samedi, 27 août 2011
Un peu de sable dans les rouages du (futur) musée Soulages
Ce sable ne provient pas de feue l'opération "Rodez plage". Dans Le Ruthénois de cette semaine (le numéro 78), on apprend que la revue Beaux Arts Magazine s'est intéressée au musée en construction. Il s'agit du numéro 326, d'août 2011 :
(Dans Le Ruthénois, pour illustrer l'article, on a choisi la couverture d'un ancien numéro - le 273 -, dans lequel avaient été publiés, il y a un peu plus de quatre ans, les résultats d'un sondage, dont Le Nouvel Hebdo s'est aussi fait l'écho, révélant qu'un panel supposé représentatif des Français n'avait pas apprécié les oeuvres du maître de l'outrenoir.)
L'article en question se trouve page 12 :
Voici ce qu'il dit :
Sur l'esplanade du Foirail, en plein coeur de Rodez, le musée Soulages sort de terre. [Péniblement : pour l'instant, on ne voit pas grand chose.] "C'est un chantier techniquement difficile par la longueur du bâtiment - près de 100 mètres de long -, la nature du sol et l'habillage en acier Corten", explique Marc Gosselin, directeur des services techniques du Grand Rodez.
Pour l'heure, le gros oeuvre est en marche. "Les délais sont respectés avec une ouverture prévue en juin 2013", promet le directeur du futur musée, Benoît Decron, qui entend décrocher une deuxième donation de l'artiste après une première donation de 500 pièces en 2005.
Autre projet en cours : la réhabilitation de la maison natale de l'artiste, rachetée récemment par la ville. [en réalité par la Communauté d'agglomération, ainsi qu'on peut le vérifier dans le compte-rendu de la réunion du Conseil du 29 mars 2011, pages 18-19 ; le coût est de 160 000 euros] Pour quelle affectation ? "Nous réfléchissons à plusieurs hypothèses : ateliers d'artistes, lieu de résidence artistique, bibliothèque..., tout est possible." [même le pire]
Financé par l'agglomération, l'Etat, le conseil général et les conseils régionaux de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon [Première nouvelle. Que vient faire la région de Montpellier là-dedans ? D'où vient cette information ?], le musée, dont les travaux sont estimés à 25 M €, continue cependant de susciter la polémique.
Certains opposants, comme Jean-Louis Chauzy [Ce n'est pas vraiment un opposant, plutôt un indépendant qui garde son esprit critique.], président du conseil économique et social [et environnemental] de Midi-Pyrénées et membre du conseil municipal de Rodez, s'interrogent encore sur le financement du projet et dénoncent le budget de fonctionnement, estimé à 1,2 M € par an, supporté intégralement par l'agglomération du Grand Rodez. [Snif !]
Comme on peut le voir, l'article de Beaux Arts Magazine, même s'il ne bénéficie visiblement pas toujours d'informations de première main, reste quelque peu critique.
Le Ruthénois en remet une couche un peu plus loin, page 8, où l'on trouve le dessin de la semaine (très ironique) de Stéphanie Gras :
On reconnaît facilement le maire de Rodez, Christian Teyssèdre. Celui-ci, lors de la présentation de ses voeux, en janvier 2011, avait laissé entendre qu'il était conscient des difficultés de financement liées au projet Soulages. A mon avis, on n'a pas fini de s'inquiéter.
00:59 Publié dans On se Soulages !, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, culture, art, peinture
vendredi, 26 août 2011
Plantu, petit coquin
Quand on lit le journal un peu vite, machinalement, on ne fait pas suffisamment attention à tous les détails des articles et des illustrations. On a tort... Ce n'est que tout récemment que je me suis aperçu que le caricaturiste Plantu avait légèrement changé sa manière de représenter Dominique Strauss-Kahn, en relation avec l'affaire Nafissatou Diallo, dont le volet pénal vient de s'achever.
Jusqu'en 2010, DSK vu par Plantu ressemblait à ceci :
(Ce dessin -le premier des trois de la page- est paru dans le numéro daté du jeudi 20 mai 2010.)
En 2011, les traits du personnage ont subi quelques modifications, comme on peut le voir sur ce dessin du 2 avril 2011 (le premier de la série de six) :
Cela continue avec notamment celui du 16 mai 2011 :
La dernière occurrence que j'ai trouvée est la "une" du numéro daté de ce vendredi 26 août :
Regardez bien le nez... Vous ne remarquez rien ? Bon ,alors, il faut observer l'image à l'envers :
Eh, oui ! Ce coquin de Plantu s'est mis à dessiner Dominique Strauss-Kahn avec un nez en forme de bite ! Curieusement, il s'est peut-être rapproché de la réalité :
(Source : Libération)
Etonnant, non ?
P.S.
On notera que la "mue" du visage strauss-kahnien s'est amorcée au plus tard début avril 2011, soit avant que l'affaire Diallo ne survienne (même si le caractère pénien de l'appendice nasal semble s'être accentué depuis). Il est possible que Plantu ait tenu compte des différentes histoires qui circulaient déjà à cette époque sur le compte du directeur général du FMI (de ses supposées liaisons avec Y. Reza et Marie-Victorine M'Bissa - du "légal", même si ce n'est pas "moral" - à l'agression de Tristane Banon, en passant par le harcèlement d'hôtesses de l'air, la relation trouble - semi-consentie - avec Piroska Nagy et la fréquentation de prostituées... sans parler des affaires qui auraient été étouffées).
17:16 Publié dans Politique, Presse, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, presse
La "Lettre aux Français" de Martine Aubry
C'est en lisant mon "quotidien de référence" que j'en ai appris l'existence. Je suis allé la télécharger sur le site de Martine Aubry, et je l'ai lue, en entier. Voici ce qu'elle m'inspire.
C'est d'abord une démarche qui s'inspire de l'action de François Mitterrand. En avril 1988, le président de la République sortant avait lancé la campagne pour sa réélection par une Lettre à tous les Français. Elle débutait par la formule suivante : "Je souhaite, par cette lettre, vous parler de la France." Celle de Martine Aubry porte en exergue la formule (mise entre guillemets) "Je veux vous parler de la France". La référence est donc explicite, même si la citation est approximative.
A présent, passons au contenu. Le constat de départ (qui va servir de fil rouge au texte) est que, sous Nicolas Sarkozy (et peut-être déjà aussi sous le quinquennat de Jacques Chirac), la France a connu le déclin... qu'évidemment la candidate s'engage à combattre efficacement : "notre pays n'est pas voué au déclin". Elle se situe dans une perspective clairement de gauche : elle ne sera pas une candidate centriste... même si, on va le voir, cela mériterait nuances.
Première surprise : très tôt, elle parle de l'agriculture. Est-ce lié à l'actualité au moment où le texte a été rédigé ? Toujours est-il que ce n'est pas habituel de la part d'une socialiste. Plus classiquement, elle dénonce l'aspect néolibéral de la mondialisation (ce que l'on appellerait le "laissez faire, laissez passer") et la casse des services publics. Suit un éloge de la France métissée et le rejet de la politique migratoire du gouvernement. Juste après figure la défense de la laïcité. Ouf ! (On pourrait ergoter sur la seule référence à la loi de 1905, alors que c'est dès les années 1880 -notamment dans l'éducation- qu'une politique laïque a été mise en oeuvre en France.)
Après ce morceau de bravoure viennent des considérations internationales, placées sous la patronage de papa Delors. On pourra sourire à l'attaque contre Nicolas Sarkozy "ignorant les révolutions arabes". Si le gouvernement a bien été désarçonné par la chute de Ben Ali et de Moubarak, on peut porter à son crédit l'engagement contre Kadhafi (après bien des compromissions, ceci dit... et peut-être à cause d'elles, finalement...). Qu'auraient fait les socialistes dans la même situation ? Rappelons que nombre de dictateurs (déchus ou pas) ont été / sont membres de l'Internationale socialiste et que c'est bien tard que Martine Aubry a proposé d'y mettre bon ordre.
Plus marquant est l'engagement de la socialiste de retirer les troupes françaises d'Afghanistan "avant la fin 2012". Cela pourrait faire l'objet d'un débat animé avec l'actuel président.
Suivent des considérations écologistes, entre lutte contre le changement climatique et préservation de l'environnement.
La majeure partie de ce passage international est logiquement consacrée à l'Union européenne. Martine Aubry y fait des propositions intéressantes... que, même élue, elle ne pourrait mettre en pratique sans l'accord de ses partenaires européens. Et, si jamais les proches d'Angela Merkel lisent ce texte, ils pourraient s'offusquer que, dans le cadre du couple franco-allemand, la socialiste française ne cite que le SPD, c'est-à-dire l'opposition au gouvernement de Berlin... Au final, il m'a tout de même semblé retrouver des idées défendues naguère par Jean-Pierre Chevènement (sur un premier cercle de pays plus soudés au sein de l'Union, notamment).
Une nouvelle rafale (nan, pas l'avion !) anti-gouvernementale est lancée à propos du budget et de la fiscalité. Martine Aubry rappelle avec justesse qu'elle a exercé des fonctions dans le cadre d'équipes qui ont plutôt fait preuve de bonnes qualités gestionnaires. C'est l'un des non-dits de la politique française : il arrive que la gauche gère mieux que la droite. Dans ce domaine, les personnes comptent parfois plus que les a priori idéologiques. Le 12 août dernier, Le Monde pouvait ainsi, à l'aide d'un graphique, montrer que, depuis 1980, ce sont des exécutifs de droite qui ont le plus creusé la dette :
Quand on y réfléchit, c'est assez logique. Pour augmenter les ressources de l'Etat, la gauche a tendance à augmenter les impôts les plus redistributifs (l'I.R., la CSG), ce qui, dans un budget, permet d'équilibrer les comptes, à condition que les dépenses ne dérapent pas. A droite, on choisit en général de taxer la consommation et de recourir à l'emprunt, tout en baissant l'impôt sur le revenu. Les méchantes langues diront que c'est pour favoriser les plus riches, qui, tout en payant moins d'impôts directs, souscrivent aux emprunts qui leur font de surcroît gagner de l'argent !
Des socialistes (si jamais ils reviennent au pouvoir, ce qui n'est pas gagné), j'attends qu'enfin ils taxent les revenus du capital autant (voire plus...) que ceux du travail. Martine Aubry s'y engage. Le PS a-t-il réellement la volonté de le faire ?
