dimanche, 06 octobre 2013
Groland contre le rugby
Ce samedi, l'émission le plus déconneuse du PAF a dû céder la place au ballon oval. C'est donc l'occasion de revoir celle de la semaine dernière, un excellent cru.
Jules-Edouard Moustic a commencé par une leçon de morale : au Groland, on a depuis longtemps résolu la question Rom... de manière assez inattendue (admirez la petite touche, à l'arrière-plan) :
La question fiscale a été abordée à travers le cas de Liliane Bettencourt, un sujet qui a permis à l'inénarrable Francis Kuntz de faire une fois de plus la démonstration de son grand talent d'analyste :
Les questions de société furent très présentes dans le journal, à travers notamment la laïcité à la grolandaise, dont on ne sait s'il faudrait s'en inspirer :
De la religion au mariage... et au divorce, il n'y a qu'un pas, allègrement franchi par l'équipe, toujours très au fait de l'innovation technologique :
Il a quand même fallu ensuite revenir aux "sujets lourds", comme la guerre civile en Syrie, qui est l'objet de sondages divers et variés :
Autre sujet capital (surtout à Groland), les vendanges, qui ont lieu tardivement cette année. On se demande si la récolte sera bonne, si les vins seront de qualité. Au vu des images, il semble que le contenu de certaines bouteilles soit à réserver aux amateurs avertis :
Toujours en avance sur son époque, le Groland a déjà dépassé le débat sur la reconnaissance des empreintes digitales par les téléphones portables. Un système bien plus perfectionné a été mis au point, même s'il n'est pas sans inconvénient :
La TNT est encore et toujours un sujet d'ébahissement. La quête d'originalité semble guider les directeurs des programmes :
On ne sait plus quoi inventer pour retenir l'attention des débiles qui restent collés à leur poste de télévision. En tout cas, on ne se cache plus de faire des émissions de merde, au "propre" comme au figuré :
Allez, Banzai !
20:50 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, humour, actualité, télévision
samedi, 05 octobre 2013
Bernard d'Angers à Conques... en 1013
Tel était le thème de la conférence prononcée par Frédéric de Gournay, vendredi 4 octobre, à Conques même. L'historien le faisait remarquer en introduction : Bernard d'Angers est un illustre inconnu, coauteur d'un texte qui eut un grand retentissement au Moyen Age... alors qu'à l'heure où j'écris ces lignes, aucune page Wikipédia ne lui est consacrée !
Il effectua trois voyages à Conques, le premier étant le seul datable avec précision. Dans son introduction, Frédéric de Gournay a expliqué en détail comment il arrivait à la conclusion que le premier séjour rouergat s'était déroulé en 1013, Bernard d'Angers étant notamment présent pour la sainte Foy, célébrée le 6 octobre (un mardi, cette année-là).
On dispose de très peu de données biographiques sur lui. De surcroît, il portait un prénom assez courant à l'époque (y compris en Rouergue), ce qui peut prêter à confusion, tant le risque d'homonymie est grand. Il est sans doute né vers 970-980, décédé avant 1050. A Chartres, il a suivi l'enseignement de l'évêque Fulbert, auquel il a d'ailleurs dédié le premier livre des miracles de sainte Foy. Revenu à Angers, il est devenu écolâtre, c'est-à-dire directeur d'école (celle de la cathédrale). On sait aussi que son frère Robert fut abbé de Saint-Paul-de-Cormery, en Touraine.
La suite de l'exposé était organisée de manière thématique. Bernard d'Angers a été successivement présenté comme un pèlerin, un écrivain et un historien.
C'est un pèlerin sceptique qui débarque à Conques en 1013. Bernard doute de la réalité des miracles attribués à sainte Foy, dont le retentissement est grandissant en Europe. L'un d'entre eux paraît particulièrement extravagant, celui qui aurait touché un habitant d'Espeyrac (dans l'Aveyron), Guibert l'illuminé, à la fin du Xe siècle. Il est raconté par le médiéviste Pierre Bonnassie, dans un entretien accordé à L'Express en 1999.
C'est au cours de ce séjour de trois semaines et demi que Bernard commence à rédiger le Livre des Miracles de Sainte Foy (qui est en fait un assemblage de livres écrits à des périodes différentes). Il y évoque l'accueil bienveillant qu'il a reçu à Conques. Il semble qu'à cette époque (et dès le Xe siècle), deux types d'accueil aient été proposés aux pèlerins, l'un destiné aux seigneurs, l'autre aux pauvres. Il existait donc deux "portiers", qui prenaient en charge deux sortes d'arrivants. On peut en déduire que Bernard a été classé dans la "bonne" catégorie...
A l'époque, les journées... et les nuits semblent parfois longues à Conques, y compris aux pèlerins. Beaucoup chantent. Si les vocalises des religieux ne soulèvent aucune contestation, celles des pèlerins pauvres (qui sont souvent d'inspiration profane...) suscitent parfois des réactions d'hostilité, à l'image de celle d'un abbé de Conques, qui parle des "vociférations sauvages des paysans".
La suite de la conférence aborde la rédaction des livres consacrés aux miracles de sainte Foy. Bernard aurait écrit les six premiers durant ce voyage de 1013, les laissant à Conques, avec interdiction d'y toucher ou d'évoquer leur contenu. Vu que les réflexions et anecdotes qu'ils contiennent se sont répandues comme une traînée de poudre en Occident, on peut en conclure que les prescriptions de Bernard n'ont pas été suivies à la lettre... A l'occasion de son deuxième séjour (avant 1020), Bernard écrit six nouveaux récits. Le troisième et dernier séjour (en 1020) donne naissance à neuf autres. Comme on estime qu'au total il en a écrit une cinquantaine, c'est donc un peu moins de la moitié de son oeuvre qui aurait été composée à Conques.
Bernard dit retranscrire les propos des habitants du coin et ceux de l'abbé Adalguier (Adalgerius). Cela explique la profusion d'anecdotes que son texte contient. Il va en être question plus loin, puisque cet assemblage hagiographique peut-être analysé sous un angle historique. C'est d'ailleurs ce qui fait affirmer au conférencier que l'on peut considérer Bernard d'Angers (dans une modeste mesure) comme un historien.
En effet, il s'appuie sur des témoignages, en particulier pour établir les miracles. Il fait preuve d'un indéniable esprit critique vis-à-vis de ceux-ci (dans certaines limites)... et il n'hésite pas à exprimer son scepticisme, à l'occasion. Il serait même allé jusqu'à "tester" une miraculée, qui prétendait avoir recouvré la vue. Voilà Bernard qui lui tend un denier...
Il s'est de plus efforcé de vérifier les affirmations contenues dans les témoignages, tentant de croiser les sources, quand c'était possible. Frédéric de Gournay a cité une anecdote éclairante à ce sujet. Elle vient du sixième récit du Livre I. L'érudit se serait rendu à la cour du duc d'Aquitaine (sise à Poitiers) et y aurait interrogé (avec insistance !) une aristocrate nommée Béatrice. Celle-ci lui aurait confirmé les propos tenus par des moines de Conques.
Le conférencier a ensuite élargi le champ de vision. Bernard n'est pas le seul à livrer ce genre d'oeuvre, à l'époque. Rien que dans le voisinage, saint Vivien de Figeac et saint Privat de Mende ont subi un traitement semblable à celui de sainte Foy. Ces récits ont été répandus pour attirer les pèlerins, qui sont source de revenus. On espérait aussi bénéficier de donations. N'oublions pas que des communautés monastiques ont très tôt développé le sens du commerce ! Voilà pourquoi l'ouvrage commencé par Bernard d'Angers a été continué, par celui que l'on nomme couramment "l'anonyme de Conques". Frédéric de Gournay n'est pas loin de penser qu'il s'agit de l'abbé Odolric II, l'initiateur de la construction de la nouvelle église abbatiale, celle qui fait les délices des touristes encore aujourd'hui.
Les récits de miracles n'ont pas été forcément bien reçus, y compris par les religieux. Beaucoup de personnes contestent les miracles attribués à sainte Foy, y compris ceux rapportés par Bernard d'Angers. Il semble toutefois que l'on ait accordé du crédit à ses livres, puisqu'il nous en est parvenu onze manuscrits (souvent partiels), dispersés en Europe. On peut légitimement avancer que d'autres copies ont été faites... et ont malheureusement disparu. Quand on sait qu'il n'existe de certains textes médiévaux célèbres qu'une ou deux versions connues, il apparaît que l'oeuvre de Bernard a eu un grand retentissement dans l'Occident chrétien.
Frédéric de Gournay a conclu son exposé par trois exemples de données historiques fiables fournies par les livres de Bernard. il a cité le cas d'un comte du Rouergue (Raymond II), mort en 961 sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Il est aussi revenu en détail sur le seigneur Hugues de Cassagnes, qui a tenté de voler le vin des moines (entreposé du côté d'Escandolières, en bordure du vallon de Marcillac... eh, oui, déjà !). Dans cette affaire, il a perdu deux hommes... ce qui prouve que, soit ils s'y sont mal pris, soit les moines tenaient vraiment beaucoup à leur pinard ! L'histoire ne s'arrête pas là. Le seigneur furieux s'en serait pris à son épouse Sénégonde, qui était hostile à l'équipée. Il l'aurait frappée... mais, accident malencontreux ou punition divine, il se serait blessé par la suite.
La séance des questions du public a été l'occasion d'aborder des aspects "pointus", mais qui suscitent la réflexion des historiens. Au vu des anecdotes racontées par Bernard d'Angers dans ses ouvrages, on est amené à se demander si certains éléments du tympan de l'église abbatiale, censés illustrer de manière générale les péchés du monde, ne sont pas inspirés par ses écrits. Le cas du chevalier désarçonné a été cité.
A l'époque, il a vraiment existé un de ces nobles, qu'une chute malencontreuse (alors qu'il harcelait des paysans) aurait fait passer de la vie à trépas. Des questions subsistent aussi à propos du couple adultère représenté à ses côtés :
L'homme pourrait-il être ce seigneur pèlerin, qui, lorsqu'il venait à Conques, trompait son épouse sans vergogne... et qui a été mêlé à plusieurs rixes ? Soyons toutefois prudents. Il existe d'autres interprétations de cette partie du tympan (ce serait un prêtre nicolaïte).
On s'est aussi demandé si le mauvais évêque-abbé (tonsuré, tenant une crosse) châtié sur le tympan ne serait pas celui de Clermont, réputé voleur, qui aurait fini par être chassé de Conques :
Les trois personnages situés à l'arrière-plan seraient des proches ou des neveux. Mais ce ne sont que des supputations.
La question la plus tendancieuse est paradoxalement venue d'un père prémontré présent dans la salle. Il s'est interrogé sur une étrange forme génitive présente dans un extrait du texte latin de Bernard d'Angers. Cela se rapporte à sainte Foy, mais la déclinaison semble erronée. Le religieux a émis l'hypothèse que cette forme pourrait ne pas être le résultat d'une erreur, mais une allusion à la véritable origine du prénom de la sainte. En effet, celle-ci était issue d'une famille "païenne" (non chrétienne). Les parents l'auraient nommée Fides, non pas en référence à la foi ou l'espérance (fides, fidei, en latin), mais en référence à un instrument de musique, la lyre (fides, fidium). Comme on le voit, l'étude de l'histoire de Conques n'a pas fini de réserver des surprises.
12:37 Publié dans Aveyron, mon amour, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, actualité, culture, littérature, société
vendredi, 04 octobre 2013
Nostalgie aveyronnaise
L'an dernier, j'avais signalé la parution d'un excellent livre consacré à l'Aveyron des années 1950-1960, illustré par les photographies prises jadis par Jean Ribière. Le succès (mérité) rencontré par l'ouvrage explique sans doute que les éditions du Rouergue aient décidé de décliner la formule en fascicules thématiques. Quatre sont récemment sortis, au prix de 12 euros l'unité.
Celui qui a pour titre Dans les burons de l'Aubrac est particulièrement bien conçu.
Après une introduction de Daniel Crozes, le travail des éleveurs est décrit avec minutie, le tout s'appuyant sur de magnifiques photographies en noir et blanc, toujours issues du fonds Jean Ribière. Voici par exemple comment on brisait le caillé :
Plus mystérieuse, l'image suivante montre le début du salage, une opération stratégique dans le processus de fabrication de la tome :
Daniel Crozes a aussi signé la préface du volume Dans les fermes et caves de Roquefort :
Les cabanières sont à l'honneur dans ce livre, qui, coïncidence, paraît au moment où leur fonction est supprimée chez Lactalis...
