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vendredi, 21 octobre 2011

Publireportage politique dans "Le Saint-Affricain"

   La presse payante perd des lecteurs, en partie parce que nombre d'entre eux préfèrent lire gratuitement ce qu'ils peuvent trouver sur internet plutôt que de payer pour un journal en lequel ils n'ont pas forcément confiance. Ben oui... Les journalistes, qui savent souvent beaucoup de choses, en révèlent en général assez peu à leurs lecteurs, soit parce qu'ils sympathisent avec des politiques et des industriels (c'est ce que l'on appelle la connivence), soit parce qu'ils ont peur de mesures de rétorsion de la part de ceux-ci... ou de leur rédac' chef.

   Néanmoins, parfois, la complaisance est poussée un peu loin. Il me semble que c'est le cas du numéro de mercredi 19 octobre de l'hebdomadaire (récemment devenu gratuit) Le Saint-Affricain. Voici ce qui est annoncé en "une" :

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   Compte tenu de la surface rédactionnelle qui lui est consacrée dans le journal et de la place qui lui est dévolue en première page, on peut considérer cet article comme étant le plus important du numéro de la semaine. Il est signé "V.S.", sans doute Valérie Schmitt, l'un des membres de l'équipe du Saint-Affricain.

   Pourquoi parler de "complaisance" ? Après tout, l'idée de base (suivre une journée du député - premier vice-président du Conseil général) n'est pas mauvaise. Elle n'est toutefois guère originale ; elle a même été le support d'une petite vidéo de présentation (lénifiante) diffusée sur LCP, et dont j'ai parlé dans un billet du 5 janvier dernier.

   L'article commence fort :

   Nous avions convenu d’un rendez-vous, c’était un vendredi. Arrivée à sa permanence à Millau à 8h30, je pensais bénéficier d’un café avant d’entreprendre ce qui me semblait être une journée marathon. Et bien que nenni ! A mon arrivée Alain Marc était déjà en rendez-vous.

   Quel exploit ! Sérieusement, les millions d'actifs (nettement moins rémunérés que M. le député) qui sont déjà au travail à cette heure-là n'y verront aucun motif d'admiration. Soit la journaliste est sincère, et dans ce cas on peut la soupçonner d'avoir, à la base, une assez mauvaise opinion du travail d'un élu, soit elle simule la surprise dans le but de mettre en valeur le député. Et puis... quand bien même il commencerait à 5 heures du matin... C'est le travail effectué qui compte. Il pourrait ne s'y mettre qu'à 10 heures que cela ne me dérangerait pas (à la limite), si ce qu'il fait est utile à la société. De surcroît, il n'y aucune prise de recul de la journaliste quant au comportement de la personne qu'elle suit : il est là pour faire bonne impression (et il aurait tort de ne pas essayer de le faire, après tout).

   Dans la suite de l'article, plusieurs remarques viennent confirmer ce parti pris en faveur du député. Il est ainsi question de coups de fil (qu'on imagine nombreux) sur le téléphone portable d'Alain Marc qui viennent interrompre la discussion avec son assistant parlementaire (dont je me demande s'il ne lui arrive pas, de temps à autre, d'intervenir sur divers sites internet sous un pseudonyme philosophico-géométrique...). On apprend indirectement que nombre de solliciteurs ne passent visiblement pas par sa permanence ou ses assistants pour le contacter. La fin de l'article en remet une couche sur l'emploi du temps démentiel du député - premier vice-président du Conseil général. S'il y en a que cela effraie, je propose une solution : une nouvelle loi (plus stricte) sur le cumul des mandats. Ainsi, nous permettrions à nos chers élus, de droite, de gauche et d'ailleurs, de mener une vie familiale plus sereine (s'ils en ont l'envie) et de se consacrer davantage à leur mandat principal (voire unique).

   Le problème est que l'on a du mal à voir ce qui ressort véritablement du travail de l'élu. L'article, qui ne dresse peut-être pas un portrait fidèle à la réalité, donne surtout l'impression que le député - premier vice-président du Conseil général entretient ses relations publiques et se montre là où il faut se montrer (sur les chantiers routiers, auprès des maires ruraux, des agriculteurs etc.).

   Le choix des exemples n'est d'ailleurs pas le résultat du hasard, selon moi. On prend soin de nous signaler que le premier rendez-vous de la journée a pour objet le domaine social. Eh, oui ! Il faut bien mettre en tête du lecteur moyen que l'élu UMP est du Parti Radical (vous savez, ce parti dont la figure charismatique vient de renoncer à concourir à la prochaine élection présidentielle contre je ne sais quel plat de lentilles). D'ailleurs, jamais dans l'article il n'est précisé qu'Alain Marc est membre de l'UMP, alors qu'il est fait allusion à son intervention auprès du gouvernement. (On a presque l'impression qu'il est dans l'opposition !) Cela serait gênant : une partie des problèmes de ses électeurs vient de mesures prises par une majorité à laquelle il apporte ses suffrages à l'Assemblée nationale. Mais, là encore, ô surprise, jamais l'article ne fait état de son travail au Palais Bourbon, celui pour lequel pourtant il est grassement payé. (Seule, en fin d'article, une citation semble indiquer que les séjours parisiens ne sont perçus que comme pourvoyeurs de subventions...)

   Les autres rendez-vous permettent de mettre en valeur l'action de la majorité départementale de Jean-Claude Luche. Il est donc évidemment question des travaux routiers. On n'apprend rien sur le travail concret d'Alain Marc, mais on sort de là en se disant que le Conseil général est vraiment géré par des types bien. (N'est-ce pas l'essentiel, après tout ?)

   On ne s'étonnera pas non plus que, parmi les nombreuses activités du député d'une circonscription rurale, un coup de projecteur soit mis sur le soutien à l'agriculture. Pas n'importe laquelle toutefois. Il est fait allusion à la construction de lacs collinaires, censés régler les problèmes de sécheresse... selon la FNSEA. Il n'est nullement fait mention des impacts environnementaux de ce genre de pratique, présentée ici comme LA solution. A ce sujet, plutôt que de "l'agriculture de demain", l'élu aurait été mieux inspiré de parler de "l'agriculture d'hier".

   Ensuite, on reste dans le classique avec le soutien affiché à l'enseignement privé, ici agricole à rythme adapté. Son collègue Yves Censi est dans la même démarche de l'autre côté du département, pas toujours avec succès toutefois. Dans ce domaine, il faut reconnaître qu'Alain Marc fait preuve d'un bel éclectisme, puisqu'il a effectué (sauf erreur de ma part) une grande partie de sa carrière au sein de l'Education nationale.

   Rappelons aussi qu'il a fait valoir ses droits à la retraite à 53 ans, information qui ne figure pas dans l'encadré "CARTE D'IDENTITE" de l'article du Saint-Affricain :

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   Comme souvent, le diable se niche dans les détails... non pas ceux qui sont donnés, mais ceux qui sont absents de l'article. Ainsi, la fiche insiste lourdement sur les racines aveyronnaises du député - premier vice-président du Conseil général... oubliant de préciser qu'il est né à Paris. Pourquoi ne pas le dire ? Il n'y a là rien d'infamant... à moins que cela ne soit considéré comme gênant ? Le fait que seules les scolarités primaire et secondaire soient mentionnées va dans le même sens. Si le (futur) député est né à Paris (parce que son père y travaillait), il y a de fortes chances qu'il y ait suivi (au moins partiellement) sa scolarité en maternelle. Là encore, l'insistance mise sur le parcours aveyronnais semble cacher une gêne (injustifiée ?) vis-à-vis du parcours parisien.

   Vous me direz que ce ne sont là que des points de détail, mais leur accumulation, dans un article qui précède de moins de dix mois un scrutin législatif, laisse à penser que le journal s'engage du côté de l'élu dont il trace un portrait exclusivement louangeur.

samedi, 15 octobre 2011

La Grotte des rêves perdus

   J'ai fait un peu de route pour voir cet étonnant documentaire, consacré à l'un des lieux emblématiques de l'art préhistorique en France, la grotte Chauvet (du nom de l'un de ses découvreurs). Le paradoxe est que, même si Arte et le ministère de Culture français ont contribué au financement, c'est un film anglo-saxon, dans lequel les intervenants français s'expriment le plus souvent dans la langue de Shakespeare.

   Le déroulement suit une trame chronologique. Le début n'est pas en 3D, parce qu'il s'agit de la première prise de contact avec la grotte, caméra amateur en main. Puis, on entre dans le vif du sujet : l'équipe cinématographique a été autorisée à suivre la mission scientifique (seule autorisée à pénétrer dans la grotte). A la fin, elle a même eu droit à une semaine de rab', sans la présence des experts, mais accompagnée d'un guide.

   Sur grand écran, en trois dimensions, c'est absolument magnifique. La technologie choisie permet de restituer les effets provoqués par l'utilisation de la forme et des aspérités des parois. La musique d'accompagnement est jouée principalement au violoncelle et à la flûte. Elle alterne avec des parties chantées, d'inspiration religieuse... parce que nous nous retrouvons dans une sorte de cathédrale.

   Après nous avoir expliqué les circonstances de la découverte de la grotte, la voix-off (celle de Volker Schlöndorff dans la version que j'ai vue) nous emmène, en compagnie du réalisateur Werner Herzog, à la découverte de ses principales oeuvres artistiques. Les explications des scientifiques (notamment celles de Jean Clottes) complètent utilement l'approche sensitive que l'image transmet.

   Ainsi, on est d'abord face à ces mains positives, dont on finit par apprendre qu'elles appartiennent au même homme, qui a le petit doigt cassé... ce qui va permettre d'identifier son apport aux autres créations situées dans la grotte.

   L'un des endroits les plus montrés est cette paroi sur laquelle ont été dessinés des taureaux, des chevaux (magnifiques, aux détails très travaillés... ce qui est d'autant plus remarquable que ces oeuvres, situées dans la partie sombre, ont été réalisées à la lumière de torches rudimentaires !) et des mammouths.

