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dimanche, 06 juin 2021

Nobody

   Ce "monsieur Personne", Hutch Mansell, est a priori un père de famille ordinaire, une sorte de "monsieur-tout-le-monde". Il habite une coquette maison dans une banlieue résidentielle, est père de deux enfants et, ainsi que la deuxième séquence nous le fait bien comprendre, est astreint à un métro-boulot-dodo des plus aliénants.

   Sauf que... cela ne concorde pas avec l'image de l'homme au visage ensanglanté, que l'on voit au tout début de l'histoire, menotté, assis derrière une table, face à deux policiers issus de services fédéraux différents. Le plus cocasse est la manière dont cette scène se poursuit. Je défie quiconque de deviner ce qu'il va sortir de sa veste ! Excellent !

   C'est à l'image de ce film d'action hyper-violent, manichéen dans la définition du bien et du mal (ici représenté par la mafia russe)... et parsemé d'humour, voire de tendresse.

   Mais revenons à Hutch (Bob Odenkirk, très bien). En apparence, il a tout de l'homme qui subit : il s'habille mal, rate souvent le passage des éboueurs, se fait chier dans son boulot de comptable, gagne sans doute moins que sa femme et perçoit le mépris de son fils aîné, surtout depuis qu'il a hésité à frapper des cambrioleurs qui s'étaient introduits au domicile familial.

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   On découvre un peu plus tard que cette scène n'est pas tout à fait ce dont elle a l'air, de prime abord. Quoi qu'il en soit, elle déclenche un profond changement chez le héros. Qu'on le méprise, qu'on le rabaisse ou qu'on lui fasse des reproches, ça passe, mais si l'on vole le bracelet à tête de chat de sa fille, alors là il se transforme en impitoyable prédateur !

   Figurez-vous que l'employé modèle, aussi affable que terne, est une couverture pour un ancien agent spécial du gouvernement états-unien. (On pense de plus en plus à Equalizer, ainsi qu'à John Wick, qui a le même scénariste.) Les premiers à s'en apercevoir sont les cambrioleurs, qu'Hutch va retrouver. Mais ceux qui vont "déguster" le plus sont les membres d'une bande de jeunes cons pétés de thunes, que le héros va corriger sévère dans un bus. La séquence est orchestrée avec brio, avec aux manettes un certain Ilya Naishuller.

   Un autre moment d'anthologie est l'attaque nocturne du domicile d'Hutch, suivie d'une scène de voiture pas piquée des hannetons. La conclusion survient dans l'entreprise même où travaillait le héros. Il finit par la racheter et la transformer en zone de combat, où il projette de piéger le reste de la bande de mafieux russes. Pour cela, il peut s'appuyer sur ancien collègue... et sur papa, lui aussi ancien agent fédéral... et qui meurt d'envie de quitter la maison de retraite pour corriger la racaille qui menace son fils. Dans le rôle, j'ai retrouvé avec plaisir Christopher Lloyd, inoubliable interprète du Doc' et de Fétide et vu récemment dans un épisode de NCIS.

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   C'est bien fichu, brut de décoffrage et cela ne dure qu'1h30. J'ai passé un très bon moment.

22:11 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

samedi, 05 juin 2021

Promising Young Woman

   On pourrait traduire le titre de ce film par "Jeune Femme prometteuse" ou "Jeune Femme promettant"... ce qui n'a pas le même sens... mais serait tout aussi valable. L'héroïne Cassandra est à la fois une ancienne étudiante brillante (qui a brusquement quitté la fac de médecine, pour des raisons inconnues) et une amie qui semble avoir fait une promesse qu'elle s'évertue à tenir.

   Cette promesse concerne les hommes. Dans un premier temps, on découvre Cassie (Carey Mulligan très bien, déjà remarquée dans Les Suffragettes) dans un curieux rapport aux individus de sexe masculin. Certains soirs, elle hante les bars jusqu'à plus soif, dans l'attente qu'une bonne âme se propose pour la raccompagner... sauf que cette bonne âne n'a en général pas que des intentions louables... et ça tombe bien, puisque Cassie n'est (presque) jamais ivre ! Le lendemain, elle annote son carnet, d'une couleur différente selon la manière dont la soirée a tourné...

   Petit à petit, on comprend qu'une vengeance est à l'oeuvre, dont la source remonte au passé estudiantin de l'héroïne. On va finir par découvrir pourquoi, à trente ans, l'ex-future médecin est caissière dans un café et pourquoi elle vit toujours chez ses parents, sans fréquentations régulières. Là, le scénario, qui pourrait sembler prévisible, se montre malin, avec des rebondissements inattendus. Certains concernent Ryan, un ancien camarade de fac pas considéré comme un "porc". Voilà Cassie écartelée entre son désir de vengeance et la possibilité (inenvisageable jusqu'à présent) d'une nouvelle vie. La réalisatrice mêle adroitement les styles, entre thriller, film d'ado et comédie romantique.

   Même si le sujet de fond est des plus sérieux, l'intrigue est émaillée d'humour, parfois sarcastique. Le tout début plante le décor, avec ces plans serrés sur l'aine de mâles trentenaires un peu bedonnants. Tout aussi drôle est la séquence qui suit immédiatement celle d'une "soirée spéciale". Dans un premier temps, la mise en scène suggère tout autre chose que ce que l'on peut constater ensuite, quand le plan s'élargit sur l'héroïne qui marche dans la rue.

   L'usage de la musique est lui aussi futé. On joue sur les codes, liés aux films de jeunes et aux comédies romantiques... mais, quand c'est trop "sucré", il vaut mieux se méfier. J'ai aussi trouvé particulièrement réussie la réorchestration d'un "tube" de Britney Spears.

   En dépit du plaisir que j'ai éprouvé à regarder ce film, j'ai deux réserves à émettre. Tout d'abord, les scènes "sucrées" le sont un peu trop à mon goût (je pense qu'il ne faut pas toujours y voir du second degré) mais, surtout, je trouve la vision des mecs globalement caricaturale (mais juste dans le détail). La construction du scénario me convient, dans le sens où elle montre que le machisme continue à faire des ravages même des années après, y compris dans la classe moyenne, mais je ne peux pas accepter une représentation presque intégralement négative de la gent masculine.

samedi, 29 mai 2021

Meurtres à Toulouse

   Quatre mois après Albi, c'est au tour de la capitale du Midi-Languedoc de faire l'objet du polar du samedi soir de France 3, façon dépliant touristique. Sans surprise, l'épisode débute à l'église Saint-Sernin, devant laquelle les héros sont amenés à repasser.

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   Le duo d'enquêteurs est composé de Cécile Gimet, une capitaine de police tout juste sortie de l'école (situation très improbable dans la réalité) et du commandant Keller. Il est interprété par Lionnel Astier, qu'on ne présente plus. Sa partenaire, Camille Aguilar, commence à se faire connaître. Je l'avais découverte dans la série Zone blanche. Plus récemment on a pu la voir dans HPI (une bonne création de TF1), un épisode de Mongeville et, au cinéma, dans Papi-Sitter.

   C'est une habitude dans les épisodes de cette série : au départ, les deux OPJ ne s'entendent pas. Le vieux commandant bougon n'a pas envie d'avoir une "bleue" dans les pattes... surtout si elle se prénomme Cécile. (Je vous laisse découvrir pourquoi.) Quant à la capitaine, elle est entreprenante, avide de bien faire, maline... mais parfois maladroite. Bien évidemment, les deux vont finir par s'apprécier mutuellement.

   Plus intéressante est la visite touristique de la "ville rose" (plutôt jaune/marron les soirs de fête étudiante...). Outre la basilique, on nous présente la place du Capitole, sur laquelle est trouvé un autre cadavre :

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   Ici encore, la vraisemblance n'est pas au rendez-vous. Quiconque s'est déjà rendu là-bas sait qu'il n'y a pas de banc de ce type sur la place. Pour délasser leurs jambes, les passants qui souhaitent éviter de payer une boisson chère dans l'un des cafés du coin ne disposent que de blocs de béton (et de quelques planches en bois fixées contre le bâtiment). D'ailleurs, quand les personnages repassent en ces lieux, plus tard dans l'histoire, on ne peut y voir le fameux banc métallique sur lequel se trouvait le cadavre...

   Un autre détournement a été opéré au niveau de la (grande) médiathèque José Cabanis, située dans l'Arche de Marengo, à proximité de la gare de Matabiau :

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   Ci-dessus, le commissariat (fictif) se trouve à droite de l'image, en face de l'entrée de la médiathèque. La proximité de la gare SNCF s'entend quand on perçoit une annonce officielle, lancée à quelques centaines de mètres de là, du même côté du Canal du Midi.

