Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 19 mars 2011

Comment faire un beau Soulages ?

   Mea culpa. Mea maxima culpa. Il est temps pour moi de cesser d'ironiser sur l'art du "chantre de l'outrenoir" et de me rendre enfin aux arguments de ses thuriféraires... qui y comprennent certainement beaucoup plus de choses que moi, vu qu'ils emploient des expressions compliquées pour désigner des choses simples.

   Qu'est-ce qui m'a fait changer d'avis ? Le visionnage de l'émission du 19 mars de Groland.con, du samedi 19 mars. On y voit une spectaculaire démonstration de créativité soulagienne, que l'on me permettra d'illustrer par cet extrait hélas pas suffisamment représentatif :

peinture,art,culture

 

François Mitterrand, décidément gros queutard

   Voilà une révélation qui n'en est pas une, va-t-on me dire. Certes. L'ancien président de la République socialiste, tout comme son prédécesseur et son successeur immédiats, entretenait une relation ambiguë avec son pénis. Un événement récent est venu le confirmer.

   Le décès d'Annie Girardot a donné lieu à de nombreux articles nécrologiques. Ceux-ci se sont souvent plus à raconter les déboires professionnels (et alcoolisés...) de l'actrice, s'attardant moins sur sa vie sentimentale plutôt agitée. Il fallait lire attentivement le portrait publié dans Le Monde du 2 mars dernier, sous la plume de Jean-Luc Douin. Voici ce qu'on pouvait y trouver :

02 03 2011.JPG

   A cette date (1978), le premier secrétaire du jeune Parti socialiste vivait une exaltante double vie, se partageant entre le ménage officiel et sa maîtresse, Anne Pingeot, dont il venait d'avoir une fille, Mazarine, née en 1974. Et donc, de temps à autre (un peu à l'image de Victor Hugo qui, en plus de son épouse régulière et de sa maîtresse attitrée, s'autorisait quelques extras avec des femmes de rencontre), celui qu'on n'appelait pas encore "Tonton" culbutait une actrice à la mode ou une journaliste en vue.

   Le bonhomme était peut-être encore plus cynique (et égocentrique) que cela. Si l'on se fie à ce qu'a écrit la fille d'Annie Girardot, la saynète en caleçon se serait déroulée "au début des années 1970", soit juste avant ou juste après la naissance de Mazarine.

 

 

Le Discours d'un roi

   ... The King's Speech, dans la version originale (la seule envisageable pour un film dont l'intrigue repose sur le bégaiement du personnage principal). On peut se demander pourquoi le titre n'a pas été traduit par "Le Discours du roi". Cette formulation aurait davantage mis l'accent sur LE discours, celui de la fin, sorte d'aboutissement de l'intrigue.

   C'est un film d'acteurs, un tantinet théâtral. Mais c'est impeccablement joué. Colin Firth est excellent en prince puis roi bègue (le fameux George VI), plutôt bon bougre, aimant sa famille. Geoffrey Rush  est à mon avis encore plus remarquable dans le rôle du thérapeute hors norme. (Comme il coproduit le film, il a sans doute œuvré à se tailler un joli rôle.) Le mâle hétérosexuel que je suis accorde une mention particulière à l'envoûtante Helena Bonham Carter, dont les sourcils ne laissent pas de me fasciner.

   Même si elles sont moins présentes à l'écran, les deux filles du couple princier, Elizabeth (la future reine) et Margaret, sont délicieusement interprétées. N'oublions pas non plus une galerie de seconds rôles furieusement British.

   Certaines scènes sont croquignolesques. L'épouse du prince se démène pour essayer de le guérir. Mais on ne traite pas un membre de la famille royale comme n'importe quel patient ! C'est pourtant ce que prétend vouloir faire cet étrange thérapeute. Shocking !

   L'arrière-plan historique est bien rendu, avec cette succession monarchique problématique. L'affaire Edouard VIII - Wallis Simpson est vue de l'intérieur. On assiste (de loin) à la montée des régimes totalitaires et à l'approche de la Seconde guerre mondiale.

   C'est filmé de manière très classique. Il faut y aller pour le jeu des acteurs et  l'aventure humaine : les efforts pathétiques menés par un grand de ce monde pour surmonter un handicap qui fait de lui la risée de la cour, voire du pays.

vendredi, 18 mars 2011

Alors, de droite ou pas ?

   Récemment, une connaissance mienne qui réside sur le Piton, dans le canton de Rodez-Est, a reçu la visite de deux personnes venues lui parler de la candidature de Bernard Saules. Celui-ci n'était pas présent. Cette mienne connaissance ne s'intéresse pas trop à la politique, mais ne rechigne pas à s'informer. Elle écoute donc les deux personnes, qui prennent bien soin de préciser que leur candidat est "sans étiquette", sans appartenance politique.

   Et pourtant... en préfecture, Bernard Saules est enregistré "divers droite" (voir la même infographie, publiée dans Le Ruthénois et le Bulletin d'Espalion de cette semaine... ça sent le document de préfecture). En 2008, aux municipales, il était le numéro 2 de la liste "officielle" de la droite, fortement colorée UMP, et menée par Régine Taussat. Tout récemment encore, il s'est déplacé à Sainte-Radegonde lors de la venue de Jean-François Copé :

politique,cantonales

   On le reconnaît, sur la droite de l'image, au bout d'une rangée où figurent Anne-Sophie Monestier (qui aurait pu être sa concurrente sur le canton de Rodez-Est), Serge Roques (l'un des trois du département qui concourent sous les couleurs de l'UMP) et Arnaud Viala, qui cherche à se faire réélire à Vezins-de-Lévézou.

   Cerise sur le gâteau : dans le dernier numéro du magazine gratuit A l'oeil figure un panorama des candidatures à Rodez-Est. Voici comment Bernard Saules se présente :

politique,cantonales

   Pour quelqu'un qui prétend vouloir faire de la politique autrement, c'est décevant. On s'aperçoit que la pratique du double-langage, caractéristique de la politique politicienne, a été la tactique du candidat. Il avait malheureusement déjà donné récemment un exemple de comportement peu recommandable, quand il avait "séché" une séance du Conseil municipal de Rodez pour se payer une petite virée à Paris et figurer dans le public de l'émission Téléfoot.

   Trop de sincérité tue la sincérité !

 

 

 

 

 

jeudi, 17 mars 2011

Gros "fight" à Entraygues-sur-Truyère

   Voilà un canton qui n'arrête pas de faire parler de lui ! Dans Centre Presse daté du 17 mars, il est question de deux des candidats, l'un soutenu par la gauche, l'autre par la droite. N'allez pourtant pas croire que les deux s'y livrent à une joute à distance. Non. Tous deux ont d'autres comptes à régler.

   Il y a tout d'abord le conseiller général sortant, Jean-François Albespy. A la lecture de sa tribune, on le sent un peu fébrile :

politique,cantonales

   Il tient tout d'abord à affirmer qu'il est "le seul candidat soutenu par la majorité départementale". Mais curieusement, au lieu d'afficher son appartenance au centre-droit, il se présente sous l'appellation "sans étiquette". Le rappel du soutien de la majorité départementale est là pour combattre le retour de Pierre Laurens qui, dans sa contribution publiée dans Centre Presse le 12 mars dernier, précisait qu'en cas d'élection, il rejoindrait l'actuelle majorité. Il s'en prenait indirectement au sortant en se déclarant contre tout cumul de mandats. Celui-ci lui en envoie une dans les dents en proclamant n'être motivé par aucun "désir de revanche"...

   Concernant Jean-François Albespy, plus que de la majorité départementale, c'est du président du Conseil général que vient son soutien : il a eu droit à trois visites médiatisées en huit jours ! L'une d'entre elles a mis en lumière les travaux routiers effectués sur la commune du Fel, dont le maire est... Jean-François Albespy. Il n'en a pas fallu plus pour que, dans le canton, certains mauvais esprits accusent l'exécutif départemental de partialité. C'est ce à quoi J.-F. Albespy tente de répondre quand il affirme ne pas avoir cherché "à favoriser une commune au détriment des autres". C'est encore plus clair un peu plus loin : "dans le domaine routier, la commune du Fel étant la dernière servie". On sent qu'il redoute de perdre de nombreux suffrages du côté de la commune d'Entraygues, qui "pèse" la moitié du canton. C'est pourquoi il écrit "Vous connaissez mon attachement à d'Entraygues" (sic). Il est possible que de nombreux habitants du canton aient très mal pris la nouvelle de la fermeture du collège. Si, avec un conseiller général dans les petits papiers du président et un député UMP, on n'arrive pas à garder l'établissement, c'est à désespérer de voter à droite !

   Mais, après tout, peut-être que J.-F. Albespy se fait du souci pour rien. Réponse dimanche.

   L'autre vedette du canton est Guilhem Serieys, "le délocalisé de Rodez" comme certaines mauvaises langues le surnomment. On aurait pu penser que le représentant du Front de Gauche l'aurait joué profil bas, se contentant de faire de la figuration. Voilà qu'il se met à mener une véritable campagne ! Il organise des réunions, développe ses idées. Figurez-vous qu'il a un programme ! (On peut le télécharger sur le blog du Front de Gauche aveyronnais.)

   Pour la petite histoire, signalons que le tract programmatique (assez luxueux) sort de l'Imprimerie du Progrès... qui édite Le Ruthénois !

politique,cantonales

   On peut y dénicher une belle faute de français :

politique,cantonales  

   Cela n'a pas trop plu, semble-t-il, au maire de l'une des communes du canton, Saint-Hippolyte. Guilhem Serieys a eu l'outrecuidance de rappeler l'action réalisée par le Conseil régional de Midi-Pyrénées en faveur de l'Aveyron. Comme il appartient à la majorité qui dirige la région, il s'en attribue le mérite. C'est de bonne guerre. Mais, visiblement, à droite, on tient à ce que l'électeur de base continue à croire que tout ce qui se fait de bien dans l'Aveyron vient du Conseil général et des maires qui sont inféodés à son président.

