dimanche, 12 août 2012
Le retour du foulard de Myriam Soumaré
C'était ce soir, en plein journal de 20 heures, sur TF1. Un long moment fut consacré aux Jeux Olympiques, notamment aux athlètes français. Plusieurs d'entre eux furent interrogés par Anne-Claire Coudray (la future nouvelle Claire Chazal que la rédaction teste pendant l'été), dont Tony Estanguet et Myriam Soumaré :
La voici en plein écran :
Elle court pourtant tête nue (et c'est tant mieux), ce que l'on a pu vérifier dans la minute qui a suivi :
On avait déjà vu ce grand écart à l'oeuvre en 2010, à l'occasion des championnats d'Europe d'athlétisme. N'attendons toutefois pas de TF1 que le sujet soit creusé...
D'autre part, on se demande ce qui a pu justifier la mise en valeur de cette athlète, qui (contrairement à quinze autres sportives de notre pays) n'a remporté aucune médaille , puisque, si elle a réussi à se qualifier pour la finale du 200 mètres, elle n'a terminé qu'à la septième place de celle-ci. En relais, ce fut encore moins glorieux, l'équipe de France (dont Myriam Soumaré fait partie) ayant été disqualifiée au premier tour. (Certains se sont d'ailleurs étonnés de la joie manifestée par les relayeuses après leur élimination, somme toute piteuse...)
22:20 Publié dans Société, Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, france, femme, jeux olympiques, jo
vendredi, 10 août 2012
The Dark Knight Rises
Je classe ce film dans la catégorie "risque de gros pipi" (comme Die Hard 4, par exemple) : avant de s'embarquer pour 2h40 d'action, il convient de vider consciencieusement sa vessie... et cela risque de ne pas suffire, si l'on a mangé (et surtout bu) avant la séance !
Ne faisons pas la fine bouche : on passe un bon moment, sans guère de surprise toutefois. Dès le début, on a compris que le jeune flic fan de Batman est appelé, sinon à lui succéder, du moins à l'épauler. Et la découverte, à la toute fin, de son autre prénom, confirmera l'intuition des habitués du comic.
La relation trouble qui se noue entre le "chevalier noir" et la voleuse mercenaire (Anne Hathaway, exquise), pour intéressante qu'elle soit, n'offre pas plus d'inattendu. On sent quelle décision importante la jeune femme (sorte de mélange de la Catwoman de Tim Burton et de la Chatte -noire- apparue jadis dans les aventures de Spiderman en BD) va finir par prendre. Je ne parlerai pas en détail d'une anecdote concernant le majordome de Bruce Wayne, mais sachez qu'il est question d'un restaurant en Europe et que le coup (à double détente) est vraiment téléphoné (et un peu "réchauffé" : on l'a vu récemment à l'œuvre dans un épisode de la saison 6 de la série Esprits criminels... et ce n'était pas une nouveauté).
Les méchants ne sont guère moins prévisibles, entre les corrompus et les violents, au premier rang desquels le défiguré Bane, dont l'histoire personnelle comporte néanmoins des points obscurs que le héros va devoir éclaircir. (Les scènes tournées dans la prison-puits sont très bonnes, à l'exception des tentatives de fuite : on comprend vite que l'une d'entre elles finira par aboutir.) Le véritable facteur d'incertitude est le personnage de Miranda, incarné par Marion Cotillard.
On pourra s'agacer de certains dialogues... et des voix caverneuses déformées des deux mâles dominants. On oublie vite, dans le fracas des scènes d'action, spectaculaires à souhait.
Terminons par le fond. Les scénaristes ont été suffisamment habiles pour construire une histoire susceptible de séduire aussi bien les partisans du tout-sécuritaire que les altermondialistes voire les esprits complotistes : Gotham City est un calque de New York, où les inégalités sociales sont présentées comme scandaleusement criantes et la "loi Dent" a comme un goût de Patriot Act. A chacun de se construire son interprétation.
21:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, film, cinema
lundi, 06 août 2012
Rebelle
Ce nouveau Disney/Pixar est un film composite. Il mélange le conte de fées et les traditions celtiques (écossaises ici). Cela commence par quinze - vingt minutes de franche comédie. On découvre les personnages. J'aime beaucoup le roi Fergus, auquel Jacques Franz (qui double en français Robert de Niro et Mel Gibson, entre autres) prête sa voix avec talent. Les trois petits frères de la princesse courageuse (le titre anglais est Brave) sont aussi très amusants, toujours prêts à faire les 400 coups. Ce sont de précieux soutiens de leur grande soeur... tant que leur ventre n'entre pas en concurrence. Le personnage de la mère (la reine) est très réussi, élaboré même. Son apparence de frêle beauté soumise masque un caractère bien trempé. On sent qu'elle gouverne à travers son mari aimant. Je vous laisse le plaisir de découvrir la troupe de guerriers en kilt, très "colorée".
L'animation est de qualité. En tête de liste, je place l'abondante toison rouquine de l'héroïne (Mérida) et le pelage d'une ourse qui apparaît en cours de route... et qui va jouer un rôle important. Par contre, je trouve que l'on a abusé des plans panoramiques. On a un peu trop voulu nous montrer que, désormais, on sait filmer une animation comme un film de fiction avec acteurs. Du coup, sur certains plans, l'image défile trop vite. Mais le reste est bien fichu.
Assez vite, l'histoire bifurque. Le scénario sort des sentiers battus en ne faisant pas du périple de la princesse rebelle un chemin tout tracé au bout duquel elle trouverait son prince charmant, qu'elle finirait par épouser.
On s'est aventuré dans une direction plus risquée (mais qui reste dans la tradition Disney) : les relations mère-fille. Il est question d'un mariage, d'un sort jeté par une drôle de magicienne (qu'on voit hélas assez peu), d'une légende autour d'un prince ambitieux. Bien entendu, il y a une morale derrière tout cela.
L'esprit Disney est aussi présent à travers le rôle des animaux : le cheval de Mérida, les ours (et oursons !)... et d'étranges feux follets, qui sont l'une des clés de l'intrigue.
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samedi, 04 août 2012
José Bové et le loup
"Pour moi les choses sont claires, hein : c'est que si le loup risque d'attaquer un troupeau, la meilleure façon de faire, c'est de prendre le fusil et de tirer."
Les propos tenus courant juillet par le député européen aveyronnais, sur les ondes de la radio Totem, ont fait des vagues, un peu avec retard. Ce n'est que dans Le Monde du vendredi 3 août qu'un article s'empare de l'affaire. Le journaliste Hervé Kempf s'est d'ailleurs un peu emmêlé les pinceaux, qualifiant Totem de "radio lozérienne". Si l'ex-12 FM émet bien en Lozère (comme dans une dizaine d'autres départements), son siège est situé à proximité de Rodez, à Luc-La Primaube très exactement.
C'est une association de protection des animaux sauvages qui vient de relancer l'affaire. D'après Midi Libre, une plainte a été déposée contre José Bové au tribunal de Mende.
Rappelons que, selon les études officielles, les chiens divagants (parfois qualifiés à tort d'errants), s'ils attaquent moins fréquemment les troupeaux domestiques que les loups (dans les zones où ceux-ci sont présents), sont responsables de davantage de pertes. Et encore, on néglige la surdéclaration d'attaques de loups.
L'affaire n'en est pas moins délicate. Je ne vois pas comment on pourrait interdire à des éleveurs de tenter de se débarrasser d'un loup, à partir du moment où une série d'attaques clairement identifiées se produit dans une région marquée par l'élevage. Le tout est de rester dans la mesure.
A suivre...
jeudi, 02 août 2012
Un vin dégueulasse ?
Il y a peu, je me trouvais dans une grande surface, heureux de contribuer à la relance de la consommation des ménages. J'avais interrompu l'entreprise exaltante de remplissage du chariot pour rechercher une bouteille de vin blanc bio (un Riesling ou un Gewurtz, par exemple). Hélas ! Les rares rayons bio étaient vides. J'étais donc en quête d'une bonne bouteille lorsque mon attention fut attirée par une étiquette :
Bien évidemment, la bouteille était vide à ce moment-là ! Vous pouvez en conclure que le contenu est déjà passé par mon estomac.
Vous n'avez pas la berlue : il s'agit bien du "vin de merde". Il y avait du rouge, du rosé et du blanc (que j'ai acheté). Il est produit dans l'Hérault. Il a même bénéficié d'un reportage sur France24 !
Signalons que le bouchon est au diapason :
Versé frais, ce vin est tout à fait buvable !
21:16 Publié dans Shopping, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, cuisine
dimanche, 29 juillet 2012
Jeanne d'Arc et la Croix de Lorraine
Voilà ce que c'est que d'accompagner un être cher dans les brocantes : on finit par se prendre au jeu, on s'attarde, on furète... et l'on trouve des trucs !
Je suis récemment tombé sur de bien curieux insignes :
Le premier s'inspire d'une (relativement) célèbre statue de Marie d'Orléans :
Le deuxième copie sans doute un plâtre peu connu, d'Auguste Carli :
Cette représentation n'est d'ailleurs pas sans rappeler un dessin de Numa Ayrinhac, réalisé pour le vitrail d'une église de Pigüé, aujourd'hui disparu.
L'association de la Pucelle à la Croix de Lorraine, pour évidente qu'elle puisse paraître, n'en est pas moins un anachronisme. Les seuls symboles sous le patronage desquels Jeanne se soit placée sont les fleurs de lys. Quant à la croix, dite de Lorraine, elle vient en fait d'Anjou (dont les ducs sont aussi devenus ceux de Lorraine). Des érudits précisent qu'avant d'arriver en Anjou, le symbole est passé par la Hongrie. L'origine est probablement grecque (byzantine ?).
Précisons toutefois que, dans l'entourage de Jeanne figuraient deux personnalités liées à la famille ducale en question. Ce sont René Ier d'Anjou, dit le "bon roi René" et sa mère, Yolande d'Aragon, dont l'une des filles a épousé le Dauphin, futur Charles VII. On a beaucoup attribué (à tort parfois) à cette femme tenace, qui fut l'un des piliers du camp Armagnac dans la deuxième partie de la Guerre de Cent Ans.