   Celui-ci, comme les berges de la Garonne, apparaît à plusieurs reprises. C'est d'ailleurs dans une annexe du canal, les Bassins du radoub, qu'un troisième cadavre est trouvé.

   L'enquête policière est plaisante. Je suis moins convaincu par les péripéties de la vie personnelle des protagonistes. Tout n'est pas toujours bien joué. Mais, globalement, ça passe.

vendredi, 28 mai 2021

Méandre

   Une jeune femme, perdue au fin fond de l'Amérique, accepte, un soir, de monter dans le pick-up d'un type vaguement sympathique... et figurez-vous qu'il va lui arriver des bricoles ! Le début est à l'image de ce film de genre "à la française" : nourri de clichés (dont il peine à s'émanciper), mais faisant preuve d'une incontestable maîtrise, en particulier au niveau de la réalisation.

   Il faut y ajouter les décors, très bien conçus. La demoiselle en détresse se réveille enfermée dans un labyrinthe de tubes, où elle doit se glisser le plus rapidement possible pour atteindre la sortie, en évitant les pièges cachés dans chaque section... ainsi que quelques hôtes indésirables. (Vous avez dit Cube ?)

   Au premier coup d'oeil, les spectateurs mâles hétérosexuels remarqueront la combinaison hypermoulante (un brin futuriste) dont se retrouve affublée la prisonnière. Difficile d'ignorer à quel point elle est bien gaulée. Pas maigrichonne, svelte plutôt.

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   Évidemment, au début de l'histoire, c'est la fragilité de l'héroïne (très bien incarnée par Gaia Weiss) qui ressort. Elle se déplace trop lentement, a tendance à s'en sortir de justesse et chiale, à l'occasion. Pour que le film dure 1h30, tout le monde a compris qu'elle allait s'endurcir, au point de devenir une quasi-guerrière. J'ai bien aimé cette mutation progressive, certes peu originale, mais mise en scène et interprétée avec crédibilité.

   L'autre intérêt de cette histoire est de découvrir ce qui se cache derrière l'enlèvement et le parcours du combattant qui lui succède. On pense à un milliardaire désoeuvré et misanthrope, ou à un redneck sadique et très bricoleur. Sur ce point, le scénario se fait plus malin, introduisant un poil de surnaturel...

   Hélas, la dernière partie du film est plombée par deux séquences : un mélo éculé autour de la relation mère-fille et... une fin (selon moi) complètement ratée. C'est vraiment dommage, parce que le réalisateur (grâce aussi à la musique) avait réussi à créer une ambiance et un suspens.

20:03 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

dimanche, 23 mai 2021

On-Gaku : notre rock !

   Ce film d'animation japonais est un quasi-moyen-métrage (il dure entre 1h05 et 1h10). L'action semble se situer dans le passé, mais pas trop éloigné : on y voit des CD (et un lecteur-enregistreur de cassettes), mais pas de téléphone portable ni d'ordinateur. Je dirais : dans les années 1990.

   Au coeur de l'histoire se trouve un trio de lycéens marginaux, qui aiment se bastonner avec d'autres groupes de jeunes désoeuvrés. Mais voilà que tout à coup leur vient l'idée de monter... un groupe de rock. Super !... à ceci près qu'aucun d'entre eux ne sait jouer du moindre instrument. Cela donne le ton de cette histoire, souvent pince-sans-rire, avec un héros, Kenji le gros dur, fantasque et mutique, dont il est bien difficile de déchiffrer les pensées.

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   Au niveau du graphisme, autant les décors sont léchés, autant la "découpe" des personnages paraît simpliste. C'est peut-être dû au style de l'auteur et à son projet : montrer que, dans cette petite ville de province (proche de Kyoto) où les jeunes s'ennuient, l'organisation d'un festival de rock est un rayon de soleil. D'ailleurs, quand les groupes se mettent à jouer ou à ressentir la musique jouée par d'autres, le graphisme devient plus élaboré et échevelé.

   Au niveau du son, les partitions rock sont assez chouettes... mais que dire des paroles qui nous sont traduites ? C'est une enfilade de clichés, d'où la niaiserie n'est pas absente. Cela m'amène à quelques-uns des gags de l'histoire. Deux groupes se disputent le même nom (Kobajitsu, si je ne m'abuse). On pense que cela va mal finir... mais la musique adoucit les moeurs... surtout si elle est accompagnée d'un brin d'hypocrisie. Ainsi, quand les trois bobos jouent un morceau folk (aux paroles stupides) de leur composition devant les trois voyous, Kenji le néo-rockeur pur et dur se déclare (à la surprise générale) admiratif. Un peu plus tard, quand les trois voyous proposent un échantillon de leur "talent" aux trois enfants sages, cela déchaîne l'enthousiasme (exagéré ?) de la chanteuse. Mais la suite de l'histoire (notamment la séquence du concert) nous apprend qu'il faut se méfier de l'eau qui dort.

   Même quand on a compris le dispositif de l'auteur (qui s'amuse à créer de faux suspens, qu'il dénoue de manière inattendue), on apprécie le déroulement des scènes, souvent cocasses. Si voir un type chauve jouer de la flûte devant une troupe de punks hostiles ne vous paraît pas saugrenu, alors ce petit film est fait pour vous !

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   P.S.

   L'affiche (ainsi que la dégaine de certains musiciens) est un évident clin d'oeil aux Beatles.

samedi, 22 mai 2021

Une Vie secrète

   Sorti en France fin octobre 2020, ce film espagnol figurait sur ma liste d'envies quand les salles de cinéma furent de nouveau fermées. Le distributeur a eu l'excellente idée de lui donner une seconde chance. Si l'intrigue en elle-même est fictionnelle, elle a été construite à partir de fragments de la vraie vie de ceux qu'on a surnommé "les taupes".

   Il ne s'agit pas d'espions de la Guerre froide, mais de républicains antifranquistes qui, pour échapper à la mort, se sont terrés pendant des dizaines d'années, parfois dans une pièce secrète aménagée au domicile familial.

   Le film est porté par ses deux acteurs principaux, Belén Cuesta (inconnue au bataillon, mais excellente) et Antonio de la Torre, formidable comédien (de Volver à Compañeros, en passant par Balada triste, La Isla minima, Que Dios nos perdone et El Reino).

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   On se prend les premières séquences (trépidantes) en pleine gueule. L'action se déroule en 1936, dans le Sud de l'Espagne. Des franquistes viennent régler leur compte aux "rouges" du village. On ne peut qu'être en empathie avec le couple de héros, qui fait tout pour que l'époux échappe à cette rafle qui s'accompagne d'exécutions sommaires. (Il y a toutefois un peu trop de caméra à l'épaule.)

   La période passée ensuite dans la première cachette met en place un dispositif de semi huis-clos. Seul le héros (par les yeux duquel on perçoit une partie de l'action) le subit, cloîtré dans le trou aménagé sous l'escalier intérieur de la maison. De son côté, l'épouse se doit au contraire de laisser sa porte ouverte et de frayer avec les villageois, dont certains les ont dénoncés à la Guardia Civil. Petit à petit, on apprend d'ailleurs que plusieurs républicains espagnols du coin ont des choses à se reprocher. C'est peut-être le cas du héros.

   Aussi intéressant le film soit-il, je me demandais comment il pourrait tenir les 2h25 annoncées. C'est lié au changement de cachette. La précarité de sa situation (et les pressions que subit son épouse Rosa) incite Higinio à se réfugier ailleurs, chez son père, qui a le temps de lui aménager une pièce secrète.

   La suite est pleine de paradoxes. Le cloîtré, qui, au départ, ne supportait pas sa réclusion volontaire, finit par prendre goût à son petit cocon, le monde extérieur étant perçu comme uniquement menaçant. Mais, psychologiquement, c'est quand même dur. Higinio perd parfois le contact avec la réalité.

   De son côté, Rosa acquiert de l'autonomie. Unique secours de son époux après la mort du père, elle devient de plus en plus indépendante. D'exécutrice des volontés de son mari, elle devient actrice de leur vie clandestine, proposant des modifications... qui ne plaisent pas toujours à son conjoint. Celui-ci passe du statut d'homme d'action (élu local marqué à gauche) à celui de fugitif apeuré, assistant couturier de son épouse.

   C'est donc plus qu'un film historique. Il y est question du couple, de féminité, de paternité, de vengeance... et de modernité : le ménage passe du poste à galène au transistor et à la télévision... qui fascine le reclus. L'ancien révolutionnaire voit l'Espagne de Franco évoluer, goûter aux prémices de la société de consommation... et, surtout, jouir de la bienveillance des États-Unis. Loin de vouloir renverser Franco après la Seconde Guerre mondiale, Oncle Sam s'est appuyé sur ce bastion de l'anticommunisme dans sa stratégie d'endiguement durant la Guerre froide.

