samedi, 12 mars 2011
Le face à face Luche - Durand
Samedi, en fin de matinée, France 3 a diffusé une émission spéciale (celle du 12 mars), tournée place d'Armes à Rodez. Le coeur de ce programme était un débat entre Jean-Claude Luche, le président du Conseil général, et Guy Durand, le chef de la gauche en campagne (et maire socialiste de Millau).
Tout d'abord, je trouve le principe de cette émission intéressant. Même si ceux qui suivent la campagne de près n'y ont pas appris grand chose, les citoyens de base ont eu accès à une véritable émission politique, où les deux "camps" ont pu s'exprimer courtoisement, parfois ironiquement.
La première question a porté sur l'enjeu du scrutin. Evidemment, J.-C. Luche a affirmé, contre l'évidence, qu'il ne s'agissait que d'une élection locale. Si cet aspect est important, la suite de l'entretien entre les deux hommes a suffi à prouver, mieux que la réponse de son adversaire socialiste, que l'enjeu est aussi fortement national. Avantage Durand.
Sur la campagne électorale et la possibilité de basculement, J.-C. Luche a été modeste. Il n'a pas parlé de réaliser un carton plein (ce qu'il a affirmé dans la presse il y a quelques semaines... rhooo... le baratineur !). Il a bien su pointer les divisions de la gauche et mettre en valeur l'aspect pluriel de la majorité départementale. De son côté, Guy Durand a bien "chargé" sur les "sans étiquette" et les quelques dissidences à droite. Il m'a semblé un peu optimiste sur le rassemblement de la gauche au second tour. Avantage Luche. (Au passage, la référence, par J.-C. Luche, à la catastrophe qui frappe le Japon m'a paru déplacée.)
Sur le ressenti des candidats, J.-C. Luche s'est contenté de rappeler l'importance du scrutin et d'évoquer son action depuis 2008 (en passant sous silence la période précédente). G. Durand a évoqué une probable forte participation pour deux raisons : le traditionnel civisme aveyronnais et la possibilité de basculement. Il m'a semblé plus convaincant. Avantage Durand.
Sur la rupture de 2008, J.-C. Luche a insisté sur sa différence avec Jean Puech. Il a défendu son bilan avec vigueur, se présentant comme l'avocat passionné des Aveyronnais. Jusque-là, ça passait bien. Mais, quand, à plusieurs reprises, il a souligné combien lui-même, puis les élus de sa majorité, puis les employés du Conseil général, sont proches des Aveyronnais, c'est devenu "lourd". De son côté, Guy Durand a été cinglant, estimant que rien n'avait fondamentalement changé. Il a levé un joli lièvre : le budget 2011 n'est toujours pas voté, ni même en discussion. Que nous cache-t-on ? Avantage Durand.
On a aussi interrogé les deux candidats sur la principale compétence obligatoire du département : l'aide sociale. J.-C. Luche a bien défendu son bilan... avec, pour ceux qui ont bien écouté, un sous-entendu : le Conseil général va avoir besoin de nouvelles ressources. Donc, l'actuelle majorité a prévu d'augmenter les impôts... après les élections. Guy Durand a mis en valeur une mesure projetée par la gauche, portant sur l'A.P.A. (Allocation Personnalisée d'Autonomie), notamment un complément à verser aux retraités à faibles revenus. Match nul.
Il a ensuite été question des services publics. J.-C. Luche ne m'a pas semblé très l'aise (il avait pourtant pris de l'assurance par rapport au début de l'émission, où on le sentait un peu fébrile), tandis que Durand a parlé du projet commun à toute la gauche (pas uniquement aveyronnaise) : la création d'un bouclier territorial, pour pallier le désengagement de l'Etat. J.-C. Luche a eu beau jeu d'ironiser : la gauche lui reproche de dépenser, pour la RN 88, sur un sujet de compétence nationale... ce qu'elle envisage de faire au niveau des écoles et de la poste ! G. Durand m'a toutefois paru plus pertinent sur le rail. Match nul.
On en vient à deux choses qui m'ont déplu. Alors que le débat a été équilibré, que les journalistes n'ont pas fait pencher la balance en faveur de l'un des deux hommes, au niveau des interventions supplémentaires, seule la gauche a été représentée. On a eu d'abord Jean-Louis Roussel, pour le Front de Gauche, dont les propos ont en partie contredit ce que venait d'affirmer Guy Durand. Plus tard est venu le tour de Marie-Claude Carlin, pour les Verts... Mouais... Je pense que ces interventions ont plus nui à la gauche qu'elles ne lui ont servi. Mais pourquoi aucune intervention n'est-elle venue en faveur de J.-C. Luche ? A-t-il refusé ? Vu qu'il a lâché l'étiquette UMP, c'était peut-être plus sage. Ceci dit, au fond du café, on a pu distinguer quelques silhouettes. Parmi celles-ci, Simone Anglade :
Par contre, à deux reprises, il s'est laissé à dire que Guy Durand ne connaissait pas les dossiers, ce qui m'a paru un peu bas comme attaque. Jusque-là, les échanges étaient d'un bon niveau.
Enfin, les deux prétendants se sont exprimés sur les collèges, autre compétence obligatoire des départements. Guy Durand a évoqué la fermeture annoncée de celui d'Entraygues et a développé la proposition de constituer un groupement d'achat des produits alimentaires pour toutes les cantines, dans le but d'assurer un revenu aux agriculteurs locaux. J.-C. Luche a embrayé en affirmant que son équipe est à l'origine de cette idée. Il s'est bien gardé de répondre sur le collège d'Entraygues, se contentant d'affirmer que, si la gauche l'emportait, d'autres pourraient fermer, vu qu'à Rodez, c'est ce que la municipalité a fait avec l'école François Fabié. Cette dernière attaque était un peu facile, mais c'était de bonne guerre... Sur le fond, il a raison et tort : quelle que soit la majorité départementale en 2011, elle devra faire face, si c'est la même politique qui est menée nationalement, à de nouvelles menaces sur les collèges aveyronnais. Enjeu national quand tu nous tiens... Avantage Luche.
Alors, quel bilan ? J'accorderais un léger avantage à Guy Durand, qui a su montrer l'interaction entre les enjeux locaux et nationaux. Il a aussi donné l'impression de savoir où il allait. (Je n'avais pas une très bonne image de lui avant ce débat.) De son côté, Jean-Claude Luche a su défendre son bilan, même si sur l'avenir, il était moins convaincant.
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Drôle de campagne à Vezins-de-Lévézou
C'est l'un des plus jolis cantons du département. Il n'est pas très peuplé (il compte moins de 1 800 habitants) et s'étend sur quatre communes : Ségur, Saint-Laurent-de-Lévézou, Saint-Léons (siège du très coûteux Micropolis) et Vezins.
En 2004, le conseiller général sortant a été battu et il s'en est fallu d'un cheveu (25 voix très exactement) pour qu'un divers gauche ne l'emporte.
Du coup, 7 ans plus tard, on pouvait penser que, dans la perspective de la conquête du Conseil général, la gauche fasse de ce canton un objectif prioritaire.
Le sortant est Arnaud Viala, qui fait beaucoup parler de lui en raison des multiples fonctions qu'il exerce. Cela a un avantage : sa notoriété est grande. L'inconvénient est qu'il donne l'impression d'être un peu partout et nulle part. Il tient un blog, sur lequel on peut trouver ses documents de campagne. C'est joli, en couleurs, avec de belles photographies... Sa remplaçante est Marie-Noëlle Chauzy, curieusement présentée comme adjointe au maire de Ségur (sur la plaquette), alors que le Livre des Maires de l'Aveyron (page 202) ne la fait figurer que comme simple conseillère municipale. Précisons que Ségur et Vezins sont les deux communes les plus peuplées du canton.
C'est pourquoi le sortant a pu redouter d'avoir à affronter le premier adjoint du maire de Ségur (Gérard Sigaud). Cela ne s'est finalement pas fait. C'est une épine de moins dans son pied. Mais il aura quand même un "sans étiquette" sur sa route : Olivier Monteillet, le maire de Saint-Léons, graphiste de formation (il a réalisé le logo du canton !). Une mini-polémique oppose d'ailleurs les deux hommes, à propos de la diffusion des documents de propagande. Arnaud Viala a répondu par voie de presse, mais le débat n'est pas clos. De manière générale, il révèle l'inégalité des candidats : tous n'ont pas les mêmes moyens de se faire connaître et de propager leurs idées.
Pour approfondir la question de la propagande, on peut consulter les articles du code électoral communs à plusieurs scrutins et ceux dédiés aux élections cantonales.
Dans ce canton, les liens familiaux me semblent particulièrement entremêlés. Certains Monteillet et certains Sigaud seraient apparentés. Cela a-t-il joué un rôle ici ? Mystère et boule de pétanque. Il est aussi possible que la remplaçante d'Olivier Monteillet, Edith Izard, soit liée à une conseillère municipale de Saint-Laurent-de-Lévézou.
A gauche, sans surprise, on trouvera un candidat estampillé Front de Gauche : Georges Gaubert. Il s'ajoute au candidat socialiste, Ahmed Eddarraz, suppléé par Marie-Laure Mayot. Or, il se trouve qu'aucun des deux n'est du canton ! (Ou alors, ils y ont des attaches, information qui n'est pas arrivée jusqu'à mes oreilles.) Tous deux sont conseillers municipaux... à Millau ! A. Eddarraz siège aussi à la communauté de communes de Millau-Grands Causses.
S'agit-il d'une erreur de casting ? A-t-on pensé ainsi promouvoir la "diversité" en politique ? N'arrivait-on pas à trouver un candidat du cru ? A-t-on fait une croix sur ce canton ? Y a-t-il un accord secret avec Arnaud Viala ? Tout cela est bien mystérieux.
Pourtant, il y avait un candidat tout trouvé sur le canton : Daniel Delmas, ancien maire de Ségur (son beau-frère lui a succédé en 2001), qui a failli être élu en 2004. Peut-être n'a-t-il pas voulu se représenter. Il semble s'être éloigné de la politique et avoir reporté son intérêt sur le concours de chiens de berger.
Localement, la candidature d'A. Eddarraz semble avoir du mal à passer. Il s'est même fait gentiment tailler un costard par le Journal de Millau, d'habitude fort respectueux de la gent politique. Du coup, le P.S. a sonné le rappel des troupes et, mercredi 9 mars, dans Centre Presse, était publiée une tribune de Daniel Delmas :
Affaire à suivre...
19:05 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, cantonales
vendredi, 11 mars 2011
Il faut sauver le soldat Albespy
L'un des gros titres, en "une" de Centre Presse, ce vendredi 11 mars, est le suivant : "Entraygues - J.-F. Albespy va-t-il conserver son siège ?" A priori, la question ne devrait pas se poser. Le canton d'Entraygues-sur-Truyère (dont j'ai déjà parlé) a la réputation d'être solidement ancré à droite et Jean-François Albespy est le sortant, sous l'étiquette Majorité dép... euh, ah ben tiens, non, il est "sans étiquette", alors qu'en 2004 il était classé "divers droite". Etonnant, non ?
En face, deux de ses adversaires affichent leur engagement, au Front de Gauche pour Guilhem Serieys, au Parti socialiste pour Béatrice Orozco.
