mardi, 21 août 2012
Retour sur la "guerre des affiches"
Lors de la dernière campagne des élections législatives, une affaire avait secoué le landernau ruthénois. Rappelez-vous : on a accusé des militants UMP d'avoir tapissé les panneaux concurrents (et quelques autres lieux inappropriés) avec les affiches de leur candidat Yves Censi. Plainte a été déposée. (Au fait, où en est l'enquête ?) Gênées au départ, les instances de l'UMP avaient fini par accuser des voleurs d'affiches...
Et voilà ce sur quoi je suis tombé en lisant le numéro 10 du bimensuel satirique Zélium (dont l'ancien supplément Z Minus a pris son envol) :
L'un des journalistes s'est infiltré dans une section "jeunes" de l'UMP. La personne qui s'exprime, Anaïs, est une militante ardente. La voici se vantant d'avoir accompli ce dont l'UMP aveyronnaise se plaint d'avoir été victime. Que les militants appliquent donc ce sage précepte, que l'on trouve dans maintes civilisations : "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse".
Notez que le journaliste infiltré a l'honnêteté de préciser qu'il n'a jamais vu les militants commettre ce genre de geste.
L'ensemble du reportage mérite le détour. Il est notamment illustré par un dessin que je ne résiste pas au plaisir de vous montrer :
00:27 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, médias, société, elections, humour
dimanche, 12 août 2012
Le retour du foulard de Myriam Soumaré
C'était ce soir, en plein journal de 20 heures, sur TF1. Un long moment fut consacré aux Jeux Olympiques, notamment aux athlètes français. Plusieurs d'entre eux furent interrogés par Anne-Claire Coudray (la future nouvelle Claire Chazal que la rédaction teste pendant l'été), dont Tony Estanguet et Myriam Soumaré :
La voici en plein écran :
Elle court pourtant tête nue (et c'est tant mieux), ce que l'on a pu vérifier dans la minute qui a suivi :
On avait déjà vu ce grand écart à l'oeuvre en 2010, à l'occasion des championnats d'Europe d'athlétisme. N'attendons toutefois pas de TF1 que le sujet soit creusé...
D'autre part, on se demande ce qui a pu justifier la mise en valeur de cette athlète, qui (contrairement à quinze autres sportives de notre pays) n'a remporté aucune médaille , puisque, si elle a réussi à se qualifier pour la finale du 200 mètres, elle n'a terminé qu'à la septième place de celle-ci. En relais, ce fut encore moins glorieux, l'équipe de France (dont Myriam Soumaré fait partie) ayant été disqualifiée au premier tour. (Certains se sont d'ailleurs étonnés de la joie manifestée par les relayeuses après leur élimination, somme toute piteuse...)
22:20 Publié dans Société, Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, france, femme, jeux olympiques, jo
samedi, 04 août 2012
José Bové et le loup
"Pour moi les choses sont claires, hein : c'est que si le loup risque d'attaquer un troupeau, la meilleure façon de faire, c'est de prendre le fusil et de tirer."
Les propos tenus courant juillet par le député européen aveyronnais, sur les ondes de la radio Totem, ont fait des vagues, un peu avec retard. Ce n'est que dans Le Monde du vendredi 3 août qu'un article s'empare de l'affaire. Le journaliste Hervé Kempf s'est d'ailleurs un peu emmêlé les pinceaux, qualifiant Totem de "radio lozérienne". Si l'ex-12 FM émet bien en Lozère (comme dans une dizaine d'autres départements), son siège est situé à proximité de Rodez, à Luc-La Primaube très exactement.
C'est une association de protection des animaux sauvages qui vient de relancer l'affaire. D'après Midi Libre, une plainte a été déposée contre José Bové au tribunal de Mende.
Rappelons que, selon les études officielles, les chiens divagants (parfois qualifiés à tort d'errants), s'ils attaquent moins fréquemment les troupeaux domestiques que les loups (dans les zones où ceux-ci sont présents), sont responsables de davantage de pertes. Et encore, on néglige la surdéclaration d'attaques de loups.
L'affaire n'en est pas moins délicate. Je ne vois pas comment on pourrait interdire à des éleveurs de tenter de se débarrasser d'un loup, à partir du moment où une série d'attaques clairement identifiées se produit dans une région marquée par l'élevage. Le tout est de rester dans la mesure.
A suivre...
jeudi, 02 août 2012
Un vin dégueulasse ?
Il y a peu, je me trouvais dans une grande surface, heureux de contribuer à la relance de la consommation des ménages. J'avais interrompu l'entreprise exaltante de remplissage du chariot pour rechercher une bouteille de vin blanc bio (un Riesling ou un Gewurtz, par exemple). Hélas ! Les rares rayons bio étaient vides. J'étais donc en quête d'une bonne bouteille lorsque mon attention fut attirée par une étiquette :
Bien évidemment, la bouteille était vide à ce moment-là ! Vous pouvez en conclure que le contenu est déjà passé par mon estomac.
Vous n'avez pas la berlue : il s'agit bien du "vin de merde". Il y avait du rouge, du rosé et du blanc (que j'ai acheté). Il est produit dans l'Hérault. Il a même bénéficié d'un reportage sur France24 !
Signalons que le bouchon est au diapason :
Versé frais, ce vin est tout à fait buvable !
21:16 Publié dans Shopping, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, cuisine
vendredi, 27 juillet 2012
Grosse boulette à l'émission "Au pied du mur !"
Les repas de famille ont ceci de palpitant qu'ils se déroulent parfois devant un écran de télévision. Celle-ci était allumée sur la première chaîne. A une émission de télé-réalité consternante de bêtise a succédé un jeu grand public : Au pied du mur ! (Quoi de plus normal sur une télé de maçons ?)
En ce vendredi d'inauguration des Jeux Olympiques d'été (avec lesquels on n'a pas fini de nous bassiner), l'animateur Jean-Luc Reichmann (fort sympathique au demeurant) n'a pas craint d'arborer une veste du plus mauvais goût, aux couleurs (et emblèmes) de pays participants :
Le jeu s'est ensuite déroulé de manière normale. Un-e candidat-e se retrouve face à un "mur" de 100 rivaux. Tous répondent aux mêmes questions. Le but de la personne seule est de gagner un maximum d'argent en éliminant le plus grand nombre d'adversaires, grâce à leurs mauvaises réponses.
Encore faut-il que la solution proposée par les auteurs de la question travaillant pour TF1 (et Endemol) soit juste. Un problème s'est justement posé à la toute fin de l'émission d'aujourd'hui. Il était demandé : "Quel est le premier animal à être allé dans l'espace ?" Au vu des réponses proposées, le candidat pouvait etre confiant : il avait choisi la réponse "Laïka", la chienne envoyée dans l'espace en 1957, sur Spoutnik 2. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir la solution :
Stupeur dans le public, qui semble manifester son étonnement, voire sa réprobation. Bien vite, l'animateur apporte une précision censée calmer toute velléité de protestation (merci l'oreillette !) :
Si Laïka fut bien le premier être vivant envoyé en orbite autour de la Terre, d'autres animaux avaient déjà franchi l'atmosphère. Le site auquel mène le lien sur la chienne Laïka parle d'un singe, Albert 2, en 1949 (référence citée par Jean-Luc Reichmann). Le site dinosoria remonte à 1948, avec un autre singe, Albert 1.
L'ambiguïté vient de la nature du vol. Les singes Albert n'ont pas été mis en orbite. C'est une question à la fois d'altitude et de vitesse, comme l'explique le site d'un passionné d'astrophysique :
Bref, la question était extrêmemnent piégeuse. Historiquement parlant, il est plus légitime de considérer Laïka comme le premier animal de l'espace. Les singes Albert sont les premiers êtres vivants à avoir franchi l'atmosphère terrestre, dans une sorte de super vol d'avion, à une altitude dix fois supérieure à celle des vols commerciaux.
23:00 Publié dans Histoire, Télévision | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : histoire, société, médias
dimanche, 15 juillet 2012
De nouveaux Aveyronnais décorés
La nouvelle promotion de la Légion d'honneur (celle du 14 juillet 2012) contient son lot de "pipoles" et d'amis politiques de la nouvelle majorité... peut-être un peu moins qu'avant pour les premiers, mais ça se discute. Je vous laisse le soin de découvrir la liste des personnalités nationales dans l'article auquel mène le lien précédent. Je vais m'intéresser aux Aveyronnais.
Depuis l'an dernier, je me suis mis à éplucher régulièrement la liste des promus. C'est ainsi qu'en janvier 2011 on trouvait le nom de Jean-Claude Luche (en compagnie notamment de Jean Laurens). Ce n'est que sept mois plus tard que la breloque lui fut remise, par l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing, auquel il rendit en quelque sorte la politesse en lui offrant tout récemment la médaille du département.
En avril 2011, c'était au tour d'un trio de vétérans de la politique aveyronnaise d'être distingués : Renée-Claude Coussergues, René Quatrefages et Bernard Seillier. De leur côté, la préfète de l'époque et Pierre Soulages montaient en grade.
En juillet 2011, pour qu'il n'y ait pas de jaloux, Simone Anglade était à son tour nommée. La décoration ne lui fut remise qu'un an plus tard, là encore par Valéry Giscard d'Estaing.
En janvier 2012, ce fut au tour des Lozériens de figurer sur la précieuse liste.
Et aujourd'hui ? Un célèbre Aveyronnais de Paris, Philippe Meyer, est élevé au grade de commandeur, sur le contingent de la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti.
Le décret précise (page 2) qu'il était devenu officier en mars 2005, pendant le deuxième mandat de Jacques Chirac, alors que Jean-Pierre Raffarin était Premier ministre
... sauf que... quand on consulte le Journal Officiel du 27 mars 2005, on ne trouve pas trace de Philippe Meyer ! Il a bien été élevé au grade d'officier, mais par un décret du 31 décembre 2004, paru au Journal Officiel du 1er janvier 2005. Il faut chercher loin dans la liste, dans le contingent du ministère de la Coopération et de la Francophonie (dont le titulaire était sauf erreur de ma part Xavier Darcos) :
C'est l'occasion d'apprendre que Philippe Meyer était devenu chevalier en 1996, au début du premier mandat de Jacques Chirac, Alain Juppé étant Premier ministre.
