mais c'est le merveilleux qui est le mieux servi par le numérique : un bâtiment démesurément grand, un tableau qui s'anime, un objet qui s'ouvre, un sortilège qui agit... voilà la clé du succès. (La meilleure séquence est à mon avis celle de l'entrée frauduleuse dans la chambre forte Lestrange, dragon à la clé.)

   Mais certaines scènes sont à la limite du ridicule. Les affrontements à la baguette, décalques des duels au révolver des westerns, sont peu intéressants et les acteurs sont souvent obligés de grimacer pour faire croire qu'il se passe quelque chose.

   J'ai aussi été un peu ennuyé par l'accumulation des amourettes qui se nouent en cette partie ultime.

   Notons que les effets spéciaux du Seigneur des anneaux ont sans doute servi de modèles pour les scènes de bataille générale. Celles-ci sont d'ailleurs fort spectaculaires.

   Moins "tape-à-l'oeil", une autre séquence détonne dans l'ensemble. Elle se déroule dans une gare virtuelle, sorte d'antichambre du paradis. L'un des deux protagonistes y fait l'éloge du maniement de la langue. C'est évidemment en lien avec les sorciers et leur usage des formules magiques. Mais, au second degré, c'est l'évocation du travail d'écrivain, celui de J. K. Rowling.

   Sans trop en dire, je suis quand même un peu déçu par la fin. Je sens que l'auteur a dû être "conseillée" par la production des films. Vu que la série de romans était en cours d'écriture quand les adaptations cinématographiques ont été lancées, je pense qu'à Hollywood, on avait intérêt à ce que certaines choses se passent... ou ne se passent pas.

   De la saga, je retiens deux personnages particulièrement attachants : Hermione Granger, adorable et insupportable bonne élève, et Severus Rogue, intrigant et déroutant professeur.

23:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma

dimanche, 17 juillet 2011

Une rumeur infondée ?

   Le dernier numéro du Nouvel Hebdo est, comme les précédents, nourri du matraquage des municipalités de gauche de Rodez et d'Onet-le-Château... alors que la semaine précédente, le président du Conseil général y a été félicité pour l'obtention de la légion d'honneur !!!

Luche 183.jpg

   L'hebdomadaire (parfois satirique) est décidément impitoyable avec la majorité départementale !

   Cette semaine, c'est un propos a priori anecdotique qui a retenu mon attention. Page 2, la rubrique des "Castonétoiseries" rapporte des propos perfides qu'aurait tenu Fabrice Geniez (le maire d'Onet), à propos de l'inscription de la cité épiscopale d'Albi au patrimoine mondial de l'Unesco :

"il n'y aurait plus qu'un endroit au monde où l'on réalise des briques de terre cuite identiques pour réparer la cathédrale... et c'est en Afrique dans une bourgade dont le maire... était aussi le Président de la Commission d'attribution du label UNESCO"

   Au passage, admirons la précision de la citation, sans doute due à l'excellence de la mémoire de la personne qui l'a rapportée... à moins que ces propos n'aient été enregistrés ?

   Mais qu'est-ce qui a pu faire croire au maire d'Onet-le-Château que certains éléments extérieurs au dossier aient pu favoriser la candidature d'Albi ? Plusieurs choses en fait.

   En cherchant sur le site de l'Unesco, on peut trouver le compte-rendu de la 34e session du Comité du patrimoine mondial. Voici ce qu'on peut y lire page 297 :

Unesco.jpg

   Peut-on trouver un lien entre ce Malien et la ville d'Albi ? Peut-être... Ce M. Ould Sidi Ali occupe une fonction importante dans son pays, plus précisément à Tombouctou, où il s'est occupé, à l'aide de l'Unesco, de la conservation des mosquées (voir page 24) :

Tombouctou.jpg

   Pour restaurer les bâtiments, on utilise soit du banco (un mélange d'argile et de ciment, compressé), soit des briques de terre cuite, fabriquées à partir d'une argile spéciale qu'on ne trouve que dans quatre villes maliennes, entourées sur la carte :

Mali carte.gif

   Parmi ces villes figure bien Tombouctou, la ville de M. Ould Sidi Ali, dont il n'a toutefois, à ma connaissance [voir plus bas pour une précision supplémentaire], pas été maire (les trois derniers s'appellent Mohamed Ibrahim, Saïd Mohamed et Haley Ousmane). On ne sait pas non plus si le Mali est le seul pourvoyeur possible de briques pour la cathédrale d'Albi.

   Il est probable aussi que le maire d'Onet ait confondu deux personnes, le rapporteur malien du Comité du patrimoine mondial et le maire d'une commune béninoise, Abomey, avec laquelle Albi entretient d'étroites relations. Ce maire, Blaise Ahanhanzo-Glélé (qui vient d'être nommé ministre de l'Environnement dans son pays), était présent à Brasilia auprès de son collègue d'Albi. Mais le journaliste qui a écrit l'article publié dans La Dépêche du Midi le 1er août 2010 s'est un peu emmêlé les pinceaux : il présente d'abord Abomey comme une "ville malienne", avant de rectifier en qualifiant Blaise AHanhanzo-Glélé d' "élu béninois" ! L'article ajoute que le fait qu'Albi ait contribué à la sortie des palais royaux d'Abomey de la liste du patrimoine mondial en péril a été vu d'un bon oeil par le jury...

samedi, 16 juillet 2011

Arnaque au faux remboursement

   J'ai reçu il y a peu un courrier électronique des plus bizarres :

Arnaque SFR 2.jpg

   Tout d'abord, il fait allusion à un prélèvement du 30 juin, qui, vérification faite, n'a jamais eu lieu. Le message est de surcroît rédigé dans un français très approximatif, ainsi que je me suis plu à le souligner.

   Enfin, il m'incite (enfin, je crois, puisque je n'ai pas cliqué sur le lien proposé) à donner mes coordonnées bancaires (pour bénéficier de ce supposé remboursement)... ce que je me suis bien gardé de faire !

   Ma messagerie avait classé ce courrier dans la catégorie "pourriels"... et avait ajouté un avertissement :

Arnaque SFR.jpg

   Il faut dire que j'avais de quoi douter : l'expéditeur n'a pas une adresse SFR (info@adslbox.fr : un nouveau venu dans le monde de l'escroquerie numérique ?)... et, surtout, je ne suis pas client de cette boîte !

vendredi, 15 juillet 2011

Et une breloque de plus !

   La lecture de la liste des nommés et promus dans l'ordre de la Légion d'honneur réserve toujours d'agréables surprises. Celle publiée au Journal Officiel du 14 juillet mérite un coup d’œil.

   Je passe sur les proches du pouvoir, les (anciens) ministres et élus (locaux et/ou nationaux), les cadres d'entreprises de renom, les hauts fonctionnaires, les gens du spectacle. C'est le classique menu fretin.

   Une fois de plus, l'Aveyron est concerné. Après Jean-Claude Luche (récemment décoré, mais nommé chevalier en janvier dernier), c'est le tour d'une de ses chères collègues du Conseil général, Simone Anglade (élue du canton d'Espalion), elle aussi nommée chevalier, mais sur le contingent du Premier ministre (voir page 2 du décret) :

Anglade.jpg

   On ne dira jamais assez combien ces élus "divers droite" (ou "sans étiquette") sont sensibles aux honneurs distribués par le pouvoir UMP...

   Je termine sur une note humoristique. Page 18 du même décret, on peut lire que, sur le contingent du ministre du Budget, est promu au grade d'officier un certain Jacques Potdevin (!), expert-comptable de son état :

Potdevin.jpg

   Il reste à espérer que cette décoration a été obtenue dans les règles !

jeudi, 14 juillet 2011

GiedRé aux Francofolies de La Rochelle

   L'artiste, révélée par l'émission de Laurent Baffie, est passée mercredi 13 juillet... et je fais partie des malheureux qui ne l'ont pas vue. Heureusement, on peut grapiller quelques pépites sur la Toile.

   On n'ira pas regarder le site de France Inter. Pourtant, une émission quotidienne, L'été comme je suis, suit le festival musical, invite les artistes au programme peu avant leur prestation... mais pas GiedRé ! Dans l'émission du 13 juillet, on  n'a pu entendre qu'un rappeur, Kingju, de Stupeflip, que notre chanteuse atypique connaît bien. (Dans cet entretien, en gros, il dit la même chose que dans la vidéo avec la jeune femme.)