Les paragraphes suivants contiennent deux informations importantes pour ceux qui ont pris la peine de lire. La première est que la réforme des retraites du gouvernement Fillon ne sera pas annulée par les socialistes. Voici ce qui est proposé : "le rétablissement du droit à prendre sa retraite à 60 ans, et à taux plein pour ceux qui ont commencé à travailler tôt ou exercé des emplois pénibles, avec un financement des régimes de retraite élargi aux revenus du capital et faisant contribuer les banques". On envisage d'atténuer les aspects les plus inégalitaires de la réforme, mais on a bien pris conscience que le vieillissement de la population française ne permet pas de revenir à la situation antérieure... si l'on veut garder un système par répartition. (Fort heureusement, les péripéties boursières de ces dernières années ont fait disparaître -provisoirement ?- toute référence à des "fonds de pension à la française".)
L'histoire des fonds de pension nous ramène au gouvernment Jospin (et au -peu- regretté DSK)... tout comme la seconde information du passage : le retour des emplois-jeunes. Bon, d'accord, ça ne s'appelle pas comme cela, mais ces 300 000 "emplois d'avenir" ont comme un goût de déjà vu. J'en ai connus, qui se sont servis de cette opportunité pour ensuite rebondir et décrocher un boulot fixe. Mais peut-on généraliser ? Difficile de se prononcer sereinement, faute d'une étude exhaustive sur le devenir des emplois jeunes de l'époque Jospin. (Du dossier -parcellaire- de la DARES, on peut conclure que le dispositif a contribué à fortement réduire le chômage des jeunes... en les insérant dans le secteur public ou para-public, en majorité.) Les libéraux se rassureront (comme ils pourront) en se disant que c'est toujours mieux que la création d'emplois de fonctionnaires... sauf que c'est envisagé par Martine Aubry : dans l'enseignement, la justice... et la police.
La maire de Lille annonce une (énième) grande réforme de l'éducation. On verra. Je vois quand même d'un oeil positif la volonté affichée de renforcer la maîtrise des fondamentaux dans le primaire (objectif qui serait aussi celui des derniers gouvernements UMP). Le problème est qu'en vingt ans, le niveau semble avoir fortement baissé en primaire, d'après une note d'information du ministère de l'Education nationale. Y a du boulot !
Le positionnement de l'éventuelle candidate socialiste quant aux problèmes de sécurité est aussi intéressant. Outre le recrutement de policiers et gendarmes, elle annonce une politique qui, si elle puise un peu dans l'héritage jospinien (la "police des quartiers" envisagée n'est pas sans rappeler feue la police de proximité, tant décriée par la droite... qui a fini par s'en inspirer), semble s'éloigner de l'angélisme habituel de la gauche... qui a peut-être coûté cher à l'ancien Premier ministre le 21 avril 2002.
En fin de texte, c'est le retour des considérations générales. La volonté d'organiser de grands débats de société est louable, mais le travail d'un gouvernement est d'abord d'agir, de trancher. A trop discuter on ne fait plus grand chose. L'actuel président incarne ce volontarisme de l'action (pas forcément pour le meilleur). Les socialistes, même s'ils sont en désaccord sur les mesures de fond, devraient s'inspirer de la méthode.
Une des dernières mesures proposées a attiré mon attention. Dans le cadre d'une "République exemplaire" (ça ne vous rappelle rien ?), Martine Aubry annonce (si elle est élue) la fin du cumul des mandats pour les députés et les sénateurs. J'applaudis des deux mains, mais j'attends de voir ! Tant au niveau de l'exemplarité du comportement des politiques qu'au niveau des cumuls divers et variés, l'histoire montre que les socialistes, radicaux et communistes ne sont pas forcément plus exemplaires que leurs rivaux du centre-droit et de droite... Le plus difficile sera de faire voter une loi, par les députés et les sénateurs.
Finalement, cette primaire socialiste pourrait être intéressante !
14:19 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, socialiste, 2012, aubry
mercredi, 24 août 2011
Du sperme, du sperme et encore du sperme !
... Où il va être question de l'affaire DSK.
C'est un court article ("Une enquête à jet continu", publié en "Une") paru dans Le Canard enchaîné de ce mercredi 24 août qui m'a émoustillé.
L'hebdomadaire satirique s'appuie sur le rapport du procureur Cyrus Vance Jr pour disserter sur la propreté des chambres du Sofitel de New York. L'intégralité de ce rapport est consultable (en anglais) sur le site du Nouvel Observateur. (On peut même le télécharger au format pdf.)
C'est la page 18 qui a particulièrement intéressé les journalistes. Dans le corps du texte, on peut lire ceci :
Traduisons : "Les tests préliminaires effectués par l'OCME (Office of Chief Medical Examiner, les experts médico-légaux) ont identifié cinq zones de la moquette contenant des fluides corporels. L'une de ces taches, située approximativement à 6-8 pieds (1,80 m à 2,40 m) de l'endroit où la plaignante dit que le rapport sexuel a eu lieu, fut déclarée positive à la présence de semence et d'amylase et contenait un mélange des ADN du prévenu et de la plaignante. Aucune des autres taches de la moquette, ni l'unique tache présente sur le papier peint, ne contenait l'ADN de la plaignante ou du prévenu."
Cela nous révèle que DSK a éjaculé sur la moquette de la chambre, sans doute après une fellation. (Il a aussi laissé des traces sur l'uniforme de Nafissatou Diallo.) Mais, par la même occasion, on apprend que quatre autres taches de sperme se trouvaient sur la moquette... et une sur le papier peint ! C'est dégueulasse ! Les chambres sont-elles vraiment nettoyées ?
Au bas de la page, la note 20 apporte un éclairage supplémentaire :
Traduisons : "Trois des autres taches de la moquette contenaient la semence et l'ADN de trois autres individus inconnus. La tache sur le papier peint contenait la semence et l'ADN d'un quatrième homme inconnu."
Il s'en est passé de belles dans cette chambre d'hôtel, dites-moi !
Une fois ces petites gâteries consommées, on peut faire l'effort de lire le reste du rapport. Le tout début est une justification argumentée de l'abandon des poursuites contre Dominique Strauss-Kahn. Le procureur y affirme qu'il n'avait pas dans le dossier de quoi convaincre un jury de la culpabilité de DSK "au-delà du doute raisonnable". En clair : les indices relevés par la police scientifique prouvent le rapport sexuel, mais la plaignante s'est tellement embrouillée dans ses déclarations et elle a tellement menti qu'un jury ne pouvait lui faire confiance (quant à la nature forcée du rapport)... sans compter qu'au cours du procès, elle se serait sans doute fait démolir par l'avocat du prévenu. Reste pour Cyrus Vance Jr la conviction que le rapport sexuel n'a pas été consenti.
Les amateurs de détails croustillants pourront lire la description détaillée de l'agression sexuelle (par N. Diallo aux enquêteurs), pages 6-7 du rapport du procureur. En fait, c'est toute la procédure qui est racontée méticuleusement. C'est très instructif.
Les Frenchies se garderont de "sauter" la fin du texte :
Les passages masqués sont ceux où apparaît le nom d'une autre victime d'agression : Tristane Banon. Curieusement, on a oublié de l'effacer de la référence à un article de L'Express :
(L'hebdomadaire français peut-être fier d'avoir été cité dans une procédure judiciaire à la renommée internationale ! )
15:15 Publié dans Presse, Société, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, femme, presse, actualité
lundi, 22 août 2011
La Planète des singes : les origines
A la base, je suis client de ce genre de film. J'ai vu les anciens longs métrages à la télévision, tout comme la série qui en avait été tirée... et je m'étais déplacé au cinéma pour la nouvelle version de Tim Burton.
L'originalité de ce film-là tient dans sa première partie. On y découvre un chercheur préoccupé par la maladie d'Alzheimer qui frappe son père. On y touche du doigt les difficultés de concilier recherche privée à but lucratif et défense du bien commun.
Certains des meilleurs moments sont ceux de la jeunesse du véritable héros, le chimpanzé César. J'ai en mémoire ce qui me semble être un magnifique plan séquence (effets numériques à la clé) qui voit le primate se déplacer dans presque toute la maison de son bienfaiteur. Ces moments ne sont pas non plus exempts d'humour, ce qui ne gâche rien.
La suite s'inspire des films carcéraux. Les scénaristes ont eu l'habileté de croiser la dénonciation des mauvais traitements aux animaux et la privation de liberté de ces quasi-humains (n'oublions pas qu'à l'origine, les singes sont un substitut de la minorité noire américaine), dont on suit le développement intellectuel avec passion. (Dans la salle, même la rangée de blaireaux qui, au tout début, pouffait à la vue du moindre profil simiesque, s'est vite calmée, tant la narration était prenante.) Cette marche vers la liberté est vraiment du très bon cinéma.
Vient enfin ce pour quoi une grande partie des spectateurs sont venus : l'affrontement entre humains et singes. On en a pour son argent. Avec le Golden Gate en toile de fond (en fait un faux, reconstitué à Vancouver... mais chuuuut), on en prend plein les mirettes. C'est spectaculaire, nourri de rebondissements, pas con du tout sur le fond... et on nous ménage une suite. (Je sens bien venir un affrontement entre le "gentil" chef surdoué et l'autre cobaye prodige, beaucoup plus hargneux.)
Ne partez pas trop vite à la fin, si vous voulez avoir un début d'explication sur la quasi-extermination du genre humain (le film de 1968 évoquait l'arme atomique, Guerre froide oblige). Tout ce que je peux dire est qu'il y a une référence à L'Armée des douze singes...
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vendredi, 19 août 2011
Chico et Rita
C'est l'un des nombreux films d'animation sortis cet été. Celui-ci ne vient pas d'Hollywood : c'est une coproduction hispano-cubano-hungaro-brésilienne... et c'est destiné à un public plus âgé (plutôt adulte).
C'est l'histoire d'un double amour : celui de la musique cubaine et celui qui se noue entre les deux héros. Lui est un pianiste bourré de talent (sans doute d'origine bourgeoise) ; elle est une chanteuse débordant de sensualité et de caractère (issue d'un quartier pauvre).
Leur relation va connaître des hauts et des bas, à Cuba, aux Etats-Unis et en Europe (quelques scènes se déroulent en France... hé oui, à l'époque, on accueillait volontiers les satimbanques cosmopolites !). C'est donc d'abord une belle histoire d'amour contrarié.
L'ambiance musicale fait l'originalité de ce film. Même moi, qui ne suis pas fan, j'ai été emballé ! Au passage, les auteurs en profitent pour insérer dans leur intrigue quelques "figures" du jazz, comme Charlie Parker et Dizzie Gillespie. Le personnage de Chico est lui-même inspiré d'un authentique artiste, Bebo Valdes. (On peut écouter un échantillon de sa musique sur un site dédié.) Quant à Rita, elle pourrait être une transposition de la chanteuse Celia Cruz.