   Concernant le style de la réalisation, j'ai du mal à formuler un avis... puisque trois façons de faire sont entremêlées. Globalement, j'aime les phases de réclusion, moins les moments d'intimité du couple (surtout dès qu'il y a l'enfant). J'ai été marqué par l'hyperréalisme de certaines scènes, tout en déplorant les facilités : les héros font trop de bruit dans la première partie de l'histoire (leur stratagème aurait dû être découvert bien plus tôt), la coïncidence entre la tentative de viol et l'incendie du matelas est énorme (mais nécessaire du point de vue scénaristique, si l'on pense aux conséquences à long terme) ; enfin, l'intrusion de l'ennemi personnel de Higinio (arrêté juste à temps) est un peu "too much".

   Ces réserves exprimées, le film n'en constitue pas moins une œuvre marquante, portée par des interprètes très convaincants.

vendredi, 21 mai 2021

Mandibules

   C'est l'événement cinématographique de la semaine : une véritable sortie en salles (même si l'on peut voir ou revoir sans problème Adieu les cons de Dupontel). Il y a deux ans, Quentin Dupieux s'était appuyé sur un somptueux duo d'acteurs (Jean Dujardin - Adèle Haenel) pour bâtir Le Daim. Cette fois-ci, c'est encore un duo qui est à l'honneur : deux doux dingues, les meilleurs amis du monde, interprétés avec conviction par Grégoire Ludig (déjà présent au générique de Au Poste !) et son compère David Marsais (nouveau dans la bande à Dupieux).

   C'est l'histoire de deux crétins qui tentent d'apprivoiser une mouche géante, trouvée dans le coffre d'une voiture. Quand on a dit ça, on a tout dit... et l'on n'a rien dit. Parce que, progressivement, l'histoire va s'étoffer d'inattendus fils narratifs secondaires, de la rencontre d'une (supposée) ancienne copine à la livraison d'une valise, en passant par l'incendie d'une caravane et la "disparition" d'un chien (l'une de mes séquences préférées). Le film tient la route jusqu'au bout, grâce au talent des acteurs, à des dialogues plutôt bien écrits et, surtout, à un scénario moins bancal que dans d'autres films du même réalisateur. (Et je défie quiconque de prédire ce qu'il y a réellement à l'intérieur de la valise avant de l'avoir vu.)

   Du côté de la distribution, il faut signaler la présence d'une flopée d'invités bien choisis : India Hair (rappelez-vous : Crash Test Aglaé) et surtout Adèle Exarchopoulos chez les dames, Marius Colucci et Bruno Lochet chez les messieurs... sans oublier "Dominique"... oui, la mouche, à laquelle l'un des héros s'attache, au point de lui attribuer un prénom ! Le pire est que cela marche !

   J'ai passé un bon moment.

19:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

lundi, 03 mai 2021

Double meurtre au paradis

   L'épisode inédit de la série Meurtres au paradis diffusé ce lundi soir sur France 2 (et accessible en replay) s'intitule "Pacte avec le diable" (deuxième partie). Il conclut une intrigue débutée dans l'épisode précédent, une intrigue particulièrement bien ficelée et qui est le prétexte au retour de deux figures historiques de la série.

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   C'est tout d'abord "le" sergent Camille Bordey qui arrive de Paris. Elle débarque pour contribuer à élucider l'agression dont a été victime sa mère. Curieusement, six ans après sa réintégration dans la police française, non seulement elle ne semble pas avoir été promue, mais elle a gardé un grade anglo-saxon ! Même si le pseudo-mélo autour du possible décès de sa mère ne tient pas la route, j'ai pris plaisir à revoir la comédienne Sara Martins, dont le piquant manque à la série, devenue un peu trop "gentille" après son départ.

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   L'une des plus belles scènes de cet épisode riche en rebondissements voit la réapparition de l'inspecteur Richard Poole (Ben Miller, égal à lui-même), qui fut le partenaire aussi irritant qu'indispensable du sergent Bordey au cours des deux premières saisons. Et là j'entends les fans s'exclamer : "Comment est-ce possible, alors que l'inspecteur Poole a été assassiné au début du premier épisode de la troisième saison ?" Je laisse à chacun le plaisir de découvrir comment les scénaristes ont résolu ce problème.

   Quant à l'énigme policière, elle va mettre à rude épreuve les méninges des enquêteurs, mis en échec à plusieurs reprises. L'une des clés du mystère se trouve dans une maison située sur une île voisine de Sainte-Marie. Les téléspectateurs attentifs remarqueront, lors de la fouille de ladite maison, que l'occupant est un passionné de cinéma... aussi bien anglo-saxon que français (et espagnol) !

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vendredi, 30 avril 2021

HPI

   C'est le titre de la nouvelle série policière française de TF1, diffusée le jeudi. Hier soir, les deux premiers épisodes ont "cartonné" en terme d'audience... et, à mon avis, c'est justifié, même si cette fiction ne fait pas preuve d'une étourdissante originalité.

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   Les histoires sont construites autour d'un énième duo flic/consultant(e), aux tempéraments contrastés. À gauche ci-dessus se trouve Morgane Alvaro, femme de ménage, mère célibataire et... surdouée, plus précisément à "Haut Potentiel Intellectuel" (d'où le titre de la série). Elle a le verbe haut, la jupe courte et le décolleté pigeonnant. Si vous ajoutez à cela un passé de zadiste, une hostilité certaine envers la police, vous comprendrez que la collaboration de cette fine observatrice avec les forces de l'ordre ne va pas de soi.

   C'est pourtant avec elle que le commandant Adam Karadec (à droite) est voué à travailler. Méticuleux, voire maniaque, un peu triste, coincé, il va devoir beaucoup prendre sur lui pour supporter le voisinage de sa nouvelle (et encombrante) collaboratrice.

   Évidemment, on pense à des séries comme Castle, Profilage ou Monk, les caractéristiques du héros de cette dernière étant réparties entre les deux personnages principaux : Alvaro a le côté surdoué, Karadec le comportement maniaque.

   C'est caricatural, un brin excessif... mais cela passe, parce que les interprètes (Mehdi Nebbou et Audrey Fleurot) sont excellents. J'ajoute qu'on les a entourés de bons seconds rôles : deux jeunes inspecteurs sympatoches, une commissaire plus finaude qu'elle n'en a l'air... et un voisin retraité (interprété par Rufus).

   Le premier épisode ("Vents d'Ouest") met en scène la rencontre entre les deux héros et leur collaboration sur leur première enquête. On est parfois à la limite du vraisemblable, mais c'est avec plaisir qu'on suit leurs aventures, mâtinées d'humour.

   J'ai trouvé l'intrigue policière du deuxième épisode ("Coutume malgache") mieux écrite. C'est toujours aussi plaisant à regarder, avec des pointes d'humour régulières quand la surdouée explique comment elle a été amenée à tirer ses conclusions. Je recommande aussi le moment où elle se croit plongée dans un épisode des Experts (Les Experts... Lille !).

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   En fil rouge se déroule une autre trame, celle de la disparition de l'ancien compagnon de Morgane, restée inexpliquée. Du côté de Karadec, on sent qu'il existe aussi un secret familial, autour de sa cohabitation avec son frère.

   Tout cela donne envie de voir la suite.

lundi, 26 avril 2021

Bron, saison 2

   Bien qu'ayant été emballé par la saison 1 (dont j'ai parlé la semaine dernière), je n'ai pas voulu enchaîner immédiatement avec la saison 2. Mais, un dimanche gris et solitaire a eu raison de mes réticences. Je partais là encore pour regarder les dix épisodes en deux fois... mais, pris par le suspens, je n'ai pas pu résister et j'ai vu la saison d'une traite.

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   C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Martin le Danois et Saga la Suédoise, dans une opposition de styles toujours aussi réjouissante à suivre. Les acteurs (Kim Bodnia et Sofia Helin) sont épatants... et je "craque" toujours autant pour l'enquêtrice acharnée au boulot et pas douée pour les relations humaines. (Quand je pense que les auteurs voulaient faire mourir son personnage à la fin de la saison 1 !)

   Les scénaristes ont toutefois fait évoluer les personnages principaux. L'action se déroule un an après leurs précédentes aventures. Martin est retourné au Danemark, mais a été écarté de la voie publique. Il est séparé de sa compagne. Saga elle tente de mener une "vie normale". Elle s'est donc mise en ménage avec un jeune homme accommodant, très différent d'elle, mais qui, de l'aveu de la jeune femme, la baise bien quand elle le lui demande.