   C'est sur le site du "Chantier des Francos" qu'on peut trouver un petit sujet consacré à GiedRé. Elle y répond assez sérieusement aux questions (voilà qu'elle devient pro maintenant !). La séquence se termine par un extrait de Jolie Chanson, que j'aime beaucoup...

   En regardant la vidéo, un détail que je n'avais pas remarqué auparavant m'a sauté aux yeux : les sourcils de GiedRé. Ils sont épilés (en pointillés noirs sur l'image) :

musique

   C'est peut-être par goût, mais je pense aussi que cela fait partie de la construction de son personnage de fausse bêtasse (avec la coiffure en pétard, la robe démodée et les expressions du visage... si, si : observez-la bien quand elle chante).

   Sur le blog des Francofolies, en compagnie d'autres artistes méconnus, elle a répondu, avec sa fantaisie habituelle, à quelques questions. Par contre, je ne partage pas ses recommandations musicales...

   Pour les amateurs de drogue dure, j'ai retrouvé quelques saynètes créées pour présenter son spectacle au Sentier des Halles, à Paris, il y a quelques mois de cela. Nous avons donc droit à plusieurs épisodes :

GiedRé @ la laverie (Elle lave ses tampons !)

GiedRé dans le métro (Qui a dit qu'elle n'aime pas les enfants ?)

GiedRé fait la manche (la suite du précédent... je n'en dis pas plus !)

GiedRé au Bois (sur un thème cher à l'artiste...)

Enfin GiedRé attend

   Comme moi, vous aurez peut-être remarqué que ces mini-sketchs, comme bon nombre de vidéos consacrées à la chanteuse, ont été mis en ligne par la même personne, nadidier. Tout récemment, c'est la présentation du CD-DVD qui a été ajoutée.

15:55 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique, youtube, humour

L'Affaire Rachel Singer

   Ce film entrecroise trois époques : la Seconde guerre mondiale (très peu présente à l'écran, mais qui sert de soubassement à l'intrigue puisqu'il est question de retrouver un criminel nazi), la Guerre froide et la fin du XXe siècle.

   Après le prologue contemporain, une scène de lecture nous plonge dans le Berlin-Est des années 1960. Ce grand retour en arrière est très bien fichu : c'est visuellement réussi, rythmé sur le plan de l'action et très fort sur le plan des sentiments.

   Ensuite, on apprend que les choses ne se sont pas tout à fait passées comme on vient de nous le raconter. Le film alterne désormais entre les deux époques.

   Parmi les moments les plus forts, je relève les séquences chez le gynécologue, qui mêlent avec brio tous les éléments de l'intrigue : la traque du criminel, la mémoire familiale de la seconde guerre mondiale, le poids du régime communiste et la vie sentimentale de la principale protagoniste (remarquablement interprétée par Jessica Chastain pour la jeune femme, Helen Mirren, pour la même avec 30 ans de plus).

   Cela se termine en Ukraine, de manière un peu rocambolesque. A certains moments, j'ai trouvé que le réalisateur en faisait trop, que les effets étaient particulièrement appuyés. Mais cela reste un bon suspense, tragique sur le fond.

13:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma, films

mercredi, 13 juillet 2011

Lagarde les pieds dans le Tapie

   ... ou comment la lecture d'un ouvrage consacré à l'affaire Tapie - Crédit Lyonnais nous mène à la nouvelle directrice générale du FMI. Cet ouvrage est sorti à la fin de l'année 2008 ; il s'agit de Sous le Tapie, de Laurent Mauduit, un ancien du Monde aujourd'hui membre de la rédaction de Mediapart.

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   L'auteur reprend en détail tous les aspects de l'affaire, qui remonte en fait au second septennat de François Mitterrand. C'est dire que, si l'ouvrage (comme on va le voir) dresse un portrait sombre du pouvoir sarkozyen, le mitterrandisme triomphant n'en sort pas plus grandi.

   L'un des points clés est le choix, par le gouvernement Fillon, de l'arbitrage pour régler le conflit qui oppose Bernard Tapie au C.D.R., une structure chargée de gérer les "affaires pourries" du Crédit Lyonnais. Deux arguments principaux sont développés par L. Mauduit : l'illégalité d'une telle procédure et surtout son inutilité. L'arbitrage n'est pas légal car, pour accepter cette procédure, le CDR devait avoir l'autorisation de sa maison mère, l'EPFR (Établissement Public de Financement et de Restructuration), qui n'avait juridiquement pas le droit de la lui donner. Cela n'a pas empêché le gouvernement (par l'intermédiaire de sa ministre) d'ordonner à ses représentants aux conseils de ces organismes de voter le recours à l'arbitrage...

   Qui plus est, c'était inutile, puisque la Cour de cassation, en séance plénière (fait rarissime), venait d'annuler le jugement de la Cour d'appel favorable à Bernard Tapie. Une autre Cour d'appel devait donc examiner l'affaire et, compte tenu des attendus de la décision de la Cour de cassation, il ne faisait aucun doute que Bernard Tapie allait subir une déconvenue. (On pourrait ajouter que, vu les circonstances, l'arbitrage n'était pas non plus la procédure la plus adaptée.)

   Dans cette histoire, en gros, la puissance publique a constamment joué contre son camp. L'intérêt du livre de L. Mauduit est de donner une vision nuancée de la chose : à chaque étape, si de mauvais esprits ont œuvré en faveur des intérêts de B. Tapie, d'autres se sont élevés contre les manigances. C'est tout à leur honneur.

   Un autre élément important est la personnalité des trois "arbitres", Pierre Mazeaud, Jean-Denis Bredin et Pierre Estoup. Les deux parties ont dû se mettre d'accord sur ces noms. On peut donc penser qu'on a choisi des spécialistes des questions en cause, présentant de surcroît des garanties d'indépendance incontestables.

   Cela semble être le cas pour Pierre Mazeaud. Même s'il était encarté à l'UMP, ce gaulliste historique, docteur en droit (tout juste retiré du Conseil constitutionnel), traînait avec lui une réputation d'intégrité. Il était de surcroît chiraquien, désigné dans une procédure initiée par le pouvoir sarkozyen... mais il n'était pas du tout familier de l'arbitrage, au contraire des deux autres. Précisons aussi qu'à l'époque où Pierre Mazeaud présidait le Conseil constitutionnel (début 2007), l'institution a censuré une disposition législative (introduite en douce... peut-être à l'instigation d'un ministre de l'Intérieur...) autorisant un établissement public à recourir à l'arbitrage. Pierre Mazeaud devait donc être conscient que la procédure à laquelle il participait n'était pas irréprochable sur le plan juridique.

   Jean-Denis Bredin faisait aussi figure de personnalité incontestable. Il est avocat de formation. Le cabinet auquel il appartient est coutumier de l'activité d'arbitrage. Il s'est aussi fait remarquer par plusieurs ouvrages historiques de bonne facture, notamment L'Affaire (sur l'affaire Dreyfus) et une biographie de l'abbé Sieyès. C'est aussi un militant "de gauche"... plus précisément un ancien vice-président du M.R.G., le Mouvement des Radicaux de Gauche... qui a compté Bernard Tapie parmi ses membres ! Aïe ! A cela s'ajoute un vieille affaire d'arbitrage, à laquelle J-D Bredin a participé. Il était question des frégates de Taïwan et de rétrocommissions, à travers des personnes aussi dignes de confiance qu'Alfred Sirven et Christine Deviers-Joncour.

   Mais c'est sans conteste la figure de Pierre Estoup, ancien président de la Cour d'appel de Versailles, qui a le plus pesé sur la rédaction de la décision d'arbitrage. A priori, il semblait donner toutes les garanties de rigueur et d'indépendance. Mais l'analyse de son activité laisse planer quelques doutes...

   Dans le livre de Laurent Mauduit, on trouvera aussi de quoi méditer sur le "préjudice moral" subi par Bernard Tapie : il est bien sûr inexistant... et, quand il est malgré tout reconnu valable, on le chiffre à des millions d'euros, somme à comparer avec les vrais préjudices, subis par exemple par les victimes de l'amiante ou d'erreurs judiciaires... (Tout compris, B. Tapie aura touché quelque 130 millions d'euros, devenant ainsi par la grâce d'une procédure de complaisance, l'un des hommes les plus riches de France... et ce alors qu'à l'origine, il n'a pas déboursé un sou pour prendre le contrôle d'Adidas !)