En poursuivant ma lecture des décrets relatifs à la Légion d'honneur, je suis tombé sur d'autres Aveyronnais.
Celui dont la notoriété est la plus grande est sans conteste Jacques Bernat (page 17), agriculteur retraité, qui fut président de la F.R.E.B. (Fédération Régionale des Éleveurs de Brebis) et président de la M.S.A. Tarn-Aveyron-Lot (dont le rapport 2006 contient un portrait du bonhomme, page 13). Il est bien évidemment nommé sur le contingent du ministère de l'Agriculture.
Un peu moins connue est Georgette Garric (page 10 du décret), ancienne présidente de l'U.D.A.F. (Union Départementale des Associations Familiales) :
Elle figure logiquement sur le contingent du ministère des Affaires sociales et de la Santé.
Encore moins connue (sauf très localement) est Evelyne Roualdès (page 7 du décret), professeure des écoles, conseillère pédagogique de circonscription (sur Espalion). Comme les deux personnes précédentes, elle est nommée chevalier, mais sur le contingent du ministère de l’Éducation nationale.
Pour terminer, à titre d'anecdote, signalons que le beau-frère de l'actuelle préfète de l'Aveyron, Philippe Pozzo di Borgo (dont le personnage a été interprété par François Cluzet dans le film Intouchables), a lui aussi été nommé chevalier, en raison de son action humanitaire en faveur des handicapés du Maroc. (Il est mentionné page 6 du décret.)
00:51 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, actualité, société, france
samedi, 14 juillet 2012
Un timbre sur Jeanne d'Arc
Il a été édité à l'occasion du 600e anniversaire de la naissance (présumée) de la Pucelle, qui a fait couler beaucoup d'encre en janvier dernier, en raison des tentatives de récupération politique dont la jeune femme a fait l'objet.
Pour l'illustration, on s'est appuyé sur une enluminure (anonyme) du XVe siècle, peut-être réalisée du vivant même de Jeanne d'Arc (certains estiment qu'elle a été créée en 1430, soit un an avant le décès de la Pucelle).
Le dessin représente Jeanne en armes, les cheveux apparemment non coupés. Sur l'oriflamme, on distingue (partiellement) la formule "Jesus Maria", à gauche, et les trois saints protecteurs (Catherine, Michel et Marguerite), à droite.
Si vous avez fait attention au tarif, vous avez compris que ce timbre n'est pas destiné, a priori, à affranchir une lettre en France métropolitaine. La somme (77 centimes d'euro) correspond au tarif international.
D'après La Nouvelle République du Centre-Ouest, c'est en 1929 que le premier timbre à l'effigie de Jeanne d'Arc fut imprimé, à la demande de la municipalité d'Orléans. (Un passionné a même créé un site sur le sujet.) Si l'on se fie à un site féministe, en 2012, ce serait la sixième fois qu'un timbre officiel rend hommage à la Pucelle.
Le Vatican, qui a fini par la canoniser en 1920, n'est pas resté à l'écart de la commémoration, comme le prouve l'illustration suivante, trouvée sur le blog d'un philatéliste jurassien :
13:32 Publié dans Histoire, Jeanne d'Arc | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, société, france, femme, lorraine
jeudi, 12 juillet 2012
"Nique ta mère"... en Chine
Cet été, France Inter propose, en fin d'après-midi (approximativement de 17h à 18h), une émission très intéressante : "Le monde sur un plateau". Je n'ai pas forcément l'occasion de l'écouter en direct. Heureusement, le site de la radio est très bien fichu, permettant de télécharger ou de réécouter un programme longtemps après sa diffusion.
Trois pays vont successivement faire l'objet de reportages : la Chine, les Etats-Unis et la Russie. Actuellement, il est question de "l'empire du milieu". J'ai récemment écouté l'émission du 4 juillet, consacrée à internet. Quelle ne fut pas ma surprise d'entendre ceci :
C'est l'illustration de l'un des moyens utilisés pour contourner la censure. A l'image des chansonniers français, friands de calembours (plus ou moins graveleux), certains internautes jouent sur l'homophonie ou le double sens de certains mots. Le procédé a donné naissance à des vidéos (certaines parodiant les documentaires animaliers), dont le héros est Caonima, littéralement "cheval de l'herbe et de boue" (une sorte d'alpaga), dont le nom chinois signifie aussi "nique ta mère" !
Dessins animés mis à part, il y a un petit côté South Park dans cette production irrévérencieuse.
14:09 Publié dans Chine, Politique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, chanson, société, journalisme, humour
dimanche, 08 juillet 2012
Choses entendues
Ce samedi, je suis passé par une grande surface locale pour compléter mes provisions du ouique-hennede. Après avoir réglé mes achats en caisse, je suis repassé par l'accueil du magasin, pour récupérer le sac que j'y avais laissé. L'employée était en train de nettoyer le comptoir. Elle n'a pas paru remarquer ma présence, dans un premier temps. C'est alors qu'une de ses collègues est arrivée, en provenance des rayons. Voici ce que j'ai entendu :
- Alors, tu as vu la cliente ?
- Oui, elle est venue. J'ai regardé... mais je n'ai rien dit.
- ?
- Elle m'a donné l'épilateur... mais j'ai bien vu qu'il y avait plein de poils après !
Sur ce, j'ai pu récupérer mon sac. Je suis rentré chez moi, plein d'entrain à l'idée de préparer le repas !
01:34 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, femme, fille
dimanche, 24 juin 2012
Le Monarque, son fils, son fief
Ce livre "fait le buzz", comme on dit. Son auteure dirige le cabinet de Patrick Devedjian au Conseil général des Hauts-de-Seine. Elle a utilisé le principe du roman à clés pour vider son sac, en clair raconter les travers de la vie politique dans le département le plus riche de France (ou le deuxième plus riche, après Paris).
Le Monarque est Nicolas Sarkozy. Il est une grande déception pour l'auteure, qui a cru en lui et milité avec ardeur pour son élection. Il est aussi surnommé Rocky, pour son tempérament, par analogie avec Sylvester Stallone... et parce qu'il est fan de boxe, détail qui n'avait pas percé dans les médias jusqu'à présent. (On avait plutôt fait ressortir sa passion pour la course et le vélo, sports plus "présentables".)
La première Première dame est Cécilia Sarkozy, que l'on rencontre peu dans le livre, puisqu'elle s'est éclipsée après l'élection présidentielle de 2007. La garden-party de cette année-là est néanmoins l'occasion de brosser un joli portrait de la troupe d'ambitieux qui s'accroche à la lumière. Les médias ne sont pas mieux servis, qui contribuent à la "pipolisation" de la vie politique.
La deuxième Première dame est Carla Bruni. On la voit encore moins que la première, signe qu'elle n'intervient pas dans la politique des Hauts-de-Seine. On peut lire par contre ce que pensent d'elle les rombières de Neuilly... et ce n'est pas forcément à son avantage !
Préfet Tigellin est Claude Guéant, dévoué corps et âme au président, éventuellement exécuteur des basses oeuvres. A cette occasion, j'ai découvert qu'un Tigellin a réellement existé : c'était un favori de l'empereur Néron, qui devint préfet du prétoire. Dans le livre, il apparaît rarement, à chaque fois plutôt menaçant.
Maître Jourdain est Henri Guaino. On ne le croise qu'exceptionnellement.
Conseiller aux Cultes est Patrick Buisson, sorte d'éminence grise du président (un conseiller occulte, si l'on préfère). Il s'occupe davantage de la politique nationale que des affaires altoséquanaises.
Langue-de-VIP est Pierre Charon, qui entre un peu plus souvent en relation avec le petit monde du "neuf-deux". Le portrait qui est fait de lui est assez gratiné. Son surnom mêle habilement la propension du bonhomme à balancer des vacheries et son carnet d'adresses, riche en personnalités du show-biz.
Langue-de-Bois est Franck Louvrier, le "communicant". Si le descriptif de sa fonction est péjoratif, dans le livre, il n'est pas dépeint comme quelqu'un de particulièrement dangereux. Il n'en est pas moins l'un des artisans de la "pipolisation" de l'image de Nicolas Sarkozy.
Cheftaine est Emmanuelle Mignon. On la rencontre très peu, mais on sent bien que c'est quelqu'un de redouté, une des rares personnes à pouvoir et oser tenir tête au président. Son surnom vient de son passé chez les scouts (version traditionnelle : la dame est très catholique).
Sherpa Marly est Jean-David Levitte, le très compassé conseiller diplomatique de l'Elysée, qui a sans doute été le véritable ministre des Affaires étrangères, au début du quinquennat. (La biographie à laquelle mène le lien précédent comporte au moins une erreur : Moissac, où Levitte est né, est située dans le Tarn-et-Garonne, pas le Tarn.) On peut l'opposer au titulaire du poste en 2007, Bernard Kouchner, surnommé Muet d'Orsay ! Dans le livre, la description d'un voyage retour dans l'avion présidentiel est particulièrement cruelle pour l'ancien French doctor.
Deux autres figures emblématiques du début du mandat sont à peine égratignées. Gazelle du Sénégal est bien entendu Rama Yade, que l'on nous montre présentant son mari à la garden-party de 2007 avec un cynisme déconcertant. Belle-Amie est Rachida Dati. Je dois avouer que je ne comprends pas la fascination qu'elle semble exercer sur nombre d'observateurs de la vie politique. C'est pour moi un personnage creux, arriviste et incompétent. Le livre sous-entend quand même que celle que l'on désigne comme "la favorite" n'a pas entretenu que des relations professionnelles avec le nouveau maître des lieux.