  Voici la tribune de G. Serieys, publiée en réponse aux attaques dont il a été la cible :

politique,cantonales

 

 

 

 

mercredi, 16 mars 2011

France Inter encore à la faute

   Eh, oui ! Ca recommence. Les petites mains qui permettent aux internautes de (ré)écouter leurs émissions favorites, la vidéo en plus, ont cédé à leur péché mignon : la faute de français. Voici ce sur quoi je suis tombé en voulant regarder la dernière chronique (pas très réussie, une fois n'est pas coutume) de Daniel Morin :

 

médias,humour,internet

   En moins d'un mois, c'est la deuxième fois que je constate ce genre de mésaventure... et encore, entre temps, Daniel Morin a pris une semaine de vacances !

 

 

16:28 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, humour, internet

mardi, 15 mars 2011

Jean-Claude en remet une l(o)uche à Entraygues !

   Je ne crois pas qu'un seul conseiller général bénéficie autant de la sollicitude du "patron" du département. Pensez donc : en huit jours, c'est la troisième fois qu'une activité à laquelle est mêlée le sortant (Jean-François Albespy) est honorée par la présence de Jean-Claude Luche.
   Et donc, après les travaux de rectification d'une route départementale, après le soutien à une manifestation de jeunes, voici venu le tour de la rénovation de la piscine du coin, ainsi qu'on peut le lire dans Centre Presse du 15 mars :

CPresse 15 03 2011.JPG

   Comme par hasard, toutes ces excellentes nouvelles surviennent à quelques jours du premier tour des élections cantonales. Quel sens du timing !

   Blague à part, cet activisme pro-Albespy serait-il pour Jean-Claude Luche un moyen de faire oublier qu'il ne semble pas s'être trop bagarré pour le collège privé local, sur le point de fermer ? (Au passage, lors du débat qui l'a opposé à Guy Durand, le président du Conseil général, s'il a répondu à son contradicteur en matière d'éducation, a évité de s'étendre sur le sort du collège...)

   A moins que J.-C. Luche ne redoute l'éventuel retour dans l'hémicycle départemental de Pierre Laurens, avec lequel il se sent moins d'affinités qu'avec J.-F. Albespy...

 

 

lundi, 14 mars 2011

Quand "Centre Presse" sort de sa neutralité...

   Depuis le numéro daté du vendredi 4 mars 2011, le quotidien aveyronnais nous offre, chaque jour, un éclairage (intéressant) sur un ou plusieurs cantons. La page débute par une présentation générale, signée d'un des journalistes ruthénois. Suivent les réponses des candidats (quand le journal les a reçues) aux deux mêmes questions stéréotypées : Qui êtes-vous ? Pourquoi vous présentez-vous ? En général, une photographie accompagne les réponses.

   C'est au niveau du paragraphe introductif que les interrogations naissent, parfois. Ainsi, dans le numéro du 5 mars, où il est question du canton de Rodez-Est, la candidature de Gérard Galtier n'est pas évoquée dans la présentation générale. (Il lui est arrivé la même mésaventure dans un reportage diffusé sur France 3 Quercy Rouergue... Il m'est avis que le directeur du Nouvel Hebdo n'a pas que des amis dans la profession !)

   Dans le numéro de lundi 14 mars, la présentation du canton de Vezins semble tenir pour acquise la réélection d'Arnaud Viala... alors que celui-ci ne l'avait emporté que d'un souffle en 2004. Autant je peux comprendre qu'un journaliste se risque à un pronostic quand le sortant est un "vieux briscard" comme Jean-Michel Lalle ou Jean-Claude Anglars (surtout quand la gauche ne semble pas leur opposer une candidature de poids), autant je me demande parfois si le pronostic n'est pas en fait une prophétie autoréalisatrice...

   Et puis, il arrive qu'on repère une drôle de coïncidence, comme dans le numéro de samedi 12 mars. La moitié haute de la page 9 est consacrée au canton de Belmont-sur-Rance, présentant la conseillère générale sortante comme la grande favorite. Or, que découvre-t-on, page 21 ? Un magnifique article faisant l'éloge de Belmont : "un canton rural, "petit" mais dynamique". Dans le même numéro ! C'est un peu gros, non ? Et il me semble avoir déjà remarqué quelque chose de similaire à propos d'un autre canton tenu par la "Majorité départementale"...

samedi, 12 mars 2011

Le face à face Luche - Durand

   Samedi, en fin de matinée, France 3 a diffusé une émission spéciale (celle du 12 mars), tournée place d'Armes à Rodez. Le coeur de ce programme était un débat entre Jean-Claude Luche, le président du Conseil général, et Guy Durand, le chef de la gauche en campagne (et maire socialiste de Millau).

   Tout d'abord, je trouve le principe de cette émission intéressant. Même si ceux qui suivent la campagne de près n'y ont pas appris grand chose, les citoyens de base ont eu accès à une véritable émission politique, où les deux "camps" ont pu s'exprimer courtoisement, parfois ironiquement.

   La première question a porté sur l'enjeu du scrutin. Evidemment, J.-C. Luche a affirmé, contre l'évidence, qu'il ne s'agissait que d'une élection locale. Si cet aspect est important, la suite de l'entretien entre les deux hommes a suffi à prouver, mieux que la réponse de son adversaire socialiste, que l'enjeu est aussi fortement national. Avantage Durand

   Sur la campagne électorale et la possibilité de basculement, J.-C. Luche a été modeste. Il n'a pas parlé de réaliser un carton plein (ce qu'il a affirmé dans la presse il y a quelques semaines...  rhooo... le baratineur !). Il a bien su pointer les divisions de la gauche et mettre en valeur l'aspect pluriel de la majorité départementale. De son côté, Guy Durand a bien "chargé" sur les "sans étiquette" et les quelques dissidences à droite. Il m'a semblé un peu optimiste sur le rassemblement de la gauche au second tour. Avantage Luche. (Au passage, la référence, par J.-C. Luche, à la catastrophe qui frappe le Japon m'a paru déplacée.)

   Sur le ressenti des candidats, J.-C. Luche s'est contenté de rappeler l'importance du scrutin et d'évoquer son action depuis 2008 (en passant sous silence la période précédente). G. Durand a évoqué une probable forte participation pour deux raisons : le traditionnel civisme aveyronnais et la possibilité de basculement. Il m'a semblé plus convaincant. Avantage Durand.

   Sur la rupture de 2008, J.-C. Luche a insisté sur sa différence avec Jean Puech. Il a défendu son bilan avec vigueur, se présentant comme l'avocat passionné des Aveyronnais. Jusque-là, ça passait bien. Mais, quand, à plusieurs reprises, il a souligné combien lui-même, puis les élus de sa majorité, puis les employés du Conseil général, sont proches des Aveyronnais, c'est devenu "lourd". De son côté, Guy Durand a été cinglant, estimant que rien n'avait fondamentalement changé. Il a levé un joli lièvre : le budget 2011 n'est toujours pas voté, ni même en discussion. Que nous cache-t-on ? Avantage Durand.

   On a aussi interrogé les deux candidats sur la principale compétence obligatoire du département : l'aide sociale. J.-C. Luche a bien défendu son bilan... avec, pour ceux qui ont bien écouté, un sous-entendu : le Conseil général va avoir besoin de nouvelles ressources. Donc, l'actuelle majorité a prévu d'augmenter les impôts... après les élections. Guy Durand a mis en valeur une mesure projetée par la gauche, portant sur l'A.P.A. (Allocation Personnalisée d'Autonomie), notamment un complément à verser aux retraités à faibles revenus. Match nul.

   Il a ensuite été question des services publics. J.-C. Luche ne m'a pas semblé très l'aise (il avait pourtant pris de l'assurance par rapport au début de l'émission, où on le sentait un peu fébrile), tandis que Durand a parlé du projet commun à toute la gauche (pas uniquement aveyronnaise) : la création d'un bouclier territorial, pour pallier le désengagement de l'Etat. J.-C. Luche a eu beau jeu d'ironiser : la gauche lui reproche de dépenser, pour la RN 88, sur un sujet de compétence nationale... ce qu'elle envisage de faire au niveau des écoles et de la poste ! G. Durand m'a toutefois paru plus pertinent sur le rail. Match nul.

   On en vient à deux choses qui m'ont déplu. Alors que le débat a été équilibré, que les journalistes n'ont pas fait pencher la balance en faveur de l'un des deux hommes, au niveau des interventions supplémentaires, seule la gauche a été représentée. On a eu d'abord Jean-Louis Roussel, pour le Front de Gauche, dont les propos ont en partie contredit ce que venait d'affirmer Guy Durand. Plus tard est venu le tour de Marie-Claude Carlin, pour les Verts... Mouais... Je pense que ces interventions ont plus nui à la gauche qu'elles ne lui ont servi. Mais pourquoi aucune intervention n'est-elle venue en faveur de J.-C. Luche ? A-t-il refusé ? Vu qu'il a lâché l'étiquette UMP, c'était peut-être plus sage.  Ceci dit, au fond du café, on a pu distinguer quelques silhouettes. Parmi celles-ci, Simone Anglade :

 

politique,cantonales

   Par contre, à deux reprises, il s'est laissé à dire que Guy Durand ne connaissait pas les dossiers, ce qui m'a paru un peu bas comme attaque. Jusque-là, les échanges étaient d'un bon niveau.

 

   Enfin, les deux prétendants se sont exprimés sur les collèges, autre compétence obligatoire des départements. Guy Durand a évoqué la fermeture annoncée de celui d'Entraygues et a développé la proposition de constituer un groupement d'achat des produits alimentaires pour toutes les cantines, dans le but d'assurer un revenu aux agriculteurs locaux. J.-C. Luche a embrayé en affirmant que son équipe est à l'origine de cette idée. Il s'est bien gardé de répondre sur le collège d'Entraygues, se contentant d'affirmer que, si la gauche l'emportait, d'autres pourraient fermer, vu qu'à Rodez, c'est ce que la municipalité a fait avec l'école François Fabié. Cette dernière attaque était un peu facile, mais c'était de bonne guerre... Sur le fond, il a raison et tort : quelle que soit la majorité départementale en 2011, elle devra faire face, si c'est la même politique qui est menée nationalement, à  de nouvelles menaces sur les collèges aveyronnais. Enjeu national quand tu nous tiens... Avantage Luche.