   Plus loin se trouve la représentation de félins, des lions des cavernes, dont on déduit que, contrairement à leurs cousins de la savane africaine, ils ne portaient pas de crinière.

   Intriguante est cette représentation d'un pubis féminin en présence d'un être mi-taureau mi-homme. Elle est dessinée sur une stalactite isolée, rendue inaccessible aux visiteurs pour protéger le sol qui l'entoure, riche en restes divers. On finit par en avoir une vue plus détaillée dans le dernier tiers du film, grâce à une petite caméra.

   On aurait aussi aimé en savoir plus sur les ours des cavernes, dont on aperçoit les crânes ou les mâchoires. L'un de ces crânes faisait visiblement l'objet d'un culte. Plus étonnantes sont ces marques de griffures, sur lesquelles les hommes préhistoriques ont dessiné... ou qui parfois, au contraire, recouvrent des oeuvres humaines plus anciennes.

   C'est l'une des leçons de ce film : dans cette grotte le temps ne s'est pas écoulé de la même manière que nous le percevons aujourd'hui. Les humains ont pu l'occuper à des époques diverses, parfois séparées de milliers d'années. Le miracle est que les dessins aient pu être conservés, sans doute grâce à l'effondrement d'une paroi rocheuse, qui a obstrué l'entrée.

mercredi, 12 octobre 2011

Vent de folie à la ferme

   Sous ce titre sont regroupés trois courts-métrages d'animation très différents les uns des autres. Leur seul point commun est de mettre en scène des paysans. Signalons aussi qu'il s'agit d'une création iranienne.

   Le premier s'intitule Le Canard et le fermier. La technique employée est la pâte à modeler, à l'image de ce que l'on a déjà pu voir en Occident avec les aventures de Wallace et Gromit. Comme toute fable, il comporte une morale. L'histoire oppose le paysan entretenu et le canard travailleur, le tout sous l'oeil des autres animaux, qui vont peut-être finir par intervenir...

   Le deuxième film est, à mon avis, le moins réussi des trois. C'est Le Trésor. C'est un dessin animé, dont la qualité n'est pas sans rappeler le premier long-métrage tiré des aventures d'Astérix. C'est donc rudimentaire et assez répétitif. Là aussi il y a une morale claire, mais l'histoire n'est à mon avis pas aboutie.

   On nous a gardé le meilleur pour la fin. Le Robot et le fermier a été construit avec des techniques modernes. Le résultat est très réussi sur la forme. L'intrigue est aussi plus travaillée, toujours avec une morale derrière... et c'est très souvent drôle ! J'ai beaucoup aimé ce film.

17:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 10 octobre 2011

Le cochon de Gaza

   C'est une coproduction internationale (occidentale dans son financement), tournée en hébreu, arabe et anglais. Le ton balance entre la comédie drôlatique (qui penche tantôt vers Jacques Tati, tantôt vers Woody Allen) et la fable politique... jamais très loin du drame.

   Le principal ressort comique est la présence bruyante et obsédante d'un sympathique cochon vietnamien, intrusion ô combien dérangeante dans un territoire dont la population (qu'elle soit musulmane ou juive) ne mange pas de porc !

   Le personnage principal (interprété avec talent par Sasson Gabai, déjà remarqué dans La visite de la fanfare) est une victime : son domicile est "squatté" par des soldats israéliens (à l'image de son pays), son travail (la pêche) pâtit du conflit (qui lui interdit de s'éloigner des côtes pour trouver de quoi remplir ses filets), sa vie quotidienne est fortement dépendante des élites locales, bourgeois du Fatah ou du Hamas à qui il doit le respect.

   Deux femmes adoucissent le tableau : son épouse, ménagère vigilante, et une Israélienne qui tente d'élever des cochons, assez ouverte d'esprit. Toutes deux sont interprétées avec beaucoup de justesse.

   Paradoxalement, son salut financier va peut-être venir de ce cochon qu'il n'ose pas tuer (la tentative, pitoyable, donne lieu à une séquence mémorable, qui commence dans l'arrière-boutique d'un coiffeur)... et des juifs installés à proximité (l'action se situe juste avant l'évacuation de la bande de Gaza). C'est un double paradoxe, volontairement mis en scène. Derrière cela, on sent le propos œcuménique : les gens "normaux" sont prêts à s'entendre, ce sont les fanatiques et les crétins des deux camps qui empêchent la solution d'émerger. Ainsi, le soldat israélien et la ménagère palestinienne communient dans la même passion pour une telenovela brésilienne... mais ont des points de vue très différents sur les personnages !

   Le plus scabreux survient quand le héros se décide à mettre en œuvre le seul moyen capable de renflouer ses finances (je me garderai bien de dire lequel... sachez qu'il est question d'un liquide... qu'un soldat israélien se risque à boire !). Cette comédie un peu déjantée est (à mon avis) ce qu'il y a de plus réussi dans le film.

   Mais le drame n'est pas loin. La représentation du poids des fanatiques n'est pas sans rappeler ce qui se passe dans Paradise now. Un événement survient aux deux tiers du film, qui en change le ton. La dernière demi-heure sort un peu de la réalité. On appréciera ou pas cette fin originale.

   P.S.

   On profitera de cette fin en extérieur, qui permet de voir un peu plus à l'écran la fameux cochon, pour constater qu'il s'agit... d'une femelle ! (On voit ses tétines.) Elle s'appellerait Charlotte et a parfaitement assumé le rôle d'un mâle !

samedi, 08 octobre 2011

Du gros, du land... du Groland !

   L'émission du samedi 8 octobre foisonne de trouvailles. Après un rapide hommage à feu Steve Jobs, on démarre par un reportage de Gustave de Kervern, qui a trouvé quelqu'un capable de prédire sans risque d'erreur le résultat de la primaire socialiste :

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   On continue avec un entretien avec l'épouse (enceinte) du président du Groland, Carlita, qui raconte par le détail combien son cher et tendre est expert en botanique... ta mère !

   Le coeur de l'émission est occupé par un fait divers, lié à la chasse. Les amateurs verront comme une parenté avec le célèbre sketch des Inconnus, où il est question de galinette cendrée. Mais l'équipe de Groland pousse le bouchon encore plus loin...

   Vient ensuite une page culturelle, qui traite du changement de dessinateur de la BD Astérix. Un Grolandais serait pressenti, dont le talent paraît évident :

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   Lui succède un sujet de société : doit-on ou non bannir le terme de "mademoiselle" du français courant, pour cause de sexisme ? C'est une nouvelle recrue du journal, Elsa Barrère, qui s'y colle, avec un tact et une délicatesse qui n'ont rien à envier à ceux de ses collègues masculins...

   On passe alors à un peu de théâtre, avec une nouvelle étoile montante de la scène francophone : Johnny.

   Arrive enfin Michael Kael, qui s'est penché sur le phénomène Autolib', auquel, à la stupeur générale, il adhère complètement, pour des raisons très particulières...

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   Le ton devient encore plus sardonique avec le sujet consacré à la musique industrielle et à ses procédés de fabrication. Cela nous mène à un petit jeu : sur l'image suivante, où se trouve le seul véritable chanteur ?

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   Que l'on se rassure : l'équipe de Groland ne se laisse pas toujours happer par la facilité. Ainsi Francis Kuntz semble avoir beaucoup payé de sa personne pour enquêter, de manière approfondie, sur l'affaire DSK :

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   Un peu plus loin, on découvre aussi, en avant-première, quelques images d'un film consacré à un homme de médias des plus connus, Patrick Poivron-d'Accord (soupçonné de plagiats) : L'Homme qui pompait celle qui le pompait.

   Si toutes ces émotions vous ont donné soif, la fine équipe de Canal + vous propose de l'étancher avec une nouvelle boisson d'origine animale :

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Présumé coupable

   Voici donc le film consacré à l'affaire d'Outreau. Il ne nous en donne qu'une vision partielle, à travers le cas de l'un des accusés (et condamnés, ce qui est pire) à tort, Alain Marécaux (qui a écrit un livre sur ce qui lui est arrivé). C'est filmé en caméra objective, même si, à quelques reprises, le réalisateur passe en caméra subjective.

   Le titre retourne l'un des principes fondamentaux de la justice, la présomption d'innocence, qui a été dans cette affaire singulièrement bafouée. On suit le calvaire d'Alain Marécaux alors que la procédure judiciaire est déjà bien en route. On ne nous montre pas ce qui a précédé, notamment le processus qui a conduit policiers et juges à se persuader de la culpabilité de cet huissier de justice.

   C'est l'une des forces du film : montrer que la machine judiciaire peut broyer n'importe qui, même quelqu'un de bien introduit dans le système. A cet égard, l'évolution des relations entre le héros et l'un des procureurs est particulièrement éclairante. J'ai encore en mémoire une scène, au cours de laquelle Philippe Torreton (absolument fantastique dans ce rôle... futur César) regarde avec intensité celui qui fut quasiment son collègue... et qui ne le connaît plus désormais. D'un autre côté, on peut comprendre que la justice veille à faire preuve de la même sévérité avec tous... à condition qu'ils soient coupables.

   Je ne connaissais pas le réalisateur, Vincent Garenq, mais je trouve qu'il fait preuve d'une grande habileté. Fait rare dans le cinéma français, les scènes de famille, notamment avec les enfants, sont bien tournées, les acteurs bien dirigés.

   Le film se veut aussi pédagogique : on découvre le travail de la Police judiciaire et du juge d'instruction, le traitement infligé aux "présumés coupables" qui, s'ils ne sont pas battus, sont méprisés et victimes de harcèlement moral. Le but est de faire craquer les suspects : en France, on garde encore une forte culture de l'aveu.

   Vient ensuite la phase de prison. Je pense qu'on ne nous montre pas tout... mais on en voit suffisamment : une cellule surpeuplée, avec la promiscuité, la saleté... et la peur de prendre un mauvais coup.