   La nouvelle intrigue démarre avec la découverte d'un bateau dans lequel sont retenus prisonniers trois jeunes hommes et deux jeunes femmes, mystérieusement malades et amnésiques. A ce polar médical se superposent d'autres fils narratifs (qui vont finir par se croiser) : la vie quotidienne d'un préadolescent victime de harcèlement, les errements d'une brillante étudiante, amatrice de voile et de mathématiques, l'organisation d'un sommet européen, les recherches d'une multinationale pharmaceutique... et les activités discrètes d'un gigolo qui a la cote auprès des riches dames esseulées.

   C'est passionnant. Certains ont vu dans une partie du scénario est une référence à L'Armée des douze singes. Certes. Mais je trouve que, comme dans la première saison, l'histoire embrasse quantité de thèmes, avec suffisamment de fausses pistes pour permettre aux amateurs d'énigmes policières d'exercer leurs neurones.

   Du côté des anecdotes, on remarque que, bien que datant de 2013, l'intrigue fait parfois écho à la situation contemporaine, notamment au cours du septième épisode :

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   Celles et ceux qui regarderont ce programme en version originale sous-titrée profiteront des dialogues en danois et suédois (en particulier les réponses abruptes de Saga), avec, parfois quelques touches d'anglais et même de français, comme lorsque l'un des commissaires souhaite un "Bon appétit !" à Saga. Notons que la langue de Molière est plutôt à l'honneur quand il est question de nourriture :

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   Aux curieux je signale qu'il s'agit d'un décor naturel. Dans cette scène, les policiers sont sur le point de sortir de la Porsche vintage conduite par Saga, garée en face du café Victor, une enseigne de Copenhague.

   Pour achever de vous convaincre de regarder cette série, j'ajoute qu'elle est très bien filmée et que la musique d'accompagnement est vraiment entraînante. Bron est incontestablement est une des meilleures séries télévisées que j'ai vues de toute ma vie. J'espère qu'Arte nous permettra bientôt de profiter des saisons 3 et 4.

mercredi, 21 avril 2021

Meurtres en eaux troubles

   Le titre est trompeur. Bien que diffusée sur France 3, cette série n'a pas de lien avec les polars patrimoniaux du samedi soir, dont les intrigues policières ont pour cadre un site touristique ou une région emblématique de Province. Programmée le dimanche soir, cette fiction germano-autrichienne est, à l'image de la scandinave Bron, transfrontalière.

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   Les "eaux troubles" sont celles du Lac de Constance, communes à la Suisse, l'Allemagne et l'Autriche. Les histoires se déroulent dans sa partie orientale, dans les régions de Lindau (en Bavière) et Bregenz (dans le Voralberg autrichien).

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   Le service replay de France Télévisions permet de (re)voir les tout premiers épisodes. "La malédiction des dieux" met en scène la rencontre entre les deux principaux enquêteurs, l'Autrichienne Hannah Zeiler (rigoureuse et mutique) et l'Allemand Micha Oberländer (volubile et désorganisé). Pour des Français, cela peut paraître étonnant, mais la collaboration entre ces deux voisins germanophones ne va pas aller de soi !

   Aux cinéphiles et téléphages, le visage de l'actrice qui incarne Hannah Zeiler ne sera pas inconnu. La délicieuse Nora von Waldstätten a été à l'affiche du premier épisode de la série Les Rivières pourpres, intitulé "Les chasseurs noirs" et on a pu l'apercevoir l'an dernier (entre deux confinements) dans l'excellent Lands of Murders.

   Les scenarii sont bien écrits et, si les enquêtes policières s'ancrent dans le monde réel, un poil de mysticisme s'y mêle parfois (à tel point que je me demande dans quelle mesure la production germanique n'a pas influencé la française...). Dans le premier épisode, il s'agit d'élucider des meurtres en lien avec de mystérieux masques celtes. Dans le deuxième ("Le secret de la forêt"), au moins l'un des décès semble dû au virus de la rage, dont la réapparition est la clé de l'énigme, particulièrement tordue.

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   Aux internautes qui ne connaissent pas la série, je recommanderais de s'arrêter là, et de ne pas visionner le huitième épisode (diffusé en première partie de soirée). Certes, "Crime rituel" se situe dans la même veine que les précédents mais, tourné quelques années plus tard, il marque une évolution chez les personnages principaux et révèle des éléments clés de l'intrigue des précédentes aventures, qui n'ont pas encore été rediffusées sur France 3. (Mais ça va venir dans les prochaines semaines.)

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   Si l'envie vous prend de visionner aussi cet épisode-là, sachez qu'il y est question d'une mystérieuse et sanguinaire légende locale, qui tourne autour du châtiment des mauvais comportements. Par rapport au début de la série, chacun des deux enquêteurs a subi un traumatisme personnel. Quelque chose me dit que ce n'est pas terminé...

mardi, 20 avril 2021

Bron / The Bridge

   J'avais entendu parler de cette série suédo-danoise (qui en a inspiré d'autres, comme Le Tunnel), mais je n'avais jamais eu l'occasion d'en visionner le moindre épisode. Une fois de plus, c'est à la chaîne franco-allemande Arte (plus précisément, à son site internet, très riche) que je dois d'avoir pu regarder la saison 1. Oui, les dix épisodes. Au départ, je n'avais pas forcément  l'intention de tout voir, mais, j'ai été tellement pris par l'intrigue que j'ai avalé l'ensemble en deux soirées.

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   Au centre de l'intrigue se trouve un pont transfrontalier, entre une île artificielle danoise (proche de la capitale, Copenhague) et les faubourgs de Malmö, troisième ville de Suède. Une nuit, un corps est trouvé... qui se révèle rapidement être composé de deux moitiés de cadavres, chacune d'un côté de la frontière. Voilà pourquoi l'enquête va associer les polices des deux pays, en particulier Martin Rohde et Saga Norén.

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   Le premier, le Danois, est un grand costaud un peu rondouillard, qui aime les plaisirs de la vie et considère le code de procédure pénale comme un texte sujet à maintes interprétations. Mais c'est un vieux routier, qui connaît son métier.

   La seconde, la Suédoise, est obsédée par le règlement... et son travail. Le reste passe après, quand elle a le temps (et la place). Elle est rigoureuse, méticuleuse, pas très douée pour les relations humaines... un peu autiste, en fait. J'ai adoré ce personnage, d'autant qu'elle est incarnée par Sofia Helin (aperçue dans Mystery Road), qui n'est pas désagréable à regarder.

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   À l'image de la fêlure intérieure qu'elle dissimule, son visage aux traits fins est légèrement dégradé par de petites cicatrices... qui renforcent son charme, en fait. Mais, surtout, elle est au moins aussi bonne enquêtrice que son nouveau partenaire.

   Un autre atout de cette série est son scénario extrêmement bien travaillé. Au début, trois intrigues évoluent en parallèle, sans qu'on sache, dans un premier temps, ce qui les relie : l'enquête sur les deux moitiés de corps, le parcours chaotique d'une femme battue et l'arrivée aux urgences d'un hôpital d'un homme d'affaires âgé, accompagné de son exigeante épouse.

   Au fil des épisodes, non seulement on va voir apparaître les liens entre ces trois histoires, mais d'autres fils narratifs vont se greffer dessus, comme le procès d'une bavure policière, la fugue d'une adolescente et la vie des sans-abris. C'est remarquable et très bien joué, avec des personnages secondaires très attachants.

   Si l'on ajoute à cela une réalisation soignée et une musique entraînante, toujours bien placée, on obtient un excellent polar, qui tient en haleine jusqu'au bout.

lundi, 19 avril 2021

Meurtre à l'hôpital

   Ce lundi soir, sur France 2 (et en replay sur france.tv), se poursuit la diffusion de la dixième saison de la série Meurtres au paradis. L'épisode intitulé "Enquête sous perfusion" est particulièrement savoureux.

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   L'inspecteur Neville Parker se retrouve hospitalisé le jour où survient une mort suspecte, qui pourrait passer pour un suicide. L'intrigue est bien ficelée, avec un mystère vraiment difficile à résoudre, même pour nos policiers perspicaces. À cela s'ajoutent des scènes comiques très réussies. L'inspecteur n'est d'ailleurs pas le seul à connaître quelques déboires, puisqu'il va être rejoint à l'hôpital par le commandant Patterson, dans des circonstances que je laisse à chacun le plaisir de découvrir :

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   Les amateurs de la série noteront que le sergent Cassell (Joséphine Jobert) joue un rôle plus important dans la direction de l'enquête et que, par petites touches, les scénaristes continuent à la rapprocher progressivement de l'inspecteur maladroit.

lundi, 12 avril 2021

Meurtre au paradis du loto

   Ce lundi soir, France 2 ne diffuse qu'un épisode inédit de la dixième saison de Meurtres au paradis. Au cours de "Jackpot", les policiers vont devoir déterminer qui a tué une gagnante du loto, installée dans une somptueuse demeure. Mais, bien que correctement écrite, l'intrigue policière n'est pas le cœur de l'épisode. Ce sont les histoires annexes qui occupent le plus de place : l'intégration d'une recrue atypique (un petit escroc qui se réjouit de porter l'uniforme), la relation entre l'inspecteur Neville et le sergent Cassell... et la future paternité du sergent Hooper.

