samedi, 10 juillet 2021
Un Tour chez ma fille
Il s'agit de la suite de Retour chez ma mère... en attendant sans doute "Vacances chez ma grand-mère" et "Confinement chez ma soeur"... Au départ, je n'avais pas prévu d'aller voir ce film, dont le synopsis ne laisse rien présager d'extraordinaire. Et puis, les dernières comédies françaises que j'ai vues (Les Deux Alfred, Présidents et Le Sens de la famille) m'ayant beaucoup plu, je me suis laissé tenter.
On comprend très vite qu'il s'agit d'une comédie balisée, prévue pour être diffusée sur une chaîne de grande écoute, à 20h30 21 heures. On ne s'étonnera donc pas d'y trouver nombre de facilités, un peu d'outrance dans le jeu et des péripéties parfois très prévisibles.
Mais, heureusement, il y a le talent des acteurs. Au centre du précédent volet, Alexandra Lamy, la première fille, n'est présente qu'au téléphone (la comédienne étant chaleureusement remerciée par la production dans le générique). Son énergie et sa puissance comique manquent cruellement au film.
Son absence est (partiellement) compensée par Josiane Balasko, toujours en forme et vraiment bien dans le rôle. Elle "fait le job", comme on dit. En face, Mathilde Seigner (l'autre fille) n'a pas le talent comique d'Alexandra Lamy, mais elle a su faire passer la difficulté de ne pas être l'enfant préféré dans une famille. De surcroît, elle exerce un boulot à responsabilités. L'actrice incarne bien cette "femme moderne", à défaut d'être une source de gags.
À ce sujet, il faut regarder du côté des messieurs. Philippe Lefebvre interprète le troisième enfant, le fils, un bel enfoiré à qui l'on a plusieurs fois envie de péter les genoux. Le second pôle comique du film est plutôt Jérôme Commandeur, qui s'est bien glissé dans le rôle du gentil gendre, qui essaie d'arrondir les angles avec sa femme et sa belle-mère. Cela donne d'ailleurs naissance à quelques savoureux quiproquos à caractère sexuel.
Il ne faut pas chercher plus loin. La réalisation est assez plate, à l'exception de l'introduction, qui rend hommage au bricolage. Cela dure 1h25, c'est sympa et cela sera sans doute assez vite oublié.
13:39 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Un Tour chez ma fille
Il s'agit de la suite de Retour chez ma mère... en attendant sans doute "Vacances chez ma grand-mère" et "Confinement chez ma soeur"... Au départ, je n'avais pas prévu d'aller voir ce film, dont le synopsis ne laisse rien présager d'extraordinaire. Et puis, les dernières comédies françaises que j'ai vues (Les Deux Alfred, Présidents et Le Sens de la famille) m'ayant beaucoup plu, je me suis laissé tenter.
On comprend très vite qu'il s'agit d'une comédie balisée, prévue pour être diffusée sur une chaîne de grande écoute, à 20h30 21 heures. On ne s'étonnera donc pas d'y trouver nombre de facilités, un peu d'outrance dans le jeu et des péripéties parfois très prévisibles.
Mais, heureusement, il y a le talent des acteurs. Au centre du précédent volet, Alexandra Lamy, la première fille, n'est présente qu'au téléphone (la comédienne étant chaleureusement remerciée par la production dans le générique). Son énergie et sa puissance comique manquent cruellement au film.
Son absence est (partiellement) compensée par Josiane Balasko, toujours en forme et vraiment bien dans le rôle. Elle "fait le job", comme on dit. En face, Mathilde Seigner (l'autre fille) n'a pas le talent comique d'Alexandra Lamy, mais elle a su faire passer la difficulté de ne pas être l'enfant préféré dans une famille. De surcroît, elle exerce un boulot à responsabilités. L'actrice incarne bien cette "femme moderne", à défaut d'être une source de gags.
À ce sujet, il faut regarder du côté des messieurs. Philippe Lefebvre interprète le troisième enfant, le fils, un bel enfoiré à qui l'on a plusieurs fois envie de péter les genoux. Le second pôle comique du film est plutôt Jérôme Commandeur, qui s'est bien glissé dans le rôle du gentil gendre, qui essaie d'arrondir les angles avec sa femme et sa belle-mère. Cela donne d'ailleurs naissance à quelques savoureux quiproquos à caractère sexuel.
Il ne faut pas chercher plus loin. La réalisation est assez plate, à l'exception de l'introduction, qui rend hommage au bricolage. Cela dure 1h25, c'est sympa et cela sera sans doute assez vite oublié.
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jeudi, 08 juillet 2021
Black Widow
Après Cruella, voici le deuxième véritable blockbuster de l'année qui sort sur nos écrans... et c'est un film féministe, dans sa production comme dans son propos. Derrière la caméra se trouve Cate Shortland, dont on a pu voir Lore, il y a quelques années.
L'histoire commence dans une famille banale de la classe moyenne américaine, dans les années 1990. Des parents en apparence normaux vivent avec leurs deux filles, très proches l'une de l'autre. L'aînée se prénomme Natacha...
Évidemment, on va rapidement découvrir que cette famille n'est pas ce qu'elle paraît. Cela débouche sur une séquence de fuite des plus réussies.
Au coeur de l'action se trouvent trois femmes : Natacha Romanoff (la Veuve noire), sa soeur Yelena (dont elle va être séparée) et leur "mère" Melina. Deux des trois actrices me paraissent au-dessus de l'autre : Florence Pugh n'a pas (encore) l'envergure de Scarlett Johansson et de Rachel Weisz. D'autres personnages féminins interviennent dans le déroulement de l'intrigue (un de manière très surprenante), confirmant que l'on peut bâtir une histoire de super-héros presque complètement sur des antagonismes féminins, un peu à la manière de ce que Black Panther a fait pour les Noirs.
Bien entendu, les personnages masculins ne sont pas exclus de l'intrigue. Il y a Dreykov le manipulateur, Rick le "fournisseur" (qui en pince pour Natacha)... et Alexei, le "papa", auquel David Harbour prête sa gouaille et sa masse musculo-graisseuse. L'évasion de celui-ci d'un pénitencier de haute-sécurité russe vaut son pesant de bouteilles de vodka ! Il contribue aussi à introduire d'agréables touches humoristiques dans une ambiance très belliqueuse.
Les bastons constituent le gros de ces 2h15. Des États-Unis à la Russie, en passant par le Maroc, la Norvège et la Hongrie, on se poursuit, on se cogne, on se tire dessus. Cela culmine dans un lieu secret, la "Maison rouge", où se déroule la bataille finale, digne des précédentes productions Marvel.
C'est trépidant, bien mis en scène, avec peut-être un peu trop de grosse musique à mon goût. Mais, comme de charmantes personnes se meuvent à l'écran (dans des combinaisons moulantes), j'ai supporté sans peine.
P.S.
Aux aficionados je rappelle qu'il ne faut pas quitter la salle au début du générique. Une scène ultime revient sur le devenir de Natacha Romanoff (voir Avengers Endgame)... et de sa soeur, à laquelle Disney-Marvel semble ménager un brillant avenir.
23:34 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Black Widow
Après Cruella, voici le deuxième véritable blockbuster de l'année qui sort sur nos écrans... et c'est un film féministe, dans sa production comme dans son propos. Derrière la caméra se trouve Cate Shortland, dont on a pu voir Lore, il y a quelques années.
L'histoire commence dans une famille banale de la classe moyenne américaine, dans les années 1990. Des parents en apparence normaux vivent avec leurs deux filles, très proches l'une de l'autre. L'aînée se prénomme Natacha...
Évidemment, on va rapidement découvrir que cette famille n'est pas ce qu'elle paraît. Cela débouche sur une séquence de fuite des plus réussies.
Au coeur de l'action se trouvent trois femmes : Natacha Romanoff (la Veuve noire), sa soeur Yelena (dont elle va être séparée) et leur "mère" Melina. Deux des trois actrices me paraissent au-dessus de l'autre : Florence Pugh n'a pas (encore) l'envergure de Scarlett Johansson et de Rachel Weisz. D'autres personnages féminins interviennent dans le déroulement de l'intrigue (un de manière très surprenante), confirmant que l'on peut bâtir une histoire de super-héros presque complètement sur des antagonismes féminins, un peu à la manière de ce que Black Panther a fait pour les Noirs.
Bien entendu, les personnages masculins ne sont pas exclus de l'intrigue. Il y a Dreykov le manipulateur, Rick le "fournisseur" (qui en pince pour Natacha)... et Alexei, le "papa", auquel David Harbour prête sa gouaille et sa masse musculo-graisseuse. L'évasion de celui-ci d'un pénitencier de haute-sécurité russe vaut son pesant de bouteilles de vodka ! Il contribue aussi à introduire d'agréables touches humoristiques dans une ambiance très belliqueuse.