A l'image de l'espace de décision qui lui a été laissé en 2007, le Premier ministre François Fillon apparaît très effacé. Son surnom, @fdebeauce, fait allusion au compte twitter qu'il a un temps discrètement entretenu.
On passe maintenant à la petite jungle de la Principauté, à savoir les Hauts-de-Seine. L'Arménien est évidemment Patrick Devedjian, présenté comme un Don Quichotte de la politique. On découvre l'ancien militant d'Occident sous un jour méconnu. Sa plus proche collaboratrice, Baronne (alias Marie-Célie Guillaume, l'auteure), éprouve beaucoup d'admiration pour lui... et pas mal d'affection. Elle fait état des rumeurs qui ont circulé sur les relations entre les deux piliers de l'exécutif altoséquanien. Devedjian a une réputation de séducteur... et figurez-vous que Baronne n'est pas qu'un directeur de cabinet travailleur, efficace et redoutable avec ses adversaires : c'est aussi une très jolie femme :
La voici quand elle est venue présenter son livre au Grand Journal. La voilà en compagnie de Patrick Devedjian, en 2011, à l'issue d'élections dont on va reparler plus bas :
Chacun semble avoir sa vie privée de son côté, mais il n'est pas exclu qu'un petit quelque chose ait eu lieu entre eux...
Autour gravite la faune UMP du département, du plus âgé, Don Léonard (Charles Pasqua, furieux de voir Devedjian faire le ménage dans les comptes), au plus jeune, le Dauphin (Jean Sarkozy, faux-jeton comme pas deux). Pas très loin se trouvent les Thénardier, alias Isabelle et Patrick Balkany. Leurs interventions nous valent des moments particulièrement savoureux... ou ignobles, tant la manière qu'ils ont de pratiquer la politique déshonore, pour moi, la chose publique.
Arrivent ensuite les seconds couteaux, parfois redoutables, toujours malléables. Trépané du Local est Alain-Bernard Boulanger, maire de Villeneuve-la-Garenne, présenté comme un personnage falot, avide d'honneurs, mais pas désireux de mouiller sa chemise pour les obtenir.
Cinglé Picrochole est l'une des cibles privilégiées de l'auteure. On va comprendre pourquoi. Il s'agit de Philippe Pemezec, maire du Plessis-Robinson, connu pour ses écarts de langage (il a même été condamné pour injures), voire ses démonstrations de force. Il a menacé Baronne à plusieurs reprises, ce qui a conduit celle-ci à déposer une main courante au commissariat. Le dernier chapitre raconte comment l'élu a fini par s'excuser... Mais les couteaux n'ont semble-t-il pas été complètement rentrés. Aux récentes élections législatives, Philippe Pemezec a été battu de justesse par Jean-Marc Germain, le directeur de cabinet de Martine Aubry, pourtant pas implanté localement et désigné tardivement. Par rapport au scrutin de 2007, le candidat UMP n'a pas perdu grand chose, alors que son adversaire de gauche a gagné près de 4 000 voix. Elles ne viennent sans doute pas toutes de son camp...
Culbuto du Centre est Hervé Marseille, le roi de la volte-face, toujours en quête d'une place... et qui, à force d'avaler des couleuvres, a fini par devenir sénateur. C'est un centriste, à l'image de son chef, l'Humoriste Attitré, alias André Santini, bien sûr.
Lesieur Homais est Jean-Jacques Guillet, maire de Chaville. C'est surtout un ancien d'Occident, devenu proche de Charles Pasqua. Il est utilisé pour éjecter Patrick Devedjian de la présidence de la fédération UMP. Notons qu'il a rencontré quelques difficultés pour conserver son siège de député. Alors qu'en 2007, surfant sur la vague sarkozyenne, il avait été réélu dès le premier tour, en 2012, il ne l'a emporté qu'au second, avec seulement un peu plus de 3 000 voix d'avance
Le Doyen d'Age est Charles Ceccaldi-Raynaud, qui entretient une relation passionnelle avec sa fille Joëlle, au point de vouloir torpiller sa carrière politique. Dans le livre, il est surtout question de sa manière très personnelle d'introduire les séances du Conseil général, assez "vieille France".
On termine ce florilège avec Chihuahua, alias Thierry Solère, un jeune homme plein d'avenir. Il est présenté comme un proche de Jean Sarkozy... encore que... Il ne semble pas être d'une inébranlable fidélité. La fin du livre de Marie-Célie Guillaume le montre se ralliant à Patrick Devedjian... et, ô surprise, on le retrouve candidat UMP dissident en 2012... contre Claude Guéant, l'un de ceux qui ont tenté de déboulonner l'Arménien. Les mauvaises langues disent qu'une partie de la gauche a voté pour lui, rien que pour faire battre l'ancien ministre de l'Intérieur. (Au second tour, la socialiste Martine Even ne semble pas avoir bénéficié du report des voix qui s'étaient portées sur les autres candidats de gauche une semaine auparavant... et son total personnel a même diminué !) Pour moins de 400 voix, il est donc arrivé au parachuté Guéant la même mésaventure qu'à Ségolène Royal.
L'auteure réserve aussi quelques piques au personnel politique de Rockyville, Neuilly-sur-Seine pour les intimes. Le quatrième chapitre relate par le menu la déconfiture de Gominet, alias David Martinon, qui échoue lamentablement dans sa conquête de la mairie. A cette occasion, on commence à découvrir Jean Sarkozy à la manoeuvre... et l'on croise un authentique homme politique, bien plus honnête que la bande qui prétend régir le département : Jean-Christophe Fromantin, pourtant affublé du peu valorisant pseudo de Braconnier. Il faut dire qu'il a réussi la totale : il a successivement conquis la mairie de Neuilly (en 2008), le canton de Neuilly-sur-Seine Nord (en 2011) et, en 2012 le siège de député occupé naguère par Nicolas Sarkozy, puis Joëlle Ceccaldi-Raynaud (qui avait sèchement battu Fromantin en 2007, on l'a oublié).
Signalons qu'en 2011, Jean-Christophe Fromantin avait battu, au second tour des cantonales, Marie-Cécile Ménard, que l'on retrouve dans le livre sous le pseudo de Dioraddict, présentée comme une "amie d'enfance" de Nicolas Sarkozy (qui lui avait "légué" son canton)... et qui est souvent la première victime collatérale des revirements de son fils Jean.
Pour compléter le tableau, il ne manque que Recalé, un fidèle parmi les fidèles, qui n'a jamais obtenu la reconnaissance politique qu'il estime mériter : Arnaud Teullé. (Ceci dit, comme David Martinon, il a reçu un beau lot de consolation... Et vive le piston !)
Ce petit monde ne pourrait pas vivre sans des journalistes bien introduits, chargés de transmettre la bonne parole. Deux en particulier sont évoqués par Marie-Célie Guillaume. Papillon Kabyle est sans risque d'erreur Saïd Mahrane, qui travaille au Point et a pondu une série d'articles outrageusement flatteurs sur le Dauphin, notamment celui intitulé L'irrésistible ascension de Jean Sarkozy. Je suis dans l'expectative concernant Duchesse Aquarel, dépeinte comme une femme de grande beauté, sûre d'elle, familière de la droite. Ce doit être une journaliste du Figaro (la Pravda, dans le livre !). Sophie de Ravinel me paraît être arrivée trop tardivement. Ce pourrait être Marguerite Lefebvre. Mais je me plante peut-être complètement.
D'autres personnages interviennent ponctuellement. Certains n'ont pas de véritable rôle politique : ils font partie de l'entourage privé de l'auteure. D'autres se distinguent à une occasion. C'est le cas de Madame de P., une élue UMP de province qui accepte de payer de sa personne pour faire avancer un dossier en faveur de la commune qu'elle gère ! Les médias ont évidemment fait leurs choux gras de la fin du chapitre VII (Rocky ou le monologue du périnée). Ce qui est dit du parcours de la dame nous conduit à penser qu'il s'agit de Marie-Josée Roig. Mais ce qui est dit de la population de la commune et de l'agglomération qu'elle gère ne correspond pas à Avignon (les chiffres sont trop élevés).
D'autres chapitres sont particulièrement enlevés, à commencer par le quatrième (Du rififi à Rockyville), qui narre la bataille des municipales 2008 à Neuilly. Le neuvième (Banana République) relate l'affaire de l'EPAD et l'inacceptable aveuglement de N. Sarkozy. La cinquième (Mao est mort) nous montre les coulisses du Conseil général, avec Isabelle Balkany en virago. Les manigances sont à leur comble dans Drôle de guerre, qui voit Patrick Devedjian se faire évincer de la tête de la fédération UMP. La revanche intervient dans le chapitre suivant (le douzième), intitulé La grande bataille (celle des cantonales 2011), qui voit Isabelle Balkany mordre la poussière... et Patrick Devedjian triompher de ses adversaires. Mais que d'énergie dépensée en des querelles stériles !
C'est très bien écrit, plein d'humour, d'allusions... et de révélations. Un livre à lire... et à faire lire.
16:11 Publié dans Livre, Politique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, france, société, femme, ump, sarkozy
jeudi, 21 juin 2012
"Les Experts" (de Las Vegas) et le couteau Laguiole
L'avant-dernier épisode de la saison 11 de la célèbre série scientifico-policière met les enquêteurs aux prises avec un machiavélique tueur en série (ça, c'est le côté énervant). Celui-ci s'illustre dans des meurtres particulièrement sordides et des tortures diverses (ça, c'est le côté réjouissant).
Ainsi, en fuite, accompagné d'une groupie (presque) aussi dingue que lui, il s'attire la sympathie d'un couple friqué qui a la très mauvaise idée d'inviter le duo à dîner. Les policiers finissent par arriver sur les lieux, qu'ils trouvent copieusement barbouillés de sauce tomate... En examinant la "scène de crime", ils découvrent ceci :
A ce moment de l'intrigue, Sara Sidle (interprétée par Jorja Fox) prend les indices en photographie. Quelques instants plus tard, on la voit tenir le mystérieux objet :
Il s'agit visiblement d'un couteau à fromage, qui ressemble bigrement à ceux que l'on peut acheter (notamment) à Laguiole :
Ce n'est pas la première fois que cet ustensile culinaire est associé à un acte sanglant. L'an dernier, un dessinateur du Canard enchaîné l'a mis en scène dans la représentation d'un coup de poignard dans le dos.