Mais le principal concurrent du sortant pourrait bien être Pierre Laurens, l'ancien conseiller général arrivé deuxième au premier tour en 2004, qui, curieusement, n'est pas présenté dans le quotidien aveyronnais, faute d'avoir répondu dans les temps au questionnaire envoyé par le journal. J'espère qu'il n'y a pas d'autre raison...
Le discrédit dont souffre la droite gouvernementale (pourtant plébiscitée par la majorité des élus nord-aveyronnais... en 2007) ainsi que la fermeture annoncée du collège (privé) d'Entraygues semblent causer quelques soucis au sortant.
Heureusement, tonton Luche est là pour ses fidèles vassaux. Il a mis au propre sa garde-robe de costumes sobres et élégants (avec cravates voyantes - mais pas vulgaires) et s'est lancé dans un furieux périple automobile de soutien aux candidats de sa majorité. On l'a vu très récemment à Villefranche-de-Rouergue avec Serge Roques (voir La Dépêche du Midi des 8 et 9 mars), à Estaing avec Jean-Claude Anglars et à Rodez avec Bernard Saules.
A Entraygues, s'il s'est prudemment tenu à l'écart lors de l'annonce de la fermeture du collège, il s'est depuis rattrapé en s'affichant aux côtés du conseiller général sortant à deux reprises. Lundi 7 mars, Centre Presse a relayé une opération de com' autour des travaux routiers dans le canton :
Admirez la rédaction des dernières lignes...
Mais un bon conseiller général, ce n'est pas seulement un loyal vassal qui fait chauffer la carte bleue du contribuable pour le bitume de sa commune. C'est aussi quelqu'un qui s'occupe de culture... et qui le fait savoir. Voici ce que l'on pouvait lire, toujours dans Centre Presse, jeudi 10 mars :
Jean-Claude Luche s'est même fendu d'un compliment d'une sincérité confondante (souligné par moi dans l'article). Ajoutons que, sous un titre légèrement différent, le même article, quasiment mot pour mot (on a effectué quelques menues retouches), est publié dans le Bulletin d'Espalion de cette semaine. (Notons que, pour l'activité culturelle, on n'a pas pris la peine de citer les chiffres, sans doute moins impressionnants que ceux du budget consacré aux routes...)
Si avec ça il n'est pas réélu, c'est à désespérer de la politique de papa !
21:37 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, cantonales
jeudi, 10 mars 2011
"Midi Libre" vote Bernard Saules à Rodez
Diantre ! Voilà une affirmation fort péremptoire ! Je me la suis faite après la lecture des articles consacrés par les trois quotidiens paraissant à Rodez à la séance de serrage de l(o)uches pratiquée par le candidat "UMP à l'insu de son plein gré" Bernard Saules.
Centre Presse et Midi Libre se ressemblant de plus en plus, il n'est pas étonnant que le même article soit publié dans les deux journaux. Cependant, la présentation et la photographie diffèrent quelque peu. Voici ce que cela donne dans Centre Presse :
Comparons avec la version électronique de Midi Libre :
Dans les deux cas, la citation de Jean-Claude Luche, présentée entre guillemets, sert de titre. Cependant, dans Centre Presse, la présence du mot "Cantonales" avant permet de bien faire la différence, alors qu'un lecteur peu attentif de Midi Libre (faudra que j'aille jeter un coup d'oeil à la version papier) pourrait prendre cela pour une affirmation du journal. De surcroît, dans Centre Presse, une phrase donne l'explication, ce qui n'est pas le cas dans Midi Libre.
Passons à la photographie à présent. Contrairement à ce qu'un regard rapide pourrait laisser croire, ce n'est pas la même dans les deux journaux. Sur celle parue dans Centre Presse, Bernard Saules n'a pas encore serré la main de la grand-mère rencontrée place du Bourg, alors qu'il est en train de la serrer sur la photo de Midi Libre. Précisons que c'est la même personne qui a pris les deux photographies : Yves Estivals.
Une autre différence porte sur l'attitude des personnages. Sur la photo de Centre Presse, Bernard Saules ne semble pas particulièrement à son aise. La vieille dame est de trois-quarts dos. C'est Jean-Claude Luche qui est mis en valeur : il est au centre, quasiment de face, et semble présenter la femme à son candidat... qui est censé être du cru ! La photo de Midi Libre est cadrée de manière à laisser plus d'espace à gauche (on a peut-être rogné celle parue dans Centre Presse), ce qui place Bernard Saules dans une position plus centrale. De plus, il est souriant, alors que Jean-Claude Luche a le visage baissé : c'est bien Bernard Saules la vedette. Dernier détail : seule la photographie publiée dans Centre Presse est légendée. On y fait bien la distinction entre le "candidat Bernard Saules" et "le président Jean-Claude Luche". C'est bien Luluche le patron !
Donc, même si l'article est identique, l'organisation du titre et le choix de la photographie indiquent le penchant de Midi Libre.
Qu'ajouter sur le fond ? Ben que Rui Dos Santos ne fait pas preuve d'un début d'esprit critique. Les propos des deux politiques sont rapportés tels quels. Ils "chargent" Stéphane Bultel le sortant socialiste (au passage, des cinq candidats du canton, c'est le seul qu'il m'arrive de croiser dans les rues de Rodez !) et jouent sur la division avec les écologistes. Bernard Saules se permet même d'affirmer, à propos d'Emily Teyssèdre-Jullian : "Je voulais la prendre comme remplaçante". Au-delà de la formulation, pas très habile (du genre "Elle aurait fait joli dans mon salon"), on peut se demander si l'on n'est pas en train d'enfumer le lecteur : c'est quasiment invérifiable.
Enfin, Jean-Claude Luche, d'une franchise vraiment à toute épreuve, nous trace un portrait dithyrambique du candidat Saules, le présentant comme un gros bosseur... On a pu le vérifier récemment : lui qui convoite la mairie de Rodez a séché une séance du Conseil municipal pour aller se montrer dans le public de l'émission Téléfoot. Si c'est pour faire preuve du même manque d'assiduité au Conseil général, alors non merci !
Sans surprise, La Dépêche du Midi est plus sobre sur le sujet. Elle semble même n'avoir pas envoyé quelqu'un suivre le candidat sur le marché.
P.S.
Je suis retourné jeter un oeil dans Le Ruthénois n°24, paru l'an dernier. L'"interview de la semaine" était consacrée à Bernard Saules, qui y parlait déjà de sa candidature aux cantonales. Il y affirmait haut et fort : "J'ai une règle que vous pourrez vérifier : on ne gagne pas en dénigrant son adversaire."... A comparer à ce qu'il a déclaré au journaliste de Midi Libre : "De toute façon, Stéphane Bultel, la population ne le connait pas, alors que les maires disent qu'ils ne l'ont jamais vu en sept ans".
21:37 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, cantonales
mardi, 08 mars 2011
Les mystères de Campagnac
Ce canton n'est pas très peuplé : il compte environ 1 800 habitants. Sur une carte, il peut paraître excentré : il est situé à l'extrémité est du département de l'Aveyron... pas très loin de l'autoroute A75 en fait. On peut y accéder par le sud et Sévérac-le-Château ou par Saint-Laurent d'Olt, l'une des cinq communes du canton (qui s'étend aussi sur La Capelle-Bonance, Saint-Martin-de-Lenne et Saint-Saturnin-de-Lenne).
Trois prétendants s'affrontent : le sortant Pierre-Marie Blanquet, membre de la majorité départementale, Sébastien Cros, un petit nouveau soutenu par le Parti socialiste, et André Perez du Front de Gauche. On peut penser que l'élection se jouera entre les deux premiers :
Voici donc à ma gauche Sébastien Cros, conseiller municipal à Saint-Martin-de-Lenne, où il habite. Mais il travaille à Rodez : il est agent technique ErDF. Sa remplaçante, Sabrine Vaas, voyage beaucoup elle aussi, puisque, bien que résidant à Campagnac, elle travaille sur Millau.
Il me semble que le duo représentant le Front de Gauche a le même profil. André Perez serait le secrétaire de la section du PCF... de Millau. Sa remplaçante, Valérie Andrieu, était n°6 sur la liste du Front de Gauche aveyronnaise aux dernières élections régionales, présentée comme aide-soignante de Verrières (une commune séparée de Campagnac par celle de Sévérac-le-Château).
A ma droite se trouve le sortant, Pierre-Marie Blanquet, que l'on pourrait présenter selon trois axes. C'est d'abord un juriste de profession, qui travaille à la C.C.I. de l'Aveyron... sur le site de Rodez (notamment au Centre de Formalités des Entreprises) :
Vous allez me dire : en voilà encore un qui vit entre le canton et Rodez. Au moins, il n'a pas d'autre mandat électif (cela nous change des cumulards). Il a bien été conseiller municipal de Campagnac entre 1989 et 1995. Désormais, c'est son épouse, Christine, qui siège... et le maire est un petit-cousin : Jean-Michel Ladet préside aux destinées du bourg depuis 1995. Joseph Ladet est l'arrière-grand-père des deux bonshommes. Le sortant a donc des attaches (et des partisans bien placés) dans le canton.
Il a choisi comme remplaçante Caroline Nivoix-Grousset, qui habite Saint-Laurent-d'Olt, la commune la plus peuplée du canton, dont l'un des quatre adjoints est son mari Philippe. Autant dire que, même si les trois candidatures sont marquées par un indéniable éparpillement géographique (pour des raisons principalement professionnelles... et pourtant, aucun candidat ne met l'accent sur la RN88 !), l'assise du sortant semble solide. Elu depuis 1985 (!), il l'avait emporté dès le premier tour en 2004... mais uniquement face à des adversaires situés aux extrêmités de l'échiquier politique (un FN et un PCF).
Du coup, cette année, comme la gauche modérée lui a mis un candidat dans les pattes, pas un parachuté en plus, certains se prennent à rêver... Ils comptent sur l'usure, peut-être aussi sur la manière dont les séjours de P-M Blanquet à l'étranger (il s'occupe de coopération internationale) peuvent être perçus. (A ce sujet, une prise de bec est survenue l'an dernier sur le site Aligorchie.) Le véritable enjeu est d'abord de savoir s'il y aura un second tour.
22:37 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, cantonales
Santiago 73
Le coup d’État d'Augusto Pinochet sert de toile de fond à ce film décalé, dont le héros, qui travaille au service de médecine légale, ne vit pas les événements en direct (sauf exception), mais en perçoit les conséquences.
On devrait plutôt parler d'antihéros. Le gars n'est pas un canon physiquement. Sa coupe de cheveux évoque celle d'un coiffeur sur le retour. Ses vêtements sont d'un classicisme désespérant. Lui-même n'est pas d'un tempérament gouailleur ; il est même plutôt sinistre. C'est donc une quasi-caricature de fonctionnaire terne, ennuyeux.
Mais il est amoureux d'une jeune femme, sa voisine d'en face, qui vit avec son père et son frère, très investis dans la contestation gauchiste. Elle fréquente un tas de jeunes fils de bourges progressistes libérés sexuellement dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils contrastent fortement avec le héros très catholique (il refuse même les avances d'une jolie collègue à la cuisse leste).
Celui-ci n'est d'aucun camp. On sent qu'il n'est pas en empathie avec la foule de manifestants de gauche et il ne semble pas apprécier les militaires putschistes, même s'il songe à sa carrière. Mais, à la base, c'est plutôt un "type bien", qui rend service. On observe donc la naissance d'une curieuse relation avec la voisine.