Les bastons constituent le gros de ces 2h15. Des États-Unis à la Russie, en passant par le Maroc, la Norvège et la Hongrie, on se poursuit, on se cogne, on se tire dessus. Cela culmine dans un lieu secret, la "Maison rouge", où se déroule la bataille finale, digne des précédentes productions Marvel.
C'est trépidant, bien mis en scène, avec peut-être un peu trop de grosse musique à mon goût. Mais, comme de charmantes personnes se meuvent à l'écran (dans des combinaisons moulantes), j'ai supporté sans peine.
P.S.
Aux aficionados je rappelle qu'il ne faut pas quitter la salle au début du générique. Une scène ultime revient sur le devenir de Natacha Romanoff (voir Avengers Endgame)... et de sa soeur, à laquelle Disney-Marvel semble ménager un brillant avenir.
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Sans un bruit 2
Il y a trois ans, Sans un bruit avait été l'une des révélations de l'été cinématographique. D'un coût de 17 millions de dollars, ce petit film de genre en avait rapporté... plus de 300 millions. La fin abrupte du premier volet n'est donc pas la seule raison de la production d'une suite...
J'y ai retrouvé les qualités... et les défauts du premier. Du côté des qualités, il y a celle de l'interprétation (et du charme), avec Emily Blunt et Millicent Simmonds. Sans déconner : même (faussement) crasseuse et vêtue d'une culotte de pyjama moche, Emily reste à tomber ! Elle interprète toujours cette mère-courage, qui cajole son bébé et dézingue les arachnoïdes à coups de fusil. Trop sexy la milf !
Du côté masculin, il faut noter l'apparition dans la franchise (ben oui : attendez-vous à un numéro 3 !) de Cillian Murphy. (Pâmoison garantie chez les demoiselles de la salle, où ma présence sembla quelque peu incongrue.)
Un autre atout du film est le retour en arrière du début. Celui-ci a d'abord pour but d'introduire le personnage d'Emmett (Murphy). Mais il contribue aussi à éclaircir l'origine du cataclysme qui a frappé les États-Unis la Terre. On ne nous dit cependant pas tout : je sens que les scénaristes en ont gardé sous le clavier...
Bref, c'est prenant, tendu... mais parfois un peu trop cliché. Les erreurs commises par certains personnages sont téléphonées et le réalisateur abuse encore et toujours du "juste à temps". Toutefois, si l'on supporte ce mélange d'épouvante et de survival, on passe un bon moment.
P.S.
Les effets spéciaux sont dus à une filiale de Lucasfilm. Sans être éblouissant, le travail est soigné.
P.S. II
Attention, petit divulgâchage ! Les auteurs ont fait évoluer les personnages, en particulier ceux des enfants. Au début du film, ce sont encore les adultes qui, majoritairement, assurent la protection et la survie du groupe. A la fin, les adolescents ont pris le relai.
00:48 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Sans un bruit 2
Il y a trois ans, Sans un bruit avait été l'une des révélations de l'été cinématographique. D'un coût de 17 millions de dollars, ce petit film de genre en avait rapporté... plus de 300 millions. La fin abrupte du premier volet n'est donc pas la seule raison de la production d'une suite...
J'y ai retrouvé les qualités... et les défauts du premier. Du côté des qualités, il y a celle de l'interprétation (et du charme), avec Emily Blunt et Millicent Simmonds. Sans déconner : même (faussement) crasseuse et vêtue d'une culotte de pyjama moche, Emily reste à tomber ! Elle interprète toujours cette mère-courage, qui cajole son bébé et dézingue les arachnoïdes à coups de fusil. Trop sexy la milf !
Du côté masculin, il faut noter l'apparition dans la franchise (ben oui : attendez-vous à un numéro 3 !) de Cillian Murphy. (Pâmoison garantie chez les demoiselles de la salle, où ma présence sembla quelque peu incongrue.)
Un autre atout du film est le retour en arrière du début. Celui-ci a d'abord pour but d'introduire le personnage d'Emmett (Murphy). Mais il contribue aussi à éclaircir l'origine du cataclysme qui a frappé les États-Unis la Terre. On ne nous dit cependant pas tout : je sens que les scénaristes en ont gardé sous le clavier...
Bref, c'est prenant, tendu... mais parfois un peu trop cliché. Les erreurs commises par certains personnages sont téléphonées et le réalisateur abuse encore et toujours du "juste à temps". Toutefois, si l'on supporte ce mélange d'épouvante et de survival, on passe un bon moment.
P.S.
Les effets spéciaux sont dus à une filiale de Lucasfilm. Sans être éblouissant, le travail est soigné.
P.S. II
Attention, petit divulgâchage ! Les auteurs ont fait évoluer les personnages, en particulier ceux des enfants. Au début du film, ce sont encore les adultes qui, majoritairement, assurent la protection et la survie du groupe. A la fin, les adolescents ont pris le relai.
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mercredi, 07 juillet 2021
Pierre Lapin II
Trois ans après la sortie du premier volet, les personnages de Béatrix Potter sont de retour sur grand écran. Ce film-ci est la suite quasi immédiate du précédent, puisqu'il démarre par le mariage des deux humains, Béa (Rose Byrne) et Thomas (Domhnall Gleeson), qui se sont rencontrés dans le premier volet. Les spectateurs ont d'ailleurs l'occasion de choisir leur version préférée de la cérémonie, la conventionnelle... ou bien une autre, un peu plus foutoir...
Ce début est entraînant, mais la suite subit un coup de mou. Pendant un moment, j'ai redouté que les scénaristes ne se soient contentés de reproduire l'antagonisme entre Thomas et les lapins (Pierre en particulier). Cela manquait de saveur et, signe qui ne trompe pas, la salle garnie de têtes blondes ne riait plus.
Fort heureusement, les péripéties cocasses reviennent, donnant naissance à quelques séquences très enlevées. Je recommande le passage chez la famille adoptive, pour certains animaux. Pierre, associé à une nouvelle connaissance, y fait merveille. Un pic est atteint lors du braquage du marché fermier, un petit bijou de mise en scène. Je ne vais pas m'étendre sur le dernier temps fort (qui constitue une revanche), mais sachez que l'association des animaux et des humains se révèle très efficace.
Je me dois quand même de signaler aux adultes que la prestation des "vrais" acteurs (Byrne et Gleeson) n'est pas des plus brillantes. Je pense qu'on leur a demandé de jouer de manière très appuyée, voire outrée. Quel contraste avec les personnages numériques, souvent bien plus subtils !
Comme dans le premier volet, c'est techniquement remarquable. J'adore ces personnages, dont le pelage ressort magnifiquement sur un grand écran. Ils sont aussi souvent drôles, à l'image de la benjamine lapine, dont le comportement connaît des changements radicaux après qu'elle a ingéré une impressionnante quantité de sucreries...
Bref, c'est (la plupart du temps) drôle, joli à voir, avec quelques leçons de morale : il faut manger des fruits et légumes, ne pas se bourrer de sucreries et, surtout, quand on habite la campagne, se méfier des citadins, animaux comme humains.
12:54 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Pierre Lapin II
Trois ans après la sortie du premier volet, les personnages de Béatrix Potter sont de retour sur grand écran. Ce film-ci est la suite quasi immédiate du précédent, puisqu'il démarre par le mariage des deux humains, Béa (Rose Byrne) et Thomas (Domhnall Gleeson), qui se sont rencontrés dans le premier volet. Les spectateurs ont d'ailleurs l'occasion de choisir leur version préférée de la cérémonie, la conventionnelle... ou bien une autre, un peu plus foutoir...
Ce début est entraînant, mais la suite subit un coup de mou. Pendant un moment, j'ai redouté que les scénaristes ne se soient contentés de reproduire l'antagonisme entre Thomas et les lapins (Pierre en particulier). Cela manquait de saveur et, signe qui ne trompe pas, la salle garnie de têtes blondes ne riait plus.
Fort heureusement, les péripéties cocasses reviennent, donnant naissance à quelques séquences très enlevées. Je recommande le passage chez la famille adoptive, pour certains animaux. Pierre, associé à une nouvelle connaissance, y fait merveille. Un pic est atteint lors du braquage du marché fermier, un petit bijou de mise en scène. Je ne vais pas m'étendre sur le dernier temps fort (qui constitue une revanche), mais sachez que l'association des animaux et des humains se révèle très efficace.
Je me dois quand même de signaler aux adultes que la prestation des "vrais" acteurs (Byrne et Gleeson) n'est pas des plus brillantes. Je pense qu'on leur a demandé de jouer de manière très appuyée, voire outrée. Quel contraste avec les personnages numériques, souvent bien plus subtils !