Les deux autres fascicules sont présentés par Marie-Claude Dupin-Valaison, qui avait déjà signé les légendes du livre Le Temps de la terre (1950-1960). On reste dans le Sud Aveyron avec Chez les gantiers de Millau :
Cet ouvrage suscitera peut-être plus d'intérêt parce que les gestes qui sont montrés ont été en grande partie oubliés aujourd'hui. Voici par exemple l'étirement des peaux, par le coupeur, armé d'un couteau à déborder :
Les femmes sont très présentes dans le processus de fabrication. En général, on nous les montre installées devant une machine à coudre de marque Singer. Certains travaux nécessitent encore plus de doigté et sont exécutés à la main :
Le quatrième volume est intitulé Sur les chemins de Saint-Jacques :
C'est celui où l'imprégnation religieuse est la plus grande, par exemple lorsqu'il est question des préparatifs de la procession d'Estaing :
Les curieux observeront avec attention les images de l'église abbatiale de Conques, dont les vitraux n'avaient pas encore été remplacés par ceux de Pierre Soulages :
Heureuse époque ?
P.S.
Cette fois-ci, les ouvrages ont été imprimés en France, plus précisément à Péronnas, dans l'Ain, alors que le livre paru l'an dernier sortait d'une imprimerie espagnole. Les mois suivants, une mini-polémique avait agité le département, à propos du (trop ?) grand nombre de livres consacrés à l'Aveyron imprimés sous des cieux plus exotiques...
17:34 Publié dans Aveyron, mon amour, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, actualité, photographie, photo, livre
mercredi, 02 octobre 2013
"La Morinade" a réussi son transfert
L'émission humoristique de la radio "jeune" Le Mouv' a subi quelques vicissitudes. L'an dernier, la quotidienne avait vu son positionnement horaire changer à plusieurs reprises. Puis, fin juin, ce fut l'annonce, terrible, de la suppression de l'émission, dont la dernière diffusée a été enregistrée en public.
On se demandait ce qui pouvait justifier cette éviction, alors que ce programme était de loin le plus téléchargé du Mouv'. Jalousies ? Mépris pour l'humour potache et décalé dont l'émission regorge ? Toujours est-il qu'il y a un peu moins d'un mois, la bonne nouvelle est tombée : La Morinade était de retour, toujours sur le Mouv', mais en diffusion hebdomadaire, le dimanche (de 18h à 20h), à partir d'un enregistrement public réalisé dans la semaine.
J'ai laissé passer quelques numéros, pour voir. La technique s'est améliorée. Il a fallu concilier le côté intime de la plupart des chroniques avec l'ambiance d'une salle vivante. Il a fallu aussi que les humoristes s'adaptent à leurs nouvelles conditions d'exercice. Le résultat s'est sans cesse amélioré.
L'émission diffusée dimanche 29 septembre est un excellent cru. Elle a commencé par le portrait vachard (et plein d'autodérision) de l'invitée (Sophie Marie Larrouy) réalisé par une Anne Ma en pleine forme. Lui a succédé une reprise de la chanson satirique des Inconnus (C'est toi que je t'aime) par le groupe Les Gars Dans L'Coin. Les musicos ont assuré et, côté texte, ils ont eu la bonne idée d'adapter certaines références, Jacques Chirac devenant Jean-François Copé, Patrick Sabatier devenant Laurent Ruquier, le Sacrée Soirée de Jean-Pierre Foucault étant remplacé par The Voice et "3615 Ulla" par Youporn !
A ce grand moment en a succédé un autre, plus... spirituel. Le Père Albert est intervenu, pour rendre compte de la "formation champignon" qu'il a créée, pour les jeunes en recherche qui fréquentent sa caravane...
Puis, ce fut le tour de Frédéric Martin de nos proposer un nouvel épisode du Débile Mentaliste... ou comment faire de la télévision haut de gamme à la radio !
Le retour d'Albert Algoud nous a valu la suite des aventures du cowboy gay Robert Michou (avec Anne Ma en faire-valoir), qui ne manque jamais de rappeler la présence de son fidèle destrier, Golden Shower...
Face à ces accès de débauche, on avait bien besoin de romantisme. C'est Daniel Morin lui-même, ou plutôt son double chtimi Jacky, qui s'est chargé de relever le niveau... avec tendresse.
Un peu avant la fin de la première heure, on nous a proposé deux fausses pubs (une de Fred Martin, l'autre de Thomas Croisière) particulièrement réussies. Le journal arriva peu après. Ce fut l'occasion d'entendre deux personnages hauts en couleur, Jaquette et le maréchal Ganache, chacun à l'honneur dans son style inimitable. Le second est repassé à l'antenne, pour le décrochage radio-anal de Radio Caca.
C'était décidément un peu la soirée Albert Algoud, que l'on revit à l'occasion de l'arrivée du chanteur maison de La Morinade, j'ai nommé l'incommensurable Jean-Pierre Aznavour. Une performance inoubliable ! Et, comme la grande musique était à l'honneur, Les Gars Dans L'Coin sont revenus, pour une reprise pêchue de Que je t'aime.
Au-delà de la gaudriole, l'émission se veut de service public. Chaque semaine, l'équipe tente d'aider l'incurable célibataire forcée Anne Ma à trouver chaussure à son pied. La séquence "Tournez Nadège" a permis à certains spectateurs de se mesurer aux exigences de la dame... Dame que l'on a vite retrouvée dans sa chronique télé. Celle-ci a été consacrée à un programme qui m'a l'air particulièrement vulgaire et racoleur, Les Grandes Histoires, sur NRJ 12 (parfois judicieusement surnommée "NRJ Bouse"). Je ne sais pas ce qui est le pire dans cette émission, ou la bêtise des personnes qui se laissent filmer (et manipuler), ou le cynisme de ceux qui font du blé sur la misère intellectuelle d'une partie de la population française.
Thomas Croisière est arrivé à point pour redonner le moral à tout le monde. Il a concentré ses jeux de mots dans une reprise très personnelle de Femme, femme, femme de Serge Lama.
L'assemblage de ces talents disparates me rappelle les grandes émissions d'humour qui se sont succédé sur France Inter depuis le début des années 1980. Pourvu que ça dure !
20:47 Publié dans Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, humour, médias
dimanche, 29 septembre 2013
Acte manqué ?
Hier, à la lecture de la "une" de l'édition ruthénoise de Midi Libre, certains ont dû ricaner en voyant l'un des titres principaux :
Vous ne voyez pas ? Allez, je vous aide :
Pour les plus jeunes et ceux qui ne s'intéressent absolument pas à la politique locale : l'annonce de l'article traitant des propos d'Yves Censi est illustrée par une photographie de son père, ancien maire de Rodez !
Est-ce une bourde de stagiaire ? Le résultat d'une erreur de manipulation du logiciel de mise en page ? La conséquence d'une lecture trop rapide de la banque de données photographiques ? Ou bien est-ce un acte volontaire, "censé" attirer l'attention des lecteurs sur un message subliminal ?
En effet, bien des mystères entourent la constitution de la liste menée par le député. Même dans son propre camp, les informations semblent mal circuler. Certaines mauvaises langues ont trouvé l'explication : derrière le fils, c'est le père qui est à la manoeuvre, comme le sous-entend l'illustration choisie...
Qu'en est-il de l'article ? Le journaliste Philippe Dagneaux a recueilli les propos d'Yves Censi, uniquement à charge contre le maire sortant. Mais, quand on lit entre les lignes, on se dit qu'il aurait peut-être dû tourner sept fois sa langue dans la bouche...
La "première rafale" d'attaques porte sur la fiscalité nationale. Le député s'en prend à l'actuelle majorité, qu'il a accuse d'être responsable d'une "hausse vertigineuse" des impôts. Le problème est que des journalistes sérieux (pas forcément de gauche) ont comparé la fin du quinquennat Sarkozy et le début de celui d'Hollande. Conclusion ? D'après La Tribune, c'est quasiment un match nul. Première rafale ? Premiers mensonges. Par contre, en regardant dans le détail, on s'apercevrait de la raison de la hargne de certains élus de droite : les dernières hausses d'impôts ont davantage ciblé la classe moyenne supérieure, à laquelle ils appartiennent...
La "deuxième rafale" porte sur les impôts locaux. On s'attendrait à ce que le candidat de l'opposition compare l'année 2012 à 2009, première intégralement gérée par l'équipe Teyssèdre. Curieusement, il remonte à 2006 et inclut donc plus de deux années de mandat de son père dans la comparaison avec le bilan de Christian Teyssèdre. Si j'étais mauvaise langue, je dirais que le député Censi essaie de mettre sur le dos de l'actuel maire une partie de l'augmentation dont est responsable son prédécesseur. Mais, en réalité, le choix de cet écart de comparaison est lié à la formulation du rapport que la Chambre régionale des comptes vient de consacrer à la commune de Rodez.
Yves Censi prétend beaucoup s'appuyer dessus. Il a dû se dire que personne n'irait vérifier ses affirmations, ou que les quelques curieux se contenteraient de la synthèse affichée en page d'accueil, sans prendre la peine de parcourir en détail les 52 pages du rapport. Pas de chance...
Si la chambre régionale des comptes relève bien (pages 8-9) une augmentation (de 17 ou 19 %, en fonction de l'année de clôture) du produit des impôts locaux (taxe d'habitation, taxes sur le foncier bâti et non bâti), il est immédiatement ajouté que c'est dû à une hausse des bases (de 21 % et 19 %), alors que les taux (fixés par la commune) soit ont été stables (sur le foncier bâti) soit ont baissé (pour les autres impôts).
Précisons que la hausse des bases est principalement due à la variation nominale, liée à un coefficient voté lors de l'adoption de la loi de finances, à l'Assemblée nationale. Est-il besoin de rappeler que, pour les années 2006-2012, les lois de finances ont été adoptées par la majorité UMP, dont l'un des soutiens indéfectibles a été le député Yves Censi ? Le voilà donc qui se tire une balle dans le pied : il critique une hausse dont il est responsable !
La suite de l'entretien me paraît tout aussi biaisée. L'élu UMP reproche le retard pris par le chantier Combarel, alors que tant d'autres occupent déjà le centre-ville. Aurait-il fallu tout faire en même temps, alors que les désagréments sont déjà grands ? De surcroît, avant de démolir l'ancien hôpital, il a fallu procéder à son désamiantage... Je n'ai de plus pas trop compris ce qu'il conteste dans l'aménagement du Foirail. Enfin, ses remarques à propos de la rocade et de la RN 88 ne devraient pas s'adresser principalement au maire, mais d'abord aux gouvernements en place depuis une dizaine d'années (qui ont laissé tomber le chantier de la RN 88), ainsi qu'au Conseil général de l'Aveyron, qui n'a pas cherché à faciliter la tâche du Grand Rodez. (Mais là, il faut reconnaître que les torts sont partagés.)
Emporté par son élan, le député ne craint pas d'affirmer que rien n'a été réalisé depuis 1988 (en terme d'aménagement routier). Qu'avait-il pris avant l'entretien ?
Au final, on pourrait se contenter d'en rire. Malheureusement, cela annonce une campagne 2014 de bas niveau, avec pour principaux protagonistes un maire sortant qui ne supporte pas la contradiction et un député qui aime maquiller les chiffres.
14:51 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, presse, médias, journalisme
samedi, 28 septembre 2013
190 000 euros pour rien ?
Les médias locaux sont décidément bien respectueux des politiques dominants. Ils ont presque tous transmis la bonne parole, à propos d'un "portrait identitaire" réalisé, pour le compte du Conseil général de l'Aveyron, par la société CoManaging, dont le siège est à Paris. Les voix discordantes ont été très rares. Parmi celles-ci, le directeur du Ruthénois, Bruno Aufrère, s'est permis quelques prudentes critiques dans le numéro paru vendredi 27 septembre (à lire pour une brochette d'articles fort intéressants, notamment ceux consacrés au multiplexe).
Du côté des politiques, c'est Jean-Dominique Gonzalès qui a sonné la charge. On dira qu'il est dans son rôle d'opposant à Jean-Claude Luche. Mais, en période de vaches maigres, alors que celui-ci ne cesse de déplorer la baisse des revenus départementaux, certains choix peuvent apparaître contestables.
De quoi est-il question ? Tout d'abord, d'une étude comme il s'en fait de plus en plus depuis une dizaine d'années. C'est à la mode, mais on ne sait pas si c'est vraiment utile. Après tout, les collectivités locales n'emploient-elles pas des personnes compétentes, aptes à travailler dans le domaine du "marketing territorial" ? On peut aussi collecter beaucoup d'informations utiles auprès d'organismes institutionnels, au premier rang desquels l'INSEE.
Le portrait identitaire réalisé par CoManaging a été facturé 190 000 euros. La somme n'est pas anodine... et, comme par hasard, elle est située juste au-dessous de la barre de 200 000 euros, à partir de laquelle le code des marchés publics impose aux collectivités territoriales de passer par un appel d'offre. Ces marchés sont mentionnés dans le Bulletin Officiel départemental... mais détaillés seulement dans les annexes (pas accessibles sur la Toile) :
Alors, le Conseil général de l'Aveyron (à l'image d'autres collectivités territoriales) s'est-il fait pigeonner par des vendeurs de courants d'air, ou bien a-t-il sciemment engagé une dépense excessive et inutile pour redorer son blason aux frais du contribuable ? Il n'est pas facile de répondre.