Mais les choses s'accélèrent. Les corps arrivent en nombre à la morgue, où les militaires se sont installés. La maison d'en face est perquisitionnée "virilement". Le devenir de la jeune femme est l'enjeu de la seconde moitié du film même si, au début, les spectateurs attentifs ont pu deviner la suite des événements.
C'est donc une histoire prenante, bien jouée... mais pas très bien filmée. Je ne sais pas si c'est dû à la qualité de la copie que j'ai vue, mais, franchement, on avait l'impression qu'on nous ressortait une bobine des années 1970 !
11:58 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema, histoire
lundi, 07 mars 2011
Comment bien embrasser ?
La chaîne de télévision Arte, allant toujours plus loin dans sa mission éducative, nous propose un charmant petit dessin animé, intitulé L'Art du baiser. Il est accessible pendant sept jours sur le site de télé de rattrapage de la chaîne franco-allemande.
Il a été réalisé par Bill Plympton, un type un peu barge à qui l'on doit notamment Des idiots et des anges.
Parmi les techniques abordées, il y a le French Kiss :
Le début du film évoque aussi évidemment le "premier baiser", précédé d'une habile parade de séduction :
Très tendre à première vue, la pratique du baisotement peut donner lieu à de surprenantes dérives :
Enfin, très prisé lors de la phase d'amour passionnel, le "baiser-succion" n'est pas sans risque :
Bon, maintenant, il est temps de passer aux travaux pratiques !
00:54 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, film, amour
dimanche, 06 mars 2011
Des soucis pour le futur musée Soulages ?
La lecture du compte-rendu de la dernière réunion du Conseil d'agglomération du Grand Rodez (celle du 14 décembre 2010) nous en apprend de belles.
Ainsi, dès le début (page 2), dans le paragraphe "décisions du président prises par délégation du Conseil", on découvre qu'à l'occasion de la pose de la première pierre du musée (cérémonie totalement fictive qui a donné lieu à une propagande intense), Môssieur Soulages n'a pas eu à faire chauffer la carte bleue :
L'agglomération est décidément bonne fille ! Mais ce n'est que peccadille par rapport à la suite. Page 14, il est question d'un "ajustement des crédits de paiement du musée Soulages". Voici donc la dernière estimation :
Nous en sommes donc désormais officiellement à plus de 26 millions d'euros... alors qu'on ne voit pas encore les fondations du bâtiment ! Un vote a suivi la présentation. Signalons que sur 45 conseillers, 38 étaient présents, 5 des 7 absents ayant donné une procuration de vote. (Mais tout le monde ne semble pas avoir participé.) Seules deux personnes se sont distinguées de la masse moutonnesque, une seule ayant voté contre !
Un peu plus loin (page 36), il est question des assurances :
On ne semble pas du tout douter de la qualité du travail fourni par certains entrepreneurs, puisqu'on se prémunit contre un possible effondrement des bâtiments (pendant la construction !) et surtout contre le risque de malfaçons non apparentes. La confiance règne !
Il est vrai que la fin de l'année 2010 a été marquée par la défaillance de l'entreprise Felgines, qui ne travaillait pas directement sur le chantier du musée, mais juste à côté. Divers ragots ont circulé à ce sujet. Certains ont affirmé que la boîte n'était pas sérieuse et que des élus locaux le savaient. Il y a comme un petit contraste : ils affirment qu'on avait choisi le candidat le "mieux-disant", alors qu'il apparaît qu'il a décroché le marché parce qu'il était 40 % moins cher que ses concurrents ! Et puis... Yves Felgines s'est expliqué... et il semble qu'il se soit un peu fait rouler... Mais, d'après vous, qui va en être de sa poche, au final ? Le contribuable du Grand Rodez !
22:21 Publié dans On se Soulages ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, culture, art
samedi, 05 mars 2011
Les fables de Starevitch
Il s'agit de la réédition de courts-métrages datant de l'Entre-deux-guerres, avec une bande-son rénovée et un petit documentaire (fort instructif) à la fin, qui explique comment les auteurs (le couple Starevitch) ont conçu et animé les poupées et autres figurines que l'on voit à l'écran.
Cinq fables de Jean de La Fontaine ont été adaptées : Le Lion et le moucheron, Le Rat de ville et le rat des champs, Les Grenouilles qui demandent un roi, La Cigale et la fourmi et enfin Le Lion devenu vieux (que l'on peut voir sur la Toile).
Formé en Russie, avant les révolutions de 1917, Ladislas Starevitch a émigré en Italie puis en France. Il s'est notamment fait remarquer pour son adaptation du Roman de Renart , la série des Fétiche (comme Fétiche prestidigitateur et Fétiche en voyage de noces) et Fleur de Fougère. Il a inspiré nombre de cinéastes d'animation, par exemple le Tim Burton des Noces funèbres ou le Wes Anderson de Fantastic Mr Fox.
Franchement, c'est à voir sur grand écran, tant la qualité et la subtilité de l'animation sont grandes. La virtuosité est particulièrement visible dans les deux adaptations qui mettent en scène le lion (accompagné d'une foule d'autres animaux). En général, le texte de la fable est dit (ou écrit) au fur et à mesure que l'action se déroule. Cela facilite la compréhension des scènes, qui parfois s'écartent un peu de l'historiette écrite par La Fontaine.
Du coup, ce n'est pas toujours facile à suivre pour les tout petits, même si leur intérêt est capté par la vie donnée aux animaux... et même s'ils rient de bon coeur à l'activité grouillante et (faussement) désordonnée des rats comme des grenouilles. C'est paradoxalement le film adapté de la fable la plus connue, La Cigale et la fourmi, qui peut leur poser le plus de problèmes : le texte est dit en entier dès le début, suivi par environ dix minutes de film.
Pour la somptuosité des costumes et des décors, je recommande les fables avec le lion. Pour l'humour et la maîtrise des "scènes d'action", je recommande les fables avec les rats et les grenouilles. C'est d'ailleurs dans Le Rat de ville et le rat des champs (visible sur la Toile dans une version sans musique) que l'on peut voir le seul "acteur" vivant : un chat, dont l'arrivée provoque évidemment la panique dans le groupe de rats en train de festoyer !
23:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma
vendredi, 04 mars 2011
"Le Ruthénois" a un an !
Bon anniversaire donc pour ce numéro 53. Dans ce qui peut ressembler à un éditorial, Bruno et Eric Aufrère soulignent la fragilité de l'entreprise, d'autant plus qu'une partie de la presse locale (Midi Libre et Centre Presse pour ne pas les nommer) n'a rien fait pour leur faciliter la tâche. Qu'en est-il de la diffusion ? D'après un site spécialisé (dont les informations remontent à plusieurs mois), elle serait d'environ 1 500 exemplaires, ce qui n'est pas brillant.
De la part des patrons du Ruthénois, il aurait aussi été courtois de rendre un petit hommage au travail effectué par Hugues Robert, même s'ils se sont séparés en mauvais termes.
Juste en-dessous, un entrefilet se veut plus rebelle : on signale l'absence (non justifiée) de Bernard Saules de la dernière réunion du Conseil municipal de Rodez :
Signalons que quatre autres membres de l'opposition ont "séché" la séance... Ne restaient que Maïté Laur et Jean-Louis Chauzy. Cela ne fait pas très sérieux... surtout quand on a appris la raison de l'absence de Bernard Saules. S'il n'était pas présent à Rodez le vendredi 25 au soir, c'était pour pouvoir assister (et se montrer) à l'émission Téléfoot, à Paris, le dimanche 27 au matin :
On le reconnaît, assis dans le public et, comme par hasard, juste dans l'axe de l'un des animateurs de l'émission, de manière à se trouver dans le champ de l'une des caméras. Elle est pas belle cette opération de com' ? Non seulement l'ancien arbitre a séché une séance du Conseil municipal alors qu'il n'était même pas invité à l'émission, mais il y a fort à parier qu'une négociation se soit déroulée pour que sa bobine soit clairement visible à l'écran. C'est sûr que c'est plus cool que d'arpenter les rues du canton de Rodez-Est !
Revenons au Ruthénois, qui a interrogé le député de la première circonscription aveyronnaise Yves Censi. Autant le dire tout de suite, là, l'esprit frondeur a été laissé au vestiaire. S'il est légitime que le député UMP formule des critiques à l'égard du maire de Rodez, on se serait néanmoins attendu à ce que Benjamin Laumaillé ne laisse pas proférer trop d'inexactitudes. Ainsi, Yves Censi peut affirmer sans être contredit que l'actuelle majorité ruthénoise n'a monté aucun projet propre. Il aurait été facile de torpiller cet argument, par exemple, en opposant le bilan de papa Censi et celui de Teyssèdre sur les écoles...
Si le député est titillé sur sa faible visibilité dans la circonscription, le journaliste s'est bien gardé de l'interroger sur son projet de séjour en Côte-d'Ivoire, qui lui a valu quelques reproches...
La suite est plus intéressante. Se posant en patron de l'UMP départementale, Yves Censi défend le bilan de Jean-Claude Luche (et égratigne au passage celui de son prédécesseur Jean Puech, dont le fiston a tenté de lui ravir son siège de député en 2007). A lire les propos du député, on sent aussi qu'il redoute le score de Daniel Tarrisse (qu'il n'ose pas nommer) dans le canton de Mur-de-Barrez.
S'il semble un peu gêné aux entournures par l'affaire Alliot-Marie et la politique étrangère menée par le gouvernement français, Yves Censi affiche clairement la couleur en matière de politique intérieure. Lui au moins porte son étiquette. Il n'est cependant pas contredit quand il se présente comme un défenseur de la laïcité... mais uniquement vis-à-vis de la religion musulmane. (Il ne faudrait pas que cela l'empêche de financer, sur sa réserve parlementaire, un collège privé.)
Je conseille aussi aux fonctionnaires en général et aux enseignants en particulier de lire la fin de cet entretien. Ils y verront l'annonce du programme du deuxième quinquennat de Nicolas Sarkozy, si d'aventure celui-ci est réélu en 2012. Permettez-moi de vous dire que vous risquez de déguster grave !
Cet entretien a inspiré Stéphanie Gras pour son dessin de la semaine. Yves Censi est caricaturé en Blueberry (son héros de fiction préféré d'après sa réponse au "questionnaire de Proust"), prêt à jouer du flingue à côté de la mairie de Rodez :
La politique est toujours à l'honneur dans ce numéro du Ruthénois, à travers diverses contributions. On peut y lire une réponse d'Emily Teyssèdre-Jullian aux attaques qu'elle a subies. Plus bas, Guilhem de Coulonges signe une tribune que je trouve très pertinente, sur la démocratie locale. Page suivante, Jean Milési, élu jadis de gauche passé à la majorité départementale, justifie son parcours dans un texte intéressant... mais très partial.
La suite du journal contient les rubriques habituelles et plein d'autres petites choses qui méritent l'attention.
23:05 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, presse, actualité, ump
Quelques "anciens" du NPA se font remarquer...
... dans la campagne des élections cantonales. Certains médias (plutôt de droite) ont relevé ces cas atypiques. Je ne pense pas qu'il faille en tirer des conclusions définitives sur le NPA. Contentons-nous d'examiner ces exemples.