On ne peut toutefois que regretter que le sang séché qui garnit la lame empêche de voir la moindre marque d'origine. Ne reste que la forme caractéristique pour identifier la provenance du célèbre couteau.
00:56 Publié dans Aveyron, mon amour, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, france, médias
mardi, 19 juin 2012
Plus de femmes
La nouvelle Assemblée nationale est donc plus féminine, puisque la part des élues est passée de 18,5 à 26,9 %, comme l'a rappelé une partie de la presse, par exemple La Voix du Nord :
(Espérons surtout que le pourcentage de député-e-s honnêtes et travailleurs augmente.)
Il convient toutefois de tempérer les exercices d'autosatisfaction : la comparaison avec les autres pays européens, voire avec le reste du monde, nuance la "performance", concernant le poids des femmes en politique.
L'illustration publiée par La Voix du Nord place la France entre la Suisse et le Royaume-Uni, plutôt à la traîne en Europe, mais au-dessus de la moyenne mondiale. Selon les chiffres de la Fondation Robert Schuman, à l'issue des élections législatives, la France se situe désormais légèrement au-dessus de la moyenne de l'Union européenne (marquée d'une ligne rouge, ci-dessous), entre l'Autriche et le Portugal :
Si vous avez été attentifs, vous avez sans doute remarqué de légères discordances entre les deux sources, qui ne remettent toutefois pas en cause le classement global : le pourcentage suédois varie entre 44,7 et 44,99 ; celui des Pays-Bas entre 40,7 et 39,33 ; celui de la Belgique entre 38 et 39,33... jusqu'à la Hongrie, où la part des députées varie entre 8,8 % et 9,07 %.
L'article du quotidien de Lille s'appuie sur les statistiques que l'on peut trouver sur le site de l'Union interparlementaire. On peut donc élargir la comparaison au reste du monde. Avant les dernières législatives, la France se situait à la 70e place. Elle se trouve désormais entre... l'Afghanistan et la Tunisie !
En Afghanistan, la Constitution (chapitre V, article 83) impose qu'au moins deux sièges par province (celles-ci au nombre de 34) soient réservés aux femmes. Comme le nombre de députés est plafonné à 250, on arrive à un peu plus du quart du total.
En Tunisie, où la situation des femmes était déjà plus enviable sous le régime de Ben Ali, la toute jeune Assemblée constituante compte une proportion semblable de femmes (au final 58 sur 217, d'après le rapport d'une ONG états-unienne), parce que la loi électorale a imposé la parité (à la mode française, "chabada-bada", un homme et une femme en alternance). Cependant, comme les élections se sont déroulées suivant un scrutin de liste et que les candidatures ont été très nombreuses, très souvent, la plupart n'ont pu faire élire que la personne placée en tête... un homme dans l'écrasante majorité des cas. Le paradoxe est que c'est un parti islamiste, Ennahda (qui se veut moderne... on verra à l'usage), qui compte le plus de députées, parce que c'est celui qui, le plus souvent, a réussi à faire élire au moins deux personnes d'une même liste.
Ceci dit, il ne faut pas, à mon avis, faire une fixation sur le pourcentage de députées. Même si, dans les démocraties les plus avancées (en Europe du Nord, par exemple), on approche de la parité, il arrive que l'on trouve un pourcentage flatteur dans une dictature. Mais comme, en France, nous entretenons une pléthore d'élus (très) âgés, cumulards de surcroît, l'augmentation de la part des femmes a le gros avantage (pour l'instant) de rajeunir l'Assemblée, d'y introduire de nouvelles têtes et de la diversité.
20:30 Publié dans Politique, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, législatives, france, presse
dimanche, 17 juin 2012
Une voiture à chier
C'est à de petits signes comme celui-là que je me rends compte que je suis abonné à un journal dont une partie non négligeable du lectorat est pétée de thunes. Voici donc ce que j'ai trouvé dans mon "quotidien de référence" il y a peu :
Vous ne remarquez rien ? Bon, alors, je vous aide un peu. Voici quelle était l'annonce :
Et figurez-vous que les pubards qui travaillent pour Audi ont choisi pour slogan : "Le courant passe." Moi je dirais plutôt la "courante" ! Il paraît que, dans les milieux automobilistiques, cela fait plusieurs années que l'on discute du nom de ce véhicule.
Les francophones scatologues peuvent se déchaîner, il n'en reste pas moins que le nom évoque le concept de cette voiture électrique. L'article de Wikipédia prend toutefois soin de prévenir les internautes qu'il y a risque de confusion :
Du coup, certains commentateurs s'en sont donné à coeur joie. On commence par le moins subtil (mais efficace), trouvé sur Agoravox :
On monte un peu en gamme avec Patrick Garcia, sur Caradisiac :
On atteint un niveau plus relevé avec le billet d'Emmanuel Genty, sur Cnetfrance :
Les Anglo-Saxons ont fini par s'intéresser à la chose, des coïncidences malencrontreuses dans le choix du nom d'un modèle de voiture s'étant déjà produites, aussi bien en français que dans d'autres langues.
En psychanalyse, la merde et l'argent sont souvent associés. Eh bien, figurez-vous que la voiture-excrément n'est pas donnée, puisque le prix plancher du modèle de base est de 16 000 euros.
14:51 Publié dans Presse, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, presse, allemagne, photos
dimanche, 10 juin 2012
Machisme musulman
Samedi, je sortais d'une grande surface sébazacoise où je venais de copieusement garnir un chariot, me dirigeant vers ma luxueuse limousine, garée à cheval sur trois places de parking, lorsque j'ai remarqué une bien étrange scène.
Pas très loin de mon véhicule venait de se garer celui d'une famille (deux hommes et deux femmes). Seuls les deux hommes sont sortis de la voiture. Le plus âgé portait un jean avec un T-shirt, le plus jeune un bermuda et des tongs ou des claquettes. Ils se sont dirigés vers l'entrée de l'hypermarché.
Par contre, les deux femmes sont restées cloîtrées dans la voiture, à l'arrière. Toutes deux (la plus âgée comme la jeune) portaient un voile islamique ne laissant dégagé que l'ovale du visage. C'était un hijab (ou, à la rigueur, un tchador à l'iranienne) :
En gros, le mode de vie occidental et ses libertés, c'est bon pour les mecs, et les contraintes s'imposent surtout aux femmes...
En réfléchissant un peu, je me suis dit qu'il y a avait autre chose derrière ce que j'avais vu. J'ai repensé à la loi sur la burqa du 11 octobre 2010, dont le véritable intitulé est loi "interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public". Elle a été complétée par une circulaire du 2 mars 2011.
Bien que ces femmes ne portassent pas de burqa ni de niqab, je pense que les deux machos musulmans ont craint que la rigueur de la loi ne s'applique quand même à la tenue de celles-ci. Voilà pourquoi elles ne sont pas sorties de la voiture, puisque d'après la circulaire "à l’exception de ceux affectés aux transports en commun les véhicules qui empruntent les voies publiques sont considérés comme des lieux privés".
De plus, les femmes se trouvaient à l'arrière -et surtout pas à la place de conducteur, parce que (toujours d'après la circulaire) "la conduite du véhicule ne doit pas présenter de risque pour la sécurité publique"... et qu'en cas de contrôle routier, les forces de police doivent pouvoir identifier clairement la personne qui tient le volant.
Deuxième anecdote. Il y a quelques semaines de cela, en fin de journée (un mercredi ou un jeudi, je ne sais plus), j'ai croisé, en sortant d'une autre grande surface (castonétoise celle-là) une jeune femme enrobée dans un hijab bleu, pas gênée pour deux sous. A ce genre de personnes, on ne peut que conseiller la lecture de la tribune qu'Elisabeth Badinter avait publiée dans Le Nouvel Observateur, en juillet 2009.
Il ne faudrait pas que la victoire de François Hollande laisse croire aux intégristes qu'ils vont pouvoir tout se permettre dans notre pays. Il y a plus d'un mois, le futur président rappelait qu'il n'abrogerait pas la loi sur la burqa. Si son groupe politique s'était abstenu lors du vote d'octobre 2010, ce n'était pas en raison d'une opposition absolue. Il avait d'ailleurs voté la résolution présentée par les députés UMP en mai 2010. (A ce propos, je conseille la lecture du compte-rendu des débats parlementaires, où la position du PS a été défendue par Jean Glavany. L'ensemble des interventions est fort intéressant.)
13:50 Publié dans Politique, Société, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, france, femme
mercredi, 06 juin 2012
Bande de morfales !
On s'indigne (à juste titre) de l'avidité de certains actionnaires, cadres et chefs d'entreprise. Le nouveau président de la République a même décidé de limiter le salaire des patrons du public. Inconsciemment, il est possible que certains collégiens aient été inspirés par le nouvel état d'esprit qui souffle sur la France, si l'on se fie à ce qu'a rapporté le quotidien Sud-Ouest :
Ah ces jeunes...
18:26 Publié dans Presse, Société, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, société, moralisation, presse
dimanche, 27 mai 2012
Le PS et les gonzesses
La presse se savoure souvent davantage avec le recul. On ne le prend pas suffisamment. Cela m'est arrivé involontairement aujourd'hui, en triant des journaux à jeter. Je suis tombé sur un article du Monde du 5 mai dernier, intitulé "Ces femmes qui pourraient être ministres si François Hollande est élu". La version papier de l'article est illustrée par une photographie de groupe :
Tout l'intérêt, trois semaines plus tard, est de voir si les prévisions du journaliste se sont vérifiées. Force est de constater que plusieurs des femmes présentes ici sont entrées dans le premier gouvernement Ayrault :
- Marisol Touraine (habillée de rouge, presque au centre de l'image)
- Aurélie Filippetti (assise en haut, à droite, contre la fenêtre)
- Najat Vallaud-Belkacem (debout au fond, derrière M. Touraine)
- George Pau-Langevin (la première debout, à gauche)
- Delphine Batho (assise derrière la table ronde, avec l'écharpe blanche)
- Fleur Pellerin (debout à côté de N. Vallaud-Belkacem)
Ajoutons à cet aréopage Valérie Fourneyron, qui ne figure pas sur la photographie, mais était, d'après l'article, pressentie pour le portefeuille des Sports.