Ah, oui, pour les petits malins... Il n'y a rien de commun entre ce couple de fiction et les pitoyables Chico et Roberta qui ont pollué les antennes au tournant des années 1980-1990.
Côté dessin, c'est ambivalent. Tantôt le décor semble bâclé, tantôt il fait l'objet d'un soin extraordinaire (je pense notamment aux panneaux lumineux aux Etats-Unis). C'est dans l'animation des musiciens que la réussite est la plus grande. On a vraiment l'impression de voir jouer ces pianistes, ces saxophonistes et même les batteurs.
Les amateurs d'histoire seront aussi servis. L'intrigue fonctionne sur le principe du retour en arrière : Chico âgé, devenu cireur de chaussures dans le Cuba du début du XXIe siècle, repense à ses débuts. Il nous replonge dans le Cuba des années 1940-1950, avant la révolution castriste, quand l'île était un peu le bordel de l'Amérique. De riches blancs venaient s'encanailler là-bas. Au programme : alcool, jolies filles... et musique d'enfer. On pourra reprocher aux auteurs d'avoir manqué de recul critique vis-à-vis de cette époque, montrée comme un âge d'or.
Les séquences se déroulant aux Etats-Unis sont excellentes. Elles réussissent le tour de force de mettre en scène à la fois la magie (les paillettes, la promotion sociale par le show-biz) et le côté sombre (la violence, la ségrégation) du pays.
Le dernier quart d'heure revient à l'époque contemporaine, pour quelques surprises finales...
22:22 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma
mercredi, 10 août 2011
Les Contes de la nuit
C'est le nouveau film de Michel Ocelot, composé de six contes mis en images. Première surprise : dans la salle, les adultes sont majoritaires. Si quelques papas et mamans ont sauté sur l'occasion pour accompagner leur progéniture, les spectateurs sans enfant étaient assez nombreux (et parfois très âgés !).
Comme dans les autres œuvres du réalisateur (et notamment le surprenant Azur et Asmar), le message est œcuménique, trop "politiquement correct" diraient certains. A la base, l'histoire tourne autour d'un vieil homme blanc et de deux jeunes (un garçon et une fille, bien entendu) aux traits métissés. Le trio s'amuse à mettre en scène des contes aux origines variées. On retrouve la "patte" d'Ocelot dans les ombres chinoises et le soin apporté aux décors.
Le premier est Le Loup-garou. J'ai aimé cette histoire de rivalité entre deux sœurs et ce secret si lourd à porter pour le jeune homme. Là, il s'agit d'un vrai loup. Comme dans un autre conte, le héros court à sa perte en cédant trop facilement à celle qu'il croit aimer. Cela se termine un peu trop rapidement à mon goût (notamment avec le puits) : il y avait matière à délayer !
Ti-Jean et la Belle-sans-connaître met en scène un jeune Antillais qui atterrit dans le royaume, des morts. Il s'y trouve confronté à des épreuves en apparence insurmontables. La morale est que ce n'est pas en agressant mais en se montrant affectueux que l'on arrive à ses fins.
L'Elue de la ville d'or se déroule au temps des Aztèques. Il y est question d'or et de sacrifices humains. J'ai trouvé cela très chouette. On notera que là encore c'est le garçon qui est le moteur de l'action, même si l'on sent qu'Ocelot a tenté, ici ou là, de dépoussiérer une image par trop passéiste des personnages féminins.
Garçon Tamtam est un conte africain. La musique adoucit les mœurs... mais peut aussi se révéler une redoutable arme en temps de guerre. Pas mal, sans plus.
Le garçon qui ne mentait jamais est le plus noir de la série. Il est très bien construit, mais je n'ai pas du tout aimé le stratagème qui constitue le nœud de l'intrigue.
Dans La Fille-biche et le fils de l'architecte, le Moyen-Age sert de cadre à une histoire traditionnelle : l'amour contrarié de jeunes gens, opposés à un méchant sorcier. J'ai apprécié l'ambiance "monde des fées", le coup du passage secret et le quiproquo à propos de la transformation de la jeune femme (les adultes auront compris bien plus rapidement que le héros). Par contre, je trouve que le personnage du méchant est un peu trop "connoté" : il s'appelle Zakariah, il est barbu, a le nez crochu et semble obnubilé par l'argent...
Au final, on passe un agréable moment, avec des histoires rafraîchissantes, même si je n'ai pas été transporté d'aise.
16:51 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
mercredi, 03 août 2011
Cars 2 (2D)
Dans ce nouvel épisode, John Lasseter et son équipe "pixarienne" se sont lancés dans la parodie, celle de James Bond. Nombre de protagonistes sont donc des espions, au premier rang desquels Finn McMissile, doublé avec talent par Lambert Wilson. La première séquence, hommage aux films de ce genre, est épatante.
Après, on retombe dans la production américaine "de base". Deux intrigues s'entrecroisent (sur fond d'amitié chancelante) : la rivalité entre les voitures et une mystérieuse affaire liée à un carburant révolutionnaire. Les scénaristes ont fait le choix -original- de donner la vedette à la dépanneuse gaffeuse et rouillée (Martin), au lieu du bolide rutilant (Flash McQueen). L'histoire fonctionne en grande partie sur la base de quiproquos, parfois drôles, parfois "faciles". (On a exagéré la qualité de la séquence des toilettes, par exemple.) Les scènes d'action sont par contre très réussies, notamment la première course et l'épisode Big Ben ("Big Bentley" dans le film !).
Comme les courses automobiles se déroulent en différents endroits, on voit du paysage... et on avale du stéréotype ! Cela commence avec les Japonais, et leurs voitures-geishas, voitures-sumos... et donc ces toilettes si particulières... sans compter le wasabi (gag éculé).
On peut s'amuser comme cela à compter les clins d’œil, aux mafieux italiens et russes, à la France carte postale (chanson de Charles Trenet, Boum, détournée et interprétée par Bénabar, à la clé), au Londres de l'an 2000 (je kiffe les gardes au casque à poils !). Les observateurs attentifs remarqueront la présence d'une papamobile lors de la course organisée en Italie. Les Frenchies noteront qu'un compétiteur français est très habile sur les surfaces non goudronnées, signe que la notoriété de Sébastien Loeb est plus grande que ce que l'on pense dans l'Hexagone. On passe grosso modo un bon moment.
(Je regrette néanmoins que certains personnages présents dans le premier volet soient sous-utilisés, notamment l'héroïne, remplacée -efficacement- par une espionne hyper-bien carrossée. Je pense qu'on les a mis de côté en attendant le troisième épisode.)
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lundi, 01 août 2011
Trois cartes postales sur Jeanne d'Arc
La fréquentation des brocantes réserve parfois de drôles de surprises. Récemment, alors que j'accompagnais une personne pas spécialement portée sur l'histoire de la Pucelle, je suis tombé, en furetant dans de vieux tas de cartes postales, sur trois "pépites".
La première représente la statue de Jeanne de Compiègne, en armes bien sûr, mais, à pieds, les cheveux au vent :
La formule gravée sur le piédestal ("Je yray voir mes bons amys de Compiègne") serait authentique.
La deuxième carte postale représente une "Jeanne au bûcher" :
Cette statue est liée à l'église dédiée à la sainte. Elle est l'oeuvre de Maxime Real del Sarte, qui milita à l'Action française. Bien que je ne partage pas les orientations politiques de l'artiste, je reconnais que son oeuvre ne manque pas d'inspiration. On notera la mention manuscrite qui figure sur la carte postale. Pour la petite histoire, elle a été affranchie avec un timbre de l'Exposition coloniale de 1931, à l'effigie d'une jeune femme noire !
La troisième carte ne représente pas la Pucelle, mais son père, Jacques d'Arc :
Son nom est écrit sur le socle. Le personnage est accompagné d'une charrue, signe de son statut d'agriculteur aisé. (Le monument est visible à Domremy-la-Pucelle.)
Il ne faut pas le confondre avec l'un des ses fils (Jeanne a eu trois frères et une soeur), prénommé Jaquemin ou Jacques. Le 26 juillet dernier, celui-ci a fait l'objet d'un article de L'Est Républicain :
Il est moins connu que les deux autres frères, Jehan et Pierre, qui ont participé à l'épopée de la frangine, et qui ont laissé des traces après la mort de celle-ci. L'aîné a moins fait parler de lui. (L'article fait allusion à une condamnation de Jaquemin.) L'explication est peut-être toute simple : en tant que premier fils, il était voué à reprendre l'exploitation des parents. Cela expliquerait que seuls ses cadets se soient engagés aux côtés du Dauphin, futur Charles VII.
Les esprits curieux auront remarqué que l'article est illustré par la reproduction d'une gravure qui n'est pas sans rappeler une autre carte postale de la Pucele que j'avais dénichée jadis.
16:11 Publié dans Histoire, Jeanne d'Arc | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, france, femme
lundi, 25 juillet 2011
"Mon premier CdVd" de GiedRé
C'est la révélation de la saison 2010-2011, que de petits veinards ont eu l'occasion d'entendre aux dernières Francofolies de La Rochelle. Elle sort son deuxième album, qui contient du son, du texte, un livret et des vidéos.
Attention, c'est un album-concept. Vu que le titre-phare est L'amour à l'envers, la clé de son utilisation est la lecture des étiquettes... Six titres (seulement !) sont proposés.
On commence donc avec L'amour à l'envers, qui n'est pas ma chanson préférée, mais dont la mélodie, très entêtante, reste longtemps en mémoire. Dans le clip, on voit GiedRé dotée d'un popotin impressionnant !
Le deuxième titre, Ode à la contraception, est interprété sur un mode nostalgique. Je préfère le ton faussement ingénu. Notons que, dans le clip, la chanteuse porte une écharpe assortie à sa robe... et qu'elle attire les étalons !
On passe au troisième titre, Les questions, en version non censurée (notamment en ce qui concerne les suppositoires et les prépuces...). J'adore... mais le clip nous réserve une sacrée surprise ! (J'ajoute que GiedRé y danse comme une déesse...)
Le quatrième titre est Les petits enfants, avec, en guest star, un type patibulaire (mais presque) que les personnes familières de l'univers de GiedRé reconnaîtront. Dans le clip, regardez attentivement les ballons...
Autre titre "flamboyant" : Jolie chanson. Je me demandais comment elle allait illustrer toutes les déviances dont il question dans la chanson... Je n'ai pas été déçu.