On a surtout parlé des transfuges passés au Front national. Il me semble qu'il a d'abord été question de Fabien Engelmann, délégué CGT qui se présente en Moselle (à Algrange, dont le maire est communiste, le Conseil général étant tenu par l'UMP). Aux régionales de 2010, il était numéro 2 sur la liste NPA de Moselle (qui a recueilli 2 % des suffrages exprimés). Son positionnement politique a provoqué un malaise dans le syndicat de gauche, naguère rattaché au Parti communiste. Toutefois, au vu du nombre d'adhérents (plus de 600 000 apparemment), il est inévitable qu'en dépit de l'attachement affiché par les dirigeants syndicaux aux "valeurs de gauche", une partie des adhérents soit tentée par un autre vote protestataire... et ce n'est pas nouveau. Un "vote ouvrier" en faveur de l'extrême-droite a émergé dès les années 1980.
Mais la plus belle "prise" du FN est sans conteste Vénussia Myrtil (elle aussi venue du NPA), étudiante à Nanterre. Elle appartient à ce qu'il est convenu d'appeler une "minorité visible", mais non musulmane : une partie de sa famille est antillaise. Elle se présente dans les Yvelines, à Aubergenville (dont le maire et le conseiller général sont membres de l'UMP, qui gère le département).
Une troisième "ex" du NPA refait parler d'elle : Ilham Moussaïd, qui fut candidate aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte-d'Azur (numéro 4 sur la liste NPA du Vaucluse, qui a recueilli 2 % des suffrages exprimés) et dont le foulard islamique a fait couler beaucoup d'encre. Elle a donc quitté le NPA et créé son propre mouvement politique, sous la bannière duquel elle compte se présenter aux cantonales, à Avignon (le canton Sud est tenu par le PS, tout comme le Conseil général du Vaucluse).
13:42 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, cantonales
jeudi, 03 mars 2011
L'automne des étiquettes
Alors que le printemps n'est pas très loin, la proximité des élections cantonales, loin de favoriser un quelconque bourgeonnement, semble plutôt provoquer la chute des étiquettes. En Aveyron, comme le site Aligorchie l'a pointé, à gauche comme à droite, beaucoup de candidats semblent avoir perdu toute référence à un parti politique auquel pourtant ils étaient il y a peu clairement rattachés. En Aveyron, l'UMP décroche le pompon, seulement 3 des 22 candidats soutenus par la majorité de droite affichant cet encartement.
Mais ce n'est pas un phénomène limité à ce département. L'Alsace comme Le Figaro relèvent (sous un titre identique... cela sent le pompage de dépêche AFP) une véritable épidémie de disparition des étiquettes. A droite, les exemples les plus fréquemment cités sont ceux de la Sarthe (département dont fut l'élu un certain François Fillon) et de la Seine-et-Marne (fief de Jean-François Copé), ainsi que le Tarn et l'Aveyron. A gauche, on évoque principalement les Bouches-du-Rhône, les récents développements judiciaires touchant la famille Guérini n'étant peut-être pas étrangers au phénomène.
Quant à l'Aveyron, toujours cité dans les articles, il a même fait l'objet d'une synthèse publiée dans le quotidien La Croix. Ce n'est pas extrêmement fouillé, mais c'est révélateur de l'intérêt suscité par la campagne indécise dans ce département... qui pourrait voir un quasi-inconnu arriver à sa tête, en cas d'égalité entre les deux camps !
01:06 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, cantonales, ump
mercredi, 02 mars 2011
Du pastis aveyronnais !
Eh oui, ça existe ! Il est produit par l'entreprise Marius Bonal, qui a son siège juste à côté de Rodez, à Onet-le-Château. Il vient d'obtenir une médaille d'or (page 3) au récent Salon de l'Agriculture, ainsi que l'a révélé Midi Libre dans son édition du 25 février :
Pour tout dire, je suis en train d'en déguster un ! Voici à quoi ressemble la bouteille :
Vous allez me dire : mais qu'a-t-il de différent ? Après tout, n'est-ce pas une boisson anisée de plus, qui se couvre d'un vernis identitaire pour toucher un public ciblé ?
Ce n'est pas faux. Commençons par comparer les ingrédients du pastis aveyronnais avec ceux du concurrent d'une grande marque (ce que j'appelle "le pastis de circuit automobile"). Voici l'étiquette du produit local :
Les deux boissons (45 % de volume) ont une base d'alcool, de sucre, d'extraits aromatiques de plantes et comportent 2 % d'anis.
Chose curieuse, seule l'étiquette du Ricard mentionne la présence d'eau. Elle certifie aussi l'apport d'extraits naturels de réglisse. Le pastis aveyronnais ajoute "arôme naturel" à ceux déjà mentionnés. L'étiquette sous-entend que la flore d'Aubrac est à l'origine de cet ajout. Par contre, la réglisse n'est pas mentionnée.
Enfin, les deux boissons ne contiennent pas exactement le même colorant caramel : E150b pour le pastis aveyronnais, E150c pour l'autre. Le premier est fabriqué avec du sulfite de soude, le second avec de l'ammoniaque... Il me semble préférable de consommer le premier.
Bref, les deux produits se ressemblent. Le pastis aveyronnais est cependant un produit local, avec un goût légèrement différent du concurrent standardisé (un peu plus d'arômes, semble-t-il)... et un colorant moins "suspect".
22:57 Publié dans Aveyron, mon amour, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : agriculture, salon de l'agriculture, cuisine
mardi, 01 mars 2011
Les Mystères de Lisbonne
C'est le fameux film de Raoul Ruiz, d'une durée de 4h30. Je l'ai vu dans un cinéma toulousain (l'ABC), avec un entracte ménagé après 2 heures environ.
L'action se déroule au Portugal, mais aussi en France (dans la seconde partie), au XIXe siècle (et un peu à la fin du XVIIIe, dans les retours en arrière).
Au coeur de l'intrigue se trouve un orphelin, placé dans une institution religieuse, sous la protection d'un mystérieux curé. Chacun a ses secrets, que l'on va découvrir au fur et à mesure que l'histoire se déroule. Cela commence par les origines de l'orphelin, "bâtard" d'une comtesse et d'un cadet désargenté. On va donc nous raconter l'histoire de cet amour contrarié par l'intervention du père de la comtesse (un rôle qu'aurait pu tenir Jean-Pierre Cassel) et du mari qu'il lui impose.
Le noeud de l'affaire est le sauvetage de l'enfant à naître, qui n'aurait pas dû survivre. Un mystérieux gitan entre en contact avec l'homme de main du père de la comtesse... On va bien entendu retrouver ces deux protagonistes dans la suite de l'histoire, l'un s'étant considérablement enrichi, l'autre ayant changé d'état...
Cette première partie est un peu indolente, trop posée parfois... ce qui permet au spectateur pas trop attentif de suivre l'histoire ! La réalisation est soignée, léchée, Ruiz affectionnant les mouvements courbes de la caméra.
La seconde partie, plus "française", nous permet d'en apprendre plus sur ce curé démiurge, véritable personnage à la Vautrin (de Balzac). On découvre sa jeunesse... et lui-même va enfin rencontrer son père, qu'il n'a pas connu ! Cela devient feuilletonnesque à l'extrême, avec moult rebondissements. Il est difficile de dire dans quelle mesure le réalisateur présente cela avec recul. En tout cas, il nous ménage quelques moments comiques, comme celui qui voit deux amants s'étonner que le mari trompé ait pu avoir connaissance de leur liaison... alors que la scène est observée par une servante à peine cachée derrière une fenêtre, qui apparaît, en fond d'image, entre les deux amoureux ! (Il y deux-trois autres scènes de ce type, assez croquignolesques, comme celle qui se déroule dans un monastère : autour d'un repas frugal, un abbé raconte sa jeunesse au curé, sous le regard vigilant d'une floppée de moines qui n'en perd pas une miette !)
Cette seconde partie, toujours impeccable au niveau de la réalisation, est plus rythmée, au point que là il faut être attentif pour ne pas perdre le fil des retours en arrière qui finissent par s'entrecroiser, certains personnages s'étant rencontrés dans le passé... sans que tous s'en souviennent forcément !
Si vous aimez le romanesque des XVIIIe-XIXe siècles, ce film est fait pour vous ! C'est quelque part entre La Vie de Marianne (de Marivaux) et Le Comte de Monte Cristo (de Dumas). On passe un (long) moment à l'écart du monde contemporain, dans un univers d'amours contrariées, d'élans fougueux et de manipulations cyniques.
13:04 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema
lundi, 28 février 2011
Et l'orthographe, France Inter ?
J'ai déjà écrit combien je prise ce petit moment de bonheur, celui de la chronique de Daniel Morin au Fou du roi, sur France Inter, en particulier quand il fait intervenir le père Albert.
Comme elle est diffusée peu après 11h, le matin, je n'ai en général pas la possibilité de l'écouter en direct. Dès que je peux, je me précipite donc sur le site internet de la radio, qui offre en plus l'image de l'humoriste interprétant sa chronique. Voici ce sur quoi je suis tombé en voulant revoir celle de lundi 28 février (là encore avec le père Albert) :
Alors que, sur l'image de départ de la vidéo, l'adjectif "artificiels" est correctement accordé (ben oui, "paradis" est de genre masculin), le surtitre comporte une belle faute. On va voir combien de temps l'équipe du site internet va mettre pour corriger l'erreur.
P.S. (16h35)
Une heure après, c'est fait !
15:23 Publié dans Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, médias, internet
L'Oscar du court-métrage d'animation 2011
D'habitude, je m'intéresse plutôt aux longs films d'animation, mais mon attention a été attirée par KaG sur une création française, qui était en piste pour décrocher l'Oscar : Madagascar, carnet de voyage, de Bastien Dubois. Le film dresse un portrait haut en couleurs de l'île (avec une séquence forte autour d'un rituel funéraire), sur une musique entraînante. Il n'a finalement pas été primé, et pourtant, il est d'une grande virtuosité formelle. Le site du réalisateur annonce la sortie du livre-DVD comportant le making-of.
Pour les Oscar, il était en concurrence avec Let's pollute, de Geefwee Boedoe, un film militant, assez rétro dans la forme. Il n'est pas sûr que les membres du jury aient apprécié cette dénonciation du capitalisme outrancier, du consumérisme et de la pollution.
Face à eux se trouvait The Gruffalo, de Jakob Schuh et Max Lang, film animalier fonctionnant sur le mode du conte, de la légende... et dont le héros est une souris ! L'animation est un peu moins élaborée que chez les concurrents et l'histoire moins complexe. C'est incontestablement un bon film, mais destiné à un jeune public.
A mon avis, aucun de ces deux-là ne pouvait prétendre battre le film français. Les deux suivants, si. Il y a tout d'abord l'inévitable production Pixar : Day and Night, de Teddy Newton, drôle et inventif. Il aurait mérité de l'emporter... mais cela aurait fait deux prix pour la même maison de production ! (Rappelons que le très moyen Toy Story 3 a décroché l'Oscar du meilleur long métrage d'animation, alors qu'à mon avis L'Illusionniste lui est supérieur.)
And the winner is... The Lost Thing, de Shaun Tan et Andrew Ruhemann. C'est l'adaptation du propre livre de Shaun Tan. On a récompensé un film très réussi sur le plan visuel, mais surtout très original par le scénario, où l'on retrouve des références (pour l'ambiance) à Numéro 9, Wall-E, aux productions japonaises mais aussi à des films comme Brazil ou même Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (pour le héros).
14:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema
vendredi, 25 février 2011
Qui c'est qui a un petit coup dans le nez ?
Les campagnes électorales n'ont pas que des mauvais côtés. Il y a bien ces journalistes qui osent (parfois) poser de bonnes questions. Il y a bien des électeurs récalcitrants. Il y a surtout les professionnels (artisans, commerçants, agriculteurs, enseignants, infirmières...) qui profitent de l'occasion pour tenter de faire avancer leurs revendications. Mais, heureusement, il y a les gueuletons !
Ces derniers jours, plutôt que de s'occuper d'un collège sur le point de fermer ou de la venue dans le département du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, Jean-Claude Luche s'est concentré sur le Salon de l'Agriculture. Aux frais du contribuable local, un imposant dispositif a été mis en place. Résultat : le département est fort bien représenté. (Ceci dit, même si l'on se réjouit de la publicité faite à l'Aveyron, un tel déploiement de moyens fait grincer bien des dents, y compris dans les villages.)
C'est l'occasion de faire connaître la gastronomie locale... et de perfectionner son coup de fourchette... ainsi que le lever de coude ! Voici l'une des photographies que l'on peut voir dans la version papier du Bulletin d'Espalion de cette semaine :
La légende de la photographie dit que "Jean-Claude Luche est attentif aux explications des producteurs." Mouais... J'ai bien regardé la tête du président du Conseil général et, sauf son respect, elle m'a rappelé celle d'un de mes tontons quand il forçait sur les boissons fermentées ! (Derrière lui, Jacques Molières donne aussi l'impression de ne pas avoir bu que de l'eau minérale...)
Il faut dire que la bande de potes semble avoir pris du bon temps à Paris ! Le conseiller général d'Estaing (et maire de Sébrazac) Jean-Claude Anglars (très bien introduit dans le monde agricole, tendance FNSEA) n'a pas lâché J-C Luche d'une semelle. L'ancien président de la chambre d'Agriculture Jean Laurens, n'était pas loin, tout comme son successeur, Jacques Molières, qui, d'après la photographie placée au-dessous de la précédente, semble avoir servi à son auditoire un discours propre à décrocher les mâchoires...
D'autres "pipoles" aveyronnais ont joué des coudes pour figurer sur les photos : le conseiller général Arnaud Viala, renouvelable cette année, et les députés Yves Censi et Alain Marc, à qui on a peut-être oublié de demander comment il était possible de concilier leurs votes à Paris avec le discours de défense de la ruralité tenu en Aveyron.
Tout cela pour dire que Jean-Claude Luche mène, à mon avis, une assez bonne campagne, même si elle prête le flanc à la critique (je laisse ça aux socialos). A Entraygues, il a évité d'être associé à une mauvaise nouvelle, alors que le Conseil général est pourtant aux premières loges concernant les collèges. A Sainte-Radegonde, il a évité de se montrer en compagnie du représentant officiel de l'UMP, citadin pur sucre : c'est un message adressé à l'électorat traditionnel de la droite modérée, qui se reconnaît de moins en moins dans l'orientation prise par ce que l'on continue d'appeler un parti gaulliste. (Signalons que, lors de son passage sur l'antenne de Totem, Jean-François Copé a gratifié les auditeurs d'une belle langue de bois, paraissant un peu gêné par les questions de Dominique Bahl, dont j'ai remarqué depuis plusieurs mois qu'il évite de cirer ostensiblement les pompes des politiques.)
Pour la petite histoire : la notoriété du président du Conseil général de l'Aveyron n'est pas si grande qu'il puisse être épargné par une bourde journalistique. Sur le site internet de France 3 Midi-Pyrénées, lorsqu'il est question de son absence à la réunion de Saine-Radegonde, son nom est victime d'un caviardage :
23:21 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualté, france, ump, presse, élections, cantonales
lundi, 21 février 2011
Tron
Ce film en 3D est la suite du film à la fois commercial et expérimental sorti en 1982. Pour ceux qui ne l'ont pas vu, les vingt premières minutes resituent le contexte. On prend le spectateur par la main : c'est un Disney !
Plusieurs clins d'œil au premier volet figurent dans la version "moderne" : on a gardé le combat à motos, le duel de disques, les costumes à circuits imprimés bleus ou rouges. Le fils retourne sur les traces du père, dans sa salle de jeux. Il s'introduit en fraude, comme lui, dans l'immeuble ultrasécurisé de l'entreprise... et fait le même commentaire sur la méga porte blindée. (On a poussé l'hommage jusqu'à faire rejouer plusieurs acteurs.)
Les effets spéciaux du XXIème siècle sont très réussis, encore plus en trois dimensions. C'est le grand intérêt de l'histoire, avec la plongée dans cet univers qui pourrait s'apparenter à celui d'une autre planète. Un passage par un club "dance" nous confirme l'ancrage dans le monde contemporain. (Dans le film de 1982, la musique était plutôt à chier.)
Par contre, l'intrigue du premier volet était plus élaborée, autour d'une histoire de vol de propriété intellectuelle. Dans le film de 2011, on sent les références à Star Wars (plus précisément à L'Attaque des clones ou à The Clone Wars), à Matrix, à 2001, L'Odyssée de l'espace... et à l'histoire du XXe siècle, à travers la description d'un régime totalitaire et quelques scènes tout droit tirées de la scénographie nazie. Ajoutez à cela l'extermination d'une population minoritaire de programmes et le tableau sera (presque) complet.
Les dialogues ne sont pas terribles non plus. Jeff Bridges - Kevin Flynn est devenu une sorte de prophète du monde numérique, face à son double malfaisant, décalque de Palpatine dont le sort semble lié à celui d'un homme de main qui n'est pas sans ressembler à Dark Vador (je vous laisse découvrir qui se cache sous le masque).
Cela se regarde sans déplaisir, mais ce n'est pas un chef-d'œuvre.
21:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cfilm, cinema, cinéma
samedi, 19 février 2011
Soulages ne fait pas recette
Benoît Decron, conservateur (depuis bientôt deux ans) du musée qui n'existe pas, continue sa tournée de conférences dans le Grand Rodez. Chacune de ses interventions bénéficie d'une assez large couverture médiatique. La dernière s'est déroulée à Luc-La Primaube, charmante commune (en fort développement) située au sud-ouest de Rodez, sur la route d'Albi.
Ceux qui ne s'y sont pas rendus peuvent en avoir un aperçu à travers le site de la commune et un article publié dans La Dépêche du Midi.
Si l'on se fie à la photographie qui accompagne l'article, force est de constater que cette conférence, qui s'est tenue un mercredi soir, n'a pas déplacé les foules :
Peut-être est-ce dû à l'angle de prise de vue : il fallait montrer à la fois la maquette, le conférencier et une partie (au moins) du public. Mais je pense quand même que l'assistance ne devait pas dépasser 30-40 personnes. Si elles avaient été nombreuses, nul doute que l'article se serait fait l'écho du succès.
Venons-en au contenu. Dans sa présentation, Benoît Decron aurait insisté sur l'importance du lieu d'implantation du futur musée (sur le jardin du Foirail), à proximité de la rue Combarel, où est né l'artiste. Mais une autre solution aurait été encore plus avantageuse, rapprochant le musée dédié à l'artiste du quartier de son enfance... solution moins coûteuse pour les finances locales : le site de l'ancien hôpital
J'ai (grossièrement) colorié en noir le site du futur musée et en rouge le site de l'ancien hôpital. J'ai souligné d'un cercle la présence de la cathédrale. Si l'on voulait vraiment redynamiser ce quartier, on pouvait y implanter, outre le musée, le restaurant, quelques commerces et pourquoi pas une résidence étudiante. (L'îlot Combarel aurait pu aussi servir à regrouper les formations de l'enseignement supérieur ruthénois, aujourd'hui réparties principalement sur deux sites assez éloignés l'un de l'autre.) Le Grand Rodez a choisi de privilégier le logement. Le programme a l'air toutefois séduisant.
L'article de La Dépêche se termine par une affirmation bête de plus. Le conservateur aurait insisté sur l'occasion rare de pouvoir inaugurer un musée consacré à un artiste de son vivant. Quelques secondes de réflexion suffisent à ruiner l'argument. D'abord, très peu de musées consacrés à un seul artiste sont viables. Il faut en diversifier les collections et activités, ce qui devrait être fait avec celui projeté à Rodez. De plus, si presqu'aucun musée n'est construit du vivant de l'artiste auquel il est consacré, c'est par prudence ! Tant de peintres en cour, célèbres de leur temps, sont aujourd'hui relégués dans les caves poussiéreuses des établissements publics ! A l'inverse, des artistes méconnus de leur vivant, voire méprisés, sont devenus par la suite des références. Les collectivités locales attendent de voir ce que devient la renommée d'untel après sa mort, avant d'envisager de s'appuyer dessus pour faire la promotion de la ville.
C'est bien le problème que pose l'oeuvre de Soulages. Elle est aujourd'hui semble-t-il très appréciée des gens de pouvoir et d'argent (peut-être aussi dans un but spéculatif). Qu'en sera-t-il dans 10 ans ? Dans 30 ans ? Je nourris quelques inquiétudes.
Bon, vous allez me dire, qu'au final, je dépense beaucoup d'énergie pour un micro-événement, la conférence n'ayant pas fait recette. Au départ, je n'avais pas prévu d'y consacrer un billet. J'avais posté une réaction sur le site de La Dépêche, samedi matin. Elle n'est toujours pas publiée, alors qu'une réaction à un autre article, postérieure, a été immédiatement visible (j'ai fait le test). Cette pitoyable petite censure m'a incité à me tourner vers mon blog, les sites des journaux locaux ne souhaitant visiblement pas rendre accessibles à leurs lecteurs les opinions divergentes.
P.S.
Finalement, ma réaction à l'article a été mise en ligne. Mieux vaut tard...
15:26 Publié dans On se Soulages ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, culture, peinture, presse
vendredi, 18 février 2011
Au-delà
A la base, les histoires de communication avec les morts, ce n'est pas trop mon truc. Mais c'est un film de Clint Eastwood... LE Clint, celui qui s'est bonifié avec l'âge, au point d'avoir enchaîné les très bons films (certains disent les chefs-d’œuvre) après 55 balais. Parmi les derniers, on trouve Mémoires de nos pères, Lettres d'Iwo Jima, L'Echange, Invictus et surtout Gran Torino.
Je me suis laissé traîner jusqu'à la salle... et je ne l'ai pas regretté.
Cela commence par une séquence ébouriffante sur le tsunami de 2004. Sur écran géant, avec son dolby machin chose, cela dépote ! Ensuite se développent les trois histoires, aux Etats-Unis autour du médium à côté de ses pompes (Matt Damon, brillant), au Royaume-Uni autour des jumeaux fusionnels et en France autour de la rescapée du tsunami, interprétée par Cécile de France.
La séquence la plus délicieuse est sans doute celle qui voit Matt Damon suivre des cours de cuisine... et rencontrer une sensuelle inconnue. C'est drôle et excitant à la fois... mais le bon vieux Clint va nous dynamiter cette bluette un peu trop prévisible.