Ces insignes sont donc assez récents (au regard de l'épopée johannique). Ils remontent sans doute à la IIIe République. D'après les intervenants d'un forum spécialisé, ils seraient liés à un pèlerinage du diocèse de Nancy à Lourdes. Des versions patriotiques auraient aussi circulé pendant (et après) la Première guerre mondiale.
La dernière surprise vient de la mention que l'on trouve, en tout petits caractères, au dos du second insigne (le rouge) :
Après m'être flingué les yeux, je suis d'avis que l'inscription est la suivante : Ste S PLANCHOT & FILS - FONTAINEBLEAU. Cette entreprise est (était ?) sans doute spécialisée dans la fabrication d'insignes religieux.
23:28 Publié dans Histoire, Jeanne d'Arc | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : france, histoire, lorraine
vendredi, 27 juillet 2012
Grosse boulette à l'émission "Au pied du mur !"
Les repas de famille ont ceci de palpitant qu'ils se déroulent parfois devant un écran de télévision. Celle-ci était allumée sur la première chaîne. A une émission de télé-réalité consternante de bêtise a succédé un jeu grand public : Au pied du mur ! (Quoi de plus normal sur une télé de maçons ?)
En ce vendredi d'inauguration des Jeux Olympiques d'été (avec lesquels on n'a pas fini de nous bassiner), l'animateur Jean-Luc Reichmann (fort sympathique au demeurant) n'a pas craint d'arborer une veste du plus mauvais goût, aux couleurs (et emblèmes) de pays participants :
Le jeu s'est ensuite déroulé de manière normale. Un-e candidat-e se retrouve face à un "mur" de 100 rivaux. Tous répondent aux mêmes questions. Le but de la personne seule est de gagner un maximum d'argent en éliminant le plus grand nombre d'adversaires, grâce à leurs mauvaises réponses.
Encore faut-il que la solution proposée par les auteurs de la question travaillant pour TF1 (et Endemol) soit juste. Un problème s'est justement posé à la toute fin de l'émission d'aujourd'hui. Il était demandé : "Quel est le premier animal à être allé dans l'espace ?" Au vu des réponses proposées, le candidat pouvait etre confiant : il avait choisi la réponse "Laïka", la chienne envoyée dans l'espace en 1957, sur Spoutnik 2. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir la solution :
Stupeur dans le public, qui semble manifester son étonnement, voire sa réprobation. Bien vite, l'animateur apporte une précision censée calmer toute velléité de protestation (merci l'oreillette !) :
Si Laïka fut bien le premier être vivant envoyé en orbite autour de la Terre, d'autres animaux avaient déjà franchi l'atmosphère. Le site auquel mène le lien sur la chienne Laïka parle d'un singe, Albert 2, en 1949 (référence citée par Jean-Luc Reichmann). Le site dinosoria remonte à 1948, avec un autre singe, Albert 1.
L'ambiguïté vient de la nature du vol. Les singes Albert n'ont pas été mis en orbite. C'est une question à la fois d'altitude et de vitesse, comme l'explique le site d'un passionné d'astrophysique :
Bref, la question était extrêmemnent piégeuse. Historiquement parlant, il est plus légitime de considérer Laïka comme le premier animal de l'espace. Les singes Albert sont les premiers êtres vivants à avoir franchi l'atmosphère terrestre, dans une sorte de super vol d'avion, à une altitude dix fois supérieure à celle des vols commerciaux.
23:00 Publié dans Histoire, Télévision | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : histoire, société, médias
samedi, 21 juillet 2012
L'Age de glace IV...
... "La dérive des continents" La première séquence est consacrée à une explication peu académique de ce phénomène, avec la participation involontaire (mais déterminante) de Scrat. On retrouve l'inénarrable écureuil préhistorique de temps à autre dans le film, mais c'est à la fin qu'il retrouve le devant de la scène, là encore à un moment clé de l'histoire de l'humanité. Il est cette fois question d'une civilisation disparue...
L'ambiance retombe quand est présentée la petite troupe d'animaux, certains déjà connus, d'autres nouveaux, notamment les ados mammouths, assez agaçants. (Les mauvaises langues diront qu'ils sont criants de vérité, avec leurs coupes de cheveux ridicules !) Leur présence ne s'explique pas uniquement par la volonté de conserver l'ambiance familiale de la série. Ces jeunes sont au coeur du propos moralisant du film. Ce n'est pas idiot sur le fond, mais, franchement, ça m'a barbé.
Heureusement, nous découvrons rapidement une sympathique troupe de pirates, dirigée par un charismatique et impitoyable orang-outan. On note surtout la présence d'une tigresse aussi charmante que rebelle, qui ne va pas laisser Diego indifférent.
Les scénaristes ont aussi eu l'intelligence de revoir un peu le personnage de Sid, devenu insupportable dans le troisième volet. On rencontre sa famille, encore plus dingue que lui... et l'on va s'attacher à la grand-mère, une mamie (faussement) acariâtre, qui semble avoir perdu la tête : elle parle à un animal domestique que personne ne voit... du moins, pas dans la première moitié du film.
J'ai aussi adoré l'intervention des petites bestioles (des sortes de cochons d'Inde). Esclaves des pirates au début, ils vont se révolter et aider nos héros, façon Japonais kamikazes. Cela nous vaut plusieurs moments hilarants. On les retrouve à la fin. Lorsque nos héros les rejoignent sur leur nouvelle "terre promise", leurs petits amis ont déjà fondé une nouvelle civilisation... Soyez attentifs à la statue géante !
Du côté des références, ça pioche toujours dans la Bible (l'Ancien Testament), mais aussi dans L'Odyssée d'Homère (avec les sirènes, par exemple), la quête du graal et le mythe de l'Atlantide. C'est au final du bon boulot, avec une animation toujours aussi réussie et un humour souvent décapant.
17:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
mercredi, 18 juillet 2012
Couleur de peau : miel
Le dessinateur Jung et Laurent Boileau signent l'adaptation du roman graphique éponyme. Cela donne un long métrage où alternent les scènes d'animation et les prises de vue réelles, suivant Jung dans sa quête d'identité.
On revit la jeunesse de cet enfant coréen, trouvé dans la rue par un policier et qui, un peu par hasard, va être adopté par un couple belge qui a déjà quatre enfants biologiques. La partie animée nous conte les relations entre le petit Jung et ses frères et soeurs, avec ses parents aussi. Après un temps d'adaptation vient la période de bonheur. L'adolescence est par contre un moment de conflits et de questionnements.
Les anciens jeunes des années 1970-1980 se retrouveront dans ce portrait de garçon fan des séries japonaises... que sa mère adoptive a cependant inscrit aux cours de danse ! (Il va quand même y trouver quelques avantages...) Finalement assez introverti, il s'épanche à travers ses dessins, dont il ne sait pas encore qu'ils vont devenir son gagne-pain.
Ces vignettes sont entrecoupées de scènes tournées en Corée du Sud (quand Jung décide d'y retourner) ou en Belgique (quand il mène son enquête). Des images d'archive sont ajoutées. La musique est de surcroît très chouette.
C'est un film vraiment intéressant. On peut suivre la partie animée (très bien dessinée) comme un manga et les scènes réelles comme un documentaire. L'alternance a été habilement montée. (A ce sujet, on remarque que les scènes coupées sont principalement des portions documentaires, comme si l'on avait voulu préserver un certain équilibre en faveur de l'animation.)
Sur le site dédié au film, on peut trouver plein d'autres choses, notamment un dossier de presse bien foutu.
Cette histoire n'est pas sans rencontrer un certain écho en France. Le 29 juin dernier, Le Monde a consacré une page complète aux adoptés. On y découvre le témoignage de Jean-Vincent Placé, jeune sénateur écologiste médiatique.
Moins connue est la charmante et hyperdiplômée Fleur Pellerin, récemment devenue "Ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Innovation et de l'Economie numérique". Tout comme pour Jean-Vincent Placé, sa promotion a fait la une de la presse sud-coréenne.
(Elle est à mon avis bien plus jolie comme cela qu'avec le maquillage et le rouge à lèvres voyant auxquels elle a recours depuis peu.)
15:55 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, histoire
lundi, 16 juillet 2012
Le barrage de Sarrans
Le quotidien aveyronnais Centre Presse vient de lancer une série d'articles sur les grands barrages qui ont été construits jadis dans le département :
Dans le numéro de ce lundi, une double-page est consacrée au barrage de Sarrans. On peut y trouver un historique de la construction, plusieurs documents d'époque et d'autres informations. C'est richement illustré.
Il est notamment question de la presqu'île de Laussac et d'une curiosité touristique : des chalets flottants, développés par Gérard Sol à Thérondels :
On nous suggère une lecture, La Vallée noyée, les chantiers de Sarrans, d'Annick et Louis Le Bail :
Il a été publié par ces Cantaliens en 2011. Très agréable, imprimé sur papier glacé ("issu de forêts gérées durablement", nous précise-t-on en fin d'ouvrage), il regorge de documents. EDF a semble-t-il soutenu sa parution... et il se trouve que, depuis quelques années, l'entreprise semi-publique s'efforce d'améliorer son image, puisque l'exploitation des barrages est soumise à concurrence, le dernier groupe à s'être manifesté étant le finlandais Fortum.
21:52 Publié dans Aveyron, mon amour, Economie, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualite, histoire, économie, presse, médias
dimanche, 15 juillet 2012
De nouveaux Aveyronnais décorés
La nouvelle promotion de la Légion d'honneur (celle du 14 juillet 2012) contient son lot de "pipoles" et d'amis politiques de la nouvelle majorité... peut-être un peu moins qu'avant pour les premiers, mais ça se discute. Je vous laisse le soin de découvrir la liste des personnalités nationales dans l'article auquel mène le lien précédent. Je vais m'intéresser aux Aveyronnais.