En comparant ce que l'on sait du contrat signé par l'exécutif aveyronnais avec ce que le Conseil régional d'Alsace a payé pour le même type de prestation, on serait tenté de penser que Jean-Claude Luche s'est peut-être fait rouler dans la farine. En effet, si la région Alsace a déboursé 350 000 euros (hors taxes), seuls 53 000 ont été affectés à l'élaboration du portrait identitaire... à comparer aux 190 000 euros claqués par les Aveyronnais ! Si la région est un peu plus petite que notre département, elle compte environ sept fois plus d'habitants et son PIB est sans commune mesure. Mais peut-être que les 190 000 euros rémunèrent plus que le simple portrait.
Cependant, pourquoi ne pas avoir fait appel à un organisme public, le CarifOref Midi-Pyrénées (cofinancé par l'Etat et la région) ? Cela aurait permis de faire quelques économies. De surcroît, cette association avait déjà réalisé un diagnostic territorial de l'Aveyron, en 2009.
Mais, en 2012, le cabinet CoManaging n'était pas inconnu dans le département. L'année précédente, son directeur, Joël Gayet, avait participé à un colloque qui s'était tenu à Conques. Lors de la table ronde consacrée à la question "Territoire, faut-il en faire une marque ?", il avait pu échanger notamment avec Arnaud Viala, vice-président du Conseil général (à la tête de la commission Economie et Tourisme), présent au titre d'Aveyron expansion.
La relation entre CoManaging et le Conseil général de l'Aveyron est d'ailleurs plus poussée qu'on ne le pense, puisque les deux sont associés dans la chaire "attractivité et nouveau marketing territorial", lancée en collaboration avec Sciences Po Aix en 2012. En lisant la documentation en ligne, on découvre que le directeur de la chaire n'est autre que Joël Gayet (de CoManaging). L'Aveyron figure parmi la quinzaine de collectivités territoriales associées au projet :
D'après le dossier de presse, chaque collectivité s'est engagée pour trois ans, chacune devant contribuer pour 10 000 euros (hors taxes) par an. Avec 15 à 20 adhérents, cela donne un apport compris entre 150 000 et 200 000 euros par an, soit 450 000 à 600 000 au total (pour trois ans). Comme le dossier de presse parle d'un budget annuel de 250 000 euros (750 000 sur trois ans), on en arrive à la conclusion de Sciences Po Aix n'apporte presque rien... voire rien du tout, puisqu'il faut ajouter les contributions des étudiants en master : 5 000 euros chaque !
Au regard de ce qui a été publié dans les journaux, était-il pertinent pour le Conseil général d'engager de telles dépenses pour recueillir ce qui ressemble à un catalogue de banalités ?
17:52 Publié dans Economie, Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, presse, médias
Jobs
Ce biopic, bien que durant plus de deux heures, n'évoque pas toute l'existence de Steve Jobs. Il démarre au début des années 1970, quand le jeune homme se décide à lâcher ses études. Il s'arrête lorsque l'homme, dans la force de l'âge, reprend le contrôle de l'entreprise qu'il a fondée.
Ce n'est ni un film apologétique, ni un pamphlet. Les aspects déplaisants de la personnalité du héros ne sont pas cachés : il s'est souvent comporté comme un mufle avec les femmes, malmenait ses employés... et n'avait pas la reconnaissance du ventre. Dès le début, il n'a pas hésité à arnaquer son pote Steve Wozniak, le vrai génie de l'informatique. Jobs est plus un concepteur, un chef d'équipe et un communicant.
L'un des intérêts du film est la première partie californienne, dans les années 1970. L'amour y est assez libre, on consomme des substances hallucinogènes... et on écoute de la bonne musique. (C'est l'occasion de signaler la qualité de la bande son, très entraînante.) Jobs est un jeune homme plutôt introverti, qui ne se lave pas régulièrement et se déplace pieds nus. L'histoire rend hommage aux geeks qui vont bricoler les premiers ordinateurs personnels.
Le fond est ambigu. On nous présente Jobs comme un franc-tireur, mais il est finalement bien dans le système. L'appât du gain le motive. Il n'est pas fidèle en affaires si ce n'est pas dans son intérêt... et il finit par maîtriser les mécanismes du capitalisme boursier, dont il fut dans un premier temps la victime.
La réalisation n'est pas mauvaise. On peut relever quelques idées de mise en scène (la caméra qui suit Jobs, avec sa démarche caractéristique, le coup des reflets informatiques dans les yeux...), mais c'est globalement assez conventionnel. Sur un tel sujet, j'aurais aimé qu'on nous donne une vision plus cinématographique de l'expansion de la micro-informatique.
Notons que les acteurs sont bons, au premier rang desquels Ashton Kutcher (dont la carrière ne témoigne pourtant pas d'une grande clairvoyance dans le choix de ses rôles). Il a tenté d'imiter la démarche du Jobs adulte et les angles de son visage ne sont pas sans rappeler ceux du personnage qu'il interprète. Il campe une sorte de gourou naissant, tendu vers l'accomplissement professionnel, seul but qu'il assigne à sa vie.
Le problème vient en partie des dialogues. C'est un film verbeux, qui verse un peu trop dans le psychologisme. Du coup, certains moments clés de la carrière de Jobs sont à peine évoqués. Les ellipses sont nombreuses. On a ainsi du mal à comprendre pourquoi l'Apple III et le Macintosh n'ont pas rencontré le succès escompté. La rivalité avec Microsoft est à peine abordée. (Cela aurait sans doute obligé les scénaristes à évoquer l'accord secret finalement conclu avec le groupe de Bill Gates.)
On a aussi du mal à saisir comment celui qui, jeune homme, rejetait violemment la paternité (quitte à larguer sans ménagement la copine enceinte), se retrouve des années plus tard père de famille installé (avec notamment la première fille, qu'il avait refusé de reconnaître). De même, le film peine aussi à montrer comment celui qui a perdu le contrôle d'Apple puis la gestion d'une équipe a pu se constituer une belle fortune. Le fonctionnement de l'économie boursière n'est bien décrit, alors que les luttes au sein du conseil d'administration occupent une place démesurée. Enfin, l'aventure de l'entreprise NeXT n'est qu'effleurée, alors qu'elle a permis à Jobs de rebondir, même si ce ne fut pas sans mal. (Le début du reportage auquel mène le lien précédent a directement inspiré la scène de jardinage, située dans la dernière partie du film.)
Bref, ce n'est pas un mauvais film, mais c'est un peu décevant.
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vendredi, 27 septembre 2013
Couteau meurtrier
Je recommande vivement le septième épisode de la quatrième saison de Profilage, diffusé jeudi 26 septembre à partir de 21h00 sur TF1. Intitulé Juste avant l'oubli, il prend la forme d'une course contre la montre de l'équipe d'enquêteurs, qui doit trouver le coupable d'un meurtre ancien avant que le délai de prescription ne soit atteint.
La réalisation y est soignée, comme dans les précédents épisodes. Il y est notamment question des fantasmes de l'héroïne, Chloé Saint-Laurent :
L'histoire est toujours émaillée de moments d'humour particulièrement réussis, l'un des premiers conduisant la psychologue à découvrir qu'au commissariat règne une curieuse ambiance ce matin-là :
Mais c'est un autre élément qui a attiré mon attention. Dans la seconde moitié de l'épisode, les policiers finissent par mettre la main sur l'arme du crime :
Au cas où l'on douterait de la nature du couteau montré à l'écran, un passage en gros plan est chargé de lever les dernières interrogations :
Il s'agit bien d'un Laguiole, fabriqué en France... et personnalisé (il porte les initiales de son propriétaire, mais pas à l'endroit traditionnellement dévolu à ce genre d'inscription). Les lecteurs de ce blog se souviennent peut-être que l'an dernier, déjà, j'avais relevé l'apparition du célèbre coupe-chou dans un épisode de la série Les Experts.
00:32 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, actualité, société
lundi, 23 septembre 2013
Un mug plutôt classe
Depuis peu, il est possible d'acheter, dans certains commerces du centre et de la périphérie de Rodez, un mug aux couleurs du chef-lieu aveyronnais :
On ne sera pas étonné de retrouver la cathédrale en illustration. Les créateurs de l'objet se sont visiblement inspirés d'une ancienne photographie, sans doute libre de droits.
Je pense qu'on a aussi économisé sur les coûts de production. Je ne serais pas étonné d'apprendre que la tasse vient d'Asie du Sud-Est. En tout cas, si l'on se fie à l'étiquette collée au bas de l'objet, au moins une partie de la fabrication est hexagonale :
Quant au prix, il n'est que de quelques euros... à comparer à celui de l'objet mis en vente sur le site d'Amazon :
03:37 Publié dans Aveyron, mon amour, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, commerce
dimanche, 22 septembre 2013
Le stationnement de la discorde
Désormais, à Rodez, tous les parkings sont en régie municipale. Exit la société Q Park, que l'on accusait de grassement se payer sur la bête. La dernière réunion du Conseil municipal (le 13 septembre) a été l'occasion d'annoncer les nouveaux tarifs. Les échanges ont visiblement été très vifs, d'après ce qu'on a pu lire dans La Dépêche du Midi et Midi Libre. Ils ont même parfois visiblement été trop vifs, selon le site Aligorchie.
Sur la forme, il semble que certains membres de l'exécutif municipal aient fait preuve d'une agressivité excessive à l'égard de l'un des membres de la majorité, Bruno Bérardi. Ainsi va la vie politique locale, qui veut que l'opposition de droite soit atone (quand elle est présente) et que la principale voix discordante soit celle d'un écologiste élu sur la liste du maire Christian Teyssèdre. On remarquera que l'élu le plus hostile à l'intervention de B. Bérardi est Gilbert Gladin, adjoint en charge de la circulation et du stationnement... mais aussi récemment devenu vice-président de la Communauté d'agglomération du Grand Rodez. Cela peut éventuellement expliquer (mais en aucun cas justifier) son agressivité : son travail était l'objet des critiques et il se sent redevable envers le maire... Il reste qu'une fois les soucis de santé de B. Bérardi révélés, un petit mot d'excuse n'aurait pas été de trop.
Sur le fond, quand on lit les propos du conseiller municipal écologiste (sur son blog), on constate que ses critiques sont assez modérées. Je pense que beaucoup à gauche attendaient mieux du maire de Rodez quand il a annoncé le passage de l'intégralité du stationnement en régie directe. La baisse des tarifs, indéniable, n'est pas spectaculaire. Trois raisons peuvent être avancées. La première est que la municipalité manque d'expérience sur la gestion en régie et qu'elle préfère, la première année, assurer le volet financier, quitte à baisser à nouveau les tarifs l'an prochain. La deuxième raison est que la municipalité a dû racheter une partie des concessions (avant le terme) et effectuer des travaux importants ; il lui faut donc bien rentrer dans ses frais, tout en évitant d'augmenter les impôts. La troisième raison est du même ordre : la municipalité s'est rendu compte que le musée Soulages aller coûter plus que prévu. Toute source de financement est alors la bienvenue. Cet argument tombe si, comme il a été écrit dans la presse, l'Etat et la région Midi-Pyrénées prennent en charge une partie des frais de fonctionnement des emblématiques boîtes à chaussures du Foirail.
Concernant l'abonnement résident, jugé par certains trop élevé, j'ai deux remarques à faire. D'une part, si l'on fixe un tarif bas, cela signifie que ce sont les impôts qui prennent en charge une partie du coût. Autrement dit, les impôts locaux des contribuables ruthénois qui jouissent d'un garage servent à financer le stationnement des contribuables ruthénois qui n'en ont pas. (A toutes fins utiles, je précise que mon véhicule stationne dans un garage... et qu'en centre-ville, je me déplace à pieds.)
De la part d'une municipalité de gauche, n'aurait-il pas été plus "juste" de proposer un abonnement résident variant en fonction du profil fiscal des ménages ? Il me semble que la commune de Bayonne s'est orientée dans cette voie : l'abonnement résident a été baissé de 50 % et un tarif social est proposé aux personnes bénéficiant des minimas sociaux. Signalons que cette commune, peuplée d'un peu plus de 40 000 habitants, n'est pas gérée par une bande de gauchistes, son maire, Jean Grenet, étant membre de l'UMP. (C'est un ex-UDF inscrit au Parti Radical Valoisien.)