Au Royaume-Uni se déroule l'histoire la plus forte, celle de ces frères séparés par un la mort et un accident con. Le jeune acteur est é-pa-tant ! On nous offre aussi une tranche de vie britannique qui n'a pas grand chose de réjouissant... La petite histoire rejoint la grande quand des terroristes entrent en action.
La partie française a été la plus critiquée. Il est vrai qu'on sent à plusieurs reprises qu'il aurait fallu faire rejouer certaines scènes, pour que les acteurs soient plus convaincants. On sourira à l'évocation de la mémoire de François Mitterrand, sur lequel la journaliste est censée écrire un ouvrage décapant. On ricanera un peu à la description des mœurs du petit monde intello-médiatique parisien. Dans cette partie, drame, déceptions et amour s'entrecroisent tout de même habilement.
C'est au Royaume-Uni que le fil va se dénouer. La fin est un peu convenue, mais cela passe.
21:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema
jeudi, 17 février 2011
Gros dégueulasse Academy
Je ne me sens pas la fibre particulièrement écologiste, mais je n'en suis pas moins sensible à l'évolution de mon environnement. En bon citoyen, j'effectue quelques gestes dans ce sens. Régulièrement, je vais donc déposer mes vieux journaux, mes bouteilles et autres bocaux de verre dans les bornes affectées à cet usage. Comme j'habite le quartier du Faubourg, je vais (en général) avenue de Bamberg : on peut même se garer facilement à proximité, dans les deux sens de circulation.
Le problème est que toutes les personnes qui ont le même réflexe que moi ne vont pas jusqu'au bout de la démarche. Voici donc ce que j'ai pu voir il y a peu :
Du côté des vieux papiers (le container bleu), rien n'est à noter. Par contre, du côté du dépôt de verre, c'est la pagaille ! Quelques abrutis de base ont cru malin de se débarrasser sur place des bouchons en plastique. Je sais bien que lorsqu'il faut garder longtemps les bouteilles ou les bocaux chez soi, il vaut mieux laisser le tout verrouillé, de crainte que le logement ne s'emplisse d'effluves particulièrement nauséabonds. Mais, après avoir placé les bouteilles dans le container, ces gros porcs auraient pu repartir avec les bouchons pour les jeter dans la poubelle idoine. C'est vraiment dégueulasse !
Bon, comme on ne vit pas dans un monde idéal, où la population adopte spontanément des comportements civiques, il faudrait que la municipalité ait la bonne idée de placer une poubelle classique à côté des containers. Cela ne devrait pas poser de gros problème logistique, puisque le centre technique municipal est juste derrière !
Reste la question des bouteilles de bière abandonnées à l'extérieur du container... alors que celui-ci était à peine rempli (d'après ce que j'ai pu en juger quand j'y ai envoyé une floppée de bouteilles de jus de pruneaux).
Au départ, comme la mosquée est située en face, je me suis demandé si un musulman un peu cachottier n'aurait pas profité de l'inattention de ses coreligionnaires pour se débarrasser en douce de la cargaison avant de se rendre dans ce lieu saint.
Et puis, aujourd'hui, quand j'ai appris que quelques cons de base se sont défoulés sur les murs de la mosquée, je me suis dit qu'il y avait peut-être un lien entre ce dépôt de canettes et les tags. C'était la première fois que je voyais ce genre de bouteilles abandonnées à cet endroit, d'autant plus que le container n'était pas rempli. N'y aurait-il pas eu, dans l'esprit des indélicats, volonté de provoquer les croyants sincères sortant de la mosquée (ou s'y rendant) par la vue de ces récipients d'alcool ? Ce premier passage pourrait aussi avoir servi de repérage, avant les tags.
Après tout, faute de mieux (les traces ont été vite effacées des murs de la mosquée), les services d'identification criminelle pourraient aller jeter un coup d'oeil à ces bouteilles, si elles se trouvent encore à côté des containers.
19:31 Publié dans Société, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, société, actualité
lundi, 14 février 2011
Rodez dans "Le Monde"
Je ne suis pas le premier à en parler (KaG notamment m'a brûlé la politesse), mais je tiens à revenir sur l'article publié dans Le Monde daté du 8 février dernier.
J'ai lu la version papier. Très vite, j'ai senti qu'il y avait quelque chose de familier. Suspicieux de nature, je me suis demandé si le journaliste n'aurait un peu puisé dans le travail d'un-e collègue. Je me souvenais de dossiers parus dans les hebdomadaires... oui, vous savez, les machins que l'on fait semblant de placer en "une" (en "une" de surcouverture, en fait) pour que les bouseux de province croient qu'un grand média national titre sur son petit monde.
J'ai cherché, j'ai cherché... et j'ai fini par trouver : un article du Point de novembre 2006, ce qui ne nous rajeunit pas. On pourrait penser qu'en un peu plus de quatre ans les choses ont beaucoup changé... pas tant que cela finalement.
L'article du Monde consacré à Rodez fait partie d'un dossier dont le premier volet s'étale sur une double page intérieure. Ce volet est introduit par une carte des zones étonnamment peu touchées par le chômage :
Or, il se trouve que l'article du Point commençait précisément par la comparaison de taux de chômage, le cas de Rodez étant rapproché de ceux de Roissy et d'Orsay, que j'ai soulignés en rouge sur la carte publiée dans Le Monde.
On continue avec les gros employeurs locaux. Le Monde comme Le Point citent la RAGT et Bosch, ce dernier cas étant placé dans la deuxième moitié de l'article, propos du directeur du site (l'inamovible Albert Weitten) à la clé. En 2006 (2000 emplois), on agitait le spectre de la fermeture du site, le directeur promettant des investissements massifs. En 2011 (1900 emplois), on assure avoir amorti le choc de la crise. Dans les deux cas, la concurrence des pays à bas coûts salariaux est évoquée.
L'autre gros pourvoyeur d'emplois est l'hôpital de Bourran (à l'inauguration duquel je me suis intéressé jadis), "flambant neuf" en 2006... et toujours qualifié ainsi dans l'article du Monde de 2011 !
Au niveau du tissu industriel, l'article du Monde est toutefois plus détaillé : les informations ont été mises à jour. Les deux journaux n'oublient pas de citer le secteur agricole.
La proximité des articles est encore grande quand ils vantent le travail de la main-d'oeuvre locale. Si Le Point parle de "qualités aveyronnaises", Le Monde ose l'expression "Homo aveyronnicus". Dans les deux cas, la filiation avec le monde paysan est soulignée. Dans les deux cas encore, on insiste sur le faible taux d'absentéisme (perso, je le trouve déjà bien assez élevé), même si Le Point se distingue en signalant l'inadéquation entre l'offre et la demande d'emplois.
La ressemblance des articles est tout aussi frappante quand il est question des jeunes : on relève leur fort taux de chômage et leur exode. Dans les deux cas, ces considérations s'appuient sur une citation de Jean-Louis Chauzy, président du CESR puis du CESER. En 2006, il déclarait : "90 % de la jeunesse qui s'en va ne revient pas". En 2011, il dit que ces jeunes étudiants "ne reviennent pas dans 80 % des cas". A-t-on hâtivement recyclé une citation de J-L Chauzy ? Celui-ci a-t-il balancé une estimation à la louche ? Faut-il voir dans cette différence un signe de relative amélioration, les jeunes étant proportionnellement moins nombreux à ne pas revenir ?
On remarque aussi que les intervenants politiques sont les mêmes. En 2006, Le Point donne la parole au maire de l'époque, Marc Censi, mais encore plus à son principal opposant, Christian Teyssèdre. En 2011, le journaliste du Monde est bien entendu allé voir le socialiste devenu maire et fait référence à Marc Censi dans l'article.
Du côté des syndicats, on remarque que Le Point a sollicité la C.F.D.T., Le Monde Force Ouvrière.
Je termine par la photographie illustrant l'article du Monde :
Il s'agit d'une vue de Bourran, qualifié de "quartier tout neuf"... du neuf qui commence à se faire vieux toutefois. Curieusement, quand il est question des logements créés là-bas, on cite ceux à loyer modéré (que l'on doit d'ailleurs un peu plus à la nouvelle municipalité qu'à l'ancienne), en oubliant d'évoquer les autres, bien plus nombreux, bien plus chers. Quant à la manière dont l'aménagement de ce quartier a été géré... Cela aurait mérité que le journaliste creuse un peu son sujet.
On aurait pu aussi relire plus attentivement l'article : la légende de la photographie (encadrée en rouge ci-dessus) est rédigée dans un français approximatif :
Pour un "quotidien de référence", ça la fout mal !
21:26 Publié dans Aveyron, mon amour, Presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, presse
dimanche, 13 février 2011
Les Chemins de la liberté
C'est le nouveau film d'un réalisateur qui se fait assez rare au cinéma : Peter Weir. Il n'est pas du genre à travailler à la chaîne. Il est l'auteur d’œuvres qui allient savoir-faire, divertissement et réflexion. On lui doit La Dernière Vague, Witness, Le Cercle des poètes disparus, The Truman show (et aussi le contestable Master and commander).
Aussi étonnant que cela puisse paraître, aussi invraisemblables certaines péripéties peuvent elles sembler, l'histoire est vraie. Elle est tirée d'un récit, A marche forcée.
Deux choses m'ont attiré : le contexte historique et l'argument du film. Les héros sont des prisonniers du goulag stalinien (notamment des Polonais, mais il y a aussi des Russes, un Letton, un Yougoslave et un Américain) qui vont tenter de s'enfuir. La suite est leur longue marche dans le sud de la Sibérie, puis en Mongolie, puis en Chine, puis au Tibet... jusqu'en Inde. Tous ceux qui partent ne vont pas arriver, soit parce qu'ils meurent en chemin, soit parce qu'ils font le choix de ne pas continuer avec les autres.
En cours de route, une jeune femme se greffe sur le groupe de fuyards. Je ne sais pas s'il y a eu censure au niveau du scénario, mais je trouve étonnant qu'un beau brin de fille comme ça n'éveille pas de pensées cochonnes dans l'esprit de ces hommes en général jeunes. Je sais bien que les privations dont ils souffrent, ainsi que la fatigue extrême, ont sans doute eu raison (temporairement) de leur libido. Mais, tout de même, au moment de l'anniversaire, ils sont encore en forme, ils boivent de l'alcool... et il ne se passe rien. Des saints, moi j'vous l'dis !
Et pourtant. Dans le lot, on a un prêtre assassin, un truand (excellemment interprété par Colin Farrell), un Américain trouble (très bon Ed Harris), la Polonaise qui cache son jeu...
Les paysages sont magnifiques. Rien que pour cela, le film mérite d'être vu en salle. (Je pense qu'il perdra beaucoup de sa force à la télévision, un peu à l'image d'Avatar, que j'ai recommandé à des amis qui l'ont raté au cinéma... et qui ont été déçus en le regardant sur petit écran.) Les marcheurs invétérés seront particulièrement intéressés par la représentation des efforts du groupe. Ce n'est pas toujours réussi et il y a quelques ellipses dommageables. Ainsi, on ne nous montre quasiment rien du passage par la Chine.
Au niveau de la mise en scène et de la direction des acteurs, le bon alterne avec le moins bon. La séquence du début, avec les agents du NKVD, m'a fait craindre le pire (mais elle est peut-être mal doublée). Par contre, le film décolle lors de l'entrée au camp du goulag. La première partie de la fuite, dans le froid sibérien et la forêt, est inspirée. Le séjour autour du lac Baïkal constitue un intermède fort réussi, avant la terrible traversée du désert de Gobi.