Depuis l'an dernier, je me suis mis à éplucher régulièrement la liste des promus. C'est ainsi qu'en janvier 2011 on trouvait le nom de Jean-Claude Luche (en compagnie notamment de Jean Laurens). Ce n'est que sept mois plus tard que la breloque lui fut remise, par l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing, auquel il rendit en quelque sorte la politesse en lui offrant tout récemment la médaille du département.
En avril 2011, c'était au tour d'un trio de vétérans de la politique aveyronnaise d'être distingués : Renée-Claude Coussergues, René Quatrefages et Bernard Seillier. De leur côté, la préfète de l'époque et Pierre Soulages montaient en grade.
En juillet 2011, pour qu'il n'y ait pas de jaloux, Simone Anglade était à son tour nommée. La décoration ne lui fut remise qu'un an plus tard, là encore par Valéry Giscard d'Estaing.
En janvier 2012, ce fut au tour des Lozériens de figurer sur la précieuse liste.
Et aujourd'hui ? Un célèbre Aveyronnais de Paris, Philippe Meyer, est élevé au grade de commandeur, sur le contingent de la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti.
Le décret précise (page 2) qu'il était devenu officier en mars 2005, pendant le deuxième mandat de Jacques Chirac, alors que Jean-Pierre Raffarin était Premier ministre
... sauf que... quand on consulte le Journal Officiel du 27 mars 2005, on ne trouve pas trace de Philippe Meyer ! Il a bien été élevé au grade d'officier, mais par un décret du 31 décembre 2004, paru au Journal Officiel du 1er janvier 2005. Il faut chercher loin dans la liste, dans le contingent du ministère de la Coopération et de la Francophonie (dont le titulaire était sauf erreur de ma part Xavier Darcos) :
C'est l'occasion d'apprendre que Philippe Meyer était devenu chevalier en 1996, au début du premier mandat de Jacques Chirac, Alain Juppé étant Premier ministre.
En poursuivant ma lecture des décrets relatifs à la Légion d'honneur, je suis tombé sur d'autres Aveyronnais.
Celui dont la notoriété est la plus grande est sans conteste Jacques Bernat (page 17), agriculteur retraité, qui fut président de la F.R.E.B. (Fédération Régionale des Éleveurs de Brebis) et président de la M.S.A. Tarn-Aveyron-Lot (dont le rapport 2006 contient un portrait du bonhomme, page 13). Il est bien évidemment nommé sur le contingent du ministère de l'Agriculture.
Un peu moins connue est Georgette Garric (page 10 du décret), ancienne présidente de l'U.D.A.F. (Union Départementale des Associations Familiales) :
Elle figure logiquement sur le contingent du ministère des Affaires sociales et de la Santé.
Encore moins connue (sauf très localement) est Evelyne Roualdès (page 7 du décret), professeure des écoles, conseillère pédagogique de circonscription (sur Espalion). Comme les deux personnes précédentes, elle est nommée chevalier, mais sur le contingent du ministère de l’Éducation nationale.
Pour terminer, à titre d'anecdote, signalons que le beau-frère de l'actuelle préfète de l'Aveyron, Philippe Pozzo di Borgo (dont le personnage a été interprété par François Cluzet dans le film Intouchables), a lui aussi été nommé chevalier, en raison de son action humanitaire en faveur des handicapés du Maroc. (Il est mentionné page 6 du décret.)
00:51 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, actualité, société, france
samedi, 14 juillet 2012
Un timbre sur Jeanne d'Arc
Il a été édité à l'occasion du 600e anniversaire de la naissance (présumée) de la Pucelle, qui a fait couler beaucoup d'encre en janvier dernier, en raison des tentatives de récupération politique dont la jeune femme a fait l'objet.
Pour l'illustration, on s'est appuyé sur une enluminure (anonyme) du XVe siècle, peut-être réalisée du vivant même de Jeanne d'Arc (certains estiment qu'elle a été créée en 1430, soit un an avant le décès de la Pucelle).
Le dessin représente Jeanne en armes, les cheveux apparemment non coupés. Sur l'oriflamme, on distingue (partiellement) la formule "Jesus Maria", à gauche, et les trois saints protecteurs (Catherine, Michel et Marguerite), à droite.
Si vous avez fait attention au tarif, vous avez compris que ce timbre n'est pas destiné, a priori, à affranchir une lettre en France métropolitaine. La somme (77 centimes d'euro) correspond au tarif international.
D'après La Nouvelle République du Centre-Ouest, c'est en 1929 que le premier timbre à l'effigie de Jeanne d'Arc fut imprimé, à la demande de la municipalité d'Orléans. (Un passionné a même créé un site sur le sujet.) Si l'on se fie à un site féministe, en 2012, ce serait la sixième fois qu'un timbre officiel rend hommage à la Pucelle.
Le Vatican, qui a fini par la canoniser en 1920, n'est pas resté à l'écart de la commémoration, comme le prouve l'illustration suivante, trouvée sur le blog d'un philatéliste jurassien :
13:32 Publié dans Histoire, Jeanne d'Arc | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, société, france, femme, lorraine
vendredi, 13 juillet 2012
Starbuck
Attention, le contenu ne correspond pas forcément à l'emballage ! Au départ, cette comédie a été présentée comme un ovni cinématographique, un truc osé et dérangeant. Il n'y a guère que le début qui prend le chemin de la comédie déjantée. La suite est un "objet gentil".
Ce n'est cependant pas un mauvais film. La découverte par le héros de la vie de certains de ses 533 enfants (fruits de ses branlettes rémunérées) ne manque pas de saveur. On regarde avec attendrissement l'ado attardé devenir un père par procuration (il ne révèle pas sa véritable identité à ceux qu'il aide), plein de bonne volonté. On est ému par les scènes avec l'enfant handicapé, filmées avec tact.
C'est parfois involontairement drôle, comme lors de ce week-end qui réunit une partie de sa progéniture. Une soirée s'achève autour du feu... à chanter du Roch Voisine !
C'est cependant un peu trop tartiné de bons sentiments... avec un fond un brin misogyne, en plus. Seuls les personages masculins sont vraiment fouillés. Ils sont bien campés mais, en face, les femmes ne sont que des figures, qui n'existent que par ces hommes, les seuls à mener l'action. Je ne vous parle même pas de la fin, très consensuelle.
Il faut voir ce film comme une nouvelle déclinaison nord-américaine de la comédie faussement rebelle. On passe un agréable moment, mais c'est très convenu.
P.S.
Le surnom du héros "Starbuck" (le pseudo sous lequel il s'est inscrit comme donneur de sperme) fait référence à un taureau, célèbre au Canada, dont la semence fut jadis très recherchée.
P.S. II
En vous rendant sur le site dédié au film, vous pouvez tenter de savoir si vous êtes vous aussi l'un des enfants de Starbuck... et laisser votre trace sur le mur !
20:48 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
jeudi, 12 juillet 2012
"Nique ta mère"... en Chine
Cet été, France Inter propose, en fin d'après-midi (approximativement de 17h à 18h), une émission très intéressante : "Le monde sur un plateau". Je n'ai pas forcément l'occasion de l'écouter en direct. Heureusement, le site de la radio est très bien fichu, permettant de télécharger ou de réécouter un programme longtemps après sa diffusion.
Trois pays vont successivement faire l'objet de reportages : la Chine, les Etats-Unis et la Russie. Actuellement, il est question de "l'empire du milieu". J'ai récemment écouté l'émission du 4 juillet, consacrée à internet. Quelle ne fut pas ma surprise d'entendre ceci :
C'est l'illustration de l'un des moyens utilisés pour contourner la censure. A l'image des chansonniers français, friands de calembours (plus ou moins graveleux), certains internautes jouent sur l'homophonie ou le double sens de certains mots. Le procédé a donné naissance à des vidéos (certaines parodiant les documentaires animaliers), dont le héros est Caonima, littéralement "cheval de l'herbe et de boue" (une sorte d'alpaga), dont le nom chinois signifie aussi "nique ta mère" !
Dessins animés mis à part, il y a un petit côté South Park dans cette production irrévérencieuse.
14:09 Publié dans Chine, Politique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, chanson, société, journalisme, humour
mercredi, 11 juillet 2012
L'affaire DSK traitée par "New York Unité Spéciale"
L'épisode (annoncé l'an dernier) a enfin été diffusé en France, sur TF1, mardi soir. Il a pour titre Terre brûlée. Attention toutefois : les auteurs ont pris beaucoup de précautions pour qu'on ne les accuse pas d'exploiter l'affaire DSK. Cela commence par un carton placé en tout début de film :
L'accusé n'est plus français, mais italien. (Mais c'est un rival sérieux du principal dirigeant de son pays, auquel il attribue la responsabilité de ses malheurs. Le président du Conseil Berlusconi a ici remplacé le président de la République Sarkozy, jusque dans le mythe du complot.) La victime présumée n'est plus guinéenne, mais soudanaise. Pour bien enfoncer le clou, lorsque la (charmante) substitut du procureur, Alex Cabot, débarque au commissariat, elle demande s'il s'agit d'une "nouvelle affaire DSK"...
... comme pour bien souligner que, dans cet épisode, il s'agit d'autre chose. Du coup, même si l'histoire a été visiblement plaquée sur le fait divers qui a défrayé la chronique, une série de détails est chargée de marquer la différence : le diplomate a oublié son ordinateur à l'hôtel (DSK y a perdu l'un de ses téléphones portables), la femme de chambre a recraché le sperme dans le lavabo (Nafissatou Diallo l'avait fait sur la moquette) etc. Notons que l'actrice qui incarne la plaignante est très petite, contrairement à la personne qui a inspiré le rôle.
Nous n'échappons pas à certains moments incontournables, comme la sortie médiatisée du commissariat, sous les flashs des photographes :
L'épisode nous fait bien suivre la procédure judiciaire et la progressive décrédibilisation de la victime présumée, principal argument de la défense. L'avocat, très habile, a été engagé par l'épouse de l'accusé, qui s'affiche à ses côtés (et devant les caméras), aimante et solidaire :
La coupe de cheveux de l'épouse a incontestablement été "travaillée" de manière à ressembler à celle d'Anne Sinclair.
Je vous laisse découvrir la conclusion de l'histoire, assez originale... et ma fois très habile sur le fond.