   L'un des apports les plus intéressants du livre reste son analyse des liens entre Bernard Tapie et la droite, plus précisément Nicolas Sarkozy. Les deux hommes se connaissent depuis 1983. Mais, à l'époque, l'homme d'affaires cherche en priorité à se rapprocher du pouvoir mitterrandien, ce à quoi il est finalement parvenu. C'est durant la deuxième cohabitation (entre 1993 et 1995) que, sentant sans doute le vent tourner, Tapie, aux prises avec la justice, rejoint les balladuriens. Le livre de Laurent Mauduit décrit en détail les détours de la procédure judiciaire en fonction des aléas politiques du moment : le gouvernement Balladur a envisagé d'utiliser la candidature Tapie pour torpiller celle de Jacques Delors ! Une fois celle-ci écartée, l'homme d'affaires a vu sa protection se déliter...

   Curieusement, le livre ne relève pas de relation particulière entre Tapie et Jacques Chirac. Pourtant, les deux hommes ne sont pas sans point commun. Mais, sous la troisième cohabitation (entre 1997 et 2002), Bernard Tapie s'est rapproché de la gauche. C'est d'ailleurs à cette époque que, sous l'impulsion de Laurent Fabius, l'idée d'un arbitrage est lancée... mais le Premier ministre Lionel Jospin ne pouvait pas encadrer l'homme d'affaires...

   C'est donc sous le quinquennat de Jacques Chirac que les petites affaires de B. Tapie se remettent à prospérer. Le livre trace les liens qui mènent à Nicolas Sarkozy, soit comme ministre de l'Intérieur, soit comme ministre de l'Économie et des Finances. Moins connu est le rôle d'intermédiaire joué par "l'ami de trente ans" Brice Hortefeux.

   Depuis 2007, les choses se sont accélérées. C'est là qu'intervient Christine Lagarde. Elle a été un bon petit soldat du sarkozysme, assumant des décisions qu'elle n'a pas dû prendre seule... et mentant publiquement à plusieurs reprises. Le livre insiste aussi sur l'action de son ancien directeur de cabinet, Stéphane Richard (aujourd'hui PDG de France Télécom...). Le récit de la manière dont le monsieur a fait fortune (et celui de son redressement fiscal) mérite le détour.

   Après cette salve anti-droite, ne croyez pas pour autant que le livre épargne la gauche. C'est quand même elle qui a contribué à créer le phénomène Tapie. Plusieurs chapitres évoquent les années Mitterrand, loin du vernis doré dont on a récemment tenté de les parer. Quelques piques bien senties sont lancées en fin d'ouvrage. Force est de remarquer la lâcheté de nombre de députés socialistes...

   L'affaire Tapie n'est pas terminée. Certains croient encore en la justice. Des procédures sont en cours.

   Reste le cas Lagarde. Je laisse de côté (pour l'instant) la Cour de Justice de la République. Parlons plutôt de sa nomination à la tête du FMI. De deux choses l'une : soit c'est une personne hyper-compétente, et alors le gouvernement Fillon s'est séparé d'un talent difficilement remplaçable, soit elle n'est qu'une baudruche médiatique.

   Dans le premier cas, on peut se demander ce qui a motivé les dirigeants français. On peut penser que, s'ils jugent Christine Lagarde compétente, elle servira les intérêts de la France (et de l'Union européenne) à la tête du FMI. C'est oublier un peu vite l'exigence d'impartialité qui va lui être imposée, même si, au sein du Conseil d'administration de l'organisme, les pays de l'UE disposent ensemble d'une minorité de blocage.

   Dans le second cas, on se dit que le gouvernement français a voulu réaliser un "coup" médiatique. Christine Lagarde "passe" bien et elle ne semble pas aussi marquée politiquement que nombre de ses collègues UMP. C'est un moyen de rehausser le prestige du gouvernement aux yeux des électeurs, qui seront tentés de se dire : ah ben tiens, c'est bien, on a une Française à la tête du FMI. C'est aussi une manière comme une autre de faire passer au second plan d'autres sujets d'actualité.

   Un élément pourrait accréditer la deuxième thèse : la négligence avec laquelle on a procédé au remplacement de la ministre de l'Économie. Le ballet des importants et les crises de gamins qui ont abouti à la nomination de François Baroin laissent penser que ce n'est pas là que se décide la politique économique de notre pays.

mardi, 12 juillet 2011

Omar m'a tuer

   C'est donc le deuxième film de Roschdy Zem (coproduit par Rachid Bouchareb, qui, au départ, devait le réaliser, et qui a participé aux dialogues), avec Sami Bouajila dans le rôle principal. On retrouve donc, Jamel Debbouze en moins, l'équipe qui s'est fait connaître avec Indigènes et Hors-la-loi. Pour la petite histoire, on notera que, lorsqu'il a été question de l'Algérie, c'est le Français d'origine algérienne qui a tenu la caméra, alors que, pour le film traitant du jardinier marocain, c'est le Français d'origine marocaine qui a assuré la mise en scène.

   Sur la forme, c'est un bon film, dont l'esthétique se rapproche néanmoins parfois de ce que l'on peut voir à la télévision. Les interprètes sont excellents, seconds comme premiers rôles. Parmi ceux-ci, Denis Podalydès nous fait oublier qu'il vient d'incarner Nicolas Sarkozy (dans La Conquête) : son personnage d'écrivain parisien qui prend fait et cause pour Omar Raddad est bien campé, avec un mélange de grandeur (la volonté de défendre une "juste cause"), de snobisme (les goûts de luxe)... et de comédie (il se prend pour un détective privé... au risque du ridicule).

   Sami Bouajila est lui particulièrement impressionnant. Par souci de réalisme, il a appris l'arabe dialectal marocain (il connaît celui de Tunisie), a maigri (c'est devenu un quasi-passage obligé pour tout acteur qui désire se fondre dans un rôle), réussissant en quelque sorte à intérioriser son personnage. (On apprend une foultitude de choses dans les secrets de tournage d'Allociné.)

   Les séquences les plus intéressantes sont à mon avis celles qui montrent des aspects de l'affaire qui n'avaient pas été particulièrement médiatisés (dans mon souvenir) : la vie de famille d'Omar Raddad et son séjour en prison. (Ces scènes-là sont les meilleurs moments de cinéma.) Les efforts de l'écrivain du Figaro (en réalité Jean-Marie Rouart, qui n'en démord pas) sont souvent source de comique, même s'ils pointent certains aspects de l'enquête criminelle qui n'ont sans doute pas été suffisamment fouillés.

   Cela nous amène au fond. Même s'il s'en défend, Roschdy Zem ne nous donne pas une vision objective (ou tout du moins impartiale) de l'affaire. C'est globalement à décharge. Ceci dit, le trait n'est pas gras. Je m'explique. On aurait pu s'attendre à ce que les membres des forces de l'ordre soient dépeints comme de gros beaufs racistes. Tel n'est pas le cas. Ils sont cependant accusés d'avoir bâclé l'enquête. Le film ne cache pas non plus quelques points faibles de l'accusé (notamment sa passion pour le jeu).

   Mais il s'agit surtout de rétablir l'honneur d'un innocent. Au bout d'un moment, on a vraiment l'impression de se trouver devant une autre affaire Dreyfus. C'est ce qu'a affirmé à l'époque l'avocat Jacques Vergès (bien interprété par Maurice Bénichou). Le scénario, la réalisation et le montage ont été conçus à mon avis pour favoriser ce rapprochement. Dans les deux cas, avant enquête approfondie, c'est le membre de la minorité qui fait figure de coupable désigné. Dans les deux cas, une analyse graphologique joue un rôle capital dans la mise en accusation : l'expression "Omar m'a tuer" et le fameux bordereau (qui n'était pas de la main de Dreyfus, mais du commandant Esterhazy). Dans les deux cas, un document modifié a été utilisé pour condamner le suspect : une date a été changée après coup sur le rapport des médecins légistes (concernant la mort de Mme Marchal), ce que le public cultivé est amené à rapprocher (de manière excessive, peut-être) du "faux Henry" de l'affaire Dreyfus. Ajoutons que l'accusé Raddad, dans sa raideur, son silence, n'est pas sans rappeler Alfred Dreyfus, qui n'avait rien du condamné sympathique non plus. (Depuis, il a appris le français ; il a même récemment accordé un entretien fort intéressant à l'hebdomadaire Le Point.)

