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mardi, 22 décembre 2009

Hitler, les R.G. et "Le Monde" (fin)

   C'est un rectificatif que j'ai eu quelques difficultés à repérer... ce qui semble être le propre des rectificatifs, d'ailleurs ! Le mois dernier, j'avais consacré un billet à un article du Monde qui évoquait des documents d'archive traitant d'Adolf Hitler. Je faisais la remarque que son auteur aurait pu préciser que le sujet qu'il abordait avait déjà été évoqué par le magazine Sciences et avenir.

   Cela a mis un peu de temps mais, finalement, un correctif a été publié, dans le numéro daté du 4 décembre. Il faut vraiment être un lecteur attentif pour repérer ce tout petit paragraphe, planqué page 20 du journal, en bas à droite :

Rectificatif 1.JPG

   Page précédente, les lecteurs auront savouré un excellent reportage de Jacques Follorou en Afghanistan et ils seront certainement passés vite sur la 20, ne comportant qu'un point de vue très technique, une publicité et la transcription de propos de Daniel Cohn-Bendit déjà entendus sur France Inter. La page 21 est plus alléchante, puisqu'elle est majoritairement consacrée à un portrait de Siné titré "Brutal, bête et méchant".

   Le petit paragraphe rappelle donc, avec honnêteté, que la fiche des R.G. dont il a été question dans son article avait été évoquée auparavant dans le magazine scientifique (grand public) :

Rectificatif 2.JPG

    Dont acte.

10:47 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, allemagne, presse

lundi, 14 décembre 2009

Stéphane Guillon a-t-il son bac S ?

   C'est juste une question en passant... parce qu'il nous a gratifiés d'une belle bourde historico-cinématographique, ce matin. Muriel Cousin, sa compagne, qui relit ses sketches, paraît-il (et qui serait passée par hypokhâgne et Sciences Po, tout de même) n'y peut-être aussi vu que du feu. Mais de quoi s'agit-il ?

   Dans sa chronique consacrée à la santé de Johnny Hallyday, Guillon fait référence à l'excellent film de Robert Altman, Mash... sauf qu'il en situe l'action pendant la guerre du Vietnam (1964-1973)... au lieu de la guerre de Corée (1950-1953). Vous me direz, l'erreur est compréhensible, puisque le film, sorti en 1970, a été tourné avec d'évidentes arrière-pensées.

   Même si l'humoriste a un passé de cancre (qu'il sait habilement mettre en valeur, comme par exemple chez Mireille Dumas), cette bourde, commise par quelqu'un qui, quelques jours auparavant, défendait le maintien de l'histoire-géographie en Terminale S, fait un peu tache.

samedi, 28 novembre 2009

Un "libertador" vénézuélien méconnu

   C'est à un article de Jean-Pierre Langellier, dans Le Monde daté du jeudi 12 novembre 2009, que l'on doit ce coup de projecteur. Il est situé en toute fin de journal (en avant-dernière page quand la dernière est occupée par une publicité), dans le tiers supérieur de la page. C'est un espace consacré soit à une analyse particulière soit à une petite chronique de l'un des correspondants étrangers du quotidien.

   Ce libertador méconnu était Francisco de Miranda, auquel un site dédié à l'Amérique latine consacre une biographie en deux parties.  (On peut aussi consulter le billet d'un blog sur le Venezuela.) La notice est accompagnée d'une illustration (la reproduction d'un tableau) représentant le personnage sur la fin de sa vie, sans doute à l'époque où il est revenu en Amérique latine se battre lui, le rejeton d'une prestigieuse famille ibérique, contre la domination des Espagnols.