On termine par un titre inédit : On fait tous caca. C'est sympa, dans le ton de l'album, mais pas assez "pêchu" à mon avis. A la vision du clip, je me demande s'il ne s'agit pas d'une parodie des comédies musicales populaires, voire des chansons chorales interprétées pour de grandes et belles côzes.
On continue avec le livret, qui a l'aspect d'un petit magazine féminin :
Il contient une entrevue complètement givrée de GiedRé : je kiffe à donf' ! On y trouve aussi des petites annonces comme on aimerait en lire plus souvent. Les mots-croisés s'inspirent principalement des textes des chansons. Voici quelques exemples :
- "on les fait à la plancha, à la façon des calamars frits" : PR.P.C..
- "crèche belge" : C.V.
- "sous la mousse des bois ou dans ta culotte en lycra"... CHAMP......
- "toi" : M.C.E
N'étant pas encore assez familier de l'univers "giedréen", je n'ai pas trouvé toutes les réponses.
Je signale quand même quelques erreurs dans le repérage quadrillé (dans les définitions). Voilà ce que c'est que d'avoir sous-traité la fabrication du CdVd en Chine !
On peut le commander en passant par le site de GiedRé.
17:02 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, humour
jeudi, 21 juillet 2011
Exposition Numa Ayrinhac
Elle est visible (jusqu'au 9 août 2011) à Espalion, au Vieux Palais. L'entrée est gratuite et, franchement, elle mérite le détour.
Numa Ayrinhac était un peintre argentin d'origine aveyronnaise. (Ses parents ont rejoint à Pigüé d'autres émigrés rouergats.) En fin de parcours, au sous-sol, un petit film (en espagnol, mais la traduction du commentaire est disponible en français) explique son parcours. Il s'est fait connaître en France avant la Première guerre mondiale, au cours de laquelle il a combattu sous l'uniforme français.
L'exposition propose échantillon très diversifié de son œuvre, que je ne savais pas aussi éclectique. Il y a bien sûr les paysages de la pampa argentine, comme celui-ci, datant de 1923 :
L'une de ses œuvres les plus spectaculaires est sans conteste la représentation des gauchos :
(Duel chez les gauchos, 1912)
L'artiste s'est aussi attaché à peindre la ville d'Espalion, notamment le Vieux Palais :
Moins connues sont les scènes de la vie aveyronnaise. Ayrinhac s'est aussi attaché à représenter des animaux, notamment des ânes ! On lui doit aussi quelques natures mortes très réussies.
Au cours de la visite, on peut faire d'autres découvertes. L'artiste a par exemple eu une période religieuse. Il a réalisé des vitraux pour l'église de Pigüé (hélas perdus), ainsi que des peintures pour des communautés religieuses. Une figure revient plusieurs fois : Jeanne d'Arc
Plus célèbres sont les portraits. Localement, on connaît celui du maire de Rodez de l'époque, Eugène Raynaldy. Mais, en Argentine, Numa Ayrinhac est devenu un proche du couple Perón, au pouvoir juste après la Seconde guerre mondiale. La toile emblématique est celle représentant le président argentin et son épouse, si populaire :
Mais il y en a d'autres, consacrées uniquement à "Evita", qui sont très belles.
Pour compléter la visite, on peut acquérir le livret de l'exposition, très bien fichu :
23:02 Publié dans Aveyron, mon amour, Jeanne d'Arc | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, culture, peinture
Riche et con
Je viens de voir ça sur le site du Monde, dans la rubrique "Big Browser", qui recense les perles du web. L'information a été sortie par The Sun : il s'agit d'un cheikh d'Abou Dhabi, prénommé Hamad, qui se la pète grave :
Ce ne sont pas tant les îles artificielles qu'il faut regarder qu'une inscription (entourée en rouge). Zoomons avec Google Earth :
Bon, là, vu que j'ai gardé le nord "en haut", ça le fait moins, mais renversons la tête :
Certains individus, qui ne se sont donnés que "la peine de naître", sont vraiment pitoyables. Dire que, dans le même temps, des millions d'individus meurent de faim ou de maladies bénignes...
15:06 Publié dans Politique étrangère, Presse, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, médias, presse
mercredi, 20 juillet 2011
Des glaces "aveyronnaises" au lait entier
Elles m'ont été signalées par un article paru dans Midi Libre le 16 juillet 2011. Voici ce que cela donnait en version papier :
Le sujet était annoncé en plein coeur de la "une" de l'édition départementale :
Comme il est dit dans l'article, on peut se procurer lesdites glaces (et les sorbets) chez les exploitants, sur certains marchés ainsi que dans deux commerces orientés produits du terroir : les Halles de l'Aveyron (à Onet-le-Château) et Aveyron Gourmet, situé à Rodez, pas très loin de la mairie.
Concernant les glaces, les parfums disponibles sont très variés, des traditionnels vanille, chocolat, fraise et framboise aux plus originaux tiramisu et caramel - beurre salé. On peut accéder au détail de l'offre sur le site internet dédié.
J'ai goûté, j'ai acheté... et tout a été vite mangé !
Ceux qui lisent ce blog depuis un petit moment reconnaîtront la famille Sanhes, qui a déjà eu les honneurs de la presse, à l'occasion de l'inauguration d'un distributeur de lait cru, à l'entrée de l'hypermarché Leclerc du Causse Comtal.
Toutefois, dans la version papier de l'article, ce n'est signalé qu'en annexe... peut-être parce que cette activité ne marche pas si fort que cela, hélas. C'est ce qui m'avait été dit un jour que j'étais venu remplir ma bouteille. On peut faire le même constat pour l'autre distributeur de lait cru de l'agglomération, celui installé par le lycée La Roque à proximité des Halles de l'Aveyron.
Depuis le début du mois de juillet, voici ce qu'on peut voir en arrivant sur place :
Eh, oui ! C'en est apparemment fini pour ce distributeur. Reste celui des éleveurs de Sainte-Radegonde, qui continuent à se diversifier. Un exemple pour d'autres agriculteurs ?
19:07 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, actualité, presse, cuisine
mardi, 19 juillet 2011
Les bouchons de Rodez
C'est la polémique du moment, illustrée par la publication de deux tribunes antagonistes, dans le quotidien Centre Presse, ce mardi 19 juillet.
A droite, nous avons Jean-Claude Luche, le président du Conseil général, fort de son succès aux élections cantonales de 2010, qui a naguère lancé l'idée du "barreau de Saint-Mayme" (une coûteuse fumisterie à mon avis) :
Il est parfaitement dans son rôle quand il soutient le désenclavement du Nord Aveyron. Il est pertinent d'agir au niveau du réseau des routes départementales, ce qui, de surcroît, donne du travail à des entreprises locales. Mais M. Luche a aussi en tête d'autres élections, qui auront lieu en 2012 (les législatives) et 2014 (les municipales et les territoriales, si la réforme des collectivités est maintenue en l'état). Lui qui accuse son adversaire de tomber dans la "politique politicienne" est en plein dedans... Notons qu'il a eu l'habileté d'intégrer à son communiqué une batterie de conseillers généraux... dont celui de Mur-de-Barrez, proche des socialistes.
A gauche, nous avons Christian Teyssèdre, le maire de Rodez (et vice-président de la Communauté d'agglomération), qui a, ces temps derniers, quelques difficutés à fédérer les énergies de sa majorité :
A mon avis, il a raison quand il pointe le désengagement de l'Etat, en charge normalement des routes nationales (le grand contournement de Rodez devant s'inscrire dans le doublement de la RN 88). Il est aussi pertinent quand il note le manque d'efficacité des élus de droite qui gèrent le département depuis des décennies... même si seules les routes départementales sont en théorie de leur ressort. Mais surtout, il fait deux propositions concrètes, peu coûteuses au regard des travaux considérables qui nous ont déjà été annoncés. Ces deux propositions méritent examen :
Dans le texte comme sur l'image, j'ai souligné en rouge la première proposition. Le problème est que les nombreux véhicules qui descendent l'avenue de Bordeaux et dont la destination est Onet-le-Château sont actuellement contraints de passer par la rue menant au giratoire Saint-Félix (trajet et pointillés noirs), alors qu'ils passent à quelques mètres d'une descente menant directement à leur destination. Sur l'image, en rouge, j'ai souligné le tracé actuel, qui oblige les véhicules à suivre le sens de la flèche. Pour pouvoir emprunter la route de Vabre, il leur faut poursuivre jusqu'à la gare (vers la droite de l'image) pour faire demi-tour. La plupart choisissent de tourner à gauche en bas de l'avenue de Bordeaux, direction Albi. Et bonjour les embouteillages... La proposition du maire de Rodez paraît frappée au coin du bon sens : matérialiser au bas de l'avenue de Bordeaux un grand rond-point de forme elliptique permettrait à ces véhicules d'emprunter la descente (en suivant les pointillés rouges).
Dans le texte comme sur l'image, j'ai souligné en bleu la seconde proposition. Le problème est que nombre de véhicules venant de Decazeville ou Rignac (en haut à gauche), et désirant emprunter la route d'Albi, sont contraints de poursuivre jusqu'au rond-point Saint-Félix où ils contribuent à l'engorgement. La proposition du maire de Rodez me paraît là encore tomber sous le sens : relier le rond-point précédent (celui de la Gineste) à la route d'Albi, même si cette solution ne peut manquer de créer quelques problèmes au moment de l'entrée de ce flux de véhicules sur la rocade. Mais cela contribuerait incontestablement à fluidifier la circulation à la sortie de Rodez.
Le maire de Rodez chiffre ses propositions à deux millions d'euros... à comparer aux sommes astronomiques parues dans la presse ces derniers mois.
A suivre...
19:52 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité
lundi, 18 juillet 2011
Harry Potter et les reliques de la mort II
On part pour deux heures d'action, entrecoupées de scènes de mystères et d'autres, romantiques. C'est, comme les autres films, inégal, mais meilleur que la première partie. On aurait toutefois pu pratiquer quelques coupes.
Les effets spéciaux sont très réussis. On est tout de suite mis dans le bain avec cette vue de Poudlard, avec ces esprits guetteurs en suspension. Les poursuites sont aussi très impressionnantes. Mais c'est le merveilleux qui est le mieux servi par le numérique : un bâtiment démesurément grand, un tableau qui s'anime, un objet qui s'ouvre, un sortilège qui agit... voilà la clé du succès. (La meilleure séquence est à mon avis celle de l'entrée frauduleuse dans la chambre forte Lestrange, dragon à la clé.)