Les deux heures et quart passent finalement assez vite.
13:43 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma, histoire
samedi, 12 février 2011
Coup de tonnerre à Entraygues-sur-Truyère
On l'apprend par un article de La Dépêche du Midi de ce samedi : le collège privé d'Entraygues va fermer à la fin de l'année scolaire ! C'est la conséquence du trop faible nombre d'élèves inscrits... et aussi de la concurrence d'autres établissements.
C'est le non-dit de l'affaire. On peut en comprendre l'un des éléments du contexte grâce à la carte des établissements aveyronnais publiée sur le site de l'académie de Toulouse :
Ainsi, le collège (privé) d'Entraygues devait faire face à la concurrence d'au moins deux établissements publics : le collège de Saint-Amans-des-Côts (situé à moins de vingt minutes) et celui d'Espalion (à environ trois quarts d'heure), ville qui héberge aussi un établissement privé. On peut aussi penser que le sud du bassin de recrutement d'Entraygues devait être un peu soumis à l'influence des collèges de Marcillac-Vallon.
La nouvelle tombe en pleine campagne des cantonales, qui promettait déjà d'être assez animée, comme je l'ai écrit il y a peu. Du coup, à droite, on fait la gueule. La région est pourtant représentée par un conseiller général qui fait partie de la majorité départementale et le député de la circonscription, Yves Censi (qui a récemment succombé à la tentation africaine), est membre de l'UMP et spécialisé notamment dans les questions d'éducation. A la lecture de l'article publié par La Dépêche, on comprend à demi-mots qu'il a peut-être puisé dans sa réserve parlementaire pour aider le collège.
Cela n'a pas suffi.
On remarque toutefois que le président du Conseil général n'est pas présent. Il n'a peut-être pas envie d'être associé à une mauvaise nouvelle. Il semble actuellement plus préoccupé par le Salon de l'Agriculture, où l'Aveyron sera, comme de coutume, dignement représenté.
Du coup, on pourrait se demander si Jean-Claude Luche n'a pas lâché ses alliés en rase campagne. L'article de La Dépêche cite Yves Censi, qui déclare : "la vision n'a pas été partagée par tous les responsables ; une entreprise de dénigrement a été menée." Cela pourrait viser des personnes du canton qui n'ont pas voulu soutenir un établissement privé, même local. Cela pourrait tout aussi bien être une flèche à destination de Jean-Claude Luche, jugé insuffisamment combatif sur ce sujet. Il garde peut-être ses forces pour le collège privé de sa commune, Saint-Geniez-d'Olt : avec 72 élèves pour l'année 2010-2011 (contre 48 pour celui d'Entraygues-sur-Truyère), il n'est pas sorti d'affaire. (Le collège public de Saint-Geniez semble plus à l'abri, avec 94 élèves... mais c'est le moins rempli du département, comptant vingt élèves de moins que celui de Mur-de-Barrez !)
Comme quoi la politique nationale interfère bien avec ces élections locales...
15:25 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, élections cantonales
mercredi, 09 février 2011
Yves Censi, socialiste ivoirien ?
Décidément, on en apprend tous les jours. Voilà-t-y pas que trois députés UMP (dont un Aveyronnais) se sont fait taper sur les doigts pour avoir envisagé une petite virée en Côte-d'Ivoire, à l'invitation du "président" Laurent Gbagbo.
Il est intéressant de comparer les versions des faits rapportées par la presse locale, La Dépêche du Midi en l'occurence, et la presse nationale, Le Figaro. Le choix des journaux n'est pas neutre : le quotidien de Toulouse est réputé de gauche (on pourrait donc s'attendre à ce qu'il épingle la faute des députés UMP), alors que Le Figaro est sans doute l'organe le plus proche de l'UMP. Finalement, l'article le plus dur n'est pas celui que l'on croit...
Un site ivoirien confirme les informations publiées dans Le Figaro : c'est bien Laurent Gbagbo qui a invité les députés UMP et le programme de visites est centré sur le camp pro-Gbagbo. Ce voyage était donc une faute politique.
Au passage, on apprend qu'Yves Censi est un "spécialiste de l'Afrique". Ah bon ? Si je me fie à son profil, c'est un élu membre de la Commission des Finances, plutôt spécialisé dans les questions liées à l'enseignement (privé) et au monde rural. Mais qu'allait-il faire dans cette galère ? (Est-ce au titre de la francophonie ? Mmmm... Cela paraît un peu tiré par les cheveux.)
C'est d'autant plus étonnant que Laurent Gbagbo n'est a priori pas proche de l'UMP française. Il a plutôt des accointances avec le Parti socialiste. C'est un membre (encombrant) de l'Internationale socialiste (qui en compte d'autres). Si la direction du PS a pris ses distances avec l'ancien opposant à Félix Houphouët-Boigny, certains de ses cadres ont commis la faute que les députés UMP s'apprêtaient à imiter...
Y aurait-il des raisons sous-jacentes, inconnues du grand public, à ce projet de visite ?
11:29 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise, Politique étrangère | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, ps, france, ump, actualité, assemblée nationale
Matisse au secours de Soulages
C'est le nouvel argument à la mode des promoteurs du "machin" du Foirail : le succès du petit musée nordiste, pourtant décrié au départ, préfigurerait la réussite du projet Soulages. Cela fait plusieurs semaines qu'on nous bassine avec cela. Ce mardi, c'est Centre Presse qui s'est dévoué pour relayer cette propagande, dans un article annoncé en "une " sous le titre "Des raisons pour croire au musée Soulages".
Page 5, on pouvait lire un entretien entre Rui Dos Santos et la conservatrice du musée Matisse du Cateau Cambrésis, Dominique Szymusiak :
Pourtant, l'article commence bien. On ne nous cache pas que la question des frais de fonctionnement semble délicate, là-bas comme ici. On aimerait avoir des précisions chiffrées...
On en dispose pour la construction, grâce au site du Conseil général du Nord. La comparaison ne joue pas en faveur du projet ruthénois. Première surprise : à Cateau Cambrésis, c'est Henri Matisse qui a pris l'initiative de créer un espace muséal (en 1952) ; il a donc un peu payé de sa personne...
Deuxième mauvaise surprise : lorsqu'il a été décidé qu'un nouveau bâtiment devait accueillir le musée, c'est le Conseil général qui a pris en charge le projet. Vous allez me dire que c'est logique : cette commune ne comptant qu'environ 7 000 habitants, elle n'avait pas les reins assez solides pour assumer ce genre d'opération. Certes, mais elle fait partie de la communauté de communes du Caudrésis-Catésis, qui en compte 55 000 ! Cela ne vous rappelle pas une Communauté d'agglomération aveyronnaise ?
Donc, près de 45 % du coût de construction a été assumé par le Conseil général. Après, vous vous dites que c'est la Communauté de communes qui a dû casquer... Non ! Ils ont obtenu un financement européen pour près de 29 % ! Ensuite, l'Etat et la région Nord-Pas-de-Calais ont fourni chacun 13 %. La commune et la Communauté de communes ? RIEN ! Très bien pour eux, mais, par contraste, les élus du Grand Rodez (anciens comme actuels) paraissent s'être faits rouler dans la farine : chez nous, c'est la Communauté d'agglomération qui va assumer la plus grande part des coûts de construction, l'Etat, la région Midi-Pyrénées et le département de l'Aveyron contribuant chacun pour moins de 20 %. Cherchez l'Union européenne ! Le maire de Rodez semble avoir enfin compris qu'il fallait creuser de ce côté-là...
Au final, signalons que le musée Matisse a coûté moins de 12 millions d'euros, soit moins de la moitié (et peut-être le tiers...) de ce qu'il va falloir dépenser pour le "machin" du Foirail.
Après, il faut prendre en compte l'aura du peintre. N'en déplaise aux fans du chantre de l'outrenoir, la renommée de Henri Matisse est plus forte... et ses créations bien plus accessibles au grand public, comme on peut le constater en regardant certaines de ses oeuvres, visibles sur le site du musée de Nice qui lui est consacré.
Quant au nombre d'entrées, d'après la conservatrice, il tourne autour de 70 000 - 80 000 (plutôt 70 000 donc, dont 30 000 scolaires). A comparer avec les 100 000 visiteurs escomptés par les promoteurs du projet Soulages... Cela nous promet un beau déficit de plus !
Enfin, la conservatrice du musée Matisse évoque la question de l'accessibilité, signalant que la ville du Cateau Cambrésis se trouve plutôt à l'écart des axes majeurs et qu'il faut faire un détour pour s'y rendre. C'est un argument à relativiser sérieusement :
En effet, à moins d'une heure et demie (parfois beaucoup plus près) se trouvent plusieurs villes et donc des réservoirs de visiteurs potentiels. (Rappelons qu'en dépit de l'aura de tel ou tel artiste, ce sont d'abord les habitants d'une région qui font vivre les musées de province, pas les armadas de touristes asiatiques, mirage qui a déjà fait des dégâts dans l'Aveyron...)
Ajoutons que les routes sont plutôt rectilignes et le relief peu accidenté dans le Nord, ce qui n'est pas le cas en Aveyron... et la présence d'une RN 88 souvent embouteillée n'est qu'un inconvénient de plus.
Je termine par une remarque sur la photographie qui illustre l'article (et que je n'ai pas reproduite). On y voit les deux conservateurs chaudement vêtus, place d'Armes, à Rodez, devant la cathédrale. Je trouve culotté que, pour accompagner un papier consacré à un projet d'art contemporain, on fasse référence aux bâtisseurs du Moyen-Age et de la Renaissance ! Bonjour la cohérence !
00:10 Publié dans On se Soulages ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, culture, peinture, presse
dimanche, 06 février 2011
Règlements de comptes à Entraygues-sur-Truyère
Moi j'vous l'dis, ça va chier lors de ces élections cantonales !... Notamment dans le canton d'Entraygues-sur-Truyère, qui regroupe, outre la commune éponyme, Le Fel (Enguialès), Espeyrac, Golinhac et Saint-Hippolyte.
Le sortant, membre de la majorité départementale, est le maire du Fel Jean-François Albespy. En 2004, il était parvenu à écarter le conseiller général qui avait été élu en 1998, Pierre Laurens, notaire et conseiller municipal à Entraygues (et accessoirement fils de Jean Laurens [un homonyme de l'ancien président de la Chambre d'agriculture], qui fut maire de la commune de 1953 à 1989). Cela nous avait valu une belle primaire à droite au premier tour. Bien qu'arrivé deuxième, juste devant le candidat socialiste, Pierre Laurens s'était désisté pour le second tour, assurant une confortable victoire à J-F Albespy. Cela lui est peut-être resté en travers de la gorge... Du coup, en 2011, il remet le couvert et tente de prendre sa revanche. L'un des enjeux est le vote des électeurs de la commune d'Entraygues (qui regroupe environ la moitié de la population du canton). Cela explique peut-être le choix de Pierre Laurens pour sa suppléante... mais aussi celui de Jean-François Albespy, qui a choisi une jeune conseillère municipale d'Entraygues ! Si ce n'est pas du marquage à la culotte !