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   En mariant l'humour et l'émotion, les scénaristes tentent de mettre en scène une complicité grandissante entre ces deux personnages... mais cela m'a semblé un peu téléphoné.

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   Le reste n'est guère plus subtil, mais  j'ai trouvé cocasses les truandages du petit nouveau... et franchement drôles les péripéties liées à la fin de grossesse de l'épouse du sergent Hooper. Comme, en plus, les paysages demeurent splendides, l'ensemble reste supportable. Mais j'attends mieux de la série.

samedi, 10 avril 2021

Barnaby protégé contre le covid !

   Les masques de protection sont (hélas) devenus des objets marquants de notre quotidien. Ils ont même influé sur le regard que je porte sur les programmes de fiction. Cet accessoire, naguère associé aux professions médicales, a pris une tout autre dimension. Il y a quelques mois de cela, j'avais déjà remarqué sa présence dans la rediffusion d'un numéro de la série Meurtres à... Cette fois-ci, c'est au cours d'un épisode d'Inspecteur Barnaby intitulé "Drame familial" (rediffusé sur C8) que mon attention fut attirée par un détail :

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   Dans cette scène, le vieux médecin légiste (à gauche sur l'image) tend ce qui ressemble à un masque FFP2 à l'inspecteur Barnaby, avant que celui-ci ne pénètre dans les archives médico-judiciaires du comté. Ce n'est donc pas un virus qui menace la santé de l'enquêteur, mais la poussière !

   Au passage, je recommande cet épisode qui évolue dans le monde du cheval, autour d'une famille dont les patriarches excentriques vivent dans une bâtisse délabrée, entourés de piles de journaux et de bouteilles en plastique vides. L'inspecteur bonhomme (mais perspicace) va démontrer toute sa sagacité en démêlant les fils d'une intrigue familiale bien tordue.

lundi, 05 avril 2021

"Meurtres au paradis" saison 10

   France 2 commence ce lundi soir la diffusion de la dixième saison de la série guadeloupéo-britannique, que les téléspectateurs de la BBC ont eu l'occasion de visionner en janvier dernier.

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   Cette saison voit le retour de Joséphine Jobert, après deux ans d'absence. Le séduisant sergent va devoir s'accommoder du fantasque inspecteur Parker... jusque chez elle ! Mais le pire est visible sur l'image ci-dessus : au cours d'un dîner, une bouteille de vin rouge est servie... et elle est dotée d'un bouchon à vis ! C'est un scandale !

   Pour les fans de la série, l'intrigue du premier épisode aura un goût de déjà-vu. L'exécution du meurtre s'accompagne d'une supercherie qui ressemble beaucoup à ce qui a été vu au cours des saisons précédentes.

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   Parmi les suspects figure Henri Pigal, le directeur de la rédaction d'une chaîne de télévision locale, qui a les traits d'un acteur familier du public français : Serge Hazanavicius.

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   J'ai aussi apprécié la place plus importante accordée au commandant Patterson (Don Warrington), un vieux matou débonnaire, qui va contribuer, à sa manière, à la résolution de l'énigme.

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   Ah, puisqu'on parle de matou, je vous présente René, dont la disparition inquiète vivement une dame âgée... et dont la réapparition va permettre l'élucidation d'un autre mystère.

   L'intrigue du deuxième épisode est plus raffinée, même si, au départ, elle paraît (faussement) simpliste. Pour mener à bien cette enquête (qui se déroule dans le monde de l'archéologie), l'inspecteur va devoir déployer tous ses talents... et quelques joujoux :

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   L'humour est toujours présent dans les deux épisodes, marqués aussi par la beauté des paysages. On ressent à peine la disparition de deux personnages féminins (même je regrette le départ de la jeune Ruby). Le poste de police d'Honoré est sur le point d'accueillir une nouvelle recrue, peut-être pas celle qu'espéraient certains officiers...

dimanche, 04 avril 2021

Bäckström... fin ?

   Ce dimanche soir, France 3 diffuse la fin de la mini-série suédoise... qui devrait connaître une saison 2. Au cours de l'épisode 5, les deux enquêtes progressent, parfois dans une direction inattendue. Une personne de l'entourage du héros se rend compte qu'elle a été manipulée, une autre qu'elle s'est trompée, tandis qu'une troisième continue à agir, dans l'ombre. Toutefois, on se rend compte que les liens entre le braquage et la double-mort d'une jeune femme sont plus ténus qu'ils ne paraissaient auparavant.

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   Le commandant doit néanmoins veiller à sa sécurité, à celle de ses proches et à celle de ses biens. On finit par comprendre pourquoi.

   L'action s'accélère dans l'épisode 6. Une photographie est au coeur de la résolution de l'intrigue. Elle représente trois jeunes scouts, liés par un secret.

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   On connaissait déjà l'identité de l'un d'entre eux. La découverte des deux autres représente une grosse surprise, qui réoriente l'enquête mais aussi rapproche les policiers de sa conclusion. C'est la partie la plus réussie de cette série. Je trouve les à-côtés (sur la vie privée des personnages ou les relations entre collègues) moins intéressants.

samedi, 03 avril 2021

Meurtres à la Pointe du Raz

   Ce samedi soir, France 3 diffuse un épisode inédit de la série Meurtres à... et c'est un bon. L'action a pour cadre le sud-ouest du Finistère, parfois considéré comme la "Bretagne authentique".

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   Classée Grand Site de France, la Pointe du Raz occupe magnifiquement l'écran, avec notamment de superbes plans aériens.

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   L'enquête policière se révèle particulièrement ardue. Le lieutenant en place, sur le point de prendre un congé marital, décide de rester pour épauler sa remplaçante, une capitaine venue du Bordeaux, qui semble bien connaître la région.

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   À gauche se trouve Evelyne Bouix (sur le visage de laquelle sont hélas perceptibles les ravages de la chirurgie esthétique), qui incarne la mystérieuse capitaine Leroy. À droite se trouve le lieutenant Meyer, alias David Kammenos, un habitué des polars du samedi soir de la chaîne publique, cette fois-ci rasé de près et doté d'une coupe de cheveux "règlementaire".

   Le duo fonctionne bien, soutenu par une brochette de personnages secondaires bien campés. Parmi ceux-ci, je distingue Clara, la fougueuse fiancée du lieutenant (interprétée par Juliette Aver) et le juge Bellec, un ami de la famille qui a les traits de Jérôme Anger.

   Les péripéties de la vie privée vont croiser l'enquête policière. Au bout d'environ quarante minutes, j'avais compris quel était le secret de famille, tandis qu'il m'a fallu un peu plus de temps pour être certain de l'identité du coupable.

   C'est un très bon divertissement, qui donne furieusement envie d'aller se confiner dans le Finistère !

dimanche, 28 mars 2021

Bäckström (suite)

   Ce dimanche soir, France 3 diffuse la suite de la mini-série suédoise (commencée la semaine dernière), dont l'intrigue fait se croiser (plus ou moins) deux enquêtes policières, l'une sur un braquage, l'autre sur la découverte du squelette d'une personne censée être morte depuis des années, lors du tsunami de 2004.

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   L'épisode 3 se déroule principalement en Thaïlande. Le héros (dont on apprend que le prénom signifie "porc intraitable"...) mène ses investigations tout en profitant de la vie. Il est épaulé par un officier de police local, très sympathique... et beaucoup plus à cheval sur le règlement.

   Dans cet épisode, le mystère commence par s'épaissir, avant qu'un début de solution ne poigne à l'horizon. Dans le même temps, en Suède, l'équipe de Bäckström semble près de conclure l'autre enquête. Mais, attention, dans l'ombre s'effectuent des manoeuvres qui ont pour but de déstabiliser le commandant frondeur.

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   Tout le monde est de retour en Suède pour le quatrième épisode. L'une des enquêtes échoue, tandis que l'autre piétine. Les ennuis de Bäckström ne sont pas prêts de finir, ils ont même plutôt tendance à s'aggraver. On le découvre sous un jour moins flatteur. Il reste le flic acharné à démasquer les tueurs, mais on se pose des questions sur son intégrité... et sur son passé, en lien avec un mystérieux tableau. Du coup, le personnage paraît moins caricatural que dans les premiers épisodes.