02:26 Publié dans Politique, Société, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, sociéré, femme
mardi, 10 juillet 2012
Formose
C'est le titre d'un roman graphique signé Li-Chin Lin, qui partage sa vie entre la France et Taïwan, où elle est née. Il s'agit donc d'une oeuvre autobiographique.
L'histoire de l'ancienne Formose est vue aux travers des yeux de l'enfant puis de l'adolescente qu'elle fut. Petite, elle est une sorte de Mafalda chinoise. On peut se faire une idée du style (bourré d'humour) de la dessinatrice grâce à l'extrait mis en ligne par les éditions çà et là.
L'auteure a l'honnêteté de se décrire comme une enfant docile, très perméable à la propagande du régime fondé par Chiang Kai-Shek. Elle n'en dénonce pas moins les crimes et la corruption.
On découvre aussi des aspects méconnus de l'histoire de la civilisation taïwanaise, comme le plurilinguisme, à l'image des origines métissées de la population :
Les langues locales, parlées par la population la plus âgée et les ruraux, sont méprisées par les médias officiels, au profit du mandarin. L'anglais jouit aussi d'une bonne image, au contraire du japonais, parlé encore par les grands-parents : c'est la langue de l'ancien colonisateur... qui a peut-être été moins cruel que les Chinois continentaux qui ont débarqué en 1949, ceux qu'on appelle waï shen ren, et qui ont longtemps dominé la vie politique de ce petit Etat.
L'auteure nous conte son adhésion juvénile aux idéaux du régime, son côté bon élève même. Très intéressant est le récit de son basculement et de sa découverte des aspects les plus sombres de la dictature. C'est le moment où la culture de sa famille, originaire du sud rural de l'île, acquiert une plus grande importance à ses yeux.
La description du système scolaire local mérite aussi le détour, tant l'auteure sait allier l'ironie mordante à la lucidité sur son propre cas. D'un point de vue graphique, elle sait sortir du cadre pour donner plus d'ampleur et d'originalité à son dessin. Les vignettes "classiques" n'en sont pas moins ouvragées, souvent inventives :
Ce livre vaut aussi par la manière dont les événements du printemps de Pékin sont décrits, vus de Taïwan. On comprend aussi mieux les arcanes de la politique contemporaine de l'île, notamment l'apparition d'un tiers-parti et les ressorts des dernières élections présidentielles. (Il faut néanmoins signaler une erreur, à propos de Sun Yat-Sen, qui n'a pas pu être chassé de Chine par Mao en 1949, puisqu'il est mort en 1925...)
La jeune femme achève son déniaisement en Europe, où elle découvre que les démocraties qu'elle tient pour des modèles infaillibles sont loin d'être parfaite. Elle en fait l'expérience cruelle en Suisse.
Bref, c'est drôle, inventif et très instructif.
P.S.
On peut entendre la dessinatrice, interrogée sur Le Mouv' lors de la sortie de son livre, le mois suivant sur France Inter.
00:40 Publié dans Chine, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, livre, fille, culture
dimanche, 08 juillet 2012
Choses entendues
Ce samedi, je suis passé par une grande surface locale pour compléter mes provisions du ouique-hennede. Après avoir réglé mes achats en caisse, je suis repassé par l'accueil du magasin, pour récupérer le sac que j'y avais laissé. L'employée était en train de nettoyer le comptoir. Elle n'a pas paru remarquer ma présence, dans un premier temps. C'est alors qu'une de ses collègues est arrivée, en provenance des rayons. Voici ce que j'ai entendu :
- Alors, tu as vu la cliente ?
- Oui, elle est venue. J'ai regardé... mais je n'ai rien dit.
- ?
- Elle m'a donné l'épilateur... mais j'ai bien vu qu'il y avait plein de poils après !
Sur ce, j'ai pu récupérer mon sac. Je suis rentré chez moi, plein d'entrain à l'idée de préparer le repas !
01:34 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, femme, fille
samedi, 07 juillet 2012
Les Femmes du bus 678
Le Caire est une ville très peuplée (une mégapole), très étendue, dont la grande majorité des habitants tire le diable par la queue. Ils sont donc nombreux à avoir deux emplois et, pour leurs déplacements, ils privilégient le bus, moins cher que le taxi... et que la voiture qu'ils ne possèdent pas. Le problème est que, dans les bus, l'entassement des passagers favorise le harcèlement des femmes par des vicieux qui se baladent avec un petit citron dans la poche.
Le réalisateur a choisi ce biais pour traiter du harcèlement sexuel en Egypte. Il fait s'entrecroiser trois histoires et trois femmes : une grande bourgeoise (Seba), qui gère sa boutique, une "djeunse", un peu rebelle (Nelly), issue de la classe moyenne et une traditionnaliste (Fayza), aux origines plus modestes.
Cette dernière ne sait plus comment faire pour éviter les attouchements dans le bus. Le taxi coûte trop cher... et les harceleurs ne se découragent pas facilement. Ajoutez à cela le manque de communication dans son couple et les tabous sur sexualité (autres sujets importants du film), et vous comprendrez que Fayza en ait été conduite à prendre les grands moyens : un couteau.
Elle a été inspirée par Seba, qu'elle a vue à la télévision et qui anime un atelier pour les femmes harcelées. On finit par apprendre qu'elle-même a été violemment agressée, à l'issue d'un match de football, à l'image de ce qu'ont subi des journalistes occidentales lors de la révolution égyptienne. (Au cours du tournage de cette scène, l'actrice a failli subir le même sort, ainsi qu'on l'apprend sur le site Allociné.) Notons qu'ici, l'action se passe sous le gouvernement d'Hosni Moubarak : on voit son portrait dans le poste de police où Nelly va porter plainte, après avoir été agressée en pleine rue.
Dans la première moitié du film, les histoires se croisent : lorsque Fayza sort précipitamment du bus où elle vient encore de se faire tripoter, elle atterrit devant le capot de la luxueuse voiture du mari de Seba, sur une place autour de laquelle se trouvent des logements avec balcon, l'un d'entre eux étant occupé par Nelly et Omar, en pleine discussion sur sa plainte. D'ailleurs, lorsque celle-ci a témoigné de son agression à la télévision, l'auditrice qui a appelé (sous un pseudonyme) pour la soutenir n'était autre que Fayza.
La deuxième partie du film voit les femmes unir leurs forces, puis se déchirer, à l'image de la société égyptienne. On a aussi un bon aperçu des pressions qui sont exercées sur elles pour préserver "l'honneur de la famille"...
Notons que les hommes ne sont pas tous montrés comme étant de gros beaufs. Omar, le petit copain de Nelly, est un type bien... et que dire d'Essam, l'enquêteur, tout en rondeurs ! C'est un peu un mélange du capitaine Dobey et de l'inspecteur Derrick... Il est malin, avance à son rythme et va résoudre cette étrange histoire d'hommes blessés à l'entrejambe.
C'est l'un des talents de ce film : introduire de la comédie dans un sujet grave. Il y a bien quelques facilités ici et là, un peu trop d'emphase parfois, mais cela reste un très bon film, engagé et riche de sens.
13:03 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
jeudi, 05 juillet 2012
Miss Bala
Ce petit film mexicain ne fait pas trop parler de lui, et pourtant... Il nous offre une plongée dans la violence endémique qui ronge le pays, lui associant un portrait social qui tente de s'éloigner des clichés. C'est un peu une version mexicaine du Traffic de Soderbergh.
Cette "miss Beauté" de Basse-Californie est d'origine modeste. Pas vilaine (et un peu rêveuse), elle pense qu'un concours de mannequin va la sortir de l'ornière. Mais sa vie bascule la veille du début de l'entraînement, parce qu'elle a suivi sa meilleure amie dans une soirée qui s'est très mal terminée. La violence intervient donc assez tôt dans le film, mais elle est filmée de manière indirecte, à travers les conséquences qu'elle a sur le personnage principal.
La suite met plutôt en scène la montée de la tension psychologique. Laura Guerrero a survécu grâce à sa ténacité... mais le chef du cartel de la drogue s'est entiché d'elle. Qu'est-elle prête à faire pour survivre ? Qu'est devenue son amie ? A partir de là, cette innocente jeune femme se retrouve prise dans un engrenage, qui la fait passer de victime à complice des criminels. On la découvre finalement assez futée et entêtée.
Les forces de l'ordre ne sont pas toujours à leur avantage. Du point de vue des "Mexicains d'en-bas", c'est une troupe coercitive comme une autre. Certains policiers travaillent même en douce pour les trafiquants de drogue... et les relations entre les hommes de pouvoir, les militaires et les riches délinquants ne sont pas très claires, c'est le moins que l'on puisse dire.
Du côté de l'héroïne, on est assez surpris de la voir passer habilement entre les gouttes. Elle profite du fait que le chef du cartel n'est pas complètement abruti... et qu'il pense pouvoir l'utiliser à sa guise.
La violence physique ressurgit dans la dernière demi-heure, qui se conclut de manière assez surprenante.
C'est un film fort, porté par son interprète principale (Stephanie Sigman, inconnue au bataillon) et qui évite (en général) les effets faciles.
21:48 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, film, cinema
mercredi, 04 juillet 2012
The Dictator (Le Dictateur)
Les critiques (professionnels) ont été en général très réservés sur le nouveau film produit par Sacha Baron Cohen (après l'excellent Borat et le décevant Brüno). Il faut dire que notre moraliste du XXIe siècle n'y va pas avec le dos de la cuillère... plutôt à la truelle et à la bétonnière !
Il dénonce les travers de certains de ses contemporains, en s'appuyant non pas sur un type sympa, mais sur un personnage extrêmement contestable, mélange de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi (avec un chouïa de Hafez el-Assad et d'autres potentats, plutôt africains). Ses films posent donc la question de l'identification au personnage principal, le "héros", qui est aussi (et surtout) un enfoiré.