Mais certaines scènes sont à la limite du ridicule. Les affrontements à la baguette, décalques des duels au révolver des westerns, sont peu intéressants et les acteurs sont souvent obligés de grimacer pour faire croire qu'il se passe quelque chose.
J'ai aussi été un peu ennuyé par l'accumulation des amourettes qui se nouent en cette partie ultime.
Notons que les effets spéciaux du Seigneur des anneaux ont sans doute servi de modèles pour les scènes de bataille générale. Celles-ci sont d'ailleurs fort spectaculaires.
Moins "tape-à-l'oeil", une autre séquence détonne dans l'ensemble. Elle se déroule dans une gare virtuelle, sorte d'antichambre du paradis. L'un des deux protagonistes y fait l'éloge du maniement de la langue. C'est évidemment en lien avec les sorciers et leur usage des formules magiques. Mais, au second degré, c'est l'évocation du travail d'écrivain, celui de J. K. Rowling.
Sans trop en dire, je suis quand même un peu déçu par la fin. Je sens que l'auteur a dû être "conseillée" par la production des films. Vu que la série de romans était en cours d'écriture quand les adaptations cinématographiques ont été lancées, je pense qu'à Hollywood, on avait intérêt à ce que certaines choses se passent... ou ne se passent pas.
De la saga, je retiens deux personnages particulièrement attachants : Hermione Granger, adorable et insupportable bonne élève, et Severus Rogue, intrigant et déroutant professeur.
23:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma
dimanche, 17 juillet 2011
Une rumeur infondée ?
Le dernier numéro du Nouvel Hebdo est, comme les précédents, nourri du matraquage des municipalités de gauche de Rodez et d'Onet-le-Château... alors que la semaine précédente, le président du Conseil général y a été félicité pour l'obtention de la légion d'honneur !!!
L'hebdomadaire (parfois satirique) est décidément impitoyable avec la majorité départementale !
Cette semaine, c'est un propos a priori anecdotique qui a retenu mon attention. Page 2, la rubrique des "Castonétoiseries" rapporte des propos perfides qu'aurait tenu Fabrice Geniez (le maire d'Onet), à propos de l'inscription de la cité épiscopale d'Albi au patrimoine mondial de l'Unesco :
"il n'y aurait plus qu'un endroit au monde où l'on réalise des briques de terre cuite identiques pour réparer la cathédrale... et c'est en Afrique dans une bourgade dont le maire... était aussi le Président de la Commission d'attribution du label UNESCO"
Au passage, admirons la précision de la citation, sans doute due à l'excellence de la mémoire de la personne qui l'a rapportée... à moins que ces propos n'aient été enregistrés ?
Mais qu'est-ce qui a pu faire croire au maire d'Onet-le-Château que certains éléments extérieurs au dossier aient pu favoriser la candidature d'Albi ? Plusieurs choses en fait.
En cherchant sur le site de l'Unesco, on peut trouver le compte-rendu de la 34e session du Comité du patrimoine mondial. Voici ce qu'on peut y lire page 297 :
Peut-on trouver un lien entre ce Malien et la ville d'Albi ? Peut-être... Ce M. Ould Sidi Ali occupe une fonction importante dans son pays, plus précisément à Tombouctou, où il s'est occupé, à l'aide de l'Unesco, de la conservation des mosquées (voir page 24) :
Pour restaurer les bâtiments, on utilise soit du banco (un mélange d'argile et de ciment, compressé), soit des briques de terre cuite, fabriquées à partir d'une argile spéciale qu'on ne trouve que dans quatre villes maliennes, entourées sur la carte :
Parmi ces villes figure bien Tombouctou, la ville de M. Ould Sidi Ali, dont il n'a toutefois, à ma connaissance [voir plus bas pour une précision supplémentaire], pas été maire (les trois derniers s'appellent Mohamed Ibrahim, Saïd Mohamed et Haley Ousmane). On ne sait pas non plus si le Mali est le seul pourvoyeur possible de briques pour la cathédrale d'Albi.
Il est probable aussi que le maire d'Onet ait confondu deux personnes, le rapporteur malien du Comité du patrimoine mondial et le maire d'une commune béninoise, Abomey, avec laquelle Albi entretient d'étroites relations. Ce maire, Blaise Ahanhanzo-Glélé (qui vient d'être nommé ministre de l'Environnement dans son pays), était présent à Brasilia auprès de son collègue d'Albi. Mais le journaliste qui a écrit l'article publié dans La Dépêche du Midi le 1er août 2010 s'est un peu emmêlé les pinceaux : il présente d'abord Abomey comme une "ville malienne", avant de rectifier en qualifiant Blaise AHanhanzo-Glélé d' "élu béninois" ! L'article ajoute que le fait qu'Albi ait contribué à la sortie des palais royaux d'Abomey de la liste du patrimoine mondial en péril a été vu d'un bon oeil par le jury...
13:45 Publié dans Politique, Presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, presse, culture, afrique
samedi, 16 juillet 2011
Arnaque au faux remboursement
J'ai reçu il y a peu un courrier électronique des plus bizarres :
Tout d'abord, il fait allusion à un prélèvement du 30 juin, qui, vérification faite, n'a jamais eu lieu. Le message est de surcroît rédigé dans un français très approximatif, ainsi que je me suis plu à le souligner.
Enfin, il m'incite (enfin, je crois, puisque je n'ai pas cliqué sur le lien proposé) à donner mes coordonnées bancaires (pour bénéficier de ce supposé remboursement)... ce que je me suis bien gardé de faire !
Ma messagerie avait classé ce courrier dans la catégorie "pourriels"... et avait ajouté un avertissement :
Il faut dire que j'avais de quoi douter : l'expéditeur n'a pas une adresse SFR (info@adslbox.fr : un nouveau venu dans le monde de l'escroquerie numérique ?)... et, surtout, je ne suis pas client de cette boîte !
16:15 Publié dans Vie quotidienne, Web | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 15 juillet 2011
Et une breloque de plus !
La lecture de la liste des nommés et promus dans l'ordre de la Légion d'honneur réserve toujours d'agréables surprises. Celle publiée au Journal Officiel du 14 juillet mérite un coup d’œil.
Je passe sur les proches du pouvoir, les (anciens) ministres et élus (locaux et/ou nationaux), les cadres d'entreprises de renom, les hauts fonctionnaires, les gens du spectacle. C'est le classique menu fretin.
Une fois de plus, l'Aveyron est concerné. Après Jean-Claude Luche (récemment décoré, mais nommé chevalier en janvier dernier), c'est le tour d'une de ses chères collègues du Conseil général, Simone Anglade (élue du canton d'Espalion), elle aussi nommée chevalier, mais sur le contingent du Premier ministre (voir page 2 du décret) :
On ne dira jamais assez combien ces élus "divers droite" (ou "sans étiquette") sont sensibles aux honneurs distribués par le pouvoir UMP...
Je termine sur une note humoristique. Page 18 du même décret, on peut lire que, sur le contingent du ministre du Budget, est promu au grade d'officier un certain Jacques Potdevin (!), expert-comptable de son état :
Il reste à espérer que cette décoration a été obtenue dans les règles !
16:02 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, société
jeudi, 14 juillet 2011
GiedRé aux Francofolies de La Rochelle
L'artiste, révélée par l'émission de Laurent Baffie, est passée mercredi 13 juillet... et je fais partie des malheureux qui ne l'ont pas vue. Heureusement, on peut grapiller quelques pépites sur la Toile.
On n'ira pas regarder le site de France Inter. Pourtant, une émission quotidienne, L'été comme je suis, suit le festival musical, invite les artistes au programme peu avant leur prestation... mais pas GiedRé ! Dans l'émission du 13 juillet, on n'a pu entendre qu'un rappeur, Kingju, de Stupeflip, que notre chanteuse atypique connaît bien. (Dans cet entretien, en gros, il dit la même chose que dans la vidéo avec la jeune femme.)
C'est sur le site du "Chantier des Francos" qu'on peut trouver un petit sujet consacré à GiedRé. Elle y répond assez sérieusement aux questions (voilà qu'elle devient pro maintenant !). La séquence se termine par un extrait de Jolie Chanson, que j'aime beaucoup...
En regardant la vidéo, un détail que je n'avais pas remarqué auparavant m'a sauté aux yeux : les sourcils de GiedRé. Ils sont épilés (en pointillés noirs sur l'image) :
C'est peut-être par goût, mais je pense aussi que cela fait partie de la construction de son personnage de fausse bêtasse (avec la coiffure en pétard, la robe démodée et les expressions du visage... si, si : observez-la bien quand elle chante).
Sur le blog des Francofolies, en compagnie d'autres artistes méconnus, elle a répondu, avec sa fantaisie habituelle, à quelques questions. Par contre, je ne partage pas ses recommandations musicales...
Pour les amateurs de drogue dure, j'ai retrouvé quelques saynètes créées pour présenter son spectacle au Sentier des Halles, à Paris, il y a quelques mois de cela. Nous avons donc droit à plusieurs épisodes :
GiedRé @ la laverie (Elle lave ses tampons !)
GiedRé dans le métro (Qui a dit qu'elle n'aime pas les enfants ?)
GiedRé fait la manche (la suite du précédent... je n'en dis pas plus !)
GiedRé au Bois (sur un thème cher à l'artiste...)
Enfin GiedRé attend
Comme moi, vous aurez peut-être remarqué que ces mini-sketchs, comme bon nombre de vidéos consacrées à la chanteuse, ont été mis en ligne par la même personne, nadidier. Tout récemment, c'est la présentation du CD-DVD qui a été ajoutée.
15:55 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique, youtube, humour
L'Affaire Rachel Singer
Ce film entrecroise trois époques : la Seconde guerre mondiale (très peu présente à l'écran, mais qui sert de soubassement à l'intrigue puisqu'il est question de retrouver un criminel nazi), la Guerre froide et la fin du XXe siècle.
Après le prologue contemporain, une scène de lecture nous plonge dans le Berlin-Est des années 1960. Ce grand retour en arrière est très bien fichu : c'est visuellement réussi, rythmé sur le plan de l'action et très fort sur le plan des sentiments.
Ensuite, on apprend que les choses ne se sont pas tout à fait passées comme on vient de nous le raconter. Le film alterne désormais entre les deux époques.
Parmi les moments les plus forts, je relève les séquences chez le gynécologue, qui mêlent avec brio tous les éléments de l'intrigue : la traque du criminel, la mémoire familiale de la seconde guerre mondiale, le poids du régime communiste et la vie sentimentale de la principale protagoniste (remarquablement interprétée par Jessica Chastain pour la jeune femme, Helen Mirren, pour la même avec 30 ans de plus).