   C'est du surcroît bien filmé, en Suède comme en Thaïlande. Le suspens est prenant. La fin de l'épisode nous ramène dans l'île du début, où se trouve peut-être la clé de l'énigme...

dimanche, 21 mars 2021

Commandant Bäckström

   C'est le titre d'une série policière suédoise, qui débarque ce dimanche soir sur France 3, avec les deux premiers épisodes. Le héros éponyme est un enquêteur criminel hors pair, devenu une vedette de télévision. Quand on veut lui confier l'affaire d'un braquage, il préfère s'intéresser à la découverte d'un crâne, sur une île déserte.

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   Dans l'épisode 1, on découvre les personnages principaux. À gauche ci-dessus se trouve le héros, un vieux beau bedonnant, bon vivant, coureur de jupons et assez rétif aux ordres de la hiérarchie. Au centre sont placés l'un de ses adjoints et le fils d'un voisin, genre gamin surdoué qui n'arrive pas à s'intégrer dans une unité de scouts fachos. Enfin, à droite, on remarque la présence de la superbe Ankan Carlsson, le bras droit de Bäckström, aussi rigoureuse qu'il est fantasque, aussi respectueuse du règlement qu'il est anar. Leur association se révèle efficace pour lutter contre le crime.

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   Le mystère s'épaissit dans l'épisode 2. Le corps finalement entièrement découvert est lié, de manière étrange, au tsunami de 2004. (Rappelons que cette catastrophe a particulièrement touché l'Indonésie, ainsi que le Sri Lanka et la Thaïlande. La Suède fut le pays européen à déplorer le plus de victimes.)

   Les deux affaires sur lesquelles enquêtent les policiers finissent par se rejoindre, sans que l'on comprenne, pour l'instant, les tenants et les aboutissants. Petit à petit, on se rend aussi compte que d'autres personnes agissent, dans l'ombre.

   Le suspens est donc bien ficelé... mais le personnage principal, qui constitue en quelque sorte l'attraction de la série, finit par la desservir. Il est mal élevé, mange salement... et surtout parle en mangeant ! C'est in-sup-por-table ! Il est aussi pathétique dans son comportement avec les femmes. Fort heureusement, la mise en scène ne l'héroïse pas (trop) : on nous le montre parfois comme un pauvre type, avec ses ridicules. Le concernant, un mystère reste à éclaircir, en lien avec un tableau placé dans son salon.

   Conclusion ? C'est assez prenant, quelque part entre Meurtres à Sandhamn et Les Rivières pourpres. J'attends la suite avec impatience, même si le personnage principal pourrait finir par me lasser.

vendredi, 19 mars 2021

Tropiques criminels (saison 2)

   France 2 achève la diffusion de la deuxième saison de cette série policière "ultramarine", tournée en Martinique, et qui s'inspire un brin de Meurtres au paradis (dont la diffusion de la saison 10 va débuter en avril). Il y a un peu plus d'un an, j'avais parlé des débuts de la saison 1, intéressants, divertissants, sans plus.

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   L'intrigue est toujours construite autour de la périlleuse association de la capitaine Crivelli (Béatrice de La Boulaye, excellente) et de la commandante Sainte-Rose (Sonia Rolland, raide comme un I). Autant la première est bordélique, gouailleuse, joviale voire paillarde, autant la seconde est rigoureuse, austère voire ennuyeuse.

   Enfin, ça, c'était dans la saison 1. Les scénaristes ont eu l'intelligence de faire évoluer leurs principaux personnages féminins. La fantasque Crivelli a gagné en professionnalisme et cherche désormais une relation stable. La pointilleuse Sainte-Rose connaît quelques moments de faiblesse et aime s'abandonner dans les bras musculeux d'un amant inavouable.

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   ... Raté ! Ce n'est pas l'amant, mais le lieutenant Charlery, policier très bien implanté localement, qui seconde efficacement ses deux supérieures hiérarchiques. Il est interprété avec talent par Julien Béramis.

   L'épisode 7 est intitulé "Schoelcher", du nom d'une commune martiniquaise où se déroule une partie de l'intrigue. (Elle a pris ce nom à la fin du XIXe siècle, en l'honneur de l'un des acteurs de l'abolition de l'esclavage.) Le scénario, assez malin, conduit les enquêtrices à s'intéresser à la transsexualité...

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   Dans le huitième et dernier épisode de la saison ("La baie du Marin"), la commandante est au cœur de l'action : elle s'est fait enlever... sans que l'on sache, au début, par qui. La résolution de ce mystère ne manque pas de piquant (avec l'introduction d'hallucinations), même si cet épisode n'est pas exempt de clichés ni de maladresses dans le jeu de certains comédiens.

   Globalement, je trouve cette saison plus réussie que la précédente. Le duo d'actrices principales fonctionne très bien... et les vues de la Martinique sont belles.

lundi, 15 mars 2021

Les Rivières pourpres (saison 3)

   France 2 diffuse actuellement la nouvelle saison de la série adaptée des films éponymes, eux-mêmes issus du roman de Jean-Christophe Grangé, qui a collaboré au scénario de plusieurs épisodes.

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   L'épisode inédit de ce soir (suivi d'une rediffusion de la saison 1, Le Jour des cendres) s'intitule Rédemption. Au début de la première partie, le commissaire Niemans (Olivier Marchal, plus bourru que jamais) et son adjointe Camille Delaunay (Erika Sainte, borderline et très proche du commissaire) découvrent le cadavre d'un ancien collègue de Niemans, mort de... la peste.

   On est en plein dans l'ambiance de la série, celle d'un polar dégueulasse de chez dégueulasse, rempli de tarés plus ou moins criminels. Ajoutez à cela les méthodes peu orthodoxes du commissaire et le comportement parfois fantasque de son adjointe, et vous aurez une idée du ton des épisodes, plus ou moins réussis.

   La deuxième partie voit le mystère s'épaissir. Ce sont désormais tous les membres de l'ancien groupe de Niemans (du temps où il travaillait à Paris) qui semblent visés. Il va falloir du temps aux enquêteurs pour démêler les fils de l'intrigue... mais les spectateurs familiers de ce genre de polar devineront assez vite qui se cache derrière cette vengeance venue du passé lointain.  

   C'est parfois à la limite du vraisemblable, mais c'est prenant, bien joué, bien mis en images. Pour les amateurs du genre.

dimanche, 14 mars 2021

Mrs Wilson

   Il s'agit encore d'une mini-fiction britannique, de nouveau sur France 3. La chaîne exploite le filon... et elle a raison. Chapeau aux responsables de la programmation !

   C'est une histoire vraie, qui est contée en trois épisodes. Le premier démarre avec le décès d'un auteur de romans d'espionnage, Alexander Wilson, au passé trouble. Dès lors, une réaction en chaîne s'enclenche : la veuve va découvrir que son époux lui cachait beaucoup de choses, sur son passé professionnel (mais ça elle s'en doutait un peu) et sur sa vie privée... Des retours en arrière sur fond ocre nous fond revivre le passé du couple, notamment leurs premières années ensemble, à Londres, pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est bien joué, bien filmé... même si j'ai remarqué une erreur grossière, dans un plan :

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   La scène se déroule aux pompes funèbres. Dans le plan du dessus, au moment où le patron de l'entreprise quitte son siège (face à Alison Wilson), on remarque que sous ses pieds se trouvait une grosse croix de position, croix qui n'apparaît pas sur le plan suivant.

   Le deuxième épisode est encore plus captivant. Alison décide de mener son enquête, pour découvrir quels sont les pans de la vie de son époux que celui-ci lui a cachés... et jusqu'à quel point il lui a menti pendant des années. Tout semble s'être joué avant même la Seconde Guerre mondiale, dans les Indes britanniques (plus précisément du côté de Lahore, dans l'actuel Pakistan) :

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  Sur l'image ci-dessus (censée représenter l'intérieur d'une loge de théâtre), vous remarquerez sur le mur une inscription, en français : sans le doute le titre d'une pièce de Molière, Les Fourberies de Scapin.

   Le troisième épisode nous fait passer par des montagnes russes. Alec était-il réellement un brillant espion, le patriotisme chevillé au corps ? Ou bien n'était-ce qu'un affabulateur de génie ? Les rebondissements sont nombreux, dans un contexte marqué par la Guerre froide.