On peut déjà apprécier la satire des tyrans proche-orientaux et africains : le général Aladeen est un crétin infantile... souvent ridicule donc. Il allonge un max de fric pour pouvoir profiter (brièvement : apparemment, le petit membre du monsieur balance vite la purée...) du corps de jolies femmes... non, pas des prostituées, plutôt des mannequins ou actrices connues. (J'adore le moment où l'on découvre l'éventail de ses "conquêtes".) L'une des scènes est clairement une vacherie à destination de Naomi Campbell.
C'est là où le projet du film est le plus visible : s'appuyer sur ce dictateur pour mettre à jour les turpitudes de ses contemporains.
Les contestataires "droits-de-l-hommistes" gauchisants en prennent aussi pour leur grade. La manière dont la foule, à New York, adopte les slogans du vrai dictateur (qui a perdu sa barbe dans des circonstances que je vous laisse découvrir) est très drôle.
Le personnage féminin principal, incarné par une égérie des comédies lourdingues (Anna Faris, très à l'aise pour jouer les idiotes dans Scary Movie et Smiley Face, par exemple), "déguste" aussi : elle est souvent à côté de la plaque, s'habille comme une souillon, ne se rase pas les aisselles... mais elle joue un rôle non négligeable dans cette aventure. Voici donc la misogynie globale (l'image des femmes n'est guère reluisante dans les films produits par SB Cohen) atténuée par une figure sympathique.
Le portrait de la boutique bio de l'héroïne est très acide. Aladeen va y mettre bon ordre, faisant bosser les salariés lymphatiques, luttant contre la fraude (un comble, pour l'ex-dictateur !), s'occupant des clients mal élevés... Au départ, il fait tout cela pour récupérer son pouvoir. Mais il finit par éprouver un tendre sentiment pour l'idéaliste humaniste... d'autant plus que celle-ci le sort de tous ses mauvais pas, comme cette excursion en hélicoptère (en compagnie d'un ingénieur atomique... et d'un couple d'Américains moyens) qui se finit au poste de police.
On appréciera aussi le tableau du petit monde des opposants en exil. Aladeen le découvre à l'occasion d'un passage dans un bar ethnique. Il finit par comprendre que tous ceux dont il a commandé l'exécution sont là... y compris la vache ! La séquence est franchement hilarante.
Politiquement, le film est engagé. Pas tellement en faveur de la démocratie, finalement soutenue parce qu'elle permet l'amour véritable : le dictateur fait l'expérience d'une femme qui l'embrasse de sa propre initiative et non pas parce que son père est attaché au radiateur dans la pièce d'à côté ! L'auteur s'en prend aux puissants, chinois inclus (ils rachètent l'Amérique... et se font faire des gâteries !), dans un portrait au vitriol, sans nuances. Et quelle magnifique tirade d'Aladeen, vantant les mérites de la dictature aux Américains, leur expliquant tout ce qu'elle permet de faire... sans réaliser évidemment que les Américains n'ont pas besoin d'une dictature pour arriver à ces résultats !
Les jeunes (et les grands enfants) goûteront l'humour pipi-caca, de la carafe d'urine à la tribune de l'O.N.U. à l'expulsion d'un méga-étron en altitude. Dans le genre très con, on a aussi le sosie du dictateur, encore plus stupide que lui... si, c'est possible !... et quelle intervention miraculeuse à la fin du film ! Tordante !
Mais les deux scènes d'anthologie sont sans conteste la découverte de la masturbation par le héros (avec l'aide de sa patronne, très pédagogue) et l'accouchement pratiqué par lui et sa nouvelle amie, dans la boutique, avec vues de l'intérieur du vagin en prime ! J'A-DORE !
19:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
samedi, 30 juin 2012
Adieu Berthe, ou l'enterrement de mémé
C'est la nouvelle oeuvre des frangins Podalydès, fils d'un pharmacien de la banlieue parisienne chic (Versailles) et adeptes d'un humour décalé.
On retrouve plusieurs aspects autobiographiques dans ce film : la pharmacie, la grand-mère porteuse d'un univers qui fascine, le rôle de la magie (souvenirs de l'enfance du réalisateur, Bruno). Il me semble que l'esprit de Jacques Tati souffle aussi un peu sur le film : même si l'on voit le RER passer, on se dit que ces quartiers pavillonnaires tranquilles sont un peu à l'écart de leur époque.
La première partie est une chronique de banlieue. Le pharmacien se déplace en trottinette électrique, transportant au besoin la fille de sa maîtresse (Valérie Lemercier, épatante), finissant toujours par rejoindre sa boutique (au-dessus de laquelle habite belle-maman, une rombière caricaturale), où s'échine sa tendre épouse (Isabelle Candelier, un peu trop cocker).
Il y a quelques idées de mise en scène dans la manière dont la pharmacie est filmée, mais les dialogues associés à ces scènes sont par contre d'un niveau assez faible... et le ballet des tiroirs de l'officine m'a fait immanquablement penser au sketch des Inconnus sur les commerces, avec Bernard Campan dans le rôle du pharmacien... autrement plus corrosif que Denis Podalydès !
Les journées (et les soirées) sont rythmées par l'envoi de textos. Nos bobos sont extrêmement dépendants de leurs smartphones ! Notons que le réalisateur a trouvé une méthode simple et efficace (un code de couleurs) pour intégrer (souvent de manière humoristique) les mini-messages à l'intrigue. (C'était toutefois plus élaboré dans L'Exercice de l'Etat.)
C'est la mort de la grand-mère qui vient casser ce ronronnement. Elle met les protagonistes au contact du monde des croque-morts... qui cherchent surtout à "croquer" l'argent des vivants ! Il faut signaler la performance de Michel Vuillermoz, formidable dans le rôle d'un entrepreneur "conceptuel", qui transforme le contrat-obsèques en oeuvre lyrique ! La première séquence tournée dans les locaux des pompes funèbres est géniale, entre le pédantisme de l'entrepreneur, l'obséquiosité de ses employés et l'irruption de Valérie Lemercier... dont le "pétage de plombs" ultérieur, en plein cimetière, est plus savoureux encore que ce qui était perceptible dans la bande-annonce.
On découvre aussi avec joie l'entrepreneur plus artisanal incarné par Bruno Podalydès lui-même, dans un rôle qu'aurait pu interpréter Edouard Baer.
Pour moi, le film décolle avec le séjour en maison de retraite. Cela commence par le trajet, en fourgon mortuaire (et de bons dialogues). Cela continue par la découverte de la chambre de la grand-mère, puis des pensionnaires de cet institut assez particulier. La nuit que le pharmacien et sa maîtresse sont obligés de passer sur place va leur faire découvrir des aspects inconnus de la vie de l'aïeule décédée. C'est vraiment une très belle séquence.
Le lendemain, ils se font envahir par une troupe menaçante, sombre : la guerre des pompes funèbres est déclarée ! La belle-doche, toquée de l'entrepreneur pédant, s'en mêle. Cela nous mène aux funérailles, introduites par une musique qui ne dépaysera pas les amateurs de (feue) l'émission 2000 ans d'histoire.
Il y a une vie après la mort... du moins dans le film : la découverte des petits secrets de la défunte va aider certains adultes à fêter dignement l'anniversaire d'une gamine !
13:03 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film
mercredi, 27 juin 2012
Prometheus
Dans la mythologie grecque, Prométhée est un titan (ou le fils d'un titan), créateur de l'espèce humaine, à laquelle il rapporte le feu. Seule une partie de la légende sert de base à ce film, qui traite de la création des humains, imaginée comme résultant d'une intervention extraterrestre. On passe de l'archéologie à la science-fiction, dans une quête des origines qui réserve quelques surprises.
Ce film est aussi présenté comme un prequel de la saga Alien. C'est bien là le problème. Ceux qui connaissent les films auront comme un goût de déjà vu, tant les scénaristes ont tout fait pour ne pas dépayser les spectateurs. Du coup, on trouve que les humains font (par avance, puisque l'action est censée se dérouler environ 30 ans avant le premier Alien) les mêmes erreurs que ceux que nous avons vu se faire dépecer ou ensemencer jadis. Ce n'est pas désagréable à regarder, mais, franchement, cela manque d'originalité.
C'est l'autre versant de l'histoire qui est le plus novateur, celui qui a trait au monde des "ingénieurs", ces géants humanoïdes dont on ne nous dit hélas presque rien. On soulève juste un coin du voile. De deux choses l'une : soit le film était déjà trop long, trop coûteux... et l'on a tranché dans le reste, soit on nous ménage une suite (la fin est ouverte), c'est-à-dire que des producteurs avides d'argent facile ont "lancé une sonde". Envisagerait-on une nouvelle série de films ?
En tout cas, formellement, celui-ci est très joli à regarder. Les décors sont somptueux (pas besoin de la 3D pour les apprécier) et plusieurs scènes sont particulièrement bien enlevées. Celle de l'auto-avortement du docteur Shaw (Noomi Rapace, pas aussi marquante que dans Millenium, mais plus à son avantage que dans Sherlock Holmes 2) est forte... et audacieuse, pour une production états-unienne. (Pour calmer les culs-bénits, on a fait de la scientifique une croyante fervente... et le "bébé" survit... et grandit... en pleine forme !)
Scott réussit son coup dès qu'il est question des "ingénieurs", que l'on voit finalement assez peu à l'écran. Un autre acteur se distingue (parmi la brochette venue essentiellement prendre la pose devant des fonds bleus ou verts) : Michael Fassbender (vu l'an dernier dans un autre prequel, X-Men : le commencement), excellent en androïde manipulateur.
Dans une grande salle, à 20h30, c'est un spectacle qui se regarde sans déplaisir.
23:38 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
mardi, 26 juin 2012
Madagascar 3
Ce film suinte l'anti-France. Cela commence, quasiment dès le départ, par une allusion au fait que les Français travailleraient peu : dans la version doublée, on a droit au couplet sur la durée des vacances et les RTT...
On continue avec le personnage humain principal, une policière (Chantal Dubois) obnubilée par les trophées d'animaux, une increvable mégère qui n'est pas sans rappeler l'insubmersible mamie de l'épisode 2. (Un peu de misogynie ne peut nuire, au passage.) Les esprits forts feront remarquer que la policière est monégasque... mais ce détail n'est mis en avant que dans la séquence "montecarlienne" : par la suite, elle est qualifiée de française, jusqu'à la remise du chèque de récompense.