Cela se termine en Ukraine, de manière un peu rocambolesque. A certains moments, j'ai trouvé que le réalisateur en faisait trop, que les effets étaient particulièrement appuyés. Mais cela reste un bon suspense, tragique sur le fond.
13:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma, films
mercredi, 13 juillet 2011
Lagarde les pieds dans le Tapie
... ou comment la lecture d'un ouvrage consacré à l'affaire Tapie - Crédit Lyonnais nous mène à la nouvelle directrice générale du FMI. Cet ouvrage est sorti à la fin de l'année 2008 ; il s'agit de Sous le Tapie, de Laurent Mauduit, un ancien du Monde aujourd'hui membre de la rédaction de Mediapart.
L'auteur reprend en détail tous les aspects de l'affaire, qui remonte en fait au second septennat de François Mitterrand. C'est dire que, si l'ouvrage (comme on va le voir) dresse un portrait sombre du pouvoir sarkozyen, le mitterrandisme triomphant n'en sort pas plus grandi.
L'un des points clés est le choix, par le gouvernement Fillon, de l'arbitrage pour régler le conflit qui oppose Bernard Tapie au C.D.R., une structure chargée de gérer les "affaires pourries" du Crédit Lyonnais. Deux arguments principaux sont développés par L. Mauduit : l'illégalité d'une telle procédure et surtout son inutilité. L'arbitrage n'est pas légal car, pour accepter cette procédure, le CDR devait avoir l'autorisation de sa maison mère, l'EPFR (Établissement Public de Financement et de Restructuration), qui n'avait juridiquement pas le droit de la lui donner. Cela n'a pas empêché le gouvernement (par l'intermédiaire de sa ministre) d'ordonner à ses représentants aux conseils de ces organismes de voter le recours à l'arbitrage...
Qui plus est, c'était inutile, puisque la Cour de cassation, en séance plénière (fait rarissime), venait d'annuler le jugement de la Cour d'appel favorable à Bernard Tapie. Une autre Cour d'appel devait donc examiner l'affaire et, compte tenu des attendus de la décision de la Cour de cassation, il ne faisait aucun doute que Bernard Tapie allait subir une déconvenue. (On pourrait ajouter que, vu les circonstances, l'arbitrage n'était pas non plus la procédure la plus adaptée.)
Dans cette histoire, en gros, la puissance publique a constamment joué contre son camp. L'intérêt du livre de L. Mauduit est de donner une vision nuancée de la chose : à chaque étape, si de mauvais esprits ont œuvré en faveur des intérêts de B. Tapie, d'autres se sont élevés contre les manigances. C'est tout à leur honneur.
Un autre élément important est la personnalité des trois "arbitres", Pierre Mazeaud, Jean-Denis Bredin et Pierre Estoup. Les deux parties ont dû se mettre d'accord sur ces noms. On peut donc penser qu'on a choisi des spécialistes des questions en cause, présentant de surcroît des garanties d'indépendance incontestables.
Cela semble être le cas pour Pierre Mazeaud. Même s'il était encarté à l'UMP, ce gaulliste historique, docteur en droit (tout juste retiré du Conseil constitutionnel), traînait avec lui une réputation d'intégrité. Il était de surcroît chiraquien, désigné dans une procédure initiée par le pouvoir sarkozyen... mais il n'était pas du tout familier de l'arbitrage, au contraire des deux autres. Précisons aussi qu'à l'époque où Pierre Mazeaud présidait le Conseil constitutionnel (début 2007), l'institution a censuré une disposition législative (introduite en douce... peut-être à l'instigation d'un ministre de l'Intérieur...) autorisant un établissement public à recourir à l'arbitrage. Pierre Mazeaud devait donc être conscient que la procédure à laquelle il participait n'était pas irréprochable sur le plan juridique.
Jean-Denis Bredin faisait aussi figure de personnalité incontestable. Il est avocat de formation. Le cabinet auquel il appartient est coutumier de l'activité d'arbitrage. Il s'est aussi fait remarquer par plusieurs ouvrages historiques de bonne facture, notamment L'Affaire (sur l'affaire Dreyfus) et une biographie de l'abbé Sieyès. C'est aussi un militant "de gauche"... plus précisément un ancien vice-président du M.R.G., le Mouvement des Radicaux de Gauche... qui a compté Bernard Tapie parmi ses membres ! Aïe ! A cela s'ajoute un vieille affaire d'arbitrage, à laquelle J-D Bredin a participé. Il était question des frégates de Taïwan et de rétrocommissions, à travers des personnes aussi dignes de confiance qu'Alfred Sirven et Christine Deviers-Joncour.
Mais c'est sans conteste la figure de Pierre Estoup, ancien président de la Cour d'appel de Versailles, qui a le plus pesé sur la rédaction de la décision d'arbitrage. A priori, il semblait donner toutes les garanties de rigueur et d'indépendance. Mais l'analyse de son activité laisse planer quelques doutes...
Dans le livre de Laurent Mauduit, on trouvera aussi de quoi méditer sur le "préjudice moral" subi par Bernard Tapie : il est bien sûr inexistant... et, quand il est malgré tout reconnu valable, on le chiffre à des millions d'euros, somme à comparer avec les vrais préjudices, subis par exemple par les victimes de l'amiante ou d'erreurs judiciaires... (Tout compris, B. Tapie aura touché quelque 130 millions d'euros, devenant ainsi par la grâce d'une procédure de complaisance, l'un des hommes les plus riches de France... et ce alors qu'à l'origine, il n'a pas déboursé un sou pour prendre le contrôle d'Adidas !)
L'un des apports les plus intéressants du livre reste son analyse des liens entre Bernard Tapie et la droite, plus précisément Nicolas Sarkozy. Les deux hommes se connaissent depuis 1983. Mais, à l'époque, l'homme d'affaires cherche en priorité à se rapprocher du pouvoir mitterrandien, ce à quoi il est finalement parvenu. C'est durant la deuxième cohabitation (entre 1993 et 1995) que, sentant sans doute le vent tourner, Tapie, aux prises avec la justice, rejoint les balladuriens. Le livre de Laurent Mauduit décrit en détail les détours de la procédure judiciaire en fonction des aléas politiques du moment : le gouvernement Balladur a envisagé d'utiliser la candidature Tapie pour torpiller celle de Jacques Delors ! Une fois celle-ci écartée, l'homme d'affaires a vu sa protection se déliter...
Curieusement, le livre ne relève pas de relation particulière entre Tapie et Jacques Chirac. Pourtant, les deux hommes ne sont pas sans point commun. Mais, sous la troisième cohabitation (entre 1997 et 2002), Bernard Tapie s'est rapproché de la gauche. C'est d'ailleurs à cette époque que, sous l'impulsion de Laurent Fabius, l'idée d'un arbitrage est lancée... mais le Premier ministre Lionel Jospin ne pouvait pas encadrer l'homme d'affaires...
C'est donc sous le quinquennat de Jacques Chirac que les petites affaires de B. Tapie se remettent à prospérer. Le livre trace les liens qui mènent à Nicolas Sarkozy, soit comme ministre de l'Intérieur, soit comme ministre de l'Économie et des Finances. Moins connu est le rôle d'intermédiaire joué par "l'ami de trente ans" Brice Hortefeux.
Depuis 2007, les choses se sont accélérées. C'est là qu'intervient Christine Lagarde. Elle a été un bon petit soldat du sarkozysme, assumant des décisions qu'elle n'a pas dû prendre seule... et mentant publiquement à plusieurs reprises. Le livre insiste aussi sur l'action de son ancien directeur de cabinet, Stéphane Richard (aujourd'hui PDG de France Télécom...). Le récit de la manière dont le monsieur a fait fortune (et celui de son redressement fiscal) mérite le détour.
Après cette salve anti-droite, ne croyez pas pour autant que le livre épargne la gauche. C'est quand même elle qui a contribué à créer le phénomène Tapie. Plusieurs chapitres évoquent les années Mitterrand, loin du vernis doré dont on a récemment tenté de les parer. Quelques piques bien senties sont lancées en fin d'ouvrage. Force est de remarquer la lâcheté de nombre de députés socialistes...
L'affaire Tapie n'est pas terminée. Certains croient encore en la justice. Des procédures sont en cours.
Reste le cas Lagarde. Je laisse de côté (pour l'instant) la Cour de Justice de la République. Parlons plutôt de sa nomination à la tête du FMI. De deux choses l'une : soit c'est une personne hyper-compétente, et alors le gouvernement Fillon s'est séparé d'un talent difficilement remplaçable, soit elle n'est qu'une baudruche médiatique.
Dans le premier cas, on peut se demander ce qui a motivé les dirigeants français. On peut penser que, s'ils jugent Christine Lagarde compétente, elle servira les intérêts de la France (et de l'Union européenne) à la tête du FMI. C'est oublier un peu vite l'exigence d'impartialité qui va lui être imposée, même si, au sein du Conseil d'administration de l'organisme, les pays de l'UE disposent ensemble d'une minorité de blocage.
Dans le second cas, on se dit que le gouvernement français a voulu réaliser un "coup" médiatique. Christine Lagarde "passe" bien et elle ne semble pas aussi marquée politiquement que nombre de ses collègues UMP. C'est un moyen de rehausser le prestige du gouvernement aux yeux des électeurs, qui seront tentés de se dire : ah ben tiens, c'est bien, on a une Française à la tête du FMI. C'est aussi une manière comme une autre de faire passer au second plan d'autres sujets d'actualité.
Un élément pourrait accréditer la deuxième thèse : la négligence avec laquelle on a procédé au remplacement de la ministre de l'Économie. Le ballet des importants et les crises de gamins qui ont abouti à la nomination de François Baroin laissent penser que ce n'est pas là que se décide la politique économique de notre pays.
13:39 Publié dans Economie, Livre, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, journalisme, livre
mardi, 12 juillet 2011
Omar m'a tuer
C'est donc le deuxième film de Roschdy Zem (coproduit par Rachid Bouchareb, qui, au départ, devait le réaliser, et qui a participé aux dialogues), avec Sami Bouajila dans le rôle principal. On retrouve donc, Jamel Debbouze en moins, l'équipe qui s'est fait connaître avec Indigènes et Hors-la-loi. Pour la petite histoire, on notera que, lorsqu'il a été question de l'Algérie, c'est le Français d'origine algérienne qui a tenu la caméra, alors que, pour le film traitant du jardinier marocain, c'est le Français d'origine marocaine qui a assuré la mise en scène.