   Alors, quel bilan ? J'accorderais un léger avantage à Guy Durand, qui a su montrer l'interaction entre les enjeux locaux et nationaux. Il a aussi donné l'impression de savoir où il allait. (Je n'avais pas une très bonne image de lui avant ce débat.) De son côté, Jean-Claude Luche a su défendre son bilan, même si sur l'avenir, il était moins convaincant.

Drôle de campagne à Vezins-de-Lévézou

   C'est l'un des plus jolis cantons du département. Il n'est pas très peuplé (il compte moins de 1 800 habitants) et s'étend sur quatre communes : Ségur, Saint-Laurent-de-Lévézou, Saint-Léons (siège du très coûteux Micropolis) et Vezins.

politique,cantonales

   En 2004, le conseiller général sortant a été battu et il s'en est fallu d'un cheveu (25 voix très exactement) pour qu'un divers gauche ne l'emporte.

   Du coup, 7 ans plus tard, on pouvait penser que, dans la perspective de la conquête du Conseil général, la gauche fasse de ce canton un objectif prioritaire.

   Le sortant est Arnaud Viala, qui fait beaucoup parler de lui en raison des multiples fonctions qu'il exerce. Cela a un avantage : sa notoriété est grande. L'inconvénient est qu'il donne l'impression d'être un peu partout et nulle part. Il tient un blog, sur lequel on peut trouver ses documents de campagne. C'est joli, en couleurs, avec de belles photographies... Sa remplaçante est Marie-Noëlle Chauzy, curieusement présentée comme adjointe au maire de Ségur (sur la plaquette), alors que le Livre des Maires de l'Aveyron (page 202) ne la fait figurer que comme simple conseillère municipale. Précisons que Ségur et Vezins sont les deux communes les plus peuplées du canton.

   C'est pourquoi le sortant a pu redouter d'avoir à affronter le premier adjoint du maire de Ségur (Gérard Sigaud). Cela ne s'est finalement pas fait. C'est une épine de moins dans son pied. Mais il aura quand même un "sans étiquette" sur sa route : Olivier Monteillet, le maire de Saint-Léons, graphiste de formation (il a réalisé le logo du canton !). Une mini-polémique oppose d'ailleurs les deux hommes, à propos de la diffusion des documents de propagande. Arnaud Viala a répondu par voie de presse, mais le débat n'est pas clos. De manière générale, il révèle l'inégalité des candidats : tous n'ont pas les mêmes moyens de se faire connaître et de propager leurs idées.

   Pour approfondir la question de la propagande, on peut consulter les articles du code électoral communs à plusieurs scrutins et ceux dédiés aux élections cantonales.

   Dans ce canton, les liens familiaux me semblent particulièrement entremêlés. Certains Monteillet et certains Sigaud seraient apparentés. Cela a-t-il joué un rôle ici ? Mystère et boule de pétanque. Il est aussi possible que la remplaçante d'Olivier Monteillet, Edith Izard, soit liée à une conseillère municipale de Saint-Laurent-de-Lévézou.

   A gauche, sans surprise, on trouvera un candidat estampillé Front de Gauche : Georges Gaubert. Il s'ajoute au candidat socialiste, Ahmed Eddarraz, suppléé par Marie-Laure Mayot. Or, il se trouve qu'aucun des deux n'est du canton ! (Ou alors, ils y ont des attaches, information qui n'est pas arrivée jusqu'à mes oreilles.)  Tous deux sont conseillers municipaux... à Millau ! A. Eddarraz siège aussi à la communauté de communes de Millau-Grands Causses.

   S'agit-il d'une erreur de casting ? A-t-on pensé ainsi promouvoir la "diversité" en politique ? N'arrivait-on pas à trouver un candidat du cru ? A-t-on fait une croix sur ce canton ? Y a-t-il un accord secret avec Arnaud Viala ? Tout cela est bien mystérieux.

   Pourtant, il y avait un candidat tout trouvé sur le canton : Daniel Delmas, ancien maire de Ségur (son beau-frère lui a succédé en 2001), qui a failli être élu en 2004. Peut-être n'a-t-il pas voulu se représenter. Il semble s'être éloigné de la politique et avoir reporté son intérêt sur le concours de chiens de berger.

   Localement, la candidature d'A. Eddarraz semble avoir du mal à passer. Il s'est même fait gentiment tailler un costard par le Journal de Millau, d'habitude fort respectueux de la gent politique. Du coup, le P.S. a sonné le rappel des troupes et, mercredi 9 mars, dans Centre Presse, était publiée une tribune de Daniel Delmas :

politique,cantonales

   Affaire à suivre...

 

 

vendredi, 11 mars 2011

Il faut sauver le soldat Albespy

   L'un des gros titres, en "une" de Centre Presse, ce vendredi 11 mars, est le suivant : "Entraygues - J.-F. Albespy va-t-il conserver son siège ?" A priori, la question ne devrait pas se poser. Le canton d'Entraygues-sur-Truyère (dont j'ai déjà parlé) a la réputation d'être solidement ancré à droite et Jean-François Albespy est le sortant, sous l'étiquette Majorité dép... euh, ah ben tiens, non,  il est  "sans étiquette", alors qu'en 2004 il était classé "divers droite". Etonnant, non ?

   En face, deux de ses adversaires affichent leur engagement, au Front de Gauche pour Guilhem Serieys, au Parti socialiste pour Béatrice Orozco.

   Mais le principal concurrent du sortant pourrait bien être Pierre Laurens, l'ancien conseiller général arrivé deuxième au premier tour en 2004, qui, curieusement, n'est pas présenté dans le quotidien aveyronnais, faute d'avoir répondu dans les temps au questionnaire envoyé par le journal. J'espère qu'il n'y a pas d'autre raison...

   Le discrédit dont souffre la droite gouvernementale (pourtant plébiscitée par la majorité des élus nord-aveyronnais... en 2007) ainsi que la fermeture annoncée du collège (privé) d'Entraygues semblent causer quelques soucis au sortant.

   Heureusement, tonton Luche est là pour ses fidèles vassaux. Il a mis au propre sa garde-robe de costumes sobres et élégants (avec cravates voyantes - mais pas vulgaires) et s'est lancé dans un furieux périple automobile de soutien aux candidats de sa majorité. On l'a vu très récemment à Villefranche-de-Rouergue avec Serge Roques (voir La Dépêche du Midi des 8 et 9 mars), à Estaing avec Jean-Claude Anglars et à Rodez avec Bernard Saules.

   A Entraygues, s'il s'est prudemment tenu à l'écart lors de l'annonce de la fermeture du collège, il s'est depuis rattrapé en s'affichant aux côtés du conseiller général sortant à deux reprises. Lundi 7 mars, Centre Presse a relayé une opération de com' autour des travaux routiers dans le canton :

politique,cantonales

   Admirez la rédaction des dernières lignes...

   Mais un bon conseiller général, ce n'est pas seulement un loyal vassal qui fait chauffer la carte bleue du contribuable pour le bitume de sa commune. C'est aussi quelqu'un qui s'occupe de culture... et qui le fait savoir. Voici ce que l'on pouvait lire, toujours dans Centre Presse, jeudi 10 mars :

politique,cantonales

   Jean-Claude Luche s'est même fendu d'un compliment d'une sincérité confondante (souligné par moi dans l'article). Ajoutons que, sous un titre légèrement différent, le même article, quasiment mot pour mot (on a effectué quelques  menues retouches), est publié dans le Bulletin d'Espalion de cette semaine. (Notons que, pour l'activité culturelle, on n'a pas pris la peine de citer les chiffres, sans doute moins impressionnants que ceux du budget consacré aux routes...)

   Si avec ça il n'est pas réélu, c'est à désespérer de la politique de papa !

 

 

 

 

 

 

 

jeudi, 10 mars 2011

"Midi Libre" vote Bernard Saules à Rodez

   Diantre ! Voilà une affirmation fort péremptoire ! Je me la suis faite après la lecture des articles consacrés par les trois quotidiens paraissant à Rodez à la séance de serrage de l(o)uches pratiquée par le candidat "UMP à l'insu de son plein gré" Bernard Saules.

   Centre Presse et Midi Libre se ressemblant de plus en plus, il n'est pas étonnant que le même article soit publié dans les deux journaux. Cependant, la présentation et la photographie diffèrent quelque peu. Voici ce que cela donne dans Centre Presse :

politique,cantonales

   Comparons avec la version électronique de Midi Libre :

 

politique,cantonales

 

   Dans les deux cas, la citation de Jean-Claude Luche, présentée entre guillemets, sert de titre. Cependant, dans Centre Presse, la présence du mot "Cantonales" avant permet de bien faire la différence, alors qu'un lecteur peu attentif de Midi Libre (faudra que j'aille jeter un coup d'oeil à la version papier) pourrait prendre cela pour une affirmation du journal. De surcroît, dans Centre Presse, une phrase donne l'explication, ce qui n'est pas le cas dans Midi Libre.

   Passons à la photographie à présent. Contrairement à ce qu'un regard rapide pourrait laisser croire, ce n'est pas la même dans les deux journaux. Sur celle parue dans Centre Presse, Bernard Saules n'a pas encore serré la main de la grand-mère rencontrée place du Bourg, alors qu'il est en train de la serrer sur la photo de Midi Libre. Précisons que c'est la même personne qui a pris les deux photographies : Yves Estivals.

   Une autre différence porte sur l'attitude des personnages. Sur la photo de Centre Presse, Bernard Saules ne semble pas particulièrement à son aise. La vieille dame est de trois-quarts dos. C'est Jean-Claude Luche qui est mis en valeur : il est au centre, quasiment de face, et semble présenter la femme à son candidat... qui est censé être du cru ! La photo de Midi Libre est cadrée de manière à laisser plus d'espace à gauche (on a peut-être rogné celle parue dans Centre Presse), ce qui place Bernard Saules dans une position plus centrale. De plus, il est souriant, alors que Jean-Claude Luche a le visage baissé : c'est bien Bernard Saules la vedette. Dernier détail : seule la photographie publiée dans Centre Presse est légendée. On y fait bien la distinction entre le "candidat Bernard Saules" et "le président Jean-Claude Luche". C'est bien Luluche le patron !