Comme dans le premier volet, c'est techniquement remarquable. J'adore ces personnages, dont le pelage ressort magnifiquement sur un grand écran. Ils sont aussi souvent drôles, à l'image de la benjamine lapine, dont le comportement connaît des changements radicaux après qu'elle a ingéré une impressionnante quantité de sucreries...
Bref, c'est (la plupart du temps) drôle, joli à voir, avec quelques leçons de morale : il faut manger des fruits et légumes, ne pas se bourrer de sucreries et, surtout, quand on habite la campagne, se méfier des citadins, animaux comme humains.
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dimanche, 04 juillet 2021
Le Procès de l'herboriste
Fête du cinéma, acte V.
Cette coproduction internationale, tournée en tchèque (et en allemand), est une sorte de biopic de Jan Mikolásek, un fils de jardinier devenu guérisseur. Il a connu la Première Guerre mondiale (dans l'armée austro-hongroise), la Ière République tchécoslovaque, le démembrement du pays suivi de l'occupation allemande et, enfin, la dictature communiste.
Le film débute par le décès d'un président tchécoslovaque, Antonin Zápotocký, un communiste modéré qui a protégé Mikolásek des foudres des staliniens. À partir de là s'enclenche un engrenage, mêlant incompréhension, jalousie et règlements de comptes, qui aboutit au procès du "charlatan". Pendant que les nuages s'assombrissent au-dessus de la tête du guérisseur, des retours en arrière nous font découvrir les principales étapes de son existence.
La réalisatrice Agnieszka Holland (auteure l'an dernier de L'Ombre de Staline) nous propose une vision un peu scolaire sur la forme, mais dérangeante sur le fond. Mikolásek n'était pas un homme ordinaire : d'abord incroyant, il est devenu de plus en plus pieux avec l'âge ; politiquement, il s'est accommodé de tous les régimes (acceptant de soigner aussi bien des pauvres que des riches, des nazis que des communistes...) ; enfin, bien que marié, il semble avoir entretenu au moins une liaison homosexuelle.
Mais ce qu'on lui reproche est d'abord de pratiquer une médecine qui, pour les patients qu'il guérit, s'apparente à de la magie. Très tôt, il a senti qu'il avait un don, qu'il a pu cultiver grâce à ses connaissances en botanique. Il a rapidement su quels sont les effets de telle ou telle plante. Il lui manquait la compétence en diagnostic, qu'il a acquise auprès d'une guérisseuse, qui lui a montré comment analyser l'urine des patients.
Celui qui refusait d'être appelé "docteur" s'est fait des ennemis par son refus d'engagement politique (à l'exception de l'aide aux démunis), par son attitude hautaine, son appât du gain (paradoxal)... et sans doute aussi par sa vie privée que d'aucuns jugeaient scandaleuse.
Je ne connaissais pas cette histoire assez extraordinaire, que ce film a le mérite de nous raconter de manière prenante.
P.S.
On reconnaît la patte d'Agnieszka Holland à plusieurs éléments. Outre le classicisme de la mise en scène, il faut signaler l'importance accordée à la foi chrétienne et la mise dos-à-dos des deux totalitarismes (stalinisme et nazisme) : l'arrestation du héros par la Sûreté de l'État ressemble bigrement à celle qu'il a subie, quelques années auparavant, par la Gestapo.
P.S. II
Avis aux âmes sensibles : le film contient une scène presque insoutenable, impliquant des chatons.
23:16 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
Le Procès de l'herboriste
Fête du cinéma, acte V.
Cette coproduction internationale, tournée en tchèque (et en allemand), est une sorte de biopic de Jan Mikolásek, un fils de jardinier devenu guérisseur. Il a connu la Première Guerre mondiale (dans l'armée austro-hongroise), la Ière République tchécoslovaque, le démembrement du pays suivi de l'occupation allemande et, enfin, la dictature communiste.
Le film débute par le décès d'un président tchécoslovaque, Antonin Zápotocký, un communiste modéré qui a protégé Mikolásek des foudres des staliniens. À partir de là s'enclenche un engrenage, mêlant incompréhension, jalousie et règlements de comptes, qui aboutit au procès du "charlatan". Pendant que les nuages s'assombrissent au-dessus de la tête du guérisseur, des retours en arrière nous font découvrir les principales étapes de son existence.
La réalisatrice Agnieszka Holland (auteure l'an dernier de L'Ombre de Staline) nous propose une vision un peu scolaire sur la forme, mais dérangeante sur le fond. Mikolásek n'était pas un homme ordinaire : d'abord incroyant, il est devenu de plus en plus pieux avec l'âge ; politiquement, il s'est accommodé de tous les régimes (acceptant de soigner aussi bien des pauvres que des riches, des nazis que des communistes...) ; enfin, bien que marié, il semble avoir entretenu au moins une liaison homosexuelle.
Mais ce qu'on lui reproche est d'abord de pratiquer une médecine qui, pour les patients qu'il guérit, s'apparente à de la magie. Très tôt, il a senti qu'il avait un don, qu'il a pu cultiver grâce à ses connaissances en botanique. Il a rapidement su quels sont les effets de telle ou telle plante. Il lui manquait la compétence en diagnostic, qu'il a acquise auprès d'une guérisseuse, qui lui a montré comment analyser l'urine des patients.
Celui qui refusait d'être appelé "docteur" s'est fait des ennemis par son refus d'engagement politique (à l'exception de l'aide aux démunis), par son attitude hautaine, son appât du gain (paradoxal)... et sans doute aussi par sa vie privée que d'aucuns jugeaient scandaleuse.
Je ne connaissais pas cette histoire assez extraordinaire, que ce film a le mérite de nous raconter de manière prenante.
P.S.
On reconnaît la patte d'Agnieszka Holland à plusieurs éléments. Outre le classicisme de la mise en scène, il faut signaler l'importance accordée à la foi chrétienne et la mise dos-à-dos des deux totalitarismes (stalinisme et nazisme) : l'arrestation du héros par la Sûreté de l'État ressemble bigrement à celle qu'il a subie, quelques années auparavant, par la Gestapo.
P.S. II
Avis aux âmes sensibles : le film contient une scène presque insoutenable, impliquant des chatons.
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Le Sens de la famille
Fête du cinéma, acte IV.
Cette comédie réunit à nouveau (après Tout le monde debout) le duo Alexandra Lamy - Franck Dubosc. Ils interprètent Sophie et Alain, un couple en crise... dont la famille est quelque peu dysfonctionnelle : la fille aînée, Valentine, est en pleine crise d'adolescence, le cadet Léo (Nils Othenin-Girard, vu notamment dans L'Aventure des Marguerite) vend de la drogue dans son établissement scolaire et la benjamine Chacha ne pense qu'à son anniversaire (et à faire pipi).
Au départ, j'ai eu peur que la caractérisation des personnages se contente de miser sur le côté "tête à claques" de la progéniture. Fort heureusement, lors d'une sortie dans un parc d'attractions, un événement extraordinaire se produit : au réveil, les membres de la famille se retrouvent dans le corps d'un(e) autre !
Cette première "vague d'échanges" (il y en aura d'autres...) est bien choisie, puisque Dubosc incarne désormais une enfant (suçant son pouce) dans le corps d'un rédacteur en chef, tandis qu'Alexandra Lamy doit faire croire qu'elle est habitée par l'esprit d'une adolescente ! Les deux comédiens s'en sortent très bien. Mais la bonne surprise est que leurs partenaires sont tout aussi crédibles, en particulier la petite Rose de Kervenoaël, censée faire croire que le corps d'une gamine de sept ans héberge l'esprit de sa mère. Cette jeune comédienne est étonnante !
La situation se complique quand la grand-mère débarque au foyer (une fois la famille revenue du parc d'attractions). Christiane Millet, Mathilde Roehrich et Nils Othenin-Girard font alors montre de leur talent.
Ces échanges de personnalité interviennent à un moment crucial pour la plupart des membres de la famille : le père doit sauver son journal de la faillite, la mère hésite à prolonger une liaison, la fille aînée est amoureuse... tout comme la mamie, très rigide de prime abord... mais qui va se découvrir une âme de cougar !
Je ne vous cache pas que les gags ne sont pas toujours d'une étourdissante finesse... mais c'est efficace ! La salle où je me trouvais était pleine de monde et a ri de bon coeur. Je déconseille toutefois cette comédie "familiale" au plus jeune public.
P.S.
Un mot sur la "morale" de l'histoire. Sur le fond, c'est assez conservateur. On tente de nous démontrer qu'il faut accepter tous les membres de sa famille, tels qu'ils sont. Dans la vraie vie, on peut croiser des enfoirés dans son arbre généalogique. La famille du coeur ne coïncide pas forcément avec celle du sang.