   L'étape suivante est la grève de la faim menée par Marécaux-Torreton. L'engagement de l'acteur (qui a perdu 27 kilos... moins toutefois que le vrai Marécaux) y est perceptible. On touche à quelque chose qui dépasse cette affaire et qui dépasse le film. J'ai repensé à Hunger.

   Ne croyez cependant pas que tout repose sur les épaules de l'acteur principal. Tous les autres sont brillants, de Noémie Lvovsky (l'épouse qui perd pied) à Wladimir Yordanoff (l'avocat), en passant par l'étonnant Raphaël Ferret en juge Burgaud. (On l'avait découvert en geek de la police dans la série Profilage.) Les seconds rôles, qui ne sont pas forcément tenus par des professionnels, sont aussi très bons.

   Bref, en ce moment, c'est le film français à voir.

17:26 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema

vendredi, 07 octobre 2011

La presse aveyronnaise en évolution

   Elle s'organise autour de deux pôles. Le premier, dominant dans le département, est celui des Journaux du Midi (passés sous la coupe du Groupe Sud-Ouest). Le navire amiral est Midi Libre, mais le plus lu dans l'Aveyron est Centre Presse, qui penche plutôt à droite. Ce groupe connaît des difficultés, dont il a été fait état dans Centre Presse le 4 octobre, dans un article intitulé "Journaux du Midi : un plan de transformation du groupe".

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   Du coup, un appel à la grève a été lancé. C'est le quotidien de Montpellier qui semble le plus menacé par les réductions d'effectif, qui sont d'autant plus mal perçues que, d'après Le Figaro, si la situation s'est dégradée en 2011, le bilan 2010 était bon.

   Dans l'Aveyron, deux hebdomadaires dépendent de ce groupe : Le Journal de Millau et (indirectement) Le Saint-Affricain. ("Philosophiquement", on pourrait y a jouter le Bulletin d'Espalion, un indépendant dont certains contributeurs ne me semblent pas sans lien avec Centre Presse.) Le premier semble bien se vendre, mais, depuis plusieurs mois, le site internet (qui permettait d'accéder -de manière limitée- à une partie du contenu rédactionnel) a été mis en sommeil. Au contraire, Le Saint-Affricain semble avoir misé sur le numérique (son site est bien fourni). C'est lié à son changement de statut, puisque de payant il est devenu gratuit, avec davantage d'espace publicitaire. Son directeur s'en est expliqué sur la radio Totem.

   C'est là que j'ai eu la puce à l'oreille. S'il est affirmé que le projet remontait à janvier 2010, je constate une curieuse coïncidence : la nouvelle version gratuite du Saint-Affricain date du 23 avril 2010 (le dernier numéro payant étant paru le 16 avril), soit à peine plus d'un mois après le lancement, sur le Grand Rodez, de l'hebdomadaire Le Ruthénois.

   Vous allez me dire : quel lien peut-il y avoir ? Eh bien Le Ruthénois est un "petit frère" du Progrès Saint-Affricain, un indépendant qu'on sent proche de La Dépêche du Midi (plusieurs journalistes travaillent pour les deux), elle plutôt de gauche. Les Journaux du Midi ont paraît-il très mal pris l'arrivée du nouvel hebdomadaire sur le Piton. La transformation du Saint-Affricain en gratuit à plus fort tirage (imprimé à Montpellier...) ne pourrait-elle pas s'analyser aussi comme une sorte de croche-pied tendu au Progrès ?

   La manne des annonceurs publicitaires n'est pas infinie, on le sait, surtout en période de crise. (Cela a d'ailleurs sans doute conduit les gérants du gratuit A l'oeil à le transformer de quinzomadaire en mensuel.). Tenter de monopoliser cette source de revenus est un moyen d'étouffer la concurrence. De la même manière, l'avancement du jour de parution (du jeudi, comme le Progrès, au mercredi) pourrait se comprendre comme une mauvaise manière pour récupérer une partie du lectorat et des annonceurs du concurrent.

   Le second pôle de presse aveyronnais ne semble pas péter le feu non plus. Le navire amiral, La Dépêche du Midi, se vend plutôt dans l'Ouest du département et sur Decazeville, d'après mes informations, où est aussi bien implanté l'hebdomadaire Le Villefranchois, qui fait partie du même groupe, et qui vient de rénover sa formule. L'an dernier, une rumeur a circulé sur le non-remplacement d'une personne sur le départ, voire sur la fermeture du bureau de Rodez. Ceci dit, le site internet de La Dépêche est, à mon avis, le meilleur toutes publications confondues.

   Au niveau des ventes, les hebdomadaires proches du quotidien de Toulouse (Le Ruthénois et Le Villefranchois) ne semblent pas atteindre les scores de leurs confrères aveyronnais. Par contre, le "navire amiral" lui, se vend globalement mieux que Midi Libre et surtout, il s'appuie sur un bon réseau d'abonnés, qui représentent 53% de ses ventes, contre 39% pour le quotidien de Montpellier. (Notons que, sous cet aspect, le record est battu par Centre Presse, avec 77% d'abonnés !)

   Tout cela pour dire que la presse aveyronnaise, riche et assez diversifiée, me semble être d'une santé précaire...

02:55 Publié dans Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, médias

jeudi, 06 octobre 2011

L'Aveyron, gros dégueulasse

   Dans le département, l'année 2010 a notamment été marquée par la polémique née de la fermeture du site du Burgas, à Sainte-Radegonde (commune située à la périphérie immédiate de Rodez) et l'ouverture du quai de transfert (provisoire) à Sébazac-Concourès. L'hebdomadaire local Le Ruthénois s'est penché à plusieurs reprises sur cette affaire, notamment dans le numéro 5, le numéro 7 et le numéro 12.

   En gros, je n'ai rien à ajouter aux billets écrits l'an dernier (ni à ma -modeste- contribution au site Aligorchie). Le changement survenu depuis cette date est le début de la construction du quai de transfert définitif, sur le territoire de la commune de Sainte-Radegonde... après bien des péripéties.

   Et puis, voilà-t-y pas que Le Monde s'en mêle ! Le numéro daté du jeudi 6 octobre contient un article (signé Gilles van Kote) consacré aux départements contraints d'exporter leurs déchets (chez les voisins). Il est illustré par une carte fort intéressante :

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   J'ai retouché l'image de manière à mieux mettre en valeur certaines zones. Ainsi, on remarque qu'il ne semble pas y avoir de lien entre la démographie des départements et leur capacité à traiter eux-mêmes les déchets produits par la population qu'ils abritent.

   En effet, parmi les départements dont on pense qu'ils n'auront pas, en 2015, la capacité à traiter leurs déchets (entourés de rouge), on trouve aussi bien le Nord (le plus peuplé du pays), le Rhône (avec Lyon), la Moselle et les Alpes maritimes que le Sud du Massif Central (avec l'Aveyron au coeur de la zone...).

   De la même manière, parmi les départements dont la capacité est estimée suffisante (avec des points verts), on trouve aussi bien ceux de l'agglomération parisienne (Paris et la petite couronne) et la Gironde que les plaines du Bassin parisien et les marches Nord et Est du Massif Central.

   La couleur politique ne semble pas plus être un facteur explicatif. Reste le dynamisme des élus (et leur sens des priorités), qu'ils soient de gauche, de droite ou d'ailleurs. Or, dans l'Aveyron, force est de constater que les deux camps ont l'esprit tourné vers des projets aussi dispendieux qu'inutiles (le musée Soulages pour la gauche du Grand Rodez, le barreau de Saint-Mayme pour la droite départementale).

dimanche, 02 octobre 2011

"Groland.con" et les affaires DSK

   C'est d'abord dans l'émission du 24 septembre dernier qu'il a été question du priapique ancien directeur général du FMI. Michael Kael y était censé interroger Tristane Banon... et se comportait de manière particulièrement peu élégante :

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   Cela conduisait le reporter de l'impossible à s'excuser à l'antenne, à la manière de DSK lors de son entretien promotionnel avec Claire Chazal sur TF1.

   Sans trop m'étendre dessus (!), je veux juste dire qu'il est hypocrite de sa part de parler de "faute morale". En effet, comme DSK nie le viol (et le rapport tarifé), la relation sexuelle serait donc un simple adultère. Il ne serait donc "coupable" que d'avoir trompé son épouse Anne Sinclair. C'est là un gros mensonge : on sait depuis des années que le couple est assez libre (surtout DSK). Ce n'est donc pas la première fois qu'il trompe son épouse... et ce n'est pas non plus la première fois qu'il a une attitude plus qu'ambivalente avec une femme.

   Les curieux pourront lire avec profit Sexus politicus, qui révèle quelques exemples (anciens ou récents) de relations ambiguës nouées dans la sphère politico-médiatique... dont on se garde bien d'informer les électeurs, alors qu'elles jouent un rôle sous-jacent.

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   (Le chapitre 3 de la septième partie est intitulé "L'affaire DSK".)

   Un autre mensonge est l'utilisation qu'il fait du rapport de Cyrus Vance. Celui-ci n'innocente pas du tout DSK. Je l'ai déjà écrit et c'est aussi évident dans l'esprit des journalistes du Monde qui se sont penchés sur l'affaire Nafissatou Diallo. Cela apparaît au détour de plusieurs articles, ainsi que dans l'entretien accordé par l'avocat de DSK, William Taylor. Dans la version papier, l'une des questions posées par Marion Van Renterghem est particulièrement révélatrice :

"Comment expliquez-vous qu'une relation de neuf minutes [au maximum, compte tenu des informations transmises par le pass de la femme de ménage], dont M. Strauss-Kahn a dit lui-même qu'elle n'était pas tarifée, et alors qu'il est établi que les deux protagonistes ne se connaissaient pas, puisse être consentie ?"

   L'avocat semble un peu embêté. La solution serait de donner la version de DSK de ce qui s'est passé dans la chambre (il se contente de dire ce qui, selon lui, ne s'y est pas passé). Voici ce qu'il déclare :

"Nous avons décidé de ne pas parler de ce qui s'était passé dans la chambre. Nous n'y dérogerons pas."