   Donc, même si l'article est identique, l'organisation du titre et le choix de la photographie indiquent le penchant de Midi Libre.

   Qu'ajouter sur le fond ? Ben que Rui Dos Santos ne fait pas preuve d'un début d'esprit critique. Les propos des deux politiques sont rapportés tels quels. Ils "chargent" Stéphane Bultel le sortant socialiste (au passage, des cinq candidats du canton, c'est le seul qu'il m'arrive de croiser dans les rues de Rodez !) et jouent sur la division avec les écologistes. Bernard Saules se permet même d'affirmer, à propos d'Emily Teyssèdre-Jullian : "Je voulais la prendre comme remplaçante". Au-delà de la formulation, pas très habile (du genre "Elle aurait fait joli dans mon salon"), on peut se demander si l'on n'est pas en train d'enfumer le lecteur : c'est quasiment invérifiable.

   Enfin, Jean-Claude Luche, d'une franchise vraiment à toute épreuve, nous trace un portrait dithyrambique du candidat Saules, le présentant comme un gros bosseur... On a pu le vérifier récemment : lui qui convoite la mairie de Rodez a séché une séance du Conseil municipal pour aller se montrer dans le public de l'émission Téléfoot. Si c'est pour faire preuve du même manque d'assiduité au Conseil général, alors non merci !

   Sans surprise, La Dépêche du Midi est plus sobre sur le sujet. Elle semble même n'avoir pas envoyé quelqu'un suivre le candidat sur le marché.

 

   P.S.

   Je suis retourné jeter un oeil dans Le Ruthénois n°24, paru l'an dernier. L'"interview de la semaine" était consacrée à Bernard Saules, qui y parlait déjà de sa candidature aux cantonales. Il y affirmait haut et fort : "J'ai une règle que vous pourrez vérifier : on ne gagne pas en dénigrant son adversaire."... A comparer à ce qu'il a déclaré au journaliste de Midi Libre : "De toute façon, Stéphane Bultel, la population ne le connait pas, alors que les maires disent qu'ils ne l'ont jamais vu en sept ans".

 

 

mardi, 08 mars 2011

Les mystères de Campagnac

   Ce canton n'est pas très peuplé : il compte environ 1 800 habitants. Sur une carte, il peut paraître excentré : il est situé à l'extrémité est du département de l'Aveyron... pas très loin de l'autoroute A75 en fait. On peut y accéder par le sud et Sévérac-le-Château ou par Saint-Laurent d'Olt, l'une des cinq communes du canton (qui s'étend aussi sur La Capelle-Bonance, Saint-Martin-de-Lenne et Saint-Saturnin-de-Lenne).

 

politique,cantonales

 

   Trois prétendants s'affrontent : le sortant Pierre-Marie Blanquet, membre de la majorité départementale, Sébastien Cros, un petit nouveau soutenu par le Parti socialiste, et André Perez du Front de Gauche. On peut penser que l'élection se jouera entre les deux premiers :

politique,cantonales

   Voici donc à ma gauche Sébastien Cros, conseiller municipal à Saint-Martin-de-Lenne, où il habite. Mais il travaille à Rodez : il est agent technique ErDF. Sa remplaçante, Sabrine Vaas, voyage beaucoup elle aussi, puisque, bien que résidant à Campagnac, elle travaille sur Millau.

   Il me semble que le duo représentant le Front de Gauche a le même profil. André Perez serait le secrétaire de la section du PCF... de Millau. Sa remplaçante, Valérie Andrieu, était n°6 sur la liste du Front de Gauche aveyronnaise aux dernières élections régionales, présentée comme aide-soignante de Verrières (une commune séparée de Campagnac par celle de Sévérac-le-Château).

   A ma droite se trouve le sortant, Pierre-Marie Blanquet, que l'on pourrait présenter selon trois axes. C'est d'abord un juriste de profession, qui travaille à la C.C.I. de l'Aveyron... sur le site de Rodez (notamment au Centre de Formalités des Entreprises) :

 

politique,cantonales

   Vous allez me dire : en voilà encore un qui vit entre le canton et Rodez. Au moins, il n'a pas d'autre mandat électif (cela nous change des cumulards). Il a bien été conseiller municipal de Campagnac entre 1989 et 1995. Désormais, c'est son épouse, Christine, qui siège... et le maire est un petit-cousin : Jean-Michel Ladet préside aux destinées du bourg depuis 1995. Joseph Ladet est l'arrière-grand-père des deux bonshommes. Le sortant a donc des attaches (et des partisans bien placés) dans le canton.

   Il a choisi comme remplaçante Caroline Nivoix-Grousset, qui habite Saint-Laurent-d'Olt, la commune la plus peuplée du canton, dont l'un des quatre adjoints est son mari Philippe. Autant dire que, même si les trois candidatures sont marquées par un indéniable éparpillement géographique (pour des raisons principalement professionnelles... et pourtant, aucun candidat ne met l'accent sur la RN88 !), l'assise du sortant semble solide. Elu depuis 1985 (!), il l'avait emporté dès le premier tour en 2004... mais uniquement face à des adversaires situés aux extrêmités de l'échiquier politique (un FN et un PCF).

   Du coup, cette année, comme la gauche modérée lui a mis un candidat dans les pattes, pas un parachuté en plus, certains se prennent à rêver... Ils comptent sur l'usure, peut-être aussi sur la manière dont les séjours de P-M Blanquet à l'étranger (il s'occupe de coopération internationale) peuvent être perçus. (A ce sujet, une prise de bec est survenue l'an dernier sur le site Aligorchie.) Le véritable enjeu est d'abord de savoir s'il y aura un second tour.

 

 

 

Santiago 73

   Le coup d’État d'Augusto Pinochet sert de toile de fond à ce film décalé, dont le héros, qui travaille au service de médecine légale, ne vit pas les événements en direct (sauf exception), mais en perçoit les conséquences.

   On devrait plutôt parler d'antihéros. Le gars n'est pas un canon physiquement. Sa coupe de cheveux évoque celle d'un coiffeur sur le retour. Ses vêtements sont d'un classicisme désespérant. Lui-même n'est pas d'un tempérament gouailleur ; il est même plutôt sinistre. C'est donc une quasi-caricature de fonctionnaire terne, ennuyeux.

   Mais il est amoureux d'une jeune femme, sa voisine d'en face, qui vit avec son père et son frère, très investis dans la contestation gauchiste. Elle fréquente un tas de jeunes fils de bourges progressistes libérés sexuellement dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils contrastent fortement avec le héros très catholique (il refuse même les avances d'une jolie collègue à la cuisse leste).

   Celui-ci n'est d'aucun camp. On sent qu'il n'est pas en empathie avec la foule de manifestants de gauche et il ne semble pas apprécier les militaires putschistes, même s'il songe à sa carrière. Mais, à la base, c'est plutôt un "type bien", qui rend service. On observe donc la naissance d'une curieuse relation avec la voisine.

   Mais les choses s'accélèrent. Les corps arrivent en nombre à la morgue, où les militaires se sont installés. La maison d'en face est perquisitionnée "virilement". Le devenir de la jeune femme est l'enjeu de la seconde moitié du film même si, au début, les spectateurs attentifs ont pu deviner la suite des événements.

   C'est donc une histoire prenante, bien jouée... mais pas très bien filmée. Je ne sais pas si c'est dû à la qualité de la copie que j'ai vue, mais, franchement, on avait l'impression qu'on nous ressortait une bobine des années 1970 !

11:58 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema, histoire

lundi, 07 mars 2011

Comment bien embrasser ?

   La chaîne de télévision Arte, allant toujours plus loin dans sa mission éducative, nous propose un charmant petit dessin animé, intitulé L'Art du baiser. Il est accessible pendant sept jours sur le site de télé de rattrapage de la chaîne franco-allemande.

   Il a été réalisé par Bill Plympton, un type un peu barge à qui l'on doit notamment Des idiots et des anges.

   Parmi les techniques abordées, il y a le French Kiss :

humour,film,amour

   Le début du film évoque aussi évidemment le "premier baiser", précédé d'une habile parade de séduction :

humour,film,amour

   Très tendre à première vue, la pratique du baisotement peut donner lieu à de surprenantes dérives :

humour,film,amour

   Enfin, très prisé lors de la phase d'amour passionnel, le "baiser-succion" n'est pas sans risque :

humour,film,amour

   Bon, maintenant, il est temps de passer aux travaux pratiques !

 

00:54 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, film, amour

dimanche, 06 mars 2011

Des soucis pour le futur musée Soulages ?

   La lecture du compte-rendu de la dernière réunion du Conseil d'agglomération du Grand Rodez (celle du 14 décembre 2010) nous en apprend de belles.

   Ainsi, dès le début (page 2), dans le paragraphe "décisions du président prises par délégation du Conseil", on découvre qu'à l'occasion de la pose de la première pierre du musée (cérémonie totalement fictive qui a donné lieu à une propagande intense), Môssieur Soulages n'a pas eu à faire chauffer la carte bleue :

Financement GdRodez 14 12 2010 p2.jpg

   L'agglomération est décidément bonne fille ! Mais ce n'est que peccadille par rapport à la suite. Page 14, il est question d'un "ajustement des crédits de paiement du musée Soulages". Voici donc la dernière estimation :

Financement GdRodez 14 12 2010 p14.jpg

   Nous en sommes donc désormais officiellement à plus de 26 millions d'euros... alors qu'on ne voit pas encore les fondations du bâtiment ! Un vote a suivi la présentation. Signalons que sur 45 conseillers, 38 étaient présents, 5 des 7 absents ayant donné une procuration de vote. (Mais tout le monde ne semble pas avoir participé.) Seules deux personnes se sont distinguées de la masse moutonnesque, une seule ayant voté contre !