13:38 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Le Sens de la famille
Fête du cinéma, acte IV.
Cette comédie réunit à nouveau (après Tout le monde debout) le duo Alexandra Lamy - Franck Dubosc. Ils interprètent Sophie et Alain, un couple en crise... dont la famille est quelque peu dysfonctionnelle : la fille aînée, Valentine, est en pleine crise d'adolescence, le cadet Léo (Nils Othenin-Girard, vu notamment dans L'Aventure des Marguerite) vend de la drogue dans son établissement scolaire et la benjamine Chacha ne pense qu'à son anniversaire (et à faire pipi).
Au départ, j'ai eu peur que la caractérisation des personnages se contente de miser sur le côté "tête à claques" de la progéniture. Fort heureusement, lors d'une sortie dans un parc d'attractions, un événement extraordinaire se produit : au réveil, les membres de la famille se retrouvent dans le corps d'un(e) autre !
Cette première "vague d'échanges" (il y en aura d'autres...) est bien choisie, puisque Dubosc incarne désormais une enfant (suçant son pouce) dans le corps d'un rédacteur en chef, tandis qu'Alexandra Lamy doit faire croire qu'elle est habitée par l'esprit d'une adolescente ! Les deux comédiens s'en sortent très bien. Mais la bonne surprise est que leurs partenaires sont tout aussi crédibles, en particulier la petite Rose de Kervenoaël, censée faire croire que le corps d'une gamine de sept ans héberge l'esprit de sa mère. Cette jeune comédienne est étonnante !
La situation se complique quand la grand-mère débarque au foyer (une fois la famille revenue du parc d'attractions). Christiane Millet, Mathilde Roehrich et Nils Othenin-Girard font alors montre de leur talent.
Ces échanges de personnalité interviennent à un moment crucial pour la plupart des membres de la famille : le père doit sauver son journal de la faillite, la mère hésite à prolonger une liaison, la fille aînée est amoureuse... tout comme la mamie, très rigide de prime abord... mais qui va se découvrir une âme de cougar !
Je ne vous cache pas que les gags ne sont pas toujours d'une étourdissante finesse... mais c'est efficace ! La salle où je me trouvais était pleine de monde et a ri de bon coeur. Je déconseille toutefois cette comédie "familiale" au plus jeune public.
P.S.
Un mot sur la "morale" de l'histoire. Sur le fond, c'est assez conservateur. On tente de nous démontrer qu'il faut accepter tous les membres de sa famille, tels qu'ils sont. Dans la vraie vie, on peut croiser des enfoirés dans son arbre généalogique. La famille du coeur ne coïncide pas forcément avec celle du sang.
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samedi, 03 juillet 2021
Hitman & Bodyguard 2
Fête du cinéma, acte III.
Quatre ans après la bonne surprise du premier volet des aventures du tueur professionnel et du garde du corps, le duo revient sur nos écrans... sous la forme d'un trio.
Le personnage de Sonia Kincaid (la remuante épouse du tueur) était déjà présent dans le précédent film, mais à un rang secondaire, quoique déjà assez marquant. Les scénaristes ont choisi de la mettre au premier plan, avec ses atouts... percutants.
Je pense que Salma Hayek a "kiffé" ce personnage. La pulpeuse quinquagénaire incarne avec un plaisir évident cette petite racaille en talons et à forte poitrine, dont le langage "coloré" a de quoi faire rougir un charretier !
À ses côtés, les deux héros masculins font presque pâle figure. Pourtant, Samuel Jackson se démène comme il peut pour rendre crédible son personnage de super-tueur sans scrupule. De son côté, Ryan Reynolds réussit à nous faire oublier qu'il incarne aussi Deadpool. Il est ici Michael Bryce que, dans la version française, Sonia appelle "Brisse" ou "Brissounnet" ! Dans cet épisode de leurs aventures, le garde du corps s'en prend plein la gueule : il se fait mitrailler, frapper, renverser... sans jamais succomber.
L'autre nouveauté réside dans l'évocation du passé de deux des membres du trio. Je laisse à chacun le soin de découvrir qui est Aristote Papadopoulos (Antonio Banderas) par rapport à Sonia et quel lien unit le personnage incarné par Morgan Freeman à l'un des deux hommes.
Au passage, je trouve la prestation de ces deux pointures (Banderas et Freeman) peu convaincante. Il faut dire qu'il n'était pas facile de remplacer Gary Oldman (l'antagoniste du premier volet). Si l'on ajoute à cela une intrigue de base (la vengeance d'un milliardaire grec contre l'Union européenne) pas très crédible, le bilan est mitigé. C'est un bon film d'action, spectaculaire, souvent drôle (et grossier). Mais le scénario (pourtant coécrit par Tom O'Connor, qui a oeuvré sur Un Espion ordinaire) n'est vraiment pas terrible.
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Hitman & Bodyguard 2
Fête du cinéma, acte III.
Quatre ans après la bonne surprise du premier volet des aventures du tueur professionnel et du garde du corps, le duo revient sur nos écrans... sous la forme d'un trio.
Le personnage de Sonia Kincaid (la remuante épouse du tueur) était déjà présent dans le précédent film, mais à un rang secondaire, quoique déjà assez marquant. Les scénaristes ont choisi de la mettre au premier plan, avec ses atouts... percutants.
Je pense que Salma Hayek a "kiffé" ce personnage. La pulpeuse quinquagénaire incarne avec un plaisir évident cette petite racaille en talons et à forte poitrine, dont le langage "coloré" a de quoi faire rougir un charretier !
À ses côtés, les deux héros masculins font presque pâle figure. Pourtant, Samuel Jackson se démène comme il peut pour rendre crédible son personnage de super-tueur sans scrupule. De son côté, Ryan Reynolds réussit à nous faire oublier qu'il incarne aussi Deadpool. Il est ici Michael Bryce que, dans la version française, Sonia appelle "Brisse" ou "Brissounnet" ! Dans cet épisode de leurs aventures, le garde du corps s'en prend plein la gueule : il se fait mitrailler, frapper, renverser... sans jamais succomber.
L'autre nouveauté réside dans l'évocation du passé de deux des membres du trio. Je laisse à chacun le soin de découvrir qui est Aristote Papadopoulos (Antonio Banderas) par rapport à Sonia et quel lien unit le personnage incarné par Morgan Freeman à l'un des deux hommes.
Au passage, je trouve la prestation de ces deux pointures (Banderas et Freeman) peu convaincante. Il faut dire qu'il n'était pas facile de remplacer Gary Oldman (l'antagoniste du premier volet). Si l'on ajoute à cela une intrigue de base (la vengeance d'un milliardaire grec contre l'Union européenne) pas très crédible, le bilan est mitigé. C'est un bon film d'action, spectaculaire, souvent drôle (et grossier). Mais le scénario (pourtant coécrit par Tom O'Connor, qui a oeuvré sur Un Espion ordinaire) n'est vraiment pas terrible.
11:36 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
vendredi, 02 juillet 2021
Présidents
Fête du cinéma, acte II.
Anne Fontaine, dont j'ai beaucoup aimé l'un des précédents films (Les Innocentes) s'est lancée dans une opération casse-gueule : filmer une comédie politique qui ne sombre pas dans la caricature... une gageure quand on sait que ses deux personnages principaux sont des décalques de Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Le premier (à droite ci-dessus) est incarné par un Jean Dujardin en pleine forme. Certes, il en fait parfois un peu trop au niveau des tics, mais je trouve que, des caricaturistes et comédiens (par exemple Denis Podalydès dans La Conquête) qui ont "singé" l'ancien maire de Neuilly, il est le plus convaincant, tout en nous livrant une véritable interprétation.
La (bonne) surprise vient de Grégory Gadebois (vu dans un rôle très différent dans J'accuse) dont le jeu, à l'image de "François", se révèle plus complexe que ce qu'il apparaît de prime abord.
La confrontation puis la connivence entre les deux hommes sont réjouissantes à voir. Les dialogues fourmillent de bons mots et les deux acteurs ont visiblement pris du plaisir à les dire. Les situations cocasses sont nombreuses.
Sur le fond, le scénario ménage quelques surprises. Les deux personnages principaux évoluent au cours de l'histoire... tout comme le regard qu'ils portent sur leur compagne. À un moment, je me suis demandé jusqu'où la réalisatrice allait pousser la transgression...
C'est l'occasion de parler des deux actrices : Pascale Arbillot et Doria Tillier.
La première incarne Isabelle, la terrienne, vétérinaire, plutôt taiseuse, la tête sur les épaules... et compagne de François, bien entendu. La seconde interprète Natalie, une... chanteuse lyrique (ce qui ne manque pas de sel, quand on pense à la personne qu'elle représente...), une grande bourgeoise, citadine, volubile... mais attention, hein, de gauche !