   Pour moi, la seule raison qui pousse la défense à ne pas s'exprimer là-dessus est la prudence : toute affirmation de DSK serait soumise à la critique...et risquerait de relancer les poursuites !

   Ajoutons que, dans son intervention sur TF1, DSK s'en est pris à L'Express, qui a publié le rapport médical, dont les conclusions ne sont pas tranchées. Nafissatou Diallo a bien des traces sur le corps, mais ont-elles été provoquées par l'agression qu'elle dénonce ? Le directeur de la rédaction de l'hebdomadaire, Christophe Barbier, a rapidement répondu à Dominique Strauss-Kahn.

   Mais revenons à Groland.con. L'émission du samedi 1er octobre traite du cas DSK en deux occasions. Il y a tout d'abord le reportage de Gustave de Kervern, qui, n'écoutant que son courage, s'est placé sous les fenêtres de l'appartement parisien du hiérarque socialiste :

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   La fine équipe en tire une conclusion pertinente sur l'état de santé de DSK. Je vous laisse imaginer laquelle...

   Enfin, le rappel (bidon) des titres est l'occasion d'évoquer un mini-documentaire tentant d'expliquer aux enfants la tentative de viol dont DSK serait l'auteur sur Tristane Banon :

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   PS

   Décidément, le travail d'une femme de ménage dans un grand hôtel semble l'exposer à bien des avanies. Tout récemment, ce sont trois joueurs de rugby anglais qui, en Nouvelle-Zélande, se sont comportés comme de gros beaufs : ils se sont amusés à subtiliser le talkie-walkie de l'employée, lui ont fait des propositions "indécentes"... mais la dame a pris un avocat !

 

   PS II

   Cette histoire a été pour moi l'occasion de perfectionner ma connaissance de la langue de James Cameron. Dans l'article du Sunday Mirror, il est question d'un "Aussie kiss" que l'un des joueurs demande à la femme de ménage de lui prodiguer. Ce "baiser australien" est une autre manière de désigner la fellation... On reconnaît bien là le sens de l'euphémisme de nos amis anglais, qui savent allier grivoiserie et rigueur géographique ! (Ben oui, l'Australie, c'est "en bas"... mais pas tout en bas !)

samedi, 01 octobre 2011

Le Pakistan va-t-il basculer ?

   On peut légitimement s'inquiéter de l'évolution interne de ce pays peuplé de plus de 180 millions d'habitants. On sait que l'islam traditionnel y occupe une place très importante, variable selon les régions, les villes et les types de population. Depuis quelques années, une radicalisation semble à l'oeuvre. On en a eu une nouvelle preuve à travers un article de Jacques Follorou, publié dans Le Monde daté du 28 septembre : "Une collégienne pakistanaise battue pour blasphème".

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   A la lecture de l'article, on est saisi par la bêtise des fanatiques religieux, incapables de comprendre que la pauvre gamine a commis une faute d'orthographe, que l'on pourrait rapprocher, en français, de la confusion enre "chrétien" et "crétin".

   Malheureusement pour elle, cette adolescente n'est pas musulmane, et cette histoire a pris des proportions gigantesques, instrumentalisée par les bigots du pays.

   Dans l'article, il est piquant de constater que les autorités religieuses, qu'on ne saurait suspecter de faire preuve d'une tolérance excessive envers les chrétiens, en sont à souligner le caractère involontaire de la "faute" (ben oui, c'est un blaphème que d'insulter, même involontairement, le Prophète... on a failli y goûter aussi en France, souvenez-vous), contre les plus butés de leurs coreligionnaires.

   Cette affaire n'est de surcroît pas isolée. En Europe, on a (à raison) beaucoup médiatisé le cas d'Asia Bibi, cette autre chrétienne du Pakistan, condamnée à mort (l'appel est en cours). Une pétition a même été lancée en sa faveur.

   Rappelez-vous : le gouverneur du Penjab, Salman Taseer, qui avait défendu la chrétienne, a été assassiné par un policier extrémiste, qui est aujourd'hui considéré comme un héros par un gros paquet d'abrutis. Il vient néanmoins d'être condamné à mort par la justice pakistanaise, qui semble avoir encore des couilles au cul.

   Elle en aura bien besoin, parce que le fils du gouverneur assassiné a été récemment enlevé, sans doute par des proches des talibans pakistanais. Rappelons aussi que, toujours en 2011, le ministre (chrétien) des minorités religieuses qui, tout comme Salman Taseer, militait pour la réforme de la loi sur le blasphème, a été assassiné par des hommes non identifiés.

   Je vais m'arrêter là, alors que je pourrais continuer avec d'autres exemples, moins médiatisés, de chrétiennes (pakistanaises) violées par des musulmans. Dans ces cas, toutefois, il faut reconnaître qu'il est difficile de distinguer ce qui relève du fait divers, du machisme ambiant et de la persécution religieuse.

jeudi, 29 septembre 2011

Le retour de Laurent Baffie

   Il s'est produit sur Rires et chansons. L'émission a le même titre qu'auparavant : "C'est quoi ce bordel ?" (elle a notamment contribué à lancer la carrière de la l'auteure-compositeure-interprète atypique GiedRé) et l'équipe semble avoir peu changé (à une exception notable, Julie, restée sur Europe 1... mais présente à la Première).

   La reprise, c'était dimanche 25 septembre, à 11 heures. (On peut aussi réécouter la chose sur le blog de Baffie.) On retrouve les rubriques qui ont fait la popularité de l'émission, avec ces auditeurs qui font des pieds et des mains (et surtout les cons) pour gagner un cadeau, d'autres qui se font bien "bâcher" par l'animateur, espérant avoir le droit de poser une question à l'un des invités.

   Côté humour potache, j'aime ces petites phrases enregistrées, balancées totalement hors contexte par l'animateur. Je kiffe aussi tout ce qui est pipi-caca ! (Mais je vous laisse découvrir...) Un des autres bons moments est la confrontation des invités avec leurs homonymes.

   Ce dimanche, Baffie a essuyé les plâtres avec un de ses bons potes, Daniel Russo (son inoubliable partenaire dans ce bijou méconnu : Les Clés de bagnole), mais aussi Samuel le Bihan et Thierry Frémont. L'un des fils rouges de l'émission est la "mise en route" de la nouvelle co-animatrice, Maryse, une mamie (qui a travaillé jadis avec Coluche, dixit Julie... serait-ce l'épouse de Philippe Gildas ?) qui va devoir apprendre à gérer -avec tact, délicatesse et flagornerie- les grossièretés comme les incongruités du patron de l'antenne.  

   Vers la fin, on joue à "Passe-moi l'autre con"... un grand moment de radio !

23:17 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, actualité, humour

dimanche, 25 septembre 2011

Menstruations, strip-tease et pognon

   Cette puissante association lexicale n'est pas là pour annoncer un billet graveleux, mais deux articles sérieux, consacrés à des recherches non moins sérieuses.

   C'est dans Le Monde daté du 24 septembre que j'ai trouvé un papier signé Pierre Barthélémy, Le club de strip-tease, labo de la fécondité :

société

   Il ressort de l'étude scientifique citée que les go-go danseuses reçoivent plus de pourboires les jours qui précèdent l'ovulation... et que celles qui prennent la pilule, si elles ont des revenus plus réguliers, gagnent globalement moins !

   Le New York Times s'est lui aussi fait l'écho de ces travaux ardus. La journaliste prend soin de préciser que les chercheurs n'ont pas été payés pour fréquenter des lieux de perdition ! (Jésus-Marie !) Leur recherche s'est appuyée sur des entretiens et des questionnaires remplis à distance. Très sérieusement, Rebecca Skloot se demande quelles implications cette étude peut avoir sur la capacité des femmes à vendre plus (ou moins) de voitures, à diriger des conseils d'administration...

   Toutefois, au vu des détails fournis par Pierre Barthélémy (sur les implants mammaires, l'épilation, les parfums), on peut supposer que les rats de laboratoire (ne serait-ce que par conscience professionnelle...) sont quand même allés faire un tour dans ces bouges où l'humanité se rabaisse et les dollars changent rapidement de mains...

samedi, 24 septembre 2011

Deux-trois choses sur certains ancêtres de Nicolas Sarkozy

   Je vais rebondir sur un article publié dans Le Monde daté du vendredi 23 septembre (pour la version papier) : "Sarkozy, l'Israélo-Palestinien", signé Natalie Nougayrède. (J'ai naguère beaucoup apprécié la couverture de l'actualité russe par cette ancienne correspondante à Moscou, dont le rappel à Paris m'avait paru soudain. Devenue une sorte d'éditorialiste à l'International, elle a été un temps ostracisée par Bernard Kouchner.)

   Commençons par observer l'habillage. J'ai d'abord lu l'article dans la version papier. Il est illustré par ce montage photographique :

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   Le cadre, rapproché, suggère une grande intimité. Si le président français est plus souriant avec son homologue palestinien, on remarque toutefois que le Premier ministre israélien B. Nétanyahou semble sur le point de lui "rouler une pelle" !

   Mais les lecteurs de la seule version numérique se sont vu offrir une autre illustration :

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   Elle est plus ancienne (Ehud Olmert n'est plus Premier ministre depuis environ deux ans et demi) et plus institutionnelle. Le président français est dans un rôle d'intermédiaire. (Notons au passage que cette image le montre moins âgé, les cheveux moins grisonnants...) Si les sourires sont là, l'ambiance n'est tout de même pas aussi intime que sur la version papier. (Les esprits particulièrement pointilleux auront relevé la légère différence orthographique dans le titre. C'est la version publiée sur la Toile qui est juste... et cela tombe bien : chaque "facette" a droit à sa majuscule... mais pas à la poignée de mains !)