Rétrospectivement, je me demande si la crainte de devoir affronter une triangulaire n'explique pas l'obséquiosité dont le conseiller général sortant a fait preuve envers Jean-Claude Luche, notamment lors de la réunion consacrée (en novembre dernier) au renouvellement de la concession des barrages...
En face, le P.S. présente une femme, Béatrice Orozco, qui a pour suppléant un jeune homme nommé... Pierre Laurens ! Voilà qui va simplifier les choses ! Mieux encore : au conseil municipal d'Entraygues siège un certain Gérald Orozco, qui doit être de la famille de la candidate !
Curieusement, le candidat P.S. de 2004 ne retente pas sa chance. C'était Jacques Sérieys... dont le fils, Guilhem, est lui cette fois candidat, mais sous les couleurs du Front de Gauche. Signalons que le bonhomme est conseiller municipal... de Rodez (il siège aussi à l'assemblée du Grand Rodez). Il me semble d'ailleurs l'avoir croisé à plusieurs reprises dans mon quartier... donc dans le canton de Rodez-Est, où c'est un autre membre de son mouvement qui est candidat.
Alors, qu'est-ce que c'est que cette magouille ? Le jeune élu n'en est peut-être pas responsable. Je pense que le Front de Gauche a du mal à trouver des candidats dans certains cantons ruraux. Par contre, en ville, les militants et sympathisants sont plus nombreux. Du coup, comme G. Sérieys a des attaches du côté d'Entraygues, on a dû trouver pertinent de l'envoyer là-bas. Et puis, de toute façon, sans vouloir être méchant, que ce soit à Rodez ou dans le Nord, les candidats "mélenchonistes" n'ont à mon avis aucune chance d'être élus.
Il reste que c'est la deuxième fois en un an que les candidatures du Front de Gauche suivent une logique géographique toute particulière. Ainsi, à l'occasion des régionales 2010, on avait déjà assisté à un drôle de tour de bonneteau (sans doute le résultat de négociations secrètes entre le Parti socialiste et ses alliés).
Revenons au canton d'Entraygues. Ici comme ailleurs, les services publics sont au coeur de la campagne. Chacun prétend en être le meilleur défenseur... en toute cohérence avec ses prises de positions antérieures. Je suis ainsi tombé par hasard sur une liste de parrainages pour l'élection présidentielle de 2002. Alain Madelin, ancien ministre, néo-libéral pur et dur, était candidat. Regardez qui figurait dans sa liste de soutiens :
La présence de Jean Puech n'a rien d'étonnant. On y trouve aussi une brochette d'élus aveyronnais, qui apparaissent surreprésentés dans cet échantillon tiré au sort. (D'autres, plus veinards, ont apporté leur soutien sans que cela soit publié.) Parmi ces parrains, vous noterez la présence de Jean-Claude Luche (à l'époque maire de Saint-Geniez-d'Olt) et de Pierre Laurens, alors conseiller général.
D'accord, d'accord, figurer sur cette liste n'implique pas forcément d'adhérer totalement aux idées du candidat mais, tout de même, d'en être un peu proche, non ? (Il est aussi possible que la candidature Madelin ait été lancée -et soutenue- par ceux qui voulaient éviter qu'un trop grand nombre d'artisans et commerçants ne votent Le Pen...)
Et puis, depuis 2002, de l'eau a coulé sous les ponts et tous ces élus aveyronnais chantres du libéralisme extrême ont pris conscience que, ne serait-ce que par intérêt électoral, il était nécessaire de paraître vouloir adoucir la cure d'amaigrissement des services publics...
18:58 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
jeudi, 03 février 2011
Combat de titans à La Salvetat-Peyralès
Attention, attention ! Les prochaines élections cantonales vont être le théâtre d'affrontements sans merci !... et, pour lire ce billet dans le contexte approprié, il est souhaitable d'écouter en fond la musique du film Rocky !
Ca y est ? Vous y êtes ? Passons à la suite.
L'enjeu est le canton de La Salvetat-Peyralès, situé dans l'ouest du département :
Il est composé de cinq communes : Lescure-Jaoul, La Salvetat-Peyralès, Tayrac, Castelmary et Crespin.
Voici les deux candidats (principaux) en lice :
A ma gauche se trouve Catherine Ichard, soutenue par le Parti socialiste. A ma droite se trouve André At, vice-président du Conseil général, soutenu par l'UMP. Il est le sortant. Il est connu pour son caractère assez affirmé, que l'on peut percevoir jusque dans la formulation de ses voeux, exercice pourtant d'une banalité affligeante. Au détour d'une phrase, il déclare : "nul n'est condamné au nivellement par le bas et à l'assistanat". C'est là que l'on se rend compte qu'il a un profil moins lisse que certains de ses collègues UMP de la majorité départementale qui, bien que n'en pensant pas moins, n'oseraient pas, à moins de trois mois d'un scrutin important, s'exprimer publiquement ainsi.
A l'affrontement homme-femme s'ajoute donc l'opposition de styles et de parcours. Si les deux sont issus du monde agricole, André At est l'archétype de l'élu local traditionnel, notable enraciné dans son territoire, alors que Catherine Ichard incarne une nouvelle tendance, celle d'Aveyronnais qui ont quitté jeunes le département, ont vécu diverses expériences et reviennent, une fois adultes, refaire leur vie "au pays", par choix.
Les prémices de la campagne laissaient présager une opposition de programmes, Catherine Ichard, à l'image de toute la gauche aveyronnaise, pilonnant la majorité actuelle sur sa proximité avec le gouvernement Fillon, responsable de la disparition des services publics dans le monde rural. Du coup, à droite, on a changé son fusil d'épaule et on a entamé le refrain de la défense de la ruralité.
Récemment (le 27 janvier), dans Centre Presse, on a pu lire un article dans lequel André At joue semblable partition :
Il a par contre usé d'une formule à double tranchant, celle de "bouclier rural". On voit bien quelle est l'idée derrière, mais, dans la bouche d'un élu UMP, cela n'est pas sans évoquer le fumeux "bouclier fiscal", clé de voûte (décriée) de la politique économique sarkozyenne...
Le choix du suppléant est aussi révélateur de la "tactique". Quoi qu'on en dise, ce poste est, dans la très grande majorité des cas, décoratif, le numéro 2 ne jouant un rôle que lorsque le titulaire du mandat vient à démissionner (pour cause de cumul des mandats par exemple, comme cela est arrivé à Rodez-Ouest, où le maire et nouveau conseiller régional Christian Teyssèdre a cédé la place à Nicole Laromiguière). Voir l'article L221 du code électoral.
La suppléante d'André At (l'article L210-1 du code électoral contraint à désigner une personne de sexe différent) est, ô surprise, agricultrice (comme Catherine Ichard), sur la commune de La Salvetat-Peyralès (comme Catherine Ichard), André At étant lui maire de Crespin.
De son côté, la candidate soutenue par le Parti socialiste a dû choisir un homme pour suppléant. Au départ, La Dépêche du Midi (très au fait des informations touchant l'ouest du département) croyait que ce serait François Saurel, maire de Lescure-Jaoul depuis 1995. Ce sera finalement Michel Lacassagne, qui a l'inconvénient de travailler à Villefranche-de-Rouergue... mais qui est pompier volontaire au centre de secours local, ce qui compense largement !
Quelle sera la clé du scrutin ? Je n'en sais trop rien. J'ai l'impression que ce n'est pas autour d'André At mais de sa rivale que cela va se jouer. En gros, le conseiller général sortant est connu, il a ses partisans et ses détracteurs (qui ne voient pas d'un bon oeil tous les travaux routiers réalisés sur le canton). La question est de savoir quel est le degré d'implantation de Catherine Ichard (qui s'est réinstallée en 2002) et quelle sera l'attitude des électeurs de la commune de La Salvetat-Peyralès, de loin la plus peuplée du canton.
22:52 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (37) | Tags : politique
mercredi, 02 février 2011
Quelques quatrains anti-Soulages
Cette fois-ci, cela ne vient pas de moi. J'ai trouvé cet "essai poétique" dans le Bulletin d'Espalion du 28 janvier, page 3, signé "J.M." :
Ce n'est pas très argumenté et je reconnais que le coup de la misère dans le monde n'est pas d'une grande subtilité. Ce sont les autres investissements possibles qu'il aurait fallu placer en regard de ce projet dispendieux et, à mon avis, inutile. Mais, bon, il est toujours agréable de lire quelque chose qui pourfend la "pensée unique aveyronnaise".
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samedi, 29 janvier 2011
Arrietty, le petit monde des chapardeurs
C'est la nouvelle production du studio Ghibli, qui a créé tant de merveilles (dernièrement sorties en France : Nausicaä, de la vallée du vent et Ponyo sur la falaise ; mais on se souvient aussi de Princesse Mononoke et du Voyage de Chihiro, entre autres).
Cette fois-ci, Hayao Miyazaki, s'il est à l'origine du film, n'en a pas assuré la réalisation. Mais je rassure les amateurs : c'est toujours aussi réussi techniquement, avec des images parfois somptueuses.
Les petits bonshommes sont à la mode. Je pense que c'est un phénomène de civilisation. Les humains se voient aujourd'hui comme les maîtres de la planète (qu'ils sont en train de bousiller grave). De là peut se comprendre une certaine fascination pour les géants d'autres époques (les dinosaures), d'autres civilisations (les extraterrestres)... ou, à l'inverse, pour les petits personnages, porteurs de leçons.
Ici, les héros sont les membres d'une famille de chapardeurs : papa Chapardeur (un super bricoleur, très costaud physiquement), maman Chapardeur (qui ne chaparde pas, mais cuisine... ouais, pas terrible la répartition des tâches au sein du couple) et enfin Arrietty, fifille qui apprend à chaparder. Elle est évidemment intrépide.
La première partie du film nous fait découvrir le dédale de couloirs secrets dans lequel évoluent ces personnages, qui vivent sous le plancher mais se déplacent entre les murs, dans les meubles et partout où un petit espace leur permet de se faufiler. Il déploient des trésors d'ingéniosité pour vivre au quotidien et échapper au regard des humains...
... jusqu'au jour où arrive un garçon très malade, qu'Arrietty va prendre en affection. Mais il faut éviter les manoeuvres de la servante, qui traque toutes les bébêtes qui circulent dans la maison !
C'est un peu naïf, mais c'est frais et bien fichu. Et puis on ne nous bassine pas avec la "modernité". Dans cette maison, on ne regarde pas la télévision, n'a pas d'ordinateur et le seul téléphone est une antiquité (qui fonctionne toutefois). Le garçon n'est pas accro à une console de jeux vidéo... il lit ! Arrietty elle est avide de découvrir le monde.
Au niveau de l'animation (vraiment superbe, je le répète), on note, comme toujours dans les productions Ghibli, le grand soin porté aux animaux, au premier rang desquels on trouve le chat, un gros poussah très affectueux avec le garçon malade, mais hostile aux chapardeurs. Il y a aussi des insectes, des oiseaux et des poissons (avec une scène magnifique vers la fin).
La musique (plutôt jolie) est par contre un peu trop présente. On aurait pu aussi nous épargner certaines chansons (différentes, il me semble, dans la version française, celle que j'ai vue). Autre point faible : les dialogues, parfois excessivement explicites... mais on vise un public d'enfants, ne l'oublions pas.
16:21 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema, film, cinéma