Je trouve ces deux personnages très réussis et leur insertion dans l'intrigue masculine des plus plaisantes... sans parler de la conclusion de l'histoire, en forme de pied-de-nez ! Je vous laisse le plaisir de la découvrir.
Je me suis ré-ga-lé.
23:58 Publié dans Cinéma, Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, politique, france
Présidents
Fête du cinéma, acte II.
Anne Fontaine, dont j'ai beaucoup aimé l'un des précédents films (Les Innocentes) s'est lancée dans une opération casse-gueule : filmer une comédie politique qui ne sombre pas dans la caricature... une gageure quand on sait que ses deux personnages principaux sont des décalques de Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Le premier (à droite ci-dessus) est incarné par un Jean Dujardin en pleine forme. Certes, il en fait parfois un peu trop au niveau des tics, mais je trouve que, des caricaturistes et comédiens (par exemple Denis Podalydès dans La Conquête) qui ont "singé" l'ancien maire de Neuilly, il est le plus convaincant, tout en nous livrant une véritable interprétation.
La (bonne) surprise vient de Grégory Gadebois (vu dans un rôle très différent dans J'accuse) dont le jeu, à l'image de "François", se révèle plus complexe que ce qu'il apparaît de prime abord.
La confrontation puis la connivence entre les deux hommes sont réjouissantes à voir. Les dialogues fourmillent de bons mots et les deux acteurs ont visiblement pris du plaisir à les dire. Les situations cocasses sont nombreuses.
Sur le fond, le scénario ménage quelques surprises. Les deux personnages principaux évoluent au cours de l'histoire... tout comme le regard qu'ils portent sur leur compagne. À un moment, je me suis demandé jusqu'où la réalisatrice allait pousser la transgression...
C'est l'occasion de parler des deux actrices : Pascale Arbillot et Doria Tillier.
La première incarne Isabelle, la terrienne, vétérinaire, plutôt taiseuse, la tête sur les épaules... et compagne de François, bien entendu. La seconde interprète Natalie, une... chanteuse lyrique (ce qui ne manque pas de sel, quand on pense à la personne qu'elle représente...), une grande bourgeoise, citadine, volubile... mais attention, hein, de gauche !
Je trouve ces deux personnages très réussis et leur insertion dans l'intrigue masculine des plus plaisantes... sans parler de la conclusion de l'histoire, en forme de pied-de-nez ! Je vous laisse le plaisir de la découvrir.
Je me suis ré-ga-lé.
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The Deep House
Fête du cinéma, acte I.
À quatre euros la place, on peut tenter quelques expériences. Depuis dix-quinze ans, l'été n'est plus le désert cinématographique auquel on nous avait habitués, jadis. C'est le moment où, en France, certains distributeurs sortent de petits films de genre, policiers ou d'épouvante.
Ici, nous sommes quelque part entre [Rec], Le Projet Blair Witch et Paranormal Activity. Les héros, Ben et Tina, forment un couple (dissemblable) de jeunes citadins éduqués avides de sensations... et de célébrité (par le biais des réseaux sociaux). Ils recherchent les lieux abandonnés peu connus... et à la réputation sulfureuse. Le début de l'histoire nous les montre dans un ancien sanatorium, qui semble avoir été surtout hanté par des tagueurs peu talentueux. Notons que la coupure entre cette séquence et le début de la quête de la "maison du lac" est abrupte (sans raison), avec un mauvais montage son.
Sinon, ce n'est pas mal filmé, en particulier dès qu'on est sous l'eau. C'est la principale réussite du film : avoir créé une ambiance chelou en milieu aquatique, sans requin ni piranha ni alligator ni prédateur extraterrestre. Les réalisateurs jouent de temps en temps avec les spectateurs, qui se demandent quand cette ambiance angoissante va dégénérer...
Malheureusement, ces qualités (indéniables) sont gâchées par la caractérisation des personnages principaux : le mec est un adulescent qui, évidemment, va entrer là où il ne faut pas entrer, ouvrir ce qu'il ne faut pas ouvrir et s'attarder quand il faudrait décamper. Sa copine n'est pas mieux : à partir du moment où la tension monte, Tina alterne les cris et les pleurs. Je trouve pathétique qu'au XXIe siècle, on crée un personnage féminin aussi caricatural... Et puis, que fait-elle avec ce mec ?
Les vieux de la vieille dans mon genre, qui (comme les réalisateurs, je présume) ont déjà vu quantité de films de ce type, auront tendance à deviner un peu trop vite ce qu'il va se passer. Je reconnais toutefois une certaine recherche dans le scénario, au niveau de l'histoire de la maison et de ses occupants.
Autre avantage : si, comme moi, vous voyez ce film un jour de grande chaleur, son ambiance vous rafraîchira.
P.S.
Si, après 1h20, il vous reste un peu de courage, attendez la fin du générique...
P.S.
Lorsque le générique de fin défile, soyez attentifs : vous noterez la présence d'un "conseiller covid-19" lors du tournage (qui a eu lieu dans le sud-ouest de la France, entre le Tarn et l'Hérault) !
23:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
The Deep House
Fête du cinéma, acte I.
À quatre euros la place, on peut tenter quelques expériences. Depuis dix-quinze ans, l'été n'est plus le désert cinématographique auquel on nous avait habitués, jadis. C'est le moment où, en France, certains distributeurs sortent de petits films de genre, policiers ou d'épouvante.
Ici, nous sommes quelque part entre [Rec], Le Projet Blair Witch et Paranormal Activity. Les héros, Ben et Tina, forment un couple (dissemblable) de jeunes citadins éduqués avides de sensations... et de célébrité (par le biais des réseaux sociaux). Ils recherchent les lieux abandonnés peu connus... et à la réputation sulfureuse. Le début de l'histoire nous les montre dans un ancien sanatorium, qui semble avoir été surtout hanté par des tagueurs peu talentueux. Notons que la coupure entre cette séquence et le début de la quête de la "maison du lac" est abrupte (sans raison), avec un mauvais montage son.
Sinon, ce n'est pas mal filmé, en particulier dès qu'on est sous l'eau. C'est la principale réussite du film : avoir créé une ambiance chelou en milieu aquatique, sans requin ni piranha ni alligator ni prédateur extraterrestre. Les réalisateurs jouent de temps en temps avec les spectateurs, qui se demandent quand cette ambiance angoissante va dégénérer...
Malheureusement, ces qualités (indéniables) sont gâchées par la caractérisation des personnages principaux : le mec est un adulescent qui, évidemment, va entrer là où il ne faut pas entrer, ouvrir ce qu'il ne faut pas ouvrir et s'attarder quand il faudrait décamper. Sa copine n'est pas mieux : à partir du moment où la tension monte, Tina alterne les cris et les pleurs. Je trouve pathétique qu'au XXIe siècle, on crée un personnage féminin aussi caricatural... Et puis, que fait-elle avec ce mec ?
Les vieux de la vieille dans mon genre, qui (comme les réalisateurs, je présume) ont déjà vu quantité de films de ce type, auront tendance à deviner un peu trop vite ce qu'il va se passer. Je reconnais toutefois une certaine recherche dans le scénario, au niveau de l'histoire de la maison et de ses occupants.
Autre avantage : si, comme moi, vous voyez ce film un jour de grande chaleur, son ambiance vous rafraîchira.
P.S.
Si, après 1h20, il vous reste un peu de courage, attendez la fin du générique...
P.S.
Lorsque le générique de fin défile, soyez attentifs : vous noterez la présence d'un "conseiller covid-19" lors du tournage (qui a eu lieu dans le sud-ouest de la France, entre le Tarn et l'Hérault) !
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mercredi, 30 juin 2021
Shorta
Dans une métropole occidentale, de fortes tensions agitent des "quartiers sensibles", situés en périphérie et peuplés majoritairement de "minorités visibles". Deux policiers vont se retrouver impliqués dans une flambée de violence urbaine.
Les cinéphiles français penseront à La Haine (de Mathieu Kassovitz), aux Misérables, de Ladj Ly. Certaines séquences ressemblent fortement à ce que j'ai vu dans le second. Mais l'action se déroule à Copenhague, au Danemark.
La caméra, nerveuse, suit les deux héros, Jens et Mike. Le premier est calme, pondéré, respectueux des règles. Le second s'emporte facilement, n'hésite pas à bousculer et ne s'embarrasse pas trop du règlement. Ce jour-là, ils sont associés pour patrouiller dans l'agglomération, avec pour consigne de ne surtout pas entrer dans le quartier d'où est originaire le garçon victime d'une bavure policière. (L'histoire commence d'ailleurs par une scène montrant ce jeune Africain maîtrisé par des policiers et s'écriant "Je ne peux pas respirer"... une allusion transparente à l'affaire George Floyd.)