Un peu de littérature, pour terminer. Les Ruthénois viennent de recevoir dans leur boîte aux lettres leur avis d'imposition le numéro 18 du magazine Rodez, notre ville. Voici ce que l'on peut y voir, page 7 :
Le tableau compare la commune de Rodez à d'autres de gabarit approchant, situées dans le (très) grand Sud-Ouest. On remarque que, dans les parkings souterrains, la première heure de stationnement semble plus chère dans le cas d'une mise en concession. Quand il est question de stationnement de surface, des chiffres précis sont là encore donnés... sauf sur l'abonnement résident, à propos duquel on nous dit seulement si la formule existe ou pas dans les communes concernées. Or, depuis une semaine environ, on sait que nos amis albigeois bénéficient de conditions plus avantageuses. (La situation est d'autant plus paradoxale que, dans le chef-lieu tarnais, le stationnement est géré par la société Q Park, qui officiait à Rodez !)
Intrigué, je me mis en quête d'informations concernant les autres communes de l'échantillon. Que découvris-je ?
- qu'à Cahors, il existe un forfait résident de 4 euros par semaine (soit 208 euros par an), certes limité à un véhicule par foyer fiscal.
- qu'à Aurillac, le même type de forfait existe pour le stationnement de surface, mais dans une partie du centre-ville seulement.
- qu'à Millau, il existe une formule illimitée en zone verte (pas l'hyper-centre) qui revient à 214 euros l'année ; il est du reste plus facile qu'à Rodez d'y trouver une place gratuite (même remarque pour Auch) ; c'est peut-être la raison pour laquelle il ne semble pas exister de formule résident
- qu'à Tarbes, le système mis en place semble moins pratique (pour les automobilistes) et plus coûteux (de l'ordre de 460 euros sur une année).
Voici donc ce à quoi aurait pu ressembler le tableau comparatif :
Pour être juste, il convient de souligner l'allongement (à Rodez) de la période de gratuité, passée à 20 minutes en surface. C'est très pratique pour qui veut faire une course rapide. Cela peut permettre aux commerçants du centre-ville de mieux résister au pouvoir d'attraction des super et hypermarchés de la périphérie, dont les parkings sont gratuits.
16:08 Publié dans On se Soulages !, Politique, Presse, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, presse, médias
samedi, 21 septembre 2013
Imogene
Il est des terres reculées où l'on peut encore voir cette comédie américaine, sortie en France il y a un mois et demi. Durant le premier tiers du film, l'héroïne (ni très belle ni très intelligente... juste déboussolée) voit s'écrouler le monde douillet dans lequel elle croyait pouvoir évoluer jusqu'à la fin de sa vie : son mec (elle va mettre du temps à réaliser que c'est un connard) la plaque sans le moindre tact, à la suite de quoi elle perd son boulot et réalise qu'à 30 ans passés, elle n'a pas fait grand chose de sa vie. Elle finit aussi par comprendre que ses bonnes copines (d'insupportables pétasses... excellemment interprétées !) commencent à l'éviter.
Dans la vraie vie comme dans le film, ce genre de situation débouche parfois sur une tentative de suicide... qui finit par arriver... mais plutôt par accident ! A partir de là, la comédie sociétale gentillette prend quelques aspects plus "corsés" fort réjouissants.
Imogene (Kristen Wiig, très bien) a une forte propension à vomir, ce qui nous vaut quelques moments savoureux, du réveil à l'hôpital à la soirée de beuverie, en passant par une sortie précipitée de la voiture. La séquence "clinique" est d'ailleurs, à mon avis, l'une des meilleures du film. Elle succède à un drôle de rêve (signalons la qualité de la mise en scène, parfois très inventive) et voit débouler le personnage de la mère (Annette Bening, hélas liftée... mais délicieusement frappadingue !), une joueuse invétérée, cougar sur les bords. Pleine de délicatesse, elle signale à sa fille (que des infirmiers peinent à maîtriser), que l'on voit sa petite culotte...
Vient ensuite le séjour dans la maison familiale, située sur la côte du New Jersey, donc très loin de New York pour une indécrottable citadine. On découvre le petit frère Ralph, sorte de Tanguy grassouillet, passionné par les crabes. On est d'abord tenté de le prendre pour un gentil crétin, mais il va nous surprendre par la suite. Deux autres hommes complètent le tableau. Imogene fait la connaissance de Lee (le nouvel occupant de sa chambre d'ado) dans des circonstances... scabreuses. Un petit conflit va naître aussi à propos de l'utilisation de la salle de bains... Signalons que le type est beau gosse, qu'il chante, danse... et a étudié l'histoire de France à Yale ! Le troisième homme dans la place se fait appeler George Bouche... et dit appartenir à la CIA, comme le confirme indubitablement son mug ! Matt Dillon est génial dans ce rôle improbable, moitié barbouze moitié naze.
La suite ? Un retour à New York en forme de périple initiatique. Imogene et son frère (épaulés par le charmant occupant de la chambre) partent à la recherche du père qu'ils croyaient mort et (re)découvrent la vie. Imogene finit par réaliser que sa meilleure amie, la plantureuse Dara (June Diane Raphael... mmm) est une peste. (Notons toutefois que, quand elle contrarie son petit copain, celui-ci va ostensiblement se masturber sous la douche !) Il reste à trouver le père, remettre la main sur l'ex-petit copain... et relancer sa carrière.
Le dénouement est provoqué par une surprenante intrusion dans la maison familiale... qui se conclut de manière acrobatique !
Bref, ce film ne va pas révolutionner le cinéma mais (en V.O. sous-titrée de préférence) il fait passer un très bon moment !
13:17 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
vendredi, 20 septembre 2013
Délinquance juvénile
Ma bonne dame, tout va de mal en pis ! La France est en pleine décadence ! Et ces jeunes qui ne respectent plus rien ! Ah, c'était pas comme ça de mon temps, hein !
Il conviendrait peut-être de nuancer cette expression du "bon sens populaire" (qui s'apparente parfois au café du commerce, dont la profondeur d'analyse est en général inversement proportionnelle au taux d'alcoolémie de la personne qui s'exprime). C'est du moins ce que j'ai pensé en lisant le numéro du Villefranchois de cette semaine.
Voici ce que l'on peut y trouver, au bas de l'avant-dernière page du cahier cantonal :
(Le Narrateur, 20 septembre 1913)
On notera que la jeune fille s'est rebellée parce qu'elle ne voulait pas qu'on l'envoie travailler chez un éleveur. Après tout, elle n'avait que 11 ans... A ce sujet, certains seront peut-être surpris qu'elle ne soit pas à l'école, vu que, depuis la loi Ferry de 1882, la scolarité est obligatoire de 6 à 13 ans pour les enfants des deux sexes.
Ce serait oublier que c'est l'obtention du certificat d'études qui est l'enjeu de la scolarisation. Du coup, la loi prévoit une dérogation pour les enfants de onze-douze ans : ils (en réalité, leurs parents) peuvent interrompre leur scolarité à partir de cet âge s'ils ont déjà décroché le précieux diplôme.
On pourrait donc en conclure que la petite Fernande Fontalba était une élève assez brillante, puisqu'elle a dû réussir l'examen dès onze ans. En tout cas, elle était sacrément débrouillarde !
17:32 Publié dans Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : presse, médias, journalisme, société, enfants, histoire
mercredi, 18 septembre 2013
On arrondit les angles des couteaux
C'est ce que l'on peut conclure de la lecture du compte-rendu de la séance sénatoriale du 13 septembre, consacrée à l'examen du texte de loi sur la consommation. (Lire pages 15 à 19.) En juillet dernier, on s'était arrêté à l'article 23, dont la rédaction suscitait des controverses.
C'est l'Aveyronnais Stéphane Mazars qui a ouvert le feu, évoquant les difficultés rencontrées par la commune de Laguiole pour utiliser son nom. Assez vite, un élu du Puy-de-Dôme (le socialiste Alain Néri) est intervenu. Il a rendu hommage au savoir-faire rouergat, mais il a remis sur le tapis l'amendement Chassaigne. Il a été appuyé par un autre sénateur, le communiste Gérard Le Cam (sans doute "missionné" par André Chassaigne). Alain Fauconnier a renouvelé son opposition à la formulation proposée, s'appuyant sur une argumentation juridique. La ministre de l'Artisanat et du Commerce Sylvia Pinel a rallié les suffrages en proposant un compromis.
Au final, il semble que la ministre doive jouer le rôle de facilitatrice et que ce sont les professionnels (artisans et industriels du couteau) qui vont décider de l'architecture de l'IGP Laguiole. On s'oriente donc bien vers une appellation qui comprendra les fabricants aveyronnais et thiernois. Cela décevra sans doute les intégristes rouergats, les partisans du 100 % Laguiole... mais cela rassurera les artisans qui montent des couteaux avec des lames de Thiers... et cela permettra aux professionnels puydomois de récupérer une partie de l'aura attachée au nom Laguiole.
20:18 Publié dans Economie, Politique, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, économie
dimanche, 15 septembre 2013
Nazisme et mouvement associatif
Je suis récemment tombé sur un article déroutant en lisant le numéro d'Alternatives économiques du mois de septembre 2013. Il s'agit de la critique d'une étude parue en anglais, dont le titre est Bowling for Facism : Social Capital and the Rise of the Nazi Party in Weimar Germany, 1919-33.
Dans sa version papier, l'article est illustré par une photographie datant de 1933, montrant une manifestation des jeunesses nazies de Berlin, en 1933 (année de l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler) :
La thèse des auteurs est que la richesse du mouvement associatif a pu contribuer à l'essor du national-socialisme en Allemagne, entre les deux guerres mondiales. Alors que, jusque vers 1928, le NSDAP n'est que quantité négligeable dans le paysage politique allemand, à partir de 1929, il recueille un nombre sans cesse grandissant de suffrages. Mais, c'est dès 1927 que le nombre de ses membres commence à augmenter significativement, comme on peut le constater sur un diagramme publié dans la revue L'Histoire :
Il n'en demeure pas moins incontestable que c'est après l'arrivée au pouvoir des nazis que le nombre de membres du NSDAP a réellement décollé, la guerre ayant même accentué le phénomène.
Les auteurs du livre recensé dans Alternatives économiques ont remarqué d'étranges corrélations. Ainsi, l'adhésion au NSDAP a été plus forte que la moyenne dans les villes où le réseau associatif était le plus dense et ce, quel que soit le type d'organisation. Les membres des clubs de bowling (cf le titre de l'étude américaine), de musique ou de comités des fêtes semblent avoir été plus enclins à "s'engager" au NSDAP. Il serait intéressant de voir si c'est le résultat d'un effet de groupe (on agit comme ses familiers) où d'une proximité idéologique plus grande.
15:27 Publié dans Histoire, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, presse, médias
samedi, 14 septembre 2013
La polychromie du tympan de Conques
Tel était le thème de la conférence qui s'est tenue vendredi 13 septembre au Centre européen de Conques. Dans sa présentation, le maître de cérémonie, Pierre Lançon, a rappelé combien cette saison est riche pour le site hôte, déjà sujet de plusieurs interventions. De mon côté, j'ai particulièrement apprécié celle de Virginie Czerniak (en juin dernier), sur le noir au Moyen Age.
Le conférencier, Hervé Langlois, est un restaurateur de peintures murales et de bois polychromes. Il dirige l'atelier qui porte son nom, à Gaillac. On a notamment beaucoup parlé de lui lors de la réhabilitation de fresques de la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi.
La soirée a débuté par une introduction de Louis Causse, architecte des Bâtiments de France. Il a proposé une lecture de textes évoquant (ou non) le caractère polychrome du tympan de l'église abbatiale de Conques. L'un des plus anciens écrits cités parle d'une "barre rouge" et d'un personnage sur le point de se faire décapiter. Au XIXe siècle, c'est Prosper Mérimée (de passage en 1837), qui a remarqué "des couleurs nettes, sur une couche plus ancienne de même couleur". Cependant, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, plusieurs textes décrivant (au moins en partie) le tympan ne parlent pas de traces de peinture ni d'une quelconque colorisation.
Dans les années 1930, on décida d'un nettoyage. En 1939-1940, il fut procédé à un moulage du tympan. Les couleurs auraient été ravivées par l'agent mouillant utilisé pour réaliser le moulage. L'aspect polychrome n'en fut que plus visible. Plus tard, une campagne de photographies fut organisée, dans l'optique de la publication de deux ouvrages, Les Tympans romans et Le Rouergue roman. Louis Balsan et Jean Dieuzaide prirent les photographies.
En 2005, on remarqua l'apparition de taches noirâtres en certains endroits du tympan. On décida de faire appel aux services d'Hervé Langlois, qui effectua des prélèvements en plusieurs endroits. A ce point de son intervention, Louis Causse céda la parole à l'invité du jour.
Hervé Langlois commença par un bref mais utile rappel historique, qui complétait les informations fournies précédemment. J'ai ainsi appris (ou j'avais oublié) qu'un incendie avait frappé l'église, en 1568. Mais il n'est pas à l'origine de l'apparition des tâches noires. (Pas plus que Pierre Soulages, d'ailleurs...)