   Un peu plus loin (page 36), il est question des assurances :

Financement GdRodez 14 12 2010 p36.jpg

   On ne semble pas du tout douter de la qualité du travail fourni par certains entrepreneurs, puisqu'on se prémunit contre un possible effondrement des bâtiments (pendant la construction !) et surtout  contre le risque de malfaçons non apparentes. La confiance règne !

   Il est vrai que la fin de l'année 2010 a été marquée par la défaillance de l'entreprise Felgines, qui ne travaillait pas directement sur le chantier du musée, mais juste à côté. Divers ragots ont circulé à ce sujet. Certains ont affirmé que la boîte n'était pas sérieuse et que des élus locaux le savaient. Il y a comme un petit contraste : ils affirment qu'on avait choisi le candidat le "mieux-disant", alors qu'il apparaît qu'il a décroché le marché parce qu'il était 40 % moins cher que ses concurrents ! Et puis... Yves Felgines s'est expliqué... et il semble qu'il se soit un peu fait rouler... Mais, d'après vous, qui va en être de sa poche, au final ? Le contribuable du Grand Rodez !

samedi, 05 mars 2011

Les fables de Starevitch

   Il s'agit de la réédition de courts-métrages datant de l'Entre-deux-guerres, avec une bande-son rénovée et un petit documentaire (fort instructif) à la fin, qui explique comment les auteurs (le couple Starevitch) ont conçu et animé les poupées et autres figurines que l'on voit à l'écran.

   Cinq fables de Jean de La Fontaine ont été adaptées : Le Lion et le moucheron, Le Rat de ville et le rat des champs, Les Grenouilles qui demandent un roi, La Cigale et la fourmi et enfin Le Lion devenu vieux (que l'on peut voir sur la Toile).

   Formé en Russie, avant les révolutions de 1917, Ladislas Starevitch a émigré en Italie puis en France. Il s'est notamment fait remarquer pour son adaptation du Roman de Renart , la série des Fétiche (comme Fétiche prestidigitateur et Fétiche en voyage de noces) et Fleur de Fougère. Il a inspiré nombre de cinéastes d'animation, par exemple le Tim Burton des Noces funèbres ou le Wes Anderson de Fantastic Mr Fox.

   Franchement, c'est à voir sur grand écran, tant la qualité et la subtilité de l'animation sont grandes. La virtuosité est particulièrement visible dans les deux adaptations qui mettent en scène le lion (accompagné d'une foule d'autres animaux). En général, le texte de la fable est dit (ou écrit) au fur et à mesure que l'action se déroule. Cela facilite la compréhension des scènes, qui parfois s'écartent un peu de l'historiette écrite par La Fontaine.

   Du coup, ce n'est pas toujours facile à suivre pour les tout petits, même si leur intérêt est capté par la vie donnée aux animaux... et même s'ils rient de bon coeur à l'activité grouillante et (faussement) désordonnée des rats comme des grenouilles. C'est paradoxalement le film adapté de la fable la plus connue, La Cigale et la fourmi, qui peut leur poser le plus de problèmes : le texte est dit en entier dès le début, suivi par environ dix minutes de film.

   Pour la somptuosité des costumes et des décors, je recommande les fables avec le lion. Pour l'humour et la maîtrise des "scènes d'action", je recommande les fables avec les rats et les grenouilles.  C'est d'ailleurs dans Le Rat de ville et le rat des champs (visible sur la Toile dans une version sans musique) que l'on peut voir le seul "acteur" vivant : un chat, dont l'arrivée provoque évidemment la panique dans le groupe de rats en train de festoyer !

 

23:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma

vendredi, 04 mars 2011

"Le Ruthénois" a un an !

   Bon anniversaire donc pour ce numéro 53. Dans ce qui peut ressembler à un éditorial, Bruno et Eric Aufrère soulignent la fragilité de l'entreprise, d'autant plus qu'une partie de la presse locale (Midi Libre et Centre Presse pour ne pas les nommer) n'a rien fait pour leur faciliter la tâche. Qu'en est-il de la diffusion ? D'après un site spécialisé (dont les informations remontent à plusieurs mois), elle serait d'environ 1 500 exemplaires, ce qui n'est pas brillant.

   De la part des patrons du Ruthénois, il aurait aussi été courtois de rendre un petit hommage au travail effectué par Hugues Robert, même s'ils se sont séparés en mauvais termes.

   Juste en-dessous, un entrefilet se veut plus rebelle : on signale l'absence (non justifiée) de Bernard Saules de la dernière réunion du Conseil municipal de Rodez :

Conseil municipal 25 02 2011.jpg

   Signalons que quatre autres membres de l'opposition ont "séché" la séance... Ne restaient que Maïté Laur et Jean-Louis Chauzy. Cela ne fait pas très sérieux... surtout quand on a appris la raison de l'absence de Bernard Saules. S'il n'était pas présent à Rodez le vendredi 25 au soir, c'était pour pouvoir assister (et se montrer) à l'émission Téléfoot, à Paris, le dimanche 27 au matin :

Saules 3.jpg

   On le reconnaît, assis dans le public et, comme par hasard, juste dans l'axe de l'un des animateurs de l'émission, de manière à se trouver dans le champ de l'une des caméras. Elle est pas belle cette opération de com' ? Non seulement l'ancien arbitre a séché une séance du Conseil municipal alors qu'il n'était même pas invité à l'émission, mais il y a fort à parier qu'une négociation se soit déroulée pour que sa bobine soit clairement visible à l'écran. C'est sûr que c'est plus cool que d'arpenter les rues du canton de Rodez-Est !

   Revenons au Ruthénois, qui a interrogé le député de la première circonscription aveyronnaise Yves Censi. Autant le dire tout de suite, là, l'esprit frondeur a été laissé au vestiaire. S'il est légitime que le député UMP formule des critiques à l'égard du maire de Rodez, on se serait néanmoins attendu à ce que Benjamin Laumaillé ne laisse pas proférer trop d'inexactitudes. Ainsi, Yves Censi peut affirmer sans être contredit que l'actuelle majorité ruthénoise n'a monté aucun projet propre. Il aurait été facile de torpiller cet argument, par exemple, en opposant le bilan de papa Censi et celui de Teyssèdre sur les écoles...

   Si le député est titillé sur sa faible visibilité dans la circonscription, le journaliste s'est bien gardé de l'interroger sur son projet de séjour en Côte-d'Ivoire, qui lui a valu quelques reproches...

   La suite est plus intéressante. Se posant en patron de l'UMP départementale, Yves Censi défend le bilan de Jean-Claude Luche (et égratigne au passage celui de son prédécesseur Jean Puech, dont le fiston a tenté de lui ravir son siège de député en 2007). A lire les propos du député, on sent aussi qu'il redoute le score de Daniel Tarrisse (qu'il n'ose pas nommer) dans le canton de Mur-de-Barrez.

   S'il semble un peu gêné aux entournures par l'affaire Alliot-Marie et la politique étrangère menée par le gouvernement français, Yves Censi affiche clairement la couleur en matière de politique intérieure. Lui au moins porte son étiquette. Il n'est cependant pas contredit quand il se présente comme un défenseur de la laïcité... mais uniquement vis-à-vis de la religion musulmane. (Il ne faudrait pas que cela l'empêche de financer, sur sa réserve parlementaire, un collège privé.)

   Je conseille aussi aux fonctionnaires en général et aux enseignants en particulier de lire la fin de cet entretien. Ils y  verront l'annonce du programme du deuxième quinquennat de Nicolas Sarkozy, si d'aventure celui-ci est réélu en 2012. Permettez-moi de vous dire que vous risquez de déguster grave !

   Cet entretien a inspiré Stéphanie Gras pour son dessin de la semaine. Yves Censi est caricaturé en Blueberry (son héros de fiction préféré d'après sa réponse au "questionnaire de Proust"), prêt à jouer du flingue à côté de la mairie de Rodez :

Censi Blueberry.JPG

   La politique est toujours à l'honneur dans ce numéro du Ruthénois, à travers diverses contributions. On peut y lire une réponse d'Emily Teyssèdre-Jullian aux attaques qu'elle a subies. Plus bas, Guilhem de Coulonges signe une tribune que je trouve très pertinente, sur la démocratie locale. Page suivante, Jean Milési, élu jadis de gauche passé à la majorité départementale, justifie son parcours dans un texte intéressant... mais très partial.

   La suite du journal contient les rubriques habituelles et plein d'autres petites choses qui méritent l'attention.

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques "anciens" du NPA se font remarquer...

   ... dans la campagne des élections cantonales. Certains médias (plutôt de droite) ont relevé ces cas atypiques. Je ne pense pas qu'il faille en tirer des conclusions définitives sur le NPA. Contentons-nous d'examiner ces exemples.

   On a surtout parlé des transfuges passés au Front national. Il me semble qu'il a d'abord été question de Fabien Engelmann, délégué CGT qui se présente en Moselle (à Algrange, dont le maire est communiste, le Conseil général étant tenu par l'UMP). Aux régionales de 2010, il était numéro 2 sur la liste NPA de Moselle (qui a recueilli 2 % des suffrages exprimés). Son positionnement politique a provoqué un malaise dans le syndicat de gauche, naguère rattaché au Parti communiste. Toutefois, au vu du nombre d'adhérents (plus de  600 000 apparemment), il est inévitable qu'en dépit de l'attachement affiché par les dirigeants syndicaux aux "valeurs de gauche", une partie des adhérents soit tentée par un autre vote protestataire... et ce n'est pas nouveau. Un "vote ouvrier" en faveur de l'extrême-droite a émergé dès les années 1980.

   Mais la plus belle "prise" du FN est sans conteste Vénussia Myrtil (elle aussi venue du NPA), étudiante à Nanterre. Elle appartient à ce qu'il est convenu d'appeler une "minorité visible", mais non musulmane : une partie de sa famille est antillaise. Elle se présente dans les Yvelines, à Aubergenville (dont le maire et le conseiller général sont membres de l'UMP, qui gère le département).