Les autres n'ont pas été retenues :
- Laurianne Deniaud (au premier rang , à gauche)
- Laurence Dumont (sans doute debout derrière elle, à côté de G. Pau-Langevin)
- Charlotte Brun (assise derrière, à côté de D. Baltho)
- Safia Otokoré (deuxième assise en partant de la droite)
- Marie-Hélène Aubert ? (assise à l'extrême-droite)
Sur les onze (et même douze) femmes, seules deux ne figuraient pas sur l'organigramme de l'équipe de campagne du candidat Hollande (L. Dumont et C. Brun, qui font toutefois partie de l'équipe des secrétaires nationaux du PS).
On remarque cependant que la présence sur cet organigramme n'explique pas la nomination au gouvernement, puisque plusieurs ministres femmes n'y figurent pas :
- Cécile Duflot (ce qui est logique, puisqu'elle soutenait Eva Joly)
- Nicole Bricq (une des bonnes surprises de cette équipe)
- Geneviève Fioraso
- Michèle Delaunay
- Dominique Bertinotti
- Yamina Benguigui (une contrepublicité vivante pour la chirurgie esthétique)
Mais cela ne représente que 6 des 17 ministres. Donc, 65 % des ministres femmes figuraient sur l'organigramme. Chez les hommes, rares aussi sont les ministres qui en étaient absents. Il s'agit de :
- Laurent Fabius
- Arnaud Montebourg
- Pascal Canfin (connais pô çui-là)
- Frédéric Cuvillier
... soit 4 sur 18 (en incluant le Premier ministre). Donc 78 % des ministres hommes figuraient sur l'organigramme de campagne.
On peut en conclure que François Hollande et Jean-Marc Ayrault sont allés davantage "taper" à l'extérieur du premier cercle pour composer la partie féminine du gouvernement. Et pourtant, environ 50 % des femmes qui figuraient sur l'organigramme de campagne n'ont pas été nommées.
Cela nous ramène à l'article du Monde, qui n'a pas toujours vu juste. Les journalistes avaient fini par comprendre que le futur président n'allait pas nommer Premier ministre son ancienne rivale (de surcroît bien implantée dans l'appareil du PS), mais ils l'imaginaient quand même à la tête d'un grand portefeuille...
Parmi les autres favorites du journal, on distingue deux élues de grandes villes (Adeline Hazan à Reims et Anne Hidalgo à Paris), à qui on assigne sans doute un destin plutôt municipal. L'autre catégorie des recalées est composée d'anciennes ministres de Lionel Jospin, Elisabeth Guigou et Catherine Trautmann. Hollande a poussé le soin jusqu'à renouveler les figures féminines. On lui en sait gré...
00:20 Publié dans Politique, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, ps, société, parti socialiste
mercredi, 23 mai 2012
Trouvé !
En cette fin d'après-midi, j'ai effectué de menus achats. Me trouvant avenue Durand de Gros (à Rodez), j'ai eu le regard attiré par quelque chose de brillant, sur le trottoir. Je me suis approché et j'ai ramassé ceci :
"10 bani" ? Kezaco ?
En retournant la pièce de monnaie, j'ai compris qu'elle venait de Roumanie (elle est issue de la dernière série, émise en 2005) :
Au centre de l'avers (le côté face) se trouve une copie des armoiries de la Roumanie, articulées autour de l'aigle croisée d'or.
Chacun sait que la Roumanie, qui n'a intégré l'Union européenne qu'en 2007, n'est pas membre de la zone euro (pas plus que de l'espace Schengen d'ailleurs). La réforme de la monnaie nationale de 2005 est sans doute à considérer dans la perspective de l'adhésion.
Toujours est-il que, depuis une dizaine d'années, les Aveyronnais qui habitent en ville se sont aperçus que des Européens de l'Est ont choisi notre pays comme destination migratoire. Un Roumain a sans doute perdu cette piécette, qui vaut approximativement deux centimes d'euro.
20:08 Publié dans Economie, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, société, europe, unio européenne
mardi, 22 mai 2012
Les 10 ans de l'euro (en poche)
Je viens de récupérer une drôle de pièce de 2 euros :
Il s'agit d'une pièce commémorative, française, puisque la titulature nationale varie en fonction du pays. On peut ainsi tomber sur d'autres pièces du même type :
Le paradoxe est que les deux seules références européennes sont la représentation stylisée du symbole de l'euro (au centre) et les douze étoiles du drapeau (sur le pourtour).
Les autres éléments dessinés ont valeur générale, pas spécifiquement européenne. Sous le nom de l'autorité émettrice, on trouve des bâtiments que l'on suppose d'habitation, en présence semble-t-il de végétation. Juste à côté a été placé un groupe de quatre personnes, deux adultes et deux enfants des deux sexes : la famille modèle occidentale.
On passe ensuite à un bateau (pour l'activité commerciale et les transports), puis à une sorte de gratte-ciel devant lequel un oeil avisé finira par distinguer un curieux symbole :
Il s'agit de nouveau de l'euro... et nous sommes à Francfort, devant le siège de la BCE (Banque Centrale Européenne) :
L'Euro Tower est suivie de deux imposantes éoliennes (ben oui, on soutient les énergies renouvelables, mon gars !) et d'une usine, de la cheminée de laquelle s'échappe ce qui semble être une fumée... sans doute non polluante, vu qu'il y a les éoliennes juste à côté ! Tout est question de contexte...
Les esprits curieux auront remarqué qu'au coeur de la pièce, le symbole monétaire est placé sur un globe terrestre. Les optimistes béats y verront une référence au poids mondial acquis par l'euro, les sceptiques la confirmation de l'adhésion des élites communautaires à la mondialisation libérale.
Et si l'on retourne la pièce, que voit-on ? Ceci :
Le côté pile des pièces comporte autant d'approximations qu'en 2008 : des pays non membres de la zone euro (à commencer par le Royaume-Uni, le Danemark et la Suède) sont représentés... et cela s'étend aux pays européens non membres de l'Union, comme la Norvège, mais aussi ceux de l'ex-Yougoslavie (sachant que la Slovénie est elle bien dans la zone euro).
Notons que la pièce française a été émise à environ 10 millions d'exemplaires, beaucoup moins que la version allemande (30 millions), ce qui est logique, mais aussi étonnamment moins que la version italienne (15 millions)... et que la version autrichienne, émise à 11,3 millions d'exemplaires. A ceux que le "tirage" autrichien stupéfie, précisons que le créateur du dessin utilisé sur la pièce commémorative (qui a remporté un concours arbitré par les internautes) est un certain Helmut Andexlonger... qui est autrichien. On semble avoir pensé que nombre des habitants de ce petit pays seront tentés de thésauriser l'oeuvre de leur compatriote !
20:10 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : france, société, europe
lundi, 14 mai 2012
Cui cui !
06:03 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, poésie, musique
jeudi, 10 mai 2012
Toujours cette obsession...
Google est décidément un moteur de recherche très utilisé... y compris par les cons. Certains d'entre eux ont une véritable obsession antisémite, au point de leur faire systématiquement chercher si telle ou telle personnalité connue est juive. Du coup, quand l'internaute moyen est en quête d'information sur une vedette du moment ou un homme de pouvoir, il n'a pas le temps de terminer d'écrire sa requête que Google lui propose plusieurs propositions pour l'achever... parmi lesquelles figure presque toujours la mention "juif" ou "juive".
J'en ai déjà parlé en octobre 2011 mais cela m'a à nouveau sauté aux yeux lors de la campagne des élections présidentielles. Voici ce que j'ai pu voir en effectuant une recherche sur François Hollande :
Rebelote quand je me suis intéressé au cas de sa compagne, Valérie Trierweiler :
C'est d'autant plus ridicule que le nouveau président de la République est le fils de "Normands pur sucre", son père Georges ayant même milité à l'extrême-droite, dans la mouvance de Jean-Louis Tixier-Vignancour, dont on ne peut pas dire qu'il se signalait par une grande affection pour les juifs.
Concernant Valérie Trierweiler, on peut penser que c'est son patronyme, à consonnance germanique, qui a éveillé les "soupçons" des antisémites... sauf que c'est le nom de son ancien mari (le second), Denis (qui a lui aussi travaillé pour Paris Match). Elle est née Valérie Massonneau, dans une famille angevine. Attention toutefois : elle a des ancêtres banquiers, mais leurs descendants vivent de manière beaucoup plus modeste !
23:18 Publié dans Politique, Presse, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hollande, politique, société, presse, médias
samedi, 24 mars 2012
Questions sur l'affaire Mohamed Merah
Au départ, quand j'ai entendu des personnes remettre en cause le sérieux du travail des services de renseignement français, j'ai tiqué. A priori, si l'on se réfère à la chronologie des événements, on ne peut au contraire que se féliciter de la célérité de l'action de la police.
En effet, le premier parachutiste a été abattu le 11 mars à Toulouse, les deux autres le 15 à Montauban. Dans le premier cas, on pouvait soupçonner un crime crapuleux. Quatre jours plus tard, la coïncidence des meurtres devait faire réagir les services de renseignement. Mais, dans un premier temps, l'hypothèse d'un meurtrier d'extrême-droite a pu paraître plausible : les victimes sont de "type arabe" et le régiment concerné, le 17e du génie parachutiste, s'est fait remarquer naguère par sa capacité à intégrer les opinions les plus extrêmes... Le Canard enchaîné s'est laissé prendre, publiant dans le numéro du 21 mars un article allant dans le sens de cette hypothèse, que l'on sait aujourd'hui erronée :
(Au passage, on aimerait savoir qui dit vrai, de la presse officielle qui affirme que les trois néo-nazis ont été radiés ou de l'hebdomadaire satirique, qui sous-entend qu'ils n'ont pas été reniés par la grande famille de l'armée.)