Les observations de Prosper Mérimée se révélèrent justes : plusieurs couches de peinture sont détectables, quelle que soit la partie du tympan que l'on sonde. Si j'ai bien compris, à la couche originelle (sans doute du XIIe siècle) ont succédé plusieurs "repeints", datés des XVe, XVIIe et XIXe siècles. Ils seraient difficiles à distinguer de prime abord à cause de la couche de poussière qui s'est régulièrement incrustée dans les parties sculptées, mais aussi parce que les "repeints" sont de la même couleur que l'original.
Aujourd'hui, un oeil attentif peut en distinguer une partie, par exemple sur cette photographie :
D'après Hervé Langlois, on ne voit plus les dorures que de très près. Du cuivre aurait été utilisé pour la peinture. Sinon, on a beaucoup recouru au blanc de plomb, que ce soit pour la préparation des couches au XIIe siècle comme pour les repeints. Or, en s'altérant, le plomb prend une teinte noirâtre. Voilà un mystère expliqué. (On a parfois redouté que la dégradation soit l'oeuvre de micro-organismes. Ceux-ci se sont plutôt attaqués aux liants, qui auraient complètement disparu.)
Le plus souvent, les peintres ont utilisé un fond ocre-jaune en sous-couche. Le bleu domine du côté du ciel, le rouge du côté de l'enfer. Mais, dans le détail, c'est un peu plus complexe. Des photographies prises en gros plan montrent, au niveau du fond des arcades comme des colonnes, une alternance des couleurs (bleu et rouge principalement). Le Christ en majesté apparaît bien bleu... mais il aurait été rouge à l'origine ! Le bleu se retrouve aussi au niveau des drapés et des plis des vêtements.
Ce sont les ailes des anges qui semblent avoir été ouvragées avec le plus de raffinement. Les photographies de détail montrent un enchevêtrement de teintes particulièrement réussi. Le diable, lui, aurait été peint en gris, ce qui est conforme à la tradition. Quelques carnations (roses) sont visibles lorsque de la chair apparaît, au détour d'un visage... ou d'une cuisse. (Ah, les coquins !)
Malheureusement, aucun prélèvement n'a été effectué au niveau des yeux, où des incrustations sont visibles. On ne sait donc pas avec quoi ils étaient remplis, ni si certaines orbites n'ont pas été comblées par l'action d'animaux divers et variés...
En guise de synthèse, Hervé Langlois a projeté la photographie d'un dessin du tympan, tel qu'il devait être avec ses couleurs d'origine. Le résultat est saisissant... encore plus d'ailleurs sur la diapositive que sur la feuille d'origine (apposée au pied de l'estrade). J'ai eu l'impression de me retrouver en face d'une image de manga !
Il n'est d'ailleurs pas impossible que d'ici quelques années le public puisse voir le tympan dans sa forme d'origine. Au cours de la séance des questions (à laquelle assistait un membre du conseil municipal de Conques), Pierre Lançon a évoqué un projet (dont le financement n'est pas bouclé) : une projection numérique, qui permettrait d'observer la sculpture virtuellement colorée, depuis le parvis de l'église. En voilà une idée qu'elle est bonne !
Après la conférence, Louis Causse s'est mué en Père Noël et a distribué des cadeaux dans les rangées de spectateurs. Je rassure les bonnes âmes : pour ce faire, il ne s'est affublé ni d'un manteau rouge ni d'une barbe blanche ! Voici ce en quoi consistait le cadeau : une brochure éditée par la DRAC (direction régionale des affaires culturelles) de Midi-Pyrénées (qui dépend du ministère de la Culture), pour célébrer le centenaire de la loi de 1913 sur la préservation des monuments historiques.
Piqué par la curiosité, j'en ai pris un exemplaire, que j'ai lu. Bien que Toulouse et la Haute-Garonne y occupent une grande place, on sent que les auteurs ont essayé d'équilibrer aussi bien l'iconographie que le texte, tous les départements étant présents, à plusieurs titres.
Qu'en est-il de l'Aveyron ? On peut considérer qu'il figure en bonne place et ce dès la couverture :
C'est une construction tarno-rouergate, le viaduc du Viaur, qui a été placée en bas de page. La suivante propose des photographies de huit sites emblématiques de la région, parmi lesquels trois sont aveyronnais : le dolmen de Tiergues, à Saint-Affrique, l'abbaye de Conques (une vue ancienne) et, pour la seconde fois (mais pas la dernière), le viaduc du Viaur :
Sur cette lancée, on n'est qu'à moitié surpris de constater que le premier monument qui illustre le corps du texte est l'abbaye de Conques :
Page 9, c'est au tour du pont Vieux d'Espalion d'apparaître :
Pages 18-19, nous sommes gâtés, puisqu'il est question des monuments mégalithiques. On retrouve donc le dolmen de Tiergues :
... suivi de celui de Peyrelebade (à Salles-la-Source), superbe :
Plus loin, il est question des églises. On découvre l'ancienne cathédrale de Vabre-l'Abbaye :
L'église de Villefranche-de-Rouergue est visible, elle, au détour d'une photographie de la place Notre-Dame (page 34) :
Moins connue (je pense) est la ferme des Brouzes, à Saint-Georges-de-Luzençon :
Dans le Sud Aveyron, il est de nouveau question de Saint-Affrique (c'est à se demander si Alain Fauconnier n'a pas rédigé une partie de la brochure !), à travers son pont Vieux :
Il est suivi de l'inévitable viaduc du Viaur :
Le patrimoine industriel n'est donc pas oublié. Il est logique qu'y figure Decazeville, à travers le chevalement du puits central :
Dans la même commune, il est aussi possible d'admirer le Chemin de croix de Gustave Moreau... qui, jusqu'au mois de novembre, est exposé au musée Denys Puech de Rodez :
Voilà ce qu'il en est de la quintessence du patrimoine aveyronnais, selon la DRAC de Midi-Pyrénées. Et là vous me dites : "Mais où est la cathédrale de Rodez ?" Je vous réponds : nulle part. En fait, si, quelque part, page 63 :
C'est le seul endroit où, en 80 pages, il est question de l'une des plus belles églises du monde de France. Aucune illustration ne lui est consacrée, ni dans la partie qui évoque les églises, ni dans celle qui traite spécifiquement de l'Aveyron. Et pourtant, dans un passage de la brochure, il est question de ces nombreuses églises qui ont été classées monuments historiques en 1862. Mais jamais il n'est fait référence à celle de Rodez. A la place de celle-ci, on mentionne la collégiale d'Ibos (dans les Hautes-Pyrénées) et les cathédrales Saint-Etienne de Toulouse et Cahors.
Au lieu de se crêper le chignon avec Bruno Bérardi, le maire de Rodez, qui a récemment déclaré dans le mensuel gratuit A l'oeil être "personnellement ami" avec certains ministres du gouvernement Ayrault, devrait plutôt signaler cette aberration aux services de Mme Filippetti.
22:58 Publié dans Aveyron, mon amour, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hsitoire, culture, art, actualité, société, arts
jeudi, 12 septembre 2013
Sénateurs conservateurs
L'information n'a fait l'objet que d'un entrefilet dans la presse (quand elle a été mentionnée). Et pourtant... elle est révélatrice du comportement d'élus arc-boutés sur leurs privilèges. Hier 11 septembre, la commission des lois du Sénat a rejeté deux projets, l'un interdisant le cumul des fonctions exécutives locales avec un mandat de député européen, l'autre le cumul avec un mandat de député ou de sénateur.
Du coup, j'ai décidé de regarder de plus près la composition de cette commission. Voici quels en sont les membres :
Jean-Pierre Sueur, élu PS du Loiret
Jean-Pierre Michel, élu PS de Haute-Saône
Patrice Gélard, élu UMP de Seine-Maritime
Catherine Tasca, élue PS des Yvelines
Bernard Saugey, élu UMP de l'Isère
Esther Benbassa, élue écologiste du Val-de-Marne
François Pillet, élu UMP du Cher
Yves Détraigne, élu UDI de la Marne
Eliane Assassi, élue communiste de Seine-Saint-Denis
Nicolas Alfonsi, élu RDSE de Corse-du-Sud
Sophie Joissains, élue UMP des Bouches-du-Rhône
Nicole Bonnefoy, élue PS de Charente
Christian Cointat, élu UMP des Français de l'étranger
Christophe-André Frassa, élu UMP des Français de l'étranger
Virginie Klès, élue PS d'Ille-et-Vilaine
Alain Anziani, élu PS de Gironde
Philippe Bas, élu UMP de la Manche
Christophe Béchu, élu UMP de Maine-et-Loire
François-Noël Buffet, élu UMP du Rhône
Gérard Collomb, élu PS du Rhône
Pierre-Yves Collombat, élu RDSE du Var
Jean-Patrick Courtois, élu UMP de Saône-et-Loire
Cécile Cukierman, élue communiste de la Loire
Michel Delebarre, élu PS du Nord
Félix Desplan, élu PS de Guadeloupe
Christian Favier, élu communiste du Val-de-Marne
Louis-Constant Fleming, élu UMP de Saint-Martin
René Garrec, élu UMP du Calvados
Gaëtan Gorce, élu PS de la Nièvre
Jacqueline Gourault, élue UDI du Loir-et-Cher
Jean-Jacques Hyest, élu UMP de Seine-et-Marne
Philippe Kaltenbach, élu PS des Hauts-de-Seine
Jean-René Lecerf, élu UMP du Nord
Jean-Yves Leconte, élu PS des Français de l'étranger
Antoine Lefèvre, élu UMP de l'Aisne
Hélène Lipietz, élue écologiste de Seine-et-Marne
Roger Madec, élu PS de Paris
Jean-Louis Masson, élu divers droite de Moselle
Michel Mercier, élu UDI du Rhône
Jacques Mézard, élu RDSE du Cantal
Thani Mohamed Soilihi, élu PS de Mayotte
Hugues Portelli, élu UMP du Val-d'Oise
André Reichardt, élu UMP du Bas-Rhin
Alain Richard, élu PS du Val-d'Oise
Simon Sutour, élu PS du Gard
Catherine Troendle, élue UMP du Haut-Rhin
René Vandierendonck, élu PS du Nord
Jean-Pierre Vial, élu UMP de Savoie
François Zocchetto, élu UDI de Mayenne
D'après Francetvinfo, ce sont les sénateurs UMP, UDI et RDSE qui ont voté contre le texte, soutenu par les socialistes, les communistes et les écologistes. Du coup, j'ai choisi de faire ressortir en caractères gras le nom des partisans du cumul. 24 (sur les 26) ont voté contre les textes interdisant le cumul.
Petite consolation, le socialiste Gaëtan Gorce a fait passer un amendement limitant le revenu d'un-e élu-e cumulard-e à l'indemnité principale, celle du mandat de parlementaire. Cette audace survivra-t-elle à la lecture en séance plénière ?
20:20 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, france, ps
mercredi, 11 septembre 2013
La rentrée 2013 de "Made in Groland"
Il a fallu attendre samedi 7 septembre pour retrouver la fine équipe, pour une vingtaine de minutes de grosse déconnade.
A tout seigneur, tout honneur : Vladimir Poutine a inspiré la première séquence de l'émission, qui tourne en dérision la censure de la peinture représentant le nouveau tsar de Russie en petite tenue :
La chute du sketch (que je vous laisse découvrir) est bien dans le style Groland... (Au fait, le chien se nomme "Villepin" !)
On continue par l'un des "marronniers" de début septembre : le bilan du tourisme estival. Certains Grolandais déploient des efforts méritoires pour attirer la clientèle chinoise :
Autre sujet d'actualité "chaude", le mercato du football. Un club local a cru faire une bonne affaire en recrutant un Brésilien, forcément talentueux :
Mais c'est la crise économique qui hante tous les esprits... y compris ceux des membres de l'entourage présidentiel. Tout le monde paie de sa personne pour tenter de relancer l'activité :
L'attitude est plus policée chez les économistes distingués. L'un d'entre eux fait office d'éditorialiste. Les fidèles de Groland retrouveront un visage familier et penseront peut-être à un autre porteur d'écharpe...
C'est la rentrée aussi pour les Français moyens, qui redécouvrent la télévision, avec ses programmes propres à susciter l'éveil et l'appétit de connaissance :
Jules-Edouard Moustic et ses acolytes ont d'ailleurs choisi de faire de la TNT une de leurs cibles privilégiées. Il lui consacrent une rubrique particulièrement fascinante, intitulée "On a marché dans la TNT" :
Ne croyez pas toutefois que l'émission se vautre constamment dans la pure gaudriole. La Culture est aussi à l'honneur, à travers un livre très attendu... mais pas facile à lire :
Avant de quitter son public, Moustic lance la séquence des "infos made in ailleurs". On y comprend les conséquences de la découverte de la mini-jupe par les Chinois, on compatit avec Céline Dion... et l'on se demande quel homme politique français peut être caricaturé ainsi :
Banzai !