   On peut aussi tomber sur un tableau très "napoléonien" de Miranda, révélateur des idées politiques de son personnage (d'abord proche des Girondins, les rivaux des Montagnards de Robespierre), qui a aussi été très influencé par la philosophie des Lumières et la Révolution française. Il s'est d'ailleurs fait remarquer par son action au sein des armées de notre pays, notamment lors de la bataille de Valmy, en septembre 1792. Il en reste une trace aujourd'hui encore, sur place : une statue

Miranda 1.jpg

Le texte de la plaque commémorative lui rend hommage :

Miranda 2 bis.jpg

   Mais il est aussi intéressant de regarder de plus près cette statue :

Miranda 2.jpg

   Elle est identique à celle que l'on peut trouver dans le jardin de l'Amérique latine, à Paris. (Je me demande toutefois si, contrairement à ce que le site auquel renvoie le précédent lien affirme, la statue ne serait pas dans le VIIe arrondissement plutôt que dans le XVIIe.)

   Elle me paraît être aussi la même que celle que l'on peut trouver à Londres (où Miranda a vécu, en bonne intelligence notamment avec le ministre William Pitt, d'après ses biographes) et qui date de 1977 :

Miranda Londres.jpg
http://phillystatues.wordpress.com/2007/07/22/francisco-de-miranda-springs-into-action/

   Jusqu'à présent, la postérité a davantage retenu l'action de Simon Bolivar, un allié de Miranda qu'il a sans doute fini par trahir. Les deux trublions sont réunis à Valmy, où leurs statues se font face :

Valmy-soldat inconnu 013.jpg

   Vous remarquerez que celle de Bolivar est moins impressionnante que celle de Miranda... et pour cause : le premier, né en 1783, même s'il a un peu vécu en France métropolitaine, n'a joué aucun rôle dans la "geste" révolutionnaire. Cette statue-là est plus récente que celle de Miranda à Londres :

Bolivar Valmy 2.jpg

   Il serait donc bon de savoir quelle est la plus ancienne représentation de Miranda. Si la statue de Valmy date de la même année que celle de Bolivar qui l'accompagne, cela veut dire que la statue de Londres est antérieure. Mais quid de celle du jardin de l'Amérique latine ?

   Il est une autre figure indépendantiste latino-américaine qui est un peu tombée dans l'oubli, en France : celle du général San Martin. (En Amérique latine, il suscite la ferveur, un peu à l'image de Charles de Gaulle en France.) Du côté de Boulogne-sur-mer, toutefois, des efforts ont été fournis, avec un musée (évoqué par un blogueur passionné par l'Argentine) et la restauration de la statue équestre à son effigie.

   Mais l'on sait moins qu'en raison des liens entretenus par l'Aveyron avec la région de Pigüé, une des places de Rodez (la bien nommée place de l'Argentine, à côté du musée Denys Puech) possède un buste du grand homme :

San Martin face.JPG

   Il ressemble à celui que l'on peut trouver dans une ville uruguayenne (où, visiblement, il doit être possible de se procurer du Roquefort... contre espèces fortement sonnantes et trébuchantes !).

   Sur celui de Rodez, le souci du détail a été porté à un point élevé, comme en témoigne l'écusson. Il est en forme de soleil (à l'image de celui que l'on trouve sur les drapeaux argentin et uruguayen) et comporte en son coeur un lama et une corne d'abondance :

San Martin écusson.JPG

   Les trois éléments (animal, végétal et minéral) sont donc représentés, à l'image de ce que l'on trouve sur le drapeau péruvien. San Martin n'est pas loin serait à l'origine de cet emblème. La légende dit qu'à son arrivée au Pérou (ou avant une bataille), il aurait vu un vol de flamants roses, perçu comme un heureux présage. Le rouge et le blanc auraient donc été donc été choisis pour être les couleurs de la Légion péruvienne qu'il commandait... et, par la suite, celles du drapeau national.

   Il ne fait aucun doute qu'en 2010, quand les Argentins célèbreront le 200ème anniversaire de la naissance de leur pays, on reparlera de ce général San Martin.

samedi, 21 novembre 2009

Hitler, les R.G. et "Le Monde"

   Je ne sais pas si les collaborateurs du "quotidien de référence" s'inspirent de ce qu'ils trouvent sur la Toile pour leurs articles. Toujours est-il qu'un récent article du Monde (signé Thomas Wieder, a priori un mec sérieux), qui donne un coup de projecteur sur une fiche consacrée par les R.G. à Adolf Hitler, m'a semblé avoir tiré profit d'une note que j'avais consacrée à la chose.