La DCRI a finalement mis cinq jours à retrouver Mohamed Merah, évitant sans doute qu'il ne commette de nouveaux crimes... mais, ceux du mois de mars étaient-ils pour autant inéluctables ? La question peut paraître grossière, mais l'examen de l'affaire soulève quelques questions.
Il y a d'abord l'histoire de la filière de recrutement pour l'Irak, démantelée en 2007, jugée en 2009. Le frère aîné de Merah, Adbelkader, a été soupçonné (peut-être à tort) d'en faire partie, mais surtout l'un des protagonistes était proche d'eux : il s'agissait du fils du nouveau compagnon de la mère des deux hommes.
Le frère aîné, a priori pas impliqué dans cette affaire, n'en a pas moins un profil suspect : c'est un intégriste, qui se dit fier des actes commis par Mohamed Merah. Dans le coffre de sa voiture, on a retrouvé des explosifs, la semaine dernière... et l'on vient d'apprendre qu'il est mêlé au vol du scooter qui a permis à l'assassin de perpétrer ses forfaits.
A cela s'ajoute une plainte déposée contre le futur tueur en série, le 25 juin 2010, par une Toulousaine dont le fils avait été brièvement séquestré par Mohamed Merah, qui lui aurait passé des vidéos djihadistes d'une grande violence. Il aurait aussi agressé la plaignante et sa fille. (Quand on vous dit que les intégristes sont de grands féministes...)
La même année, puis en 2011, Merah aurait effectué deux séjours en Afghanistan et au Pakistan. (Attention toutefois : l'information est contestée... peut-être parce que les autorités afghanes comme pakistanaises en ont marre de voir leur pays systématiquement associé au terrorisme international.) Il est désormais clairement identifié comme un sympathisant d'Al Qaida, interdit de vol aux Etats-Unis.
On continue ? En janvier 2011, entre les deux séjours au Moyen-Orient, Mohamed Merah est contrôlé par la police, à son appartement toulousain, pour une querelle de voisinage. Pas de quoi mettre la puce à l'oreille de la DCRI. L'anecdote est intéressante, parce qu'elle révèle la présence d'une autre personne, un homme plus âgé de 15 ans, un Français né en Algérie.
Il est vrai que l'antiterrorisme n'a pas les moyens de suivre tous les faits et gestes des centaines de jeunes hommes au profil inquiétant qui vivent en France métropolitaine. Mais, avec le recul, on se dit que celui-là aurait dû davantage attirer son attention.
Je termine sur une note tragi-comique : les conséquences d'une regrettable homonymie... parce qu'il existe d'autres Mohamed Merah en France ! L'un d'entre eux vit dans le Nord. C'est un boxeur, qui a déjà été confondu avec le tueur par des journalistes étrangers sans doute peu professionnels... (Douai et Toulouse ne sont tout de même pas des villes voisines !) Un autre homonyme est lyonnais. Malheureusement pour lui, il est aussi d'origine algérienne et a le même âge que l'assassin. Il y aurait même une certaine ressemblance physique entre les deux hommes ! Il y en a qui n'ont vraiment pas chance !
12:33 Publié dans Politique, Proche-Orient, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société
jeudi, 22 mars 2012
In memoriam...
18:31 Publié dans Politique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société
dimanche, 18 mars 2012
Exposition au musée Fenaille
Le musée a des réserves bien garnies, dans lesquelles il a pioché pour nous proposer ses "Curiosités et merveilles", dans une exposition visible jusqu'au 20 mai 2012.
Dans la première salle, il est question de la IIe République. Un drapeau tricolore "Liberté Egalité Fraternité - Vive la République", brandi sur les barricades de 1848, un peu amoché, a atterri en Aveyron (en 1852). A côté de lui, on a disposé des fragments du gilet de l'archevêque de Paris, monseigneur Affre, né à Saint-Rome-de-Tarn, tué sur les barricades en juin 1848. (Il a sa statue place de la cité, à Rodez.)
Sur le mur opposé se trouve une étrange bannière, offerte à l'Aveyron en 1849 :
Dans l'exposition, c'est l'autre côté qui est montré, sur lequel est écrit "République française - A l'Aveyron - Les Pyrénées-Orientales". Cet objet est lié à un procès en cour d'Assises, qui s'est tenu à Rodez en 1849 : six Perpignanais, défendus par l'Aveyronnais Louis Bouloumié (fils d'un ancien maire de Rodez, qui a développé la station thermale de Vittel), ont été acquittés... alors que les autorités avaient sans doute pensé qu'un jury issu de ce département conservateur aurait immanquablement condamné des insurgés républicains.
Cette première salle est remplie d'objets collectés en Afrique et en Amérique, au XIXe siècle principalement. Cela va d'un bouclier touareg à des parures (dorsale et pectorale), en passant par des statuettes, des sagaies, des gourdes et un poignard. Les donateurs sont des militaires ayant opéré outre-mer, des médecins / infirmiers, des religieux, des fonctionnaires coloniaux ou des commerçants.
Dans les salles suivantes, l'Asie est plus présente. On est saisi par la minutie du travail qui a conduit à la fabrication de la maquette d'une jonque, en ivoire, bois et tissu :
Elle est accompagnée de pipes et boîtes à opium, rapportées d'Extrême-Orient... par un missionnaire !
Mais la plus belle pièce est sans conteste le portrait d'une jeune Chinoise, sur verre :
(Cette minable capture d'écran ne rend absolument pas compte de la beauté de l'objet, saisissante.)
La salle du bout contient d'autres objets rapportés d'Afrique (une cartouchière notamment), d'Asie ou d'Amérique (des pointes de flèches), ainsi que des éléments inclassables, comme un tatou... et un cochon à cinq pattes (venu de la commune aveyronnaise d'Espeyrac) :
Sur place, il faut bien tordre le cou pour apercevoir l'animal en entier. A-t-il été tué jeune pour rejoindre une collection ?
Cet aspect morbide est contrebalancé par une grivoiserie : un jeton de maison close, dont la gravure est très explicite... (Si vous voulez en savoir plus, allez voir l'expo, bande de cochons !)
Les curieux s'attarderont aussi sur une drôle de bonbonnière, censée contenir de la terre placée dans les fondations de la colonie romaine, il y a plus de 2 000 ans.
Signalons que la première salle contient elle aussi quelques "perles", comme le couteau de chasse du contrebandier Mandrin (à la bande duquel un film a été récemment consacré) :
Comment ce couteau est-il arrivé en Aveyron ? Tout ce que je peux dire est qu'un noble local a joué un rôle dans le "transfert" de l'objet...
Plus douteuse est l'origine du pommeau de canne (accompagné de son fac-similé) réputé ayant appartenu à Adelard de Flandres, fondateur mythique de l'hôpital d'Aubrac :
Bref, cette exposition est passionnante, plus riche encore que ce que laisse entrevoir le sujet diffusé sur France 3 Quercy-Rouergue. Elle invite aussi à retourner aux collections permanentes du musée, des statues-menhirs aux pièces de monnaie frappées à Mexico, en passant par la cité gallo-romaine et la chevalerie.
12:20 Publié dans Aveyron, mon amour, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : société, histoire, culture, art, afrique
samedi, 17 mars 2012
La Désintégration
C'est le nouveau film de Philippe Faucon, un réalisateur peu connu du grand public, mais qui a déjà livré des œuvres marquantes, comme Samia (sur une jeune "beurette" de Marseille) et La Trahison (qui a pour cadre la guerre d'Algérie).
Tourné en partie à Saint-Ouen, ce film se veut une description de la "galère" que subissent les jeunes Français d'origine (nord)africaine, surtout les garçons, plus discriminés encore que les filles sur le marché du travail. C'est aussi un portrait de famille, avec un père hospitalisé, usé par des années de travail ingrat, une "mère courage" traditionaliste, finalement assez ouverte, une fille qui semble s'en sortir et deux fils aux parcours qui vont diverger.
L'autre versant du film, qui explique son titre, est la coupure qui s'installe progressivement entre certains jeunes hommes et la société française. Ils se font embrigader par un petit malin (Yassine Azzouz, inquiétant). La fine équipe est composée d'un ancien délinquant (en quête de rachat... et de protection contre la police), d'un "Français de souche", récemment converti (ce sont les pires...) et d'un étudiant en galère (Rashid Debbouze -oui, le frère de l'autre- excellent).
La grande qualité de ce film est la montée de tension qu'il réussit à installer en finalement peu de temps, sans qu'on ait l'impression que l'action soit menée sur un rythme particulièrement rapide. Les dialogues sont très bien écrits. Il lui manque peut-être des éléments de contexte : cette cité HLM de la région parisienne ne semble pratiquement pas connaître de trafic de drogue (Faucon a sans doute voulu sortir des clichés) et ces "relégués de la société" ont quand même tous un logement dans lequel les fenêtres sont à double vitrage. Les hommes possèdent un téléphone portable (et pas un bas de gamme, apparemment) et l'on voit à plusieurs reprises le héros utiliser dans sa chambre un ordinateur dernier cri. Il y a pauvreté et pauvreté.
Restent des éléments de débat. Le réalisateur ne semble pas vouloir prendre parti sur les événements internationaux qui nourrissent la haine de l'Occident (le conflit israélo-palestinien, l'invasion de l'Irak, la guerre en Afghanistan, la dérive des régimes corrompus nord-africains - on est avant le "printemps arabe"). Par contre, le film comporte plusieurs scènes de dialogue sur la religion musulmane, plutôt bienvenues... ce qui a d'ailleurs chagriné ceux qui auraient voulu d'une œuvre à sens unique, qui aurait été moins complexe (et moins intéressante).