Sur la forme, c'est un bon film, dont l'esthétique se rapproche néanmoins parfois de ce que l'on peut voir à la télévision. Les interprètes sont excellents, seconds comme premiers rôles. Parmi ceux-ci, Denis Podalydès nous fait oublier qu'il vient d'incarner Nicolas Sarkozy (dans La Conquête) : son personnage d'écrivain parisien qui prend fait et cause pour Omar Raddad est bien campé, avec un mélange de grandeur (la volonté de défendre une "juste cause"), de snobisme (les goûts de luxe)... et de comédie (il se prend pour un détective privé... au risque du ridicule).
Sami Bouajila est lui particulièrement impressionnant. Par souci de réalisme, il a appris l'arabe dialectal marocain (il connaît celui de Tunisie), a maigri (c'est devenu un quasi-passage obligé pour tout acteur qui désire se fondre dans un rôle), réussissant en quelque sorte à intérioriser son personnage. (On apprend une foultitude de choses dans les secrets de tournage d'Allociné.)
Les séquences les plus intéressantes sont à mon avis celles qui montrent des aspects de l'affaire qui n'avaient pas été particulièrement médiatisés (dans mon souvenir) : la vie de famille d'Omar Raddad et son séjour en prison. (Ces scènes-là sont les meilleurs moments de cinéma.) Les efforts de l'écrivain du Figaro (en réalité Jean-Marie Rouart, qui n'en démord pas) sont souvent source de comique, même s'ils pointent certains aspects de l'enquête criminelle qui n'ont sans doute pas été suffisamment fouillés.
Cela nous amène au fond. Même s'il s'en défend, Roschdy Zem ne nous donne pas une vision objective (ou tout du moins impartiale) de l'affaire. C'est globalement à décharge. Ceci dit, le trait n'est pas gras. Je m'explique. On aurait pu s'attendre à ce que les membres des forces de l'ordre soient dépeints comme de gros beaufs racistes. Tel n'est pas le cas. Ils sont cependant accusés d'avoir bâclé l'enquête. Le film ne cache pas non plus quelques points faibles de l'accusé (notamment sa passion pour le jeu).
Mais il s'agit surtout de rétablir l'honneur d'un innocent. Au bout d'un moment, on a vraiment l'impression de se trouver devant une autre affaire Dreyfus. C'est ce qu'a affirmé à l'époque l'avocat Jacques Vergès (bien interprété par Maurice Bénichou). Le scénario, la réalisation et le montage ont été conçus à mon avis pour favoriser ce rapprochement. Dans les deux cas, avant enquête approfondie, c'est le membre de la minorité qui fait figure de coupable désigné. Dans les deux cas, une analyse graphologique joue un rôle capital dans la mise en accusation : l'expression "Omar m'a tuer" et le fameux bordereau (qui n'était pas de la main de Dreyfus, mais du commandant Esterhazy). Dans les deux cas, un document modifié a été utilisé pour condamner le suspect : une date a été changée après coup sur le rapport des médecins légistes (concernant la mort de Mme Marchal), ce que le public cultivé est amené à rapprocher (de manière excessive, peut-être) du "faux Henry" de l'affaire Dreyfus. Ajoutons que l'accusé Raddad, dans sa raideur, son silence, n'est pas sans rappeler Alfred Dreyfus, qui n'avait rien du condamné sympathique non plus. (Depuis, il a appris le français ; il a même récemment accordé un entretien fort intéressant à l'hebdomadaire Le Point.)
Restent les doutes. Le gendarme qui a mené l'enquête à l'époque (Georges Cenci) est lui convaincu que l'enquête a été bien conduite et il avance des arguments (pas fallacieux) sur un site internet dédié. On peut aussi l'écouter développer son propos dans une vidéo de 45 minutes datant de 2010. Dans le même esprit, on lira avec profit le billet de Philippe Bilger (avocat général près la Cour d'appel de Paris) du 22 juin dernier... ainsi que les commentaires qu'il a suscités. Un autre haut magistrat, Laurent Davenas (avocat général à la Cour de cassasion), a exprimé le même point de vue dans un entretien publié dans Le Point.
14:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema
dimanche, 10 juillet 2011
Ein Saucisse, ein Bier !
On a coutume de dire qu'à Onet-le-Château, si l'on excepte le parc de Vabre, l'absence de jardin public est flagrante. Pourtant, ce n'est pas la place qui manque : la commune a une superficie de 40 km² (presque quatre fois celle de Rodez, qui, elle, n'est pas dépourvue d'espaces verts à vocation distractive, comme on dit dans le milieu).
Eh bien on se trompe ! Depuis un an environ, peu après le pont des Quatre-Saisons (c'est-à-dire à l'entrée sud d'Onet), un jardin public a été aménagé :
Je l'ai entouré en vert. En rouge, j'ai souligné le tracé de la route d'Espalion, tandis qu'avec un T noir j'ai marqué l'emplacement du futur théâtre, qui enthousiasme tant une partie de la bourgeoisie locale. Comme la capture d'écran a été réalisée à partir d'une vue satellite de Google Earth datant de janvier 2008, le jardin n'a pas encore été créé. Les arbres qui longeaient la rue sont même encore présents. Ils ont depuis disparu, mais le parc est devenu l'un des endroits les plus agréables de l'agglomération : les bancs sont relativement confortables et ils bénéficient à tour de rôle de l'ombre projetée par les arbres. Voici comment il est présenté sur le site de la commune d'Onet-le-Château :
La semaine passée, j'ai remarqué la présence d'un nouveau panneau à l'entrée, où il est question de bière. Mais quel est ce mystère ? La réponse se trouve au fond du parc, où se trouve une cabane que, jusqu'à tout récemment, j'avais toujours vue fermée.
Cet été, elle sert de Q.G. à un employé de l'usine Bosch (dont la récente journée portes ouvertes a été un grand succès), elle-même située à proximité : on peut la rejoindre en passant par l'avenue de Bamberg, repassée en vert sur la première image.
Cet employé a obtenu de la mairie l'autorisation de tenir une sorte de mini-snack germanique : on peut y consommer (contre une somme modique) deux sortes de bière (servie fraîche !) et une délicieuse saucisse grillée, que l'on peut agrémenter de moutarde (on a le choix entre une moutarde classique, forte, et une sucrée... délicieuse !).
La cabane au fond du jardin... public vient de faire l'objet d'un article de Midi Libre. Mais, curieusement, c'est la mairie de Rodez qui y est à l'honneur, en raison du jumelage avec Bamberg. Il m'aurait semblé logique qu'Onet-le-Château y soit associée.
Sur la photographie publiée par le quotidien de Montpellier, vous noterez la présence d'une charmante jeune femme (à droite) : c'est sans doute une étudiante qui bénéficie d'un stage d'été rémunéré, prévu dans la convention de jumelage (voir le lien précédent).
12:54 Publié dans Aveyron, mon amour, Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vacances, actualité, nature, environnement, été
vendredi, 08 juillet 2011
Gianni et les femmes
Gianni a dépassé la cinquantaine, il a été mis à la retraite un peu de force... mais il vit entouré de femmes peu ordinaires.
Il y a d'abord sa mère, qui jette son argent par les fenêtres pour son bon plaisir... et ne se laisse pas entourlouper par son fils obséquieux, toujours à tirer le diable par la queue.
Il y a sa femme, que l'on voit peu. On sent que le couple est distendu. L'amour n'est plus là, mais, comme on est plutôt à l'aise financièrement et que l'appartement est grand, on reste ensemble, pour conserver un peu de cette ambiance familiale qui réchauffe le coeur dans les moments difficiles. L'épouse a encore de beaux restes... et c'est visiblement une femme de tête.
Il y a sa fille, qu'il adore. Elle est étudiante. On la sent un peu paumée dans ce monde sans repères. Du coup, par habitude, elle ne repousse pas le copain lourdaud qui s'incruste. Lui incarne une sorte de Tanguy italien, un beauf feignasse et fan de foot. Cela nous vaut quelques moments croquignolesques, notamment lors du repas de famille (vers la fin du film).
Et puis il y a toutes les autres femmes, celles que le héros convoite à un moment ou à un autre. Aucune n'est moche. Toutes ont une jolie poitrine... rarement contrainte par un soutien-gorge ! (Moi j'vous dis qu'il y a eu un sacré casting !) Parmi elles, il y a la fille de l'amie de sa mère, une chanteuse très matrone. La concurrence l'ancienne petite amie du héros, qui a fait sa vie sans lui. Il y a aussi l'accompagnatrice de sa mère, un peu trop jeune peut-être... mais tellement mignonne ! On trouve aussi deux petites malines, jumelles, qui savent bien profiter de la concupiscence des "vieux beaux". Mais il y a surtout cette habitante de l'immeuble, une fêtarde qui s'est entichée de Gianni... un canon sub-atomique qui ferait bander un mort !
Le ton est entre Woody Allen et Nanni Moretti. C'est à la fois frais et grave, bien joué (sauf parfois par l'interprète principal, qui n'est autre que le réalisateur, Gianni di Gregorio). Une petite comédie d'été, à l'italienne, sans prétention, mais savoureuse.
21:08 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema
jeudi, 07 juillet 2011
Le directeur de l'usine Bosch d'Onet-le-Château décoré de la légion d'honneur
La cérémonie s'est somme toute déroulée tardivement, puisqu'Albert Wetten a été nommé chevalier de la légion d'honneur (sur le contingent du ministère de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique) il y a plus de six mois (voir page 16) :
D'après Centre Presse d'hier mercredi, la cérémonie s'est déroulée devant un public volontairement restreint :
Au passage, l'esprit mesquin qui est le mien relève deux fautes (et même trois en fait) d'expression française dans l'article : A. Weitten n'a pas été promu, puisqu'il débute dans l'ordre de la légion d'honneur... et la préfète l'a décoré et non promu ; enfin, la dernière phrase contient une belle coquille, avec le "s" à "payants".
Mais l'intérêt de l'article est de révéler que le directeur de l'usine Bosch a mal encaissé l'absence générale des élus locaux lors de la journée portes ouvertes du mois dernier. A l'époque, la presse locale (à l'exception du Nouvel Hebdo) n'avait pas mis le doigt dessus. Du coup, Albert Weitten n'a invité personne... ah ben si au fait, il a quand même accepté la présence de Jean-Claude Luche (qui -fait exceptionnel- ne figure pas sur la photographie publiée par le journal). Il faut dire que ce dernier est au mieux avec Danièle Polvé-Montmasson, la préfète de l'Aveyron, qui avait été choisie par le directeur de la Bosch pour la remise de la décoration. Ajoutons que le président du Conseil général fait partie de la même promotion qu'Albert Weitten... mais qu'il a choisi d'être décoré par l'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, que l'on croise de temps à autre dans le département.