   Tout cela nous amène aux ancêtres maternels du président français (dont il est question dans l'article). S'il est bien catholique, fils de deux parents nés catholiques, de quatre grands-parents catholiques, l'un de ceux-ci a connu une vie agitée, comme on peut le lire dans un passionnant dossier publié par Le Nouvel Observateur en 2010.

   On apprend que le grand-père maternel de N. Sarkozy, Aron Benedict Mallah, est né dans la communauté juive de Salonique, ville que sa mère a quittée en compagnie de ses enfants après la mort de son époux. Voilà le (futur) grand-père installé en France, très attaché à sa nouvelle patrie. Il épouse Adèle Bouvier et se convertit au catholicisme. Le couple n'a eu que deux filles, Suzanne (sans descendance) et Andrée (la mère de Nicolas). Durant la Seconde guerre mondiale, la famille quitte Paris pour la zone non occupée (jusque fin 1942), puis reste cachée en Corrèze.

   Presque tous les frères et soeurs du grand-père Benedict (qui sont demeurés juifs) ont échappé à l'extermination. L'exception est la petite soeur Henriette (née en 1911, peu avant la mort du père de Benedict). D'après Le Nouvel Observateur, elle aurait été déportée en 1943 de Salonique (le berceau familial), où elle était revenue s'installer. Cependant, quand on cherche une Henriette Mallah parmi les victimes de la Shoah, les deux réponses trouvées ne concordent pas totalement avec cette version.

   La première Henriette Mallah était plus âgée (née en 1895) et notée comme originaire de Cavalla (Kavala), située dans une région proche de Salonique (Thessalonique) :

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   Elle a été déportée à Auschwitz à partir de Drancy en avril 1944.

   La seconde Henriette Mallah était plus jeune, née en 1911 à Salonique. Cela correspondrait à la grand-tante de Nicolas Sarkozy. Mais elle aussi a été déportée à Drancy puis Auschwitz, en 1944. On peut en déduire que, si c'est bien la bonne personne, l'article du Nouvel Obs contient deux approximations, sur la date et le lieu de départ de la déportation... à moins que la grand-tante ne soit une autre Henriette Mallah, ou que, dans les registres, elle porte le nom de son mari, déporté avec elle et leur fille.

   Je penche pour la première solution (une erreur du Nouvel Observateur). Voici pourquoi. Sur un site sépharade qui traite de la déportation des juifs de Salonique, j'ai trouvé l'information suivante :

"Dans une note confidentielle, l'Ambassadeur allemand à Paris, en date du 15 juillet 1943, transmet à Roethke une liste de 32 juifs de Salonique ayant la nationalité française et signale qu'il ont été "expédiés" (abberfördert worden) sans préciser si c'était vers Auschwitz ou Drancy (CDJC, CXXV-32)"

   Il est logique de conclure que la soeur du grand-père de Nicolas Sarkozy, si elle était retournée, à un moment de sa vie, s'installer à Salonique (où elle était née), était ensuite revenue en France métropolitaine, d'où elle avait été déportée. Quant à la confusion des dates, elle est peut-être due au fait qu'Henriette Mallah n'a pas été immédiatement envoyée de Drancy à Auschwitz. Elle a pu être internée dans le camp situé au nord-est de Paris dès 1943, avant d'être déportée en Pologne en 1944.

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vendredi, 23 septembre 2011

La dernière piste

   Le titre originel est Meek's Cutoff, "Le raccourci de Meek", du nom de ce mystérieux pisteur censé guider trois familles à travers l'Oregon, au milieu du XIXe siècle. Le guide (interprété par Bruce Greenwood, qu'on pourrait prendre pour Jeff Bridges) a convaincu les occupants de trois chariots de quitter le convoi principal et de s'aventurer dans ces terres inconnues, histoire de devancer tout le monde à l'arrivée (et d'ainsi pouvoir mettre la main sur de meilleures terres).

   Le problème est que ce pisteur a un fort penchant pour l'alcool, qu'il ne semble pas d'une grande subtilité dans ses jugements sur les êtres humains... et qu'il se perd ! Là-dessus se greffe l'arrivée d'un Indien, dont personne ne comprend le langage.

   C'est donc un film "de frontière", inquiétant (le jour bien sûr, mais aussi la nuit, théâtre de scènes très inspirées), qui prend son temps (notamment celui de nous montrer les paysages, magnifiques), qui détaille la vie quotidienne des colons et pose de bonnes questions sur "la conquête de l'Ouest". Pour vous donner une idée du style, c'est un peu comme si Terrence Malick (celui de La Ligne rouge et du Nouveau Monde) avait posé sa caméra dans l'Ouest profond.

   Tous les acteurs sont impeccables, mais une interprète semble toutefois sortir du lot : Michelle Williams (déjà vue -comme B. Greenwood- dans I'm Not There, plus récemment dans Shutter Island). Je pense que l'on reparlera d'elle.

18:49 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema

dimanche, 18 septembre 2011

Le régime de rentrée de "Groland.con"

   L'émission diffusée samedi 17 septembre était particulièrement riche en réflexions de haute tenue. Cela a commencé par un sujet sur le 11 septembre 2001 (Moustic s'est emmêlé les pinceaux sur l'année), s'achevant par un cri du coeur du président de la présipauté : "Pas de fout-la-merde au Groland !"

   Ensuite, le stagiaire le plus vieux du monde, Francky Ki, nous a proposé un reportage passionnant sur "le labo du grand con", un endroit dédié à l'amour des pauvres...

   Puis est venue une page culturelle, cinématographique même, consacrée à la sortie quasi simultanée et confraternelle de deux nouvelles versions de La Guerre des boutons. Il est sans doute plus intéressant de visionner un entretien accordé par Yves Robert au moment de la sortie de son adaptation du roman de Louis Pergaud, en 1962.

   On a enchaîné ensuite avec la revue de presse de la présidentielle française... façon Groland. Excellent !

   Enfin est venu Michael Kael, avec une exclusivité : la preuve qu'avec l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, les livraisons de valises de billets d'Afrique ont cessé. Je vous laisse imaginer le type d'argument qu'il a utilisé :

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   Autre vedette du "jité" grolandais, Francis Kuntz nous a ensuite donné son sentiment sur Fukushima et le reste de l'actualité... avec le sens des priorités éthiques qu'on lui connaît.

   Moins riant, un sujet a été consacré à un secteur frappé par la crise et lié à l'essor des télévisions à écran plat :

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   Et puis est arrivé le docteur Pi, toujours plein de bon sens. Il nous a gratifié de conseils pertinents pour retrouver une ligne "normale". Pour cela, il convient de prendre soin de son ventre... à l'aide de beurre :

17 09 2011 régime 1.jpg

   Pour la poitrine, l'éminent praticien à la main leste recommande plutôt la crème fraîche :

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   Enfin, un peu à la surprise générale, pour les fesses, il a puisé dans la gastronomie sarthoise :

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samedi, 17 septembre 2011

On reparle de Paul Ramadier (1888-1961)

   Il est mort voilà bientôt 50 ans. Il joua un rôle important au plan national et aussi dans l'Aveyron, où il occupa des fonctions électorales variées durant sa longue carrière politique.

   Le Nouvel Hebdo de cette semaine publie une tribune de Maurice Barthélémy, quatrième adjoint au maire de Rodez :

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   Il faut dire qu'à l'approche de l'élection présidentielle, les socialistes pourraient s'inspirer de ce grand ancêtre, authentique homme de gauche, antitotalitaire (il n'avait pas que des amis chez les communistes...) et d'une grande probité. Il a appartenu à plusieurs gouvernements du Front populaire. Il est surtout connu comme l'un des 80 parlementaires à avoir voté contre l'octroi des pleins pouvoirs à Philippe Pétain, le 10 juillet 1940.

   Durant la guerre, il a appartenu à la Résistance et contribué (avec son épouse Marguerite) à sauver des juifs, ce qui lui a valu, bien plus tard, d'être reconnu "Juste parmi les Nations". Son nom (parmi des milliers d'autres) est ainsi honoré à Yad Vashem.

   Après guerre, il est devenu le premier président du Conseil de la IVe République et a rompu l'alliance nouée en 1944-1945 avec le Parti communiste. Une dizaine d'années plus tard, ministre des Affaires économiques et sociales, il fut à l'origine de la création de la vignette automobile, dans un but louable au départ :

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   Mais la presse locale n'est pas la seule à faire écho à cet auguste politique. Cette semaine, son nom est apparu au détour de la critique d'un livre, parue dans Le Monde daté du 16 septembre. En effet, La Bataille du Sénat évoque, parmi d'autres choses, l'existence de réseaux francs-maçons au sein de la haute assemblée. On apprend donc qu'il existe une Fraternelle parlementaire, qui semble transcender le clivage gauche-droite.

   Paul Ramadier aurait été à l'origine de sa création (à l'époque où il était président du Conseil)... si bien, qu'aujourd'hui encore, il existe un Cercle Ramadier, évidemment maçonnique. Je ne sais pas ce qu'en aurait pensé l'ancien maire de Decazeville...

   Ajoutons que l'homme, contrairement à nombre de politiques, était doté d'une culture certaine. Il lui est arrivé de signer des articles dans la prestigieuse Revue du Rouergue, une publication érudite de tendance plutôt conservatrice.

   Esprit indépendant, il s'était rallié au retour au pouvoir de Charles de Gaulle (en 1958), sans pour autant se départir de son regard critique. C'est cependant la période qui le voit perdre tous ses mandats, à cause principalement de la division de la gauche : le siège de député en 1958 (avec une habile manoeuvre de la droite locale), la mairie de Decazeville en 1959.

   Moins connue est l'action de son fils, Jean Ramadier qui, fait exceptionnel, ne bénéficie d'une notice biographique que sur la version anglaise de Wikipedia (à la date où j'écris ces lignes). Je dois  reconnaître que j'ignorais totalement l'existence de ce fils, ainsi que ses actes.