09:46 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, société
dimanche, 11 mars 2012
Le "ribérymètre"
L'Equipe magazine a dressé le palmarès annuel des sportifs français les mieux payés (tous revenus confondus). Pour la première fois, en 2011, c'est Franck Ribéry qui arrive en tête de ce classement, avec 11,4 millions d'euros.
Pour avoir une idée de ce que cela représente vraiment, j'ai divisé la somme par 12. Cela donne 950 000 euros par mois ! En divisant par 365, on obtient... plus de 31 000 euros par jour ! En divisant ce résultat par 24, on arrive à 1 300 euros de l'heure !!! Un SMIC brut ! (Rappelons que le SMIC net n'atteint pas 1 100 euros.)
Le site slate.fr permet de calculer combien de temps il faut à Franck Ribéry pour gagner notre salaire. J'ai fait le test avec mon mensuel net... Résultat : 1h30 (environ) !
En regardant la liste des dix premiers, j'ai été sidéré de la domination des footballeurs : ils sont sept (et 42 dans les 50 premiers selon Le Figaro)... alors que l'équipe de France n'a rien gagné ! Patrice Evra est certes devenu capitaine de Manchester United, qui a gagné le championnat d'Angleterre et atteint la finale de la Ligue des Champions.
Yohann Gourcuff, le mieux payé de ceux qui jouent en France, n'a pas réalisé une saison extraordinaire avec Lyon... tout comme Samir Nasri à Arsenal, mais il semble mieux réussir à Manchester City. Le préretraité Thierry Henry se la coule douce aux States. Karim Benzema et le Real Madrid ont dû se contenter de la deuxième place au championnat d'Espagne et d'une demi-finale en Ligue des Champions. Restent Eric Abidal et Franck Ribéry. Le premier a tout gagné l'an dernier, le second rien, mais il est une pièce maîtresse de son équipe, semble-t-il.
Bref, il semble que ces sommes ne soient guère justifiées par les résultats de ces footballeurs. Et les basketteurs n'ont pas fait beaucoup mieux. L'équipe de France est certes arrivée en finale de l'euro 2011. Mais, au niveau des clubs, ce ne fut pas dément. Boris Diaw et les Charlotte Bobcats ont été écartés des playoffs, dont les Spurs de Tony Parker (pourtant en théorie meilleure équipe de la Conférence Ouest) ont été précocement éliminés.
Ne reste que Sébastien Loeb, septième du classement mais octuple vainqueur du championnat du monde des rallyes. En voilà un palmarès qui a de la gueule !
P.S.
Vous l'avez sans doute remarqué, mais aucune sportive ne figure dans les dix premiers... ni dans les 50 premiers, si 42 d'entre eux sont des footballeurs et que, parmi les autres, on retrouve des basketteurs ainsi que Teddy Riner, Christophe Lemaitre et Sébastien Loeb.
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Fukushima, un an après
L'hebdomadaire Courrier international consacre cette semaine un petit dossier papier très intéressant à la catastrophe de Fukushima et à ses conséquences, dossier annoncé en couverture par l'extrait d'un manga inspiré par les événements :
Le coeur du dossier est une longue enquête menée par l'un des principaux quotidiens japonais, Asahi Shimbun : "Le jour le plus long pour les sinistrés". On y découvre la vie quotidienne des habitants d'une zone a priori préservée des radiations (mais qui allait en recevoir une bonne dose), les jours suivant la première explosion dans la centrale. Un groupe de réfugiés a eu le réflexe de partir encore plus loin, incité par la personne qui les accueillait, et qui avait rencontré de curieux hommes en tenues blanches devant chez elle... A lire.
Le numéro papier est richement illustré. Avec le recul d'un an, l'ensemble constitue une bonne base pour comprendre les tenants et aboutissants de cet accident nucléaire majeur.
En flânant sur le site de l'hebdomadaire, on peut trouver d'autres articles, un peu plus anciens, tout aussi intéressants. Du même quotidien a été traduit "Comment un pays irradié est devenu pronucléaire". Sachez aussi que les Etats-Unis ont jadis envisagé la construction d'un réacteur nucléaire... à Hiroshima ! C'était le bon temps de la Guerre froide...
On nous propose en sus une brochette de caricatures internationales. Sur le fond, les deux plus réussies, pour moi, sont celles parues dans un journal autrichien (Der Standard) et un néerlandais (Het Parool) :
Mais, d'un point de vue graphique, je préfère celle parue dans le Philadelphia Daily News, qui recycle la figure de Godzilla, un monstre issu de la culture japonaise contemporaine, dont la naissance est liée à l'énergie nucléaire :
Je regrette toutefois que l'on ne trouve aucun dessin issu de la presse japonaise (ou des blogueurs locaux).
Les Occidentaux ont tendance à parler du "Tchernobyl japonais" (en oubliant un peu vite que l'écrasante majorité des personnes décédées ont été victimes du tsunami). Au pays du soleil levant, on a pu aussi comparer la catastrophe au 11 septembre américain, comme le suggère la couverture de cet hebdomadaire :
Parmi la floppée d'émissions diffusées à l'occasion de cet anniversaire, je me permets de recommander un numéro d'Interception, le magazine de la rédaction de France Inter, "Les enfants de Fukushima", diffusé le 4 mars dernier.
Mais revenons à la catastrophe nucléaire. La perception de sa gravité, aujourd'hui encore, varie selon l'endroit où l'on se trouve. Cela a conduit des blogueurs nippons ("les pirates barbus") à proposer une cartographie ironique de la chose. (Je suis arrivé là grâce à un autre blog, français, consacré à la culture nipponne : Kanpai.)
Ainsi, les habitants de la région du nord-est (où se trouve la centrale de Fukushima-Daichi) imagineraient que la zone sinistrée est assez restreinte, limitée à leur environnement proche :
Les habitants de Tokyo auraient bien conscience que les "dégâts collatéraux" sont plus étendus... mais plutôt vers le nord, pas vers chez eux !
C'est un optimisme que ne partageraient pas les habitants de la grande île du nord, Hokkaido, qui voient plus de la moitié de Honshu contaminée... sans que le détroit de Tsugaru, qui sépare les deux îles, ne soit franchi !
A l'inverse, du côté d'Osaka et de Kobe, si l'on imagine bien Tokyo touchée, on ne croit pas Hokkaido épargnée :
Les plus pessimistes des Japonais seraient les habitants d'Okinawa, une des îles du Sud-Ouest (représentées à droite sur la carte). S'ils imaginent le Japon presqu'entièrement contaminé, ils en exemptent bien entendu sa partie méridionale :
Selon les auteurs du blog, les étrangers n'auraient pas de ces préventions : ils estiment que la totalité du pays est touchée, jusqu'aux îles les plus excentrées :
De la part des auteurs, il faut voir ce dessin comme le résultat des observations faites au moment de la crise : les expatriés ont fui le pays en masse (même si nombre d'entre eux sont restés par solidarité envers leurs collègues japonais), peut-être parce qu'ils étaient mieux informés que les nationaux quant à la gravité de la catastrophe.
Mais le blog se veut surtout critique de l'attitude du gouvernement et de l'entreprise Tepco. Voici qu'elle était l'étendue de la contamination selon les autorités publiques :
Pour la Tokyo Electric Power Company, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes :
Pour terminer sur une note un peu plus joyeuse, je vous conseille de visionner un petit film conçu pour expliquer aux enfants les enjeux de la catastrophe nucléaire... sans trop les alarmer. Alors, Fukushima, caca boudin ou prout-prout ?
14:22 Publié dans Japon, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, médias, actualité, société, écologie, environnement
samedi, 10 mars 2012
Halal : le rapport qui dérange
C'est l'hebdomadaire Le Point qui, il y a trois jours, a lancé la petite bombe sur son site, en publiant l'intégralité d'un rapport (de novembre 2011) du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux, au départ censé rester confidentiel :
Ajoutons que la mention "Rapport confidentiel" figure en haut à droite de chaque page. Il n'a fallu qu'un peu plus de trois mois pour que le secret soit éventé. Du coup, le ministère de l'Agriculture a décidé de jouer la carte de la transparence : le rapport est désormais accessible sur son site. Il se veut une étude scientifique, juridique, économique et comportementale de la manière dont se passe le court séjour des animaux dans les abattoirs.
Qu'y apprend-on ? Quelque chose que l'on savait déjà, mais qui a fait l'objet de mesures scientifiques (selon plusieurs critères expliqués dans le rapport) : les animaux souffrent dans un abattoir, d'autant plus que, dans le cadre d'un abattage rituel, ils restent vivants et conscients après leur égorgement, la durée variant en fonction des espèces (pages 16-17 et 33):
Paradoxalement, ce sont donc les porcins, rejetés par les consommateurs de viande halal et casher, qui bénéficient du meilleur traitement... tout comme le cheval.
Ensuite intervient une longue partie juridique, présentant le dilemme au niveau de la juridiction communautaire : il y a clairement conflit entre la liberté religieuse et le respect du bien-être animal (ou plutôt le refus de la "souffrance évitable").
Au passage, le rapport fournit des statistiques récentes sur l'abattage en France (page 27) :
En nombre de têtes, ce sont les volailles qui dominent, devant les porcs. En tonnage, les porcs passent devant et l'on s'aperçoit que les bovins distancent largement les ovins. Le rapport indique ensuite que la rapidité de la cadence d'abattage influe sur le respect des normes et démontre qu'il n'est pas possible que nombre d'abattoirs les respectent.
Viennent alors les chiffres qui font polémique (sur la part prise par l'abattage rituel... un sujet qui a fait la Une jusqu'en Aveyron), calculés à partir d'un sondage effectué dans une quinzaine d'abattoirs (page 28) :
C'est bien plus que la part officielle de l'abattage réellement destiné à la consommation halal ou casher. Il y a donc clairement un risque que l'exception ne devienne la règle, c'est-à-dire que les exemptions accordées pour respecter ce que l'on dit être la liberté religieuse ne conduisent les abattoirs à ne plus tenir compte du bien-être animal, ce qui serait un contournement de la législation communautaire.