   Restent les doutes. Le gendarme qui a mené l'enquête à l'époque (Georges Cenci) est lui convaincu que l'enquête a été bien conduite et il avance des arguments (pas fallacieux) sur un site internet dédié. On peut aussi l'écouter développer son propos dans une vidéo de 45 minutes datant de 2010. Dans le même esprit, on lira avec profit le billet de Philippe Bilger (avocat général près la Cour d'appel de Paris) du 22 juin dernier... ainsi que les commentaires qu'il a suscités. Un autre haut magistrat, Laurent Davenas (avocat général à la Cour de cassasion), a exprimé le même point de vue dans un entretien publié dans Le Point.

14:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema

dimanche, 10 juillet 2011

Ein Saucisse, ein Bier !

   On a coutume de dire qu'à Onet-le-Château, si l'on excepte le parc de Vabre, l'absence de jardin public est flagrante. Pourtant, ce n'est pas la place qui manque : la commune a une superficie de 40 km² (presque quatre fois celle de Rodez, qui, elle, n'est pas dépourvue d'espaces verts à vocation distractive, comme on dit dans le milieu).

   Eh bien on se trompe ! Depuis un an environ, peu après le pont des Quatre-Saisons (c'est-à-dire à l'entrée sud d'Onet), un jardin public a été aménagé :

Jardin public bières.jpg

   Je l'ai entouré en vert. En rouge, j'ai souligné le tracé de la route d'Espalion, tandis qu'avec un T noir j'ai marqué l'emplacement du futur théâtre, qui enthousiasme tant une partie de la bourgeoisie locale. Comme la capture d'écran a été réalisée à partir d'une vue satellite de Google Earth datant de janvier 2008, le jardin n'a pas encore été créé. Les arbres qui longeaient la rue sont même encore présents. Ils ont depuis disparu, mais le parc est devenu l'un des endroits les plus agréables de l'agglomération : les bancs sont relativement confortables et ils bénéficient à tour de rôle de l'ombre projetée par les arbres. Voici comment il est présenté sur le site de la commune d'Onet-le-Château :

Nouveau jardin public.jpg

   La semaine passée, j'ai remarqué la présence d'un nouveau panneau à l'entrée, où il est question de bière. Mais quel est ce mystère ? La réponse se trouve au fond du parc, où se trouve une cabane que, jusqu'à tout récemment, j'avais toujours vue fermée.

   Cet été, elle sert de Q.G. à un employé de l'usine Bosch (dont la récente journée portes ouvertes a été un grand succès), elle-même située à proximité : on peut la rejoindre en passant par l'avenue de Bamberg, repassée en vert sur la première image.

   Cet employé a obtenu de la mairie l'autorisation de tenir une sorte de mini-snack germanique : on peut y consommer (contre une somme modique) deux sortes de bière (servie fraîche !) et une délicieuse saucisse grillée, que l'on peut agrémenter de moutarde (on a le choix entre une moutarde classique, forte, et une sucrée... délicieuse !).

   La cabane au fond du jardin... public vient de faire l'objet d'un article de Midi Libre. Mais, curieusement, c'est la mairie de Rodez qui y est à l'honneur, en raison du jumelage avec Bamberg. Il m'aurait semblé logique qu'Onet-le-Château y soit associée.

   Sur la photographie publiée par le quotidien de Montpellier, vous noterez la présence d'une charmante jeune femme (à droite) : c'est sans doute une étudiante qui bénéficie d'un stage d'été rémunéré, prévu dans la convention de jumelage (voir le lien précédent).

vendredi, 08 juillet 2011

Gianni et les femmes

   Gianni a dépassé la cinquantaine, il a été mis à la retraite un peu de force... mais il vit entouré de femmes peu ordinaires.

   Il y a d'abord sa mère, qui jette son argent par les fenêtres pour son bon plaisir... et ne se laisse pas entourlouper par son fils obséquieux, toujours à tirer le diable par la queue.

   Il y a sa femme, que l'on voit peu. On sent que le couple est distendu. L'amour n'est plus là, mais, comme on est plutôt à l'aise financièrement et que l'appartement est grand, on reste ensemble, pour conserver un peu de cette ambiance familiale qui réchauffe le coeur dans les moments difficiles. L'épouse a encore de beaux restes... et c'est visiblement une femme de tête.

   Il y a sa fille, qu'il adore. Elle est étudiante. On la sent un peu paumée dans ce monde sans repères. Du coup, par habitude, elle ne repousse pas le copain lourdaud qui s'incruste. Lui incarne une sorte de Tanguy italien, un beauf feignasse et fan de foot. Cela nous vaut quelques moments croquignolesques, notamment lors du repas de famille (vers la fin du film).

   Et puis il y a toutes les autres femmes, celles que le héros convoite à un moment ou à un autre. Aucune n'est moche. Toutes ont une jolie poitrine... rarement contrainte par un soutien-gorge ! (Moi j'vous dis qu'il y a eu un sacré casting !) Parmi elles, il y a la fille de l'amie de sa mère, une chanteuse très matrone. La concurrence l'ancienne petite amie du héros, qui a fait sa vie sans lui. Il y a aussi l'accompagnatrice de sa mère, un peu trop jeune peut-être... mais tellement mignonne ! On trouve aussi deux petites malines, jumelles, qui savent bien profiter de la concupiscence des "vieux beaux". Mais il y a surtout cette habitante de l'immeuble, une fêtarde qui s'est entichée de Gianni... un canon sub-atomique qui ferait bander un mort !

   Le ton est entre Woody Allen et Nanni Moretti. C'est à la fois frais et grave, bien joué (sauf parfois par l'interprète principal, qui n'est autre que le réalisateur, Gianni di Gregorio). Une petite comédie d'été, à l'italienne, sans prétention, mais savoureuse.

21:08 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema

jeudi, 07 juillet 2011

Le directeur de l'usine Bosch d'Onet-le-Château décoré de la légion d'honneur

   La cérémonie s'est somme toute déroulée tardivement, puisqu'Albert Wetten a été nommé chevalier de la légion d'honneur (sur le contingent du ministère de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique) il y a plus de six mois (voir page 16) :

Weitten.jpg

   D'après Centre Presse d'hier mercredi, la cérémonie s'est déroulée devant un public volontairement restreint :

Weitten CPresse 06 07 2011.jpg

   Au passage, l'esprit mesquin qui est le mien relève deux fautes (et même trois en fait) d'expression française dans l'article : A. Weitten n'a pas été promu, puisqu'il débute dans l'ordre de la légion d'honneur... et la préfète l'a décoré et non promu ; enfin, la dernière phrase contient une belle coquille, avec le "s" à "payants".

   Mais l'intérêt de l'article est de révéler que le directeur de l'usine Bosch a mal encaissé l'absence générale des élus locaux lors de la journée portes ouvertes du mois dernier. A l'époque, la presse locale (à l'exception du Nouvel Hebdo) n'avait pas mis le doigt dessus. Du coup, Albert Weitten n'a invité personne... ah ben si au fait, il a quand même accepté la présence de Jean-Claude Luche (qui -fait exceptionnel- ne figure pas sur la photographie publiée par le journal). Il faut dire que ce dernier est au mieux avec Danièle Polvé-Montmasson, la préfète de l'Aveyron, qui avait été choisie par le directeur de la Bosch pour la remise de la décoration. Ajoutons que le président du Conseil général fait partie de la même promotion qu'Albert Weitten... mais qu'il a choisi d'être décoré par l'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, que l'on croise de temps à autre dans le département.

   Notons que, dans leurs comptes-rendus, ni La Dépêche du Midi, ni Midi Libre n'évoquent la petite revanche d'Albert Weitten. Au-delà des erreurs de détail, on peut donc féliciter le journaliste de Centre Presse (José Torres), qui a fait preuve d'un peu d'esprit critique.

"Fringe", saison 3

   Si vous ne connaissez pas encore la série la plus originale du moment, c'est le moment de la découvrir ! Vous pouvez louer ou acheter les DVD des deux premières saisons (ou encore essayer de les visionner d'une autre manière...), tellement c'est puissant ; mais vous pouvez aussi commencer par l'épisode 1 de la nouvelle saison, que l'on a eu la bonne idée de faire débuter par un résumé du cœur de l'intrigue.

   Bon, tout cela est bien joli, mais Fringe, c'est quoi ? Ben l'histoire d'une équipe d'enquêteurs du F.B.I. qui s'intéresse à des phénomènes que l'ont pourrait qualifier de paranormaux. Durant la saison 1, les épisodes autonomes s'intercalent entre ceux qui déroulent la trame de fond : la coexistence de deux univers parallèles, qui entrent périodiquement en contact. Ajoutez à cela un zeste de complot et vous aurez l'ambiance générale, bien servie par une photographie soignée, dans les tons sombres, avec des incrustations pertinentes.