   En février dernier, j'ai signalé la parution d'un numéro du mensuel Sciences et avenir, dont un article évoquant les "trésors de l'armoire de fer" des Archives nationales. Thomas Wieder semble en avoir tenu compte dans l'article publié dans l'édition papier du vendredi 20 novembre 2009. Il a approfondi le sujet (alors que dans le magazine scientifique, la place de la fiche d'Hitler n'était qu'anecdotique), pour en tirer une petite étude de l'attitude de la police française vis-à-vis de l'Allemagne des années 1920.

   Le photographie qui illustre l'article de la version papier est plus intéressante que celle de la version électronique (et bien plus grande que celle qui a été publiée dans Sciences et avenir) :

Hitler rg Monde.JPG

   Comme ça, Thomas Wieder nous montre qu'il a effectué un vrai travail de recherche... et qu'il ne s'est pas contenté de recopier un magazine de vulgarisation, par exemple. Ceci dit, il aurait été honnête de sa part de signaler que le sujet avait déjà été abordé (certes moins en détail que dans son article) quelques mois auparavant.

   En voguant sur le site commun au Nouvel Observateur et à Sciences et avenir, je suis tombé sur quelques perles concernant le dictateur nazi, qui ne cesse visiblement de faire l'actualité. Tantôt il est question de son crâne supposé, tantôt d'une campagne publicitaire (une de plus) utilisant son image. On s'est même naguère encore intéressé à ses burnes...

jeudi, 01 octobre 2009

Un livre épatant

   Mercredi, en fin d'après-midi, j'ai profité du soleil caressant pour déambuler dans les rues de Rodez. J'ai poussé jusqu'à la Maison du livre, une excellente librairie, la 64e de France par son chiffre d'affaires en 2008, d'après le classement de Livres hebdo. (Son directeur, Benoît Bougerol, préside le Syndicat de la Librairie Française.)

   En flânant dans les rayons, je suis tombé sur ceci :

DSCN2203.JPG

   C'est ce qu'on appelle un "livre-concept" : la forme du livre est liée au sujet qu'il traite. Ainsi, en 2008, pour les 40 ans de Mai68, les éditions Fetjaine (une filiale des éditions de La Martinière, connues pour le soin apporté aux ouvrages publiés... ainsi que pour les prix pratiqués, pas à la portée de toutes les bourses) avaient sorti un "livre-pavé". Je l'avais feuilleté en librairie et, peu convaincu, ne l'avais pas acheté. Par contre, l'exemplaire sorti (par le même éditeur) en 2009, pour les 20 ans de la chute du mur de Berlin, m'a convaincu. Ce "livre-brique" est en effet très réussi.

   On peut en consulter quelques pages sur le site de l'éditeur. Le livre a été conçu comme une série de diapositives historiques, organisées autour de photographies d'époque, commentées avec concision et pertinence (malgré une ou deux petites choses sur lesquelles on pourrait chipoter). Les lecteurs avertis remarqueront la coquille de la page 11, dans le texte qui localise l'une des photos.

   Certaines sont connues, comme celles qui montrent les débuts de la construction du mur :

Berlin mur.jpg

   Ici, l'armée est-allemande (dit la légende) surveille les travailleurs du bâtiment qui ont été réquisitionnés.

   Le livre est intelligemment conçu : il remonte à 1945 et aborde donc le blocus terrestre de Berlin-Ouest de 1948-1949. A cette occasion, j'ai appris que les Américains avaient donné un nom de code aux opérations de ravitaillement aérien :

Berlin pont aérien.jpg

    Il s'agit donc de l'opération Vittles ("Victuailles").

   Après 1961, le mur prend de l'ampleur (il a petit à petit remplacé les barbelés initiaux) et finit par entourer complètement Berlin-Ouest, qui était enclavée dans l'Allemagne de l'Est, la R.D.A. :

Berlin autour.jpg

   Si, du côté est-allemand, approcher du mur était quasi impossible (le livre explique en détails pourquoi), du côté ouest, l'attitude était plus relâchée, parfois étonnamment :

 
Berlin cool.jpg

   Bref, un livre facile à lire, truffé d'anecdotes et d'illustrations judicieusement choisies... pour 16,90 euros !