Cette francophobie nous vaut toutefois un bon moment : le rétablissement express des subordonnés de miss Dubois, grâce à une chanson dont je me garderai de dévoiler le titre. Sachez seulement que c'est l'occasion de se payer la tête d'un film français qui a permis à une actrice très moyenne d'être oscarisée. Là, j'ai bien ri. Mais le second degré disparaît à nouveau à la fin, où l'on retombe sur le French Bashing (les "Freedom Fries" ont remplacé les "French Fries") si bien décrit naguère par Guillemette Faure.
Mais d'autres Européens bénéficient d'un traitement à peine moins dégradant. Le Russe a perdu de sa superbe par rapport à une époque ancienne (sans doute celle de la Guerre froide) : c'est une poule mouillée qui fait des rodomontades. L'Italien est l'idiot utile, l'Italienne une femme-objet assez faible finalement... vite sous le charme du lion américain, qui va remettre le cirque sur pied (ben voyons...). Au passage, signalons qu'aucun personnage négatif ne semble faire référence à l'Allemagne. On a de ces prévenances, outre-Atlantique...
Si l'on oublie cet arrière-plan nauséabond, on peut passer quand même un bon moment. L'humour pipi-caca est trop peu présent à mon goût (et à celui d'un jeune spectateur qui riait aux mêmes gags que moi) : un peu de vomi sur un gâteau au début, un spectateur ultra-chiant qui finit coincé dans l'anus d'un éléphant par la suite.
Le ressort le plus efficace est l'intervention des inénarrables pingouins, dont le cynisme rigolard me fait bien marrer. Je garde aussi en mémoire la love story entre le roi lémurien et une ourse très timide... et assez dégueu... Mais l'amour -le vrai, le seul, l'unique- n'est-il pas aveugle ?
Quand la tension baisse (ça arrive assez souvent, quand même : le film est très inégal), on peut s'amuser à essayer de repérer les références cinématographiques.
Pour 2,5 euros, ça passe.
23:04 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, film, cinema
dimanche, 24 juin 2012
Le Monarque, son fils, son fief
Ce livre "fait le buzz", comme on dit. Son auteure dirige le cabinet de Patrick Devedjian au Conseil général des Hauts-de-Seine. Elle a utilisé le principe du roman à clés pour vider son sac, en clair raconter les travers de la vie politique dans le département le plus riche de France (ou le deuxième plus riche, après Paris).
Le Monarque est Nicolas Sarkozy. Il est une grande déception pour l'auteure, qui a cru en lui et milité avec ardeur pour son élection. Il est aussi surnommé Rocky, pour son tempérament, par analogie avec Sylvester Stallone... et parce qu'il est fan de boxe, détail qui n'avait pas percé dans les médias jusqu'à présent. (On avait plutôt fait ressortir sa passion pour la course et le vélo, sports plus "présentables".)
La première Première dame est Cécilia Sarkozy, que l'on rencontre peu dans le livre, puisqu'elle s'est éclipsée après l'élection présidentielle de 2007. La garden-party de cette année-là est néanmoins l'occasion de brosser un joli portrait de la troupe d'ambitieux qui s'accroche à la lumière. Les médias ne sont pas mieux servis, qui contribuent à la "pipolisation" de la vie politique.
La deuxième Première dame est Carla Bruni. On la voit encore moins que la première, signe qu'elle n'intervient pas dans la politique des Hauts-de-Seine. On peut lire par contre ce que pensent d'elle les rombières de Neuilly... et ce n'est pas forcément à son avantage !
Préfet Tigellin est Claude Guéant, dévoué corps et âme au président, éventuellement exécuteur des basses oeuvres. A cette occasion, j'ai découvert qu'un Tigellin a réellement existé : c'était un favori de l'empereur Néron, qui devint préfet du prétoire. Dans le livre, il apparaît rarement, à chaque fois plutôt menaçant.
Maître Jourdain est Henri Guaino. On ne le croise qu'exceptionnellement.
Conseiller aux Cultes est Patrick Buisson, sorte d'éminence grise du président (un conseiller occulte, si l'on préfère). Il s'occupe davantage de la politique nationale que des affaires altoséquanaises.
Langue-de-VIP est Pierre Charon, qui entre un peu plus souvent en relation avec le petit monde du "neuf-deux". Le portrait qui est fait de lui est assez gratiné. Son surnom mêle habilement la propension du bonhomme à balancer des vacheries et son carnet d'adresses, riche en personnalités du show-biz.
Langue-de-Bois est Franck Louvrier, le "communicant". Si le descriptif de sa fonction est péjoratif, dans le livre, il n'est pas dépeint comme quelqu'un de particulièrement dangereux. Il n'en est pas moins l'un des artisans de la "pipolisation" de l'image de Nicolas Sarkozy.
Cheftaine est Emmanuelle Mignon. On la rencontre très peu, mais on sent bien que c'est quelqu'un de redouté, une des rares personnes à pouvoir et oser tenir tête au président. Son surnom vient de son passé chez les scouts (version traditionnelle : la dame est très catholique).
Sherpa Marly est Jean-David Levitte, le très compassé conseiller diplomatique de l'Elysée, qui a sans doute été le véritable ministre des Affaires étrangères, au début du quinquennat. (La biographie à laquelle mène le lien précédent comporte au moins une erreur : Moissac, où Levitte est né, est située dans le Tarn-et-Garonne, pas le Tarn.) On peut l'opposer au titulaire du poste en 2007, Bernard Kouchner, surnommé Muet d'Orsay ! Dans le livre, la description d'un voyage retour dans l'avion présidentiel est particulièrement cruelle pour l'ancien French doctor.
Deux autres figures emblématiques du début du mandat sont à peine égratignées. Gazelle du Sénégal est bien entendu Rama Yade, que l'on nous montre présentant son mari à la garden-party de 2007 avec un cynisme déconcertant. Belle-Amie est Rachida Dati. Je dois avouer que je ne comprends pas la fascination qu'elle semble exercer sur nombre d'observateurs de la vie politique. C'est pour moi un personnage creux, arriviste et incompétent. Le livre sous-entend quand même que celle que l'on désigne comme "la favorite" n'a pas entretenu que des relations professionnelles avec le nouveau maître des lieux.
A l'image de l'espace de décision qui lui a été laissé en 2007, le Premier ministre François Fillon apparaît très effacé. Son surnom, @fdebeauce, fait allusion au compte twitter qu'il a un temps discrètement entretenu.
On passe maintenant à la petite jungle de la Principauté, à savoir les Hauts-de-Seine. L'Arménien est évidemment Patrick Devedjian, présenté comme un Don Quichotte de la politique. On découvre l'ancien militant d'Occident sous un jour méconnu. Sa plus proche collaboratrice, Baronne (alias Marie-Célie Guillaume, l'auteure), éprouve beaucoup d'admiration pour lui... et pas mal d'affection. Elle fait état des rumeurs qui ont circulé sur les relations entre les deux piliers de l'exécutif altoséquanien. Devedjian a une réputation de séducteur... et figurez-vous que Baronne n'est pas qu'un directeur de cabinet travailleur, efficace et redoutable avec ses adversaires : c'est aussi une très jolie femme :
La voici quand elle est venue présenter son livre au Grand Journal. La voilà en compagnie de Patrick Devedjian, en 2011, à l'issue d'élections dont on va reparler plus bas :
Chacun semble avoir sa vie privée de son côté, mais il n'est pas exclu qu'un petit quelque chose ait eu lieu entre eux...
Autour gravite la faune UMP du département, du plus âgé, Don Léonard (Charles Pasqua, furieux de voir Devedjian faire le ménage dans les comptes), au plus jeune, le Dauphin (Jean Sarkozy, faux-jeton comme pas deux). Pas très loin se trouvent les Thénardier, alias Isabelle et Patrick Balkany. Leurs interventions nous valent des moments particulièrement savoureux... ou ignobles, tant la manière qu'ils ont de pratiquer la politique déshonore, pour moi, la chose publique.
Arrivent ensuite les seconds couteaux, parfois redoutables, toujours malléables. Trépané du Local est Alain-Bernard Boulanger, maire de Villeneuve-la-Garenne, présenté comme un personnage falot, avide d'honneurs, mais pas désireux de mouiller sa chemise pour les obtenir.
Cinglé Picrochole est l'une des cibles privilégiées de l'auteure. On va comprendre pourquoi. Il s'agit de Philippe Pemezec, maire du Plessis-Robinson, connu pour ses écarts de langage (il a même été condamné pour injures), voire ses démonstrations de force. Il a menacé Baronne à plusieurs reprises, ce qui a conduit celle-ci à déposer une main courante au commissariat. Le dernier chapitre raconte comment l'élu a fini par s'excuser... Mais les couteaux n'ont semble-t-il pas été complètement rentrés. Aux récentes élections législatives, Philippe Pemezec a été battu de justesse par Jean-Marc Germain, le directeur de cabinet de Martine Aubry, pourtant pas implanté localement et désigné tardivement. Par rapport au scrutin de 2007, le candidat UMP n'a pas perdu grand chose, alors que son adversaire de gauche a gagné près de 4 000 voix. Elles ne viennent sans doute pas toutes de son camp...
Culbuto du Centre est Hervé Marseille, le roi de la volte-face, toujours en quête d'une place... et qui, à force d'avaler des couleuvres, a fini par devenir sénateur. C'est un centriste, à l'image de son chef, l'Humoriste Attitré, alias André Santini, bien sûr.
Lesieur Homais est Jean-Jacques Guillet, maire de Chaville. C'est surtout un ancien d'Occident, devenu proche de Charles Pasqua. Il est utilisé pour éjecter Patrick Devedjian de la présidence de la fédération UMP. Notons qu'il a rencontré quelques difficultés pour conserver son siège de député. Alors qu'en 2007, surfant sur la vague sarkozyenne, il avait été réélu dès le premier tour, en 2012, il ne l'a emporté qu'au second, avec seulement un peu plus de 3 000 voix d'avance
Le Doyen d'Age est Charles Ceccaldi-Raynaud, qui entretient une relation passionnelle avec sa fille Joëlle, au point de vouloir torpiller sa carrière politique. Dans le livre, il est surtout question de sa manière très personnelle d'introduire les séances du Conseil général, assez "vieille France".