   Avis aux âmes sensibles : c'est parfois un peu glauque et saignant... mais c'est trop le kiff !

   L'équipe d'enquêteurs finit par former une sorte de famille (c'est le secret de la réussite de séries comme NCIS par exemple). Il y a Walter le savant fou qui cache plein de choses, son fils Peter, un jeune homme plein de ressources (et d'une farouche indépendance d'esprit : un geek en joli et moins con, rien que pour vous, mesdames), son assistante super sympa et compétente (une Black... c'est pour les quotas, man) et surtout Olivia Dunham, un agent qui semble doté d'étranges pouvoirs. Celle-ci est interprétée par la délicieuse Anna Torv, au physique appétissant, mais au mental très déroutant (il lui faut bien une faille hein... ceci dit, on n'a pas fait l'inverse : elle n'est pas un cageot à la beauté intérieure sublime... allez savoir pourquoi).

   Cerise sur le gâteau, pour nous les Frenchies : c'est très bien doublé.

01:13 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, cinéma

mardi, 05 juillet 2011

Humour corrézien, aveyronnais...

   C'est un petit encadré, publié dans Le Canard enchaîné du 22 juin dernier, qui m'avait échappé :

Sarkozy Laguiole 22 03 2011.jpg

   C'est évidemment une référence aux propos tenus par Jacques Chirac, à Sarran, une dizaine de jours auparavant.

   J'aime  beaucoup le dessin d'Escaro. Ce trait d'humour "aveyronnais" s'appuie sur un produit local (enfin presque local...), le couteau Laguiole. Qu'est-ce qui peut expliquer que le caricaturiste ait songé à ce type de couteau ? Est-ce le Massif Central, territoire commun à la Corrèze et à l'Aveyron ? (Vu de Paris, c'est la porte à côté.) Est-ce la venue du président l'an dernier dans notre département ? Est-ce parce qu'il s'en était fait offrir un en 2008, lors du Salon de l'Agriculture ?

   Je me demande dans quelle mesure c'est une bonne publicité pour le couteau...

lundi, 04 juillet 2011

GiedRé chez Laurent Baffie

   L'ancien complice de Thierry Ardisson a animé pendant plusieurs saisons, sur Europe 1, une émission dominicale qui s'est finalement appelée C'est quoi ce bordel ? Il a eu le mérite de révéler (au grand public) la chanteuse franco-lituanienne GiedRé (prononcer "guiédré"), dont j'ai récemment parlé.

   Au départ, je pense qu'elle n'était venue que pour une émission. Elle revenue au moins sept fois, signe que l'on avait repéré sa singularité... et son besoin de promotion : ce n'est pas avec le style des chansons qu'elle interprète qu'elle risque de passer à la télévision (enfin, tant qu'elle ne sera pas devenue célèbre).

   Grâce à la Toile, on peut (ré)écouter ces émissions, à commencer par la première, diffusée le 30 mai 2010. On peut y entendre GiedRé interpréter Trop de questions (vers la quatorzième minute), L'amour par derrière (vers la dix-huitième minute), Tu baves quand tu dors (vers la trente-quatrième minute) et enfin ma préférée Tu pues du cul (vers la quarante-cinquième minute).

   Elle est revenue le 13 juin 2010, pour interpréter un titre évoquant la mollesse érectile de son copain (vers la seizième minute)...

   Elle a été de nouveau invitée le 27 juin 2010. On peut l'entendre vers la trente-cinquième minute se lâcher dans une chanson où il est question d'une langue bien chargée (que les mauvais esprits auront prise, au début, pour un pénis)... L'émission dans son entier mérite le détour, avec des blagues potaches réalisées avec des vuvuzelas !

   On sent qu'on lui a demandé quelque chose de moins "épicé" pour le 4 juillet 2010 : elle a d'abord chanté un texte plutôt autobiographique, Je m'appelle GiedRé, où il est beaucoup question de la SACEM (vers la huitième minute). Vers la trente-cinquième minute, elle nous a proposé un titre assez élaboré, La vie peut être cruelle, à ne pas écouter quand on est dépressif !

   On l'a retrouvée à la rentrée, dans l'émission du 12 septembre 2010 (vers la trentième minute), avec La petite camionnette, fable cruelle sur une prostituée.

   C'est un thème qui l'a décidément beaucoup inspirée, puisque, le 19 septembre 2010, Une belle qui dormait au bois (diffusée vers la trente-et-unième minute), bien que différente par le style, évoque le cas d'un travesti (du Bois de Boulogne, pense-t-on) qui vend ses "charmes".

   Le 26 septembre 2010, elle a chanté Les beaux côtés de la vie (vers la trente-et-unième minute), un titre qui joue évidemment sur l'antiphrase, où elle justifie en quelque sorte son goût pour ce que les autres appellent le macabre, le scabreux. (Au XIXe siècle, la critique bien-pensante faisait les mêmes reproches à l'écrivain Emile Zola.)

   Enfin, le 3 octobre 2010, on l'a entendue pour la dernière fois (à ma connaissance) avec Je ne suis pas méchante (vers la trente-cinquième minute), une chanson qui fonctionne un peu sur le même principe que la précédente.

   Depuis, sa carrière a commencé à décoller.

18:35 Publié dans Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : musique, médias, humour

Noir Océan

   Après Beau Travail de Claire Denis (consacré aux membres de la Légion), voilà une autre cinéaste, Marion Hänsel, qui s'intéresse aux hommes de guerre. Ici, ce sont des marins, dans le Pacifique, à l'époque des essais nucléaires français (dans les années 1970).

   La parenté entre les deux films est patente. Les deux femmes sont fascinées par les corps de ces hommes jeunes et, normalement, en excellente santé. Dans les deux films, l'accent est mis sur l'un des militaires. On finit par s'apercevoir que ces "hommes forts", soumis à une discipline stricte, sont plutôt des gens hors norme... et cachant une faille.

   La différence principale réside dans les dialogues, remplacés par de la musique, des chants ou un monologue intérieur chez Claire Denis (qui a un parti pris esthétisant), alors que Marion Hänsel a conservé une forme plus classique.

   Les séquences situées en métropole évoquent l'enfance de l'un des personnages, qui a su vaincre sa peur. Dans le Pacifique, le plus dur est la cohabitation avec les autres, à l'étroit sur le navire. Tous ceux qui sont passés par le service militaire reconnaîtront l'ambiance tantôt joyeuse tantôt lourde des chambrées.

   Le scénario ne met pas en valeur les "grandes gueules", mais les types réfléchis. Après le passage sur l'enfance, on a droit à une longue attente, ponctuée de divers incidents... et d'une forte consommation de cigarettes ! Finit par venir l'essai nucléaire, qui suscite beaucoup de questionnements chez les jeunes soldats.

   L'image est soignée et, si l'on supporte le rythme un peu dolent, on appréciera ce film original.

  P.S.

  On peut glaner plus d'infos sur le site internet dédié.

12:18 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema

dimanche, 03 juillet 2011

Balada triste

   C'est le nouveau film d'Alex de Iglesia, qui s'est précédemment illustré aussi bien dans la comédie sarcastique (Mes Chers Voisins, Le Crime farpait) que le polar (Crimes à Oxford).

   Dans ce film perce aussi l'influence du Labyrinthe de Pan, de Guillermo del Toro : la guerre civile espagnole et ses conséquences se mêlent à un peu de fantastique, même si l'œuvre d'Iglesia reste ancrée dans le réalisme.

   Trois moments se succèdent : le temps de la guerre civile, le temps du cirque et le temps de la vengeance. La première partie propose une vision nuancée de l'affrontement entre franquistes et républicains : les deux commettent des massacres, avec, du côté républicain, un clown qui se révèle diablement efficace. La réalisation alterne la rigueur de la reconstitution historique avec la fantaisie tragi-comique. C'est, à mon avis, la partie la plus réussie sur le plan visuel. (Cela aurait même pu constituer la base d'une histoire complète, centrée sur les années 1930.)

   Des années plus tard, le fils, devenu clown à son tour (mais triste, au contraire de son père, le rieur, qui était tête d'affiche) rejoint un cirque, où il devient un peu le souffre-douleur de son rival en amour. On retrouve la description soignée d'un milieu, ici le monde des itinérants du spectacle, le côté paillettes des spectacles alternant avec le sordide de leur vie quotidienne.