Et là, vous vous dites : cent euros qu'ils entrent dans le quartier et que ça va dégénérer ! Et je vous réponds : lancez-vous dans l'écriture de scénarios ! Parce qu'effectivement, les deux policiers, sous l'impulsion de Mike (qui ne veut pas laisser la zone à la merci des racailles du coin), pénètrent dans le "quartier sensible".
À partir de là, cela devient haletant. Les réalisateurs excellent à susciter un climat de tension, bien aidés il faut dire par les interprètes, ceux des flics comme ceux des délinquants et des habitants "ordinaires" du quartier. Car, au-delà des scènes d'action réussies, ce film mérite le détour pour le portrait qu'il brosse des personnes vivant dans ce qui ressemble à un ghetto.
Dans le même temps, on voit les personnages évoluer. Le flic brutal laisse entrevoir une parcelle d'humanité, tandis que le boy-scout n'est pas loin de perdre les pédales. On sent que les auteurs ont voulu démontrer que la violence ne peut pas régler les problèmes. La volonté de préserver des vies rapproche les adultes de toutes origines, le football pourrait être une passerelle entre les "Danois de souche" et les autres. (Attention toutefois : Mike est un fervent supporteur du Réal -et admire Karim Benzema !- alors que le jeune Amos préfère les équipes anglaises.)
Même si, pour des spectateurs français, ce film a un goût de déjà-vu, même si les intentions des auteurs sont un peu trop visibles, il est très bien fichu et constitue un spectacle prenant.
00:16 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
Shorta
Dans une métropole occidentale, de fortes tensions agitent des "quartiers sensibles", situés en périphérie et peuplés majoritairement de "minorités visibles". Deux policiers vont se retrouver impliqués dans une flambée de violence urbaine.
Les cinéphiles français penseront à La Haine (de Mathieu Kassovitz), aux Misérables, de Ladj Ly. Certaines séquences ressemblent fortement à ce que j'ai vu dans le second. Mais l'action se déroule à Copenhague, au Danemark.
La caméra, nerveuse, suit les deux héros, Jens et Mike. Le premier est calme, pondéré, respectueux des règles. Le second s'emporte facilement, n'hésite pas à bousculer et ne s'embarrasse pas trop du règlement. Ce jour-là, ils sont associés pour patrouiller dans l'agglomération, avec pour consigne de ne surtout pas entrer dans le quartier d'où est originaire le garçon victime d'une bavure policière. (L'histoire commence d'ailleurs par une scène montrant ce jeune Africain maîtrisé par des policiers et s'écriant "Je ne peux pas respirer"... une allusion transparente à l'affaire George Floyd.)
Et là, vous vous dites : cent euros qu'ils entrent dans le quartier et que ça va dégénérer ! Et je vous réponds : lancez-vous dans l'écriture de scénarios ! Parce qu'effectivement, les deux policiers, sous l'impulsion de Mike (qui ne veut pas laisser la zone à la merci des racailles du coin), pénètrent dans le "quartier sensible".
À partir de là, cela devient haletant. Les réalisateurs excellent à susciter un climat de tension, bien aidés il faut dire par les interprètes, ceux des flics comme ceux des délinquants et des habitants "ordinaires" du quartier. Car, au-delà des scènes d'action réussies, ce film mérite le détour pour le portrait qu'il brosse des personnes vivant dans ce qui ressemble à un ghetto.
Dans le même temps, on voit les personnages évoluer. Le flic brutal laisse entrevoir une parcelle d'humanité, tandis que le boy-scout n'est pas loin de perdre les pédales. On sent que les auteurs ont voulu démontrer que la violence ne peut pas régler les problèmes. La volonté de préserver des vies rapproche les adultes de toutes origines, le football pourrait être une passerelle entre les "Danois de souche" et les autres. (Attention toutefois : Mike est un fervent supporteur du Réal -et admire Karim Benzema !- alors que le jeune Amos préfère les équipes anglaises.)
Même si, pour des spectateurs français, ce film a un goût de déjà-vu, même si les intentions des auteurs sont un peu trop visibles, il est très bien fichu et constitue un spectacle prenant.
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mardi, 29 juin 2021
The Father
J'ai longtemps hésité avant d'aller voir ce film. Au départ, je n'avais aucune envie de retrouver sur grand écran une situation faisant écho à ce qui se passe dans ma famille. Et puis... le bouche-à-oreille étant très bon, j'ai profité d'une séance en version originale sous-titrée.
Tout d'abord, quel bonheur que d'entendre ces acteurs britanniques s'exprimer dans un bon anglais ! C'est un plaisir pour les oreilles... plaisir contrarié à intervalle régulier par une musique (à cordes) lancinante, indicatrice qu'il se passe quelque chose de bizarre.
C'est le grand point fort de ce film : la mise en condition des spectateurs, confrontés à une réalisation et un montage conçus pour semer la confusion, à l'image de ce qui se passe dans la tête du personnage principal. Un coup, c'est un dialogue répété dans un contexte différent, un autre coup c'est la pièce qui semble ne pas être la même... quand ce ne sont pas les personnages qui changent physiquement ! Si l'on se prend au jeu, cela devient une énigme digne d'Agatha Christie.
Cela fonctionne bien parce que l'interprétation est impeccable. La plupart des seconds rôles ont été vus ailleurs, à la télévision ou au cinéma. Mais le film repose principalement sur un formidable duo, constitué d'Olivia Colman (la fille) et Anthony Hopkins (le père), une nouvelle fois magistral. Il incarne la vieillesse défaillante avec son charisme et ses rides, jusqu'à la décrépitude finale, qui m'a vraiment ému.
Je trouve épatant qu'un tel phénomène de société (la maladie d'Alzheimer) ait été traité avec cette envergure cinématographique.
22:02 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
The Father
J'ai longtemps hésité avant d'aller voir ce film. Au départ, je n'avais aucune envie de retrouver sur grand écran une situation faisant écho à ce qui se passe dans ma famille. Et puis... le bouche-à-oreille étant très bon, j'ai profité d'une séance en version originale sous-titrée.
Tout d'abord, quel bonheur que d'entendre ces acteurs britanniques s'exprimer dans un bon anglais ! C'est un plaisir pour les oreilles... plaisir contrarié à intervalle régulier par une musique (à cordes) lancinante, indicatrice qu'il se passe quelque chose de bizarre.
C'est le grand point fort de ce film : la mise en condition des spectateurs, confrontés à une réalisation et un montage conçus pour semer la confusion, à l'image de ce qui se passe dans la tête du personnage principal. Un coup, c'est un dialogue répété dans un contexte différent, un autre coup c'est la pièce qui semble ne pas être la même... quand ce ne sont pas les personnages qui changent physiquement ! Si l'on se prend au jeu, cela devient une énigme digne d'Agatha Christie.
Cela fonctionne bien parce que l'interprétation est impeccable. La plupart des seconds rôles ont été vus ailleurs, à la télévision ou au cinéma. Mais le film repose principalement sur un formidable duo, constitué d'Olivia Colman (la fille) et Anthony Hopkins (le père), une nouvelle fois magistral. Il incarne la vieillesse défaillante avec son charisme et ses rides, jusqu'à la décrépitude finale, qui m'a vraiment ému.
Je trouve épatant qu'un tel phénomène de société (la maladie d'Alzheimer) ait été traité avec cette envergure cinématographique.
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dimanche, 27 juin 2021
Tokyo Shaking
Il y a une vingtaine d'années, Sylvie Testud incarnait, dans Stupeur et tremblements, une Française perdue au sein d'une entreprise japonaise, au pays du soleil levant. Aujourd'hui, Karin Viard interprète Alexandra, une cadre supérieure, envoyée par une banque hexagonale redresser sa succursale japonaise. Si la Française a vite compris que Tokyo est régulièrement soumise à des secousses sismiques, ce jour-là, le 11 mars 2011, la situation va sortir de l'ordinaire.
L'arrière-plan est mondialo-japonais. Certes, on entrevoit certains aspects de ce pays fascinant et de la vie de ses habitants mais, ce qui frappe au premier coup d'oeil, c'est le fonctionnement international de l'entreprise... et de la vie privée de ses employés. Ceux-ci sont majoritairement japonais et français. Cependant, lorsqu'on jette un oeil à la liste du personnel, on s'aperçoit qu'il y a aussi des Britanniques, des Indiens, un Congolais... sans parler des nounous et des femmes de ménage, presque toutes philippines.
Progressivement, la communauté des expatriés (occidentaux) se désagrège, au fur et à mesure que la situation s'aggrave. De leur côté, les employés japonais sont tenus de donner l'exemple. Voilà notre héroïne prise entre deux feux : son intérêt familial la pousse à agir avec la même lâcheté prudence que la plupart des expatriés, tandis que sa conscience professionnelle (et son humanité) lui suggère de rester en compagnie du personnel local, avec lequel elle a tissé des liens.