22:41 Publié dans Histoire, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, photo

dimanche, 27 septembre 2009

L'Affaire Farewell

   "Farewell" est un nom de code, attribué à un officier du K.G.B. idéaliste, qui a décidé de trahir le régime soviétique pour mieux servir son pays. Comme il a été en poste en France, qu'il parle français et qu'il admire la culture française, c'est aux services secrets français qu'il s'adresse pour dévoiler les secrets de son organisation.

   L'un des ressorts comiques (pas inventé) est que son "agent traitant" n'est pas un professionnel (c'est un ingénieur travaillant chez Thomson)... et c'est d'ailleurs pour cela qu'il n'a pas été repéré ! Guillaume Canet joue donc les candides au pays des Soviets, face à un Emir Kusturica impressionnant, tout de granite. L'autre fil rouge comique, en quelque sorte, est l'ampleur de la pénétration soviétique en Occident. Grâce à Sergeï Grigoriev (alias Farewell), Français puis Américains vont comprendre d'abord à quel point ils ont été bernés pendant des années, puis à quel point leur adversaire est finalement affaibli.

   Les seconds rôles sont excellents. On a bien choisi les acteurs qui campent Mitterrand et Reagan. David Soul (oui, Hutch !) et William Dafoe sont parfaits en membres de l'administration américaine. Les femmes sont très bien aussi, même si l'on doit noter qu'elles sont au second plan. Cette histoire d'espionnage est d'abord une affaire de burnes !

   Christian Carion, bien que né à Cambrai, n'a pas tourné que des bêtises ! J'avais préféré son Une Hirondelle a fait le printemps à Joyeux Noël, film tout à fait honorable mais plus inégal que le précédent. J'ai retrouvé dans L'Affaire Farewell des qualités entrevues dans ces deux derniers. Carion nous propose quelques très belles scènes "en pleine nature", notamment sous la neige. En intérieur, il manie avec dextérité les contrastes, jouant sur les visages des protagonistes pour accentuer une atmosphère particulière. C'est d'abord un film à suspense, même si les initiés connaissent déjà la fin. C'est aussi un film d'espionnage : on n'apprendra cependant rien d'étourdissant sur les techniques mises en oeuvre, les deux héros étant finalement assez basiques dans leur relation clandestine... et, pour tout dire, maladroits.

   Il faut, pour terminer, évoquer la musique d'accompagnement. Elle est formidable et signée Clint Mansell, illustre inconnu pour moi, mais qui a une bonne cote dans le métier apparemment.

01:16 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, cinema, histoire

samedi, 26 septembre 2009

L'armée du crime

   C'est le nouveau film de Robert Guédiguian, consacré aux résistants du "groupe Manouchian", du nom du meneur, d'origine arménienne. On peut penser que l'histoire personnelle du réalisateur, né à Marseille d'une mère allemande et d'un père arménien, a pesé sur le choix du sujet. L'engagement politique des protagonistes a sans doute contribué à lui rendre leur cause sympathique : ils sont tous communistes, militants ou sympathisants... parfois peu orthodoxes (l'un des propos du film est de montrer que les dirigeants communistes clandestins n'ont pas ménagé les membres du groupe, dont la réussite s'est parfois construite contre les ordres venus d'en haut).

   C'est aussi une histoire de familles, celles que l'on perd (exterminée par les Turcs pour Manouchian, par les nazis pour les membres juifs de son commando), celle que l'on se crée. On retrouve là le style Guédiguian, appuyé sur des séquences de repas qui mettent en scène cette fraternité basée sur la proximité idéologique et la convivialité. Ces scènes d'intérieur font partie des mieux jouées. Je pense notamment à celle au cours de laquelle interviennent deux policiers français (qui se demandent un peu où ils débarquent)... qui finissent par porter un toast à Philippe Pétain !