Notons que, dans leurs comptes-rendus, ni La Dépêche du Midi, ni Midi Libre n'évoquent la petite revanche d'Albert Weitten. Au-delà des erreurs de détail, on peut donc féliciter le journaliste de Centre Presse (José Torres), qui a fait preuve d'un peu d'esprit critique.
12:35 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, presse
"Fringe", saison 3
Si vous ne connaissez pas encore la série la plus originale du moment, c'est le moment de la découvrir ! Vous pouvez louer ou acheter les DVD des deux premières saisons (ou encore essayer de les visionner d'une autre manière...), tellement c'est puissant ; mais vous pouvez aussi commencer par l'épisode 1 de la nouvelle saison, que l'on a eu la bonne idée de faire débuter par un résumé du cœur de l'intrigue.
Bon, tout cela est bien joli, mais Fringe, c'est quoi ? Ben l'histoire d'une équipe d'enquêteurs du F.B.I. qui s'intéresse à des phénomènes que l'ont pourrait qualifier de paranormaux. Durant la saison 1, les épisodes autonomes s'intercalent entre ceux qui déroulent la trame de fond : la coexistence de deux univers parallèles, qui entrent périodiquement en contact. Ajoutez à cela un zeste de complot et vous aurez l'ambiance générale, bien servie par une photographie soignée, dans les tons sombres, avec des incrustations pertinentes.
Avis aux âmes sensibles : c'est parfois un peu glauque et saignant... mais c'est trop le kiff !
L'équipe d'enquêteurs finit par former une sorte de famille (c'est le secret de la réussite de séries comme NCIS par exemple). Il y a Walter le savant fou qui cache plein de choses, son fils Peter, un jeune homme plein de ressources (et d'une farouche indépendance d'esprit : un geek en joli et moins con, rien que pour vous, mesdames), son assistante super sympa et compétente (une Black... c'est pour les quotas, man) et surtout Olivia Dunham, un agent qui semble doté d'étranges pouvoirs. Celle-ci est interprétée par la délicieuse Anna Torv, au physique appétissant, mais au mental très déroutant (il lui faut bien une faille hein... ceci dit, on n'a pas fait l'inverse : elle n'est pas un cageot à la beauté intérieure sublime... allez savoir pourquoi).
Cerise sur le gâteau, pour nous les Frenchies : c'est très bien doublé.
01:13 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, cinéma
mardi, 05 juillet 2011
Humour corrézien, aveyronnais...
C'est un petit encadré, publié dans Le Canard enchaîné du 22 juin dernier, qui m'avait échappé :
C'est évidemment une référence aux propos tenus par Jacques Chirac, à Sarran, une dizaine de jours auparavant.
J'aime beaucoup le dessin d'Escaro. Ce trait d'humour "aveyronnais" s'appuie sur un produit local (enfin presque local...), le couteau Laguiole. Qu'est-ce qui peut expliquer que le caricaturiste ait songé à ce type de couteau ? Est-ce le Massif Central, territoire commun à la Corrèze et à l'Aveyron ? (Vu de Paris, c'est la porte à côté.) Est-ce la venue du président l'an dernier dans notre département ? Est-ce parce qu'il s'en était fait offrir un en 2008, lors du Salon de l'Agriculture ?
Je me demande dans quelle mesure c'est une bonne publicité pour le couteau...
00:05 Publié dans Aveyron, mon amour, Politique, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, médias, humour
lundi, 04 juillet 2011
GiedRé chez Laurent Baffie
L'ancien complice de Thierry Ardisson a animé pendant plusieurs saisons, sur Europe 1, une émission dominicale qui s'est finalement appelée C'est quoi ce bordel ? Il a eu le mérite de révéler (au grand public) la chanteuse franco-lituanienne GiedRé (prononcer "guiédré"), dont j'ai récemment parlé.
Au départ, je pense qu'elle n'était venue que pour une émission. Elle revenue au moins sept fois, signe que l'on avait repéré sa singularité... et son besoin de promotion : ce n'est pas avec le style des chansons qu'elle interprète qu'elle risque de passer à la télévision (enfin, tant qu'elle ne sera pas devenue célèbre).
Grâce à la Toile, on peut (ré)écouter ces émissions, à commencer par la première, diffusée le 30 mai 2010. On peut y entendre GiedRé interpréter Trop de questions (vers la quatorzième minute), L'amour par derrière (vers la dix-huitième minute), Tu baves quand tu dors (vers la trente-quatrième minute) et enfin ma préférée Tu pues du cul (vers la quarante-cinquième minute).
Elle est revenue le 13 juin 2010, pour interpréter un titre évoquant la mollesse érectile de son copain (vers la seizième minute)...
Elle a été de nouveau invitée le 27 juin 2010. On peut l'entendre vers la trente-cinquième minute se lâcher dans une chanson où il est question d'une langue bien chargée (que les mauvais esprits auront prise, au début, pour un pénis)... L'émission dans son entier mérite le détour, avec des blagues potaches réalisées avec des vuvuzelas !
On sent qu'on lui a demandé quelque chose de moins "épicé" pour le 4 juillet 2010 : elle a d'abord chanté un texte plutôt autobiographique, Je m'appelle GiedRé, où il est beaucoup question de la SACEM (vers la huitième minute). Vers la trente-cinquième minute, elle nous a proposé un titre assez élaboré, La vie peut être cruelle, à ne pas écouter quand on est dépressif !
On l'a retrouvée à la rentrée, dans l'émission du 12 septembre 2010 (vers la trentième minute), avec La petite camionnette, fable cruelle sur une prostituée.
C'est un thème qui l'a décidément beaucoup inspirée, puisque, le 19 septembre 2010, Une belle qui dormait au bois (diffusée vers la trente-et-unième minute), bien que différente par le style, évoque le cas d'un travesti (du Bois de Boulogne, pense-t-on) qui vend ses "charmes".
Le 26 septembre 2010, elle a chanté Les beaux côtés de la vie (vers la trente-et-unième minute), un titre qui joue évidemment sur l'antiphrase, où elle justifie en quelque sorte son goût pour ce que les autres appellent le macabre, le scabreux. (Au XIXe siècle, la critique bien-pensante faisait les mêmes reproches à l'écrivain Emile Zola.)
Enfin, le 3 octobre 2010, on l'a entendue pour la dernière fois (à ma connaissance) avec Je ne suis pas méchante (vers la trente-cinquième minute), une chanson qui fonctionne un peu sur le même principe que la précédente.
Depuis, sa carrière a commencé à décoller.
18:35 Publié dans Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : musique, médias, humour
Noir Océan
Après Beau Travail de Claire Denis (consacré aux membres de la Légion), voilà une autre cinéaste, Marion Hänsel, qui s'intéresse aux hommes de guerre. Ici, ce sont des marins, dans le Pacifique, à l'époque des essais nucléaires français (dans les années 1970).
La parenté entre les deux films est patente. Les deux femmes sont fascinées par les corps de ces hommes jeunes et, normalement, en excellente santé. Dans les deux films, l'accent est mis sur l'un des militaires. On finit par s'apercevoir que ces "hommes forts", soumis à une discipline stricte, sont plutôt des gens hors norme... et cachant une faille.
La différence principale réside dans les dialogues, remplacés par de la musique, des chants ou un monologue intérieur chez Claire Denis (qui a un parti pris esthétisant), alors que Marion Hänsel a conservé une forme plus classique.
Les séquences situées en métropole évoquent l'enfance de l'un des personnages, qui a su vaincre sa peur. Dans le Pacifique, le plus dur est la cohabitation avec les autres, à l'étroit sur le navire. Tous ceux qui sont passés par le service militaire reconnaîtront l'ambiance tantôt joyeuse tantôt lourde des chambrées.
Le scénario ne met pas en valeur les "grandes gueules", mais les types réfléchis. Après le passage sur l'enfance, on a droit à une longue attente, ponctuée de divers incidents... et d'une forte consommation de cigarettes ! Finit par venir l'essai nucléaire, qui suscite beaucoup de questionnements chez les jeunes soldats.
L'image est soignée et, si l'on supporte le rythme un peu dolent, on appréciera ce film original.
P.S.
On peut glaner plus d'infos sur le site internet dédié.
12:18 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema
dimanche, 03 juillet 2011
Balada triste
C'est le nouveau film d'Alex de Iglesia, qui s'est précédemment illustré aussi bien dans la comédie sarcastique (Mes Chers Voisins, Le Crime farpait) que le polar (Crimes à Oxford).
Dans ce film perce aussi l'influence du Labyrinthe de Pan, de Guillermo del Toro : la guerre civile espagnole et ses conséquences se mêlent à un peu de fantastique, même si l'œuvre d'Iglesia reste ancrée dans le réalisme.
Trois moments se succèdent : le temps de la guerre civile, le temps du cirque et le temps de la vengeance. La première partie propose une vision nuancée de l'affrontement entre franquistes et républicains : les deux commettent des massacres, avec, du côté républicain, un clown qui se révèle diablement efficace. La réalisation alterne la rigueur de la reconstitution historique avec la fantaisie tragi-comique. C'est, à mon avis, la partie la plus réussie sur le plan visuel. (Cela aurait même pu constituer la base d'une histoire complète, centrée sur les années 1930.)
Des années plus tard, le fils, devenu clown à son tour (mais triste, au contraire de son père, le rieur, qui était tête d'affiche) rejoint un cirque, où il devient un peu le souffre-douleur de son rival en amour. On retrouve la description soignée d'un milieu, ici le monde des itinérants du spectacle, le côté paillettes des spectacles alternant avec le sordide de leur vie quotidienne.
La dernière partie voit la troupe éclater et chacun tenter de s'en sortir de son côté. Ils vont bien entendu se retrouver... plutôt pour le pire. C'est le moment des règlements de comptes (qui ont déjà commencé à la fin de la partie précédente). Les deux clowns voient leurs personnages évoluer, l'un d'entre eux subissant même une transformation étonnante, à l'image de ce qui pourrait se passer dans un film d'horreur américain. C'est assez saignant et la fin, filmée au sommet d'un monument (qui existe vraiment : La vallée de ceux qui sont tombés), ne manque pas de brio.
12:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film