   L'actrice principale, Ruth Wilson, est toujours aussi épatante... et là vous vous dites : "Wilson ? Comme l'héroïne ?" C'est exact. La comédienne est la petite-fille de l'une des Mrs Wilson qui apparaissent à l'écran. Cela donne une profondeur supplémentaire à cette mini-série très bien fichue, qui s'achève par un extraordinaire portrait de famille.

samedi, 13 mars 2021

Un rêve d'Arizona

   Le vendredi soir, M6 poursuit la diffusion (au compte-gouttes) des inédits de la série NCIS. Un seul nouvel épisode nous est offert chaque semaine, suivi d'une brochette de rediffusions. Hier se terminait la saison 17, sur un superbe épisode, intitulé USS Arizona.

   C'est une référence à un navire de guerre (un cuirassé) américain, qui fut détruit lors de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, le 7 décembre 1941. À lui seul, il pèse pour près de la moitié des quelque 2 400 victimes.

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   L'enquête va conduire les agents fédéraux à s'intéresser à ce qu'il s'est passé dans les îles Hawaï, situées en plein océan Pacifique. Je rappelle que la base de Pearl Harbor se trouve à Honolulu :

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   Mais, avant d'en arriver là, les enquêteurs vont devoir résoudre un mystérieux cambriolage. Qui a dérobé la purple heart reçue par la fille d'un amiral ? Pourquoi ? Et où se trouve désormais cette médaille ? Sur leur chemin, Gibbs et son équipe croisent un vieillard un peu fantasque, mais particulièrement buté :

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   J'ose espérer qu'en la personne de Joseph Smith les cinéphiles auront reconnu Christopher Lloyd, qui fit jadis le bonheur des salles obscures en incarnant (entre autres) le Doc' de Retour vers le futur et l'oncle Fétide de La Famille Adams.

   L'introduction de ce personnage, qui se présente comme l'un des rescapés de l'attaque, donne lieu à plusieurs scènes émouvantes. L'une d'elles conduit Gibbs au mémorial consacré au célèbre navire, qui n'a pas été renfloué après la guerre.

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   Cet épisode est aussi l'occasion pour les scénaristes de montrer un Gibbs vieillissant, commençant à faire le bilan de sa vie. On nous prépare doucement à l'arrêt de la série. La saison 18 ne compte que seize épisodes (covid oblige). La saison 19 sera sans doute la dernière.

mercredi, 10 mars 2021

L'Employeur

   Je poursuis l'opération "un petit thriller pour lutter contre la dépression". Au programme, ce soir, un film sorti en France (en 2014) directement en DVD. Pourtant, la distribution n'est pas dégueu et l'intrigue assez accrocheuse.

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   L'employeur en question est incarné (avec gourmandise) par Malcolm McDowell. Il a plutôt une fonction de recruteur, qui travaille pour un mystérieux groupe d'investisseurs, qui ne semble pas s'embarrasser de scrupules. Pour sélectionner un nouvel employé, il a mis au point une procédure légèrement perverse : il a fait enlever et enfermer les candidats de sa "short list" dans une pièce hermétiquement fermée. Un téléphone qui ne peut recevoir d'appel que de lui est le seul lien avec l'extérieur. Petit à petit, les postulants se réveillent...

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   James est l'intello introverti de la bande. Au chômage depuis six mois, n'est-il pas prêt à tout pour retrouver un boulot, de surcroît bien payé ? Il est interprété par David Dastmalchian, que l'on a pu voir dans les Ant-Man, dans Blade Runner 2049 (et bientôt en salle -j'espère- dans le remake de Dune).

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   La deuxième à émerger est Sandra, une cheffe d'entreprise que l'on pourrait confondre de prime abord avec une mère au foyer. Elle a de l'empathie... et de la ténacité.

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   Billie (Katerina Mikailenko... mmm) est la seconde femme du groupe. C'est aussi la plus jeune de la bande. Elle vient d'achever sa thèse... consacrée à l'entreprise qui recrute ! Son joli minois cache une volonté de fer.

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   Keith aurait le profil-type de l'employé que recherche le cabinet d'affaires. Il a déjà travaillé dans ce genre d'entreprise et semble avoir quelques dispositions pour la manipulation.

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   ... mais il a un sacré concurrent : Mike, lui aussi habitué des cabinets d'affaires... et bâti comme un colosse. À lui seul, il pourrait écrabouiller tous ses concurrents... sauf que lors de son enlèvement, il s'est fait méchamment tabasser. Il est incarné par Matthew Willig, un autre habitué des seconds rôles à la télévision (par exemple celui de Simon Cade dans NCIS).

   Des cinq concurrents, un.e seul.e a vocation à sortir de la pièce, pour décrocher le prestigieux boulot convoité. Vont-ils unir leurs forces ou bien s'affronter ? Suspens... (Cube n'est évidemment pas loin. On pense aussi à El Metodo.)

   Petit à petit, on en apprend plus sur les candidats. On comprend pourquoi chacun a été choisi, profilé. Des retours en arrière nous font découvrir deux moments dans leurs vies : le précédent entretien avec le recruteur (au cours duquel ils apparaissent en général sous un autre jour) et la soirée de leur enlèvement.

   Cela n'a rien d'exceptionnel, mais c'est bien joué, avec, sur le fond, un poil de critique du monde entrepreneurial (plus précisément du comportement de prédateur)... ah, et, dès le premier quart d'heure, j'avais deviné qui allait "gagner" !

   P.S.

   Côté nostalgie, je signale la présence (au tout début et à la fin... soyez attentifs) de Billy Zane, l'horrible Cal Hockley de Titanic. Comme le temps passe !...

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dimanche, 07 mars 2021

Red Eye

   Encore un week-end sans cinéma... J'aurais pourtant bien besoin de ma dose, pour m'aider à supporter ce monde violent et stupide. Comme durant le premier confinement, je me suis tourné vers une plateforme à laquelle je suis inscrit depuis des années. Parmi les services qu'elle propose figure la vidéo à la demande, gratuite et payante. J'ai tenté ce petit  thriller, sorti en 2005 en France avec comme sous-titre Sous haute tension.

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   C'était l'occasion de voir Rachel McAdams et Cillian Murphy (plutôt) en début de carrière. À l'époque, la première n'avait pas encore tourné Serial Noceurs, Sherlock Holmes, Minuit à Paris ni Game Night. Le second n'avait pas encore été remarqué dans Le Vent se lève, The Dark Knight Rises, Inception, Time Out et Dunkerque.

   Elle incarne Lisa, la gérante d'un hôtel de luxe à Miami. Un soir, à l'aéroport de Dallas, son vol de retour est décalé. Elle est contrainte de prendre un de ces vols de nuit (red-eye flights) courants aux États-Unis. Décollant entre 22h et 1h du matin, ils atterrissent vers 5-6h, faisant économiser une nuit d'hôtel à leurs passagers. (En fonction du type d'avion, le trajet Dallas-Miami s'effectue en quatre à sept heures.)

   Dans la file d'attente, Lisa fait la connaissance de Jackson, un charmant jeune homme, assez sûr de lui et visiblement attiré par la jeune femme. Cependant, une fois dans l'avion, ce qui avait démarré comme une comédie sentimentale tourne au polar. Lisa se retrouve mêlée à un complot. Le film (réalisé par Wes Craven tout de même) prend la forme d'un huis clos. Ce n'est pas nouveau-nouveau (et ça ne l'était pas à l'époque), mais c'est bien fichu.

   La dernière étape se déroule au sol. Craven met en scène un superbe mano à mano entre les deux personnages principaux. Je pense que c'est l'un des rôles les plus intéressants qui aient été confiés à Cillian Murphy... et Dieu que Rachel McAdams a du charme... et du tempérament !

22:18 Publié dans Cinéma, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

dimanche, 28 février 2021

Vienna Blood (2)

   C'est le titre d'origine de la série qui, en français, s'appelle Les Carnets de Max Liebermann. La semaine dernière, les téléspectateurs de France 3 ont pu découvrir les premières aventures d'un duo composé d'Oscar, inspecteur bourru, et Max, jeune médecin à la croisée des chemins.

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   Cette fois-ci, nos Sherlock Holmes et Docteur Watson autrichiens (inversés) sont confrontés à ce qui ressemble à un tueur en série. L'affaire risque de prendre une tournure particulièrement déplaisante : l'entourage du médecin est à son tour menacé.

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   Paradoxalement, c'est dans la vie personnelle du héros que les rebondissements sont les plus nombreux. Il semble hésiter entre deux femmes (une blonde et une brune... comme c'est original), sans se l'avouer. Il voit aussi avec inquiétude son père nouer des contacts commerciaux avec des gens aux intentions troubles.