   On appréciera aussi le soin apporté à la description de certains aspects matériels de la lutte clandestine, comme l'impression de tracts, les changements de "planque" ou la difficulté de se procurer armes et munitions. Les scènes violentes sont très réalistes, sans que l'on en rajoute inutilement (on a ainsi une vision concrète des traitements indignes infligés par les flics collabos... mais on aurait pu montrer bien plus horrible).

   On pourra aussi penser que le style est un peu appuyé et que, un peu trop souvent, le film baigne dans un sentimentalisme gauchisant déplacé. Ceci dit, j'ai apprécié le souci d'éviter l'héroïsation de la violence. Simon Abkarian (découvert dans Chacun cherche son chat, très bon dans Le Chant des mariées, mais dont le talent a surtout éclaté dans J'ai vu tuer Ben Barka ; en tendant l'oreille, on reconnaît sa voix dans celle du père de l'héroïne de Persepolis) excelle à rendre les contradictions du personnage, poète de tempérament, mais victime de l'histoire qui va se transformer en justicier (et apprendre à bien tirer au pistolet... sur une affiche représentant Pétain !... moment croquignolesque). La séquence montrée comme celle du premier attentat est vraiment bien pensée de ce point de vue-là (avec retour sur les lieux et vision des victimes).

   Le reste de la distribution est irréprochable. J'ai retrouvé avec plaisir Virginie Ledoyen dans un  vrai rôle... même si j'estime que le personnage féminin le plus réussi du film est Monique, brillamment interprétée par Lola Naymark (à mon avis, on reparlera de cette pulpeuse rouquine). Côté masculin, c'est Robinson Stévenin (découvert dans Mauvaises fréquentations) qui rayonne, même si les autres ne déméritent pas.

   En dépit de toutes ces qualités, le film est un peu poussif. Il peine à démarrer et l'on sent bien que Guédiguian n'est pas aussi à l'aise dans la réalisation des scènes d'extérieur. Quelque chose pourra aussi étonner certains spectateurs : plus qu'une monographie de ce groupe de résistants communistes, ce long-métrage est une dénonciation implacable de la collaboration sous toutes ses formes. Les comédiens incarnant les policiers et hauts fonctionnaires français sont remarquables, des plus âgés (comme Darroussin) aux plus jeunes (comme Yann Tregouët). Aux images de fiction se superposent parfois les extraits (authentiques) de Radio Paris, notamment les éructations du sinistre Philippe Henriot.

   Guédiguian nous offre un panorama assez noir des Parisiens sous l'occupation, nombre d'entre eux (par antisémitisme, anticommunisme primaire, cupidité, ambition, petitesse...) se faisant les auxiliaires zélés de la bête immonde.

   Le film s'achève sur cette célèbre "affiche rouge" qui, curieusement, n'a pas été utilisée pour le promouvoir :

Affiche_rouge.jpg
 
  
 
Affiche rouge.jpgOn n'entend pas non plus la chanson, interprétée par Léo Ferré et dont les paroles ont été écrites par Louis Aragon, en 1956. (La version studio est écoutable sur un blog de Hautetfort consacré à la Résistance de gauche... avec une belle faute de conjugaison sur la dernière vignette du diaporama !)
  
 
 
 
 
 
 
 
  
 
 
 
 
 
 
   Par contre, à la fin, la voix de Virginie Ledoyen - Mélinée lit la dernière lettre du condamné, bouleversante, et d'une hauteur de vue peu commune. En voici le fac-similé :
Manouchian dernière lettre.jpg

12:16 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, cinema, histoire

dimanche, 06 septembre 2009

Un Français au service des Etats-Unis

   C'était un diplomate du Quai d'Orsay, qui, alors que Charles de Gaulle était président de la République, a décidé de renseigner la C.I.A., en particulier sur le projet de de Gaulle de quitter le commandement militaire intégré de l'O.T.A.N..