On termine ce florilège avec Chihuahua, alias Thierry Solère, un jeune homme plein d'avenir. Il est présenté comme un proche de Jean Sarkozy... encore que... Il ne semble pas être d'une inébranlable fidélité. La fin du livre de Marie-Célie Guillaume le montre se ralliant à Patrick Devedjian... et, ô surprise, on le retrouve candidat UMP dissident en 2012... contre Claude Guéant, l'un de ceux qui ont tenté de déboulonner l'Arménien. Les mauvaises langues disent qu'une partie de la gauche a voté pour lui, rien que pour faire battre l'ancien ministre de l'Intérieur. (Au second tour, la socialiste Martine Even ne semble pas avoir bénéficié du report des voix qui s'étaient portées sur les autres candidats de gauche une semaine auparavant... et son total personnel a même diminué !) Pour moins de 400 voix, il est donc arrivé au parachuté Guéant la même mésaventure qu'à Ségolène Royal.
L'auteure réserve aussi quelques piques au personnel politique de Rockyville, Neuilly-sur-Seine pour les intimes. Le quatrième chapitre relate par le menu la déconfiture de Gominet, alias David Martinon, qui échoue lamentablement dans sa conquête de la mairie. A cette occasion, on commence à découvrir Jean Sarkozy à la manoeuvre... et l'on croise un authentique homme politique, bien plus honnête que la bande qui prétend régir le département : Jean-Christophe Fromantin, pourtant affublé du peu valorisant pseudo de Braconnier. Il faut dire qu'il a réussi la totale : il a successivement conquis la mairie de Neuilly (en 2008), le canton de Neuilly-sur-Seine Nord (en 2011) et, en 2012 le siège de député occupé naguère par Nicolas Sarkozy, puis Joëlle Ceccaldi-Raynaud (qui avait sèchement battu Fromantin en 2007, on l'a oublié).
Signalons qu'en 2011, Jean-Christophe Fromantin avait battu, au second tour des cantonales, Marie-Cécile Ménard, que l'on retrouve dans le livre sous le pseudo de Dioraddict, présentée comme une "amie d'enfance" de Nicolas Sarkozy (qui lui avait "légué" son canton)... et qui est souvent la première victime collatérale des revirements de son fils Jean.
Pour compléter le tableau, il ne manque que Recalé, un fidèle parmi les fidèles, qui n'a jamais obtenu la reconnaissance politique qu'il estime mériter : Arnaud Teullé. (Ceci dit, comme David Martinon, il a reçu un beau lot de consolation... Et vive le piston !)
Ce petit monde ne pourrait pas vivre sans des journalistes bien introduits, chargés de transmettre la bonne parole. Deux en particulier sont évoqués par Marie-Célie Guillaume. Papillon Kabyle est sans risque d'erreur Saïd Mahrane, qui travaille au Point et a pondu une série d'articles outrageusement flatteurs sur le Dauphin, notamment celui intitulé L'irrésistible ascension de Jean Sarkozy. Je suis dans l'expectative concernant Duchesse Aquarel, dépeinte comme une femme de grande beauté, sûre d'elle, familière de la droite. Ce doit être une journaliste du Figaro (la Pravda, dans le livre !). Sophie de Ravinel me paraît être arrivée trop tardivement. Ce pourrait être Marguerite Lefebvre. Mais je me plante peut-être complètement.
D'autres personnages interviennent ponctuellement. Certains n'ont pas de véritable rôle politique : ils font partie de l'entourage privé de l'auteure. D'autres se distinguent à une occasion. C'est le cas de Madame de P., une élue UMP de province qui accepte de payer de sa personne pour faire avancer un dossier en faveur de la commune qu'elle gère ! Les médias ont évidemment fait leurs choux gras de la fin du chapitre VII (Rocky ou le monologue du périnée). Ce qui est dit du parcours de la dame nous conduit à penser qu'il s'agit de Marie-Josée Roig. Mais ce qui est dit de la population de la commune et de l'agglomération qu'elle gère ne correspond pas à Avignon (les chiffres sont trop élevés).
D'autres chapitres sont particulièrement enlevés, à commencer par le quatrième (Du rififi à Rockyville), qui narre la bataille des municipales 2008 à Neuilly. Le neuvième (Banana République) relate l'affaire de l'EPAD et l'inacceptable aveuglement de N. Sarkozy. La cinquième (Mao est mort) nous montre les coulisses du Conseil général, avec Isabelle Balkany en virago. Les manigances sont à leur comble dans Drôle de guerre, qui voit Patrick Devedjian se faire évincer de la tête de la fédération UMP. La revanche intervient dans le chapitre suivant (le douzième), intitulé La grande bataille (celle des cantonales 2011), qui voit Isabelle Balkany mordre la poussière... et Patrick Devedjian triompher de ses adversaires. Mais que d'énergie dépensée en des querelles stériles !
C'est très bien écrit, plein d'humour, d'allusions... et de révélations. Un livre à lire... et à faire lire.
16:11 Publié dans Livre, Politique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, france, société, femme, ump, sarkozy
samedi, 23 juin 2012
A l'arrière-plan
A l'issue des élections législatives, un nouveau gouvernement Ayrault a été nommé, reconduisant le précédent pour l'essentiel. Quelques changements d'affectation ont été opérés mais, surtout, quatre nouveaux ont fait leur entrée, dont une sénatrice aveyronnaise, Anne-Marie Escoffier. Elle a donc fait l'objet de la sollicitation des médias, notamment de France 3, dont le fil info de Midi-Pyrénées a diffusé une courte entrevue, filmée à la sortie du Conseil des ministres.
Au-delà des propos tenus, assez convenus, il est intéressant d'observer ce qui se passe à l'arrière-plan, pendant que la nouvelle ministre s'exprime :
Vous ne rêvez pas : dans le dos d'Anne-Marie Escoffier est arrivée une autre personne qui, en plein interview, décide de prendre une photographie avec ce qui ressemble à un iPhone !
On la voit maintenant en grande conversation avec sans doute des journalistes invisibles dans le champ de la caméra. C'est donc une habituée des lieux. Il s'agit de Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique. (Elle fut ministre de la Justice dans le gouvernement Jospin.) Elle est surtout la ministre de tutelle d'Anne-Marie Escoffier. Sa présence ostentatoire au moment cet entretien est-elle un moyen de marquer son territoire ? Bizarre.
Voici qu'un troisième personnage (et même un quatrième, si l'on inclut celui qui est presque entièrement masqué par la sénatrice de l'Aveyron) apparaît, sur la gauche. Sollicité par d'autres journalistes, il se livre au même exercice qu'Anne-Marie Escoffier... parce qu'il vient lui aussi d'entrer au gouvernement. Il s'agit de Thierry Repentin. On a toutefois nommé ce spécialiste du logement à la Formation professionnelle... sans doute pour éviter de gêner Cécile Duflot.
Les progrès technologiques permettent ainsi de mettre un peu d'ordre dans la cacophonie d'une sortie de Conseil des ministres, les micros n'enregistrant que les propos tenus par la personne interrogée, pas les "bruits de fond". (Au besoin, on doit pouvoir procéder à un petit "toilettage numérique", en studio.)
11:21 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, médias, actualite
vendredi, 22 juin 2012
L'Aveyron entre au gouvernement
C'est Midi Libre qui a dégainé le premier, annonçant la nomination d'Anne-Marie Escoffier, conseillère générale et sénatrice de l'Aveyron (accessoirement ancienne préfète du département). Elle obtient le portefeuille de la décentralisation.
D'après Le Canard enchaîné du 6 juin dernier, elle aurait même dû faire partie du premier gouvernement Ayrault, où au moins un membre du PRG devait figurer :
A l'époque, on lui a préféré la jeune Sylvia Pinel, deuxième plus jeune membre du gouvernement (après Najat Vallaud-Belkacem : l'article de La Dépêche du Midi auquel mène le lien qui suit comporte une erreur à ce sujet), élue du Tarn-et-Garonne... mais dont la mère est aveyronnaise d'origine.
Conséquence indirecte : la moitié nord du département va être représentée par un nouveau sénateur. Comme Anne-Marie Escoffier a été élue au scrutin majoritaire à deux tours, c'est donc son suppléant qui devrait lui succéder... à savoir Stéphane Mazars, candidat malheureux aux récentes élections législatives.
00:19 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, femme
jeudi, 21 juin 2012
Radiostars
Au départ, je n'ai pas été attiré par ce film. Je me suis dit qu'il devait s'agir d'une nouvelle production bas du plafond, destinée à un public djeunse qui croit jouer au rebelle en faisant semblant d'aimer une grosse daube. Et puis, le bouche-à-oreille n'étant pas mauvais, je me suis décidé à tenter ma chance.
Cela commence pourtant de manière attendue : on nous fait découvrir une soirée branchée parisienne (où pullulent les pétasses et les blaireaux), puis le quotidien d'une émission "matinale" d'une radio "jeune". C'est malgré tout drôle, avec un Clovis Cornillac excellent en chef de meute impitoyable et un peu fragile au fond. Il s'appelle Arnold (ce qui fut le pseudo d'un animateur de Skyrock), fume comme Difool et descend ses collègues comme Laurent Baffie.
On suit la progression d'un mec tout timidou, qui va petit à petit jouer un rôle de plus en plus important dans la troupe. C'est une sorte de "roman d'apprentissage"... d'abord parce que la fine équipe, punie par son patron à cause d'audiences fléchissantes, est condamnée à arpenter la province, l'été, pour y tenir son morning.
Cela nous vaut de bons moments style "choc des cultures", parce que par province, il ne faut pas entendre Lille, Rennes, Nancy ou Toulouse. La seule grande ville visitée par la troupe est Marseille, à la fin. Ces jeunes hommes en sont donc réduits, le soir, à hanter les boîtes sinistres du coin. Il y font de curieuses rencontres, dont une horrible blondasse.