   Pour ceux qui ne lisent pas l'anglais, voici ce que dit, en gros, la notice : Jean Ramadier a résisté à l'occupation japonaise, en Indochine. Il a même été torturé par la Gestapo nippone, la Kempeitaï. Il est par la suite devenu gouverneur de colonies françaises d'Afrique subsaharienne : le Niger, la Guinée puis le Cameroun (où il eut le titre de haut commissaire : ce n'était pas officiellement une colonie, mais un mandat, attribué par feue la S.D.N. après la Première guerre mondiale). A ces postes, il s'est fait remarquer par son attachement aux droits des peuples. Il est mort précocement, à 54 ans.

   Mais l'histoire politique familiale ne s'arrête pas là. En parcourant l'excellent ouvrage de Roger Lajoie-Mazenc, Maires de famille, j'ai découvert que le petit-fils de Paul Ramadier, qui porte les mêmes nom et prénom que lui, a tenté sa chance devant le suffrage universel, notamment aux élections municipales, à Decazeville, sans succès.

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One Piece - Strong World

   C'est l'adaptation en long métrage d'animation d'un manga célèbre chez les djeunses et les "guiques". C'est même, selon les spécialistes, la dixième fois que les personnages hauts en couleurs ont les honneurs du grand écran (une onzième adaptation est sortie depuis, en 3D). Ce film mériterait le détour parce que le créateur de la série, Eiichiro Oda, y a laissé sa "patte".

   J'ai eu la désagréable impression d'être le plus vieux spectateur de la salle, la masse étant constituée d'ados et de jeunes adultes.

   Au départ, j'ai eu un petit peu peur. C'est assez bruyant (la musique n'est de surcroît pas démente), parfois tape-à-l'oeil. Au niveau du dessin, c'est un cran au-dessous des productions Miyazaki. C'est tout de même mieux que Les Chevaliers du zodiaque (Saint Seiya pour les intimes). Cela ressemble un peu à ce que j'ai pu voir d'un autre manga culte (au scénario plus élaboré, toutefois), Full Metal Alchimist.

   Du coup, je conseille aux scientifiques pointilleux de passer leur chemin. Dans ce film, les règles de la gravité (entre autres) sont particulièrement maltraitées. Et je ne parle pas des lois de l'évolution... un peu particulières... et qui ont donné naissance à des êtres vivants (des grosses bébêtes au chef dont les jambes sont des lames de glaive) plus abracadabrantesques les uns que les autres.

   C'est une histoire de pirates un peu dingues. Les mecs sont en général immatures (les méchants comme les gentils). Les gonzesses ont du tempérament, un physique assez "formaté" (de longues jambes effilées, une poitrine opulente et non pendante associée à une taille de guêpe)... et portent des tenues qui dissimulent assez peu leurs appas. D'autres personnages féminins apparaissent (quelques jeunes filles sages, des mémés très dignes et des mères au foyer courageuses)... aucun n'étant sexy.

   Donc, il y a de l'action, des rebondissements, du spectacle... mais surtout de l'humour. Mon personnage préféré est un clown méchant, dont on repère l'approche aux bruits de pets qu'il produit en marchant !

13:13 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma

mercredi, 14 septembre 2011

Arnaque sur la Toile, suite

   Cette fois-ci, les escrocs n'ont pas tenté, comme en juillet dernier, de se faire passer pour des employés de SFR, mais pour ceux d'EDF (cela se répand, semble-t-il) :

société,économie

   Je vous livre à présent la version corrigée (et annotée) par mes soins :

société,économie

   Qu'en conclure ? Eh bien, tout d'abord, que les adeptes du phishing (hameçonnage, en bon cé-fran) ne font guère de progrès dans la maîtrise de la langue de Molière. Internet oblige, il y a un gros laisser-aller en matière d'accent... ainsi que quelques incohérences syntaxiques sans doute dues à l'abus de traduction automatique.

   Je termine sur un élément rassurant : mon fournisseur de messagerie avait classé ce message dans la catégorie "Spam".

19:47 Publié dans Shopping, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, économie

lundi, 12 septembre 2011

"Science et Vie" s'intéresse au 11 septembre 2001

   Le mensuel scientifique grand public consacre, dans son numéro de septembre 2011, un mini-dossier aux attentats du 11 septembre 2001 et plus précisément aux théories fumeuses qui circulent à leur propos :

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   Après un rappel du déroulement de la journée, il est question de l'imprégnation des théories complotistes, indéniable mais pas aussi grande que certains voudraient le faire croire. (Quand on les interroge, beaucoup de personnes hésitent à adopter une position tranchée, dans un sens ou dans l'autre, de peur de passer pour des "bouffons" ; du coup, la mode est plutôt de manifester quelques doutes.)

   L'article nous fait le plaisir de rappeler plusieurs citations de personnalités, qui ne se sont pas distinguées par leur finesse d'esprit... On passe ensuite à l'analyse des élucubrations.

   C'est d'abord la théorie d'une démolition contrôlée des tours jumelles qui est démontée. L'article s'appuie notamment sur des études d'ingénieurs, publiées dans des revues à comité de lecture, aux Etats-Unis. Cela fait longtemps que la théorie de la chute libre ne tient plus la route, si tant est que ce fut jamais le cas. Dans l'article, il est aussi bien question des bruits d'explosion, des "squibs", du métal fondu (l'acier -contrairement à l'aluminium- n'a pas fondu, mais il a perdu de sa rigidité) que des supposées traces d'explosifs.

   J'avoue que, sur les points techniques, je ne suis pas un expert, mais je peux comparer différentes versions et me faire mon opinion. Les "debunkers" (ceux qui démontent les mythes conspirationnistes) m'ont plutôt convaincu. Mais c'est surtout l'histoire du passeport qui m'a bien fait rigoler.

   Un autre article revient sur l'attaque du Pentagone... et sur quelques pratiques pas très honnêtes des adeptes de la théorie du complot (ou comment tordre un témoignage pour qu'il serve la cause)... La même malhonnêteté a été appliquée au cas de la Tour 7, celle qui a été touchée par des débris de la Tour Nord : les conspirationnistes ne montrent que la façade qui les arrange (celle sur laquelle on ne voit pratiquement pas de dégâts), les minutes qui les arrangent (elle a quand même subi des incendies pendant 7 heures avant de s'effondrer) et déforment une déclaration du "loueur" de la tour, Larry Silverstein (il n'a pas du tout dit de faire sauter l'immeuble, mais d'en retirer l'équipe de pompiers avant que tout ne s'écroule, vu l'état dans lequel il était).

   Le cas du Vol 93 est enfin abordé.

   Un dernier article traite du désir de croire aux théories du complot. D'autres exemples sont donnés. Ce n'est pas une étude exhaustive mais un utile décrassage, pour qui n'a pas trop d'oeillères.

dimanche, 11 septembre 2011

Un string nationaliste

   Comme quoi, on en apprend tous les jours ! C'est en voguant sur la Toile que je suis tombé sur un article de L'Est Républicain évoquant les produits dérivés du Front national.

   L'info est sortie parce que le merchandising semble avoir gagné l'université d'été consacrée à Marine Le Pen. On notera la différence d'approche entre le quotidien régional lorrain et Libération, qui privilégie un article plus politique, quand son confrère aborde le sujet par le petit (?) bout de la lorgnette.

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   Remarquons que les objets sont bien blancs... C'est propre, mais assez risqué si l'on veut être sûr(e) de masquer d'éventuelles "traces de pneu". Après, des goûts et des couleurs... Si je trouve le string pas vilain, le calebut évoque trop un slip kangourou à peine amélioré. On pourrait aussi disserter sur le positionnement de la flamme, chez l'homme comme chez la femme... On n'a pas été trop audacieux ! Si je puis me permettre une suggestion... pour gagner un nouveau public, il faudrait ajouter une autre flamme, derrière... ce qui pourrait intéresser une foule d'anti-FN ravie de péter sur la flamme !

   Ajoutons que ces produits ne sont pas nouveaux. Ils semblent avoir été lancés pour la Saint-Valentin 2008. On peut même les acheter sur la Toile.

   Une question, pour finir. Sont-ils fabriqués en France ? Vu ce que l'on peut lire sur le site internet, cela doit être le cas. Il serait bon de le préciser.

Ce que je faisais le 11 septembre 2001

   C'est la question à la mode. Tout le monde est censé avoir un souvenir précis de ce moment-là. Dans mon cas, c'est assez simple : je travaillais !

   Ce mardi après-midi, je n'ai appris la nouvelle qu'à la pause-café (+ cigarettes pour les amateurs). Il faisait bon dehors et on discutait à plusieurs quand un collègue a débarqué, nous racontant qu'il venait d'entendre une drôle d'info à la radio : un énorme accident d'avion(s) à New York.

   On ne parlait que d'accident(s) au départ. Je me souviens que nous nous étions dit qu'avec le nombre de décollages et d'atterrissages qui se déroulent quotidiennement, il n'était pas étonnant qu'un jour ou l'autre un méga accident se produise. Ceci dit, de là à percuter les tours jumelles...

   Une fois le café du commerce -et les cigarettes- consommés, nous sommes vaillamment retournés bosser. Je n'y ai pas plus pensé que cela. Ce n'est qu'en fin d'après-midi, en écoutant la radio dans la voiture, que j'ai réalisé qu'il s'agissait d'une série d'attentats. Je dois avouer que je n'ai pas été particulièrement ému (ni joyeux, bien entendu). La mort de ces quelque 3 000 personnes est certes un drame, mais il y en a tellement chaque jour...

   Ceci dit, j'ai complètement oublié ce sur quoi j'ai travaillé ce jour-là !

samedi, 10 septembre 2011

Une vidéo inédite d'Oussama ben Laden

   Les dix ans des attentats du 11 septembre 2001 sont l'occasion de la publication de nombreux ouvrages. Aux écrits s'ajoutent les films documentaires, parfois très intéressants. Toutefois, ce n'est pas à des chercheurs pointus ni à des journalistes habiles que l'on doit cette découverte, mais à la fine équipe de Groland.con qui, dans l'émission de samedi 10, a diffusé une bien étrange vidéo, qui aurait été tournée par des soldats américains, peu avant la disparition du corps de ben Laden.