   J'ai appris l'existence de cet homme par l'émission Rendez-vous avec X du samedi 5 septembre 2009. On peut la réécouter sur le site de France Inter. Cependant, dans cette émission, le fameux "Monsieur X" ne donne pas le nom du traître, tout en laissant des indices susceptibles de permettre à qui le veut d'en retrouver l'identité. Il dit notamment qu'il portait un nom à particule. Je me suis donc livré à de menues recherches, qui m'ont mené au site du Point, qui propose un long article sur les archives secrètes de la C.I.A.. Un journaliste-enquêteur français, Vincent Nouzille, les a exploitées et en a tiré un livre, Des secrets si bien gardés, les dossiers secrets de la Maison Blanche et de la C.I.A. sur la France et ses présidents, 1958-1981.

   Au fait, le diplomate s'appelait Jean de La Grandville.

21:59 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, histoire

samedi, 22 août 2009

Conférence sur les volcans

   Ce soir, c'était sortie culturelle ! J'ai donc quitté la capitale aveyronnaise pour gagner Bozouls, charmant bourg d'un peu moins de 3000 habitants. Il est traversé par une rivière, le Dourdou, dont le méandre est LA curiosité de la région, le fameux "trou". Comme c'est ombragé, l'été, c'est une balade des plus agréables. Vu du ciel, cela donne ceci :

   Le site attire les géologues. Récemment, un musée consacré à leur discipline a été ouvert : il s'agit de Terra Memoria. De plus, chaque année, au mois d'août, se tient un festival des sciences de la Terre, qui associe excursions, animations et conférences. J'ai assisté à l'une d'entre elles, consacrée aux volcans. L''intervenant était Henry Gaudru. Il a notamment publié un dico très pratique sur la question :

Gaudru dico.jpg

   Dans la salle, pour faire patienter le public, un  diaporama était projeté, portant notamment sur l'Aveyron vu du ciel. Ensuite a démarré la conférence (à 21h, au lieu des 20h30 annoncés... encore une manifestation du tristement célèbre "quart d'heure aveyronnais"...)

   Gaudru est un type jovial, qui connaît son sujet. S'il maîtrise très bien les termes techniques, il s'exprime de manière assez familière à l'oral (avec des fautes d'expression). Cela rend peut-être son exposé plus accessible aux profanes mais, comme le public (très attentif... et un peu tétanisé par la chaleur, pourtant atténuée par deux climatiseurs et un ventilateur... fallait bien choisir sa place, les gars !) était visiblement majoritairement constitué d'adultes déjà murs et ayant suivi des études universitaires, j'ai parfois senti un peu de flottement. Cela restait toutefois très intéressant, en particulier lorsque Gaudru abordait des cas particuliers. Comme il a pas mal roulé sa bosse, il avait toujours des anecdotes piquantes à raconter sur tel ou tel volcan.

   A la fin de son intervention, certains des bénévoles qui font tourner le festival sont passés dans les rangs du public pour nous proposer de l'eau fraîche. Grâce leur soit rendue !

mardi, 21 juillet 2009

Une info mal connue sur une photo très célèbre

   Il est question des premiers pas humains sur la Lune, en juillet 1969. Tout le monde a vu cette photographie, parfois tronquée, qui montre un astronaute quasi au garde-à-vous devant le drapeau des Etats-Unis (qui n'est pas en train de voleter : il est rigide et déformé, soit dit en passant), à proximité du module lunaire (surnommé "Eagle", me semble-t-il).

   Tout le monde (ou presque) croit que c'est Neil Armstrong, dont on peut vaguement distinguer le visage qui, à l'intérieur du casque, s'est tourné vers l'objectif. C'est ainsi que la photographie est souvent légendée, y compris, par exemple, tout récemment, sur le site du Monde (alors que la même image est correctement annotée dans Le Monde 2 daté du samedi 18 juillet 2009).

   Que nenni ! On peut par exemple s'en rendre compte en se rendant sur l'excellent site de l'ancien magazine Life, où l'on peut avoir accès à nombre de photographies passionnantes. Lisez la ligne des crédits : "Photo : Neil A. Armstrong" Ce n'est donc pas lui qui est devant l'obectif, mais Edwin "Buzz" Aldrin, le plus célèbre "second" de l'histoire de la conquête spatiale.