   Une troisième "ex" du NPA refait parler d'elle : Ilham Moussaïd, qui fut candidate aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte-d'Azur (numéro 4 sur la liste NPA du Vaucluse, qui a recueilli 2 % des suffrages exprimés) et dont le foulard islamique a fait couler beaucoup d'encre. Elle a donc quitté le NPA et créé son propre mouvement politique, sous la bannière duquel elle compte se présenter aux cantonales, à Avignon (le canton Sud est tenu par le PS, tout comme le Conseil général du Vaucluse).

13:42 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, cantonales

jeudi, 03 mars 2011

L'automne des étiquettes

   Alors que le printemps n'est pas très loin, la proximité des élections cantonales, loin de favoriser un quelconque bourgeonnement, semble plutôt provoquer la chute des étiquettes. En Aveyron, comme le site Aligorchie l'a pointé, à gauche comme à droite, beaucoup de candidats semblent avoir perdu toute référence à un parti politique auquel pourtant ils étaient il y a peu clairement rattachés. En Aveyron, l'UMP décroche le pompon, seulement 3 des 22 candidats soutenus par la majorité de droite affichant cet encartement.

   Mais ce n'est pas un phénomène limité à ce département. L'Alsace comme Le Figaro relèvent (sous un titre identique... cela sent le pompage de dépêche AFP) une véritable épidémie de disparition des étiquettes. A droite, les exemples les plus fréquemment cités sont ceux de la Sarthe (département dont fut l'élu un certain François Fillon) et de la Seine-et-Marne (fief de Jean-François Copé), ainsi que le Tarn et l'Aveyron. A gauche, on évoque principalement les Bouches-du-Rhône, les récents développements judiciaires touchant la famille Guérini n'étant peut-être pas étrangers au phénomène.

   Quant à l'Aveyron, toujours cité dans les articles, il a même fait l'objet d'une synthèse publiée dans le quotidien La Croix. Ce n'est pas extrêmement fouillé, mais c'est révélateur de l'intérêt suscité par la campagne indécise dans ce département... qui pourrait voir un quasi-inconnu arriver à sa tête, en cas d'égalité entre les deux camps !

mercredi, 02 mars 2011

Du pastis aveyronnais !

   Eh oui, ça existe ! Il est produit par l'entreprise Marius Bonal, qui a son siège juste à côté de Rodez, à Onet-le-Château. Il vient d'obtenir une médaille d'or (page 3) au récent Salon de l'Agriculture, ainsi que l'a révélé Midi Libre dans son édition du 25 février :

 

Pastis médaille MLibre 25 02 2011.jpg

 

   Pour tout dire, je suis en train d'en déguster un ! Voici à quoi ressemble la bouteille :

Pastis Aubrac.JPG

   Vous allez me dire : mais qu'a-t-il de différent ? Après tout, n'est-ce pas une boisson anisée de plus, qui se couvre d'un vernis identitaire pour toucher un public ciblé ?

   Ce n'est pas faux. Commençons par comparer les ingrédients du pastis aveyronnais avec ceux du concurrent d'une grande marque (ce que j'appelle "le pastis de circuit automobile"). Voici l'étiquette du produit local :

Pastis Aubrac 2.JPG

   Les deux boissons (45 % de volume) ont une base d'alcool, de sucre, d'extraits aromatiques de plantes et comportent 2 % d'anis.

  Chose curieuse, seule l'étiquette du Ricard mentionne la présence d'eau. Elle certifie aussi l'apport d'extraits naturels de réglisse. Le pastis aveyronnais ajoute "arôme naturel" à ceux déjà mentionnés. L'étiquette sous-entend que la flore d'Aubrac est à l'origine de cet ajout. Par contre, la réglisse n'est pas mentionnée.

   Enfin, les deux boissons ne contiennent pas exactement le même colorant caramel : E150b pour le pastis aveyronnais, E150c pour l'autre. Le premier est fabriqué avec du sulfite de soude, le second avec de l'ammoniaque... Il me semble préférable de consommer le premier.

   Bref, les deux produits se ressemblent. Le pastis aveyronnais est cependant un produit local, avec un goût légèrement différent du concurrent standardisé (un peu plus d'arômes, semble-t-il)... et un colorant moins "suspect".

 

 

 

 

 

 

 

mardi, 01 mars 2011

Les Mystères de Lisbonne

   C'est le fameux film de Raoul Ruiz, d'une durée de 4h30. Je l'ai vu dans un cinéma toulousain (l'ABC), avec un entracte ménagé après 2 heures environ.

   L'action se déroule au Portugal, mais aussi en France (dans la seconde partie), au XIXe siècle (et un peu à la fin du XVIIIe, dans les retours en arrière).

   Au coeur de l'intrigue se trouve un orphelin, placé dans une institution religieuse, sous la protection d'un mystérieux curé. Chacun a ses secrets, que l'on va découvrir au fur et à mesure que l'histoire se déroule. Cela commence par les origines de l'orphelin, "bâtard" d'une comtesse et d'un cadet désargenté. On va donc nous raconter l'histoire de cet amour contrarié par l'intervention du père de la comtesse (un rôle qu'aurait pu tenir Jean-Pierre Cassel) et du mari qu'il lui impose.

   Le noeud de l'affaire est le sauvetage de l'enfant à naître, qui n'aurait pas dû survivre. Un mystérieux gitan entre en contact avec l'homme de main du père de la comtesse... On va bien entendu retrouver ces deux protagonistes dans la suite de l'histoire, l'un s'étant considérablement enrichi, l'autre ayant changé d'état...

   Cette première partie est un peu indolente, trop posée parfois... ce qui permet au spectateur pas trop attentif de suivre l'histoire ! La réalisation est soignée, léchée, Ruiz affectionnant les mouvements courbes de la caméra.

   La seconde partie, plus "française", nous permet d'en apprendre plus sur ce curé démiurge, véritable personnage à la Vautrin (de Balzac). On découvre sa jeunesse... et lui-même va enfin rencontrer son père, qu'il n'a pas connu ! Cela devient feuilletonnesque à l'extrême, avec moult rebondissements. Il est difficile de dire dans quelle mesure le réalisateur présente cela avec recul. En tout cas, il nous ménage quelques moments comiques, comme celui qui voit deux amants s'étonner que le mari trompé ait pu avoir connaissance de leur liaison... alors que la scène est observée par une servante à peine cachée derrière une fenêtre, qui apparaît, en fond d'image, entre les deux amoureux ! (Il y deux-trois autres scènes de ce type, assez croquignolesques, comme celle qui se déroule dans un monastère : autour d'un repas frugal, un abbé raconte sa jeunesse au curé, sous le regard vigilant d'une floppée de moines qui n'en perd pas une miette !)

   Cette seconde partie, toujours impeccable au niveau de la réalisation, est plus rythmée, au point que là il faut être attentif pour ne pas perdre le fil des retours en arrière qui finissent par s'entrecroiser, certains personnages s'étant rencontrés dans le passé... sans que tous s'en souviennent forcément !

   Si vous aimez le romanesque des XVIIIe-XIXe siècles, ce film est fait pour vous ! C'est quelque part entre La Vie de Marianne (de Marivaux) et Le Comte de Monte Cristo (de Dumas). On passe un (long) moment à l'écart du monde contemporain, dans un univers d'amours contrariées, d'élans fougueux et de manipulations cyniques.

13:04 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema

lundi, 28 février 2011

Et l'orthographe, France Inter ?

   J'ai déjà écrit combien je prise ce petit moment de bonheur, celui de la chronique de Daniel Morin au Fou du roi, sur France Inter, en particulier quand il fait intervenir le père Albert.

   Comme elle est diffusée peu après 11h, le matin, je n'ai en général pas la possibilité de l'écouter en direct. Dès que je peux, je me précipite donc sur le site internet de la radio, qui offre en plus l'image de l'humoriste interprétant sa chronique. Voici ce sur quoi je suis tombé en voulant revoir celle de lundi 28 février (là encore avec le père Albert) :

Père Albert 28 02 2011.jpg

   Alors que, sur l'image de départ de la vidéo, l'adjectif "artificiels" est correctement accordé (ben oui, "paradis" est de genre masculin), le surtitre comporte une belle faute. On va voir combien de temps l'équipe du site internet va mettre pour corriger l'erreur.

 

P.S. (16h35)

Une heure après, c'est fait !

15:23 Publié dans Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, médias, internet

L'Oscar du court-métrage d'animation 2011

   D'habitude, je m'intéresse plutôt aux longs films d'animation, mais mon attention a été attirée par KaG sur une création française, qui était en piste pour décrocher l'Oscar : Madagascar, carnet de voyage, de Bastien Dubois. Le film dresse un portrait haut en couleurs de l'île (avec une séquence forte autour d'un rituel funéraire), sur une musique entraînante. Il n'a finalement pas été primé, et pourtant, il est d'une grande virtuosité formelle.  Le site du réalisateur annonce la sortie du livre-DVD comportant le making-of.

   Pour les Oscar, il était en concurrence avec Let's pollute, de Geefwee Boedoe, un film militant, assez rétro dans la forme. Il n'est pas sûr que les membres du jury aient apprécié cette dénonciation du capitalisme outrancier, du consumérisme et de la pollution.

   Face à eux se trouvait The Gruffalo, de Jakob Schuh et Max Lang, film animalier fonctionnant sur le mode du conte, de la légende... et dont le héros est une souris ! L'animation est un peu moins élaborée que chez les concurrents et l'histoire moins complexe. C'est incontestablement un bon film, mais destiné à un jeune public.

   A mon avis, aucun de ces deux-là ne pouvait prétendre battre le film français. Les deux suivants, si. Il y a tout d'abord l'inévitable production Pixar : Day and Night, de Teddy Newton, drôle et inventif. Il aurait mérité de l'emporter... mais cela aurait fait deux prix pour la même maison de production ! (Rappelons que le très moyen Toy Story 3 a décroché l'Oscar du meilleur long métrage d'animation, alors qu'à mon avis L'Illusionniste lui est supérieur.)

   And the winner is... The Lost Thing, de Shaun Tan et Andrew Ruhemann. C'est l'adaptation du propre livre de Shaun Tan. On a récompensé un film très réussi sur le plan visuel, mais surtout très original par le scénario, où l'on retrouve des références (pour l'ambiance) à Numéro 9, Wall-E, aux productions japonaises mais aussi à des films comme Brazil ou même Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (pour le héros).

14:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema

vendredi, 25 février 2011

Qui c'est qui a un petit coup dans le nez ?

   Les campagnes électorales n'ont pas que des mauvais côtés. Il y a bien ces journalistes qui osent (parfois) poser de bonnes questions. Il y a bien des électeurs récalcitrants. Il y a surtout les professionnels (artisans, commerçants, agriculteurs, enseignants, infirmières...) qui profitent de l'occasion pour tenter de faire avancer leurs revendications. Mais, heureusement, il y a les gueuletons !

   Ces derniers jours, plutôt que de s'occuper d'un collège sur le point de fermer ou de la venue dans le département du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, Jean-Claude Luche s'est concentré sur le Salon de l'Agriculture. Aux frais du contribuable local, un imposant dispositif a été mis en place. Résultat : le département est fort bien représenté. (Ceci dit, même si l'on se réjouit de la publicité faite à l'Aveyron, un tel déploiement de moyens fait grincer bien des dents, y compris dans les villages.)

   C'est l'occasion de faire connaître la gastronomie locale... et de perfectionner son coup de fourchette... ainsi que le lever de coude !  Voici l'une des photographies que l'on peut voir dans la version papier du Bulletin d'Espalion de cette semaine :

politique,actualté,france,ump,presse,élections,cantonales

   La légende de la photographie dit que "Jean-Claude Luche est attentif aux explications des producteurs." Mouais... J'ai bien regardé la tête du président du Conseil général et, sauf son respect, elle m'a rappelé celle d'un de mes tontons quand il forçait sur les boissons fermentées ! (Derrière lui, Jacques Molières donne aussi l'impression de ne pas avoir bu que de l'eau minérale...)

   Il faut dire que la bande de potes semble avoir pris du bon temps à Paris ! Le conseiller général d'Estaing (et maire de Sébrazac) Jean-Claude Anglars (très bien introduit dans le monde agricole, tendance FNSEA) n'a pas lâché J-C Luche d'une semelle. L'ancien président de la chambre d'Agriculture Jean Laurens, n'était pas loin, tout comme son successeur, Jacques Molières, qui, d'après la photographie placée au-dessous de la précédente, semble avoir servi à son auditoire un discours propre à décrocher les mâchoires...

   D'autres "pipoles" aveyronnais ont joué des coudes pour figurer sur les photos : le conseiller général Arnaud Viala, renouvelable cette année, et les députés Yves Censi et Alain Marc, à qui on a peut-être oublié de demander comment il était possible de concilier leurs votes à Paris avec le discours de défense de la ruralité tenu en Aveyron.

   Tout cela pour dire que Jean-Claude Luche mène, à mon avis, une assez bonne campagne, même si elle prête le flanc à la critique (je laisse ça aux socialos). A Entraygues, il a évité d'être associé à une mauvaise nouvelle, alors que le Conseil général est pourtant aux premières loges concernant les collèges. A Sainte-Radegonde, il a évité de se montrer en compagnie du représentant officiel de l'UMP, citadin pur sucre : c'est un message adressé à l'électorat traditionnel de la droite modérée, qui se reconnaît de moins en moins dans l'orientation prise par ce que l'on continue d'appeler un parti gaulliste. (Signalons que, lors de son passage sur l'antenne de Totem, Jean-François Copé a gratifié les auditeurs d'une belle langue de bois, paraissant un peu gêné par les questions de Dominique Bahl, dont j'ai remarqué depuis plusieurs mois qu'il évite de cirer ostensiblement les pompes des politiques.)

   Pour la petite histoire : la notoriété du président du Conseil général de l'Aveyron n'est pas si grande qu'il puisse être épargné par une bourde journalistique. Sur le site internet de France 3 Midi-Pyrénées, lorsqu'il est question de son absence à la réunion de Saine-Radegonde, son nom est victime d'un caviardage :

 

politique,actualté,france,ump,presse,élections,cantonales

 

 

lundi, 21 février 2011

Tron

   Ce film en 3D est la suite du film à la fois commercial et expérimental sorti en 1982. Pour ceux qui ne l'ont pas vu, les vingt premières minutes resituent le contexte. On prend le spectateur par la main : c'est un Disney !

   Plusieurs clins d'œil au premier volet figurent dans la version "moderne" : on a gardé le combat à motos, le duel de disques, les costumes à circuits imprimés bleus ou rouges. Le fils retourne sur les traces du père, dans sa salle de jeux. Il s'introduit en fraude, comme lui, dans l'immeuble ultrasécurisé de l'entreprise... et fait le même commentaire sur la méga porte blindée. (On a poussé l'hommage jusqu'à faire rejouer plusieurs acteurs.)

   Les effets spéciaux du XXIème siècle sont très réussis, encore plus en trois dimensions. C'est le grand intérêt de l'histoire, avec la plongée dans cet univers qui pourrait s'apparenter à celui d'une autre planète. Un passage par un club "dance" nous confirme l'ancrage dans le monde contemporain. (Dans le film de 1982, la musique était plutôt à chier.)

   Par contre, l'intrigue du premier volet était plus élaborée, autour d'une histoire de vol de propriété intellectuelle. Dans le film de 2011, on sent les références à Star Wars (plus précisément à L'Attaque des clones ou à The Clone Wars), à Matrix, à 2001, L'Odyssée de l'espace... et à l'histoire du XXe siècle, à travers la description d'un régime totalitaire et quelques scènes tout droit tirées de la scénographie nazie. Ajoutez à cela l'extermination d'une population minoritaire de programmes et le tableau sera (presque) complet.

   Les dialogues ne sont pas terribles non plus. Jeff Bridges - Kevin Flynn est devenu une sorte de prophète du monde numérique, face à son double malfaisant, décalque de Palpatine dont le sort semble lié à celui d'un homme de main qui n'est pas sans ressembler à Dark Vador (je vous laisse découvrir qui se cache sous le masque).

   Cela se regarde sans déplaisir, mais ce n'est pas un chef-d'œuvre.

21:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cfilm, cinema, cinéma

samedi, 19 février 2011

Soulages ne fait pas recette

   Benoît Decron, conservateur (depuis bientôt deux ans) du musée qui n'existe pas, continue sa tournée de conférences dans le Grand Rodez. Chacune de ses interventions bénéficie d'une assez large couverture médiatique. La dernière s'est déroulée à Luc-La Primaube, charmante commune (en fort développement) située au sud-ouest de Rodez, sur la route d'Albi.

   Ceux qui ne s'y sont pas rendus peuvent en avoir un aperçu à travers le site de la commune et un article publié dans La Dépêche du Midi.

   Si l'on se fie à la photographie qui accompagne l'article, force est de constater que cette conférence, qui s'est tenue un mercredi soir, n'a pas déplacé les foules :

art,culture,peinture

   Peut-être est-ce dû à l'angle de prise de vue : il fallait montrer à la fois la maquette, le conférencier et une partie (au moins) du public. Mais je pense quand même que l'assistance ne devait pas dépasser 30-40 personnes. Si elles avaient été nombreuses, nul doute que l'article se serait fait l'écho du succès.

   Venons-en au contenu. Dans sa présentation, Benoît Decron aurait insisté sur l'importance du lieu d'implantation du futur musée (sur le jardin du Foirail), à proximité de la rue Combarel, où est né l'artiste. Mais une autre solution aurait été encore plus avantageuse, rapprochant le musée dédié à l'artiste du quartier de son enfance... solution moins coûteuse pour les finances locales : le site de l'ancien hôpital

art,culture,peinture

   J'ai (grossièrement) colorié en noir le site du futur musée et en rouge le site de l'ancien hôpital. J'ai souligné d'un cercle la présence de la cathédrale. Si l'on voulait vraiment redynamiser ce quartier, on pouvait y implanter, outre le musée, le restaurant, quelques commerces et pourquoi pas une résidence étudiante. (L'îlot Combarel aurait pu aussi servir à regrouper les formations de l'enseignement supérieur ruthénois, aujourd'hui réparties principalement sur deux sites assez éloignés l'un de l'autre.) Le Grand Rodez a choisi de privilégier le logement. Le programme a l'air toutefois séduisant.

   L'article de La Dépêche se termine par une affirmation bête de plus. Le conservateur aurait insisté sur l'occasion rare de pouvoir inaugurer un musée consacré à un artiste de son vivant. Quelques secondes de réflexion suffisent à ruiner l'argument. D'abord, très peu de musées consacrés à un seul artiste sont viables. Il faut en diversifier les collections et activités, ce qui devrait être fait avec celui projeté à Rodez. De plus, si presqu'aucun musée n'est construit du vivant de l'artiste auquel il est consacré, c'est par prudence ! Tant de peintres en cour, célèbres de leur temps, sont aujourd'hui relégués dans les caves poussiéreuses des établissements publics ! A l'inverse, des artistes méconnus de leur vivant, voire méprisés, sont devenus par la suite des références. Les collectivités locales attendent de voir ce que devient la renommée d'untel après sa mort, avant d'envisager de s'appuyer dessus pour faire la promotion de la ville.

   C'est bien le problème que pose l'oeuvre de Soulages. Elle est aujourd'hui semble-t-il très appréciée des gens de pouvoir et d'argent (peut-être aussi dans un but spéculatif). Qu'en sera-t-il dans 10 ans ? Dans 30 ans ? Je nourris quelques inquiétudes.

   Bon, vous allez me dire, qu'au final, je dépense beaucoup d'énergie pour un micro-événement, la conférence n'ayant pas fait recette. Au départ, je n'avais pas prévu d'y consacrer un billet. J'avais posté une réaction sur le site de La Dépêche, samedi matin. Elle n'est toujours pas publiée, alors qu'une réaction à un autre article, postérieure, a été immédiatement visible (j'ai fait le test). Cette pitoyable petite censure m'a incité à me tourner vers mon blog, les sites des journaux locaux ne souhaitant visiblement pas rendre accessibles à leurs lecteurs les opinions divergentes.