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   On notera la grande sollicitude des militaires, qui ont pensé à munir le leader d'Al Qaida d'un équipement indispensable à sa future plongée dans l'océan Indien.

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   Là, c'est la grande culture de la soldatesque qui apparaît à l'écran, référence française à la clé ! Qu'un héraut de notre génie national soit cité en un tel moment a de quoi nous faire bomber le torse, à nous les Frenchies !

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   Cette dernière image nous démontre, si besoin est, que les soldats d'Oncle Sam ont un sens inné de la déconne, dont ils savent faire profiter jusqu'à leurs plus terribles adversaires !

   Dans l'émission de samedi, on peut aussi savourer le sujet consacré au suicide d'Effespécio, un ancien candidat de Sécrétions Story, une émission de qualité produite par Unedemole...

politique, humour, actualité,11 septembre

   En début de programme, on nous propose une analyse "historique" de la maladie d'Alzheimer de Jacques Chirac, ainsi qu'un reportage particulièrement puissant sur la rentrée des classes.

   Je termine par une devinette : quel est le lien entre l'image suivante, Christine Lagarde et Bernard Tapie ?

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vendredi, 09 septembre 2011

C'est la gloire !

- Dis, Henri, as-tu jeté un oeil au Nouvel Hebdo qui vient de sortir ?

- Je n'ai pas encore eu le temps. Pourquoi ?

- Eh bien, on y cause de toi !

- De moi ?

- Enfin, pas de toi, mais de ton blog.

- Bigre ! Cela me fait donc (après Le Ruthénois n°6 et A l'oeil n°35) trois mentions dans la presse locale ! Et on dit du bien de moi ?

- Plutôt !

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   Dans le même numéro, en dernière page, le journal renoue avec les "notes" d'un politique local, ici Norbert Castelltort, président de la section aveyronnaise du Parti Radical.

   Mais, ces derniers jours, ce sont d'autres Aveyronnais qui ont connu la gloire médiatique : les organisateurs et participants d'Agrifolies, plus particulièrement ceux qui se sont essayés à l'agridating.

   La presse locale a bien entendu suivi la préparation et le déroulement de la manifestation. Le Ruthénois de cette semaine y consacre même une page entière (la 7), comme il l'avait déjà fait la semaine dernière.

   Mais le plus étonnant est que des médias nationaux... et même internationaux se sont déplacés et/ou ont consacré articles et sujets à cet événement. La liste publiée par Midi Libre impressionne :

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   Le seul problème est qu'ils se copient souvent... ou plutôt qu'ils ont tous consciencieusement "pompé" l'article publié par l'AFP. Ainsi, France Soir, Libération, 20minutes et Direct Matin nous proposent un joli copié-collé, jusque dans le titre. Au niveau de la photographie, Libé et Direct semblent suggérer que tout cela est une histoire de blé, 20 minutes ayant "tapé" dans une banque de données pour nous ressortir une photo de 2010 (ambiance bucolique). France Soir a fait de même, mais l'image retenue montre l'organisateur de la manifestation, Bruno Montourcy, sans doute pris devant la préfecture de Rodez.

   Du côté des hebdomadaires, L'Express et Le Point ne se sont pas démarqués de leurs confrères provinciaux, aussi bien pour le texte que pour l'illustration. (Les épis de blé ont rencontré un franc succès !) N'attendons pas plus d'originalité de la part de TF1, dont pourtant une équipe a suivi l'un des candidats à la rencontre amoureuse.

   Mais le retentissement d'Agrifolies ne s'est pas limité à l'Hexagone. Nos voisins belges se sont intéressés à la chose. 7/7.be a fait comme ses camarades français : du copiage, sauf pour la photographie. La Libre Belgique, plus originale, propose une petite vidéo, en plus du texte de l'AFP.

   Plus sensationnel encore : le prestigieux quotidien américain, The New York Times, a dépêché une journaliste dans l'Aveyron. Son article s'appuie d'abord sur le cas d'un agriculteur de l'Ouest de la France, qui a trouvé chaussure à son pied grâce à un site de rencontres. C'est dans la seconde partie qu'il est question de l'Aveyron, présenté comme le département du Roquefort (ça parle aux Ricains). Bruno Montourcy semble avoir été interrogé avant la tenue d'Agrifolies.

   Quoi qu'on pense de ce genre de manifestation (où, côté "guest star de seconde zone", Emma Daumas a succédé à Elodie Gossuin, venue en 2010...), il faut reconnaître qu'avec 20 000 participants et une importante couverture médiatique, le (presque plus) président des Jeunes Agriculteurs a réussi un joli coup.

   P.S.

   Pour la petite histoire, on retiendra que l'heureux organisateur d'un système de drague rurale "moderne" serait un néo-célibataire ! (Il s'était déclaré "en divorce" dans l'entretien accordé au Ruthénois sorti le 27 mai dernier.)

Plantu persiste et signe

   Le nouveau choix graphique de Plantu concernant la représentation de Dominique Strauss-Kahn (que j'ai relevé il y a deux semaines) se confirme ces derniers jours. A trois reprises, en "une" du Monde, le caricaturiste a systématiquement dessiné l'ancien directeur général du F.M.I. avec un nez "pénien". Ainsi le 3 septembre :

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   Plantu fait se percuter avec talent plusieurs informations : le retour de DSK en France, les commentaires de Michel Rocard à son sujet... et les résultats d'une étude affirmant qu'une bonne baise régulière est un excellent moyen de vivre longtemps et en bonne santé.

   Le 6 septembre, rebelote :

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   Ici Plantu met en relation ces deux gros queutards que sont Jacques Chirac et DSK, de surcroît empêtrés dans des procédures judiciaires où ils risquent de perdre des plumes.

   Enfin, le 7 septembre, il est question des primaires socialistes :

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   Vous n'êtes pas convaincus de ce que j'affirme ? Eh bien tournez doucement l'écran de votre ordinateur... là... doucement... et zut ! Cassé !

   ...

   Bon, vous êtes reviendus ?

   Désolé pour votre écran. (Sachez qu'il en existe de pivotants de nos jours.)

   Essayez plutôt de tourner la tête... en évitant d'attraper un torticolis.

   ...

   Bon. Je vois que c'est un peu laborieux.

   Permettez-moi de vous aider :

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   N'est-ce pas plus évident ainsi ?

jeudi, 08 septembre 2011

Ah, ces Européens laxistes !

   Les séries télévisées, aussi bien fichues soient-elles, véhiculent parfois de sacrés clichés. Celles qui nous viennent de l'autre côté de l'Atlantique ont, depuis 2003 (et l'opposition manifestée par les autorités françaises à la politique aventureuse de l'administration Bush), tendance à présenter les pays européens en général et la France en particulier comme des Etats laxistes, mal armés pour lutter contre les terroristes et limite "couilles molles". (Dans les médias, le French Bashing était même devenu à la mode.)

   L'excellente série de comédie policière Castle (qui a pour cadre New York), diffusée sur France 2, n'échappe pas à ce travers. Ainsi, j'ai récemment revu le premier épisode de la saison 1. (La chaîne publique réserve ceux de la saison la plus récente pour le prime time, rediffusant les anciens en deuxième partie de soirée... une pratique que n'ignore pas la concurrence, TF1 et M6 en tête.)

   Vers la fin de l'épisode, on découvre l'identité du véritable tueur, que seul un faux passeport peut incriminer. Il tente de le détruire... et voici ce qui se retrouve à l'image :

Castle 1 passeport.jpg

   Eh, oui ! Vous ne rêvez pas. Le criminel n'ayant pas pu trafiquer son passeport américain (vraiment infalsifiable, comme on nous le dit si bien dans l'épisode), il s'en est fait faire un second, bidon, censé provenir de la "République Française", comme on peut le voir, en gros plan. Le seul problème est que, depuis 2009 (année de lancement de Castle), les Français sont passés au passeport biométrique qui, à mon avis, n'a rien à envier à son homologue états-unien.

mercredi, 07 septembre 2011

Une encyclopédie du 11 septembre 2001

   C'est un titre quelque peu prétentieux, mais c'est ainsi qu'une publication américaine, The New York Magazine, a baptisé un numéro spécial sorti le 5 septembre, auquel correspond un site internet riche, mais inégal.

NYork Magazine.jpg

   Celui-ci est plutôt un abécédaire. Que peut-on y picorer d'intéressant ? Plusieurs choses. En suivant l'ordre alphabétique, on pourra lire d'abord l'article Anthrax, qui revient sur cette seconde vague de terreur, sans doute provoquée par un (plusieurs) scientifique (s) blanc (s). L'un des suspects s'est suicidé en 2008 mais, selon le journaliste, d'autres personnes auraient pu être mises en cause. (Un des types montrés du doigt a même poursuivi le New York Times.)

   Building 7, Collapse of revient succintement sur l'effondrement de l'un des immeubles du complexe, qui n'a pas été touché directement par les avions. C'est l'un des points sur lesquels ont prospéré les théories conspirationnistes. (Voir aussi Total Progressive Collapse.)

   Evidence s'attarde sur les indices retrouvés hors de la scène des attentats, en particulier dans une Toyota abandonnée sur le parking de l'aéroport de Washington.

   Gold, Recovery of raconte l'histoire de ce stock de métaux précieux (or et argent) finalement récupéré dans les décombres. Pour la petite histoire : les employés chargés de ramasser le trésor ont dû déjeuner sur place. Ne disposant pas de tables ni de chaises, ils ont utilisé les piles de barres métalliques !

  Good-Bye est la transcription du témoignage de la veuve d'une des victimes, tuée dans l'effondrement de l'une des tours. Son mari était coincé au 105e étage... et a passé une partie de ses derniers moments au téléphone avec sa femme. C'est émouvant... encore plus quand on apprend que la veuve est morte en 2009... dans un accident d'avion.