   Pour en savoir plus, je vous conseille l'ouvrage d'Olivier de Goursac, Lune, paru récemment aux éditions Tallandier. En voici la couverture :

Lune Goursac.jpg

01:16 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, histoire

samedi, 06 juin 2009

Le Voyage de Primo Levi

   Primo Levi était un Italien juif, déporté à Auschwitz, où sa compétence scientifique (il était chimiste) lui a sans doute sauvé la vie : il a travaillé dans le troisième camp, celui dit de Buna-Monowitz (comportant une usine de caoutchouc). Il raconte cela dans son plus célèbre livre : Si c'est un homme.

   Mais le film que j'ai vu traite d'un autre aspect de sa déportation : le périple accompli en Europe entre sa libération, en janvier 1945, et son retour en Italie, plus de huit mois plus tard. Ce voyage est le sujet d'un autre livre de Primo Levi : La Trève, qui a été adapté au cinéma en 1997 par Francesco Rosi (avec John Turturo).

   L'originalité de ce Voyage est d'être un parcours contemporain sur les traces de Primo Levi. Au début, une carte dynamique décrit le parcours chaotique de l'ancien déporté, qui va être celui du film. Des images d'archives (montrant le plus souvent Primo Levi) sont insérées entre les séquences tournées au XXIème siècle.

   Tout commence donc par Auschwitz, pour se poursuivre en Europe de l'Est, revenir en Europe centrale et finalement aboutir en Italie du Nord. Je dois dire que le résultat est très inégal. Si le début est assez fort, le suite, qui se déroule en Pologne et en Ukraine, est assez décevante... et mal filmée. Je ne sais pas si c'est dû à la copie du film ou au fait qu'il ait en partie été tourné en vidéo numérique, mais c'est assez laid à regarder. De surcroît, je ne vois pas trop ce que le 11 septembre 2001 vient faire là-dedans. Montrer Ground zero n'apporte rien ; c'est plutôt même, à mon avis, un facteur de confusion pour le spectateur moyen.

   L'intérêt remonte au moment du retour en Europe centrale, notamment à l'occasion du passage par l'Autriche et l'Allemagne. Les auteurs nous mènent dans une réunion électorale... celle d'un parti néo-nazi !

   L'image est beaucoup plus soignée dans la dernière partie du film, qui se déroule en Italie. Le parcours de Primo Levi est mis en parallèle avec celui d'un autre Italien emporté dans la tourmente de la Seconde guerre mondiale : Mario Rigoni Stern. Pour bien apprécier ce passage, peut-être faut-il un peu connaître le sujet. C'est d'ailleurs une remarque que l'on pourrait étendre au film : si cette période de l'histoire vous intéresse, vous y trouverez de l'intérêt, sinon, vous risquez d'être fortement déçu-e-s, au vu de la faible qualité cinématographique.

dimanche, 31 mai 2009

Des documents de base sur le nazisme

   Quand même ! C'est fou ce qu'on peut trouver comme trucs intéressants sur la Toile ! La première "pépite" que je vous propose est un film de propagande très connu des historiens, peu du grand public. Son auteur est (était) une authentique cinéaste : Leni Riefenstahl, qui fut d'abord encensée avant d'être fortement critiquée. Un site lui est consacré, sur lequel vous pourrez lire sa biographie, en anglais et en allemand. Pour une vision moins angélique, on peut consulter un article du Monde diplomatique d'octobre 2002.

   Le film dont elle est l'auteure a pour titre Le Triomphe de la volonté (Triumph des Willens dans la langue de Goebbels). Il date de 1934. Il dure 1h44. Ne le cachons pas : c'est une apologie du nazisme débutant. Je trouve étonnant qu'il soit visible, dans sa version originale sous-titrée en français, sur google videos. Pour un Français du XXIème siècle, c'est un témoignage intéressant de la fascination que pouvait exercer le régime hitlérien : même si c'est une mise en scène, il ne faut pas rejeter comme fausses toutes les séquences où la foule apparaît en liesse. Un bon régime totalitaire sait aliéner les masses. De manière peut-être plus traditionnelle, on notera la volonté de maîtrise qui ressort du film. Aux vues architecturales structurées s'ajoutent les scènes de groupes, où tout paraît souvent si géométrique...