   La dernière partie voit la troupe éclater et chacun tenter de s'en sortir de son côté. Ils vont bien entendu se retrouver... plutôt pour le pire. C'est le moment des règlements de comptes (qui ont déjà commencé à la fin de la partie précédente). Les deux clowns voient leurs personnages évoluer, l'un d'entre eux subissant même une transformation étonnante, à l'image de ce qui pourrait se passer dans un film d'horreur américain. C'est assez saignant et la fin, filmée au sommet d'un monument (qui existe vraiment : La vallée de ceux qui sont tombés), ne manque pas de brio.

12:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

samedi, 02 juillet 2011

Une Séparation

   Au départ, je n'étais pas très "chaud" pour aller voir ce film iranien de deux heures. C'est l'un des avantages de la fête du cinéma : on prend quelques risques... et cela paie ou pas. Autant le dire tout de suite : j'ai été plus qu'agréablement surpris.

   C'est donc l'histoire d'un couple qui se sépare... et même qui divorce. Dès le début, on apprend ce qui reste sous-jacent le reste du film : la mère ne supporte plus le climat étouffant qui règne en Iran (mais elle va vite arrêter d'en parler... ne serait-ce que pour permettre au film de passer la censure) et voudrait que sa fille ait toutes les chances de réussir dans la vie. Le mari lui, a une bonne situation (il travaille dans une banque) et a choisi de s'occuper de son père qui souffre de la maladie d'Alzheimer (je ne sais pas si c'est un acteur qui campe ce personnage, mais il est criant de vérité). On a donc un film sur les déchirements familiaux, assez classique, mais très bien interprété.

   Se greffe là-dessus un portrait de la société iranienne, notamment du fonctionnement de la justice. Les citoyens se retrouvent devant le juge, soit pour le divorce, soit pour la procédure criminelle (je ne vous dis pas laquelle), sans l'aide d'un avocat (c'est sans doute mieux pour le divorce, mais c'est peut-être regrettable pour le reste). Et le tribunal est un de ces capharnaüms !

   Le film met aussi en scène l'opposition de deux familles, les bourgeois qui divorcent, très occidentalisés, et le couple qui galère, très pointilleux sur les questions de morale religieuse (enfin en apparence). Le noeud de l'affaire est l'embauche d'une personne pour s'occuper du père qui s'oublie. Une violente dispute finit par éclater, qui se conclut par un accident qui va avoir des conséquences multiples.

   Car ce film est aussi, à ma grande surprise, un polar. A partir de l'accident, une enquête est menée, à la fois officiellement (une procédure judiciaire est engagée) et par le réalisateur, qui nous mène par le bout du nez. (Il a pratiqué une ellipse dans le premier tiers du film, qui nous empêche d'avoir toutes les données du problème en mains. Du coup, on se dit que quelque chose cloche dans l'histoire.) Les spectateurs vont petit à petit découvrir que presque tout le monde ment à un moment ou à un autre, soit pour des questions d'honneur, soit pour l'argent. On sort de là avec l'idée que l'Iran est une véritable cocotte-minute sociale.

NE PAS LIRE SI VOUS N'AVEZ PAS ENCORE VU LE FILM

(sinon ne venez pas vous plaindre après, hein !)

   Le film n'est pas neutre. Il prend insidieusement parti. Au final, c'est le mari qui avait raison... et son épouse qui est montrée comme la responsable de l'enchaînement des faits. L'auteur semble avoir voulu un peu égratigner le personnage de la bourgeoise occidentalisée, finalement assez égoïste. Ou alors, au bout du bout, il incrimine sans oser le nommer le régime en place en Iran. Difficile de trancher.

10:53 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma

jeudi, 30 juin 2011

Une artiste qui décoiffe : GiedRé

   J'ai entendu parler d'elle pour la première fois quand elle est venue en Aveyron assurer la première partie des Têtes Raides. L'hebdomadaire Le Ruthénois lui avait alors consacré un article qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille :

musique,femme,poésie,médias

   Je devais avoir trop de boulot à ce moment-là et puis la flemme... Le bouche-à-oreille a fini par arriver jusqu'à moi. J'ai donc commencé à chercher un peu sur la Toile. J'ai trouvé des chansons aux paroles crues, féministes et drôles, comme Pisser debout ou encore Ode à la contraception (humour extra-noir -et politiquement incorrect- garanti).

   Elle s'est aussi fait connaître à la radio, sur Europe 1. Pour vous donner une idée de ce que cela pouvait donner, allez écouter ce petit florilège. Je recommande aussi tout particulièrement la chansonnette intitulée Tu pues du cul (que l'on pourrait appeler Chanson pour blaireau)...

   C'est correct sur le plan musical, bien chanté... et cela touche juste. Elle a vraiment un grand talent d'écriture. J'ai souvent éclaté de rire en écoutant certains titres. On peut en découvrir d'autres sur le site de GiedRé, qui est un peu à l'image du personnage, sur sa page Myspace... et encore ici (avec de l'habillage scénaristique...).

   C'est qu'en plus de bien écrire, composer et chanter, elle est mignonne ! Du coup, on ne sait plus trop comment comprendre sa chanson Les moches. Quelque chose me dit que, dans la vie, elle est un peu décalée aussi. Pour s'en convaincre, il suffit de visionner l'entretien très "desprogien" qu'elle a accordé à une sorte de gentil journaleux du web.  

   Son premier album est introuvable à l'heure actuelle, mais on nous annonce le deuxième pour cet été... en espérant que l'on pensera à rééditer le précédent.

20:38 Publié dans Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique, femme, poésie, médias

lundi, 27 juin 2011

Medianeras

   Ces "murs mitoyens" sont ceux d'immeubles de Buenos Aires, où vivent de nombreux célibataires (ou semi-célibataires), encore jeunes, qui se croisent sans se rencontrer. Le film s'attarde sur deux d'entre eux, un geek (prononcer "guique") concepteur de sites internet et une architecte de formation qui travaille à la présentation des vitrines d'un grand magasin. Celle-ci (interprétée par une comédienne déjà vue dans Capitaine Alatriste) a la phobie des ascenseurs... elle est donc experte en grimpage d'escaliers...

   Le réalisateur a dû mettre un peu de lui-même dans les deux personnages. Le héros n'arrive pas à nouer une relation stable (je recommande toutes les séquences avec la promeneuse de chiens, une zonarde qui le mène par le bout du nez), d'autant plus qu'il est rivé à ses écrans. L'héroïne a du mal à se remettre d'une rupture récente... et tente de reconstruire autre chose. Elle aussi est obnubilée par un truc : ses mannequins.

   Le film commence par des considérations architecturales, qui trouvent leur prolongement dans le film. C'est une manière originale d'introduire une comédie sentimentale, un brin dépressive parfois.

   Fort heureusement, c'est teinté d'humour. Le héros doit s'occuper de la chienne que son ex lui a laissée à son départ pour les Etats-Unis. Les deux personnages principaux se croisent sans se voir, ou sont à deux doigts de se rencontrer : lui passe devant les devantures qu'elle organise juste après son départ ; elle arrive sur les lieux d'un double accident juste après lui.

   Bon, attention, hein : ils ne sont pas à la rue. Vu ce qui est montré dans le film, ils doivent être propriétaires de leur appartement. Ils ont des goûts en commun, font parfois les mêmes choses quasiment en même temps (très drôle le passage avec ces nouvelles fenêtres !).

   Ah, oui, j'oubliais : le fil rouge de l'histoire semble être un livre pour enfants, que l'héroïne a conservé. Chacun cherche la "bonne personne" dans une foule d'anonymes...

   C'est frais, c'est sympa, sans plus.

00:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma

dimanche, 26 juin 2011

Le Chat du rabbin

   Joann Sfar est un dessinateur qui a le vent en poupe. Bien qu'encore jeune, il est l'auteur d'une ribambelle d’œuvres ; il a touché au cinéma (avec son film sur Gainsbourg, reconnu par la critique et primé aux Césars 2011) ; il a tenu une chronique dans Charlie Hebdo. On m'avait signalé la série Petit Vampire. (Je recommande tout particulièrement La Soupe de caca...). On peut aussi le découvrir à travers son site internet.