18:40 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, humour, télévision, actualité
mardi, 10 septembre 2013
L'Aveyron, "déversoir" de la Seine-Saint-Denis ?
Derrière ce titre un brin provocateur se cache un réel problème, à la fois politique, humanitaire et pénal, celui de la prise en charge des mineurs isolés étrangers (ou présumés tels). Les trois quotidiens aveyronnais ont publié ce mardi un article consacré aux propos du président du Conseil général, Jean-Claude Luche, qui accuse l'Etat de se décharger sur les départements (surtout ruraux) de sa mission de prise en charge de ces enfants et adolescents. Cependant, les trois journaux ne présentent pas l'affaire tout à fait de la même manière.
La Dépêche du Midi montre un Jean-Claude Luche combatif et titre sur la "Rentrée de tous les fronts" :
Le paragraphe consacré à la polémique (en particulier le rejet de la circulaire Taubira du 31 mai dernier) reprend certains des propos tenus par le président du Conseil général, notamment ceux qui font allusion à un trafic de mineurs isolés.
Midi Libre, à l'opposé, présente un Jean-Claude Luche assez "pépère", qui vit une "rentrée tranquille" :
L'article évoque le coût du placement de ces mineurs dans l'Aveyron.
Mais le plus incisif est sans doute Centre Presse, dont l'article n'a gardé de la conférence de presse du président du Conseil général que les propos concernant l'affaire des mineurs isolés. La version papier n'est pas illustrée, mais la version numérique de l'article comporte une photographie du château de Floyrac, qui accueille les jeunes en mal d'insertion. Comme La Dépêche du Midi, Centre Presse reprend les propos sur l'existence d'un trafic des mineurs. Comme Midi Libre, Centre Presse évoque le coût du placement de ces jeunes... mais il cite davantage J-C Luche, qui parle du comportement des sept récemment accueillis, qui seraient violents et insultants, ce qu'aucun autre média local n'a évoqué. Alors, censure ? Bien-pensance ?
A ceux qui croiraient que les affirmations qui précèdent sont pure spéculation, il convient de rappeler qu'il existe des filières qui organisent l'arrivée de mineurs en France (pas uniquement métropolitaine). L'une d'entre elles a d'ailleurs été démantelée dans l'Ariège, en juin dernier.
Ce département fait partie de ceux qui accueillent le plus de mineurs isolés étrangers, derrière toutefois Paris, le Nord, le Pas-de-Calais et la Seine-Saint-Denis (d'après un rapport de la sénatrice Isabelle Debré). Ce dernier a décidé, en 2011, de ne plus prendre en charge ces enfants et adolescents. Il faut donc trouver de nouveaux départements où envoyer ces jeunes. Jean-Claude Luche semble calquer son attitude sur celle de Jean Arthuis, président du Conseil général de la Mayenne (sans toutefois aller aussi loin).
A suivre...
22:56 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, société, médias, actualité
dimanche, 08 septembre 2013
Une photographie ancienne du viaduc du Viaur
Je l'ai trouvée cet été, dans une brocante, assez loin de l'Aveyron. Ce jour-là, un des exposants avait sorti tout un carton de grandes photographies en noir et blanc de différents lieux emblématiques de la France. Pêle-mêle on trouvait le cirque de Gavarnie, le Mont-Saint-Michel, la Mer de glace... et le viaduc du Viaur :
Au dos de l'image figure cette mention "Documentation pédagogique LAPIE 118, rue Garibaldi - St-Maur (Seine)". Au-dessous, il est précisé que cette collection d'images est recommandée par le gouvernement depuis janvier 1958. La photographie doit donc être un peu plus ancienne.
En cherchant sur la Toile, j'ai trouvé une ancienne annonce sur eBay :
Comme il s'agit de la même prise de vue, issue de la même collection, j'en déduis que l'image date de 1948. La photographie a sans doute été prise du sud. A gauche se trouve donc le département du Tarn et à droite celui de l'Aveyron.
A comparer avec une autre vue aérienne, prise par des amateurs d'ULM en 2011. Comme ils sont venus de Belmont-sur-Rance, on peut de nouveau penser que le viaduc a été photographié du sud :
Toujours sur eBay, le vendeur dont j'ai parlé plus haut propose une autre vue :
Celle-ci me semble avoir été prise depuis l'Aveyron, sans doute à côté de l'hôtel-restaurant, dont le site internet propose cette vue contemporaine, si semblable :
14:10 Publié dans Aveyron, mon amour, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ulm, photo, photographie, photos
samedi, 07 septembre 2013
Un accident de la route qui déchaîne les passions
Cela fait un peu plus de deux ans qu'une petite commune de l'ouest de l'Aveyron (située à côté de Villefranche-de-Rouergue) se déchire autour d'un fait divers tragique : la mort d'un adolescent de 15 ans, revenant en scooter d'un entraînement de football, renversé à une intersection par une voiture conduite par le maire de son village.
(Saint-Rémy est en rouge, Rodez en noir.)
Le tribunal correctionnel de Rodez vient de rendre son jugement dans cette affaire. D'après La Dépêche du Midi, le maire a été reconnu coupable de trois infractions : homicide involontaire, circulation en sens interdit (violation délibérée d'une obligation de sécurité) et refus de priorité. La sanction (assez proche des réquisitions du Parquet) apparaît à certains comme trop légère : un an de prison avec sursis, annulation du permis de conduire (avec interdiction de le repasser pendant un an) et deux amendes de 200 euros. S'y ajoutent des dommages-intérêts qui, si j'ai bien calculé, doivent se monter au total à 8 000 euros. Le maire a décidé de faire appel.
Les circonstances du drame sont liées à la route départementale 922, qui traverse la commune de Saint-Rémy, mais ne fait que longer le bourg principal, auquel elle est reliée par des voies plus ou moins importantes, certaines à sens unique. Il semblerait que le maire (venant du village), pour prendre la direction de Villeneuve, ait voulu tourner à gauche, ce qu'interdit un panneau. Il aurait de surcroît négligé de laisser la priorité au "cédez le passage", provoquant l'accident avec le scooter qui arrivait :
A-t-il été sévèrement condamné ? Voyons le code de la route. Le refus de priorité comme la circulation en sens interdit sont des contraventions de quatrième classe, punies par des amendes pouvant atteindre 750 euros. Le prévenu risquait donc au maximum 1 500 euros d'amende. Il a été condamné à en payer 400 (deux fois 200), sans doute parce que c'était la première fois qu'il comparaissait pour des faits semblables. Le prévenu risquait aussi le retrait de points du permis de conduire (deux fois quatre). Ici, la sanction est plus sévère, parce qu'il y a eu homicide involontaire.
Dans ce cas, c'est l'article L232 du code pénal qu'il faut consulter. D'office, la personne contrevenante peut perdre la moitié des points du permis. Si l'on ajoute ceux retirés pour les autres infractions, on dépasse les douze points. De surcroît, dans le cas d'un homicide involontaire, l'une des peines complémentaires est "l'annulation du permis de conduire avec interdiction de solliciter une nouvelle délivrance pendant cinq ans au plus". On peut estimer que, dans le cas du maire de Saint-Rémy, la loi a été appliquée normalement, sans favoritisme pour l'homme politique.
Par contre, dans les cas où l'homicide involontaire a été commis par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation législative ou réglementaire de prudence ou de sécurité, le code pénal prévoit des sanctions plus lourdes au titre de la peine principale : 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende (7 ans et 100 000 euros en cas de circonstances aggravantes). Comme le prévenu a été condamné à de la prison avec sursis, on peut estimer que les magistrats ont jugé qu'il avait commis au moins une faute importante ayant provoqué l'accident, mais qu'il n'y avait pas de circonstances aggravantes (pas d'alcool au volant, d'excès de vitesse ni de délit de fuite). Une question demeure : si le prévenu avait été un individu lambda, aurait-il été sanctionné plus sévèrement ?
En tout cas, le tribunal n'a pas accepté l'idée d'une erreur de la part du conducteur du scooter. Il ne roulait pas trop vite, n'était pas sous l'empire d'une drogue ou de l'alcool et il n'a pas été prouvé que ses feux ne fonctionnaient pas (le drame s'est déroulé vers 20 heures, au mois de janvier). Restait la possibilité que l'adolescent ait glissé sans qu'il y ait un lien avec la présence de la voiture, avant de percuter celle-ci. Le tribunal, qui a fait examiner les deux véhicules, n'est pas arrivé à cette conclusion.
Au-delà de ces considérations, la sanction aurait pu être encore plus sévère pour l'élu local. En effet, l'un des alinéas du code pénal prévoit, dans le cas d'un homicide involontaire commis à l'aide d'un véhicule terrestre, l'interdiction d'exercer une fonction publique. Les magistrats ont peut-être pensé que les prochaines élections municipales (celles de 2014) trancheraient sans qu'ils aient besoin d'intervenir.
L'affaire a fait du bruit, parce que les personnes en cause sont issues du même village, parce que la victime est un adolescent... et parce que le condamné est un homme en vue de la gauche ouest-aveyronnaise. Dans l'excellent ouvrage de Roger Lajoie-Mazenc, Fantassins de la démocratie, il a droit à une notice longue d'une colonne :
Son grand-père a lui aussi été maire de Saint-Rémy. Le petit-fils est entré très tôt en politique, devenant l'assistant de Robert Fabre (ancien ministre et maire radical de gauche de Villefranche-de-Rouergue) puis du député Jean Rigal. Il a aussi travaillé pour le PS, aux côtés de Michel Rocard et Jean Glavany.
Cette carrière prestigieuse ne lui a cependant pas permis de jouer les premiers rôles au plan local. En 2004, s'il figure en septième position sur la liste de gauche menée dans l'Aveyron par Alain Fauconnier (la tête de liste régionale étant évidemment Martin Malvy), il ne doit qu'à la démission de celui-ci (pour cause de cumul des mandats) d'avoir pu siéger au Conseil régional de Midi-Pyrénées, entre 2008 et 2010 (petite erreur de Lajoie-Mazenc, qui prolonge jusqu'en 2012). Notons qu'aux régionales de 2010, il ne figure plus sur la liste PS-PRG. Il a connu le même déclin au niveau des élections législatives. En 2002, il tente de succéder à Jean Rigal (dont il fut l'assistant), dans la deuxième circonscription (celle de Villefranche-de-Rouergue). Il se qualifie pour le second tour, devant le radical Eric Cantournet mais derrière l'UMP Serge Roques, qui devient ensuite député. En 2007, il est largement devancé au premier tour par la socialiste Marie-Lou Marcel, finalement élue de justesse contre le sortant S. Roques. (Rappelons qu'elle fut facilement réélue en 2012.)
Même dans sa commune de Saint-Rémy, il a peiné à décrocher le mandat principal. De 1995 à 2008, c'est le radical de gauche Guy Labro qui a occupé le poste de maire, son futur successeur étant d'abord premier adjoint puis simple conseiller municipal. En 2008, s'il est devenu maire, c'est grâce au choix de la majorité des conseillers municipaux, les électeurs ne l'ayant placé qu'en onzième place... la dernière éligible.
16:44 Publié dans Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, société, presse, médias
vendredi, 06 septembre 2013
Profilage, saison 4
On retrouve avec plaisir la même équipe que pour la saison 3, notamment le commandant Rocher, toujours interprété avec punch et talent par Philippe Bas.
Le premier épisode, L'Etoile filante, a pour toile de fond une histoire de famille assez sordide, que je me garderai bien de déflorer. Mais le plus intéressant réside dans les moments de comédie dont l'histoire est émaillée.
Cela commence par le retour en France de Chloé Saint-Laurent (Odile Vuillemin, désormais plus attendrissante qu'agaçante) :
Cette séquence est cocasse à souhait... mais elle laisse en suspens le motif du voyage de l'héroïne, qui est persuadée que sa mère est encore en vie.
J'ai particulièrement apprécié les touches comiques, comme la petite histoire de l'informaticien (Raphaël Ferret, très à l'aise dans son rôle) avec une bouteille de champagne. Mais le meilleur morceau est constitué du fil rouge de l'épisode : la fausse annonce passée au nom du commandant Rocher sur la messagerie interne de la DPJ (Direction de la Police Judiciaire) :
L'officier de police se découvre soudainement très populaire auprès d'une floppée de collègues féminines tombées sous le charme du père célibataire au cuir épais mais au coeur d'or. La résolution de cette énigme va nécessiter beaucoup de perspicacité... et un peu de chance.
Le deuxième épisode, intitulé Panique, rappellera aux téléphiles une enquête des Experts Miami, une autre des Experts Manhattan... et même une de NCIS. Il est question d'un tireur d'élite. Mais là encore, cette intrigue, certes fort bien nouée (et particulièrement trépidante), excite moins l'intérêt que les relations entre les personnages principaux. De surcroît, c'est toujours bien filmé.