Parmi ses collaborateurs, trois profils sortent du lot : Amani le jeune prodige congolais (qui voudrait rester dans la boîte et croit en la méritocratie), Kimiko, l'assistante d'Alexandra (admiratrice de la culture française et employée dévouée), et Dominique Besse, le patron de la succursale (Philippe Uchan, très bien), faux-cul au possible, qu'on a souvent envie de gifler.
Le film n'est pas extraordinaire, mais il nous offre une double plongée : dans le monde de la banque et au sein du Japon urbain. On en voit principalement les tours de l'hypercentre tokyoïte. Toutefois, l'héroïne finit par se rendre en banlieue, dans la famille de Kimiko, ce qui nous vaut l'une des plus belles séquences de cette histoire attachante.
23:35 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Tokyo Shaking
Il y a une vingtaine d'années, Sylvie Testud incarnait, dans Stupeur et tremblements, une Française perdue au sein d'une entreprise japonaise, au pays du soleil levant. Aujourd'hui, Karin Viard interprète Alexandra, une cadre supérieure, envoyée par une banque hexagonale redresser sa succursale japonaise. Si la Française a vite compris que Tokyo est régulièrement soumise à des secousses sismiques, ce jour-là, le 11 mars 2011, la situation va sortir de l'ordinaire.
L'arrière-plan est mondialo-japonais. Certes, on entrevoit certains aspects de ce pays fascinant et de la vie de ses habitants mais, ce qui frappe au premier coup d'oeil, c'est le fonctionnement international de l'entreprise... et de la vie privée de ses employés. Ceux-ci sont majoritairement japonais et français. Cependant, lorsqu'on jette un oeil à la liste du personnel, on s'aperçoit qu'il y a aussi des Britanniques, des Indiens, un Congolais... sans parler des nounous et des femmes de ménage, presque toutes philippines.
Progressivement, la communauté des expatriés (occidentaux) se désagrège, au fur et à mesure que la situation s'aggrave. De leur côté, les employés japonais sont tenus de donner l'exemple. Voilà notre héroïne prise entre deux feux : son intérêt familial la pousse à agir avec la même lâcheté prudence que la plupart des expatriés, tandis que sa conscience professionnelle (et son humanité) lui suggère de rester en compagnie du personnel local, avec lequel elle a tissé des liens.
Parmi ses collaborateurs, trois profils sortent du lot : Amani le jeune prodige congolais (qui voudrait rester dans la boîte et croit en la méritocratie), Kimiko, l'assistante d'Alexandra (admiratrice de la culture française et employée dévouée), et Dominique Besse, le patron de la succursale (Philippe Uchan, très bien), faux-cul au possible, qu'on a souvent envie de gifler.
Le film n'est pas extraordinaire, mais il nous offre une double plongée : dans le monde de la banque et au sein du Japon urbain. On en voit principalement les tours de l'hypercentre tokyoïte. Toutefois, l'héroïne finit par se rendre en banlieue, dans la famille de Kimiko, ce qui nous vaut l'une des plus belles séquences de cette histoire attachante.
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samedi, 26 juin 2021
Billie
J'ai enfin pu voir ce documentaire consacré à la chanteuse afro-américaine, film qui complète de manière intéressante le biopic Billie Holiday, une affaire d'État sorti il y a peu.
L'avantage du documentaire est de nous donner à voir et à entendre la vraie Billie (ainsi que les autres protagonistes de sa vie), avec sa voix à nulle autre pareille. La comparaison des deux films confirme l'appréciation de la performance d'Andra Day : elle a magnifié Bille Holiday... et atténué, par sa beauté, la déchéance physique de sa fin de vie.
Le documentaire en dit un peu plus sur son enfance et sa jeunesse. Il propose une version légèrement différente des ennuis de la chanteuse avec les autorités fédérales, concernant l'infiltration d'un Afro-américain dans son entourage et la cause de son arrestation : l'un de ses producteurs aurait voulu ainsi la protéger, en la forçant à suivre une cure de désintoxication. Plus loin dans le film, par contre, on perçoit l'envie de se débarrasser d'une gêneuse, dont la seule existence est une offense à la ségrégation.
Une autre particularité du documentaire est sa double focale : sur Billie Holiday bien sûr, mais aussi sur Linda Lipnack Kuehl, une journaliste qui projetait d'écrire un livre sur la chanteuse et qui est morte (dans des conditions mystérieuses) avant d'avoir pu achever son projet. Son travail préparatoire avait été effectué à partir de cassettes audio, qui ont été retrouvées. Ces enregistrements d'entretiens se sont révélés précieux. On en entend d'ailleurs plusieurs extraits dans le film.
La mise en parallèle de ces vies ne manque pas d'intérêt. La journaliste (blanche, juive) ne venait pas du tout du même milieu Lady Day. Mais le destin brisé de cette artiste talentueuse lui parlait. C'était d'abord une femme victime des hommes (producteurs, compagnons, époux...), dans une relation de dépendance dont elle ne semblait pas vouloir sortir. À son sujet, le documentaire évoque une forme de masochisme, ajoutant de la complexité à son histoire.
Sans être aussi flamboyant que le biopic, le documentaire mérite le détour.
13:03 Publié dans Cinéma, Histoire, Musique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire, musique, chanson, états-unis
Billie
J'ai enfin pu voir ce documentaire consacré à la chanteuse afro-américaine, film qui complète de manière intéressante le biopic Billie Holiday, une affaire d'État sorti il y a peu.
L'avantage du documentaire est de nous donner à voir et à entendre la vraie Billie (ainsi que les autres protagonistes de sa vie), avec sa voix à nulle autre pareille. La comparaison des deux films confirme l'appréciation de la performance d'Andra Day : elle a magnifié Bille Holiday... et atténué, par sa beauté, la déchéance physique de sa fin de vie.
Le documentaire en dit un peu plus sur son enfance et sa jeunesse. Il propose une version légèrement différente des ennuis de la chanteuse avec les autorités fédérales, concernant l'infiltration d'un Afro-américain dans son entourage et la cause de son arrestation : l'un de ses producteurs aurait voulu ainsi la protéger, en la forçant à suivre une cure de désintoxication. Plus loin dans le film, par contre, on perçoit l'envie de se débarrasser d'une gêneuse, dont la seule existence est une offense à la ségrégation.
Une autre particularité du documentaire est sa double focale : sur Billie Holiday bien sûr, mais aussi sur Linda Lipnack Kuehl, une journaliste qui projetait d'écrire un livre sur la chanteuse et qui est morte (dans des conditions mystérieuses) avant d'avoir pu achever son projet. Son travail préparatoire avait été effectué à partir de cassettes audio, qui ont été retrouvées. Ces enregistrements d'entretiens se sont révélés précieux. On en entend d'ailleurs plusieurs extraits dans le film.
La mise en parallèle de ces vies ne manque pas d'intérêt. La journaliste (blanche, juive) ne venait pas du tout du même milieu Lady Day. Mais le destin brisé de cette artiste talentueuse lui parlait. C'était d'abord une femme victime des hommes (producteurs, compagnons, époux...), dans une relation de dépendance dont elle ne semblait pas vouloir sortir. À son sujet, le documentaire évoque une forme de masochisme, ajoutant de la complexité à son histoire.
Sans être aussi flamboyant que le biopic, le documentaire mérite le détour.
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vendredi, 25 juin 2021
Cruella
Disney s'est lancé dans la relecture de ses mythes animés, parfois sous la forme de films avec de véritables acteurs. C'est le cas ici, avec ce qui se présente comme un prequel des 101 Dalmatiens.
Cette relecture est un biopic de la jeune Cruella, Estella de son véritable prénom. Orpheline en butte au harcèlement de gamins idiots, enfant des rues à l'intelligence précoce, elle nourrit un profond désir de revanche sociale, qui va se mâtiner d'une volonté de vengeance.
Aux manettes se trouve Craig Gillespie, qui s'est déjà illustré avec Moi, Tonya. Il peut s'appuyer sur deux magnifiques actrices : Emma Stone (dans le rôle titre) et Emma Thompson, qui incarne un personnage qu'on croirait sorti tout droit de Le Diable s'habille en Prada... une référence encore plus évidente quand on découvre le nom que porte le dernier véhicule de l'héroïne.
L'univers de la mode, sa dureté et ses paillettes, constituent l'arrière-plan de l'intrigue. On a soigné les décors (réels et numériques), ainsi que les costumes. On a même mis en scène une véritable battle de défilés, qui culmine dans un concert de rock. (J'ai aussi apprécié le plan qui montre la robe de Cruella se dérouler à l'arrière d'un camion à ordures.) Car l'héroïne est rock'n'roll, rebelle... mais (hélas) terriblement attachée à la superficialité de la haute-couture.