   Dans cette adaptation, l'animation n'est pas virtuose, même si elle est soignée, en particulier au niveau des mouvements des personnages. Mais on n'a pas cherché à faire du "beau" dessin. C'est le sens qui est privilégié. Ainsi, le héros n'est pas un joli chat (on en voit quelques-uns dans le film, brièvement), mais il est très spécial : il se met à parler... et il sait lire !

   Il entretient des relations ambiguës avec le rabbin algérien ; il est surtout proche de sa pulpeuse fille.

   L'action se déroule à l'époque coloniale. Le rabbin, pour être reconnu officiellement par la République française, doit passer un examen... et sa petite vie tranquille est bouleversée par l'arrivée d'un drôle de colis.

   C'est le mélange culturel qui est à l'honneur, dans cette Afrique du Nord beaucoup plus métissée que ce que les intégristes musulmans d'aujourd'hui voudraient nous faire croire. On croise donc des catholiques, des orthodoxes, des juifs et des musulmans.

   Sfar s'est arrangé pour que chaque communauté soit représentée par des personnages positifs et négatifs. Ainsi, au rabbin propriétaire du chat s'oppose son ancien formateur, un intégriste qui est en train de former un jeune à sa manière... Aux orthodoxes décrits comme massacreurs de juifs en Russie s'oppose le prince, qui sait passer au-dessus de ses préjugés (parfois). Côté musulman, aux bédouins fondamentalistes s'oppose le vieil ami du rabbin (doublé par Fellag), les deux hommes ayant sans doute une origine commune. (Sfar ayant des ancêtres nord-africains ne méconnaît pas cet aspect de l'histoire de la région.)

   Il n'y a guère que les catholiques qui soient quasi systématiquement montrés de manière négative. Les exemples les plus frappants sont ceux du cafetier et des clients de la ville, racistes et antisémites, et de Tintin, lourdement caricaturé en jeune beauf belge. (Ce n'est pas la scène la plus réussie du film, loin de là.)

   C'est globalement léger, virevoltant, à l'image du chat, le tout sur une musique entraînante. On note quelques ruptures de style : les séquences du pogrom russe et de la forteresse falacha ne sont pas dans le même ton. Ce sont aussi (ce n'est pas un hasard) les moments où l'action est la plus tendue (avec la séquence chez les bédouins).

   Au final, j'ai trouvé cela agréable à suivre, assez drôle, même si c'est convenu. Le film illustre assez bien l'idéologie dominante chez les bobos de gauche. Certains adoreront, d'autres en seront horripilés.

23:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma

vendredi, 24 juin 2011

"Le Fou du roi" à Millau

   C'était jeudi 23 juin, de 11 heures et des poussières à 12h30. Pour les gens qui bossent sans pouvoir écouter la radio (et pour les autres), fort heureusement, le site de France Inter permet d'écouter ou de réécouter l'émission.

   Cela a commencé par une introduction de Stéphane Bern, farcie de jeux de mots. (On en a une petite idée dans l'article de La Dépêche du Midi publié le lendemain.) Lui a succédé la chronique de Daniel Morin, à goûter au second degré. (Moi, j'aime, mais le journaliste de Midi Libre semble avoir peu apprécié.)

   On a ensuite donné la parole aux personnalités présentes : Guy Durand, René Quatrefages et Léon Maillé... du moins quand on leur a permis de finir leurs phrases. (Ce manque de respect est une marque de fabrique de l'émission...) En fin d'heure, il a été question des gants, avec Manuel Rubio.

   Et donc... voilà une manifestation médiatique d'où Jean-Claude Luche a été absent ! On n'a pas non plus été très sympathique avec l'ancien maire de Millau, Jacques Godfrain, qui n'a pas été invité et dont on a parlé plutôt de manière négative. (Stéphane Bern, qui est plus subtil que ce que le commun des mortels croit, s'est même permis une allusion au SAC.)

   Côté musique, nous n'avons eu droit qu'à des chansons en anglais, malgré la présence d'artistes du cru ! Ceci dit, j'ai bien aimé les Montpelliérains de The Chase, qui ont interprété I like U et une jolie reprise de There must be an angel. (Ce groupe va bientôt assurer la première partie de Gaëtan Roussel... qui est né à Rodez.) Par contre, la performance des Saint-Affricains de Caylus a été pénalisée par un son pourri, notamment au niveau de la guitare. Dommage. On nous a aussi proposé Dreamin, d'Oslo Swan. Bof...

   Si vous voulez savoir pourquoi on peut affirmer que Guy Durand "a la plus grosse", il faut absolument écouter la deuxième heure de l'émission. Vous y entendrez aussi les chroniques de Régis Mailhot et Vincent Roca. Le premier s'est taillé un franc succès en qualifiant Millau d' "ancienne banlieue sud de Rodez, aujourd'hui reconvertie en cité-dortoir de Montpellier". (Le Ruthénois que je suis a bien rigolé !) Quant à Vincent Roca, il nous a offert un de ces textes ciselés dont il a le secret.

  

mercredi, 22 juin 2011

X-Men - Le Commencement

   Il s'agit d'un prequel : l'épisode prélude à une série, qui en dévoile les racines. Il s'agit ici de la jeunesse du professeur Xavier et du futur Magnéto. (Notons que les scénaristes donnent une version inattendue de l'origine du casque de ce personnage.)

   Que le futur mutant méchant soit un rescapé de la Shoah n'est pas une nouveauté pour qui connaît un peu la série. La puissance de cette première partie du film est de montrer comment cet enfant  tombé aux mains des nazis va développer ses étonnants pouvoirs... Les scènes sont très fortes et Kevin Bacon, qui endosse le rôle de surper-vilain, est excellent.

   Les débuts de Charles Xavier sont plus tranquilles, bourgeois. Sa famille fait partie de l'élite. Il fait de belles études. Le contraste entre les deux enfances n'en est que plus saisissant. Mais je n'ai pas été très convaincu par l'interprétation de James McAvoy. Par contre, Michael Fassbender (oui, celui de Hunger !) est très bien en Magnéto, ainsi que la délicieuse Jennifer Lawrence en Mystique, un personnage riche de ses contradictions. (Les amateurs de blondes apprécieront aussi la composition de January Jones, déjà remarquée dans Sans Identité et Good Morning England.)

   Comme l'action se déroule principalement dans les années 1960, on a puisé dans la mythologie de ces années-là tout ce qui pouvait rehausser l'intérêt des spectateurs (plutôt mâles hétérosexuels) : les tenues moulantes, les jupes ultra-courtes (pour les dames), avec des bottes (mmmm...), les coupes de cheveux parfois étonnantes, l'ambiance "art déco" et la luminosité factice, omniprésente dans les intérieurs.

   Pour la petite histoire, sachez que le film donne une vision très décalée de la crise de Cuba d'octobre 1962. C'est le meilleur moment d'action du film. Les effets spéciaux dépotent. Ajoutez à cela une musique clinquante (mais c'est ce qu'il faut), et vous aurez une idée du plaisir que l'on prend, confortablement installé dans le fauteuil moelleux d'une grande salle.

   On nous a aussi ménagé certains moments de franche rigolade, en particulier quand les premiers apprentis recrutés par Xavier et Magnéto se montrent leurs pouvoirs. (Ils n'ont pas réussi à faire venir Wolverine, qui les envoie balader de manière très crue... petit clin d'oeil à X-Men origins.) L'endroit (une base secrète de la C.I.A.) devient par la suite le théâtre d'une véritable tuerie : attention pour le jeune public, c'est globalement assez violent. (Et je vous épargne la loi du talion façon Magnéto, qui sait rendre la monnaie de sa pièce à l'assassin de sa mère...)

   J'ai lu ici et là qu'en plus de divertir, ce film tentait de véhiculer un message de tolérance. Mouais... oui et non. Il y a bien un petit quelque chose sur la différence et l'attitude rétrograde des humains. On remarque d'ailleurs que, du côté soviétique comme du côté américain, les hommes (assez) âgés qui accaparent les postes à responsabilité sont de gros misogynes. Mais le film lui-même, dans sa réalisation, a tendance à placer les personnages féminins dans une posture d'objets. C'est finalement très ambigu.

23:39 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : film, cinéma, cinema

lundi, 20 juin 2011

Portes ouvertes à l'usine Bosch

   C'est le premier employeur privé du département, avec 1 800 salariés. Ce dimanche 19 juin 2011, pour les 125 ans du groupe, l'usine de Rodez ouvrait ses portes. En réalité, il fallait se rendre aux confins de Rodez et d'Onet-le-Château, où est implanté le site :

actualité,économie

   Pour faciliter le repérage, sur l'image, j'ai marqué d'une croix noire l'emplacement de la cathédrale de Rodez. En vert, j'ai colorié le site de l'hôpital de Bourran et en rouge, celui de l'usine, qui se trouve donc un peu à l'écart, à l'est, pas très loin de la RN 88.