On nous "cueille" dès le début par un hommage à un célèbre film d'Alfred Hitchcock :
C'est la psychologue qui va jouer un rôle déterminant dans la résolution de l'affaire, à sa main, dans son style inimitable... quitte à se fourrer dans d'improbables situations :
Bref, c'est drôle, bien fichu... et l'on nous prépare des surprises, d'après ce que l'on pouvait lire dans Centre Presse de ce jeudi : l'entretien avec l'actrice Odile Vuillemin a levé le voile sur certains éléments de la saison, alors que la suite est déjà en tournage :
00:57 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, télévision, france
vendredi, 30 août 2013
De l'intérêt du générique de fin
Cet été, TF1 rediffuse d'anciens épisodes des séries qui ont naguère recueilli de beaux succès d'audience. Parmi celles-ci, il y a Profilage, une production française originale dont j'ai déjà parlé à plusieurs reprises.
Ce jeudi, le premier épisode, intitulé Le plus beau jour de sa vie, traitait de la reproduction d'un mode opératoire dans un meurtre, à quinze ans de distance. Mais c'est le générique de fin qui m'a interpellé. Trop souvent aujourd'hui, certaines chaînes amputent cet indispensable hommage aux petites mains de l'audiovisuel, sans lesquelles aucun film, aucune émission, aucun téléfilm ne pourrait se faire. Voici ce que j'ai vu défiler tout à la fin de l'épisode :
Vous ne rêvez pas. le grand rebelle Xavier Cantat (le frère du boxeur lituanien...) est le photographe de plateau de cette série commerciale, produite par une chaîne de télévision capitaliste, soupçonnée de pencher à droite.
A ceux qui l'ignorent, il faut dire que c'est son métier. Il a notamment créé les pochettes du groupe Noir Désir. En 2003-2004, il a mis son art au service de son frère, faisant même publier dans VSD des images de sa détention en Europe de l'Est.
Ce monsieur est aussi devenu un militant politique, chez les Verts, où il a rencontré sa nouvelle compagne, Cécile Duflot (éminente géographe, comme chacun sait). En 2008, il est élu conseiller municipal à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne. Au premier tour, il figurait en neuvième position sur la liste des Verts :
Au second, il est placé au dix-huitième rang d'une liste d'union de gauche :
Bien qu'en position modeste, il fait partie des onze adjoints au maire :
Comme la commune de Villeneuve-Saint-Georges compte un peu plus de 30 000 habitants et qu'elle est chef-lieu de canton, on peut estimer qu'il touche environ 1 400 euros d'indemnité (par mois). Malheureusement pour lui, il n'est pas parvenu à décrocher un siège de conseiller général : il a été sèchement éliminé au premier tour d'une élection cantonale partielle, en 2009 :
En 2011, il a retenté sa chance dans le même canton, pour un résultat à peine plus flatteur : 398 voix et 14,15 % des inscrits. Un peu vex', cette grande vigie gauchiste a refusé d'appeler à voter pour le candidat communiste au second tour, alors qu'il était opposé à un adversaire estampillé FN.
Pour terminer, rappelons que, dans les milieux nationalistes, il est détesté pour avoir dénigré le défilé du 14 juillet 2013.
02:59 Publié dans Politique, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, médias, télévision
Fringe, clap final
TF1 a diffusé les deux derniers épisodes de cette passionnante série de science-fiction, mettant fin à une épopée étalée sur cinq saisons.
Dans Retour à Liberty Island, l'objet de l'affrontement des protagonistes est cet être au physique enfantin, doté de pouvoirs qu'on a encore du mal à mesurer, et sur lequel les Observateurs viennent de mettre la main :
La situation des héros semble sérieusement se compliquer. A mon grand plaisir, la solution va nécessiter un retour au premier plan d'Olivia Dunham, que les scénaristes ont fini par renoncer à systématiquement présenter comme une mère éplorée. On retrouve donc des éléments des saisons 1 à 3, avec un petit séjour dans l'univers parallèle à la clé :
Mais le summum du suspens est atteint dans l'ultime épisode, Le Dernier Voyageur. Le scénario trouve son point d'aboutissement, servi par des acteurs excellents, une musique vraiment emballante et une qualité d'image rare à la télévision.
Côté scénario, la mise au point du plan des héros nécessite l'assemblage final de tous les éléments trouvés, sous la direction de l'ancien Observateur Septembre :
Si c'est globalement l'émotion qui domine, quelques touches d'humour subsistent, comme cette scène qui voit Astrid faire une petite surprise à Walter :
Le combat final est violent, avec des rebondissements jusqu'au bout du bout. Sans trop en dire, je peux révéler que la conclusion de l'histoire est une sorte de réponse à L'Armée des douze singes...
00:32 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, médias, cinéma, cinema, film
mardi, 27 août 2013
Un slip coloré qui sent bon
Vous avez peut-être déjà entendu parler de cette entreprise hexagonale, Le Slip Français, qui fait fabriquer principalement (mais pas uniquement) des sous-vêtements dans notre pays. En 2012, elle avait lancé une campagne originale, détournant les affiches de certains candidats à la présidence de la République :
Rappelez-vous, à l'époque, c'était devenu une mode, la principale cible étant le futur ex-président Nicolas Sarkozy, avec le slogan "La France forte".
Peu de temps après, un internaute facétieux avait eu l'idée d'associer le produit phare à un célèbre monument aveyronnais :
Cet été, l'entreprise a eu les honneurs d'un reportage de la BBC, tourné dans un département où l'on croise fréquemment des ressortissants d'outre-Manche, la Dordogne :
Ecoutez bien le tout début de la présentation, par le journaliste de plateau. Il dit : "To France, now. A country which has more companies in the Fortune 500 than any other European state."
On pourrait traduire ces propos ainsi : "France, à présent. Un pays qui a plus d'entreprises dans le Top 500 de Fortune qu'aucun autre pays européen." Même si l'on tient compte de l'insistance mise ensuite sur les impôts et les charges qui brideraient l'activité dans notre pays, cela reste indirectement un bel hommage.
Le regain d'intérêt dont a bénéficié l'entreprise est dû au lancement d'un produit novateur, "le slip qui sent bon" (formule habile, comprise par tous les esprits, qui évite d'avoir à parler du "slip qui ne pue pas la pisse ni la merde"). Il est fabriqué dans le Nord, à Saint-André-lez-Lille. Ce sous-vêtement est d'autant plus révolutionnaire que les micro-capsules qui le dotent d'effluves agréables ne fonctionnent que lorsque le slip est porté ! Décidément, on n'arrête pas le progrès !
Cette performance a fait l'objet d'articles dans la presse, au début du mois de juillet (bien avant la mise circulation de l'objet). Tout récemment, c'est la chaîne LCI qui a braqué les projecteurs sur l'entreprise innovante.
Une forme d'engouement semble naître autour des sous-vêtements made in France. Les téléspectateurs et internautes les plus attentifs auront même remarqué un petit clin d'oeil à l'objet fétiche dans la vidéo de présentation de la nouvelle saison du Petit Journal :
15:34 Publié dans Economie, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, économie, société, actualité
lundi, 26 août 2013
Insaisissables
Gros casting pour ce film à grand spectacle, avec relativement peu de violence. Cela devient rare dans les productions "boum-boum" qui nous viennent de l'autre côté de l'Atlantique (même si le plat est assaisonné d'une pincée de French touch).
On commence par découvrir les futurs membres du quatuor en action, séparément. J'ai été un peu déçu par la prestation de Jesse Eisenberg (que j'avais trouvé excellent dans The Social Network). Mon préféré est sans conteste Woody Harrelson (déjà très bon dans 7 Psychopathes), en "mentaliste" à grande gueule.
Une fois l'équipe réunie commence la série de happenings. Le premier fait intervenir une banque française et notre José Garcia. C'est brillamment mis en scène. Les clés de l'illusion nous sont données quelques temps plus tard par le décrypteur d'illusions, incarné par Morgan Freeman (impeccable).
A partir de ce moment-là, on comprend qu'il y a manipulation dans la manipulation et qu'il faut regarder sur le côté, ou de côté, pour tenter de trouver le fin mot de l'histoire. La magie n'est qu'un prétexte pour un bon vieux polar. Un duo de choc mène l'enquête : un Américain bourru (Mark Ruffalo) et une Française tenace et imaginative (Mélanie Laurent, à qui hélas le scénario n'accorde pas une assez grande place). Le problème est que les éléments clés pour dénouer les fils de l'intrigue sont noyés dans le spectaculaire. Il faut donc un peu phosphorer pour tenter de découvrir qui est le mystérieux "cinquième cavalier" (celui qui a engagé les autres magiciens), et quelles sont ses motivations.
C'est à la deuxième question que l'on trouve plus facilement la réponse. A plusieurs reprises, il est fait référence à une personne disparue, sur laquelle seuls quelques détails nous sont donnés, de manière éparse. L'un des indices les plus importants nous vient de l'un des magiciens, qui lui-même ne se rend pas compte de ce qu'il a découvert. L'identité du manipulateur en chef est donc extrêmement difficile à trouver.
Au niveau des images, c'est chouette à regarder, même si j'ai trouvé cela souvent un peu clinquant. Les effets spéciaux sont réussis, tout comme les scènes d'action. Par contre, les dialogues (en version française) ne m'ont pas emballé. Les seuls qui font mouche sont les piques que s'envoient différents personnages. C'est bien chambré mais, à part cela, les autres lignes de texte m'ont semblé maladroites, mal écrites... ou surjouées ? On pourrait aussi relever quelques situations à la limite de l'invraisemblance, mais bon, dans le feu de l'action, ça passe.
C'est donc un divertissement plaisant, un peu tape-à-l'oeil, mais que l'on peut regarder à plusieurs niveaux.
22:58 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film
samedi, 24 août 2013
Michael Kohlhaas
Arnaud des Pallières a transposé en France un roman allemand tiré d'une histoire vraie. La transposition géographique tient la route, en raison du choix des lieux de tournage en extérieur : le Vercors et surtout les Cévennes. Certaines scènes lozériennes ne sont pas sans évoquer le Nord Aveyron, avec ces paysages de prairies empierrées balayées par le vent. Cela m'a aussi un peu rappelé l'atmosphère d'une récente adaptation des Hauts de Hurlevent.
Mais c'est plutôt Les Chants de Mandrin qu'évoque la deuxième partie du film. On suit une bande de rebelles, nombre d'entre eux étant d'origine modeste. On notera l'importance prise par les chevaux. Ce sont des moyens de déplacement fort commodes, mais aussi des outils de travail et des objets de spéculation.
Le héros, Michael Kohlhaas (Mads Mikkelsen... faut-il dire qu'il est excellent ?), est un éleveur et marchand de chevaux. On sent son amour des bêtes et sa "force tranquille". Dans un monde très inégalitaire et marqué par la violence, il s'est construit un petit paradis. La première partie du film est chargée de nous faire toucher du doigt ce bonheur qu'il va perdre. Le réalisateur alterne le style documentaire, attentif aux détails (vêtements, meubles, outils...) et l'évocation sensuelle. La compagne du héros est évidemment ravissante et très amoureuse de Kohlhaas qui, à plus de 45 balais, se révèle encore fort bien bâti. Ajoutez à cela une coiffure faussement négligée, une barbe légère qui ne change pas, et vous avez une incarnation du mâle mûr qui fera rêver ces dames. A noter aussi la composition de Mélusine Mayance (qui joue la fille). Il faudra suivre cette jeune actrice, déjà remarquée dans Elle s'appelait Sarah et Les Gamins (où elle interprète l'insupportable Mimi Zozo).
La suite est moins fleur bleue, avec la découverte du comportement de certains membres de la noblesse. Des chevaux et des membres de l'entourage de Kohlhaas vont en souffrir. Le réalisateur réussit à susciter l'horreur et le dégoût en ne laissant à l'écran qu'une partie de l'action, épargnant aux spectateurs les visions les plus violentes, préférant montrer les résultats.
Le héros décide alors de se lancer dans l'aventure, entre quête du droit et désir de vengeance. Les dialogues sont peu nombreux, mais l'on comprend très bien ce qu'il se passe. Je mettrais un bémol au niveau de l'expression de Mikkelsen : il faut parfois un peu tendre l'oreille pour comprendre ce qu'il dit en français, langue qu'il a dû apprendre pour le tournage.
L'arrière-plan religieux n'est pas sans importance. Au XVIe siècle, l'Europe est marquée par la naissance du protestantisme. Dans le Saint Empire romain germanique (et jusqu'en Alsace et Lorraine), des révoltes paysannes vont éclater, mêlant revendications sociales et aspirations spirituelles. En France, catholiques et huguenots se sont violemment opposés. Dans le film, on voit le héros lire une Bible traduite en langue vulgaire (ce qui était à l'origine interdit) puis rencontrer un théologien que l'on devine protestant (brillamment incarné par Denis Lavant). Leurs échanges donnent une autre profondeur à l'intrigue.