   Pour compléter  cette séance, que demander de mieux qu'une petite lecture ? Le Québécois Jean-Yves Dupuis a eu l'idée de republier la traduction en français de Mein Kampf, en format pdf (et remise en forme). Tout un chacun a donc le loisir de télécharger le tome 1 (précédé d'un pertinent "Avertissement au lecteur") et le tome 2. Cette réédition fait en fait partie d'un plus vaste projet, dit Bibliothèque électronique du Québec, qui vise à republier des textes tombés dans le domaine public. (Par contre, je ne sais pas trop quoi penser du personnage : soit il a la manie de la persécution, soit sa vie a été, par moments, un véritable enfer !)

17:27 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

dimanche, 24 mai 2009

Un aspect méconnu de la Seconde guerre mondiale

    Il s'agit des viols commis par les soldats américains dans la deuxième moitié de la Seconde guerre mondiale, en Europe. (Ne vous leurrez pas, les Japonaises ont aussi "dégusté".) Ces viols ont été commis d'abord au Royaume-Uni, sans doute aussi en Italie (et pas que par des Américains : certaines unités françaises  se sont aussi rendues coupables de ce forfait, notamment après la bataille de Monte Cassino) puis, un peu plus nombreux, en France métropolitaine, dès les lendemains du Débarquement, enfin, encore plus nombreux, en Allemagne (même si, de ce point de vue, on ne semble pas atteindre l'horreur des viols systématiques perpétrés par les soldats de l'Armée rouge en 1945). J'en ai pris connaissance grâce à un livre de J. Robert Lilly :

histoire,de tout et de rien

   Ce livre est aujourd'hui disponible en collection de poche, dans la Petite Bibliothèque Payot. On peut avoir un aperçu assez détaillé dans un excellent article de J. Robert Lilly et François Le Roy, paru dans la revue Vingtième siècle, en 2002.

   Un documentaire a été tiré de ces recherches. (Merci France 3 !) On peut en voir deux longs extraits aux adresses suivantes :

http://www.youtube.com/watch?v=rk_utdoNNV8&feature=re...

http://www.youtube.com/watch?v=ig_w-FkxZpM&feature=related

lundi, 18 août 2008

Une représentation originale de Jeanne d'Arc

   Quand vient l'été, c'est l'heure pour les brocantes de débarquer. A la base, je ne suis guère passionné par la chose. Quand ce sont de vraies brocantes, je trouve que les professionnels qui y participent se foutent un peu du monde (tant sur la qualité qu'au niveau des prix). Quand ce sont des vide-greniers, j'ai en général pitié des étalages des exposants. Mais, entraîné par un membre de ma famille qui aime regarder les meubles plutôt anciens, j'ai pris l'habitude de déambuler entre les rayons plus ou moins bien présentés.

   Parfois, je fais une découverte (à prix raisonnable, cela va sans dire). La semaine dernière, j'ai donc dégotté des cartes postales à l'effigie de la Pucelle. Je vous montre la plus originale :

carte postale originale.JPG
 

   Je n'avais jamais vu la petite (1m60 sans doute) Jeanne représentée ainsi. Je ne connais pas l'auteur de ce dessin. Peut-être a-t-il eu à l'esprit une légende encore vivace dans un coin de Lorraine (mais totalement infondée) : Jeanne ne serait pas morte sur le bûcher. Elle se serait ensuite appelée Claude des Armoises. Ah la la... encore un bon moyen de se faire de la thune en vendant du papier vite imprimé !

    P.S. du 30 juillet 2012

   Cette illustration est une reproduction partielle, inversée, du tableau (anonyme) dit des échevins d'Orléans (de 1581) :

de tout et de rien

   D'après un article de 2002 (Jeanne aux panaches romantiques), le dessin serait d'un certain Baillard et la lithographie aurait été exécutée par un certains Delpech.