   C'était la quatrième fois que le groupe se livrait à ce genre d'opération de communication. En 2002, j'avais raté le coche. Cette fois-ci, j'ai réservé mon dimanche après-midi.

   A l'arrivée, sur le parking sud, on est accueilli par des parterres bien aménagés, comme celui qui est planté de lavande :

DSCN3209.JPG

   C'est une heureuse surprise : les bâtiments sont entourés de quelques espaces verts très bien entretenus. L'intérieur a lui été visiblement nettoyé à fond. Comme l'a fait remarquer une personne de sexe féminin qui suivait la visite en ma compagnie, il était très difficile de trouver un grain de poussière. Le moindre coin de fenêtre semblait avoir été examiné !

   Après avoir monté les escaliers, on passait par un petit chapiteau, où l'on recevait le plan des visites possibles :

Visite 19 06 2011.jpg

   Après, chacun faisait ce qu'il voulait, dans l'ordre qu'il voulait. Les explications étaient fournies par des personnes se trouvant à l'intérieur des bâtiments, ainsi que sur des panneaux conçus pour l'occasion.

   J'ai commencé par la partie E1, le traitement des eaux. Au fond de la salle, un type, micro en main, expliquait le trajet suivi par les rejets liquides et les traitements appliqués. C'était très intéressant. Une partie de ces rejets passe par la station d'épuration de Cantaranne toute proche. Mais ils ne représentent que 1% des eaux traitées là, la grande majorité étant issue des laiteries et des abattoirs voisins. Notons qu'ensuite les eaux sont envoyées à Bénéchou, pour être notamment déphosphorées.

   En sortant de là, j'ai sauté une étape pour tout de suite entrer dans le bâtiment-roi, celui qui est consacré à la fabrication des injecteurs Common Rail, la pépite industrielle du site (E3). Bon, je dois avouer que j'étais un peu largué par les aspects techniques. Notons qu'à l'étage se trouve un atelier "sous cloche", une salle blanche isolée du reste du bâtiment, où l'on n'entre qu'en passant par des sas et vêtu de manière appropriée.

   Juste à côté (E2) sont fabriquées les bougies, un secteur traditionnel de l'entreprise. Un parcours a été ménagé pour les visiteurs, avec des haltes qui portent des noms aveyronnais ("Belcastel", "Marcillac", "Laguiole"...). Notons qu'une légère majorité de cette activité n'est pas destinée à la "première monte" (les bougies installées sur les voitures neuves), mais aux réparations : si certains constructeurs cherchent à rogner sur les coûts en se fournissant chez la concurrence, il semble que les garagistes et les automobilistes avertis préfèrent, ensuite, les produits Bosch.

   Ensuite, j'ai eu un petit coup de pompe. Je suis passé assez vite  dans le bâtiment 108 ("maintenance et environnement"). Il y avait pourtant des trucs intéressants. L'entreprise se veut un héraut du développement durable. L'usine s'est engagée dans des programmes européens (GreenLight et Motor Challenge). Elle a aussi obtenu des prix au sein du groupe Bosch. De manière générale, il est frappant de constater la place prise par les différents types de bacs et poubelles qui servent à trier les déchets.

   L'entreprise cultive donc l'excellence et on ressent chez ses employés une certaine fierté à en faire partie. D'ailleurs, parmi les nombreux visiteurs de ce dimanche se trouvaient d'anciens ouvriers et cadres, ainsi que les membres des familles. C'est un signe qui ne trompe pas.

   Autre signe qui ne trompe pas : la présence du directeur de l'usine, Albert Weitten, qui a circulé entre les différents bâtiments, sans manifester le moindre pédantisme.

actualité,économie

(Centre Presse, 17 juin 2011)

   La fin de la visite n'a fait que confirmer une impression de départ : le poids considérable des machines dans la fabrication des pièces. Etre ouvrier aujourd'hui, c'est savoir utiliser un matériel de pointe (parfois). Dans certains ateliers, les panneaux explicatifs étaient accompagnés d'un petit film montrant certaines de ces machines en action, impressionnantes de complexité et de précision.

   Je ne sais pas si des élus locaux sont venus le matin même. Toujours est-il que certains d'entre eux figurent sur l'un des panneaux, qui évoque une situation un peu ancienne : sur les photographies, on pouvait reconnaître Marc Censi (l'ancien maire de Rodez, en compagnie d'une partie de son équipe municipale d'alors), Jean Puech (l'ancien président du Conseil général) et les députés Jacques Godfrain et Yves Censi (ce dernier sans barbe mais avec des cheveux).

   Avant de partir, un petit passage par la cantine du site s'imposait. On pouvait y boire de l'eau, une boisson gazeuse ou des jus de fruits... et surtout y déguster une délicieuse fouace ! Pour passer le temps, il était possible de regarder une animation numérique montrant l'évolution du site sur près de 50 ans ou de lire les derniers panneaux, consacrés à la vie et à l'oeuvre de Robert Bosch.

   On avait pensé aux gamins, qui ont pu se dépenser sur un tatami. Les grands enfants sont repartis de la salle avec une boîte en fer-blanc aux couleurs de l'entreprise :

DSCN3210.JPG

   Bref, ce fut une opération de communication réussie, au service d'une entreprise capitale pour l'économie du Grand Rodez, mais qui n'est hélas pas suffisamment connue.

dimanche, 19 juin 2011

Bourran, quartier d'avenir ?

   Vendredi, le quotidien aveyronnais Centre Presse proposait un supplément consacré à ce "nouveau quartier" de Rodez, à l'occasion des vingt ans de l'inauguration du pont qui le relie au vieux centre ruthénois :

société,presse,médias

   L'intérêt de cette "une" n'est pas uniquement d'observer la modification du paysage induite par la construction de ce que l'on nomme parfois improprement le "viaduc" (il s'appelle le Pont de l'Europe, en réalité). On remarque aussi combien les abords du pont, côté centre-ville, ont été transformés.

   A l'intérieur du supplément, on trouve d'autres photographies anciennes, fort intéressantes, ainsi qu'un entretien avec l'initiateur du projet, l'ancien maire Marc Censi, qui révèle à cette occasion que, si l'Union européenne s'est montrée particulièrement généreuse, le piston semble aussi hélas avoir joué en faveur de la réalisation du projet.

   Mais c'est un autre article qui a attiré mon attention. Son contenu a dû faire bondir plus d'un Ruthénois :

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   Eh oui ! L'urbaniste a été primé (en 1996 et 1998) pour la manière dont ce nouveau quartier a été organisé !

   Il est vrai que, vu du dessus, tout à l'air parfaitement en ordre :

société,presse,médias

   J'ai retouché cette vue de Google Earth, en entourant grossièrement en marron la colline ruthénoise, en délimitant en vert le quartier de Bourran et en mettant en valeur le pont, à l'aide de rouge.

   Voici ce que cela donne quand on "zoome" sur Bourran :

société,presse,médias

   Notez que l'image satellite date du 1er janvier 2008, ce qui explique la faiblesse de la circulation et l'aspect clairsemé des parkings. Et puis, quinze ans se sont passés. N'importe quel Ruthénois pourra vous que, jusqu'à une époque récente, circuler et se garer dans ce quartier étaient des exercices de haute voltige, nécessitant une patience d'ange.

   L'ouverture du nouvel hôpital n'avait pas arrangé les choses... encore que... certains automobilistes peu scrupuleux ont décidé de profiter du parking de l'établissement (en haut à gauche de l'image précédente) à des fins autres que médicales.

   Depuis, un peu d'ordre a été mis à tout cela. Davantage de zones de stationnement ont été délimitées et une navette régulière reliant le quartier au centre-ville a été mise en place.

   Mais tout cela s'est fait bien après 1998 ! A cette époque, c'était plutôt le bordel. On pourrait aussi parler de l'aménagement du point de vue des plus anciens habitants du quartier. Combien de ceux qui, jusqu'au début du XXIe siècle, avaient une vue magnifique de chez eux, se retrouvent aujourd'hui avec une brochette de béton en guise de perspective ? On a donc sans doute un peu vite congratulé les "metteurs en espace"...