En fait, Estella/Cruella est une sorte de Joker au féminin, passé à la moulinette Disney. On sent quand la volonté de maintenir l'intrigue dans le cadre de la "bienséance familiale" a pesé sur le scénario (notamment quand il est question des dalmatiens et de la vengeance finale). Toutefois, j'ai été agréablement surpris par certains aspects transgressifs. À plusieurs reprises, on sent qu'Emma Stone jubile en incarnant cette voleuse en talons.
Le paradoxe est que celle qui est connue pour être la méchante (dans Les 101 Dalmatiens) est ici d'abord une victime. La relation de fascination-répulsion qui se noue entre elle et la "Baroness" est bien mise en scène. Les deux principaux personnages féminins écrasent la distribution, où les hommes font figure de (bons) faire-valoir, à commencer par Mark Strong. Disney oblige, on notera la quasi-absence d'érotisme, une romance étant à peine esquissée entre Estella et l'un de ses acolytes... noir ! Mais, attention, hein, pas de bisou !
J'ajoute que la musique est chouette. C'est rythmé, joli à voir, avec des rebondissements. On ne sent pas les 2h15 passer... et certains chiens sont mignons tout plein !
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Cruella
Disney s'est lancé dans la relecture de ses mythes animés, parfois sous la forme de films avec de véritables acteurs. C'est le cas ici, avec ce qui se présente comme un prequel des 101 Dalmatiens.
Cette relecture est un biopic de la jeune Cruella, Estella de son véritable prénom. Orpheline en butte au harcèlement de gamins idiots, enfant des rues à l'intelligence précoce, elle nourrit un profond désir de revanche sociale, qui va se mâtiner d'une volonté de vengeance.
Aux manettes se trouve Craig Gillespie, qui s'est déjà illustré avec Moi, Tonya. Il peut s'appuyer sur deux magnifiques actrices : Emma Stone (dans le rôle titre) et Emma Thompson, qui incarne un personnage qu'on croirait sorti tout droit de Le Diable s'habille en Prada... une référence encore plus évidente quand on découvre le nom que porte le dernier véhicule de l'héroïne.
L'univers de la mode, sa dureté et ses paillettes, constituent l'arrière-plan de l'intrigue. On a soigné les décors (réels et numériques), ainsi que les costumes. On a même mis en scène une véritable battle de défilés, qui culmine dans un concert de rock. (J'ai aussi apprécié le plan qui montre la robe de Cruella se dérouler à l'arrière d'un camion à ordures.) Car l'héroïne est rock'n'roll, rebelle... mais (hélas) terriblement attachée à la superficialité de la haute-couture.
En fait, Estella/Cruella est une sorte de Joker au féminin, passé à la moulinette Disney. On sent quand la volonté de maintenir l'intrigue dans le cadre de la "bienséance familiale" a pesé sur le scénario (notamment quand il est question des dalmatiens et de la vengeance finale). Toutefois, j'ai été agréablement surpris par certains aspects transgressifs. À plusieurs reprises, on sent qu'Emma Stone jubile en incarnant cette voleuse en talons.
Le paradoxe est que celle qui est connue pour être la méchante (dans Les 101 Dalmatiens) est ici d'abord une victime. La relation de fascination-répulsion qui se noue entre elle et la "Baroness" est bien mise en scène. Les deux principaux personnages féminins écrasent la distribution, où les hommes font figure de (bons) faire-valoir, à commencer par Mark Strong. Disney oblige, on notera la quasi-absence d'érotisme, une romance étant à peine esquissée entre Estella et l'un de ses acolytes... noir ! Mais, attention, hein, pas de bisou !
J'ajoute que la musique est chouette. C'est rythmé, joli à voir, avec des rebondissements. On ne sent pas les 2h15 passer... et certains chiens sont mignons tout plein !
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jeudi, 24 juin 2021
Un Espion ordinaire
Régulièrement, la Guerre froide revient sur les écrans de cinéma. L'histoire (vraie) que nous conte ce film n'est pas sans lien avec L'Affaire Farewell (dont l'action est postérieure), La Taupe (pour le contexte britannique) et Le Pont des espions (qui se passe à la même époque).
Commercial rusé à la langue agile, Greville Wynne (Benedict Cumberbatch, impeccable) défend les intérêts d'entreprises industrielles britanniques en Europe centrale et orientale, à la fin des années 1950. Son profil anodin fait de lui une potentielle recrue pour le MI6, agissant pour le compte de la CIA. Une fois engagé, cet "amateur" est envoyé à Moscou, où un ponte du GRU (le renseignement militaire soviétique, moins connu que le KGB) est sur le point de faire défection.
Au-delà de l'ambiance des films d'espionnage, c'est l'humour qui marque cette première partie. La principale qualité requise dans le nouveau travail de Greville est... de bien tenir l'alcool, ce pour quoi il ne manque pas de dispositions. Vous en déduisez sans peine que, de ce quadragénaire un peu enveloppé, à l'horrible moustache, il n'émane guère d'érotisme. Mais, petit à petit, le gars se prend au jeu. Il a les nerfs solides et juge qu'il faut qu'il se maintienne en forme. Les spectatrices énamourées vont avoir l'occasion de constater l'amélioration de la condition physique du nouvel espion... tout comme l'épouse de celui-ci, qui trouve que, depuis qu'il se rend à Moscou, son mari se montre bien plus actif au lit... (Tout cela est bien entendu à écouter en version originale sous-titrée, pour savourer le sens britannique de l'understatement.)
La crise des missiles de Cuba (en octobre 1962) sert de cadre à la deuxième partie. Je trouve que l'arrière-plan historique est bien rendu. Les techniques d'espionnage prennent une place déterminante.
Dans la dernière partie du film, on voit le personnage principal (et donc le comédien) subir une spectaculaire transformation physique (que je ne détaillerai pas ici). C'est aussi l'occasion, pour le réalisateur, d'insister davantage sur le rôle du KGB dans l'URSS de Khrouchtchev, un dirigeant perçu comme modéré en France, mais qui a plutôt l'image d'un extrémiste dans le monde anglo-saxon.
Je trouve que c'est un bon film d'espionnage et un film humaniste, qui rend hommage à l'action de deux hommes de bonne volonté, un dans chaque camp.
00:39 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
Un Espion ordinaire
Régulièrement, la Guerre froide revient sur les écrans de cinéma. L'histoire (vraie) que nous conte ce film n'est pas sans lien avec L'Affaire Farewell (dont l'action est postérieure), La Taupe (pour le contexte britannique) et Le Pont des espions (qui se passe à la même époque).
Commercial rusé à la langue agile, Greville Wynne (Benedict Cumberbatch, impeccable) défend les intérêts d'entreprises industrielles britanniques en Europe centrale et orientale, à la fin des années 1950. Son profil anodin fait de lui une potentielle recrue pour le MI6, agissant pour le compte de la CIA. Une fois engagé, cet "amateur" est envoyé à Moscou, où un ponte du GRU (le renseignement militaire soviétique, moins connu que le KGB) est sur le point de faire défection.
Au-delà de l'ambiance des films d'espionnage, c'est l'humour qui marque cette première partie. La principale qualité requise dans le nouveau travail de Greville est... de bien tenir l'alcool, ce pour quoi il ne manque pas de dispositions. Vous en déduisez sans peine que, de ce quadragénaire un peu enveloppé, à l'horrible moustache, il n'émane guère d'érotisme. Mais, petit à petit, le gars se prend au jeu. Il a les nerfs solides et juge qu'il faut qu'il se maintienne en forme. Les spectatrices énamourées vont avoir l'occasion de constater l'amélioration de la condition physique du nouvel espion... tout comme l'épouse de celui-ci, qui trouve que, depuis qu'il se rend à Moscou, son mari se montre bien plus actif au lit... (Tout cela est bien entendu à écouter en version originale sous-titrée, pour savourer le sens britannique de l'understatement.)
La crise des missiles de Cuba (en octobre 1962) sert de cadre à la deuxième partie. Je trouve que l'arrière-plan historique est bien rendu. Les techniques d'espionnage prennent une place déterminante.
Dans la dernière partie du film, on voit le personnage principal (et donc le comédien) subir une spectaculaire transformation physique (que je ne détaillerai pas ici). C'est aussi l'occasion, pour le réalisateur, d'insister davantage sur le rôle du KGB dans l'URSS de Khrouchtchev, un dirigeant perçu comme modéré en France, mais qui a plutôt l'image d'un extrémiste dans le monde anglo-saxon.
Je trouve que c'est un bon film d'espionnage et un film humaniste, qui rend hommage à l'action de deux hommes de bonne volonté, un dans chaque camp.
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