   P.S.

   Finalement, ma réaction à l'article a été mise en ligne. Mieux vaut tard...

vendredi, 18 février 2011

Au-delà

   A la base, les histoires de communication avec les morts, ce n'est pas trop mon truc. Mais c'est un film de Clint Eastwood... LE Clint, celui qui s'est bonifié avec l'âge, au point d'avoir enchaîné les très bons films (certains disent les chefs-d’œuvre) après 55 balais. Parmi les derniers, on trouve Mémoires de nos pères, Lettres d'Iwo Jima, L'Echange, Invictus et surtout Gran Torino.

   Je me suis laissé traîner jusqu'à la salle... et je ne l'ai pas regretté.

   Cela commence par une séquence ébouriffante sur le tsunami de 2004. Sur écran géant, avec son dolby machin chose, cela dépote ! Ensuite se développent les trois histoires, aux Etats-Unis autour du médium à côté de ses pompes (Matt Damon, brillant), au Royaume-Uni autour des jumeaux fusionnels et en France autour de la rescapée du tsunami, interprétée par Cécile de France.

   La séquence la plus délicieuse est sans doute celle qui voit Matt Damon suivre des cours de cuisine... et rencontrer une sensuelle inconnue. C'est drôle et excitant à la fois... mais le bon vieux Clint va nous dynamiter cette bluette un peu trop prévisible.

   Au Royaume-Uni se déroule l'histoire la plus forte, celle de ces frères séparés par un la mort et un accident con. Le jeune acteur est é-pa-tant ! On nous offre aussi une tranche de vie britannique qui n'a pas grand chose de réjouissant... La petite histoire rejoint la grande quand des terroristes entrent en action.

   La partie française a été la plus critiquée. Il est vrai qu'on sent à plusieurs reprises qu'il aurait fallu faire rejouer certaines scènes, pour que les acteurs soient plus convaincants. On sourira à l'évocation de la mémoire de François Mitterrand, sur lequel la journaliste est censée écrire un ouvrage décapant. On ricanera un peu à la description des mœurs du petit monde intello-médiatique parisien. Dans cette partie, drame, déceptions et amour s'entrecroisent tout de même habilement.

   C'est au Royaume-Uni que le fil va se dénouer. La fin est un peu convenue, mais cela passe.

21:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema

jeudi, 17 février 2011

Gros dégueulasse Academy

   Je ne me sens pas la fibre particulièrement écologiste, mais je n'en suis pas moins sensible à l'évolution de mon environnement. En bon citoyen, j'effectue quelques gestes dans ce sens. Régulièrement, je vais donc déposer mes vieux journaux, mes bouteilles et autres bocaux de verre dans les bornes affectées à cet usage. Comme j'habite le quartier du Faubourg, je vais (en général) avenue de Bamberg : on peut même se garer facilement à proximité, dans les deux sens de circulation.

   Le problème est que toutes les personnes qui ont le même réflexe que moi ne vont pas jusqu'au bout de la démarche. Voici donc ce que j'ai pu voir il y a peu :

DSCN3059.JPG

   Du côté des vieux papiers (le container bleu), rien n'est à noter. Par contre, du côté du dépôt de verre, c'est la pagaille ! Quelques abrutis de base ont cru malin de se débarrasser sur place des bouchons en plastique. Je sais bien que lorsqu'il faut garder longtemps les bouteilles ou les bocaux chez soi, il vaut mieux laisser le tout verrouillé, de crainte que le logement ne s'emplisse d'effluves particulièrement nauséabonds. Mais, après avoir placé les bouteilles dans le container, ces gros porcs auraient pu repartir avec les bouchons pour les jeter dans la poubelle idoine. C'est vraiment dégueulasse !

   Bon, comme on ne vit pas dans un monde idéal, où la population adopte spontanément des comportements civiques, il faudrait que la municipalité ait la bonne idée de placer une poubelle classique à côté des containers. Cela ne devrait pas poser de gros problème logistique, puisque le centre technique municipal est juste derrière !

   Reste la question des bouteilles de bière abandonnées à l'extérieur du container... alors que celui-ci était à peine rempli (d'après ce que j'ai pu en juger quand j'y ai envoyé une floppée de bouteilles de jus de pruneaux).

   Au départ, comme la mosquée est située en face, je me suis demandé si un musulman un peu cachottier n'aurait pas profité de l'inattention de ses coreligionnaires pour se débarrasser en douce de la cargaison avant de se rendre dans ce lieu saint.

   Et puis, aujourd'hui, quand j'ai appris que quelques cons de base se sont défoulés sur les murs de la mosquée, je me suis dit qu'il y avait peut-être un lien entre ce dépôt de canettes et les tags. C'était la première fois que je voyais ce genre de bouteilles abandonnées à cet endroit, d'autant plus que le container n'était pas rempli. N'y aurait-il pas eu, dans l'esprit des indélicats, volonté de provoquer les croyants sincères sortant de la mosquée (ou s'y rendant) par la vue de ces récipients d'alcool ? Ce premier passage pourrait aussi avoir servi de repérage, avant les tags.

   Après tout, faute de mieux (les traces ont été vite effacées des murs de la mosquée), les services d'identification criminelle pourraient aller jeter un coup d'oeil à ces bouteilles, si elles se trouvent encore à côté des containers.

lundi, 14 février 2011

Rodez dans "Le Monde"

   Je ne suis pas le premier à en parler (KaG notamment m'a brûlé la politesse), mais je tiens à revenir sur l'article publié dans Le Monde daté du 8 février dernier.

   J'ai lu la version papier. Très vite, j'ai senti qu'il y avait quelque chose de familier. Suspicieux de nature, je me suis demandé si le journaliste n'aurait un peu puisé dans le travail d'un-e collègue. Je me souvenais de dossiers parus dans les hebdomadaires... oui, vous savez, les machins que l'on fait semblant de placer en "une" (en "une" de surcouverture, en fait) pour que les bouseux de province croient qu'un grand média national titre sur son petit monde.

   J'ai cherché, j'ai cherché... et j'ai fini par trouver : un article du Point de novembre 2006, ce qui ne nous rajeunit pas. On pourrait penser qu'en un peu plus de quatre ans les choses ont beaucoup changé... pas tant que cela finalement.

   L'article du Monde consacré à Rodez fait partie d'un dossier dont le premier volet s'étale sur une double page intérieure. Ce volet est introduit par une carte des zones étonnamment peu touchées par le chômage :

Photo 08 02 2011 (3).JPG

   Or, il se trouve que l'article du Point commençait précisément par la comparaison de taux de chômage, le cas de Rodez étant rapproché de ceux de Roissy et d'Orsay, que j'ai soulignés en rouge sur la carte publiée dans Le Monde.

   On continue avec les gros employeurs locaux. Le Monde comme Le Point citent la RAGT et Bosch, ce dernier cas étant placé dans la deuxième moitié de l'article, propos du directeur du site (l'inamovible Albert Weitten) à la clé. En 2006 (2000 emplois), on agitait le spectre de la fermeture du site, le directeur promettant des investissements massifs. En 2011 (1900 emplois), on assure avoir amorti le choc de la crise. Dans les deux cas, la concurrence des pays à bas coûts salariaux est évoquée.

   L'autre gros pourvoyeur d'emplois est l'hôpital de Bourran (à l'inauguration duquel je me suis intéressé jadis), "flambant neuf" en 2006... et toujours qualifié ainsi dans l'article du Monde de 2011 !

   Au niveau du tissu industriel, l'article du Monde est toutefois plus détaillé : les informations ont été mises à jour. Les deux journaux n'oublient pas de citer le secteur agricole.

   La proximité des articles est encore grande quand ils vantent le travail de la main-d'oeuvre locale. Si Le Point parle de "qualités aveyronnaises", Le Monde ose l'expression "Homo aveyronnicus". Dans les deux cas, la filiation avec le monde paysan est soulignée. Dans les deux cas encore, on insiste sur le faible taux d'absentéisme (perso, je le trouve déjà bien assez élevé), même si Le Point se distingue en signalant l'inadéquation entre l'offre et la demande d'emplois.

   La ressemblance des articles est tout aussi frappante quand il est question des jeunes : on relève leur fort taux de chômage et leur exode. Dans les deux cas, ces considérations s'appuient sur une citation de Jean-Louis Chauzy, président du CESR puis du CESER. En 2006, il déclarait :  "90 % de la jeunesse qui s'en va ne revient pas". En 2011, il dit que ces jeunes étudiants "ne reviennent pas dans 80 % des cas". A-t-on hâtivement recyclé une citation de J-L Chauzy ? Celui-ci a-t-il balancé une estimation à la louche ? Faut-il voir dans cette différence un signe de relative amélioration, les jeunes étant proportionnellement moins nombreux à ne pas revenir ?

   On remarque aussi que les intervenants politiques sont les mêmes. En 2006, Le Point donne la parole au maire de l'époque, Marc Censi, mais encore plus à son principal opposant, Christian Teyssèdre. En 2011, le journaliste du Monde est bien entendu allé voir le socialiste devenu maire et fait référence à Marc Censi dans l'article.

   Du côté des syndicats, on remarque que Le Point a sollicité la C.F.D.T., Le Monde  Force Ouvrière.

   Je termine par la photographie illustrant l'article du Monde :

Photo 08 02 2011.JPG

   Il s'agit d'une vue de Bourran, qualifié de "quartier tout neuf"... du neuf qui commence à se faire vieux toutefois. Curieusement, quand il est question des logements créés là-bas, on cite ceux à loyer modéré (que l'on doit d'ailleurs un peu plus à la nouvelle municipalité qu'à l'ancienne), en oubliant d'évoquer les autres, bien plus nombreux, bien plus chers. Quant à la manière dont l'aménagement de ce quartier a été géré... Cela aurait mérité que le journaliste creuse un peu son sujet.

   On aurait pu aussi relire plus attentivement l'article : la légende de la photographie (encadrée en rouge ci-dessus) est rédigée dans un français approximatif :

Photo 08 02 2011 (2).JPG

   Pour un "quotidien de référence", ça la fout mal !