   Hijackers décrit la composition des équipes de terroristes et notamment la division entre ceux qui ont été chargés d'acquérir une compétence aéronautique et les "gros bras", recrutés pour leur aptitude à prendre le contrôle du cockpit et des passagers. La question de l'identité du vingtième membre de l'équipe est traitée plus loin, par The Twentieth Hijacker.

   Jumpers évoque, vous vous en doutez bien, les quelque 200 personnes qui ont sauté des tours plutôt que de mourir brûlées vives ou asphyxiées. L'article pose la question de la représentation des victimes et celle de l'identification des "sauteurs", pas forcément acceptées par les proches des victimes.

   "Let's roll" fait référence à l'avion dont les passagers se sont révoltés (une histoire qui a inspiré Paul Greengrass pour Vol 93). Cette phrase aurait été prononcée par l'un de ceux qui sont partis à l'assaut des terroristes. L'article est intéressant parce qu'il souligne le fait que c'est dans cet avion que les pirates de l'air n'étaient que quatre (au lieu de cinq dans les autres) et qu'ils ont un peu tardé à en prendre le contrôle.

   L'homonymie joue parfois des tours. Des conspirationnistes ont ainsi prétendu que les pirates de l'air n'étaient pas ceux que l'on croyait, puisque des personnes portant le même nom que certains d'entre eux étaient en vie, ailleurs dans le monde. De l'autre côté de la barrière, on trouve des victimes qui portaient les mêmes nom et prénom(s) : Michael Lynch.

   D'autres histoires sont tout aussi rocambolesques... et tragiques. Jadis, Canal+ a financé le tournage de 11 films sur les attentats, laissant une totale liberté aux cinéastes désignés. L'Indienne Mira Nair avait ainsi choisi de conter l'histoire de ce musulman new-yorkais, disparu ce onze septembre 2001, soupçonné d'avoir maille à partir avec les terroristes... et qui était bien mort au World Trade Center, où il était venu prêter main-forte aux secours ! Approchante est l'histoire de Sneha Anne Philip, disparue le même jour, mais qui n'a été reconnue victime des attentats qu'en 2008, après une longue procédure judiciaire.

   Plus anecdotique, Planes décrit les quatre avions. On remarque qu'ils étaient peu remplis (en terme de passagers) : à moitié et au tiers pour les deux qui se sont écrasés sur les tours jumelles, au tiers aussi pour celui qui a percuté le Pentagone et seulement au cinquième pour celui qui n'a pas atteint sa cible.

   On n'apprendra pas grand chose de la lecture de Tora Bora, sinon la confirmation que les Américains ont souvent été bernés par des combattants locaux qui se sont vendus au plus offrant... voire aux deux camps.

   Pour terminer sur une note moins triste, on pourra consulter Windows on the World, consacré au restaurant très chic qui occupait le 107e étage de la tour Nord.

lundi, 05 septembre 2011

Mon premier euro estonien

   Je ne suis pas un collectionneur et, de surcroît, au départ, j'étais très sceptique vis-à-vis de la monnaie unique. Je dois cependant avouer que je fais partie de ceux qui, fin 2001, se sont rués sur les petits sachets plastiques contenant le "kit euros".

   Et puis, j'ai été piqué par la curiosité. Qu'est-ce que chaque pays allait graver sur ses pièces ? Du coup, les années suivantes, quand j'ai récupéré de la monnaie, je me suis mis à systématiquement examiner les pièces, mettant de côté celles qui n'étaient pas françaises. Je possède à présent presque toutes celles des 12 premiers pays membres de la zone euro. (Manquent juste trois pièces finlandaises.)

Zone euro 2011.jpg

   Je laisse de côté les principautés, dont les émissions ont immédiatement pris un caractère spéculatif. Adieu, monnaie de Monaco, du Vatican et de Saint-Marin ! (Quant aux pièces commémoratives, elles ne m'intéressent guère.)

   Depuis, j'ai levé le pied. De temps à autre, il m'arrive de jeter un oeil aux pièces, machinalement. J'ai ainsi récupéré celles de 50 centimes et 2 euros chypriotes, celles de 5 et 50 centimes maltaises, celles de 50 centimes et 1 euro slovènes.

   Aujourd'hui, mon regard a été attiré par une pièce un peu plus brillante que les autres :

DSCN3277.JPG

    En général, c'est le signe qu'elle est assez récente. Cela pouvait être une nouvelle pièce commémorative. En fait, non. Voici ce que l'on peut voir en la retournant :

DSCN3276.JPG

   Outre la mention "EESTI" ("Estonie" en estonien), on remarque l'année (2011, qui marque l'entrée d'un 17e pays dans la zone euro) et la carte d'un territoire, qui n'est pas sans ressembler à celui-ci :

estonie_carte2.jpg

   Il reste à savoir comment la pièce, issue d'Europe de l'Est, a pu se retrouver dans le chef-lieu aveyronnais. Si le transfert a été direct, on peut supposer l'action d'un-e touriste estonien-nne de passage par chez nous ou celle d'un-e touriste rouergat-e de retour des pays baltes.

   Si le transfert a été indirect, on peut tout imaginer !

dimanche, 04 septembre 2011

Pain noir

   Ce pain noir est celui dont doivent se contenter les pauvres, quand ils ont du pain. Ce sont les "perdants" de cette Espagne des années 1940, post guerre civile. Il y a donc un propos marxisant dans ce film, qui semble parfois présenter le conflit des années 1939-1939 comme une lutte des classes.

   Mais il y a bien autre chose. A cet arrière-plan historique (qui n'est pas sans rappeler Le Labyrinthe de Pan, dans lequel jouait aussi Sergi Lopez, abonné aux rôles de salaud franquiste) se superposent des histoires de famille, des émois adolescents, un questionnement sociétal... et un fait divers scabreux dont je me garderai bien de révéler la teneur.

   Comme Guillermo Del Toto, Agusti Villaronga (le réalisateur du Pain noir) introduit un peu de fantastique dans son histoire. (Le héros semble avoir des visions... Sont-ce des cauchemars, des phénomènes surnaturels ou l'indice qu'il est en train de perdre la boule ?) L'ambiance est souvent sombre, angoissante et mystérieuse. Un gros boulot a été fait au niveau des décors et de la lumière (avec en particulier de superbes scènes d'intérieur).

   Les acteurs sont excellents, au premier rang desquels le jeune garçon (qui a reçu un Goya pour sa prestation). Mais le film vaut surtout pour ses portraits de femmes. Dans un monde traditionnel, patriarcal, dominé par un clergé conservateur et une armée machiste, il n'est pas facile de ne pas être du sexe masculin. Le plus beau personnage est sans conteste celui de la mère du héros, interprétée par Nora Navas (elle aussi primée aux Goyas 2011, qui ont aussi -justement- récompensé Buried, une des pépites de 2010). Mais les actrices qui incarnent sa belle-mère, sa belle-soeur et sa nièce sont elles aussi remarquables.

    L'histoire n'est pas forcément ce à quoi on s'attend... et on prend une sacrée claque !

16:44 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema

samedi, 03 septembre 2011

Neko, dernière de la lignée

   Ce film, situé à mi-chemin du documentaire et de la fiction, est consacré aux Nenets... Nooon, ce n'est pas un film sur les gonzesses (même si la majorité des personnages principaux sont féminins, à commencer par l'héroïne éponyme, Neko), mais sur un peuple de Sibérie, à l'époque soviétique (après la mort de Staline).

   La première partie du film est censée nous donner un aperçu de cette civilisation particulière, où l'on mange beaucoup de poisson et l'on chique pas mal de tabac. Les rites religieux sont chamaniques. Cela ne manque pas d'intérêt, mais j'ai trouvé la mise en scène très académique, et les interprètes pas toujours convaincants.

   Le film gagne en densité dans la seconde partie, qui voit la petite Neko se retrouver dans un internat public. Rebaptisée Nadia (prénom supposé être plus joli), elle doit apprendre le russe, l'idéologie léniniste (déstalinisation oblige, on a remisé au placard la référence la plus récente)... et le calcul (avec les chiffres arabes).

    Cela nous vaut quelques beaux moments de comédie et des scènes évocatrices sur l'acculturation. Cela n'est pas sans rappeler ce qui s'est produit en Australie au siècle dernier avec les Aborigènes, et que l'excellent film Les Chemins de la liberté (de Philip Noyce, en 2003... à ne pas confondre avec un autre film, portant le même titre, mais plus récent et sur un tout autre sujet) avait évoqué (sur une musique captivante de Peter Gabriel).

   J'ai aussi bien aimé les scènes entre les jeunes, à l'internat. Les femmes sont très convaincantes et l'un des garçons, aux oreilles décollées, mérite le détour ! Après, on peut trouver inutilement démonstratifs les passages qui voient certains acteurs s'adresser directement à la caméra, pour commenter leur action.

22:43 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema

mercredi, 31 août 2011

La nouvelle "Miss" arabe

   Cette bombe sexuelle a été découverte par Le Monde qui, dans son édition du 31 août, nous propose une photographie de la femme nord-africaine la plus recherchée du moment :

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    Evidemment, le journal précise, sous l'image, qu'il s'agit d'un photo-montage, réalisé par des rebelles libyens. Mais ça m'a bien fait rigoler !

   P.S.

   Pour la petite histoire, il convient d'expliquer le pourquoi du déguisement en "femme berbère". On pense que c'est par la frontière algéro-libyenne que Khadafi va tenter (a tenté) de fuir le pays. Or, cette frontière est surveillée par des rebelles majoritairement berbères. (Kadhafi est arabe, au fait.) Porter un tel accoutrement serait donc un choix tactique pour passer inaperçu.

   Une autre explication est possible. Parmi les rebelles, à l'ouest, dominent des combattants berbères. La disparition de Kadhafi a nourri les rumeurs. On l'imagine déguisé. Le représenter en femme serait un moyen de le dénigrer.