La dernière partie du film est assez surprenante, mais finalement logique. Je vous laisse découvrir comment se termine le périple justicier du marchand de chevaux. L'ensemble est fort, suscite beaucoup d'émotions, pour peu qu'on se plonge dans l'ambiance du film.
11:34 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, histoire
lundi, 19 août 2013
Elysium
Au départ, c'est le nom du réalisateur, Neill Blomkamp, qui m'a décidé à aller voir ce film. J'avais adoré District 9 et le scénario du nouveau long métrage m'avait l'air prometteur. Dans les premières séquences, c'est toutefois la qualité de l'image qui m'a impressionné. J'ai encore en tête la scène qui permet aux spectateurs de découvrir la roue solaire. On passe d'une image numérique à des vues tournées sans doute en studio. On ne voit pas la transition entre les deux. La vision aérienne d'un Los Angeles futuriste et ravagé mérite aussi le détour. De manière générale, la réalisation et les décors sont top.
Le première partie du film est la plus profonde, scénaristiquement parlant. Deux mondes s'opposent : celui des pauvres, souvent malades, habitant une Terre violente et polluée, et celui des riches, réfugiés dans la grande roue, dans l'espace, habitant ce qui ressemble à des gated communities, avec accès privatif à une médecine de pointe.
Cependant, comme le réalisateur est sud-africain, on peut aussi voir dans cette ségrégation un écho du régime d'Apartheid. La grande majorité des privilégiés sont blancs, alors que la masse qui survit sur Terre est un mélange de Latinos, de Noirs et de Blancs (comme le héros Max, interprété par Matt Damon, à la coupe de cheveux impeccable). On voit très peu d'Asiatiques.
La description d'un régime policier au service des intérêts d'une minorité de riches est fort bien vue. Elle a des résonances pour le public sud-africain, mais aussi pour les Américains et les habitants de quantité d'autres pays où l'on tente de bâillonner la contestation sociale à coups de matraques. Le propos politique est complété par une évidente dénonciation du refoulement des migrants clandestins, à travers ces Terriens malades que les dirigeants de la station orbitale refusent d'accueillir et de soigner.
La deuxième phase débute quand Max se fait greffer un exosquelette, dans des conditions que je vous laisse découvrir. C'est le moment que le réalisateur a choisi pour introduire quelques bastons. C'est bien fichu, mention spéciale pour les effets spéciaux : les dégâts subis par les corps sont spectaculaires... et peu ragoûtants ! Max se retrouve confronté à celui qui va être son principal adversaire : un mercenaire beauf et impitoyable, incarné avec talent par Sharlto Copley, une vieille connaissance de District 9.
L'histoire se complique par la suite. Max veut atteindre la roue pour sauver sa vie. Il pourrait aussi sauver celle de la fille de son ancien grand amour, avec laquelle il ne désespère pas de renouer. Il est de plus chargé d'un boulot pour le compte d'un trafiquant qui peut lui être très utile. S'ajoute à cela un complot interne à l'élite de la station orbitale. On ne s'ennuie donc pas un instant.
C'est d'ailleurs une limite du film : il ouvre beaucoup de perspectives et ne parvient pas à tout traiter équitablement en 1h50. Du coup, certains aspects de l'histoire apparaissent négligés. Du côté des déceptions, il y a Jodie Foster, une méchante arriviste qui a du mal à se déplacer en chaussures à talons hauts. Un peu mièvres aussi m'ont paru les scènes de jeunesse... sans parler de l'avant-dernière séquence, qui joue inutilement avec nos nerfs.
Cela reste un très bon divertissement (à voir dans une grande salle), un peu inabouti toutefois.
23:12 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
dimanche, 18 août 2013
La guerre des couteaux
C'est le titre d'un documentaire de 2011 qu'Arte a eu la bonne idée de reprogrammer vendredi 16 août. Sur fond d'accordéon, l'enquête s'est concentrée sur le Puy-de-Dôme, l'Aveyron ne venant qu'en complément ou en contrepoint.
La première moitié du film nous fait découvrir plusieurs acteurs de l'économie coutelière du bassin de Thiers. On commence avec un artisan "à l'ancienne", Charles Couttier, qui préfère travailler seul :
L'un des enjeux du film est la transmission du savoir-faire. Les actuels couteliers sont en général âgés. Celui-ci aimerait donc trouver un bon apprenti, auquel il pourrait enseigner ce qu'il sait, à défaut d'en faire son successeur.
A mi-chemin entre l'artisanat et l'industrie, on trouve Cyril Ganivet, qui n'est pas issu du monde du couteau :
Son parcours n'en est pas moins intéressant. On regrette toutefois que le documentaire n'ait pas davantage creusé du côté de son chef coutelier. Il travaille souvent avec un forgeron expert en acier damassé, Alain Demousset :
Les passages le montrant en action sont particulièrement intéressants. On voit le travailleur manuel à l'oeuvre, dans toute son habileté.
Arrive enfin à l'écran une vieille connaissance des Aveyronnais, Christian Lemasson, auteur d'une Histoire du couteau de Laguiole (et excellent conférencier, soit dit en passant) :
On le voit ici décrire quelques exemplaires très anciens du "coupe-tout" et expliquer l'origine de termes comme "mouche" ou "abeille". Même si les traces de l'activité coutelière sont très anciennes du côté de Thiers, lui comme Cyril Ganivet reconnaissent l'origine aveyronnaise de l'objet. Au passage, signalons que la "mouche" n'était, à l'origine, pas ouvragée, une tradition que respecte le dernier couteau sorti par la Forge de Laguiole, avec un manche en corne d'Aubrac.
Inévitablement, la conversation dérive sur la contrefaçon, preuves à l'appui :
Dans ce passage, l'entrepreneur thiernois exprime son refus de commercialiser des articles bas de gamme venus de l'étranger. Pourtant, on sait que sur le bassin de Thiers tout le monde n'a pas ces scrupules...
De ce point de vue, le gérant de la Forge Thierry Moysset est plus honnête.
On l'entend bien reconnaître qu'à Thiers aussi bien qu'à Laguiole, il existe des brebis galeuses qui vendent sous une appellation frauduleuse des produits fabriqués à l'étranger dans des conditions douteuses. L'autre intérêt de son intervention est d'écouter sa position quant à la future IGP, dont il était déjà question en 2011. Poussé par Christian Lemasson, il finit par admettre qu'il faudrait que les producteurs laguiolais et thiernois puissent en bénéficier :
J'ai pris soin de mettre l'accent sur ce passage parce qu'il me semble que les tiraillements observés en juillet dernier, au moment de l'examen du projet de loi sur la consommation, sont liés au fait que, peut-être, certains producteurs aveyronnais sont devenus gourmands et voudraient exclure les fabricants thiernois de l'IGP.
On peut toutefois regretter que la seule voix aveyronnaise soit celle de Thierry Moysset. Les auteurs n'ont pas pris la peine d'interroger les artisans qui travaillent eux aussi à Laguiole. Du coup, on sent bien le parti pris du film, tout à la gloire de l'Auvergne.
La suite nous replonge dans le Puy-de-Dôme. On nous présente des images d'archives, parfois surprenantes :
La scène immortalisée par le photographe se passe dans un moulin. Les ouvriers sont des émouleurs... et l'animal présent sur les jambes de l'un d'entre eux n'est pas là par hasard !
Vers la fin, on retrouve quelques figures de la coutellerie thiernoise lors d'une réunion de leur association, fondée pour défendre leur artisanat. Bilan : le couteau de Thiers est mieux protégé que le Laguiole.
La dernière partie du documentaire voit s'achever le fil rouge lancé au début : la réalisation d'un couteau spécial pour un bon client allemand... ben, oui, on est sur Arte ! C'est le moment pour les téléspectateurs de découvrir ce qu'est un bon couteau, pour l'un des ouvriers spécialisés montrés à l'écran :
00:09 Publié dans Economie, Société, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, médias, télévision, france, économie
samedi, 17 août 2013
Le Nouvel Hebdo numéro 293
Le "petit jaune" de cette semaine évoque les à-côtés de la venue du ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll sur le Larzac. L'éditorial compare la manière dont les rebelles du Sud Aveyron ont décidé de gérer le foncier aux problèmes que rencontrent les (jeunes) agriculteurs ailleurs (en particulier dans le nord du département), tant le prix des terrains est parfois élevé.
A ce petit coup de chapeau succède un long article de fond, qui s'en prend à certains "représentants officiels" de la lutte larzacienne. Des opposants à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont profité de la venue du ministre pour exprimer leur désaccord, ce qui n'a pas suscité l'enthousiasme des paysans rebelles. L'un des manifestants, Gilles Gesson (installé sur le causse depuis la fin des années 1990), a publié une tribune vengeresse, "Les Versaillais du Larzac".
Notons que la visite ministérielle a "aimanté" le gratin de la gauche aveyronnaise :
Sur la photographie, on reconnaît le maire de Millau, Guy Durand, la députée de l'ouest du département Marie-Lou Marcel (et pas l'UMP Alain Marc), le sénateur Stéphane Mazars et le président du Conseil régional de Midi-Pyrénées Martin Malvy.
L'autre gros papier du numéro de cette semaine est consacré à l'un des couteliers de Laguiole, Honoré Durand, en pointe dans la dénonciation de la contrefaçon. Les lecteurs réguliers du Nouvel Hebdo se souviennent aussi qu'il y a signé quelques billets, en général pour critiquer le maire de Laguiole Vincent Alazard (contre lequel il s'est présenté aux municipales de 2008). L'article de cette semaine revient sur la jeunesse du futur coutelier. Gérard Galtier a enfilé ses habits de conteur pour ressusciter la vie de la campagne gardoise d'il y a plus de 50 ans.
A signaler aussi un article qui traite d'un entrepreneur originaire de Naucelle installé au Vietnam. Pierre-Jean Malgouyres est cité dans un mini-dossier paru dans Le Monde le 9 août dernier :
Trois semaines plus tôt, il avait fait l'objet d'un portrait sur le blog de journalistes des Echos.
Terminons par une séquence "hochets". L'hebdomadaire félicite (!) Florence Cayla (maire de Sébazac-Concourès et vice-présidente de la Communauté d'agglomération du Grand Rodez), qui a été décorée de l'ordre national du mérite des mains d'Anne-Marie Escoffier. Elle faisait partie de la promotion du 14 novembre 2012, sur le contingent de la ministre aveyronnaise. Ajoutons qu'une autre élue locale figure à ses côtés : la maire de Naucelle Anne Blanc :
Mais ce n'est pas la promotion la plus récente. Une autre date du 14 mai 2013. Parmi les personnes distinguées (toujours sur le contingent de la ministre de la Décentralisation) on remarque les noms de Pierre Lançon (bibliothécaire de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron) et de Marc Gosselin, le directeur des services techniques du Grand Rodez.
12:50 Publié dans Politique aveyronnaise, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, médias, journalisme, actualité
mercredi, 14 août 2013
Du nouveau sur le couteau
... ou comment d'un mal peut naître un bien. Je dis ça mais, il y a quelques jours, je tirais une tronche de dix kilomètres : j'ai perdu mon couteau Laguiole pendant que j'étais en vacances, loin de l'Aveyron.
Une mienne connaissance me suggéra d'aller faire un tour du côté de la Forge de Laguiole. "Tu verras, ils ont des nouveautés."
Me voilà donc embarqué dans le bâtiment dessiné par Philippe Starck, peinant à me déplacer dans la masse des touristes qui ont envahi la zone. Par chance, l'un des employés finit par annoncer le départ d'une visite guidée. Ne restent dans la boutique que quelques clients potentiels.
En faisant le tour, je jette un oeil aux collections qui ont fait parler du couteau, soit par le nom de leur concepteur, soit en raison des matériaux utilisés (pièces du Concorde, de la Tour Eiffel...). Je remarque l'apparition d'un modèle avec un manche en os de mammouth, un autre, plus classique dans les matériaux, possède une abeille qui rend sans doute hommage au Tour de France. Concernant certains objets, il est spécifié qu'ils sont adaptés au passage dans un lave-vaisselle !
C'est dans une petite vitrine, anodine, placée à côté des autres, plus grandes, plus majestueuses, que je trouve mon bonheur :
Figurez-vous que le manche de cet exemplaire est en corne de vache Aubrac ! Le cuir de la ficelle attachée au bout est censé provenir lui aussi de cet animal emblématique du Nord de l'Aveyron. Deux modèles sont actuellement proposés à la vente. Seuls l'apparence de la lame et le prix varient entre eux. Il est possible d'acheter en complément un étui lui aussi en cuir d'Aubrac.
20:30 Publié dans Aveyron, mon amour, Shopping | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : société, économie, france, vacances