Avant même la mise à mort, le traitement des animaux laisse parfois à désirer. Les animaux peuvent être battus, électrisés, pour faciliter (croit-on) leur manipulation. Selon le rapport, ces pratiques ne font que compliquer la tâche du personnel, par méconnaissance du comportement des animaux, dont elles contribuent à accroître les souffrances. De surcroît, en cas de livraison tardive, il arrive qu'un chargement soit parqué à proximité (dans des conditions pas franchement reluisantes), les animaux n'étant même pas nourris (ni les vaches traites) dans l'attente de leur mise à mort, le jour (ou les jours) suivant (s).
Ce rapport mérite aussi le détour pour l'état des lieux qu'il dresse de la pratique de l'étourdissement préalable, en Europe et dans le monde (pages 34-35). On apprend, ô surprise, qu'il est des pays (la Suède, la Norvège, l'Islande et la Nouvelle Zélande notamment) pour l'imposer à l'abattage rituel. Cela conduit à la situation paradoxale suivante : il y a de grandes chances que la viande ovine originaire de Nouvelle-Zélande (qui concurrence fortement la viande française, issue notamment des élevages aveyronnais) provienne d'un animal abattu dans des conditions moins cruelles que dans notre pays... (Espérons que les choses vont changer avec la réouverture de l'abattoir de Saint-Afrique.)
Le Royaume-Uni semble s'engager dans la même voie. Et le gouvernement français ? Le Point s'est amusé à mettre en ligne la lettre envoyée par Nicolas Sarkozy à Brigitte Bardot... en 2006 ! (L'actuel occupant de l'Elysée était à l'époque ministre de l'Intérieur, donc en charge des Cultes.) N'oublions pas que nous sommes en pleine campagne électorale... Un récent décret se borne à restreindre l'abattage sans étourdissement aux seules commandes religieuses, dans des établissements respectant les normes d'hygiène).
D'autres pays (Danemark, Finlande, Autriche) ont choisi une voie intermédiaire : l'étourdissement post-égorgement, qui permettrait de considérablement diminuer la souffrance animale. C'est d'ailleurs l'une des solutions envisagées par les auteurs du rapport : elle serait compatible avec les directives, règlements européens... et les revendications religieuses.
Le rapport se termine logiquement par une série de recommandations avec, en annexe, un rappel des implications religieuses. En lisant attentivement la chose, on découvre que pour certains religieux musulmans, il n'y a pas d'incompatibilité entre l'étourdissement préalable et l'abattage rituel (l'animal, certes inconscient, restant vivant). Il est même officiellement accepté pour les volailles (dans un bain d'eau : voir page 29). Il semble donc possible que des personnes raisonnables puissent arriver à un accord qui satifasse tout le monde.
P.S.
Les amateurs de drogue dure pourront trouver leur bonheur dans deux documents mis en ligne :
- une thèse de 2008, sur la "bientraitance des bovins"
- un (très long) rapport d'expertise de 2009, sur les "douleurs animales" (chez les animaux d'élevage)
13:53 Publié dans Economie, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, économie, actualité, presse, médias
jeudi, 08 mars 2012
Réouverture de l'abattoir de Saint-Affrique
La nouvelle est paru dans l'hebdomadaire gratuit Le Saint-Affricain du 7 mars 2012, page 7 :
Qu'apprend-on ? Tout d'abord, que les travaux effectués ont permis de sortir de l'appellation infamante de "niveau IV", associée aux déboires de l'abattoir sud-aveyronnais... mais la structure réaménagée ne bénéficie que d'un "niveau III" guère plus reluisant. Il est à espérer que les collectivités locales vont continuer à soutenir l'abattoir, pour que son mode de fonctionnement devienne plus respectueux des normes d'hygiène et de bien-être animal.
Ah ben tiens, justement. Il semble que la direction (qui a signé le communiqué paru dans l'hebdomadaire) ait tenu compte de la récente polémique née autour de l'abattage rituel. Elle s'engage à ce que les animaux qui ne font pas l'objet d'une commande halal (ou casher, sans doute) soient étourdis avant d'être tués. C'est une belle promesse, dont il faudra vérifier la mise en application. C'est peut-être quand même annonciateur du fait que cet établissement envisage sa nouvelle carrière sous le signe de la qualité.
20:47 Publié dans Economie, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, presse, actualité, économie
samedi, 03 mars 2012
Un abattoir halal en Aveyron
Le numéro du Villefranchois de cette semaine comporte un titre accrocheur :
C'est à l'intérieur du premier cahier, page 7, que se trouve l'article. Il fait écho à une polémique née de la diffusion d'un reportage par le magazine Envoyé spécial, il y a un peu plus de quinze jours. Dans le département, c'est surtout la séquence consacrée à l'abattoir de Saint-Affrique qui avait attiré l'attention. Au plan national, le débat était né des propos tenus par Marine Le Pen.
Plusieurs éléments ont nui à la sérénité des échanges. Marine Le Pen s'est un peu emmêlé les pinceaux entre :
- la manière dont sont abattus les animaux (hors porcins) en Ile-de-France
- le devenir des morceaux issus de l'abattage rituel mais pas retenus dans le circuit commercial halal
- l'origine de la viande consommée en Ile-de-France
Elle s'est donc fait taper sur les doigts, notamment par une journaliste de Libération.
Mais les médias nationaux qui se sont insurgés contre l'utilisation de la souffrance animale (incontestable dans le cadre de l'abattage rituel, qu'il soit juif ou musulman) à des fins électoralistes ont négligé les enquêtes de terrain. D'où l'intérêt de l'article du Villefranchois. Il explique ce qu'est l'abattage rituel et évoque le cas de l'abattoir ouest-aveyronnais (récemment passé sous la coupe d'une société d'économie mixte).
La raison donnée pour justifier cette place de l'abattage rituel dans une région où les musulmans sont peu nombreux est d'ordre économique. Mais ne croyez pas que l'hebdomadaire pointe la volonté des gérants de limiter le coût que représente l'étourdissement. Il est plutôt question d'une forme d'adaptation au marché : le fait de vouloir commercialiser le plus de morceaux des bêtes abattues. Or, les commanditaires religieux et non religieux ne s'intéresseraient pas aux mêmes parties des carcasses. Accorder une sorte de priorité à l'abattage rituel permettrait de "rentabiliser" au maximum les carcasses, certains morceaux des bêtes abattues rituellement entrant dans le circuit halal (ou casher), les autres rejoignant les circuits commerciaux traditionnels, sans que leur origine particulière ne soit mentionnée.
Si j'avais mauvais esprit, je ferais le lien entre le gros titre de l'hebdomadaire aveyronnais et un petit article situé dans le second cahier, page 23 :
Je sais bien que, dans ce cas, ce n'est pas l'application aveugle d'une règle d'inspiration religieuse qui est à l'origine de la manière de tuer l'animal... mais, d'après vous, le cochon souffre-t-il moins que la vache égorgée à l'abattoir ?
P.S.
Contrairement à ce que j'ai affirmé dans un billet de décembre dernier, Le Villefranchois n'est pas un hebdomadaire confidentiel. C'est, d'après l'OJD, le plus vendu dans le département, avec 8 500 exemplaires par semaine en 2011, loin devant Le Journal de Millau (environ 6 100 exemplaires, tout comme Le Progrès Saint-Affricain), le Bulletin d'Espalion (un peu moins de 5 500) et Le Ruthénois (autour de 2 000 exemplaires vendus chaque semaine).
P.S. II
La campagne contre l'abattage rituel, lancée par la Fondation Bardot en 2011 (et dont j'avais parlé à l'époque), se poursuit sur la Toile.
01:20 Publié dans Economie, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, france, presse
mardi, 21 février 2012
L'abattoir de Saint-Affrique
Les difficultés de l'abattoir ont fait l'objet de nombreux articles dans la presse locale. C'est au moins depuis 2007-2008 que les nuages se sont accumulés au-dessus de la structure : le classement en "niveau IV" signifiait en gros qu'il valait mieux éviter de consommer la viande en sortant :
(Voir la note de service du 21 novembre 2007 du ministère de l'Agriculture, page 3)
Les problèmes d'hygiène (notamment) semblaient à cette époque très répandus dans les abattoirs français. La presse nationale a fini par s'y intéresser. L'hebdomadaire Le Point lui a consacré un article en mai 2008, dans lequel on peut trouver une carte des établissements les plus mal classés :
Le plus inquiétant est que plusieurs abattoirs locaux sont pointés : outre celui de Saint-Affrique, on remarque la présence de ceux de Marvejols et Saint-Chély d'Apcher. Et il y en a d'autres...
Face à cela, quelle a été la réaction des établissements concernés ? Des travaux de mise aux normes en général, semble-t-il... mais celui de Saint-Affrique s'est distingué par son refus de la transparence, comme on peut le lire dans l'article :
On retrouve la même réaction dans un passionnant sujet de l'émission "Envoyé spécial" (diffusé la semaine dernière). C'est dans les dix premières minutes qu'il est question de l'Aveyron. Ce que l'on peut voir (grâce à l'entregent de Frédéric Freund, directeur de l'OABA (Oeuvre d'Assistance aux Bêtes d'Abattoirs) est édifiant. Outre les aspects sanitaires, le volet économique et social est abordé, par le sénateur-maire Alain Fauconnier. Une société d'économie mixte a été créée pour amortir le coût social de la fermeture de l'abattoir de Saint-Affrique... en espérant que ses investissements en permettront la réouverture.
P.S.
Ceux que l'histoire de cet établissement intéresse consulteront avec profit une double-page (10-11) publiée dans Le Saint-Affricain du 25 janvier 2012.
16:02 Publié dans Economie, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, actualité, économie, cuisine, animaux