   Cela nous mène à l'arrière-plan historique. Une société secrète raciste et antisémite se développe, de manière souterraine. Les enquêteurs se demandent s'il n'y a pas un lien avec la série de crimes récemment commis.

   L'aspect reconstitution du passé est (à mes yeux) le plus intéressant. On nous montre les débuts de la psychanalyse et les tentatives du héros pour la mettre en pratique à l'hôpital où il travaille. La vie culturelle est insérée dans l'intrigue, par l'intermédiaire de la peinture et de l'opéra. Ce n'est pas vraiment novateur, mais c'est bien mis en scène. Enfin, le soin apporté aux décors et à la photographie nous font comprendre très clairement à quel point les inégalités étaient criantes à l'époque.

   Même si je trouve cet épisode un peu moins réussi que le précédent, il mérite largement le détour.

Stag

   En anglais, ce mot peut désigner un cerf, mais aussi un célibataire, un spéculateur... et un enterrement de vie de garçon. Ici, il s'agit du titre d'une mini-série britannique de 2016, récemment mise en ligne sur le site d'Arte.

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   C'est l'histoire d'une bande de potes réunie au fin fond de l'Écosse pour l'enterrement de vie de garçon d'Angus Johnners. On va vite découvrir que, dans le groupe de mecs (des yuppies en majorité), tout le monde ne s'apprécie pas. De plus, quelques-uns cachent de lourds secrets. Si vous ajoutez à cela des habitants du cru pas franchement amicaux (voire inquiétants) et le temps qui se met à l'orage, vous avez une idée de l'ambiance campée dans ce thriller mâtiné d'humour noir.

   Le premier épisode nous présente les personnages principaux, dont on se demande combien auront disparu à la fin de l'histoire. Il y a comme une ambiance à la Délivrance (de John Boorman).

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   Le deuxième épisode montre à quel point la partie de chasse dans l'Écosse sauvage est en train de dégénérer. Deux personnages semblent très inquiétants : le garde-chasse, qui, dans un premier temps, a laissé tomber ses riches clients imprudents, et un nouveau venu, Christophe, sensé avoir été invité, mais qui n'arrive qu'en cours de route. Il rejoint les rescapés dans une maison perdue au bord d'un lac. (Je saisis l'occasion pour signaler que les paysages sont superbes.)

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   Dans le troisième et dernier épisode, la situation semble se décanter. On aperçoit la personne qui tue... mais déguisée. Il semble qu'une vengeance ou un complot soit à l'oeuvre. Les derniers survivants sont déterminés à ne pas se laisser faire... mais les apparences sont souvent trompeuses... et certaines situations cocasses ! Les acteurs sont excellents et le suspens très bien tenu. L'intrigue se conclut sur une énième pirouette. (Il y avait complot dans le complot.)

   Je recommande vivement ce triptyque horrifico-comique.

lundi, 22 février 2021

Atomique Morse

   France 3 achève la rediffusion des anciens épisodes de la série Les Enquêtes de Morse. Parmi les derniers reprogrammés, je signale "Les Cartes en main", un petit bijou de polar, qui fait dialoguer les années 1960 avec notre époque.

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   Les scénaristes ont quelque peu tordu la réalité pour intégrer tous les éléments de l'intrigue. Ainsi, les policiers d'Oxford (ville située au nord-ouest de Londres) récupèrent une affaire située à Bramford (à proximité d'Ipswich), affaire qui va les amener à s'intéresser à la centrale nucléaire de Bradwell, proche de la côte Sud-Est.

   Pour la petite histoire, je signale que cette centrale (aujourd'hui hors service) était (comme toutes les "vieilles" centrales britanniques... et certaines françaises) de type "magnox" (le nom vient de l'alliage dans lequel était fabriquée la tuyauterie).

   L'ambiance des années soixante est ressuscitée à l'aide des voitures, des coiffures et des tenues, celles des femmes étant choisies avec soin. C'est l'occasion de parler de deux personnages féminins, l'agent Trewlove et Joan Thursday.

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   La première, interprétée par la (ravissante) Dakota Blue Richards, est une policière de base, toujours sur le terrain, reléguée à des tâches ingrates. Pourtant, à plusieurs reprises, elle a prouvé qu'elle était observatrice et capable de prendre de bonnes initiatives. Mais, à l'époque, surtout si elle était belle, une femme n'était pas considérée comme un véritable enquêteur de police. Je trouve aussi intéressant que les scénaristes ne la montrent pas succombant au charme de Morse. Elle apprécie le héros, qui respecte les femmes, mais n'est pas attirée par lui.

   La seconde, incarnée par Sara Vickers, est une adolescente puis une jeune femme de son temps, qui a envie de sortir, de rencontrer du monde, de se "lâcher". Pas facile quand on est la fille de l'inspecteur principal du poste de police... et qu'on a un petit faible pour le nouvel assistant de papa. À travers elle, les scénaristes illustrent les problèmes personnels des jeunes femmes, leur difficulté à s'affranchir de la domination masculine, tout en cherchant le rapprochement avec certains membres du sexe opposé.

   Outre le statut des femmes, l'épisode aborde l'opposition au nucléaire civil, ici à l'extension de la centrale... ce qui fait écho à l'époque contemporaine et au projet d'un nouvel équipement, baptisé Bradwell B.

   Pour le côté "vintage", je signale aussi une référence culturelle, qui intervient au cours d'un dialogue entre Morse et l'épouse de l'un des suspects. Le jour de la disparition du militant antinucléaire, elle dit être allée au cinéma, en ville, et avoir vu le film "sur le prisonnier qui devient coureur de fond". Il s'agit de La Solitude du coureur de fond. Je laisse à chacun le soin de découvrir quel lien il peut exister entre son intrigue et celle de cet épisode.

   P.S.

   France 3 a diffusé en janvier dernier les épisodes de la saison 7. Il y aura bien une huitième et ultime saison, qui verra le retour de Sara Vickers. Celle-ci a été absente de la saison 7 en raison d'un "heureux évènement", comme on dit pudiquement.

dimanche, 21 février 2021

Les Carnets de Max Liebermann

   Ces carnets sont ceux rédigés par un jeune médecin attiré par la psychanalyse naissante, à Vienne, en 1906. D'abord observateur, il finit par devenir le collaborateur d'un policier tenace, bourru et avide de justice, Oskar Reinhardt. Le début de leurs aventures fait l'objet de l'épisode diffusé ce soir sur France 3 : "La Justice de l'inconscient".

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   Les deux acteurs principaux (Matthew Beard et Jurgen Maurer) sont très convaincants. Ils sont épaulés par une pléiade de seconds rôles bien campés, de superbes décors, une belle photographie et une bonne mise en scène. Ainsi, sur l'image ci-dessus, on voit que l'apprenti psychanalyste (à droite) est placé en position de thérapeute pendant l'interrogatoire d'un suspect (au centre, assis) par l'inspecteur au méthodes rugueuses (debout, à l'arrière-plan, à gauche). Ce n'est pas nouveau-nouveau, mais l'association de ces deux personnalités contrastées fonctionne à merveille.

   Un autre atout de la série est la reconstitution politique et sociale de la Vienne du début du XXe siècle, à l'époque où elle a pu être considérée par certains comme la capitale (culturelle) de l'Europe. C'était le temps de l'Empire d'Autriche-Hongrie, sous la férule d'un François-Joseph vieillissant.

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   C'était aussi hélas une époque où l'antisémitisme avait pignon sur rue, en particulier à Vienne, dont le maire Karl Lueger (en place de 1897 à 1910) a misé sur la haine des juifs pour faire carrière. Son nom n'est jamais mentionné dans l'épisode diffusé ce soir, mais la ressemblance entre l'acteur qui l'incarne (ci-dessus, à gauche) et l'un des portraits qui ont été faits de lui  (à droite) ne laisse aucun doute.

   J'ajoute que l'on nous fait comprendre que les élites viennoises sont réticentes à accueillir dans leurs rangs la bourgeoisie juive, à laquelle appartient la famille de Max Liebermann.

   D'un point de vue culturel, c'est surtout l'essor d'un nouveau style de peinture qui est mis en avant, avec une exposition consacrée à Gustav Klimt. L'action se déroule un an avant la création du Portrait d'Adèle Bloch Bauer, un tableau dont les pérégrinations ont fait l'objet d'un très beau film sorti en 2015.

   J'ai donc beaucoup apprécié cet épisode, même si la caractérisation des personnages principaux et l'intrigue policière ne sont pas particulièrement novatrices. C'est de la belle ouvrage, à savourer de préférence dans la version originale sous-titrée (qui est en anglais, pas en allemand).

   Il faut saluer la programmation de France 3, qui continue à nous faire découvrir de (très) bonne séries britanniques !