Ils se déplacent en bus. Celui-ci est conduit par une personne androgyne, Daniel (-le ?), mi-Françoise Hardy mi-Jacques Dutronc. C'est l'un des fils rouges de l'histoire : à intervalle régulier, une situation est l'occasion pour l'équipe de tenter de deviner le sexe de leur guide routier, par exemple lors de l'achat d'un magazine (Auto plus ou Femme actuelle ?... Que choisir !) ou lorsqu'il est question de la personne qui partage sa vie (et qui, ô surprise, porte un autre prénom ambigu : Dominique). Le générique de fin ne lève pas le voile, puisque l'identité de l'acteur-trice est tronquée : J. Plumecocq-Mech.
L'une de mes séquences préférées est celle qui voit intervenir un rappeur, Léonard de Vitry (incarné par un Jacky Ido plus vrai que nature). Le langage devient encore moins châtié... et c'est une gonzesse qui met tout le monde d'accord : la petite amie du rappeur, jouée Alice Belaïdi, une révélation ! Tout cela se termine dans un McDo, guitare sèche à la main. Un joli moment.
C'est l'une des qualités du film : les tranches d'humour sont entrecoupées de scènes plus intimes, parfois presque solennelles. Il y est question d'amour, de sexe, d'amitié. Cela dit des choses sans prétention.
C'est pour moi une bonne surprise de ce mois de juin.
22:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema, cinéma, film
"Les Experts" (de Las Vegas) et le couteau Laguiole
L'avant-dernier épisode de la saison 11 de la célèbre série scientifico-policière met les enquêteurs aux prises avec un machiavélique tueur en série (ça, c'est le côté énervant). Celui-ci s'illustre dans des meurtres particulièrement sordides et des tortures diverses (ça, c'est le côté réjouissant).
Ainsi, en fuite, accompagné d'une groupie (presque) aussi dingue que lui, il s'attire la sympathie d'un couple friqué qui a la très mauvaise idée d'inviter le duo à dîner. Les policiers finissent par arriver sur les lieux, qu'ils trouvent copieusement barbouillés de sauce tomate... En examinant la "scène de crime", ils découvrent ceci :
A ce moment de l'intrigue, Sara Sidle (interprétée par Jorja Fox) prend les indices en photographie. Quelques instants plus tard, on la voit tenir le mystérieux objet :
Il s'agit visiblement d'un couteau à fromage, qui ressemble bigrement à ceux que l'on peut acheter (notamment) à Laguiole :
Ce n'est pas la première fois que cet ustensile culinaire est associé à un acte sanglant. L'an dernier, un dessinateur du Canard enchaîné l'a mis en scène dans la représentation d'un coup de poignard dans le dos.
On ne peut toutefois que regretter que le sang séché qui garnit la lame empêche de voir la moindre marque d'origine. Ne reste que la forme caractéristique pour identifier la provenance du célèbre couteau.
00:56 Publié dans Aveyron, mon amour, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, france, médias
mercredi, 20 juin 2012
Bilan du second tour des législatives en Aveyron
Les trois sortants ont été finalement réélus, dans des conditions différentes toutefois.
C'est dans la première circonscription que la surprise a failli se produire. En effet, Yves Censi ne l'emporte qu'avec 50,67 % des suffrages exprimés et 645 voix d'avance sur Monique Bultel-Herment. Il perd plus de 1 700 voix par rapport au second tour de 2007 et à celui de 2002. De son côté, la candidate socialiste ne gagne que 800 voix par rapport au score de Christian Teyssèdre il y a 5 ans. Elle semble avoir bien mobilisé l'électorat de gauche et une partie de celui du centre, pas suffisamment toutefois pour renverser la balance. Il est vrai qu'entre les deux tours, le nombre de bulletins blancs/nuls a presque doublé, passant de 872 à 1 645. (Mais je pense que, dans le lot se trouvent aussi des électeurs du Front national). En 2007, ce nombre était encore plus important : 1 811 (au second tour).
Le débat diffusé par CFM a-t-il influé sur le résultat ? J'ai trouvé les deux candidats plutôt mauvais. (Mais il est facile de porter un jugement péremptoire, placé derrière son écran. Les élus locaux n'ont en général pas l'habitude de ce genre d'exercice, de cette pression.) Chacun est resté sur ses positions. J'ai peut-être trouvé Yves Censi un peu plus à l'aise, par moments. Il a mené la campagne qu'aurait menée au niveau national François Fillon s'il avait été le candidat de l'UMP. Le député sortant a je pense correctement analysé les résultats de la présidentielle dans la circonscription : même le rejet de Nicolas Sarkozy n'y était pas majoritaire. Il y avait donc la place pour un candidat de droite, avec des thèmes de droite. Mais c'est passé juste...
Dans la deuxième circonscription, la victoire de Marie-Lou Marcel était attendue. Mais je ne la voyais pas aussi large la semaine dernière. Elle a donc bénéficié de la mobilisation de l'électorat de gauche et de celui qu'elle a conquis depuis 2007. On remarque toutefois que sa progression en voix est plus spectaculaire au premier tour qu'au second, où elle ne gagne que 3 300 voix en 5 ans. Elle profite surtout de l'effondrement de la droite locale, qui doit se chercher une nouvelle tête.
Dans la troisième circonscription, Alain Marc est finalement facilement réélu. Il termine toutefois avec environ 2 400 voix de moins qu'en 2007 (et 4 000 de moins que Jacques Godfrain en 2002). En face, Marie-Thérèse Foulquier recueille plus de voix que Béatrice Marre 5 ans plus tôt (et beaucoup plus qu'Alain Fauconnier en 2002). Mais, visiblement, elle n'a pas fait le plein à gauche, ni au centre. On dit aussi que le caractère "non professionnel" de sa candidature, qui a suscité l'intérêt voire la sympathie, lui a aliéné certains votes. On se permet même parfois de critiquer le choix du suppléant...
Je pense qu'Alain Marc comme Marie-Lou Marcel ont bénéficié de la prime au sortant (pour peu qu'il-elle ne se soit pas distingué-e par des propos ou un comportement jugés trop excessifs) et de leur implantation locale. Le cumul des mandats, associé à une présence sur le terrain (et dans les médias locaux...), les a incontestablement favorisés. Le paradoxe est qu'Yves Censi, qui n'exerce qu'un mandat électif, a été le plus menacé. (Les mauvaises langues disent que sa relative absence du terrain n'est pas forcément liée à un planning particulièrement chargé à Paris...)
Je reste convaincu que les mandats nationaux (député, sénateur) devraient être uniques. Ils représentent des charges de travail suffisamment lourdes pour que l'élu-e s'y consacre à plein temps... et ils sont bien payés.
02:24 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, france, législatives, élections
mardi, 19 juin 2012
Plus de femmes
La nouvelle Assemblée nationale est donc plus féminine, puisque la part des élues est passée de 18,5 à 26,9 %, comme l'a rappelé une partie de la presse, par exemple La Voix du Nord :
(Espérons surtout que le pourcentage de député-e-s honnêtes et travailleurs augmente.)
Il convient toutefois de tempérer les exercices d'autosatisfaction : la comparaison avec les autres pays européens, voire avec le reste du monde, nuance la "performance", concernant le poids des femmes en politique.
L'illustration publiée par La Voix du Nord place la France entre la Suisse et le Royaume-Uni, plutôt à la traîne en Europe, mais au-dessus de la moyenne mondiale. Selon les chiffres de la Fondation Robert Schuman, à l'issue des élections législatives, la France se situe désormais légèrement au-dessus de la moyenne de l'Union européenne (marquée d'une ligne rouge, ci-dessous), entre l'Autriche et le Portugal :
Si vous avez été attentifs, vous avez sans doute remarqué de légères discordances entre les deux sources, qui ne remettent toutefois pas en cause le classement global : le pourcentage suédois varie entre 44,7 et 44,99 ; celui des Pays-Bas entre 40,7 et 39,33 ; celui de la Belgique entre 38 et 39,33... jusqu'à la Hongrie, où la part des députées varie entre 8,8 % et 9,07 %.
L'article du quotidien de Lille s'appuie sur les statistiques que l'on peut trouver sur le site de l'Union interparlementaire. On peut donc élargir la comparaison au reste du monde. Avant les dernières législatives, la France se situait à la 70e place. Elle se trouve désormais entre... l'Afghanistan et la Tunisie !
En Afghanistan, la Constitution (chapitre V, article 83) impose qu'au moins deux sièges par province (celles-ci au nombre de 34) soient réservés aux femmes. Comme le nombre de députés est plafonné à 250, on arrive à un peu plus du quart du total.
En Tunisie, où la situation des femmes était déjà plus enviable sous le régime de Ben Ali, la toute jeune Assemblée constituante compte une proportion semblable de femmes (au final 58 sur 217, d'après le rapport d'une ONG états-unienne), parce que la loi électorale a imposé la parité (à la mode française, "chabada-bada", un homme et une femme en alternance). Cependant, comme les élections se sont déroulées suivant un scrutin de liste et que les candidatures ont été très nombreuses, très souvent, la plupart n'ont pu faire élire que la personne placée en tête... un homme dans l'écrasante majorité des cas. Le paradoxe est que c'est un parti islamiste, Ennahda (qui se veut moderne... on verra à l'usage), qui compte le plus de députées, parce que c'est celui qui, le plus souvent, a réussi à faire élire au moins deux personnes d'une même liste.
Ceci dit, il ne faut pas, à mon avis, faire une fixation sur le pourcentage de députées. Même si, dans les démocraties les plus avancées (en Europe du Nord, par exemple), on approche de la parité, il arrive que l'on trouve un pourcentage flatteur dans une dictature. Mais comme, en France, nous entretenons une pléthore d'élus (très) âgés, cumulards de surcroît, l'augmentation de la part des femmes a le gros avantage (pour l'instant) de rajeunir l'Assemblée, d'y introduire de nouvelles têtes et de la diversité.
20:30 Publié dans Politique, Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, législatives, france, presse